ACTE D'ACCUSATION
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CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090606<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091781<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
DEVANT LE JUGE DE LA MISE EN ÉTAT<br />
Tribunal spécial pour le Liban<br />
Affaire n°:<br />
Déposé par :<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
Juge de la mise en état<br />
Date du document : Le 10 juin 2011<br />
Déposant :<br />
Langue de l’original :<br />
Type de document :<br />
Le Procureur<br />
Anglais<br />
CONFIDENTIEL ET EX PARTE<br />
LE PROCUREUR<br />
c.<br />
MUSTAFA AMINE BADREDDINE,<br />
SALIM JAMIL AYYASH,<br />
HUSSEIN HASSAN ONEISSI &<br />
ASSAD HASSAN SABRA<br />
<strong>ACTE</strong> D’ACCUSATION<br />
Déposé par : Distribution :<br />
Le Procureur<br />
D.A. Bellemare, MSM, c.r<br />
Le Greffier<br />
M. Herman von Hebel
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090607<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091782<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
I. Préambule<br />
1. En vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par l’article premier et l’article 11 du<br />
Statut du Tribunal spécial pour le Liban, le Procureur du Tribunal, en application des<br />
articles 2 et 3 du Statut et, à ce titre, des dispositions du Code pénal libanais 1 et de la<br />
loi libanaise du 11 janvier 1958 « renforçant les peines relatives à la sédition, à la<br />
guerre civile et à la lutte confessionnelle 2 », accuse :<br />
a. MUSTAFA AMINE BADREDDINE, SALIM JAMIL AYYASH, HUSSEIN<br />
HASSAN ONEISSI, et ASSAD HASSAN SABRA, individuellement et<br />
collectivement, de :<br />
Chef d’accusation 1 -<br />
et<br />
Complot en vue de commettre un acte de terrorisme,<br />
b. MUSTAFA AMINE BADREDDINE et SALIM JAMIL AYYASH,<br />
individuellement et collectivement, de:<br />
Chef d’accusation 2 -<br />
engin explosif ;<br />
Commission d’un acte de terrorisme au moyen d’un<br />
Chef d’accusation 3 - Homicide intentionnel (de Rafic HARIRI) avec<br />
préméditation au moyen de matières explosives ;<br />
Chef d’accusation 4 - Homicide intentionnel (de 21 personnes, en sus de<br />
l’homicide intentionnel de Rafic HARIRI) avec préméditation au<br />
moyen de matières explosives ;<br />
Chef d’accusation 5 - Tentative d’homicide intentionnel (de 231 personnes,<br />
en sus de l’homicide intentionnel de Rafic HARIRI) avec<br />
préméditation au moyen de matières explosives ; et<br />
1 Tel que traduit de l’arabe vers l’anglais par la Section des services linguistiques du Tribunal spécial pour le<br />
Liban.<br />
2 Tel que traduit en janvier 2011 de l’arabe vers l’anglais par la Section des services linguistiques du Tribunal<br />
spécial pour le Liban.<br />
STL-11-01/I/PTJ 2 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090608<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091783<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
c. HUSSEIN HASSAN ONEISSI et ASSAD HASSAN SABRA, individuellement<br />
et collectivement, de:<br />
Chef d’accusation 6 - Complicité de commission d’un acte de terrorisme<br />
au moyen d’un engin explosif ;<br />
Chef d’accusation 7 - Complicité d’homicide intentionnel (de Rafic<br />
HARIRI) avec préméditation au moyen de matières explosives ;<br />
Chef d’accusation 8 - Complicité d’homicide intentionnel (de 21 personnes,<br />
en sus de l’homicide intentionnel de Rafic HARIRI) avec préméditation<br />
au moyen de matières explosives ; et<br />
Chef d’accusation 9 - Complicité de tentative d’homicide intentionnel (de<br />
231 personnes, en sus de l’homicide intentionnel de Rafic HARIRI) avec<br />
préméditation au moyen de matières explosives.<br />
2. L’Acte d’accusation expose les allégations du Procureur concernant l’attentat du<br />
14 février 2005 qui a causé la mort de Rafic HARIRI et de 21 autres personnes et<br />
infligé des blessures à 231 autres personnes. Comme il est de règle dans toutes les<br />
affaires pénales, les Accusés sont présumés innocents jusqu’à ce que leur culpabilité<br />
soit prouvée devant un tribunal.<br />
3. Les charges portées à l’encontre des Accusés reposent en grande partie sur des<br />
preuves circonstancielles, qui opèrent logiquement par inférence et déduction et sont<br />
souvent plus fiables que les preuves directes susceptibles d’être altérées par la perte<br />
de souvenirs de première main ou par la déformation de déclarations de témoins<br />
oculaires. Il est un principe général de droit reconnu selon lequel les preuves<br />
circonstancielles ont un poids et une valeur probante équivalents à ceux des preuves<br />
directes et peuvent être plus solides que les preuves directes.<br />
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Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
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R090609<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091784<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
II.<br />
Les Accusés<br />
4. Conformément à l’article 68 D) du Règlement de procédure et de preuve du Tribunal<br />
spécial pour le Liban, les noms et les renseignements personnels des Accusés visés<br />
dans le présent Acte d’accusation sont tels qu’exposés ci-après :<br />
a. MUSTAFA AMINE BADREDDINE 3 (BADREDDINE) (alias « Mustafa<br />
Youssef BADREDDINE », « Sami ISSA » et « Elias Fouad SAAB ») est né le<br />
6 avril 1961 à Al-Ghobeiry, Beyrouth (Liban). Il est le fils de Amine<br />
BADREDDINE (père) et de Fatima JEZEINI (mère). Son adresse précise est<br />
inconnue, bien que son nom ait été associé à la maison appartenant à Khalil Al-<br />
Raii, sise rue Abdallah Al-Hajj, à Al-Ghobeiry, au sud de Beyrouth, ainsi qu’à<br />
l’immeuble Al-Jinan, sis rue Al-Odaimi, Haret Hreik, à Beyrouth. Il est citoyen<br />
libanais, et est inscrit sur le registre de l’état civil du Liban sous le numéro<br />
341/Al-Ghobeiry. Sous la fausse identité de « Elias Fouad SAAB »,<br />
BADREDDINE avait été condamné au Koweït pour une série d’attentats<br />
terroristes qui y avaient été perpétrés le 12 décembre 1983. Des auteurs d’attentatsuicide<br />
avaient notamment dirigé des camionnettes bourrées d’explosifs contre les<br />
ambassades de France et des États-Unis. Il avait été condamné à mort, mais s’était<br />
évadé de prison lors de l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990.<br />
b. SALIM JAMIL AYYASH 4 (AYYASH) est né le 10 novembre 1963 à Harouf<br />
(Liban). Il est le fils de Jamil Dakhil AYYASH (père) et de Mahasen Issa<br />
SALAMEH (mère). Il a résidé notamment rue Al Jamous, bâtiment Tabajah sis à<br />
Hadeth, au sud de Beyrouth, et dans l’enceinte de la propriété de la famille<br />
AYYASH à Harouf, Nabatiyeh, au sud du Liban. Il est citoyen libanais ; il est<br />
inscrit sur le registre de l’état civil du Liban sous le numéro 197/Harouf ; il est<br />
titulaire d’un passeport hadj portant le numéro 059386, et son numéro de sécurité<br />
sociale est 63/690790.<br />
مصطفى أمين بدر الدين arabe, 3 En<br />
سليم جميل عياش arabe, 4 En<br />
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STL-11-01/I/PTJ<br />
R091785<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
c. HUSSEIN HASSAN ONEISSI 5 (ONEISSI) (alias « Hussein Hassan ISSA »)<br />
est né le 11 février 1974 à Beyrouth (Liban). Il est le fils de Hassan ONEISSI<br />
(alias « Hassan ISSA ») (père) et de Fatima DARWISH (mère). Il a résidé rue Al-<br />
Jamous, bâtiment Ahmad Abbas, sis près du Lycée des Arts, à Hadeth, au sud de<br />
Beyrouth. Il est citoyen libanais ; il est inscrit sur le registre de l’état civil du<br />
Liban sous le numéro 7/Shahour.<br />
d. ASSAD HASSAN SABRA 6 (SABRA) est né le 15 octobre 1976 à Beyrouth<br />
(Liban). Il est le fils de Hassan Tahan SABRA (père) et de Leila SALEH (mère).<br />
Il a résidé dans l’appartement 2, situé au 4 e étage du bâtiment 28, sis à Hadeth 3,<br />
au sud de Beyrouth, de la rue 58, rue également dénommée rue Ste Thérèse. Il est<br />
citoyen libanais ; il est inscrit sur le registre de l’état civil du Liban sous le<br />
numéro 1339/Zqaq Al-Blat.<br />
5. Les quatre Accusés ont, avec d’autres personnes, participé à un complot en vue de<br />
commettre un acte de terrorisme visant l’assassinat de Rafic HARIRI, et leur rôles<br />
respectifs peuvent être résumés ainsi : BADREDDINE dirigeait l’opération<br />
de manière générale ; AYYASH assurait la coordination de l’équipe d’exécution de<br />
l’assassinat, responsable de la réalisation matérielle de l’attentat ; ONEISSI et<br />
SABRA avaient pour tâche d’organiser la fausse revendication de responsabilité, dont<br />
le but était de désigner faussement les personnes qui devaient être la cible de<br />
l’enquête et de soustraire ainsi les auteurs du complot à la justice. En tant que<br />
participants au complot, les quatre Accusés ont joué des rôles importants dans<br />
l’attentat du 14 février 2005 et, à ce titre, tous les quatre portent la responsabilité<br />
pénale des résultats de l’attentat.<br />
5 En arabe, حسين حسن عنيسي , le nom à la naissance « ISSA» ayant été changé en « ONEISSI » par décision<br />
judiciaire le 12 janvier 2004.<br />
أسد حسن صبرا arabe, 6 En<br />
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STL-11-01/I/PTJ<br />
R091786<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
III.<br />
Exposé concis des faits<br />
6. En application de l’article 68 D) du Règlement de procédure et de preuve du Tribunal<br />
spécial pour le Liban, le Procureur affirme que les faits décrits ci-après ont été établis<br />
dans le cadre de l’enquête en cours.<br />
A. APERÇU GÉNÉRAL<br />
7. Le 14 février 2005, à 12 h 55, rue Minet el Hos’n à Beyrouth, Rafic HARIRI, ancien<br />
Premier ministre du Liban, a été assassiné à la suite d’un acte de terrorisme ayant<br />
consisté en la détonation, par l’auteur d’un attentat-suicide, d’une importante quantité<br />
de matières hautement explosives dissimulées dans une camionnette Mitsubishi<br />
Canter. En sus de l’homicide de HARIRI, l’explosion a causé la mort de 21 autres<br />
personnes (dont la liste figure en Annexe A) et infligé des blessures à 231 personnes<br />
(dont la liste figure en Annexe B).<br />
8. Peu après l’explosion, la chaîne d’informations Al-Jazeera à Beyrouth a reçu une<br />
cassette vidéo, ainsi qu’une lettre dans laquelle un homme, nommé Ahmad ABU<br />
ADASS (ABU ADASS), s’attribuait faussement la responsabilité de l’attentat-suicide<br />
perpétré au nom d’un groupe fondamentaliste fictif dénommé « Victoire et Jihad en<br />
Grande Syrie ». Cette vidéo a par la suite été diffusée à la télévision.<br />
B. RAFIC HARIRI<br />
9. Rafic Baha'eddine AL-HARIRI (HARIRI) est né le 1 er novembre 1944 dans la ville<br />
de Sidon (Liban). Il a été, du 31 octobre 1992 au 4 décembre 1998, et du 26 octobre<br />
2000 jusqu'à sa démission, le 26 octobre 2004, Premier ministre du Liban dans cinq<br />
gouvernements.<br />
10. Entre le 20 octobre 2004 et la date de son assassinat, HARIRI a été membre du<br />
Parlement, et une figure politique de premier plan au Liban. Dès sa démission de la<br />
fonction de Premier ministre en 2004, il a commencé à se préparer en vue des<br />
élections législatives qui devaient se tenir en juin 2005.<br />
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STL-11-01/I/PTJ<br />
R091787<br />
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11. Le 14 février 2005, au matin, HARIRI a quitté sa résidence du Palais de Quraitem, à<br />
l’ouest de Beyrouth, pour assister à une séance du Parlement, situé Place de l’Étoile, à<br />
Beyrouth.<br />
12. Peu avant 11 h 00, HARIRI est arrivé au Parlement, où il a rencontré de nombreux<br />
députés, y compris sa sœur, la députée Bahia HARIRI, ainsi que le député Marwan<br />
HAMADEH.<br />
13. Peu avant 12 h 00, HARIRI a quitté le Parlement pour se rendre au Café Place de<br />
l’Étoile, situé à proximité, où il est resté environ 45 minutes.<br />
14. À 12 h 45 environ, HARIRI a quitté le Café et a demandé à son détachement de<br />
sécurité de mettre en place le dispositif du convoi pour revenir à sa résidence en vue<br />
d’un rendez-vous pour le déjeuner.<br />
15. À 12 h 49 environ, HARIRI est entré dans son véhicule blindé, accompagné du<br />
député Bassel FULEIHAN, et le convoi s’est ébranlé en direction de la Place de<br />
l’Étoile. Son détachement de sécurité avait prévu de retourner au Palais Quraitem en<br />
empruntant la route qui longe la côte.<br />
16. Précédant le convoi de deux minutes environ, la camionnette Mitsubishi Canter se<br />
dirigeait lentement vers sa destination finale sur la rue Minet el Hos’n. Au moment où<br />
le convoi passait, l’auteur de l’attentat-suicide a fait détoner les matières explosives.<br />
C. L’ANALYSE DES COMMUNICATIONS<br />
17. Les éléments de preuve rassemblés tout au long de l’enquête, y compris les<br />
déclarations de témoins, les preuves documentaires ainsi que les relevés des<br />
communications téléphoniques (RCT) des téléphones mobiles au Liban ont conduit à<br />
l’identification de certaines des personnes responsables de l’attentat perpétré contre<br />
HARIRI.<br />
18. Les relevés des communications téléphoniques contiennent des informations telles<br />
que les numéros de téléphone des appels entrants et sortants, la date et l’heure d’un<br />
appel, sa durée, le type d’appel (vocal ou message textuel), ainsi que l’emplacement<br />
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approximatif des téléphones mobiles par rapport aux tours de téléphonie cellulaire<br />
ayant acheminé l’appel.<br />
1. RÉSEAUX DE TÉLÉPHONES MOBILES<br />
19. L’analyse des relevés des communications téléphoniques a indiqué la présence d’un<br />
certain nombre de réseaux de téléphones mobiles interconnectés qui ont joué un rôle<br />
dans l’assassinat de HARIRI. Chaque réseau était constitué d’un groupe de<br />
téléphones, généralement enregistrés sous des noms d’emprunt, qui communiquaient<br />
très fréquemment entre eux.<br />
20. Deux types de réseaux ont été identifiés, pouvant être décrits comme :<br />
a. des « réseaux sec rets », uniquement réservés aux appels passés entre leurs<br />
membres ; ou comme<br />
b. des « réseaux ouverts », par l’entremise desquels les membres appelaient parfois<br />
des personnes extérieures au groupe.<br />
21. L’enquête a révélé l’existence de cinq réseaux secrets et ouverts présentés selon le<br />
code couleur ci-après :<br />
a. le réseau rouge : réseau secret constitué de téléphones (dont étaient<br />
particulièrement actifs) utilisés par l’équipe d’exécution de l’assassinat. Ce réseau<br />
a été opérationnel dès le 4 janvier 2005, jusqu’à ce qu’il cesse toute activité deux<br />
minutes avant l’attentat du 14 février 2005. Les numéros des téléphones du réseau<br />
rouge, ainsi que leurs noms de code, sont :<br />
Réseau rouge<br />
Numéro<br />
Nom de code<br />
b. le réseau vert : groupe de téléphones qui ont formé un réseau secret à partir<br />
du 13 octobre 2004 jusqu’à ce qu’il cesse toute activité le 14 février 2005, environ<br />
une heure avant l’attentat. Deux téléphones parmi les du réseau vert ont été<br />
utilisés pour contrôler et coordonner l’attentat. Les téléphones du réseau<br />
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vert ont à un moment donné fait partie d’un groupe de téléphones. Les<br />
numéros des téléphones du réseau vert, ainsi que leurs noms de code, sont :<br />
Réseau vert<br />
Numéro<br />
Nom de code<br />
c. Les téléphones bleus : réseau ouvert, constitué de téléphones, et opérationnel<br />
entre septembre 2004 et septembre 2005. Les téléphones bleus ont été utilisés par<br />
l’équipe d’exécution de l’assassinat notamment pour accomplir les actes<br />
préparatoires à l’attentat et assurer la surveillance de HARIRI.<br />
d. Les téléphones jaunes : réseau ouvert, constitué de téléphones activés entre<br />
1999 et 2003, et opérationnel jusqu’au 7 janvier 2005. Les téléphones jaunes ont<br />
été, avec le temps, remplacés, pour la plupart, par des téléphones bleus.<br />
e. Les téléphones violets : réseau ouvert, constitué de téléphones d’usage<br />
courant activés avant 2003, et opérationnel jusqu’au 15 ou 16 février 2005. Les<br />
téléphones violets ont été utilisés pour assurer la coordination de la fausse<br />
revendication de responsabilité.<br />
22. Certains utilisateurs de téléphones de réseau possédaient et utilisaient plusieurs<br />
téléphones sur les différents réseaux.<br />
a. L’analyse des relevés des communications téléphoniques montre de nombreux cas<br />
où un téléphone du réseau rouge était utilisé dans le même lieu, à la même date,<br />
et dans le même laps de temps que les autres téléphones, y compris un téléphone<br />
du réseau vert et des téléphones du réseau bleu. Il est raisonnable de déduire, en<br />
pareils cas, qu’une personne est en train d’utiliser plusieurs téléphones à la fois<br />
lorsque, sur une période significative, les schémas d’utilisation de chacun des<br />
téléphones ne varient jamais de façon inexplicable, lorsque les tours de téléphonie<br />
cellulaire enregistrent la présence concomitante de ces téléphones dans des zones<br />
géographiques étendues, et lorsque ces téléphones ne communiquent pas entre<br />
eux. Cette situation s’appelle le « POSITIONNEMENT MUTUEL ».<br />
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b. À titre d’exemple, téléphones bleus se positionnaient mutuellement avec<br />
téléphones du réseau rouge de la manière suivante :<br />
Téléphones bleus<br />
Téléphones bleus<br />
Noms de code<br />
Mutuellement<br />
positionnés avec<br />
le<br />
Réseau rouge<br />
23. De surcroît, l’analyse des relevés des communications téléphoniques fait apparaître un<br />
positionnement mutuel entre des téléphones du réseau et des téléphones mobiles<br />
personnels (TMP).<br />
a. Un TMP est un téléphone utilisé pour les affaires quotidiennes, notamment les<br />
communications avec l’entourage familial, les amis et les relations d’affaires<br />
normales. D’une manière générale, un TMP est donc utilisé pour appeler des<br />
personnes qui n’agissent pas clandestinement et dont on peut plus aisément<br />
déceler l’identité.<br />
b. En déterminant quelles sont les personnes qui ont été en contact avec un TMP<br />
puis en menant une enquête à leur sujet, il est possible d’identifier l’utilisateur du<br />
téléphone en question.<br />
c. Le fait d’identifier l’utilisateur d’un téléphone s’appelle l’« ATTRIBUTION ».<br />
24. Une fois qu’il est démontré que des téléphones de réseau, enregistrés sous des noms<br />
d’emprunt, se positionnent mutuellement avec des TMP, et après l’attribution d’un<br />
TMP, une personne peut être identifiée comme étant l’utilisateur d’un téléphone de<br />
réseau grâce au positionnement mutuel.<br />
2. L’ASSASSINAT A ÉTÉ EXÉCUTÉ PAR LES MEMBRES DU RÉSEAU<br />
ROUGE<br />
25. Les utilisateurs du réseau rouge, dont d’entre eux étaient en possession d’un<br />
téléphone bleu en positionnement mutuel, constituaient l’équipe qui a exécuté<br />
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l’assassinat de HARIRI. L’équipe d’exécution qui a procédé à l’assassinat, composée<br />
de membres, était dirigée par AYYASH, et les autres membres de cette<br />
équipe n’ont pas encore été identifiés. L’équipe d’exécution de l’assassinat effectuait<br />
la surveillance et a matériellement perpétré l’attentat. Cette allégation peut<br />
raisonnablement être déduite des faits suivants:<br />
a. Le réseau rouge avait un caractère secret et fonctionnait de façon organisée et<br />
disciplinée au motif que :<br />
i. les utilisateurs du réseau rouge s’appelaient exclusivement les uns les autres ;<br />
ii. les téléphones du réseau rouge ont été activés ensemble, le 4 janvier 2005<br />
dans la zone de Tripoli, dans un laps de temps de 30 minutes, ce qui montre que<br />
l’activation de ces téléphones a été coordonnée ;<br />
iii. tous les téléphones du réseau rouge ont été enregistrés sous des noms<br />
d’emprunt ; et<br />
iv. les comptes de tous les téléphones du réseau rouge ont été rechargés ensemble<br />
le 2 février 2005 dans la région de Tripoli, dans un laps de temps de 45 minutes,<br />
ce qui montre que la recharge des comptes était coordonnée.<br />
b. Le positionnement et le mouvement concomitant des téléphones du réseau rouge<br />
et des téléphones bleus indiquent que HARIRI a fait l’objet d’une surveillance<br />
pendant au moins 15 jours avant le 14 février 2005. Entre le 11 novembre 2004 et<br />
le 14 février 2005, le mouvement concomitant des téléphones du réseau rouge et<br />
des téléphones bleus positionnés mutuellement, comme le prouvent l’heure et le<br />
lieu des appels, coïncidaient souvent avec :<br />
i. les mouvements de HARIRI ; et<br />
ii. les lieux se rapportant à HARIRI, tels que sa résidence du Palais de Quraitem à<br />
Beyrouth ou sa villa à Faqra.<br />
c. Les téléphones bleus positionnés mutuellement montrent le lien existant avec<br />
l’achat d’une camionnette Mitsubishi Canter, effectué à Tripoli le 25 janvier 2005.<br />
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Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090617<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091792<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
d. On peut raisonnablement conclure que l’activité des téléphones du réseau rouge,<br />
le 14 février 2005, atteste de l’exécution de l’attentat commis contre HARIRI, au<br />
motif que :<br />
i. des téléphones du réseau rouge étaient actifs à Beyrouth ;<br />
ii. les mouvements des téléphones du réseau rouge correspondent aux<br />
mouvements de HARIRI, depuis les abords de sa résidence du Palais de<br />
Quraitem dans la matinée, puis plus tard en direction du Parlement, puis aux<br />
alentours de l’hôtel St-Georges où l’attentat a été perpétré ;<br />
iii. les 33 derniers appels émanant des téléphones du réseau rouge entre 11 h 00 et<br />
12 h 53 ont été effectués pour la plupart dans le voisinage du Parlement et de<br />
l’hôtel St-Georges ;<br />
iv. à 12 h 50, l’utilisateur d’un téléphone du réseau rouge posté dans le voisinage<br />
du Parlement a appelé l’utilisateur d’un téléphone du réseau rouge posté à<br />
proximité de l’hôtel St-Georges au moment précis où HARIRI quittait la zone<br />
du Parlement dans le convoi où se trouvait le véhicule qu’il occupait, moment<br />
qui a coïncidé avec le déplacement de la camionnette Mitsubishi Canter vers<br />
son lieu de stationnement final en vue de la détonation.<br />
e. Tous les téléphones du réseau rouge ont cessé d’être utilisés deux minutes avant<br />
l’attentat, moment où la camionnette Mitsubishi Canter a atteint son lieu de<br />
stationnement final. Ces téléphones n’ont plus jamais été utilisés.<br />
f. Des développements figurant aux paragraphes 25 a) à e) ci-dessus, il est<br />
raisonnable de conclure que l’utilisation des téléphones du réseau rouge ne<br />
correspond pas à des communications innocentes ou de pure coïncidence. Elle<br />
révèle, au contraire, une utilisation coordonnée de ces téléphones en vue de<br />
commettre l’assassinat. En outre, il est raisonnable de conclure que le<br />
déplacement de la camionnette Mitsubishi Canter dans les deux minutes ayant<br />
précédé l’arrivée du convoi ne saurait constituer une circonstance fortuite et<br />
résulte assurément d’une coordination, comme en témoigne l’utilisation des<br />
STL-11-01/I/PTJ 12 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090618<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091793<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
téléphones du réseau rouge, entre des personnes qui suivaient le déplacement du<br />
convoi et le conducteur de la camionnette.<br />
3. IDENTIFICATION DES ACCUSÉS<br />
26. L’analyse des communications, notamment du positionnement mutuel, les<br />
déclarations de témoins ainsi que les preuves documentaires ont établi que Mustafa<br />
Amine BADREDDINE, Salim Jamil AYYASH, Hussein Hassan ONEISSI et<br />
Assad Hassan SABRA, parmi d’autres personnes non encore identifiées, ont joué des<br />
rôles différents dans l’homicide de HARIRI et d’autres personnes au moyen d’un acte<br />
de terrorisme.<br />
27. Les Accusés ont utilisé divers téléphones avant, pendant et après l’attentat.<br />
28. AYYASH a utilisé, à l’époque considérée, au moins huit téléphones, y compris un<br />
téléphone dans chacun des réseaux suivants : le réseau rouge, le réseau vert, les<br />
téléphones bleus et les téléphones jaunes, ainsi que quatre TMP.<br />
a. son numéro de téléphone du réseau rouge était le ;<br />
b. son numéro de téléphone du réseau vert était le ;<br />
c. son numéro de téléphone bleu était le ;<br />
d. son numéro de téléphone jaune était le ; et<br />
e. les numéros de ses quatre TMP étaient les suivants :<br />
i. ;<br />
ii. ;<br />
iii.<br />
; et<br />
iv.<br />
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CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090619<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091794<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
29. BADREDDINE a utilisé, à l’époque considérée, au moins huit téléphones, à savoir<br />
un téléphone du réseau vert et sept TMP.<br />
a. Son numéro de téléphone du réseau vert était le ; et<br />
b. les numéros de ses TMP étaient les suivants :<br />
i.<br />
ii.<br />
iii.<br />
iv.<br />
v.<br />
vi.<br />
et<br />
vii.<br />
c. L’analyse a initialement attribué certains TMP mentionnés au paragraphe 29 b) à<br />
un homme répondant au nom de « Sami ISSA ». Une analyse approfondie des<br />
communications et une enquête menée sur « Sami ISSA » ont révélé qu’il<br />
s’agissait d’une fausse identité utilisée par BADREDDINE. On peut<br />
raisonnablement conclure que les antécédents de BADREDDINE en tant que<br />
personne rompue à l’exécution d’actes de terrorisme corroborent l’allégation selon<br />
laquelle « Sami ISSA » est son nom d’emprunt.<br />
30. ONEISSI a utilisé au moins un téléphone, à savoir un téléphone violet, dont le<br />
numéro est le<br />
31. SABRA a utilisé au moins un téléphone, à savoir un téléphone violet, dont le numéro<br />
est le<br />
32. L’analyse de l’historique de leurs communications téléphoniques a permis de mettre<br />
en lumière les rôles respectifs de chacun des Accusés dans l’attentat :<br />
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CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090620<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091795<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
a. BADREDDINE, en utilisant Vert communiquait de manière secrète avec<br />
AYYASH sur Vert<br />
et, par le biais de ces appels, contrôlait la préparation et<br />
l’exécution de l’attentat par AYYASH et les autres membres de l’équipe<br />
d’exécution de l’assassinat.<br />
b. AYYASH, en utilisant à la fois Rouge et Bleu , assurait la coordination<br />
de l’équipe d’exécution de l’assassinat par le truchement de leurs téléphones du<br />
réseau rouge et des téléphones bleus.<br />
c. ONEISSI, en utilisant Violet et SABRA, en utilisant Violet ,<br />
communiquaient avec une personne non identifiée qui utilisait le<br />
Violet afin de rendre<br />
compte de l’état d’avancement de la fausse revendication de responsabilité.<br />
Pendant ce temps, AYYASH, en utilisant le TMP était également en<br />
communication avec Violet Il est raisonnable de conclure que AYYASH<br />
assurait le suivi des préparatifs en vue de la fausse revendication de responsabilité.<br />
d. La section ci-après, qui expose la chronologie de l’attentat, décrit plus<br />
précisément le rôle joué par chacun des Accusés. Une représentation graphique<br />
des liens existant entre eux figure ci-dessous :<br />
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CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090621<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091796<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
Le chef des opérations<br />
(Réseau vert)<br />
Mustafa Amine<br />
BADREDDINE<br />
Contact entre<br />
L’équipe d’exécution de<br />
l’assassinat<br />
(Réseau rouge avec téléphones<br />
bleus positionnés mutuellement)<br />
Salim Jamil AYYASH<br />
Contact entre<br />
L’équipe de la fausse<br />
revendication de<br />
responsabilité<br />
(R seau viol t)<br />
Hussein Hassan<br />
ONEISSI<br />
Assad Hassan<br />
SABRA<br />
STL-11-01/I/PTJ 16 de 54 Le 10 juin 2011<br />
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CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090622<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091797<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
D. CHRONOLOGIE DE L’ATTENTAT<br />
1. Les actes préparatoires<br />
33. L’enquête a mis au jour des éléments de preuve établissant que AYYASH et d’autres<br />
membres de l’équipe d’exécution de l’assassinat ont observé Rafic HARIRI pendant<br />
un certain nombre de jours précédant l’attentat. En comparant les mouvements de<br />
Rafic HARIRI et le mouvement concomitant des téléphones bleus et des téléphones<br />
du réseau rouge, il est raisonnable de conclure que ces périodes d’observation<br />
constituaient des actes préparatoires à l’assassinat. En résumé, ces mouvements<br />
parallèles de HARIRI et des téléphones bleus ainsi que des téléphones du réseau<br />
rouge ne sauraient s’expliquer par une simple coïncidence.<br />
34. Pendant au moins 20 jours, entre le 11 novembre 2004 et le 14 février 2005,<br />
AYYASH et d’autres membres de l’équipe d’exécution de l’assassinat, en<br />
communiquant au moyen de leurs téléphones bleus et des téléphones du réseau<br />
rouge, ont accompli des actes préparatoires à l’attentat, y compris en procédant à<br />
l’observation et à la surveillance de HARIRI, en vue de connaître les itinéraires et les<br />
mouvements de son convoi ainsi que la position du véhicule de HARIRI au sein de<br />
celui-ci. Il y a eu surveillance au moins pendant 15 jours, et en particulier les<br />
11 novembre 2004, 1 er , 7, 14, 20, 28 et 31 janvier 2005, et les 3, 4, 7, 8, 9, 10, 11 et<br />
12 février 2005. Sur la base de cette surveillance, AYYASH et les membres de<br />
l’équipe ont fixé le jour, le lieu et la méthode les plus indiqués pour l’attentat qu’ils<br />
ont ensuite perpétré le 14 février 2005.<br />
35. Dans le cadre de l’accomplissement des actes préparatoires à l’assassinat, entre<br />
le 22 décembre 2004 et le 17 janvier 2005, ONEISSI et SABRA étaient chargés de<br />
repérer un inconnu susceptible d’être instrumentalisé aux fins de revendiquer<br />
faussement, dans un enregistrement vidéo, la responsabilité de l’attentat commis<br />
contre HARIRI. Après que ONEISSI se fût présenté sous la fausse identité de<br />
« Mohammed », ils ont choisi ABU ADASS, un ressortissant palestinien âgé de<br />
22 ans, qu’ils ont trouvé à la Mosquée universitaire arabe de Beyrouth (également<br />
désigné sous le nom de Mosquée Al-Houry).<br />
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Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090623<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091798<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
a. L’activité de ONEISSI et SABRA est mise en évidence, entre autres, par le fait<br />
que leurs téléphones violets, notamment Violet et Violet , ont été<br />
enregistrés par la tour de téléphonie cellulaire couvrant la mosquée pendant<br />
11 jours, soit les 22, 29, 30 et 31 décembre 2004 et les 1 er , 3, 4, 5, 6, 7 et<br />
17 janvier 2005. Plus tard, après l’attentat, ONEISSI et SABRA livreront la<br />
cassette vidéo, accompagnée d’une lettre en arabe, pour diffusion.<br />
b. ONEISSI et SABRA ont eu de fréquents contacts avec la personne non identifiée<br />
qui utilisait Violet Plus précisément, SABRA a été 213 fois en contact avec<br />
Violet entre le 7 janvier 2003 et le 14 février 2005, et ONEISSI a été 195 fois<br />
en contact avec Violet entre le 25 juin 2003 et le 26 janvier 2005. Cet<br />
historique des communications téléphoniques révèle à la fois la<br />
compartimentation des rôles et le fait que Violet servait d’intermédiaire entre<br />
AYYASH, ONEISSI et SABRA.<br />
c. Entre le 4 décembre 2003 et le 6 février 2005, la personne non identifiée qui<br />
utilisait le téléphone Violet a été 32 fois en contact avec AYYASH sur ses<br />
TMP TMP et TMP , et en particulier sept fois avec son TMP<br />
entre le 23 janvier 2005 et le 6 février 2005.<br />
36. Entre le 1 er janvier 2005 et le 14 février 2005, souvent lorsque les membres de<br />
l’équipe d’exécution déployaient leur activité, BADREDDINE, sur Vert a été<br />
59 fois en contact avec AYYASH sur Vert<br />
37. Le 4 janvier 2005, les téléphones du réseau rouge ont été activés dans la région<br />
de Tripoli dans un laps de temps de 30 minutes environ. téléphone bleu et<br />
téléphones jaunes se trouvaient à proximité au moment de l’activation.<br />
38. Le 11 janvier 2005, AYYASH s’est rendu dans le quartier de El-Beddaoui à Tripoli<br />
où se trouvaient des salles d’exposition de véhicules, y compris celle dans laquelle la<br />
camionnette Mitsubishi Canter devait être achetée le 25 janvier 2005. À partir du<br />
même quartier, AYYASH, sur Vert , a communiqué deux fois avec<br />
BADREDDINE sur Vert<br />
STL-11-01/I/PTJ 18 de 54 Le 10 juin 2011<br />
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CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090624<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091799<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
39. Le 16 janvier 2005, aux environs de 7 h 00, ABU ADASS a quitté son domicile en<br />
vue de rencontrer ONEISSI, qui se faisait appeler « Mohammed ». ABU ADASS est<br />
porté disparu depuis cette date.<br />
40.<br />
41. Le 20 janvier 2005, il était prévu que HARIRI se rende le matin à la Grande Mosquée<br />
de Beyrouth ; au lieu de cela, il s’est rendu à la Mosquée de l’Imam Ali pour la prière<br />
de l’Eid. Tous les téléphones actifs du réseau rouge ont fonctionné pendant moins<br />
d’une heure aux alentours du Palais de Quraitem et de la Grande Mosquée.<br />
AYYASH, sur Rouge , a participé aux opérations d’observation ce jour-là.<br />
42. Le 25 janvier 2005, téléphones bleus pertinents étaient actifs, y compris Bleu<br />
appartenant à AYYASH, qui a effectué 16 appels. Plus précisément :<br />
a. entre 14 h 41 et 14 h 59, AYYASH, sur Bleu à Beyrouth, a été trois fois en<br />
contact avec un membre de l’équipe d’exécution de l’assassinat sur Bleu qui<br />
se trouvait dans la région de Tripoli.<br />
b. À 15 h 10, sur Vert AYYASH, a appelé BADREDDINE sur Vert<br />
pendant 81 secondes.<br />
c. Entre 15 h 30 et 16 h 00, le membre de l’équipe d’exécution de l’assassinat<br />
utilisant Bleu avec une autre personne non identifiée, tous les deux se<br />
présentant sous de faux noms, ont, dans une salle d’exposition de véhicules située<br />
dans le quartier de El-Beddaoui à Tripoli, acheté, pour une somme de 11 250<br />
dollars versée en espèces, une camionnette Mitsubishi Canter portant le bloc<br />
moteur numéro 4D33-J01926. Plus tard, l’équipe d’exécution de l’assassinat a<br />
utilisé ce véhicule pour transporter les matières explosives ayant servi à l’attentat.<br />
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R090625<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091800<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
d. À 15 h 37, le membre de l’équipe d’exécution de l’assassinat utilisant Bleu a,<br />
au cours des négociations d’achat, appelé AYYASH sur Bleu pendant<br />
81 secondes.<br />
e. Il est raisonnable de conclure de ces appels que BADREDDINE a autorisé l’achat<br />
de la camionnette Mitsubishi Canter par l’entremise de AYYASH, et que<br />
AYYASH a par la suite assuré la coordination de cet achat.<br />
43. Le 28 janvier 2005, HARIRI est demeuré au Palais de Quraitem pendant toute la<br />
journée. L’équipe d’exécution de l’assassinat, à l’aide des téléphones du réseau<br />
rouge, y compris AYYASH sur Rouge a été active pendant plus de six heures<br />
aux alentours du Palais de Quraitem et de la résidence de HARIRI à Faqra.<br />
44. Le 31 janvier 2005, HARIRI se trouvait au Palais de Quraitem avant de se rendre au<br />
Conseil suprême chiite, et est retourné plus tard au Palais. L’équipe d’exécution de<br />
l’assassinat, munie de téléphones du réseau rouge, a été active pendant moins de trois<br />
heures, intervalle de temps couvrant la période avant, pendant et après les<br />
déplacements de HARIRI. Les membres de l’équipe étaient postés autour du Palais de<br />
Quraitem et du Conseil suprême chiite lorsque HARIRI était présent. Dans les deux<br />
zones et dans le même laps de temps, AYYASH a utilisé Rouge Bleu et<br />
Vert . En particulier, entre 10 h 49 et 12 h 07, il a été 11 fois en communication<br />
sur Vert avec BADREDDINE qui était sur Vert<br />
45. Le 2 février 2005, le compte de chacun des téléphones du réseau rouge a été<br />
rechargé à Tripoli dans un laps de temps de 45 minutes. Dans le même voisinage, dix<br />
minutes après la recharge des comptes, un membre de l’équipe d’exécution de<br />
l’assassinat a appelé, sur Bleu un autre membre de l’équipe sur Bleu . Plus<br />
tard, au cours de son voyage retour à Beyrouth, le même membre de l’équipe<br />
d’exécution de l’assassinat a été, sur Bleu trois fois en communication avec<br />
AYYASH à Beyrouth, sur Bleu<br />
46. Le 3 février 2005, HARIRI a tenu une réunion près de sa résidence avant de se rendre<br />
au St-Georges Yacht Club pour le déjeuner, et est rentré plus tard au Palais de<br />
Quraitem. téléphones du réseau rouge ont été actifs pendant au moins quatre<br />
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CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090626<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091801<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
heures, et certains téléphones bleus positionnés mutuellement pendant plus<br />
longtemps. téléphones du réseau rouge étaient actifs autour du Palais de<br />
Quraitem, et téléphones du réseau rouge (ainsi que téléphones bleus),<br />
autour du St-Georges Yacht Club au moment même où HARIRI y déjeunait. Plus<br />
précisément :<br />
a. AYYASH, sur Rouge , se trouvait dans les environs du St-Georges Yacht<br />
Club et était en contact régulier avec d’autres membres de l’équipe d’exécution de<br />
l’assassinat.<br />
b. Entre 13 h 56 et 15 h 44, AYYASH a été quatre fois en contact sur Vert avec<br />
BADREDDINE sur Vert<br />
c. Aux environs de 15 h 44, AYYASH et BADREDDINE se trouvaient dans le<br />
même secteur, tout près de HARIRI et du lieu qui serait, le 14 février 2005, le<br />
théâtre de l’attentat.<br />
47. Le 8 février 2005, les mouvements de HARIRI et ceux des membres de l’équipe<br />
d’exécution de l’assassinat sont similaires à leurs mouvements respectifs du<br />
14 février 2005, soit le jour de l’attentat. HARIRI se trouvait au Palais de Quraitem le<br />
matin, avant de se rendre au Parlement et de retourner ensuite au Palais aux environs<br />
de 13 h 45. téléphones du réseau rouge ainsi que les téléphones bleus<br />
positionnés mutuellement étaient principalement actifs autour du Palais de Quraitem,<br />
du Parlement et des voies habituellement empruntées par HARIRI pour relier ces<br />
deux lieux. Plus précisément :<br />
a. AYYASH était actif sur Rouge Bleu Vert et sur ses TMP et<br />
TMP , aux endroits pertinents, en particulier autour du Parlement et dans la<br />
zone où devait se dérouler l’attentat du14 février 2005.<br />
b. À 13 h 40 et 15 h 05, AYYASH sur Vert a été deux fois en communication<br />
avec BADREDDINE sur Vert .<br />
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R090627<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091802<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
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F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
2. L’attentat<br />
48. Le 14 février 2005, l’équipe d’exécution de l’assassinat constituée de AYYASH et de<br />
autres personnes a pris position à des endroits qui permettaient à ses membres de<br />
suivre et d’observer le convoi de HARIRI quittant sa résidence du Palais de Quraitem<br />
à Beyrouth pour se rendre au Parlement et retourner ensuite à sa résidence, sise dans<br />
la zone de l’hôtel St-Georges. Les membres de l’équipe sont restés fréquemment en<br />
contact entre eux sur leurs téléphones du réseau rouge et leurs téléphones bleus<br />
positionnés mutuellement. Plus précisément, 33 appels ont été passés depuis ou vers<br />
le réseau rouge entre 11 h 00 et 12 h 53. Parmi les appels importants figurent les<br />
appels ci-après :<br />
a. À 11 h 58, AYYASH, posté près de la zone où se situe l’hôtel St-Georges, est<br />
entré en contact, pendant 14 secondes, sur Vert avec BADREDDINE sur<br />
Vert Les téléphones du réseau vert n’ont plus jamais été utilisés. Il est<br />
raisonnable de conclure de ce dernier appel effectué dans le réseau vert que<br />
BADREDDINE a donné l’autorisation finale pour commettre l’attentat.<br />
b. À 12 h 50 et 34 secondes, tandis que Rafic HARIRI quittait le Parlement pour<br />
rentrer chez lui en voiture, Rouge qui se trouvait près du Parlement, a appelé<br />
pendant cinq secondes Rouge qui était positionné près de l’hôtel St-Georges<br />
et de la camionnette Mitsubishi Canter. Immédiatement après, à 12 h 50 et 55<br />
secondes, Rouge a alors appelé AYYASH pendant dix secondes sur Rouge<br />
qui était posté entre le Parlement et l’hôtel St-Georges. À ce moment<br />
environ, quittant un endroit situé à proximité de AYYASH, la camionnette a<br />
commencé à se déplacer vers l’hôtel St-Georges. Il est raisonnable de conclure de<br />
ces appels que le membre de l’équipe d’exécution de l’assassinat utilisant Rouge<br />
a informé AYYASH et un autre membre sur Rouge du départ de<br />
HARIRI du Parlement afin que la camionnette se positionne en vue de l’attentat.<br />
c. À 12 h 53 a eu lieu le tout dernier appel au sein du réseau rouge, à partir de<br />
Rouge dans la zone du Parlement à destination de Rouge posté à<br />
proximité. À cette heure-là, tous les membres de l’équipe d’exécution de<br />
l’assassinat avaient été informés des derniers mouvements de HARIRI.<br />
STL-11-01/I/PTJ 22 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090628<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091803<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
49. Le 14 février 2005, aux environs de 12 h 52, des images de télévision en circuit fermé<br />
montrent la lente progression de la camionnette Mitsubishi Canter en direction de<br />
l’hôtel St-Georges.<br />
50. Le 14 février 2005, aux environs de 12 h 55, un homme, auteur de l’attentat-suicide, a<br />
fait détoner une importante quantité de matières hautement explosives dissimulées<br />
dans l’espace de chargement de la camionnette Mitsubishi Canter, dont le bloc moteur<br />
porte le numéro 4D33-J01926, causant la mort de HARIRI au moment où les six<br />
véhicules de son convoi empruntaient la rue Minet el Hos’n et passaient devant l’hôtel<br />
St-Georges.<br />
51. L’explosion, énorme et terrifiante, s’est produite dans une rue très fréquentée. Les<br />
analyses criminalistiques ont établi que la quantité de matières explosives était<br />
d’environ 2 500 kilogrammes d’équivalent TNT. En sus de HARIRI, huit membres de<br />
son convoi et 13 personnes parmi le public ont été tués. En excluant l’auteur de<br />
l’attentat-suicide, l’explosion a causé la mort de 22 personnes au total. Considérant<br />
l’ampleur de l’explosion, l’attentat constituait une tentative d’homicide à l’encontre<br />
de 231 autres personnes qui ont été blessées, et a également provoqué la destruction<br />
partielle de l’hôtel St-Georges et des édifices avoisinants.<br />
52. Des fragments de l’auteur de l’attentat-suicide ont été retrouvés sur les lieux, et les<br />
analyses médicolégales ont établi à la fois que les restes étaient a) ceux d’un homme,<br />
et b) non pas ceux de ABU ADASS. L’identité de l’auteur de l’attentat-suicide<br />
demeure inconnue.<br />
3. La remise de la cassette vidéo<br />
53. Soixante-quinze minutes environ après l’attentat, ONEISSI et SABRA ont effectué<br />
au total quatre appels à destination des bureaux de Reuters et de la chaîne<br />
d’information Al-Jazeera à Beyrouth. Les quatre appels ont été effectués à partir de<br />
quatre cabines téléphoniques différentes en utilisant la même carte téléphonique<br />
prépayée 6162569 :<br />
STL-11-01/I/PTJ 23 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090629<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091804<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
a. Aux environs de 14 h 11, ONEISSI ou SABRA, agissant de concert, ont déclaré à<br />
Reuters que l’attentat avait été exécuté par un groupe fondamentaliste fictif<br />
dénommé « Victoire et Jihad en Grande Syrie ».<br />
b. Aux environs de 14 h 19, ONEISSI ou SABRA, agissant de concert, ont déclaré<br />
au téléphone à Al-Jazeera que la responsabilité de l’attentat était revendiquée par<br />
« Victoire et Jihad en Grande Syrie », nouvelle qui a été diffusée peu après.<br />
c. Aux environs de 15 h 27, SABRA a appelé Al-Jazeera et lui a indiqué l’endroit où<br />
devait être retrouvée une cassette vidéo, à savoir un arbre situé sur la place<br />
ESCWA, à proximité des bureaux de Al-Jazeera sis dans l’immeuble Shakir<br />
Ouayeh à Beyrouth. ONEISSI surveillait l’emplacement afin de confirmer la<br />
réception de la cassette vidéo par Al-Jazeera. Dans la vidéo, ABU ADASS<br />
revendiquait la responsabilité de l’attentat, déclarant que ledit attentat avait été<br />
exécuté en soutien aux « moudjahidines » d’Arabie Saoudite, et que d’autres<br />
attentats seraient perpétrés par la suite. Était jointe à la cassette vidéo une<br />
déclaration en arabe selon laquelle, entre autres, ABU ADASS était l’auteur de<br />
l’attentat-suicide.<br />
d. Aux environs de 17 h 04, ONEISSI ou SABRA, agissant de concert, ont demandé<br />
à Al-Jazeera, en usant de menaces, de diffuser la vidéo, ce qui a été fait peu de<br />
temps après.<br />
54. Le 14 février 2005, ONEISSI et SABRA ont déposé la cassette vidéo au sujet de<br />
ABU ADASS, tout en utilisant leurs téléphones violets, à proximité des cabines<br />
téléphoniques à partir desquelles ils avaient appelé Reuters et Al-Jazeera et près de<br />
l’arbre dans lequel la cassette vidéo était dissimulée.<br />
55. Le 14 février 2005, entre environ 14 h 03 et 17 h 24, avant, entre et après ces quatre<br />
appels effectués à partir des cabines téléphoniques à destination de Reuters et Al-<br />
Jazeera, SABRA sur Violet a été, à sept reprises, en contact avec la personne non<br />
identifiée sur Violet .<br />
56. Le 15 février 2005, Violet a cessé d’être utilisé.<br />
STL-11-01/I/PTJ 24 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090630<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091805<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
57. Le 16 février 2005, Violet de ONEISSI et Violet de SABRA ont cessé<br />
d’être utilisés.<br />
E. L’ENTENTE CRIMINELLE<br />
1. Le complot<br />
58. Les faits, tels qu’exposés ci-dessus, démontrent qu’un complot a été formé lors d’une<br />
période comprise au moins entre le 11 novembre 2004 et le 16 janvier 2005. Dans le<br />
cadre de ce complot, BADREDDINE, AYYASH, ONEISSI et SABRA, de concert<br />
avec d’autres personnes non encore identifiées, y compris l’équipe d’exécution de<br />
l’assassinat et la personne qui utilisait le téléphone violet , sont convenus de<br />
commettre un acte de terrorisme au moyen d’un engin explosif visant à assassiner<br />
HARIRI.<br />
a. Le complot a pris corps lors d’une période s’étendant au moins entre le 11<br />
novembre 2004 et le 16 janvier 2005, et a été mis à exécution le 14 février 2005.<br />
En effet :<br />
i. Le 11 novembre 2004, deux comploteurs non identifiés, au moyen de<br />
téléphones bleus, ont effectué les premières opérations détectées de<br />
surveillance de HARIRI ; et<br />
ii. Le 16 janvier 2005, le réseau rouge avait été mis en place et ABU ADASS<br />
était porté disparu ; tandis que<br />
iii. Le complot était alors mis à exécution le 14 février 2005 sous la forme de<br />
l’attentat perpétré contre HARIRI.<br />
b. BADREDDINE, en qualité de chef des opérations, AYYASH, en qualité de<br />
coordonnateur de l’équipe d’exécution de l’assassinat, et les autres membres de<br />
l’équipe d’exécution de l’assassinat, figuraient parmi les premiers membres du<br />
complot.<br />
c. ONEISSI et SABRA, ainsi que la personne non identifiée qui utilisait le<br />
téléphone violet se sont joints au complot au plus tard entre le 22 décembre<br />
STL-11-01/I/PTJ 25 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090631<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091806<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
2004 et le 16 janvier 2005, et avaient pour tâche d’organiser la fausse<br />
revendication de responsabilité. Cette période commence le 22 décembre 2004<br />
car, entre autres, les téléphones violets de ONEISSI et de SABRA étaient alors<br />
actifs autour de la Mosquée universitaire arabe de Beyrouth où ABU ADASS se<br />
rendait pour prier. Dans le cadre du complot, ils sont convenus d’agir comme<br />
complices en exécutant des tâches d’appui en vue de l’assassinat, à savoir :<br />
i. chercher une personne, plus tard identifiée comme étant ABU ADASS, qui<br />
serait instrumentalisée aux fins de faire, dans un enregistrement vidéo, une<br />
fausse revendication de la responsabilité de l’attentat perpétré contre HARIRI ;<br />
et<br />
ii. remettre une cassette vidéo, en y joignant une lettre, pour diffusion après<br />
l’assassinat.<br />
59. Les quatre Accusés sont des sympathisants du Hezbollah, organisation politique et<br />
militaire du Liban.<br />
a. Dans le passé, l’aile militaire du Hezbollah a été impliquée dans des actes de<br />
terrorisme. Les personnes ayant reçu une formation de la part de l’aile militaire<br />
sont capables d’exécuter un attentat terroriste, que ce soit pour le compte de cette<br />
organisation ou non.<br />
b. BADREDDINE et AYYASH ont des liens de parenté par le mariage et entre eux<br />
avec un certain Imad MUGHNIYAH : ils sont beaux-frères. Imad MUGNIYAH a<br />
été membre fondateur du Hezbollah et commandait son aile militaire à partir de<br />
1983 jusqu’à ce qu’il soit tué à Damas le 12 février 2008. Il faisait l’objet, au<br />
niveau international, d’avis de recherches pour avoir commis des crimes<br />
terroristes.<br />
c. Compte tenu de leur expérience, de leur formation et de leur appartenance au<br />
Hezbollah, il est dès lors raisonnable de conclure que BADREDDINE et<br />
AYYASH avaient la capacité de commettre l’attentat du 14 février 2005.<br />
STL-11-01/I/PTJ 26 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090632<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091807<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
60. Tous ceux qui ont conclu l’entente criminelle ou qui s’y sont joints ont été auteurs du<br />
complot contre la sûreté de l’État. BADREDDINE, AYYASH, ainsi que l’équipe<br />
d’exécution de l’assassinat, ont été auteurs des crimes autonomes de commission d’un<br />
acte de terrorisme, d’homicide intentionnel de HARIRI et de 21 autres personnes, et<br />
de tentative d’homicide intentionnel de 231 autres personnes. ONEISSI, SABRA et<br />
la personne non identifiée qui utilisait le téléphone violet ont été complices des<br />
crimes autonomes susvisés, pour avoir organisé la fausse revendication de<br />
responsabilité et remis la cassette vidéo à cet effet.<br />
61. Il est raisonnable de conclure que le but du complot, auquel tous les auteurs du<br />
complot avaient consenti en pleine connaissance de cause, était de commettre un acte<br />
de terrorisme en faisant détoner une importante quantité de matières explosives dans<br />
un lieu public en vue de tuer HARIRI.<br />
62. Les auteurs du complot visaient deux autres objectifs, à savoir :<br />
a. Créer une fausse revendication de responsabilité de l’attentat au nom d’un groupe<br />
fondamentaliste fictif dénommé « Victoire et Jihad en Gra nde Syr ie », afin de<br />
désigner faussement les personnes qui devaient être la cible de l’enquête, et de<br />
soustraire ainsi les auteurs du complot à la justice ; et<br />
b. Aggraver, ce faisant, l’état de terreur, en faisant naître au sein de la population un<br />
sentiment d’insécurité ainsi que la crainte d’autres attentats publics aveugles.<br />
2. La mise en cause d’autres personnes<br />
63. L’historique des communications téléphoniques montre que les auteurs du complot,<br />
notamment AYYASH et d’autres membres de l’équipe d’exécution de l’assassinat,<br />
ainsi que l’équipe chargée de la fausse revendication de responsabilité, étaient<br />
positionnés au sud de Beyrouth.<br />
64. Afin de créer une fausse piste extérieure à Beyrouth, les auteurs du complot ont choisi<br />
Tripoli pour accomplir certains actes qui pouvaient y être localisés, notamment :<br />
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Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090633<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091808<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
a. Le 4 janvier 2005, les téléphones du réseau rouge ont été activés pour la<br />
première fois, y compris le numéro utilisé par AYYASH, de manière localisable à<br />
Tripoli.<br />
b.<br />
c. Le 25 janvier 2005, le dispositif employé pour transporter les explosifs en vue de<br />
l’attentat terroriste, à savoir une camionnette Mitsubishi Canter, a été acheté de<br />
manière localisable à Tripoli.<br />
d. Le 2 février 2005, le compte de chacun des téléphones du réseau rouge a été<br />
rechargé de manière localisable à Tripoli.<br />
65. Les auteurs du complot escomptaient que la fausse piste, ainsi que la fausse<br />
revendication de responsabilité par ABU ADASS, conduisent les autorités à enquêter<br />
sur d’autres personnes à Tripoli, et qu’en détournant l’attention de Beyrouth, ils<br />
pourraient ainsi se soustraire à la justice.<br />
STL-11-01/I/PTJ 28 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090634<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091809<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
IV.<br />
Les chefs d’accusation<br />
66. EN CONSÉQUENCE, en application de l’article 68 D) du Règlement de procédure et<br />
de preuve du Tribunal spécial pour le Liban, le Procureur retient, à l’encontre des<br />
Accusés, les chefs d’accusation ci-après :<br />
PREMIER CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
67. Complot en vue de commettre un acte de terrorisme,<br />
a. réprimé par les articles 188, 212, 213, 270 et 314 du Code pénal libanais,<br />
b. les articles 6 et 7 de la loi libanaise du 11 janvier 1958 « renforçant les peines<br />
relatives à la sédition, à la guerre civile et à la lutte confessionnelle », et par<br />
c. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
68. MUSTAFA AMINE BADREDDINE, SALIM JAMIL AYYASH, HUSSEIN<br />
HASSAN ONEISSI, et ASSAD HASSAN SABRA,<br />
a. entre au moins le 11 novembre 2004 et 16 janvier 2005,<br />
b. ensemble, avec d’autres personnes non identifiées,<br />
c. chacun d’eux en assumant la responsabilité pénale individuelle en tant que<br />
coauteurs animés d’une intention commune,<br />
d. ont conclu une entente, ou s’y sont joints, en vue de commettre un acte de<br />
terrorisme dans le but de créer un état de terreur, en utilisant un moyen<br />
prédéterminé susceptible de produire un danger commun,<br />
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CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090635<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091810<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
e. à savoir l’assassinat, dans un lieu public, au moyen d’un engin explosif de forte<br />
puissance, de l’ancien Premier ministre, et personnalité politique de premier plan,<br />
Rafic HARIRI,<br />
f. ce qui devait, de manière intentionnelle et avec préméditation,<br />
g. ou pouvait, alors qu’ils l’avaient prévu et en avaient accepté le risque,<br />
h. causer et tenter de causer la mort d’autres personnes présentes dans le voisinage<br />
immédiat de l’explosion, et entraîner la destruction partielle d’édifices,<br />
i. sont convenus, tous ensemble, d’atteindre deux objectifs supplémentaires dans le<br />
cadre dudit complot, à savoir :<br />
i. imputer faussement la responsabilité de cet acte à des tiers appartenant à un<br />
groupe fondamentaliste fictif afin de se soustraire à la justice, et<br />
ii. aggraver l’état de terreur en faisant naître au sein de la population un sentiment<br />
d’insécurité ainsi que la crainte d’autres attentats publics aveugles,<br />
j. et, par conséquent, en agissant de la sorte, ont ensemble participé à un complot<br />
contre la sûreté de l’État.<br />
DEUXIÈME CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
69. Commission d’un acte de terrorisme au moyen d’un engin explosif,<br />
a. réprimée par les articles 188, 212, 213 et 314 du Code pénal libanais,<br />
b. l’article 6 de la loi libanaise du 11 janvier 1958 « renforçant les peines relatives à<br />
la sédition, à la guerre civile et à la lutte confessionnelle », et par<br />
c. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
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Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090636<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091811<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
70. MUSTAFA AMINE BADREDDINE et SALIM JAMIL AYYASH,<br />
a. le 14 février 2005,<br />
b. ensemble, avec d’autre personnes non identifiées,<br />
c. chacun d’eux en assumant la responsabilité pénale individuelle en tant que<br />
coauteurs animés d’une intention commune,<br />
d. ont commis un acte de terrorisme dans le but de créer un état de terreur en<br />
utilisant un moyen susceptible de produire un danger commun,<br />
e. à savoir l’assassinat, dans un lieu public, au moyen d’un engin explosif de forte<br />
puissance, de l’ancien Premier ministre, et personnalité politique de premier plan,<br />
Rafic HARIRI,<br />
f. et en faisant exploser, le 14 février 2005, à 12 h 55, rue Minet el Hos’n, voie<br />
publique de Beyrouth (Liban), environ 2 500 kilogrammes d’équivalent TNT ,<br />
g. et, à titre de circonstances aggravantes de cet acte,<br />
i. ont causé la mort de Rafic HARIRI et de 21 autres personnes, et<br />
ii. ont provoqué la destruction partielle de l’hôtel St-Georges et des édifices<br />
avoisinants,<br />
h. tout en tentant, du même coup, de causer la mort de 231 autres personnes.<br />
TROISIÈME CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
71. Homicide intentionnel (de Rafic HARIRI) avec préméditation au moyen de<br />
matières explosives,<br />
a. réprimé par les articles 188, 212, 213, 547 et 549, paragraphes 1 et 7, du Code<br />
pénal libanais, et par<br />
STL-11-01/I/PTJ 31 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090637<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091812<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
b. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
72. MUSTAFA AMINE BADREDDINE et SALIM JAMIL AYYASH,<br />
a. le 14 février 2005,<br />
b. ensemble, avec d’autres personnes non identifiées,<br />
c. chacun d’eux en assumant la responsabilité pénale individuelle en tant que<br />
coauteurs animés d’une intention commune,<br />
d. ont commis l’homicide intentionnel de Rafic HARIRI,<br />
e. dans les circonstances aggravantes caractérisées par<br />
i. la préméditation, et<br />
ii. la détonation, à 12 h 55, rue Minet el Hos’n à Beyrouth (Liban), d’environ 2500<br />
kilogrammes de matières explosives d’équivalent TNT.<br />
QUATRIÈME CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
73. Homicide intentionnel (de 21 personnes, en sus de l’homicide intentionnel de Rafic<br />
HARIRI) avec préméditation au moyen de matières explosives,<br />
a. réprimé par les articles 188, 189, 212, 213, 547 et 549, paragraphes 1 et 7, du<br />
Code pénal libanais, et par<br />
b. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
74. MUSTAFA AMINE BADREDDINE et SALIM JAMIL AYYASH,<br />
STL-11-01/I/PTJ 32 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090638<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091813<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
a. le 14 février 2005,<br />
b. (ou ultérieurement en raison des blessures subies le 14 février 2005),<br />
c. ensemble, avec d’autres personnes non identifiées,<br />
d. chacun d’eux en assumant la responsabilité pénale individuelle en tant que<br />
coauteurs,<br />
e. par l’utilisation d’une importante quantité de matières explosives dans un lieu<br />
public, étant animés d’une intention commune et agissant avec préméditation en<br />
vue de commettre l’homicide intentionnel de l’ancien Premier ministre, et<br />
personnalité politique de premier plan, Rafic HARIRI, au sein de son convoi,<br />
f. en outre, soit avec l’intention de tuer les personnes faisant partie dudit convoi et<br />
les personnes se trouvant dans son voisinage,<br />
g. soit en raison du fait d’avoir prévu et accepté le risque qu’il y aurait des morts au<br />
sein dudit convoi ou parmi le public se trouvant dans le voisinage du convoi,<br />
h. puis en faisant exploser, à 12 h 55, rue Minet el Hos’n, voie publique de Beyrouth<br />
(Liban), environ 2 500 kilogrammes d’équivalent TNT,<br />
i. animés d’une intention commune,<br />
j. et dans les circonstances aggravantes caractérisées par<br />
i. la préméditation, et<br />
ii. ladite détonation de matières explosives,<br />
k. ont commis l’homicide intentionnel des personnes dont les noms figurent par<br />
ordre alphabétique à l’Annexe A,<br />
l. soit huit personnes faisant partie du convoi susmentionné, à savoir :<br />
1. Yahya Mustafa AL-ARAB,<br />
2. Omar Ahmad AL-MASRI,<br />
STL-11-01/I/PTJ 33 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090639<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091814<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
3. Mazen Adnan AL-ZAHABI,<br />
4. Mohammed Saadeddine DARWISH,<br />
5. Bassel Farid FULEIHAN (décédé le 18 avril 2005 des suites des<br />
blessures subies le 14 février 2005),<br />
6. Mohammed Riyadh Hussein GHALAYEENI,<br />
7. Talal Nabih NASSER et<br />
8. Ziad Mohammed TARRAF;<br />
m. et 13 personnes parmi le public, à savoir :<br />
1. Joseph Emile AOUN,<br />
2. Zahi Halim ABU RJEILY (décédé le 15 février 2005 des suites des<br />
blessures subies le 14 février 2005),<br />
3. Mahmoud Saleh AL-HAMAD AL-MOHAMMED,<br />
4. Mahmoud Saleh AL-KHALAF,<br />
5. Sobhi Mohammed AL-KHODR,<br />
6. Rima Mohammed Raif BAZZI,<br />
7. Abdo Tawfik BOU FARAH,<br />
8. Yamama Kamel DAMEN,<br />
9. Abd Al-Hamid Mohammed GHALAYEENI,<br />
10. Rawad Hussein Suleiman HAIDAR,<br />
11. Farhan Ahmad ISSA,<br />
12. Alaa Hassan OSFOUR et<br />
13. Haitham Khaled OTHMAN (décédé le 15 février 2005 des suites des<br />
blessures subies le 14 février 2005).<br />
STL-11-01/I/PTJ 34 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090640<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091815<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
CINQUIÈME CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
75. Tentative d’homicide intentionnel (de 231 personnes, en sus de l’homicide<br />
intentionnel de Rafic HARIRI) avec préméditation au moyen de matières<br />
explosives,<br />
a. réprimée par les articles 188, 189, 200, 212, 213, 547 et 549, paragraphes 1 et 7,<br />
du Code pénal libanais, et par<br />
b. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
76. MUSTAFA AMINE BADREDDINE et SALIM JAMIL AYYASH,<br />
a. le 14 février 2005,<br />
b. ensemble, avec d’autres personnes non identifiées,<br />
c. chacun d’eux en assumant la responsabilité pénale individuelle en qualité de<br />
coauteurs,<br />
d. par l’utilisation d’une importante quantité de matières explosives dans un lieu<br />
public, étant animés d’une intention commune et agissant avec préméditation en<br />
vue de commettre l’homicide intentionnel de l’ancien Premier ministre, et<br />
personnalité politique de premier plan, Rafic HARIRI, au sein de son convoi,<br />
e. en outre, soit dans l’intention de tuer les personnes faisant partie dudit convoi et<br />
les personnes se trouvant dans son voisinage,<br />
f. soit en raison du fait d’avoir prévu et accepté le risque qu’il y aurait des morts au<br />
sein dudit convoi ou parmi le public se trouvant dans le voisinage du convoi,<br />
g. puis en faisant exploser, à 12 h 55, rue Minet el Hos’n à Beyrouth (Liban),<br />
environ 2 500 kilogrammes d’équivalent TNT,<br />
STL-11-01/I/PTJ 35 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090641<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091816<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
h. animés d’une intention commune,<br />
i. et dans les circonstances aggravantes caractérisées par<br />
i. la préméditation, et<br />
ii. ladite détonation de matières explosives,<br />
j. en infligeant ainsi des blessures aux personnes faisant partie dudit convoi et parmi<br />
le public, ont tenté de commettre l’homicide intentionnel de 231 autres personnes,<br />
dont les noms figurent par ordre alphabétique à l’Annexe B.<br />
SIXIÈME CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
77. Complicité de commission d’un acte de terrorisme au moyen d’un engin explosif,<br />
a. réprimée par les articles 188, 219, paragraphes 4 et 5, et 314 du Code pénal<br />
libanais, et par<br />
b. l’article 6 de la loi libanaise du 11 janvier 1958 « renforçant les peines relatives à<br />
la sédition, à la guerre civile et à la lutte confessionnelle », et par<br />
c. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
78. HUSSEIN HASSAN ONEISSI et ASSAD HASSAN SABRA,<br />
a. Entre, au plus tard, le 16 janvier 2005 et le 14 février 2005,<br />
b. sachant que d’autres personnes, en tant que coauteurs, avaient l’intention de<br />
commettre et, le 14 février 2005, ont commis :<br />
c. un acte de terrorisme dans l’intention de susciter un état de terreur en utilisant des<br />
moyens susceptibles de créer un danger commun, notamment au moyen d’un<br />
important engin explosif placé dans un lieu public ;<br />
STL-11-01/I/PTJ 36 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090642<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091817<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
d. et étaient convenus d’atteindre deux autres objectifs, à savoir :<br />
i. imputer faussement la responsabilité de cet acte à des tiers appartenant<br />
à un groupe fondamentaliste fictif afin de se soustraire à la justice ; et<br />
ii. aggraver l’état de terreur en faisant naître au sein de la population un<br />
sentiment d’insécurité ainsi que la crainte d’autres attentats publics<br />
aveugles,<br />
e. ONEISSI et SABRA, en pleine connaissance de l’intention desdits coauteurs de<br />
commettre ledit acte de terrorisme,<br />
f. et animés d’une intention commune,<br />
i. chacun en assumant la responsabilité pénale individuelle et<br />
participant en tant que complice à l’acte de terrorisme, et<br />
ii. chacun aidant et encourageant les coauteurs du crime,<br />
g. ont conclu une entente avec les coauteurs en vue d’accomplir, et ont ensuite<br />
accompli, des actes préparatoires à ces infractions, ainsi que des actes visant à les<br />
soustraire et à se soustraire eux-mêmes à la justice, en imputant faussement la<br />
responsabilité desdits crimes à des tiers appartenant à un groupe fondamentaliste<br />
fictif afin d’aggraver l’état de terreur, tels que décrits ci-après :<br />
i. dans le cadre des actes préparatoires aux crimes, en identifiant un<br />
ressortissant palestinien de 22 ans dénommé Ahmad ABU ADASS et en<br />
se servant de celui-ci afin qu’il s’attribue faussement, au nom d’un<br />
groupe appelé « Victoire et Jihad en G rande Syri e », la responsabilité<br />
des crimes en préparation, sous la forme d’une déclaration enregistrée<br />
sur une cassette vidéo ; et<br />
ii. en tant qu’actes visant à soustraire les coauteurs et eux-mêmes à la<br />
justice, en s’assurant que la cassette vidéo ainsi que la lettre jointe à<br />
celle-ci contenant la fausse revendication de responsabilité seraient<br />
STL-11-01/I/PTJ 37 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090643<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091818<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
diffusées à la télévision au Liban immédiatement après l’exécution<br />
desdits crimes.<br />
SEPTIÈME CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
79. Complicité d’homicide intentionnel (de Rafic HARIRI) avec préméditation au<br />
moyen de matières explosives,<br />
a. réprimée par les articles 188, 219, paragraphes 4 et 5, 547 et 549, paragraphes 1<br />
et 7, du Code pénal libanais et par<br />
b. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
80. HUSSEIN HASSAN ONEISSI et ASSAD HASSAN SABRA,<br />
a. Entre, au plus tard, le 16 janvier 2005 et le 14 février 2005,<br />
b. sachant que d’autres personnes, en tant que coauteurs, avaient l’intention de<br />
commettre et, le 14 février 2005, ont commis :<br />
c. avec préméditation, au moyen de matières explosives, l’homicide intentionnel de<br />
l’ancien Premier ministre, personnalité politique de premier plan, Rafic HARIRI ;<br />
d. lesquels coauteurs étaient convenus d’atteindre deux autres objectifs, à savoir :<br />
i. imputer faussement la responsabilité de cet acte à des tiers<br />
appartenant à un groupe fondamentaliste fictif afin de se soustraire à<br />
la justice ; et<br />
ii. aggraver l’état de terreur en faisant naître au sein de la population un<br />
sentiment d’insécurité ainsi que la crainte d’autres attentats publics<br />
aveugles ;<br />
STL-11-01/I/PTJ 38 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090644<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091819<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
e. ONEISSI et SABRA, en pleine connaissance de l’intention desdits<br />
coauteurs de commettre ledit homicide intentionnel de Rafic HARIRI,<br />
f. animés d’une intention commune,<br />
i. chacun en assumant la responsabilité pénale individuelle et participant<br />
en tant que complice à l’homicide intentionnel de Rafic HARIRI, et<br />
ii. chacun aidant et encourageant les coauteurs du crime,<br />
g. ont conclu une entente avec les coauteurs en vue d’accomplir, et ont ensuite<br />
accompli, des actes préparatoires à ces infractions, ainsi que des actes visant à<br />
les soustraire et à se soustraire eux-mêmes à la justice, en imputant faussement<br />
la responsabilité desdits crimes à des tiers appartenant à un groupe<br />
fondamentaliste fictif afin d’aggraver l’état de terreur, tels que décrits ciaprès<br />
:<br />
i. dans le cadre des actes préparatoires aux crimes, en identifiant un<br />
ressortissant palestinien de 22 ans nommé Ahmad ABU ADASS et en<br />
se servant de celui-ci afin qu’il s’attribue faussement, au nom d’un<br />
groupe appelé « Victoire et Jihad en Grande Syrie », la responsabilité<br />
des crimes en préparation sous la forme d’une déclaration enregistrée<br />
sur une cassette vidéo ; et<br />
ii. en tant qu’actes visant à soustraire les coauteurs et eux-mêmes à la<br />
justice, en s’assurant que la cassette vidéo ainsi que la lettre jointe à<br />
celle-ci contenant la fausse revendication de responsabilité seraient<br />
diffusées à la télévision au Liban immédiatement après l’exécution<br />
desdits crimes.<br />
STL-11-01/I/PTJ 39 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090645<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091820<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
HUITIÈME CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
81. Complicité d’homicide intentionnel (de 21 personnes en sus de l’homicide<br />
intentionnel de Rafic HARIRI) avec préméditation au moyen de matières<br />
explosives,<br />
a. réprimée par les articles 188, 189, 219, paragraphes 4 et 5, 547 et 549,<br />
paragraphes 1 et 7, du Code pénal libanais et par<br />
b. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
82. HUSSEIN HASSAN ONEISSI et ASSAD HASSAN SABRA,<br />
a. Entre, au plus tard, le 16 janvier 2005 et le 14 février 2005,<br />
b. sachant que d’autres personnes, en tant que coauteurs, avaient l’intention de<br />
commettre et, le 14 février 2005, ont commis :<br />
c. avec préméditation, au moyen de matières explosives, l’homicide intentionnel de<br />
l’ancien Premier ministre, et personnalité politique de premier plan, Rafic<br />
HARIRI ;<br />
d. et, en outre, au vu de l’importante quantité d’explosifs utilisée, avaient l΄intention,<br />
ou avaient prévu et accepté le risque que cet acte tue d’autres personnes se<br />
trouvant dans le voisinage de l’explosion,<br />
e. et ont ainsi ensuite commis l’homicide intentionnel de 21 autres personnes,<br />
f. lesquels coauteurs étaient convenus d’atteindre deux autres objectifs, à savoir :<br />
i. imputer faussement la responsabilité de cet acte à des tiers<br />
appartenant à un groupe fondamentaliste fictif afin de se soustraire à<br />
la justice ; et<br />
STL-11-01/I/PTJ 40 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090646<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091821<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
ii. aggraver l’état de terreur en faisant naître au sein de la population<br />
un sentiment d’insécurité ainsi que la crainte d’autres attentats<br />
publics aveugles ;<br />
g. ONEISSI et SABRA, en pleine connaissance de l’intention desdits coauteurs de<br />
tuer d’autres personnes en sus du meurtre de Rafic HARIRI,<br />
h. animés d’une intention commune,<br />
i. chacun en assumant la responsabilité pénale individuelle et participant en tant<br />
que complice à l’homicide intentionnel de 21 autres personnes, et<br />
ii. chacun aidant et encourageant les coauteurs du crime,<br />
i. ont conclu une entente avec lesdits coauteurs en vue d’accomplir, et ont ensuite<br />
accompli, des actes préparatoires à ces infractions, ainsi que des actes visant à les<br />
soustraire et à se soustraire eux-mêmes à la justice, en imputant faussement la<br />
responsabilité desdits crimes à des tiers appartenant à un groupe fondamentaliste<br />
fictif afin d’aggraver l’état de terreur, tels que décrits ci-après :<br />
i. dans le cadre des actes préparatoires aux crimes, en identifiant un ressortissant<br />
palestinien de 22 ans nommé Ahmad ABU ADASS et en se servant de celui-ci<br />
afin qu’il s’attribue faussement, au nom d’un groupe appelé « Victoire et Jihad<br />
en Grande Syrie », la responsabilité des crimes en préparation sous la forme<br />
d’une déclaration enregistrée sur une cassette vidéo ; et<br />
ii. en tant qu’actes visant à soustraire les coauteurs et eux-mêmes à la justice, en<br />
s’assurant que la cassette vidéo ainsi que la lettre jointe à celle-ci contenant la<br />
fausse revendication de responsabilité seraient diffusées à la télévision au<br />
Liban immédiatement après l’exécution desdits crimes.<br />
STL-11-01/I/PTJ 41 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090647<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091822<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
NEUVIÈME CHEF D’ACCUSATION<br />
Énoncé de l’infraction<br />
83. Complicité de tentative d’homicide intentionnel (de 231 personnes en sus de<br />
l’homicide intentionnel de Rafic HARIRI) avec préméditation au moyen de<br />
matières explosives,<br />
a. réprimée par les articles 188, 189, 200, 219, paragraphes 4 et 5, 547 et 549,<br />
paragraphes 1 et 7, du Code pénal libanais et par<br />
b. l’article 3 1) a) du Statut du Tribunal spécial pour le Liban.<br />
Éléments de l’infraction<br />
84. HUSSEIN HASSAN ONEISSI et ASSAD HASSAN SABRA,<br />
a. Entre, au plus tard, le 16 janvier 2005 et le 14 février 2005,<br />
b. sachant que d’autres personnes, en tant que coauteurs, avaient l’intention de<br />
commettre et, le 14 février 2005, ont commis :<br />
c. avec préméditation, au moyen de matières explosives, l’homicide intentionnel de<br />
l’ancien Premier ministre, et personnalité politique de premier plan, Rafic<br />
HARIRI ;<br />
d. et, en outre, au vu de l’importante quantité d’explosifs utilisée, avaient l΄intention,<br />
ou avaient prévu et accepté le risque que cet acte constitue une tentative de tuer<br />
d’autres personnes se trouvant dans le voisinage de l’explosion,<br />
e. et ont ainsi ensuite commis la tentative d’homicide intentionnel de 231 autres<br />
personnes,<br />
f. lesquels coauteurs étaient convenus d’atteindre deux autres objectifs, à savoir :<br />
STL-11-01/I/PTJ 42 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090648<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091823<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
i. imputer faussement la responsabilité de cet acte à des tiers<br />
appartenant à un groupe fondamentaliste fictif afin de se soustraire à<br />
la justice ; et<br />
ii. aggraver l’état de terreur en faisant naître au sein de la population<br />
un sentiment d’insécurité ainsi que la crainte d’autres attentats<br />
publics aveugles ;<br />
g. ONEISSI et SABRA, en pleine connaissance de l’intention desdits coauteurs de<br />
tenter de tuer d’autres personnes en sus du meurtre de Rafic HARIRI,<br />
h. animés d’une intention commune,<br />
i. chacun en assumant la responsabilité pénale individuelle et participant en tant<br />
que complice à la tentative d’homicide intentionnel de 231 autres personnes, et<br />
ii. chacun aidant et encourageant les coauteurs du crime,<br />
i. ont conclu une entente avec lesdits coauteurs en vue d’accomplir, et ont ensuite<br />
accompli, des actes préparatoires à ces infractions, ainsi que des actes visant à les<br />
soustraire et à se soustraire eux-mêmes à la justice, en imputant faussement la<br />
responsabilité desdits crimes à des tiers appartenant à un groupe fondamentaliste<br />
fictif afin d’aggraver l’état de terreur, tels que décrits ci-après :<br />
i. dans le cadre des actes préparatoires aux crimes, en identifiant un ressortissant<br />
palestinien de 22 ans nommé Ahmad ABU ADASS et en se servant de celui-ci<br />
afin qu’il s’attribue faussement, au nom d’un groupe appelé « Victoire et Jihad<br />
en Grande Syrie », la responsabilité des crimes en préparation sous la forme<br />
d’une déclaration enregistrée sur une cassette vidéo ; et<br />
STL-11-01/I/PTJ 43 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090649<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091824<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
ii. en tant qu’actes visant à soustraire les coauteurs et eux-mêmes à la justice, en<br />
s’assurant que la cassette vidéo ainsi que la lettre jointe à celle-ci contenant la<br />
fausse revendication de responsabilité seraient diffusées à la télévision au<br />
Liban immédiatement après l’exécution desdits crimes.<br />
/signé/<br />
D.A. Bellemare, MSM, c.r<br />
Le Procureur<br />
Fait le 10 juin 2011,<br />
Leidschendam (Pays-Bas)<br />
13 257<br />
Nombre de mots<br />
STL-11-01/I/PTJ 44 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090650<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091825<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
Annexe A<br />
Est présentée ci-après la liste alphabétique des 21 autres personnes tuées intentionnellement<br />
ou dont la mort prévisible est la conséquence directe de l’explosion qui a eu lieu le 14 février<br />
2005 dans un lieu public visant à tuer l’ancien Premier ministre Rafic HARIRI. Il est soutenu<br />
aux quatrième et huitième chefs d’accusation que ces personnes, individuellement et<br />
collectivement, ont été l’objet d’un homicide intentionnel avec préméditation.<br />
En sus de Rafic HARIRI, huit personnes faisant partie de son convoi de véhicules ont<br />
été tuées, (dont les noms suivent, par ordre alphabétique) :<br />
1. Yahya Mustafa Al-Arab,<br />
explosion.<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès : brûlures résultant d’une<br />
2. Omar Ahmad Al-Masri,<br />
précisée sur l’acte de décès).<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès : (non<br />
3. Mazen Adnan Al-Zahabi,<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès : brûlures sur plus de 90 pour cent du corps<br />
résultant d’une explosion.<br />
4. Mohammed Saadeddine Darwish,<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès : crise cardiaque provoquée par<br />
l’explosion du 14 février 2005 et brûlures sur l’ensemble du corps.<br />
5. Bassel Farid Fuleihan,<br />
Membre du Parlement, M. FULEIHAN se<br />
déplaçait avec M. HARIRI. Survivant initialement à l’explosion, il a néanmoins subi<br />
STL-11-01/I/PTJ 45 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090651<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091826<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
des brûlures au troisième degré sur 96 pour cent de son corps. Il fut évacué à Paris en<br />
vue d’y recevoir des soins en urgence. Il est resté 60 jours dans le coma à l’hôpital et<br />
est décédé le 18 avril 2005.<br />
6. Mohammed Riyadh Hussein Ghalayeeni,<br />
explosion.<br />
, décédé le 14 février 2005. Cause du décès : brûlures résultant d’une<br />
7. Talal Nabih Nasser,<br />
2005. Cause du décès : brûlures résultant d’une explosion.<br />
, décédé le 14 février<br />
8. Ziad Mohammed Tarraf,<br />
explosion.<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès : brûlures résultant d’une<br />
Par ailleurs, treize personnes parmi le public ont été également tuées (dont les noms<br />
suivent, par ordre alphabétique) :<br />
9. Joseph Emile Aoun,<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès : broyé et défiguré des suites d’une<br />
explosion.<br />
10. Zahi Halim Abu Rjeily,<br />
décédé le 15 février 2005. Cause du décès : obturation des voies<br />
respiratoires résultant d’une énorme accumulation de débris provoquée par une<br />
explosion dans la zone de l’hôtel St-Georges.<br />
11. Mahmoud Saleh Al-Hamad Al-Mohammed,<br />
STL-11-01/I/PTJ 46 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090652<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091827<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
explosion ayant entraîné la mort.<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès :<br />
12. Mahmoud Saleh Al-Khalaf,<br />
entraîné la mort.<br />
, décédé le 14 février 2005. Cause du décès : explosion ayant<br />
13. Sobhi Mohammed Al-Khodr,<br />
Décédé le 14 février 2005.<br />
14. Rima Mohammed Raif Bazzi,<br />
décédée le 14 février 2005. Cause du décès : blessures multiples résultant de<br />
l’explosion qui a atteint l’hôtel St-Georges.<br />
15. Abdo Tawfik Bou Farah,<br />
, décédé le 14 février 2005. Cause du décès : explosion du<br />
cerveau résultant de la fracture brutale du crâne à la suite de l’explosion d’une bombe.<br />
16. Yamama Kamel Damen,<br />
décédée le 14 février 2005. Cause du décès : brûlures résultant d’une explosion.<br />
,<br />
17. Abd Al-Hamid Mohammed Ghalayeeni,<br />
explosion.<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès : blessures résultant d’une<br />
18. Rawad Hussein Suleiman Haidar,<br />
décédé le 14 février 2005. Cause du décès : arrêt cardiaque et respiratoire résultant<br />
d’une explosion.<br />
STL-11-01/I/PTJ 47 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090653<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091828<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
19. Farhan Ahmad Issa,<br />
20. Alaa Hassan Osfour,<br />
décédée le 14 février 2005. Cause du décès : brûlures résultant d’une explosion.<br />
21. Haitham Khaled Othman,<br />
décédé le 15 février 2005. Cause du décès : [illisible]… explosion.<br />
STL-11-01/I/PTJ 48 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090654<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091829<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
Annexe B<br />
Est présentée ci-après la liste alphabétique des 231 autres personnes 7 blessées<br />
intentionnellement ou dont les blessures prévisibles sont la conséquence directe de<br />
l’explosion qui a eu lieu le 14 février 2005 dans un lieu public visant à tuer l’ancien Premier<br />
ministre Rafic HARIRI. Il est soutenu aux cinquième et neuvième chefs d’accusation que ces<br />
personnes, individuellement et collectivement, ont été l’objet d’une tentative d’homicide<br />
intentionnel avec préméditation.<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
9<br />
10<br />
11<br />
12<br />
13<br />
14<br />
15<br />
16<br />
17<br />
18<br />
19<br />
20<br />
21<br />
22<br />
23<br />
24<br />
25<br />
26<br />
27<br />
Nom de famille Prénom(s) Nom du père<br />
7 Ce chiffre et la liste des noms sont provisoires et pourraient être revus à la hausse ou à la baisse à mesure que<br />
des éléments de preuve supplémentaires sont rassemblés.<br />
STL-11-01/I/PTJ 49 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090655<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091830<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
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36<br />
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41<br />
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46<br />
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Nom de famille Prénom(s) Nom du père<br />
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Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090656<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091831<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
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97<br />
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111<br />
Nom de famille Prénom(s) Nom du père<br />
STL-11-01/I/PTJ 51 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090657<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091832<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
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153<br />
Nom de famille Prénom(s) Nom du père<br />
STL-11-01/I/PTJ 52 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090658<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091833<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
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183<br />
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187<br />
188<br />
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Nom de famille Prénom(s) Nom du père<br />
STL-11-01/I/PTJ 53 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif
CONFIDENTIAL AND EX PARTE<br />
PUBLIC RED<strong>ACTE</strong>D VERSION<br />
R090659<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
R091834<br />
F0007/Cor/20110622/R090606-R090659/EN-FR/pvk<br />
STL-11-01/I/PTJ<br />
F0007/A01/PRV/20110816/R091781-R091834/EN-FR/pvk<br />
196<br />
197<br />
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202<br />
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222<br />
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225<br />
226<br />
227<br />
228<br />
229<br />
230<br />
231<br />
Nom de famille Prénom(s) Nom du père<br />
STL-11-01/I/PTJ 54 de 54 Le 10 juin 2011<br />
Traduction officielle du Tribunal - Rectificatif