PLAN 2009-3 - Ordre des ingénieurs du Québec
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«LES TRAVAUX REALISES PAR NOS<br />
CHERCHEURS VISENT À DÉVELOPPER<br />
DES COMPÉTENCES ET DES CAPA-<br />
CITÉS QUI SERVIRONT AUX FUTURES<br />
MISSIONS CANADIENNES.»<br />
<strong>des</strong> capacités qui serviront aux futures<br />
missions canadiennes. »<br />
Pour toutes ses activités de recherche,<br />
l'ASC effectue <strong>des</strong> transferts de technologies<br />
vers <strong>des</strong> entreprises ou <strong>des</strong> universités<br />
afin d'accroître l'expertise canadienne dans<br />
le domaine spatial. Ces transferts ne sont<br />
pas exclusifs, c'est-à-dire que plus d'une<br />
entreprise ou plus d'une université peut<br />
avoir accès aux détails <strong>des</strong> travaux effectués<br />
par les chercheurs de l'ASC.<br />
Gilles Brassard brosse un bref portrait<br />
de quelques-uns de ces projets qui nous<br />
amènent aux portes <strong>du</strong> futur.<br />
CAPTURER LA LUMIÈRE<br />
Qu'ils servent de relais à <strong>des</strong> fins de télécommunications<br />
ou de plateformes d'observation<br />
de la planète, les satellites en orbite<br />
autour de la Terre utilisent <strong>des</strong> on<strong>des</strong> radio<br />
pour transmettre les données. Les systèmes<br />
utilisés actuellement fonctionnent bien,<br />
sauf que la largeur de la bande passante<br />
est plutôt limitée. Ainsi, pour augmenter<br />
la capacité et la vitesse de transmission <strong>des</strong><br />
données, les chercheurs <strong>du</strong> monde entier<br />
s'intéressent aux propriétés de la lumière,<br />
plus précisément à celles <strong>du</strong> laser, comme<br />
moyen de communication. La communication<br />
optique se contente également de récepteurs<br />
et d'émetteurs relativement plus petits<br />
que les fréquences radio, ce qui constitue<br />
un avantage de taille puisqu'on vise toujours<br />
à ré<strong>du</strong>ire le poids <strong>des</strong> équipements<br />
à bord <strong>des</strong> satellites.<br />
À l'ASC, <strong>des</strong> chercheurs travaillent à<br />
mettre au point un système de poursuite<br />
non linéaire capable d'établir et de maintenir<br />
un lien de communication optique,<br />
principalement entre les satellites, mais<br />
aussi entre ceux-ci et les stations terrestres.<br />
« Le lien optique offre évidemment l'avantage<br />
Dispositif expérimental<br />
pour communications<br />
intersatellitaires au<br />
moyen de lasers.<br />
d'une largeur de bande plus intéressante que les liens radio,<br />
indique Gilles Brassard. Par contre, l'acquisition, ou la réception,<br />
et la poursuite posent <strong>des</strong> difficultés. » C'est particulièrement vrai<br />
lorsque deux satellites se déplacent très rapidement autour de la<br />
Terre, à <strong>des</strong> dizaines de milliers de kilomètres à l'heure. C'est déjà<br />
un défi d'établir le contact, c'est un tour de force de le maintenir.<br />
SAISIR LES NUANCES<br />
Il s'agit donc de mettre au point une technologie qui permet la<br />
réception, puis le verrouillage <strong>du</strong> faisceau, l'antenne étant en<br />
mesure de suivre constamment ce dernier. « Nous avons élaboré<br />
une méthode qui met à profit les propriétés non linéaires de certains<br />
matériaux optiques, soient <strong>des</strong> cristaux liqui<strong>des</strong> nématiques<br />
», mentionne Gilles Brassard. Ces cristaux peuvent changer<br />
de propriétés selon l'environnement auquel ils sont exposés, ce<br />
qui en fait <strong>des</strong> matériaux intéressants pour les systèmes optiques<br />
actifs. «Dans ce cas-ci, exphque l'ingénieur, nous avons choisi<br />
un cristal sensible à la température. L'indice de réfraction change<br />
en fonction de cette dernière. »<br />
Le cristal est placé entre le point focal et la lentille <strong>du</strong> récepteur<br />
optique. «Avec ce système, nous obtenons une poursuite<br />
intrinsèque <strong>du</strong> système sans mouvement mécanique <strong>du</strong> récepteur,<br />
à l'intérieur d'une plage angulaire intéressante. » Pour <strong>des</strong><br />
faisceaux optiques entre satellites, la plage angulaire nécessaire<br />
est plutôt mince. « Une fois que le faisceau est capté, précise Gilles<br />
Brassard, il suffit d'une fenêtre d'environ 5 milliradians. » Lorsque<br />
le faisceau tombe à l'intérieur de cette plage angulaire, le cristal,<br />
grâce à ses propriétés non linéaires, est en mesure de le ramener<br />
automatiquement dans le plan focal <strong>du</strong> récepteur, pour effectuer<br />
une sorte de mise au point. Pour y arriver, l'appareil analyse les<br />
petites différences de températures in<strong>du</strong>ites par le faisceau<br />
optique, petites nuances que le cristal liquide nématique permet<br />
de saisir, étant donné qu'il s'agit d'im cristal plus voisin de l'état<br />
liquide que de l'état cristallin, dans lequel les molécules, très<br />
allongées, peuvent se déplacer parallèlement les unes par rapport<br />
aux autres.<br />
Le système conçu par l'ASC permet de garder le signal optique<br />
au point focal sans qu'il soit nécessaire de se servir d'un système<br />
mécanique (comme im mécanisme vernier), im avantage supplémentaire<br />
quand on cherche à ré<strong>du</strong>ire le poids à bord.<br />
COMPENSER LE MOUVEMENT INCESSANT<br />
Pour mieux saisir l'enjeu, il faut comprendre que pour établir ime<br />
commimication optique entre deux satellites, la première phase<br />
consiste à capter le signal. «Nous avons alors besoin de connaissances<br />
<strong>PLAN</strong> : AVRIL <strong>2009</strong> : : 15