PLAN 2009-3 - Ordre des ingénieurs du Québec
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•I<br />
« Il est en effet plus difficile de déceler les<br />
failles dans une structure en composite »,<br />
explique-t-il. Il mentionne aussi que<br />
«l'accumulation d'informations et de signaux<br />
exigera la mise au point d'outils<br />
d'exploration de données afin d'être en<br />
mesure de trouver rapidement l'information<br />
la plus pertinente. Par ailleurs, il<br />
faudra assurer l'intégration de tous les<br />
systèmes pour qu'il n'y ait pas d'interférence<br />
entre eux. Enfin, tout nouveau<br />
Guy Lambert, ing.<br />
développement exige <strong>des</strong> essais de validation exhaustifs».<br />
Les pilotes disposeront d'ai<strong>des</strong> à la navigation telles que la<br />
vision artificielle, <strong>des</strong> radars et <strong>des</strong> détecteurs ultrasensibles, et<br />
pourront compter sur <strong>des</strong> systèmes de surveillance <strong>du</strong> comportement<br />
de l'appareil. « En tout temps, ils auront une conscience<br />
aiguë de leur environnement de vol et connaîtront l'état de chacune<br />
<strong>des</strong> composantes de l'appareil, souligne Guy Lambert.<br />
Jumelées à un programme d'entretien préventif, ces améliorations<br />
permettront, <strong>du</strong> moins c'est l'objectif, de ré<strong>du</strong>ire de 80 % les accidents<br />
d'hélicoptère d'ici 2016. »<br />
La gestion de la navigation et <strong>du</strong> trafic<br />
C'est au moment de l'atterrissage et <strong>du</strong><br />
décollage que les avions sont le plus énergivores,<br />
émettent le plus de gaz nocifs et<br />
font le plus de bruit. Thaïes a entrepris<br />
d'adapter aux avions régionaux et d'affaires<br />
une technologie d'approche continue utilisée<br />
sur les Airbus 320. Philippe Molaret<br />
explique : «Nous optimisons la <strong>des</strong>cente pour<br />
que le pilote n'ait jamais à remettre les gaz.<br />
Comme les avions régionaux et d'affaires<br />
sont deux à trois fois plus petits que Philippe Molaret, ing.<br />
Y Airbus 320 et atterrissent jusqu'à dix fois par jour, l'architecture<br />
<strong>du</strong> système se doit d'être très robuste. »<br />
Bell 429 de Bell Helicopter<br />
Fassi Kafyeke plaide en faveur d'une gestion plus efficace de<br />
la navigation qui ré<strong>du</strong>irait les temps d'attente sur la piste et<br />
dans les airs : «Avec <strong>des</strong> systèmes de navigation plus précis, nous<br />
pourrions raffiner les plans de vol pour faire en sorte que les<br />
appareils se présentent exactement au bon moment. » Selon lui,<br />
la façon dont le trafic est régi aura beaucoup changé dans dix ou<br />
quinze ans. «Le contrôle par radar et le dialogue entre le pilote et<br />
le contrôleur auront été remplacés par la navigation par satellite<br />
où les échanges se font de machine à machine, entre un ordinateur<br />
au sol et un ordinateur à bord. Nous serons alors passés d'un<br />
système de contrôle à un système de gestion <strong>du</strong> trafic aérien où<br />
les contrôleurs deviennent de véritables gestionnaires de système. »<br />
Philippe Molaret, dont la compagnie conçoit <strong>des</strong> systèmes intégrant<br />
la gestion <strong>du</strong> trafic et le pilotage dans le cockpit, précise<br />
que le couplage <strong>des</strong> données enregistrées à bord et au sol aura<br />
<strong>des</strong> retombées en dehors <strong>des</strong> manœuvres d'atterrissage et de décollage<br />
: « Une telle intégration permet d'optimiser la trajectoire <strong>des</strong><br />
appareils en les dirigeant vers la route la plus courte compte tenu<br />
<strong>du</strong> trafic et <strong>des</strong> conditions météo. Il en résultera <strong>des</strong> économies<br />
de carburant importantes pour les compagnies aériennes. » intimement,<br />
l'amélioration <strong>des</strong> systèmes de navigation et de gestion <strong>du</strong><br />
trafic permettra « d'augmenter le trafic dans un même corridor<br />
sans compromettre la sécurité», croit Fassi Kafyeke.<br />
La lutte au bruit et à la glace<br />
Le problème <strong>du</strong> bruit ne sera que partiellement résolu par la modification<br />
<strong>des</strong> systèmes de gestion de la navigation et <strong>du</strong> trafic. Une<br />
solution radicale serait d'éliminer complètement les longues <strong>des</strong>centes<br />
bruyantes en faisant atterrir et décoller les avions à la verticale. « Ce<br />
n'est pas impossible, déclare Guy Lambert. Avec Boeing, nous avons<br />
développé <strong>des</strong> rotors basculants. Selon qu'ils sont placés au-<strong>des</strong>sus<br />
ou au niveau de la nacelle et <strong>des</strong> moteurs, l'appareil se comporte<br />
comme un hélicoptère ou comme un turbopropulseur. »<br />
Nous n'en sommes pas là. Afin de ré<strong>du</strong>ire le bruit à l'extérieur<br />
comme à l'intérieur <strong>des</strong> appareils, l'in<strong>du</strong>strie soutient la recherche<br />
dans le domaine de l'acoustique, notamment en acoustique active<br />
où l'on combat le bruit en créant un antibruit. Les efforts portent<br />
fruit. Le moteur que P&WC met au point pour la CSeries sera quatre<br />
fois moins bruyant que les moteurs équivalents en service aujourd'hui.<br />
Plusieurs technologies sont en développement pour les<br />
hélicoptères, entre autres un rotor dont les pales peuvent être<br />
ajustées selon différents angles afin de minimiser les vibrations.<br />
La question <strong>du</strong> givrage et <strong>du</strong> dégivrage est cruciale. La meilleure<br />
approche serait d'empêcher la formation de givre. Des<br />
matériaux à surface hydrophobique sur lesquels la glace ne peut<br />
se former sont à l'essai. Cette solution a l'avantage de ne pas<br />
consommer d'énergie, contrairement aux systèmes actuels.<br />
Les outils de simulation<br />
Aujourd'hui, tous les projets de recherche comportent un volet<br />
numérique de collecte et d'analyse de données et de modélisation<br />
théorique. Grâce aux outils de simulation, les chercheurs sont en<br />
mesure de prédire les comportements <strong>du</strong>rant l'utilisation, de corriger<br />
les erreurs de <strong>des</strong>ign, d'éliminer <strong>des</strong> phases de prototypage lors<br />
<strong>du</strong> développement et de maximiser virtuellement la fabrication.<br />
<strong>PLAN</strong> AVRIL <strong>2009</strong> 21