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Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
9 - 10<br />
décembre<br />
2010<br />
Palais<br />
des Congrès<br />
NANCY<br />
Actes<br />
© Alliance Villes Emploi
MUTATIO NS ÉCO NOMIQUES, I NSERTIO N ET E MPLOI<br />
ENJE UX PO UR LE S TERRI TO IRES<br />
ACTES DE S JOUR NEE S NAT IONALES DE S<br />
MAISO NS DE L’E MPLOI ET DES PLIE<br />
ALLIANCE VILLES EMPLOI<br />
NANCY<br />
9 ET 10 DECEMBRE 2010<br />
Sommaire<br />
OUVERTURE DES JOURNEES NATIONALES .......................................................................................... 5<br />
PRESENTATION DES JOURNEES NATIONALES ...................................................................................... 4<br />
TABLE RONDE 1<br />
LA POLITIQUE DE L’INSERTION ET DE L’EMPLOI : LEGITIMITE ET FORCE DES TERRITOIRES .................. 4<br />
TABLE RONDE 2<br />
LES ENJEUX DES POLITIQUES EUROPEENNES D’INCLUSION ET D’EMPLOI ............................................ 4<br />
TABLE RONDE 3<br />
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET EMPLOI : LES ENTREPRISES ACTRICES ET SOLIDAIRES DES<br />
TERRITOIRES ....................................................................................................................................... 4<br />
CLOTURE DES JOURNEES NATIONALES................................................................................................ 4<br />
ATELIERS THEMATIQUES ..................................................................................................................... 5<br />
LES ENJEUX DE LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE ....................................................................................... 6<br />
GPECT: CŒUR DE METIER DES MAISONS DE L’EMPLOI .................................................................................. 15<br />
AUTOEVALUATION : DEMARCHE DE PROGRES POUR LES MAISONS DE L’EMPLOI (09/12/10) ................................ 24<br />
AUTOEVALUATION : DEMARCHE DE PROGRES POUR LES MAISONS DE L’EMPLOI (10/12/10) ................................ 32<br />
EMPLOI ET DEVELOPPEMENT DURABLE (09/12/10) ..................................................................................... 40<br />
EMPLOI ET DEVELOPPEMENT DURABLE (10/12/10) ..................................................................................... 51<br />
REVITALISATION DU TERRITOIRE ET PROSPECTIVE ECONOMIQUE (09/12/10) ..................................................... 61<br />
REVITALISATION DU TERRITOIRE ET PROSPECTIVE ECONOMIQUE (10/12/10) ..................................................... 71<br />
CLAUSES SOCIALES D’INSERTION ET D’EMPLOI SUR LES TERRITOIRES (09/12/10)................................................. 83<br />
CLAUSES SOCIALES D’INSERTION ET D’EMPLOI SUR LES TERRITOIRES (10/12/10)................................................. 94<br />
MUTUALISATION DES ORGANISMES INTERMEDIAIRES (09/12/10) ................................................................. 104<br />
MUTUALISATION DES ORGANISMES INTERMEDIAIRES (10/12/10) ................................................................. 116<br />
LES PLIE ET L’INSERTION PAR L’ACTIVITE ECONOMIQUE (09/12/10) .............................................................. 132<br />
LES PLIE ET L’INSERTION PAR L’ACTIVITE ECONOMIQUE (10/12/10) .............................................................. 145<br />
LA DEMARCHE QUALITE DES PLIE ............................................................................................................. 157<br />
L’OBSERVATOIRE DES PARCOURS : L’ACCOMPAGNEMENT DANS LES PLIE.......................................................... 170<br />
L’ACCUEIL, L’INFORMATION, L’ORIENTATION (09/12/10) ........................................................................... 180<br />
L’ACCUEIL, L’INFORMATION, L’ORIENTATION (10/12/10) ........................................................................... 193<br />
LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES (09/12/10)......................... 205<br />
LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES (10/12/10)......................... 218<br />
LES FONDAMENTAUX DES PLIE… QUELS PLIE POUR DEMAIN ? ..................................................................... 229<br />
L’EMPLOI ET L’INSERTION AU CŒUR DE LA POLITIQUE DE LA VILLE (10/12/10) ................................................ 242<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Ouverture des Journées Nationales<br />
Laur<strong>en</strong>t HĒNART<br />
Présid<strong>en</strong>t Délégué de l’Alliance Villes Emploi<br />
Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />
Maire Adjoint de Nancy<br />
Député de Meurthe et Moselle<br />
Anci<strong>en</strong> Ministre<br />
Jean LE GARREC<br />
Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance Villes Emploi<br />
Anci<strong>en</strong> Ministre<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
Laur<strong>en</strong>t HÉNART<br />
En tant que présid<strong>en</strong>t de la Maison<br />
de l’emploi du grand Nancy, il me revi<strong>en</strong>t<br />
le plaisir de vous accueillir ici pour vos<br />
deux journées de travail. Je voudrais<br />
prés<strong>en</strong>ter les excuses d’André<br />
ROUSSINOT, député-maire de la ville,<br />
présid<strong>en</strong>t de la communauté urbaine,<br />
ret<strong>en</strong>u à Paris par les intempéries. Il m’a<br />
demandé de vous délivrer un message<br />
amical d’intérêt pour vos travaux.<br />
Nancy est heureuse de vous<br />
accueillir pour deux raisons. La première<br />
est traditionnelle. En effet, dans la matrice<br />
humaine et politique de cette ville, le fait<br />
de s’intéresser à la personne, de concevoir<br />
le progrès humain et la cohésion sociale<br />
comme complém<strong>en</strong>ts naturels à<br />
l’efficacité économique fait partie de ce<br />
que nous déf<strong>en</strong>dons depuis plusieurs<br />
siècles. Nancy est une ville jeune, elle a à<br />
peine un millier d’années. Elle est née du<br />
fait du prince. Les ducs de Lorraine avai<strong>en</strong>t<br />
besoin d’une capitale qui ne soit ni sous<br />
influ<strong>en</strong>ce allemande, ni sous influ<strong>en</strong>ce<br />
française. Ils ont évité les trois évêchés de<br />
l’époque : Toul, Metz et Verdun, des villes<br />
de l’époque gallo-romaines. Ils ont choisi<br />
un petit village, Nancy, pour installer la<br />
capitale. Elle s’est construite par les à-<br />
coups de l’histoire. Si vous avez le temps<br />
de visiter, vous verrez la ville anci<strong>en</strong>ne<br />
autour du palais ducal, la ville-neuve qui<br />
date de la R<strong>en</strong>aissance et répond bi<strong>en</strong> à<br />
cette démarche sociale perman<strong>en</strong>te des<br />
ducs de Lorraine : il s’agissait de regrouper<br />
dans une ville neuve les faubourgs de la<br />
ville pour <strong>en</strong>diguer épidémies, maladies et<br />
habitat insalubre. Enfin, la ville XVIIIe est<br />
la plus connue puisque, au Trivial Pursuit,<br />
on demande dans quelle ville vous vous<br />
situez quand vous êtes place Stanislas. Elle<br />
est classée au patrimoine mondial de<br />
l’humanité par l’Unesco et fait la fierté des<br />
habitants de la cité ainsi que celle, je le<br />
crois, de tous les Lorrains. Les ducs ont<br />
toujours voulu installer artistes et<br />
marchands mais aussi p<strong>en</strong>seurs et<br />
philosophes qui s’illustrai<strong>en</strong>t dans l’action<br />
sociale. Il y a eu très tôt, dès le milieu du<br />
XVIIIe siècle, des disp<strong>en</strong>saires et une<br />
académie pour réfléchir aux questions de<br />
société. Beaucoup des politiques qui se<br />
sont illustrés par leurs combats<br />
humanistes étai<strong>en</strong>t élus de cette région.<br />
L’abbé Grégoire était député du sud de la<br />
Meurthe-et-Moselle et l’abbé Pierre<br />
député de Nancy. Dans la consci<strong>en</strong>ce<br />
collective de la cité, les problèmes socioéconomiques<br />
de quelques uns non traités<br />
pouvai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir les problèmes de tous.<br />
C’est ce que Léon Bourgeois appelait le<br />
solidarisme : l’idée que la solidarité de<br />
fait, inéluctable, sur des questions de vie<br />
<strong>en</strong> société, soit relayée par la volonté<br />
politique d’une plus grande cohésion<br />
sociale.<br />
C’est la deuxième raison pour<br />
laquelle je suis heureux de vous accueillir.<br />
Nous avons voulu être parmi les premiers<br />
à tester la boîte à outils de Jean-Louis<br />
BORLOO et du plan de cohésion sociale. La<br />
ville, déjà dotée d’une Mission locale pour<br />
l’emploi des jeunes, le PIEAN (Plan<br />
d’Insertion par l’Economique de<br />
l’Agglomération Nancéi<strong>en</strong>ne) nous<br />
faisons, comme beaucoup d’élus français,<br />
assaut de créativité de sigles), s’est doté<br />
d’une Maison de l’emploi. Elle a été d’une<br />
construction délicate, même si j’étais au<br />
gouvernem<strong>en</strong>t à l’époque, car il n’est<br />
jamais facile de faire cohabiter sous un<br />
même toit des initiatives locales et des<br />
grands services publics d’Etat. C’est une<br />
maison <strong>en</strong> dur et le fait de partager les<br />
mêmes salles de réunion et la même<br />
machine à café implique un part<strong>en</strong>ariat<br />
évid<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre des structures qui<br />
répond<strong>en</strong>t à des objectifs différ<strong>en</strong>ts, à des<br />
dates différ<strong>en</strong>tes de notre politique<br />
d’emploi et d’insertion. Nous avons pu ces<br />
deux dernières années, je crois, résister<br />
mieux que d’autres territoires à la montée<br />
de la crise. Sur le Grand Nancy, notre taux<br />
de chômage est légèrem<strong>en</strong>t inférieur à la<br />
moy<strong>en</strong>ne nationale, ce qui n’est pas le cas<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
6
de la région Lorraine, la plus touchée par<br />
la montée du chômage depuis 2008.<br />
Cela nous a appris, mais vous le<br />
savez, que tout est av<strong>en</strong>ture humaine,<br />
tout est affaire de motivation et de<br />
compréh<strong>en</strong>sion. Je voudrais r<strong>en</strong>dre<br />
hommage aux structures rassemblées<br />
autour de Dominique VAN KEIRSBILCK, la<br />
Directrice de la Maison de l’emploi. La<br />
démarche part<strong>en</strong>ariale voulue par les<br />
Maisons de l’emploi, quand elle se<br />
concrétise dans des murs et par des<br />
programmes opérationnels, bouge les<br />
lignes pour nos concitoy<strong>en</strong>s. Il reste<br />
toutefois la difficulté à faire compr<strong>en</strong>dre<br />
notre action. Au gré des programmes,<br />
nous nous adressons à des publics<br />
différ<strong>en</strong>ts dans des situations différ<strong>en</strong>tes.<br />
Pour chacun, un parcours individuel est à<br />
imaginer et à bâtir. Il n’est pas toujours<br />
facile de l’expliquer à des décideurs<br />
publics, des chefs d’<strong>en</strong>treprise et des<br />
responsables consulaires. En France, nous<br />
sommes habitués aux programmes<br />
nationaux avec de grands effectifs et les<br />
mêmes règles pour tous.<br />
L’individualisation des parcours et la<br />
personnalisation des réponses que nous<br />
apportons ne sont pas toujours un point<br />
de vue facile à déf<strong>en</strong>dre. Aujourd’hui où<br />
nous avons réussi à bi<strong>en</strong> travailler avec les<br />
services de l’Etat, M. le Directeur de Pôle<br />
emploi, je ti<strong>en</strong>s à r<strong>en</strong>dre hommage à votre<br />
efficacité et à votre prés<strong>en</strong>ce. Nous<br />
arrivons dans une logique où la question<br />
de l’amont se pose. Nous travaillons pour<br />
que cette Maison de l’emploi se réori<strong>en</strong>te<br />
sur l’ori<strong>en</strong>tation professionnelle et<br />
scolaire. Cela concerne beaucoup de nos<br />
structures pour l’av<strong>en</strong>ir. Quand le<br />
chômage est prés<strong>en</strong>t, nous arrivons <strong>en</strong><br />
curatif sur des questions et des maux<br />
sociaux. Nous payons, <strong>en</strong> France, une<br />
difficulté à bi<strong>en</strong> informer et ori<strong>en</strong>ter. Nous<br />
avons du mal à concevoir l’offre de<br />
formation, non pas dans les diplômes que<br />
nous proposons mais dans le nombre de<br />
jeunes auxquels nous proposons ces<br />
diplômes. Concernant les volumes des<br />
différ<strong>en</strong>tes formations proposées, nous<br />
payons souv<strong>en</strong>t un écart trop grand <strong>en</strong>tre<br />
l’offre de formation et les besoins des<br />
employeurs privés et publics. Cela passe,<br />
pour une grande part, par le<br />
développem<strong>en</strong>t de l’alternance, au-delà<br />
de l’a priori culturel de cette voie de<br />
formation, mais aussi par une politique<br />
d’ori<strong>en</strong>tation <strong>en</strong>racinée dans chaque<br />
bassin d’emploi. C’est la raison pour<br />
laquelle nous souhaitons que la Maison de<br />
l’emploi du Grand Nancy puisse être pilote<br />
sur ces questions, comme elle l’a été sur<br />
celles du Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />
avec le secteur du BTP. Le bâtim<strong>en</strong>t à<br />
basse consommation d’énergie<br />
aujourd’hui, celui à énergie positive<br />
demain, doit nous am<strong>en</strong>er à revoir<br />
complètem<strong>en</strong>t ce que nous proposons aux<br />
jeunes comme formation et comme<br />
dessein de métiers qui peuv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong><br />
trouver valorisés. Etre aux côtés des<br />
professionnels pour la formation tout au<br />
long de la vie de leurs salariés remet <strong>en</strong><br />
cause la façon de travailler de milliers de<br />
salariés de ce secteur, <strong>en</strong> Lorraine.<br />
Etant député de ce territoire, je suis<br />
par conséqu<strong>en</strong>t concerné par le débat<br />
national qui nous occupera jusqu’à la<br />
commission mixte paritaire. A l’Assemblée<br />
nationale et au Sénat - je ti<strong>en</strong>s à r<strong>en</strong>dre<br />
hommage au Sénat au travail de mon ami<br />
Jean-Paul ALDUY- nous avons pu faire <strong>en</strong><br />
sorte que les moy<strong>en</strong>s inscrits dans les<br />
budgets de l’Etat soi<strong>en</strong>t plus <strong>en</strong> mesure<br />
avec les besoins de notre réseau des<br />
Maisons de l’emploi. Il faut tirer les leçons<br />
de ce combat. Il y a plusieurs bonnes<br />
leçons. D’abord, nous avons pu mobiliser<br />
des élus de tous les groupes<br />
parlem<strong>en</strong>taires, ce qui veut dire, Jean LE<br />
GARREC, que notre association remplit<br />
son office. Elle permet d’aller au-delà des<br />
étiquettes politiques, d’avoir des réseaux<br />
d’élus, de mettre <strong>en</strong> avant l’intérêt des<br />
politiques d’emploi et d’insertion et des<br />
territoires, ainsi que les bonnes pratiques<br />
qui nous réuniss<strong>en</strong>t. La loi organique sur la<br />
loi de finance et la réforme des<br />
institutions que nous a permis le Présid<strong>en</strong>t<br />
de la République a fonctionné, c’est une<br />
deuxième bonne leçon. Le Parlem<strong>en</strong>t a pu<br />
bouger les lignes. Je suis député depuis<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
2002 et nous n’aurions certainem<strong>en</strong>t pas<br />
pu, avec les anci<strong>en</strong>s règlem<strong>en</strong>ts et règles<br />
de fonctionnem<strong>en</strong>t de l’Assemblée et du<br />
Sénat, obt<strong>en</strong>ir ces 15 1 millions d’euros<br />
supplém<strong>en</strong>taires au terme d’un débat où<br />
la position du gouvernem<strong>en</strong>t ne nous était<br />
pas favorable.<br />
Nous devons aussi relever des défis,<br />
notamm<strong>en</strong>t celui de mieux faire<br />
compr<strong>en</strong>dre qui nous sommes, ce que<br />
nous faisons et l’utilité réelle de notre<br />
réseau dans des politiques de l’emploi <strong>en</strong><br />
très rapide mutation. Fusionner l’ANPE et<br />
l’ASSEDIC alors que 800 000 chômeurs de<br />
plus s’inscriv<strong>en</strong>t dans notre pays auprès<br />
du service public de l’emploi induit<br />
évidemm<strong>en</strong>t un choc et un changem<strong>en</strong>t<br />
profond. La loi sur les collectivités locales,<br />
quels que soi<strong>en</strong>t les débats <strong>en</strong>tre partis<br />
politiques, répond à une nécessité pour<br />
nos concitoy<strong>en</strong>s qui est de savoir qui fait<br />
quoi. Elle permet de revoir les périmètres<br />
et les cont<strong>en</strong>us des intercommunalités.<br />
Elle s’inscrit dans un contexte où les<br />
financem<strong>en</strong>ts sont ardus à trouver et où,<br />
durablem<strong>en</strong>t, les fonds publics sont<br />
comptés, que ce soi<strong>en</strong>t ceux de l’Etat ou<br />
des collectivités. Il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte<br />
ce cadre car il vi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrer – pour ne<br />
pas dire percuter- qui nous sommes et les<br />
moy<strong>en</strong>s selon lesquels nous nous sommes<br />
développés jusqu’alors. J’aimerais faire un<br />
appel pour nous tous à l’innovation,<br />
l’imagination et la créativité, dont je sais<br />
que nous ne manquons pas.<br />
Enfin, avant de passer la parole à<br />
Jean LE GARREC, je voudrais lui passer<br />
mon amitié et mon admiration pour le<br />
parcours de l’homme politique qui l’a<br />
conduit jusqu’à maint<strong>en</strong>ant. Il a su garder<br />
ses valeurs intactes dans des mom<strong>en</strong>ts où<br />
les batailles idéologiques étai<strong>en</strong>t plus<br />
vives qu’aujourd’hui. Il n’a jamais cédé à<br />
l’esprit de système, quel que soit le<br />
système déf<strong>en</strong>du, et a toujours déf<strong>en</strong>du<br />
ses options. Je voulais lui dire mon<br />
affectueuse admiration et le remercier, au<br />
nom de tous, du travail qu’il fait à la tête<br />
de notre association. Si elle est bi<strong>en</strong><br />
portante, si nous sommes près de 500<br />
p<strong>en</strong>dant deux jours pour nos travaux et si<br />
nous avons pu nous faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, c’est<br />
aussi parce que le bateau a été bi<strong>en</strong><br />
conduit. Il est donc logique que l’on <strong>en</strong><br />
remercie le capitaine.<br />
1 Note du rédacteur : 20 millions d’euros ont<br />
été attribués aux Maisons de l’emploi au cours<br />
du vote de la loi de finances 2011 le 15<br />
décembre 2010.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Jean LE GARREC<br />
Merci, Laur<strong>en</strong>t, de tes mots très aimables. Laur<strong>en</strong>t HĒNART est frappé<br />
par une peine familiale lourde et a<br />
quand-même t<strong>en</strong>u à ouvrir ces deux<br />
journées et je l’<strong>en</strong> remercie. Cela prouve<br />
son courage et sa détermination, et nous<br />
partageons sa peine. Merci, Laur<strong>en</strong>t.<br />
Merci à tous d’être là. Je remercie<br />
beaucoup le maire de Nancy de nous<br />
accueillir dans cette grande et belle ville<br />
de Nancy. J’ai été logé aux Prélats, ce qui<br />
fait que le Républicain résolum<strong>en</strong>t laïc que<br />
je suis se s<strong>en</strong>t un peu sanctifié depuis hier.<br />
Ces deux journées sont très importantes,<br />
Laur<strong>en</strong>t HĒNART vi<strong>en</strong>t de le dire. Vous<br />
du RSA <strong>en</strong> est une et nous avons cru,<br />
peut-être trop rapidem<strong>en</strong>t, que le RSA<br />
était la réponse à des problèmes. Dans<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t et le suivi, les PLIE<br />
montr<strong>en</strong>t leur grande efficacité avec<br />
presque 50% de retour à l’emploi durable.<br />
La lourdeur bureaucratique doit toutefois<br />
s’alléger.<br />
Quant aux Maisons de l’emploi,<br />
Laur<strong>en</strong>t HĒNART vi<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong> parler. Ce<br />
débat a été terrible et j’ai été frappé par<br />
sa qualité ainsi que la capacité de<br />
rapprochem<strong>en</strong>t de nos élus, à l’Assemblée<br />
connaissez la situation. Le marché ne et au Sénat, au-delà des familles<br />
parvi<strong>en</strong>t pas à réguler cette crise politiques, pour déf<strong>en</strong>dre des<br />
financière et nous assistons à une terrible<br />
mutation économique. Elle est porteuse<br />
d’av<strong>en</strong>ir mais génère aussi de lourds<br />
dégâts. La destruction est créatrice. La<br />
destruction ne doit pas l’emporter sur la<br />
création, c’est bi<strong>en</strong> l’<strong>en</strong>jeu des années que<br />
nous vivons. A ce titre, notre association<br />
peut jouer un rôle à deux niveaux.<br />
am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts. On peut compr<strong>en</strong>dre que<br />
l’Etat demande un effort, mais <strong>en</strong>tre un<br />
effort raisonnable et 48% de baisse des<br />
moy<strong>en</strong>s de fonctionnem<strong>en</strong>t, la nuance est<br />
de taille. Nous avons m<strong>en</strong>é, sur ce terrain,<br />
une action très efficace. Je voudrais<br />
d’ailleurs remercier Madame ESTABLIE<br />
d’ARGENCĒ qui s’est battue avec une<br />
Les PLIE ont vingt ans d’exist<strong>en</strong>ce. pugnacité et une opiniâtreté<br />
Je connais vos difficultés de remarquables. Des messages et des<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t, la lourdeur informations quotidi<strong>en</strong>s ont été relayés<br />
bureaucratique europé<strong>en</strong>ne, les batailles<br />
que vous m<strong>en</strong>ez, la situation sociale<br />
difficile pour les jeunes et les plus de 50<br />
ans, le taux de chômage et les risques de<br />
cassures. Le rôle des PLIE est tout à fait<br />
important et il faut, au bout de ces deux<br />
par Laur<strong>en</strong>t HĒNART et des sénateurs<br />
comme Edmond HERVĒ, sénateur de<br />
R<strong>en</strong>nes. J’<strong>en</strong> tire deux leçons. D’abord,<br />
nous avons fait reculer la baisse de 15<br />
millions 2 . Il reste la commission des<br />
résolutions, la réunion Sénat/Assemblée<br />
journées, que nous ayons une affirmation et le collectif budgétaire du milieu<br />
très grande de cette nécessité d’année. Nous allons poursuivre et il faut<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t. Pôle emploi fait ce<br />
qu’il peut. J’étais partisan de cette fusion,<br />
je l’avais même amorcée <strong>en</strong> 1983 mais il<br />
est difficile de créer une structure <strong>en</strong><br />
traitant simultaném<strong>en</strong>t 800 000 chômeurs<br />
de plus. Je me garderai de porter un<br />
faire ouvrir les yeux aux responsables<br />
politiques concernés. Je n’accepte plus,<br />
personnellem<strong>en</strong>t, la cécité qui empêche<br />
de voir la réalité des problèmes. Les<br />
grandes <strong>en</strong>treprises, qu’il faut sout<strong>en</strong>ir sur<br />
le plan technologique, ne seront plus<br />
jugem<strong>en</strong>t. Le directeur général de Pôle créatrices d’emploi. Il faut trouver<br />
emploi se félicite de l’exist<strong>en</strong>ce de d’autres pistes de développem<strong>en</strong>t et de<br />
l’Alliance Villes emploi et des PLIE dont il a créativité, tout le monde le sait, y compris<br />
besoin. Nos résultats, dont nous parlons<br />
beaucoup avec Madame ESTABLIE<br />
Note du rédacteur : 20 millions d’euros ont<br />
d’ARGENCĒ, montr<strong>en</strong>t notre efficacité <strong>en</strong> été attribués aux Maisons de l’emploi au cours<br />
la matière, malgré les difficultés que vous du vote de la loi de finances 2010 le 15<br />
connaissez. La mise <strong>en</strong> place et les limites décembre 2010.<br />
© Alliance Villes Emploi
les politiques de tous bords. Nous avons<br />
r<strong>en</strong>contré Madame KOSCIUSKO-MORIZET<br />
et lui avons demandé de continuer les<br />
travaux <strong>en</strong>gagés avec Madame LĒTARD<br />
sur les douze secteurs de développem<strong>en</strong>t.<br />
Ils sont vitaux pour un pays comme la<br />
France. La Suède ou l’Allemagne résist<strong>en</strong>t<br />
mieux car elles ont une vision plus<br />
territoriale de la créativité et de l’action.<br />
Le deuxième point de satisfaction<br />
est la t<strong>en</strong>ue de discours de très grande<br />
qualité par les élus, au-delà des familles<br />
politiques. Ils argum<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t sur le fond et<br />
donnai<strong>en</strong>t des exemples. Le problème<br />
n’était pas simplem<strong>en</strong>t budgétaire mais<br />
concernait une vision du développem<strong>en</strong>t.<br />
Cette bataille est fondam<strong>en</strong>tale, j’<strong>en</strong> suis<br />
convaincu. Il faut la poursuivre dans<br />
l’intérêt de notre pays, dans une vision de<br />
ce que peut être la création économique<br />
dans les années à v<strong>en</strong>ir et <strong>en</strong> réponse à<br />
l’inquiétude sociale. En ce qui me<br />
concerne, au bout d’une carrière<br />
relativem<strong>en</strong>t longue, je mènerai ce débat<br />
de toutes mes forces car je le considère<br />
comme vital. L’Europe, malheureusem<strong>en</strong>t<br />
peu concernée par ce débat, peut<br />
apporter un autre regard sur le<br />
développem<strong>en</strong>t, la création de l’av<strong>en</strong>ir et<br />
les réponses sociales qui nous sont<br />
posées.<br />
Cela implique que nous<br />
développions nos relations avec toutes les<br />
associations que nous r<strong>en</strong>controns<br />
régulièrem<strong>en</strong>t. Vous allez poser les<br />
questions nécessaires, nous allons<br />
débattre et approfondir notre p<strong>en</strong>sée. Je<br />
vous redis ma totale conviction et mon<br />
attachem<strong>en</strong>t. Avec notre déléguée<br />
générale, nous nous battrons avec vous<br />
pour faire bouger les lignes. Il faut gagner,<br />
il y va de l’intérêt général.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Prés<strong>en</strong>tation des Journées Nationales<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCÉ<br />
Déléguée Générale de l’Alliance Villes Emploi<br />
Dominique VAN KEIRSBILCK<br />
Directrice de la Maison de l’Emploi du Grand Nancy<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Bonjour à tous, nous sommes<br />
heureux de vous accueillir déjà très<br />
nombreux. Je remercie messieurs les<br />
présid<strong>en</strong>ts LE GARREC et HĒNART de leurs<br />
propos. Afin que vous connaissiez vos<br />
interlocuteurs, j’invite l’équipe de<br />
l’Alliance Villes Emploi à me rejoindre.<br />
Sans elle, nous ne pourrions animer ce<br />
réseau comme nous t<strong>en</strong>tons de le faire et<br />
je demande que vous l’applaudissiez.<br />
Nous avons organisé ces journées avec la<br />
Maison de l’emploi de Nancy, son équipe<br />
et sa directrice extrêmem<strong>en</strong>t motivée,<br />
dans un esprit de convivialité chaleureuse<br />
au milieu du monde difficile et complexe<br />
dans lequel nous œuvrons. Nos métiers ne<br />
sont pas simples et nous avons besoin de<br />
ces temps de respiration. Ainsi, nous<br />
avons construit ces deux journées autour<br />
de tables rondes, avec des débats et des<br />
ateliers dans lesquels vous allez échanger<br />
vos savoirs et vous <strong>en</strong>richir. Je vous<br />
remercie, mesdames et messieurs les<br />
présid<strong>en</strong>ts et les directeurs, d’avoir permis<br />
aux équipes des Maisons de l’emploi et<br />
des PLIE d’être prés<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> nombre. Ces<br />
journées sont aussi des mom<strong>en</strong>ts<br />
d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t importants pour nos<br />
équipes et c’est de cette manière qu’elles<br />
se professionnalis<strong>en</strong>t.<br />
Cette journée a été organisée<br />
comme nous essayons d’organiser le<br />
réseau. Il regroupe 90% des PLIE et 75 à<br />
80% des Maisons de l’emploi. Il est<br />
structuré autour de temps d’instances<br />
avec les élus. Nous avons une Assemblée<br />
générale et un Conseil d’Administration.<br />
Les temps de débats pour les élus ont<br />
aussi lieu <strong>en</strong> dehors des instances. Un<br />
groupe des élus se réunit toutes les six<br />
semaines, ces temps sont importants car<br />
ils permett<strong>en</strong>t confrontations et échanges.<br />
Dominique VAN KEIRSBILCK<br />
Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue, sincèrem<strong>en</strong>t, je suis<br />
ravie de retrouver vos visages. Nous allons<br />
organiser ces deux journées autour d’un<br />
Je fais appel à tous les élus qui n’y<br />
aurai<strong>en</strong>t pas participé. Il y a des temps de<br />
débats et de concertation avec les<br />
directeurs lors des comités de directeurs<br />
des Maisons de l’emploi et des PLIE, des<br />
groupes de travail sur la GPEC ou les<br />
fondam<strong>en</strong>taux des PLIE que nous<br />
organisons, des pôles de compét<strong>en</strong>ces des<br />
facilitateurs de la clause, le groupe de<br />
consolidation des PLIE et des MDE.<br />
Chaque fois que nous devons<br />
collectivem<strong>en</strong>t évoluer sur un sujet<br />
important, nous mettons <strong>en</strong> place un<br />
groupe de travail. Je vous remercie de<br />
votre participation et votre assiduité.<br />
Nous imaginons que nous avons une<br />
utilité, mais sans votre travail nous<br />
n’aurions aucune valeur ajoutée.<br />
L’occasion m’est donnée de vous<br />
remercier du fond du cœur.<br />
Ces journées sont aussi un int<strong>en</strong>se<br />
mom<strong>en</strong>t de partage. La division n’a jamais<br />
fait gagner personne. Plus nous sommes<br />
soudés et solidaires, plus nous avançons,<br />
évoluons et gagnons nos combats. C’est la<br />
force de ce réseau. Je le dis aussi à ceux<br />
qui nous regard<strong>en</strong>t et qui n’ont pu se<br />
déplacer. Je vous informe que nous avons<br />
innové et que nous lançons aujourd’hui à<br />
la fois notre site internet rénové et la<br />
retransmission filmée <strong>en</strong> direct de nos<br />
débats, visible du monde <strong>en</strong>tier. Vous<br />
remercions <strong>en</strong>fin Matthew CRIGHTON,<br />
jobs strategy manager d’Ecosse, qui nous<br />
fait le plaisir de participer à nos débats.<br />
Nous vous souhaitons des journées riches,<br />
chaleureuses et fortes. Je donne la parole<br />
à Dominique VAN KEIRSBILCK et je la<br />
remercie, ainsi que toute son équipe, pour<br />
l’accueil qu’ils nous réserv<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t<br />
lors de la réunion festive.<br />
programme que vous avez eu et pour<br />
lequel je dois vous donner quelques<br />
précisions. L’équipe d’organisation mixte,<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
autour de la Mission locale, la Maison de<br />
l’emploi et le PLIE du Grand Nancy<br />
participe, aux côtés de celle de l’Alliance<br />
Villes Emploi, à votre ori<strong>en</strong>tation. Elle sera<br />
prés<strong>en</strong>te dans ces locaux, le temps des<br />
visites et de la soirée et pourra répondre à<br />
toutes vos questions. En ce qui concerne<br />
les ateliers, je vous demande de respecter<br />
ceux dans lesquels vous êtes inscrits. Vous<br />
aurez le rapport de consolidation des PLIE<br />
pour 2009 qui vous sera distribué cet<br />
après-midi. A la fin de cette journée, trois<br />
visites guidées sont organisées avant la<br />
soirée festive, dont je ne sais si elle<br />
arrivera à la hauteur de celle de Lille.<br />
Bonne journée et à ce soir, pour ceux qui<br />
seront avec nous.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Table ronde 1<br />
La Politique de l’Insertion et de l’Emploi :<br />
Légitimité et Force des Territoires<br />
Bernard CHARLES<br />
Maire Adjoint de Lille<br />
Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi et du PLIE de Lille<br />
Représ<strong>en</strong>tant de l’Association des Maires de France (AMF) au Comité National de l’Emploi<br />
Dominique-Jean CHERTIER<br />
Présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi<br />
Matthew CRIGHTON<br />
Jobs Strategy Manager, Joined up for Jobs - Capital City Partnership (Edimbourg)<br />
Christophe GUITTON<br />
Chef du Départem<strong>en</strong>t « Travail, Emploi, Professionnalisation »<br />
C<strong>en</strong>tre d'Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ)<br />
Rémi PAUVROS<br />
Présid<strong>en</strong>t de la Communauté d’Agglomération de Maubeuge Val de Sambre<br />
Membre du Conseil d’Ori<strong>en</strong>tation de l’Assemblée des Communautés de France (AdCF)<br />
Jean-Marcel ROSTAND<br />
Membre du Conseil d’Administration de la Maison de l’emploi de Perpignan<br />
Conseiller communautaire de Perpignan Méditerranée Communauté d’agglomération<br />
représ<strong>en</strong>tant<br />
Jean-Paul ALDUY<br />
Présid<strong>en</strong>t de Perpignan Méditerranée Communauté d'Agglomération<br />
Sénateur des Pyrénées-Ori<strong>en</strong>tales<br />
Premier Vice-présid<strong>en</strong>t de l'Association des Maires des Grandes Villes de France (AMGVF)<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Les travaux se poursuiv<strong>en</strong>t avec une<br />
première table ronde sur la politique de<br />
l’insertion et de l’emploi : légitimité et<br />
force des territoires. J’invite à me<br />
rejoindre Rémi PAUVROS, présid<strong>en</strong>t de la<br />
Communauté d’Agglomération de<br />
Maubeuge Val de Sambre et membre du<br />
Conseil d’Ori<strong>en</strong>tation de l’Assemblée des<br />
Communautés de France (AdCF). Il<br />
intervi<strong>en</strong>dra à la fois <strong>en</strong> tant que présid<strong>en</strong>t<br />
de sa communauté d’agglomération et <strong>en</strong><br />
tant que représ<strong>en</strong>tant de l’ADCF ; Jean-<br />
Marcel ROSTAND, membre du Conseil<br />
d’Administration de la Maison de l’emploi<br />
de Perpignan, conseiller communautaire<br />
de Perpignan Méditerranée, présid<strong>en</strong>t<br />
délégué de la MDE de Perpignan ;<br />
Christophe GUITTON, chef du<br />
départem<strong>en</strong>t « Travail, Emploi,<br />
Professionnalisation » au C<strong>en</strong>tre d'Etudes<br />
et de Recherches sur les Qualifications<br />
(CEREQ) et Matthew CRIGHTON, Jobs<br />
Strategy Manager, Joined up for Jobs -<br />
Capital City Partnership (Edimbourg).<br />
Nous serons rejoints par Bernard<br />
CHARLES, maire adjoint de Lille, présid<strong>en</strong>t<br />
Rémi PAUVROS<br />
Merci de m’accueillir dans votre<br />
séance de travail. La question est posée au<br />
représ<strong>en</strong>tant de la communauté<br />
d’agglomération que je suis. Je voulais<br />
remercier H<strong>en</strong>ri LE MAROIS, cet animateur<br />
infatigable et remarquable de l’innovation<br />
que vous représ<strong>en</strong>tez ici.<br />
Dans le chaos que Jean LE GARREC a<br />
bi<strong>en</strong> précisé <strong>en</strong> quelques mots, nous<br />
sommes dans une période de<br />
déstructuration d’institutions et de règles<br />
du jeu. L’emploi est d’abord une<br />
compét<strong>en</strong>ce majeure de l’activité<br />
économique que doit porter l’Etat, dans<br />
cette période où nous avons une<br />
explosion du taux de chômage.<br />
Je vais situer les problématiques<br />
d’un départem<strong>en</strong>t marqué, comme <strong>en</strong><br />
Lorraine, par une histoire industrielle<br />
forte. Je représ<strong>en</strong>te un arrondissem<strong>en</strong>t de<br />
de la Maison de l’emploi et du PLIE de<br />
Lille, représ<strong>en</strong>tant de l’Association des<br />
Maires de France (AMF) au Comité<br />
National de l’Emploi (CNE) et Dominique-<br />
Jean CHERTIER, présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi.<br />
Laur<strong>en</strong>t HENART devrait nous<br />
rejoindre pour répondre aux trois<br />
questions que je vais poser aux<br />
interv<strong>en</strong>ants.<br />
Nous allons garder 20 minutes de<br />
débats avec la salle. Pourquoi et <strong>en</strong> quoi<br />
les stratégies territoriales de l’emploi,<br />
élaborées et pilotées par les élus et<br />
conduites par leurs équipes (des Maisons<br />
de l’emploi et des PLIE notamm<strong>en</strong>t) sontelles<br />
à la fois légitimes et apport<strong>en</strong>t des<br />
plus-values ? Pourquoi les Maisons de<br />
l’emploi et les PLIE ont-ils parfois du mal à<br />
être reconnus localem<strong>en</strong>t et<br />
nationalem<strong>en</strong>t ? Laur<strong>en</strong>t HĒNART<br />
évoquait tout à l’heure cette<br />
problématique. Enfin, que peut-on faire<br />
pour, concrètem<strong>en</strong>t, que les Maisons de<br />
l’emploi et les PLIE ne soi<strong>en</strong>t pas sans<br />
cesse remis <strong>en</strong> cause ?<br />
240 000 personnes dont le taux de<br />
chômage est de plus de 16%. Je gère le<br />
RSA dans le Nord, c’est-à-dire 50 000<br />
foyers dép<strong>en</strong>dants du RSA, tous <strong>en</strong><br />
dessous du seuil de pauvreté, à 10% près.<br />
Devant cette situation, on peut<br />
s’interroger sur les volontés réelles du<br />
gouvernem<strong>en</strong>t de porter les réseaux que<br />
vous représ<strong>en</strong>tez. Nos territoires doiv<strong>en</strong>t<br />
se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main. Je le dis devant Jean<br />
LE GARREC que j’ai plaisir à retrouver. Il a<br />
participé pleinem<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t<br />
de notre région et de notre départem<strong>en</strong>t<br />
dans les responsabilités qui fur<strong>en</strong>t les<br />
si<strong>en</strong>nes. Il sait que notre départem<strong>en</strong>t a<br />
dû toujours se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main. Je fais<br />
référ<strong>en</strong>ce à Pierre MAUROY, notre grande<br />
référ<strong>en</strong>ce historique, qui a créé la région<br />
avant l’heure. En 1974, le Conseil régional<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
existait alors que la loi ne le permettait<br />
pas.<br />
Nous sommes un peu dans la même<br />
problématique aujourd’hui et nous devons<br />
innover. Dans l’agglomération dont j’ai<br />
l’honneur d’être présid<strong>en</strong>t, nous avons<br />
décidé d’aller plus loin dans l’organisation<br />
et les objectifs confiés à notre outil. Il sera<br />
unique <strong>en</strong> matière d’insertion,<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t, d’accueil et<br />
d’ori<strong>en</strong>tation de toutes les personnes qui<br />
ont besoin de notre interv<strong>en</strong>tion,<br />
notamm<strong>en</strong>t les femmes et les chômeurs<br />
de longue durée, avec les décrochages<br />
que l’on connaît. Nous avons décidé de<br />
créer une seule équipe, « Réussir <strong>en</strong><br />
Sambre», avec le PLIE, la Mission locale et<br />
la Maison de l’emploi. Thierry HERBET <strong>en</strong><br />
est le directeur et sera à votre disposition<br />
pour répondre à vos questions. Il devi<strong>en</strong>t<br />
l’outil référ<strong>en</strong>cé et reconnu par la<br />
communauté d’agglomération et s’<strong>en</strong>gage<br />
dans le cadre de la politique économique,<br />
reconnu par le Conseil général. J’ai<br />
proposé au Conseil Général qu’il y ait<br />
déconc<strong>en</strong>tration quasi totale des crédits<br />
de l’insertion pour que la gestion s’opère<br />
au niveau des territoires. Cela représ<strong>en</strong>te<br />
<strong>en</strong> déconc<strong>en</strong>tré 25 millions d’euros. Pour<br />
la partie territoriale qu’il représ<strong>en</strong>te,<br />
« Réussir <strong>en</strong> Sambre » sera conv<strong>en</strong>tionné<br />
par le Conseil général pour<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>semble des<br />
allocataires du RSA avec l’<strong>en</strong>semble des<br />
part<strong>en</strong>aires avec les réseaux, et par le<br />
Conseil régional et l’Etat. Nous passons<br />
commande à cet outil, lieu de ressources,<br />
instance de co-construction d’une<br />
nouvelle politique territoriale de la<br />
jeunesse, ingénierie de projets de<br />
financem<strong>en</strong>t au service d’un territoire,<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous avez montré pourquoi le<br />
territoire a besoin d’innover et comm<strong>en</strong>t<br />
créer ce lieu unique où s’élabor<strong>en</strong>t ces<br />
politiques et se construit une ingénierie de<br />
structure garantissant une offre de<br />
services de proximité et un<br />
accompagnem<strong>en</strong>t adapté des publics<br />
jeunes, et outil de mise <strong>en</strong> œuvre de la<br />
nouvelle politique territoriale de<br />
l’agglomération.<br />
Je ti<strong>en</strong>s toutefois à préciser que<br />
« Réussir <strong>en</strong> Sambre » n’est pas<br />
l’interface, <strong>en</strong> matière de financem<strong>en</strong>t,<br />
<strong>en</strong>tre les collectivités territoriales et l’Etat<br />
et les acteurs. Nous gardons le<br />
financem<strong>en</strong>t direct de l’<strong>en</strong>semble des<br />
acteurs. Au niveau du PLIE <strong>en</strong> particulier,<br />
nous souhaitons repréciser les procédures<br />
à travers des appels à projets, et non pas<br />
des appels d’offres. Nous les passons <strong>en</strong><br />
dehors de la directive europé<strong>en</strong>ne sur le<br />
financem<strong>en</strong>t direct de l’<strong>en</strong>semble des<br />
acteurs concernés pour assurer la lisibilité<br />
et la trésorerie, notamm<strong>en</strong>t par rapport<br />
aux fonds europé<strong>en</strong>s. Que ce soit le<br />
Conseil général ou la communauté<br />
d’agglomération, nous servons de relai de<br />
trésorerie pour permettre à cette<br />
structure de résister. En un an,<br />
administrativem<strong>en</strong>t et légalem<strong>en</strong>t, la<br />
structure est maint<strong>en</strong>ant créée, présidée<br />
par le plus jeune Maire de France,<br />
B<strong>en</strong>jamin SAINT-HUILE, vice-présid<strong>en</strong>t<br />
d’agglomération qui a la responsabilité<br />
d’organisation. Nous construisons la<br />
maison de tous, dans le cadre d’un projet<br />
ANRU au cœur même de la cité de la villec<strong>en</strong>tre.<br />
Voilà le témoignage que nous<br />
pouvons apporter. Des territoires comme<br />
le nôtre n’ont pas d’autre solution que de<br />
pr<strong>en</strong>dre leur destin <strong>en</strong> main, au-delà de la<br />
définition des compét<strong>en</strong>ces des<br />
part<strong>en</strong>aires et des interv<strong>en</strong>tions, au-delà<br />
même des limites accordées aujourd’hui<br />
par l’Etat.<br />
projets et de financem<strong>en</strong>t. Jean-Marcel<br />
ROSTAND, Trouve-t-on la même chose à<br />
Perpignan méditerranée ? Est-ce la même<br />
analyse et la même démarche ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Jean-Marcel ROSTAND<br />
Je voudrais, avant de vous<br />
répondre, vous prés<strong>en</strong>ter les excuses de<br />
Jean-Paul ALDUY sénateur et présid<strong>en</strong>t de<br />
la communauté d’agglomération, qui n’a<br />
pu v<strong>en</strong>ir et me charge de vous transmettre<br />
un message d’amitié.<br />
Il y a des spécificités d’une Maison<br />
de l’emploi à l’autre et je partage<br />
largem<strong>en</strong>t ce qui vi<strong>en</strong>t d’être dit. Vous<br />
posez la question de la légitimité. Pour<br />
nous élus sur le bassin d’emploi de<br />
Perpignan, nous concevons la Maison de<br />
l’emploi comme une part<strong>en</strong>aire<br />
irremplaçable et un relai de nos valeurs.<br />
Nous avons fêté les cinq ans de la Maison<br />
de l’emploi il y a deux jours. C’est une<br />
part<strong>en</strong>aire irremplaçable pour toutes les<br />
politiques finem<strong>en</strong>t étudiées qui<br />
répond<strong>en</strong>t aux besoins du territoire, je<br />
p<strong>en</strong>se <strong>en</strong> particulier à un travail sur<br />
l’égalité et contre les exclusions réalisé<br />
notamm<strong>en</strong>t avec les <strong>en</strong>treprises du Club<br />
FACE. Nous avons intégré ce club. Elle est<br />
irremplaçable pour l’action sur les<br />
quartiers concernés par les contrats<br />
urbains de cohésion sociale. Il serait<br />
inconcevable aujourd’hui de travailler<br />
sans elle. Elle a fourni un travail de<br />
développem<strong>en</strong>t de la clause d’insertion<br />
sur les marchés publics sur ces quartiers,<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Nous allons y rev<strong>en</strong>ir tout à l’heure,<br />
d’autant plus que nous accueillons<br />
Bernard CHARLES, maire adjoint de Lille et<br />
Dominique-Jean CHERTIER. Bernard<br />
CHARLES pouvez-vous réagir <strong>en</strong> tant<br />
qu’élu ? Vous êtes élu et vous présidez<br />
une Maison de l’emploi. Est-ce que le<br />
territoire est légitime pour avoir ces<br />
stratégies <strong>en</strong> matière d’emploi et<br />
d’insertion et sont-elles efficaces ? Est-il<br />
intéressant d’avoir une Maison de<br />
Bernard CHARLES<br />
Je suis adjoint au Maire de Lille à<br />
l’emploi et à l’insertion, présid<strong>en</strong>t de la<br />
Maison de l’emploi et du PLIE et de la<br />
Mission locale. Il y a une tradition dans<br />
au côté de tous les c<strong>en</strong>tres sociaux de la<br />
ville, un travail sur l’amorçage et la<br />
création d’<strong>en</strong>treprise dans ces quartiers<br />
défavorisés, un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t local dans le<br />
plan de lutte territorial contre les<br />
discriminations avec l’Etat. Voilà,<br />
techniquem<strong>en</strong>t, le travail d’ancrage, une<br />
économie sociale et solidaire. Une Maison<br />
de l’emploi est non seulem<strong>en</strong>t<br />
irremplaçable, mais ne doit jamais être<br />
remplacée.<br />
La légitimité porte aussi sur les<br />
valeurs. Notre Maison de l’emploi a reçu,<br />
<strong>en</strong> tant qu’<strong>en</strong>treprise, le label Diversité,<br />
que déti<strong>en</strong>t aussi la Poste. Laur<strong>en</strong>t<br />
HĒNART parlait de la ville humaniste de<br />
Nancy. A Perpignan aussi, ces valeurs<br />
humanistes sont largem<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dues.<br />
Notre Maison de l’emploi est un relai sur<br />
le développem<strong>en</strong>t durable, imbriquée<br />
avec le plan Climat sur l’agglomération et<br />
sur la ville. Elle est l’une des tr<strong>en</strong>te<br />
ret<strong>en</strong>ues pour un travail sur les métiers de<br />
la croissance verte avec une spécificité<br />
bâtim<strong>en</strong>t, énergies r<strong>en</strong>ouvelables et<br />
transport.<br />
Pour moi, élu local, c’est un lieu de<br />
part<strong>en</strong>ariat, un relai de nos valeurs et<br />
surtout pas un doublon avec Pôle emploi,<br />
j’y revi<strong>en</strong>drai tout à l’heure.<br />
l’emploi, un PLIE et une Mission locale sur<br />
un territoire ? Rémi PAUVROS disait que<br />
les territoires doiv<strong>en</strong>t se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main<br />
et qu’ils ont besoin d’un outil unique.<br />
Jean-Marcel ROSTANG affirmait que la<br />
Maison de l’emploi dans laquelle était<br />
intégré un club FACE permettait d’être un<br />
relai pour nos valeurs. Comm<strong>en</strong>t cela se<br />
passe-t-il à Lille et qu’est ce que cette<br />
Maison de l’emploi et ce PLIE vous<br />
apport<strong>en</strong>t à Lille ?<br />
cette ville car le premier PLIE y a été créé.<br />
Il y a une tradition de part<strong>en</strong>ariat sur le<br />
territoire. Quand la question de la Maison<br />
de l’emploi s’est posée, elle correspondait<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
pleinem<strong>en</strong>t à ce que nous souhaitions<br />
faire avec un intérêt de mettre autour de<br />
la table, dans une gouvernance partagée,<br />
collectivité locale, Etat et Pôle emploi. Le<br />
fait de pouvoir diagnostiquer le territoire<br />
allait de pair avec une manière<br />
complém<strong>en</strong>taire de créer des synergies.<br />
En termes de valeurs, dans une<br />
agglomération comme dans tous les<br />
territoires où la question du<br />
développem<strong>en</strong>t économique se prés<strong>en</strong>te,<br />
face à un nombre important de personnes<br />
éloignées de l’emploi, il est important de<br />
regarder comm<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t<br />
économique peut profiter au maximum<br />
aux habitants de ce territoire. Nous<br />
devons réfléchir à la conciliation <strong>en</strong>tre la<br />
lutte contre les discriminations et<br />
l’anonymisation des CV, et parallèlem<strong>en</strong>t<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous introduisez deux élém<strong>en</strong>ts<br />
complém<strong>en</strong>taires, l’intérêt d’une<br />
gouvernance partagée et une approche<br />
globale qui ne se limite pas à l’emploi.<br />
Trois élus ont témoigné de l’intérêt de ces<br />
stratégies territoriales de l’emploi. Nous<br />
allons <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre deux interv<strong>en</strong>tions, celle<br />
du chercheur Christophe GUITTON, pour<br />
qu’il nous dise ce qu’il p<strong>en</strong>se de ces<br />
Christophe GUITTON<br />
En tant que chercheur et<br />
observateur de longue date des politiques<br />
de l’emploi, je dirai que les initiatives<br />
locales <strong>en</strong> faveur de l’emploi sont aussi<br />
anci<strong>en</strong>nes que la politique nationale de<br />
l’emploi. Il y a toujours eu un espace pour<br />
elles, une coexist<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les deux. La<br />
politique nationale s’est territorialisée au<br />
fil du temps. Une étape importante est la<br />
loi de cohésion sociale de 2005 qui donne<br />
un statut législatif aux politiques<br />
territoriales. Elles s’inscriv<strong>en</strong>t dans le<br />
cadre de la déc<strong>en</strong>tralisation, c’est-à-dire<br />
que les compét<strong>en</strong>ces sont transférées aux<br />
politiques territoriales. Cela est vrai aussi<br />
pour les politiques de formation des<br />
régions, d’insertion des départem<strong>en</strong>ts et<br />
pour celles conduites par les communes et<br />
nous organiser <strong>en</strong> amont pour qu’il y ait<br />
un rapport étroit <strong>en</strong>tre les habitants d’un<br />
territoire et son développem<strong>en</strong>t. La<br />
qualité de la vie, la disponibilité pour<br />
l’<strong>en</strong>treprise et sa famille et le<br />
développem<strong>en</strong>t durable sont des<br />
questions au cœur de la société, de nos<br />
préoccupations. Les avoir au cœur d’une<br />
réflexion partagée permet de mettre <strong>en</strong><br />
place des initiatives. On voit nos résultats<br />
quand des projets d’implantation se<br />
mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place, mais aussi au travers<br />
des <strong>PME</strong> et TPE sur la question des<br />
ressources humaines. Il est important de<br />
travailler avec l’<strong>en</strong>semble des territoires<br />
et qu’une Maison de l’emploi puisse<br />
fonctionner. Il n’y a pas de<br />
développem<strong>en</strong>t possible si le territoire ne<br />
s’<strong>en</strong> empare pas.<br />
témoignages d’élus et celle de Dominique-<br />
Jean CHERTIER, présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi,<br />
et par ailleurs dirigeant d’une grande<br />
<strong>en</strong>treprise. Il nous dira comm<strong>en</strong>t Pôle<br />
emploi voit cette dynamique territoriale<br />
pilotée par les élus. Nous laisserons<br />
<strong>en</strong>suite la parole à Matthew CRIGHTON<br />
qui nous expliquera comm<strong>en</strong>t cela se<br />
passe <strong>en</strong> Grande-Bretagne.<br />
les communautés d’agglomération dans le<br />
cadre de la clause de compét<strong>en</strong>ce<br />
générale dans le domaine de l’emploi. La<br />
question des relations <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts<br />
niveaux de collectivité et l’Etat se pose <strong>en</strong><br />
perman<strong>en</strong>ce. Les initiatives locales<br />
s’exerc<strong>en</strong>t dans un cadre contraint,<br />
notamm<strong>en</strong>t financièrem<strong>en</strong>t, et doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
perman<strong>en</strong>ce prouver leur valeur ajoutée.<br />
Dans un cadre de plus <strong>en</strong> plus<br />
déc<strong>en</strong>tralisé, je fais aussi allusion à la<br />
déc<strong>en</strong>tralisation des relations sociales, les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux ont une compét<strong>en</strong>ce<br />
de plus <strong>en</strong> plus importante. Elle reste celle<br />
d’un Etat unitaire mais il faut organiser<br />
des formes de gouvernance. Il faut passer<br />
du pilotage par l’Etat et ses services<br />
déconc<strong>en</strong>trés, avec des part<strong>en</strong>aires <strong>en</strong><br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
ligne derrière l’Etat, à un système de<br />
gouvernance où tous accept<strong>en</strong>t l’univers<br />
déc<strong>en</strong>tralisé.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Cela ne doit pas être évid<strong>en</strong>t pour<br />
ceux qui ont l’habitude de piloter au nom<br />
de l’Etat.<br />
Christophe GUITTON<br />
Il faut organiser une gouvernance<br />
au niveau local et expérim<strong>en</strong>ter le passage<br />
d’une logique de pilotage à une logique de<br />
gouvernance. Je repr<strong>en</strong>ds le mot de<br />
Laur<strong>en</strong>t HĒNART dans son discours<br />
introductif à propos de la Maison de<br />
l’emploi de Nancy : faire cohabiter sous un<br />
même toit initiatives locales et grands<br />
services publics de l’Etat. Les Maisons de<br />
l’emploi sont ce lieu et cette valeur<br />
ajoutée est importante. C’est là que l’on<br />
appr<strong>en</strong>d ce qu’est la gouvernance locale. Il<br />
y a une deuxième valeur ajoutée des<br />
politiques territoriales, notamm<strong>en</strong>t celles<br />
conduites par les communes et les<br />
intercommunalités. La politique de<br />
l’emploi a connu une révolution<br />
sil<strong>en</strong>cieuse dans les années 90. Il s’est<br />
opéré une distinction <strong>en</strong>tre des politiques<br />
générales d’action sur la durée du travail<br />
et le coût pour essayer de développer<br />
l’emploi, et des politiques spécifiques <strong>en</strong><br />
direction de catégories de demandeurs<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
M. CHERTIER, vous êtes présid<strong>en</strong>t<br />
de Pôle emploi et vous dirigez une grande<br />
<strong>en</strong>treprise. Comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous cette<br />
volonté politique des élus ? Comm<strong>en</strong>t<br />
Pôle emploi s’inscrit-il dans cette<br />
dynamique ? Vous disiez être pour le<br />
part<strong>en</strong>ariat que vous développez. Vous<br />
Dominique-Jean CHERTIER<br />
J’ai deux remarques à faire <strong>en</strong><br />
préambule. La première est que,<br />
personnellem<strong>en</strong>t, je me réjouis de<br />
l’intérêt que port<strong>en</strong>t les élus à la question<br />
de l’emploi qui est aussi important que<br />
leur implication dans la gestion de<br />
situation de crise. Deuxième observation,<br />
d’emploi pour améliorer leur situation,<br />
notamm<strong>en</strong>t sur leur employabilité.<br />
Aujourd’hui, ces politiques spécifiques<br />
sont de plus <strong>en</strong> plus déc<strong>en</strong>tralisées et les<br />
politiques territoriales de l’emploi<br />
constitu<strong>en</strong>t une composante ess<strong>en</strong>tielle<br />
de la cohésion nationale.<br />
Une troisième valeur ajoutée se<br />
porte sur la sécurisation des parcours<br />
professionnels. La distinction <strong>en</strong>tre<br />
instabilité de l’emploi et insécurité de<br />
l’emploi est au cœur des débats. Perdre<br />
son emploi et ne pas savoir quand on <strong>en</strong><br />
retrouvera un ne pose pas seulem<strong>en</strong>t la<br />
question de l’assurance du risque de la<br />
perte de l’emploi, qui a donné naissance à<br />
l’Unedic <strong>en</strong> 1958. Elle pose aussi celle de<br />
la prév<strong>en</strong>tion du risque de l’emploi. De ce<br />
point de vue, les structures de l’insertion<br />
par l’économie et les réseaux spécialisés,<br />
comme celui des Maisons de l’emploi, ont<br />
un rôle principal à jouer.<br />
dites aussi que les Maisons de l’emploi<br />
sont intrinsèquem<strong>en</strong>t part<strong>en</strong>ariales, par<br />
nature. Pouvez-vous nous donner votre<br />
point de vue sur l’interv<strong>en</strong>tion des élus,<br />
l’analyse de Christophe GUITTON et la<br />
position de Pôle emploi ?<br />
je suis moins intéressé par les institutions<br />
que par l’objet des institutions, qu’il<br />
s’agisse de Pôle emploi ou des Maisons de<br />
l’emploi. Je suis préoccupé par ce pour<br />
quoi les institutions sont faites et si elles<br />
rempliss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> leur objet. S’agissant de<br />
Pôle emploi, il est né d’une vieille idée<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
d’offrir, dans un même lieu, les mêmes<br />
services à tous les demandeurs d’emploi<br />
quel que soit leur niveau d’indemnisation.<br />
Vous voyez que constituer un organisme<br />
de cette taille, qui réunit 50 000<br />
personnes sur l’<strong>en</strong>semble du territoire,<br />
suppose de passer par une phase de forte<br />
c<strong>en</strong>tralisation pour cadrer. Cette phase est<br />
assise sur des procédures et un système<br />
de managem<strong>en</strong>t communs. Nous n’avons<br />
pas échappé à cette première phase.<br />
J’ai vécu plusieurs fusions dans<br />
plusieurs <strong>en</strong>treprises industrielles et cette<br />
première phase doit toutefois être<br />
dépassée. Pôle emploi n’a pas la<br />
prét<strong>en</strong>tion de traiter l’<strong>en</strong>semble des<br />
problèmes liés à l’emploi dans le pays. Il y<br />
a des acteurs privés et des acteurs publics<br />
locaux. Nous sommes dans les prémices<br />
d’une sortie de crise, disons-le avec<br />
prud<strong>en</strong>ce. Si j’<strong>en</strong> crois les chiffres, la<br />
France a 20 000 créations nettes d’emploi.<br />
Dans toutes les phases de reprise, on<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Les dirigeants régionaux et<br />
départem<strong>en</strong>taux de Pôle emploi sont-ils<br />
<strong>en</strong>couragés à <strong>en</strong>trer dans une logique<br />
Dominique-Jean CHERTIER<br />
Effectivem<strong>en</strong>t, la première phase de<br />
c<strong>en</strong>tralisation passée, nous avons réfléchi<br />
<strong>en</strong> demandant un rapport à une anci<strong>en</strong>ne<br />
déléguée à l’emploi et à la formation<br />
professionnelle, Rose-Marie VAN<br />
LERBERGHE, de faire un rapport sur la<br />
relation de Pôle emploi avec les acteurs<br />
territoriaux. Son rapport est très<br />
intéressant. Le conseil d’administration <strong>en</strong><br />
juillet a ret<strong>en</strong>u des préconisations pour<br />
développer des part<strong>en</strong>ariats qui ne<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas spontaném<strong>en</strong>t à l’esprit des<br />
responsables régionaux de Pôle emploi.<br />
Pour les aider, nous avons mis sur<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Je rappelle que Christophe<br />
GUITTON mettait <strong>en</strong> avant l’analyse qu’il<br />
fallait passer d’un système de pilotage du<br />
haut à un système de gouvernance et<br />
r<strong>en</strong>contre les mêmes phénomènes. La<br />
reprise bénéficie plutôt aux jeunes bi<strong>en</strong><br />
formés et se fait <strong>en</strong> défaveur des<br />
personnes au chômage. On constate un<br />
accroissem<strong>en</strong>t des chômeurs de longue<br />
durée. Il faut se préoccuper de ces<br />
personnes qui risqu<strong>en</strong>t de se retrouver <strong>en</strong><br />
phase d’exclusion progressive. Ensuite,<br />
les études prouv<strong>en</strong>t que les g<strong>en</strong>s<br />
cherch<strong>en</strong>t un nouvel emploi<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans le même bassin<br />
d’emploi, par une recherche de proximité.<br />
C’est moins vrai pour les jeunes qui<br />
doiv<strong>en</strong>t toutefois se loger quand ils<br />
chang<strong>en</strong>t de région. On voit que la double<br />
problématique des mois à v<strong>en</strong>ir est de<br />
traiter des situations de chômeurs de<br />
longue durée et des problématiques très<br />
locales de recherche d’emploi. De ce point<br />
de vue, Pôle emploi a son rôle à jouer<br />
mais ne peut prét<strong>en</strong>dre à la totalité de la<br />
responsabilité des actions.<br />
part<strong>en</strong>ariale pour la bonne cause des<br />
populations et des territoires ?<br />
l’intranet de Pôle emploi des élém<strong>en</strong>ts<br />
permettant d’aller vers des part<strong>en</strong>ariats.<br />
Vous indiquiez que les Maisons de<br />
l’emploi, effectivem<strong>en</strong>t, ont dans leurs<br />
gènes la notion de part<strong>en</strong>ariat. Pôle<br />
emploi, à défaut de l’avoir dans ses gènes,<br />
l’a dans ses missions. Nous allons<br />
développer ces élém<strong>en</strong>ts avec trois<br />
régions pilotes: Alsace, Bretagne et<br />
Rhône-Alpes. Nous allons tester, dans<br />
l’appréciation des managers de Pôle<br />
emploi, leur capacité à nouer des<br />
part<strong>en</strong>ariats actifs.<br />
d’expérim<strong>en</strong>tations territoriales. C’est un<br />
effort culturel important, tant pour les<br />
ag<strong>en</strong>ts de l’Etat que pour vos propres<br />
ag<strong>en</strong>ts. Vous accompagnez ce<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
mouvem<strong>en</strong>t. Avant d’<strong>en</strong>trer dans l’intérêt<br />
des Maisons de l’emploi, l’implication des<br />
élus vous apparaît comme très utile sur ce<br />
terrain de l’emploi car, comme vous l’avez<br />
dit, Pôle emploi ne peut pas tout faire.<br />
Nous quittons la France pour demander à<br />
Matthew CRIGHTON<br />
Je travaille pour « Capital City<br />
Partnership », le groupem<strong>en</strong>t de<br />
part<strong>en</strong>aires concernés par les questions<br />
d'inclusion sociale et économique à<br />
Edimbourg. Parmi ses membres figur<strong>en</strong>t la<br />
Ville d'Edimbourg, quelques organismes<br />
publics comme « Jobc<strong>en</strong>tre Plus », « Skills<br />
Developm<strong>en</strong>t Scotland », des instituts<br />
universitaires, des écoles professionnelles<br />
et le service de santé. La Chambre de<br />
commerce d'Edinburgh représ<strong>en</strong>te les<br />
employeurs. Nous sommes responsables<br />
du programme « Joined up for job »<br />
(« Ensemble pour l'emploi ») qui est <strong>en</strong><br />
fait la stratégie emploi de la ville<br />
d'Edinburgh dans le cadre de laquelle les<br />
part<strong>en</strong>aires concernés anim<strong>en</strong>t le<br />
dispositif d'aide aux demandeurs<br />
d'emploi. Il est caractérisé par une triple<br />
démarche : répondre à la demande, être<br />
c<strong>en</strong>tré sur le cli<strong>en</strong>t et travailler <strong>en</strong>semble.<br />
Nous avons fixé des objectifs pour<br />
améliorer le taux d'emploi et réduire le<br />
chômage, mais la récession nous a<br />
am<strong>en</strong>és à réajuster ces objectifs.<br />
La stratégie a été élaborée <strong>en</strong> 2002 à une<br />
époque où le chômage diminuait. L'<strong>en</strong>jeu<br />
était de s'assurer que les groupes<br />
désavantagés pouvai<strong>en</strong>t bénéficier de la<br />
relative prospérité de la ville. Nous nous<br />
étions mis d'accord sur les « groupes<br />
cibles », à savoir les personnes les plus <strong>en</strong><br />
difficulté sur le marché du travail : par<strong>en</strong>ts<br />
isolés, g<strong>en</strong>s ayant des problèmes de santé<br />
physique or m<strong>en</strong>tale, personnes ayant des<br />
problèmes d’addiction, personnes sans<br />
domicile fixe ou sortant de prison. Si nous<br />
améliorons le taux d'emploi de ces<br />
groupes, nous nous attaquons réellem<strong>en</strong>t<br />
Matthew CRIGHTON qui il est, quelle est<br />
son organisation et comm<strong>en</strong>t cela se<br />
passe <strong>en</strong> Grande-Bretagne, notamm<strong>en</strong>t<br />
concernant la compét<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière<br />
d’emploi.<br />
à l'exclusion sociale et économique. Pour<br />
que le dispositif fonctionne, nous avons<br />
besoin de travailler <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
coordonné autour d'une stratégie<br />
partagée. Il y a <strong>en</strong>viron 80 organismes qui<br />
intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur des demandeurs<br />
d'emploi, ainsi que les ag<strong>en</strong>ces publiques<br />
comme « Jobc<strong>en</strong>tre plus », des<br />
établissem<strong>en</strong>ts d'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et des<br />
organismes d'ori<strong>en</strong>tation. C'est<br />
difficilem<strong>en</strong>t lisible. Il est donc important<br />
de r<strong>en</strong>dre le système plus clair, à la fois<br />
pour les usagers et ceux qui y travaill<strong>en</strong>t.<br />
Pire que ce manque de lisibilité, les<br />
systèmes de financem<strong>en</strong>ts conduis<strong>en</strong>t les<br />
organismes à se faire concurr<strong>en</strong>ce, au lieu<br />
de coopérer.<br />
Pour que notre dispositif soit plus<br />
part<strong>en</strong>arial, nous avons créé <strong>en</strong>semble<br />
notre « offre pour les chercheurs<br />
d'emploi » et notre « offre pour les<br />
employeurs » qui expliqu<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t les<br />
organisations travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble pour<br />
assurer les meilleurs services à leurs<br />
cli<strong>en</strong>ts. En outre, nous avons mis <strong>en</strong> place<br />
une infrastructure pour la coopération<br />
avec un site web, un annuaire, un forum<br />
du part<strong>en</strong>ariat, un magazine, une charte<br />
décrivant les normes de qualité pour<br />
notre cli<strong>en</strong>tèle et une base de données<br />
collective de nos cli<strong>en</strong>ts. Maint<strong>en</strong>ant que<br />
le chômage augm<strong>en</strong>te, nous portons une<br />
att<strong>en</strong>tion particulière aux employeurs. Il y<br />
a deux semaines, nous avons organisé<br />
notre Skills Summit, un forum des<br />
compét<strong>en</strong>ces et des qualifications, avec<br />
pour résultat une meilleure réponse aux<br />
besoins des employeurs.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Bravo pour l’excell<strong>en</strong>ce du français.<br />
Qui est compét<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> Grande Bretagne,<br />
<strong>en</strong> matière d’emploi ?<br />
Matthew CRIGHTON<br />
Les politiques emploi et formation<br />
professionnelle sont partagées :<br />
Le Gouvernem<strong>en</strong>t du Royaume<br />
Uni a la compét<strong>en</strong>ce emploi et<br />
la gère avec la Departm<strong>en</strong>t for<br />
Work and P<strong>en</strong>sions (Direction<br />
du travail et des p<strong>en</strong>sions) avec<br />
pour champ le système<br />
d'indemnisation<br />
des<br />
demandeurs d'emploi, les<br />
Jobc<strong>en</strong>tres, les programmes<br />
« New Deal » pour l'emploi et<br />
le droit du travail.<br />
Le gouvernem<strong>en</strong>t écossais a la<br />
compét<strong>en</strong>ce « éducation et<br />
formation » avec les<br />
universités, les c<strong>en</strong>tres de<br />
formation, l'appr<strong>en</strong>tissage et<br />
les c<strong>en</strong>tres d'ori<strong>en</strong>tation et de<br />
conseil.<br />
Les autorités locales (les<br />
collectivités) ont la<br />
compét<strong>en</strong>ce pour les écoles et<br />
les actions part<strong>en</strong>ariales<br />
locales pour l'emploi (la<br />
plupart des financem<strong>en</strong>ts<br />
v<strong>en</strong>ant du gouvernem<strong>en</strong>t<br />
écossais).<br />
L'Union Europé<strong>en</strong>ne a aussi<br />
une influ<strong>en</strong>ce par le biais des<br />
fonds structurels.<br />
responsables devant différ<strong>en</strong>ts décideurs<br />
à différ<strong>en</strong>ts niveaux. Lorsque nous avons<br />
mis <strong>en</strong> place notre stratégie, aucun de ces<br />
part<strong>en</strong>aires n'<strong>en</strong>visageait qu'il puisse y<br />
avoir un part<strong>en</strong>ariat local pour l'emploi.<br />
Nous l'avons fait à Edinburgh parce que<br />
nous p<strong>en</strong>sions que la bonne chose à faire<br />
était d'organiser un part<strong>en</strong>ariat local et de<br />
le faire sous l'autorité de la municipalité.<br />
Nous avons eu l'accord de tous les<br />
décideurs à tous niveaux. Par exemple :<br />
Le gouvernem<strong>en</strong>t écossais a une<br />
politique <strong>en</strong>courageant la création<br />
de part<strong>en</strong>ariats locaux pour<br />
l'emploi. Elle a pour titre<br />
« Workforce plus, an employability<br />
for Scotland ».<br />
La DWP (Departm<strong>en</strong>t for Work<br />
and P<strong>en</strong>sions) du gouvernem<strong>en</strong>t<br />
du Royaume-Uni a créé le<br />
programme « City strategy<br />
pathfinders » qui <strong>en</strong>courage des<br />
villes à mettre <strong>en</strong> place des<br />
part<strong>en</strong>ariats locaux pour réduire<br />
le chômage.<br />
L'Union Europé<strong>en</strong>ne nous a aidés<br />
<strong>en</strong> finançant, dans le cadre de<br />
l'article 6 du FSE (actions<br />
innovantes). Cela nous a aidés au<br />
départ à bâtir notre capacité et à<br />
mettre au point notre politique.<br />
La conséqu<strong>en</strong>ce de cette multiplicité de<br />
compét<strong>en</strong>ces est que nos part<strong>en</strong>aires sont<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Merci beaucoup, Matthew<br />
CRIGHTON. Il y a des similarités avec notre<br />
système, un même système de<br />
compét<strong>en</strong>ces partagées et l’importance<br />
qu’une autorité locale s’empare et<br />
construise avec ses part<strong>en</strong>aires une<br />
stratégie. Elle la met <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> œuvre<br />
avec l’outil qu’elle s’est donnée et que<br />
vous dirigez. Je m’adresse maint<strong>en</strong>ant aux<br />
élus, à notre analyste et au présid<strong>en</strong>t de<br />
Pôle emploi. Tout le monde trouve, autour<br />
de cette table, que les Maisons de<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
l’emploi et les PLIE ont une utilité, qu’ils<br />
sont incontournables et permett<strong>en</strong>t au<br />
territoire de se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main. Jean-<br />
Marcel ROSTAND parlait de leur légitimité<br />
et de leur caractère irremplaçable.<br />
Bernard CHARLES disait que la Maison de<br />
Bernard CHARLES<br />
Je voudrais mettre <strong>en</strong> avant un<br />
paradoxe à partir de la pratique de mes<br />
collègues dans des zones urbaines très<br />
d<strong>en</strong>ses. A Lille, sur dix quartiers, six sont<br />
<strong>en</strong> politique de la ville. Je préside un des<br />
dix quartiers dans un dispositif ANRU. Les<br />
deux questions posées lorsque nous<br />
r<strong>en</strong>controns des concitoy<strong>en</strong>s sont la<br />
question du logem<strong>en</strong>t et celle de l’emploi.<br />
Sur ces deux questions, quand vous réglez<br />
des situations, d’autres ne sont pas<br />
réglées. Quand on est élu local et qu’on<br />
est dans une situation<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t, c’est un des chantiers<br />
les plus importants.<br />
Dans toutes les villes, des élus ont<br />
cette délégation sur l’emploi et l’insertion.<br />
Peu vont requérir cette délégation. Des<br />
outils ont été développés : PLIE, Maisons<br />
de l’emploi, Missions locales... Nous<br />
devons nous mettre <strong>en</strong> cause et nous<br />
interroger, sur notre communication <strong>en</strong><br />
particulier, sur notre manière de faire<br />
partager cette question.<br />
Nos outils sont complexes dans leur<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t. Il y a un grand nombre<br />
de conv<strong>en</strong>tions financières et de<br />
part<strong>en</strong>aires avec lesquels il faut<br />
contractualiser. Nos équipes, qui sont de<br />
grande qualité et travaill<strong>en</strong>t depuis 20 ans<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous avez évoqué la complexité, la<br />
l<strong>en</strong>teur à voir apparaître les effets et la<br />
lourdeur administrative. Jean-Marcel<br />
ROSTAND, le présid<strong>en</strong>t de l’agglomération<br />
de Perpignan, est très actif. Il a d’ailleurs<br />
porté l’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t sur les Maisons de<br />
l’emploi qui a permis d’obt<strong>en</strong>ir une<br />
augm<strong>en</strong>tation budgétaire. Je suppose que,<br />
l’emploi était le lieu qui permettait cette<br />
gouvernance partagée. Comm<strong>en</strong>t se fait-il<br />
que, régulièrem<strong>en</strong>t, d’aucuns mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
cause l’intérêt de ces structures, tant au<br />
niveau local qu’au niveau national ?<br />
dans l’innovation et le maillage, sont<br />
préoccupées de façon trop perman<strong>en</strong>te<br />
par ces questions de gestion et<br />
d’incertitude. Pour la bonne gestion des<br />
fonds publics, il y a une gabegie –même si<br />
le terme est trop fort. Quand vous êtes<br />
financeur et que seulem<strong>en</strong>t 20% du temps<br />
des managers est occupé par ces<br />
questions, il y a une vraie difficulté. En<br />
même temps, nous travaillons sur des<br />
parcours et du structurel. Nous ne<br />
sommes pas dans les compét<strong>en</strong>ces dures<br />
des collectivités, y compris sur le retour.<br />
Quand une <strong>en</strong>treprise s’implante à Lille et<br />
que vous obt<strong>en</strong>ez que 33% des emplois<br />
soi<strong>en</strong>t occupés par les Lillois, la lisibilité<br />
est meilleure. Quand vous travaillez sur la<br />
question des clauses d’insertion, de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des <strong>PME</strong> <strong>en</strong> terme de<br />
ressources humaines, sur le Gr<strong>en</strong>elle de<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t avec la formation, la<br />
mobilisation des élus et le partage des<br />
questions est plus difficile et la lisibilité<br />
plus ténue. Quand j’<strong>en</strong> parle avec d’autres<br />
élus du départem<strong>en</strong>t ou de la région,<br />
l’attachem<strong>en</strong>t à cette politique territoriale<br />
est fort et <strong>en</strong> même temps nous devons<br />
trouver d’autres modalités qui nous<br />
permett<strong>en</strong>t de progresser dans cette prise<br />
<strong>en</strong> charge et dans les marges de progrès.<br />
localem<strong>en</strong>t, tout le monde est convaincu,<br />
comme vous l’êtes vous-même. Or,<br />
certains élus de haut niveau n’ont<br />
toujours pas compris ce qu’était une<br />
Maison de l’emploi ou un PLIE et<br />
confond<strong>en</strong>t même leurs missions.<br />
Partagez-vous cette analyse et avez-vous<br />
des échos sur ces points ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Jean-Marcel ROSTAND<br />
Peu ou prou, je la partage. Nous<br />
sommes au cœur d’une dialectique de<br />
l’action et de la communication. D’abord,<br />
les Maisons de l’emploi sont jeunes. A<br />
Perpignan, nous v<strong>en</strong>ons de fêter nos cinq<br />
années d’exist<strong>en</strong>ce et nous sommes l’une<br />
des premières. Cinq années à l’échelle<br />
d’une action dans le champ public, c’est<br />
jeune. Que fait-on dans une Maison de<br />
l’emploi ? Vous travaillez, vous êtes actif,<br />
acteur, au cœur de la territorialisation des<br />
politiques de l’emploi et vous défrichez un<br />
terrain difficile. Vous êtes dans l’action.<br />
Or, nous sommes dans une époque de<br />
communication. Souv<strong>en</strong>t, la t<strong>en</strong>dance est<br />
à la communication avant le travail et<br />
nous avons fait le contraire. Nous pouvons<br />
nous <strong>en</strong> satisfaire mais nous le payons un<br />
peu. Ce n’est pas de la flatterie, qui est le<br />
début de la corruption. Nous avons des<br />
résultats. Je partage ainsi l’avis du<br />
présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi puisqu’il<br />
s’intéresse à ce que fait une structure, à sa<br />
légitimité par l’action. Sans vouloir citer<br />
Marx, Feuerbach ou Hegel et sans vouloir<br />
faire d’intellectualisme, la question de ces<br />
journées nancé<strong>en</strong>nes est peut-être de<br />
travailler au dépassem<strong>en</strong>t de cette<br />
dialectique. Elle nous fait payer notre<br />
légitimité <strong>en</strong> communication qu’il faut<br />
améliorer auprès des grands élus et,<br />
parfois même, des élus locaux. Même<br />
chez nous, la conviction ne va pas de soi,<br />
même si nous avons une équipe d’élus<br />
très impliquée.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Rémi PAUVROS, dans le Nord un<br />
proverbe énonce : « petit faiseux, grand<br />
diseux ». Vous disiez qu’il y a une<br />
problématique de positionnem<strong>en</strong>t et vous<br />
RĒMI PAUVROS<br />
Je vous remercie, H<strong>en</strong>ri LE MAROIS,<br />
de me redonner la parole. Je vous<br />
transmets un message très clair de Daniel<br />
DELAVEAU, présid<strong>en</strong>t de l’ADCF<br />
(Association Des Communes de France)<br />
que je représ<strong>en</strong>te aujourd’hui. Il est maire<br />
de R<strong>en</strong>nes et présid<strong>en</strong>t de R<strong>en</strong>nes<br />
métropole. Cette association pr<strong>en</strong>d une<br />
place certaine dans le débat et la<br />
représ<strong>en</strong>tation des élus au niveau<br />
national. Nous la mesurons au succès que<br />
nous avons remporté, au-delà de nos<br />
espérances, dans l’Assemblée générale à<br />
Dijon il y a un mois. Daniel DELAVEAU<br />
transmet toujours son souti<strong>en</strong> à Jean LE<br />
GARREC comme il l’a fait <strong>en</strong> cosignant la<br />
lettre qui appelait un regard plus positif<br />
sur le problème de financem<strong>en</strong>t. Il insiste<br />
sur le fait que notre niveau d’interv<strong>en</strong>tion,<br />
l’intercommunalité, est à l’évid<strong>en</strong>ce le<br />
niveau pertin<strong>en</strong>t pour les territoires qui<br />
évoquiez une forme de m<strong>en</strong>ace sur<br />
l’intérêt des élus, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce la<br />
réforme de la fiscalité.<br />
pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur destin <strong>en</strong> main sur votre<br />
domaine, comme je le disais tout à l’heure<br />
à Bernard CHARLES.<br />
La loi qui vi<strong>en</strong>t d’être votée va<br />
am<strong>en</strong>er le découpage du territoire<br />
national. Il faut réorganiser ces<br />
intercommunalités d’ici juin 2013. Il y aura<br />
beaucoup plus de communautés<br />
d’agglomération que de communautés de<br />
communes. Avec la cohér<strong>en</strong>ce territoriale,<br />
il faudra retrouver nécessairem<strong>en</strong>t<br />
l’interv<strong>en</strong>tion des outils mieux adaptés<br />
aux bassins d’emploi, à ses territoires et<br />
aux populations. Nous sommes dans ce<br />
mouvem<strong>en</strong>t et nous y avons un<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t très fort <strong>en</strong> matière de<br />
développem<strong>en</strong>t économique. Il ne peut se<br />
concevoir sans une interv<strong>en</strong>tion forte <strong>en</strong><br />
matière d’emploi et d’accompagnem<strong>en</strong>t à<br />
la recherche d’emploi. Nous sommes ici<br />
pour faire un peu de politique. Je ne<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
participe pas à l’idée que nous sommes<br />
dans des lueurs d’espoir par rapport à la<br />
crise et je ne suis pas seul à le p<strong>en</strong>ser.<br />
Nous sommes au cœur de la crise et les<br />
dirigeants que nous sommes ne mesur<strong>en</strong>t<br />
peut-être pas <strong>en</strong>core la conséqu<strong>en</strong>ce de<br />
ce qui se passe. On a longtemps parlé de<br />
fracture sociale, il y a aujourd’hui une<br />
rupture dans la population.<br />
Il y a deux solutions. Ou l’on se dit<br />
que c’est la résultante d’une crise qui va<br />
passer, et une génération sera<br />
condamnée. Ou nous considérons qu’il<br />
faut tout mettre <strong>en</strong> œuvre pour essayer<br />
de relever ce défi. Plus la crise est forte,<br />
plus le pouvoir de décision concernant le<br />
parcours d’insertion doit être rapproché<br />
et déconc<strong>en</strong>tré au maximum. Dans une<br />
société qui se rec<strong>en</strong>tralise, se recloisonne,<br />
c’est-à-dire qui revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> arrière par<br />
rapport à des mouvem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>gagés<br />
depuis la création même de la thématique<br />
politique de l’emploi, il faut essayer de<br />
contourner cet obstacle <strong>en</strong> se rapprochant<br />
au maximum. Chacun doit toutefois<br />
garder ses responsabilités. L’emploi est de<br />
la responsabilité de l’Etat. Pôle emploi a<br />
une mission claire et définie, M. le<br />
présid<strong>en</strong>t l’assume et ce n’est pas simple.<br />
Nous savons combi<strong>en</strong> les acteurs de Pôle<br />
emploi sont extrêmem<strong>en</strong>t mobilisés. Il<br />
s’agit de reconstituer le parcours unique<br />
de l’insertion.<br />
La loi sur le RSA est une régression<br />
<strong>en</strong> la matière. Elle a réimposée une idée,<br />
qui pourtant depuis 1971 et la loi sur<br />
l’éducation perman<strong>en</strong>te avait été<br />
éliminée, de mettre d’un côté les<br />
employables et de l’autre les<br />
inemployables. Cette notion est contraire<br />
à ce que nous portons, quelles que soi<strong>en</strong>t<br />
nos s<strong>en</strong>sibilités. C’est l’éducation<br />
populaire et l’éducation perman<strong>en</strong>te mais,<br />
plus fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, l’idée que<br />
l’homme est indivisible. Il a son parcours,<br />
il vi<strong>en</strong>t de loin mais toujours garde l’espoir<br />
de pouvoir un jour travailler. Si cette<br />
possibilité est cassée par le système que<br />
nous mettons <strong>en</strong> place, nous <strong>en</strong>fonçons<br />
définitivem<strong>en</strong>t une partie de la population<br />
dans le néant. Nous devons reconstituer<br />
au local le parcours unique de l’insertion.<br />
Bernard CHARLES vi<strong>en</strong>t de l’évoquer : vous<br />
représ<strong>en</strong>tez autant de compét<strong>en</strong>ces et de<br />
qualifications. Nous vous donnons les<br />
moy<strong>en</strong>s, ils ne doiv<strong>en</strong>t pas faire l’objet de<br />
discussions de marchands de tapis. Il vous<br />
faut ces moy<strong>en</strong>s car l’<strong>en</strong>jeu est<br />
considérable. En contrepartie, vu le<br />
nombre de collaborateurs que nous avons<br />
(65 pour « Réussir <strong>en</strong> Sambre ») nous vous<br />
demandons d’être des interlocuteurs<br />
uniques pour reconstituer des parcours<br />
uniques où le cherchant doit savoir à qui il<br />
parle et qui est son référ<strong>en</strong>t. Même s’il<br />
s’éloigne géographiquem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong><br />
matière de formation, il doit pouvoir<br />
toujours y rev<strong>en</strong>ir.<br />
Enfin, la qualification est capitale.<br />
Sur mon territoire, les g<strong>en</strong>s allai<strong>en</strong>t à<br />
l’usine pour se former. On connaît le<br />
résultat aujourd’hui. J’ai reçu un patron<br />
d’<strong>en</strong>treprise récemm<strong>en</strong>t qui me disait être<br />
cont<strong>en</strong>t d’être où il était car il n’avait pas<br />
besoin de qualification. Il est cynique mais<br />
il n’a pas tort : il fait fonctionner son<br />
<strong>en</strong>treprise. Il faut nous donner les moy<strong>en</strong>s<br />
d’assurer la meilleure qualification<br />
possible. Je revi<strong>en</strong>s sur un point que Jean<br />
LE GARREC a évoqué dans son<br />
introduction et qui me paraît<br />
fondam<strong>en</strong>tal : dans le secteur industriel, il<br />
faut allier savoir-faire et performance,<br />
l’industrie est un des av<strong>en</strong>irs de la France.<br />
Ceux qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’elle est morte se<br />
tromp<strong>en</strong>t. Les délocalisations sont mises<br />
<strong>en</strong> cause. Je vi<strong>en</strong>s d’inaugurer un c<strong>en</strong>tre<br />
d’essais et de recherches de pompes de<br />
réacteurs nucléaires avec Anne<br />
LAUVERGEON avec 80 millions<br />
d’investissem<strong>en</strong>ts, 250 emplois de<br />
technici<strong>en</strong>s sur notre territoire qui,<br />
pourtant, était considéré comme un<br />
territoire où les qualifications n’étai<strong>en</strong>t<br />
pas nécessaires. Il faut que les habitants<br />
du territoire ai<strong>en</strong>t la possibilité d’aller vers<br />
ces emplois. Dans un monde occid<strong>en</strong>tal<br />
porté par la concurr<strong>en</strong>ce vis-à-vis des pays<br />
émerg<strong>en</strong>ts qui sont <strong>en</strong> situation de<br />
combat pour chercher des parts de<br />
marché, c’est la seule solution qui<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
permette à la réalité économique de<br />
s’installer.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS a évoqué un<br />
troisième volet. Les communautés<br />
d’agglomération, communautés de<br />
communes, communautés urbaines sont<br />
des niveaux pertin<strong>en</strong>ts, sans aucun doute.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, la loi de finances est passée.<br />
Elle dit que nous allons revoir les<br />
compét<strong>en</strong>ces de l’<strong>en</strong>semble des<br />
collectivités territoriales avec les élections<br />
des conseillers territoriaux. Comme le<br />
disait Michel DELEBARRE que Jean LE<br />
GARREC connaît bi<strong>en</strong> : je n’y crois pas. Elle<br />
ne pourra se mettre <strong>en</strong> place tellem<strong>en</strong>t<br />
elle semble hors de s<strong>en</strong>s. Toutefois, c’est<br />
la loi et nous sommes <strong>en</strong> République.<br />
L’objectif est la redéfinition des<br />
compét<strong>en</strong>ces des différ<strong>en</strong>ts niveaux<br />
territoriaux pour 2015, après les élections<br />
de 2014. Il va y avoir un vrai débat dans<br />
lequel est v<strong>en</strong>ue la réforme de la taxe<br />
professionnelle. Les collectivités<br />
territoriales, <strong>en</strong> particulier les<br />
communautés d’agglomération mais aussi<br />
le Conseil régional, ne relèveront plus<br />
d’une fiscalité qui porte majoritairem<strong>en</strong>t<br />
sur le secteur économique. Nous étions<br />
tous d’accord pour supprimer la TP, on n’y<br />
revi<strong>en</strong>t pas. La conséqu<strong>en</strong>ce est le<br />
remplacem<strong>en</strong>t par un nouveau panier<br />
fiscal. Nous allons devoir nous reposer de<br />
plus <strong>en</strong> plus sur la taxe ménages. En<br />
réalité, les intercommunalités qui vont<br />
retrouver les taxes ménages avec les<br />
communes vont, de plus <strong>en</strong> plus, être un<br />
niveau de service à la personne, de<br />
transfert de compét<strong>en</strong>ces des communes<br />
<strong>en</strong> direction de ce niveau intercommunal<br />
pour faire face à une demande légitime<br />
des habitants d’avoir les déchets, la<br />
voirie… De la part des <strong>en</strong>treprises, nous<br />
allons avoir ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t le retour de la<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Rémi PAUVROS a abordé aussi la<br />
manière de mieux faire reconnaître les<br />
PLIE et les Maisons de l’emploi. Cette<br />
prés<strong>en</strong>tation vigoureuse d’un élu portait<br />
sur l’importance de lier développem<strong>en</strong>t<br />
économique et emploi, reconstituer des<br />
taxe sur la valeur ajoutée. Cette taxe est<br />
plus intéressante pour les<br />
intercommunalités si elle est payée par<br />
des <strong>en</strong>treprises qui relèv<strong>en</strong>t de service du<br />
tourisme ou de la distribution que des<br />
industries. Nous avons un très fort<br />
lobbying auprès des parlem<strong>en</strong>taires et de<br />
la Commission <strong>en</strong> charge de la revoyure<br />
de l’exam<strong>en</strong> de cette réforme de la T.P<br />
(Taxe Professionnelle). Toutefois, il n’est<br />
pas impossible que, si ce remplacem<strong>en</strong>t<br />
de T.P. n’est pas amélioré, les<br />
intercommunalités s’intéress<strong>en</strong>t de moins<br />
<strong>en</strong> moins au développem<strong>en</strong>t économique<br />
et s’intéress<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus aux<br />
services à la personne. La région est<br />
asphyxiée, bi<strong>en</strong> qu’elle soit un des<br />
moteurs du développem<strong>en</strong>t économique.<br />
Ce débat est très important pour<br />
vous, c’est la raison pour laquelle je me<br />
permets, au nom de l’ADCF, d’attirer votre<br />
att<strong>en</strong>tion sur lui. Il ne s’agit pas de rev<strong>en</strong>ir<br />
sur une taxe professionnelle que nous<br />
avons condamnée. Il s’agit de revoir<br />
comm<strong>en</strong>t l’économie s’inscrit dans le<br />
territoire. Le phénomène de groupem<strong>en</strong>t<br />
n’est pas forcém<strong>en</strong>t limité pour calculer la<br />
taxe sur la valeur ajoutée. Les sièges<br />
d’<strong>en</strong>treprises vont jouer un rôle par<br />
rapport aux zones d’activités. Vous voyez<br />
le danger. La commission installée par<br />
l’ADCF et présidée par Loïc CAURET va<br />
intégrer vos dim<strong>en</strong>sions. Je proposerai<br />
qu’on reçoive le présid<strong>en</strong>t LE GARREC<br />
pour faire le point sur cette évolution de<br />
votre interv<strong>en</strong>tion. Aujourd’hui, sans<br />
réserve, les présid<strong>en</strong>ts<br />
d’intercommunalités sont très<br />
demandeurs à votre égard pour la<br />
compét<strong>en</strong>ce, l’ingénierie, l’aide à la<br />
reconstitution du parcours unique, c’est-àdire<br />
la reconnaissance de l’individu,<br />
homme libre que nous souhaitons.<br />
parcours uniques d’insertion, valoriser vos<br />
compét<strong>en</strong>ces et inclure la qualification<br />
dans cette démarche. Il a évoqué au<br />
passage l’évolution de la taxe<br />
professionnelle et la future taxe sur les<br />
ménages. Nous sommes dans cette<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
troisième partie qui traite de ce qu’on<br />
peut faire. Rémi PAUVROS a esquissé une<br />
piste de communication autour de ces<br />
trois grands pôles. Dominique-Jean<br />
CHERTIER, comm<strong>en</strong>t voyez-vous cette<br />
difficulté év<strong>en</strong>tuelle que peuv<strong>en</strong>t avoir les<br />
PLIE et les Maisons de l’emploi à se faire<br />
reconnaître de manière définitive sans<br />
qu’ils soi<strong>en</strong>t remis <strong>en</strong> cause ? Que peut-on<br />
Dominique-Jean CHERTIER<br />
Il y a beaucoup de bonnes volontés<br />
<strong>en</strong> France, chacun a pris <strong>en</strong> compte les<br />
problématiques de l’emploi et l’<strong>en</strong>semble<br />
des problématiques sociales, avec des<br />
réponses plus ou moins appropriées, mais<br />
les points de vue peuv<strong>en</strong>t être différ<strong>en</strong>ts.<br />
Nous avons un mal commun : une forme<br />
d’instabilité des institutions et des règles.<br />
Par exemple, je défie quiconque, excepté<br />
faire ? Il est intéressant que le présid<strong>en</strong>t<br />
de Pôle emploi puisse réagir, à l’instar de<br />
Michel BERNARD qui a dirigé l’ANPE et<br />
dirige aujourd’hui une Maison de l’emploi.<br />
Comm<strong>en</strong>t voyez-vous cette év<strong>en</strong>tuelle<br />
fragilité et que peut-on faire pour qu’ils<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des outils reconnus comme<br />
Pôle emploi ?<br />
quelques spécialistes, à faire une carte<br />
d’état major des aides à l’emploi. Je p<strong>en</strong>se<br />
être un peu expert dans ce domaine et je<br />
peux vous garantir que je suis modeste sur<br />
ce point qui bouge <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce. Avant<br />
même qu’on ait pu <strong>en</strong> vérifier l’efficacité,<br />
les employeurs utilis<strong>en</strong>t des dispositifs<br />
erronés.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
La première condition est la stabilité.<br />
Dominique-Jean CHERTIER<br />
Ou on considère qu’ils ne doiv<strong>en</strong>t pas<br />
exister et il faut alors avoir le courage de<br />
les arrêter. S’ils exist<strong>en</strong>t, il ne faut pas<br />
laisser les ag<strong>en</strong>ts qui les serv<strong>en</strong>t dans une<br />
forme d’instabilité quand à leur dev<strong>en</strong>ir. Il<br />
est aussi très perturbant pour des publics<br />
souv<strong>en</strong>t fragiles de faire face à des<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Monsieur, <strong>en</strong> temps que Présid<strong>en</strong>t<br />
de Pôle emploi, êtes-vous prêt à signer un<br />
docum<strong>en</strong>t affirmant qu’il est<br />
Dominique-Jean CHERTIER<br />
J’ai mon opinion personnelle et je<br />
déborde parfois de mon rôle, vous l’avez<br />
compris. Je ne suis que modestem<strong>en</strong>t<br />
présid<strong>en</strong>t d’un Conseil d’administration et<br />
je dois t<strong>en</strong>ir compte de l’avis de<br />
l’<strong>en</strong>semble des membres de ce Conseil. A<br />
titre personnel, je me suis exprimé. Pour<br />
le reste, j’ai été très prud<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parlant de<br />
«prémices » de sortie de crise, pas de<br />
interlocuteurs dont ils ne sont pas assurés<br />
de la pér<strong>en</strong>nité. Sans vouloir figer le<br />
paysage, j’aimerais que l’on se consacre<br />
moins aux changem<strong>en</strong>ts qu’au travail. Je<br />
sais que les ag<strong>en</strong>ts qui sont impliqués dans<br />
la structure travaill<strong>en</strong>t, mais cessons de<br />
bouger les règles.<br />
indisp<strong>en</strong>sable de stabiliser Maisons de<br />
l’emploi et PLIE ?<br />
sortie de crise. Quelle que soit la crise, les<br />
problématiques d’emploi n’<strong>en</strong> seront que<br />
plus aigües. La population et ceux qui la<br />
représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t auront t<strong>en</strong>dance à regarder<br />
vers d’autres problématiques moins<br />
difficiles à aborder que celles du chômage.<br />
Nous l’avons vu à plusieurs reprises<br />
p<strong>en</strong>dant ces vingt dernières années.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
L’emploi, qu’il soit <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise,<br />
pour ceux qui l’ont perdu ou qui sont au<br />
chômage, reste toujours de la<br />
microchirurgie. Les grandes statistiques et<br />
ori<strong>en</strong>tations sont indisp<strong>en</strong>sables mais ne<br />
résolv<strong>en</strong>t pas les problèmes individuels de<br />
celui qui n’a pas retrouvé de travail. Dans<br />
les quelques <strong>en</strong>treprises que je connais,<br />
quand on fait des reclassem<strong>en</strong>ts, on ne se<br />
cont<strong>en</strong>te pas de statistiques, on regarde<br />
les individus un par un. Quelle que soit la<br />
structure, il faut s’occuper du niveau<br />
individuel comme du niveau local.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Avec cette approche globale, aussi<br />
évoquée, car les g<strong>en</strong>s n’ont pas seulem<strong>en</strong>t<br />
un problème d’emploi. Il s’y ajoute des<br />
problèmes de santé, de logem<strong>en</strong>t, etc.<br />
Vous apportez, à titre personnel, un<br />
souti<strong>en</strong> intéressant à ce souci : un<br />
<strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t dans le paysage dans la<br />
mesure où il sert l’intérêt des populations<br />
et des territoires de ces Maisons de<br />
l’emploi dont vous êtes cogérant. Marie-<br />
Christophe GUITTON<br />
Les idées sont nombreuses et<br />
parfois contradictoires. J’ai bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />
l’idée du parcours unique d’insertion mais<br />
je n’ai pas la même lecture du RSA. Vous<br />
parlez de légitimité et de reconnaissance.<br />
Les dialectiques d’action et de<br />
communication ont été inversées, ce qui<br />
est tout à votre honneur, et il faut les<br />
dépasser. Comme vous l’évoquiez, il faut<br />
marquer dans le marbre l’action des<br />
Maisons de l’emploi et peut-être faudraitil<br />
une charte nationale d’abord signée par<br />
les grands acteurs, les grandes<br />
associations d’élus, l’Etat et Pôle emploi.<br />
Les MDE exist<strong>en</strong>t dans la loi mais il<br />
Bernard CHARLES<br />
Cela fait la deuxième fois cette<br />
semaine que je bois les paroles de Rémi<br />
PAUVROS, puisque nous sommes sur le<br />
même territoire. Au-delà de cet imm<strong>en</strong>se<br />
travail initié par Jacques BAUMEL et repris<br />
aujourd’hui par Jean LE GARREC avec<br />
professionnalisme et dévouem<strong>en</strong>t, du<br />
portage de valeurs de Marie-Pierre<br />
ESTABLIE d’ARGENCĒ et des plaidoyers sur<br />
le rapport <strong>en</strong>tre agglomération, économie<br />
Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ le rappelle<br />
souv<strong>en</strong>t, une Maison de l’emploi est un<br />
cas unique où vous êtes trois à décider.<br />
Ri<strong>en</strong> ne peut se faire sans l’accord de la<br />
collectivité, de Pôle emploi et de l’Etat.<br />
Que peut-on faire ? Deux élus ont montré<br />
que la Maison de l’emploi et les PLIE ne<br />
sont pas autant reconnus qu’ils le<br />
devrai<strong>en</strong>t. Bernard CHARLES évoquai<strong>en</strong>t<br />
des pistes.<br />
faudrait un grand texte qui soit une<br />
référ<strong>en</strong>ce incontournable, et qui<br />
permettrait à ceux à qui notre travail a<br />
échappé d’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre connaissance. Etre<br />
un élu sans voir notre légitimité serait<br />
dommage. Je suis favorable à cette idée<br />
partagée par Jean-Paul ALDUY. Il ajoutait,<br />
pour la garantie de la pér<strong>en</strong>nité de nos<br />
structures, que le nom gagnerait à<br />
évoluer. La question de l’<strong>en</strong>treprise, de la<br />
territorialisation de notre action n’est pas<br />
lisible dans ce nom de « Maison de<br />
l’emploi ». Comm<strong>en</strong>t le faire évoluer ?<br />
C’est l’occasion d’y travailler.<br />
et emploi sur le rôle des Maisons de<br />
l’emploi et des PLIE, ce que je vi<strong>en</strong>s<br />
d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre doit être porté au niveau<br />
national, de manière plus forte.<br />
Devant une Assemblée générale<br />
d’Alliance villes Emploi, l’ex secrétaire<br />
d’Etat à l’emploi avait avoué, il y a trois<br />
ans, qu’au mom<strong>en</strong>t où la question de la<br />
suppression des Maisons de l’emploi avait<br />
été posée, la décision avait été prise de ne<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
pas pr<strong>en</strong>dre ce chemin. Pour autant,<br />
quand on regarde les batailles que nous<br />
m<strong>en</strong>ons sur la question du FSE ou des<br />
PLIE, les batailles que nos parlem<strong>en</strong>taires,<br />
mobilisés par Alliance Villes Emploi, ont dû<br />
m<strong>en</strong>er pour éviter cette coupe sombre de<br />
47%, ri<strong>en</strong> n’est stabilisé. En même temps,<br />
nous avons besoin de produire. Nous<br />
avons un travail de lobbying intellectuel à<br />
effectuer auprès de la presse nationale<br />
comme Les Echos ou Le Monde sur<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Bernard CHARLES a évoqué aussi le<br />
travail de gouvernance locale. Avant de<br />
laisser Christophe GUITTON interv<strong>en</strong>ir,<br />
Matthew CRIGHTON peut nous parler de<br />
la Grande-Bretagne. Pourquoi est-il aussi<br />
Matthew CRIGHTON<br />
Il y a toujours une t<strong>en</strong>sion <strong>en</strong>tre<br />
c<strong>en</strong>tralisation et délocalisation dans ce<br />
domaine de l'emploi, et c'est <strong>en</strong> train de<br />
pr<strong>en</strong>dre une nouvelle forme <strong>en</strong> Grande-<br />
Bretagne avec le nouveau gouvernem<strong>en</strong>t.<br />
Notre point de vue est que nous voulons<br />
que les politiques et les programmes<br />
nationaux soi<strong>en</strong>t les plus efficaces<br />
possibles pour notre ville, et nous savons<br />
qu'ils ne le seront que s’ils sont<br />
coordonnés localem<strong>en</strong>t avec les services<br />
locaux. En effet, tous les demandeurs<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Bravo pour votre français et ce que<br />
vous dites est d’une limpidité totale.<br />
Christophe GUITTON, <strong>en</strong> tant que<br />
chercheur, comm<strong>en</strong>t ress<strong>en</strong>tez-vous ces<br />
Christophe GUITTON<br />
Quelles sont les raisons pour<br />
lesquelles les Maisons de l’emploi, les PLIE<br />
et, plus largem<strong>en</strong>t, les politiques<br />
territoriales, connaiss<strong>en</strong>t des difficultés ?<br />
La stratification institutionnelle r<strong>en</strong>d très<br />
peu lisible le paysage institutionnel. Une<br />
t<strong>en</strong>dance à la rec<strong>en</strong>tralisation jalonne la<br />
politique territoriale de l’emploi et la<br />
nécessité de cont<strong>en</strong>ir les dép<strong>en</strong>ses<br />
budgétaires conduit parfois l’Etat à<br />
l’importance des politiques territoriales de<br />
l’emploi. Nous avons des marges de<br />
progrès à faire. Je suis d’accord avec Jean-<br />
Marcel ROSTAND – dont je ne suis pas de<br />
la même famille politique– sur la<br />
communication. J’<strong>en</strong> parle souv<strong>en</strong>t avec<br />
mon équipe. Je p<strong>en</strong>se aussi que nous<br />
devons mieux fonder ce que sont les<br />
politiques territoriales de l’emploi sur les<br />
questions théoriques et universitaires,<br />
d’autant que nous <strong>en</strong> avons les capacités.<br />
important aux yeux des élus d’Edimbourg<br />
que les collectivités locales et les élus<br />
s’impliqu<strong>en</strong>t dans les politiques locales<br />
pour l’emploi ?<br />
d'emploi, tous les services qui leur sont<br />
offerts et tous les employeurs sont locaux.<br />
La coordination de tout ce qui est fait pour<br />
eux doit donc être locale. Le leadership<br />
nécessaire pour assurer cette<br />
coordination doit aussi être local. Sans ce<br />
leadership, les politiques nationales ne<br />
seront pas assez efficaces. Avec ce<br />
leadership nous pouvons créer un système<br />
part<strong>en</strong>arial, qu'il soit ou non imposé par le<br />
gouvernem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral.<br />
échanges sur les raisons du manque de<br />
reconnaissance des PLIE et des Maisons<br />
de l’emploi, et que peut-on faire pour<br />
qu’ils soi<strong>en</strong>t mieux reconnus?<br />
confondre rationalisation des moy<strong>en</strong>s et<br />
stratégie. Une raison structurelle, qu’il<br />
faut creuser et fonder intellectuellem<strong>en</strong>t,<br />
sur l’analyse économique notamm<strong>en</strong>t, est<br />
la question du changem<strong>en</strong>t de logiciel du<br />
marché du travail. En effet, la<br />
« flexisécurité », empruntée à la doctrine<br />
europé<strong>en</strong>ne dans le cadre de la stratégie<br />
de Lisbonne, substitue la compétitivité à<br />
l’emploi comme priorité <strong>en</strong> Europe. Je<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
vous invite à lire un article écrit par Olivier<br />
DUTHEILLET de LA MOTTE, conseiller<br />
social de Jacques CHIRAC, qui était<br />
extrêmem<strong>en</strong>t clair sur cette vision d’un<br />
nouveau marché du travail. Il parlait du<br />
passage d’une vision malthusi<strong>en</strong>ne du<br />
travail, le partage de l’emploi, à une vision<br />
schumpetéri<strong>en</strong>ne, c’est-à-dire un marché<br />
du travail comme un processus<br />
perman<strong>en</strong>t de création et de destruction<br />
d’emplois. Pour faire <strong>en</strong> sorte que la<br />
création d’emplois surpasse la<br />
destruction, il faut flexibiliser le marché du<br />
travail. Nous sommes dans la doctrine<br />
communautaire, une flexibilité<br />
contractuelle et organisationnelle. M.<br />
FILLON, alors Ministre du Travail, pour<br />
r<strong>en</strong>dre compte de sa perception de la<br />
« flexisécurité », proposait de sécuriser<br />
non plus les emplois mais les personnes.<br />
Tout le monde n’a pas forcém<strong>en</strong>t pris la<br />
mesure de ce changem<strong>en</strong>t de logiciel sur<br />
le marché du travail.<br />
En 2008, il y a eu une première<br />
étape de « flexisécurité » à la française qui<br />
essaye de faire évoluer le modèle social<br />
français fondé, p<strong>en</strong>dant les Tr<strong>en</strong>te<br />
glorieuses, sur la sécurité de l’emploi,<br />
l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t des lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts,<br />
l’indemnisation du chômage, la formation<br />
professionnelle continue, une vocation<br />
promotionnelle et une adaptation de la<br />
main d’œuvre. Pour passer à la<br />
sécurisation des parcours, il faut faire<br />
évoluer les formes contractuelles<br />
d’emploi, assouplir les règles de<br />
lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t pour ne pas dissuader les<br />
employeurs de recruter, faire évoluer<br />
l’assurance chômage vers une assurance<br />
emploi, passer de la formation continue à<br />
la formation tout au long de la vie,<br />
introduire le longitudinal dans la<br />
formation. Cela s’opère contre le<br />
r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
demandeurs d’emploi et des dispositifs<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t des demandeurs<br />
d’emploi. Ce modèle place l’opérateur<br />
public de placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> première ligne.<br />
L’Etat, s’il veut instaurer la<br />
« flexisécurité », doit donner à l’opérateur<br />
de référ<strong>en</strong>ce un poids important, car il est<br />
le garant de la priorité qu’il donne à<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des transitions.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Quelle va être la place des Maisons de l’emploi et des PLIE ?<br />
Christophe GUITTON<br />
Ce qui va fragiliser, dans un premier<br />
temps, les réseaux spécialisés, dont les<br />
Maisons de l’emploi et les PLIE, doit<br />
aujourd’hui dev<strong>en</strong>ir une force. Il y a trois<br />
ans, la fusion portait une sorte de m<strong>en</strong>ace<br />
sur les réseaux spécialisés. Ce temps est<br />
révolu. M. CHERTIER évoquait tout à<br />
l’heure que la fusion s’est traduite par une<br />
« phase de c<strong>en</strong>tralisation ». En même<br />
temps, nous <strong>en</strong> sortons. J’ai assisté au<br />
lancem<strong>en</strong>t des programmes de<br />
territorialisation <strong>en</strong> région Rhône-Alpes et<br />
les esprits sont prêts. L’opérateur public<br />
réalise qu’il doit se déconc<strong>en</strong>trer,<br />
territorialiser son action et que la<br />
« flexisécurité » suppose d’améliorer la<br />
sécurité, l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
chômeurs. En outre, parce que la crise<br />
r<strong>en</strong>force les difficultés, l’opérateur public<br />
va utiliser pleinem<strong>en</strong>t les relais que<br />
constitu<strong>en</strong>t les réseaux spécialisés, y<br />
compris les Maisons de l’emploi. L’étape<br />
suivante est que les Maisons de l’emploi<br />
se positionn<strong>en</strong>t et que l’opérateur public<br />
et l’Etat les reconnaiss<strong>en</strong>t comme<br />
expertes de restauration de<br />
l’employabilité et <strong>en</strong>semblier, à travers les<br />
PLIE pour l’organisation des parcours. En<br />
même temps, la fonction de gouvernance<br />
locale évoquée est incontournable et<br />
primordiale. Les Maisons de l’emploi<br />
doiv<strong>en</strong>t être reconnues comme les<br />
opérateurs locaux de la prév<strong>en</strong>tion du<br />
risque de l’emploi.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous avez défini l’esquisse d’un<br />
cadre général de réflexion, complétant ce<br />
qu’ont dit Rémi PAUVROS et Bernard<br />
CHARLES. Une demande émerge autour<br />
d’un travail que Christophe GUITTON<br />
appelle « fondation intellectuelle ». Le<br />
problème est à la fois politique,<br />
économique et social. Il propose un travail<br />
sur l’écriture d’un docum<strong>en</strong>t positionnant<br />
les Maisons de l’emploi et les PLIE et, audelà<br />
des stratégies territoriales pour<br />
l’emploi, pour qu’il puisse servir de base à<br />
une charte. Elle pourrait être sout<strong>en</strong>ue<br />
par les associations d’élus, car c’était le<br />
propos que rappelait M. ROSTAND.<br />
Débat avec la salle<br />
Jean LE GARREC, Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance Villes Emploi<br />
J’ai trouvé ce débat extrêmem<strong>en</strong>t demain, je l’espère, Mme KOSCIUSKOintéressant<br />
et j’ai apprécié que M. MORIZET que nous avons r<strong>en</strong>contrée,<br />
CHERTIER nuance son propos. Je vais <strong>en</strong><br />
particulier réagir aux propos de M.<br />
GUITTON. Il faut ret<strong>en</strong>ir quelques mots<br />
simples. Nous avons une culture jacobine<br />
et la remettre <strong>en</strong> cause est <strong>en</strong>core devant<br />
nous car elle est fortem<strong>en</strong>t ancrée dans<br />
nos gouvernem<strong>en</strong>ts, quelle que soit sa<br />
couleur politique. Deuxièmem<strong>en</strong>t, nous<br />
avons un goût extraordinaire pour la<br />
complexité et la bureaucratie, ce qui peut<br />
nous conduire à la mort. J’ai été ministre<br />
de tutelle de l’ENA et comme je sortais de<br />
nous sommes dans la créativité.<br />
Regardons l’Allemagne et la Suède.<br />
La Suède s’<strong>en</strong> sort mieux grâce à son<br />
organisation et l’Allemagne grâce à ses<br />
« landers ». C’est la bataille que nous<br />
devons m<strong>en</strong>er. Elle n’est pas politique<br />
mais républicaine et citoy<strong>en</strong>ne. Si nous ne<br />
la m<strong>en</strong>ons pas, nous allons tomber. Je suis<br />
un élu du Nord, cinq fois député, et sans<br />
être du Nord j’ai réussi à m’y faire<br />
adopter. Vous êtes homme d’<strong>en</strong>treprise,<br />
j’<strong>en</strong> sors : j’y ai travaillé 25 ans. Travaillons<br />
l’<strong>en</strong>treprise, les énarques me détestai<strong>en</strong>t. <strong>en</strong>semble ! Bousculons, inv<strong>en</strong>tons,<br />
Leur goût de la complexité est donnons des coups de tête ! Nous<br />
extraordinaire et ils <strong>en</strong> viv<strong>en</strong>t. Quand une<br />
loi est votée, le décret sort aux cal<strong>en</strong>des<br />
grecques et au bout ri<strong>en</strong> n’est lisible. Si on<br />
ne créé pas un espace de créativité et<br />
d’animation, ri<strong>en</strong> ne se passera. Sans cet<br />
sommes mous ! L’Alliance Villes Emploi<br />
montre sa pugnacité et sa volonté avec<br />
Mme ESTABLIE-d’ARGENCĒ, qui s’appuie<br />
sur les élus quelle que soit leur famille<br />
politique. M. CHERTIER, nous avons besoin<br />
espace, nous allons aller à une rupture de personnes comme vous. Un<br />
sociale, déjà amorcée. Avec 33 Maisons de<br />
l’emploi et l’ADEME, nous travaillons sur<br />
l’énergie et la capacité à développer de la<br />
commissaire europé<strong>en</strong> a dit que le temps<br />
financier était ultra rapide et le temps<br />
politique l<strong>en</strong>t. Il a tout compris. Nous<br />
créativité, de l’emploi, d’animer un sommes dans ce temps rapide où nous<br />
territoire, nous sommes dans cet espace.<br />
Quand nous travaillons sur les douze<br />
traînons nos sabots. C’est de cette<br />
manière que l’on perd des batailles.<br />
filières d’emploi avec Mme LETARD et<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Merci, Monsieur le Présid<strong>en</strong>t, de cette conclusion.<br />
Hervé HĒNON, présid<strong>en</strong>t de la Mission locale du boulonnais, vice-présid<strong>en</strong>t de<br />
la communauté d’agglomération<br />
Il y a beaucoup d’explication sur le compréh<strong>en</strong>sion des Maisons de l’emploi.<br />
non-positionnem<strong>en</strong>t et la non-<br />
Certains élus n’ont pas <strong>en</strong>core totalem<strong>en</strong>t<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
absorbés le rôle qu’ils doiv<strong>en</strong>t jouer <strong>en</strong><br />
matière d’emploi <strong>en</strong> arguant toujours que<br />
l’emploi relève de la responsabilité de<br />
l’Etat. Il y a deux chantiers. Le premier est<br />
celui rappelé par Bernard CHARLES d’un<br />
noyau dur, pour ne pas être mou comme<br />
le rappelait M. LE GARREC, une politique<br />
dure qui lie les actions pour l’emploi avec<br />
le développem<strong>en</strong>t économique. Notre<br />
structure a de la pédagogie à faire, mais<br />
nous aussi, les élus, sur le terrain. Nous<br />
avons tous une responsabilité sur ce sujet.<br />
Le second chantier est celui de la<br />
gouvernance. Non, les Maisons de<br />
l’emploi ne sont pas des réseaux<br />
spécialisés. Non, l’Etat ne fait pas un<br />
opérateur. C’est une expéri<strong>en</strong>ce unique.<br />
Quand j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds les débats à l’Assemblée<br />
nationale ou au Sénat, j’ai l’impression<br />
que l’Etat est d’un côté et les Maisons de<br />
l’emploi de l’autre. L’Etat, comme Pôle<br />
emploi et les collectivités, sont dans une<br />
situation de co-gouvernance et pas de<br />
part<strong>en</strong>ariat. Au sein des Maisons de<br />
l’emploi, nous discutons aujourd’hui des<br />
conv<strong>en</strong>tions. J’ai parfois le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de<br />
justifier à l’Etat ce que je vais faire. Celui<br />
qui paye décide mais dans cette<br />
construction particulière, il s’agit de<br />
croisem<strong>en</strong>t. Nous avancerons le jour où,<br />
autour de la table, nous partirons d’un<br />
diagnostic commun d’un territoire, avec<br />
l’Etat et Pôle emploi et chacun fera ce<br />
qu’il a à faire. Une fois cette étape<br />
franchie, nous serons dans cette<br />
construction originale de la loi de<br />
cohésion sociale. Cela est vrai pour la<br />
définition des programmes comme pour<br />
l’évaluation. L’évaluation n’est pas le<br />
regard de l’Etat mais une définition<br />
commune pour co-évaluer le résultat.<br />
C’est une démarche culturelle et politique<br />
qui rejoint le jacobinisme et certains ont<br />
du mal à abandonner ce pilotage. C’est un<br />
des <strong>en</strong>jeux fondam<strong>en</strong>tal.<br />
Michel BERNARD, présid<strong>en</strong>t de MDE, vice-présid<strong>en</strong>t d’une communauté<br />
d’agglomération<br />
Je vais redire ce qu’Hervé HENON<br />
vi<strong>en</strong>t de dire, mais ce n’est pas nous qu’il<br />
discussion, n’ont pas compris ce qu’était<br />
une Maison de l’emploi et un travail <strong>en</strong><br />
faut convaincre. Le vrai problème est de part<strong>en</strong>ariat avec les organismes qui<br />
convaincre l’Etat et ses représ<strong>en</strong>tants peuv<strong>en</strong>t apporter une plus-value sur un<br />
locaux. Les directeurs régionaux de bassin d’emploi.<br />
DIRECCTE, avec lesquels nous sommes <strong>en</strong><br />
Danièle CORNET, vice-présid<strong>en</strong>te de la communauté d’agglomération Plaine<br />
c<strong>en</strong>trale du Val de marne, présid<strong>en</strong>te de l’association Plaine c<strong>en</strong>trale initiatives qui<br />
porte un PLIE<br />
Je voulais rev<strong>en</strong>ir sur la notion de<br />
parcours d’insertion. Notre plus-value est<br />
d’avoir construit véritablem<strong>en</strong>t un<br />
part<strong>en</strong>ariat local, avec des compét<strong>en</strong>ces<br />
locales et de la microchirurgie, comme<br />
disait le présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi, les<br />
avoir mises <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec l’expertise<br />
et les outils communs de chacun, d’avoir<br />
préservé le parcours d’insertion d’une<br />
personne dans la durée, dans la qualité et<br />
dans la prise <strong>en</strong> compte individuelle de la<br />
personne. Pourquoi, <strong>en</strong> temps de crise,<br />
avons-nous des résultats d’insertion tout à<br />
fait honorables ? Grâce à cette plus-value<br />
locale. Tant qu’on ne le reconnaîtra pas,<br />
on ne reconnaîtra pas ce qui fait la force<br />
des territoires. J’ai <strong>en</strong>vie de dire à M.<br />
CHERTIER que nous relevons le défi de<br />
travailler sur de la microchirurgie à<br />
condition de déconc<strong>en</strong>trer Pôle emploi au<br />
niveau local et d’avoir les moy<strong>en</strong>s de<br />
travailler <strong>en</strong>semble. Nous pouvons<br />
travailler avec des g<strong>en</strong>s intéressants de<br />
Pôle emploi, mais la structure n’est pas<br />
idéale pour faire de la microchirurgie<br />
locale…<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Christian MILLET-BARBET, adjoint au Maire de Bayonne, présid<strong>en</strong>t de la MDE<br />
de Bayonne<br />
Je voudrais juste nuancer les propos<br />
de M. BERNARD. Dans certains cas, il n’y a<br />
pas à convaincre l’Etat. Localem<strong>en</strong>t, c’est<br />
le cas de l’Aquitaine notamm<strong>en</strong>t, l’Etat est<br />
parfaitem<strong>en</strong>t convaincu par les structures<br />
que nous animons : Maisons de l’emploi,<br />
PLIE et Missions locales. Il est important<br />
de convaincre avant tout nos collègues de<br />
d’activités qu’ils cré<strong>en</strong>t. Ils s’arrêt<strong>en</strong>t là.<br />
Nous inaugurons une zone d’activité<br />
annoncée dans la presse et pas forcém<strong>en</strong>t<br />
les activités d’une Maison de l’emploi. Il<br />
s’agit d’être positionné sur l’aide à la<br />
personne. Quand elle a pour fonction une<br />
dim<strong>en</strong>sion économique et qu’un chômeur<br />
peut créer son <strong>en</strong>treprise grâce à elle, elle<br />
s’approprier cet outil. Pour les élus locaux, serait pourtant « inaugurable » aussi.<br />
l’emploi est d’abord le développem<strong>en</strong>t<br />
économique et la création d’emplois <strong>en</strong><br />
attirant les <strong>en</strong>treprises sur des zones<br />
Nous pouvons communiquer sur ces<br />
sujets et nous les approprier de cette<br />
manière.<br />
Dominique-Jean CHERTIER<br />
Ce qui m’a frappé, au cours de ce<br />
débat, est votre implication au travers des<br />
s<strong>en</strong>sibilités différ<strong>en</strong>tes. Il faut agir sur la<br />
base de ces bonnes volontés pour<br />
parv<strong>en</strong>ir à traiter de façon<br />
microchirurgique les problématiques de<br />
l’emploi. Pôle emploi a son rôle à t<strong>en</strong>ir,<br />
d’autres structures publiques ou privées<br />
ont aussi leur rôle à t<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant à<br />
chaque fois <strong>en</strong> compte la dim<strong>en</strong>sion locale<br />
des problématiques. Nous avons eu une<br />
phase difficile dont la priorité était<br />
d’inscrire et d’indemniser les demandeurs<br />
d’emploi, c’était la consigne donnée aux<br />
services de Pôle emploi. Maint<strong>en</strong>ant, il<br />
faut travailler, <strong>en</strong> particulier avec les<br />
employeurs, sur le marché local de<br />
l’emploi pour <strong>en</strong> avoir une meilleure<br />
connaissance et, au-delà de la relation<br />
avec les employeurs, avec les structures<br />
territoriales. Je voulais vous lire une<br />
phrase du relevé de décisions du Conseil<br />
d’Administration : « Pôle emploi doit créer<br />
un maillage fort avec les acteurs opérants<br />
des territoires ».<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Merci beaucoup.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Table ronde 2<br />
Les Enjeux des Politiques Europé<strong>en</strong>nes<br />
d’Inclusion et d’Emploi<br />
Marie-Hélène JEANJEAN<br />
Maire de Savy<br />
Vice-présid<strong>en</strong>te de la Communauté de communes du Pays du Vermandois<br />
Présid<strong>en</strong>te de la Maison de l’emploi et du PLIE de la Communauté de communes du Pays du<br />
Vermandois<br />
Membre du Comité National de Suivi du Fonds Social Europé<strong>en</strong> (FSE)<br />
Christian MILLET-BARBE<br />
Maire Adjoint de Bayonne<br />
Vice-présid<strong>en</strong>t de la Communauté d’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz<br />
Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi et du PLIE de l’Agglomération Bayonnaise et du Pays<br />
Basque<br />
Franck PIA<br />
Maire Adjoint de Beauvais<br />
Conseiller Régional de Picardie<br />
Présid<strong>en</strong>t du PLIE du Beauvaisis<br />
Pascale BEAUCHAMP<br />
Administrateur « Suivi du FSE et de l’Inclusion Sociale pour la France »<br />
Direction « FSE, Suivi des Politiques Nationales Correspondantes III »<br />
Direction Générale « Emploi, Affaires Sociales et Egalité des Chances » de la Commission<br />
Europé<strong>en</strong>ne<br />
Corinne VAILLANT<br />
Sous-Directrice <strong>en</strong> charge du Fonds Social Europé<strong>en</strong><br />
à la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP)<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Cette deuxième table ronde porte<br />
sur les <strong>en</strong>jeux des politiques europé<strong>en</strong>nes<br />
d’inclusion et d’emploi. Pour répondre à la<br />
question d’av<strong>en</strong>ir des financem<strong>en</strong>ts<br />
europé<strong>en</strong>s, notamm<strong>en</strong>t pour les PLIE, trois<br />
élus sont prés<strong>en</strong>ts: Marie-Hélène<br />
JEANJEAN est maire de Savy, viceprésid<strong>en</strong>te<br />
de la communauté de<br />
communes du Pays du Vermandois,<br />
présid<strong>en</strong>te de la Maison de l’emploi et du<br />
PLIE de la communauté de communes du<br />
Pays du Vermandois. Elle est aussi<br />
membre du comité national de suivi du<br />
FSE. Christian MILLET-BARBE, maire<br />
adjoint de Bayonne, vice-présid<strong>en</strong>t de la<br />
communauté d’agglomération de<br />
Bayonne Anglet Biarritz, est présid<strong>en</strong>t de<br />
la Maison de l’emploi et du PLIE de<br />
l’Agglomération Bayonnaise et du Pays<br />
Basque. Franck PIA est maire adjoint de<br />
Beauvais et conseiller régional de Picardie,<br />
présid<strong>en</strong>t du PLIE du Beauvaisis. Pascale<br />
BEAUCHAMP est administrateur « Suivi du<br />
FSE et de l’Inclusion Sociale pour la<br />
Franck PIA<br />
Merci de m’avoir invité à cette table<br />
ronde. Le territoire du PLIE du Beauvaisis<br />
regroupe 44 communes pour moins de<br />
100 000 habitants autour de Beauvais.<br />
Parmi les participants du PLIE, 63% des<br />
publics sont issus des quartiers s<strong>en</strong>sibles.<br />
Le milieu rural représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron 20%<br />
France », direction « FSE, Suivi des<br />
Politiques Nationales Correspondantes<br />
III », direction Générale « Emploi, Affaires<br />
Sociales et Egalité des Chances » de la<br />
Commission Europé<strong>en</strong>ne, et Corinne<br />
VAILLANT est sous-directrice <strong>en</strong> charge du<br />
Fonds Social Europé<strong>en</strong> à la Délégation<br />
Générale à l’Emploi et à la Formation<br />
Professionnelle (DGEFP). Elle a déjà<br />
participé à nos travaux à Lille.<br />
Nous avons opté pour le déroulé<br />
suivant : les élus vont brièvem<strong>en</strong>t dire ce<br />
que sont leurs PLIE et Maisons de l’emploi<br />
et ce qu’ils apport<strong>en</strong>t sur leur territoire.<br />
Dans un deuxième temps, ils diront aussi<br />
ce qu’apporte le FSE et l’effet qu’il peut<br />
avoir sur leurs politiques. Ensuite, Pascale<br />
BEAUCHAMP exposera les points de vue<br />
débattus actuellem<strong>en</strong>t. Corinne VAILLANT<br />
réagira aux propos et donnera l’état actuel<br />
des réflexions de l’Etat. Franck PIA,<br />
qu’apport<strong>en</strong>t votre PLIE et Maison de<br />
l’emploi ?<br />
des participants PLIE. En 2009, nous avons<br />
suivi près de 500 participants avec 140<br />
nouvelles <strong>en</strong>trées et 63 sorties positives,<br />
dont 1/3 vers la formation et 2/3 vers un<br />
emploi – CDD ou CDI. Nous suivons 63%<br />
de femmes et 83% de nos publics sont<br />
sans aucune qualification (niveau infra 5).<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Pour vous, élu, le PLIE permet de<br />
pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ces personnes.<br />
Franck PIA<br />
C’est ce qui fait la spécificité du<br />
PLIE. C’est la raison pour laquelle les élus,<br />
dont je fais partie, ont voulu mettre <strong>en</strong><br />
place un PLIE pour les personnes <strong>en</strong><br />
grande difficulté, éloignées de l’emploi. Ce<br />
dispositif est de plus <strong>en</strong> plus important car<br />
ces publics rest<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus<br />
longtemps dans le parcours d’insertion. Je<br />
s<strong>en</strong>s la nécessité de travailler sur ces<br />
publics. Cela repose sur la volonté des élus<br />
et la mise <strong>en</strong> œuvre nécessite des<br />
moy<strong>en</strong>s. Les collectivités font ce qu’elles<br />
doiv<strong>en</strong>t faire et le FSE est ess<strong>en</strong>tiel aux<br />
PLIE. Qu’apporte le PLIE ? Nous sommes<br />
complém<strong>en</strong>taires aux dispositifs de droit<br />
commun. Nous facilitons la mise <strong>en</strong> place<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
des actions d’insertion. Nous v<strong>en</strong>ons <strong>en</strong><br />
appui, nous ne faisons pas « à la place<br />
de ». C’est l’<strong>en</strong>jeu de nos actions. Nos<br />
référ<strong>en</strong>ts PLIE accompagn<strong>en</strong>t de manière<br />
personnalisée des publics fragilisés. C’est<br />
un métier à part <strong>en</strong>tière car il faut pr<strong>en</strong>dre<br />
les personnes dans leur globalité. Avec<br />
l’emploi se greff<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des<br />
problèmes d’ordre sociaux. Pour essayer<br />
de mettre à ces publics un pied à l’étrier<br />
de l’emploi, nos référ<strong>en</strong>ts travaill<strong>en</strong>t avec<br />
les assistantes sociales, Pôle emploi, le<br />
Conseil régional pour la formation<br />
professionnelle ou les CCAS. Nous<br />
mettons aussi <strong>en</strong> place des actions<br />
spécifiques dans le domaine de la<br />
mobilité, physique et intellectuelle. Un<br />
travail est à effectuer avec ces personnes,<br />
notamm<strong>en</strong>t sur le développem<strong>en</strong>t<br />
personnel. Ils doiv<strong>en</strong>t repr<strong>en</strong>dre confiance<br />
<strong>en</strong> eux avant de rechercher un emploi.<br />
Le PLIE appuie les dispositifs<br />
existants comme les chantiers d’insertion.<br />
Nous <strong>en</strong> avons sur le territoire, trois<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Nous voyons que vous êtes très<br />
attaché à votre PLIE. Marie-Hélène<br />
JEANJEAN, vous êtes présid<strong>en</strong>te d’un PLIE<br />
situé plutôt <strong>en</strong> zone rurale, intégré dans<br />
Marie-Hélène JEANJEAN<br />
Oui, je partage ce que dit Franck<br />
PIA. Le PLIE est une histoire dans un<br />
territoire. Notre territoire est totalem<strong>en</strong>t<br />
rural, avec 54 communes et 30 000<br />
habitants sur une superficie relativem<strong>en</strong>t<br />
ét<strong>en</strong>due. Cette histoire a plus de vingt ans<br />
et a impliqué au fur et à mesure des élus.<br />
Le PLIE a été créé au sein de la Maison de<br />
l’emploi du Vermandois, avant la loi de<br />
cohésion sociale. Cette Maison de l’emploi<br />
fait aujourd’hui partie de celle du Saint-<br />
Qu<strong>en</strong>tinois. Le PLIE est un dispositif<br />
gagnant/gagnant. Il est gagnant pour les<br />
publics accompagnés par les référ<strong>en</strong>ts et<br />
pour les élus et les <strong>en</strong>treprises du<br />
territoire, donc pour le développem<strong>en</strong>t<br />
portés par la collectivité, deux par la<br />
communauté d’agglomération du<br />
beauvaisis, un par une association<br />
constituée par un bailleur social. Dans ces<br />
chantiers, nous pr<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> charge la<br />
formation, qui n’est plus prise <strong>en</strong> charge<br />
par le Conseil régional. Grâce au FSE, nous<br />
parv<strong>en</strong>ons à accompagner les publics par<br />
rapport aux travaux et <strong>en</strong> leur donnant<br />
une formation, élém<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel de la<br />
réinsertion. Le PLIE a une grande expertise<br />
sur l’insertion, une fonction d’ingénierie<br />
de projet - par exemple concernant la<br />
mise <strong>en</strong> place de la clause d’insertion pour<br />
laquelle nous avons recruté<br />
spécifiquem<strong>en</strong>t une personne. Le PLIE est<br />
une plate-forme qui crée des synergies<br />
<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts acteurs pour mettre<br />
<strong>en</strong> place des actions d’insertion. Gérer le<br />
FSE demande de l’expertise et des<br />
moy<strong>en</strong>s. Nous sommes dev<strong>en</strong>us leaders<br />
sur la gestion du FSE qui me paraît<br />
ess<strong>en</strong>tielle. Nous aidons par-là les<br />
collectivités à utiliser du FSE.<br />
une Maison de l’emploi. Partagez-vous le<br />
point de vue de Franck PIA sur le côté<br />
additionnel d’un PLIE par rapport aux<br />
dispositifs existants ?<br />
économique. Le PLIE est un outil de<br />
développem<strong>en</strong>t territorial et local. En<br />
fonction des besoins du public, nous<br />
innovons. Pr<strong>en</strong>ons par exemple le cas<br />
d’une personne qui a besoin de quelques<br />
heures de formation pour la lecture de<br />
plans, et qui doit être intégrée dans une<br />
<strong>en</strong>treprise. Le Conseil régional proposait<br />
six mois de formation dont l’<strong>en</strong>treprise<br />
n’avait pas besoin (le recrutem<strong>en</strong>t étant<br />
urg<strong>en</strong>t). Le PLIE a financé quelques jours<br />
de formation à l’<strong>en</strong>treprise, ce qui a<br />
permis l’embauche de la personne. Le PLIE<br />
trouve des moy<strong>en</strong>s sur-mesure, adaptés à<br />
chaque personne, pour satisfaire des<br />
besoins d’un public et d’une <strong>en</strong>treprise.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
On revi<strong>en</strong>t à la notion de<br />
microchirurgie évoquée ce matin par le<br />
présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi. Rappelons que<br />
Marie-Hélène JEANJEAN<br />
Il est aussi labellisé AFAQ<br />
(Association Française pour l’Assurance de<br />
la Qualité) depuis un certain temps. La<br />
Maison de l’emploi abrite à la fois le PLIE,<br />
vous êtes le premier PLIE certifié ISO 9001,<br />
nous <strong>en</strong> parlions lors de l’atelier sur la<br />
démarche qualité des PLIE.<br />
une association de formation et une<br />
association intermédiaire. Nous avons<br />
choisi de travailler la qualité.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Christian MILLET-BARBE, pouvezvous<br />
vous soumettre au même exercice ?<br />
Christian MILLET-BARBE<br />
S’agissant du PLIE, l’agglomération<br />
bayonnaise s’ét<strong>en</strong>d sur cinq communes<br />
autour de 125 000 habitants. C’est un<br />
jeune PLIE qui date d’il y a six ans et fut<br />
compliqué à mettre <strong>en</strong> œuvre. Les élus et<br />
les acteurs locaux n’étai<strong>en</strong>t pas prêts et le<br />
niveau d’exig<strong>en</strong>ce contraignant. Par<br />
exemple, nous ne pouvions intégrer dans<br />
le PLIE au départ que des personnes ayant<br />
quatre ans de RMI derrière elles, des g<strong>en</strong>s<br />
pour lequel un accompagnem<strong>en</strong>t<br />
important, t<strong>en</strong>du, extrêmem<strong>en</strong>t<br />
personnalisé devait être mis <strong>en</strong> place pour<br />
parv<strong>en</strong>ir à réaliser nos objectifs, les<br />
mêmes que les vôtres, c’est-à-dire 50% de<br />
sorties positives, un public féminin<br />
nombreux avec une focale, une zone<br />
urbaine s<strong>en</strong>sible. Les critères ont été<br />
assouplis au fil du temps mais, sur la<br />
première programmation, ce fur<strong>en</strong>t ces<br />
objectifs et c’est à cette condition que<br />
l’ANPE avait accepté à l’époque de se<br />
joindre à notre démarche.<br />
Le PLIE a permis de respecter l’un<br />
des critères proposés par le FSE et qui<br />
permet au projet d’être éligible au titre du<br />
FSE : l’assistance aux personnes les plus<br />
éloignées de l’emploi. Grâce au PLIE, la<br />
question de la formation de ces personnes<br />
a été abordée. Les parcours toujours<br />
chaotiques nécessit<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des allers<br />
et retours, des échecs et donc une prise<br />
<strong>en</strong> compte de l’échec dans une<br />
dynamique de réussite. Avec l’aide directe<br />
à la mise à l’emploi, nous avons toujours<br />
essayé de privilégier les publics PLIE dans<br />
toutes les opérations, quelles qu’elles<br />
soi<strong>en</strong>t. Je p<strong>en</strong>se <strong>en</strong> particulier à la clause<br />
d’insertion dans les marchés publics. Le<br />
PLIE a été le précurseur et a s<strong>en</strong>sibilisé les<br />
élus avant que ce ne soit la Maison de<br />
l’emploi qui repr<strong>en</strong>ne le flambeau. Le PLIE<br />
a permis d’accompagner les politiques<br />
publiques locales, <strong>en</strong> particulier le<br />
programme départem<strong>en</strong>tal d’insertion<br />
qui, sur le plan de l’agglomération<br />
bayonnaise, a trouvé là un outil de<br />
réalisation de ses objectifs. S’il n’avait pas<br />
été mis <strong>en</strong> place, le départem<strong>en</strong>t aurait<br />
sans doute eu beaucoup de difficultés à<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre les dispositions de son<br />
programme départem<strong>en</strong>tal d’insertion.<br />
Dans le cadre des mesures<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t, nous avons<br />
communiqué auprès des élus. Il n’était pas<br />
si simple pour eux d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre que nous<br />
avions une population très précarisée,<br />
dont il fallait s’occuper tout<br />
particulièrem<strong>en</strong>t, casser les schémas<br />
faciles et les a priori sur les bénéficiaires<br />
du RMI de longue durée qui serai<strong>en</strong>t des<br />
« fainéants ». Il y avait un travail<br />
d’éducation des élus, et donc de<br />
fourniture de services adaptés à la<br />
personne. Quand on propose à un élu de<br />
s’<strong>en</strong>gager dans un processus de 18 mois<br />
<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, la cherté du projet nous est<br />
r<strong>en</strong>voyée. Le PLIE coûte 700 000 euros<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
pour une programmation qui tournait au<br />
départ autour de 600 personnes.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Ce qui ne fait jamais que 1000 euros<br />
par personne.<br />
Christian MILLET-BARBE<br />
Il est intéressant de le comparer à<br />
d’autres dispositifs, mais cela paraît<br />
beaucoup au premier abord. Le PLIE a<br />
apporté un vrai part<strong>en</strong>ariat local. Le<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous avez décrit tous les trois les<br />
aspects et dim<strong>en</strong>sions d’un PLIE. Il est<br />
référ<strong>en</strong>t, ingénieur de projets, animateur<br />
de plate-forme, <strong>en</strong>semblier, capable<br />
d’apporter des plus aux publics et aux<br />
employeurs, outil de développem<strong>en</strong>t<br />
local, innovateur, fabricant de sur-mesure,<br />
Christian MILLET-BARBE<br />
Le FSE apporte déjà la moitié du<br />
budget. Pour les élus pas aussi s<strong>en</strong>sibilisés<br />
à ces questions, il y a un effet d’aubaine<br />
car c’est autant de financem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> moins<br />
accordés par les collectivités locales. Il ne<br />
faut toutefois pas le voir de cette manière.<br />
Le FSE se positionne lui-même <strong>en</strong><br />
« additionnalité » de politique locale.<br />
L’échelon europé<strong>en</strong> qui vi<strong>en</strong>t<br />
s’additionner aux échelons locaux est<br />
intéressant, d’autant que la vocation du<br />
FSE est de faire <strong>en</strong> sorte qu’il y ait équité<br />
et égalité du développem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong><br />
Franck PIA<br />
Concrètem<strong>en</strong>t, nous avons eu à<br />
regretter une baisse du FSE qui a impacté<br />
notre activité. Nous avons dû réduire la<br />
voilure de nos <strong>en</strong>trées au sein de la<br />
structure pour t<strong>en</strong>ir les objectifs imposés.<br />
programme d’actions annuel, comme tous<br />
les PLIE, met <strong>en</strong> œuvre le tal<strong>en</strong>t d’autres<br />
opérateurs.<br />
accompagnateur des politiques locales…<br />
Sans prét<strong>en</strong>dre à l’exhaustivité, vous avez<br />
balayé rapidem<strong>en</strong>t ses avantages.<br />
Christian MILLET-BARBE. Que vous<br />
apporte le FSE et comm<strong>en</strong>t est-il perçu par<br />
les élus sur ce territoire ?<br />
sur le territoire europé<strong>en</strong>. C’est un<br />
cofinancem<strong>en</strong>t extrêmem<strong>en</strong>t important et<br />
complexe à mettre <strong>en</strong> œuvre. Nous y<br />
revi<strong>en</strong>drons <strong>en</strong> évoquant la nécessité de<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre des organismes<br />
intermédiaires de gestion regroupés.<br />
Hélas, la complexité du FSE, de ses modes<br />
de calculs et son recouvrem<strong>en</strong>t font que<br />
nos métiers sont consommés de 30 à 50%<br />
par les complexités administratives.<br />
Globalem<strong>en</strong>t, le financem<strong>en</strong>t est<br />
indisp<strong>en</strong>sable au territoire.<br />
Cela veut dire que nous pouvons accueillir<br />
moins de publics <strong>en</strong> difficulté. Je n’ose<br />
imaginer que le FSE soit supprimé car il n’y<br />
aurait alors plus de réponse à leur offrir.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Votre collectivité finance le PLIE.<br />
Franck PIA<br />
Le PLIE, <strong>en</strong> 2009, a un budget de<br />
650 000 euros. LE FSE a apporté 270 000<br />
euros. Les référ<strong>en</strong>ts accompagn<strong>en</strong>t les<br />
publics, mais si la mise <strong>en</strong> place d’actions<br />
n’est pas possible, nous ne pourrons pas<br />
débloquer de situations. Je p<strong>en</strong>se par<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
exemple au financem<strong>en</strong>t d’une trousse<br />
pour une personne qui voulait être<br />
coiffeuse. Nous répondons tout de suite<br />
au besoin. La légitimité du PLIE n’existe<br />
que par le FSE. Les élus, dont Caroline<br />
Marie-Hélène JEANJEAN<br />
Le FSE a cet effet levier, qui a été<br />
voulu. Sans fonds attribués au niveau<br />
europé<strong>en</strong> sur les territoires, les élus ne se<br />
serai<strong>en</strong>t pas impliqués dans ce dispositif.<br />
Au début du PLIE, les élus estimai<strong>en</strong>t que<br />
l’emploi relevait de l’Etat.<br />
Aujourd’hui, impliquer les élus de<br />
territoires ruraux est peut-être plus facile<br />
car ils sont proches de leurs publics.<br />
Aujourd’hui, quand un élu fait face à une<br />
personne <strong>en</strong> difficulté, il connaît l’adresse<br />
de la Maison de l’emploi et du PLIE, il sait<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
La programmation va se terminer<br />
dans trois ans. Qu’<strong>en</strong> est-il de l’après<br />
2014 ? Y aura-t-il <strong>en</strong>core du FSE pour la<br />
Pascale BEAUCHAMP<br />
Il y aura du FSE, je peux le dire sans<br />
m’avancer. La question est de savoir<br />
combi<strong>en</strong>. Dans le contexte de t<strong>en</strong>sion<br />
budgétaire, nous espérons qu’il ne sera<br />
pas trop mince. Pour quels Etats<br />
membres, pour quelles régions ? Nous ne<br />
le savons pas <strong>en</strong>core. La Commission<br />
r<strong>en</strong>dra sa proposition pour le prochain<br />
cadre financier pluriannuel au plus tôt <strong>en</strong><br />
juin prochain, <strong>en</strong> 2012 ou 2013 pour une<br />
adoption par le Parlem<strong>en</strong>t. Dans le cadre<br />
de la consultation publique sur la révision<br />
budgétaire qui a comm<strong>en</strong>cé avant la crise<br />
économique et financière, des Etatsmembres<br />
comme le Royaume-Uni, la<br />
Suède ou les Pays-Bas ont déjà indiqué<br />
être <strong>en</strong> faveur d’une réduction de la<br />
politique de cohésion et d’une<br />
conc<strong>en</strong>tration de cette politique sur les<br />
Etats-membres les plus vulnérables. Le<br />
montant reste inconnu.<br />
Pour autant, le Conseil a adopté <strong>en</strong><br />
juin dernier sa stratégie pour une Europe<br />
à l’horizon 2010. Elle accorde une grande<br />
CAILLEUX, la présid<strong>en</strong>te de la<br />
communauté d’agglomération, vot<strong>en</strong>t le<br />
budget du PLIE grâce à la prés<strong>en</strong>ce de FSE.<br />
Il permet de donner du s<strong>en</strong>s à notre<br />
action.<br />
qu’il y aura une réponse. Aujourd’hui, les<br />
élus appréci<strong>en</strong>t le FSE et att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une<br />
pér<strong>en</strong>nité dans ce dispositif.<br />
L’augm<strong>en</strong>tation de l’<strong>en</strong>veloppe cette<br />
année, suite à une baisse lors de la<br />
précéd<strong>en</strong>te programmation, a eu des<br />
impacts. Le FSE a eu un rôle dans<br />
l’implication des élus et des équipes, par<br />
rapport à leur professionnalisation.<br />
L’Europe peut leur faire confiance, ces<br />
dispositifs sont des plates formes<br />
valorisantes pour les territoires.<br />
France et si oui, Pascale BEAUCHAMP, sur<br />
quels dispositifs et comm<strong>en</strong>t cela va-t-il se<br />
passer ?<br />
place à la dim<strong>en</strong>sion sociale et à l’emploi.<br />
Elle est fondée sur trois piliers :<br />
-Développer une économie fondée<br />
sur la connaissance et l’innovation,<br />
durable et inclusive. Le FSE n’a pas<br />
seulem<strong>en</strong>t sa place dans l’économie<br />
inclusive, mais dans l’<strong>en</strong>semble des trois<br />
piliers. Dans les dix ans à v<strong>en</strong>ir, on sait<br />
qu’il y aura une réduction de 10 à 12<br />
millions d’emplois peu ou non qualifiés et<br />
une augm<strong>en</strong>tation de 15 à 16 millions<br />
d’emplois nécessitant de hautes<br />
qualifications. Or, on sait qu’actuellem<strong>en</strong>t<br />
plus de 80 millions d’Europé<strong>en</strong>s ont des<br />
niveaux très faibles de qualification.<br />
-Le FSE a aussi un rôle dans<br />
l’économie durable avec le<br />
« verdissem<strong>en</strong>t » de la croissance. J’ai vu<br />
des fascicules proposés sur les tables<br />
extérieures sur l’éco développem<strong>en</strong>t. Ce<br />
secteur d’amélioration nécessite<br />
l’adaptation de compét<strong>en</strong>ces et la<br />
création de nouveaux emplois.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
-Enfin, le FSE a sa place dans<br />
l’économie inclusive qui favorise<br />
l’augm<strong>en</strong>tation de la participation au<br />
marché du travail, la lutte contre la<br />
pauvreté et l’élévation des compét<strong>en</strong>ces.<br />
Il y a 85 millions de personnes <strong>en</strong> Europe<br />
<strong>en</strong>-dessous du seuil de pauvreté, à 60% du<br />
rev<strong>en</strong>u médian.<br />
La place du FSE est véritablem<strong>en</strong>t<br />
triple. Le Conseil a accepté de mesurer les<br />
progrès réalisés dans la stratégie Europe<br />
2010 à l’aulne de cinq objectifs dont trois<br />
ont trait à la question de l’emploi et la<br />
question sociale et d’éducation. Nous<br />
avons comme objectif d’atteindre un taux<br />
d’emploi de 75% des 20-64 ans, à l’horizon<br />
2020. Un double objectif <strong>en</strong> matière<br />
d’éducation vise la réduction du taux<br />
d’abandon scolaire et l’augm<strong>en</strong>tation de<br />
la part d’un groupe 30-34 ans ayant suivi<br />
un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur ou équival<strong>en</strong>t.<br />
Le grand objectif, nouveau, est la<br />
réduction de 20 millions de personnes<br />
frappées par la pauvreté ou l’exclusion<br />
sociale. Un autre docum<strong>en</strong>t important est<br />
celui de la Commission sur la révision<br />
budgétaire. Le Conseil avait demandé à la<br />
Commission, <strong>en</strong> dehors de la préparation<br />
du cadre budgétaire, d’étudier les grands<br />
principes qui devrai<strong>en</strong>t gouverner le futur<br />
budget, et les voies d’amélioration. A<br />
l’issue d’une consultation publique, la<br />
Commission a r<strong>en</strong>du son travail <strong>en</strong><br />
octobre. Cette communication indique<br />
que le futur budget doit se conc<strong>en</strong>trer sur<br />
les priorités de la stratégie 2020. Or, les<br />
priorités politiques sont liées aux<br />
instrum<strong>en</strong>ts financiers. Elle indique aussi<br />
que toutes les régions europé<strong>en</strong>nes<br />
pourront bénéficier de la politique de<br />
cohésion.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Y compris les régions françaises ?<br />
Pascale BEAUCHAMP<br />
Y compris les régions françaises,<br />
même s’il est prévu de conc<strong>en</strong>trer l’aide<br />
sur les régions les moins avancées. Selon<br />
ce docum<strong>en</strong>t, le FSE devrait avoir une plus<br />
forte visibilité et des volumes financiers<br />
prévisibles. Il y a le souci d’avoir un FSE<br />
déterminé budgétairem<strong>en</strong>t et qui ne soit<br />
pas un élém<strong>en</strong>t flou dans le budget de<br />
cohésion. Actuellem<strong>en</strong>t, et c’était aussi le<br />
cas des programmations précéd<strong>en</strong>tes, on<br />
a un budget cohésion global au niveau<br />
communautaire, puis on attribue une<br />
<strong>en</strong>veloppe aux Etats-membres et chacun<br />
détermine la part qui va rev<strong>en</strong>ir à l’emploi<br />
(au FSE) et au financem<strong>en</strong>t des<br />
infrastructures, c’est-à-dire au Fonds<br />
Europé<strong>en</strong> de Développem<strong>en</strong>t Régional. En<br />
France, <strong>en</strong> dépit des indicateurs socioéconomiques,<br />
l’arbitrage n’a pas été<br />
favorable à l’emploi malgré un taux<br />
d’emploi très faible aux deux extrémités<br />
de la pyramide des âges, un taux d’accès à<br />
la formation continue <strong>en</strong> dessous de la<br />
moy<strong>en</strong>ne communautaire, un taux de<br />
chômage structurel des jeunes très élevé…<br />
Vous connaissez ces indicateurs. Or,<br />
l’arbitrage a été opéré à 60% <strong>en</strong> faveur du<br />
FEDER, pour le budget cohésion, sur la<br />
période 2007-2013. Si nous avons un<br />
budget FSE sécurisé au niveau<br />
communautaire, ce sera déjà un grand<br />
pas.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Dans la communication de la<br />
Commission, les conclusions du 5 e rapport<br />
sur la cohésion économique, sociale et<br />
territoriale sont prés<strong>en</strong>tées dans un<br />
docum<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> ligne qui peut être<br />
consulté. Vous faites un appel aux<br />
contributions à ce propos. Les grandes<br />
ori<strong>en</strong>tations stratégiques y sont évoquées.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Pascale BEAUCHAMP<br />
La production de ce docum<strong>en</strong>t est<br />
réglem<strong>en</strong>taire pour la Commission tous les<br />
trois ans. Ses conclusions prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de<br />
grandes ori<strong>en</strong>tations pour la future<br />
période de programmation des fonds. Il<br />
est très accessible et lisible, conti<strong>en</strong>t 15<br />
pages de propositions et pose des<br />
questions qui ouvr<strong>en</strong>t une période de<br />
consultation jusqu’à fin janvier 2011.<br />
Cette consultation s’achèvera par un<br />
forum sur la cohésion économique, sociale<br />
et territoriale. A l’issue de ce forum, les<br />
contributions seront publiées ainsi que les<br />
réponses institutionnelles ou particulières<br />
à ces ori<strong>en</strong>tations. On <strong>en</strong>trera alors dans<br />
une phase de production législative pour<br />
la Commission europé<strong>en</strong>ne dont les<br />
propositions pour la cohésion seront<br />
r<strong>en</strong>dues publiques après la remise des<br />
propositions budgétaires à l’été 2011.<br />
Ce docum<strong>en</strong>t est structuré autour<br />
de quatre thèmes qui seront l’architecture<br />
de la future politique de cohésion. Elle<br />
pourra bénéficier à l’<strong>en</strong>semble des Etats<br />
membres, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte le PIB<br />
par habitant. La gouvernance aura le souci<br />
de r<strong>en</strong>forcer le part<strong>en</strong>ariat avec les élus, le<br />
secteur associatif et les part<strong>en</strong>aires<br />
sociaux. La conc<strong>en</strong>tration thématique sur<br />
les priorités 2020 sera un élém<strong>en</strong>t<br />
important du débat pour la France, qui ne<br />
fait pas partie des Etats membres les plus<br />
<strong>en</strong> retard. En effet, la Commission<br />
propose que les Etats les plus avancés<br />
conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t leurs fonds et bénéfici<strong>en</strong>t de<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous avez <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du le témoignage<br />
de ces trois élus sur l’initiative locale qu’ils<br />
ont prises avec l’appui du FSE, son rôle<br />
déterminant et les résultats qu’ils<br />
obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t grâce à lui. La Commission a<br />
Pascale BEAUCHAMP<br />
On retrouve effectivem<strong>en</strong>t tous les<br />
élém<strong>en</strong>ts qui ont été m<strong>en</strong>tionnés dans<br />
Vous dites qu’il y aura une<br />
« conditionnalité » de résultats. Pouvezvous<br />
comm<strong>en</strong>ter ce fait ?<br />
deux ou trois priorités thématiques,<br />
FEDER et FSE compris. Cela peut faire<br />
redouter une certaine « sectorialisation »<br />
des politiques. Tout dép<strong>en</strong>d de la façon<br />
dont les priorités seront conçues. On<br />
n’imagine pas une priorité emploi et une<br />
priorité inclusion sociale, ce serait trop<br />
large. Pour avoir une valeur ajoutée du<br />
FSE, un ciblage est important. Deux types<br />
de conditionnalités sont évoqués, macroéconomique<br />
et structurelle. Ces deux<br />
points vont être fortem<strong>en</strong>t débattus et<br />
contestés par beaucoup d’Etats membres<br />
car, pour la condition macro-économique,<br />
il s’agirait de susp<strong>en</strong>dre ou diminuer les<br />
fonds pour un Etat membre qui ne<br />
respecterait pas les conditions posées par<br />
le pacte de stabilité et de croissance.<br />
Quant à la condition structurelle, elle<br />
permettrait de réduire ou susp<strong>en</strong>dre les<br />
fonds si un Etat membre ne met pas <strong>en</strong><br />
place les réformes jugées nécessaires <strong>en</strong><br />
matière <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale ou <strong>en</strong> matière<br />
d’emploi, par exemple pour améliorer le<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t du marché du travail et<br />
éviter sa segm<strong>en</strong>tation.<br />
Dans le cadre de la mise <strong>en</strong> œuvre<br />
des programmes, une conditionnalité peu<br />
développée dans les propositions du<br />
cinquième rapport pourrait consister à<br />
conditionner l’octroi des fonds aux<br />
résultats de certains élém<strong>en</strong>ts du<br />
programme. Cela implique un travail<br />
important d’objectifs, d’indicateurs et<br />
d’évaluation pour mesurer les résultats.<br />
<strong>en</strong>gagé une étude sur les initiatives locales<br />
<strong>en</strong> matière d’emploi. Vous retrouvez-vous<br />
dans ce qu’ils dis<strong>en</strong>t et qu’<strong>en</strong> est-il de<br />
cette étude ?<br />
cette étude : part<strong>en</strong>ariat, flexibilité,<br />
ajustem<strong>en</strong>t au plus près des besoins du<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
territoire, ceux des personnes <strong>en</strong> parcours<br />
d’insertion et ceux des <strong>en</strong>treprises. Cette<br />
étude a été <strong>en</strong>gagée au mois de<br />
septembre par la Direction générale de<br />
l’emploi. La Direction générale des<br />
politiques régionales sur le FEDER a<br />
<strong>en</strong>gagé égalem<strong>en</strong>t des études sur le<br />
développem<strong>en</strong>t local. Il me paraît tout à<br />
fait intéressant que l’une d’elles ait été<br />
faite au niveau de l’emploi car le FSE est<br />
souv<strong>en</strong>t considéré, à juste titre, comme<br />
un instrum<strong>en</strong>t destiné aux personnes. Sa<br />
base réglem<strong>en</strong>taire est d’améliorer la<br />
mobilité et les possibilités d’emploi avant<br />
de dev<strong>en</strong>ir un des instrum<strong>en</strong>ts au service<br />
de la cohésion. Il est intéressant de voir<br />
aussi le FSE comme un élém<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong><br />
aux territoires et aux initiatives locales.<br />
Nous avons id<strong>en</strong>tifié 14 Etats membres<br />
dans lesquels le FSE dans les programmes<br />
2007-2013 intervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur du<br />
développem<strong>en</strong>t pour les initiatives locales<br />
pour l’emploi. Un ciblage plus particulier<br />
est fait sur l’Espagne, le Royaume-Uni, la<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Ce point est un <strong>en</strong>jeu majeur pour<br />
les PLIE, évidemm<strong>en</strong>t. Corinne VAILLANT,<br />
quelles sont les réactions de la Direction<br />
générale de l’emploi et de la formation<br />
aux conclusions du rapport de la<br />
Corinne VAILLANT<br />
Je vais m’exprimer au nom de ce<br />
que peut proposer la DGEFP (Délégation<br />
Générale à l’Emploi et à la Formation<br />
Professionnelle), et pas au nom de l’Etat.<br />
La politique de cohésion est placée sous<br />
l’autorité de Bruno LE MAIRE qui a aussi<br />
sous son autorité la Politique Agricole<br />
Commune. Ces deux grandes politiques<br />
europé<strong>en</strong>nes peuv<strong>en</strong>t, dans des contextes<br />
budgétaires t<strong>en</strong>dus comme nous les<br />
connaissons, <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce au<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Si je résume, les négociations vont<br />
porter sur le montant de ce que l’Union<br />
France et l’Allemagne où les initiatives y<br />
sont probablem<strong>en</strong>t plus fortem<strong>en</strong>t<br />
sout<strong>en</strong>ues.<br />
Nous <strong>en</strong> sommes au stade des<br />
rapports préliminaires par pays et global.<br />
Nous avons eu un séminaire de travail au<br />
cours duquel nous avons pu prés<strong>en</strong>ter les<br />
obstacles et les apports du FSE. Dans les<br />
obstacles, on peut citer parfois la culture<br />
de gestion et de contrôle qui doit<br />
nécessairem<strong>en</strong>t accompagner la gestion<br />
du FSE dans ces initiatives locales et qui<br />
peut aussi <strong>en</strong>traver l’innovation. On a pu<br />
id<strong>en</strong>tifier par comparaison que le souti<strong>en</strong><br />
politique et la pertin<strong>en</strong>ce des part<strong>en</strong>ariats<br />
étai<strong>en</strong>t déterminants. Nous allons avoir un<br />
second séminaire <strong>en</strong> janvier et un rapport<br />
<strong>en</strong> février dans lequel nous produirons<br />
probablem<strong>en</strong>t des recommandations pour<br />
l’av<strong>en</strong>ir du FSE dans le cadre de ce<br />
souti<strong>en</strong>. Un des points de discussion est le<br />
suivant: doit-on flécher une partie du<br />
futur budget du FSE sur ces initiatives<br />
locales ?<br />
Commission évoqués à l’instant ? Pouvezvous<br />
faire un bref état de l’utilisation du<br />
FSE et de l’offre d’insertion sur les<br />
territoires ?<br />
niveau des négociations budgétaires. Sur<br />
les cal<strong>en</strong>driers, Pascale BEAUCHAMP a<br />
raison de vous dire que nous n’aurons pas<br />
de lisibilité avant le deuxième semestre<br />
2012, au mieux. Parallèlem<strong>en</strong>t au<br />
cinquième rapport, il y a l’exercice de la<br />
perspective financière, c’est-à-dire le<br />
budget de l’Union pour la prochaine<br />
période de programmation. Plusieurs<br />
Etats-membres, dont la France, ne veul<strong>en</strong>t<br />
pas dissocier les deux sujets.<br />
donne à la Commission et<br />
réciproquem<strong>en</strong>t?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Corinne VAILLANT<br />
Non, il sera plutôt traité du budget<br />
de la politique de cohésion globalem<strong>en</strong>t<br />
pour la future programmation, stable ou<br />
<strong>en</strong> baisse, dans un contexte où plusieurs<br />
Etats-membres souhait<strong>en</strong>t que le budget<br />
communautaire contribue à<br />
l’assainissem<strong>en</strong>t des finances publiques.<br />
Les négociations sont t<strong>en</strong>dues avec des<br />
Etats, comme l’a très bi<strong>en</strong> rappelé Pascale<br />
BEAUCHAMP, qui ne mett<strong>en</strong>t pas la<br />
priorité sur la cohésion sociale. La France<br />
est neutre mais doit trouver un équilibre<br />
par rapport à sa contribution, car elle est<br />
fortem<strong>en</strong>t contributeur net à la politique<br />
de cohésion : 8 milliards d’euros annuels<br />
pour un retour de 2 milliards d’euros et un<br />
déficit de -6 milliards d’euros. Cela peut<br />
interroger les politiques et dépasse<br />
largem<strong>en</strong>t le champ de la DGEFP.<br />
Nous essayons de travailler par<br />
rapport aux questions posées par la<br />
Commission. Le Secrétariat général aux<br />
affaires europé<strong>en</strong>nes avec la DATAR va<br />
organiser une consultation des élus le 7<br />
janvier 2011 sur ce rapport. Le rapport est<br />
<strong>en</strong> ligne et vous pouvez contribuer à cette<br />
consultation avant le 31 janvier, avant le<br />
forum europé<strong>en</strong>. Du côté de la DGEFP,<br />
nous incitons depuis longtemps à avoir<br />
une ligne budgétaire FSE dédiée dans le<br />
budget communautaire. Le FSE ayant une<br />
visibilité moindre que le FEDER, la<br />
t<strong>en</strong>dance naturelle est de donner une plus<br />
grande part au FEDER qu’au FSE. A<br />
minima, des idées font jour pour avoir un<br />
socle de FSE imposé aux Etats-membres<br />
au sein de l’<strong>en</strong>veloppe qui leur sera<br />
accordée au titre de la politique de<br />
cohésion. La DGEFP pousse ce qui peut<br />
aller dans le s<strong>en</strong>s de la prévisibilité<br />
budgétaire du FSE et de la reconnaissance<br />
de son fonds au niveau de la politique de<br />
cohésion. Elle pousse aussi les<br />
conc<strong>en</strong>trations thématiques. Le FSE a une<br />
très faible lisibilité politique qui nuit à<br />
l’image du fonds et donne une perception<br />
lointaine de l’Europe.<br />
Nous ne sommes néanmoins pas<br />
opposés aux initiatives locales. Les deux<br />
ne sont pas opposées. La Commission<br />
impose aussi des priorités obligatoires, ce<br />
qui nous laisse une faible marge de<br />
manœuvre. Dans ces priorités, les PLIE s’y<br />
retrouv<strong>en</strong>t et nous aussi. En effet, le taux<br />
d’emploi est visé à 75% pour la tranche<br />
25-64 ans, et la lutte contre la pauvreté<br />
possède trois niveaux, dont celui de<br />
l’augm<strong>en</strong>tation du taux d’activité des<br />
ménages pour lesquels sans actif. Côté<br />
emploi et formation professionnelle, je ne<br />
vois pas de danger pour le travail des PLIE<br />
aujourd’hui. Il n’y a pas de conditionnalité<br />
<strong>en</strong> dehors de la politique de cohésion, si<br />
on doit conditionner le versem<strong>en</strong>t des<br />
fonds à des résultats. Les PLIE sont bi<strong>en</strong><br />
armés quant aux mesures de résultats, ils<br />
étai<strong>en</strong>t même précurseurs sur ce sujet<br />
avec des résultats clairem<strong>en</strong>t mesurables<br />
et des objectifs id<strong>en</strong>tifiés et déterminés.<br />
Nous ne voulons pas aller vers des<br />
résultats macro-économiques car les<br />
montants FSE ne permettront pas de les<br />
obt<strong>en</strong>ir. Nous poussons les réalisations,<br />
les participants, l’impact, mais nous<br />
n’avons pas la masse financière pour<br />
peser sur la macro-économie, avec le FSE.<br />
Nous m<strong>en</strong>ons des travaux avec<br />
l’évaluation de la Commission. Les<br />
indicateurs me sembl<strong>en</strong>t réalistes. Nous<br />
poussons à la simplification, et nous ne<br />
sommes pas les seuls. Des mesures ont<br />
été faites mais elles tard<strong>en</strong>t à se mettre <strong>en</strong><br />
place. Elles ne sont pas sécurisées. Elles le<br />
sont sur les forfaits 20%, mais pour les<br />
50 000 euros et les barèmes, nous n’avons<br />
aucune assurance de la Cour des comptes<br />
europé<strong>en</strong>ne. Nous savons que nous<br />
pr<strong>en</strong>ons un risque. Vous m’avez aussi<br />
interrogée sur ce que je p<strong>en</strong>sais des PLIE.<br />
Cela fait trois générations que le FSE<br />
accompagne les PLIE, depuis leur<br />
naissance sur la programmation 1994-<br />
1999. Ils ont donné naissance à<br />
l’intéressant parcours individualisé à une<br />
époque où les logiques étai<strong>en</strong>t autres. Ces<br />
structures sont innovantes.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Elles le sont toujours.<br />
Corinne VAILLANT<br />
Elles le sont toujours. Il peut vous<br />
être objecté que vous n’avez pas d’effet<br />
masse, ce qui n’est pas votre objectif.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Il n’y a que 100 000 personnes dans<br />
les PLIE, et pas un million…<br />
Corinne VAILLANT<br />
Vous n’avez clairem<strong>en</strong>t pas d’effet<br />
masse mais vous essayez d’accompagner<br />
les plus éloignés de l’emploi vers l’emploi<br />
grâce au parcours individualisé. Vous avez<br />
une bonne culture de résultats, de bons<br />
taux de sorties vers l’emploi. Vous avez<br />
aussi de bons taux d’insertion vers les<br />
<strong>en</strong>treprises, où je ne vous att<strong>en</strong>dais pas.<br />
Au niveau des résultats de cette étude, je<br />
les pr<strong>en</strong>ds comme un sujet de réflexion, et<br />
le Délégué général à l’emploi aussi. On y<br />
constate une grande quantité de<br />
financem<strong>en</strong>ts croisés partout, ce qui n’est<br />
pas idéal, même au niveau<br />
communautaire. Nous allons donc vous<br />
proposer, à l’issu du Comité de suivi de<br />
janvier, de monter des groupes de travail<br />
pour préparer l’av<strong>en</strong>ir et regarder la place<br />
de chacun, comm<strong>en</strong>t vous organiser pour<br />
une meilleure qualité de service aux<br />
usagers et repérer là où le FSE a le plus de<br />
valeur ajoutée par rapport au droit<br />
commun. Vous avez une intellig<strong>en</strong>ce de<br />
terrain remarquable, il faut la capitaliser<br />
pour la diffuser dans des schémas<br />
structurés.<br />
salle.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
L’intellig<strong>en</strong>ce de terrain est dans la<br />
Corinne VAILLANT<br />
C’est la raison pour laquelle je le<br />
souligne.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Il y a donc deux propositions. La<br />
première est de lire les conclusions <strong>en</strong><br />
ligne dont vous avez parlé et réagir avant<br />
le 31 janvier, ce que le réseau peut<br />
organiser. La seconde est la proposition de<br />
travailler <strong>en</strong>semble pour préparer 2014 et<br />
vous faites le pari de l’intellig<strong>en</strong>ce de<br />
terrain. Je suppose qu’elle sera au r<strong>en</strong>dezvous,<br />
comme elle l’a été depuis le début,<br />
vous l’avez souligné. Merci beaucoup de<br />
cette double interv<strong>en</strong>tion qui clarifie, pour<br />
certains, les perspectives. On reti<strong>en</strong>t qu’il<br />
y aura toujours du FSE mais dans une<br />
moindre part,<br />
Corinne VAILLANT<br />
On ne sait pas. Il y aura peut-être<br />
moins de politique de cohésion et plus de<br />
FSE ? Nous l’espérons.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Nous allons préparer <strong>en</strong>semble<br />
l’av<strong>en</strong>ir, ce qui est prometteur. Les trois<br />
élus et la salle pourrai<strong>en</strong>t réagir à vos<br />
propos et poser des questions. Je rappelle<br />
que le thème porte sur les <strong>en</strong>jeux des<br />
Marie-Hélène JEANJEAN<br />
Je suis au comité de suivi national<br />
du FSE. Lors de la dernière commission,<br />
nous avons parlé de l’harmonisation des<br />
critères de résultats. Pour les PLIE, une<br />
sortie positive représ<strong>en</strong>te 6 mois d’emploi<br />
pér<strong>en</strong>ne, ce qui n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t<br />
le cas pour d’autres structures. Il y a une<br />
Franck PIA<br />
J’ai une remarque à faire par<br />
rapport à la mutualisation des PLIE. Je suis<br />
dans un départem<strong>en</strong>t où le PLIE est le seul<br />
organisme intermédiaire, donc je ne dois<br />
pas faire face à un problème de<br />
mutualisation. Compte-t<strong>en</strong>u de la<br />
complexité de la gestion du FSE et la<br />
politiques europé<strong>en</strong>nes d’inclusion et<br />
d’emploi. Marie-Hélène JEANJEAN me<br />
disait la nécessité d’harmoniser les<br />
indicateurs de résultats, par exemple.<br />
harmonisation à faire, à travers les PLIE.<br />
M. MARTINOT, Délégué général à l’emploi<br />
et à la formation professionnelle, a<br />
approuvé cette demande d’harmonisation<br />
<strong>en</strong>tre toutes les structures qui travaill<strong>en</strong>t<br />
dans le champ de l’emploi, y compris <strong>en</strong><br />
sous-traitance.<br />
nécessité de travailler le plus possible<br />
<strong>en</strong>semble, je souti<strong>en</strong>s l’idée d’arriver à<br />
mutualiser des moy<strong>en</strong>s au niveau régional.<br />
En même temps, il faut aussi concilier<br />
cette nécessité avec celle de rester<br />
proche, de travailler sur la proximité avec<br />
nos publics et les collectivités.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous voulez dire que la réactivité et<br />
le sur-mesure impos<strong>en</strong>t une certaine<br />
proximité.<br />
Franck PIA<br />
Tout à fait, sans compter le risque<br />
de démobilisation des élus que cela<br />
pourrait <strong>en</strong>traîner.<br />
Christian MILLET-BARBE<br />
J’ai deux questions très<br />
pragmatiques à vous adresser: quand<br />
allez-vous réduire les délais de paiem<strong>en</strong>t ?<br />
Quand on voit ce que les regroupem<strong>en</strong>ts<br />
suppos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de trésorerie, nous<br />
avons un an, voire deux, de retard. Quand<br />
on a 300 ou 400 000 euros dehors,<br />
comm<strong>en</strong>t fait-on pour regrouper 5 PLIE<br />
dans un seul OI ? A quoi adosse-t-on sa<br />
trésorerie ? Si je n’avais pas un GIP –DSU<br />
dont j’assure la présid<strong>en</strong>ce, donc un<br />
contrat urbain de cohésion sociale qui<br />
assure cette trésorerie, je serais dans<br />
l’incapacité de continuer à faire vivre ce<br />
PLIE. Ma deuxième question regarde les<br />
Maisons de l’emploi. Vous avez <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />
qu’il y a une baisse de 47%, un peu moins<br />
maint<strong>en</strong>ant car nos députés ont obt<strong>en</strong>u<br />
15 millions supplém<strong>en</strong>taires, du moins je<br />
l’espère. La baisse est conséqu<strong>en</strong>te. Les<br />
Maisons de l’emploi sont-elles éligibles au<br />
FSE, au moins sur le reliquat des<br />
<strong>en</strong>veloppes non utilisées sur la<br />
programmation actuelle ? Ne peut-on<br />
trouver le moy<strong>en</strong> d’une inscription<br />
budgétaire et d’une possibilité<br />
d’émargem<strong>en</strong>t au titre du FSE, pour<br />
comp<strong>en</strong>ser partiellem<strong>en</strong>t la baisse des<br />
subv<strong>en</strong>tions v<strong>en</strong>ant de l’Etat ?<br />
© Alliance Villes Emploi
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Les trois élus soulèv<strong>en</strong>t quatre<br />
questions : L’harmonisation des critères<br />
de résultats, la nécessité de maint<strong>en</strong>ir la<br />
proximité tout <strong>en</strong> mutualisant certaines<br />
tâches, la problématique des délais de<br />
paiem<strong>en</strong>t et l’accès des Maisons de<br />
l’emploi au Fonds Social Europé<strong>en</strong>.<br />
Pascale BEAUCHAMP<br />
Les Maisons de l’emploi figur<strong>en</strong>t<br />
comme bénéficiaires dans le programme<br />
national FSE français.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
La réponse est donc positive.<br />
Pascale BEAUCHAMP<br />
Nous avons un délai réglem<strong>en</strong>taire<br />
de paiem<strong>en</strong>t de deux mois qui est<br />
respecté par la Commission europé<strong>en</strong>ne. Il<br />
a été légèrem<strong>en</strong>t dépassé lors de l’avantdernière<br />
demande de paiem<strong>en</strong>t, car nous<br />
avions un problème lié à un contrôle de<br />
Pôle emploi. La demande précéd<strong>en</strong>te est<br />
arrivée le 22 décembre et payée le 28<br />
décembre 2009. Nous avons reçu six<br />
Corinne VAILLANT<br />
Je ne suis pas certaine que nous<br />
soyons suivis par le Conseil sur ce point<br />
là… Sur la mutualisation, même si c’est<br />
une question considérée comme francofrançaise,<br />
les modalités de gestion, le<br />
choix d’avoir ou pas un nombre important<br />
de subv<strong>en</strong>tion globale, relève de la<br />
subsidiarité de la gestion partagée.<br />
La question des indicateurs sera<br />
résolue car nous travaillons actuellem<strong>en</strong>t<br />
les indicateurs avec la Commission<br />
europé<strong>en</strong>ne. Dans l’immédiat, nous<br />
travaillons beaucoup avec les<br />
départem<strong>en</strong>ts. J’apprécie que le<br />
programme opérationnel se soit <strong>en</strong>gagé<br />
dans une démarche d’évaluation continue,<br />
cela préfigure l’av<strong>en</strong>ir dans un suivi<br />
d’indicateurs communs arrêtés avec la<br />
Commission europé<strong>en</strong>ne. Pour la DGEFP,<br />
ce n’est pas aujourd’hui un instrum<strong>en</strong>t de<br />
comparaison de performance <strong>en</strong>tre les<br />
structures. Pour les délais de paiem<strong>en</strong>t, la<br />
Commission met deux mois à rembourser.<br />
demandes de paiem<strong>en</strong>t depuis le début<br />
du programme qui ont toutes été<br />
honorées. Une proposition, probablem<strong>en</strong>t<br />
contestable de la part des Etats membres,<br />
dans le cadre de la future période de<br />
programmation, consisterait à rembourser<br />
l’Etat membre une fois qu’il aurait payé<br />
les bénéficiaires du programme.<br />
A partir du mom<strong>en</strong>t où une déclaration de<br />
dép<strong>en</strong>ses arrive à la Commission, il y a des<br />
délais réglem<strong>en</strong>taires. Pour que vous<br />
soyez payés, il faut faire des bilans exigés<br />
un an après, sauf si vous faites des bilans<br />
intermédiaires. Vous avez un an de<br />
décalage avec des bilans qui arriv<strong>en</strong>t le 30<br />
avril. Quand on reçoit les fonds, nous<br />
demandons aux DIRECCTE à qui ils<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les attribuer. Une partie est de<br />
la subv<strong>en</strong>tion, une autre va abonder<br />
d’autres dispositifs qui relèv<strong>en</strong>t de<br />
programme LOLF (Loi Organique relative<br />
aux Lois de Finances) Le Délégué général à<br />
l’emploi vi<strong>en</strong>t de finir les dialogues de<br />
gestion. La question des délais de<br />
paiem<strong>en</strong>t fait partie des indicateurs de<br />
qualité services mis sous t<strong>en</strong>sion par la<br />
DGEFP. Quand ils sont très longs, on<br />
demande pourquoi, de même pour les<br />
délais d’instruction. Ils devrai<strong>en</strong>t toutefois<br />
se réduire puisque le problème des<br />
attestations de cofinancem<strong>en</strong>t a disparu.<br />
© Alliance Villes Emploi
Puisque l’Etat français ne fait pas l’avance<br />
des fonds europé<strong>en</strong>s, une fois la pompe<br />
amorcée avec les avances<br />
communautaires, la trésorerie arrive au<br />
HENRI LE MAROIS<br />
Je note l’exist<strong>en</strong>ce d’indicateurs de<br />
qualité de service des DIRECCTE qui les<br />
Corinne VAILLANT<br />
Oui. Le dialogue de gestion est<br />
relativem<strong>en</strong>t nouveau. Ne regardons pas<br />
fur et à mesure des remboursem<strong>en</strong>ts de la<br />
Commission. Ils sont rapides mais cela<br />
dép<strong>en</strong>d de la capacité à déclarer.<br />
oblige à améliorer, je suppose, les délais<br />
de paiem<strong>en</strong>t.<br />
le départ mais les marges de progrès que<br />
nous nous donnons.<br />
Débat avec la salle<br />
Danièle CORNET, Présid<strong>en</strong>te du PLIE Plaine C<strong>en</strong>trale de Val-de-Marne<br />
Je voulais rev<strong>en</strong>ir sur une donnée<br />
propre à notre pays. A ma connaissance,<br />
la France est le seul pays europé<strong>en</strong> à<br />
conc<strong>en</strong>trer le FSE et à le redistribuer, ce<br />
Voilà le premier problème opérationnel<br />
que je voulais soulever.<br />
Sur les objectifs des politiques<br />
europé<strong>en</strong>nes d’inclusion et d’emploi, vous<br />
qui créé un dispositif lourd et une avez souligné notre travail sur les<br />
bureaucratie qui <strong>en</strong>traîne des retards de<br />
gestion. Il est problématique de m<strong>en</strong>er<br />
parfaitem<strong>en</strong>t son travail et de constater<br />
des retards de deux ans et demi de<br />
paiem<strong>en</strong>t. La France a multiplié les<br />
niveaux de contrôle et de gestion du FSE.<br />
territoires. Il faut savoir reconnaître les<br />
opérateurs pertin<strong>en</strong>ts de proximité. Que<br />
ce soi<strong>en</strong>t les Maisons de l’emploi ou les<br />
PLIE, nous ne sommes pas vraim<strong>en</strong>t<br />
reconnus comme ces bons opérateurs.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, vous soulignez nos bons<br />
résultats.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous n’êtes pas reconnus par qui ?<br />
Danièle CORNET<br />
Reconnus par l’Etat, le FSE et<br />
l’Europe, ce qui s’exprime aussi par les<br />
moy<strong>en</strong>s. Entre 2006 et 2007, nous avons<br />
eu une baisse de 40 à 50% pour les PLIE.<br />
D’autres baisses importantes vont avoir<br />
lieu <strong>en</strong> 2011 et 2012. On nous annonce<br />
Bernard CHARLES, Lille<br />
J’aimerais souligner trois points<br />
importants.<br />
Nous avons fait un effort<br />
chronophage sur la question de<br />
l’organisme intermédiaire. 5 PLIE sont<br />
désormais dans l’OI. Or, nous avons fait<br />
une demande pour laquelle nous n’avons<br />
toujours pas de réponse, sur la nécessité<br />
que le FSE va peut-être <strong>en</strong>core baisser.<br />
Nous n’allons pas mettre <strong>en</strong> place un<br />
dispositif aussi complexe qu’un<br />
O.I.(Organisme Intermédiaire) avec une<br />
gestion plus compliquée pour peu de<br />
financem<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire.<br />
d’avoir une assistance technique pour<br />
faire fonctionner cet O.I.<br />
Par ailleurs, les <strong>en</strong>veloppes ont été<br />
définies avant la crise jusqu’<strong>en</strong> 2013, avec<br />
un accord de consommation des fonds FSE<br />
dégressifs pris sur certains territoires.<br />
Pour les années 2011, 2012 et 2013, les<br />
contributions FSE sont très réduites par<br />
rapport à des <strong>en</strong>jeux très importants <strong>en</strong><br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
nombre de personnes éloignées de<br />
l’emploi, des difficultés et des t<strong>en</strong>sions.<br />
Comm<strong>en</strong>t mobiliser l’<strong>en</strong>semble des<br />
financem<strong>en</strong>ts FSE qui n’aurai<strong>en</strong>t pas été<br />
au niveau national et les imputer là où ils<br />
sont nécessaires ?<br />
Enfin, <strong>en</strong> tant que membre de<br />
l’Alliance Villes Emploi et élu, j’ai trouvé<br />
remarquables les interv<strong>en</strong>tions de Pascale<br />
BEAUCHAMP et Corinne VAILLANT, <strong>en</strong><br />
particulier quand elles ont évoqué les<br />
résultats de nos politiques territoriales et<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous avez le souci de répondre<br />
positivem<strong>en</strong>t à l’appel de Pascale<br />
des PLIE. En tant qu’élu, nous devons,<br />
avec notre réseau, nous emparer<br />
fortem<strong>en</strong>t de l’après 2014, à partir de vos<br />
propositions. Nous devons avoir des<br />
réponses sur la gestion avant 2013, car la<br />
crise est installée <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t mais, <strong>en</strong><br />
même temps, nous devons travailler de<br />
manière prospective sur l’après 2014.<br />
Vous nous avez donné cet après-midi<br />
certaines pistes que je pr<strong>en</strong>ds, <strong>en</strong> tant<br />
qu’élu, comme élém<strong>en</strong>ts de formation<br />
dont nous avons besoin.<br />
BEAUCHAMP et Corinne VAILLANT à<br />
travailler <strong>en</strong>semble pour préparer l’av<strong>en</strong>ir.<br />
Santiago SERRANO, Adjoint au Maire chargé du développem<strong>en</strong>t économique<br />
et de l’emploi au Blanc-Mesnil, Seine-Saint-D<strong>en</strong>is, Présid<strong>en</strong>t du PLIE<br />
Je ne dét<strong>en</strong>ais pas cette information mauvais <strong>en</strong> France par rapport à la<br />
par rapport à l’Europe. L’Europe paye à puissance économique que nous<br />
deux mois, l’Etat français paye à deux ans<br />
et les PLIE pay<strong>en</strong>t leurs bénéficiaires à<br />
deux jours, cherchez l’erreur. Nous ne<br />
ferons pas l’impasse sans se poser de<br />
représ<strong>en</strong>tons. Il faut effectivem<strong>en</strong>t un FSE<br />
plus déterminé <strong>en</strong> faveur de l’emploi. Je<br />
suis d’accord sur ce sujet avec la Direction<br />
générale de l’emploi. Il faut que les PLIE<br />
questions. Nous sommes excédés car ce ai<strong>en</strong>t des effets masse, alors qu’ils<br />
sont les villes et les communes qui font<br />
face à la trésorerie. Les budgets sont des<br />
contrats pour tout le monde. Il est<br />
dommage que l’arg<strong>en</strong>t soit là et qu’il ne<br />
desc<strong>en</strong>de pas, je suis d’accord avec<br />
Danièle CORNET. L’année dernière, nous<br />
avions un retard de presque trois ans de<br />
paiem<strong>en</strong>t ! Quand on regarde le bilan de<br />
l’actif et du passif, avec le Commissaire au<br />
compte, les schémas sont risibles.<br />
Je trouve intéressant que l’Europe<br />
puisse déterminer du FSE. C’est un<br />
affich<strong>en</strong>t 40% de sorties positives quand<br />
les Missions locales sont à 19%. Un réc<strong>en</strong>t<br />
rapport de l’Inspection générale des<br />
finances stipule que ce dispositif est<br />
performant par rapport aux écoles de la<br />
deuxième chance, même s’il pourrait<br />
améliorer sa gouvernance. Afin qu’il y ait<br />
un effet de masse, les politiques publiques<br />
devrai<strong>en</strong>t juger les PLIE et les Maisons de<br />
l’emploi comme des dispositifs opérants<br />
et probants, expérim<strong>en</strong>tés p<strong>en</strong>dant quinze<br />
ans. L’Europe peut sans doute aider pour<br />
mécanisme communautaire. Je ne p<strong>en</strong>se qu’ils fass<strong>en</strong>t partie d’une politique<br />
pas qu’il y ait du déficit, c’est de la<br />
péréquation. L’avantage est que l’arg<strong>en</strong>t<br />
publique pér<strong>en</strong>ne, et ne relèv<strong>en</strong>t pas<br />
simplem<strong>en</strong>t d’initiatives locales.<br />
doit être fléché. C’est bi<strong>en</strong>. L’emploi est<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous faites écho à ce qui a été dit ce<br />
matin lors de la table ronde, et vous le<br />
résumez de manière intéressante. Corinne<br />
VAILLANT, même si ce n’est pas évid<strong>en</strong>t,<br />
voulez-vous pr<strong>en</strong>dre la parole ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Corinne VAILLANT<br />
Quand les fonds arriv<strong>en</strong>t de la<br />
Commission europé<strong>en</strong>ne, ils desc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> région via des mécanismes complexes<br />
avec des délais de paiem<strong>en</strong>t. Je ne p<strong>en</strong>se<br />
pas que jamais l’Etat français ne fera<br />
l’avance des fonds communautaires, pour<br />
différ<strong>en</strong>tes raisons. J’ai vu cette m<strong>en</strong>tion<br />
dans le rapport sur la cohésion, par<br />
rapport à la proposition de la<br />
Commission ; je ne p<strong>en</strong>se pas que cette<br />
proposition ait un grand av<strong>en</strong>ir auprès du<br />
Conseil. Je ne représ<strong>en</strong>te que la DGEFP et<br />
je ne suis que la Sous-directrice du FSE. Le<br />
sujet revi<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t. Nous avons<br />
fait passer le message. Quand les PLIE se<br />
regroup<strong>en</strong>t, ils peuv<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir de l’A.T.<br />
s’ils <strong>en</strong> justifi<strong>en</strong>t le besoin. Nous avons un<br />
programme déconc<strong>en</strong>tré à 85% et des<br />
personnes qui font tous les efforts<br />
possibles pour bi<strong>en</strong> le gérer au niveau<br />
local. Par rapport à la conc<strong>en</strong>tration par<br />
l’Etat et le rôle <strong>en</strong>vahissant de l’Etat, je<br />
ti<strong>en</strong>s à rappeler que l’Etat français est<br />
responsable devant la Commission<br />
europé<strong>en</strong>ne. Quand il y a une correction<br />
financière, comme <strong>en</strong> 2005, où nous<br />
avons perdu 120 millions d’euros lors<br />
d’une clôture, c’est l’Etat français qui paye<br />
l’addition.<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ, Déléguée Générale de l’Alliance Villes<br />
Emploi<br />
Je voudrais saluer le travail de la au Nord-Pas-de-Calais, où les difficultés<br />
DGEFP. Cela fait seize ans que nous sont énormes. Certaines régions<br />
travaillons avec elle dans toutes les<br />
programmations. Jamais nous n’avons<br />
aussi bi<strong>en</strong> travaillé avec l’<strong>en</strong>semble de<br />
votre direction, Corinne VAILLANT, et je<br />
vous <strong>en</strong> remercie du fond du cœur. Il y a<br />
régionalem<strong>en</strong>t beaucoup de difficultés,<br />
considèr<strong>en</strong>t que l’Alliance Villes Emploi est<br />
responsable de la mutualisation des PLIE.<br />
Or, c’était notre manière de répondre à la<br />
Communauté europé<strong>en</strong>ne et à l’Etat<br />
français pour pér<strong>en</strong>niser les PLIE. La<br />
mutualisation n’est pas simple et les PLIE<br />
mais le service actuel du départem<strong>en</strong>t FSE font vraim<strong>en</strong>t un effort. Nous ne<br />
est largem<strong>en</strong>t ouvert à nos compr<strong>en</strong>ons donc pas pourquoi la<br />
préoccupations. Nous compr<strong>en</strong>ons Préfecture de région refuse de donner de<br />
parfaitem<strong>en</strong>t que vous ne puissiez l’A.T. alors que nous savons, Corinne<br />
interv<strong>en</strong>ir dans toutes les régions, mais<br />
nous sommes traditionnalistes et nous<br />
considérons que l’administration française<br />
doit veiller à ce que les pratiques soi<strong>en</strong>t<br />
VAILLANT, que des FSE ne sont pas tous<br />
consommés à ce jour. Au comité national<br />
du mois de février, avec Mme JEANJEAN,<br />
nous allons vous demander de faire des<br />
homogènes sur tous les territoires. transferts de crédits pour les PLIE car nous<br />
Aujourd’hui, hélas, il subsiste des écarts savons qu’ils sont possibles. Les PLIE se<br />
incompréh<strong>en</strong>sibles. Des régions, qui batt<strong>en</strong>t pour les publics les plus <strong>en</strong><br />
sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t les PLIE hier, les difficulté et atteign<strong>en</strong>t les résultats<br />
mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> difficulté dans cette deuxième escomptés. La consolidation vous est<br />
étape de la programmation.<br />
distribuée aujourd’hui. En 2009, les<br />
Si vous n’êtes pas toute-puissante,<br />
comme vous l’avez rappelé, ne pouvezvous<br />
pas interv<strong>en</strong>ir auprès de deux ou<br />
trois régions ? Je p<strong>en</strong>se à l’Ile-de-France et<br />
résultats, même avec deux points de<br />
moins, mérit<strong>en</strong>t d’être <strong>en</strong>couragés. Si<br />
vous pouviez faire bouger les lignes sur<br />
quelques régions…<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Table ronde 3<br />
Développem<strong>en</strong>t Economique et Emploi :<br />
les Entreprises Actrices<br />
et Solidaires des Territoires<br />
Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />
Vice-présid<strong>en</strong>te de R<strong>en</strong>nes Métropole<br />
Présid<strong>en</strong>te de la Maison de l’emploi et du PLIE du Bassin d’Emploi de R<strong>en</strong>nes Métropole<br />
Emile BLESSIG<br />
Maire de Saverne<br />
Député du Bas-Rhin<br />
Vice-présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi de Saverne<br />
Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET<br />
Délégué Général de la Fondation Agir Contre l'Exclusion (FACE)<br />
André BONAL<br />
Présid<strong>en</strong>t du Mouvem<strong>en</strong>t des Entreprises de France (MEDEF) de Meurthe et Moselle<br />
Olivier CRANCÉE<br />
Présid<strong>en</strong>t du Club des Jeunes Dirigeants (CJD) de Lorraine<br />
Pascal DEBAY<br />
Secrétaire Général de la Confédération Générale du Travail (CGT) de Meurthe et Moselle<br />
D<strong>en</strong>is HASSLER<br />
Secrétaire Général de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) de Meurthe<br />
et Moselle<br />
Bruno LUCAS<br />
Directeur Général Adjoint de Pôle emploi<br />
Joël RUIZ<br />
Directeur Général d’AGEFOS <strong>PME</strong><br />
Michael ZENEVRE<br />
Présid<strong>en</strong>t de la Confédération Générale des Petites et Moy<strong>en</strong>nes Entreprises (CG<strong>PME</strong>) de<br />
Lorraine<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Pour traiter ce sujet, nous avons<br />
autour de la table : Gw<strong>en</strong>aële HAMON,<br />
Vice-Présid<strong>en</strong>te de R<strong>en</strong>nes Métropole,<br />
Présid<strong>en</strong>te de la Maison de l’emploi et du<br />
PLIE du Bassin d’Emploi de R<strong>en</strong>nes<br />
Métropole, Emile BLESSIG, Maire de<br />
Saverne, Député du Bas-Rhin, viceprésid<strong>en</strong>t<br />
de la Maison de l’emploi de<br />
Saverne, André BONAL, présid<strong>en</strong>t du<br />
Mouvem<strong>en</strong>t des Entreprises de France<br />
(MEDEF) de Meurthe et Moselle, Olivier<br />
CRANCÉE, présid<strong>en</strong>t du Club des Jeunes<br />
Dirigeants (CJD) de Lorraine, Pascal<br />
DEBAY, secrétaire Général de la<br />
Confédération Générale du Travail (CGT)<br />
de Meurthe et Moselle, D<strong>en</strong>is HASSLER,<br />
secrétaire Général de la Confédération<br />
Française Démocratique du Travail (CFDT)<br />
de Meurthe et Moselle, Bruno LUCAS,<br />
directeur Général Adjoint de Pôle emploi,<br />
Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET, délégué Général de la<br />
Fondation Agir Contre l'Exclusion (FACE),<br />
Joël RUIZ, directeur Général d’AGEFOS<br />
<strong>PME</strong> et Michael ZENEVRE, présid<strong>en</strong>t de la<br />
Confédération Générale des Petites et<br />
Moy<strong>en</strong>nes Entreprises (CG<strong>PME</strong>) de<br />
Lorraine.<br />
Deux élus, des part<strong>en</strong>aires sociaux,<br />
des mouvem<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>treprises, AGEFOS<br />
<strong>PME</strong> et Pôle emploi vont traiter ce sujet<br />
éminemm<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible du part<strong>en</strong>ariat<br />
collectivités/<strong>en</strong>treprises. Je rappelle que<br />
nous avons eu une introduction hier à<br />
deux voix par Laur<strong>en</strong>t HÉNART et Jean LE<br />
GARREC. Ils ont souligné l’importance<br />
d’une démarche part<strong>en</strong>ariale pour faire<br />
bouger les lignes <strong>en</strong> faveur de nos<br />
concitoy<strong>en</strong>s. Ils ont évoqué aussi une<br />
difficulté à faire compr<strong>en</strong>dre ce que les<br />
élus font avec les Maisons de l’emploi et<br />
les PLIE, et prononcé un appel vigoureux à<br />
l’innovation et à la créativité dans les<br />
territoires.<br />
La première table ronde traitait de<br />
la légitimité et de la force du territoire. Les<br />
Maisons de l’emploi et les PLIE sont jugés<br />
part<strong>en</strong>aires irremplaçables des<br />
collectivités et relais de leurs valeurs. La<br />
difficulté est de passer d’une logique de<br />
pilotage par l’Etat c<strong>en</strong>tral à une logique de<br />
gouvernance partagée, ce qui n’est pas<br />
<strong>en</strong>core dans la culture. Il a été mis <strong>en</strong><br />
avant la sécurisation des parcours<br />
professionnels et celui d’une stabilité des<br />
politiques territoriales afin que les<br />
Maisons de l’emploi et les PLIE ne soi<strong>en</strong>t<br />
pas perpétuellem<strong>en</strong>t remis <strong>en</strong> cause.<br />
Enfin, le présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi qui<br />
appelait à cette stabilité a souligné aussi la<br />
nécessité de faire de la microchirurgie,<br />
c’est-à-dire que les difficultés des<br />
personnes doiv<strong>en</strong>t être prises <strong>en</strong> compte<br />
dans leur globalité mais aussi localem<strong>en</strong>t.<br />
Certaines propositions ont été faites pour<br />
combattre la culture jacobine du pilotage<br />
par le haut et faire reconnaître les plusvalues<br />
apportées par les Maisons de<br />
l’emploi et les PLIE.<br />
La deuxième table ronde portait<br />
davantage sur les <strong>en</strong>jeux des politiques<br />
europé<strong>en</strong>nes d’inclusion et d’emploi. Elle<br />
a permis de mettre <strong>en</strong> avant les plusvalues<br />
des PLIE vues par des élus : prise <strong>en</strong><br />
compte des personnes les plus <strong>en</strong><br />
difficulté, accompagnem<strong>en</strong>t sur-mesure,<br />
ingénierie de projets et plate-forme de<br />
mobilisation. Le FSE vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
additionnalité. Il permet de faire plus et<br />
mieux et a un effet de levier mobilisateur.<br />
Les deux interv<strong>en</strong>antes de la Commission<br />
et de la Direction générale de l’emploi ont<br />
évoqué l’horizon 2014. La stratégie<br />
europé<strong>en</strong>ne laisse toujours une grande<br />
place à l’insertion sociale et à l’emploi.<br />
Elle sera plus conc<strong>en</strong>trée sur des priorités<br />
avec la perspective évoquée d’un souti<strong>en</strong><br />
aux territoires et aux initiatives locales<br />
pour l’emploi – comme celles des PLIE.<br />
Une consultation <strong>en</strong> cours est organisée<br />
par la Commission europé<strong>en</strong>ne sur la base<br />
d’un docum<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ligne et la DGEFP a<br />
invité « l’intellig<strong>en</strong>ce du territoire » à<br />
préparer l’échéance 2014 dans le cadre de<br />
groupes de travail qui vont être mis <strong>en</strong><br />
place.<br />
Notre table ronde va se dérouler <strong>en</strong><br />
deux parties. Après une double<br />
interv<strong>en</strong>tion des élus qui vont faire part de<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
leurs analyses, les interv<strong>en</strong>ants vont dire<br />
concrètem<strong>en</strong>t ce qu’ils font, ce qu’ils<br />
espèr<strong>en</strong>t et comm<strong>en</strong>t ils se situ<strong>en</strong>t par<br />
rapport à ces questions de gouvernance.<br />
Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />
Une exig<strong>en</strong>ce de plus <strong>en</strong> plus forte<br />
s’exprime vis-à-vis des territoires <strong>en</strong><br />
termes de compétitivité et d’attractivité.<br />
Elle peut être exprimée de la part des<br />
<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> termes de qualité,<br />
d’accessibilité, de logem<strong>en</strong>t pour les<br />
salariés, de qualité de vie <strong>en</strong> général et de<br />
formation. Les <strong>en</strong>treprises demand<strong>en</strong>t<br />
fortem<strong>en</strong>t que l’innovation puisse se<br />
développer et que les acteurs créatifs<br />
puiss<strong>en</strong>t s’exprimer de plus <strong>en</strong> plus,<br />
notamm<strong>en</strong>t dans les métropoles. C’est un<br />
<strong>en</strong>jeu et une att<strong>en</strong>te des TPE, des <strong>PME</strong> et<br />
des grands groupes. Nous nous y<br />
employons à travers des réponses que<br />
vous connaissez <strong>en</strong> termes de transport,<br />
d’habitat, de pépinière et de zones<br />
d’activités performantes mais aussi de<br />
qualité de vie, d’animation et de culture.<br />
Ce premier point est important car on<br />
s<strong>en</strong>t poindre de plus <strong>en</strong> plus une demande<br />
moins exprimée alors qu’elle est une vraie<br />
responsabilité des collectivités. Nous<br />
devons non seulem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre mais la<br />
porter. Il s’agit de l’anticipation du dev<strong>en</strong>ir<br />
de nos territoires.<br />
Comm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> <strong>en</strong>semblier ou <strong>en</strong><br />
impulseur, coordonner et donner <strong>en</strong>vie<br />
aux acteurs de participer à la veille, à<br />
l’anticipation et à la façon dont on<br />
dessinera <strong>en</strong>semble les pistes de<br />
croissance et de développem<strong>en</strong>t sur nos<br />
territoires ? Ce n’est pas une question<br />
utopique. Lorsque nous regardons l’av<strong>en</strong>ir<br />
des territoires, il faut nous poser la<br />
question des filières <strong>en</strong> fragilité. Sur le<br />
bassin de R<strong>en</strong>nes, c’est le secteur de<br />
l’automobile. Il faut explorer comm<strong>en</strong>t<br />
anticiper les secteurs <strong>en</strong> émerg<strong>en</strong>ce,<br />
notamm<strong>en</strong>t les emplois verts, dans de<br />
nouvelles filières qui rest<strong>en</strong>t à explorer.<br />
Chez nous se pose la question des arts<br />
numériques. Comm<strong>en</strong>t anticiper<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t de ces mutations ? Il<br />
faut songer au bâtim<strong>en</strong>t et au<br />
La seconde partie sera une réflexion sur la<br />
stratégie territoriale avec les <strong>en</strong>treprises,<br />
actrices et solidaires des territoires.<br />
verdissem<strong>en</strong>t de ses emplois. Cette<br />
fonction est ess<strong>en</strong>tielle, moins exprimée<br />
mais lat<strong>en</strong>te. Elle devi<strong>en</strong>dra une question<br />
d’attractivité car elle permettra de<br />
répondre aux questions de compét<strong>en</strong>ces<br />
des <strong>en</strong>treprises, celles d’aujourd’hui et<br />
celles dont elles auront besoin demain.<br />
Par ailleurs, elle permettra d’avancer avec<br />
les acteurs sur la cohésion sociale et la<br />
solidarité.<br />
Je fais ici le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre territoires<br />
compétitifs et territoires solidaires. Si<br />
nous nous dotons <strong>en</strong>semble de cette<br />
capacité d’expertise et d’analyse, nous<br />
serons <strong>en</strong>semble capables d’apporter des<br />
réponses sur l’image que l’on se fait des<br />
métiers, porteurs hier et moins<br />
aujourd’hui, et sur des métiers auxquels<br />
nous n’avions pas <strong>en</strong>core p<strong>en</strong>sé.<br />
Comm<strong>en</strong>t imaginer, avec les <strong>en</strong>treprises,<br />
que les parcours vont peut-être être<br />
déviés, que les produits, les métiers ou les<br />
marchés vont se transformer ? Comm<strong>en</strong>t<br />
accompagner avec elles la question des<br />
compét<strong>en</strong>ces ? Quand on travaille sur les<br />
filières, cela a été dit aussi dans l’atelier<br />
très intéressant sur la Gestion<br />
Prévisionnelle des Emplois et des<br />
Compét<strong>en</strong>ces Territorialisées, il faut se<br />
demander comm<strong>en</strong>t on travaille sur les<br />
trans-filières. Je parlais des filières <strong>en</strong><br />
difficulté et des filières porteuses.<br />
Pour nous, la question du rôle des<br />
collectivités doit s’appréh<strong>en</strong>der de<br />
manière globale et systémique mais<br />
surtout se travailler <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat, et<br />
cette table ronde va permettre d’échanger<br />
sur ces part<strong>en</strong>ariats. Effectivem<strong>en</strong>t, très<br />
vite nous sommes <strong>en</strong> nécessaire situation<br />
de travailler avec les part<strong>en</strong>aires<br />
institutionnels que sont les branches<br />
comme l’UIMM sur l’automobile chez<br />
nous, la Fédération du bâtim<strong>en</strong>t, etc. Nous<br />
avons travaillé sur la cellule Active Emploi<br />
qui travaille sur ces questions <strong>en</strong> interpro.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Evidemm<strong>en</strong>t, nous travaillons aussi avec<br />
les représ<strong>en</strong>tants de syndicats de salariés<br />
afin que ces questions puiss<strong>en</strong>t être<br />
anticipées. Quand on met le doigt sur les<br />
parcours des personnes ou sur les<br />
difficultés év<strong>en</strong>tuelles à travailler<br />
<strong>en</strong>semble au sein de l’<strong>en</strong>treprise, cela ne<br />
soit pas être vécu comme un danger pour<br />
l’<strong>en</strong>treprise ou le salarié. Nous avons alors<br />
besoin des syndicats de salariés pour nous<br />
accompagner.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Merci beaucoup, Gw<strong>en</strong>aële<br />
HAMON. Vous avez abordé les <strong>en</strong>jeux et<br />
les méthodes. Ce regard sur les<br />
<strong>en</strong>treprises, son implication à court terme<br />
pour répondre aux besoins et à long terme<br />
pour t<strong>en</strong>ter d’anticiper l’av<strong>en</strong>ir avec les<br />
part<strong>en</strong>aires, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong><br />
compte la sécurisation des parcours et <strong>en</strong><br />
protégeant le développem<strong>en</strong>t compétitif,<br />
Emile BLESSIG<br />
Deux choses ont ret<strong>en</strong>u mon<br />
att<strong>en</strong>tion dans le propos de Gw<strong>en</strong>aële<br />
HAMON que nous partageons : la<br />
nécessité d’organiser pour anticiper sur un<br />
territoire et le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre compétitivité et<br />
solidarité. Ce sont deux élém<strong>en</strong>ts<br />
importants. Certains thèmes sont à la<br />
mode. J’ai noté qu’on était passé du<br />
pilotage à la gouvernance partagée. Je ne<br />
sais pas très bi<strong>en</strong> ce qu’elle recouvre, mais<br />
à mes yeux une organisation efficace<br />
aujourd’hui est <strong>en</strong> réseau. Sur un<br />
territoire, il faut arriver à conjuguer la<br />
nécessité verticale de l’action à un niveau<br />
régional national, voire europé<strong>en</strong>, avec les<br />
nécessités de terrain. Cela implique un<br />
travail <strong>en</strong> réseau, une horizontalité.<br />
Je voudrais donner un exemple sur<br />
la manière dont la Maison de l’emploi, sur<br />
le bassin d’emploi de Saverne, a essayé de<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre ce travail <strong>en</strong> réseau. La<br />
grande difficulté est de construire une<br />
démarche dans le temps. Cette expéri<strong>en</strong>ce<br />
a l’imm<strong>en</strong>se mérite d’avoir été organisée<br />
pour la huitième fois. En 2003, a été<br />
p<strong>en</strong>sée l’idée d’une semaine territoriale<br />
C’est <strong>en</strong> travaillant <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
que nous pouvons faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre un<br />
développem<strong>en</strong>t compétitif et le travail du<br />
parcours sécurisé qui peut passer par le<br />
statut mais qui passera de plus <strong>en</strong> plus par<br />
une recherche de fluidité des parcours où<br />
les ruptures seront évitées et où sera<br />
développée l’idée de l’ori<strong>en</strong>tation et de la<br />
formation tout au long de la vie.<br />
c’est le regard de la collectivité. Emile<br />
BLESSIG, vous êtes maire de Saverne, viceprésid<strong>en</strong>t<br />
de la Maison de l’emploi. Vous<br />
disiez que les <strong>en</strong>treprises de votre<br />
territoire sont acteurs et part<strong>en</strong>aires<br />
concrètem<strong>en</strong>t sur des actions. En parallèle<br />
à Gw<strong>en</strong>aële HAMON, et <strong>en</strong> introduction à<br />
cette table ronde, comm<strong>en</strong>t voyez-vous<br />
les choses ?<br />
du développem<strong>en</strong>t économique pour<br />
répondre à trois objectifs :<br />
Rompre l’isolem<strong>en</strong>t des<br />
usagers devant les<br />
différ<strong>en</strong>tes interv<strong>en</strong>tions<br />
sur le territoire, c’est-à-dire<br />
relier des démarches<br />
verticales.<br />
Répondre à l’idée qu’une<br />
somme d’interv<strong>en</strong>tions<br />
délocalisées ne fait pas une<br />
stratégie de développem<strong>en</strong>t<br />
économique : apporter un<br />
plus à la logique de guichet.<br />
Un problème d’image. Je<br />
suis élu d’un territoire<br />
plutôt rural. Une<br />
implantation <strong>en</strong> milieu rural<br />
peut se concilier avec de<br />
réelles<br />
capacités<br />
d’innovation.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
La troisième semaine de novembre<br />
a été ret<strong>en</strong>ue. Cette année nous avons fait<br />
un zoom sur trois élém<strong>en</strong>ts :<br />
Faire connaître les activités<br />
d’un territoire. Tr<strong>en</strong>te<br />
<strong>en</strong>treprises ont ainsi<br />
organisé des portes<br />
ouvertes, mais aussi la<br />
Maison de l’emploi, les<br />
pépinières et les hôtels<br />
d’<strong>en</strong>treprises.<br />
Faire connaître les<br />
initiatives remarquables du<br />
territoire. Chaque année,<br />
nous décernons un prix de<br />
l’innovation économique.<br />
Encourager les synergies<br />
<strong>en</strong>tre acteurs. 33<br />
part<strong>en</strong>aires publics et<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous avez mis <strong>en</strong> avant l’expéri<strong>en</strong>ce<br />
concrète d’une semaine économique dans<br />
laquelle les <strong>en</strong>treprises sont acteurs. Vous<br />
soulignez la nécessité d’organisation au<br />
niveau du territoire dans un souci<br />
d’équilibre <strong>en</strong>tre citoy<strong>en</strong>s et <strong>en</strong>treprises.<br />
Vous dites aussi qu’une somme d’actions<br />
ne fait pas une stratégie, ce qui peut<br />
illustrer l’<strong>en</strong>trée dans la deuxième partie<br />
de ce débat, ainsi que le point que vous<br />
avez souligné sur la communication.<br />
Regardons du côté des <strong>en</strong>treprises, de<br />
Michael ZENEVRE<br />
Les TPE-<strong>PME</strong>, qui conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t plus<br />
de 95% des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> France, ont la<br />
particularité de ne pas délocaliser. Elles se<br />
cré<strong>en</strong>t, viv<strong>en</strong>t et meur<strong>en</strong>t sur leur<br />
territoire si leur exist<strong>en</strong>ce n’est pas<br />
facilitée. Elles sont souv<strong>en</strong>t isolées, peu<br />
accompagnées et visitées et peu outillées<br />
avec des chefs d’<strong>en</strong>treprise qui ont<br />
beaucoup de volonté, une passion pour ce<br />
qu’ils font mais qui ne sont pas<br />
nécessairem<strong>en</strong>t des technici<strong>en</strong>s du<br />
privés, sur un territoire de<br />
100 000 habitants, 30<br />
<strong>en</strong>treprises qui ont ouvert<br />
leurs portes, 6<br />
communautés<br />
de<br />
communes qui ont au<br />
moins organisé une<br />
manifestation liée à<br />
l’animation économique sur<br />
leur territoire. 23<br />
manifestations <strong>en</strong> 6 jours<br />
sur le territoire et 1000<br />
participants<br />
particuliers/<strong>en</strong>treprises/élu<br />
s/professionnels de l’emploi<br />
ou de la formation.<br />
Des démarches ont une dominante<br />
urbaine et d’autres rurale. Il faut t<strong>en</strong>ir<br />
compte de cette diversité pour organiser<br />
ce développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faisant jouer les<br />
synergies et les capacités d’attractivité<br />
réciproque.<br />
l’AGEFOS <strong>PME</strong> et de Pôle emploi.<br />
Comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous cette implication<br />
des <strong>en</strong>treprises actrices et solidaires de<br />
leur territoire ? Monsieur Michael<br />
ZENEVRE, présid<strong>en</strong>t de la CG<strong>PME</strong> de<br />
Lorraine, vous appart<strong>en</strong>ez à un<br />
mouvem<strong>en</strong>t de petites et moy<strong>en</strong>nes<br />
<strong>en</strong>treprises. Sont-elles plus<br />
particulièrem<strong>en</strong>t attachées au territoire ?<br />
Comm<strong>en</strong>t s’impliqu<strong>en</strong>t-elles dans la<br />
gouvernance <strong>en</strong> matière d’emploi,<br />
d’insertion et de formation ?<br />
managem<strong>en</strong>t, de l’export ou de<br />
l’innovation. Il y a de vraies att<strong>en</strong>tes. Les<br />
acteurs de l’accompagnem<strong>en</strong>t sont les<br />
publics, salariés ou <strong>en</strong> recherche d’emploi,<br />
et les <strong>en</strong>treprises. L’approche est<br />
différ<strong>en</strong>te <strong>en</strong> fonction de ceux à qui on<br />
s’adresse. Le mot « guichet unique » me<br />
choque toujours et je p<strong>en</strong>se qu’il n’est pas<br />
la solution pour le volet <strong>en</strong>treprise. Il faut<br />
créer les conditions pour que les<br />
<strong>en</strong>treprises puiss<strong>en</strong>t se développer, c’est<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
la priorité, <strong>en</strong> termes d’infrastructures, de<br />
formations sur le territoire, de services<br />
aux <strong>en</strong>treprises et aux individus. Ils ont<br />
comme att<strong>en</strong>te la fédération et le<br />
regroupem<strong>en</strong>t des acteurs du monde<br />
économique. Je suis présid<strong>en</strong>t de la<br />
CG<strong>PME</strong> des Vosges et il y a plus d’une<br />
tr<strong>en</strong>taine d’acteurs du monde<br />
économique qui ne se connaiss<strong>en</strong>t pas,<br />
ainsi qu’une redondance certaine. Il y a<br />
16000 <strong>en</strong>treprises dans les Vosges et<br />
moins de 2000 sont visitées. En Lorraine, il<br />
y a 90 000 <strong>en</strong>treprises, vous pouvez établir<br />
le ratio.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
L’<strong>en</strong>jeu que les <strong>en</strong>treprises<br />
spectatrices devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t actrices peut<br />
s’appliquer à la semaine de l’économie<br />
dont parlait tout à l’heure Emile BLESSIG.<br />
Michael ZENEVRE<br />
Cela dép<strong>en</strong>d desquelles. Certaines<br />
nous ont ouvert leurs portes, d’autres<br />
estim<strong>en</strong>t que nous n’y avons pas notre<br />
place. C’est dommageable car il est<br />
indisp<strong>en</strong>sable que toutes les composantes<br />
dans les collectivités, élus, part<strong>en</strong>aires<br />
sociaux au s<strong>en</strong>s large, opérateurs, puiss<strong>en</strong>t<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous êtes plus impliqué dans<br />
l’action bi<strong>en</strong> que vous soyez prés<strong>en</strong>t dans<br />
des Conseils d’Administration. Vous disiez<br />
Michael ZENEVRE<br />
Pr<strong>en</strong>ons le volet <strong>en</strong>treprise. Que les<br />
Maisons de l’emploi n’y soi<strong>en</strong>t pas<br />
connues n’est pas grave si nous avons une<br />
fédération d’acteurs. Si l’un d’eux vi<strong>en</strong>t<br />
nous voir et que la MDE est une interface<br />
ou un facilitateur, ce n’est pas un<br />
problème. Aujourd’hui, elles sont<br />
dev<strong>en</strong>ues de supers structures, recréées<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
M. BONAL, vous êtes forgeron,<br />
présid<strong>en</strong>t du MEDEF de Meurthe-et-<br />
Moselle. Cette implication du mouvem<strong>en</strong>t<br />
Dans la gouvernance, je p<strong>en</strong>se que<br />
les <strong>en</strong>treprises sont, dans leur grande<br />
majorité, spectatrices, <strong>en</strong> particulier les<br />
plus petites. Il ne faut pas simplem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>voyer des informations qui s’empil<strong>en</strong>t<br />
sur les bureaux du chef d’<strong>en</strong>treprise, il<br />
faut se demander à qui s’adresser. Le vrai<br />
réseau à créer n’est pas le guichet unique,<br />
mais le système d’<strong>en</strong>tonnoir : beaucoup<br />
d’acteurs qui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réseau pour<br />
trouver la bonne solution. Au-delà des<br />
dispositifs et des systèmes, les <strong>en</strong>treprises<br />
att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de remettre les acteurs sur leur<br />
cœur de métier et de briser les baronnies<br />
qui peuv<strong>en</strong>t exister ici où là.<br />
En tant que CG<strong>PME</strong>, siégez-vous dans les<br />
Conseils d’Administration des Maisons de<br />
l’emploi ?<br />
y figurer, et pas seulem<strong>en</strong>t sur la<br />
gouvernance mais aussi sur l’action. Nous<br />
sommes prés<strong>en</strong>ts dans deux Maisons de<br />
l’emploi des Vosges, où nous essayons de<br />
proposer des ori<strong>en</strong>tations, mais aussi<br />
d’être acteurs.<br />
qu’il y avait un déficit d’image des<br />
Maisons de l’emploi.<br />
avec des chargés de mission qui parl<strong>en</strong>t<br />
création, développem<strong>en</strong>t économique et<br />
innovation. D’autres acteurs sont déjà sur<br />
ces sujets. Utilisons d’abord ceux qui font<br />
et fédérons-les au niveau d’une Maison de<br />
l’emploi. C’est ce que devrait être<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t économique. Ne<br />
recréons pas des structures.<br />
des <strong>en</strong>treprises dans la vie de la cité estelle<br />
réelle sur votre territoire et comm<strong>en</strong>t<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous cette nécessité d’une implication active dans les territoires ?<br />
André BONAL<br />
Nous participons à la vie du<br />
territoire, ce qui fait partie des objectifs<br />
du MEDEF 54. Je voudrais préciser que le<br />
MEDEF n’est pas uniquem<strong>en</strong>t un<br />
regroupem<strong>en</strong>t de grosses <strong>en</strong>treprises<br />
puisque 85% des <strong>en</strong>treprises adhér<strong>en</strong>tes<br />
au MEDEF 54 ont moins de 50 personnes.<br />
Nous faisons des actions de<br />
communication. Nous avons fêté <strong>en</strong> juin le<br />
c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de l’UIMM (Union des<br />
Industries et des Métiers de la<br />
Métallurgie) de Meurthe-et-Moselle que<br />
je préside égalem<strong>en</strong>t. Nous avons<br />
distribué dans toutes les familles un<br />
docum<strong>en</strong>t qui expliquait les <strong>en</strong>treprises de<br />
métallurgie de Meurthe-et-Moselle et les<br />
emplois qui pouvai<strong>en</strong>t s’y trouver. Nous<br />
avons créé un travail avec Radio sud bleue<br />
Lorraine et avons mis <strong>en</strong> place les<br />
douzièmes journées de l’emploi avec Pôle<br />
emploi 54 et Pôle emploi 88. Au cours de<br />
ces journées, douze personnes parl<strong>en</strong>t à la<br />
radio pour expliquer quels sont les<br />
emplois recherchés. Je ne connais pas le<br />
résultat de cette semaine mais le mois<br />
dernier il y a eu 5000 interv<strong>en</strong>tions sur le<br />
site de la radio. Nous avons aussi créé il y<br />
André BONAL<br />
Nous avons 600 mandats que je ne<br />
peux pas porter seul ! Malheureusem<strong>en</strong>t,<br />
nous n’avons pas 600 personnes, mais 200<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Nous avons <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du les deux points<br />
de vue des organisations MEDEF et<br />
CG<strong>PME</strong>. Comm<strong>en</strong>t s’impliqu<strong>en</strong>t la CFDT et<br />
la CGT sur les territoires et de quelle<br />
manière êtes-vous parties pr<strong>en</strong>antes de<br />
ces actions pour l’emploi ? Nous<br />
a quelques années une association:<br />
Association, Perspectives et Compét<strong>en</strong>ces<br />
(APC) qui s’occupe d’aider des chômeurs à<br />
<strong>en</strong>trer dans la vie active – le directeur est<br />
d’ailleurs dans la salle.<br />
Nous lançons actuellem<strong>en</strong>t<br />
« Soudons notre av<strong>en</strong>ir », une action<br />
financée de manière tripartite par un<br />
fonds d’insertion mis <strong>en</strong> place par l’Union<br />
des industries et métiers de la métallurgie<br />
et présidé par Anne LAUVERGEON et Pôle<br />
emploi 54. Elle va durer trois ans et<br />
permettre de former des soudeurs. Début<br />
janvier, 20 <strong>en</strong>treprises mettront des<br />
stands et nous irons chercher dans les<br />
Maisons de l’emploi, avec un bus, les<br />
personnes intéressées par cette<br />
opération.<br />
Nous nous impliquons dans le<br />
logem<strong>en</strong>t social. Nous avons été les<br />
premiers <strong>en</strong> France à lancer une <strong>en</strong>quête<br />
auprès des <strong>en</strong>treprises pour savoir quels<br />
sont leurs besoins <strong>en</strong> logem<strong>en</strong>t. Une<br />
société de 3000 logem<strong>en</strong>ts, sous la<br />
dép<strong>en</strong>dance du MEDEF 54, construit où<br />
les <strong>en</strong>treprises ont besoin pour aider les<br />
g<strong>en</strong>s à trouver du travail.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Du côté de l’organisation du<br />
MEDEF, on voit clairem<strong>en</strong>t votre<br />
implication. Les <strong>en</strong>treprises vous suiv<strong>en</strong>telles<br />
ou portez-vous ces projets<br />
personnellem<strong>en</strong>t ?<br />
qui aid<strong>en</strong>t : sans elles, ces opérations ne<br />
pourrai<strong>en</strong>t pas être montées.<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>drons Pascal DEBAY, secrétaire<br />
général de la Confédération Générale du<br />
Travail (CGT) de Meurthe-et-Moselle et<br />
D<strong>en</strong>is HASSLER, secrétaire général de la<br />
Confédération Française Démocratique du<br />
Travail (CFDT) de Meurthe-et-Moselle.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Pascal DEBAY<br />
La nature même d’une organisation<br />
syndicale est de se préoccuper de<br />
l’emploi. Sans lui, il n’y a pas de salarié et<br />
pas de richesse créée pour que les salariés<br />
subvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à leurs besoins. Nous ne<br />
sommes pas prés<strong>en</strong>tes dans les Conseils<br />
d’Administration de ces nouvelles<br />
structures qui coordonn<strong>en</strong>t une activité <strong>en</strong><br />
faveur de l’emploi, et du développem<strong>en</strong>t<br />
de l’emploi, dans les territoires.<br />
Néanmoins, il existe des acteurs avec des<br />
compét<strong>en</strong>ces qui font ce qu’ils peuv<strong>en</strong>t<br />
pour que les chômeurs trouv<strong>en</strong>t un<br />
emploi ou une formation qualifiante. Il y a<br />
nécessité de mettre <strong>en</strong> réseau des<br />
acteurs, du li<strong>en</strong> et de la logique. Le<br />
manque de coordination peut mettre un<br />
projet <strong>en</strong> échec.<br />
Toutefois, il ne faudrait pas que<br />
nous tombions, alors qu’il y a de sérieuses<br />
difficultés économiques et sociales, sur<br />
une concurr<strong>en</strong>ce des territoires. Les élus<br />
ont le souci d’une politique et d’un bilan à<br />
afficher sur un taux de chômage moindre<br />
et un taux de retour dans l’activité<br />
supérieur, mais il faut faire att<strong>en</strong>tion au<br />
global. Des territoires autour de grandes<br />
villes doiv<strong>en</strong>t avoir une politique active <strong>en</strong><br />
direction de salariés privés d’emploi ou de<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Nous repr<strong>en</strong>drons ce dont vous<br />
v<strong>en</strong>ez de parler comme un <strong>en</strong>jeu<br />
stratégique. Vous avez évoqué deux<br />
<strong>en</strong>jeux complém<strong>en</strong>taires : celui de<br />
l’harmonie <strong>en</strong>tre les territoires, la nonconcurr<strong>en</strong>ce,<br />
et l’approche globale<br />
qu’évoquait Gw<strong>en</strong>aële HAMON. L’emploi<br />
n’est pas seul. Je serai intéressé qu’Emile<br />
D<strong>en</strong>is HASSLER<br />
Bi<strong>en</strong> sûr, <strong>en</strong> sachant qu’il y a du<br />
travail quotidi<strong>en</strong> à faire de la part des<br />
syndicats comme des chefs d’<strong>en</strong>treprise,<br />
dans leurs propres <strong>en</strong>treprises. Le meilleur<br />
service qu’une <strong>en</strong>treprise puisse apporter<br />
à l’emploi sur son territoire est d’être<br />
performante, qu’elle pér<strong>en</strong>nise et<br />
publics <strong>en</strong> grande difficulté, comme on<br />
peut <strong>en</strong> trouver dans des zones s<strong>en</strong>sibles,<br />
y compris au sein de l’agglomération<br />
nancé<strong>en</strong>ne. Un élu a rappelé qu’il<br />
appart<strong>en</strong>ait à un milieu rural. Il ne faut pas<br />
oublier la logique d’<strong>en</strong>semble. L’inactivité<br />
et la pauvreté se développ<strong>en</strong>t aussi <strong>en</strong><br />
milieu rural. Si l’on parle d’<strong>en</strong>treprises<br />
solidaires sur nos territoires, nous ne<br />
pouvons pas faire fi de la situation<br />
inquiétante aujourd’hui. André BONAL a<br />
évoqué le logem<strong>en</strong>t social, ce dont on<br />
peut se féliciter, mais pour être moimême<br />
éducateur issu du travail social et<br />
de l’insertion, je peux dire que le déficit de<br />
logem<strong>en</strong>ts sociaux est important pour les<br />
plus démunis. Pour l’insertion par l’activité<br />
économique, les financem<strong>en</strong>ts ne sont pas<br />
à la hauteur des besoins. Nous n’avons<br />
pas les outils et les réponses adaptés à la<br />
gravité de la situation, y compris pour une<br />
population éloignée de l’emploi.<br />
On sait que 5 millions de salariés<br />
chang<strong>en</strong>t d’emploi tous les ans. Il faut y<br />
faire face et cette évolution ne doit pas<br />
être s’accompagner, pour les salariés, d’un<br />
changem<strong>en</strong>t de mode de vie, de<br />
conditions de travail et de rémunération.<br />
BLESSIG puisse répondre, <strong>en</strong> tant que<br />
député d’un territoire plus large, sur<br />
l’harmonie <strong>en</strong>tre les territoires. D<strong>en</strong>is<br />
HASSLER, voyez-vous un rôle pour une<br />
organisation syndicale de salariés dans ce<br />
travail de stratégie pour les territoires et<br />
de coordination de réseau ?<br />
développe ses propres emplois. Il est bon<br />
d’avoir aussi un regard et une implication<br />
plus généraux.<br />
A la CFDT, l’organisation nationale a<br />
évolué de manière plus balancée. Dans les<br />
années 70, nous étions très préoccupés<br />
par la question des territoires, notamm<strong>en</strong>t<br />
© Alliance Villes Emploi
par l’articulation <strong>en</strong>tre ruralité et zones<br />
plus urbaines. Si les Tr<strong>en</strong>te glorieuses<br />
étai<strong>en</strong>t une période de plein emploi, elles<br />
étai<strong>en</strong>t par ailleurs dramatiques pour la<br />
ruralité. Ensuite, nous avons vécu une<br />
période de rec<strong>en</strong>trage sur notre légitimité<br />
première, d’abord dans l’<strong>en</strong>treprise. Dans<br />
les années 80 et 90, nous nous sommes<br />
alors un peu éloignés de ces questions.<br />
Aujourd’hui, nous vivons une troisième<br />
période qui recherche un équilibre <strong>en</strong>tre<br />
le « tout territoire » et le « tout<br />
<strong>en</strong>treprise ». Nationalem<strong>en</strong>t, suivant les<br />
régions, les départem<strong>en</strong>ts et les équipes<br />
CFDT, nous avons des implications<br />
différ<strong>en</strong>tes sur ces questions.<br />
Localem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> Meurthe-et-Moselle<br />
ou <strong>en</strong> Lorraine, nous avons connu il y a<br />
quelques années une période où nous<br />
étions très acteurs de projets sur ces<br />
questions. Je me souvi<strong>en</strong>s du dispositif<br />
« Passerelle », monté avec la CG<strong>PME</strong>, où<br />
nous avions travaillé sur la mise <strong>en</strong><br />
relation des compét<strong>en</strong>ces des personnes<br />
éloignées de l’emploi par rapport à des<br />
offres d’emploi qui demandai<strong>en</strong>t des<br />
qualifications. Nous avions aussi agi sur la<br />
manière dont les grandes <strong>en</strong>treprises et<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous vous s<strong>en</strong>tez concerné. Comme<br />
Pascal DEBAY, c’est une préoccupation et<br />
vous êtes partie pr<strong>en</strong>ante de ce que font<br />
les élus dans les territoires. Après les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux, je me tourne vers les<br />
mouvem<strong>en</strong>ts des <strong>en</strong>treprises. Olivier<br />
CRANCÉE, vous êtes présid<strong>en</strong>t du Club des<br />
Jeunes Dirigeants (CJD) de Lorraine, connu<br />
pour être un mouvem<strong>en</strong>t actif<br />
Olivier CRANCÉE<br />
En tant que chef d’<strong>en</strong>treprise, j’ai la<br />
chance de présider une <strong>en</strong>treprise dont<br />
l’image est plutôt valorisante puisqu’elle<br />
s’occupe de la restauration de<br />
monum<strong>en</strong>ts historiques et de la taille de<br />
pierres. Elle attire beaucoup de jeunes qui<br />
pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un virage professionnel car ils<br />
sont souv<strong>en</strong>t issus de formation<br />
généraliste avec deux ou trois années post<br />
les services de formation ouvrai<strong>en</strong>t leurs<br />
portes à des publics éloignés de l’emploi,<br />
notamm<strong>en</strong>t sur des emplois saisonniers.<br />
Pour pallier les départs <strong>en</strong> vacances, une<br />
grande <strong>en</strong>treprise avait un volet ouvert à<br />
des publics <strong>en</strong> insertion.<br />
Nous nous interrogeons beaucoup<br />
<strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t. Nous nous sommes<br />
récemm<strong>en</strong>t impliqués sur la gouvernance<br />
des dispositifs de dialogue civil sur les<br />
territoires, notamm<strong>en</strong>t les conseils de<br />
développem<strong>en</strong>t, dans les pays ou les<br />
agglomérations. Nous avons présidé<br />
quelques années le conseil de<br />
développem<strong>en</strong>t du pays Lunévillois, nous<br />
présidons celui de la communauté urbaine<br />
du Grand Nancy, nous co-présidons celui<br />
du pays Terres de Lorraine. En même<br />
temps, nous nous posons la question :<br />
sommes-nous aussi efficaces <strong>en</strong> étant<br />
directem<strong>en</strong>t impliqués dans la<br />
gouvernance du développem<strong>en</strong>t local ou<br />
ne le serions-nous pas plus <strong>en</strong> redev<strong>en</strong>ant<br />
porteurs de projets ? L’idéal serait de faire<br />
les deux, même si nous n’avons pas un<br />
temps syndical illimité pour nous<br />
impliquer territorialem<strong>en</strong>t.<br />
d’<strong>en</strong>treprises avec des valeurs qu’elle met<br />
<strong>en</strong> œuvre. Vous êtes vous-même chef<br />
d’<strong>en</strong>treprise dans le bâtim<strong>en</strong>t avec une<br />
c<strong>en</strong>taine de salariés. Vous disiez que ce<br />
secteur était mieux perçu par des jeunes<br />
et que vous accueilliez une dynamique et<br />
une image. Qu’<strong>en</strong> dites-vous, que fait le<br />
CJD et comm<strong>en</strong>t se situe-t-il ?<br />
bac. Ils retourn<strong>en</strong>t faire un CAP-BEP<br />
« Taille de pierres ». En Lorraine, nous<br />
avons la chance d’avoir un c<strong>en</strong>tre de<br />
formation proche de l’<strong>en</strong>treprise et nous<br />
captons des jeunes qui se réori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t vers<br />
des métiers manuels valorisés et très bi<strong>en</strong><br />
rémunérés, car les savoir-faire sont<br />
compliqués à acquérir.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Concernant le CJD, nous sommes<br />
dans un premier temps adhér<strong>en</strong>ts à des<br />
filières et des syndicats professionnels.<br />
Nous sommes déf<strong>en</strong>dus et nous<br />
participons à des réseaux nationaux. Pour<br />
ma part, c’est la Fédération du bâtim<strong>en</strong>t.<br />
Nous avons aussi une instance <strong>en</strong> marge.<br />
Nous nous réunissons autour de valeurs et<br />
sommes issus de toutes les corporations.<br />
Les principes originels sont que<br />
l’économie soit au service de l’homme et<br />
une réflexion autour de la stratégie de nos<br />
<strong>en</strong>treprises et leur évolution. Nous avons<br />
une force d’expérim<strong>en</strong>tation, sans tabou<br />
et très ciblée sur l’<strong>en</strong>treprise. Quand la<br />
réflexion est aboutie, nous<br />
l’expérim<strong>en</strong>tons dans des <strong>en</strong>treprises de<br />
jeunes dirigeants.<br />
Nous nous sommes aperçus que<br />
nous étions assez peu tournés vers<br />
l’extérieur. Au niveau de la territorialité,<br />
nous restons au sein de nos <strong>en</strong>treprises.<br />
Nous formons les dirigeants à élaborer<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous avez dit que des membres du<br />
CJD ont changé leur vision de la Maison de<br />
l’emploi. Dans la salle, vous avez 400<br />
personnes élues, dirigeants, chargés de<br />
Olivier CRANCĒE<br />
Dans les rapports établis avec les<br />
chargés de mission et ceux qui sont<br />
impliqués, nous avons constaté un vrai<br />
travail de terrain. Nous avions, <strong>en</strong> un lieu,<br />
tous les interlocuteurs et une synthèse de<br />
nos besoins. Il est vrai que, dans le monde<br />
de l’<strong>en</strong>treprise, il y a un déficit d’image et<br />
les g<strong>en</strong>s confond<strong>en</strong>t Pôle emploi et<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Nous revi<strong>en</strong>drons sur ces aspects<br />
stratégiques de communication. Dans<br />
votre vision de la Maison de l’emploi, vous<br />
avez parlé d’un « vrai travail de terrain »<br />
et de « synthèse ». En deux phrases, vous<br />
caractérisez assez bi<strong>en</strong> une partie de ce<br />
qu’est une Maison de l’emploi. Nous<br />
terminons avec la Fondation Agir Contre<br />
l’Exclusion. Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET, vous êtes le<br />
une stratégie, à améliorer leurs relations<br />
vis-à-vis de leurs salariés mais toujours<br />
sans participation au territoire. Nous<br />
avons beaucoup changé. Une action<br />
décl<strong>en</strong>cheuse de cette action à été faite à<br />
Nancy au travers d’une relation forte<br />
<strong>en</strong>tre la Maison de l’emploi et le CJD de<br />
Nancy à travers l’action « Alter » pour<br />
permettre à des jeunes des quartiers<br />
difficiles de créer leur <strong>en</strong>treprise. Quand<br />
nous avons r<strong>en</strong>contré la Maison de<br />
l’emploi, la plupart des membres du CJD<br />
se sont demandés ce qu’était une Maison<br />
de l’emploi et à quoi elle servait. Il y a<br />
finalem<strong>en</strong>t eu un part<strong>en</strong>ariat très fort.<br />
Aujourd’hui, nous avons permis à des<br />
jeunes de créer leur <strong>en</strong>treprise, d’aller au<br />
bout de leurs idées et de faire lever les<br />
verrous de l’appréh<strong>en</strong>sion de<br />
l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong> les aidant avec les<br />
relations bancaires ou le montage de<br />
dossier complexe. Ils se sont épanouis.<br />
mission dont certains ont des Maisons de<br />
l’emploi et des PLIE. Quelle vision avezvous<br />
désormais de la Maison de l’emploi ?<br />
Maison de l’emploi. Je suis certain que si<br />
l’on pose la question à des dirigeants,<br />
beaucoup ne donneront pas la bonne<br />
réponse. Il y a un vrai travail à faire et je<br />
p<strong>en</strong>se que c’est une réalité. Il faut une<br />
meilleure communication des rouages de<br />
l’emploi sur les territoires.<br />
délégué général de cette organisation,<br />
peut-être moins connue que le MEDEF ou<br />
la CG<strong>PME</strong> qui se sont exprimés avant.<br />
Comm<strong>en</strong>t vous s<strong>en</strong>tez-vous solidaire des<br />
territoires et que faites-vous<br />
concrètem<strong>en</strong>t, sachant que nous<br />
aborderons les stratégies qui peuv<strong>en</strong>t être<br />
m<strong>en</strong>ées conjointem<strong>en</strong>t dans la seconde<br />
partie de la table ronde.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET<br />
La fondation FACE compr<strong>en</strong>d 3500<br />
<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong>gagées dans 32 clubs<br />
territoriaux pour une quarantaine de<br />
projets avec les collectivités. La fondation<br />
FACE se compose de dirigeants<br />
d’<strong>en</strong>treprises qui décid<strong>en</strong>t de se fédérer<br />
pour agir <strong>en</strong>semble dans cette solidarité<br />
qui fait l’objet de la table ronde. Ils ne<br />
particip<strong>en</strong>t pas à des dynamiques,<br />
notamm<strong>en</strong>t initiées par des collectivités<br />
ou des Maisons de l’emploi. Ils se fédèr<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>tre eux, décid<strong>en</strong>t ce qu’ils ont à faire et<br />
lutt<strong>en</strong>t contre toutes les formes<br />
d’exclusion. L’emploi est au c<strong>en</strong>tre depuis<br />
1993 pour FACE, mais logem<strong>en</strong>t et santé,<br />
li<strong>en</strong> aux consommateurs et vie du<br />
territoire sont des thématiques égalem<strong>en</strong>t<br />
approchées. Nous sommes <strong>en</strong> cours de<br />
conclusion d’un grand part<strong>en</strong>ariat national<br />
avec l’Alliance Villes Emploi, ce dont je<br />
suis très heureux.<br />
Sur la question de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,<br />
une première caractéristique est ce li<strong>en</strong><br />
dans l’action. Les responsables des<br />
business units sur les territoires ou les<br />
responsables de <strong>PME</strong> se retrouv<strong>en</strong>t<br />
totalem<strong>en</strong>t dans l’action. Quand on agit<br />
sur un territoire, une école ou lors<br />
d’opérations évoquées tout à l’heure, on<br />
s’aperçoit que les g<strong>en</strong>s qui se retrouv<strong>en</strong>t<br />
sont des hommes et des femmes qui ont<br />
les mêmes convictions et les mêmes<br />
valeurs d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. La mise <strong>en</strong> mot<br />
n’est pas la même mais cette « reliance »<br />
est importance. Arrivant chez FACE il y a<br />
un an, j’ai lancé l’idée d’un grand<br />
baromètre avec le Présid<strong>en</strong>t MESTRALLET<br />
où l’on interroge les 3500 <strong>en</strong>treprises.<br />
Elles sont militantes et nous ne sommes<br />
pas là pour les juger. A la question « Quels<br />
sont les effets de la crise sur votre<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t social et sociétal ? », 70% des<br />
dirigeants dis<strong>en</strong>t qu’elle n’a ri<strong>en</strong> changé<br />
sur leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. 11% dis<strong>en</strong>t même<br />
qu’il a augm<strong>en</strong>té et 20% qu’il a régressé –<br />
ce que l’on peut compr<strong>en</strong>dre dans les<br />
moy<strong>en</strong>s disponibles <strong>en</strong> temps comme au<br />
niveau financier.<br />
Une autre caractéristique de la<br />
dynamique solidaire est de faire<br />
<strong>en</strong>semble. Tout le monde a consci<strong>en</strong>ce<br />
qu’on ne peut ri<strong>en</strong> faire seul sur un<br />
territoire. C’est l’idée de départ de FACE<br />
auprès des grandes <strong>en</strong>treprises et des<br />
collectivités. Je n’y suis pour ri<strong>en</strong> car cela<br />
fait 17 ans. A chaque fois qu’un club FACE<br />
se crée, il se crée toujours <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les<br />
collectivités du territoire. C’est une<br />
manière de concevoir le projet territorial.<br />
L’idée d’approche globale des<br />
différ<strong>en</strong>ts champs que vous avez été<br />
plusieurs à évoquer est résumé chez nous<br />
<strong>en</strong> cinq dim<strong>en</strong>sions :<br />
A l’intérieur de l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Les dirigeants de FACE<br />
donn<strong>en</strong>t du temps, des<br />
soirées, du tutorat et<br />
différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts<br />
mais chang<strong>en</strong>t d’abord chez<br />
eux dans leur process RH,<br />
leur managem<strong>en</strong>t et leurs<br />
conceptions. Ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
aussi changer la vraie vie de<br />
l’<strong>en</strong>treprise au quotidi<strong>en</strong>.<br />
Le champ de l’emploi, sans<br />
doute le principal. Entre<br />
4000 et 5000 personnes<br />
sont accompagnées chaque<br />
année.<br />
L’école, prise au s<strong>en</strong>s large.<br />
Qui, mieux qu’un dirigeant<br />
d’<strong>en</strong>treprise, va pouvoir<br />
expliquer et faire s<strong>en</strong>tir la<br />
vie d’une <strong>en</strong>treprise, le<br />
travail ? Dans une famille<br />
monopar<strong>en</strong>tale ou autre,<br />
certains <strong>en</strong>fants n’ont<br />
jamais vu leurs par<strong>en</strong>ts<br />
travailler. Les acteurs de<br />
FACE et ses 3500 bénévoles<br />
<strong>en</strong>gagés ont une parole<br />
© Alliance Villes Emploi
d’homme et de femme<br />
d’<strong>en</strong>treprise.<br />
Le quotidi<strong>en</strong> des habitants,<br />
y compris dans la<br />
consommation. Tous ces<br />
acteurs qui peuv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir<br />
des salariés de l’<strong>en</strong>treprise<br />
sont des consommateurs.<br />
Les travailleurs pauvres<br />
sont aussi parfois les<br />
salariés de l’<strong>en</strong>treprise :<br />
vous voyez la boucle. Ces<br />
dynamiques rejoign<strong>en</strong>t la<br />
démarche globale et<br />
l’<strong>en</strong>treprise a des choses à y<br />
faire dans son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
sociétal. Quand un banquier<br />
explique à une famille<br />
comm<strong>en</strong>t gérer son budget,<br />
la parole porte. Le li<strong>en</strong> de<br />
départ est difficile mais, une<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Michael ZENEVRE, le dirigeant de la<br />
CG<strong>PME</strong>, disait à juste titre que les petites<br />
et moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises meur<strong>en</strong>t dans<br />
Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET<br />
C’est très vrai. Sur le baromètre,<br />
certaines questions étai<strong>en</strong>t adressées<br />
spécifiquem<strong>en</strong>t aux grandes <strong>en</strong>treprises.<br />
Pour celles-là, nous avions une question<br />
sur l’action : est-elle plutôt la déclinaison<br />
de la politique du grand groupe que vous<br />
représ<strong>en</strong>tez ou part-elle d’<strong>en</strong> bas ? Plus de<br />
la moitié dis<strong>en</strong>t qu’elle part d’<strong>en</strong> bas, elle<br />
est bottom up à partir d’initiatives locales.<br />
En ajoutant les autres <strong>en</strong>treprises, sur<br />
3500 <strong>en</strong>treprises chez FACE, 75% sont des<br />
<strong>PME</strong>, 97% dis<strong>en</strong>t donc que la dynamique<br />
est bottom up. Cela ne veut pas dire que<br />
les dirigeants soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> incohér<strong>en</strong>ce avec<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Merci, Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET. Nous<br />
terminons ce premier tour de table avec<br />
l’AGEFOS <strong>PME</strong> dont vous êtes directeur<br />
général, Joël RUIZ. Rappelez-nous ce que<br />
fois la barrière levée, il y a<br />
une vraie légitimité de<br />
parole, comme sur l’emploi.<br />
Les acteurs du territoire<br />
auprès des associations et<br />
des collectivités.<br />
Dans le baromètre, nous avons<br />
aussi questionné les dirigeants pour leur<br />
demander pourquoi ils veul<strong>en</strong>t un<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t solidaire. Un critère d’image<br />
de l’employeur et d’ancrage territorial<br />
dans la résonnance de la vie de la cité sort<br />
<strong>en</strong> premier à 88% suivi de deux critères :<br />
la performance globale à 86%, nous<br />
sommes ici dans l’intérêt bi<strong>en</strong> compris et<br />
pas dans l’action sociale et la question de<br />
l’ancrage territorial, qui vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> troisième<br />
position. Il y a de vraies convictions chez<br />
les dirigeants. Ils ne sont pas là pour ri<strong>en</strong>.<br />
leur territoire. Est-ce que les grandes<br />
<strong>en</strong>treprises ont égalem<strong>en</strong>t cette vision de<br />
l’ancrage territorial ou est-ce un discours ?<br />
leur politique de groupe, d’ailleurs, mais<br />
cela montre qu’y compris dans les grandes<br />
<strong>en</strong>treprises, elle part d’<strong>en</strong> bas.<br />
Nous avions une question<br />
prospective pour savoir comm<strong>en</strong>t les<br />
chefs d’<strong>en</strong>treprise qualifiai<strong>en</strong>t les<br />
nouvelles préoccupations. Six sont<br />
sorties : génération Y ; mainti<strong>en</strong> de<br />
l’emploi local : travailleurs/cli<strong>en</strong>ts<br />
pauvres ; métiers verts ; sécurisation de<br />
parcours et décrochage scolaire.<br />
L’approche des chefs d’<strong>en</strong>treprise est<br />
finalem<strong>en</strong>t très globale.<br />
sont les nouvelles missions des OPCA et<br />
comm<strong>en</strong>t vous voyez les choses dans les<br />
territoires.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Joël RUIZ<br />
Pour parler de la réforme des OPCA,<br />
il faudrait une bonne semaine de<br />
séminaire de travail, or j’ai quelques<br />
minutes. L’AGEFOS <strong>PME</strong> est un des<br />
quarante OPCA, le plus important, installé<br />
sur le territoire dans les petites et<br />
moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises. Nous gérons aussi<br />
40 branches professionnelles. Le fonds<br />
d’assurance formation a été créé <strong>en</strong> 1972.<br />
Le sujet est l’injonction<br />
contradictoire dans laquelle nous sommes<br />
placés aujourd’hui et comm<strong>en</strong>t les<br />
Maisons de l’emploi et les PLIE y<br />
contribu<strong>en</strong>t. Notre cœur de métier est<br />
historiquem<strong>en</strong>t d’accompagner la<br />
formation professionnelle dans les<br />
<strong>en</strong>treprises pour les salariés, avec une<br />
gestion paritaire patronale et syndicale. A<br />
l’AGEFOS, c’est la CG<strong>PME</strong> et les cinq<br />
confédérations de salariés qui<br />
administr<strong>en</strong>t. Nous devons sout<strong>en</strong>ir les<br />
besoins des <strong>en</strong>treprises et, autour des<br />
métiers, des politiques de branches. Nous<br />
finançons, conseillons, informons et allons<br />
jusqu’à accompagner l’émerg<strong>en</strong>ce des<br />
besoins. Là, les textes réc<strong>en</strong>ts autour de la<br />
sécurisation des parcours professionnels<br />
édict<strong>en</strong>t que ce métier va glisser vers le<br />
sujet de l’emploi et des compét<strong>en</strong>ces. Or,<br />
si l’épic<strong>en</strong>tre de l'OPCA change, le<br />
territoire devi<strong>en</strong>t le lieu stratégique. Nous<br />
sommes donc tiraillés. Nous savons que<br />
notre raison d’être est l’<strong>en</strong>treprise et les<br />
métiers et nous sommes appelés à aller<br />
sur le territoire autour de la question de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des parcours<br />
professionnels dans les territoires.<br />
L’AGEFOS <strong>PME</strong> a contribué, depuis<br />
quelques années, à accompagner des<br />
stratégies de territoire et des programmes<br />
territoriaux mais, pour la plupart des<br />
autres collègues OPCA, la question est<br />
délicate. Quand nous allons agir sur les<br />
territoires, nous cherchons les acteurs<br />
avec qui travailler, notamm<strong>en</strong>t Pôle<br />
Emploi. Mais, nous r<strong>en</strong>controns souv<strong>en</strong>t<br />
les Maisons de l’emploi. Nous sommes<br />
part<strong>en</strong>aires déjà depuis longtemps avec<br />
beaucoup d’<strong>en</strong>tre vous, mais le « parler<br />
emploi » n’est pas celui que nous utilisons<br />
traditionnellem<strong>en</strong>t quand nous<br />
r<strong>en</strong>controns des <strong>en</strong>treprises et que nous<br />
travaillons sur des questions de formation<br />
professionnelle.<br />
Avec la loi du 24 novembre 2009 et<br />
le décret du 22 septembre 2010 sur<br />
l’évolution des OPCA, c’est pourtant ce qui<br />
va se passer. Nos missions sont ét<strong>en</strong>dues<br />
sur le sujet de la proximité, la GPEC,<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des besoins,<br />
l’ingénierie de projets, <strong>en</strong> particulier dans<br />
les territoires. Cela élargit les publics sur<br />
lesquels nous allons interv<strong>en</strong>ir,<br />
traditionnellem<strong>en</strong>t l'insertion des jeunes,<br />
à travers les contrats d’alternance. Jusqu’à<br />
prés<strong>en</strong>t, notre cible est la formation des<br />
salariés. Mais, aujourd’hui, nous<br />
accompagnons par la formation le<br />
reclassem<strong>en</strong>t des lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts<br />
économiques avec Pôle emploi. Même si<br />
nous avions comm<strong>en</strong>cé depuis 2006 avec<br />
les Contrats de Transition Professionnelle,<br />
et nous allons interv<strong>en</strong>ir sur l’intégration<br />
des demandeurs d’emploi dans<br />
l’<strong>en</strong>treprise, notamm<strong>en</strong>t avec la<br />
préparation opérationnelle à l’emploi.<br />
Les publics et les missions sont donc<br />
élargis dans un contexte où nous nous<br />
regroupons et fusionnons <strong>en</strong>tre OPCA.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Avez-vous besoin d’alliance ? Vous<br />
avez parlé des Maisons de l’emploi.<br />
Joël RUIZ<br />
Un problème de souveraineté se<br />
pose. Je me suis intéressé, dans une<br />
précéd<strong>en</strong>te vie professionnelle, aux<br />
questions de développem<strong>en</strong>t de territoire.<br />
Quand je r<strong>en</strong>contre une <strong>en</strong>treprise, je sais<br />
qui est le patron. Avec lui, nous travaillons<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
au plan de formations. De même, si je<br />
souti<strong>en</strong>s le pilote d’une branche<br />
professionnelle. Les négociateurs et les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux organis<strong>en</strong>t les métiers<br />
dans la branche et travaill<strong>en</strong>t sur les<br />
classifications et les qualifications. Sur un<br />
territoire, qui est le patron ? La façon de<br />
travailler est différ<strong>en</strong>te selon<br />
l’interlocuteur, d’autant que chacun<br />
rev<strong>en</strong>dique, à juste titre, sa légitimité. Si je<br />
veux investir le territoire, je dois passer<br />
des alliances. Je dois faire avec d’autres<br />
puisque le territoire n’est la propriété de<br />
personne. Avec qui passer alliance,<br />
comm<strong>en</strong>t et sur quels objectifs<br />
communs ? Chacun a ses objectifs, pas<br />
nécessairem<strong>en</strong>t les mêmes que les mi<strong>en</strong>s.<br />
Les <strong>en</strong>treprises nous sollicit<strong>en</strong>t, un autre<br />
préférera investir sur les publics <strong>en</strong><br />
difficulté et un autre sur une filière <strong>en</strong><br />
reconversion. Nous devons accepter de<br />
faire ce qui disait Montesquieu à propos<br />
d’un bon gouvernem<strong>en</strong>t : « une autorité<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Merci d’avoir cité Montesquieu et<br />
d’avoir abordé le thème de la<br />
souveraineté qui va être, je p<strong>en</strong>se, au<br />
cœur des débats de la seconde moitié de<br />
cette table ronde. Nous terminons avec<br />
Bruno LUCAS, directeur général adjoint de<br />
Pôle emploi dont on a vu que vous êtes<br />
parfois confondu avec les Maisons de<br />
l’emploi, ce qui est tout à votre honneur,<br />
Bruno LUCAS<br />
Je vous sais gré de cette att<strong>en</strong>tion.<br />
Je voudrais rappeler que Pôle emploi est<br />
un service public national qui a, dans son<br />
code génétique, une pluralité de<br />
légitimité. Je rappelle qu’au conseil<br />
d’administration de Pôle emploi sont<br />
prés<strong>en</strong>ts les part<strong>en</strong>aires sociaux qui y sont<br />
majoritaires, des personnalités qualifiées,<br />
un représ<strong>en</strong>tant des collectivités<br />
territoriales et l’Etat. C’est dire que<br />
lorsque nous nous retrouvons sur les<br />
territoires, nous sommes d’abord les<br />
représ<strong>en</strong>tants de cette pluralité et nous<br />
avons vocation à travailler avec<br />
légitime, des valeurs et du courage ».<br />
L’autorité légitime est l’acceptation du<br />
partage de nos autorités et l’acceptation<br />
de la mise <strong>en</strong> commun, tout <strong>en</strong> ayant la<br />
capacité à conduire des projets et y<br />
mettre des ressources. Pour le bi<strong>en</strong><br />
commun, il faut être capable de concourir<br />
à l’intérêt général qui n’est pas le seul rôle<br />
de l’Etat mais il faut aussi du courage<br />
parce qu’il est plus facile de rester sur son<br />
« quant à soi ». Or, pour réussir, il<br />
convi<strong>en</strong>t d’accepter le risque de passer<br />
beaucoup de temps <strong>en</strong> confrontations et<br />
<strong>en</strong> occasions de se tromper, parfois sans<br />
résultat, et <strong>en</strong>gager des investissem<strong>en</strong>ts<br />
qui n’aboutiss<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t.<br />
Concernant l’AGEFOS <strong>PME</strong>, et les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux qui la gouvern<strong>en</strong>t,<br />
nous avons historiquem<strong>en</strong>t installé des<br />
représ<strong>en</strong>tations territoriales. Nous<br />
sommes prêts à y <strong>en</strong>traîner nos collègues<br />
et c’est un bel <strong>en</strong>jeu.<br />
bi<strong>en</strong> que vous ne soyez pas exactem<strong>en</strong>t<br />
sur les mêmes métiers. Pôle emploi est<br />
une organisation relativem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tralisée<br />
qui emploie 50 000 personnes. Comm<strong>en</strong>t<br />
interv<strong>en</strong>ez-vous sur les territoires ? Avezvous<br />
une culture du part<strong>en</strong>ariat ?<br />
Acceptez-vous de partager le pouvoir ?<br />
Vous êtes très att<strong>en</strong>du sur ces sujets.<br />
l’<strong>en</strong>semble de leurs représ<strong>en</strong>tants sur les<br />
territoires. J’aime l’idée de l’<strong>en</strong>tonnoir.<br />
Paradoxalem<strong>en</strong>t, c’est <strong>en</strong> regardant le<br />
bout le plus étroit de l’<strong>en</strong>tonnoir que l’on<br />
peut trouver les bonnes clefs de lecture<br />
pour le diagnostic et pour l’action. Le bout<br />
de l’<strong>en</strong>tonnoir est le besoin des g<strong>en</strong>s à qui<br />
nous r<strong>en</strong>dons service.<br />
Nous disposons de plusieurs<br />
élém<strong>en</strong>ts pour connaître les freins et les<br />
besoins des demandeurs d’emploi et donc<br />
des <strong>en</strong>treprises, notamm<strong>en</strong>t la grande<br />
consultation que nous avons récemm<strong>en</strong>t<br />
lancée et qui nous a permis d’avoir<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
plusieurs c<strong>en</strong>taines de milliers de<br />
réponses de demandeurs d’emploi. Nous<br />
voyons que quand il y a des freins, il y a<br />
quatre catégories dont chacune montre<br />
quels sont les part<strong>en</strong>ariats et les<br />
contributions pot<strong>en</strong>tielles des différ<strong>en</strong>ts<br />
acteurs : c’est l’autre bout de l’<strong>en</strong>tonnoir.<br />
Le premier besoin, que vous<br />
connaissez tous au quotidi<strong>en</strong>, est celui de<br />
l’information sur le marché du travail.<br />
C’est la moins bi<strong>en</strong> partagée du monde.<br />
Un demandeur d’emploi, notamm<strong>en</strong>t un<br />
jeune, ne sait pas quels sont les métiers<br />
où il y a des pot<strong>en</strong>tialités. C’est notre rôle<br />
à tous de donner cette information<br />
quantitative concrète que déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les<br />
<strong>en</strong>treprises, les organisations syndicales et<br />
les intermédiaires que nous sommes pour<br />
que les demandeurs d’emploi puiss<strong>en</strong>t<br />
construire des projets qui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
compte de leurs aspirations mais qui<br />
soi<strong>en</strong>t aussi crédibles pour leur insertion<br />
professionnelle. Il y a ici une marge<br />
importante de part<strong>en</strong>ariat qui est<br />
immédiate mais aussi dans la prospective.<br />
On retrouve là le rôle des Maisons de<br />
l’emploi. L’information concerne aussi le<br />
marché du travail demain.<br />
Le deuxième besoin est celui de la<br />
formation des demandeurs d’emploi pour<br />
être formés de manière cohér<strong>en</strong>te avec<br />
les besoins des employeurs. M. BONAL<br />
évoquait tout à l’heure une action qui<br />
montre que l’on peut conjuguer nos<br />
différ<strong>en</strong>ts outils. Les organisations<br />
professionnelles <strong>en</strong> ont aussi. Nous<br />
pouvons donc répondre aux besoins de<br />
formation.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Nous avons réussi à balayer ce que<br />
vous faites à partir des introductions de<br />
Gw<strong>en</strong>aële HAMON et d’Emile BLESSIG. Je<br />
vais repr<strong>en</strong>dre l’importance pour une<br />
collectivité de répondre aux demandes<br />
des <strong>en</strong>treprises et des salariés mais aussi<br />
d’anticiper, ce que vi<strong>en</strong>t de rappeler M.<br />
LUCAS. Il y a nécessité de se doter<br />
<strong>en</strong>semble d’une capacité d’expertise et<br />
d’analyse, de tisser des li<strong>en</strong>s avec les<br />
<strong>en</strong>treprises et d’avoir cette approche<br />
Le troisième besoin est celui de<br />
l’accès à l’<strong>en</strong>treprise. Certains<br />
demandeurs d’emploi sav<strong>en</strong>t passer les<br />
barrières, maîtris<strong>en</strong>t les techniques de<br />
recherche d’emploi et ont des réseaux,<br />
d’autres qui n’ont ri<strong>en</strong> de tout cela. En<br />
travaillant avec les part<strong>en</strong>aires sociaux et<br />
les Maisons de l’emploi, nous pouvons<br />
lever ces freins pour ceux qui n’ont pas<br />
spontaném<strong>en</strong>t les clefs de lecture pour<br />
aller vers l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Enfin, il y a un registre des<br />
difficultés non professionnelles. Elles<br />
concern<strong>en</strong>t la question de l’insertion<br />
sociale, du logem<strong>en</strong>t, de la stratégie des<br />
collectivités territoriales pour construire<br />
une offre d’<strong>en</strong>semble qui permette aux<br />
g<strong>en</strong>s de retrouver un emploi et l’al<strong>en</strong>tour<br />
qui permet de pér<strong>en</strong>niser cet emploi et de<br />
ne pas être perturbé par les difficultés<br />
quotidi<strong>en</strong>nes.<br />
Pôle emploi, sur ces sujets, n’est<br />
qu’un contributeur et a besoin de<br />
travailler avec les autres. Dans notre<br />
métier de base, et sur ces quatre freins,<br />
nous avons besoin de travailler avec<br />
d’autres sur le plan national, avec les<br />
OPCA qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur le terrain de<br />
l’emploi pour essayer de mutualiser nos<br />
moy<strong>en</strong>s de formation. Nous devons aussi<br />
le faire de manière anticipée sur nos<br />
territoires, là où les Maisons de l’emploi<br />
sont très importantes.<br />
Pour conclure, M. BONAL n’a pas<br />
cité le part<strong>en</strong>ariat qui <strong>en</strong>cadrait les actions<br />
dont il parlait mais ce qui est vraim<strong>en</strong>t<br />
important est que nos part<strong>en</strong>ariats<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t concrets.<br />
systémique <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat. La sécurisation<br />
des parcours a été évoquée et, avec Emile<br />
BLESSIG, son li<strong>en</strong> avec la compétitivité et<br />
la solidarité. Il a rappelé la nécessité d’une<br />
organisation territoriale, de communiquer<br />
autour d’une synergie d’acteurs et de<br />
conjuguer le vertical et le terrain dans une<br />
approche de réseau. Vous avez dit : « une<br />
somme d’actions ne fait pas une<br />
stratégie ». Nous allons <strong>en</strong> parler. M.<br />
ZENEVRE notamm<strong>en</strong>t a évoqué un des<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
<strong>en</strong>jeux : faire que l’<strong>en</strong>treprise spectatrice<br />
devi<strong>en</strong>ne actrice. Nous pourrions dire la<br />
même chose des organisations syndicales<br />
et de leurs militants pour la cause de leur<br />
territoire, sachant que les acteurs rest<strong>en</strong>t<br />
sur leur cœur de métier. Avec Pascal<br />
DEBAY notamm<strong>en</strong>t, nous avons vu l’autre<br />
<strong>en</strong>jeu, celui d’éviter la concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre<br />
les territoires et de laisser la campagne à<br />
l’abandon <strong>en</strong> matière d’économie,<br />
d’emploi et de formation. L’autre <strong>en</strong>jeu<br />
est l’importance d’une approche globale,<br />
dont Gw<strong>en</strong>aële HAMON avait aussi parlé.<br />
On ne peut dissocier l’emploi de ce qui y<br />
contribue. Nous avons évoqué, avec D<strong>en</strong>is<br />
HASSLER, l’option des acteurs de<br />
s’impliquer dans la gouvernance et/où<br />
dans l’action. Dans la mesure où les<br />
moy<strong>en</strong>s sont limités, il n’est pas toujours<br />
évid<strong>en</strong>t de faire les deux.<br />
Le point de la communication est<br />
rev<strong>en</strong>u avec Olivier CRANCĒE qui a indiqué<br />
que la Maison de l’emploi n’était pas<br />
nécessairem<strong>en</strong>t comprise et que c’était à<br />
travers son action que les chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprise ont découvert ce qu’était leur<br />
travail de terrain, leur capacité de<br />
synthèse et d’animation. Vinc<strong>en</strong>t<br />
Emile BLESSIG<br />
La compétition <strong>en</strong>tre territoires est<br />
une réalité. La question de l’égalité et de<br />
l’équité se pose. La démarche d’égalité est<br />
de permettre au meilleur d’optimiser ses<br />
avantages. La vraie question est celle de<br />
l’équité territoriale. Nous avons <strong>en</strong> France<br />
BAHOLET a souligné que l’action<br />
commune permet de se retrouver. Joël<br />
RUIZ a parlé des nouvelles missions de<br />
l’AGEFOS qui a glissé vers les territoires et<br />
l’emploi avec le souci de rechercher des<br />
part<strong>en</strong>aires ainsi que sa problématique de<br />
la souveraineté : quelle est l’autorité<br />
légitime ? Enfin, Bruno LUCAS a rappelé<br />
l’importance de partir des besoins des<br />
g<strong>en</strong>s et de l’<strong>en</strong>treprise, d’une analyse<br />
partagée, et a souligné quatre <strong>en</strong>jeux :<br />
l’information, la formation, l’accès à<br />
l’<strong>en</strong>treprise et les freins. Il a déclaré que<br />
Pôle emploi n’était pas autosuffisant sur<br />
tout, qu’il avait besoin de travailler avec<br />
les autres. C’était un appel à la<br />
collaboration des uns et des autres.<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ le<br />
rappelle souv<strong>en</strong>t, vous êtes autant dans la<br />
gouvernance que les collectivités locales<br />
et l’Etat car le triumvirat gouverne les<br />
Maisons de l’emploi.<br />
Emile BLESSIG et Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />
pourront comm<strong>en</strong>cer puis les autres<br />
interv<strong>en</strong>ants apporteront leur pierre à la<br />
question de la stratégie territoriale<br />
impliquant les <strong>en</strong>treprises.<br />
certains outils régionaux, nationaux ou<br />
europé<strong>en</strong>s, notamm<strong>en</strong>t les zones de<br />
revitalisation rurale. Un territoire ne peut<br />
pas se cont<strong>en</strong>ter d’att<strong>en</strong>dre du souti<strong>en</strong><br />
extérieur pour se construire et répondre<br />
aux nouveaux défis.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Vous faites écho à ce qui a été dit<br />
hier. Le territoire doit se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main.<br />
Emile BLESSIG<br />
Je n’étais pas là mais nous arrivons<br />
à la même conclusion. Le territoire doit<br />
aussi construire un projet. Je voudrais<br />
rebondir sur la question de l’autorité.<br />
Nous sommes un territoire et une société<br />
dans laquelle l’autorité est très mal vécue<br />
et pourtant elle est nécessaire. L’autorité<br />
légitime est celle qui arrive à susciter une<br />
adhésion à un projet commun. Il serait, à<br />
mon s<strong>en</strong>s, illusoire que, sur un territoire<br />
donné, tel ou tel soit le seul porteur ou<br />
dét<strong>en</strong>teur de la démarche de projets.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />
Il y a un courage, j’aime ce mot, au<br />
niveau de chaque institution, locale et<br />
nationale. Le part<strong>en</strong>ariat est nécessaire,<br />
<strong>en</strong>core plus aujourd’hui, notamm<strong>en</strong>t à<br />
cause des mutations économiques et<br />
sociales et des contraintes budgétaires. Le<br />
contexte nous condamne à travailler<br />
<strong>en</strong>semble. Cette autorité légitime sera<br />
partagée. Il faut du temps, du courage et<br />
de la reconnaissance. Nous avons un<br />
travail à faire sur la reconnaissance de<br />
chacun sur les territoires, avec l’AGEFOS<br />
et Pôle emploi qui évolu<strong>en</strong>t. Il nous faut<br />
de la stabilité et des dispositifs pér<strong>en</strong>nes<br />
qui nous permett<strong>en</strong>t d’ancrer<br />
reconnaissance et confiance pour<br />
travailler <strong>en</strong>semble. Nous n’avons pas le<br />
choix, et tant mieux.<br />
L’<strong>en</strong>jeu est de taille. Si<br />
év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t les Maisons de l’emploi<br />
étai<strong>en</strong>t remises <strong>en</strong> question et que nous<br />
avions à retravailler sur un prochain<br />
conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t, les <strong>en</strong>treprises<br />
monterai<strong>en</strong>t au créneau. Nous devons<br />
dev<strong>en</strong>ir cet <strong>en</strong>semble. Les Maisons de<br />
l’emploi ne sont pas ex nihilo des<br />
structures hors sol. Elles sont constituées<br />
de vous, de nous. Les <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t<br />
déclarer et sout<strong>en</strong>ir que les Maisons de<br />
l’emploi sont des outils structurants et<br />
collaboratifs qui permett<strong>en</strong>t d’élaborer un<br />
diagnostic partagé et de mettre <strong>en</strong> place<br />
des programmations adaptées.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Merci beaucoup de cet appel à la<br />
mobilisation autour des élus qui<br />
représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t légitimem<strong>en</strong>t le territoire, <strong>en</strong><br />
démocratie. M. ZENEVRE, vous avez dit<br />
Michael ZENEVRE<br />
Les Maisons de l’emploi sont <strong>en</strong><br />
pleine mutation mais on voit les dérives<br />
des structures, quand elles sont <strong>en</strong> pleine<br />
mutation, pour s’accrocher à ce qu’elles<br />
peuv<strong>en</strong>t et ajouter des mots à leur champ<br />
d’action sur le développem<strong>en</strong>t<br />
économique. Elles vont s’occuper de<br />
l’emploi, de la formation, du<br />
Pour cela, il faut communiquer car<br />
les actions sont faites. Nous avons passé<br />
un cap depuis quelques années, nous<br />
faisons tous des forums de l’emploi et<br />
nous travaillons sur la GTEC. Comm<strong>en</strong>t<br />
institutionnaliser ce que les Maisons de<br />
l’emploi sont capables de faire ? Les<br />
<strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t être plus visibles au<br />
sein de nos dispositifs même si l’idée est<br />
de mailler avec elle et d’être sur du micro<br />
territoire. Comm<strong>en</strong>t donner une visibilité<br />
plus globale aux <strong>en</strong>treprises ? Par des<br />
r<strong>en</strong>dez-vous organisés ou chacun se s<strong>en</strong>t<br />
exister dans la Maison de l’emploi.<br />
Je terminerai par la solidarité <strong>en</strong>tre<br />
les territoires, sujet auquel je suis<br />
extrêmem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible. Quand je parle de<br />
la compétitivité qui va avec la solidarité,<br />
on me rétorque la compétition. Oui, il<br />
existe une forme de compétition <strong>en</strong>tre<br />
territoires, métropoles, voire au niveau<br />
europé<strong>en</strong>. Toutefois, sur des bassins<br />
d’emploi comme R<strong>en</strong>nes, nous travaillons<br />
d’arrache-pied avec les trois pays qui nous<br />
constitu<strong>en</strong>t. Nous avons des zones<br />
périurbaines et rurales : chacune a son<br />
id<strong>en</strong>tité, ses problématiques. Il s’agit de<br />
trouver les synergies et les passerelles<br />
<strong>en</strong>tre territoires ruraux et territoires<br />
urbains qui se développ<strong>en</strong>t. Là <strong>en</strong>core,<br />
faisons jouer les solidarités et p<strong>en</strong>sons<br />
mobilité et aménagem<strong>en</strong>t du territoire sur<br />
ces bassins d’emploi.<br />
vouloir participer aux Maisons de l’emploi<br />
à condition qu’on laisse de la place aux<br />
<strong>en</strong>treprises et qu’on appr<strong>en</strong>ne à se<br />
connaître.<br />
développem<strong>en</strong>t économique… On recréé<br />
une grande structure à laquelle je<br />
m’oppose. Autour de la table et à tous les<br />
débats auxquels on peut participer, tous<br />
les acteurs sont d’accord pour travailler <strong>en</strong><br />
réseau et <strong>en</strong>semble. Or, c’est un monde<br />
d’hypocrisie et de « bisounours » car telle<br />
n’est pas la réalité. Structures,<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
financem<strong>en</strong>ts, ori<strong>en</strong>tations stratégiques<br />
diffèr<strong>en</strong>t et sont parfois conflictuels. Les<br />
débats auxquels j’ai participé sur deux<br />
Maisons de l’emploi reproduis<strong>en</strong>t cela au<br />
niveau régional. Tout le monde dit qu’il<br />
faut faire <strong>en</strong>semble. Mes propos peuv<strong>en</strong>t<br />
choquer mais représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la réalité du<br />
terrain. Dans certaines Maisons de<br />
l’emploi, on créé des postes de chargés de<br />
mission sans établir de diagnostics, sans<br />
étudier les besoins des <strong>en</strong>treprises. Nous<br />
sommes dans la gouvernance et<br />
l’ori<strong>en</strong>tation des Maisons de l’emploi. Or,<br />
la question de qui fait quoi sur le territoire<br />
n’est même pas posée.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Il faut un diagnostic, des acteurs et<br />
savoir qui fait quoi.<br />
Michael ZENEVRE<br />
Je peux être hué, cela ne me<br />
dérange pas. Cela prouve toutefois qu’il y<br />
a un problème. Si chacun s’accroche à sa<br />
structure ou à son pré carré – je ne parle<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
M. ZENEVRE participe à deux<br />
Maisons de l’emploi, il sait un peu de quoi<br />
il parle. Quand il évoque la concurr<strong>en</strong>ce<br />
<strong>en</strong>tre acteurs, il faut l’admettre, elle est<br />
aussi autour des budgets. Il ne faut pas<br />
faire de l’angélisme mais dépasser la<br />
Michael ZENEVRE<br />
C’est la base du diagnostic. Qu’on<br />
ne se mépr<strong>en</strong>ne pas. A la CG<strong>PME</strong>, nous<br />
avons une vision assez claire de ce que<br />
devrai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir les Maisons de l’emploi.<br />
Elles doiv<strong>en</strong>t être les facilitateurs,<br />
coordinateurs, animateurs du territoire<br />
mais <strong>en</strong> aucun cas faire à la place des<br />
acteurs. Les acteurs exist<strong>en</strong>t et font déjà,<br />
<strong>en</strong> particulier dans l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
économique. Il faut cesser de croire que<br />
l’emploi se décrète. Il faut sortir des<br />
logiques de placem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t pour<br />
les s<strong>en</strong>iors. Il faut discuter des besoins des<br />
<strong>en</strong>treprises. La prospective ne fonctionne<br />
pas dans les TPE/<strong>PME</strong>, il faut aussi se le<br />
dire.<br />
Nous avons m<strong>en</strong>é une opération <strong>en</strong><br />
Lorraine, « Nouvelle approche des<br />
compét<strong>en</strong>ces CG<strong>PME</strong>/AGEFOS ». Nous<br />
pas seulem<strong>en</strong>t pour vous mais aussi<br />
parfois pour mon organisation – les<br />
problèmes ne résolv<strong>en</strong>t pas.<br />
question. Comm<strong>en</strong>t peut-on aller plus<br />
loin ? Le fait de mettre à plat ce que les<br />
autres font, de se demander qui a les<br />
compét<strong>en</strong>ces et les capacités pour faire<br />
quoi, me paraît raisonnable et logique.<br />
avons repéré 2300 postes à pourvoir <strong>en</strong><br />
Lorraine où il y a pénurie et difficulté de<br />
recrutem<strong>en</strong>t, ce qui semble aberrant <strong>en</strong> ce<br />
mom<strong>en</strong>t. Ces <strong>en</strong>treprises n’étai<strong>en</strong>t vues<br />
par personne, très peu accompagnées,<br />
avec des délais de recrutem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 1 et<br />
3 mois. Personne n’est capable<br />
aujourd’hui de résoudre leur problème.<br />
Des chargés de mission ont donc été<br />
recrutés. Avec cinq personnes sur le<br />
terrain p<strong>en</strong>dant huit mois, 500 emplois<br />
ont été créés. Tout se joue sur le terrain et<br />
dans les <strong>en</strong>treprises. Il faut s’adosser à des<br />
experts de l’<strong>en</strong>treprise –les organisations<br />
patronales et syndicales, les OPCA et<br />
l’AGEFOS <strong>en</strong> font partie. Après, il y a la<br />
gestion des publics qu’elles ne sav<strong>en</strong>t pas<br />
faire.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Nous revi<strong>en</strong>drons sur ces points<br />
avec la salle. Pascal DEBAY, Gw<strong>en</strong>aële<br />
HAMON avait aussi esquissé l’<strong>en</strong>jeu fort<br />
de la sécurisation des parcours. On admet<br />
aujourd’hui que rares sont ceux qui<br />
Pascal DEBAY<br />
Par rapport à ce que je vi<strong>en</strong>s<br />
d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, aujourd’hui nous n’avons pas<br />
spécialem<strong>en</strong>t dans les territoires de lieu<br />
de dialogue et de construction de la<br />
sécurité sociale professionnelle que nous<br />
souhaiterions. Un travail commun croisé<br />
serait souhaitable sur la sécurisation des<br />
parcours dans les territoires, <strong>en</strong>tre les<br />
organisations patronales et syndicales et<br />
les élus, sur des comités territoriaux qui<br />
sont là pour la sécurité de l’emploi. Avant<br />
de parler d’insertion, nous serions très<br />
favorables à la construction d’outils qui<br />
font qu’il n’y aurait aucune exclusion des<br />
<strong>en</strong>treprises et pas des rupture dans les<br />
parcours professionnels des salariés, <strong>en</strong>tre<br />
la sortie du parcours scolaire et l’<strong>en</strong>trée<br />
dans la vie active. Si on doit avancer sur la<br />
question du territoire, c’est aussi dans ce<br />
s<strong>en</strong>s, pour <strong>en</strong>trer dans le vif du sujet et<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Cela implique une capacité<br />
d’anticipation. Pour gérer cette sécurité<br />
sociale professionnelle, on doit savoir vers<br />
quoi les g<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t s’ori<strong>en</strong>ter si leur<br />
Michael ZENEVRE<br />
Je p<strong>en</strong>se qu’aujourd’hui, y compris<br />
dans les OPCA, nous sommes <strong>en</strong> capacité<br />
à répondre à ces préoccupations. De<br />
nombreuses études sont faites par<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Gw<strong>en</strong>aële HAMON appelait à<br />
afficher une volonté commune de cette<br />
stratégie territoriale et du développem<strong>en</strong>t<br />
via des outils comme les Maisons de<br />
l’emploi ou les PLIE. Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET,<br />
votre fondation, avec ses clubs locaux, se<br />
s<strong>en</strong>t-elle solidaire de ces acteurs de<br />
pourront passer toute une vie<br />
professionnelle dans la même <strong>en</strong>treprise.<br />
Elle ne peut pas garantir à vie l’emploi<br />
dans un poste. Les choses pourrai<strong>en</strong>t-elles<br />
mieux s’organiser dans les territoires ?<br />
mettre des outils et des dispositifs qui<br />
vont réellem<strong>en</strong>t dans ce s<strong>en</strong>s. Ils doiv<strong>en</strong>t<br />
aller, et c’est le sujet qui fâche, au-delà du<br />
diagnostic qui peut être partagé, même<br />
s’il y a des bémols de notre point de vue.<br />
Que met-on <strong>en</strong> œuvre et comm<strong>en</strong>t<br />
le finance-t-on ? Je regarde les<br />
employeurs. Les <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t être<br />
solidaires du territoire et réellem<strong>en</strong>t<br />
pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les territoires, y<br />
compris dans la logique et les projets<br />
d’<strong>en</strong>treprises réfléchis à moy<strong>en</strong> et long<br />
terme. Qu’est-ce qu’un territoire ? Un<br />
morceau de terre qui peut être vierge.<br />
L’intérêt est que des g<strong>en</strong>s y viv<strong>en</strong>t et y<br />
travaill<strong>en</strong>t. Ces salariés doiv<strong>en</strong>t avoir des<br />
dispositifs qui les aid<strong>en</strong>t à traverser cette<br />
adaptation avec une sécurisation<br />
concrète, sans rupture dans le salaire, la<br />
protection sociale ou le pouvoir d’achat.<br />
profession est <strong>en</strong> déclin. Cela demande du<br />
temps et de la formation, nous y<br />
revi<strong>en</strong>drons tout à l’heure.<br />
secteur. Nous savons qu’il va y avoir, dans<br />
les vingt prochaines années, des créations<br />
d’emploi sur le secteur de l’emploi vert,<br />
par exemple.<br />
terrain ? Est-elle prête à se battre aux<br />
côtés de l’Alliance Villes Emploi et d’autres<br />
pour que ces outils soi<strong>en</strong>t définitivem<strong>en</strong>t<br />
ancrés dans les territoires ? Etes-vous<br />
prêts à vous faire les avocats et les<br />
signataires d’une volonté commune ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET<br />
Pour nous, c’est très clairem<strong>en</strong>t une<br />
réponse positive à votre question. Nous<br />
travaillons depuis un an à une conv<strong>en</strong>tion<br />
cadre. Nous avons essayé de le faire <strong>en</strong><br />
co-construction dans les deux réseaux<br />
PLIE/Maisons de l’emploi et clubs FACE.<br />
Dans quelques semaines, nous pourrons<br />
signer une conv<strong>en</strong>tion cadre au niveau<br />
national, qui sera aussi une vraie<br />
reconnaissance du professionnalisme des<br />
André BONAL<br />
Je voulais repr<strong>en</strong>dre ce qui a été dit<br />
par les deux élus et évoquer une<br />
expéri<strong>en</strong>ce qui n’a pas été lancée par le<br />
MEDEF, bi<strong>en</strong> qu’il y soit associé.<br />
L’association ADVM (Association de<br />
Développem<strong>en</strong>t de la Vallée e la Meurthe<br />
et Moselle) s’est créée il y a 20 ans par<br />
Jacques CHIRAC. Il a eu l’intellig<strong>en</strong>ce de la<br />
mettre <strong>en</strong> place avec trois collèges, des<br />
élus, des associations et des <strong>en</strong>treprises. Il<br />
y a plus de tr<strong>en</strong>te communes qui <strong>en</strong> font<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
P<strong>en</strong>sez-vous que le MEDEF puisse<br />
s’associer à l’Alliance Villes Emploi pour<br />
André BONAL<br />
Au niveau du pays, vous avez un<br />
Conseil d’Administration et un Bureau. Le<br />
présid<strong>en</strong>t de Meurthe-et-Moselle <strong>en</strong> fait<br />
acteurs des PLIE et des Maisons de<br />
l’emploi. Les hommes et les femmes<br />
d’<strong>en</strong>treprises s’appui<strong>en</strong>t sur des<br />
professionnels. Dans la logique des clubs<br />
FACE, nous ne recherchons pas à nous<br />
substituer ou à recréer des<br />
professionnalismes mais plutôt à<br />
s’appuyer sur eux, d’où la possibilité<br />
d’avoir une fluidité sur le territoire <strong>en</strong><br />
terme d’expertise.<br />
partie aujourd’hui, avec tous les maires,<br />
de droite comme de gauche. Tout le<br />
monde a pu travailler <strong>en</strong>semble. Cette<br />
association est dev<strong>en</strong>ue un pays qui a<br />
établi des diagnostics économiques sur le<br />
logem<strong>en</strong>t, les infrastructures, les routes, le<br />
monde associatif… Aujourd’hui existe une<br />
Maison de l’emploi du Val de Lorraine qui<br />
a été mise <strong>en</strong> place par le pays. Sa<br />
gouvernance est composée d’<strong>en</strong>treprises,<br />
d’élus, etc. et elle fonctionne.<br />
déf<strong>en</strong>dre les stratégies territoriales et les<br />
outils territoriaux ?<br />
partie. Mon collègue présid<strong>en</strong>t de la<br />
CG<strong>PME</strong> aussi : nous sommes partie<br />
pr<strong>en</strong>ante.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Si ce dispositif est cassé, cela vous<br />
semble dommageable.<br />
André BONAL<br />
Tout à fait, je p<strong>en</strong>se que c’est une<br />
bonne initiative qui a permis de faire<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
M. RUIZ faisait état d’un part<strong>en</strong>ariat<br />
de longue date. Avez-vous une réaction<br />
par rapport à la composante de stratégie<br />
Joël RUIZ<br />
Il y a la question du « comm<strong>en</strong>t » et<br />
celle du « quoi ». A la question du<br />
avancer les choses sur le territoire,<br />
notamm<strong>en</strong>t des mises <strong>en</strong> commun.<br />
et aussi de l’alliance nationale sur ces<br />
sujets ?<br />
« comm<strong>en</strong>t », il y a deux façons de faire.<br />
La première est une posture impériale où<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
quelqu’un décide d’<strong>en</strong> haut, impose son<br />
point de vue et les autres doiv<strong>en</strong>t suivre.<br />
L’autre posture, plus contractuelle, est<br />
que les corps intermédiaires se mett<strong>en</strong>t<br />
d’accord. C’est l’esprit de la gouvernance<br />
des Maisons de l’emploi. Côté AGEFOS<br />
<strong>PME</strong>, cette seconde posture nous<br />
convi<strong>en</strong>t. Ensuite advi<strong>en</strong>t la question du<br />
« quoi ». Il faut quatre pieds pour<br />
stabiliser la question de l’emploi dans les<br />
territoires :<br />
1-Il faudrait imaginer de nouvelles<br />
méthodes pour apparier l’offre et la<br />
demande de travail. Nous sommes prêts à<br />
y aller, notamm<strong>en</strong>t avec Pôle emploi, car<br />
les méthodes doiv<strong>en</strong>t être améliorées par<br />
la formation. Comm<strong>en</strong>t se fait-il qu’on<br />
continue, <strong>en</strong> tous cas dans les <strong>PME</strong>, ce que<br />
Michael ZENEVRE soulignait, à peiner pour<br />
trouver de la main-d’œuvre qualifiée<br />
immédiatem<strong>en</strong>t opérationnelle ? Nous<br />
avons publié récemm<strong>en</strong>t une <strong>en</strong>quête où<br />
la moitié des patrons de <strong>PME</strong> nous disait<br />
qu’ils avai<strong>en</strong>t du mal : c’est beaucoup.<br />
2- Il faudrait se coordonner. Sur le<br />
terrain par exemple, il faudrait éviter que<br />
les différ<strong>en</strong>ts prospecteurs sonn<strong>en</strong>t la<br />
même semaine à la même <strong>en</strong>treprise.<br />
3-Il y a un souci du statut de l’actif –<br />
problème qui nous dépasse ici. Il faudrait<br />
donner un statut au « parcourant ».<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Ce qu’évoquait Pascal DEBAY.<br />
Joël RUIZ<br />
Ce sujet est devant nous et nous<br />
comm<strong>en</strong>çons à y répondre <strong>en</strong> partie à<br />
travers la CRP et le CTP, ces dispositifs qui<br />
offr<strong>en</strong>t de l’accompagnem<strong>en</strong>t dans les<br />
territoires considérés. Nous sommes à la<br />
limite.<br />
4-Le besoin d’innover et donc de<br />
faire des alliances. L’AGEFOS <strong>PME</strong> est<br />
part<strong>en</strong>aire avec les Fongecif et d’autres<br />
acteurs, des opérateurs privés, les conseils<br />
Bruno LUCAS<br />
Derrière l’interpellation de Mme<br />
HAMON, il y avait aussi la question<br />
basique de la manière dont un part<strong>en</strong>ariat<br />
peut être vivant et pas simplem<strong>en</strong>t<br />
proclamé. Nous sommes aux côtés des<br />
Maisons de l’emploi de manière formelle<br />
et réelle, ce qui s’est traduit par de<br />
réc<strong>en</strong>tes r<strong>en</strong>contres à tous les étages de<br />
Pôle emploi. Il faut de la candeur et du<br />
respect des contraintes de l’autre. Ce sont<br />
des choses basiques qui ne sont pas<br />
toujours prés<strong>en</strong>tes et qui font que cela ne<br />
marche pas. Nous avons construit depuis<br />
quelques années une relation, qui n’a pas<br />
toujours été facile, avec l’AGEFOS <strong>PME</strong> et<br />
régionaux et Pôle emploi qui doit pouvoir<br />
accompagner et financer les actions<br />
d’innovation, car les territoires ne se<br />
ressembl<strong>en</strong>t pas. Certains dispositifs<br />
p<strong>en</strong>sés au sommet ne peuv<strong>en</strong>t pas<br />
s’appliquer de la même manière partout,<br />
d'où l'intérêt pour AGEFOS <strong>PME</strong> d'un<br />
part<strong>en</strong>ariat local avec des Maisons de<br />
l'Emploi.<br />
les OPCA. Nous sommes aujourd’hui dans<br />
une relation de fond où on peut se parler<br />
et régler des problèmes. Il faut égalem<strong>en</strong>t<br />
des <strong>en</strong>jeux et des projets. Comm<strong>en</strong>t faiton<br />
pour élaborer un cont<strong>en</strong>u concret qui<br />
ne soit pas simplem<strong>en</strong>t un slogan pour la<br />
question de la transition professionnelle<br />
et de la sécurisation des parcours ? Les<br />
concevoir intellectuellem<strong>en</strong>t et considérer<br />
qu’ils sont indisp<strong>en</strong>sables aujourd’hui est<br />
une évid<strong>en</strong>ce. Nous sommes dans l’art de<br />
l’exécution aujourd’hui, qui ramène à la<br />
candeur et au respect. J’insiste car, dans<br />
nos métiers, on passe souv<strong>en</strong>t du procès<br />
d’int<strong>en</strong>tion à l’int<strong>en</strong>tion de procès.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Olivier CRANCĒE<br />
Je voulais rebondir car il faut savoir<br />
que, depuis le début de la crise, les chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprise adapt<strong>en</strong>t leurs <strong>en</strong>treprises<br />
pour vivre, survivre et continuer à donner<br />
de l’emploi. Nous ne pouvons plus donner<br />
une vision à plusieurs années, cette<br />
époque est révolue. Le marché peut<br />
s’atteindre avant d’avoir comm<strong>en</strong>cé. Nous<br />
avons une grosse difficulté à appréh<strong>en</strong>der<br />
demain et ce que peut être le l’av<strong>en</strong>ir<br />
immédiat. Il faut de la réactivité. Sans elle,<br />
l’efficacité est impossible. Une cassure<br />
s’est opérée <strong>en</strong> 2008 et cela ne sera plus<br />
jamais comme avant. J’ai la chance d’être<br />
un jeune chef d’<strong>en</strong>treprise et d’être à<br />
D<strong>en</strong>is HASSLER<br />
Où faut-il mettre <strong>en</strong> œuvre la<br />
stratégie ? C’est de ce regard qu’il faut<br />
partir. C’est dans l’<strong>en</strong>treprise qu’une<br />
stratégie <strong>en</strong> matière d’emploi part. C’est<br />
dans l’<strong>en</strong>treprise que se cré<strong>en</strong>t les emplois<br />
et que les salariés travaill<strong>en</strong>t. Je pars d’un<br />
principe simple. Plus ceux qui doiv<strong>en</strong>t<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre sont responsabilisés<br />
dans l’élaboration de la stratégie qu’ils<br />
vont devoir mettre <strong>en</strong> œuvre, mieux elle<br />
va se mettre <strong>en</strong> œuvre. Il ne faut pas<br />
partir d’une question de pouvoir ou de<br />
place des uns et des autres. Si on part de<br />
l’<strong>en</strong>treprise, je vais plus loin que la<br />
question du réseau ou du partage. Il y <strong>en</strong> a<br />
partout et sur tout, les territoires <strong>en</strong> sont<br />
saturés. Il faut simplifier, privilégier des<br />
acteurs. Sur cette question, il faut<br />
responsabiliser les part<strong>en</strong>aires sociaux, je<br />
le dis modestem<strong>en</strong>t. Je rêve d’une<br />
nouvelle forme de démocratie sociale,<br />
qu’elle soit nationale ou locale, où l’élu ait<br />
la capacité de reconnaître qu’il n’est pas<br />
l’aise avec la mutation et la réflexion<br />
stratégique. Toutes les <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t<br />
s’adapter. Une voie s’ouvre et se referme<br />
aussitôt. Il faut avoir le pot<strong>en</strong>tiel d’y aller<br />
quand elle s’ouvre et pouvoir réadapter sa<br />
trajectoire quand elle se referme six mois<br />
plus tard. Il faut intégrer cette donne dans<br />
les nouvelles réflexions territoriales,<br />
élaborer une gouvernance partagée.<br />
N’ajoutons pas des strates qui pourrai<strong>en</strong>t<br />
alourdir la réactivité. Si on demande à des<br />
chefs d’<strong>en</strong>treprise d’être prés<strong>en</strong>ts, soyons<br />
efficaces. Leur parler de prospectives qui<br />
ne peuv<strong>en</strong>t se réaliser que très<br />
lointainem<strong>en</strong>t n’apporte pas d’efficacité.<br />
omnicompét<strong>en</strong>t et que, sur la question de<br />
l’emploi, ce n’est pas lui qui met <strong>en</strong><br />
œuvre. Il doit accepter de sous-traiter<br />
l’élaboration de la stratégie sur l’emploi<br />
par les part<strong>en</strong>aires sociaux et de la<br />
repr<strong>en</strong>dre dans sa politique, telle qu’elle a<br />
été négociée. Le reste n’est qu’une<br />
question d’organisation des outils pour<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre.<br />
Par ailleurs, je rejoins Pascal DEBAY<br />
pour dire que le focus est trop mis sur le<br />
développem<strong>en</strong>t du territoire. L’intérêt<br />
d’un territoire n’est pas sa géographie<br />
mais ses habitants. Des politiques de<br />
développem<strong>en</strong>t du territoire vont profiter<br />
statistiquem<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t du<br />
territoire et pas à la population active. En<br />
matière d’emploi, ce n’est pas l’av<strong>en</strong>ir de<br />
la France mais l’av<strong>en</strong>ir des Français qui<br />
importe, et c’est pareil localem<strong>en</strong>t.<br />
L’av<strong>en</strong>ir des grands Nancé<strong>en</strong>s est plus<br />
important que celui du Grand Nancy.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Les deux élus vont conclure cette<br />
table ronde mais la salle peut interv<strong>en</strong>ir<br />
p<strong>en</strong>dant dix minutes.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Débat avec la salle<br />
Claude SEIBEL, PLIE du Midi-Quercy<br />
Je voudrais pr<strong>en</strong>dre du recul par<br />
rapport aux trois tables rondes. Corinne<br />
VAILLANT a indiqué que toute l’Europe est<br />
passée à une crise de l’emploi industriel.<br />
Hélas, cet état va se prolonger. Le Conseil<br />
d’analyses stratégiques vi<strong>en</strong>t d’éditer ses<br />
travaux sur l’actualisation 2015 des<br />
métiers et qualifications. La crise a<br />
acc<strong>en</strong>tué la difficulté que r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t<br />
aujourd’hui les métiers non qualifiés,<br />
notamm<strong>en</strong>t de l’industrie. Ce contexte se<br />
concrétise <strong>en</strong>suite, territoire par territoire,<br />
par une série de drames. Nous nous<br />
trouvons au cœur du métier des Maisons<br />
de l’emploi, <strong>en</strong> tant qu’<strong>en</strong>semblier. Je<br />
rejoins M. CHERTIER, le problème n’est<br />
pas celui des institutions mais des<br />
objectifs. La réflexion stratégique est<br />
importante. Il faut demander à Christophe<br />
GUITTON qu’il retravaille et nous donne le<br />
fruit de sa réflexion. Parmi les quatre axes<br />
des Maisons de l’emploi, l’un ne va-t-il pas<br />
s’imposer ? La GPEC, les mutations<br />
économiques ? Pour terminer sur un<br />
modèle plus positif, il y a des travaux<br />
autour des pôles de compétitivité depuis<br />
une dizaine d’années qui ont des<br />
conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière de formation,<br />
de compét<strong>en</strong>ces et de qualification. Sur la<br />
base de chaque territoire, des li<strong>en</strong>s<br />
importants pourrai<strong>en</strong>t être noués <strong>en</strong>tre<br />
Maisons de l’emploi et les promoteurs de<br />
chaque pôle de compétitivité.<br />
Danièle CORNET, vice-présid<strong>en</strong>te<br />
de la communauté d’agglomération<br />
Plaine c<strong>en</strong>trale du Val de Marne<br />
Je voulais rev<strong>en</strong>ir sur un angle des<br />
inégalités des territoires. P<strong>en</strong>dant cette<br />
table ronde, vous avez parlé des Maisons<br />
de l’emploi. Je ti<strong>en</strong>s à rappeler que ce<br />
dispositif, lancé par l’Etat, devait couvrir<br />
l’<strong>en</strong>semble du territoire, et il a été gelé<br />
par un nouveau gouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2007.<br />
Certaines Maisons de l’emploi ne couvr<strong>en</strong>t<br />
pas l’<strong>en</strong>semble du territoire. La Maison de<br />
l’emploi est un outil intéressant mais n’est<br />
pas une fin <strong>en</strong> soi. Des territoires qui n’<strong>en</strong><br />
ont pas travaill<strong>en</strong>t sur des part<strong>en</strong>ariats. Il<br />
ne faut pas seulem<strong>en</strong>t se fixer sur la<br />
Maison de l’emploi, qui est davantage un<br />
concept de fédération de part<strong>en</strong>aires et<br />
de dynamique de projets sur le territoire.<br />
Nous ne sommes pas une Maison de<br />
l’emploi mais nous sommes sur des<br />
<strong>en</strong>sembliers avec un PLIE et d’autres<br />
dispositifs que notre association gère.<br />
Ensuite, qui est le patron sur un territoire<br />
pour avoir une légitimité ? Je partage<br />
l’analyse de M. BLESSIG. La légitimité ne<br />
doit pas être verticale. La légitimité<br />
démocratique est représ<strong>en</strong>tée par les<br />
collectivités. La légitimité du projet est au<br />
c<strong>en</strong>tre. La légitimité s’acquerra si nous<br />
arrivons à fédérer des g<strong>en</strong>s autour d’un<br />
projet. Enfin, sur ma structure, nous avons<br />
créé quatre collèges : celui des élus, des<br />
part<strong>en</strong>aires institutionnels, des<br />
part<strong>en</strong>aires économiques et sociaux et des<br />
acteurs locaux. Qui est abs<strong>en</strong>t ? Les<br />
part<strong>en</strong>aires économiques et sociaux. Je les<br />
associe, je pr<strong>en</strong>ds contact avec eux, ils<br />
font partie de mon Conseil<br />
d’administration mais ni l’OPCA ni les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux ni la grande <strong>en</strong>treprise<br />
de distribution locale ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à mes<br />
interpellations. Je me réjouis que vous<br />
soyez part<strong>en</strong>aires, mais ce n’est pas<br />
évid<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t et je ne demande que<br />
cela. Enfin, vous dites que nous sommes<br />
trop nombreux à aller voir les <strong>en</strong>treprises.<br />
Nous sommes « conv<strong>en</strong>tion de<br />
revitalisation » et nous travaillons avec<br />
des TPE. Elles étai<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>tes car elles<br />
ne r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t jamais personne. Nous les<br />
avons<br />
accompagnées.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Daniel HARDY, Maison de l’emploi de l’Ouest vosgi<strong>en</strong><br />
La notion de développem<strong>en</strong>t agglomération ou un territoire rural.<br />
économique et la dim<strong>en</strong>sion de Chacun de ces territoires a des<br />
l’<strong>en</strong>treprise ont été évoquées à la fin de<br />
cette table ronde, au s<strong>en</strong>s étroit du terme.<br />
L’<strong>en</strong>treprise, lieu de création d’emploi, ne<br />
pot<strong>en</strong>tialités. Autant les id<strong>en</strong>tifier et les<br />
remettre <strong>en</strong> valeur par rapport à des<br />
secteurs d’activité qui répondront aux<br />
se limite pas. Le développem<strong>en</strong>t- capacités de ce territoire. Dans ce cadre,<br />
économique s’appuie sur quatre concernant l’interv<strong>en</strong>tion d’hier,<br />
paramètres par rapport à la notion l’évocation de Joseph SCHUMPETER me<br />
d’activité économique et ne se limite pas : paraît un raccourci<br />
le positionnem<strong>en</strong>t géographique du épistémologique douteux. Pour lui, la<br />
territoire, les infrastructures et puissance publique est un lieu c<strong>en</strong>tral <strong>en</strong><br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t susceptible d’accueillir termes de développem<strong>en</strong>t économique.<br />
des activités économiques, les Elle intervi<strong>en</strong>t sur deux axes, les créateurs<br />
compét<strong>en</strong>ces mobilisables sur place et la d’<strong>en</strong>treprise et les autres actifs pour<br />
qualité de vie d’un territoire. Si Toyota est faciliter la transition d’un système<br />
à Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes c’est, <strong>en</strong>tre autres, parce<br />
qu’il y avait un hôpital de qualité. Les<br />
économique à un autre. Cela s’appelle la<br />
formation, le souti<strong>en</strong> à la transition et la<br />
Maisons de l’emploi me paraiss<strong>en</strong>t mobilité - qui ne se résume pas à des<br />
particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> placées pour moy<strong>en</strong>s physiques, <strong>en</strong> particulier pour des<br />
id<strong>en</strong>tifier ces paramètres par rapport à chômeurs de longue durée.<br />
chaque territoire, que ce soit une<br />
Claude MALO, directeur de la Mission locale du Nord meusi<strong>en</strong><br />
Nous avons parlé intégration, M. ZENEVRE tout à l’heure, les <strong>en</strong>treprises<br />
insertion et territoire p<strong>en</strong>dant cette table<br />
ronde, sans jamais faire de différ<strong>en</strong>ce<br />
<strong>en</strong>tre les territoires urbains et ruraux. Sur<br />
le territoire meusi<strong>en</strong>, il y a moins de 30<br />
habitants par km2 et 94% des <strong>en</strong>treprises<br />
ont moins de 5 salariés. J’aurais aimé que<br />
ont déjà une visibilité à moins de trois<br />
mois et elles naiss<strong>en</strong>t, surviv<strong>en</strong>t et<br />
meur<strong>en</strong>t <strong>en</strong> territoire rural. Tant que nous<br />
n’irons pas les voir, tant que nous ne<br />
travaillerons pas auprès d’elles <strong>en</strong> RH et<br />
<strong>en</strong> GPEC, nous n’arriverons pas à insérer<br />
le distinguo soit fait sur ces deux sur le milieu rural. Si on veut un<br />
territoires car les outils employés pour<br />
faire de l’insertion et travailler sur l’emploi<br />
développem<strong>en</strong>t national, il passera aussi<br />
par le rural.<br />
ne sont pas les mêmes. Comme le disait<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Nous laissons conclure Gw<strong>en</strong>aële<br />
HAMON et Emile BLESSIG.<br />
Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />
Le message à ret<strong>en</strong>ir est qu’il ne<br />
faut surtout pas opposer les différ<strong>en</strong>ts<br />
angles d’<strong>en</strong>trée. Il ne faut pas opposer<br />
<strong>en</strong>treprise et territoire. Parfois, je<br />
m’exprime avec passion mais il ne faut pas<br />
traduire les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts d’élus locaux<br />
comme une volonté de toute-puissance,<br />
au contraire. Chacun a sa place mais, sur<br />
des territoires percutés, dans l’industrie<br />
ou les services, ou des territoires <strong>en</strong> pleine<br />
transformation, l’organisation est<br />
collective. Ce n’est que dans ce contexte<br />
que chacun pourra s’exprimer. En<br />
filigrane, j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds une crainte de perdre<br />
du pouvoir. Nous <strong>en</strong> gagnerons tous au<br />
bénéfice du projet. C’est sur la question<br />
du projet que nous avons une<br />
responsabilité.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Nous allons devoir travailler sur la<br />
communication. Beaucoup d’élém<strong>en</strong>ts<br />
sont inconnus. Combi<strong>en</strong> de Maisons de<br />
l’emploi sont-elles purem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réseaux ?<br />
Combi<strong>en</strong> n’ont créé parfois aucun emploi<br />
supplém<strong>en</strong>taire mais se sont nourris des<br />
mises à disposition sur le territoire, des<br />
chambres consulaires, des missions<br />
locales ? Ce n’est pas le cas partout mais<br />
nous devrons communiquer largem<strong>en</strong>t sur<br />
ce sujet <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> valeur la<br />
participation de tous les part<strong>en</strong>aires, y<br />
compris les syndicats de salariés que je<br />
vois très souv<strong>en</strong>t sur mon territoire et que<br />
je souhaite dans notre gouvernance. Le<br />
conseil d’ori<strong>en</strong>tation va r<strong>en</strong>forcer <strong>en</strong>core<br />
cette prés<strong>en</strong>ce des part<strong>en</strong>aires.<br />
N’oublions pas le rôle des conseils de<br />
développem<strong>en</strong>t qui sont ess<strong>en</strong>tiels. La<br />
solidarité <strong>en</strong>tre les territoires est un<br />
véritable <strong>en</strong>jeu. On ne pourra pas créer<br />
Emile BLESSIG<br />
Pour conclure, je revi<strong>en</strong>s sur le<br />
thème de cette table ronde : quel<br />
part<strong>en</strong>ariat est-il possible <strong>en</strong>tre les<br />
collectivités locales et les <strong>en</strong>treprises ?<br />
Entre ces deux extrêmes, il y a les acteurs<br />
de terrain, dont les Maisons de l’emploi.<br />
Je reti<strong>en</strong>s qu’il n’y a pas de stratégie sans<br />
projet. Le projet n’est pas exclusivem<strong>en</strong>t<br />
d’<strong>en</strong>treprise, il se décline à différ<strong>en</strong>ts<br />
niveaux : individuel, d’<strong>en</strong>treprise et de<br />
territoire. Un territoire doit avoir une taille<br />
critique, représ<strong>en</strong>ter un tissu économique,<br />
posséder un certain nombre<br />
d’infrastructures et d’outils publics dans<br />
l’animation et la formation, et un<br />
s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’appart<strong>en</strong>ance. L’action des<br />
élus s’exerce et s’ori<strong>en</strong>te dans le cadre<br />
d’un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’appart<strong>en</strong>ance, de<br />
construire les priorités dans un av<strong>en</strong>ir de<br />
plus <strong>en</strong> plus incertain.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Merci beaucoup. Nous laissons les<br />
conclusions de ces deux journées au<br />
Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance Villes emploi Jean<br />
des poches urbaines totalem<strong>en</strong>t<br />
déconnectées de l’arrière-pays. Pr<strong>en</strong>ons<br />
des exemples sur la mobilité <strong>en</strong>tre bassins<br />
d’emploi. Nous avons trois Maisons de<br />
l’emploi sur l’Ille-et-Vilaine. Nous avons<br />
r<strong>en</strong>contré la Maison de l’emploi de Vitré<br />
avec laquelle nous mutualisons des outils.<br />
Nous n’avons pas le choix et tant mieux.<br />
Sur nos territoires, nous devons<br />
contracter <strong>en</strong>tre Maisons de l’emploi,<br />
travailler sur les mutualisations <strong>en</strong>tre<br />
bassins de vie et bassins d’emploi. Sous<br />
l’égide de notre anci<strong>en</strong> DGEFP, donc de<br />
notre UT 35, nous avons proposé que des<br />
territoires comme Saint-Malo ou<br />
Fougères, qui n’ont pas de Maison de<br />
l’emploi, puiss<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong>semble sur<br />
l’échange et le transfert de pratiques.<br />
C’est une préoccupation c<strong>en</strong>trale pour<br />
nous.<br />
Un projet ne recouvre pas<br />
seulem<strong>en</strong>t des objectifs mais aussi de la<br />
méthode, c’est-à-dire appr<strong>en</strong>dre à<br />
appr<strong>en</strong>dre et à s’adapter, <strong>en</strong> laissant le<br />
plus petit nombre de laissés-pour-compte,<br />
au niveau des individus comme à celui des<br />
<strong>en</strong>treprises. L’outil d’adaptation du<br />
territoire, par définition, est celui de la<br />
formation initiale, continue ou <strong>en</strong><br />
alternance. Il est très important, dans le<br />
cadre des part<strong>en</strong>ariats, de s’approprier et<br />
territorialiser des politiques, régionales ou<br />
nationales. C’est un leurre de p<strong>en</strong>ser que<br />
sans appropriation locale, la directive de la<br />
collectivité supérieure s’appliquera<br />
automatiquem<strong>en</strong>t. Les acteurs autour de<br />
cette table ronde sont invités à construire<br />
leur part<strong>en</strong>ariat pour dégager une plusvalue<br />
dans le cadre de projets clairem<strong>en</strong>t<br />
id<strong>en</strong>tifiés.<br />
LE GARREC, au Vice-Présid<strong>en</strong>t du Grand-<br />
Nancy H<strong>en</strong>ri BEGORRE et à Madame la<br />
Sous-préfet Juliette TRIGNAT.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Clôture des Journées Nationales<br />
H<strong>en</strong>ri BEGORRE<br />
Vice-présid<strong>en</strong>t de la Communauté Urbaine du Grand Nancy<br />
Vice-présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’Emploi du Grand Nancy<br />
Maire de Maxéville<br />
Jean LE GARREC<br />
Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance Villes Emploi<br />
Anci<strong>en</strong> Ministre<br />
Juliette TRIGNAT<br />
Sous-préfet de Meurthe et Moselle<br />
Représ<strong>en</strong>tant Monsieur le Préfet<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
H<strong>en</strong>ri BEGORRE<br />
Je voudrais vous adresser les<br />
salutations d’André ROSSINOT, Maire de<br />
Nancy, présid<strong>en</strong>t du Grand-Nancy, de la<br />
communauté urbaine et de Laur<strong>en</strong>t<br />
HĒNART, député et présid<strong>en</strong>t de la Maison<br />
de l’emploi. Dans ces deux cas, j’assume<br />
les vice-présid<strong>en</strong>ces. J’ai eu plaisir à passer<br />
un mom<strong>en</strong>t avec vous hier et d’avoir pu<br />
constater que les travaux étai<strong>en</strong>t riches.<br />
Cette confrontation au travers d’ateliers<br />
et de tables rondes, <strong>en</strong> plus des échanges<br />
informels, étai<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t utiles,<br />
dans notre volonté commune d’avoir<br />
territorialem<strong>en</strong>t des actions pour les<br />
habitants que nous représ<strong>en</strong>tons et<br />
déf<strong>en</strong>dons et avec qui nous voulons<br />
m<strong>en</strong>er des projets. Les Maisons de<br />
l’emploi, qui sont de véritables réseaux de<br />
part<strong>en</strong>aires, sont complém<strong>en</strong>taires de<br />
l’action m<strong>en</strong>ée par Pôle emploi ou<br />
Juliette TRIGNAT<br />
Je suis particulièrem<strong>en</strong>t heureuse<br />
de représ<strong>en</strong>ter Monsieur le Préfet de<br />
Meurthe-et-Moselle, qui n’a pu être<br />
prés<strong>en</strong>t et qui le regrette, à la clôture de<br />
ces journées nationales des Maisons de<br />
l’emploi et des Plans Locaux pour<br />
l’Insertion et l’Emploi. A l’issue de deux<br />
journées riches <strong>en</strong> débats, organisées<br />
autour d’ateliers thématiques et de tables<br />
rondes, chacun a pu mesurer la qualité<br />
des échanges <strong>en</strong>tre élus, Pôle emploi,<br />
organisations<br />
professionnelles,<br />
organismes de formation et structures<br />
d’insertion par l’activité économique.<br />
Même si la politique de l’emploi reste<br />
principalem<strong>en</strong>t une compét<strong>en</strong>ce de l’Etat,<br />
les collectivités territoriales jou<strong>en</strong>t un rôle<br />
irremplaçable d’accompagnateurs et de<br />
facilitateurs dans le domaine de<br />
l’appr<strong>en</strong>tissage et de la formation<br />
professionnelle pour les régions, ou pour<br />
la coordination des dispositifs<br />
institutionnels et associatifs pour les<br />
communes et leurs établissem<strong>en</strong>ts à<br />
travers, notamm<strong>en</strong>t, les Maisons de<br />
d’autres dispositifs qui peuv<strong>en</strong>t exister.<br />
Notre rôle n’est pas d’exister pour nousmêmes<br />
mais parce qu’il y a un plus dans<br />
une logique de l’emploi, de la formation et<br />
de l’insertion pour les habitants de notre<br />
pays.<br />
Je voudrais terminer <strong>en</strong> remerciant<br />
Jean LE GARREC d’avoir choisi Nancy pour<br />
ces journées. Avec Marie-Pierre ESTABLIE<br />
d’ARGENCĒ et toute l’équipe d’Alliance<br />
Villes Emploi, je voudrais aussi remercier<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS pour son animation,<br />
Dominique VAN KEIRSBILCK et toute<br />
l’équipe de la Maison de l’emploi de<br />
Nancy pour avoir fait <strong>en</strong> sorte que vous<br />
passiez un bon mom<strong>en</strong>t et que ces<br />
échanges soi<strong>en</strong>t fructueux. A bi<strong>en</strong>tôt pour<br />
d’autres av<strong>en</strong>tures des Maisons de<br />
l’emploi.<br />
l’emploi. Je ne m’ét<strong>en</strong>drai pas sur le<br />
financem<strong>en</strong>t de ces structures, la<br />
discussion du projet de loi de finances<br />
pour 2011 n’étant pas achevée. Je note<br />
cep<strong>en</strong>dant que, le 2 décembre dernier, les<br />
sénateurs ont souhaité relever le<br />
financem<strong>en</strong>t des Maisons de l’emploi de<br />
10 à 15 millions d’euros.<br />
Je souhaiterais cep<strong>en</strong>dant rev<strong>en</strong>ir<br />
sur la situation plus spécifique des<br />
structures d’insertion par l’activité<br />
économique <strong>en</strong> Meurthe-et-Moselle et sur<br />
la politique de l’Etat <strong>en</strong> matière de<br />
financem<strong>en</strong>t de l’insertion par l’activité<br />
économique. Comme certains d’<strong>en</strong>tre<br />
vous le sav<strong>en</strong>t, les représ<strong>en</strong>tants des<br />
structures d’insertion se sont mobilisés,<br />
notamm<strong>en</strong>t dans ce départem<strong>en</strong>t, pour<br />
faire part de leurs difficultés financières<br />
qui compromettai<strong>en</strong>t le bon<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t de leurs structures. Je<br />
voudrais les rassurer, comme l’a fait<br />
Monsieur le Préfet <strong>en</strong> les recevant il y a<br />
peu. Au final, <strong>en</strong> effet, grâce aux<br />
complém<strong>en</strong>ts de crédits obt<strong>en</strong>us du<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
Ministère de l’emploi, notre <strong>en</strong>veloppe<br />
budgétaire définitive pour l’année 2010<br />
s’élève à plus de 2,1 millions d’euros, soit<br />
un niveau proche de celui des années<br />
précéd<strong>en</strong>tes. On peut se féliciter d’une<br />
amélioration de la situation au regard des<br />
craintes exprimées initialem<strong>en</strong>t.<br />
Quelques mots de conclusion pour<br />
remercier la Maison de l’emploi du Grand<br />
Nancy d’avoir accueilli cette manifestation<br />
Jean LE GARREC<br />
Il est impossible de conclure ces<br />
deux journées. La richesse est telle qu’il<br />
faudra un travail d’analyse de ce qui s’y<br />
est dit. Je voudrais toutefois remercier les<br />
440 participants, dont le nombre est déjà<br />
un succès <strong>en</strong> soi. Je remercie la directrice<br />
de la Maison de l’emploi de Nancy,<br />
Dominique VAN KEIRSBILCK, la déléguée<br />
générale, Madame ESTABLIE d’ARGENCĒ,<br />
qui a organisé ces journées d’une main de<br />
maître avec sa petite équipe, et H<strong>en</strong>ri LE<br />
MAROIS qui vi<strong>en</strong>t de faire un exercice de<br />
voltige avec une table ronde de dix<br />
personnes. Vous avez rappelé, madame la<br />
sous-préfète, que le débat budgétaire<br />
n’est pas terminé. Nous le savons et je<br />
vais vous demander le service de vérifier<br />
que les quelques millions dont nous avons<br />
besoin ne vont pas être rognés. Je suis<br />
très impressionné, et ce n’est pas une<br />
formule de politesse, de la richesse des<br />
ateliers et des débats, l’intellig<strong>en</strong>ce<br />
collective, la volonté réaffirmée, la<br />
curiosité, les interrogations et même<br />
parfois les doutes, qui sont positifs.<br />
Je me cont<strong>en</strong>terai de quelques<br />
remarques : n’utilisons jamais le mot<br />
« crise » qui ne veut ri<strong>en</strong> dire, qui<br />
recouvre des élém<strong>en</strong>ts complexes et<br />
évacue la réalité du problème. Nous<br />
vivons une prise de pouvoir totale par le<br />
système financier avec des conséqu<strong>en</strong>ces<br />
dramatiques pour de nombreux pays, <strong>en</strong><br />
Grèce, au Portugal ou <strong>en</strong> Espagne. On sait<br />
aujourd’hui que le marché ne peut pas<br />
réguler cet <strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t. Vous pouvez<br />
lire Le talon de fer écrit par Jack LONDON<br />
<strong>en</strong> 1908. Il avait une prospective qui<br />
montrait ce que serait ce talon de fer et<br />
et pour saluer le rôle joué par l’Alliance<br />
Villes Emploi pour faire connaître les<br />
initiatives m<strong>en</strong>ées par les Maisons de<br />
l’emploi et les PLIE, ainsi que l’implication<br />
des collectivités territoriales <strong>en</strong> matière de<br />
politique territoriale de l’insertion et de<br />
l’emploi, <strong>en</strong> relai des politiques<br />
nationales. Mesdames et messieurs, je<br />
vous remercie.<br />
comm<strong>en</strong>t les systèmes internationaux<br />
arriverai<strong>en</strong>t à maîtriser cette situation, par<br />
exemple <strong>en</strong> séparant les banques de<br />
dépôts des banques d’investissem<strong>en</strong>ts.<br />
Il y a un autre problème. Nous<br />
vivons une grande mutation économique<br />
dans un monde multipolaire. Nous<br />
v<strong>en</strong>dons des bateaux sophistiqués à la<br />
Russie et la Russie exige de savoir les<br />
construire. Nous v<strong>en</strong>dons des trains à la<br />
Chine qui veut du transfert de<br />
technologies. La Chine fait aujourd’hui une<br />
partie du fuselage de l’Airbus, demain elle<br />
construira une partie du poste de pilotage.<br />
Il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ce transfert qui<br />
fait partie d’une mutation mondiale. A<br />
nous d’inv<strong>en</strong>ter des formes nouvelles de<br />
développem<strong>en</strong>t, l’appui territorial<br />
d’inv<strong>en</strong>tion, de regard, de mutation, les<br />
douze branches de développem<strong>en</strong>t<br />
définies par Mme LĒTARD. L’Alliance Villes<br />
Emploi fait partie de cette réflexion via le<br />
comité national de suivi.<br />
Ce matin, il y avait un débat de<br />
grande qualité sur le développem<strong>en</strong>t de<br />
l’habitat et la maîtrise de l’énergie. Il y a<br />
des espaces énormes. Il faut inv<strong>en</strong>ter<br />
collectivem<strong>en</strong>t et regarder le côté positif<br />
de la situation. Ce regard ne peut partir<br />
que de la collectivité territoriale. Bi<strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, l’Etat jacobin qui se croit tout<br />
puissant ne regarde pas cette mutation, ce<br />
qui m’agace. Vous qui la vivez, vous devez<br />
la développer et c’est le rôle des grandes<br />
collectivités, des Maisons de l’emploi et<br />
des PLIE par l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
territoires et des populations. C’est làdessus<br />
que nous devons construire, avec<br />
confiance, un nouvel espace. On sort<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
toujours des situations difficiles si l’on<br />
s’arme politiquem<strong>en</strong>t, techniquem<strong>en</strong>t et<br />
volontairem<strong>en</strong>t de réponses pot<strong>en</strong>tielles.<br />
Ce matin, lors d’un débat sur l’énergie, un<br />
participant de Dunkerque a <strong>en</strong>gagé à ne<br />
pas avoir peur, je repr<strong>en</strong>ds son mot. Vous<br />
êtes porteurs d’une réponse pot<strong>en</strong>tielle à<br />
cette mutation que nous vivons. C’est ce<br />
qu’ont démontré ces deux journées. Au<br />
bout d’une expéri<strong>en</strong>ce relativem<strong>en</strong>t<br />
longue, je vous redis ma fierté de ce que<br />
vous faites.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
4
Ateliers Thématiques<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
5
Atelier<br />
Les <strong>en</strong>jeux de la coopération<br />
transfrontalière<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Jean-François BESSON<br />
Secrétaire Général, Groupem<strong>en</strong>t Transfrontalier Europé<strong>en</strong>.<br />
Agathe BINNERT<br />
Chargée de Projet, Maison de l’emploi et de la Formation du Bassin de Strasbourg.<br />
Yves DELMAS<br />
Directeur, Maison de l’emploi des Bassins de Lacq-Orthez et Oloron- Mauléon.<br />
Colette HASSER<br />
Directrice, C<strong>en</strong>tre de Ressources du Travail frontalier (CRD) EURES Lorraine.<br />
Michel TIBIER<br />
Directeur, Maison du Développem<strong>en</strong>t Economique, de l’Emploi et de la Formation du<br />
Dunkerque.<br />
Animation<br />
Stéphane CHEREF<br />
Directeur, Maison de l’emploi du Pays de Saint Louis et des Trois Frontières et du Pays du<br />
Sundgau.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
6
Stéphane CHEREF<br />
La thématique de la coopération<br />
transfrontalière est primordiale pour les<br />
Maisons de l’emploi concernées par une<br />
situation géographique transfrontalière.<br />
Saint-Louis est situé dans le sud de<br />
l’Alsace à la frontière de la Suisse (Bâle) et<br />
de l’Allemagne (Var<strong>en</strong>heim). Il y a donc<br />
une grosse activité transfrontalière dans le<br />
cadre de notre Maison de l’emploi.<br />
L’emploi transfrontalier est très<br />
important pour les Maisons de l’emploi<br />
afin de développer la plus value et la<br />
complém<strong>en</strong>tarité avec les différ<strong>en</strong>ts<br />
part<strong>en</strong>aires. Il permet à une Maison de<br />
l’emploi d’avoir une réelle ori<strong>en</strong>tation<br />
stratégique car il y a un bel espace à<br />
pr<strong>en</strong>dre à ce niveau.<br />
Les Maisons de l’emploi peuv<strong>en</strong>t<br />
jouer un rôle à quatre niveaux :<br />
Dans l’observation et la description<br />
du marché du travail transfrontalier (taux<br />
de chômage, nombre de demandeurs<br />
d’emploi des pays voisins, besoin des<br />
<strong>en</strong>treprises de ces pays…).<br />
Dans l’accès aux offres d’emplois<br />
transfrontaliers. Nous étudions les c<strong>en</strong>tres<br />
de ressources sur le marché frontalier.<br />
Dans ces zones frontalières, les offres<br />
d’emplois ne sont pas couvertes de l’autre<br />
côté de la frontière alors qu’il s’agit d’une<br />
grande ressource pour les demandeurs<br />
d’emplois de ces régions. On ne trouve<br />
que les grands c<strong>en</strong>tres (G<strong>en</strong>ève, Zurich…)<br />
mais il faudrait pouvoir y trouver les<br />
petites communes proches de la frontière.<br />
Nous avons un rôle de guide concernant<br />
les techniques de recherche d’emploi qui<br />
ne sont pas les mêmes <strong>en</strong> France et dans<br />
les pays voisins. Une candidature française<br />
vers la Suisse ou l’Allemagne finit à la<br />
poubelle parce que la manière de postuler<br />
Jean-François BESSON<br />
Le Groupem<strong>en</strong>t Transfrontalier<br />
Europé<strong>en</strong> est une association de<br />
travailleurs frontaliers qui existe depuis<br />
1963. Elle a de l’expéri<strong>en</strong>ce et du vécu et<br />
rassemble plus de 32 000 adhér<strong>en</strong>ts, des<br />
n’est pas du tout la même. Les Suisses, par<br />
exemple, exig<strong>en</strong>t beaucoup plus qu’un<br />
seul c.v. ou une lettre de motivation. Ils<br />
demand<strong>en</strong>t un dossier plus complet avec,<br />
<strong>en</strong>tre autres, des photocopies<br />
d’attestations d’employeurs.<br />
Dans le rapprochem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les<br />
<strong>en</strong>treprises étrangères transfrontalières et<br />
les personnes <strong>en</strong> recherche d’emploi <strong>en</strong><br />
France (par le biais de forums de l’emploi<br />
et de job datings).<br />
Dans l’« aboutissem<strong>en</strong>t » : des<br />
actions de qualifications et de formations<br />
sont montées avec nos part<strong>en</strong>aires<br />
français, <strong>en</strong> partant d’un besoin non<br />
satisfait de l’autre côté de la frontière.<br />
Les Maisons de l’emploi permett<strong>en</strong>t<br />
de faciliter les échanges avec les pays<br />
transfrontaliers. Nous élargissons la<br />
recherche et cela bénéficie à nos<br />
demandeurs d’emplois. Ri<strong>en</strong> ne nous<br />
empêche de passer la frontière sans avoir<br />
d’autorisation ministérielle. Nous pouvons<br />
facilem<strong>en</strong>t téléphoner à une <strong>en</strong>treprise<br />
suisse ou faire <strong>en</strong>trer dans nos organes<br />
décisionnaires des part<strong>en</strong>aires issus<br />
d’<strong>en</strong>treprises étrangères. C’est, <strong>en</strong> effet,<br />
beaucoup plus simple pour nous que cela<br />
ne le serait pour Pôle emploi, par<br />
exemple. Ce travail permet une<br />
complém<strong>en</strong>tarité avec Pôle emploi.<br />
Il faut égalem<strong>en</strong>t créer du<br />
part<strong>en</strong>ariat et l’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir. Nous ne<br />
sommes, <strong>en</strong> effet, pas les seuls à travailler<br />
sur ce sujet. Certains conseillers Pôle<br />
emploi prospect<strong>en</strong>t de l’autre côté de la<br />
frontière ainsi que les conseillers EURES<br />
souv<strong>en</strong>t issus de Pôle emploi, et le<br />
Groupem<strong>en</strong>t Transfrontalier Europé<strong>en</strong><br />
que représ<strong>en</strong>te Jean-François BESSON.<br />
publics frontaliers qui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre la<br />
Suisse (depuis Bâle jusqu’à G<strong>en</strong>ève tout le<br />
long de la frontière) et la France.<br />
Historiquem<strong>en</strong>t, nous sommes<br />
basés sur le canton d’Annemasse avec une<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
7
forte représ<strong>en</strong>tativité à G<strong>en</strong>ève, mais nous<br />
avons des adhér<strong>en</strong>ts le long de la frontière<br />
jusqu’à la région de Bâle. L’association<br />
compr<strong>en</strong>d 26 salariés et a pour objectif de<br />
faciliter le passage de la frontière et<br />
l’intégration du travailleur frontalier à la<br />
fois sur son lieu de travail et sur son lieu<br />
de résid<strong>en</strong>ce.<br />
Notre but est donc que la frontière<br />
s’efface et que le travailleur améliore sa<br />
qualité de vie au quotidi<strong>en</strong>. Nous t<strong>en</strong>tons<br />
donc d’être acteurs au niveau des<br />
organismes transfrontaliers avec un<br />
service accueil, un service fiscal, un service<br />
juridique et un service social (notamm<strong>en</strong>t<br />
des assistants sociaux qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aide<br />
aux adhér<strong>en</strong>ts).<br />
Nous avons sept bureaux le long de<br />
la frontière. Concernant l’emploi, nous<br />
répondons à un manque sur le terrain, et<br />
à une demande de nos adhér<strong>en</strong>ts.<br />
En tant qu’association, nous avons<br />
une forte représ<strong>en</strong>tativité de bénévoles et<br />
la structure salariée que je dirige répond à<br />
la demande de cette association.<br />
Nous avons comm<strong>en</strong>cé par observer<br />
ce qui se faisait, sans faire concurr<strong>en</strong>ce<br />
aux organismes préexistants tels que Pôle<br />
emploi ou la Maison de l’emploi. Etant<br />
donné qu’il y a des spécialistes qui font<br />
bi<strong>en</strong> leur travail, nous avons apporté nos<br />
propres connaissances concernant les<br />
<strong>en</strong>treprises suisses (sachant que nos<br />
32 000 adhér<strong>en</strong>ts travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> territoire<br />
suisse). A partir de là, nous avons<br />
développé un part<strong>en</strong>ariat avec les<br />
<strong>en</strong>treprises helvètes et nous avons<br />
embauché une personne v<strong>en</strong>ant de<br />
l’APEC.<br />
Aujourd’hui, nous dét<strong>en</strong>ons un<br />
répertoire de 200 <strong>en</strong>treprises part<strong>en</strong>aires<br />
avec un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t concret par le biais<br />
d’un contrat écrit et d’une obligation<br />
financière (adhésion de 400 FS par an). Par<br />
ce contrat, les <strong>en</strong>treprises pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts au niveau des conditions de<br />
travail et du salaire.<br />
Les <strong>en</strong>treprises suisses sont<br />
rigoureuses et respect<strong>en</strong>t leurs<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts. Elles r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t leur<br />
adhésion tous les ans. Grâce à notre site<br />
internet, nos adhér<strong>en</strong>ts ont la possibilité<br />
de mettre leur c.v <strong>en</strong> ligne pour que les<br />
<strong>en</strong>treprises étudi<strong>en</strong>t cette base de<br />
données. Les <strong>en</strong>treprises contact<strong>en</strong>t<br />
directem<strong>en</strong>t les personnes <strong>en</strong> recherche<br />
d’emploi. Nous n’interv<strong>en</strong>ons absolum<strong>en</strong>t<br />
pas à ce niveau.<br />
Nous apportons égalem<strong>en</strong>t une aide<br />
individuelle aux personnes <strong>en</strong> recherche<br />
d’emploi <strong>en</strong> Suisse. A l’époque où Pôle<br />
emploi ne travaillait pas sur ce terrain,<br />
nous avons mis <strong>en</strong> place un atelier<br />
presque hebdomadaire. Ces ateliers<br />
consistai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une aide à la rédaction de<br />
c.v et à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d’embauche <strong>en</strong> Suisse.<br />
Nous passons par nos bénévoles<br />
pour trouver cette aide pour organiser des<br />
confér<strong>en</strong>ces effectuées par des DRH. Nous<br />
bénéficions aujourd’hui d’une douzaine de<br />
travailleurs frontaliers <strong>en</strong> activité qui<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t échanger leur<br />
expéri<strong>en</strong>ce et leurs contacts. Les ateliers<br />
permett<strong>en</strong>t de créer des contacts et<br />
serv<strong>en</strong>t de relais pour les demandeurs<br />
d’emploi.<br />
Enfin, concernant l’emploi, qui ne<br />
représ<strong>en</strong>te qu’une partie de notre activité,<br />
nous avons lancé au mois d’octobre le<br />
forum emploi. Nous t<strong>en</strong>ions à ce que des<br />
<strong>en</strong>treprises suisses et françaises y<br />
particip<strong>en</strong>t. Les habitants de ces régions<br />
ont besoin de rechercher et de connaître<br />
le marché de l’emploi des deux côtés de la<br />
frontière. Nous avons t<strong>en</strong>té de créer du<br />
li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>treprises suisses et<br />
françaises qui, à quelques exceptions près,<br />
se tourn<strong>en</strong>t le dos. Il y a une demande sur<br />
ce terrain.<br />
Nous avons prés<strong>en</strong>té une<br />
confér<strong>en</strong>ce sur le marché de l’emploi<br />
transfrontalier <strong>en</strong> faisant appel à des chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons demandé leurs<br />
exig<strong>en</strong>ces au niveau du managem<strong>en</strong>t et du<br />
recrutem<strong>en</strong>t. Il y a eu un véritable<br />
échange afin que des deux côtés,<br />
employeurs et chercheurs d’emploi, se<br />
développe une véritable connaissance du<br />
marché de l’emploi transfrontalier.<br />
Nous interv<strong>en</strong>ons égalem<strong>en</strong>t, sur<br />
leur demande, dans les Maisons de<br />
l’emploi. J’anime, avec une de nos juristes,<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
8
des ateliers à Belfort et Montbéliard. Ces<br />
ateliers concern<strong>en</strong>t les chercheurs<br />
d’emploi <strong>en</strong> Suisse. Nous leurs donnons<br />
Stéphane CHEREF<br />
Il y avait donc un manque sur le<br />
territoire. Je constate un fort taux de<br />
participation. Michel TIBIER va nous parler<br />
de son travail et, <strong>en</strong> particulier, du<br />
Michel TIBIER<br />
Nous sommes situés sur la frontière<br />
belge, nous avons donc une tradition de<br />
travail transfrontalier. Avant la deuxième<br />
guerre mondiale, les Belges v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t<br />
travailler chez nous. La t<strong>en</strong>dance s’est<br />
inversée de nos jours.<br />
Il y a un chiffre réc<strong>en</strong>t publié par<br />
l’INSEE : 20 000 travailleurs français<br />
travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Belgique. Cela représ<strong>en</strong>te<br />
70% du poids de la main d’œuvre<br />
transfrontalière.<br />
Dans notre Maison de l’emploi de<br />
Dunkerque, <strong>en</strong> partant d’expéri<strong>en</strong>ces<br />
ponctuelles, nous t<strong>en</strong>tons, avec l’aide de<br />
Pôle emploi, de réaliser une organisation<br />
structurelle. Nous souhaiterions arriver à<br />
de bons résultats comme notre confrère<br />
Jean-François BESSON <strong>en</strong> Belgique. Marie<br />
FABRE, ma directrice, pourra compléter<br />
mon propos sur l’organisation territoriale.<br />
La communauté territoriale de<br />
Dunkerque représ<strong>en</strong>te 210 000 habitants.<br />
L’activité industrielle est liée à l’activité<br />
portuaire (troisième port de France), A<br />
l’heure actuelle, nous souffrons de la<br />
fermeture de la raffinerie Total. Nous<br />
sommes aujourd’hui à un taux de 12,3%<br />
de chômage. Le présid<strong>en</strong>t de la<br />
communauté urbaine de Dunkerque a<br />
choisi de trouver une réponse à ce<br />
phénomène avec nos outils : Mission<br />
locale, PLIE, Maison de l’emploi et Ecole<br />
de la Deuxième Chance.<br />
La communauté urbaine de<br />
Dunkerque nous aide financièrem<strong>en</strong>t à<br />
hauteur de deux millions d’euros par an.<br />
Nous pouvons, grâce à ce souti<strong>en</strong><br />
financier, effectuer un projet de territoire<br />
des conseils pour faciliter leurs<br />
recherches.<br />
recrutem<strong>en</strong>t transfrontalier dans le<br />
secteur de la production, de<br />
l’agroalim<strong>en</strong>taire et du commerce.<br />
qui s’appuie sur trois élém<strong>en</strong>ts<br />
fondam<strong>en</strong>taux.<br />
La Maison de l’emploi travaille <strong>en</strong><br />
contact perman<strong>en</strong>t avec le Service Public<br />
de l’Emploi et Pôle emploi.<br />
Cette politique publique de l’emploi<br />
(qui est un axe prioritaire) nous donne une<br />
vraie marge de manœuvre dans la<br />
négociation sur l’emploi.<br />
Nous avons créé des GECT<br />
(Groupem<strong>en</strong>t de Coopération<br />
Transfrontalière). Le syndicat mixte de la<br />
côte d’Opale (le long de la côte d’Opale, il<br />
y a Boulogne, Calais, Dunkerque) a formé<br />
un part<strong>en</strong>ariat avec la province des<br />
Flandres occid<strong>en</strong>tales belges (qui<br />
correspond à toute la partie côtière de la<br />
Belgique jusqu’aux villes longeant les<br />
métropoles de Bruges, Lille, Roubaix,<br />
Tourcoing). Ces deux territoires mèn<strong>en</strong>t<br />
de nombreuses actions <strong>en</strong> commun, dont<br />
des actions ponctuelles concernant<br />
l’emploi. En 2006, dans la communauté<br />
urbaine de Dunkerque, le taux de<br />
chômage s’élevait à <strong>en</strong>viron 11%. En<br />
passant la frontière, il était de 4% (le plein<br />
emploi). Cette différ<strong>en</strong>ce a créé une<br />
t<strong>en</strong>sion.<br />
Nous avons donc m<strong>en</strong>é un travail<br />
concret dans le cadre d’<strong>en</strong>treprises du<br />
travail temporaire belges sur des missions<br />
longues (plus de six mois) avec un<br />
accompagnem<strong>en</strong>t dans l’emploi. Cette<br />
mission concernait le secteur industriel :<br />
opérateurs de production des secteurs de<br />
la v<strong>en</strong>te et de la grande distribution,<br />
employés de libre service. Nous avons<br />
donc monté une « Opération emploi<br />
production » ayant pour but de franchir la<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
9
arrière de la langue (sachant que le cas<br />
est particulier avec la Belgique car la<br />
majorité de la population parle très bi<strong>en</strong><br />
français). Nous avons effectué un travail<br />
sur la conversation courante et la<br />
compréh<strong>en</strong>sion des consignes de sécurité<br />
que les salariés doiv<strong>en</strong>t respecter dans le<br />
cadre de l’organisation de l’<strong>en</strong>treprise. A<br />
l’époque, ce programme était cofinancé,<br />
selon l’activité concernée, par les ASSEDIC<br />
(aujourd’hui Pôle emploi), la région Nord-<br />
Pas-de-Calais (dans le cadre de la<br />
formation de cette région) et la<br />
communauté urbaine de Dunkerque.<br />
Lorsque le droit commun ne peut pas<br />
s’appliquer, elle finance des formations.<br />
Depuis 2006, nous avons monté six<br />
opérations de ce type : cela représ<strong>en</strong>te la<br />
formation de 100 personnes et un taux de<br />
placem<strong>en</strong>t de plus de 60% des publics.<br />
Forts de ces résultats<br />
<strong>en</strong>courageants, que pouvons-nous<br />
conclure ? Pôle emploi et la direction<br />
régionale Nord-Pas de Calais ont effectué<br />
une <strong>en</strong>quête BMO (Besoin de Main<br />
d’Œuvre) sur la zone limitrophe<br />
Stéphane CHEREF<br />
Une action de recrutem<strong>en</strong>t<br />
transfrontalière suppose de se poser les<br />
questions suivantes: vers quel secteur ?<br />
Avec quelle <strong>en</strong>treprise ? Il faut donc être<br />
Michel TIBIER<br />
Il faut rappeler qu’une conv<strong>en</strong>tion<br />
fiscale vi<strong>en</strong>t d’être r<strong>en</strong>ouvelée avec la<br />
Belgique et r<strong>en</strong>d les salaires belges très<br />
attractifs : une double dérogation permet<br />
aux travailleurs français <strong>en</strong> Belgique de<br />
Yves DELMAS<br />
Notre territoire est une zone rurale<br />
avec ses deux métropoles : Pau et<br />
Bayonne. Notre pays compr<strong>en</strong>d 122 000<br />
habitants. Il y a deux principaux bassins de<br />
l’emploi :<br />
- Le Lac d’Orthez<br />
(qui a fourni le<br />
gaz à la France<br />
p<strong>en</strong>dant très<br />
transfrontalière. Nous avons aujourd’hui<br />
une vision précise de la situation du bassin<br />
de l’emploi (places et types d’emplois). En<br />
ce qui concerne notre Maison de l’emploi,<br />
nous avons fait le choix d’<strong>en</strong> faire une<br />
maison d’accueil et d’accompagnem<strong>en</strong>t.<br />
La communauté urbaine de Dunkerque a<br />
fait ce choix stratégique malgré le non<br />
financem<strong>en</strong>t à ce niveau-là.<br />
Pour ce faire, nous avons créé seize<br />
ant<strong>en</strong>nes de proximité, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec Pôle emploi. Une de ces seize<br />
ant<strong>en</strong>nes, la plus sept<strong>en</strong>trionale de<br />
France, sera une ant<strong>en</strong>ne transfrontalière<br />
dans laquelle il y aura une offre de<br />
services commune à la Maison de<br />
l’emploi et Pôle emploi. Il y aura<br />
égalem<strong>en</strong>t, dès le début de 2011, un<br />
affichage des offres d’emplois de<br />
proximité, belges et françaises. Enfin, nous<br />
allons développer la prospection du<br />
secteur transfrontalier <strong>en</strong> finançant un<br />
chargé de relations <strong>en</strong>treprises qui<br />
s’occupera de la prospection et de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t dans l’emploi <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprises.<br />
<strong>en</strong> mesure d’observer et d’informer :<br />
conditions de recrutem<strong>en</strong>t, de travail, de<br />
salaire, de compét<strong>en</strong>ces linguistiques...<br />
payer leurs impôts <strong>en</strong> France et de<br />
prélever les charges sociales à la source<br />
(<strong>en</strong> Belgique). Les salaires sont aussi de 15<br />
à 20% plus élevés qu’<strong>en</strong> France.<br />
longtemps mais,<br />
<strong>en</strong> 2013, Total<br />
quitte ce<br />
secteur),<br />
- Oléron avec son c<strong>en</strong>tre aéronautique<br />
de sous-traitance et le groupe<br />
SAFRAN, fabricant du train<br />
d’atterrissage d’Airbus et Boeing). Du<br />
côté Basque, il y a une tradition<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
10
commune de langue et de culture<br />
avec une transhumance des habitants<br />
<strong>en</strong>tre l’Espagne et la France qui existe<br />
de tous temps. Les <strong>en</strong>treprises sont<br />
souv<strong>en</strong>t implantées des deux côtés<br />
de la frontière. En Béarn, il y a peu de<br />
passage du côté transfrontalier dû au<br />
paysage montagnard, malgré<br />
l’exist<strong>en</strong>ce d’un tunnel. La traversée<br />
de la frontière se fait principalem<strong>en</strong>t<br />
pour des raisons agricoles (accords<br />
sur le parcage des animaux, le<br />
tourisme et les stations de ski).<br />
La Maison de l’emploi a été créée<br />
<strong>en</strong> 2007 pour œuvrer sur le travail<br />
transfrontalier. Sur notre zone, <strong>en</strong> 2007,<br />
le taux de chômage était de 6,2%.<br />
Aujourd’hui, nous sommes à peu près à<br />
8%. Du côté espagnol, le taux de chômage<br />
est trois fois plus élevé. Il n’y a pas de<br />
coopération <strong>en</strong>tre les deux pays. Nous<br />
sommes aidés par le Conseil général qui<br />
possède un pôle transfrontalier avec 3 ou<br />
4 chargés de mission qui travaill<strong>en</strong>t du<br />
côté Pays Basque.<br />
Du côté Béarn, les échanges <strong>en</strong>tre<br />
élus concern<strong>en</strong>t le domaine culturel ou les<br />
infrastructures routières. Le Conseil<br />
général travaille de l’autre côté de la<br />
frontière avec un organisme qui s’appelle<br />
la COMARCA (équival<strong>en</strong>t d’une<br />
communauté de communes). La Maison<br />
de l’emploi, la Mission locale, le service<br />
jeunesse des différ<strong>en</strong>tes collectivités, et,<br />
du côté espagnol, le service économie<br />
emploi de la collectivité (financé <strong>en</strong> partie<br />
par l’INAEM, équival<strong>en</strong>t de Pôle emploi<br />
côté Aragon) se sont mis à travailler<br />
<strong>en</strong>semble.<br />
Nous avons étudié trois points<br />
principaux :<br />
Stéphane CHEREF<br />
Votre témoignage montre que<br />
chaque région a ses spécificités et que la<br />
Agathe BINNERT<br />
Dès 2006, la Maison de l’emploi de<br />
Strasbourg a développé sa coopération<br />
L’observation : au sein de la Maison<br />
de l’emploi, nous avons une infrastructure<br />
(observatoire, site) et nous avons cherché<br />
son équival<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Espagne. C’est la<br />
« Fondeza » équival<strong>en</strong>t de notre CCI<br />
(Chambre du Commerce et de l’Industrie).<br />
Les indicateurs de l’emploi ne sont pas<br />
calculés de la même manière et toutes les<br />
données ne sont pas disponibles, il y a<br />
donc un gros travail à effectuer de ce<br />
côté-là. En Espagne, les indicateurs sont<br />
calculés par région, ce qui n’est pas le cas<br />
<strong>en</strong> France. Nous effectuons <strong>en</strong> ce<br />
mom<strong>en</strong>t l’harmonisation des indicateurs.<br />
La formation : les besoins <strong>en</strong><br />
formation sont similaires des deux côtés<br />
de la frontière. Citons un exemple de<br />
coopération réc<strong>en</strong>te dont le travail se fait<br />
au niveau de la région: les bergers-vachers<br />
(personnes qui s’occup<strong>en</strong>t de la<br />
transhumance des animaux) pour lesquels<br />
il existe une formation au Lycée agricole<br />
<strong>en</strong> France, mais pas <strong>en</strong> Espagne. Nous<br />
avons intégré des étudiants espagnols<br />
dans cette formation.<br />
Enfin, une action ponctuelle : nous<br />
avons réuni, avec la Mission locale et le<br />
service jeunesse de la communauté de<br />
communes, une dizaine de jeunes<br />
p<strong>en</strong>dant quinze jours. En France et <strong>en</strong><br />
Espagne, ils ont visité des secteurs<br />
d’<strong>en</strong>treprises qui peuv<strong>en</strong>t les intéresser<br />
pour leur faire découvrir quel est le travail<br />
effectué dans des <strong>en</strong>treprises espagnoles<br />
(le forum de l’emploi de Saragosse) et<br />
françaises (le village de l’emploi sur Pau).<br />
Enfin, les deux points importants<br />
que je voulais souligner sont un<br />
financem<strong>en</strong>t par des fonds europé<strong>en</strong>s et<br />
un travail avec des <strong>en</strong>treprises<br />
équival<strong>en</strong>tes des deux côtés de la<br />
frontière.<br />
coopération et le part<strong>en</strong>ariat ne sont pas<br />
innés.<br />
transfrontalière avec le service public de<br />
l’emploi allemand qui a été, dès le départ,<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
11
un membre fondateur. En partant d’une<br />
coopération transfrontalière (action 15 de<br />
notre Maison de l’emploi), nous m<strong>en</strong>ons<br />
aujourd’hui une action transversale pour<br />
toutes les activités de la Maison de<br />
l’emploi de Strasbourg. Avant 2006 et la<br />
création de notre Maison de l’emploi,<br />
l’accueil physique et l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
des demandeurs d’emploi étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />
organisés avec six ant<strong>en</strong>nes ASSEDIC, six<br />
ant<strong>en</strong>nes ANPE et seize ant<strong>en</strong>nes relaisemploi<br />
(ant<strong>en</strong>nes développées à partir des<br />
structures des Missions locales et<br />
ét<strong>en</strong>dues par la ville à l’accueil des adultes<br />
<strong>en</strong> difficulté). Nous n’avions donc pas<br />
besoin d’ajouter de structures d’accueil à<br />
Strasbourg. En 2005, le projet Maison de<br />
l’emploi a été réservé au développem<strong>en</strong>t<br />
économique par la mobilisation des<br />
<strong>en</strong>treprises. Notre approche est<br />
transfrontalière, puisque nous avons<br />
appelé le Service public de l’emploi<br />
allemand à s’intégrer à notre projet dès le<br />
départ. D’autre part, notre conseil<br />
d’administration est constitué de sept<br />
chefs d’<strong>en</strong>treprise dont l’un est présid<strong>en</strong>t<br />
de la Maison de l’emploi. Notre vocation<br />
n’est donc pas d’accueillir les publics <strong>en</strong><br />
direct.<br />
Pour les actions transfrontalières,<br />
nous avons démarré avec Pôle emploi.<br />
Nous avons débloqué à cet effet un<br />
financem<strong>en</strong>t étatique. Nous avons mis <strong>en</strong><br />
place une boîte à outils pour les<br />
demandeurs d’emploi transfrontalier<br />
grâce à:<br />
Un service de traduction express<br />
des c.v (24 ou 48 heures),<br />
Des ateliers d’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
pour des recrutem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> Allemagne<br />
(préparation du c.v et de la lettre de<br />
motivation pour un dossier de candidature<br />
complet demandé par les Allemands).<br />
Des simulations d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />
d’embauche <strong>en</strong> allemand.<br />
Une fois par an, nous proposons des<br />
modules de perfectionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
allemand professionnel : 200 heures <strong>en</strong><br />
trois mois. Ce programme étant int<strong>en</strong>sif,<br />
nous id<strong>en</strong>tifions ainsi les candidats<br />
motivés. Cela concerne <strong>en</strong>viron une<br />
vingtaine de candidats par an.<br />
A la Maison de la région, <strong>en</strong> octobre<br />
2008, nous avons organisé un forum de<br />
recrutem<strong>en</strong>t transfrontalier.<br />
Cette expéri<strong>en</strong>ce nous a permis de<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre la coopération dirigée<br />
par la Maison de l’emploi <strong>en</strong>tre les<br />
services publics de l’emploi allemands et<br />
les services publics de l’emploi français.<br />
Nous avions réuni une vingtaine<br />
d’<strong>en</strong>treprises allemandes et françaises qui<br />
recherchai<strong>en</strong>t des compét<strong>en</strong>ces bilingues.<br />
A l’heure actuelle, le taux de<br />
chômage est de 9,8% alors que de l’autre<br />
côté du Rhin il est de 3,8% (taux de<br />
chômage le plus faible d’Allemagne).<br />
S’agissant de l’observation de ce territoire<br />
commun, nous avons établi, dès 2007, des<br />
statistiques mettant <strong>en</strong> regard les chiffres<br />
de l’emploi allemand et français <strong>en</strong><br />
harmonisant des données et <strong>en</strong><br />
comparant ce qui pouvait l’être. Nous les<br />
avons appelées « Regard transfrontalier<br />
sur l’Emploi » qui a été réédité <strong>en</strong> 2008 et<br />
2009. Ce travail a permis le<br />
rapprochem<strong>en</strong>t du service public allemand<br />
et de Pôle emploi.<br />
Puis, nous avons mis <strong>en</strong> place notre<br />
boîte à outils : nous avons voulu<br />
communiquer auprès du grand public sur<br />
l’extraordinaire opportunité d’offre<br />
d’emplois de l’autre côté de la frontière. A<br />
Strasbourg, la situation est particulière. Il<br />
suffit de traverser un pont pour être <strong>en</strong><br />
Allemagne, il y a d’ailleurs un projet<br />
d’ext<strong>en</strong>sion de la ligne du tramway<br />
jusqu’<strong>en</strong> Allemagne. Lors de la Foire<br />
Europé<strong>en</strong>ne de Strasbourg, qui réunit<br />
200 000 visiteurs par an, la Maison de<br />
l’emploi a réalisé un petit film d’animation<br />
montrant le parcours de jeunes français<br />
allant travailler <strong>en</strong> Allemagne et qui ont<br />
été aidés par les différ<strong>en</strong>ts outils que nous<br />
avons mis <strong>en</strong> place avec Pôle emploi. Nous<br />
avons montré que ces publics trouv<strong>en</strong>t<br />
ainsi facilem<strong>en</strong>t du travail <strong>en</strong> Allemagne.<br />
Nous avons égalem<strong>en</strong>t créé un outil<br />
pour les employeurs allemands et français<br />
dans le cadre d’une embauche<br />
transfrontalière. C’est un petit guide avec<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
12
les cinquante questions les plus<br />
fréqu<strong>en</strong>tes que l’on peut se poser quand<br />
on souhaite embaucher un travailleur<br />
étranger : démarches, statuts spécifiques,<br />
adaptation à la culture, différ<strong>en</strong>ces dans<br />
l’embauche…<br />
Ces guides ont été distribués à 4500<br />
employeurs allemands et 100 <strong>en</strong>treprises<br />
françaises <strong>en</strong> recherche de compét<strong>en</strong>ces<br />
bilingues. Ce modèle peut facilem<strong>en</strong>t être<br />
réutilisé dans toute la France pour<br />
résoudre la problématique du travail<br />
transfrontalier.<br />
Enfin, la relation de confiance que<br />
nous avons établi et que nous <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ons<br />
avec les services publics de l’emploi<br />
allemand nous a permis d’ét<strong>en</strong>dre une<br />
GPEC sur le côté transfrontalier. La<br />
Communauté urbaine de Strasbourg nous<br />
a demandé de créer une GPEC<br />
transfrontalière sur quatre secteurs clés<br />
déterminés dans le cadre de son plan de<br />
développem<strong>en</strong>t économique à l’horizon<br />
2020. Elle a délégué à la Maison de<br />
l’emploi l’approche emploi-compét<strong>en</strong>ces<br />
de ces quatre secteurs clés: les activités<br />
créatives, des mobilités innovantes et<br />
multi-modèles, du tertiaire supérieur<br />
interrelationnel, des technologies<br />
médicales et thérapies nouvelles. Ce<br />
programme est financé par l’Etat ainsi que<br />
par la communauté urbaine de<br />
Strasbourg. Ces quatre secteurs clés ont<br />
été créés dans le cadre du développem<strong>en</strong>t<br />
économique. Ils compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t deux pôles<br />
de compétitivité sur deux secteurs à<br />
Strasbourg.<br />
L’idée est d’ét<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>suite cette<br />
action à d’autres secteurs comme le BTP,<br />
la logistique, l’hôtellerie, la restauration.<br />
L’Allemagne a été intéressée pour ét<strong>en</strong>dre<br />
la GPEC car cela lui permet de bénéficier<br />
de l’expansion économique française. Elle<br />
a donc mis à notre disposition un<br />
conseiller qui nous a accompagnés dans<br />
les <strong>en</strong>treprises r<strong>en</strong>contrées. Les données<br />
qualitatives collectées ont été confiées à<br />
l’Ag<strong>en</strong>ce de développem<strong>en</strong>t et<br />
d’urbanisme de Strasbourg. 120 chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprises issus des quatre secteurs ont<br />
été r<strong>en</strong>contrés, par <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> individuel.<br />
Pour 2011, nous mettons <strong>en</strong> place un plan<br />
d’action franco-allemand du<br />
développem<strong>en</strong>t de ces quatre secteurs au<br />
niveau des emplois et des compét<strong>en</strong>ces.<br />
Olivier NAVARRO, Maison de l’emploi du Bassin de Perpignan<br />
Concernant la crise actuelle, je des demandes d’emploi du côté espagnol,<br />
ress<strong>en</strong>s un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de repli sur soi. Par mais la balance s’est inversée avec la crise.<br />
exemple, concernant Perpignan, il y avait Ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t est il réel ?<br />
Jean-François BESSON<br />
C’est effectivem<strong>en</strong>t le cas <strong>en</strong> temps<br />
de crise : chacun se replie sur soi. Il faut<br />
donc miser sur le relationnel tissé au fil<br />
des années. En Suisse et à G<strong>en</strong>ève, par<br />
Michel TIBIER<br />
La crise a changé les données.<br />
Néanmoins, à Dunkerque, nous avons un<br />
pot<strong>en</strong>tiel de main d’œuvre jeune et<br />
qualifiée. Nous avons égalem<strong>en</strong>t un taux<br />
d’emploi dans l’intérim très élevé. La crise<br />
Agathe BINNERT<br />
La crise nous a inspiré la campagne<br />
de promotion <strong>en</strong> 2009 : nous avons misé<br />
exemple, nous assistons à des<br />
mouvem<strong>en</strong>ts xénophobes de repli sur soi<br />
alors que le taux de chômage n’est qu’à<br />
3,4%.<br />
a am<strong>en</strong>é une chute de 40% de l’intérim.<br />
En revanche, la Belgique n’a pas connu le<br />
même phénomène car les <strong>en</strong>treprises<br />
belges ont des pics d’activité saisonniers.<br />
sur l’union avec l’Allemagne pour être plus<br />
forts. Le taux de chômage <strong>en</strong> Allemagne,<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
13
de l’autre côté de la frontière, malgré la<br />
crise, n’est pas monté au-dessus de 4,5%.<br />
C’est donc une opportunité pour nous.<br />
Jean-François BESSON<br />
Cela suppose du courage et de<br />
l’ouverture d’esprit de la part des<br />
politiques.<br />
Stéphane CHEREF<br />
Nous n’avons pas du tout ce<br />
problème avec le canton de Bâle.<br />
Philippe MAZELIE, Directeur de la Maison de l’emploi métropole du Nord<br />
Qu’<strong>en</strong> est-il du problème de la<br />
mobilité purem<strong>en</strong>t géographique des<br />
travailleurs ?<br />
Yves DELMAS<br />
Nous avons m<strong>en</strong>é une action avec la<br />
Mission locale qui a pour objectif premier<br />
la mobilité géographique. Nous avons<br />
égalem<strong>en</strong>t voulu promouvoir, auprès des<br />
jeunes, le travail à l’étranger. Pour ce<br />
faire, cet été, la Mission locale <strong>en</strong>voie une<br />
douzaine de jeunes dans des <strong>en</strong>treprises<br />
<strong>en</strong> Irlande p<strong>en</strong>dant six semaines.<br />
Jean-François BESSON<br />
Sur le bassin de G<strong>en</strong>ève, 80 000<br />
personnes pass<strong>en</strong>t la frontière tous les<br />
jours pour aller travailler. Nous tirons la<br />
Michel TIBIER<br />
La communauté urbaine de<br />
Dunkerque, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec la Flandre<br />
occid<strong>en</strong>tale belge, a prolongé une ligne de<br />
bus qui amène les habitants de Dunkerque<br />
à une plateforme située dans la première<br />
ville frontalière. Mais cela ne règle pas<br />
Stéphane CHEREF<br />
A saint Louis, par exemple, nous<br />
avons des projets de transport pour<br />
faciliter la mobilité géographique. Dans<br />
nos zones frontalières, beaucoup de<br />
sonnette d’alarme auprès des élus sur ce<br />
sujet de préoccupation majeur. Cela reste<br />
un souci majeur dans ces zones.<br />
tout, car si les publics travaill<strong>en</strong>t très tôt<br />
ou tard, il n’y a pas de solution miracle de<br />
transport. Nous pouvons aider <strong>en</strong><br />
signalant quelques pistes telles que le<br />
covoiturage.<br />
choses sont faites au niveau des<br />
transports. Le souci chez nous est<br />
davantage la mobilité intellectuelle.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
14
Atelier<br />
Gestion prévisionnelle des emplois et des<br />
compét<strong>en</strong>ces territorialisées : cœur de<br />
métier des Maisons de l’Emploi<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Arnaud APOSTOLO<br />
Directeur, Maison de l’emploi et de la formation <strong>en</strong> Pays Terres de Lorraine<br />
Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />
Directrice, Maison de l’emploi de la Haute Saintonge<br />
B<strong>en</strong>jamin LACOR<br />
Directeur, Maison de l’emploi de Nîmes Métropole<br />
Christophe TYACK<br />
Chargé de Mission, PLIE du Pays Midi-Quercy<br />
Animation<br />
B<strong>en</strong>oit RABOT<br />
Consultant, Conseil et Formation<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
15
B<strong>en</strong>oit RABOT<br />
Nous parlerons ici de la GPECT<br />
(Gestion Prévisionnelle des Emplois et des<br />
Compét<strong>en</strong>ces Territorialisées) comme<br />
cœur de métiers de la Maison de l’emploi.<br />
Un arrêté du 21 décembre 2009 porte sur<br />
le cahier des charges des Maisons de<br />
l’emploi et sur leur rôle dans la gestion<br />
prévisionnelle des emplois et des<br />
compét<strong>en</strong>ces. Nous avons travaillé <strong>en</strong><br />
collaboration avec l’Alliance Villes Emploi<br />
sur des ateliers qui permett<strong>en</strong>t aux<br />
Maisons de l’emploi de s’exprimer <strong>en</strong><br />
partageant leur expéri<strong>en</strong>ce. Cette action a<br />
permis la mise <strong>en</strong> place d’une dynamique<br />
territoriale (la GPECT étant avant tout une<br />
dynamique) permettant d’appréh<strong>en</strong>der<br />
les <strong>en</strong>jeux de développem<strong>en</strong>t de l’emploi<br />
et de la formation. Je souhaite que nous<br />
mettions <strong>en</strong> avant les atouts d’une GPECT<br />
<strong>en</strong> rapport avec une Maison de l’emploi.<br />
Nous allons établir notre débat sur 3 mots<br />
clés :<br />
Dans GPECT, le « T » signifie<br />
« territoire ». Ainsi, la gouvernance mise<br />
<strong>en</strong> place sur un territoire, qui ne<br />
participerait pas à une gouvernance<br />
territoriale, ne peut pas être une GPECT. Il<br />
s’agit <strong>en</strong> effet d’un projet collectif <strong>en</strong>tre<br />
acteurs. Dans la gouvernance de la Maison<br />
de l’emploi, le territoire est porteur.<br />
Le terme « prévisionnel » est<br />
égalem<strong>en</strong>t important car cela nécessite,<br />
au-delà de la gestion territoriale, de<br />
regarder l’av<strong>en</strong>ir et d’anticiper <strong>en</strong> termes<br />
d’emplois et de compét<strong>en</strong>ces à partir de la<br />
situation réelle du territoire et de son<br />
évolution. Cela nécessite un travail<br />
partagé <strong>en</strong>tre chaque acteur du territoire.<br />
Le monde de l’<strong>en</strong>treprise est un élém<strong>en</strong>t<br />
clé dans ce travail prévisionnel. 94% des<br />
Arnaud APOSTOLO<br />
Le Pays Terres de Lorraine est une<br />
association qui regroupe dix<br />
intercommunalités au sud-ouest de<br />
Nancy, soit100 000 habitants et 136<br />
communes. Je vais vous prés<strong>en</strong>ter le<br />
travail que l’on mène depuis un an. Il est<br />
<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> France ont moins de 20<br />
salariés et n’ont donc pas de structure de<br />
gestion de leur personnel. Les <strong>en</strong>treprises<br />
sont des décideurs à part <strong>en</strong>tière dans la<br />
GPECT puisque ce sont elles qui vont<br />
recruter. Il faut donc intégrer le maximum<br />
de responsables d’<strong>en</strong>treprises pour arriver<br />
à des solutions partagées <strong>en</strong> effectuant un<br />
travail coordonné.<br />
Nous avons plusieurs formes de<br />
GPECT :<br />
La GPEC territoriale qui pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong><br />
compte l’<strong>en</strong>semble de la dynamique<br />
économique du territoire pour les années<br />
à v<strong>en</strong>ir à travers une Charte, un contrat de<br />
Plans…<br />
La GPECT liée à la branche,<br />
l’activité, la filière.<br />
La GPECT interprofessionnelle à<br />
partir de compét<strong>en</strong>ces transverses que<br />
l’on peut développer sur un territoire.<br />
La question importante est donc :<br />
Comm<strong>en</strong>t arriver à diriger (« manager »)<br />
ce projet territorial ?<br />
Etant tous le fruit de la<br />
déc<strong>en</strong>tralisation, nous avons tous les<br />
moy<strong>en</strong>s et la légitimité de développer nos<br />
projets au sein de la Maison de l’emploi. Il<br />
faut donc étudier quelle est, non pas notre<br />
légitimité mais notre crédibilité au sein de<br />
cette fédération et examiner les freins que<br />
chacun a eu au sein de ce part<strong>en</strong>ariat.<br />
Enfin, il y a le projet de<br />
développem<strong>en</strong>t local. Il faut répartir<br />
clairem<strong>en</strong>t le rôle de chacun des acteurs :<br />
gouvernance, pilotage, suivi opérationnel.<br />
Nous allons maint<strong>en</strong>ant voir trois<br />
exemples illustrant les besoins <strong>en</strong> gestion<br />
et <strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ces.<br />
animé par la Maison de l’emploi et réalisé<br />
avec l’Etat, la Région, Pôle emploi, l’AFPA<br />
ainsi qu’une association de cabinets de<br />
conseils. Notre démarche GPEC s’inscrit<br />
dans le choc du démantèlem<strong>en</strong>t de l’usine<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
16
Kléber à Toul (826 salariés lic<strong>en</strong>ciés), le<br />
plus gros employeur du territoire.<br />
Il faut revitaliser le territoire,<br />
replacer les employés et étudier les<br />
<strong>en</strong>jeux prévisionnels <strong>en</strong> termes d’emplois<br />
et de compét<strong>en</strong>ces dans la région. Notre<br />
consultant nous a aidés à formaliser la<br />
démarche que nous essayons de mettre<br />
<strong>en</strong> œuvre.<br />
Pour r<strong>en</strong>dre notre projet praticable,<br />
il a d’abord fallu mettre <strong>en</strong> réseau les<br />
différ<strong>en</strong>ts acteurs puis établir un rapport<br />
de confiance. Ce travail préalable de<br />
confiance effectué avec la Région, Pôle<br />
emploi et l’AFPA nous a pris du temps.<br />
Nous avons essayé de travailler <strong>en</strong>semble<br />
dès le départ pour diagnostiquer les<br />
leviers d’actions permettant d’agir sur<br />
l’emploi.<br />
On retrouve les principales phases<br />
suivantes :<br />
- Connaître le rôle (positionnem<strong>en</strong>t<br />
et fonction) de chacun des acteurs,<br />
- Etudier les <strong>en</strong>jeux territoriaux,<br />
- Choisir les actions prioritaires,<br />
-Mettre <strong>en</strong> œuvre ces actions<br />
- Evaluer le travail effectué.<br />
Ainsi nous avons id<strong>en</strong>tifié trois<br />
piliers : le territoire, l’<strong>en</strong>treprise et<br />
l’individu. Il faut s’adapter aux besoins de<br />
chacun et sécuriser les parcours. Je vais<br />
vous exposer comm<strong>en</strong>t nous sommes<br />
passés du diagnostic au plan d’action.<br />
Concernant le territoire, nous avons<br />
été aidés par les nombreuses études de<br />
revitalisation effectuées par les<br />
<strong>en</strong>treprises avant leur fermeture. Grâce à<br />
cela, le territoire a pu définir des<br />
ori<strong>en</strong>tations stratégiques autour d’un pôle<br />
de recherche et d’une plateforme<br />
d’innovations autour du métier de<br />
recyclage industriel. Nous nous sommes<br />
égalem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>chés sur les atouts du<br />
territoire à l’échelle nationale et le<br />
pot<strong>en</strong>tiel à développer.<br />
Nous avons choisi deux<br />
ori<strong>en</strong>tations, le recyclage et l’énergie bois,<br />
car ce sont deux filières structurantes qui<br />
caractéris<strong>en</strong>t le tissu économique local : le<br />
BTP et la logistique.<br />
Ces deux secteurs sont sout<strong>en</strong>us au<br />
niveau national comme des « filières à<br />
pot<strong>en</strong>tiel ». Dans notre région, il y a 90%<br />
d’<strong>en</strong>treprises de moins de dix salariés.<br />
Parler de GPEC à de petites <strong>en</strong>treprises est<br />
compliqué. L’approche est différ<strong>en</strong>te<br />
selon la taille des <strong>en</strong>treprises, sa santé<br />
économique, si elle dispose d’un c<strong>en</strong>tre de<br />
décision territorialisé ou pas (pour celleslà,<br />
nous avons du mal à agir).<br />
Concernant l’individu, nous avons<br />
établi un diagnostic territorial. Le pays<br />
compte 100 000 habitants avec une<br />
demande d’emplois plutôt faible mais<br />
surtout c<strong>en</strong>trée sur les jeunes. Ils ont un<br />
bon niveau de formation jusqu’au bac<br />
mais peu de formation au niveau<br />
supérieur. Notre action prioritaire porte<br />
donc sur l’embauche des jeunes et des<br />
actifs <strong>en</strong> transition.<br />
Puis nous avons effectué un<br />
diagnostic « compét<strong>en</strong>ce » <strong>en</strong> utilisant<br />
l’outil de « diagnostic collectif<br />
d’employabilité et de transférabilité de<br />
compét<strong>en</strong>ces » utilisé par l’AFPA. La<br />
directrice de l’AFPA transition nous l’a<br />
prés<strong>en</strong>té lors d’une réunion de directeurs<br />
organisée par l’Alliance Villes Emploi. Cet<br />
outil est traditionnellem<strong>en</strong>t utilisé dans<br />
une <strong>en</strong>treprise qui se restructure ou qui<br />
ferme. L’AFPA id<strong>en</strong>tifie les compét<strong>en</strong>ces<br />
prés<strong>en</strong>tes au sein de l’<strong>en</strong>treprise et les<br />
compare avec les compét<strong>en</strong>ces att<strong>en</strong>dues<br />
sur le territoire <strong>en</strong> essayant de combler les<br />
écarts. Nous avons donc utilisé cet outil<br />
dans le cadre d’un territoire soit une<br />
quinzaine d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons<br />
id<strong>en</strong>tifié des tableaux d’objectifs à partir<br />
de nos deux cibles (<strong>en</strong>treprises et actifs).<br />
Nous avons approfondi les<br />
diagnostics RH. D’une approche globale,<br />
nous sommes passés à une étude par<br />
branche afin de cibler les besoins à<br />
l’échelle régionale et territoriale. Nous<br />
avons égalem<strong>en</strong>t développé des outils de<br />
compét<strong>en</strong>ces, d’aides à la sécurisation du<br />
recrutem<strong>en</strong>t et de professionnalisation RH<br />
de l’<strong>en</strong>treprise. Au niveau de la région,<br />
nous avons des consultants qui<br />
intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au niveau des TPE (Très<br />
Petites Entreprises) pour les aider à<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
17
professionnaliser la fonction RH dont le<br />
service fait souv<strong>en</strong>t défaut dans ce type<br />
d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons un projet<br />
d’implantation d’une usine Poweo (de<br />
production électrique au gaz) sur le<br />
territoire. Le c<strong>en</strong>tre de décision nous<br />
échappe. L’<strong>en</strong>treprise qui va réaliser les<br />
travaux est Siem<strong>en</strong>s. Ils nous annonc<strong>en</strong>t<br />
des pics de 600 emplois dans les années à<br />
v<strong>en</strong>ir. Comm<strong>en</strong>t fait-on pour arriver<br />
jusqu’aux profils de postes, aux<br />
compét<strong>en</strong>ces att<strong>en</strong>dues ? Il faut anticiper<br />
sur les formations préalables, id<strong>en</strong>tifier la<br />
main d’œuvre locale qui sera utilisée et<br />
celle qu’il faudra apporter.<br />
Sur la cible « individu », nous<br />
recherchons la sécurisation des parcours<br />
et le transfert de compét<strong>en</strong>ces. Pour ce<br />
faire, nous améliorons les outils<br />
d’ori<strong>en</strong>tation, facilitons l’accès à<br />
l’autonomie et développons des<br />
compét<strong>en</strong>ces. Un exemple d’aide à<br />
l’ori<strong>en</strong>tation: lorsque KLEBER a fermé un<br />
B<strong>en</strong>oit RABOT<br />
Il y a une vraie recherche de<br />
méthode pour connaître les besoins et<br />
trouver des solutions. Il faut un moteur<br />
pour <strong>en</strong>gager cette démarche. Le<br />
développem<strong>en</strong>t local s’est <strong>en</strong>gagé <strong>en</strong><br />
France dans les années 60 à partir des<br />
territoires les plus reculés et qui avai<strong>en</strong>t le<br />
plus de difficultés. On dit souv<strong>en</strong>t qu’il<br />
faut partir des besoins de l’<strong>en</strong>treprise pour<br />
déterminer les besoins de compét<strong>en</strong>ce<br />
mais les publics se sont pris <strong>en</strong> main. Cette<br />
démarche nous montre qu’il faut<br />
confronter les deux acteurs (employeurs<br />
et demandeurs d’emploi) pour analyser la<br />
Arnaud APOSTOLO<br />
La confiance <strong>en</strong>tre une Maison de<br />
l’emploi, Pôle emploi, un Conseil régional<br />
et des organismes de formation n’est pas<br />
naturelle. Cette confiance se construit.<br />
Nous sommes une Maison de l’emploi<br />
assez jeune (trois ans). Nous partageons<br />
nos connaissances avec d’autres tout <strong>en</strong><br />
acceptant de ne pas être sur le devant de<br />
la scène.<br />
outil de réori<strong>en</strong>tation et de reclassem<strong>en</strong>t<br />
professionnel a été mis <strong>en</strong> place autour de<br />
la découverte de métiers pour des<br />
personnes qui avai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron quinze ans<br />
d’anci<strong>en</strong>neté. Ils ont été formés à des<br />
métiers convertibles dans des TPE. Lors de<br />
la fermeture de cette <strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> février<br />
dernier, nous nous sommes interrogés sur<br />
la possibilité de pér<strong>en</strong>niser cet outil au<br />
niveau du territoire. C’est désormais<br />
chose faite avec l’opérateur AFPA et des<br />
acteurs qui cherch<strong>en</strong>t un emploi sur le<br />
territoire. Nous voulons que les outils mis<br />
<strong>en</strong> place sur le territoire serv<strong>en</strong>t à<br />
d’autres. La Lorraine est une région qui a<br />
beaucoup souffert de la crise. La mutation<br />
économique à l’échelle régionale et<br />
territoriale est perman<strong>en</strong>te et source de<br />
nombreuses réflexions. Il faut donc, au<br />
niveau des GPEC, savoir anticiper et<br />
dét<strong>en</strong>ir des outils pér<strong>en</strong>nes et non<br />
ponctuels.<br />
demande d’emploi actuelle et future afin<br />
d’<strong>en</strong> tirer les conséqu<strong>en</strong>ces. Cette action a<br />
simplifié le dispositif pour définir les<br />
besoins et ori<strong>en</strong>ter dans la bonne<br />
direction. C’est le rôle typique de la<br />
Maison de l’emploi, ce souci perman<strong>en</strong>t<br />
de capitaliser notre savoir pour que<br />
d’autres puiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bénéficier. Quant à la<br />
transférabilité, c’est un facteur de<br />
développem<strong>en</strong>t.<br />
Que voulez dire quand vous parlez<br />
de confiance à construire et, si vous l’avez<br />
construite, comm<strong>en</strong>t avez-vous fait pour<br />
lever les obstacles de repli sur soi?<br />
Ce n’est pas nous qui allons porter<br />
l’action de professionnalisation des petites<br />
et moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises, ni sa mise <strong>en</strong><br />
œuvre et son financem<strong>en</strong>t. Actuellem<strong>en</strong>t,<br />
nous avons deux copilotes du fonds<br />
d’anticipation des mutations<br />
économiques : l’Etat et la Région. Nous,<br />
nous sommes les maîtres d’œuvre.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
18
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />
Mon territoire de la Haute<br />
Saintonge est situé au Sud de la Char<strong>en</strong>te<br />
maritime. Notre Maison de l’emploi a été<br />
créée <strong>en</strong> juillet 2007 à l’initiative de<br />
Claude BELOT de la Communauté de<br />
Communes la plus grande de France (elle<br />
regroupe 123 communes). Nous avons<br />
plus de 3000 <strong>en</strong>treprises avec 92% de<br />
moins de 10 salariés et 50% à zéro salarié.<br />
C’est un territoire rural avec une<br />
économie très diversifiée. Le projet est né<br />
du fait de nombreuses initiatives au<br />
niveau du développem<strong>en</strong>t local. Un<br />
part<strong>en</strong>ariat existait <strong>en</strong> matière d’emploi et<br />
d’insertion professionnelle avec l’Etat et<br />
l’ANPE. Le Directeur de l’ANPE, François<br />
SANMARTINO, était très motivé par la<br />
création d’une Maison de l’emploi.<br />
Ces différ<strong>en</strong>tes actions ont<br />
contribué à faire baisser le nombre de<br />
demandes d’emplois sur le territoire mais<br />
les <strong>en</strong>treprises n’étai<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t<br />
approchées. Partant de ce constat, dès<br />
2005, un outil extranet (la Gestion<br />
Prévisionnelle des Emplois Territoriale)<br />
nous a permis de développer un outil de<br />
proximité à dim<strong>en</strong>sion humaine <strong>en</strong> allant à<br />
la r<strong>en</strong>contre des <strong>en</strong>treprises pour<br />
connaître leurs besoins.<br />
Actuellem<strong>en</strong>t cet outil est la<br />
propriété de la Communauté de<br />
Communes, la gestion est effectuée par la<br />
Maison de l’emploi <strong>en</strong> collaboration avec<br />
les <strong>en</strong>treprises sur les projets, les postes à<br />
pourvoir, et les compét<strong>en</strong>ces afin<br />
d’obt<strong>en</strong>ir un personnel qualifié.<br />
Les part<strong>en</strong>aires du projet sont la<br />
communauté de communes de Haute<br />
Saintonge, Pôle emploi et la DIRECCTE.<br />
L’outil informatique a été financé par<br />
l’Etat et la Communauté de Communes de<br />
Haute Saintonge et nous avons mis <strong>en</strong><br />
place une méthodologie de prés<strong>en</strong>tation<br />
des métiers.<br />
Une chargée de mission de la<br />
Maison de l’emploi a r<strong>en</strong>contré les<br />
Directeurs d’<strong>en</strong>treprises afin de connaître<br />
leurs besoins <strong>en</strong> termes de postes de<br />
travail et connaître leurs problématiques.<br />
Nous pourrons ainsi mieux répondre à<br />
leurs besoins et aux problématiques<br />
id<strong>en</strong>tifiées. Nous avons créé une<br />
« Nom<strong>en</strong>clature des emplois et des<br />
compét<strong>en</strong>ces » sur un site informatique<br />
extranet avec un partage des informations<br />
par les différ<strong>en</strong>ts acteurs.<br />
En c<strong>en</strong>tralisant ces informations,<br />
nous avons la même vision globale de<br />
notre territoire. Cela permet aux acteurs<br />
de terrain de mettre <strong>en</strong> œuvre des actions<br />
<strong>en</strong> termes d’ori<strong>en</strong>tation, de recrutem<strong>en</strong>ts,<br />
de formation et de reconversion.<br />
Les <strong>en</strong>treprises peuv<strong>en</strong>t ainsi<br />
anticiper leurs besoins <strong>en</strong> recrutem<strong>en</strong>t :<br />
c’est ce que nous appelons l’opération de<br />
« fiche de postes » qui permet une mise<br />
<strong>en</strong> parallèle des besoins des <strong>en</strong>treprises et<br />
des offres d’emplois.<br />
Ces fiches de poste anticip<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t les besoins <strong>en</strong> personnel dus<br />
aux départs à la retraite. Une visite <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprise permet de passer le relais aux<br />
part<strong>en</strong>aires locaux et de leur prés<strong>en</strong>ter<br />
les aides et l’accompagnem<strong>en</strong>t proposés<br />
par nos structures.<br />
Ces fiches de postes permett<strong>en</strong>t de<br />
prés<strong>en</strong>ter notre gestion des ressources<br />
humaines, domaine dans lequel les TPE<br />
manqu<strong>en</strong>t de temps et de moy<strong>en</strong>s pour<br />
s’y consacrer.<br />
La base de la GPEC territoriale c’est<br />
cela : adapter les fiches de postes au<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t interne d’une <strong>en</strong>treprise<br />
donnée. Voici la prés<strong>en</strong>tation de l’outil<br />
internet de fiche de postes :<br />
- un serveur internet, avec une base<br />
de données. Les accès sont sécurisés par<br />
des codes. Des part<strong>en</strong>aires (les conseillers<br />
de Pôle emploi, de la Mission locale, de<br />
Cap Emploi, de la Chambre Consulaire, et<br />
de la Communauté de Communes de<br />
Haute Saintonge), peuv<strong>en</strong>t accéder aux<br />
données et faire des recherches<br />
statistiques. L’<strong>en</strong>treprise n’a accès qu’à<br />
ses propres données. La Communauté de<br />
Communes est propriétaire de cet outil<br />
informatique et elle s’attache à la<br />
supervision du service informatique avec<br />
© Alliance Villes Emploi
l’aide de Pôle emploi et de la Maison de<br />
l’emploi. Voici le site :<br />
- une page d’accueil pour prés<strong>en</strong>ter le<br />
site,<br />
- un onglet d’alerte avec une date, les<br />
actions à effectuer et le nom de<br />
l’<strong>en</strong>treprise.<br />
- les embauches prévues par<br />
l’<strong>en</strong>treprise,<br />
- les postes destinés aux employés de<br />
plus de 59 ans (alerte sur les<br />
anticipations de départ à la retraite),<br />
- une page de recherche par<br />
<strong>en</strong>treprise, par code postal, par code<br />
NAF, par code ROME (Répertoire<br />
Opérationnel des Métiers et des<br />
Emplois), par niveau de qualification<br />
(1 à 6), par âge, par nombre de<br />
salariés.<br />
- les embauches prévisionnelles<br />
- d’autres items tels que la politique de<br />
recrutem<strong>en</strong>t, les possibilités de<br />
stages <strong>en</strong> alternance, par qui les<br />
individus pass<strong>en</strong>t pour le<br />
recrutem<strong>en</strong>t...<br />
Aujourd’hui il y a cinq autres<br />
Maisons de l’emploi qui utilis<strong>en</strong>t notre<br />
outil.<br />
B<strong>en</strong>oit RABOT<br />
Quels sont les moy<strong>en</strong>s donnés à cet<br />
outil ?<br />
Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />
C’est un outil ludique qui peut être<br />
utilisé par tous. Pôle emploi <strong>en</strong>voie des<br />
comptes r<strong>en</strong>dus quand il r<strong>en</strong>contre des<br />
B<strong>en</strong>oit RABOT<br />
Une fois qu’un outil comme celui-ci<br />
est <strong>en</strong> place, quels moy<strong>en</strong>s financiers lui<br />
Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />
Nous sommes financés par l’Etat.<br />
Lors d’une cellule de veille économique<br />
que nous animons, nous réfléchissons<br />
La recherche peut égalem<strong>en</strong>t être<br />
effectuée par compét<strong>en</strong>ces : La Maison de<br />
l’emploi a pour objectif de transférer les<br />
compét<strong>en</strong>ces tout <strong>en</strong> changeant de<br />
métiers : les Conseillers aid<strong>en</strong>t à cette<br />
reconversion.<br />
Lorsque vous cliquez sur une<br />
<strong>en</strong>treprise vous aurez tous les<br />
r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts dont vous avez besoin :<br />
Les effectifs de l’<strong>en</strong>treprise, le<br />
nombre de salariés handicapés, le nom du<br />
dirigeant, du responsable des RH et du<br />
correspondant qui sera r<strong>en</strong>contré lors de<br />
la visite, de la politique de recrutem<strong>en</strong>t,<br />
de formation, les difficultés r<strong>en</strong>contrées,<br />
les projets et les postes existants, avec le<br />
niveau de qualification, l’âge de la<br />
personne <strong>en</strong> poste, la liste des habiletés<br />
exigées, les relations dans le poste de<br />
travail.<br />
Vous y trouverez l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
physique du poste, l’organisation, les<br />
méthodes et techniques utilisées dans le<br />
travail, les techniques exigées et celles qui<br />
peuv<strong>en</strong>t s’acquérir <strong>en</strong> cours d’activité.<br />
Il y a égalem<strong>en</strong>t une partie<br />
statistique : 500 <strong>en</strong>treprises sont fichées<br />
et on peut extraire toutes les informations<br />
dont on a besoin.<br />
Quelle est la durée moy<strong>en</strong>ne<br />
d’anticipation des besoins <strong>en</strong><br />
recrutem<strong>en</strong>ts ?<br />
<strong>en</strong>treprises. Les acteurs prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leurs<br />
informations chaque semaine.<br />
sont-ils attribués pour son<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t ?<br />
collectivem<strong>en</strong>t aux réponses adaptées aux<br />
<strong>en</strong>treprises.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
20
B<strong>en</strong>oit RABOT<br />
Vous avez parlé tout à l’heure de<br />
quatre thématiques de prospective :<br />
l’ori<strong>en</strong>tation, le recrutem<strong>en</strong>t, la formation,<br />
la reconversion : il y a donc légalem<strong>en</strong>t<br />
quatre acteurs différ<strong>en</strong>ts : quid des<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux?<br />
Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />
Les part<strong>en</strong>aires sociaux ne sont pas<br />
très prés<strong>en</strong>ts sur notre territoire qui est<br />
très petit. Mais nous les invitons lors d’un<br />
Mickael ZENEVRE<br />
En tant que représ<strong>en</strong>tant de la<br />
CG<strong>PME</strong>, les OPCA peuv<strong>en</strong>t-ils accéder à<br />
toutes les informations ?<br />
Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />
Les OPCA n’ont pas accès à l’outil.<br />
Mais ils ont accès à l’information car nous<br />
les r<strong>en</strong>controns et nous les recevons. Nous<br />
animons égalem<strong>en</strong>t des réunions <strong>en</strong><br />
B<strong>en</strong>oit RABOT<br />
Il faut absolum<strong>en</strong>t s’atteler à<br />
partager les informations <strong>en</strong>tre acteurs.<br />
C’est une question cruciale pour r<strong>en</strong>dre<br />
notre action efficace. D’autres acteurs<br />
Conseil d’ori<strong>en</strong>tation organisé une à deux<br />
fois par an. Il faut développer un travail de<br />
partage.<br />
Comm<strong>en</strong>t la confid<strong>en</strong>tialité <strong>en</strong>tre<br />
organismes est-elle possible ?<br />
<strong>en</strong>treprises pour les informer sur les fonds<br />
qui leur sont alloués de droit. Nous<br />
passons <strong>en</strong>suite le relais aux OPCA. Il y a<br />
tout de même des progrès à réaliser.<br />
doiv<strong>en</strong>t pouvoir partager leur expéri<strong>en</strong>ce<br />
et accéder à l’information: les <strong>en</strong>treprises<br />
et les part<strong>en</strong>aires sociaux.<br />
Eric DUBOIS, Maison de l’emploi <strong>en</strong> Yvelines<br />
La GPEC territoriale est constituée les projets du territoire et le projet des<br />
par les projets économiques du territoire individus. Ne craignez-vous pas d’être<br />
au niveau de l’Etat, des <strong>en</strong>treprises et des redondant avec Pôle emploi dans le cadre<br />
individus. Dans votre prés<strong>en</strong>tation, j’avais d‘un reconv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t étatique ?<br />
l’impression qu’il manquait deux piliers :<br />
Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />
Je ne p<strong>en</strong>se pas qu’il y ait de<br />
problèmes au sujet du financem<strong>en</strong>t car<br />
Pôle emploi est un gros souti<strong>en</strong> dans cette<br />
action.<br />
Pour les individus, l’information sur<br />
la fiche de poste peut être transmise aux<br />
demandeurs d’emploi. Ils peuv<strong>en</strong>t donc<br />
travailler sur leurs compét<strong>en</strong>ces et utiliser<br />
la fiche de poste <strong>en</strong> l’adaptant avec des<br />
formations qui leurs sont proposées selon<br />
la demande des employeurs. Par la<br />
méthode de recrutem<strong>en</strong>t par simulation<br />
Pôle emploi, les demandeurs d’emploi<br />
peuv<strong>en</strong>t accéder à des métiers dont ils<br />
n’avai<strong>en</strong>t pas connaissance ainsi qu’à une<br />
formation d’adaptation au poste.<br />
Au niveau du territoire, par rapport<br />
aux projets sociaux économiques, nous ne<br />
voyons pas les <strong>en</strong>treprises avant leur<br />
création. Nous allons les r<strong>en</strong>contrer <strong>en</strong><br />
amont avec Pôle emploi. Nous mettons<br />
ainsi <strong>en</strong> place les actions de recrutem<strong>en</strong>t.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
21
Régis BLATTER, Responsable du Développem<strong>en</strong>t de l’Emploi, des<br />
Compét<strong>en</strong>ces et des Mutations Economiques, La DIRECCTE Bourgogne.<br />
En ce qui concerne le OPCA font un travail vertical par branche<br />
reconv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t, dans ce que vous<br />
avez fait jusqu’à aujourd’hui, la plus value<br />
par rapport à Pôle Emploi se situe au<br />
alors que l’action territoriale suppose de<br />
croiser les informations. Aux niveaux<br />
régional et national,<br />
niveau du développem<strong>en</strong>t de<br />
il y a des accords sur le<br />
l’information au niveau du territoire à<br />
travers des diagnostics économiques et<br />
développem<strong>en</strong>t emploi et compét<strong>en</strong>ces<br />
(ADEC). IL faudrait que ces ADEC soi<strong>en</strong>t<br />
sociaux élaborés et de la prospective. Elle déclinés au niveau territorial. L’Etat<br />
est un atout majeur. La Maison de pourrait égalem<strong>en</strong>t avoir des<br />
l’emploi a une vision à moy<strong>en</strong> terme.<br />
interlocuteurs sur le terrain qui accept<strong>en</strong>t<br />
Concernant le rôle des GPEC de participer à la gouvernance, de<br />
territoriales par rapport à Pôle Emploi et<br />
les OPCA, Pôle Emploi a une politique à<br />
travailler <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat et de ne pas<br />
toujours dét<strong>en</strong>ir le leadership.<br />
court terme, contrairem<strong>en</strong>t à nous. Les<br />
Stéphane CHEREF<br />
Il y a des choses à modifier<br />
aujourd’hui. Comme le fait que l’on dise<br />
qu’il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les<br />
gouvernances territoriales pour déf<strong>en</strong>dre<br />
nos projets. Si nous ne sommes pas<br />
soumis à leurs desiderata, nous ne<br />
pouvons pas obt<strong>en</strong>ir de financem<strong>en</strong>t. Il n’y<br />
Régis BLATTER<br />
Nous avons une converg<strong>en</strong>ce<br />
intéressante pour les Maisons de l’emploi<br />
dans le contexte actuel. Au niveau de<br />
l’Etat : parmi les conclusions des Etats<br />
Généraux de l’Industrie, il y a un thème<br />
consacré à la gestion des emplois et<br />
compét<strong>en</strong>ces au niveau territorial. Pour la<br />
a pas d’arg<strong>en</strong>t aujourd’hui pour faire cette<br />
animation préalable <strong>en</strong> vue de<br />
part<strong>en</strong>ariats. Il y a des territoires où c’est<br />
un état de fait et cela fonctionne mais<br />
d’autres où cela ne va pas. Au cas par cas,<br />
il va falloir évoluer sur ce point.<br />
DGEFP, il y a des crédits, des actions qui<br />
émerg<strong>en</strong>t. Dans ma région, il y a eu un<br />
part<strong>en</strong>ariat qui s’est établi <strong>en</strong>tre le Conseil<br />
Régional, l’OPCA interprofessionnel, l’Etat<br />
sur les compét<strong>en</strong>ces transversales. Cette<br />
action a essaimé sur d’autres territoires.<br />
Stéphane CHEREF<br />
Il faut absolum<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre l’action<br />
pér<strong>en</strong>ne au sein du territoire. C’est par là<br />
que nous gagnerons le plus de crédibilité.<br />
Christophe TYACK<br />
Depuis 1992, je suis directeur d’une<br />
Association « Espace rural emploi<br />
formation » dont la capitale<br />
départem<strong>en</strong>tale est Montauban. Elle se<br />
situe dans le Tarn-et-Garonne (Midi-<br />
Pyrénées) à une heure au Nord-Ouest de<br />
Toulouse. Dans les années 2000, notre<br />
association a milité activem<strong>en</strong>t, parce<br />
qu‘elle est située sur une<br />
intercommunalité, pour la constitution<br />
d’un « Pays ». La Charte a été signée <strong>en</strong><br />
2001 « Pays Midi Quercy » avec 45 000<br />
habitants et deux « capitales » :<br />
Nègrepelisse et Caussade. C’est une<br />
région rurale, <strong>en</strong> dehors de la ville de<br />
Montauban, qui compr<strong>en</strong>d 60 000<br />
habitants.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
22
Nos élus locaux ont mis l’acc<strong>en</strong>t sur<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal et le social. Au niveau<br />
social : un PLIE a été constitué <strong>en</strong><br />
2006. Puis, a rapidem<strong>en</strong>t suivi la<br />
constitution d’une maison commune<br />
emploi-formation, Maison de l’emploi.<br />
Au niveau du PLIE, une chargée de<br />
mission <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprises a été nommée<br />
depuis juin 2006. Ce travail de prospection<br />
nous a m<strong>en</strong>és à un constat : il y avait une<br />
conjonction de recrutem<strong>en</strong>ts dans le<br />
domaine médical et social.<br />
Une réunion avec les différ<strong>en</strong>ts<br />
acteurs et leur projet, fin novembre 2006,<br />
nous a permis d’évaluer collectivem<strong>en</strong>t les<br />
besoins. Il y avait 125 emplois temps plein<br />
à pourvoir dans les 3 années suivantes<br />
dans des établissem<strong>en</strong>ts médicaux et<br />
sociaux. Cela représ<strong>en</strong>tait à l’époque<br />
<strong>en</strong>tre 600 et 700 emplois.<br />
Les postes les plus t<strong>en</strong>dus<br />
concernai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres, le travail<br />
d’aides soignantes et d’infirmières. Le PLIE<br />
<strong>en</strong> a profité pour travailler collectivem<strong>en</strong>t<br />
avec le secteur associatif et les<br />
responsables territoriaux. Ces r<strong>en</strong>contres<br />
ont été très <strong>en</strong>richissantes : nous avons<br />
travaillé territorialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> leur<br />
proposant de se faire connaître sur le<br />
territoire à travers des Forums. Le<br />
Directeur du travail nous a proposé, peu<br />
de temps après, de faire une étude dans le<br />
cadre de l’ADEC <strong>en</strong> approfondissant la<br />
demande (âge, qualification, besoin <strong>en</strong><br />
nombre de salariés) et pot<strong>en</strong>tiel du<br />
territoire (nombre de demandeurs<br />
d’emploi formés aux travaux médicaux et<br />
sociaux). Nous avons pu établir qu’il y<br />
avait un manque au niveau des aides<br />
soignantes (formation et prises de postes<br />
compliquées). Une ADEC (Association pour<br />
le Développem<strong>en</strong>t de l’Emploi et des<br />
Compét<strong>en</strong>ces) a été constituée sur trois<br />
niveaux :<br />
- La formation et le travail sur la<br />
GPEC<br />
- L’accueil de nouveaux salariés<br />
dans les établissem<strong>en</strong>ts<br />
- La valorisation des métiers au<br />
niveau médical et social. Par nature, c’est<br />
un établissem<strong>en</strong>t fermé, donc les métiers<br />
sont peu connus. Les conseillers du PLIE<br />
sont allés à la r<strong>en</strong>contre des directeurs et<br />
du personnel. Concrètem<strong>en</strong>t, nous<br />
sommes aptes à expliquer <strong>en</strong> quoi<br />
consist<strong>en</strong>t leurs emplois. Ensuite nous<br />
avons travaillé à ce que le personnel de<br />
ces établissem<strong>en</strong>ts participe à des<br />
forums : nous organisons depuis deux ans<br />
la « R<strong>en</strong>contre métiers-emplois et<br />
territoires », journée consacrée à l’emploi<br />
sur notre territoire.<br />
- La découverte de ces métiers par<br />
le biais d’un film. Une quinzaine de<br />
métiers y sont prés<strong>en</strong>tés. L’exploitation de<br />
ce film est faite par les élus, médecins,<br />
établissem<strong>en</strong>ts scolaires, PLIE, Maison de<br />
l’emploi… qui font visionner ce DVD par<br />
leurs structures afin de faire connaître nos<br />
besoins <strong>en</strong> matière d’emplois dans les<br />
services médicaux-sociaux. Nous leur<br />
demandons <strong>en</strong> retour de nous apporter un<br />
témoignage sur leurs impressions après le<br />
visionnage de ce film.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
23
Atelier<br />
Autoévaluation : démarche de progrès<br />
pour les Maisons de l’Emploi<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Véronique CHODORGE<br />
Directeur de la Maison de l’emploi de la Meuse<br />
Yann-Eric HEINTZ<br />
Adjoint du Directeur territorial, Responsable du pilotage et de l’Animation du Réseau, Pôle<br />
emploi Meuse<br />
Nelly MAISET<br />
Chargée de Mission, Maison de l’emploi de La Meuse<br />
Animation<br />
Rémi DHESSE<br />
Consultant, Eurouest<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
24
Nelly MAISET<br />
J’ai participé <strong>en</strong> 2007 à<br />
l’expérim<strong>en</strong>tation du kit d’autoévaluation.<br />
Il y avait à l’époque trois Maisons de<br />
Véronique CHODORGE<br />
Cette structure est initiée par le<br />
Conseil général de la Meuse alors que la<br />
loi de cohésion sociale de Jean-Louis<br />
BORLOO est sortie. Il a donc été créé une<br />
Maison Départem<strong>en</strong>tale située à Bar-le-<br />
Duc dans les locaux du Conseil général de<br />
la Meuse avec une ant<strong>en</strong>ne sur Verdun et<br />
une équipe qui intervi<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>semble<br />
Rémi DHESSE<br />
Je suis consultant de l’Alliance Villes<br />
Emploi dans le domaine de<br />
l’autoévaluation des Maisons de l’emploi.<br />
J’ai participé <strong>en</strong> 2006 à l’élaboration du<br />
« guide de l’autoévaluation des Maisons<br />
de l’emploi » et j’anime, depuis 2007, la<br />
formation des Maisons de l’emploi à la<br />
mise <strong>en</strong> œuvre de la démarche<br />
d’autoévaluation. J’accompagne<br />
égalem<strong>en</strong>t individuellem<strong>en</strong>t les Maisons<br />
de l’emploi dans la mise <strong>en</strong> œuvre de leur<br />
première expéri<strong>en</strong>ce d’autoévaluation.<br />
Au cours de cet atelier, dans un premier<br />
temps, nous allons rev<strong>en</strong>ir sur les<br />
principaux élém<strong>en</strong>ts de la démarche<br />
d’autoévaluation que nous illustrerons par<br />
des exemples vécus au sein des Maisons<br />
de l’emploi de la Meuse et de Corbeil-<br />
Essonnes/Evry. Dans un deuxième temps,<br />
nous chercherons à id<strong>en</strong>tifier les pistes<br />
d’amélioration de cette démarche,<br />
notamm<strong>en</strong>t dans la prévision de sa mise<br />
<strong>en</strong> œuvre dans le cadre de la nouvelle<br />
conv<strong>en</strong>tion pluriannuelle d’objectifs 2011-<br />
2014.<br />
Je vous propose de répondre aux<br />
questions suivantes :<br />
Que s’agit-il d’améliorer dans la<br />
démarche d’autoévaluation ?<br />
En quoi la mise <strong>en</strong> œuvre de cette<br />
démarche constitue-t-elle un progrès pour<br />
la Maison de l’emploi ?<br />
l’emploi : Evreux (quartier), Nantes<br />
(agglomération) et Meuse (départem<strong>en</strong>t).<br />
du territoire. Moi-même, je suis mise à la<br />
disposition par le Conseil général de la<br />
Meuse. Notre Maison de l’emploi a donc<br />
un statut particulier : quelques Directeurs<br />
sont des ag<strong>en</strong>ts de Conseils généraux,<br />
voire, parfois, de syndicats mixtes qui co<br />
pilot<strong>en</strong>t des structures.<br />
Comm<strong>en</strong>t l’autoévaluation est-elle<br />
appréh<strong>en</strong>dée dans le cadre de la nouvelle<br />
CPO 201/2014 ?<br />
Essayons tout d’abord de partager la<br />
définition de l’autoévaluation : Qu’est-ce<br />
que « l’autoévaluation » ?<br />
L’ « autoévaluation » se distingue<br />
de l’évaluation dans le s<strong>en</strong>s où elle est<br />
conduite et réalisée par les acteurs<br />
part<strong>en</strong>aires de la Maison de l’emploi.<br />
Dans le nouveau cahier des charges<br />
des Maisons de l’emploi (décembre 2009),<br />
il est stipulé qu’il sera mis <strong>en</strong> œuvre :<br />
« une double évaluation effectuée chaque<br />
année - au niveau national (évaluation<br />
globale du dispositif réalisée par le<br />
Ministère de l’emploi) et - au niveau<br />
régional par le préfet de région (Direccte)<br />
qui procèdera à l’évaluation des actions<br />
prévues dans le cadre de la conv<strong>en</strong>tion<br />
avec la Maison de l’emploi ».<br />
Concernant l’autoévaluation, le<br />
cahier des charges précise : « la Maison de<br />
l’emploi peut procéder à une démarche<br />
perman<strong>en</strong>te d’autoévaluation, pour<br />
apprécier la valeur ajoutée de son action<br />
et améliorer le managem<strong>en</strong>t du projet .<br />
Cette démarche, par une analyse<br />
partagée, permet de mieux évaluer les<br />
complém<strong>en</strong>tarités <strong>en</strong>tre les part<strong>en</strong>aires et<br />
constitue une aide pertin<strong>en</strong>te pour le<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
25
décideur afin d’améliorer l’efficacité des<br />
actions m<strong>en</strong>ées ».<br />
L’autoévaluation préexistait dans le<br />
premier cahier des charges des Maisons<br />
de l’emploi. C’est d’ailleurs dans ce cadre ,<br />
dès janvier 2006, que l’Alliance Villes<br />
Emploi avait pris la mesure de<br />
l’importance de l’autoévaluation et avait<br />
constitué un groupe de travail, composé<br />
d’une dizaine de Maisons de l’emploi,<br />
ainsi qu’un groupe de pilotage composé<br />
de la DGEFP, DARES, ASSEDIC, UNEDIC,<br />
AFPA, DRTEFP d’Ile-de-France afin de<br />
réaliser un guide permettant<br />
d’accompagner les Maisons de l’emploi<br />
dans la mise <strong>en</strong> œuvre de cette nouvelle<br />
méthodologie.<br />
Une expérim<strong>en</strong>tation sur une durée<br />
de quelques mois a été effectuée, sur trois<br />
sites, de mai à septembre 2007 : à Nantes,<br />
dans la Meuse (Départem<strong>en</strong>t) et à Evreux.<br />
C’est à l’issue de cette<br />
expérim<strong>en</strong>tation qu’il a été décidé de<br />
déployer, au sein de l’<strong>en</strong>semble des<br />
Maisons de l’emploi , la méthodologie de<br />
l’autoévaluation. A partir de décembre<br />
2007, des journées interrégionales de<br />
prés<strong>en</strong>tation de l’autoévaluation ont été<br />
organisées. A partir de mars 2008, un<br />
programme et un cal<strong>en</strong>drier de<br />
formations a été diffusé. Aujourd’hui,<br />
<strong>en</strong>viron 80 Maisons de l’emploi ont été<br />
formées et une tr<strong>en</strong>taine d’<strong>en</strong>tre elles ont<br />
<strong>en</strong>gagé (voire terminé) une première<br />
démarche d’autoévaluation avec les<br />
part<strong>en</strong>aires de leur territoire.<br />
L’autoévaluation est la mise <strong>en</strong><br />
œuvre d’un processus perman<strong>en</strong>t de<br />
« jugem<strong>en</strong>t » par les acteurs eux-mêmes,<br />
c'est-à-dire ceux qui gouverne (la<br />
gouvernance –le CA ou le bureau), par<br />
ceux qui anim<strong>en</strong>t (les opérateurs ou les<br />
part<strong>en</strong>aires) et par ceux qui particip<strong>en</strong>t au<br />
Nelly MAISET<br />
Pour la Maison de l’emploi de la<br />
Meuse, l’autoévaluation a permis de<br />
prés<strong>en</strong>ter nos résultats après une année<br />
d’activités de la Maison de l’emploi. A<br />
l’époque, nous avions pour objectif de<br />
projet (destinataires directs ou indirects<br />
de l’action).<br />
Les objectifs de<br />
l’autoévaluation sont de r<strong>en</strong>dre compte<br />
de l’atteinte des objectifs, d’analyser<br />
l’impact du plan d’action sur le territoire<br />
(la valeur ajoutée) et d’améliorer le projet<br />
dans son <strong>en</strong>semble. C’est un outil d’aide à<br />
la décision, de managem<strong>en</strong>t et de progrès.<br />
La démarche est structurée <strong>en</strong> six<br />
phases et trois instances.<br />
Les six phases sont les suivantes :<br />
1. La décision d’autoévaluer qui<br />
apparti<strong>en</strong>t à la gouvernance,<br />
2. La structuration de l’autoévaluation :<br />
C’est l’instance d’autoévaluation qui<br />
formule le questionnem<strong>en</strong>t évaluatif,<br />
les critères et les indicateurs de<br />
l’autoévaluation.<br />
3. L’observation : travail effectué par<br />
l’équipe d’évaluation,<br />
4. L’analyse : travail égalem<strong>en</strong>t réalisé<br />
par l’équipe d’évaluation,<br />
5. La formulation d’un jugem<strong>en</strong>t<br />
(conclusions et de recommandations)<br />
Ce travail de cons<strong>en</strong>sus est réalisé par<br />
l’instance d’autoévaluation.<br />
6. La gouvernance décide, in fine, des<br />
améliorations à apporter au projet.<br />
Le rôle du « fil rouge » est<br />
important dans la mise <strong>en</strong> œuvre de cette<br />
démarche. Il est le garant de la<br />
méthodologie et un facilitateur. Il<br />
intervi<strong>en</strong>t tout au long du processus<br />
(organisation, préparation des réunions<br />
d’instances, appui à l’équipe d’évaluation,<br />
coordination…).<br />
A la fin du processus<br />
d’autoévaluation, l’instance et l‘équipe<br />
d’autoévaluation sont dissoutes. Elles<br />
sont reconstituées à l’occasion d’une<br />
nouvelle démarche dans le cadre d’un<br />
nouveau champ.<br />
suivre les personnes <strong>en</strong> contrat aidé et les<br />
personnes handicapées employées dans<br />
les fonctions publiques. Notre Maison de<br />
l’emploi a été choisie pour être<br />
expérim<strong>en</strong>tale concernant le guide<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
26
d’autoévaluation : nous sommes partis<br />
d’une équipe de la Meuse compr<strong>en</strong>ant le<br />
Directeur Départem<strong>en</strong>tal du Travail, le<br />
chargé de mission de l’ANPE et des<br />
ASSEDIC. Nous avons eu trois mois pour<br />
r<strong>en</strong>dre nos résultats. Nous avons fait le<br />
Véronique CHODORGE<br />
L’une des actions fortes au mom<strong>en</strong>t<br />
de notre conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t (nous<br />
sommes une des premières Maisons de<br />
l’emploi à avoir été labellisée) a été le<br />
souti<strong>en</strong> des personnes <strong>en</strong> contrat aidé et<br />
des personnes handicapées employées<br />
dans les fonctions publiques.<br />
Cette action a impliqué un<br />
part<strong>en</strong>ariat riche avec le Conseil<br />
d’Administration (il y avait un<br />
Nelly MAISET<br />
Il y avait quatre référ<strong>en</strong>ts de la<br />
Maison de l’emploi, représ<strong>en</strong>tants de la<br />
choix de ces deux champs d’évaluation<br />
(les personnes <strong>en</strong> contrat aidés et les<br />
personnes handicapés employées dans les<br />
fonctions publiques) car nous travaillions<br />
déjà sur ces domaines-là auparavant.<br />
représ<strong>en</strong>tant de Pôle emploi, de la<br />
DIRECCTE et des ASSEDIC <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t<br />
des deux fils rouges salariés de la Maison<br />
de l’emploi).<br />
Nous voulions vérifier si ces deux<br />
champs correspondai<strong>en</strong>t aux besoins du<br />
territoire de notre Maison de l’emploi.<br />
Nous avions quatre référ<strong>en</strong>ts Maisons de<br />
l’emploi sur le territoire de la Meuse.<br />
Meuse p<strong>en</strong>dant toute la durée de<br />
l’évaluation.<br />
Rémi DHESSE<br />
Le choix du champ d’autoévaluation<br />
apparti<strong>en</strong>t à la gouvernance.<br />
Nelly MAISET<br />
Nous sommes un GIP (Groupem<strong>en</strong>t<br />
d’Intérêt Public). Nous sommes formés<br />
d’un Conseil d’Administration présidé par<br />
un élu départem<strong>en</strong>tal. Il a <strong>en</strong> charge<br />
l’emploi et est le premier vice-présid<strong>en</strong>t<br />
du Conseil général. Le deuxième viceprésid<strong>en</strong>t<br />
est issu de Pôle emploi. Le<br />
troisième vice-présid<strong>en</strong>t est le Présid<strong>en</strong>t<br />
Rémi DHESSE<br />
Le sociogramme est un outil qui<br />
permet de positionner l’<strong>en</strong>semble des<br />
acteurs du territoire dans un schéma selon<br />
qu’ils sont membres de la gouvernance,<br />
opérateurs/part<strong>en</strong>aires ou destinataires<br />
ou représ<strong>en</strong>tants des destinataires. Le<br />
sociogramme permet de visualiser le<br />
de la Chambre des Métiers. Nous avons<br />
rapidem<strong>en</strong>t monté notre équipe sans t<strong>en</strong>ir<br />
compte du guide effectué par M. DHESSE.<br />
Les choses étai<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t faciles.<br />
Pour la formation des équipes, nous<br />
n’avons pas assez t<strong>en</strong>u compte de ce<br />
sociogramme et cela nous a gênés.<br />
part<strong>en</strong>ariat local et d’id<strong>en</strong>tifier les acteurs<br />
situés à l’intersection de ces sous<strong>en</strong>sembles.<br />
L’analyse du sociogramme permet<br />
de constituer l’instance d’autoévaluation<br />
et de désigner la future équipe<br />
d’évaluation.<br />
Nelly MAISET<br />
En effet, des personnes de l’équipe<br />
d‘évaluation aurait préféré être dans<br />
l’instance, et inversem<strong>en</strong>t.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
27
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Rémi DHESSE<br />
Ces deux instances n’ont pas du<br />
tout les mêmes fonctions. L’équipe a pour<br />
rôle de faire des observations, de recueillir<br />
les données et de faire des propositions.<br />
Nelly MAISET<br />
Je n’avais pas le temps de m’investir<br />
au quotidi<strong>en</strong> dans la formation mais je<br />
m’étais réservée les délibérations relatives<br />
à l’autoévaluation.<br />
Une fois que le champ de<br />
l’évaluation est fixé il faut déterminer la<br />
question évaluative. Nous avons été pris<br />
par l’urg<strong>en</strong>ce et nous étions sans cadre<br />
prédéfini. Nous sommes partis tête<br />
baissée malgré l’exist<strong>en</strong>ce de votre guide.<br />
Rémi DHESSE<br />
Les projets initiaux des Maisons de<br />
l’emploi liés au premier cahier des charges<br />
n’étai<strong>en</strong>t pas construits dans une<br />
perspective d’évaluation. C’est la raison<br />
pour laquelle le fil rouge (et ses collègues)<br />
devait reconstituer, à chaque fois, la<br />
logique d’interv<strong>en</strong>tion (objectifs et plan<br />
Nelly MAISET<br />
Une fois que les objectifs<br />
d’interv<strong>en</strong>tion ont été hiérarchisés, la<br />
question évaluative va de soi.<br />
C’est une méthode que nous<br />
découvrions tous, les cinq jours de<br />
Rémi DHESSE<br />
Même lorsque les Maisons de<br />
l’emploi ont du temps pour conduire leur<br />
démarche, il existe des difficultés<br />
inhér<strong>en</strong>tes à la première expéri<strong>en</strong>ce<br />
d’évaluation. Notamm<strong>en</strong>t, la question de<br />
la reconstitution de la logique du projet<br />
pour préparer le logigramme sur lequel<br />
s’appuiera l’instance d’autoévaluation.<br />
La réalisation de ce logigramme<br />
demande un effort particulier au fil rouge<br />
(et à ses collègues) et cela nécessite de<br />
mobiliser un certain temps de travail.<br />
L’instance, quant à elle, structure et<br />
pose le questionnem<strong>en</strong>t évaluatif et<br />
jugera <strong>en</strong> fin de parcours. L’instance<br />
s’investit beaucoup moins, <strong>en</strong> termes de<br />
temps, que l’équipe.<br />
Le logigramme et le sociogramme sont<br />
indisp<strong>en</strong>sables. La formulation du plan<br />
d’actions est difficile à cerner dans le<br />
projet initial.<br />
Il faut aller rechercher dans les<br />
projets et hiérarchiser les objectifs<br />
d’interv<strong>en</strong>tions. Dans un premier temps<br />
nous n’avons pas posé la bonne question<br />
car les 5 jours de formation n’étai<strong>en</strong>t pas<br />
suffisants.<br />
d’actions dans un logigramme) <strong>en</strong><br />
préparation de la réunion de l’instance<br />
afin que celle-ci puisse visualiser<br />
l’interv<strong>en</strong>tion de la Maison de l’emploi et<br />
proposer un questionnem<strong>en</strong>t évaluatif <strong>en</strong><br />
toute connaissance des réalisations de la<br />
Maison de l’emploi.<br />
formation n’étai<strong>en</strong>t pas suffisants. De<br />
plus, nous étions pris de court par le<br />
temps.<br />
Mais c’est de ce travail (logigramme)<br />
qu’émergera la qualité du<br />
questionnem<strong>en</strong>t évaluatif de l’instance<br />
d’autoévaluation qui a un rôle<br />
particulièrem<strong>en</strong>t important à jouer. Cette<br />
instance compr<strong>en</strong>d des membres de la<br />
gouvernance, des opérateurs et des<br />
destinataires ou leurs représ<strong>en</strong>tants de<br />
telle sorte qu’elle soit large et pluraliste<br />
afin d’avoir le recul (la distanciation)<br />
nécessaire quand il s’agira de ret<strong>en</strong>ir les<br />
conclusions et de formuler les<br />
recommandations. D’ailleurs, le cœur de<br />
© Alliance Villes Emploi
métier d’une Maison de l’emploi est de<br />
fédérer les acteurs. Dans l’autoévaluation,<br />
elle est pleinem<strong>en</strong>t dans son rôle.<br />
Nelly MAISET<br />
S’agissant de la fonction de « fil<br />
rouge », le cons<strong>en</strong>sus est difficile a trouvé<br />
et l’équipe est très importante.<br />
Véronique CHODORGE<br />
Il faut trouver des personnes<br />
capables de dégager du temps car souv<strong>en</strong>t<br />
nos part<strong>en</strong>aires sont déjà très mobilisés<br />
mais ne mesur<strong>en</strong>t pas toujours le travail<br />
Rémi DHESSE<br />
Une équipe d’évaluation (de deux à<br />
quatre personnes) est constituée de<br />
technici<strong>en</strong>s. Ils observ<strong>en</strong>t, recueill<strong>en</strong>t des<br />
informations, les trait<strong>en</strong>t, les analys<strong>en</strong>t et<br />
propos<strong>en</strong>t des conclusions et des<br />
recommandations.<br />
L’instance<br />
Nelly MAISET<br />
Au niveau de l’équipe d’évaluation il<br />
faut donner un cadre temporel à<br />
l’évaluation afin que les membres de cette<br />
évaluation soi<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ts du temps qui<br />
leur est imparti pour r<strong>en</strong>dre ce travail.<br />
Dans mon équipe de quatre personnes (un<br />
Directeur de l’ACI, une directrice de<br />
Véronique CHODORGE<br />
La phase de décision est<br />
part<strong>en</strong>ariale et concerne la gouvernance<br />
de la structure. Il ne s’agit pas seulem<strong>en</strong>t<br />
d’une question de gestion courante mais il<br />
faut s’impliquer sur des champs qui vont<br />
être évalués. Il faut donc composer un<br />
champ d’évaluation et une instance<br />
d’autoévaluation. Il faut absolum<strong>en</strong>t<br />
s’appuyer sur le sociogramme pour ne pas<br />
former un clone de la gouvernance.<br />
Pour la phase de structuration, le<br />
point fort est la diversité des structures.<br />
que représ<strong>en</strong>te l’autoévaluation. Le fil<br />
rouge a alors t<strong>en</strong>dance à se substituer et<br />
cela n’est pas bon car ce n’est pas son<br />
rôle.<br />
d’autoévaluation, quant à elle, échangera<br />
sur les propositions de l’équipe<br />
d’évaluation afin de rechercher le<br />
cons<strong>en</strong>sus et ret<strong>en</strong>ir les conclusions et<br />
recommandations qui seront transmises à<br />
la gouvernance.<br />
maison de retraite, une directrice des<br />
ASSEDIC, un sous-directeur ANPE), j’ai fini<br />
avec une seule personne. Il est préférable<br />
de ne pas pr<strong>en</strong>dre de directeurs car ils<br />
sont souv<strong>en</strong>t très pris. Rappelons qu’il ne<br />
faut pas oublier d’utiliser le sociogramme.<br />
L’instance d’autoévaluation <strong>en</strong> profite<br />
souv<strong>en</strong>t pour décrire ce qu‘elle est et<br />
prés<strong>en</strong>te un plan d’action. Il faut formuler<br />
des questions, à l’aide du logigramme.<br />
Le point faible a été l’équipe<br />
d’autoévaluation qui a été difficile à<br />
constituer et à pér<strong>en</strong>niser. Il a égalem<strong>en</strong>t<br />
été difficile d’élaborer un questionnaire à<br />
partir d’élém<strong>en</strong>ts peu connus (les acteurs<br />
et leurs actions). Nous avons fait un<br />
questionnaire afin de définir les champs<br />
d’autoévaluation.<br />
Nelly MAISET<br />
Nous avons fait un questionnaire<br />
mais nous avons eu très peu de retours. La<br />
date choisie n’était pas appropriée, le<br />
questionnaire avait été <strong>en</strong>voyé un 14<br />
juillet avec un retour demandé le 15 août.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
29
L’équipe d’évaluation a le choix des<br />
indicateurs et les instances formul<strong>en</strong>t ces<br />
Rémi DHESSE<br />
L’instance formule la ou les<br />
questions évaluatives (c’est le fondem<strong>en</strong>t<br />
du cahier des charges) et détermine les<br />
critères. Une fois le cahier des charges<br />
rédigé, on ne peut plus le modifier.<br />
Dans la phase d’observation, il y a<br />
un risque de méfiance des part<strong>en</strong>aires lors<br />
de la réalisation de la démarche: le<br />
processus pouvant être vécu comme<br />
intrusif vis à vis de leur pratique. Il faut<br />
alors rappeler aux part<strong>en</strong>aires que la<br />
démarche d’autoévaluation ne peut<br />
porter que sur les actions placées<br />
critères.<br />
directem<strong>en</strong>t sous l’autorité de la Maison<br />
de l’emploi (et non sur les actions des<br />
part<strong>en</strong>aires).<br />
En revanche, lorsqu’une Maison de<br />
l’emploi sous-traite une action à un<br />
prestataire, la démarche d’autoévaluation<br />
peut alors porter sur les résultats et<br />
impacts obt<strong>en</strong>us par le prestataire. On<br />
considère <strong>en</strong> effet que l’action du<br />
prestataire est directem<strong>en</strong>t placée sous<br />
l’autorité de la Maison de l’emploi (cahier<br />
des charges de la prestation).<br />
Nelly MAISET<br />
Cette autoévaluation a permis à la<br />
gouvernance de décider pour le suivi des<br />
personnes handicapées à obt<strong>en</strong>ir un<br />
contrat aidé. Une plaquette de<br />
communication pour les employeurs a été<br />
créée pour aider l’accompagnem<strong>en</strong>t de<br />
ces personnes. Quant au suivi des<br />
personnes <strong>en</strong> contrat aidé, un cinquième<br />
référ<strong>en</strong>t a été embauché pour alléger la<br />
charge de travail des quatre référ<strong>en</strong>ts<br />
Rémi DHESSE<br />
Le cons<strong>en</strong>sus obt<strong>en</strong>u au sein de<br />
l’instance et transmis à la gouvernance<br />
permet d’accélérer le processus de<br />
préexistants. Il y a eu la création d’un<br />
logiciel de suivi des personnes <strong>en</strong> contrat<br />
aidé et l’accès à un logiciel spécial. Cela a<br />
permis des progrès très rapides et<br />
efficaces de la Maison de l’emploi de la<br />
Meuse.<br />
Cette démarche d’autoévaluation a<br />
permis d’accélérer le processus<br />
d’amélioration et de progrès.<br />
décision. Les recommandations<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t crédibles et facilit<strong>en</strong>t la<br />
décision des financeurs.<br />
Nelly MAISET<br />
Le nouveau cahier des charges des<br />
Maisons de l’emploi ne permet pas<br />
de prolonger sur les champs<br />
précédemm<strong>en</strong>t<br />
explorés.<br />
Rémi DHESSE<br />
Certaines DIRECCTE ont demandé<br />
aux Maisons de l’emploi de ne pas<br />
positionner d’actions dans le cadre de<br />
l’axe 5 (accueil, information, ori<strong>en</strong>tation<br />
de premier niveau).<br />
Ainsi, certaines Maisons de l’emploi ont<br />
positionné certaines actions de l’axe 5<br />
dans l’axe 4, qui porte sur la réduction des<br />
freins à l’emploi et qui est un axe<br />
d’interv<strong>en</strong>tion<br />
obligatoire.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
30
Nelly MAISET<br />
Nous avons pour but de<br />
développer une mission d’accueil<br />
et d’accompagnem<strong>en</strong>t du public. Notre<br />
financem<strong>en</strong>t provi<strong>en</strong>drait de la<br />
collectivité départem<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> accord<br />
avec la DIRECCTE et Pôle emploi.<br />
Etant les premiers conv<strong>en</strong>tionnés,<br />
notre conv<strong>en</strong>tion s’est arrêtée <strong>en</strong><br />
décembre 2009, le reconv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />
ne repr<strong>en</strong>ant qu’à partir de Mai 2009.<br />
L’arrêté portant nouveau cahier<br />
des charges est sorti <strong>en</strong> décembre 2009<br />
et la circulaire financière <strong>en</strong> février<br />
2010. Notre équipe a donc vécu une<br />
transition difficile. Les nouvelles actions<br />
ne comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t qu’à partir de juillet<br />
2010.<br />
Nous avons désormais trois référ<strong>en</strong>ts<br />
territoriaux qui sont missionnés par Pôle<br />
Emploi sur l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
employeurs de contrat aidé (démarche de<br />
formation du personnel financée par<br />
l’Etat) et une action financée par le Conseil<br />
général pour l’accompagnem<strong>en</strong>t du public<br />
RSA.<br />
L’autoévaluation 2010 sera axée sur<br />
l’axe 0.<br />
Stéphanie GIORDANO<br />
Sur Nîmes, l’autoévaluation est<br />
placée sur l’axe 1 (l’observation).<br />
Rémi DHESSE<br />
Il faudrait que l’autoévaluation<br />
fasse progressivem<strong>en</strong>t partie du<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t ordinaire d’une<br />
Maison de l’emploi dont la mission<br />
principale est de partager l’information<br />
et de progresser avec l’<strong>en</strong>semble de<br />
ses part<strong>en</strong>aires.<br />
Corbeil est une Maison de<br />
l’emploi qui, comme Nîmes, a constitué<br />
axe par axe son plan d’actions dans le<br />
cadre d’un arbre d’objectifs <strong>en</strong><br />
précisant les objectifs spécifiques et<br />
opérationnels.<br />
Ces projets sont plus facilem<strong>en</strong>t<br />
évaluables car ils sont construits dans<br />
la perspective d’une autoévaluation.<br />
D’ailleurs, l’autoévaluation a été<br />
inscrite dans le plan d’action du projet.<br />
Corbeil a même prévu les<br />
champs qu’elle <strong>en</strong>visage d’autoévaluer<br />
chaque année p<strong>en</strong>dant les quatre ans à<br />
v<strong>en</strong>ir. Cela n’empêchera pas, chaque<br />
année, la gouvernance de valider le<br />
champ d’actions à autoévaluer et<br />
d’év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t le modifier <strong>en</strong><br />
fonction des événem<strong>en</strong>ts. Ainsi,<br />
l’autoévaluation est inscrite dans le<br />
projet initial de la structure ce qui<br />
garantit sa mise <strong>en</strong> oeuvre.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
31
Atelier<br />
Autoévaluation : démarche de progrès<br />
pour les Maisons de l’Emploi<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
David BOUSQUET<br />
Directeur, Maison de l’emploi Ouest Prov<strong>en</strong>ce<br />
Guillaume JULES<br />
Chargé de Mission Observatoire, Maison de l’emploi du Pays Rochefortais<br />
Jean-Marcel ROSTAND<br />
Membre du Conseil d’Administration de la Maison de l’emploi de Perpignan, Conseiller<br />
Communautaire de Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération<br />
Animation<br />
Rémi DHESSE<br />
Consultant, Eurouest<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
32
Rémi DHESSE<br />
Nous allons parler du processus<br />
d’autoévaluation. Dans un premier<br />
temps, nous essaierons de cerner les<br />
points forts et les points à améliorer de la<br />
méthodologie <strong>en</strong> nous appuyant sur les<br />
témoignages de trois Maisons de<br />
l’emploi. Nous essaierons égalem<strong>en</strong>t de<br />
cerner <strong>en</strong> quoi l’autoévaluation constitue<br />
une démarche de progrès pour les<br />
Maisons de l’emploi. Dans un second<br />
temps, nous échangerons nos divers<br />
points de vue sur la place de<br />
l’autoévaluation dans le projet<br />
pluriannuel d’objectifs 2011/2014 des<br />
maisons de l’emploi.<br />
En effet, dans le nouveau cahier<br />
des charges des Maisons de l’emploi, un<br />
chapitre important traite de la question<br />
de l’évaluation. Il précise que la mise <strong>en</strong><br />
œuvre de l’évaluation du dispositif dans<br />
sa globalité incombe au ministère de<br />
l’emploi au niveau national et au préfet<br />
de région au niveau Régional.<br />
Il précise égalem<strong>en</strong>t que « la<br />
Maison de l’emploi peut procéder à une<br />
démarche<br />
perman<strong>en</strong>te<br />
d’autoévaluation ». Cette démarche est<br />
facultative mais vivem<strong>en</strong>t recommandée.<br />
L’Alliance Villes Emploi, depuis 2006,<br />
<strong>en</strong>courage l’autoévaluation considérée<br />
comme une démarche pertin<strong>en</strong>te de<br />
managem<strong>en</strong>t et de progrès.<br />
Aujourd’hui, 80 Maisons de<br />
l’emploi <strong>en</strong>viron ont été formées à<br />
l’autoévaluation et une tr<strong>en</strong>taine d’<strong>en</strong>tre<br />
elles ont <strong>en</strong>gagé une première démarche<br />
d’autoévaluation. Quelques-unes <strong>en</strong> sont<br />
à leur deuxième voire troisième<br />
expéri<strong>en</strong>ce.<br />
« L’autoévaluation est la mise <strong>en</strong><br />
œuvre d’un processus perman<strong>en</strong>t de<br />
jugem<strong>en</strong>t (c’est-à-dire d’appréciation de<br />
la valeur de l’action) par les acteurs euxmêmes<br />
» c'est-à-dire :<br />
- ceux qui gouvern<strong>en</strong>t, (la<br />
gouvernance - le bureau ou le<br />
conseil d’administration),<br />
- ceux qui anim<strong>en</strong>t (les opérateurs et<br />
les part<strong>en</strong>aires),<br />
- ceux qui particip<strong>en</strong>t au projet (les<br />
destinataires directs ou indirects :<br />
demandeurs d’emploi, salariés,<br />
<strong>en</strong>treprises ou leurs représ<strong>en</strong>tants).<br />
Les objectifs de l’autoévaluation sont :<br />
- De r<strong>en</strong>dre compte de l’atteinte des<br />
objectifs fixés<br />
- D’analyser l’impact sur le territoire<br />
- D’améliorer le projet.<br />
Il n’y a de pas de visée de contrôle<br />
ou de sanction dans l’autoévaluation : la<br />
gouvernance décide, seule, de procéder à<br />
une autoévaluation de son plan d’actions.<br />
Les conclusions et les recommandations<br />
de l’autoévaluation seront à son usage<br />
propre.<br />
Pour autoévaluer, la gouvernance<br />
désigne une instance d’autoévaluation<br />
large et pluraliste. C’est l’instance<br />
d’autoévaluation qui conduit et structure<br />
la démarche <strong>en</strong> formulant le<br />
questionnem<strong>en</strong>t évaluatif et les critères<br />
d’autoévaluation. Ensuite, une équipe<br />
d’évaluation composée de technici<strong>en</strong>s<br />
observe et analyse les données.<br />
Cette équipe propose, dans un rapport<br />
d’évaluation, des conclusions et des<br />
préconisations qu’elle soumet à l’instance<br />
d’autoévaluation.<br />
L’instance porte un « jugem<strong>en</strong>t »<br />
c'est-à-dire qu’elle valide, reformule ou<br />
modifie les conclusions et les<br />
préconisations proposées par l’équipe<br />
d’évaluation.<br />
La gouvernance, in fine, décide des<br />
améliorations à apporter au projet.<br />
Pour obt<strong>en</strong>ir une efficacité<br />
optimale, il est très important de<br />
respecter cette méthodologie sur laquelle<br />
veille le « fil rouge » de la démarche. Le fil<br />
rouge est généralem<strong>en</strong>t un chargé de<br />
mission de la Maison de l’emploi, formé à<br />
la démarche d’autoévaluation et garant<br />
de la mise <strong>en</strong> œuvre méthodologique du<br />
processus. Il s’agit d’une fonction<br />
émergeante au sein des Maison de<br />
l’emploi.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
33
Guillaume JULES, pouvez-vous nous dire<br />
quels sont les points forts et les points à<br />
améliorer de votre première expéri<strong>en</strong>ce ?<br />
Guillaume JULES<br />
Dans notre pays, il s’agit d’un<br />
projet du territoire qui a véritablem<strong>en</strong>t<br />
modifié un quartier. C’est un<br />
rassemblem<strong>en</strong>t avec la collectivité<br />
territoriale, les ASSEDIC, Pôle emploi. La<br />
Maison de l’emploi a été ouverte <strong>en</strong> mars<br />
2008.<br />
Sur notre territoire, le projet<br />
Maison de l’emploi s’est inscrit, dès son<br />
origine, dans un projet plus global<br />
d’intégration d’une anci<strong>en</strong>ne friche<br />
militaire <strong>en</strong> tant que nouveau quartier au<br />
reste du tissu urbain (activité tertiaires,<br />
de loisirs, espaces publics…). En mars<br />
2008, le bâtim<strong>en</strong>t Maison de l’emploi<br />
ouvre sur ce nouveau site : sur 3500m², il<br />
rassemble les principaux acteurs de<br />
l’emploi (15 locataires, des perman<strong>en</strong>ces,<br />
de nouveaux services…)<br />
Très naturellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mai 2008, le<br />
Bureau de l’association Maison de<br />
l’emploi a décidé de porter la démarche<br />
d’autoévaluation sur le champ suivant :<br />
« Le regroupem<strong>en</strong>t physique des<br />
principaux acteurs de l’emploi sur un site<br />
commun : id<strong>en</strong>tifier les plus-values ou<br />
manques du projet Maison de l’emploi et<br />
opérer des ajustem<strong>en</strong>ts nécessaires ».<br />
Deux questions évaluatives ont<br />
été posées :<br />
- Dans quelle mesure le regroupem<strong>en</strong>t<br />
des acteurs de l’emploi a-t-il permis<br />
d’améliorer l’accueil, l’information,<br />
l’ori<strong>en</strong>tation des publics?<br />
-Dans quelle mesure le regroupem<strong>en</strong>t des<br />
acteurs de l’emploi a-t-il favorisé la<br />
synergie des acteurs et le<br />
part<strong>en</strong>ariat pour un meilleur service<br />
r<strong>en</strong>du aux publics?<br />
En juillet, l’instance<br />
d’autoévaluation (13 personnes choisies<br />
par le Bureau de l’association Maison de<br />
l’emploi) a précisé et défini les critères<br />
d’évaluation suivants autour de l’accueil,<br />
l’information ; l’ori<strong>en</strong>tation :<br />
-Le regroupem<strong>en</strong>t physique des acteurs<br />
de l’emploi ;<br />
-La lisibilité de l’offre de services ;<br />
-L’accessibilité géographique et<br />
l’optimisation des déplacem<strong>en</strong>ts vers les<br />
services proposés au sein de la Maison de<br />
l’emploi ;<br />
- La qualité de l’accueil physique et<br />
humain (accueil, information, ori<strong>en</strong>tation,<br />
disponibilité…) ;<br />
-L’information disponible (qualité,<br />
pertin<strong>en</strong>ce…) ;<br />
- La qualité de la signalétique intérieure<br />
et extérieure ;<br />
-Les échanges interservices ;<br />
-Les actions communes et le part<strong>en</strong>ariat.<br />
Entre mi-juillet et fin novembre, une<br />
équipe d’évaluation désignée par<br />
l’instance d’autoévaluation (le fil rouge –<br />
moi-même et un collègue <strong>en</strong>quêteur de<br />
la Mission locale) a réalisé une <strong>en</strong>quête<br />
de satisfaction auprès des publics passant<br />
dans le bâtim<strong>en</strong>t et auprès des<br />
professionnels travaillant dans la Maison<br />
de l’emploi. Cette <strong>en</strong>quête a permis de<br />
mesurer la satisfaction au regard des<br />
critères d’évaluation et de recueillir les<br />
att<strong>en</strong>tes et les besoins. Un recueil<br />
d’informations secondaires a été<br />
effectué.<br />
Début décembre 2008, L’équipe<br />
d’évaluation a r<strong>en</strong>du son rapport à<br />
l’instance d’autoévaluation qui <strong>en</strong> a<br />
<strong>en</strong>suite r<strong>en</strong>du compte à la gouvernance<br />
de la Maison de l’emploi sous forme<br />
d’une synthèse :<br />
-Une conclusion : un rapprochem<strong>en</strong>t des<br />
acteurs de l’emploi globalem<strong>en</strong>t<br />
performant<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
34
(taux de satisfaction générale élevés :<br />
95% pour les professionnels <strong>en</strong>quêtés /<br />
100% pour les publics <strong>en</strong>quêtés).<br />
Deux recommandations : La Maison de<br />
l’emploi doit mieux répondre :<br />
- aux att<strong>en</strong>tes des professionnels <strong>en</strong><br />
termes de synergie du part<strong>en</strong>ariat<br />
- à une nécessité de mieux ori<strong>en</strong>ter et<br />
accompagner les publics dits <strong>en</strong> difficulté<br />
vers les services des part<strong>en</strong>aires<br />
regroupés au sein de la Maison de<br />
l’emploi. Plus les personnes se trouv<strong>en</strong>t<br />
dans des situations de ruptures multiples,<br />
plus l’accès aux services publics <strong>en</strong><br />
général peut leur sembler difficile.<br />
L’<strong>en</strong>semble de la démarche<br />
d’autoévaluation, les conclusions et les<br />
recommandations ont été actées par la<br />
gouvernance. Depuis, la Maison de<br />
l’emploi a r<strong>en</strong>forcé les démarches<br />
part<strong>en</strong>ariales dans le fonctionnem<strong>en</strong>t des<br />
instances et on constate une réelle<br />
implication des acteurs locaux dans les<br />
comités de pilotage. L’animation du<br />
bâtim<strong>en</strong>t MDE (lieu ressource pour<br />
l’emploi) par l’association Maison de<br />
l’emploi facilite la complém<strong>en</strong>tarité de<br />
l’offre de services des organismes<br />
prés<strong>en</strong>ts sur le site et <strong>en</strong> assure une<br />
bonne lisibilité pour les demandeurs<br />
d’emploi, les salariés et les <strong>en</strong>treprises.<br />
La communication de la stratégie<br />
part<strong>en</strong>ariale partagée auprès des acteurs<br />
locaux de l’emploi et des publics est<br />
développée via un site internet, et un<br />
espace extranet collaboratif réservé aux<br />
professionnels de l’emploi interv<strong>en</strong>ant<br />
sur le Pays rochefortais. La Cyber Base<br />
emploi devi<strong>en</strong>t un véritable espace<br />
collaboratif pour les structures<br />
part<strong>en</strong>aires, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> s<strong>en</strong>sibilisant,<br />
accompagnant les publics fragiles pour<br />
lever les freins à l’utilisation de<br />
l’ordinateur et d’internet et réduire la<br />
fracture numérique.<br />
En tant que chargé de mission<br />
observatoire/évaluation, je me suis<br />
naturellem<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>té vers le rôle de<br />
coordinateur/fil rouge de la démarche.<br />
Les points forts de la démarche :<br />
-L’aspect novateur de cette action et<br />
l’apport théorique/méthodologique nous<br />
a été bénéfique : le sociogramme nous a<br />
beaucoup aidé à constituer une instance<br />
d’autoévaluation large et pluraliste (outil<br />
simple, ludique et pédagogique). -<br />
L’<strong>en</strong>quête de satisfaction nous a permis<br />
de s<strong>en</strong>sibiliser de nouveaux publics<br />
arrivant dans le bâtim<strong>en</strong>t Maison de<br />
l’emploi.<br />
-Les membres de la gouvernance ont vite<br />
compris le s<strong>en</strong>s de la démarche et ont<br />
participé à la mise <strong>en</strong> place du<br />
sociogramme.<br />
-Les différ<strong>en</strong>tes instances ont su trouver<br />
cons<strong>en</strong>sus pour établir le champ<br />
d’autoévaluation, les critères, les<br />
questions évaluatives, les conclusions, les<br />
recommandations….<br />
-Le travail d’autoévaluation s’est fait<br />
collectivem<strong>en</strong>t et a permis de développer<br />
le part<strong>en</strong>ariat.<br />
-La démarche a fait preuve de son<br />
efficacité et nous pourrons à l’av<strong>en</strong>ir<br />
réitérer la démarche sur un sujet<br />
particulier selon les opportunités et les<br />
disponibilités de chacun.<br />
Les points faibles de la démarche :<br />
-La démarche est lourde à mettre <strong>en</strong><br />
place et pr<strong>en</strong>d beaucoup de temps : six<br />
mois <strong>en</strong>tre mai et décembre 2008.<br />
L’instance d’autoévaluation a eu<br />
quelques difficultés à aborder l’outil<br />
méthodologique « logigramme », jugeant<br />
cet outil trop « théorique ».<br />
-Il est très difficile de constituer des<br />
équipes de travail disponibles qui<br />
doiv<strong>en</strong>t, selon la démarche théorique,<br />
être nommées intuitu personae et<br />
doiv<strong>en</strong>t accepter un rôle d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
dans un processus particulier. Le<br />
coordinateur fil rouge doit donc faire<br />
preuve de polyval<strong>en</strong>ce et à Rochefort, j’ai<br />
du intégrer l’équipe d’évaluation.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
35
La démarche a été véritable<br />
succès. La gouvernance a largem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>suite communiqué sur la démarche<br />
soulignant la satisfaction du<br />
regroupem<strong>en</strong>t des acteurs de l’emploi et<br />
l’intérêt de faire progresser ce projet<br />
innovant sur le territoire. L’apport<br />
méthodologique du réseau Alliance Villes<br />
Emploi nous a été très utile. Il faut<br />
cep<strong>en</strong>dant savoir adapter, voire même<br />
Jean Marcel ROSTAND<br />
Le point fort de la démarche<br />
d’autoévaluation est la crédibilisation.<br />
En effet, la Maison de l’emploi et<br />
les personnes qui effectu<strong>en</strong>t cette action<br />
gagn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> crédibilité.<br />
Quand il a fallu restructurer le<br />
développem<strong>en</strong>t économique à la suite de<br />
notre autoévaluation, la personne <strong>en</strong><br />
dépasser la méthode <strong>en</strong> fonction des<br />
réalités locales et de l’ag<strong>en</strong>da.<br />
En 2008, nous avons pu roder cette<br />
démarche novatrice, ce qui nous a été<br />
bi<strong>en</strong> profitable pour évaluer deux ans<br />
plus tard (sans forcém<strong>en</strong>t repr<strong>en</strong>dre la<br />
méthodologie<br />
particulière<br />
d’autoévaluation sur un champ précis)<br />
l’<strong>en</strong>semble du projet Maison de l’emploi<br />
2006/2010 et construire le nouveau<br />
projet 2011/2014.<br />
charge du projet d’autoévaluation, plutôt<br />
discrète, est dev<strong>en</strong>ue un élém<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral<br />
de notre projet de restructuration.<br />
Nous l’avons débauchée et elle est<br />
aujourd’hui directeur du réseau des<br />
Pépinières <strong>en</strong> Entreprises. Son tal<strong>en</strong>t a<br />
été révélé sur cette action.<br />
Rémi DHESSE<br />
Cette démarche fait effectivem<strong>en</strong>t<br />
partie du plan d’actions de la Maison de<br />
l’emploi.<br />
David BOUSQUET<br />
En tant que directeur, je considère<br />
que l’autoévaluation est très bénéfique<br />
pour la Maison de l’emploi.<br />
L’autoévaluation est l’affaire de la<br />
gouvernance et du fil rouge : je récupère<br />
les informations et je les pr<strong>en</strong>ds <strong>en</strong><br />
compte.<br />
Le premier champ que nous avons<br />
choisi a été l’information sur les métiers<br />
<strong>en</strong> t<strong>en</strong>sion au sein de notre territoire (la<br />
circulation de l’information, la<br />
mobilisation des publics, l’adéquation<br />
<strong>en</strong>tre l’offre et la demande). Cette étude<br />
a duré sept mois.<br />
S’agissant des points forts : Les<br />
personnes se sont beaucoup investies<br />
Rémi DHESSE<br />
Nous conseillons plutôt de faire <strong>en</strong><br />
sorte que le fil rouge soit un chargé de<br />
mission de la structure (c’est le cas, par<br />
dans le projet (dont certaines que l’on a<br />
parfois du mal à mobiliser pour d’autres<br />
thématiques).<br />
Cette autoévaluation nous a<br />
confortés dans nos actions, notre<br />
motivation à pr<strong>en</strong>dre soin des usagers, à<br />
améliorer notre accueil, et à continuer de<br />
privilégier l’information.<br />
Je crois <strong>en</strong> la vertu d’une<br />
autoévaluation perman<strong>en</strong>te : il faut<br />
arriver à <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher le système.<br />
Les points faibles : il est difficile de<br />
respecter la feuille de route et de définir<br />
le fil rouge. Il faut beaucoup de logistique<br />
et une grande méthodologie.<br />
exemple, dans la Maison de l’emploi<br />
Ouest Prov<strong>en</strong>ce ou à Rochefort).<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
36
Nous avons toutefois quelques<br />
exemples de fil rouge appart<strong>en</strong>ant à une<br />
structure part<strong>en</strong>aire de la Maison de<br />
l’emploi, (un coordonnateur emploi<br />
formation de l’UT Direccte, par exemple).<br />
David BOUSQUET<br />
Notre Maison de l’emploi<br />
compr<strong>en</strong>d une tr<strong>en</strong>taine de salariés. Le fil<br />
rouge est le gardi<strong>en</strong> de la loi, il est<br />
désigné par le directeur et validé par la<br />
gouvernance.<br />
Nous avons effectué une <strong>en</strong>quête<br />
satisfaction des usagers au sein des<br />
locaux des Maisons de l’emploi pour<br />
nous-mêmes et pour les part<strong>en</strong>aires<br />
prés<strong>en</strong>ts dans les mêmes locaux.<br />
Le « fil rouge » prépare et anime<br />
les réunions de l’instance<br />
d’autoévaluation. Il le fait bi<strong>en</strong> sûr avec le<br />
directeur et l’<strong>en</strong>semble de l’équipe de la<br />
Maison de l’emploi.<br />
Nous avons t<strong>en</strong>u compte du cahier<br />
des charges mais aussi d’autres facteurs<br />
pour alim<strong>en</strong>ter l’autoévaluation. Les<br />
résultats ont été accueillis avec beaucoup<br />
de satisfaction car notre gouvernance est<br />
très s<strong>en</strong>sible à ces points là.<br />
Nous avons eu du mal à définir les<br />
champs à traiter.<br />
Nous essayons d’établir un bureau<br />
spécialisé « autoévaluation » : 1<br />
part<strong>en</strong>aire, 1 Pôle emploi, et 4 élus.<br />
Rémi DHESSE<br />
Il faut, <strong>en</strong> effet, faire des<br />
propositions.<br />
David BOUSQUET<br />
Il y a une difficulté d’équilibre<br />
<strong>en</strong>tre les gouvernants, les opérateurs et<br />
les destinataires. Il est très important de<br />
faire un sociogramme car il y a un<br />
Rémi DHESSE<br />
Dans un sociogramme, il faut être<br />
att<strong>en</strong>tif aux acteurs qui sont aux<br />
intersections des sous-<strong>en</strong>sembles<br />
composant le sociogramme (gouvernance<br />
/ opérateurs et part<strong>en</strong>aires /<br />
destinataires directs et indirects), car ils<br />
possèd<strong>en</strong>t plusieurs casquettes, ce qui<br />
David BOUSQUET<br />
Il faut bi<strong>en</strong> établir ce sociogramme<br />
<strong>en</strong> positionnant tous les acteurs. L’équipe<br />
est formée de 12 personnes. Je n’ai<br />
jamais eu autant de personnes.<br />
La première fois, il ne faut pas<br />
hésiter à solliciter des part<strong>en</strong>aires. Pour<br />
ma part j’ai reçu une grande aide de<br />
Rémi DHESSE<br />
Dans la CPO 2011/2014,<br />
l’autoévaluation est souv<strong>en</strong>t positionnée<br />
problème de diversification au niveau des<br />
gouvernants. Ce problème est aussi très<br />
important chez Pôle emploi.<br />
peut être utile pour une instance<br />
d’autoévaluation. Il faut veiller aussi à<br />
désigner des acteurs plus éloignés du<br />
« cœur » du sociogramme (périphérie)<br />
afin d’avoir une participation large et<br />
pluraliste des acteurs du territoire et des<br />
avis plus contrastés.<br />
l’ORM (l’Observatoire Régional des<br />
Métiers) dans la rédaction des<br />
questionnaires. Cette instance est<br />
copilotée par l’Etat et le Conseil régional.<br />
Cet observatoire aide la région à<br />
définir sa politique de l’emploi au niveau<br />
régional.<br />
dans l’axe 1 du nouveau cahier des<br />
charges (axe observation). Dans ce cas,<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
37
l’autoévaluation fait l’objet d’une fiche<br />
action à part <strong>en</strong>tière.<br />
Ainsi, dans le cadre de la<br />
conv<strong>en</strong>tion, la gouvernance de la Maison<br />
de l’emploi décidera (annuellem<strong>en</strong>t ou<br />
pluri annuellem<strong>en</strong>t) les champs de<br />
l’autoévaluation qu’elle souhaite mettre<br />
<strong>en</strong> œuvre, <strong>en</strong> veillant qu’à l’issue de la<br />
conv<strong>en</strong>tion, la plupart, voire tous les<br />
champs d’interv<strong>en</strong>tion de la structure<br />
ai<strong>en</strong>t pu faire l’objet d’une<br />
autoévaluation.<br />
Au sein de la Maison de l’emploi de<br />
Ouest Prov<strong>en</strong>ce, vous avez prévu une<br />
programmation annuelle des champs à<br />
évaluer ! Cela signifie donc que vous<br />
prévoyez de mettre <strong>en</strong> œuvre chaque<br />
année un processus d’autoévaluation ?<br />
David BOUSQUET<br />
Oui. C’est un élém<strong>en</strong>t très<br />
fédérateur pour nos équipes et<br />
mobilisateur pour le part<strong>en</strong>ariat.<br />
Jean-Marcel ROSTAND<br />
Cette démarche d’autoévaluation<br />
est <strong>en</strong>dogène mais objective.<br />
Dans le groupe de gouvernance, on<br />
retrouve toujours les mêmes qui<br />
délègu<strong>en</strong>t, ceux du Comité technique et<br />
du Bureau, mais ce n’est pas nous qui<br />
décidons, l’autoévaluation apporte des<br />
règles.<br />
L’autoévaluation aide à relancer le<br />
travail d’équipe.<br />
Nous sommes <strong>en</strong> autoévaluation<br />
perman<strong>en</strong>te à Perpignan pour être<br />
performant et améliorer cette<br />
performance. Le champ de l’action est<br />
travaillé <strong>en</strong> commun et doit être utile à<br />
notre structure.<br />
David BOUSQUET<br />
Il faut être très vigilant dans les relations <strong>en</strong>tre le gouvernant et le gouverneur.<br />
Rémi DHESSE<br />
En réalité, une autoévaluation est<br />
souv<strong>en</strong>t plus efficace que l’évaluation<br />
réalisée par un cabinet extérieur<br />
(évaluation externe). En effet, elle est<br />
directem<strong>en</strong>t réalisée et appropriée par<br />
les acteurs part<strong>en</strong>aires du territoire tout<br />
<strong>en</strong> étant aussi objective qu’une<br />
évaluation externe par le caractère large<br />
Jean-Marcel ROSTAND<br />
Nous allons être <strong>en</strong> autoévaluation<br />
perman<strong>en</strong>te. Cela me semble nécessaire.<br />
Nous allons travailler le champ <strong>en</strong><br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Cette autoévaluation me semble<br />
nécessaire. Un cabinet extérieur <strong>en</strong> a fait<br />
une dans notre structure. J’ai constaté,<br />
par cette expéri<strong>en</strong>ce, qu’elle est un bon<br />
et pluraliste de l’instance<br />
d’autoévaluation.<br />
Pour les Maisons de l’emploi qui<br />
n’ont pas <strong>en</strong>core réalisé<br />
d’autoévaluation, cela vous paraît-il<br />
nécessaire?<br />
Quels sont vos projets à horizon<br />
2011/2014 ?<br />
commun car il doit être utile à la<br />
structure. La Maison de l’emploi, comme<br />
je l’ai dit hier, est un relais de nos valeurs.<br />
moy<strong>en</strong> de motiver une équipe qui peut<br />
ainsi s’approprier les sujets importants à<br />
traiter. Cette action permet égalem<strong>en</strong>t<br />
d’impliquer la gouvernance.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
38
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Le prochain conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t va<br />
nous obliger à faire des choix car<br />
l’autoévaluation exige du temps et du<br />
personnel disponible et motivé pour agir.<br />
Tous nos effectifs travaill<strong>en</strong>t à 100%. Il<br />
faut exiger du personnel au niveau de la<br />
gouvernance. De plus, il faut rechercher<br />
un financem<strong>en</strong>t. Nous avons donc besoin<br />
de redéfinir nos priorités.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
39
Atelier<br />
Emploi et Développem<strong>en</strong>t Durable<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
David BOUSQUET<br />
Directeur, Maison de l’emploi Ouest Prov<strong>en</strong>ce<br />
Djamila CHEBOUROU<br />
Chargée de Mission, Maison de l’emploi de l’Agglomération Bayonnaise et du Pays Basque<br />
Thomas GAUDIN<br />
Economiste, ADEME<br />
Marie-Dominique LACOSTE<br />
Directrice de Maison de l’emploi de Lille, Lomme, Hellemmes<br />
Animation<br />
Peggy LUTON<br />
Chef de Projet Emploi et Développem<strong>en</strong>t Durable, Alliance Villes Emploi<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
40
Peggy LUTON<br />
Depuis 2008, l’Alliance Villes<br />
Emploi et l’ADEME ont développé un<br />
projet, appelé « Maisons de l’Emploi et<br />
Développem<strong>en</strong>t Durable ». Tout d’abord,<br />
je vais vous prés<strong>en</strong>ter le projet, la raison<br />
pour laquelle il a été <strong>en</strong>gagé et la<br />
manière dont il se déroule. Ensuite, nous<br />
écouterons les différ<strong>en</strong>ts témoignages.<br />
Cette action a d’abord été<br />
expérim<strong>en</strong>tée sur trois Maisons de<br />
l’emploi : Bayonne, Nancy et Lille. C’était<br />
au mom<strong>en</strong>t du vote de la loi Gr<strong>en</strong>elle<br />
Environnem<strong>en</strong>t 1. Au regard des objectifs<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux fixés par la loi, le<br />
constat effectué par l’ADEME et l’Alliance<br />
Villes Emploi a été de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte<br />
très rapidem<strong>en</strong>t les évolutions <strong>en</strong> matière<br />
d’emplois, de compét<strong>en</strong>ces et de<br />
formations.<br />
L’Alliance Villes Emploi et l’ADEME<br />
ont réfléchi sur une action se déclinant au<br />
niveau territorial. Comm<strong>en</strong>t anticiper au<br />
niveau local des objectifs<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux nationaux, tout <strong>en</strong><br />
ayant une approche pragmatique de la<br />
situation de l’emploi ? L’objectif était, au<br />
niveau du territoire, de partager le<br />
diagnostic de l’impact de ce projet de loi<br />
sur la filière bâtim<strong>en</strong>t. Comm<strong>en</strong>t la filière<br />
allait être impactée ? Quelles serai<strong>en</strong>t les<br />
conséqu<strong>en</strong>ces sur l’emploi et les besoins<br />
<strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ces et formations ? Des<br />
travaux d’études (sur les demandes <strong>en</strong><br />
formations, emplois et compét<strong>en</strong>ces) ont<br />
été conduits avec le cabinet BIPE, mais<br />
aussi avec l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires<br />
territoriaux concernés par cette question.<br />
Les résultats de l’étude ont été discutés<br />
et validés par l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires.<br />
La méthodologie employée repose<br />
sur deux instances. Le comité de pilotage<br />
local réunit l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires à<br />
un niveau décisionnel et ori<strong>en</strong>te le projet<br />
<strong>en</strong> liaison avec le contexte territorial.<br />
L’atelier de prospective participatif réunit<br />
ces mêmes part<strong>en</strong>aires mais à un niveau<br />
technique pour <strong>en</strong>gager des travaux et<br />
imaginer des pistes d’actions.<br />
Pourquoi avoir choisi le secteur du<br />
bâtim<strong>en</strong>t ? La Loi Gr<strong>en</strong>elle<br />
Environnem<strong>en</strong>t fixe, plusieurs objectifs:<br />
- diviser par quatre les émissions<br />
de gaz à effet de serre d’ici 2050<br />
-dev<strong>en</strong>ir l’économie la plus<br />
effici<strong>en</strong>te <strong>en</strong> carbone d’ici 2020.<br />
Le bâtim<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>te à lui seul<br />
près de 40% de la consommation finale et<br />
un quart des émissions de gaz à effet de<br />
serre. Ce secteur est donc un levier<br />
majeur pour atteindre les objectifs<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux de la loi. Des objectifs<br />
très cadrés, <strong>en</strong> termes quantitatifs et de<br />
cal<strong>en</strong>drier, ont été fixés.<br />
Pour tous les permis de construire<br />
déposés à partir de 2012, la norme basse<br />
consommation s’imposera.<br />
Cette norme est obligatoire, dès fin<br />
2010, pour tous les bâtim<strong>en</strong>ts publics et<br />
tertiaires.<br />
A partir de fin 2020, l’objectif de<br />
norme énergie positive s’appliquera pour<br />
toutes les constructions neuves.<br />
Enfin, une réduction de la<br />
consommation énergétique de 38%<br />
s’impose pour les bâtim<strong>en</strong>ts existants.<br />
Ces objectifs concern<strong>en</strong>t plusieurs<br />
métiers.<br />
Les trois Maisons de l’emploi qui<br />
ont expérim<strong>en</strong>té ce projet d’action ont<br />
effectué ce travail de diagnostic et<br />
d’ingénierie. Il a permis d’aboutir à une<br />
proposition de plan d’actions début 2010,<br />
qu’elles mett<strong>en</strong>t aujourd’hui <strong>en</strong> œuvre.<br />
Compte t<strong>en</strong>u des résultats<br />
concluants de ces trois Maisons de<br />
l’emploi, l’ADEME, l’Alliance Villes Emploi<br />
et le ministère du Développem<strong>en</strong>t<br />
Durable ont décidé de développer ce<br />
projet sur plus de 30 Maisons de l’emploi<br />
réparties sur 16 régions. La méthode<br />
utilisée par les trois Maisons de l’emploi<br />
de Nancy, Lille et Bayonne a été affinée :<br />
elles travaill<strong>en</strong>t toutes sur le bâtim<strong>en</strong>t et<br />
les études sont effectuées par les cellules<br />
économiques régionales de la<br />
construction (CERC). Ces études<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
41
apport<strong>en</strong>t tous les élém<strong>en</strong>ts de contexte et des perspectives.<br />
Thomas GAUDIN<br />
L’idée d’associer études<br />
économiques et actions est v<strong>en</strong>ue de<br />
Nordine BOUDJÉLIDA, alors délégué<br />
régional de Lorraine de l’ADEME, à la<br />
suite de sa découverte des travaux<br />
d’études que je conduisais sur les<br />
marchés et emplois liés à l’efficacité<br />
énergétique et aux énergies<br />
r<strong>en</strong>ouvelables.<br />
Je m’occupe <strong>en</strong> effet<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des questions d’emploi<br />
au Service Economie et Prospective de<br />
l’ADEME, un service qui produit des<br />
études et recherches à partir desquelles<br />
sont construits des argum<strong>en</strong>taires de<br />
politique publique <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.<br />
Nordine BOUDJÉLIDA ayant<br />
travaillé avec les Maisons de l’emploi<br />
avant son <strong>en</strong>trée à l’ADEME, nous avons<br />
pris contact avec Alliances Villes Emploi<br />
aussitôt après avoir fait connaissance.<br />
Le rapprochem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre études et<br />
actions est le fruit de cette double<br />
r<strong>en</strong>contre. En pratique, cela a débouché<br />
sur ce que nous avons appelé des<br />
«ateliers de prospective participative »<br />
A partir de la prés<strong>en</strong>tation par<br />
étapes d’une étude, ces ateliers<br />
permett<strong>en</strong>t à la fois de porter un regard<br />
objectif sur la situation actuelle (du côté<br />
de l’offre et de la demande) et d’étudier<br />
si les anticipations des acteurs<br />
(<strong>en</strong>treprises, commanditaires de travaux,<br />
acteurs de la formations…) pour l’av<strong>en</strong>ir<br />
sont réalistes et réalisables.<br />
Nous r<strong>en</strong>dons ainsi possible de<br />
nouvelles anticipations tout <strong>en</strong> examinant<br />
si ces prospectives sont <strong>en</strong> phase avec les<br />
objectifs du Gr<strong>en</strong>elle de l’Environnem<strong>en</strong>t.<br />
Cette démarche, à la fois libre et <strong>en</strong>cadré<br />
méthodologiquem<strong>en</strong>t, est très<br />
intéressante à vivre.<br />
Peggy LUTON<br />
Pouvez-vous nous éclairer sur<br />
l’aspect part<strong>en</strong>arial de ce projet?<br />
Marie-Dominique LACOSTE<br />
Sur la métropole lilloise, nous<br />
sommes huit Maisons de l’emploi. Cela<br />
représ<strong>en</strong>te 1 200 000 habitants et 110<br />
communes. L’Alliance Villes Emploi nous<br />
a proposé ce projet qui nous a tout de<br />
suite séduits. Avant le vote de la Loi<br />
Gr<strong>en</strong>elle Environnem<strong>en</strong>t, l’Etat avait<br />
proposé à notre ville de créer des équipes<br />
« Emploi-Insertion » dans les quartiers.<br />
Or, avec Pôle emploi, nous avions plutôt<br />
besoin d’une équipe dédiée au bâtim<strong>en</strong>t<br />
car nous avions beaucoup de Chantiers<br />
Ecole et un PLIE. Depuis nous avons<br />
obt<strong>en</strong>u une équipe « emploi-bâtim<strong>en</strong>t »<br />
commune qui travaille à la Maison de<br />
l’emploi avec le PLIE, Pôle emploi, et la<br />
Mission locale.<br />
La première fois que nous avons<br />
r<strong>en</strong>contré l’ADEME à ce sujet, on nous a<br />
prés<strong>en</strong>té des programmes de géothermie<br />
au Canada auxquels nous ne<br />
compr<strong>en</strong>ions ri<strong>en</strong> car le domaine était<br />
tout à fait nouveau pour nous. Puis, lors<br />
des premiers ateliers prospectifs<br />
participatifs, nous nous sommes r<strong>en</strong>du<br />
compte que ce domaine fédérait<br />
beaucoup d’acteurs.<br />
Sachant que nous sommes une<br />
grande métropole, nous avons associé les<br />
7 autres Maisons de l’emploi à nos<br />
travaux d’études et à notre plan<br />
d’actions. Notre étude a été effectuée au<br />
niveau de la Communauté Urbaine. Ce<br />
plan d’actions se répartit <strong>en</strong> 21 actions<br />
copilotées par plusieurs part<strong>en</strong>aires (Etat,<br />
Maisons de l’emploi, Conseil régional,<br />
FFB, Chambre des Métiers). En tant que<br />
part<strong>en</strong>aires, nous avons intégré toute la<br />
sphère professionnelle du bâtim<strong>en</strong>t.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
42
Une de nos actions tourne autour<br />
de la mobilisation des petites <strong>en</strong>treprises.<br />
En effet, elles ne sont pas toutes<br />
adhér<strong>en</strong>tes aux fédérations et ne<br />
connaiss<strong>en</strong>t pas toutes la nouvelle loi sur<br />
l’Environnem<strong>en</strong>t. Quand il a fallu se<br />
mettre d’accord pour savoir avec quelles<br />
fédérations nous allions travailler, cela<br />
n’a pas été possible tout de suite. Pour<br />
des raisons politiques, il a fallu att<strong>en</strong>dre<br />
les élections des fédérations<br />
professionnelles. C’est le g<strong>en</strong>re<br />
d’informations que l’on appr<strong>en</strong>d chemin<br />
faisant.<br />
Les grosses <strong>en</strong>treprises ont<br />
t<strong>en</strong>dance à récupérer tous les gros<br />
chantiers et ne laiss<strong>en</strong>t pas de place aux<br />
artisans.<br />
Sur le logem<strong>en</strong>t anci<strong>en</strong>, il faut<br />
égalem<strong>en</strong>t répondre à des offres<br />
publiques. Les artisans ont, sur ce terrain<br />
aussi, des difficultés à se faire une place.<br />
Nous avons fait tout un travail pour<br />
<strong>en</strong>courager les artisans à se fédérer <strong>en</strong><br />
« groupem<strong>en</strong>t solidaire ». Nous<br />
travaillons <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t avec Patrick<br />
LOQUET pour étudier un statut juridique<br />
<strong>en</strong> vue de protéger les artisans.<br />
Au niveau des <strong>en</strong>treprises, nous,<br />
les trois premières Maisons de l’emploi,<br />
avons effectué des études avec la CERC et<br />
d’autres organismes relatifs à ces<br />
questions. Nous nous sommes appliqués<br />
à bi<strong>en</strong> cerner la question marché/métiers<br />
et les <strong>en</strong>jeux sur la métropole. Toute<br />
cette action ne crée pas d’emplois mais<br />
permet de les faire évoluer. Avec la<br />
rotation de l’emploi, cela concerne<br />
<strong>en</strong>viron 300 emplois par an dans la<br />
métropole.<br />
Notre plan d’actions compr<strong>en</strong>d<br />
trois grands axes :<br />
- La s<strong>en</strong>sibilisation<br />
- La formation<br />
- L’emploi.<br />
Nous avons étudié l’évolution des<br />
métiers de façon pragmatique. Par<br />
exemple, notre équipe bâtim<strong>en</strong>t étant<br />
très active, nous avons eu des demandes<br />
d’<strong>en</strong>treprises qui recherchai<strong>en</strong>t des<br />
monteurs de panneaux photovoltaïques.<br />
Nous avons créé une opération<br />
emploi/formation de 420 heures, avec le<br />
souti<strong>en</strong> de la région, pour former des<br />
monteurs de panneaux photovoltaïques.<br />
Quand l’action a été quasim<strong>en</strong>t terminée,<br />
c’était l’époque des élections régionales<br />
et les aides de la région Nord-Pas-de-<br />
Calais ont donc été susp<strong>en</strong>dues. Les<br />
<strong>en</strong>treprises ont att<strong>en</strong>du que la situation<br />
se débloque pour embaucher. De plus,<br />
nous avons constaté qu’il fallait non<br />
seulem<strong>en</strong>t former des personnes à la<br />
pose mais égalem<strong>en</strong>t à la maint<strong>en</strong>ance.<br />
En effet, les régions réori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leurs<br />
aides sur les diagnostics de base, les<br />
emplois qui vont durer sont ceux<br />
concernant la maint<strong>en</strong>ance. Ce cas<br />
pratique, comme d’autres, nous aide à<br />
monter des plans cohér<strong>en</strong>ts et<br />
pragmatiques.<br />
Aujourd’hui, avec Pôle emploi,<br />
nous lançons un plan de formation pour<br />
quinze personnes <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ance de<br />
panneaux photovoltaïques.<br />
Nous avons fait travailler au départ<br />
des publics ayant des bases <strong>en</strong> électricité.<br />
Nous les avons fait monter sur les toits<br />
sans forcém<strong>en</strong>t leur donner toutes les<br />
règles de sécurité. Nous avons découvert<br />
un opérateur très utile, l’OPBTP, qui a<br />
formé nos demandeurs d’emploi sur les<br />
règles de sécurité dans les métiers du<br />
bâtim<strong>en</strong>t.<br />
Nous avons bénéficié d’une grande<br />
coopération avec Pôle emploi, les<br />
Missions Locales (30 000 jeunes suivis) et<br />
les Maisons de l’emploi.<br />
Avec l’aide de l’AFPA, nous avons<br />
fait un montage PowerPoint avec un<br />
quizz. Sur notre territoire, il y a dix<br />
Missions locales qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 10 000<br />
jeunes suivis. Dans chaque établissem<strong>en</strong>t<br />
(Pôle emploi, les Missions Locales et les<br />
Maisons de l’emploi) nous avons formé<br />
un conseiller avec le logo ADEME,<br />
Alliance Villes Emploi, Maison de<br />
l’emploi. Ils ont une clé USB avec tous les<br />
outils. Ils ont été formés une journée à<br />
l’AFPA et, par conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong>tre les<br />
différ<strong>en</strong>ts établissem<strong>en</strong>ts qui s’occup<strong>en</strong>t<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
43
de la s<strong>en</strong>sibilisation des publics jeunes.<br />
Cette action se fait par groupe d’une<br />
quinzaine de personnes.<br />
Les financeurs ont accepté de se<br />
mobiliser autour de notre projet. Notre<br />
plan d’action lillois sur 3 ans est financé<br />
par l’ADEME par le biais du Conseil<br />
régional qui nous le reverse par un fonds<br />
propre (le fonds FRAME). Notre<br />
Peggy LUTON<br />
Sur l’<strong>en</strong>semble des 30 Maisons de<br />
l’emploi qui se sont <strong>en</strong>gagées dans ce<br />
projet <strong>en</strong> 2010, nous observons que le<br />
part<strong>en</strong>ariat est une partie très<br />
importante de l’action. Il représ<strong>en</strong>te 1300<br />
part<strong>en</strong>aires.<br />
Il y a tout un langage à adapter et à<br />
partager. Les part<strong>en</strong>aires que Marie-<br />
Djamila CHEBOUROU<br />
Sur la phase expérim<strong>en</strong>tation, nous<br />
avons réuni <strong>en</strong>viron 40 part<strong>en</strong>aires. Pour<br />
illustrer le niveau part<strong>en</strong>arial, je vais vous<br />
exposer une action phare que nous avons<br />
m<strong>en</strong>ée sur la mise à jour des<br />
compét<strong>en</strong>ces.<br />
Nous sommes partis de l’étude du<br />
BIPE et de l’impact de ce projet <strong>en</strong> terme<br />
d’emplois et de besoins <strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ces.<br />
Nous avons fait le même constat<br />
que Lille, il n’y a pas de création d’emplois<br />
mais une évolution de la demande<br />
d’emplois, <strong>en</strong>viron 3500 personnes à<br />
recruter et 1000 personnes à former d’ici<br />
2012, si tous les publics vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du<br />
territoire (Pays Basque).<br />
Les premiers part<strong>en</strong>aires que nous<br />
avons réunis ont été des professionnels<br />
(<strong>en</strong>treprises et intérim) très impliqués,<br />
notamm<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>treprises d’isolation<br />
thermique par l’extérieur (ITE). Depuis<br />
janvier 2010, je suis à plein temps sur<br />
cette action <strong>en</strong> copilotage avec l’ADEME.<br />
J’avais un grand besoin de<br />
formation sur la thématique du bâtim<strong>en</strong>t<br />
(les labels…) et sur nos interlocuteurs,<br />
variés et nombreux. Nous avons démarré<br />
notre projet par l’isolation thermique par<br />
l’extérieur. Cette proposition d’action<br />
interlocuteur direct est donc le Conseil<br />
régional. Les autres financeurs sont Lille<br />
Métropole et la Communauté Urbaine de<br />
Lille.<br />
Nous avons dû être précis sur notre<br />
politique, les publics visés et les<br />
domaines qui serai<strong>en</strong>t livrables et/ou<br />
transférables. Nous devons nous adapter<br />
à toute cette palette d’interlocuteurs.<br />
Dominique LACOSTE vi<strong>en</strong>t de citer se<br />
retrouv<strong>en</strong>t sur tous les autres territoires,<br />
mais il y <strong>en</strong> a d’autres, notamm<strong>en</strong>t les<br />
bailleurs sociaux et, au niveau de l’Etat, les<br />
services de la DREAL qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t des part<strong>en</strong>ariats importants.<br />
nous a été conseillée par H<strong>en</strong>ri LE<br />
MAROIS. Il y a, certes, un intérêt.<br />
Certaines <strong>en</strong>treprises développ<strong>en</strong>t 80% de<br />
leur activité sur l’isolation avec presque<br />
ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> ravalem<strong>en</strong>t de façades. Il fallait<br />
donc une embauche rapide et qualifiée.<br />
Nous avons pris consci<strong>en</strong>ce qu’il y<br />
avait une forte demande et pas de<br />
formation existante sur le revêtem<strong>en</strong>t<br />
extérieur d’isolation. Après plusieurs<br />
réunions, nous avons établi une fiche<br />
métier. Nous sommes partis des fiches<br />
métiers ROME, puis nous nous sommes<br />
r<strong>en</strong>du comptes qu’elles allai<strong>en</strong>t évoluer.<br />
En Aquitaine, il y a 8 Maisons de<br />
l’emploi. Chacune couvre un territoire<br />
bi<strong>en</strong> particulier. Le nôtre est le Pays<br />
Basque. Celui de Bordeaux fait partie de la<br />
nouvelle vague des 30.<br />
Le vice-présid<strong>en</strong>t de la Fédération<br />
du Bâtim<strong>en</strong>t a mobilisé l’AREF qui a formé<br />
notre équipe sur les problématiques de<br />
compét<strong>en</strong>ces et de techniques. Nous<br />
avons découvert qu’il existait déjà de<br />
nombreux outils de compét<strong>en</strong>ce reconnue<br />
par les professionnels.<br />
Nous sommes partis de cette base<br />
déjà largem<strong>en</strong>t reconnue. Les financeurs,<br />
le Conseil régional <strong>en</strong> premier lieu, était<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
44
très intéressé par ce projet de formation<br />
pour l’embauche.<br />
Ces référ<strong>en</strong>tiels ont, <strong>en</strong> effet, été<br />
mis à jour et prés<strong>en</strong>tés au Conseil<br />
régional. Ce travail a pour objectif de faire<br />
évoluer l’offre de formation à l’horizon du<br />
deuxième semestre 2011.<br />
Nous voulons montrer l’exemple<br />
d’une mobilisation de l’<strong>en</strong>semble des<br />
OPCA pour modifier les systèmes de<br />
formation et faire évoluer les appels<br />
d’offre au sein des <strong>en</strong>treprises afin de<br />
s’adapter à la demande. Une des forces de<br />
l’animation de cette action est notre<br />
part<strong>en</strong>ariat avec l’ADEME située à<br />
Bordeaux.<br />
Peggy LUTON<br />
J’ai oublié de préciser dans<br />
l’introduction l’intérêt de la partie étude.<br />
La démarche « marché-emploicompét<strong>en</strong>ces<br />
» permet de mesurer<br />
concrètem<strong>en</strong>t, sur un territoire donné,<br />
l’impact <strong>en</strong> termes de marché et de<br />
volume d’emplois. Les compét<strong>en</strong>ces qui<br />
vont être demandées peuv<strong>en</strong>t y être<br />
associées. Il est <strong>en</strong>suite possible<br />
d’effectuer une mise à jour des formations<br />
à effectuer. Cette « photographie » de<br />
2009, du marché emploi compét<strong>en</strong>ces<br />
propose égalem<strong>en</strong>t une prospective à<br />
horizon 2014 <strong>en</strong> fonction des besoins à<br />
v<strong>en</strong>ir.<br />
En ce qui concerne le bâtim<strong>en</strong>t,<br />
même s’il n’y a pas de création d’emplois,<br />
les métiers exist<strong>en</strong>t mais vont subir une<br />
évolution. Les normes exigées sur les<br />
bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t la responsabilité des<br />
<strong>en</strong>treprises sur une obligation de résultat<br />
David BOUSQUET<br />
Contrairem<strong>en</strong>t aux précéd<strong>en</strong>ts<br />
interlocuteurs, je ne suis pas un expert. Je<br />
lis plus aujourd’hui Le Moniteur que les<br />
dépêches AEF car je dois me t<strong>en</strong>ir<br />
informer.<br />
Nous gérons les emplois et les<br />
compét<strong>en</strong>ces sur un projet concret avec<br />
des échéances précises (2012) <strong>en</strong> étudiant<br />
leur impact sur la construction. Nous<br />
Malgré la distance, nous faisons<br />
tout <strong>en</strong>semble <strong>en</strong> nous retrouvant une<br />
fois par mois. Sans travailler de la même<br />
manière, nous avons le même but. Nous<br />
sommes partis des référ<strong>en</strong>tiels métiers et<br />
de la mise à jour des besoins <strong>en</strong> formation<br />
dans la région. Nous avons étudié les<br />
manques et le moy<strong>en</strong> de subv<strong>en</strong>ir aux<br />
besoins des <strong>en</strong>treprises. Ce travail<br />
préalable a <strong>en</strong>suite permis de passer à la<br />
phase de s<strong>en</strong>sibilisation.<br />
L’ADEME a comm<strong>en</strong>cé par<br />
s<strong>en</strong>sibiliser les publics sur ce point et nous<br />
avons travaillé main dans la main.<br />
(jusqu’à prés<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>treprises n’étai<strong>en</strong>t<br />
liées que par une obligation de moy<strong>en</strong>s).<br />
Sans ces nouvelles compét<strong>en</strong>ces, les<br />
<strong>en</strong>treprises non adaptées aux nouvelles<br />
exig<strong>en</strong>ces pourrai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrer de<br />
grosses difficultés.<br />
Durant cette phase d’ingénierie, la<br />
Maison de l’emploi fait appel à de<br />
nombreux part<strong>en</strong>aires (architectes,<br />
bureaux d’études…). Les questions qui se<br />
pos<strong>en</strong>t au départ sont très larges. Les<br />
questions de marché, de stimulation de la<br />
demande des particuliers et des familles à<br />
faible rev<strong>en</strong>u qui ont des logem<strong>en</strong>ts qui<br />
consomm<strong>en</strong>t beaucoup d’énergie<br />
électrique, n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t<br />
dans le cœur de métier de la Maison de<br />
l’emploi. Pour obt<strong>en</strong>ir un résultat<br />
cohér<strong>en</strong>t, il faut préalablem<strong>en</strong>t traiter ces<br />
questions. David BOUSQUET va nous<br />
r<strong>en</strong>seigner sur la phase d’ingénierie.<br />
avons des études de la CERC qui nous<br />
donne des élém<strong>en</strong>ts.<br />
Il est vraim<strong>en</strong>t jubilatoire d’animer<br />
des ateliers avec des part<strong>en</strong>aires motivés<br />
et diversifiés. Nous avons plus de 70<br />
part<strong>en</strong>aires différ<strong>en</strong>ts, avec les problèmes<br />
que cela peut aussi poser comme cela a<br />
été évoqué précédemm<strong>en</strong>t. Il y a de<br />
nombreuses att<strong>en</strong>tes qui ont été mises à<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
45
plat par les différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires<br />
institutionnels, économiques, des<br />
<strong>en</strong>treprises et ceux de « notre famille » -<br />
emploi formation insertion, IAE, économie<br />
solidaire.<br />
Nous avions absolum<strong>en</strong>t besoin<br />
d’un temps d’informations et d’échanges.<br />
Nous avons eu un temps intitulé<br />
« expertise locale » que je présidais et<br />
j’étais le seul à ne pas être expert. C’était<br />
très intéressant à animer mais compliqué.<br />
Il est nécessaire d’être formé sur le<br />
marché du bâtim<strong>en</strong>t. Il a donc fallu<br />
d’abord cibler un marché qui m’était<br />
totalem<strong>en</strong>t étranger, mais cette<br />
connaissance est indisp<strong>en</strong>sable pour<br />
compr<strong>en</strong>dre son impact sur l’emploi. Nous<br />
sommes dev<strong>en</strong>us modestem<strong>en</strong>t des<br />
spécialistes mais cela nous a pris plus de<br />
temps que prévu.<br />
Quant à la création ou non<br />
d’emplois que cette loi va générer, elle<br />
dép<strong>en</strong>d des fonds attribués par l’Etat. Sur<br />
ma région, je p<strong>en</strong>se que cela va créer de<br />
l’emploi car la démographie croit<br />
régulièrem<strong>en</strong>t et que cette croissance va<br />
de pair avec celle de l’habitat. Cela<br />
compr<strong>en</strong>d une partie « rénovation » et<br />
une autre « habitat nouveau ».<br />
Nous sommes à un équival<strong>en</strong>t<br />
temps plein pour animer l’atelier<br />
développem<strong>en</strong>t durable, c’est plus que<br />
prévu. Nous avons quatre groupes de<br />
travail : expertise locale (normes exigées,<br />
preuves de qualité des travaux),<br />
s<strong>en</strong>sibilisation, métier-compét<strong>en</strong>ceformation<br />
et offre globale.<br />
Nous sommes un peu déçus de la<br />
mobilisation des architectes qui, pour<br />
l’instant, n’ont pas compris que l’usage du<br />
bureau d’études va évoluer et que la<br />
relation qu’ils ont avec ces bureaux<br />
d’études va égalem<strong>en</strong>t évoluer.<br />
Concernant les métiers qui vont évoluer,<br />
je p<strong>en</strong>se aux économiseurs de flux : c’est<br />
un métier qui existe (le référ<strong>en</strong>tiel métier<br />
existe) mais la filière de formation n’existe<br />
pas. Les personnes sont formées dans le<br />
cadre de leur travail.<br />
Les différ<strong>en</strong>ts demandeurs sont : la<br />
commande publique, les bailleurs sociaux<br />
et les particuliers. Le coût global est un<br />
élém<strong>en</strong>t fondam<strong>en</strong>tal pour un élu, la<br />
question étant au départ de savoir si cette<br />
évaluation était possible et/ou utile. La<br />
Maison de l’emploi a décidé d’évaluer le<br />
coût global de cette action qui nous a<br />
obligés d’<strong>en</strong>trer dans le sujet du<br />
développem<strong>en</strong>t durable et de l’écologique<br />
qui est, <strong>en</strong> soi, une démarche citoy<strong>en</strong>ne.<br />
Le coût global correspond au coût de<br />
construction, au coût de déplacem<strong>en</strong>t des<br />
g<strong>en</strong>s qui vont construire et habiter la<br />
structure et au coût de fabrication des<br />
matériaux.<br />
Nous sommes tout à fait capables<br />
d’évaluer ce coût. Le fait de l’établir a<br />
donné une impulsion à l’adhésion au<br />
projet de nos différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires. Au<br />
départ, l’impulsion était idéologique mais<br />
elle sera obligatoire <strong>en</strong> 2012. Il faut<br />
donner des argum<strong>en</strong>ts aux décideurs.<br />
Nous partons de loin <strong>en</strong> matière<br />
d’emplois. Nous avons dû appr<strong>en</strong>dre à<br />
parler à ces nouveaux part<strong>en</strong>aires mais je<br />
crois beaucoup <strong>en</strong> ce projet au niveau des<br />
emplois dans notre région où ces<br />
technologies (m<strong>en</strong>uiseries, alu, PVC,<br />
photovoltaïque et éoli<strong>en</strong>s) sont très peu<br />
développées.<br />
Pour les équipem<strong>en</strong>ts<br />
photovoltaïques, il s’agit d’utiliser tous les<br />
espaces déjà utilisés par le foncier. En<br />
Prov<strong>en</strong>ce, il y a beaucoup de soleil mais<br />
nous sommes très <strong>en</strong> retard et c’est aussi<br />
le cas pour les éoli<strong>en</strong>nes.<br />
Un mégawatt installé correspond à<br />
un métier à temps plein pour la<br />
maint<strong>en</strong>ance. La maint<strong>en</strong>ance correspond<br />
à une formation BAC + 2. C’est intéressant<br />
car ces métiers intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur du bâti.<br />
De plus, il est intéressant d’observer<br />
que certains domaines <strong>en</strong> perte de vitesse<br />
peuv<strong>en</strong>t être reconvertis dans ce secteur:<br />
il y a quatre raffineries sur mon territoire<br />
qui peuv<strong>en</strong>t être réutilisées pour<br />
l’installation et la maint<strong>en</strong>ance des<br />
panneaux photovoltaïques.<br />
Cette interv<strong>en</strong>tion n’est pas<br />
toujours simple.<br />
Le travail de la CERC (Cellule<br />
Economique Régionale de la Construction)<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
46
nous a beaucoup aidés pour décider de<br />
nos actions : les chiffres sont très<br />
importants pour apporter de la précision<br />
au travail que nous effectuons. Les chiffres<br />
apportés par la CERC sont indisp<strong>en</strong>sables<br />
et très précis. Ainsi, aujourd’hui je sais<br />
que j’ai 22 salariés de plus de 60 ans<br />
embauchés à plein temps qui travaill<strong>en</strong>t<br />
dans le bâtim<strong>en</strong>t.<br />
Techniquem<strong>en</strong>t, il aurait été<br />
judicieux d’avoir les informations de la<br />
CERC avant de débuter notre projet afin<br />
d’avoir des élém<strong>en</strong>ts concrets dès le<br />
départ pour aller directem<strong>en</strong>t à l’ess<strong>en</strong>tiel.<br />
Peggy LUTON<br />
La CERC a des représ<strong>en</strong>tants sur<br />
l’<strong>en</strong>semble du territoire dans quasim<strong>en</strong>t<br />
toutes les régions. Elle offre toutes les<br />
David BOUSQUET<br />
Il s’agit d’associations organisées au<br />
niveau régional dont les membres sont<br />
des institutions (Etat, collectivités<br />
territoriales) et regroup<strong>en</strong>t tous les<br />
métiers autour du bâtim<strong>en</strong>t (association<br />
des HLM, établissem<strong>en</strong>ts bancaires<br />
spécialisés, fédérations professionnelles<br />
Peggy LUTON<br />
Dans leurs chiffres, il faudrait que<br />
ressorte les objectifs <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
(construction, rénovation énergétique,<br />
basse consommation énergétique) car ils<br />
sont très utiles pour évaluer les<br />
compét<strong>en</strong>ces nécessaires.<br />
Cette action « Emploi et<br />
Développem<strong>en</strong>t Durable » a été<br />
simultaném<strong>en</strong>t un bureau d’études et un<br />
plan d’actions. Les « Journées d’Action »<br />
animées par H<strong>en</strong>ri LE MAROIS nous ont<br />
permis d’id<strong>en</strong>tifier les problèmes de<br />
Djamila CHEBOUROU<br />
Sur les trois Maisons de l’emploi<br />
pilotes, un volet d’action supplém<strong>en</strong>taire<br />
dans notre région a été ajouté, sur<br />
demande du Directeur de l’unité<br />
territoriale de la DIRECCTE, concernant la<br />
transmission et la reprise des <strong>en</strong>treprises<br />
artisanales du bâtim<strong>en</strong>t.<br />
Il y a beaucoup de s<strong>en</strong>iors dans le<br />
secteur du bâtim<strong>en</strong>t : 42% des chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprises ont plus de 50 ans. Par des<br />
chiffres affinés avec l’URSAFF, nous savons<br />
qu’il y a <strong>en</strong>viron 150 <strong>en</strong>treprises de plus<br />
informations nécessaires à l’échelle de la<br />
région <strong>en</strong> ce qui concerne le bâtim<strong>en</strong>t.<br />
du bâtim<strong>en</strong>t). Il s’agit d’un observatoire de<br />
l’activité du bâtim<strong>en</strong>t et de la<br />
construction.<br />
Le défi pour la CERC a été de<br />
reformuler ses informations à l’échelle de<br />
chaque Maison de l’emploi.<br />
manière pragmatique. L’axe s<strong>en</strong>sibilisation<br />
(élus donneurs d’ordres publics, certains<br />
professionnels) fait partie des études que<br />
chaque Maison de l’emploi doit effectuer.<br />
Il faut égalem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibiliser les<br />
banques (prêt à taux zéro qu’il faut<br />
qu’elles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à leurs cli<strong>en</strong>ts pour les<br />
inciter à construire dans le cadre de la loi<br />
Gr<strong>en</strong>elle), les assureurs et les particuliers.<br />
Le public concerné est un public très large<br />
et son information est indisp<strong>en</strong>sable.<br />
de trois salariés ayant un chef d’<strong>en</strong>treprise<br />
de plus de 55 ans. Ces chiffres<br />
représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t plus de 2 000 emplois sur le<br />
territoire. C’est donc une volonté de l’Etat<br />
que nous réunissions les différ<strong>en</strong>ts<br />
part<strong>en</strong>aires pour effectuer cette action.<br />
Aujourd’hui, nous accompagnons 14<br />
<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> phase de cession ou<br />
transmission sur un diagnostic<br />
économique et financier. Notre axe de<br />
travail est bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t l’effet levier<br />
de la loi Gr<strong>en</strong>elle de l’Environnem<strong>en</strong>t.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
47
Nous faisons <strong>en</strong> sorte que le<br />
repr<strong>en</strong>eur mainti<strong>en</strong>ne les activités <strong>en</strong><br />
relation avec le Gr<strong>en</strong>elle de<br />
l’Environnem<strong>en</strong>t, se forme et puisse à<br />
terme créer des emplois sur ce terrain<br />
(photovoltaïque pour des <strong>en</strong>treprises<br />
d’électricité, chauffage solaire ou ossature<br />
bois). Notre travail avec les organisations<br />
professionnelles a été de trouver les<br />
formations adéquates. Nous avons donc<br />
effectué un référ<strong>en</strong>tiel métier.<br />
L’AREF s’est impliqué dans cette<br />
action et, p<strong>en</strong>dant la phase de diagnostic,<br />
nous nous sommes adaptés à la taille des<br />
structures pour accompagner les chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprise dans leur travail de recherche<br />
de compét<strong>en</strong>ces à acquérir.<br />
Christian-Olivier BARBET, Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi de Bayonne<br />
En Aquitaine, le Conseil régional n’a<br />
Comme il s’agit d’un projet du<br />
pas voulu financer les Maisons de Conseil Régional, de l’ADEME et de la<br />
l’emploi.<br />
A partir de cette action de prévision<br />
des conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière d’emploi du<br />
Maison de l’emploi, le financem<strong>en</strong>t nous a<br />
été accordé de fait. Il est très important<br />
que la Maison de l’emploi postule au<br />
Gr<strong>en</strong>elle Environnem<strong>en</strong>t, nous avons comité régional de la formation. Pour ce<br />
acquis une véritable crédibilité et une<br />
compét<strong>en</strong>ce au niveau de la formation.<br />
faire, une action comme celle-ci nous<br />
donne une reconnaissance.<br />
Yann DUBOIS, Maison de l’emploi de Nancy<br />
Tout d’abord, je voudrais souligner<br />
Sur la question du coût global, une<br />
la fonction de la place de l’ANPE dans étude réc<strong>en</strong>te comparait l’évolution des<br />
notre action, notamm<strong>en</strong>t dans une dép<strong>en</strong>ses énergétiques <strong>en</strong>tre les<br />
association appelée « Lorraine qualité collectivités et les particuliers : 7%<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t » qui a pour rôle de d’augm<strong>en</strong>tation pour les particuliers<br />
s<strong>en</strong>sibiliser les élus.<br />
contre 25% pour les collectivités.<br />
Je voudrais rev<strong>en</strong>ir sur deux points<br />
importants. Que pouvons-nous apporter<br />
L’investissem<strong>en</strong>t est de 10% supérieur au<br />
départ pour une économie <strong>en</strong> valeur<br />
sur les champs des métiers, des énergétique de 15% au final. La question<br />
compét<strong>en</strong>ces ? Les acteurs de la du coût global n’est pas un problème <strong>en</strong><br />
collectivité sont-ils suffisamm<strong>en</strong>t soi.<br />
informés ?<br />
Il est très important de se<br />
Par exemple, considérons une r<strong>en</strong>seigner sur l’évolution des formations,<br />
collectivité gestionnaire de l’éducation qui<br />
déti<strong>en</strong>t une <strong>en</strong>veloppe allouée à la<br />
rénovation ou à la construction d’un<br />
bâtim<strong>en</strong>t.<br />
Que faire si le service qui décide de<br />
faire les travaux refuse d’intégrer les<br />
énergies nouvelles ? La collectivité fera un<br />
par exemple les 22 personnes de plus de<br />
60 ans qui travaill<strong>en</strong>t dans le secteur du<br />
bâtim<strong>en</strong>t et dont un collègue parlait tout à<br />
l’heure. Quelles sont leurs conditions de<br />
travail ? Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, les personnes qui<br />
travaill<strong>en</strong>t dans le bâtim<strong>en</strong>t ont des<br />
compét<strong>en</strong>ces à transmettre mais utilis<strong>en</strong>t<br />
effort <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal si elle y a été aussi souv<strong>en</strong>t des méthodes assez<br />
s<strong>en</strong>sibilisée. Ce ne sera pas le cas s’il n’y a archaïques.<br />
pas eu d’information préalable.<br />
Christian MILLET- BARBET<br />
Je voudrais rev<strong>en</strong>ir sur le sujet des<br />
CERC. Nous avions, au départ, pris le<br />
même bureau d’études pour Bayonne,<br />
Lille et Nancy. Puis, nous avons fait appel<br />
au réseau des CERC pour une étude qui,<br />
au départ, n’avait pas marché :<br />
l’Observatoire de la mobilisation des<br />
professionnels du bâtim<strong>en</strong>t. L’idée était<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
48
d’obt<strong>en</strong>ir des résultats homogènes pour<br />
<strong>en</strong> tirer des <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts au niveau<br />
national. Cette étude a été très<br />
fructueuse. Nous voulions avoir des<br />
r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts au niveau territorial,<br />
ADEME régional et ADEME national.<br />
L’Alliance Villes Emploi et moimême<br />
sommes à l’Observatoire national<br />
de l’emploi lié à la croissance verte, avec<br />
une étude réc<strong>en</strong>te spécialisée sur les<br />
régions et les territoires. Nous devons<br />
garder <strong>en</strong> tête que nous gagnons <strong>en</strong><br />
efficacité <strong>en</strong> passant par le niveau national<br />
quand ces questions sont d’<strong>en</strong>vergure<br />
nationale. L’ADEME fait le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le<br />
Départem<strong>en</strong>t et la Région puis <strong>en</strong>tre la<br />
région et le niveau national.<br />
L’ADEME a pour rôle de mettre <strong>en</strong><br />
œuvre la politique <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.<br />
Nous faisons une expertise pour les<br />
projets étatiques et le financem<strong>en</strong>t pour<br />
Grégory TALVY<br />
Dans les Maisons de l’emploi, il faut<br />
avoir la même démarche de globalité.<br />
Pour la phase de diagnostic, nous sommes<br />
un peu seuls. Sur notre région, nous<br />
sommes cinq Maisons de l’emploi <strong>en</strong> plus<br />
de celle de Lille. Il faut absolum<strong>en</strong>t<br />
remonter au niveau de l’ADEME et de la<br />
région pour obt<strong>en</strong>ir un financem<strong>en</strong>t. En<br />
janvier, nous nous réunissons pour<br />
résoudre les questions techniques et<br />
institutionnelles.<br />
Nous avons expérim<strong>en</strong>té la<br />
mutualisation à deux niveaux <strong>en</strong> associant<br />
la recherche et des projets concrets. Nous<br />
sommes pour 50% au niveau national et<br />
50% dispatchés dans toutes les régions.<br />
Concrètem<strong>en</strong>t, quand vous allez à la<br />
r<strong>en</strong>contre des CERC, il ne faut pas se noyer<br />
dans une somme de chiffres. De plus, il<br />
faut voir quel est votre positionnem<strong>en</strong>t<br />
territorial <strong>en</strong> matière de Gr<strong>en</strong>elle : suis-je<br />
bi<strong>en</strong> positionné sur mon territoire? Quel<br />
est le taux de croissance normatif <strong>en</strong><br />
France par rapport à celui existant sur<br />
mon territoire ?<br />
Pr<strong>en</strong>ons l’exemple des maçons, la<br />
moitié est recrutée sans avoir les<br />
qualifications requises. Parfois, nous<br />
sommes obligés de réviser nos ambitions<br />
pour obt<strong>en</strong>ir un résultat concret, d’où<br />
l’intérêt de la communication <strong>en</strong>tre les<br />
différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires.<br />
la Maison de l’emploi du Boulonnais à<br />
notre comité de pilotage <strong>en</strong> tant que<br />
membre invité perman<strong>en</strong>t. Il participe à la<br />
démarche sur un plan technique et<br />
institutionnel.<br />
Avec l’appui d’Alliance Villes Emploi<br />
et de Peggy LUTON, nous avons mutualisé<br />
nos expéri<strong>en</strong>ces, nos évolutions, nos<br />
projets avec Nord Picardie Bois, la CNDB<br />
et deux Maisons de l’emploi, pour trouver<br />
des solutions dans la filière bois.<br />
Christian MILLET-BARBET, Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi de Bayonne<br />
Il a fallu être très vigilant pour la<br />
mise <strong>en</strong> œuvre de l’action effectuée au<br />
niveau du PCET (Plan Climat Energie<br />
Territoriale) et l’activité que nous m<strong>en</strong>ions<br />
de notre côté. Nous avons réparti la<br />
s<strong>en</strong>sibilisation. Le PCET a s<strong>en</strong>sibilisé au<br />
niveau du territoire et la Maison de<br />
l’emploi a effectué ce travail au niveau des<br />
destinataires.<br />
Pour l’instant, il y a des aides<br />
financières allouées par l’Etat concernant<br />
les énergies nouvelles. Ce ne sera plus<br />
forcém<strong>en</strong>t le cas lorsque ces mesures<br />
devi<strong>en</strong>dront obligatoires à mettre <strong>en</strong><br />
place. Il faut donc s<strong>en</strong>sibiliser les<br />
communes sur ce point.<br />
Peggy LUTON<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
49
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Nous réfléchissons sur l’information<br />
à apporter sur ce projet. Au premier<br />
semestre 2011, nous allons diffuser des<br />
outils méthodologiques. Nous avons<br />
égalem<strong>en</strong>t un site internet réservé aux<br />
acteurs du projet mais nous allons<br />
égalem<strong>en</strong>t développer le site pour les<br />
adhér<strong>en</strong>ts de l’association.<br />
© Alliance Villes Emploi
Atelier<br />
Emploi et Développem<strong>en</strong>t Durable<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Yann DUBOIS<br />
Chargé de Mission, Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />
David RAOUL<br />
Chargé de Projet Plate Forme Emploi, Maison de l’emploi de la Meuse<br />
Jacques SZERMAN<br />
Directeur Régional Adjoint, ADEME Lorraine<br />
Animation<br />
Peggy LUTON<br />
Chef de Projet Emploi et Développem<strong>en</strong>t Durable, Alliance Villes Emploi<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
51
Peggy LUTON<br />
Depuis 2008, Alliance Villes Emploi<br />
et l’ADEME ont développé un projet,<br />
appelé « Maisons de l’Emploi et<br />
Développem<strong>en</strong>t Durable ». Tout d’abord,<br />
je vais vous prés<strong>en</strong>ter le projet, la raison<br />
pour laquelle il a été <strong>en</strong>gagé et la manière<br />
dont il se déroule. Ensuite, nous<br />
écouterons les différ<strong>en</strong>ts témoignages.<br />
Le vote de la loi Gr<strong>en</strong>elle<br />
Environnem<strong>en</strong>t 1, et les objectifs<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux qu’elle fixe, nous a<br />
am<strong>en</strong>é à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte très<br />
rapidem<strong>en</strong>t les évolutions <strong>en</strong> matière<br />
d’emplois, de compét<strong>en</strong>ces et de<br />
formation. Nous devions pour cela avoir<br />
une approche territoriale des problèmes<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux pour résoudre les<br />
problèmes d’emplois au niveau local.<br />
Cette action a d’abord été expérim<strong>en</strong>tée<br />
sur trois Maisons de l’emploi : Bayonne,<br />
Nancy et Lille.<br />
Ces Maisons de l’emploi ont fait<br />
tout un travail de diagnostic <strong>en</strong> 2008 et<br />
2009, qui a reposé sur des travaux<br />
d’études réalisés par le BIPE avec un<br />
financem<strong>en</strong>t de l’ADEME. Alliance Villes<br />
Emploi et l’ADEME ont pris <strong>en</strong> compte<br />
cette action visant à anticiper au niveau<br />
local des objectifs <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
nationaux pour une approche<br />
pragmatique de la situation de l’emploi.<br />
L’objectif de ce projet était de partager le<br />
diagnostic de l’impact de ce projet de Loi<br />
sur la filière bâtim<strong>en</strong>t par un travail<br />
« étude/action » sur la demande <strong>en</strong><br />
formations, emplois et compét<strong>en</strong>ces.<br />
Des travaux d’études ont été<br />
conduits avec le cabinet BIPE, mais aussi<br />
l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires territoriaux<br />
concernés par cette question. Le but était<br />
d’élaborer un plan d’actions afin de<br />
répondre aux <strong>en</strong>jeux id<strong>en</strong>tifiés. La<br />
méthodologie employée repose sur deux<br />
instances : un comité de pilotage local qui<br />
réunit l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires et<br />
ori<strong>en</strong>te le projet et un atelier prospectif<br />
participatif qui réunit ces mêmes<br />
part<strong>en</strong>aires à un niveau technique pour<br />
<strong>en</strong>gager des travaux et imaginer des pistes<br />
d’action.<br />
Pourquoi le bâtim<strong>en</strong>t ? Les trois<br />
Maisons de l’emploi expérim<strong>en</strong>tales ont<br />
fait ce travail de diagnostic et d’ingénierie<br />
qui leur a permis d’aboutir à une<br />
proposition de plan d’actions qu’elles<br />
mett<strong>en</strong>t aujourd’hui <strong>en</strong> œuvre.<br />
Fin 2009, compte t<strong>en</strong>u des résultats<br />
concluants de cette expérim<strong>en</strong>tation sur<br />
les trois Maisons de l’emploi, il a été<br />
décidé par L’ADEME, l’Alliance Villes<br />
Emploi et le Ministère du Développem<strong>en</strong>t<br />
Durable, de développer ce projet sur plus<br />
de 30 Maisons de l’emploi (16 régions<br />
différ<strong>en</strong>tes). La méthode utilisée par les<br />
trois Maisons de l’emploi de Nancy, Lille et<br />
Bayonne a été affinée : elles travaill<strong>en</strong>t<br />
toutes sur le bâtim<strong>en</strong>t avec des études<br />
effectuées par les cellules économiques<br />
régionales de la construction (CERC). Onze<br />
filières sont considérées comme étant<br />
impactées par les <strong>en</strong>jeux du Gr<strong>en</strong>elle.<br />
Depuis début 2010, les 30 Maisons<br />
de l’emploi travaill<strong>en</strong>t sur la filière<br />
« bâtim<strong>en</strong>t et énergies r<strong>en</strong>ouvelables<br />
applicables au bâtim<strong>en</strong>t ». Neuf Maisons<br />
de l’emploi vont travailler sur une filière<br />
supplém<strong>en</strong>taire. Un travail de cahiers des<br />
charges est <strong>en</strong> cours à ce sujet. Nous<br />
étudierons aujourd’hui la filière bâtim<strong>en</strong>t<br />
et la méthodologie du projet. Une étude<br />
nationale « marché/emploi » a été lancée<br />
par l’ADEME dont le but était de traduire<br />
les objectifs du Gr<strong>en</strong>elle, que M.<br />
SZERMAN rappellera tout à l’heure, <strong>en</strong><br />
termes de marché. Elle étudiera<br />
égalem<strong>en</strong>t la manière dont ces marchés se<br />
déclin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière d’emplois et de<br />
compét<strong>en</strong>ces. Cette partie étude est<br />
réalisée aujourd’hui par les CERC (Cellule<br />
Economique Régionale de la<br />
Construction). Elles effectu<strong>en</strong>t un énorme<br />
travail d’étude du marché du bâtim<strong>en</strong>t<br />
(une « photographie » de l’emploi et des<br />
compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> 2009) ainsi qu’une étude<br />
prospective de ce marché à l’horizon<br />
2014 (les emplois et les compét<strong>en</strong>ces<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
52
equises dans le secteur du bâtim<strong>en</strong>t). Les<br />
CERC ont réalisé ces études au niveau<br />
local.<br />
Aujourd’hui, les 30 Maisons de<br />
l’emploi sont aux 2/3 de cette démarche<br />
d’étude/action qui devrait aboutir à 30<br />
plans d’actions courant 2011, sur une<br />
durée de 3 ans.<br />
Des « ateliers de prospection<br />
participative » ont été créés pour débattre<br />
Jacques SZERMAN<br />
Avant même le Gr<strong>en</strong>elle de<br />
l’Environnem<strong>en</strong>t, il y a une m<strong>en</strong>ace<br />
planétaire qui est la source de notre<br />
action. On sait que si on ne fait ri<strong>en</strong>, la<br />
température moy<strong>en</strong>ne sur la planète<br />
risque d’augm<strong>en</strong>ter et d’avoir des<br />
conséqu<strong>en</strong>ces dramatiques. Par exemple,<br />
de nombreuses zones géographiques<br />
risqu<strong>en</strong>t d’être noyées telles que le delta<br />
du Gange, du Nil, mais aussi <strong>en</strong> France la<br />
Camargue, le Sud-Ouest, certaines régions<br />
du Nord de la France. Des maladies vont<br />
évoluer, des cultures vont disparaître…<br />
Dans la loi Gr<strong>en</strong>elle 1, plusieurs<br />
objectifs sont fixés dans nos pays<br />
industrialisés, comme celui de diviser par<br />
4 les émissions de gaz à effet de serre à<br />
l’horizon 2050 dans les pays industrialisés<br />
(« le facteur 4 »). A l’horizon 2020, il faut<br />
réduire de 20% les émissions de gaz à<br />
effet de serre. Au niveau europé<strong>en</strong>, il faut<br />
diminuer les consommations d’énergie et<br />
et partager les résultats obt<strong>en</strong>us lors de<br />
ces travaux d’étude. Ce sont des cellules<br />
économiques régionales de la<br />
construction qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>semble<br />
des acteurs les résultats de leurs études.<br />
Ces données sont décortiquées et<br />
débattues afin d’obt<strong>en</strong>ir un résultat<br />
partagé. L’idée est de s’appuyer<br />
égalem<strong>en</strong>t sur l’expertise de chacun des<br />
participants très divers.<br />
développer l’utilisation des énergies<br />
r<strong>en</strong>ouvelables (23%).<br />
Le bâtim<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>te à lui seul<br />
plus de 40% de la consommation finale et<br />
un quart des émissions de gaz à effet de<br />
serre. C’est le deuxième émetteur de gaz à<br />
effet de serre (le premier est<br />
l’automobile). Ce secteur est donc un<br />
levier majeur pour atteindre les objectifs<br />
de la loi. Les pistes d’interv<strong>en</strong>tion y sont<br />
les plus rapidem<strong>en</strong>t mobilisables.<br />
Les règles de construction des<br />
bâtim<strong>en</strong>ts neufs, la « RT 2012 »<br />
(« règlem<strong>en</strong>t thermique 2012»), fixe des<br />
objectifs ambitieux et très cadrés. Il y a<br />
égalem<strong>en</strong>t un objectif de réhabilitation<br />
des bâtim<strong>en</strong>ts existants avec une<br />
réduction de la consommation<br />
énergétique de 38% : isolation, chauffage,<br />
v<strong>en</strong>tilation...<br />
A partir de 2013, cela représ<strong>en</strong>te à<br />
peu près 400 000 logem<strong>en</strong>ts à réhabiliter<br />
par an. C’est donc un gros marché.<br />
Peggy LUTTON<br />
Ce marché exige t-il des<br />
compét<strong>en</strong>ces particulières ?<br />
Jacques SZERMAN<br />
Oui, les professionnels doiv<strong>en</strong>t se<br />
former à de nouvelles compét<strong>en</strong>ces car il<br />
faut utiliser de nouveaux matériaux et de<br />
nouvelles techniques.<br />
Il peut égalem<strong>en</strong>t s’agir de vieux<br />
matériaux dont la manipulation n’est plus<br />
habituelle (le bois, par exemple). Cela ne<br />
créera pas de nouveau métier mais il faut<br />
que les professionnels s’adapt<strong>en</strong>t à ces<br />
nouveaux produits ou techniques. Notre<br />
prés<strong>en</strong>ce est très importante pour<br />
accompagner l’évolution des<br />
professionnels qui est nécessaire à<br />
l’atteinte de ces objectifs. Nous devons<br />
faire très att<strong>en</strong>tion aux détails de ces<br />
travaux qui, pour être efficaces au niveau<br />
écologique, doiv<strong>en</strong>t être très précis.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
53
Il faut donc une très grande<br />
surveillance de ces travaux et une<br />
Peggy LUTON<br />
Un part<strong>en</strong>aire de la FFB nous disait<br />
que c’était une petite révolution pour tous<br />
ces métiers. Les différ<strong>en</strong>ts acteurs doiv<strong>en</strong>t<br />
travailler <strong>en</strong>semble de façon coordonnée<br />
sur les chantiers. C’est un gros <strong>en</strong>jeu pour<br />
Yann DUBOIS<br />
Nous avons réalisé récemm<strong>en</strong>t un<br />
film, dans le cadre du séminaire Vertbatim<br />
Grand Nancy : Agir avec le territoire : un<br />
<strong>en</strong>jeu pour la croissance verte. Il cherche à<br />
s<strong>en</strong>sibiliser sur les métiers du bâtim<strong>en</strong>t.<br />
On y retrouve des élém<strong>en</strong>ts sur l’évolution<br />
coopération particulièrem<strong>en</strong>t importante<br />
<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts corps de métiers.<br />
ces <strong>en</strong>treprises car elles ne sont<br />
effectivem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>dues sur des<br />
obligations de résultats et non plus de<br />
moy<strong>en</strong>s.<br />
des métiers du bâtim<strong>en</strong>t. Les<br />
professionnels vont devoir de plus <strong>en</strong> plus<br />
être polyval<strong>en</strong>ts. Le développem<strong>en</strong>t<br />
durable redonne du s<strong>en</strong>s aux métiers du<br />
bâtim<strong>en</strong>t.<br />
Peggy LUTON<br />
Pourriez-vous rev<strong>en</strong>ir sur la phase<br />
expérim<strong>en</strong>tale et sur le plan d’actions de<br />
votre Maison de l’emploi ?<br />
Yann DUBOIS<br />
Ce projet est très intéressant car il<br />
coordonne de nombreux métiers et<br />
mobilise des acteurs très divers. Nancy est<br />
une des trois Maisons de l’emploi qui a<br />
expérim<strong>en</strong>té ce plan d’actions. La phase<br />
d’« étude/action » du projet, que nous<br />
avons appelé Vertbatim-Grand Nancy<br />
(« Vert » pour l’écologie et « batim » pour<br />
signifier les métiers du bâtim<strong>en</strong>t), a<br />
mobilisé une cinquantaine de part<strong>en</strong>aires<br />
qui n’ont pas toujours l’habitude de se<br />
réunir. Il est cofinancé par l’ADEME et la<br />
Communauté Urbaine du Grand Nancy<br />
dans le cadre de son plan « Plan Climat<br />
Energie Territorial ». Vertbatim est le volet<br />
emploi du plan Climat Energie Territorial<br />
et est <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec le sixième<br />
programme local de l’Habitat Durable de<br />
la Communauté Urbaine du Grand Nancy.<br />
Les quatre axes de notre plan<br />
d’actions vis<strong>en</strong>t à anticiper les évolutions<br />
liées au Gr<strong>en</strong>elle de l’Environnem<strong>en</strong>t dans<br />
le bâtim<strong>en</strong>t et accompagner le territoire<br />
dans sa mise <strong>en</strong> œuvre sur les<br />
thématiques de l’emploi et de la<br />
formation.<br />
Les quatre axes sont :<br />
- S<strong>en</strong>sibilisation<br />
- Formation<br />
- Emploi<br />
- Communication.<br />
Sur l’axe s<strong>en</strong>sibilisation, l’idée est de<br />
former et informer le grand public, les<br />
conseillers emploi, les conseillers<br />
d’ori<strong>en</strong>tation, les demandeurs d’emploi,<br />
les chefs d’<strong>en</strong>treprises et les salariés.<br />
Pour la formation initiale et<br />
continue, nous avons eu l’idée d’élaborer<br />
un guide des formations régionales. En<br />
effet, la difficulté est de repérer quelles<br />
sont les formations ou les modules<br />
complém<strong>en</strong>taires qu’il faut utiliser pour<br />
adapter les employés aux nouvelles<br />
compét<strong>en</strong>ces. Nous avons eu l’idée d’une<br />
plateforme territoriale de formation aux<br />
métiers des énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Nous<br />
accompagnons les petites <strong>en</strong>treprises<br />
locales de l’éco-construction et de<br />
l’énergie r<strong>en</strong>ouvelable dans leurs actions<br />
de formation continue et nous analysons<br />
les besoins <strong>en</strong> formation. Il s’agit<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
54
égalem<strong>en</strong>t d’intégrer la GPEC <strong>en</strong>treprises<br />
et la mise <strong>en</strong> place de chantiers d’insertion<br />
sur l’axe développem<strong>en</strong>t de l’emploi, par<br />
exemple.<br />
Dans un cadre beaucoup plus<br />
général, concernant la communication,<br />
nous allons organiser un forum de<br />
démonstrations autour de l’efficacité<br />
énergétique et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables<br />
dan le bâti. Il s’agit de montrer comm<strong>en</strong>t<br />
vont évoluer les métiers mais aussi avoir<br />
des compét<strong>en</strong>ces de base traditionnelles<br />
aux métiers du bâtim<strong>en</strong>t. Nous effectuons,<br />
par exemple, des visites de bâtim<strong>en</strong>ts<br />
exemplaires sur le territoire. Le CNIDEP,<br />
par exemple, est un bâtim<strong>en</strong>t qui<br />
consomme 15kwh/an par m2. C’est<br />
impressionnant car il intègre toutes les<br />
dim<strong>en</strong>sions possibles avec une volonté de<br />
démonstration et d’exemplarité. Nous<br />
t<strong>en</strong>tons égalem<strong>en</strong>t de valoriser l’étude.<br />
Ce qui me semble vraim<strong>en</strong>t<br />
important dans le plan d’actions est de<br />
savoir de quelle façon nous allons veiller<br />
aux relations <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes actions.<br />
J’appelle cela la « priorisation des<br />
actions ». Tout à l’heure, je vous disais que<br />
nous allions faire une étude sur les<br />
pratiques de formation des <strong>en</strong>treprises.<br />
Cette étude aura des incid<strong>en</strong>ces sur la<br />
GPEC territoriale et sur l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
des petites <strong>en</strong>treprises dans leurs actions<br />
de formation.<br />
Le deuxième point important pour<br />
nous est la cohér<strong>en</strong>ce budgétaire du plan<br />
d’actions. En effet, pour s<strong>en</strong>sibiliser les<br />
publics, par exemple, il faut <strong>en</strong> avoir les<br />
moy<strong>en</strong>s financiers. Il faut donc dès le<br />
départ budgétiser les actions et les outils à<br />
mettre <strong>en</strong> oeuvre. Si je vous dis cela<br />
aujourd’hui c’est que nous avons<br />
r<strong>en</strong>contré un petit problème<br />
dernièrem<strong>en</strong>t : notre plan d’actions a été<br />
budgétisé sur trois ans.<br />
Nous avons eu une dép<strong>en</strong>se non<br />
prévue que nous avons intégrée au budget<br />
de la première année. Nous avons dû faire<br />
une décision modificative du budget<br />
auprès de l’ADEME. L’idée est donc de<br />
fixer les priorités de travail dès le départ<br />
<strong>en</strong> matière de financem<strong>en</strong>t et de<br />
programmation.<br />
Plus globalem<strong>en</strong>t, la démarche doit<br />
être cohér<strong>en</strong>te. Les 18 actions ne peuv<strong>en</strong>t<br />
pas être lancées <strong>en</strong> même temps. Depuis<br />
septembre, nous avons lancé trois actions<br />
et allons lancer la quatrième<br />
prochainem<strong>en</strong>t. Ces actions vont avoir<br />
besoin de perdurer pour être efficaces.<br />
Pour s<strong>en</strong>sibiliser le public, nous<br />
utilisons une méthode pragmatique <strong>en</strong><br />
comm<strong>en</strong>çant par un public restreint. En<br />
fonction de ce qui marche plus ou moins<br />
bi<strong>en</strong>, nous nous adapterons.<br />
En ce qui concerne la fixation des<br />
priorités, je vous donne un exemple sur la<br />
s<strong>en</strong>sibilisation des scolaires. Quand<br />
informer et s<strong>en</strong>sibiliser les scolaires ?<br />
Choisissons le mom<strong>en</strong>t de l’ori<strong>en</strong>tation qui<br />
se place <strong>en</strong>tre janvier et avril. C’est à ce<br />
mom<strong>en</strong>t que notre action est la plus<br />
cohér<strong>en</strong>te.<br />
Pour finir, je vais rev<strong>en</strong>ir sur<br />
l’importance du volet<br />
« s<strong>en</strong>sibilisation/communication ». Le<br />
public à s<strong>en</strong>sibiliser est très diversifié : le<br />
grand public (demandeurs d’emploi et les<br />
ménages), les conseillers emplois et<br />
ori<strong>en</strong>tation, les élus, les maîtres d’ouvrage<br />
et les chefs d’<strong>en</strong>treprises.<br />
Il est bi<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>t que la<br />
s<strong>en</strong>sibilisation ne sera pas la même pour<br />
tous ces publics. Les scolaires ne seront<br />
pas tous réori<strong>en</strong>tés vers le bâtim<strong>en</strong>t. Les<br />
scolaires représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un public auquel on<br />
doit égalem<strong>en</strong>t fournir de la culture<br />
générale, ce sont les futurs<br />
consommateurs d’énergie et les futurs<br />
acheteurs de nos bâtim<strong>en</strong>ts. Leur<br />
s<strong>en</strong>sibilisation doit donc être globale.<br />
Les demandeurs d’emploi, <strong>en</strong><br />
revanche, auront une s<strong>en</strong>sibilisation<br />
différ<strong>en</strong>te car il y <strong>en</strong> a certains qui arriv<strong>en</strong>t<br />
de ce secteur et qu’il va falloir former aux<br />
nouvelles compét<strong>en</strong>ces qui se<br />
développ<strong>en</strong>t. Enfin, pour ceux qui ne<br />
connaiss<strong>en</strong>t pas ce secteur, il faut r<strong>en</strong>dre<br />
le Gr<strong>en</strong>elle attractif pour les attirer vers<br />
tous ces métiers d’av<strong>en</strong>ir.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
55
Il est aussi important de s<strong>en</strong>sibiliser<br />
les élus et les maîtres d’ouvrage. La<br />
Maison de l’emploi doit apporter une plus<br />
value mais <strong>en</strong> restant sur ses domaines de<br />
compét<strong>en</strong>ces que sont l’emploi, la<br />
formation, le développem<strong>en</strong>t des<br />
compét<strong>en</strong>ces… Nous ne sommes pas seuls<br />
à s<strong>en</strong>sibiliser les élus et maîtres<br />
d’ouvrages. L’idée est aussi de se<br />
rapprocher de part<strong>en</strong>aires qui réalis<strong>en</strong>t<br />
des choses dans ce domaine, comme<br />
Lorraine qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, id<strong>en</strong>tifié<br />
c<strong>en</strong>tre de ressources par l’ADEME au<br />
niveau lorrain.<br />
Il y a une forte diversité des acteurs<br />
concernés. Il y a des acteurs qui étai<strong>en</strong>t à<br />
l’origine du projet à Nancy. A l’heure de la<br />
mise <strong>en</strong> œuvre, aujourd’hui, nous avons<br />
de nouveaux part<strong>en</strong>aires. Citons <strong>en</strong><br />
exemple l’Ag<strong>en</strong>ce Locale de l’Energie avec<br />
qui nous allons réaliser la s<strong>en</strong>sibilisation<br />
aux scolaires. Elle apporte sa connaissance<br />
des <strong>en</strong>jeux du Gr<strong>en</strong>elle Environnem<strong>en</strong>t<br />
dans le bâtim<strong>en</strong>t et la Maison de l’emploi,<br />
Peggy LUTON<br />
Comme l’a montré Yann DUBOIS, le<br />
part<strong>en</strong>ariat est ess<strong>en</strong>tiel. Sur ce projet, il y<br />
a des acteurs qui ne sont pas des<br />
part<strong>en</strong>aires habituels. On y trouve les<br />
professionnels de la FFB, de la CAPEP, des<br />
SCOP, des banques, des bailleurs sociaux,<br />
des architectes, des bureaux d’études… Il<br />
faut égalem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre du temps pour<br />
dialoguer à travers ce part<strong>en</strong>ariat. Hier, la<br />
Directrice de la Maison de l’emploi de Lille<br />
disait qu’au démarrage du projet elle avait<br />
David RAOUL<br />
Dans la Meuse, frontalier de la<br />
Meurthe-et-Moselle, il y a 694 000<br />
habitants et 600 communes. Cela<br />
correspond à 31 habitants au km2 : c’est<br />
un Départem<strong>en</strong>t très rural. Notre Maison<br />
de l’emploi est départem<strong>en</strong>tale.<br />
Nous avons été ret<strong>en</strong>us pour les<br />
filières Bâtim<strong>en</strong>t et Biocarburant Chimie<br />
Verte. Sur la partie diagnostic, nous avons<br />
t<strong>en</strong>té d’effectuer un diagnostic<br />
départem<strong>en</strong>tal avec la cellule économique<br />
<strong>en</strong> retour, apporte un éclairage sur les<br />
métiers et leur évolution à v<strong>en</strong>ir.<br />
Il est égalem<strong>en</strong>t très important<br />
d’utiliser des outils pédagogiques.<br />
Il faut trouver de nouveaux modes<br />
de s<strong>en</strong>sibilisation. J’ai fait le tour des<br />
Missions locales (quatre ant<strong>en</strong>nes sur<br />
notre territoire). Cela nous a am<strong>en</strong>é à<br />
t<strong>en</strong>ter de s<strong>en</strong>sibiliser de manières<br />
différ<strong>en</strong>tes au sujet des métiers du<br />
bâtim<strong>en</strong>t. Il faut apporter <strong>en</strong> terme de<br />
culture générale, de prise <strong>en</strong> compte des<br />
<strong>en</strong>jeux du Gr<strong>en</strong>elle, d’évolutions des<br />
métiers, tout <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte les<br />
publics auxquels nous allons nous<br />
adresser.<br />
La s<strong>en</strong>sibilisation doit égalem<strong>en</strong>t<br />
être beaucoup plus globale, au-delà des<br />
métiers et des compét<strong>en</strong>ces. Il faudra<br />
aussi appr<strong>en</strong>dre aux particuliers à acheter<br />
des travaux de bâtim<strong>en</strong>t et de rénovation.<br />
très peu de connaissance sur la technique<br />
du bâtim<strong>en</strong>t. Il faut effectuer une<br />
acculturation sur la norme BBC, la<br />
géothermie, la pompe à chaleur. Il <strong>en</strong> est<br />
de même pour les professionnels du<br />
bâtim<strong>en</strong>t quant à nos sigles, notre<br />
ingénierie de financem<strong>en</strong>t parfois un peu<br />
complexe pour certains de nos projets.<br />
David RAOUL, peux-tu témoigner sur votre<br />
programme de s<strong>en</strong>sibilisation au niveau<br />
du maître d’ouvrage ?<br />
de la construction, observatoire de la<br />
construction <strong>en</strong> général.<br />
Il a fallu apporter le maximum<br />
d’élém<strong>en</strong>ts pour que le diagnostic soit le<br />
plus proche possible de la réalité. On a fait<br />
des projets d’investissem<strong>en</strong>ts, des<br />
rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>ts de projets avec l’Etat et la<br />
Préfecture. A partir de ce premier r<strong>en</strong>du,<br />
notre prochain comité de pilotage aura<br />
lieu le 1er février 2011. Nous sommes<br />
<strong>en</strong>core <strong>en</strong> phase d’organisation des<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
56
groupes de travail et de mobilisation des<br />
part<strong>en</strong>aires. Au sujet de la mobilisation<br />
des part<strong>en</strong>aires, il s’agit d’un <strong>en</strong>semble<br />
riche, très large.<br />
Il n’est pas toujours facile de réussir<br />
à mobiliser tout le monde : nous <strong>en</strong><br />
sommes à peu près à 28 part<strong>en</strong>aires<br />
différ<strong>en</strong>ts. Nous devons tous nous<br />
approprier un langage très spécifique sur<br />
la thématique du bâtim<strong>en</strong>t. En mettant<br />
des architectes, des géomètres, des<br />
bureaux d’études autour de la table, nous<br />
avons pu obt<strong>en</strong>ir une idée plus claire sur le<br />
thème de la problématique verte.<br />
Concernant les premiers comités de<br />
pilotage, nous avons connu des difficultés<br />
au sujet de notre apport spécifique<br />
comparé à la FFB. Le dernier projet a<br />
permis de donner une cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong><br />
coordonnant toutes les connaissances.<br />
Avant de démarrer les groupes de travail,<br />
nous avons fait un état des lieux des<br />
actions existantes afin de partager toutes<br />
les informations pour une plus grande<br />
efficacité. Je suis souv<strong>en</strong>t sur le site<br />
collaboratif que Peggy LUTON a mis <strong>en</strong><br />
place pour l’Alliance Villes Emploi, ce qui<br />
permet d’avoir énormém<strong>en</strong>t<br />
d’informations. Cela permet de se<br />
comparer <strong>en</strong>tre Maisons de l’emploi, de<br />
voir quelles pistes ont été avancées par<br />
telles ou telles Maisons de l’emploi.<br />
Nous avons gardé trois grands axes:<br />
La formation professionnelle initiale<br />
et continue,<br />
La s<strong>en</strong>sibilisation et la formation<br />
Un nouveau modèle<br />
organisationnel, c’est-à-dire la<br />
coordination des <strong>en</strong>treprises. Les<br />
<strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong> commun<br />
pour réaliser de bonnes performances<br />
énergétiques car un seul défaut, comme<br />
nous disait M. SZERMAN, pourrait réduire<br />
nos efforts à néant.<br />
En termes de s<strong>en</strong>sibilisation, nous<br />
avons huit groupes, dont un groupe de<br />
s<strong>en</strong>sibilisation des acteurs de l’emploi, des<br />
élèves et par<strong>en</strong>ts d’élèves dans les écoles.<br />
Les maires dans les petites<br />
communes sont directem<strong>en</strong>t les maîtres<br />
d’ouvrage. Nous sommes un départem<strong>en</strong>t<br />
qui a, dès le départ, eu la volonté de<br />
développer l’axe du développem<strong>en</strong>t<br />
durable. Notre dispositif est porté par le<br />
Conseil général de la Meuse, « Meuse<br />
Energie Nouvelle », qui a déjà fait un<br />
grand travail de fond sur toutes ces<br />
problématiques. La Maison de l’emploi est<br />
v<strong>en</strong>ue conforter et r<strong>en</strong>forcer ce dispositif.<br />
La première action a été portée auprès<br />
des élus sans att<strong>en</strong>dre le plan d’actions.<br />
Nous y avons intégré une logique de<br />
surinvestissem<strong>en</strong>ts, et non de surcoût, et<br />
nous avons informé sur les aides<br />
existantes et le retour sur investissem<strong>en</strong>t.<br />
Ce dispositif est piloté par Meuse Energie<br />
Nouvelle et le Réseau Energie 55. Nous<br />
avons élaboré un programme complet <strong>en</strong><br />
partant du contexte actuel : qu’est-ce que<br />
le Gr<strong>en</strong>elle ? Quels sont ses exig<strong>en</strong>ces à<br />
horizon 2012, son impact ? Qu’est-ce que<br />
la filière bâtim<strong>en</strong>t ?<br />
Puis, nous les avons s<strong>en</strong>sibilisés sur<br />
la réglem<strong>en</strong>tation et les exig<strong>en</strong>ces du<br />
Gr<strong>en</strong>elle à l’échéance 2012, les labels de<br />
performances énergétiques… Nous avons<br />
un retour sur investissem<strong>en</strong>t par rapport à<br />
l’économie d’énergie qui est de l’ordre de<br />
15% pour une majoration initiale de 10%<br />
du coût des travaux. Nous les aidons<br />
évidemm<strong>en</strong>t à trouver des moy<strong>en</strong>s de<br />
financem<strong>en</strong>t.<br />
La s<strong>en</strong>sibilisation porte aussi sur la<br />
démarche de performance par l’analyse<br />
des coûts globaux. Il y a un souti<strong>en</strong><br />
technique et économique, une recherche<br />
de financem<strong>en</strong>ts. Nous montrons des<br />
études exemplaires mises <strong>en</strong> place sur la<br />
Meuse.<br />
Les participants à cette action ont<br />
été des architectes, des bureaux d’études,<br />
des maîtres d’œuvre, des géomètres, 17<br />
élus qui sont maîtres d’ouvrage avec<br />
chacun des projets particuliers. En face,<br />
nous avons un réseau énergie, avec un<br />
référ<strong>en</strong>t énergie du Conseil général, un<br />
conseiller <strong>en</strong> Energie Partagée du Pays, le<br />
CLE – qui fait partie du Conseil Général -,<br />
l’appui technique de la Direction des<br />
Territoires, un conseiller <strong>en</strong> éco habitat de<br />
Meuse Nature Environnem<strong>en</strong>t, EDF et un<br />
chargé de projet de la Maison de l’emploi.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
57
Il y a égalem<strong>en</strong>t la Chambre d’Agriculture,<br />
la filière bois.<br />
Notre Maison de l’emploi donne des<br />
conseils pour toutes ces étapes et guide<br />
pour une meilleure efficacité de l’action.<br />
Je vais vous exposer les phases de<br />
réflexion pour obt<strong>en</strong>ir un meilleure<br />
diagnostic énergétique : nous partons<br />
d’une analyse préliminaire pour arriver à<br />
une conclusion <strong>en</strong> termes énergétiques.<br />
Puis, nous recherchons des appuis<br />
financiers.<br />
Ensuite nous démarrons un<br />
programme de travaux <strong>en</strong> effectuant un<br />
premier contact avec les financeurs. Nous<br />
passons à la phase maîtrise d’œuvre : un<br />
conseiller accompagne et aide à la<br />
recherche de financem<strong>en</strong>t. Pour obt<strong>en</strong>ir<br />
une efficacité maximale, tous les<br />
participants travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> collaboration. Il<br />
faut <strong>en</strong>suite réaliser les dossiers de<br />
subv<strong>en</strong>tions et de réalisation du projet. De<br />
la même manière, pour une plus grande<br />
Peggy LUTON<br />
La coordination est donc très<br />
importante : la Maison de l’emploi est<br />
David RAOUL<br />
Les acteurs du réseau énergie ont<br />
participé aux différ<strong>en</strong>ts groupes de travail<br />
et ont donc pu échanger aves des<br />
architectes. Certains travaill<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />
dans leur bulle mais la Maison de l’emploi<br />
Peggy LUTON<br />
En réunissant autant de monde<br />
autour de la table <strong>en</strong> 2010, 1300<br />
part<strong>en</strong>aires ont été prés<strong>en</strong>ts et le sont<br />
<strong>en</strong>core dans ce projet. Des questions très<br />
larges se sont posées. Il faut beaucoup de<br />
temps avant d’arriver à la problématique<br />
de l’emploi. Il faut préalablem<strong>en</strong>t parler<br />
des marchés, des publics. Il faut savoir<br />
répondre à des questions sur la lisibilité<br />
des marchés, savoir si les <strong>en</strong>treprises<br />
pouvant répondre à cette demande<br />
exist<strong>en</strong>t sur un territoire précis. Il y a<br />
efficacité, les conseillers <strong>en</strong> énergie<br />
suiv<strong>en</strong>t le projet et aid<strong>en</strong>t à l’organisation<br />
des travaux.<br />
Nous prés<strong>en</strong>tons des exemples de<br />
bâtim<strong>en</strong>ts neufs <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un<br />
architecte, d’un géomètre et d’une société<br />
d’économie mixte. Les élus pos<strong>en</strong>t<br />
beaucoup de questions au sujet des<br />
surcoûts et du retour sur investissem<strong>en</strong>t<br />
(parfois le retour peut être sur 50 ans mais<br />
<strong>en</strong> utilisant de beaux matériaux on est<br />
assuré du résultat). Des conseillers sont là<br />
pour valoriser le projet. Nous faisons<br />
<strong>en</strong>suite des plans de financem<strong>en</strong>t.<br />
Les aides financières sont la CAF, Le<br />
Conseil régional, le Conseil général, le GIP<br />
Objectif Meuse, EDF. Aujourd’hui, les élus<br />
sont à l’écoute car il y a un besoin et ils<br />
désir<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> place des bâtim<strong>en</strong>ts<br />
exemplaires. C’est le surcoût qui a besoin<br />
d’être expliqué par des conseillers pour<br />
arriver à les persuader.<br />
arrivée <strong>en</strong> plus, mais avec une<br />
coordination différ<strong>en</strong>te.<br />
a permis de franchir cet obstacle <strong>en</strong> allant<br />
sur le terrain pour montrer un projet<br />
solide. Les élus, par notre biais, sont <strong>en</strong><br />
confiance car ils sav<strong>en</strong>t que ce projet est<br />
porteur d’emplois.<br />
égalem<strong>en</strong>t la question du travail sur la<br />
solvabilité des ménages à faible rev<strong>en</strong>u et<br />
leur accompagnem<strong>en</strong>t.<br />
Si ces questions ne trouv<strong>en</strong>t pas de<br />
réponses, il n’y aura pas non plus de<br />
travail à apporter et donc pas d’emplois à<br />
offrir.<br />
Dans le contexte actuel, les<br />
<strong>en</strong>treprises sont préoccupées par les<br />
effets de la crise et par leurs commandes<br />
sur les 6 prochains mois.<br />
Bruno GERVIER, PLIE de SENS et Conseiller Général dans l’Yonne<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
58
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Sur le plan technique et<br />
technologique, les choses sont au point.<br />
En revanche, pour les moy<strong>en</strong>s et le<br />
résultat, comm<strong>en</strong>t s’assurer que la mise<br />
<strong>en</strong> œuvre se fera de manière correcte et<br />
Jacques SZERMAN<br />
C’est <strong>en</strong> effet un problème. On a<br />
découvert sur certains bâtim<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts<br />
que les objectifs <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />
n’avai<strong>en</strong>t pas été atteints. Les choses vont<br />
évoluer même s’il n’existe pas de<br />
règlem<strong>en</strong>ts contraignants à l’heure<br />
actuelle. Plus nous serons exigeants sur les<br />
critères à respecter plus il va falloir mettre<br />
<strong>en</strong> place des dispositifs de contrôle.<br />
Actuellem<strong>en</strong>t, il existe des dispositifs<br />
privés volontaires, dans le domaine des<br />
énergies r<strong>en</strong>ouvelables, avec des<br />
Yann DUBOIS<br />
En théorie, la réglem<strong>en</strong>tation<br />
thermique 2012 va imposer les tests<br />
d’étanchéité à l’air à partir de 2012. Ri<strong>en</strong><br />
n’empêche une collectivité, dans le cadre<br />
que l’on aura bi<strong>en</strong> les performances<br />
énergétiques dans le r<strong>en</strong>du final du<br />
bâtim<strong>en</strong>t ? Y a t-il des tests de soufflerie<br />
ou autres ?<br />
contrôles effectués par les organismes qui<br />
effectu<strong>en</strong>t les labellisations. Ces contrôles<br />
sont effectués de manière aléatoire ou sur<br />
dénonciation pour des travaux considérés<br />
comme non performants. Dans le<br />
domaine de l’isolation et de l’étanchéité,<br />
des techniques de contrôle exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
cours de construction et ces moy<strong>en</strong>s<br />
s’affin<strong>en</strong>t. Des techniques réglem<strong>en</strong>taires<br />
de contrôle vont être créées. Tout cela est<br />
indisp<strong>en</strong>sable pour atteindre les objectifs<br />
du Gr<strong>en</strong>elle.<br />
de ces marchés, d’exiger dès à prés<strong>en</strong>t des<br />
tests d’étanchéité à l’air pour s’assurer de<br />
la bonne mise <strong>en</strong> œuvre et de l’atteinte<br />
des objectifs.<br />
Martial BLANCKAERT, Maison de l’emploi de Dunkerque<br />
Je félicite la Maison de l’emploi de<br />
Nancy pour ces deux ans de travail. Cela<br />
nous donne <strong>en</strong>vie d’aller plus loin là<br />
dessus. C’est l’un des projets les plus<br />
intéressants que l’on ait eu à monter au<br />
sein des Maisons de l’emploi depuis sa<br />
création. Merci à Alliance Villes Emploi<br />
pour son organisation, l’anticipation, les<br />
GPEC, et la formation. Pour ceux qui ne<br />
sont pas <strong>en</strong>core sur ce projet : n’ayez pas<br />
peur car nous devons rester sur notre<br />
cœur de métier, l’emploi. Nous devons<br />
articuler et donner de l’impulsion et rester<br />
<strong>en</strong> marge <strong>en</strong> passant le relais aux<br />
professionnels sur tous les aspects<br />
techniques. Les demandeurs d’emploi <strong>en</strong><br />
difficulté se retrouv<strong>en</strong>t presque à égalité<br />
avec les salariés classiques parce que<br />
ceux-ci vont devoir faire une vraie<br />
révolution sur eux-mêmes.<br />
Un problème réside quant au<br />
financem<strong>en</strong>t : plus il y aura de demandes<br />
(bailleurs <strong>en</strong>treprises mais aussi<br />
particuliers) plus le financem<strong>en</strong>t sera<br />
facilité. Pour cela, la CERC est une grande<br />
aide car elle apporte une étude très fine<br />
du marché sur les territoires. Nous avons<br />
fait passer ce projet sur le plan d’actions<br />
Maison de l’emploi.<br />
Nous comptons sur l’effet de levier<br />
d’Alliance Villes Emploi au niveau national<br />
pour nous aider au financem<strong>en</strong>t du plan<br />
d’actions <strong>en</strong> lui-même.<br />
Jacques SZERMAN<br />
© Alliance Villes Emploi
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
En Lorraine, avec l’ADEME, le<br />
Conseil Régional, les services de l’Etat, les<br />
professionnels, il y a un travail sur des<br />
plateformes de formation (la mise <strong>en</strong><br />
œuvre des différ<strong>en</strong>ts types d’énergie<br />
r<strong>en</strong>ouvelables, la v<strong>en</strong>tilation…). Il s’agit<br />
Peggy LUTON<br />
Nous avons appelé ce projet<br />
« Maison de l’Emploi et Développem<strong>en</strong>t<br />
Durable ». Nous bénéficions d’un apport<br />
énorme grâce au part<strong>en</strong>ariat avec<br />
l’ADEME et à l’interv<strong>en</strong>tion des Maisons<br />
de l’emploi qui permett<strong>en</strong>t que les<br />
performances énergétiques soi<strong>en</strong>t<br />
réalisées. Nous <strong>en</strong>trons dans une phase où<br />
les 30 Maisons de l’emploi vont <strong>en</strong>tamer<br />
des propositions et déterminer leur plan<br />
d’action au 1er trimestre 2011.<br />
Au niveau d’Alliance Villes Emploi, il<br />
va falloir capitaliser et diffuser la<br />
méthodologie du projet. Aujourd’hui, un<br />
espace collaboratif a été développé pour<br />
les part<strong>en</strong>aires du projet. Nous allons<br />
égalem<strong>en</strong>t ouvrir un espace ressources<br />
pour les adhér<strong>en</strong>ts de l’association. La<br />
diffusion aura lieu au printemps prochain.<br />
Sur la question du financem<strong>en</strong>t, il y<br />
a des exemples d’actions dans les<br />
donc d’actions concrètes avec un<br />
financem<strong>en</strong>t commun.<br />
Ces plateformes ne seront peut être<br />
pas suffisantes pour satisfaire toute la<br />
demande mais c’est un premier élém<strong>en</strong>t<br />
très concret pour faire avancer les choses.<br />
témoignages que nous avons <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus<br />
concernant les ménages, les éco prêts à<br />
taux 0. A ce sujet, les Maisons de l’emploi<br />
font un gros travail de s<strong>en</strong>sibilisation<br />
auprès des banques : les ag<strong>en</strong>ces<br />
nationales sont informées, ce qui n’est pas<br />
toujours le cas au niveau local.<br />
Il y a aussi la possibilité d’avance de<br />
fonds, probablem<strong>en</strong>t pas suffisante, il faut<br />
<strong>en</strong>core effectuer un travail sur ce point.<br />
Enfin, l’ADEME veut que sur les 30<br />
territoires Maisons de l’emploi, dès le<br />
départ, une recherche de financem<strong>en</strong>t soit<br />
effectuée sur la base du plan Climat<br />
Energie Territoriale. Le plan d’actions<br />
devi<strong>en</strong>t ainsi le volet emploi du plan<br />
Climat Territorial. Les trois premières<br />
Maisons de l’emploi qui ont inauguré ce<br />
projet ont bénéficié d’un financem<strong>en</strong>t<br />
particulier de l’ADEME.<br />
Michèle UBAR, Directrice de la Maison de l’emploi de May<strong>en</strong>ne<br />
Nous ne sommes pas dans le projet bâtim<strong>en</strong>t qui sont très bi<strong>en</strong> intégrés à tous<br />
ADEME : comm<strong>en</strong>t allons-nous nous les niveaux ?<br />
positionner face aux professionnels du<br />
Yann DUBOIS<br />
La FFB est intégrée dans la<br />
démarche. La collaboration <strong>en</strong>tre acteurs,<br />
qui instinctivem<strong>en</strong>t ne se rapprocherai<strong>en</strong>t<br />
pas, a de l’intérêt. Chacun apporte ses<br />
Peggy LUTON<br />
Le copilotage ADEME, spécialisé<br />
dans les questions énergétiques, et<br />
connaissances et y trouve son intérêt.<br />
Nous avons tous un intérêt commun :<br />
l’emploi<br />
Maisons de l’emploi, spécialisées dans<br />
l’emploi, est un atout fort de ce projet.<br />
© Alliance Villes Emploi
Atelier<br />
Revitalisation du territoire et prospective<br />
économique<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Marie CORNET<br />
Secrétaire Générale, Sous-préfecture de Saint-Dié-des-Vosges<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Directeur Maison de l’emploi de la Déodatie<br />
Stéphanie PARIS<br />
Directrice, Maison de l’emploi, du Développem<strong>en</strong>t, de la Formation et de l’Insertion du Pays<br />
de Redon Bretagne Sud<br />
Animation<br />
Nadège MESBAH<br />
Chef de Projet Maisons de l’emploi, Alliance Villes Emploi<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
61
Nadège MESBAH<br />
La revitalisation du territoire<br />
s’inscrit pleinem<strong>en</strong>t au cœur du métier<br />
des Maisons de l’emploi, comme il l’est<br />
précisé dans le cahier des charges. Le but<br />
de cet atelier est de compr<strong>en</strong>dre le rôle<br />
des Maisons de l’emploi, les part<strong>en</strong>ariats<br />
qui peuv<strong>en</strong>t y être m<strong>en</strong>és et les actions<br />
qui y sont développées. Nos interv<strong>en</strong>ants<br />
nous donnerons leurs exemples de<br />
revitalisation au sein de leurs Maisons de<br />
l’emploi.<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
La Déodatie est un territoire qui se<br />
situe dans les Vosges autour de Saint-Dié,<br />
à 80 km au sud de<br />
Nancy.<br />
Marie CORNET<br />
Je vous prés<strong>en</strong>te le cadre légal : une<br />
<strong>en</strong>treprise qui lic<strong>en</strong>cie sur un territoire,<br />
quand elle emploie plus de 1000 salariés,<br />
est soumise à revitalisation. La<br />
particularité <strong>en</strong> Déodatie est qu’<strong>en</strong> 2008<br />
nous avons signé une conv<strong>en</strong>tion de<br />
revitalisation volontaire pour une<br />
<strong>en</strong>treprise qui n’avait pas l’obligation de<br />
revitalisation mais qui a souhaité,<br />
consci<strong>en</strong>te de sa responsabilité sociale,<br />
mettre une <strong>en</strong>veloppe à disposition pour<br />
la revitalisation. Cela représ<strong>en</strong>te sur notre<br />
territoire <strong>en</strong>tre deux et quatre SMIC.<br />
Nous faisons preuve de souplesse,<br />
c’est-à-dire que nous acceptons une forme<br />
de valorisation et de mise à disposition<br />
des compét<strong>en</strong>ces. L’action ne pr<strong>en</strong>d pas<br />
toujours la forme d’une <strong>en</strong>veloppe<br />
financière. Nous adaptons au mieux la<br />
revitalisation, selon le contexte.<br />
Dans les Vosges, à la suite d’expéri<strong>en</strong>ces<br />
un peu malheureuses, nous avons fait le<br />
choix des conv<strong>en</strong>tions de revitalisation<br />
pilotées par des opérateurs privées<br />
(cabinets parisi<strong>en</strong>s). Ces cabinets<br />
demandai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 10% et 25% de<br />
l‘<strong>en</strong>veloppe allouée à la revitalisation. Au<br />
regard de la situation économique de ces<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Les cabinets extérieurs au territoire<br />
peuv<strong>en</strong>t apporter une plus value car ils<br />
prospect<strong>en</strong>t sur un réseau d’<strong>en</strong>treprises<br />
exogènes qu’ils peuv<strong>en</strong>t attirer <strong>en</strong><br />
Déodatie (un grand groupe a été attiré sur<br />
<strong>en</strong>treprises, il nous a paru intéressant de<br />
confier le pilotage de revitalisation aux<br />
Maisons de l’emploi. L’intérêt réside dans<br />
le fait que nous connaissons le contexte<br />
économique du territoire. Nous sommes<br />
sur place, nous avons tissé un réseau de<br />
part<strong>en</strong>aires qui permet d’apporter des<br />
projets par d’autres canaux et notre coût<br />
de fonctionnem<strong>en</strong>t est intégré dans le<br />
plan de revitalisation. Dans les<br />
conv<strong>en</strong>tions signées depuis 2008, la<br />
Maison de l’emploi intervi<strong>en</strong>t à un coût<br />
moindre qui ne grève pas les <strong>en</strong>veloppes<br />
mises à disposition pour la revitalisation.<br />
Cette philosophie pourrait évoluer. En<br />
2006, une conv<strong>en</strong>tion de revitalisation<br />
pilotée par un cabinet privé parisi<strong>en</strong> n’a<br />
pas été une expéri<strong>en</strong>ce satisfaisante au<br />
moins au départ, compte t<strong>en</strong>u d’un défaut<br />
de connaissance et de contacts de terrain.<br />
A l’issue, l’objectif a été rempli grâce à un<br />
pilotage conjoint des part<strong>en</strong>aires (élus et<br />
services de l’Etat). C’est à la suite de cette<br />
expéri<strong>en</strong>ce qu’il est apparu que les<br />
Maisons de l’emploi sont mieux placées<br />
pour remplir cette mission d’animation de<br />
la revitalisation.<br />
la friche). Des acteurs de la Maison de<br />
l’emploi, ag<strong>en</strong>ces de développem<strong>en</strong>t<br />
départem<strong>en</strong>tales, ag<strong>en</strong>ces de<br />
développem<strong>en</strong>t régionales, trois chambres<br />
consulaires, peuv<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>er des projets.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
62
En partant de ce constat, l’Etat a décidé de<br />
confier ce travail aux Maisons de l’emploi.<br />
Depuis janvier 2008, toutes les<br />
conv<strong>en</strong>tions signées ont été animées par<br />
la Maison de l’emploi pour un montant<br />
total d’1 million 11 000 euros.<br />
L’économie réalisée par rapport à<br />
ce qu’aurait facturé un cabinet privé peut<br />
être estimée à 200 000 euros (20% du<br />
coût total) : cette somme a été reversée à<br />
des <strong>en</strong>treprises et créateurs d’<strong>en</strong>treprises<br />
locaux. Ces sommes sont très<br />
importantes, surtout pour les TPE (très<br />
petites <strong>en</strong>treprises). Le part<strong>en</strong>ariat<br />
fonctionne très bi<strong>en</strong> avec un certains<br />
nombres d’acteurs (par exemple, les<br />
ag<strong>en</strong>ces de Développem<strong>en</strong>t Régionales et<br />
Départem<strong>en</strong>tales).<br />
Ils nous amèn<strong>en</strong>t des projets<br />
structurants industriels. Nous avons<br />
égalem<strong>en</strong>t deux consulaires, la Chambre<br />
des Métiers et la CCI (Chambre de<br />
Marie CORNET<br />
Il nous est arrivé de r<strong>en</strong>contrer<br />
plusieurs chefs d’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> même<br />
temps, l’un artisan, l’autre chargé de<br />
communication, par exemple. Le premier<br />
n’a pas vraim<strong>en</strong>t la fibre commerciale. Ils<br />
ont échangé leur numéro, chacun y<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Les <strong>en</strong>treprises qui ont bénéficié<br />
des aides financières des conv<strong>en</strong>tions de<br />
revitalisation sont égalem<strong>en</strong>t plus<br />
facilem<strong>en</strong>t mobilisables lorsque nous<br />
organisons des manifestations (forums<br />
d’appr<strong>en</strong>tissage, petits déjeuners <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprise…) Le mois prochain, nous allons<br />
réunir autour d’un petit déjeuner à peu<br />
près 70 <strong>en</strong>treprises que nous avons aidées<br />
financièrem<strong>en</strong>t. Des li<strong>en</strong>s se nou<strong>en</strong>t et<br />
permett<strong>en</strong>t de créer un véritable réseau<br />
qui débouche parfois sur des affaires.<br />
Nous avons choisi, au départ, d’interv<strong>en</strong>ir<br />
Marie CORNET<br />
Aujourd’hui, dans un territoire <strong>en</strong><br />
difficulté, vous v<strong>en</strong>dez votre dispositif<br />
Maison de l’emploi aux <strong>en</strong>treprises, aux<br />
Commerce et d’Industrie), dont l’une est<br />
particulièrem<strong>en</strong>t active pour proposer des<br />
dossiers d’<strong>en</strong>treprises ou de porteurs de<br />
projets éligibles.<br />
En tant qu‘acteur territorial, nous<br />
avons un rôle de plus value. Nous<br />
apportons un financem<strong>en</strong>t qui peut<br />
paraître parfois symbolique, une somme<br />
de 3000 euros <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, mais aussi la<br />
prés<strong>en</strong>tation d’un projet avec la prés<strong>en</strong>ce<br />
d’à peu près 20 personnes à chaque<br />
comité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. C’est un atout <strong>en</strong><br />
termes de nouvelles idées et parfois<br />
d’apport d’aides supplém<strong>en</strong>taires. A<br />
chaque comité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, un membre<br />
d’une des structures participantes va<br />
accompagner et être le référ<strong>en</strong>t de<br />
l’<strong>en</strong>treprise qui bénéficie de l’aide. Cet<br />
appui structurel est presque plus<br />
important que l’appui financier que nous<br />
apportons.<br />
trouvant on compte. L’un reçoit une aide<br />
publicitaire, l’autre travaille sur cette<br />
publicité. Il s’agit donc d’une mise <strong>en</strong><br />
réseau des acteurs locaux du territoire et<br />
d’un apport <strong>en</strong>tre personnes.<br />
sur le coût de financem<strong>en</strong>t. Nous animons<br />
quatre conv<strong>en</strong>tions : cela nous pr<strong>en</strong>d<br />
beaucoup de temps, d’autant plus qu’il<br />
faut, avant l’interv<strong>en</strong>tion, s<strong>en</strong>sibiliser les<br />
chefs d’<strong>en</strong>treprise. Le travail préalable est<br />
long. Si des conv<strong>en</strong>tions doiv<strong>en</strong>t être<br />
signées à l’av<strong>en</strong>ir, la question est de savoir<br />
si une partie de l’<strong>en</strong>veloppe réservée à cet<br />
effet pourrait être attribuée non pas au<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi<br />
mais plutôt au financem<strong>en</strong>t d’actions<br />
portées par la Maison de l’emploi.<br />
élus et à tous les acteurs du territoire.<br />
Pour cela, vous leur dites que la Maison de<br />
l’emploi est une structure légère qui<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
63
permet de fédérer, qui apporte une plus<br />
value. Nous perdons notre crédibilité si<br />
nous rev<strong>en</strong>ons sur les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts que<br />
nous avons pris au départ. La question du<br />
souti<strong>en</strong> à la Maison de l’emploi via la<br />
revitalisation se posera pour les<br />
conv<strong>en</strong>tions à v<strong>en</strong>ir.<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Quatre <strong>en</strong>treprises ont signé une<br />
conv<strong>en</strong>tion de revitalisation depuis janvier<br />
2008, ce qui représ<strong>en</strong>te un peu plus d’1<br />
million d’euros, soit 313 suppressions de<br />
postes. Nous avons versé 133 aides à 73<br />
<strong>en</strong>treprises différ<strong>en</strong>tes : 39 pour créer de<br />
l’activité à caractère industriel même si<br />
nous sommes sur un territoire à caractère<br />
rural. Nous aidons égalem<strong>en</strong>t le secteur<br />
tertiaire, lorsque cette aide relève d’une<br />
problématique « aménagem<strong>en</strong>t du<br />
territoire ». Par exemple, nous avons<br />
Marie CORNET<br />
Il est évid<strong>en</strong>t que l’<strong>en</strong>semble des acteurs<br />
préfèrerai<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ir des projets<br />
industriels structurants. Il faut être<br />
pragmatique et « coller » à la réalité d’un<br />
territoire. Le souti<strong>en</strong> à une supérette<br />
située dans une vallée peut relever d’une<br />
logique d’aménagem<strong>en</strong>t du territoire. Il<br />
s’agit d’appréh<strong>en</strong>der les dossiers au cas<br />
par cas. Ce n’est pas toujours simple,<br />
surtout pour une conv<strong>en</strong>tion qui est à<br />
cheval sur deux départem<strong>en</strong>ts, créant<br />
parfois une forme de concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Nous avons l’exemple d’une<br />
<strong>en</strong>treprise qui, dans son plan de<br />
revitalisation, avait l’int<strong>en</strong>tion de créer<br />
quinze emplois. Je p<strong>en</strong>sais que l’aide lui<br />
serait accordée. Pourtant, les membres du<br />
comité ont considéré que la structure<br />
était suffisamm<strong>en</strong>t solide et qu’apporter<br />
une aide financière relèverait de l’effet<br />
d’aubaine. L’aide aux <strong>en</strong>treprises est<br />
plafonnée à 15 000 euros. Cette aide lui a<br />
été refusée. Avec nos 39 créations<br />
d’activités, nous avons aidé à 90<br />
embauches avec une règle à laquelle nous<br />
n’avons jamais dérogé -cette règle est<br />
écrite dans les conv<strong>en</strong>tions, c’est le « CDI,<br />
sout<strong>en</strong>u la création d’un « Vival » au fond<br />
d’une vallée. Cette action a contribué à la<br />
revitalisation de la vallée. Nous avons<br />
r<strong>en</strong>oncé au mythe de la création d’une<br />
<strong>en</strong>treprise qui embaucherait 400 salariés.<br />
Notre action est c<strong>en</strong>trée sur de la micro<br />
création (TPE). Nous aidons les<br />
demandeurs d’emploi qui cherch<strong>en</strong>t à<br />
créer leur activité. Nous sommes donc un<br />
peu éloignés de l’objectif de « ré<br />
industrialisation ».<br />
les territoires et les élus. La relation avec<br />
les élus est <strong>en</strong>richissante mais pas<br />
toujours simple. Nous sout<strong>en</strong>ons<br />
beaucoup de petites actions mais nous<br />
avons égalem<strong>en</strong>t des exemples contraires,<br />
comme la création d’une quinzaine<br />
d’emplois dans une fonderie de la région.<br />
Nous allons probablem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ir un<br />
autre projet d’<strong>en</strong>treprise qui cherche à se<br />
diversifier. Il faut se méfier de l’effet<br />
d’aubaine mais nous pesons le pour et le<br />
contre lors de nos comités d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t.<br />
temps plein ». Cette règle est inamovible<br />
lorsque nous aidons à la création<br />
d’emploi. Nous accordons une aide pour<br />
un CDD sous condition qu’il soit<br />
automatiquem<strong>en</strong>t transformé <strong>en</strong> CDI.<br />
L’aide est accordée seulem<strong>en</strong>t lorsque le<br />
CDD est transformé <strong>en</strong> CDI. Nous sommes<br />
plus souples sur la création d’activité que<br />
sur l’aide à l’embauche, car l’effet<br />
d’aubaine est moins évid<strong>en</strong>t.<br />
Sur les 133 aides versées, nous<br />
avons r<strong>en</strong>contré deux difficultés. Pour<br />
l’une, l’activité de la structure n’a pas<br />
permis de conserver le poste et, pour<br />
l’autre, l’<strong>en</strong>treprise a cessé son activité.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
64
Théoriquem<strong>en</strong>t, nous étions <strong>en</strong> droit de<br />
réclamer le remboursem<strong>en</strong>t de l’aide. Or,<br />
le comité a estimé dans les deux cas que<br />
l’<strong>en</strong>treprise avait lic<strong>en</strong>cié de manière<br />
contrainte et forcée, et que ce serait<br />
l’<strong>en</strong>foncer <strong>en</strong>core plus que de réclamer le<br />
remboursem<strong>en</strong>t de l’aide.<br />
Marie CORNET<br />
Il y a parfois des cas compliqués.<br />
Lorsqu’une <strong>en</strong>treprise lic<strong>en</strong>cie, nous<br />
examinons, toujours au cas par cas, la<br />
possibilité de demander un<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Majoritairem<strong>en</strong>t, les aides sont<br />
accordées à des <strong>en</strong>treprises qui recrut<strong>en</strong>t<br />
ou des créateurs d’<strong>en</strong>treprises. Un<br />
troisième volet est beaucoup moins<br />
utilisé. C’est l’« aide à la formation »<br />
quand le droit commun ne peut plus<br />
interv<strong>en</strong>ir. Nous avons l’exemple de<br />
Lorrains frontaliers de l’Alsace qui ne<br />
pouvai<strong>en</strong>t pas bénéficier d’une formation<br />
car il n’y avait pas d’accord existant <strong>en</strong>tre<br />
les deux régions. Nous leur avons accordé<br />
cette aide car il est beaucoup plus facile<br />
pour eux de se former <strong>en</strong> Alsace qu’<strong>en</strong><br />
Lorraine - sous réserve que la formation<br />
débouche sur des CDI temps plein. Cette<br />
souplesse est très importante.<br />
remboursem<strong>en</strong>t de l’aide selon le motif du<br />
lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t. Il faut toujours étudier les<br />
solutions au cas par cas.<br />
Le quatrième axe qui relève d’une<br />
seule conv<strong>en</strong>tion est très intéressant : il<br />
s’agit de la mise à disposition de cadres de<br />
cette <strong>en</strong>treprise au bénéfice de très<br />
petites <strong>en</strong>treprises du territoire, pour un<br />
appui technique sur des missions<br />
particulières. Il a été activé par exemple<br />
pour aider une TPE à formaliser son plan<br />
hygiène et sécurité. L’appui a été de deux<br />
demi journées. Pour l’année 2011, nous<br />
allons développer ce principe, notamm<strong>en</strong>t<br />
par le biais d’un cadre qui accompagnera<br />
des TPE dans le cadre de la démarche<br />
GTEC de la Maison de l’emploi.<br />
Vinc<strong>en</strong>t BELEY, Directeur de la Maison de l’emploi de Lyon<br />
Est-ce l’<strong>en</strong>treprise ou l’Etat qui de l’emploi s’occup<strong>en</strong>t de la<br />
décide finalem<strong>en</strong>t du choix de l’animateur<br />
d’une conv<strong>en</strong>tion de revitalisation ? De<br />
revitalisation ? Quel est leur mode de<br />
rémunération ?<br />
plus, combi<strong>en</strong> de personnes à la Maison<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Nous sommes deux à nous occuper<br />
de revitalisation au sein de la Maison de<br />
l’emploi. Chaque chef d’<strong>en</strong>treprise doit<br />
prés<strong>en</strong>ter son projet devant le comité.<br />
Quand ce n’est pas possible, nous faisons<br />
des visites <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise ou au porteur de<br />
projet, si possible avec celui qui a fait<br />
remonter le projet. Parfois il nous est<br />
arrivé de faire des visites communes avec<br />
Pôle emploi et le CTP.<br />
Nous avons démarré la<br />
revitalisation du territoire <strong>en</strong> 2007. Cette<br />
action n’était pas prévue dans notre<br />
budget et elle nous pr<strong>en</strong>d beaucoup de<br />
temps. Nous l’effectuons au titre du<br />
financem<strong>en</strong>t global des Maisons de<br />
l’emploi. Nous y consacrons beaucoup<br />
d’énergie mais nous nous y retrouvons car<br />
cela nous permet de créer un réseau<br />
d’<strong>en</strong>treprises.<br />
Cette animation nous permet de<br />
réunir tous les part<strong>en</strong>aires autour d’une<br />
table. Comme la Maison de l’emploi<br />
pilote cette action, et que ce fait a été<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
65
econnu par les <strong>en</strong>treprises, nous avons<br />
Marie CORNET<br />
Nous sommes sur un territoire où<br />
nous avons besoin de légitimer nos<br />
structures. Qui décide de l’octroi des<br />
conv<strong>en</strong>tions de revitalisation ?<br />
Quand il y a projet de revitalisation,<br />
des réunions de concertation s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t<br />
avec l’<strong>en</strong>treprise qui peut avoir des idées<br />
sur les modalités de pilotage. Comm<strong>en</strong>t,<br />
par quels moy<strong>en</strong>s, par quelles modalités<br />
de gestion va s’effectuer la revitalisation ?<br />
Pour la majorité des conv<strong>en</strong>tions de<br />
revitalisation, c’est la Maison de l’emploi<br />
qui a été choisie car elle est la mieux<br />
placée pour résoudre les problèmes au<br />
niveau local et qu’elle possède un réseau<br />
de part<strong>en</strong>aires : a priori cela ne coûte ri<strong>en</strong><br />
une légitimité qui n’a pas de prix.<br />
aux <strong>en</strong>treprises. En ce qui concerne la<br />
conv<strong>en</strong>tion Faurecia, elle a une certaine<br />
habitude des conv<strong>en</strong>tions de<br />
revitalisation.<br />
En général, savoir qui va être <strong>en</strong><br />
charge d’un projet de revitalisation fait<br />
l’objet d’une négociation à laquelle la<br />
Maison de l’emploi est associée. A l’heure<br />
actuelle, seule une conv<strong>en</strong>tion du<br />
territoire n’est pas pilotée par la maison<br />
de l’emploi. Il s’agit d’une <strong>en</strong>treprise qui<br />
met <strong>en</strong> place une action de revitalisation<br />
volontaire sur deux bassins d’emploi <strong>en</strong><br />
France mais qui n’est pas issue du<br />
territoire<br />
vosgi<strong>en</strong>.<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
L’avantage à ce que la question de<br />
revitalisation soit gérée par la même<br />
structure est de faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre toutes<br />
les demandes. La conv<strong>en</strong>tion qu’évoque<br />
Mme CORNET est exogène au territoire,<br />
elle accompagne des projets dont nous<br />
Marie CORNET<br />
L’idée de la mutualisation est bonne mais<br />
compliquée à mettre <strong>en</strong> œuvre. Nous y<br />
réfléchissons depuis début 2008. Nous<br />
avons une dizaine de conv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> cours<br />
sur trois arrondissem<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts.<br />
L’idée serait de mutualiser une partie de<br />
chaque <strong>en</strong>veloppe au niveau<br />
départem<strong>en</strong>tal, la gestion étant effectuée<br />
par une structure ad hoc. Ce « fonds<br />
départem<strong>en</strong>tal » permettrait, au niveau<br />
du départem<strong>en</strong>t, de sout<strong>en</strong>ir des projets<br />
structurants (<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant pour exemple la<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Je voudrais ajouter un détail<br />
technique : les fonds sont alloués par le<br />
comité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t et rest<strong>en</strong>t dans<br />
l’<strong>en</strong>treprise. Dans les faits, le comité<br />
d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>d une décision, la<br />
Maison de l’emploi réunit <strong>en</strong>suite les<br />
n’avons pas forcém<strong>en</strong>t connaissance. Il<br />
m’est arrivé plusieurs fois de me mettre<br />
<strong>en</strong> contact avec des <strong>en</strong>treprises qui<br />
faisai<strong>en</strong>t déjà l’objet de revitalisation.<br />
C’est pourquoi je suis favorable à une<br />
mutualisation.<br />
Moselle). Les réflexions sont <strong>en</strong>core <strong>en</strong><br />
cours car nous avons trois<br />
arrondissem<strong>en</strong>ts très différ<strong>en</strong>ts (aussi bi<strong>en</strong><br />
au niveau géographique qu’économique)<br />
avec une logique de territoire très<br />
marquée. Une réflexion concernant le<br />
dispositif Alizée est <strong>en</strong> cours au niveau du<br />
départem<strong>en</strong>t mais le débat reste vivace<br />
car il existe une méfiance au sujet de la<br />
manière dont ces fonds serai<strong>en</strong>t<br />
redistribués.<br />
justificatifs et <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>che le paiem<strong>en</strong>t de<br />
l’aide <strong>en</strong> transmettant à la préfecture un<br />
RIB, l’extrait Kbis ou la copie du contrat de<br />
travail. L’aide est <strong>en</strong>suite transmise à<br />
l’<strong>en</strong>treprise. Ce n’est pas le cas partout.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
66
Dans certains cas, il s’agit d’un fonds<br />
autonome géré par la Maison de l’emploi.<br />
Antonio TERRA Directeur de la Maison de l’emploi et de la formation du pays<br />
chaunois<br />
Au sujet de la mutualisation dans activité qui de toute façon aurai<strong>en</strong>t vu le<br />
l’Aisne, depuis quelques années, on jour. Est-ce donc une utilisation pertin<strong>en</strong>te<br />
prélève à la source 20% « mutualisables »<br />
dans le départem<strong>en</strong>t qui sont gérés soit<br />
par le réseau consulaire soit par l’Ag<strong>en</strong>ce<br />
de Développem<strong>en</strong>t de l’Aisne. Je trouve ce<br />
système très bi<strong>en</strong>.<br />
De plus, je voudrais donner mon<br />
de ces fonds ?<br />
Sur ce point j’ai deux questions à<br />
poser: arrivez-vous à utiliser toutes les<br />
<strong>en</strong>veloppes ? Nous ne dép<strong>en</strong>sons pas,<br />
pour notre part, la totalité des sommes<br />
qui nous sont allouées. Ne serait-il donc<br />
point de vue sur les questions autour de pas intéressant de créer un fonds<br />
l’effet d’aubaine des sommes allouées. mutualisable départem<strong>en</strong>tal pour reverser<br />
Nous versons des fonds bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t que l’on a <strong>en</strong> surplus ?<br />
pour la création d’emplois ou pour une<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Dans la nouvelle conv<strong>en</strong>tion de<br />
janvier 2011, il y a un article qui stipule<br />
que les fonds dont vous parlez peuv<strong>en</strong>t<br />
être reversés à des structures concourant<br />
au développem<strong>en</strong>t de l’emploi local sur un<br />
territoire. Le développem<strong>en</strong>t technique<br />
d’un plan de revitalisation pr<strong>en</strong>d<br />
beaucoup de temps, c’est le frein qui nous<br />
empêche de dép<strong>en</strong>ser toute notre<br />
<strong>en</strong>veloppe. Ces comités d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
sont pr<strong>en</strong>ants et revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t tous les mois.<br />
Il faut développer notre activité et<br />
multiplier les réunions, attribuer des aides<br />
à d’autres activités annexes. Ainsi 10 000<br />
euros sont alloués pour la création d’une<br />
étude de faisabilité d’un cluster sur les<br />
métiers de la recherche pour la fabrication<br />
de produits médicaux.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Dans le cadre d’une conv<strong>en</strong>tion,<br />
nous avons sollicité l’<strong>en</strong>treprise et l’Etat<br />
qui sout<strong>en</strong>ait ce dossier : le Fonds de<br />
Revitalisations sur la création d’une<br />
fonction RH territoriale Maison de<br />
Marie CORNET<br />
Il ne faut pas « fonctionnariser » les<br />
Maisons de l’emploi. La légitimité de la<br />
Maison de l’emploi se gagne par la mise<br />
Vinc<strong>en</strong>t BELEY<br />
Les cabinets v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une certaine<br />
sécurité juridique à l’<strong>en</strong>treprise quand ils<br />
v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leurs prestations. La « sécurité<br />
juridique » signifie que ces cabinets<br />
v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un package clé <strong>en</strong> main de toutes<br />
les obligations légales à respecter<br />
l’emploi. Nous avons eu des difficultés à<br />
faire passer cette idée. Alors qu’un projet<br />
de création de boulangerie a été accepté<br />
très facilem<strong>en</strong>t.<br />
<strong>en</strong> œuvre d’actions concrètes. Les élus<br />
sont toujours rétic<strong>en</strong>ts pour que nous<br />
<strong>en</strong>gagions des études et ils n’ont pas tort.<br />
lorsqu’une <strong>en</strong>treprise doit effectuer un<br />
lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t économique. La Maison de<br />
l’emploi locale le peut-elle aussi alors<br />
qu’elle est animatrice ou pilote ? L’Etat<br />
peut-il garantir cette sécurité juridique si<br />
la Maison de l’emploi ne le peut pas ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
67
Marie CORNET<br />
Concernant la revitalisation, la<br />
Maison de l’emploi et un cabinet de<br />
conseils font le même travail. La<br />
connaissance du terrain est une véritable<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Le risque avec la Maison de l’emploi<br />
est la p<strong>en</strong>sée de certains qu’elle est déjà<br />
sur le territoire et qu’il s’agit d’une bande<br />
de copains qui se réunit pour étudier les<br />
dossiers à la tête du cli<strong>en</strong>t. Je ne suis pas<br />
Stéphanie PARIS<br />
Je me c<strong>en</strong>trerai sur la prospective<br />
économique parce que la partie<br />
revitalisation a été évoquée très<br />
précisém<strong>en</strong>t par la Déodatie. Redon est<br />
situé <strong>en</strong> Bretagne Sud à la croisée des<br />
Régions Pays-de-la-Loire et Bretagne ainsi<br />
que sur trois départem<strong>en</strong>ts : Loire-<br />
Atlantique, Ille-et-Vilaine et Morbihan.<br />
C’est un territoire rural, 90 000 habitants,<br />
cinq communautés de communes.<br />
L’industrialisation est surtout définie par<br />
la sous-traitance automobile.<br />
Nous sommes dans une période de<br />
désindustrialisation. Dès 2004-2005, le<br />
Comité de bassin d’emploi et les élus<br />
locaux se sont p<strong>en</strong>chés sur l’av<strong>en</strong>ir de<br />
notre territoire. Il y a eu la volonté de<br />
redynamiser ce territoire. Cette démarche<br />
a été concrétisée par la création de la<br />
Maison de l’emploi, du Développem<strong>en</strong>t<br />
de la Formation et de l’Insertion du Pays<br />
de Redon Bretagne Sud.<br />
Nous avons donc cette dim<strong>en</strong>sion<br />
de développem<strong>en</strong>t économique depuis les<br />
origines et elle s’est matérialisée au<br />
travers d’une double démarche : la GPEC<br />
Territoriale et une démarche<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t des mutations<br />
économiques (plutôt que « mutations<br />
industrielles », la notion d’industrie étant<br />
limitative).<br />
plus value apportée par la Maison de<br />
l’emploi. Vous confondez PSE et plan de<br />
revitalisation.<br />
d’accord avec cette théorie qui m’a déjà<br />
été prés<strong>en</strong>tée. Le service est le même qu’il<br />
soit effectué par la Maison de l’emploi ou<br />
un cabinet privé.<br />
Notre action a pour pivot l’emploi.<br />
Nous avons la chance d’avoir des<br />
ressources humaines, nous sommes une<br />
équipe de huit salariés.<br />
Il y a un poste de chef de projet<br />
dédié au développem<strong>en</strong>t économique.<br />
Depuis fin 2008, nous mettons <strong>en</strong> place<br />
une action qui réunit l’<strong>en</strong>semble des<br />
acteurs concernés par ces<br />
problématiques. Compte-t<strong>en</strong>u de la<br />
complexité de notre territoire, les<br />
objectifs et les moy<strong>en</strong>s financiers sont très<br />
disparates.<br />
Tout le monde s’est mis d’accord<br />
pour mettre <strong>en</strong> œuvre des actions pour<br />
diversifier l’activité sur le territoire. Pour<br />
ce faire, nous avons mutualisé nos<br />
expéri<strong>en</strong>ces et notre connaissance<br />
concernant les compét<strong>en</strong>ces existantes<br />
sur le territoire et les moy<strong>en</strong>s de les<br />
développer.<br />
Les élus locaux ont tous montré leur<br />
volonté de maint<strong>en</strong>ir une activité<br />
industrielle, de développer de vraies<br />
compét<strong>en</strong>ces industrielles pour les salariés<br />
afin de ne pas diriger la totalité des<br />
activités du Pays vers le secteur tertiaire.<br />
En partant de l’une de ces activités<br />
industrielles, la sous-traitance automobile,<br />
nous sommes arrivés à force de réunions à<br />
un projet réalisable sur le thème de la<br />
mobilité verte.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
68
Nous nous inscrivons dans un projet<br />
régional visant à favoriser le<br />
développem<strong>en</strong>t de véhicules électriques.<br />
Dans ce cadre, nous avons par exemple eu<br />
l’occasion de r<strong>en</strong>contrer le Commissariat à<br />
l’Energie Atomique. Notre Maison de<br />
l’emploi a contribué à ouvrir notre<br />
territoire vers l’extérieur : c’est une grosse<br />
plus value que nous avons apportée.<br />
Au bout d’un an et demi de travail,<br />
nous avons abouti à un projet sur le<br />
développem<strong>en</strong>t de notre zone<br />
portuaire autour de la plaisance, du<br />
commerce et de toutes les activités<br />
nautiques. Ce projet a été repris par la<br />
Communauté de communes du Pays de<br />
Redon dans le cadre de sa compét<strong>en</strong>ce<br />
« nautisme ». Dans ce cas précis, notre<br />
rôle a été, <strong>en</strong> amont, d’initier la<br />
démarche, mobiliser les part<strong>en</strong>aires et<br />
accompagner la formalisation du projet.<br />
Enfin, nous travaillons dans le cadre<br />
de l’innovation. Sur notre territoire rural,<br />
nous avons une majorité de très petites et<br />
moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises. Nous avons<br />
travaillé avec des établissem<strong>en</strong>ts scolaires<br />
et des <strong>en</strong>treprises pour créer une<br />
plateforme collaborative d’innovation qui<br />
réunit quasim<strong>en</strong>t tous les établissem<strong>en</strong>ts<br />
scolaires et des <strong>en</strong>treprises du territoire<br />
(dont Yves Rocher).<br />
Nous avons d’abord financé un<br />
cabinet qui a effectué tout le<br />
b<strong>en</strong>chmarking <strong>en</strong> amont. Un cabinet<br />
juridique s’est <strong>en</strong>suite occupé du passage<br />
<strong>en</strong> plateforme collaborative d’innovation,<br />
dans son montage juridique. Notre Maison<br />
de l’emploi a ici apporté de l’ingénierie de<br />
projet et de l’ingénierie financière.<br />
Concernant la méthode, début<br />
2009, nous avons mis <strong>en</strong> place un comité<br />
d’initiative stratégique coprésidé par le<br />
sous-préfet de Redon et le Présid<strong>en</strong>t de<br />
notre Maison de l’emploi. Ce comité a<br />
pour rôle de définir les ori<strong>en</strong>tations<br />
stratégiques et d’effectuer le suivi des<br />
projets de revitalisation du territoire. La<br />
démarche que nous avons mise <strong>en</strong> place à<br />
plusieurs buts. Tout d’abord, nous<br />
mettons <strong>en</strong> relation les <strong>en</strong>treprises, les<br />
décideurs locaux, régionaux et nationaux,<br />
les usagers et les organismes de<br />
formation.<br />
Nous <strong>en</strong>courageons égalem<strong>en</strong>t la<br />
coopération inter<strong>en</strong>treprises. Nous<br />
participons à un projet InterReg qui<br />
promeut les alliances <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>treprises<br />
et les communautés rurales <strong>en</strong> faveur de<br />
la résurg<strong>en</strong>ce des territoires ruraux. Notre<br />
thème de travail est « Les mobilités <strong>en</strong><br />
Pays de Redon-Bretagne Sud ». Il y a, à<br />
chaque fois, une double approche du<br />
développem<strong>en</strong>t économique et de<br />
l’emploi. Nous déposons égalem<strong>en</strong>t un<br />
dossier FNRT (Fonds National de<br />
Revitalisation des Territoires) à la<br />
demande de l’Etat.<br />
Ce dossier permet à des <strong>en</strong>treprises<br />
ayant un projet de développem<strong>en</strong>t de<br />
déposer un dossier pour un prêt OSEO<br />
sans garantie.<br />
Joël GUIGNARD, Chargé de projet à la Maison de l’emploi de Toulouse<br />
Comm<strong>en</strong>t mobilisez-vous ces<br />
différ<strong>en</strong>tes structures sans levier<br />
particulier ?<br />
Stéphanie PARIS<br />
Nous effectuons un travail de fond.<br />
Nous sommes opérationnels depuis<br />
janvier 2007. Comme tout le monde nous<br />
avons eu du mal p<strong>en</strong>dant trois ans. Par le<br />
biais du parrainage, nous avons pu<br />
mobiliser des chefs d’<strong>en</strong>treprises très<br />
impliqués au travers de la Mission locale.<br />
Un autre outil qui nous a beaucoup aidés<br />
est le Forum des métiers organisé par une<br />
association qui réunit les chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprise, la CCI, La Mission locale et<br />
Pôle emploi. La Maison de l’emploi a<br />
intégré, dès sa création, le Comité de<br />
Bassin d’Emploi, l’observatoire socio-<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
69
économique du territoire et un dispositif<br />
porté par la Mission locale sur la création<br />
d’activités (Groupem<strong>en</strong>t de jeunes<br />
créateurs). A partir de là, nous avions un<br />
solide dispositif sur lequel nous appuyer.<br />
Cette action nous a permis d’asseoir la<br />
légitimité de notre Maison de l’emploi.<br />
Nous territoire r<strong>en</strong>contre de grosses<br />
difficultés, un taux de chômage supérieur<br />
à la moy<strong>en</strong>ne interdépartem<strong>en</strong>tale et<br />
régionale, des <strong>en</strong>treprises qui ont<br />
t<strong>en</strong>dance à lic<strong>en</strong>cier plus qu’à recruter, de<br />
gros besoins <strong>en</strong> matière de ressources.<br />
L’intérêt général doit dépasser les petites<br />
querelles d’intérêts particuliers que nous<br />
connaissons tous. Nous travaillons à la<br />
mobilisation des élus, des différ<strong>en</strong>tes<br />
structures ainsi que des technici<strong>en</strong>s.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Quel est le statut de la plateforme<br />
ISSATIS ?<br />
Stéphanie PARIS<br />
ISSATIS est une association qui<br />
possède une gouvernance propre. Nous<br />
les avons accompagnés dans la mise <strong>en</strong><br />
œuvre de la gouvernance. Il y a des<br />
<strong>en</strong>treprises, des laboratoires de<br />
recherche, des organismes de formation…<br />
Nous avons travaillé avec eux depuis 2007<br />
et nous les avons accompagnés jusqu’à<br />
leur création, début 2010.<br />
Joël GUIGNARD, Chargé de projet à la Maison de l’emploi de Toulouse<br />
Quand vous vous occupez d’une<br />
<strong>en</strong>treprise et qu’une aide a été accordée,<br />
l’embauche, comme c’est le cas pour les<br />
clauses d’insertion?<br />
obligez-vous cette <strong>en</strong>treprise à<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Non, mais la réponse n’est pas<br />
toujours la même, c’est du cas par pas.<br />
Nous sommes sur un petit territoire : les<br />
<strong>en</strong>treprises sav<strong>en</strong>t donc qui a reçu une<br />
aide ou pas. Leur refuser une aide sur le<br />
même type de demande est difficile à<br />
expliquer. Le li<strong>en</strong> avec les clauses<br />
Stéphanie PARIS<br />
Concernant les clauses d’insertion,<br />
nous avons une chargée de mission qui<br />
s’occupe des clauses : elle travaille auprès<br />
des collectivités pour les informer et des<br />
<strong>en</strong>treprises pour les accompagner dans la<br />
mise <strong>en</strong> oeuvre. Toutes les actions que<br />
nous m<strong>en</strong>ons contribu<strong>en</strong>t à tous les<br />
niveaux à s<strong>en</strong>sibiliser sur des choses<br />
annexes. Le gros avantage des Maisons de<br />
l’emploi est que nous ne portons pas<br />
d’étiquette : nous n’avons pas non plus de<br />
relation financière avec les <strong>en</strong>treprises.<br />
d’insertion se fait plutôt sur les aides que<br />
l’on attribue sur nos projets d’insertion<br />
(un pourc<strong>en</strong>tage de chacune des quatre<br />
<strong>en</strong>veloppes est réservé à l’appui à des<br />
structures d’insertion par l’activité<br />
économique du territoire).<br />
Notre atout est aussi que nous arrivons à<br />
mettre <strong>en</strong> relation des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong>tre<br />
elles: une <strong>en</strong>treprise locale obligée de<br />
travailler avec un sous-traitant <strong>en</strong> région<br />
parisi<strong>en</strong>ne et qui découvre <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant à<br />
une réunion à la MEDEFI qu’elle a le<br />
même à 10 km de son siège peut aider à<br />
maint<strong>en</strong>ir de l’emploi local.<br />
Ces résultats sont difficilem<strong>en</strong>t<br />
quantifiables vis-à-vis des élus locaux mais<br />
contribu<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t de<br />
l’emploi<br />
local.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
70
Atelier<br />
Revitalisation du territoire et prospective<br />
économique<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Directeur, Maison de l’emploi de la Déodatie<br />
Dominique PONJON<br />
Directrice, Maison de l’emploi du Bassin Dieppois<br />
Fanny PROVOST<br />
Chargée de Mission GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compét<strong>en</strong>ces), Maison<br />
de l’emploi et de la Formation du Pays Beaujolais<br />
Animation<br />
Nadège MESBAH<br />
Chef de Projet Maisons de l’emploi, Alliance Villes Emploi<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
71
Nadège MESBAH<br />
La revitalisation des territoires est<br />
aujourd’hui inscrite dans les différ<strong>en</strong>ts<br />
axes d’interv<strong>en</strong>tion du nouveau cahier des<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
La Déodatie est un territoire qui se<br />
situe dans les Vosges autour de Saint-Dié,<br />
à 800 km au sud de Nancy. C’est un pays<br />
de 95 000 habitants et 14 communautés<br />
de communes. Je vais interv<strong>en</strong>ir sur les<br />
comités de pilotage de revitalisation des<br />
Maisons de l’emploi. Le cadre légal des<br />
conv<strong>en</strong>tions de revitalisation est une<br />
conv<strong>en</strong>tion par laquelle le préfet de<br />
départem<strong>en</strong>t peut contraindre une<br />
<strong>en</strong>treprise, qui déti<strong>en</strong>t plus de 1 000<br />
salariés et qui procède à des lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts<br />
<strong>en</strong> grand nombre, au titre de la<br />
comp<strong>en</strong>sation de la perte infligée à un<br />
territoire. C’est un dispositif qui date de<br />
2002 mis <strong>en</strong> pratique dans les Vosges<br />
depuis cette date. Depuis 2008, la Maison<br />
de l’emploi de la Déodatie anime ces<br />
conv<strong>en</strong>tions de revitalisation.<br />
En général, l’<strong>en</strong>treprise qui doit<br />
revitaliser souhaite <strong>en</strong>gager un cabinet<br />
privé pour animer cette conv<strong>en</strong>tion (bi<strong>en</strong><br />
distincte du PSE). Le cabinet recruté exige<br />
une rémunération de 15% à 20% (parfois<br />
plus) de l’<strong>en</strong>veloppe globale. Il y a eu un<br />
certain nombre d’expéri<strong>en</strong>ces<br />
malheureuses dans les Vosges. Pr<strong>en</strong>ons un<br />
exemple <strong>en</strong> 2006. Un cabinet embauché<br />
par une <strong>en</strong>treprise avait fait le service<br />
minimum (étudier le site de l’<strong>en</strong>treprise,<br />
passer des coups de téléphone et<br />
prés<strong>en</strong>ter un dossier papier une fois tous<br />
les deux mois). A la fin de la conv<strong>en</strong>tion, il<br />
faut justifier du nombre d’emplois créés<br />
qui doit être égal au nombre d’emplois<br />
supprimés dans l’<strong>en</strong>treprise. Dans ce cas<br />
précis, le bilan n’était pas bon. En<br />
revanche, ces cabinets sont très<br />
performants pour la prospection<br />
d’<strong>en</strong>treprises extérieures à attirer dans la<br />
région. Le sous-préfet et le député du<br />
territoire avai<strong>en</strong>t considéré à l’époque, à<br />
juste titre, que l’interv<strong>en</strong>tion de ce cabinet<br />
charges des Maisons de l’emploi. Nous<br />
allons <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre trois témoignages.<br />
était insuffisante dans la mesure où il<br />
n’était pas implanté sur le territoire et<br />
qu’il s’appuyait à 100% sur le réseau des<br />
acteurs locaux. Comme la loi le permet,<br />
les élus locaux ont confié l’animation des<br />
conv<strong>en</strong>tions de revitalisation à la Maison<br />
de l’emploi.<br />
En effet, nous sommes un outil du<br />
territoire, nous avons un réseau de<br />
part<strong>en</strong>aires qui connaiss<strong>en</strong>t le terrain. Nos<br />
part<strong>en</strong>aires sont donc experts dans la<br />
connaissance du contexte territorial.<br />
Notre Maison de l’emploi est financée à<br />
cet effet. Par ailleurs, la totalité de la<br />
somme attribuée aux <strong>en</strong>treprises est<br />
réservée au territoire. C’est donc un coût<br />
zéro pour l’<strong>en</strong>treprise qui opère la<br />
conv<strong>en</strong>tion de revitalisation. La première<br />
animation de la Maison de l’emploi date<br />
de janvier 2008. Par la suite, nous avons<br />
signé trois autres conv<strong>en</strong>tions de<br />
revitalisation. Cela pr<strong>en</strong>d beaucoup de<br />
temps car les comités d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t se<br />
réuniss<strong>en</strong>t tous les mois voir deux fois par<br />
mois. Ces réunions demand<strong>en</strong>t une<br />
préparation des dossiers, il faut<br />
r<strong>en</strong>contrer l’<strong>en</strong>treprise qui a am<strong>en</strong>é le<br />
part<strong>en</strong>aire. Nous sommes <strong>en</strong> réflexion<br />
avec l’Etat pour la période 2011-2014 :<br />
nous étudions la possibilité de<br />
financem<strong>en</strong>t par la conv<strong>en</strong>tion de<br />
revitalisation d’un certain nombre<br />
d’actions portées par la Maison de<br />
l’emploi.<br />
Quid du déroulem<strong>en</strong>t de ces<br />
conv<strong>en</strong>tions ?<br />
Chaque mois, une conv<strong>en</strong>tion se<br />
réunit : tous les part<strong>en</strong>aires de la Maison<br />
de l’emploi sont membres de ce comité<br />
d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t qui comporte une vingtaine<br />
de personnes. On y retrouve les<br />
consulaires, les élus des territoires<br />
concernés par l’<strong>en</strong>treprise qui a lic<strong>en</strong>cié,<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
72
Pôle emploi, la Mission locale, les<br />
structures de Développem<strong>en</strong>t<br />
Economique Départem<strong>en</strong>tal et Régional<br />
ainsi que les services de l’Etat. Nous nous<br />
appuyons sur ces part<strong>en</strong>aires pour faire<br />
remonter des projets. Les projets pour<br />
lesquels nous apportons une aide<br />
concern<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>treprises qui procèd<strong>en</strong>t<br />
à des recrutem<strong>en</strong>ts, les créateurs<br />
d’<strong>en</strong>treprises qui démarr<strong>en</strong>t un projet.<br />
Cela concerne égalem<strong>en</strong>t l’appui et la<br />
formation quand ils sont préalables à<br />
l’emploi et que le droit commun ne<br />
s’applique pas. Il s’agit, par exemple, de<br />
formations effectuées <strong>en</strong> régions. En<br />
Alsace et Lorraine, l’accord <strong>en</strong>tre les deux<br />
régions ne permet pas de financer les<br />
demandeurs d’emploi lorrains qui désir<strong>en</strong>t<br />
effectuer une formation <strong>en</strong> Alsace. Nous<br />
payons cette formation pour comp<strong>en</strong>ser<br />
ce vide juridique. L’aide moy<strong>en</strong>ne pour les<br />
emplois (qui doiv<strong>en</strong>t être des CDI temps<br />
plein) est de 3 000 euros. Y a t-il un effet<br />
d’aubaine ? En effet, on imagine bi<strong>en</strong> que<br />
la majorité des <strong>en</strong>treprises que l’on aide<br />
aurait recruté même si elles n’avai<strong>en</strong>t pas<br />
eu ces 3 000 euros. Pour éviter cela, nous<br />
cherchons à aider les créateurs de très<br />
petites <strong>en</strong>treprises : l’aide peut alors être<br />
un levier pour ces établissem<strong>en</strong>ts.<br />
Notre Maison de l’emploi est dans<br />
une situation un peu atypique car nos<br />
services sont appuyés par l ‘Etat qui a<br />
fortem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>u notre création. Grâce<br />
au travail que nous effectuons sur les<br />
conv<strong>en</strong>tions de revitalisation, nous<br />
acquérons une crédibilité. Cette action<br />
nous permet de lier de nombreux<br />
contacts : nous faisons un suivi à 6, 12, 18<br />
mois des <strong>en</strong>treprises qui ont recruté ou<br />
qui ont créé des emplois.<br />
Nous réunissons ces <strong>en</strong>treprises<br />
pour créer un réseau. Quand vous<br />
sollicitez une <strong>en</strong>treprise pour le Forum de<br />
l’appr<strong>en</strong>tissage pour qu’elle vi<strong>en</strong>ne<br />
prés<strong>en</strong>ter ses métiers, il est plus simple de<br />
la faire v<strong>en</strong>ir si auparavant vous l’avez<br />
aidée.<br />
Ces conv<strong>en</strong>tions de revitalisation<br />
nous donn<strong>en</strong>t donc une certaine<br />
crédibilité vis à vis des part<strong>en</strong>aires qui<br />
particip<strong>en</strong>t à cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, même si on<br />
voit bi<strong>en</strong> que l’implication n’est pas la<br />
même pour toutes ces structures. La<br />
DRIRE/DREAL (Direction Régionale de<br />
l’Industrie, de la Recherche et de<br />
l’Environnem<strong>en</strong>t/ Direction Régionale de<br />
l’Environnem<strong>en</strong>t, l’Aménagem<strong>en</strong>t et<br />
Logem<strong>en</strong>t) nous aide beaucoup lorsque<br />
nous allons visiter une <strong>en</strong>treprise <strong>en</strong><br />
amont du recrutem<strong>en</strong>t. Au niveau<br />
consulaire, nous travaillons <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec la Chambre des Métiers, la CCI, Pôle<br />
emploi et CTP. Une de ces structures nous<br />
aide beaucoup car elle nous fait remonter<br />
beaucoup de petits projets concernant les<br />
artisans.<br />
Faut-il mutualiser les conv<strong>en</strong>tions<br />
de revitalisation ? Nous effectuons quatre<br />
conv<strong>en</strong>tions de revitalisation dont les<br />
comités d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sont bi<strong>en</strong> distincts.<br />
Les mêmes membres se réuniss<strong>en</strong>t à<br />
chaque fois avec l’<strong>en</strong>treprise<br />
conv<strong>en</strong>tionnée. Faut-il dans ce cas<br />
procéder à une mutualisation des comités<br />
d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t ? Les <strong>en</strong>treprises ne le<br />
souhait<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t car elles veul<strong>en</strong>t<br />
que la situation économique de leur<br />
<strong>en</strong>treprise reste confid<strong>en</strong>tielle. La<br />
mutualisation peut-elle se faire à l’échelon<br />
du départem<strong>en</strong>t ? Cette solution est<br />
préconisée car elle permettrait la<br />
mutualisation des fonds et r<strong>en</strong>drait<br />
l’action plus efficace. Nous avons fixé une<br />
règle : nous plafonnons notre aide à 15<br />
000 euros. Sur le montant moy<strong>en</strong> des<br />
conv<strong>en</strong>tions, à peu près de 400 000 euros,<br />
une partie de la somme est souv<strong>en</strong>t<br />
réservée à l’appui d’une structure qui irait<br />
se réimplanter sur le site abandonné <strong>en</strong><br />
cas de fermeture de l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Nadège MESBAH<br />
Vous précisiez que votre territoire<br />
se situait sur un CTP, quel effet cela a t-il<br />
sur les conv<strong>en</strong>tions de revitalisation ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
73
Arnaud FRIEDMANN<br />
Nous sommes dans les mêmes<br />
locaux que le CTP (contrat de transition<br />
professionnelle). Certains lic<strong>en</strong>ciés<br />
économiques qui adhèr<strong>en</strong>t au CTP se<br />
dirig<strong>en</strong>t vers la création d’<strong>en</strong>treprise.<br />
Assez naturellem<strong>en</strong>t, le CTP nous remonte<br />
un certain nombre de projets. Quant à la<br />
mutualisation, nous nous sommes posé la<br />
question de mutualiser 20% des sommes<br />
reversées qui pourrai<strong>en</strong>t permettre<br />
d’effectuer un grand projet structurant.<br />
Notre territoire comporte quatre bassins<br />
d’emploi très distincts et les élus<br />
redout<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> cas de mutualisation les<br />
fonds ne soi<strong>en</strong>t pas redistribués de<br />
manière équilibrée <strong>en</strong>tre ces différ<strong>en</strong>ts<br />
bassins. C’est la raison pour laquelle la<br />
mutualisation n’a pas <strong>en</strong>core abouti.<br />
Il existe à l’heure actuelle une<br />
conv<strong>en</strong>tion de revitalisation extérieure au<br />
territoire. Il s’agit d’une grande banque<br />
qui a choisi de réserver ses fonds à deux<br />
territoires <strong>en</strong> difficulté sur lesquels elle<br />
n’avait pas procédé à des lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts<br />
directs. Le fonds est géré par un cabinet.<br />
Cela pose des difficultés car, à part les<br />
deux députés qui sièg<strong>en</strong>t au comité, et qui<br />
peuv<strong>en</strong>t nous rapporter des informations,<br />
nous n’avons pas connaissance des projets<br />
issus de cette conv<strong>en</strong>tion. Nous t<strong>en</strong>tons<br />
de trouver un moy<strong>en</strong> d’harmoniser ces<br />
informations. Ainsi, depuis 2008, toutes<br />
les conv<strong>en</strong>tions sont animées par la<br />
Maison de l’emploi pour un montant de 1<br />
million 11 000 euros. Si vous prélevez 20%<br />
de cette somme, montant moy<strong>en</strong><br />
qu’aurait prélevé un cabinet recruté pour<br />
un conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t, cela représ<strong>en</strong>te<br />
une grosse somme que l’on peut réserver<br />
au territoire. C’est un argum<strong>en</strong>t de plus<br />
pour convaincre les pouvoirs publics de<br />
nous laisser animer les conv<strong>en</strong>tions de<br />
revitalisation. Cette action représ<strong>en</strong>te 25 à<br />
30% de mon temps de travail, 40% du<br />
temps de travail de ma collègue qui<br />
s’occupe de toute la partie technique. Ce<br />
travail n’était pas prévu dans le plan<br />
d’actions initial des Maisons de l’emploi.<br />
La semaine prochaine nous invitons la<br />
totalité des <strong>en</strong>treprises que l’on a aidées<br />
pour créer un li<strong>en</strong> et t<strong>en</strong>ter d’uniformiser<br />
notre travail. En effet, chaque Maison de<br />
l’emploi utilise ses propres méthodes :<br />
dans le nord de la France, il y <strong>en</strong> a une qui<br />
prélève 7,5% de l’<strong>en</strong>veloppe.<br />
Au-delà de l’aide de 3 000 euros<br />
allouée pour le conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t, nous<br />
adjoignons systématiquem<strong>en</strong>t un référ<strong>en</strong>t<br />
aux part<strong>en</strong>aires autour de la table du<br />
Comité d’Engagem<strong>en</strong>t. Cela nous permet<br />
de créer un véritable réseau.<br />
Nous privilégions l’activité<br />
industrielle et technique même si nous<br />
savons bi<strong>en</strong> que l’aide au tertiaire est tout<br />
aussi importante. Ainsi, nous avons<br />
contribué à l’installation d’un magasin<br />
« Vival » dans une vallée afin d’aider à la<br />
revitalisation de la région. La prise de<br />
décision du comité est souple et effectuée<br />
au cas par cas. A 2 situations qui peuv<strong>en</strong>t<br />
paraître similaires, les réponses apportées<br />
pourront donc être différ<strong>en</strong>tes. La Maison<br />
de l’emploi prépare les dossiers qui sont<br />
transmis à l’Etat. Il demande à<br />
l’<strong>en</strong>treprise de verser l’aide aux<br />
bénéficiaires. Dans d’autres cas, les<br />
<strong>en</strong>treprises mett<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t dans un<br />
fonds redistribué par la Maison de<br />
l’emploi.<br />
Daniel HARDY, Directeur de la Maison de l’emploi de l’ouest vosgi<strong>en</strong><br />
Sur notre territoire, nous avons une de notre conv<strong>en</strong>tion de revitalisation,<br />
conv<strong>en</strong>tion de revitalisation et une notre Maison de l’emploi a la même<br />
conv<strong>en</strong>tion de redynamisation. La fonction que celle de Saint-Dié. Nous<br />
situation économique de ce côté des sommes <strong>en</strong>core plus isolés car les<br />
Vosges est bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>te de la vôtre.<br />
Nous nous s<strong>en</strong>tons exc<strong>en</strong>trés. S’agissant<br />
consulaires vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t peu et parfois même<br />
pas du tout sur notre territoire. Nous
avons pris le parti de nous appuyer sur<br />
une autre structure qui nous sert de<br />
relais : les ag<strong>en</strong>ts de développem<strong>en</strong>t des<br />
collectivités locales. Nous accompagnons<br />
les <strong>en</strong>treprises dans le montage de leur<br />
dossier. Nous privilégions les très petites<br />
<strong>en</strong>treprises car nous sommes dans une<br />
zone rurale (le plus gros bourg compr<strong>en</strong>d<br />
7 700 habitants).<br />
Pour les créateurs d’<strong>en</strong>treprise, la<br />
plateforme d’initiative locale met <strong>en</strong> place<br />
des prêts donneurs. L’information<br />
remonte par la DIRECCTE. Nous avons un<br />
dispositif FNRT (Fonds national de<br />
revitalisation du territoire) qui nous<br />
permet d’effectuer des investissem<strong>en</strong>ts.<br />
La conv<strong>en</strong>tion de revitalisation est un<br />
moy<strong>en</strong> d’asseoir notre crédibilité au<br />
niveau national et territorial et de faciliter<br />
notre travail car nous sommes appelés à<br />
fédérer les informations. Lorsque nous ne<br />
sommes pas compét<strong>en</strong>ts, nous r<strong>en</strong>voyons<br />
l’action devant la compagnie consulaire :<br />
par exemple, un boulanger qui a besoin de<br />
changer du matériel pourra recevoir une<br />
aide par le biais de la Chambre des<br />
Métiers qui est bi<strong>en</strong> plus compét<strong>en</strong>te que<br />
nous <strong>en</strong> la matière.<br />
Raynald Le NECHET, Chargé de Mission services aux <strong>en</strong>treprises de la Maison<br />
de l’emploi de Ca<strong>en</strong><br />
La Préfecture du Calvados avait et vont les rev<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>suite à l’Etat. Cela<br />
demandé à la Maison de l’emploi de Ca<strong>en</strong> étant dit, il n’y a pas toutes les<br />
de réaliser un rapport pour comparer les compét<strong>en</strong>ces sur les territoires, il est<br />
différ<strong>en</strong>tes actions concernant les parfois utile de faire appel à ces cabinets.<br />
revitalisations conduites sur d’autres<br />
Avez-vous réussi à évaluer l’effet<br />
territoires afin d’id<strong>en</strong>tifier les actions<br />
innovantes au-delà des prêts donneurs et<br />
des conv<strong>en</strong>tions de revitalisation (au-delà<br />
même du nombre d’emplois créés) ?<br />
des aides directes à la création<br />
Quelles sont les actions<br />
d’<strong>en</strong>treprise. Ce rapport est <strong>en</strong> ligne sur le<br />
site de la MEFAC (Maison de l’emploi et de<br />
d’anticipation sur la revitalisation ? Entre<br />
le mom<strong>en</strong>t du lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t et celui de la<br />
la Formation de l’Agglomération conv<strong>en</strong>tion de revitalisation il se passe<br />
Ca<strong>en</strong>naise). Nous avons observé différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre six mois et un an, les salariés sont<br />
modes d’interv<strong>en</strong>tions et différ<strong>en</strong>ts alors livrés à eux-mêmes. Y a t-il un moy<strong>en</strong><br />
interv<strong>en</strong>ants, sachant que les cabinets<br />
privés sont très prés<strong>en</strong>ts sur le marché.<br />
Comme ces cabinets ne connaiss<strong>en</strong>t pas le<br />
contexte territorial, les résultats ne sont<br />
pas bons. Ces structures pomp<strong>en</strong>t les<br />
pour anticiper les actions de revitalisation<br />
quand on s<strong>en</strong>t que l’<strong>en</strong>treprise va bi<strong>en</strong>tôt<br />
lic<strong>en</strong>cier et que cela va avoir un impact sur<br />
le territoire. Quelles actions avez-vous<br />
conduites ?<br />
informations des directeurs économiques<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Au niveau de la GEPC « Animation<br />
Territoriale : Emplois et Compét<strong>en</strong>ces »,<br />
nous t<strong>en</strong>tons d’apporter des réponses. Le<br />
suivi des salariés lic<strong>en</strong>ciés relève de la<br />
compét<strong>en</strong>ce du PSE (Plan de Sauvegarde<br />
de l’Emploi), nous n’interv<strong>en</strong>ons pas à ce<br />
niveau-là. L’aide apportée au salarié<br />
lic<strong>en</strong>cié économique ne doit pas faire<br />
doublon avec celle apportée au salarié lors<br />
de la consolidation (qui aide d’autres<br />
demandeurs d’emploi).<br />
Nous nous sommes fait labelliser<br />
« service social d’intérêt économique<br />
général ». J’ai eu une altercation avec un<br />
cabinet qui m’a expliqué qu’une Maison<br />
de l’emploi, qui animait une conv<strong>en</strong>tion<br />
sur son territoire, est une bande de<br />
copains qui se réunit et qui attribue les<br />
projets à la petite <strong>en</strong>treprise qu’il connaît<br />
bi<strong>en</strong>… Nous nous sommes donc posé la<br />
question : nous essayons d’être le plus<br />
objectif possible. Cette labellisation qui<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
75
nous a été attribuée est importante pour<br />
ne pas nous faire attaquer par un cabinet<br />
Fanny PROVOST<br />
Nous couvrons le Nord du<br />
Départem<strong>en</strong>t du Rhône. Je vais vous<br />
prés<strong>en</strong>ter une action qui est un peu<br />
différ<strong>en</strong>te que nous ne portons pas<br />
directem<strong>en</strong>t. C’est un contrat de<br />
revitalisation d’une de nos communautés<br />
de communes de notre territoire. Notre<br />
territoire comporte deux grandes<br />
caractéristiques : un secteur d’activités qui<br />
était prépondérant et qui vit un fort déclin<br />
depuis quelques années (industrie textile)<br />
et un bas niveau de formation de la<br />
population active. Cela a am<strong>en</strong>é les élus<br />
de la communauté de communes à se<br />
rapprocher des services de l’Etat et de la<br />
Préfecture pour signer un contrat de<br />
revitalisation. Dans ce contrat il y avait<br />
une volonté commune des part<strong>en</strong>aires de<br />
ne pas donner d’aides directes à<br />
l’<strong>en</strong>treprise mais plutôt d’utiliser les fonds<br />
pour structurer le territoire grâce à de<br />
nouveaux équipem<strong>en</strong>ts. En gros, de<br />
mettre les acteurs autour de la table pour<br />
faciliter l’utilisation de tous les moy<strong>en</strong>s<br />
existants au service du territoire. C’est un<br />
territoire rural avec peu d’acteurs : les<br />
<strong>en</strong>treprises du territoire ne pouvai<strong>en</strong>t<br />
donc pas forcém<strong>en</strong>t bénéficier du<br />
dispositif de droit commun qui existe.<br />
Les deux grands axes de ce contrat<br />
consist<strong>en</strong>t tout d’abord à rééquiper le<br />
territoire <strong>en</strong> infrastructure pour permettre<br />
de r<strong>en</strong>forcer et d’impulser une dynamique<br />
de créations d’<strong>en</strong>treprises et d’accueillir<br />
des <strong>en</strong>treprises qui exist<strong>en</strong>t déjà sur le<br />
territoire. Le deuxième axe est<br />
d’accompagner les <strong>en</strong>treprises dans leur<br />
développem<strong>en</strong>t au niveau local <strong>en</strong><br />
mobilisant les dispositifs qui exist<strong>en</strong>t déjà<br />
et <strong>en</strong> analysant les besoins <strong>en</strong><br />
compét<strong>en</strong>ces part une étude de la<br />
demande des <strong>en</strong>treprises.<br />
Concernant l’équipem<strong>en</strong>t du<br />
territoire, l’idée étant de motiver à la<br />
création d’<strong>en</strong>treprises, nous avons créé<br />
des infrastructures structurantes (des<br />
pépinières, des hôtels d’<strong>en</strong>treprises, des<br />
extérieur au territoire.<br />
télés c<strong>en</strong>tres). Nous avons égalem<strong>en</strong>t<br />
construit un réseau d’accompagnem<strong>en</strong>t à<br />
la création d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons mis<br />
autour de la table les consulaires, une<br />
coopérative d’activité montée à cet effet,<br />
les ag<strong>en</strong>ts de développem<strong>en</strong>t économique<br />
des Communautés de Communes. Notre<br />
réflexion a porté sur la structuration de<br />
notre travail, sur l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
<strong>en</strong>treprises et sur la manière de susciter<br />
l’<strong>en</strong>vie de créer une <strong>en</strong>treprise. Une partie<br />
des fonds de la conv<strong>en</strong>tion de<br />
revitalisation est réservée à l’accueil des<br />
<strong>en</strong>treprises déjà existantes.<br />
A propos de l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
<strong>en</strong>treprises, le deuxième axe de la<br />
revitalisation a pour idée de fédérer les<br />
acteurs du territoire avec ceux qui sont<br />
prés<strong>en</strong>ts sur Lyon (ville proche de notre<br />
territoire). Cette action permet d’offrir un<br />
service de proximité aux <strong>en</strong>treprises qui<br />
ne se déplac<strong>en</strong>t pas sur Lyon pour aller<br />
chercher ce dont ils ont besoin. L’idée est<br />
de travailler sur les problématiques<br />
d’innovation, d’implantation, de gestion<br />
des ressources humaines, et de<br />
développem<strong>en</strong>t commercial. Il s’agit de<br />
mettre autour de la table un maximum de<br />
compét<strong>en</strong>ces pour apporter des réponses<br />
globales aux chefs d’<strong>en</strong>treprise. Nous<br />
travaillons beaucoup avec la branche du<br />
textile EUROTEXT et EUROCA. L’OPCA<br />
nous aide à développer une action de<br />
GPEC. L’OPCA agit sur les problématiques<br />
de développem<strong>en</strong>t, de stratégie, de<br />
commerce, et de ressources humaines<br />
dans les <strong>en</strong>treprises. Le but est de<br />
conserver ces informations dans un<br />
observatoire territorial des emplois et des<br />
compét<strong>en</strong>ces. Nous nous rapprochons de<br />
secteurs industriels tels que les domaines<br />
du textile, de la métallurgie et de la<br />
plasturgie pour effectuer ce travail<br />
d’observation et étudier la manière de<br />
créer des passerelles <strong>en</strong>tre ces différ<strong>en</strong>ts<br />
secteurs d’activités pour optimiser le futur<br />
développem<strong>en</strong>t industriel. Notre action<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
76
porte égalem<strong>en</strong>t sur la problématique<br />
d’innovation car les <strong>en</strong>treprises sont<br />
implantées sur le territoire depuis<br />
longtemps. Nous am<strong>en</strong>ons ces secteurs<br />
d’activités traditionnels vers l’innovation.<br />
A Lyon, nous avons un pôle de<br />
compétitivité textile dont aucune de nos<br />
<strong>en</strong>treprises ne fait partie : nous voudrions<br />
établir un contact grâce à cet outil.<br />
Pour que notre action soit efficace,<br />
il faut que les <strong>en</strong>treprises accèd<strong>en</strong>t<br />
facilem<strong>en</strong>t à ces services. Nous allons<br />
donc créer un pôle ressources humaines<br />
pour réunir dans un lieu unique les<br />
consulaires, Pôle emploi, les Missions<br />
d’Insertion par l’Activité Economique du<br />
territoire, et nous allons mettre des salles<br />
à leur disposition.<br />
Dominique PONJON<br />
Nous nous situons <strong>en</strong> Haute-<br />
Normandie, avec 128 Communes et un<br />
peu plus de 120 000 habitants. Nous<br />
sommes sur un territoire industrialisé avec<br />
des fragilités notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui<br />
concerne la métallurgie. Nous avons<br />
toujours essayé de rec<strong>en</strong>ser les besoins<br />
des <strong>en</strong>treprises. Mais nous avons aussi<br />
depuis quatre ans, comme vous tous ici,<br />
associé des <strong>en</strong>treprises à nos démarches.<br />
Cette association porte sur les secteurs<br />
fragilisés, mais elle porte aussi sur les<br />
secteurs porteurs. Pr<strong>en</strong>ons l’exemple de<br />
l’hôtellerie-restauration : nous les<br />
sout<strong>en</strong>ons par le regroupem<strong>en</strong>t<br />
d’employeurs de cette profession.<br />
Concernant les secteurs fragilisés,<br />
nous avons mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 2008, une<br />
cellule de reclassem<strong>en</strong>t inter<strong>en</strong>treprises.<br />
La loi avait permis, par décret fin 2007, la<br />
mise <strong>en</strong> place de ces cellules. Nous avons<br />
été la première Maison de l’emploi à<br />
prés<strong>en</strong>ter ce projet à l’Etat et le<br />
convaincre, cela n’a pas été chose facile.<br />
Nous avons été couronnés de succès et<br />
p<strong>en</strong>dant un an nous avons accompagné 3<br />
<strong>en</strong>treprises et plus d’une c<strong>en</strong>taine de<br />
salariés sur la réinsertion dans l’emploi. La<br />
cellule de reclassem<strong>en</strong>t a pour avantage<br />
de faire bénéficier de ce dispositif les<br />
salariés des petites <strong>en</strong>treprises (jusque là<br />
Le contrat de revitalisation est<br />
subv<strong>en</strong>tionné par l’Etat et la Communauté<br />
de communes. Le montant du contrat de<br />
revitalisation est difficile à estimer car ce<br />
ne sont pas forcém<strong>en</strong>t de nouvelles<br />
allocations mais des crédits fléchés avec<br />
une tr<strong>en</strong>taine d’actions qui ont ellesmêmes<br />
un budget alloué par des<br />
cofinancem<strong>en</strong>ts. Le financem<strong>en</strong>t de la<br />
conv<strong>en</strong>tion de revitalisation ressemble à<br />
celui d’une conv<strong>en</strong>tion de bassin de<br />
l’emploi.<br />
Le principal objet du contrat de<br />
conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />
concerne<br />
l’infrastructure du territoire et<br />
l’investissem<strong>en</strong>t.<br />
elles ne pouvai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> bénéficier).<br />
L’autre avantage étant que, une Maison<br />
de l’emploi rassemble <strong>en</strong> son sein des<br />
part<strong>en</strong>aires : consulaires, organismes de<br />
formation, Pôle emploi, les services de<br />
l’Etat. Au sein de la Maison de l’emploi, il y<br />
a la synergie nécessaire pour permettre<br />
aux salariés de rebondir. Cette cellule a<br />
fonctionné p<strong>en</strong>dant un an avec des<br />
résultats très <strong>en</strong>courageants (70% des<br />
salariés se sont retrouvés <strong>en</strong> sortie<br />
positive). Au bout d’un an, notre territoire<br />
a bénéficié du CTP. Qui dit CTP dit<br />
disparition des cellules de reclassem<strong>en</strong>ts.<br />
Nous allons connaître sur notre<br />
territoire notre deuxième EPR, après celui<br />
de Flamm<strong>en</strong>ville. Les travaux comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t<br />
début 2010 et se termin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2017. Il<br />
s’agit d’un réacteur nucléaire de nouvelle<br />
génération. Ce chantier représ<strong>en</strong>te de 3<br />
000 à 4 000 emplois sur une période<br />
s’ét<strong>en</strong>dant de 3 à 5 ans. Nous avons<br />
égalem<strong>en</strong>t un autre projet de plateforme<br />
éoli<strong>en</strong>ne off shore au large de Dieppe et<br />
de la Baie de Somme.<br />
En somme, notre territoire connaît<br />
à la fois des difficultés et des<br />
opportunités. Ces opportunités<br />
permett<strong>en</strong>t aux <strong>en</strong>treprises de se<br />
mobiliser et de s<strong>en</strong>sibiliser le public. De là<br />
est partie l’idée de la mise <strong>en</strong> place d’un<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
77
Pôle Mobilité Sécurité. Les part<strong>en</strong>aires<br />
sociaux avai<strong>en</strong>t pour habitude, <strong>en</strong> Haute-<br />
Normandie, de se r<strong>en</strong>contrer au niveau<br />
régional avec les services de l’Etat pour<br />
réfléchir sur les questions de mobilisation<br />
et de sécurisation des parcours<br />
professionnels. Ces réunions informelles<br />
n’étai<strong>en</strong>t pas vraim<strong>en</strong>t structurées car il<br />
n’y avait pas d’acteur de terrain pour<br />
porter ce dispositif. L’Etat a p<strong>en</strong>sé que<br />
notre Maison de l’emploi pourrait<br />
exploiter ce pôle collaboratif c<strong>en</strong>tré sur les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux (syndicats<br />
d’employeurs et de salariés). Ce projet a<br />
été prés<strong>en</strong>té au Préfet de Dieppe et tout<br />
le monde s’est mis d’accord pour agir <strong>en</strong><br />
faveur de l’organisation des chantiers à<br />
v<strong>en</strong>ir mais aussi de la sortie des publics de<br />
ces chantiers. Ce dispositif est lourd et<br />
exige des moy<strong>en</strong>s : il nous faut un chargé<br />
de mission à plein temps (il n’est pas<br />
<strong>en</strong>core recruté), un site internet avec des<br />
niveaux de retour sur les acteurs. Le<br />
travail préalable consiste à faire remonter<br />
du terrain toutes les informations<br />
concernant les <strong>en</strong>treprises qui peuv<strong>en</strong>t<br />
avoir des difficultés et ou des projets<br />
(syndicat, chefs d’<strong>en</strong>treprises, acteurs du<br />
territoire, chargés de développem<strong>en</strong>t).<br />
Nous restituons ces informations par le<br />
biais d’un site internet avec différ<strong>en</strong>ts<br />
niveaux de confid<strong>en</strong>tialité. Ce site<br />
constitue une aide à la décision avec une<br />
cellule de veille. De plus il permet aux élus<br />
locaux et aux pouvoirs publics de<br />
récupérer les informations dont ils ont<br />
besoin. Une ADEC (action de<br />
développem<strong>en</strong>t de l’emploi et de la<br />
compét<strong>en</strong>ce) intersectorielle financée par<br />
l’Etat a été mise <strong>en</strong> place au préalable. Elle<br />
concerne surtout les Très Petites<br />
Entreprises. L’accompagnem<strong>en</strong>t peut être<br />
individuel ou collectif.<br />
Si le pôle collaboratif aboutit,<br />
d’autres actions pourront être mises <strong>en</strong><br />
place pour faciliter la mobilité<br />
professionnelle des salariés de ces<br />
<strong>en</strong>treprises. Il sera possible, par exemple,<br />
de faire évoluer la compét<strong>en</strong>ce des<br />
salariés par des formations sur leurs<br />
propres métiers ou sur d’autres.<br />
Le comité de pilotage compr<strong>en</strong>d<br />
l’Etat, Pôle emploi, les part<strong>en</strong>aires sociaux<br />
et tous les acteurs compris dans ce<br />
champ.<br />
Claude SEIBEL, PLIE du Pays Midi Quercy<br />
Pourriez-vous, tous les trois,<br />
En revanche, dans les deux autres<br />
repositionner ces chantiers par rapport<br />
aux activités actuelles et futures de Pôle<br />
emploi ? Le premier chantier étant un<br />
programme d’investissem<strong>en</strong>t que vous<br />
projets du Beaujolais et de Dieppe, vous<br />
êtes dirigés vers de nouvelles ori<strong>en</strong>tations<br />
de Pôle emploi. Quelle place ti<strong>en</strong>t ce<br />
dernier?<br />
accompagnez et préparez, Pôle emploi est<br />
a priori un part<strong>en</strong>aire.<br />
Arnaud FRIEDMAN<br />
Dans un certain nombre de projets,<br />
dont nous avons connaissance <strong>en</strong> amont,<br />
nous effectuons des visites groupées avec<br />
Pôle emploi et le CTP. Le fait d’apporter<br />
une aide directe de 3000 euros à des<br />
Fanny PROVOST<br />
La collaboration que nous m<strong>en</strong>ons<br />
avec Pôle emploi est difficile <strong>en</strong> ce qui<br />
concerne les types d’<strong>en</strong>treprises à<br />
approcher. La direction nationale de Pôle<br />
<strong>en</strong>treprises qui recrut<strong>en</strong>t, p<strong>en</strong>dant une<br />
période où il n’y a pas de contrat aidé, est<br />
intéressant pour les structures<br />
concernées.<br />
emploi a id<strong>en</strong>tifié notre outil d’analyse <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprise comme une expérim<strong>en</strong>tation<br />
utile. Nous sommes d’accord sur l’objectif<br />
à atteindre mais nous nous heurtons à un<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
78
problème concernant la taille des<br />
<strong>en</strong>treprises car Pôle emploi s’intéresse aux<br />
<strong>en</strong>treprises à pot<strong>en</strong>tiel élevé. Nous ne<br />
nous travaillons donc pas sur les mêmes<br />
cibles. Les ag<strong>en</strong>ces locales,<br />
départem<strong>en</strong>tales et régionales veul<strong>en</strong>t<br />
faire avancer ce projet d’outil commun.<br />
Notre action consiste à repérer les besoins<br />
<strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise et s<strong>en</strong>sibiliser les salariés sur<br />
Dominique PONJON<br />
Au sujet du reclassem<strong>en</strong>t<br />
inter<strong>en</strong>treprises, Pôle emploi était dans le<br />
comité de pilotage : nous m<strong>en</strong>ions donc<br />
une démarche part<strong>en</strong>ariale. En revanche,<br />
Pôle emploi ne s’<strong>en</strong> occupe pas<br />
<strong>en</strong>treprises moy<strong>en</strong>nes et des très petites<br />
<strong>en</strong>treprises car elle n’<strong>en</strong> a pas les moy<strong>en</strong>s.<br />
Elles sont dans notre champ d’actions :<br />
90% de structures ont moins de 20<br />
salariés. Nous apportons égalem<strong>en</strong>t une<br />
aide au chef d’<strong>en</strong>treprise qui n’a pas le<br />
la mobilité professionnelle et l’intérêt de<br />
construire un parcours professionnel.<br />
Nous avions demandé à Pôle emploi de se<br />
positionner dans cet accompagnem<strong>en</strong>t<br />
des référ<strong>en</strong>ts et salariés, ils ont refusé.<br />
Nous devons donc trouver une solution à<br />
ce niveau. J’espère que nous arriverons à<br />
construire quelque chose <strong>en</strong>semble.<br />
temps de s’occuper des RH et nous<br />
établissons une cartographie des métiers<br />
afin d’informer tous les publics sur les<br />
métiers existants, les politiques salariales.<br />
Au niveau de la prospective, la<br />
collaboration est différ<strong>en</strong>te car nous<br />
avons un <strong>en</strong>crage territorial que Pôle<br />
emploi n’a pas. Dans les rapports avec les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux, cet ancrage territorial<br />
est primordial.<br />
Danièle CORNET, Vice-présid<strong>en</strong>te de la communauté d’agglomération Plaine-<br />
C<strong>en</strong>trale (Val de Marne), Présid<strong>en</strong>te du PLIE et de la Mission locale intercommunale<br />
Je veux vous éclairer sur le fait que<br />
la dynamique politique est v<strong>en</strong>ue des élus<br />
et a été fondam<strong>en</strong>tale dans la mise <strong>en</strong><br />
place de notre action territoriale. A<br />
l’origine, il y avait un PLIE au niveau<br />
pour souligner que c’est l’implication<br />
politique dans le territoire qui r<strong>en</strong>d notre<br />
action efficace. Je suis à l’origine d’une<br />
plateforme locale sur le territoire : il faut<br />
une volonté politique pour accompagner<br />
communal et intercommunal. ces outils sur le territoire. Il est important<br />
L’association qui le portait a considéré que<br />
le PLIE n’était plus suffisant. Il y a alors eu<br />
de nombreuses initiatives, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
d’établir un réseau et d’être performant<br />
au niveau de l’insertion des <strong>en</strong>treprises les<br />
plus <strong>en</strong> difficulté (aspect social). Il faut<br />
avec différ<strong>en</strong>ts acteurs. Par la suite, nous égalem<strong>en</strong>t aller jusqu’à<br />
avons pris connaissance du cahier des<br />
charges de la Maison de l’emploi et nous<br />
nous sommes inscrits dans la démarche<br />
pour dev<strong>en</strong>ir « Maison de l’emploi ». Nous<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t (aspect économique)<br />
de ces <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> difficulté. Nous<br />
avons réussi à monter des collaborations<br />
avec des services économiques et des<br />
<strong>en</strong> avions tous les ingrédi<strong>en</strong>ts. Le groupem<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>treprises. A ce titre,<br />
changem<strong>en</strong>t de gouvernem<strong>en</strong>t a <strong>en</strong>traîné<br />
le gel des Maisons de l’emploi.<br />
Nous avons géré une conv<strong>en</strong>tion de<br />
revitalisation puisque l’<strong>en</strong>treprise KODAK<br />
est partie du territoire : ce fut un gros<br />
chantier. Nous travaillons principalem<strong>en</strong>t<br />
avec les très petites <strong>en</strong>treprises : ceux<br />
nous avons créé des cellules <strong>en</strong>treprises<br />
avec ces part<strong>en</strong>aires.<br />
Tous ces dispositifs doiv<strong>en</strong>t-ils être<br />
systématiquem<strong>en</strong>t financés par des fonds<br />
publics ? Ne faudrait-il pas que certaines<br />
<strong>en</strong>treprises (mise à part les très petites<br />
<strong>en</strong>treprises), certains syndicats, certaines<br />
sont elles qui sont le plus <strong>en</strong> difficulté et OPCA puiss<strong>en</strong>t être des part<strong>en</strong>aires<br />
personne ne va à leur r<strong>en</strong>contre. A mon financiers ?<br />
avis il faut que l’on sorte de ces détails<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
79
Dominique PONJON<br />
Il est évid<strong>en</strong>t que la volonté<br />
politique est indisp<strong>en</strong>sable sur le<br />
territoire : l’Etat est à l’origine de la<br />
création des PLIE et des Maisons de<br />
l’emploi. En ce qui concerne la<br />
participation financière des <strong>en</strong>treprises,<br />
on peut aussi y arriver. En l’occurr<strong>en</strong>ce, au<br />
niveau des conv<strong>en</strong>tions, les <strong>en</strong>treprises<br />
particip<strong>en</strong>t au financem<strong>en</strong>t. Quand<br />
l’<strong>en</strong>treprise ne ferme pas, elle apporte<br />
égalem<strong>en</strong>t sa contribution. En ce qui<br />
concerne des projets à développer,<br />
comme l’EPR dont je vous ai parlé tout à<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
Les comités de revitalisation<br />
rassembl<strong>en</strong>t 100% des fonds<br />
d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons égalem<strong>en</strong>t des<br />
dispositifs emploi et compét<strong>en</strong>ces<br />
l’heure, préalablem<strong>en</strong>t au diagnostic<br />
emploi/formation pour lequel nous nous<br />
sommes fait aider par un cabinet<br />
spécialisé, les élus ont demandé à la FFB<br />
et à l’IUMM d’apporter une aide<br />
financière. Ils ont argum<strong>en</strong>té cette<br />
demande <strong>en</strong> leur expliquant qu’ils allai<strong>en</strong>t<br />
percevoir les bénéfices de ce gros<br />
chantier. Dans ce s<strong>en</strong>s, ils devai<strong>en</strong>t<br />
participer au financem<strong>en</strong>t de ce<br />
diagnostic. Cette action a été un succès<br />
car les élus l’ont acceptée.<br />
financés par les OPCA, notamm<strong>en</strong>t le CTP<br />
pour la reconversion des salariés. Nous<br />
essayons de mêler fonds privés et publics.<br />
Armand DEHASSE, Responsable d’une structure de formation conseil<br />
Je suis responsable d’une structure matière de GPEC. C’est un sujet c<strong>en</strong>tral<br />
de formation <strong>en</strong> conseil mais je depuis des années. Si vous leur proposez<br />
n’intervi<strong>en</strong>s pas lors des conv<strong>en</strong>tions de<br />
revitalisation. Concernant l’interv<strong>en</strong>tion<br />
des branches et de l’interprofessionnel, la<br />
revitalisation, et de manière plus général<br />
d’utiliser des crédits qui sont utilisés par<br />
les Maisons de l’emploi ou d’autres<br />
structures, ils sont aussi pr<strong>en</strong>eurs. Les<br />
deux structures œuvr<strong>en</strong>t pour une même<br />
l’emploi, les OPCA intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t finalité.<br />
beaucoup <strong>en</strong> direction des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong><br />
Daniel HARDY, Directeur de la Maison de l’emploi de l’ouest vosgi<strong>en</strong><br />
Au sujet de la mobilisation de fonds<br />
privés, je mettrai un bémol. Sur les<br />
territoire rural qui fait 1500 km2, avec à<br />
peine 60 000 habitants, le plus gros bourg<br />
territoires ruraux, partiellem<strong>en</strong>t fait 7 700 habitants, les temps de<br />
dévitalisés, les <strong>en</strong>treprises qui ont des<br />
moy<strong>en</strong>s financiers n’alloueront pas d’aide<br />
déplacem<strong>en</strong>t sont beaucoup plus longs<br />
qu’autour d’Epinal. Seule une structure<br />
financière pour revitalisation. Il faut sout<strong>en</strong>ue par l’Etat comme une Maison de<br />
pouvoir, dans ce contexte, avoir recours à<br />
des aides étatiques au s<strong>en</strong>s large du<br />
terme. Les OPCA ont une finalité de<br />
branche. Dans ce contexte, sur mon<br />
l’emploi peut être un levier efficace pour<br />
aiguiller les organismes vers ce g<strong>en</strong>re de<br />
territoires pour leur faire gagner du<br />
temps.<br />
Joël DORÉ, Maison de l’emploi du chalonnais<br />
Au sujet de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des histoire de greffe <strong>en</strong>tre les collectivités, les<br />
services de l’emploi (comme Pôle emploi) services de l’Etat et leurs outils nationaux.<br />
aux côtés des Maisons de l’emploi, je Cette greffe implique un projet<br />
p<strong>en</strong>se qu’il y a une erreur à l’origine du part<strong>en</strong>arial pour le développem<strong>en</strong>t de<br />
projet. La Maison de l’emploi est une l’emploi sur les territoires et une
territorialisation des politiques de<br />
l’emploi. Le problème est que ce projet se<br />
prénomme « Maison de l’emploi » et on a<br />
affaire aux Maisons de l’emploi. Le projet<br />
Danièle CORNET<br />
Sur notre territoire, nous avons été<br />
surpris que ce soit la DIRECCTE<br />
départem<strong>en</strong>tale qui nous sollicite pour<br />
une conv<strong>en</strong>tion de revitalisation. Nous<br />
v<strong>en</strong>ons de signer une conv<strong>en</strong>tion de<br />
travail <strong>en</strong> ressources humaines pour les<br />
<strong>en</strong>treprises. Nous ne passons pas par Pôle<br />
aurait été prénommé autrem<strong>en</strong>t, les<br />
rapports <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes structures<br />
aurai<strong>en</strong>t été plus faciles.<br />
emploi, c’est la DIRECCTE qui nous sollicite<br />
directem<strong>en</strong>t. Nous fonctionnons très bi<strong>en</strong><br />
avec leur personnel : ils ne se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas<br />
dépossédés, sachant qu’ils ont, par<br />
ailleurs, de grosses difficultés de gestion.<br />
Cela dit, nous ne sommes pas une Maison<br />
de l’emploi, peut-être que cela joue.<br />
Nadège MESBAH<br />
Y a t-il des freins à l’élaboration de<br />
ce dispositif ?<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
A mon avis, les freins sont les<br />
acteurs eux-mêmes. Les dispositifs sont<br />
efficaces mais dans la mise <strong>en</strong> place de<br />
l’action, il ne s’agit que d’un problème de<br />
personnes qui se mett<strong>en</strong>t des bâtons dans<br />
les roues car elles ont peur que l’action<br />
d’un part<strong>en</strong>aire fasse de l’ombre à sa<br />
propre action. Pourtant il y a des intérêts à<br />
partager les informations <strong>en</strong>tre tous les<br />
acteurs : certains ne le compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas<br />
pour des raisons institutionnelles. Pôle<br />
emploi est <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t débordé, il y a<br />
des <strong>en</strong>droits où ils le reconnaiss<strong>en</strong>t et ils<br />
s’appui<strong>en</strong>t alors sur des part<strong>en</strong>aires. Il y a<br />
d’autres <strong>en</strong>droits où Pôle emploi n’est pas<br />
moteur et freine l’action pour des<br />
questions de structures ou de blocage. Sur<br />
la GPEC nous avons eu le même problème,<br />
à savoir la répartition des rôles pour agir<br />
sur le territoire : tout cela est affaire de<br />
personnes.<br />
Dominique PONJON<br />
Tout est à refaire quand il y a un<br />
problème de personnes. Cela provoque<br />
des lourdeurs.<br />
Valérie GRANDGUILLOT, Chargée de mission politique de l’emploi, Maison de<br />
l’emploi de la communauté urbaine du Grand Toulouse<br />
Je voulais avoir un complém<strong>en</strong>t sociaux sont très prés<strong>en</strong>ts et les échanges<br />
d’information parce qu’à Toulouse, sont parfois assez musclés. J’ai été étonné,<br />
concernant les conv<strong>en</strong>tions de M. Friedmann, que vous n’ayez pas<br />
revitalisation, nous avons de grosses<br />
<strong>en</strong>treprises concernées et l’action est<br />
pilotée par la DIRECCTE. Les part<strong>en</strong>aires<br />
abordé la question des relations avec les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux lors du déroulem<strong>en</strong>t<br />
des conv<strong>en</strong>tions de revitalisation.<br />
Arnaud FRIEDMANN<br />
En Déodatie, les part<strong>en</strong>aires sociaux<br />
sont prés<strong>en</strong>ts au mom<strong>en</strong>t de la<br />
préparation et de la signature des<br />
conv<strong>en</strong>tions de revitalisation, ainsi qu’au<br />
bilan<br />
final.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
81
Valérie GRANDGUILLOT<br />
A Toulouse, ce sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />
des cabinets qui gèr<strong>en</strong>t cette action et les<br />
Daniel HARDY<br />
Dans notre comité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,<br />
nous avons des représ<strong>en</strong>tants syndicaux.<br />
Ils jou<strong>en</strong>t un rôle positif, même sur le vote<br />
de l’évolution des critères d’éligibilité il y a<br />
comités point<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t du doigt la<br />
limite de leurs compét<strong>en</strong>ces.<br />
3 semaines. Je dirai même que, dans le<br />
contexte économique local, ils serv<strong>en</strong>t de<br />
relais à l’emploi.<br />
Françoise GUILLEMAN, Chargée de Mission CARIF-OREF, Poitou-Char<strong>en</strong>tes<br />
Arrivez-vous à mobiliser les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux ?<br />
Dominique PONJON<br />
L’observatoire Maison de l’emploi<br />
et le CREFOR sont de formidables<br />
observatoires territoriaux. Il faut<br />
distinguer deux niveaux pour les<br />
part<strong>en</strong>aires sociaux : le niveau régional et<br />
local. Le niveau régional est plus facile à<br />
atteindre <strong>en</strong> termes de part<strong>en</strong>ariat. Au<br />
niveau local, il est plus difficile de créer un<br />
contact. L’opération est facilitée si le<br />
contact a déjà été établi au niveau<br />
régional.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
82
Atelier<br />
Clauses sociales d’insertion et d’emploi sur<br />
les territoires<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Jocelyne BERGER<br />
Directrice, Maison de l’emploi Sud Mosellan<br />
Didier OBLE<br />
Expert Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi<br />
Jérôme PAYEN<br />
Responsable des Clauses d’Insertion, Maison de l’emploi de Lyon<br />
Vinc<strong>en</strong>t RICOLLEAU<br />
Chargé de Mission Développem<strong>en</strong>t, Comité National de Liaison des régies de Quartier<br />
Animation<br />
Didier OBLE<br />
Expert Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
83
DIDIER OBLE<br />
Je vais interv<strong>en</strong>ir à deux titres : <strong>en</strong><br />
tant qu’expert de l’Alliance Villes Emploi<br />
et <strong>en</strong> tant qu’anci<strong>en</strong> responsable clauses<br />
d’insertion de Nantes Métropole sur une<br />
Jocelyne BERGER<br />
Je suis directrice de la Maison de<br />
l’emploi de Sarrebourg. Cette structure<br />
plutôt réc<strong>en</strong>te a été labellisée <strong>en</strong> 2005,<br />
conv<strong>en</strong>tionnée <strong>en</strong> 2006 mais n’a démarré<br />
qu’au second trimestre 2008 car la<br />
construction immobilière avait pris du<br />
retard. Nous sommes sur un territoire très<br />
rural. La commune la plus importante est<br />
la ville de Sarrebourg avec 13000<br />
habitants. Nous sommes égalem<strong>en</strong>t sur<br />
cinq communes de 4000 habitants, trois<br />
communes <strong>en</strong>tre 2500 et 4500 habitants<br />
et <strong>en</strong>suite ce sont des petites communes.<br />
Au total, notre Maison de l’emploi<br />
intervi<strong>en</strong>t sur 230 communes. Je vais vous<br />
prés<strong>en</strong>ter notre expéri<strong>en</strong>ce de mise <strong>en</strong><br />
œuvre de clause sur le sud mosellan où il<br />
n’y avait aucune pratique <strong>en</strong> la matière.<br />
Cette action n’avait pas été inscrite<br />
dan le plan d’action initial de la Maison de<br />
l’emploi. La circulaire du 3 décembre 2008<br />
relative à l’exemplarité de l’Etat au regard<br />
du développem<strong>en</strong>t durable dan le<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t des services et de ses<br />
établissem<strong>en</strong>ts publics, et tout<br />
particulièrem<strong>en</strong>t au regard des « achats<br />
socialem<strong>en</strong>t responsables » a décidé les<br />
élus à mettre <strong>en</strong> œuvre les clauses<br />
d’insertion dans les marchés publics,<br />
d’autant plus que les Maisons de l’emploi<br />
étai<strong>en</strong>t citées comme pouvant <strong>en</strong> être les<br />
« facilitateurs ».<br />
Nous avons organisé une première<br />
réunion d’information à destination de<br />
tous les présid<strong>en</strong>ts d’intercommunalités et<br />
de tous les maires des 230 communes du<br />
territoire. Au cours de cette réunion, nous<br />
nous sommes appuyés sur l’expéri<strong>en</strong>ce<br />
d’un territoire voisin au nôtre, le Val de<br />
Lorraine. En effet ce territoire a<br />
expérim<strong>en</strong>té ces clauses p<strong>en</strong>dant dix ans.<br />
fiche action qui s’appelle « la clause et les<br />
outils de la Valorisation des Acquis pour<br />
les personnes <strong>en</strong> clauses ».<br />
Nous avons eu un exposé sur le<br />
développem<strong>en</strong>t des clauses et l’action<br />
effectuée par le PLIE du Val de Lorraine.<br />
Les élus ont alors été convaincus qu’il<br />
fallait s’<strong>en</strong>gager dans cette démarche à<br />
tel point qu’ils ont rédigé une charte<br />
territoriale d’Insertion. Cette charte a<br />
pour but de bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifier la Maison de<br />
l’emploi <strong>en</strong> tant que maître d’œuvre des<br />
clauses d’insertion sur le territoire sud<br />
mosellan et de systématiser la réflexion de<br />
l’inscription des clauses dans tous les<br />
marchés publics qui s’y prêt<strong>en</strong>t. A ce jour,<br />
les huit intercommunalités porteuses de la<br />
Maison de l’emploi ont toutes délibéré<br />
favorablem<strong>en</strong>t pour la mise <strong>en</strong> œuvre de<br />
cette charte territoriale d’insertion. Une<br />
étude préalable d’inscription des clauses<br />
est décidée dès qu’un marché va être<br />
publié.<br />
Le conseil d’administration de la<br />
Maison de l’emploi a souhaité inscrire<br />
cette mission dans le plan d’action de la<br />
Maison de l’emploi. Le problème est que<br />
nous n’avions pas de financem<strong>en</strong>t. Nous<br />
avons fait appel à l’Etat qui a égalem<strong>en</strong>t<br />
légitimé la Maison de l’emploi dans cette<br />
fonction de guichet unique sur le territoire<br />
et financé le poste d’un chargé de mission<br />
clauses d’insertion sur une ligne<br />
financière, <strong>en</strong> sus du plan d’action de la<br />
Maison de l’emploi. La gouvernance a<br />
donc recruté un chargé de mission, M.<br />
BEITZ, qui a pris ses fonctions au mois de<br />
mai 2010.<br />
Les intercommunalités ont<br />
formalisé la charte d’insertion et ont été<br />
rejointes par des communes du territoire.<br />
Nous avons de plus <strong>en</strong> plus de signataires<br />
de cette charte. Le Conseil régional de<br />
Lorraine a id<strong>en</strong>tifié notre Maison de<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
84
l’emploi comme relais territorial pour<br />
l’animation des clauses d’insertion sur le<br />
territoire, y compris pour ses propres<br />
marchés. Ainsi, des marchés de<br />
rénovation de lycée sont gérés par la<br />
Maison de l’emploi. Quand M. BEITZ a pris<br />
ses fonctions, il avait pour mission de<br />
construire une méthodologie d’animation<br />
des clauses d’Insertion, et surtout, de<br />
construire une offre de services pour les<br />
protagonistes des clauses. Cette offre de<br />
services compr<strong>en</strong>d l’aide aux donneurs<br />
d’ordre pour finaliser les modalités<br />
d’inscription des clauses dans leurs<br />
marchés. Il s’agit égalem<strong>en</strong>t<br />
d’accompagner les <strong>en</strong>treprises<br />
soumissionnaires à un marché public pour<br />
les informer et les guider dans leur<br />
réponse. Concernant les <strong>en</strong>treprises<br />
attributaires des marchés publics, la<br />
Maison de l’emploi les accompagne dans<br />
la mise <strong>en</strong> œuvre des clauses. Elle est ainsi<br />
am<strong>en</strong>ée à leur proposer de solliciter les<br />
structures d’insertion du territoire <strong>en</strong> cotraitance<br />
ou sous-traitance. La Maison de<br />
l’emploi positionne les personnes qui<br />
peuv<strong>en</strong>t être recrutées au titre des<br />
clauses : une base de données<br />
compr<strong>en</strong>ant les personnes éligibles aux<br />
« clauses d’insertion » est <strong>en</strong> cours de<br />
construction. Ceci est très important pour<br />
ori<strong>en</strong>ter l’inscription des clauses dans les<br />
marchés. En nous référant à cette base de<br />
données, nous savons si nous disposons<br />
ou pas des ressources humaines<br />
nécessaires pour tel ou tel marché.<br />
Jean-Luc BEITZ, Chargé de Mission clauses d’insertion sur le territoire de<br />
Sarrebourg<br />
La première partie de ma mission a<br />
été de construire l’offre de services pour<br />
les donneurs d’ordre. J’ai expliqué <strong>en</strong> quoi<br />
consiste la clause, comm<strong>en</strong>t la mettre <strong>en</strong><br />
nous appuyant sur Pôle emploi, la PAIO,<br />
les structures d’insertion du territoire, les<br />
points emploi de la MDE, et d’autres<br />
part<strong>en</strong>aires <strong>en</strong>core. Le leitmotiv est de<br />
œuvre et comm<strong>en</strong>t déterminer le prés<strong>en</strong>ter aux <strong>en</strong>treprises les publics dont<br />
pourc<strong>en</strong>tage d’insertion dans le cadre des<br />
clauses. J’ai agi <strong>en</strong> collaboration avec les<br />
différ<strong>en</strong>ts services techniques. Ensuite, je<br />
me suis assuré du concours des quatre<br />
SIAE (Structures d’Insertion par l’Activité<br />
elles ont besoin. Concernant la base de<br />
données du public de notre territoire très<br />
rural, les compét<strong>en</strong>ces sont très variées,<br />
ainsi que les marchés publics. Nous avons<br />
eu, par exemple, un projet de forage. Je<br />
Economique) du territoire. Le but étant de comptais refuser d’inscrire la clause<br />
s’assurer de leur part<strong>en</strong>ariat, tant au<br />
niveau du positionnem<strong>en</strong>t de leur public<br />
qu’au niveau de leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans le<br />
cadre de la sous-traitance. Nous voulions<br />
p<strong>en</strong>sant que nous n’aurions pas de public<br />
à proposer à l’<strong>en</strong>treprise attributaire. Mais<br />
<strong>en</strong> consultant la base de données, j’ai<br />
trouvé une personne qui avait une<br />
savoir égalem<strong>en</strong>t quelles étai<strong>en</strong>t expéri<strong>en</strong>ce dans les forages. J’ai donc<br />
précisém<strong>en</strong>t leurs domaines activités, accepté que le donneur d’ordre inclus la<br />
quelles positions elles avai<strong>en</strong>t sur le<br />
marché, et vers quoi elles pouvai<strong>en</strong>t<br />
t<strong>en</strong>dre. Les conseils d’administration de<br />
chaque structure ont délibéré, et toutes<br />
clause d’insertion sur le marché <strong>en</strong><br />
question. Lorsque les <strong>en</strong>treprises ont vu<br />
que nous avions inséré cette clause, elles<br />
nous ont immédiatem<strong>en</strong>t demandé si<br />
ont répondu favorablem<strong>en</strong>t à notre nous aurions de la main d’œuvre<br />
sollicitation.<br />
Nous sommes <strong>en</strong> train de monter<br />
un part<strong>en</strong>ariat avec le Conseil général de<br />
compét<strong>en</strong>te à disposition : oui nous avions<br />
une personne. Evidemm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> fonction<br />
des besoins de l’<strong>en</strong>treprise, nous pouvions<br />
la Moselle concernant la « clausabilité » proposer d’autres compét<strong>en</strong>ces avec<br />
des bénéficiaires du RSA. Nous d’autres<br />
publics.<br />
recherchons les publics « clausables » <strong>en</strong><br />
© Alliance Villes Emploi<br />
85
Jocelyne BERGER<br />
Concernant la mobilisation des<br />
<strong>en</strong>treprises, les réunir <strong>en</strong>semble est<br />
difficile. C’est la fédération du BTP qui<br />
nous épaule sur l’information et la<br />
s<strong>en</strong>sibilisation des <strong>en</strong>treprises. La<br />
Fédération du BTP est signataire de la<br />
charte d‘insertion. Nous avons par ailleurs<br />
été télescopés par le grand projet de<br />
construction de la ligne LGV Est. Ce projet,<br />
sur le tronçon mosellan, représ<strong>en</strong>te<br />
320000 heures d’insertion inscrites dans<br />
les marchés d’ici à fin 2012/2013. Il y aura<br />
une deuxième tranche : 2013/2015, nous<br />
ne connaissons pas <strong>en</strong>core le nombre<br />
d’heures d’insertion. Dans ce contexte, la<br />
méthodologie s’est mise <strong>en</strong> place très vite.<br />
Les <strong>en</strong>treprises propos<strong>en</strong>t, dans le cadre<br />
des clauses d’insertion, majoritairem<strong>en</strong>t<br />
des contrats de professionnalisation. Les<br />
publics bénéficiaires de ces clauses<br />
Didier OBLE<br />
La volonté politique a été très forte<br />
sur cette action. Il y a eu à la fois une<br />
décision de délibération et, <strong>en</strong> conseil<br />
communautaire, les élus nous ont apporté<br />
des moy<strong>en</strong>s facilitant l’action. Ce souti<strong>en</strong> a<br />
égalem<strong>en</strong>t été concrétisé dans la mise <strong>en</strong><br />
place d’une méthodologie de part<strong>en</strong>ariat,<br />
dans les relations avec le public<br />
« clausable » et le li<strong>en</strong> à établir avec les<br />
<strong>en</strong>treprises. J’ai moi-même une<br />
expéri<strong>en</strong>ce antérieure de mise <strong>en</strong> place<br />
de clauses d’insertion sur le territoire de<br />
Nantes Métropole <strong>en</strong> 2004. La question de<br />
la validation des acquis des personnes<br />
dans les dispositifs de clauses sociales<br />
s’est posée assez vite. Arrivé à un certain<br />
stade, une fois que les contacts et les<br />
part<strong>en</strong>ariats sont établis, comm<strong>en</strong>t<br />
travailler sur le volume qualitatif de la<br />
clause ?<br />
Grâce à un dispositif bi<strong>en</strong> huilé,<br />
nous travaillons sur un segm<strong>en</strong>t de 150<br />
personnes sujettes aux clauses d’insertion.<br />
Nous œuvrons sur le territoire <strong>en</strong><br />
part<strong>en</strong>t dans les c<strong>en</strong>tres de formation des<br />
<strong>en</strong>treprises p<strong>en</strong>dant trois à six semaines.<br />
Ils pass<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts CACES qui leur<br />
permett<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t de conduire les<br />
gros <strong>en</strong>gins sur la ligne LGV. Ils revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>suite travailler dans la région sur un<br />
contrat de chantier de deux ans ou deux<br />
ans et demi. Ensuite, ces personnes<br />
peuv<strong>en</strong>t transformer leur contrat <strong>en</strong> CDI si<br />
elles sont prêtes à suivre l’<strong>en</strong>treprise au<br />
niveau national. Cette expéri<strong>en</strong>ce a été<br />
très intéressante dans notre démarche<br />
pour convaincre les élus sur le bi<strong>en</strong> fondé<br />
de ces clauses. Nous avons pu convaincre<br />
de l’efficacité de ces clauses,<br />
parallèlem<strong>en</strong>t à notre travail sur le terrain<br />
par des exemples concrets (contrat,<br />
formation offerte aux travailleurs et soustraitance<br />
d’<strong>en</strong>treprises locales).<br />
part<strong>en</strong>ariat avec l’AFPA. L’idée est de<br />
mettre <strong>en</strong> place une reconnaissance et<br />
une valorisation des acquis, une prise <strong>en</strong><br />
compte du parcours et un suivi du<br />
processus de validation. Cet<br />
accompagnem<strong>en</strong>t à la reconnaissance se<br />
déroule <strong>en</strong> quatre phases : le diagnostic<br />
ou la reconnaissance, l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
et le livret de suivi, l’évaluation des<br />
compét<strong>en</strong>ces restant à acquérir et<br />
l’évaluation finale.<br />
Le diagnostic et la<br />
reconnaissance représ<strong>en</strong>te trois heures<br />
d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> à destination des personnes<br />
qui rempliss<strong>en</strong>t les conditions requises<br />
pour les clauses d’insertion à partir d’un<br />
seuil de 70 heures cumulées dans le<br />
dispositif de la clause sociale. Cette<br />
première phase ouvre un droit<br />
systématique au repérage des<br />
prédispositions aux métiers du bâtim<strong>en</strong>t<br />
ou du BTP. Les outils mis à la disposition<br />
de cette action sont : une fiche navette<br />
<strong>en</strong>tre l’opérateur d’insertion et l’AFPA, des<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
86
<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et l’évaluation des<br />
aptitudes et compét<strong>en</strong>ces cognitives à<br />
partir d’un dispositif AFPA. Il s’agit donc<br />
d’un diagnostic effectué par l’AFPA sur un<br />
positionnem<strong>en</strong>t pour des métiers.<br />
La deuxième phase consiste <strong>en</strong> une<br />
évaluation de trois heures sur des<br />
compét<strong>en</strong>ces techniques et<br />
comportem<strong>en</strong>tales. La clause d’insertion<br />
le prévoit à partir de 450 heures cumulées<br />
dans le dispositif de clauses sociales.<br />
L’objectif est de vérifier les t<strong>en</strong>dances<br />
exposées dans le diagnostic effectué<br />
p<strong>en</strong>dant la première phase et de les<br />
conforter le cas échéant. Les outils sont :<br />
un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> individuel, une<br />
docum<strong>en</strong>tation d’évaluation de<br />
l’<strong>en</strong>treprise utilisatrice. Il est délivré le<br />
livret de suivi.<br />
La troisième phase dure égalem<strong>en</strong>t<br />
trois heures à partir de 700 heures<br />
cumulées dans le dispositif de clauses<br />
sociales. Il s’agit ici de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte<br />
les compét<strong>en</strong>ces restant à acquérir. A ce<br />
stade, l’individu est conforté dans ses<br />
choix et ses ori<strong>en</strong>tations. L’étude porte ici<br />
sur ce qui lui reste à acquérir pour obt<strong>en</strong>ir<br />
une validation de cet accompagnem<strong>en</strong>t.<br />
Les outils port<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> individuel<br />
et un outil propre à l’AFPA « éval 3<br />
parcours bâtim<strong>en</strong>t et TP ».<br />
La quatrième phase, appelée<br />
évaluation finale, est applicable pour 1600<br />
heures cumulées dans le dispositif de<br />
clauses sociales (cela correspond à un an<br />
de contrat de travail dans le cadre des<br />
clauses d’insertion). L’évaluation porte<br />
alors sur une attestation des compét<strong>en</strong>ces<br />
acquises cosignée par l’opérateur<br />
d’insertion, l’<strong>en</strong>treprise utilisatrice et<br />
l’AFPA. L’outil consiste <strong>en</strong> un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />
organisé par un professionnel, un jury<br />
désigné par le BTP. Il y a égalem<strong>en</strong>t une<br />
évaluation effectuée par l’AFPA des<br />
capacités et des acquis professionnels. Ce<br />
système est donc validé par un organisme<br />
dûm<strong>en</strong>t agrée qui atteste les acquis de<br />
compét<strong>en</strong>ces de la personne soumise à la<br />
clause d’insertion.<br />
Les participants sont repérés par les<br />
opérateurs des clauses sociales ou par les<br />
<strong>en</strong>treprises utilisatrices de ces clauses<br />
sociales. Elles sont systématiquem<strong>en</strong>t<br />
r<strong>en</strong>voyées vers le PLIE qui est le seul<br />
habilité à valider les <strong>en</strong>trées sur<br />
l’opération clauses sociales.<br />
Le suivi des parcours est assuré par<br />
les référ<strong>en</strong>ts de parcours PLIE. Ce suivi de<br />
parcours est saisi sur la base de données<br />
du PLIE « ABC Viesion ». Le PLIE reçoit le<br />
bilan de chaque opérateur d’insertion et il<br />
s’<strong>en</strong>gage à <strong>en</strong>voyer un bilan global des<br />
actions effectuées sur les individus faisant<br />
apparaître : le nom des participants, leur<br />
employeur, les phases de validation de<br />
suivi, l’attestation ou le certificat de<br />
compét<strong>en</strong>ces.<br />
Le prestataire utilise les moy<strong>en</strong>s<br />
d’évaluation des compét<strong>en</strong>ces reconnues<br />
par la profession et par le ministère du<br />
Travail (l’AFPA). Un livret de suivi est<br />
délivré aux participants à l’issu de chaque<br />
processus de validation. Ce livret repr<strong>en</strong>d<br />
les différ<strong>en</strong>tes phases d’évaluation et les<br />
outils d’évaluation utilisés par les<br />
opérateurs d’insertion ou les <strong>en</strong>treprises<br />
utilisatrices de ces clauses sociales.<br />
L’AFPA a mis <strong>en</strong> place des moy<strong>en</strong>s<br />
humains pour la mise <strong>en</strong> œuvre de cette<br />
action: il y a un coordinateur du dispositif<br />
des publics <strong>en</strong> difficultés qui est chargé de<br />
planifier les séances de validation, de<br />
participer au groupe qui réunit<br />
coopérateurs et prescripteurs (ces<br />
groupes assur<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong> place des<br />
clauses sociales) afin que tous les acteurs<br />
professionnels aboutiss<strong>en</strong>t à une action<br />
cohér<strong>en</strong>te. Ces acteurs sont des<br />
formateurs qualifiés de l’AFPA et des<br />
représ<strong>en</strong>tants de la branche<br />
professionnelle.<br />
Les indicateurs de mesures et<br />
d’évaluations, sauf volet qualitatif, sont<br />
étudiés sur une palette de 150<br />
participants. Nantes métropole a introduit<br />
plus de 1000 personnes dans le cadre des<br />
clauses sociales, ce qui représ<strong>en</strong>te plus<br />
d’un million d’heures. L’indicateur du<br />
volet qualitatif représ<strong>en</strong>te la typologie du<br />
public, la mobilisation du part<strong>en</strong>ariat et les<br />
participations aux réunions opérateurs<br />
d’insertion (tout l’IAE) et les prescripteurs<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
87
(tout le Service Public de l’Emploi : Pôle<br />
emploi, Maison de l’emploi, PLIE).<br />
Au niveau de la communication,<br />
cette opération a bénéficié d’un<br />
Jérôme PAYEN<br />
Notre dispositif a été mis <strong>en</strong> place il<br />
y a un an. Il s’agit de chantiers d’insertion<br />
liés aux opérations de la rénovation<br />
urbaine. Au départ, nous avions deux<br />
projets de rénovation urbaine. Ces projets<br />
doiv<strong>en</strong>t bénéficier aux personnes<br />
résidantes du quartier par la mise <strong>en</strong><br />
œuvre de clauses sociales dans les<br />
marchés publics (article 14 du Code des<br />
marchés publics). Ces deux chantiers<br />
générai<strong>en</strong>t 500 000 millions d’euros de<br />
fonds publics et privés. Nous avons eu une<br />
difficulté car il fallait recruter <strong>en</strong>tre autres<br />
des habitants des ZUS (Zone Urbaine<br />
S<strong>en</strong>sible) qui n’avait pas toujours les<br />
compét<strong>en</strong>ces requises. Notons que la<br />
formation peut se faire <strong>en</strong> aval, <strong>en</strong><br />
revanche les compét<strong>en</strong>ces de « savoir<br />
être » doiv<strong>en</strong>t être acquises avant d’<strong>en</strong>trer<br />
dans l’<strong>en</strong>treprise. Dans ce contexte, nous<br />
avons mis <strong>en</strong> place un chantier d’insertion<br />
lié à celui de la rénovation urbaine (les<br />
supports de travaux sont une activité de<br />
rénovation urbaine). Les habitants des<br />
zones urbaines s<strong>en</strong>sibles ont donc reçu<br />
des formations afin d’accéder à l’emploi.<br />
Nous sommes <strong>en</strong>core dans une<br />
période de crise économique, et certaines<br />
<strong>en</strong>treprises ont du mal à appliquer les<br />
clauses classiques. Ainsi, les chantiers<br />
d’insertion peuv<strong>en</strong>t constituer une<br />
alternative à la mise <strong>en</strong> œuvre de clauses<br />
sociales dans les marchés publics. Le<br />
chantier d’insertion contribue <strong>en</strong> même<br />
temps à améliorer la vie des habitants.<br />
Cette action est un support de<br />
formation grandeur nature qui s’appuie<br />
sur des opérations de travaux ou<br />
d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de la rénovation urbaine. Cela<br />
signifie que nous avons étudié auprès de<br />
l’<strong>en</strong>semble des maîtres d’ouvrage qui<br />
interv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t sur les sites de la rénovation<br />
urbaine ce qui pourrait être alloué aux<br />
chantiers d’insertion lors de futurs<br />
marchés. Nous avons travaillé, <strong>en</strong> amont,<br />
financem<strong>en</strong>t FSE. Tout ce que je vous ai dit<br />
est sur le site de l’Alliance Villes Emploi.<br />
avec les chantiers d’insertion du<br />
départem<strong>en</strong>t. Ces supports d’activité ne<br />
doiv<strong>en</strong>t pas exiger une trop grande<br />
spécialisation. Nous voulions étudier le<br />
travail effectué sur un chantier d’insertion<br />
pour chercher <strong>en</strong>suite les supports<br />
d’activité correspondants. Chaque maître<br />
d’ouvrage passe un marché d’insertion<br />
auprès de l’atelier chantier d’insertion.<br />
Nous voulions créer une formation pour la<br />
professionnalisation des travailleurs afin<br />
qu’ils soi<strong>en</strong>t embauchés à terme par<br />
lesdites <strong>en</strong>treprises. Nous sommes sur un<br />
marché article 30.<br />
Le chantier d’insertion a coordonné<br />
simultaném<strong>en</strong>t le travail avec cinq maîtres<br />
d’ouvrage : c’est une innovation.<br />
L’exig<strong>en</strong>ce de professionnalisation<br />
au sein même du chantier est égalem<strong>en</strong>t<br />
une nouveauté. Notre démarche est de<br />
créer de l’emploi durable puisque dans ce<br />
chantier, il y a un part<strong>en</strong>ariat avec<br />
l’<strong>en</strong>treprise ayant un chantier d’insertion<br />
mais aussi avec les branches<br />
professionnels et le CREPI. Notre but est<br />
de fournir un emploi aux candidats sortant<br />
de ce chantier de la rénovation urbaine.<br />
Nous avons demandé aux chantiers<br />
d’insertion un accompagnem<strong>en</strong>t post<br />
embauche de six mois après la fin du<br />
chantier.<br />
Nous avons sollicité les <strong>en</strong>treprises<br />
pour qu’elles cibl<strong>en</strong>t les opérations sur les<br />
trois prochaines années. Nous avons<br />
distingué deux chantiers bi<strong>en</strong> distincts :<br />
l’aménagem<strong>en</strong>t urbain et les espaces<br />
verts. Nous avons id<strong>en</strong>tifié des travaux<br />
très divers concernant l’aménagem<strong>en</strong>t<br />
urbain : décapage, lessivage, peinture,<br />
dépurgation, remise <strong>en</strong> état. Pour les<br />
espaces verts, nous avons ret<strong>en</strong>u<br />
l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> : débroussaillage, abattage<br />
d’arbres et de VRD.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
88
Il y a trois élém<strong>en</strong>ts fondam<strong>en</strong>taux<br />
pour obt<strong>en</strong>ir la réussite de la mise <strong>en</strong><br />
place de clauses sociales :<br />
Une volonté politique forte. Sur la<br />
ville de Lyon, les adjoints à la politique de<br />
l’emploi et de la ville se sont investis pour<br />
demander l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des maîtres de<br />
l’ouvrage.<br />
L’ingénierie technique qu’il faut<br />
pouvoir apporter à la fois au maître<br />
d’ouvrage et aux services qui vont<br />
id<strong>en</strong>tifier le chantier : ce travail a été<br />
effectué par la Maison de l’emploi <strong>en</strong> li<strong>en</strong><br />
avec l’AFPA qui a une connaissance<br />
précise des métiers du bâtim<strong>en</strong>t et de ce<br />
qui pouvait être effectué par un chantier<br />
d’insertion.<br />
L’ingénierie juridique est égalem<strong>en</strong>t<br />
très importante. Notre cas est particulier<br />
car au départ nous ne sommes pas passés<br />
par un marché article 30 mais via une<br />
circulaire de Bercy. Nous avons fait le<br />
choix au départ de fonder notre action sur<br />
l’achat de prestation directe car nous<br />
étions dans le cadre de la création d’un<br />
chantier d’insertion. Dans ce cadre là,<br />
Vinc<strong>en</strong>t RICOLLEAU<br />
Les régies de Quartier et de<br />
Territoire ont une triple mission :<br />
- Contribuer à l’amélioration du cadre<br />
de vie sur un territoire donné.<br />
- Développer des activités et des<br />
emplois destinés aux habitants de ce<br />
territoire qui contribu<strong>en</strong>t à leur<br />
insertion sociale, professionnelle et<br />
citoy<strong>en</strong>ne.<br />
- R<strong>en</strong>forcer le li<strong>en</strong> social dans les<br />
quartiers à travers un <strong>en</strong>semble<br />
d’activités. Citons, par exemple, des<br />
opérations de type « mon balcon<br />
fleuri », « brocante solidaire » ainsi<br />
qu’un <strong>en</strong>semble de services aux<br />
habitants (laverie-repasserie,<br />
bricolage à domicile...)<br />
Elles font partie des Structures<br />
d’Insertion par l’Activité<br />
Economique (SIAE) inscrites dans la loi. Les<br />
PLIE et les Maisons de l’emploi sont <strong>en</strong><br />
relation avec les Régies sur le domaine de<br />
Bercy stipule que l’on peut se soustraire à<br />
l’article 30. C’est le CDIAE qui crée alors<br />
votre chantier d’insertion.<br />
Quel est le bilan de notre action ?<br />
La première équipe d’insertion a<br />
comm<strong>en</strong>cé le premier janvier 2010. Les<br />
parcours dur<strong>en</strong>t un an. En octobre, les<br />
publics ont passé un premier CQP de type<br />
professionnel avec un taux de 50% de<br />
réussite. Ceux qui ont échoué repass<strong>en</strong>t le<br />
CQP à l’AFPA à l’heure où je vous parle. De<br />
plus, les travaux effectués ont,<br />
globalem<strong>en</strong>t donné satisfaction aux<br />
donneurs d’ordre au niveau qualitatif et<br />
des délais. Enfin, nous avons rempli notre<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t au sujet des ZUS puisque<br />
100% des publics <strong>en</strong> sont issus.<br />
Forts de ce succès, nous avons<br />
décidé de créer un deuxième chantier<br />
insertion ciblé sur les espaces verts. Nous<br />
avons <strong>en</strong>core mis l’acc<strong>en</strong>t sur la<br />
professionnalisation, <strong>en</strong> allant <strong>en</strong>core plus<br />
loin puisqu’à l’issu du chantier insertion,<br />
les publics obti<strong>en</strong>dront le titre d’ouvrier<br />
professionnel.<br />
l’insertion, qui est l’une des dim<strong>en</strong>sions de<br />
leur projet.<br />
Les Régies ont des particularités<br />
liées à leur projet territorialisé. Leur action<br />
est ciblée sur un ou plusieurs territoires<br />
prédéfinis. Le part<strong>en</strong>ariat est l’élém<strong>en</strong>t<br />
fondateur de la Régie qui réunit <strong>en</strong> son<br />
sein la ville, les bailleurs sociaux, les<br />
part<strong>en</strong>aires socioéconomiques et les<br />
habitants du territoire.<br />
Les habitants peuv<strong>en</strong>t être salariés<br />
de la Régie dans la réalisation des services.<br />
Ils peuv<strong>en</strong>t être bénévoles et participer<br />
aux décisions. Enfin, ils sont usagers des<br />
services et particip<strong>en</strong>t à la construction<br />
des activités et au repérage des besoins.<br />
L’approche mise <strong>en</strong> œuvre par les<br />
Régies avec leurs part<strong>en</strong>aires consiste à<br />
replacer les marchés publics au service du<br />
projet partagé sur le territoire. Avant la<br />
commande publique, la Régie effectue un<br />
travail <strong>en</strong> amont qui porte notamm<strong>en</strong>t sur<br />
la nature du service et des besoins à<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
89
satisfaire. Ainsi, les marchés publics, face à<br />
des besoins spécifiques sur certains<br />
territoires, sont un outil pour mettre <strong>en</strong><br />
œuvre les ori<strong>en</strong>tations des acteurs du<br />
développem<strong>en</strong>t local, pour valoriser une<br />
mission spécifique de cohésion sociale,<br />
notamm<strong>en</strong>t au moy<strong>en</strong> de l’article 30 du<br />
CMP. Dans cet objectif social, l’article 30<br />
permet non seulem<strong>en</strong>t de construire un<br />
projet adapté pour l’insertion, mais aussi<br />
d’agir avec les habitants sur des objectifs<br />
complém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> termes de li<strong>en</strong> social,<br />
de médiation sur l’espace public, etc. Les<br />
impératifs de lutte contre les inégalités<br />
sociales et territoriales nécessit<strong>en</strong>t<br />
l’implication de tous les acteurs publics et<br />
la loi de cohésion sociale de 1998<br />
reconnaît le rôle de l’<strong>en</strong>semble des<br />
collectivités dans cet objectif. Par<br />
exemple, sur de nombreux territoires, des<br />
bailleurs sociaux publics ou privés pass<strong>en</strong>t<br />
des marchés d’insertion sans avoir une<br />
compét<strong>en</strong>ce spécifique dans ce domaine.<br />
Cela signifie qu’ils ne sont pas<br />
déconnectés de la réalité sociale et<br />
économique des habitants avec lesquels<br />
ils sont <strong>en</strong> relation. Cette capacité<br />
d’innovation de l’article 30 s’applique<br />
égalem<strong>en</strong>t au niveau des structures et<br />
opérateurs susceptibles d’y répondre,<br />
dont les Régies, puisqu’ils peuv<strong>en</strong>t être de<br />
tous types quel que soit leur statut, leur<br />
secteur d’activité ou leur<br />
conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t sur le champ de l’IAE.<br />
Ceci est confirmé par le ministère, d’un<br />
point de vue juridique et dans les<br />
pratiques (Guide CNLRQ « Pour une<br />
politique d’achat socialem<strong>en</strong>t<br />
responsable »).<br />
Concernant les clauses sociales, les<br />
mécanismes sont rôdés mais il faut rev<strong>en</strong>ir<br />
sur le rôle des structures d’insertion et<br />
celui des Régies de quartier. Leur mission<br />
n’est pas seulem<strong>en</strong>t d’ori<strong>en</strong>ter des<br />
personnes susceptibles de réaliser des<br />
« heures de clauses », il s’agit surtout de<br />
construire et d’accompagner des parcours<br />
d’insertion socioprofessionnelle. Les<br />
mécanismes des clauses sociales souv<strong>en</strong>t<br />
utilisés sous la seule logique de<br />
pourc<strong>en</strong>tage d’heures à réaliser ne sont<br />
pas satisfaisants du point de vue d’un vrai<br />
parcours. Plusieurs expéri<strong>en</strong>ces de Régies<br />
sur des territoires <strong>en</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />
urbain nous montr<strong>en</strong>t qu’un travail m<strong>en</strong>é<br />
<strong>en</strong> amont et <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat,<br />
(d’id<strong>en</strong>tification des opérations, des<br />
supports d’activités pertin<strong>en</strong>ts, des types<br />
de réponses sur le territoire, des outils<br />
juridiques à utiliser) permet de créer des<br />
parcours d’insertion suffisamm<strong>en</strong>t longs<br />
et adaptés pour les personnes recrutées<br />
que sont les habitants du quartier.<br />
Pour conclure au sujet de la<br />
rénovation urbaine, la mise <strong>en</strong> œuvre du<br />
volet des opérations lié à la gestion<br />
urbaine de proximité, constitue un levier<br />
important de création d’emplois durables<br />
et de nouveaux services dans les quartiers,<br />
notamm<strong>en</strong>t sur les besoins à satisfaire par<br />
l’utilisation de la commande publique, une<br />
question qui pourrait être davantage<br />
débattue dans ses <strong>en</strong>jeux économiques et<br />
sociaux.<br />
Caroline ARTEREAU ROUSSELOT, Responsable emploi à la communauté<br />
d’agglomérations Grand Poitiers<br />
Quelle est votre expéri<strong>en</strong>ce sur le référ<strong>en</strong>ts ? Le référ<strong>en</strong>t est<br />
relais adopté pour accompagner les l’accompagnateur au jour le jour des<br />
personnes sur les clauses sociales ? Quelle personnes soumises aux clauses.<br />
est l’articulation <strong>en</strong>tre le facilitateur et les<br />
Jean-Luc BETZ<br />
Sur un territoire rural ou semi rural,<br />
les difficultés ou la typologie des publics<br />
ne sont pas comparables avec les publics<br />
urbains. Didier OBLE vous a prés<strong>en</strong>té tout<br />
à l’heure son plan de parcours de suivi des<br />
publics. Aujourd’hui, nous nous appuyons<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur les SIAE qui<br />
positionn<strong>en</strong>t ces publics qu’ils connaiss<strong>en</strong>t<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
90
déjà. Dans le cadre de la LGV, le problème<br />
du suivi ne se pose quasim<strong>en</strong>t plus car les<br />
<strong>en</strong>treprises embauch<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t sur<br />
de l’emploi pér<strong>en</strong>ne. Nous vérifions<br />
Didier OBLE<br />
La complexité du monde rural<br />
consiste dans le fait qu’il s’agit de surfaces<br />
très ét<strong>en</strong>dues et d’un <strong>en</strong>semble d’acteurs<br />
très divers : l’IAE, et tous les outils qui se<br />
trouv<strong>en</strong>t sur le territoire : Maison de<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Comm<strong>en</strong>t avez-vous réussi à capter<br />
100% de public ZUS ?<br />
Jérôme PAYEN<br />
Nous id<strong>en</strong>tifions notre public car<br />
dans le cadre du montage du projet, nous<br />
avons travaillé <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la Mission<br />
locale, Pôle emploi et la Maison de<br />
l’emploi. Cette dernière anime les<br />
opérateurs sur les territoires des ZUS. Ces<br />
différ<strong>en</strong>tes structures ont id<strong>en</strong>tifié les<br />
publics qui serai<strong>en</strong>t positionnés sur les<br />
chantiers d’insertion. C’est ce travail <strong>en</strong><br />
amont d’information des habitants et de<br />
simplem<strong>en</strong>t la réalité de la pér<strong>en</strong>nité de<br />
l’emploi ainsi que la qualité de<br />
l’intégration au sein de l’<strong>en</strong>treprise. et<br />
que le suivi se passe bi<strong>en</strong>.<br />
l’emploi, PLIE, Pôle emploi, ag<strong>en</strong>ts<br />
d’insertion si on est dans des territoires<br />
avec du RSA gagn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> intérêt quand ils<br />
sont insérés dans les clauses d’insertion.<br />
Sur Lori<strong>en</strong>t, nous sommes sur un<br />
r<strong>en</strong>du de 6 à 12 mois, comm<strong>en</strong>t faitesvous<br />
pour avoir un r<strong>en</strong>du à 6 mois ?<br />
pré recrutem<strong>en</strong>t qui a permis d’arriver à<br />
ce bon résultat.<br />
Le suivi de 6 à 12 mois est du<br />
ressort de la structure. L’atelier chantier<br />
d’insertion effectue un suivi des publics<br />
sur six mois : c’est nous qui l’avons exigé.<br />
La Maison de l’emploi s’occupe de ce suivi<br />
bi<strong>en</strong> au-delà de six mois.<br />
Ce chantier est un levier pour que<br />
les publics obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à terme un emploi<br />
<strong>en</strong> CDI.<br />
Jean-Pierre DELACOUR, Délégué territoriale de la DIRECCTE<br />
Lorsque le chantier est monté, quel<br />
est le li<strong>en</strong> avec l’<strong>en</strong>treprise ?<br />
Comm<strong>en</strong>t est effectué le chantier ?<br />
L’idée c’est qu’une <strong>en</strong>treprise à<br />
recoursà une SIAE ou bi<strong>en</strong> embauche<br />
directem<strong>en</strong>t du personnel sous forme de<br />
sur le fondem<strong>en</strong>t d’un petit financem<strong>en</strong>t,<br />
elles s’adress<strong>en</strong>t à la Maison de l’emploi<br />
pour recruter un public issu des clauses<br />
sociales. Je trouve que, dans ce contexte,<br />
la finalité des clauses est pervertie.<br />
D’autre part, comm<strong>en</strong>t faites-vous<br />
contrat aidé. La collectivité (maître le tri au sein des publics ?<br />
d’ouvrage) laisse les <strong>en</strong>treprises<br />
Qui est responsable de ce<br />
tranquilles, elle crée son chantier recrutem<strong>en</strong>t ? En d’autres termes qui est<br />
d’insertion, elle donne de l’arg<strong>en</strong>t, elle responsable de ce qualitatif de<br />
effectue des travaux sur les espaces verts<br />
avec l’AFPA, elle fait de la formation. Le<br />
« clausable »? J’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du aujourd’hui<br />
que c’était le PLIE qui donnait la mesure,<br />
li<strong>en</strong> avec l’<strong>en</strong>treprise, dans ce contexte, mais je voudrais savoir qui est<br />
me paraît évanesc<strong>en</strong>t.<br />
responsable.<br />
J’ai le même problème <strong>en</strong> Lorraine :<br />
les <strong>en</strong>treprises préfèr<strong>en</strong>t créer une clause<br />
Jérôme PAYEN<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
91
Il ne s’agit pas de remplacer cette action<br />
par un marché de l’insertion décrit par<br />
l’article 14 du code des marchés publics.<br />
Nous v<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t de cet<br />
article. L’article 14 touchait initialem<strong>en</strong>t le<br />
public dont nous nous occupons<br />
actuellem<strong>en</strong>t. Nous v<strong>en</strong>ons donc <strong>en</strong><br />
complém<strong>en</strong>t de l’article 14. Nous ciblons<br />
les publics les plus éloignés de l’emploi.<br />
L’objectif est de proposer ce public pour<br />
une embauche dans le cadre de l’article 14<br />
car les <strong>en</strong>treprises continu<strong>en</strong>t à avoir des<br />
obligations au regard de cet article. Notre<br />
action r<strong>en</strong>force l’effet de cet article. Elle<br />
permet de souligner égalem<strong>en</strong>t le li<strong>en</strong><br />
avec l’<strong>en</strong>treprise. Les <strong>en</strong>treprises<br />
s’associ<strong>en</strong>t aux branches professionnelles,<br />
le CREPI, le GEIQ. En amont nous avons<br />
prés<strong>en</strong>té le projet aux <strong>en</strong>treprises qui<br />
intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de deux façons. Le chantier<br />
insertion organise des visites de chantier<br />
sur le site de la rénovation urbaine, les<br />
<strong>en</strong>cadrants techniques vont avec les<br />
Didier OBLE<br />
Il ne faut pas mettre <strong>en</strong> opposition<br />
les différ<strong>en</strong>ts articles du code des marchés<br />
publics.<br />
- L’article 30 concerne les marchés<br />
d’insertion,<br />
- L’article 14 : les clauses d’insertion et<br />
ses conditions de réalisation,<br />
- L’article 53 : ses conditions<br />
d’obt<strong>en</strong>tion,<br />
- L’article 15 prés<strong>en</strong>te les marchés<br />
réservés.<br />
Le code des marchés publics permet<br />
d’énumérer un év<strong>en</strong>tail d’actions sur<br />
différ<strong>en</strong>ts publics et de différ<strong>en</strong>tes<br />
manières. Il ne faut donc pas opposer ces<br />
salariés r<strong>en</strong>contrer les <strong>en</strong>treprises avec<br />
lesquelles ils intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. Chaque<br />
individu a été reçu par le GEIQ<br />
(Groupem<strong>en</strong>t d’Employeurs pour la<br />
l’Insertion professionnelle et la<br />
Qualification) à la fin de la période d’un an<br />
pour effectuer des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s. Les<br />
<strong>en</strong>treprises appréci<strong>en</strong>t cette démarche car<br />
ce sont des personnes déjà qualifiées qui<br />
vont leur être prés<strong>en</strong>tées à l’embauche.<br />
Cette démarche a un autre intérêt<br />
car elle crée de l’activité pour les<br />
Structures d’Insertion par l’Activité<br />
Economique (SIAE). Nous avions <strong>en</strong> effet<br />
un problème sur les territoires de la<br />
rénovation urbaine. Nous avions<br />
remarqué que ces structures bénéficiai<strong>en</strong>t<br />
peu des commandes publiques générées<br />
par la rénovation urbaine. L’action<br />
générée par les clauses sociales a donc<br />
égalem<strong>en</strong>t eu pour but de créer de<br />
l’activité pour les chantiers d’insertion.<br />
articles mais les regarder dans leur<br />
complém<strong>en</strong>tarité. L’article 30, par<br />
exemple, permet à des publics très<br />
éloignés de l’emploi de se reconstruire.<br />
Dans les textes, il est défini que les<br />
publics éligibles aux clauses d’insertion<br />
sont les publics dûm<strong>en</strong>t validés par Pôle<br />
emploi, au titre de public relevant de l’IAE.<br />
Ces publics relèv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des minima<br />
sociaux. Ces personnes ne peuv<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong><br />
l’état accéder à l’<strong>en</strong>treprise, il faut<br />
reconstituer le savoir faire et le savoir<br />
être. La connexion avec le monde du<br />
travail nécessite un travail préalable.<br />
Jocelyne BERGER<br />
Tout poste qui s’ouvre sur le<br />
territoire au titre des clauses, que ce soit<br />
sur la LGV ou dans les marchés des<br />
donneurs d’ordre public du territoire, fait<br />
l’objet d’un dépôt d’offres auprès de Pôle<br />
emploi. Ensuite, nous vérifions l’éligibilité<br />
des publics, sachant que la phrase<br />
commune, « toute personne ayant des<br />
difficultés particulières d’accès à<br />
l’emploi », laisse un champ d’appréciation<br />
aux prescripteurs.<br />
Pôle emploi valide les candidatures<br />
<strong>en</strong> vérifiant le projet professionnel de la<br />
personne. Ce travail peut égalem<strong>en</strong>t
s’effectuer avec l’<strong>en</strong>cadrant socioprofessionnel<br />
des structures d’insertion.<br />
La Maison de l’emploi valide l’éligibilité<br />
des publics au dispositif des clauses<br />
sociales. Les candidats qui n’ont pas été<br />
ret<strong>en</strong>us par les <strong>en</strong>treprises font l’objet<br />
d’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> approfondi afin de qualifier<br />
notre base de données sur les<br />
publics. Tous les freins (mobilité, par<br />
exemple) sont signalés. Il y a donc des<br />
responsabilités partagées <strong>en</strong>tre Pôle<br />
emploi/Maison de l’emploi et<br />
prescripteurs.<br />
Marc PEYROCHE, Directeur de la Maison de l’emploi des Cév<strong>en</strong>nes<br />
Pays de ruralité, les Cév<strong>en</strong>nes<br />
gèr<strong>en</strong>t 40 000 heures d’insertion par an.<br />
Nous travaillons à partir du PLIE. Les<br />
personnes positionnées dans les clauses<br />
font toutes parties du PLIE : cela<br />
compr<strong>en</strong>d la DIRECCTE, Pôle emploi, les<br />
services sociaux, le Conseil général. Au<br />
sein de ces 40 000 personnes, il y a 30% de<br />
jeunes, 30% des chômeurs de longue<br />
durée, et 30% de bénéficiaires RSA. Nous<br />
v<strong>en</strong>ons de construire un hôpital dans le<br />
cadre de « l’hôpital 2010 » grâce à 89<br />
millions d’euros d’investissem<strong>en</strong>ts. La<br />
direction de l’hôpital voulait que les<br />
travaux soi<strong>en</strong>t effectués intégralem<strong>en</strong>t par<br />
des personnes r<strong>en</strong>trant dans le champ des<br />
clauses sociales. L’hôpital ouvrant <strong>en</strong><br />
janvier 2011, on est à 146% des 39 000<br />
heures d’insertion que nous avions à<br />
réaliser. On est donc à plus de 52 000<br />
Jocelyne BERGER<br />
Nous sommes dans le même cas de<br />
figure avec les <strong>en</strong>treprises de travail<br />
temporaire. Il n’y a pas de PLIE sur notre<br />
Vinc<strong>en</strong>t RICOLLEAU<br />
Les marchés d’insertion sont de<br />
vrais marchés publics et répond<strong>en</strong>t aux<br />
exig<strong>en</strong>ces de la commande publique. La<br />
collectivité y fait le choix de l’insertion et<br />
du li<strong>en</strong> social. Le travail est réalisé dans les<br />
heures alors qu’il y a <strong>en</strong>core des travaux<br />
de finition et de peinture à réaliser. Une<br />
des difficultés ressortie p<strong>en</strong>dant ces deux<br />
ans et demi de travaux est l’augm<strong>en</strong>tation<br />
du nombre d’heures d’insertion<br />
effectuées par des structures classiques.<br />
En effet, nous avions des publics issus de<br />
structures de l’IAE qui avai<strong>en</strong>t fini leur<br />
agrém<strong>en</strong>t. Il est difficile d’expliquer à un<br />
salarié issu d’une clause sociale qu’il doit<br />
arrêter de travailler car son agrém<strong>en</strong>t est<br />
terminé. Nous avons fait passer ces<br />
personnes de l’<strong>en</strong>treprise ETTI d’insertion<br />
à une ETT classique (Manpower). Ainsi<br />
nous avons continué notre part<strong>en</strong>ariat<br />
avec ce type de public positionné clause.<br />
Cette année nous allons passer à 20% de<br />
personnes (sur les 40 000 heures) qui ne<br />
seront plus dans le champ des clauses<br />
sociales.<br />
territoire nous ne pouvons donc pas<br />
travailler avec cette structure.<br />
conditions du marché avec des personnes<br />
qui réalis<strong>en</strong>t un travail productif. Nous ne<br />
considérons pas, pour notre part, qu’il<br />
s’agisse de « demi marché ».<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
93
Atelier<br />
Clauses sociales d’insertion et d’emploi sur<br />
les territoires<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Jocelyne BERGER<br />
Directrice, Maison de l’emploi Sud Mosellan<br />
Didier OBLE<br />
Expert Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi<br />
Jérôme PAYEN<br />
Responsable des Clauses d’Insertion, Maison de l’emploi de Lyon<br />
Vinc<strong>en</strong>t RICOLLEAU<br />
Chargé de Mission Développem<strong>en</strong>t, Comité National de Liaison des régies de Quartier<br />
Jean-Louis DOPPLER<br />
Expert des Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi, Directeur délégué du Relais Emploi de<br />
Strasbourg<br />
Animation<br />
Jean-Louis DOPPLER<br />
Expert des Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi, Directeur délégué du Relais Emploi de<br />
Strasbourg<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
94
Jean-Louis DOPPLER<br />
Nous arrivons à un tournant des<br />
clauses sociales. Les marchés dépass<strong>en</strong>t<br />
les politique locales : ils relèv<strong>en</strong>t des<br />
régions, des départem<strong>en</strong>ts et même<br />
parfois de plusieurs départem<strong>en</strong>ts à la fois<br />
Nous devons désormais structurer notre<br />
démarche et étudier comm<strong>en</strong>t ces clauses<br />
Jocelyne BERGER<br />
Je représ<strong>en</strong>te la Maison de l’emploi<br />
du Sud Mosellan. Elle est plutôt réc<strong>en</strong>te,<br />
car elle a été labellisée <strong>en</strong> 2005,<br />
conv<strong>en</strong>tionnée <strong>en</strong> 2006 mais n’a démarré<br />
son action qu’au second trimestre 2008<br />
pour une pure logique de construction<br />
immobilière (elle avait pris du retard).<br />
Nous sommes sur un territoire très rural.<br />
La commune la plus importante est la ville<br />
de Sarrebourg avec 14 000 habitants.<br />
Nous sommes égalem<strong>en</strong>t sur quelques<br />
communes de 4000 habitants, cinq<br />
communes de 2000, cinq communes de<br />
1000 et <strong>en</strong>suite ce sont vraim<strong>en</strong>t de<br />
toutes petites communes (28 à 300<br />
habitants). Dans le Sud Mosellan, il n’y<br />
avait aucune pratique de clauses<br />
d’insertion. Ces clauses n’étai<strong>en</strong>t pas non<br />
plus m<strong>en</strong>tionnées dans le plan d’action de<br />
la Maison de l’emploi. La circulaire de<br />
décembre 2008 sur « l’achat public<br />
socialem<strong>en</strong>t responsable » a décidé les<br />
élus à mettre <strong>en</strong> œuvre les clauses<br />
d’insertion dans les marchés publics,<br />
d’autant plus que la circulaire désigne<br />
spécifiquem<strong>en</strong>t les Maisons de l’emploi<br />
comme pouvant <strong>en</strong> effectuer la gestion.<br />
Nous avons organisé une première<br />
réunion d’informations sur le territoire<br />
destinée aux huit présid<strong>en</strong>ts<br />
d’intercommunalités et à tous les maires<br />
des 230 communes du territoire. Au cours<br />
de cette réunion, nous nous sommes<br />
appuyés sur l’expéri<strong>en</strong>ce d’une dizaine<br />
d’années d’un territoire voisin au nôtre, le<br />
Val de Lorraine. Nous y avons découvert le<br />
développem<strong>en</strong>t des clauses et l’action<br />
effectuée par le PLIE du Val de Lorraine. Le<br />
PLIE est un portage politique nécessaire<br />
pour la mise <strong>en</strong> œuvre de cette action.<br />
s’inscriv<strong>en</strong>t dans le territoire. L ‘ext<strong>en</strong>sion<br />
des clauses et leur appropriation par<br />
différ<strong>en</strong>ts donneurs d’ordre nous oblige à<br />
coordonner nos actions. Les territoires ont<br />
tous leur propre interprétation de ces<br />
clauses : si nous voulons m<strong>en</strong>er une action<br />
cohér<strong>en</strong>te, nous devons nous coordonner.<br />
Nous nous sommes égalem<strong>en</strong>t appuyés<br />
sur le Conseil régional lorrain qui est <strong>en</strong><br />
train de structurer tout le territoire lorrain<br />
<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifiant un réseau de facilitateurs.<br />
Le Conseil régional id<strong>en</strong>tifie des relais<br />
territoriaux à la fois pour la gestion des<br />
clauses dans leurs propres marchés mais<br />
aussi pour l’animation de cette politique<br />
des clauses. Les élus ont alors été<br />
convaincus de s’<strong>en</strong>gager dans cette<br />
démarche à tel point qu’ils ont rédigé une<br />
charte territoriale d’insertion. Cette charte<br />
id<strong>en</strong>tifie la Maison de l’emploi <strong>en</strong> tant que<br />
maître d’œuvre des clauses d’insertion sur<br />
le territoire et elle systématise<br />
l’inscription des clauses dans tous les<br />
marchés publics qui s’y prêt<strong>en</strong>t sur le<br />
territoire Sud Mosellan. Nous avons fait<br />
appel à l’Etat qui a légitimé le guichet<br />
unique et a débloqué le financem<strong>en</strong>t du<br />
poste d’un chargé de mission clauses<br />
d’Insertion sur une ligne financière <strong>en</strong><br />
supplém<strong>en</strong>t du plan d’action de la Maison<br />
de l’emploi. Conformém<strong>en</strong>t aux<br />
prescriptions de la charte, la gouvernance<br />
de la Maison de l’emploi a recruté un<br />
chargé de Mission, M. BETZ, qui a pris ses<br />
fonctions au mois de mai 2010.<br />
Les Intercommunalités ont formalisées la<br />
charte d’insertion et sont rejoints par des<br />
communes du territoire. Nous avons de<br />
plus <strong>en</strong> plus de signataires de cette charte.<br />
Le Conseil régional de Lorraine a id<strong>en</strong>tifié<br />
notre Maison de l’emploi comme relais<br />
territorial pour l’animation des clauses<br />
d’insertion sur le territoire, y compris pour<br />
ses propres marchés. Nous avons donc un<br />
portage politique. Plusieurs marchés de<br />
rénovation de lycées sont gérés par la<br />
Maison de l’emploi. Quand M. BETZ a pris<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
95
ses fonctions, <strong>en</strong> mai 2010, il avait pour<br />
mission de construire une méthodologie<br />
d’animation des clauses d’insertion, et<br />
surtout de construire une offre de service<br />
pour les protagonistes des clauses.<br />
Jean-Luc BETZ, Chargé de mission des clauses d’insertion ou Facilitateur<br />
L’originalité de notre territoire est<br />
d’être très rural. Il n’y a que quatre<br />
domaine des clauses. Le but est de bi<strong>en</strong><br />
vérifier avec elles qu’elles pourrai<strong>en</strong>t<br />
structures d’insertion par l ‘activité positionner des publics dans le cadre des<br />
économique sur notre territoire. Il a fallu marchés publics et des clauses sociales.<br />
s’assurer de leur concours dans le<br />
Jocelyne BERGER<br />
Il a fallu égalem<strong>en</strong>t faire<br />
compr<strong>en</strong>dre aux <strong>en</strong>treprises qu’on ne leur<br />
pr<strong>en</strong>ait pas leur travai.<br />
Jean-Luc BETZ<br />
Nous avons <strong>en</strong>suite conclu un<br />
part<strong>en</strong>ariat très solide avec Pôle emploi :<br />
le directeur faisait partie du jury pour mon<br />
recrutem<strong>en</strong>t. La seule question qu’il m’a<br />
posé fut : « Comm<strong>en</strong>t vous situez-vous par<br />
rapport à un travail <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat » ?<br />
Dans cette question, il y avait déjà la<br />
Jocelyne BERGER<br />
L’offre est d’abord proposée à Pôle<br />
emploi qui fait un « premier tri ». Il porte<br />
sur le projet professionnel des personnes<br />
réponse. Etant donné le contexte, notre<br />
part<strong>en</strong>ariat a été simplifié. Ce part<strong>en</strong>ariat<br />
solide est d’autant plus important qu’il n’y<br />
a pratiquem<strong>en</strong>t pas d’autres structures<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t et de suivi des publics<br />
sur le territoire.<br />
concernées et leur positionnem<strong>en</strong>t par<br />
rapport aux offres d’emploi qui émerg<strong>en</strong>t<br />
au titre des clauses.<br />
Jean-Luc BETZ<br />
Notre ag<strong>en</strong>ce Pôle emploi n’a pas<br />
d’équipe d’insertion. Ce sont donc les<br />
conseillers Pôle emploi qui étudi<strong>en</strong>t les<br />
fichiers et qui valid<strong>en</strong>t l’éligibilité des<br />
publics au titre des clauses sociales. Nous<br />
avons dû, <strong>en</strong> tant que Maison de l’emploi,<br />
expliquer aux <strong>en</strong>treprises notre offre de<br />
services. Bon nombre de marchés ont été<br />
passés avant que je sois <strong>en</strong> poste et avant<br />
que toutes les démarches ai<strong>en</strong>t été faites<br />
et comprises par tous les publics.<br />
Aujourd’hui il y a des marchés dans<br />
lesquels on a écrit la clause tout de suite<br />
mais il y a d’autres marchés pour lesquels<br />
les clauses vont être notifiées. Nous avons<br />
décidé, avec les différ<strong>en</strong>ts donneurs<br />
d’ordre, de négocier directem<strong>en</strong>t avec les<br />
<strong>en</strong>treprises pour voir dans quelle mesure<br />
on pouvait les inciter à appliquer la clause<br />
d’insertion dans leur marché. Nous<br />
sommes dans un territoire rural avec de<br />
petites <strong>en</strong>treprises locales, voire<br />
régionales. Pour se repositionner dans le<br />
futur, elles ont tout intérêt à avoir une<br />
attitude citoy<strong>en</strong>ne. Les <strong>en</strong>treprises locales<br />
correspond<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t à des artisans, il<br />
s’agit de petits marchés. Nous étudions le<br />
moy<strong>en</strong> de transposer l’action de ces<br />
artisans sur de plus gros marchés.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
96
Jocelyne BERGER<br />
La mobilisation des <strong>en</strong>treprises<br />
n’est pas forcém<strong>en</strong>t très facile. Dans ce<br />
but, nous nous appuyons sur la Fédération<br />
du Bâtim<strong>en</strong>t (FFB) égalem<strong>en</strong>t signataire de<br />
la charte de l’insertion sur le territoire.<br />
Elle fait de l’animation sur le territoire.<br />
Notre travail a été facilité par la<br />
construction de la ligne LGV Est. Sur les<br />
500 000 heures de travail que nous gérons<br />
Jean-Louis DOPPLER<br />
« Relais emploi chantier » est le PLIE<br />
de Strasbourg et de sa communauté<br />
Jocelyne BERGER<br />
Relais emploi chantier est mandaté<br />
par le réseau ferré de France pour la mise<br />
<strong>en</strong> œuvre des 500 000 heures d’insertion<br />
pour la construction de la LGV Est. Il<br />
souhaite s’appuyer sur des relais<br />
territoriaux qui connaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> les<br />
part<strong>en</strong>aires et le pot<strong>en</strong>tiel public sur les<br />
territoires. Ainsi, par le biais de la soustraitance,<br />
« Relais Emploi Chantier »<br />
confie à la Maison de l’emploi le<br />
positionnem<strong>en</strong>t des publics sur le chantier<br />
clause d’insertion. Tout <strong>en</strong> avançant sur la<br />
gestion des clauses au sein du territoire,<br />
nous pouvions systématiquem<strong>en</strong>t illustrer<br />
le travail effectué sur la ligne LGV Est.<br />
Nous sommes dans « le caviar de<br />
l’insertion » car les <strong>en</strong>treprises (Guintoli,<br />
Vinci, Lafarge) recrut<strong>en</strong>t<br />
systématiquem<strong>en</strong>t par le biais des clauses.<br />
Ils form<strong>en</strong>t les publics à la<br />
professionnalisation p<strong>en</strong>dant une durée<br />
de six mois. Les publics part<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
formation dans les <strong>en</strong>treprises et/ou sur le<br />
chantier. Cette formation est assurée par<br />
l’<strong>en</strong>treprise. A l’issu de ce contrat de<br />
professionnalisation, les publics<br />
déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un contrat de<br />
professionnalisation de chantier. Ils sont<br />
alors assurés d’être au moins deux ans et<br />
demi sur le chantier. Pour ceux qui<br />
Jean-Louis DOPPLER<br />
Nous sommes dans le cadre d’une<br />
mise <strong>en</strong> œuvre de la clause d’insertion<br />
sur les tronçons mosellan et alsaci<strong>en</strong>, nous<br />
sommes épaulés par le relais emploi<br />
chantier de Strasbourg, lui-même<br />
mandaté par le réseau ferré de France. Ce<br />
projet de premier tronçon pr<strong>en</strong>dra fin<br />
début 2014. Il y aura <strong>en</strong>suite une<br />
deuxième phase de travaux qui<br />
comportera, nous l’espérons, une autre<br />
clause sociale.<br />
urbaine. Il a été ret<strong>en</strong>u sur la gestion de la<br />
clause.<br />
serai<strong>en</strong>t d’accord pour se mobiliser dans<br />
toute la France, ce travail se transforme<br />
<strong>en</strong> CDI. Les candidatures proposées aux<br />
<strong>en</strong>treprises sont plutôt intéressantes.<br />
C’est pourquoi les <strong>en</strong>treprises n’hésit<strong>en</strong>t<br />
pas à dépasser le nombre d’heures de<br />
clause inscrites dans le marché. Je<br />
voudrais vous illustrer par un exemple la<br />
mobilisation des SIAE sur le territoire : les<br />
SIAE se sont <strong>en</strong>gagés par protocole, elles<br />
ont été intéressées par les clauses<br />
sociales. Nous leur avons demandé qu’elle<br />
était leur offre de services aujourd’hui et<br />
pour l’av<strong>en</strong>ir afin d’avoir une bonne<br />
interprétation du contexte <strong>en</strong> terme<br />
d’emplois. Nous voulions positionner les<br />
SIAE <strong>en</strong> sous-traitance sur le chantier de la<br />
LGV. Il y a déjà une SIAE qui porte un<br />
chantier et une <strong>en</strong>treprise d’insertion qui<br />
a été appelée <strong>en</strong> r<strong>en</strong>fort pour du<br />
désherbage de parcelles. Nous avons des<br />
AI qui fourniss<strong>en</strong>t du personnel pour le<br />
nettoyage des bases vie qui sont<br />
construites tout au long du tracé LGV.<br />
Grâce aux bonnes relations que nous<br />
avons avec les <strong>en</strong>treprises qui travaill<strong>en</strong>t<br />
sur le chantier nous avons, avec succès,<br />
capté des chantiers « périphériques »<br />
pour les SIAE.<br />
dans un petit bassin d’emploi <strong>en</strong> grande<br />
partie rural. Le part<strong>en</strong>ariat est presque<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
97
obligatoire à l’échelle de ce type de<br />
territoire. Sur de plus grands territoires, ce<br />
part<strong>en</strong>ariat étant moins évid<strong>en</strong>t il doit<br />
être crée de toutes pièces. De plus, il est<br />
assez difficile de mobiliser les élus, comme<br />
l’a souligné Jocelyne BERGER, pour<br />
l’inscription de ces clauses surtout sur de<br />
petits chantiers. Enfin il est logique,<br />
comme le dit Jocelyne BERGER, de<br />
s’appuyer sur la Maison de l’emploi. En<br />
effet, la clause ne peut être mise <strong>en</strong><br />
œuvre qu’avec les acteurs du territoire.<br />
Inscrire une clause si elle n’a pas été<br />
réfléchie à l’échelle d’un territoire n’a pas<br />
de s<strong>en</strong>s. En effet, la clause doit être<br />
inscrite dans le projet économique du<br />
territoire (telles que les fédérations ou<br />
autres). Les clauses ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur s<strong>en</strong>s<br />
que dans cette démarche.<br />
Cette clause est territoriale c’est<br />
pourquoi il va être difficile de coordonner<br />
nos informations, car chaque territoire a<br />
ses propres spécificités. En comm<strong>en</strong>çant<br />
avec les clauses, nous avions un ou deux<br />
maîtres de l’ouvrage, dont la Ville. A côté<br />
de cela, le maire était présid<strong>en</strong>t d’une<br />
SEM qui gérait les transports. Nous avions<br />
deux donneurs d’ordre. La clause était et<br />
reste un projet purem<strong>en</strong>t politique.<br />
Aujourd’hui, cette politique est partagée<br />
par de plus <strong>en</strong> plus de personnes. J’ai une<br />
tr<strong>en</strong>taine de donneurs d’ordre différ<strong>en</strong>ts<br />
aujourd’hui. A l’heure actuelle, il s’agit de<br />
les fédérer.<br />
Ensuite, il faut que l’<strong>en</strong>treprise ait<br />
une réponse uniforme pour l’application<br />
de la clause. Si sur différ<strong>en</strong>ts territoires,<br />
nous ne validons pas les projets de<br />
manière id<strong>en</strong>tique, l’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong><br />
question ne va pas être d’accord. Il<br />
faudrait, par exemple, uniformiser la<br />
durée de validation de la clause.<br />
Enfin, le public le moins qualifié est<br />
égalem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t le moins mobile.<br />
Comm<strong>en</strong>t est ce que les part<strong>en</strong>aires<br />
peuv<strong>en</strong>t ils trouver une place sur ce<br />
marché ? Je ti<strong>en</strong>s à rappeler que la clause<br />
ne permet pas de donner un marché <strong>en</strong><br />
direct à une SIAE.<br />
La conclusion à tout ce que je vi<strong>en</strong>s<br />
de dire est la création d’un guichet unique<br />
ou partagé. C’est une notion très<br />
importante. Chacun, au sein du territoire<br />
de la Lorraine, pourrait effectuer un<br />
échange d’informations sur nos pratiques.<br />
Nous pourrions égalem<strong>en</strong>t mutualiser des<br />
actions. Par exemple, une personne qui a<br />
tant d’heures clauses d’insertion sur mon<br />
territoire peut passer d’un territoire à un<br />
autre dans son parcours d’insertion. Les<br />
exig<strong>en</strong>ces des donneurs d’ordre doiv<strong>en</strong>t<br />
donc impérativem<strong>en</strong>t être uniformes. Sur<br />
un grand territoire la mutualisation est<br />
effectuée de facto. Ce n’est pas le cas<br />
dans les petits territoires comme dans la<br />
Maison de l’emploi de Saverne, par<br />
exemple, qui est à une vingtaine de<br />
kilomètres de la nôtre. Si l’<strong>en</strong>treprise<br />
démarre dans ce lieu pour aller effectuer<br />
<strong>en</strong>suite des travaux sur Sarrebourg, il faut<br />
absolum<strong>en</strong>t, et c’est dans l’intérêt de<br />
tous, que les deux Maisons de l’emploi<br />
s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t. La difficulté que j’ai eue<br />
réside dans le fait que certains donneurs<br />
d’ordre s’appropri<strong>en</strong>t la clause et<br />
l’interprèt<strong>en</strong>t sans que j’aie pu être<br />
consulté.<br />
Etant un prestataire de services, il<br />
est compliqué de mettre <strong>en</strong> œuvre 8<br />
heures de travail sur le fondem<strong>en</strong>t de la<br />
clause. J’ai donc décidé de réunir<br />
l’<strong>en</strong>semble des maîtres de l’ouvrage et de<br />
leur faire signer une charte consistant à<br />
expliquer aux <strong>en</strong>treprises qui veul<strong>en</strong>t<br />
utiliser mes services qu’il faut, au<br />
préalable respecter telles et telles<br />
prérogatives. De plus, pour « diriger »<br />
mon réseau, j’ai décidé de fédérer mes<br />
bonnes pratiques afin de les faire partager<br />
aux services techniques des bailleurs<br />
sociaux. Le principe étant d’« échanger<br />
pour mieux innover ». Il faut fédérer notre<br />
expéri<strong>en</strong>ce pour améliorer nos pratiques.<br />
Nous fonctionnons par des réunions<br />
trimestrielles <strong>en</strong>tre donneurs d’ordre,<br />
directeurs et/ou leurs délégués ou<br />
adjoints pour partager nos travaux. Cela<br />
ne représ<strong>en</strong>te pas un très gros<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t et cela me permet de voir ce<br />
qui est effectué par chacun sur son<br />
territoire. Chacun s’<strong>en</strong>gage à décliner<br />
localem<strong>en</strong>t l’application de la charte.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
98
L’idéal serait de décliner cette action à<br />
plus grande échelle. Il nous faut<br />
absolum<strong>en</strong>t, pour l’av<strong>en</strong>ir, trouver une<br />
manière de répondre aux Services de<br />
l’Etat, de manière intellig<strong>en</strong>te et<br />
conjuguée, <strong>en</strong>tre territoires. Nous avons<br />
déjà eu un marché lancé sur la Moselle et<br />
Didier OBLE<br />
Je vais vous parler d’une action qui<br />
s’est m<strong>en</strong>ée à la suite de sept ans de<br />
pratique de la clause. Notre travail avec<br />
les fédérations nous a am<strong>en</strong>és à travailler<br />
sur le volet qualitatif des parcours. Le<br />
dialogue avec les acteurs économiques<br />
s’est mis <strong>en</strong> place pour t<strong>en</strong>ter de qualifier<br />
les personnes par rapport aux clauses<br />
d’insertion. Nous avons tissé un<br />
part<strong>en</strong>ariat p<strong>en</strong>dant sept ans avec les<br />
acteurs de l’emploi et de l’insertion qui<br />
doit continuer à se développer. La clause<br />
sert d’élém<strong>en</strong>t structurant du côté des<br />
acteurs économiques et des acteurs de<br />
l’insertion (l’IAE).<br />
Le problème qui va rapidem<strong>en</strong>t se<br />
poser est celui du parcours des personnes<br />
et le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de leurs compét<strong>en</strong>ces<br />
sociales. La clause s’applique sur des<br />
donneurs d’ordre très divers. C’est le cas<br />
sur le territoire de Nantes Métropole.<br />
Comm<strong>en</strong>t ces personnes (qui ont à faire à<br />
plusieurs donneurs d’ordre) peuv<strong>en</strong>t-elles<br />
acquérir des compét<strong>en</strong>ces reconnues ?<br />
Nous avons mis <strong>en</strong> place un part<strong>en</strong>ariat<br />
avec l’AFPA. Sept ans d’application de la<br />
clause représ<strong>en</strong>teront plus d’un million<br />
d’heures d’insertion. Nous avons<br />
« échantillonné » un <strong>en</strong>semble de 150<br />
personnes <strong>en</strong> vue de mettre <strong>en</strong> valeur leur<br />
qualification. Nous avons ret<strong>en</strong>u les<br />
qualifications acquises au fur et à mesure<br />
de leur parcours d’insertion dans le cadre<br />
de la clause. Nous travaillons avec un<br />
livret de suivi de façon à obt<strong>en</strong>ir une<br />
reconnaissance et une valorisation des<br />
compét<strong>en</strong>ces par un processus de<br />
validation des acquis. Pour ce faire nous<br />
nous sommes mis <strong>en</strong> relation avec un<br />
organisme, l’AFPA, qui pouvait nous<br />
donner des titres reconnus par les<br />
<strong>en</strong>treprises du secteur économique. Les<br />
l’Alsace. Ce marché était initié par le<br />
ministère de l’Intérieur. Nous avons<br />
travaillé avec les Maisons de l’emploi de<br />
Nancy et de Strasbourg sur des questions<br />
de gestion de clauses. Nous avons<br />
harmonisé nos pratiques pour une seule<br />
et même <strong>en</strong>treprise.<br />
modalités de cette action de validation<br />
des acquis se déroul<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quatre phases :<br />
Le diagnostic pour déceler les<br />
prédispositions de la personne. On<br />
positionne les personnes ayant un contrat<br />
clause d’insertion p<strong>en</strong>dant trois heures à<br />
partir d’un niveau de 70 heures de travail<br />
réalisé. Elle bénéficie d’un diagnostic, avec<br />
le concours de l’AFPA. Il s’agit d’une<br />
analyse sur le parcours de la personne.<br />
Est-elle v<strong>en</strong>ue là par défaut ? Il y a une<br />
étude sur ses points forts et ses points<br />
faibles. Est-elle faite pour rester dans ce<br />
métier ? Le cas échéant, nous n’hésitons à<br />
la faire évoluer. Les outils mis à notre<br />
disposition consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une fiche<br />
navette <strong>en</strong>tre l’opérateur et l’AFPA, des<br />
<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et une évaluation<br />
des aptitudes avec les outils de l’AFPA<br />
(système E23). Toutes ces étapes sont<br />
consignées dans un livret de suivi.<br />
-Dans cette deuxième phase, à<br />
partir de 450 heures de travail dans le<br />
cadre de la clause, toute personne a droit<br />
à un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de trois heures. Cet<br />
<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> confirme ou infirme sa<br />
compét<strong>en</strong>ce pour le poste qui lui est<br />
attribué. Les outils sont des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s<br />
individuels, des docum<strong>en</strong>ts d’évaluation<br />
<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le positionnem<strong>en</strong>t de la<br />
personne <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise. Cette dernière est<br />
donc sollicitée pour cette deuxième<br />
phase.<br />
La troisième phase est réservée à<br />
toute personne ayant eu un diagnostic,<br />
conforté par la deuxième phase et ayant<br />
effectué 700 heures d’insertion dans le<br />
cadre de la clause. Nous pr<strong>en</strong>ons alors <strong>en</strong><br />
compte les compét<strong>en</strong>ces que ladite<br />
personne doit <strong>en</strong>core acquérir. A ce stade,<br />
l’individu est conforté dans ses choix et<br />
ses ori<strong>en</strong>tations. L’étude porte ici sur ce<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
99
qui lui reste à acquérir pour obt<strong>en</strong>ir la<br />
validation de ses acquis. Les outils port<strong>en</strong>t<br />
sur l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> individuel, un outil propre à<br />
l’AFPA « éval 3 parcours bâtim<strong>en</strong>t et TP ».<br />
- La quatrième phase est une<br />
évaluation au bout d’un an de travail <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprise ou 1600 heures de travail<br />
effectuées dans le cadre de la clause. Ce<br />
diagnostic aboutit sur une « attestation de<br />
compét<strong>en</strong>ces acquises » qui est cosignée<br />
par l’opérateur d’insertion, l’<strong>en</strong>treprise<br />
utilisatrice et l’AFPA. Les outils fournis<br />
pour cette étape sont des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s,<br />
réalisés par un professionnel et un jury. Le<br />
professionnel est issu de la branche<br />
professionnelle, la Fédération du Bâtim<strong>en</strong>t<br />
ou des Travaux Publics. L’AFPA peut alors<br />
délivrer le certificat <strong>en</strong> validant les<br />
évaluations de capacités professionnelles.<br />
Les acteurs de cette opération sont<br />
les participants et un référ<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />
l’occurr<strong>en</strong>ce le PLIE, qui assure le suivi de<br />
parcours. Tout ce dont je vi<strong>en</strong>s de vous<br />
parler a fait l’objet d’un appel d’offre<br />
<strong>en</strong>gagé par le PLIE. Il y a donc un triptyque<br />
<strong>en</strong>tre l’opérateur d’insertion qui suit la<br />
personne sujette à la clause, le PLIE qui<br />
suit le parcours de cette personne et<br />
l’AFPA. Après chaque prestation, le PLIE<br />
reçoit les bilans des personnes soumises<br />
aux <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s et il coordonne toutes les<br />
informations accumulées sur ladite<br />
personne grâce aux différ<strong>en</strong>ts diagnostics<br />
effectués. L’AFPA s’<strong>en</strong>gage à fournir un<br />
bilan global. Des moy<strong>en</strong>s sont déployés<br />
pour mettre <strong>en</strong> œuvre cette action.<br />
Jean-Louis DOPPLER<br />
Nous avons ici un exemple du<br />
caractère qualitatif de la clause dans le<br />
Jérôme PAYEN<br />
Je vais vous prés<strong>en</strong>ter un dispositif<br />
de mise <strong>en</strong> place de chantiers d’insertion<br />
dans le cadre de la rénovation urbaine à<br />
Lyon. Voyons tout d ‘abord le contexte :<br />
nous avons choisi ce dispositif car le projet<br />
de la rénovation urbaine constitue, sur<br />
l’<strong>en</strong>semble des territoires, une<br />
opportunité pour l’emploi des personnes<br />
L’organisme prestataire utilise les<br />
outils d’évaluation et de compét<strong>en</strong>ces<br />
reconnus par les <strong>en</strong>treprises susceptibles<br />
d’embaucher les publics.<br />
Il y a égalem<strong>en</strong>t un livret de suivi<br />
délivré aux participants.<br />
Des moy<strong>en</strong>s humains sont fournis<br />
tel qu’un coordinateur du dispositif choisi<br />
par l’AFPA. Il planifie les séances de<br />
validation et participe à un groupe de<br />
travail opérateur/prescripteur. Il assure<br />
égalem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t et la<br />
cohér<strong>en</strong>ce des différ<strong>en</strong>tes étapes<br />
précédemm<strong>en</strong>t énoncées. Cette action est<br />
effectuée <strong>en</strong> coordination avec le PLIE, le<br />
facilitateur de la clause et le prestataire<br />
(soit l’<strong>en</strong>treprise fait appel à l’IAE, soit il<br />
s’agit de l’<strong>en</strong>treprise elle-même). Le<br />
coordinateur comme son nom l’indique<br />
« coordonne » l’action. La clause crée du<br />
part<strong>en</strong>ariat il s’agit <strong>en</strong>suite d’activer<br />
l’<strong>en</strong>semble grâce à la bonne volonté de<br />
tous les acteurs. Les formateurs de l’AFPA<br />
jou<strong>en</strong>t un grand rôle. Tous les acteurs de<br />
l’emploi sont investis dans cette mission.<br />
Les moy<strong>en</strong>s humains sont <strong>en</strong>richis de<br />
formateurs et de représ<strong>en</strong>tants des<br />
branches professionnelles qualifiés. Le<br />
nombre de participants est l’indicateur du<br />
volet quantitatif de l’opération. La qualité<br />
du part<strong>en</strong>ariat et la participation aux<br />
réunions opérateurs/prescripteurs<br />
définiss<strong>en</strong>t le volet qualitatif de cette<br />
action. Le financem<strong>en</strong>t de l’action est un<br />
financem<strong>en</strong>t FSE via le PLIE.<br />
s<strong>en</strong>s où la clause fournit autre chose que<br />
du travail temporaire.<br />
habitants les quartiers à rénover et ceux<br />
issus des Zones Urbaines S<strong>en</strong>sibles (ZUS).<br />
La loi impose au maître d’ouvrage<br />
d’inscrire les clauses sociales dans le<br />
cahier des charges. On s’est r<strong>en</strong>du compte<br />
que c’était surtout l’article 14 comme<br />
« conditions d’exécution sociale » qui était<br />
utilisé et peu les marchés d’insertion.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
100
Nous avions, sur Lyon, deux opérations<br />
importantes de rénovation urbaine. Sur<br />
l’une d’<strong>en</strong>tre elles nous avions 250<br />
millions d’investissem<strong>en</strong>ts public et 500<br />
millions <strong>en</strong> tout <strong>en</strong> ajoutant<br />
l’investissem<strong>en</strong>t privé. Cela générait<br />
suffisamm<strong>en</strong>t d’activités pour réfléchir sur<br />
le sujet au niveau de l’emploi par les SIAE.<br />
De plus, après le bilan de 2008 concernant<br />
la mise <strong>en</strong> œuvre des résultats <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés<br />
par les clauses article 14, nous avons<br />
constaté qu’il y avait très peu d’offres<br />
d’emplois octroyés aux ZUS (Zones<br />
Urbaines S<strong>en</strong>sibles). L’article 14 ouvre <strong>en</strong><br />
effet des opportunités dans le secteur<br />
marchand. Les <strong>en</strong>treprises recrutai<strong>en</strong>t des<br />
publics <strong>en</strong> exigeant un minimum de<br />
formation et de savoir être. Le public que<br />
nous avions à placer était beaucoup plus<br />
éloigné de l’emploi. Nous avons donc<br />
formé les habitants des ZUS les plus<br />
éloignés de l’emploi. Nous avons mis <strong>en</strong><br />
place des marchés d’insertion.<br />
Pour ce faire, nous avons associé les<br />
habitants à l’amélioration du cadre de vie<br />
<strong>en</strong> ayant une alternative au recours à<br />
l’article 14. Il ne s’agit pas de remplacer<br />
l’article 14 mais plutôt, dans une période<br />
difficile pour l’<strong>en</strong>treprise, de pouvoir<br />
s’appuyer sur les structures d’insertion par<br />
l’activité économique (SIAE). Cette<br />
démarche permet à terme de former à la<br />
professionnalisation les publics les plus<br />
éloignés de l’emploi.<br />
Qu’est ce que le « chantier<br />
d’insertion » ? C’est un support de<br />
formation grandeur nature car c’est un<br />
atelier qui s’appuie sur la rénovation<br />
urbaine. Nous avons cherché, avec<br />
l’<strong>en</strong>semble des donneurs d’ordre, les<br />
supports d’activités qui pourrai<strong>en</strong>t servir<br />
aux chantiers d’insertion. Pour ce faire,<br />
nous avons réuni les cinq maîtres<br />
d’ouvrage. Ils ont accepté d’effectuer une<br />
étude de marché précise afin de trouver<br />
des supports d’activité pour notre action.<br />
Si vous laissez le maître d’ouvrage faire ce<br />
travail seul, il va vous dire que c’est<br />
impossible.<br />
Une fois que ces supports<br />
d’activités ont été trouvés, nous avons<br />
demandé à l’atelier chantier d’insertion et<br />
à l’AFPA d’élaborer une offre de parcours<br />
d’insertion avec une exig<strong>en</strong>ce de<br />
formation élevée. Nous voulions arriver à<br />
la professionnalisation des publics.<br />
L’atelier chantier d’insertion (ACI) et<br />
l’AFPA ont m<strong>en</strong>é un travail pour proposer<br />
une offre de formation <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les<br />
supports d’activité. En tant qu’activités de<br />
BTP, un diplôme professionnel (le métier<br />
de peintre du bâtim<strong>en</strong>t) a été proposé aux<br />
publics de ces chantiers. Le but étant<br />
d’offrir à ces publics, à terme, un emploi<br />
dans ces <strong>en</strong>treprises. Qu’y a t-il de<br />
nouveau dans ce dispositif ? C’est une<br />
action fondée sur le part<strong>en</strong>ariat : il y a cinq<br />
maîtres d’ouvrage qui ont programmé<br />
<strong>en</strong>semble les travaux sur une année.<br />
Cette action prépare les publics du<br />
chantier à une professionnalisation<br />
systématique dans le cadre de la<br />
rénovation urbaine. Les salariés que nous<br />
avons trouvés se sont <strong>en</strong>gagés dans un<br />
processus de formation.<br />
L’atelier chantier d’insertion s’est<br />
<strong>en</strong>gagé au suivi post embauche sur six<br />
mois.<br />
Voici quelques idées de<br />
programmations de travaux : l’outil qui<br />
nous a permis d’id<strong>en</strong>tifier les maîtres<br />
d’ouvrage est un tableau. Ce tableau est<br />
formé de colonnes compr<strong>en</strong>ant les<br />
maîtres d’ouvrage, les travaux, le site, les<br />
opérations concernées, le support<br />
d’activités (décapage, débroussaillage…),<br />
le planning de durée des travaux et leur<br />
montant. Nous avions demandé aux<br />
maîtres d’ouvrage d’estimer les travaux.<br />
Nous avions besoin de 150 000 euros pour<br />
boucler le budget du chantier d’insertion<br />
dans l’année : il fallait trouver 150 000<br />
euros d’activités à effectuer sur le<br />
chantier.<br />
Les trois facteurs principaux de<br />
réussite ont été une volonté politique<br />
forte (les élus de la ville de Lyon se sont<br />
fortem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagés). Une ingénierie<br />
technique et juridique. L’article 30 étant<br />
un peu compliqué il a fallu accompagner<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
101
les <strong>en</strong>treprises pour leur garantir la<br />
sécurité juridique du dispositif. Et <strong>en</strong>fin,<br />
une ingénierie technique qui a été assurée<br />
par la Maison de l’emploi et par l’AFPA<br />
(pour l’id<strong>en</strong>tification des supports<br />
d’activités).<br />
Où <strong>en</strong> est-on aujourd’hui ?<br />
Sur les douze chantiers d’insertion,<br />
50% des publics ont réussi le CQP. Avec la<br />
session de rattrapage, on devrait passer à<br />
70% de taux de réussite.<br />
L’<strong>en</strong>semble des maîtres d’ouvrage<br />
ont été cont<strong>en</strong>t de la qualité des<br />
prestations effectuées.<br />
On est à 100% des publics ZUS dans<br />
ces clauses sociales.<br />
Forts de ces bons résultats, nous<br />
avons monté un autre atelier chantier<br />
d’insertion sur l’aménagem<strong>en</strong>t urbain et<br />
les espaces verts. Ce chantier consiste <strong>en</strong><br />
l’arrachage de végétaux, la pose de<br />
mobiliers urbains, et la plantation de<br />
nouveaux arbres. Cette activité amènera<br />
les publics au titre professionnel<br />
d’ « ouvriers <strong>en</strong> espaces verts ». Les<br />
publics travaill<strong>en</strong>t deux jours sur le<br />
chantier et sont <strong>en</strong> formation les deux<br />
autres jours. Les formations se font <strong>en</strong><br />
binôme avec un formateur de l’AFPA et un<br />
<strong>en</strong>cadrant technique. Ce binôme permet<br />
de rapprocher la formation de la<br />
production.<br />
Jean-Louis DOPPLER<br />
Nous sommes vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />
d’une expéri<strong>en</strong>ce transférable sur d’autres<br />
territoires.<br />
Jean-Marc DEGET, vice-présid<strong>en</strong>t de l’Union Nationale et des Associations<br />
Intermédiaire<br />
Je voudrais rev<strong>en</strong>ir sur le premier décidé d’intégrer des clauses d’insertion<br />
témoignage où le Conseil régional a et d’<strong>en</strong>gager une personne.<br />
Jocelyne BERGER<br />
Le Conseil Régional essaye de<br />
structurer, au niveau de la Lorraine, un<br />
certain nombre de relais territoriaux pour<br />
pouvoir gérer la clause sur notre marché.<br />
Ainsi, sur notre territoire, nous avons<br />
l’exemple de la rénovation de la chaufferie<br />
d’un lycée agricole. Ils ont mis <strong>en</strong> pratique<br />
la clause et nous ont demandé de gérer<br />
l’action.<br />
Jean-Marc DEGET<br />
Avez-vous la garantie d’être<br />
reconnus ?<br />
Jocelyne BERGER<br />
Nous sommes une organisation<br />
réc<strong>en</strong>te, donc tout le monde n’a pas<br />
<strong>en</strong>core le réflexe de nous appeler<br />
automatiquem<strong>en</strong>t. Ainsi nous avons mis<br />
<strong>en</strong> place une charte pour être id<strong>en</strong>tifiés et<br />
reconnus par les 230 communes et les<br />
huit intercommunalités du territoire.<br />
Cette reconnaissance est établie au niveau<br />
de l’Etat et du Conseil régional. Nous<br />
sommes <strong>en</strong> pourparlers avec le Conseil<br />
général. Nous n’avons pas <strong>en</strong>core été audelà<br />
du territoire pour l’instant.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
102
Jean-Marc DEGET<br />
Pourtant les grands chantiers de demain<br />
nécessit<strong>en</strong>t d’aller au-delà du territoire car les<br />
grands groupes auront besoin d’ne<br />
harmonisation des tarifs par exemple. J’ai<br />
apprécié tous ces exposés mais un sujet n’a<br />
peut être pas assez été mis <strong>en</strong> valeur : la<br />
nécessité, dans ces parcours longs, d’un<br />
accompagnem<strong>en</strong>t social des publics <strong>en</strong><br />
difficulté.<br />
Didier OBLE<br />
La clause vise un public bi<strong>en</strong> défini : les<br />
demandeurs d’emploi de longue durée, les jeunes<br />
issus de la Mission locale, les personnes prés<strong>en</strong>tant<br />
un handicap, les personnes soumises au RSA. Au<br />
niveau national, 70% de la clause est réalisé pour le<br />
compte des <strong>en</strong>treprises par des opérateurs<br />
d’insertion. D’autre part, toute personne<br />
remplissant les conditions définies par la clause<br />
relève obligatoirem<strong>en</strong>t de la Mission locale, du PLIE<br />
et du Conseil Général. Ainsi les premiers<br />
part<strong>en</strong>ariats concern<strong>en</strong>t la prescription et l’IAE.<br />
Toute personne a un suivi individualisé. Chacun est<br />
confronté à son travail, son chiffre d’affaire, sa<br />
reconnaissance : tout cela est complexe. Ce qui est<br />
intéressant avec la clause est qu’elle permet de<br />
relier ces part<strong>en</strong>ariats sur une surface limitée. Cela<br />
nous oblige à mutualiser nos compét<strong>en</strong>ces sur le<br />
territoire. L’Alliance Villes Emploi est <strong>en</strong> train de<br />
tisser la toile de la mise <strong>en</strong> œuvre des clauses au<br />
niveau national. Il est donc très important de bi<strong>en</strong><br />
structurer toute notre action et de prés<strong>en</strong>ter<br />
clairem<strong>en</strong>t la manière de le transférer au niveau<br />
national.<br />
Jean-Marc DEGET<br />
Nous sommes aujourd’hui obligés de<br />
nous professionnaliser.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
103
Atelier<br />
Mutualisation des organismes intermédiaires<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Chargé de Mission, Sous-Direction du FSE,<br />
Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle<br />
Jacques FLORENTIN<br />
Présid<strong>en</strong>t de l’association pour la gestion Inter-PLIE (AGIL)<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Directeur du PLIE du Val de Lorraine<br />
François MERLE<br />
Directeur adjoint de la DIRECCTE Lorraine <strong>en</strong> charge de la cellule Europe<br />
Sophie POIRSON<br />
Gestionnaire de l’association pour la gestion Inter-PLIE (AGIL)<br />
Animation<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Consultant, COGEPRO<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
104
Jacques FLORENTIN<br />
Je suis élu local, maire d’une toute<br />
petite commune rurale de 120 habitants et<br />
présid<strong>en</strong>t d’une intercommunalité rurale,<br />
<strong>en</strong>gagé dans l’organisation locale qui<br />
fonctionne assez bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> Lorraine, ce sont<br />
<strong>en</strong>core les pays. J’ai <strong>en</strong> charge, depuis de<br />
nombreuses années, la problématique de<br />
l’emploi et de l’insertion, qui m’a fait créer dès<br />
1994 le premier PLIE de Lorraine. Nous avons<br />
un peu de recul.<br />
L’histoire des PLIE <strong>en</strong> Lorraine a été<br />
évolutive et a une originalité : l’<strong>en</strong>semble des<br />
PLIE lorrains se sont retrouvés, par un<br />
concours de circonstances et de volonté<br />
politique locale, c<strong>en</strong>trés uniquem<strong>en</strong>t sur le<br />
départem<strong>en</strong>t de la Meurthe-et-Moselle. Pour<br />
un seul départem<strong>en</strong>t, des PLIE étai<strong>en</strong>t très<br />
proches les uns des autres avec, dès le départ,<br />
une volonté commune de réfléchir, de<br />
travailler et d’avancer <strong>en</strong>semble. Au début de<br />
l’année 2009, dans mes missions données par<br />
l’Alliance Villes Emploi ou au conseil<br />
d’administration, quand j’ai appris cette<br />
volonté de l’Etat et de l’Europe de limiter les<br />
OI (Organismes Intermédiaires), je m’<strong>en</strong> suis<br />
réjoui. A nos échelles de PLIE, nous étions<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Nous allons organiser cet atelier <strong>en</strong><br />
plusieurs temps.<br />
Dans un premier temps, nous allons<br />
regarder avec Monsieur FLORENTIN pourquoi<br />
il y a une volonté, avant tout politique, de<br />
mutualiser la fonction de gestion des<br />
organismes intermédiaires. Cela démarre là,<br />
même si techniquem<strong>en</strong>t il va falloir après<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre un certain nombre<br />
d’élém<strong>en</strong>ts, il faut d’abord une volonté<br />
politique. Monsieur FLORENTIN nous parlera<br />
de cet aspect.<br />
Nous avons aussi avec nous François<br />
MERLE, représ<strong>en</strong>tant de la DIRECCTE de<br />
Lorraine, qui nous donnera son avis sur le<br />
sujet et nous dira comm<strong>en</strong>t la DIRECCTE<br />
appréh<strong>en</strong>de, à tous les s<strong>en</strong>s du terme, cette<br />
fonction de mutualisation, ce nouvel <strong>en</strong>jeu.<br />
Nous avons aussi la chance d’avoir avec<br />
nous Thidiane DOUKOURE, de la sousdirection<br />
FSE, qui va interv<strong>en</strong>ir sous deux<br />
angles. Le premier angle expliquera pourquoi<br />
l’Etat français, relayé par la DGEFP, a souhaité<br />
qu’il y ait ce type de regroupem<strong>en</strong>t. Thidiane<br />
DOUKOURE nous prés<strong>en</strong>tera <strong>en</strong>suite un<br />
élém<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>du de ceux qui sont <strong>en</strong> cours de<br />
regroupem<strong>en</strong>t et de finalisation de<br />
regroupem<strong>en</strong>t, ou ceux qui ont déjà démarré<br />
et qui aimerai<strong>en</strong>t pouvoir faire des remontées<br />
de dép<strong>en</strong>ses : le projet de DSGC descriptif de<br />
gestion et de contrôle qui a été transmis par la<br />
DGEFP mardi dernier à la CICC. La CICC est <strong>en</strong><br />
train de l’examiner att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t.<br />
On échangera sur les projets <strong>en</strong> cours,<br />
avec la prés<strong>en</strong>tation qui nous sera faite par<br />
Bertrand MARQUIS et Sophie POIRSON sur la<br />
mise <strong>en</strong> œuvre technique de l’AGIL. On aura<br />
un témoignage réel de la gestion d’un OI<br />
pivot.<br />
témoins de difficultés pour gérer et assumer<br />
les contrôles qui sont des charges qui<br />
incomb<strong>en</strong>t aux PLIE, même si à l’échelle<br />
meurthe-et-mosellane, nous avions l’habitude<br />
de travailler <strong>en</strong>semble pour fédérer nos<br />
actions. Avec les trois présid<strong>en</strong>ts, nous nous<br />
sommes dits que c’était une bonne piste à<br />
pr<strong>en</strong>dre et avons réfléchi à ce que nous<br />
pouvions faire <strong>en</strong>semble.<br />
Le tissu français des OI par rapport à<br />
d’autres pays europé<strong>en</strong>s est assez<br />
phénoménal. Il y a quatre OI au Portugal, une<br />
cinquantaine <strong>en</strong> Angleterre, et à peu près 300<br />
<strong>en</strong> France. Cela donne une idée de l’énergie<br />
dép<strong>en</strong>sée dans chaque territoire pour<br />
assumer les missions et les règles du jeu<br />
imposées par les fonds europé<strong>en</strong>s. Il s’est créé<br />
une habitude de travailler <strong>en</strong>semble,<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre technici<strong>en</strong>s, et une<br />
volonté politique avec les deux autres<br />
présid<strong>en</strong>ts pour essayer de créer quelque<br />
chose. Nous nous sommes mis autour de la<br />
table, <strong>en</strong> juin 2009, et nous avons mandaté<br />
l’<strong>en</strong>semble des technici<strong>en</strong>s des PLIE pour<br />
essayer de voir comm<strong>en</strong>t nous pouvions<br />
fédérer nos actions et bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifier nos<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
105
esoins, ainsi que les moy<strong>en</strong>s humains à<br />
mettre <strong>en</strong> face.<br />
J’ai fortem<strong>en</strong>t remercié les technici<strong>en</strong>s<br />
qui nous ont apporté, au bout de trois<br />
réunions échelonnées sur 4-5 mois, un<br />
concept associatif, leur mission étant de<br />
construire quelque chose de simple pour<br />
éviter de créer un étage supplém<strong>en</strong>taire, à<br />
l’instar des mille-feuilles institutionnels.<br />
En septembre, nous avons eu une<br />
construction quasi-finalisée de notre projet. A<br />
trois présid<strong>en</strong>ts, il est simple de se mettre<br />
d’accord assez vite. Laur<strong>en</strong>t HÉNART a <strong>en</strong><br />
charge la gestion urbaine des opérations de<br />
Nancy, 300 000 habitants. L’autre PLIE, dans le<br />
sud-ouest nancé<strong>en</strong>, a 110 000 habitants avec<br />
de la ruralité et des grosses villes, dont la plus<br />
importante est de 20-25 000 habitants. Enfin,<br />
le territoire du Val-de-Lorraine qui m’incombe<br />
est l’espace géographique <strong>en</strong>tre les deux<br />
grandes métropoles lorraines que sont Nancy<br />
et Metz dans la partie Meurthe-et-mosellane<br />
où nous sommes à peu près 100 000 habitants<br />
pour 95 communes. Cela correspond au<br />
remplissage de la partie sud de la Meurthe-et-<br />
Moselle, et plus des 2/3 de la population<br />
meurthe-et-mosellane est inscrite dans ce<br />
périmètre nouveau. Pour arriver à un point<br />
d’accord assez rapide, qu’avons-nous mis dans<br />
la balance ? Nous nous sommes dit que nous<br />
avions des conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts et que la<br />
construction de cette fédération de PLIE ne<br />
devait pas faire évoluer nos financem<strong>en</strong>ts.<br />
C’était le point majeur dans l’esprit des trois<br />
présid<strong>en</strong>ts. Le deuxième point important était<br />
de juger de la pertin<strong>en</strong>ce de cet outil sur les<br />
territoires. C’était bi<strong>en</strong> à l’échelle des<br />
territoires qu’allai<strong>en</strong>t se construire les<br />
conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts que nous imaginions<br />
depuis des années. Selon la géographie des<br />
territoires, vous vous r<strong>en</strong>dez bi<strong>en</strong> compte que<br />
ce ne sont pas les mêmes actions qu’il faut<br />
installer.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Politiquem<strong>en</strong>t, il y a eu cette volonté de<br />
se regrouper tout <strong>en</strong> gardant une <strong>en</strong>tièreté<br />
Jacques FLORENTIN<br />
Je p<strong>en</strong>se que le PLIE est un plan<br />
territorial. C’est bi<strong>en</strong> la définition du parcours<br />
Nous n’avions pas de soucis de<br />
financem<strong>en</strong>t par rapport à l’antériorité, c’était<br />
bi<strong>en</strong> à l’échelle de chaque territoire que des<br />
comités de pilotage construirai<strong>en</strong>t des plans<br />
d’action. La règle de gouvernance était facile à<br />
trouver à trois, les décisions étant prises à la<br />
majorité : nous n’avons pas eu, dans ce<br />
contexte, d’obstacles majeurs à franchir, si ce<br />
n’est la nécessité de convaincre nos<br />
part<strong>en</strong>aires institutionnels que nous avions la<br />
volonté de travailler <strong>en</strong>semble, qu’il y avait un<br />
nouveau mode de fonctionnem<strong>en</strong>t que l’on<br />
imposait à la DIRECCTE etc. et qu’il fallait qu’ils<br />
se p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t sur les décisions. Cela s’est fait<br />
dans un bon esprit.<br />
Nous étions les premiers <strong>en</strong> France à<br />
construire un OI et cela posait un problème de<br />
conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t car il fallait redéfinir des<br />
règles. Depuis un an d’exist<strong>en</strong>ce, toutes les<br />
ficelles à trouver et l’organisation pour<br />
travailler sereinem<strong>en</strong>t avec les part<strong>en</strong>aires<br />
institutionnels sont <strong>en</strong> place.<br />
Je p<strong>en</strong>se que le nombre d’acteurs de ce<br />
territoire, l’habitude déjà prise de fonctionner<br />
<strong>en</strong>semble, d’avoir déjà construit des marchés<br />
partagés pour des CSF (Contrôles de Services<br />
Faits) ou autres, faisai<strong>en</strong>t que cela n'a pas été<br />
très compliqué. Le contexte local était donc<br />
favorable, à trois élus les décisions faciles à<br />
valider. Je suis bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>t que cela peut<br />
être différ<strong>en</strong>t ailleurs.<br />
Voilà décrite la volonté politique du<br />
départem<strong>en</strong>t de la Meurthe-et-Moselle. Nous<br />
avons l’appellation « lorrain » car nous<br />
souhaitons que, si d’autres PLIE voi<strong>en</strong>t le jour<br />
dans les départem<strong>en</strong>ts lorrains, ils intègr<strong>en</strong>t le<br />
concept que l’AGIL représ<strong>en</strong>te et dont le<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t vous sera prés<strong>en</strong>té par<br />
Bertrand MARQUIS. L’AGIL capte désormais<br />
les fonds et les redistribue.<br />
territoriale individuelle. Cela, vous avez réussi<br />
à le faire.<br />
lié à un contexte local. Le territoire doit avoir<br />
la pertin<strong>en</strong>ce des choix et des actions les plus<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
106
appropriées. Si nous avions voulu faire des<br />
règles de trois pour les attributions, nous<br />
aurions manqué cette opportunité. Le<br />
territoire reste, quand même, l’outil de<br />
référ<strong>en</strong>ce pour définir les plans d’action.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Vous avez bi<strong>en</strong> créé une association de<br />
gestion, qui est un organe exécutif, mais vous<br />
n’avez pas fusionné trois PLIE.<br />
Christian GREMILLOT, du PLIE/MDE de la communauté d’agglomération de Nîmes<br />
métropole<br />
Les trois présid<strong>en</strong>ts sont-ils de la même<br />
couleur politique ?<br />
Jacques FLORENTIN<br />
La couleur n’est pas la même, deux d’un<br />
côté, une de l’autre, mais ce sujet n’a pas été<br />
abordé au départ. C’est pour cette raison que<br />
nous n’avons pas souhaité que l’association<br />
soit constituée avec des ratios de<br />
représ<strong>en</strong>tants par puissance administrative<br />
(ex. Nancy aurait pu demander trois sièges à<br />
l’association parce qu’elle a trois fois plus<br />
d’habitants). Si nous étions partis avec cette<br />
logique, nous n’y serions peut-être pas arrivés.<br />
Un PLIE possède une voix.<br />
Danièle CORNET, Vice-présid<strong>en</strong>te de la communauté d’agglomération de Plaine<br />
C<strong>en</strong>trale du Val-de-Marne et présid<strong>en</strong>te d’une association qui gère un PLIE<br />
Je voulais, <strong>en</strong> préambule, rev<strong>en</strong>ir sur un<br />
sujet qu’il me parait important d’évoquer et<br />
lié à l’histoire. L’Europe a souhaité mettre <strong>en</strong><br />
place les OI dès 2007, et la France a demandé<br />
à tous les porteurs de PLIE de dev<strong>en</strong>ir OI (avec<br />
dossier d’agrém<strong>en</strong>t, chose lourde à l’époque à<br />
mettre <strong>en</strong> place) avec des exig<strong>en</strong>ces de<br />
gestion <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à un logiciel qui n’a été<br />
subies ont été très lourdes. L’Ile-de-France a<br />
aussi un problème particulier. Nous sommes<br />
d’accord pour la mutualisation des OI mais les<br />
questions qui se pos<strong>en</strong>t sont : les <strong>en</strong>veloppes<br />
sont-elles définies par étapes au niveau de<br />
chaque PLIE ou les <strong>en</strong>veloppes sont-elles<br />
définies par chaque OI ? Sur quels critères<br />
sont-elles définies ? Quels sont les critères<br />
effectif que deux ans plus tard, PRESAGE. territoriaux ret<strong>en</strong>us ? Comm<strong>en</strong>t gérer la<br />
Deux ans après, on nous dit qu’il faut diminuer<br />
les OI. S’il n’y avait pas eu cette antériorité, il<br />
aurait été plus simple de diminuer les OI, alors<br />
qu’on nous a demandé <strong>en</strong> 2007 d’être OI.<br />
L’Europe n’a pas dit qu’il fallait moins d’OI.<br />
Elle a demandé qu’il n’y ait qu’un certain<br />
nombre d’OI car la France <strong>en</strong> avait trop,<br />
l’Allemagne <strong>en</strong> ayant une cinquantaine et<br />
la France plus de 400.<br />
Il faut quand même resituer les choses<br />
problématique du risque de conflit d’intérêts<br />
<strong>en</strong>tre les décideurs de l’OI et ceux des PLIE ?<br />
Comm<strong>en</strong>t êtes-vous sortis de cette crise<br />
juridique possible liée au conflit d’intérêts ?<br />
Comm<strong>en</strong>t faites-vous, s’il y a des <strong>en</strong>veloppes<br />
préétablies prévisionnelles, pour réaffecter<br />
des restes qui ne serai<strong>en</strong>t pas utilisés ? Si on a<br />
une <strong>en</strong>veloppe de 100 000 € mais que 50 000<br />
sont dép<strong>en</strong>sés, peut-il accepter ou non que le<br />
reste soit redistribué ?<br />
dans l’histoire. Les pressions que nous avons<br />
Jacques FLORENTIN<br />
Nous avons une dotation par PLIE, que<br />
l’on rediscute tous les ans <strong>en</strong>tre les trois<br />
structures, mais qui reste dans une proportion<br />
presque id<strong>en</strong>tique (PLIE Nancy 2, les deux<br />
autres 1).<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
107
Pascal HAVERBEKE<br />
Sur le principe, la DIRECCTE flèche les<br />
crédits par dispositif, par mesure 312. Dans la<br />
conv<strong>en</strong>tion de subv<strong>en</strong>tion globale, il y a autant<br />
de mesures 312 qu’il y a de PLIE qui<br />
compos<strong>en</strong>t l’OI pivot. Ri<strong>en</strong> n’empêche l’OI, <strong>en</strong><br />
son sein, de demander une modification de sa<br />
conv<strong>en</strong>tion de subv<strong>en</strong>tion globale pour<br />
réallouer des crédits <strong>en</strong> demandant la<br />
passation d’un av<strong>en</strong>ant. Cela reste une<br />
décision du conseil d’administration de l’OI,<br />
François MERLE<br />
Je suis arrivé <strong>en</strong> février 2010, soit au<br />
démarrage de l’AGIL.<br />
La cellule FSE de la DIRECCTE Lorraine<br />
gère pour l’autorité de gestion déléguée<br />
qu’est le préfet de région une <strong>en</strong>veloppe<br />
financière de 127 millions d’euros sur la<br />
période de programmation 2007-2013. Cette<br />
somme est déléguée pour 60 % à des OI,<br />
conformém<strong>en</strong>t aux recommandations de la<br />
commission interministérielle d’aménagem<strong>en</strong>t<br />
et de compétitivité de territoires, et cela<br />
représ<strong>en</strong>te 76 millions.<br />
Nous avons aujourd’hui sept OI qui vont<br />
passer à 6 <strong>en</strong> 2011. Parmi les OI, le conseil<br />
régional est le part<strong>en</strong>aire principal <strong>en</strong> termes<br />
financiers, deux Conseils généraux, deux<br />
OPCA, une association régionale pour les<br />
micro projets associatifs (inférieurs à 23 000 €<br />
de coût total éligible), l’AGIL.<br />
L’aspect financier est important, dans la<br />
mesure où de trois OI PLIE, sur la période<br />
2008-2009, une <strong>en</strong>veloppe de deux millions<br />
d’euros a été attribuée sur le Grand Nancy et<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Dans le Languedoc-Roussillon, la région<br />
la plus pauvre de France aujourd’hui avec l’un<br />
des plus forts taux de chômage europé<strong>en</strong>,<br />
nous sommes <strong>en</strong> surconsommation et on nous<br />
François MERLE<br />
Cela parait logique dans la mesure où le<br />
mécanisme de programmation dynamique<br />
incite les cellules FSE à se rapprocher chaque<br />
année des OI pour leurs demander où elles <strong>en</strong><br />
sont de la programmation. Si elles ne<br />
programm<strong>en</strong>t pas l’<strong>en</strong>veloppe qui leur a été<br />
allouée, le mécanisme que les gestionnaires<br />
tous les élus rassemblés. Cela peut éviter<br />
qu’un des PLIE <strong>en</strong> large sous-consommation<br />
pour des raisons x ou y, r<strong>en</strong>de de l’arg<strong>en</strong>t,<br />
alors que d’autres territoires ont des besoins<br />
id<strong>en</strong>tifiés et n’arriv<strong>en</strong>t pas à les satisfaire.<br />
Préalablem<strong>en</strong>t, il y a une étanchéité<br />
assurée des <strong>en</strong>veloppes par territoire.<br />
Comm<strong>en</strong>t la DIRECCTE vit-elle la gestion<br />
de cet OI ?<br />
le Lunévillois, et 780 000 € <strong>en</strong> FSE pour chacun<br />
des PLIE Val-de-Lorraine et Terre-de-Lorraine.<br />
Ces sommes ont été doublées lors de la<br />
constitution d’AGIL par la DIRECCTE Lorraine,<br />
ce qui aboutit pour le grand Nancy et le<br />
Lunévillois à 4,5 millions de FSE et pour<br />
chacun des Terre-de-Lorraine et Val-de-<br />
Lorraine à 1,4 millions de FSE. Au total,<br />
l’<strong>en</strong>veloppe pour les trois PLIE OI est passée<br />
de 3,5 millions d’euros à une <strong>en</strong>veloppe<br />
globale pour AGIL de 8 millions d’euros de<br />
FSE.<br />
Les chiffres sont ceux de la période de<br />
subv<strong>en</strong>tion globale, soit de 2010-2012.<br />
Particularité lorraine, nous sommes une<br />
région <strong>en</strong> sous-programmation. En février<br />
2010, 10 millions d’euros nous ont été retirés<br />
par l’administration c<strong>en</strong>trale qui, dans le cadre<br />
d’une bonne gestion, évite les crédits<br />
dormants et repr<strong>en</strong>d aux régions qui sousconsomm<strong>en</strong>t<br />
leurs <strong>en</strong>veloppes pour les<br />
redistribuer aux régions qui ont besoin de plus<br />
de programmation.<br />
annonce, lors d’une réunion avec la DIRECCTE,<br />
moins 10 % de FSE (axes 3 et 5) pour les trois<br />
ans à v<strong>en</strong>ir.<br />
appliqu<strong>en</strong>t est appliqué de la même façon aux<br />
OI. Le but est d’éviter les crédits qui dorm<strong>en</strong>t.<br />
Les deux sujets d’actualité, pour la<br />
cellule FSE et AGIL, sont :<br />
La programmation (novembre 2009,<br />
création ; décembre 2009, dépôt du dossier à<br />
la DIRECCTE Lorraine ; la subv<strong>en</strong>tion globale<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
108
de l’AGIL a été programmée <strong>en</strong> avril 2010 et<br />
signée par le préfet de région fin juin 2010).<br />
Les tranches annuelles de la subv<strong>en</strong>tion<br />
globale AGIL représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 2,5 millions<br />
d’euros. Sur l’axe 3, on risque une reprise de<br />
crédit de la part de l’administration c<strong>en</strong>trale.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
En termes de crédits d’assistance<br />
technique, qu’est-ce que la mutualisation a<br />
donné ?<br />
Les paiem<strong>en</strong>ts, les remontées de<br />
dép<strong>en</strong>ses. Le descriptif du système de gestion<br />
et contrôle doit être approuvé par la CICC.<br />
Tant qu’il ne l’est pas, nous sommes bloqués<br />
sur les remontées de dép<strong>en</strong>ses. Nous avons<br />
fait une avance à l’AGIL à hauteur de 1,2<br />
millions.<br />
Avez-vous maint<strong>en</strong>u les <strong>en</strong>veloppes<br />
d’assistance technique ou avez-vous fait un<br />
geste pour répondre à cet effort ?<br />
François MERLE<br />
Cela représ<strong>en</strong>te 550 000 euros sur la<br />
période de programmation.<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Aujourd’hui, <strong>en</strong> termes de plan d’action,<br />
l’AGIL a 2,5 millions d’euros par an, dont<br />
180 000 € d’assistance technique, ce qui<br />
correspond à celle qui existait sur les quatre<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Cela nous permet de voir que la<br />
création d’un OI pivot nécessite une volonté<br />
politique et un investissem<strong>en</strong>t technique<br />
importants. Le retour n’est pas une prime<br />
mais la prise <strong>en</strong> compte la plus juste de<br />
l’investissem<strong>en</strong>t fait, afin de pouvoir<br />
fonctionner de manière correcte et de ne pas<br />
PLIE précéd<strong>en</strong>ts. Elle est plafonnée à celle que<br />
l’on avait précédemm<strong>en</strong>t.<br />
L’avance de 1, 2 millions représ<strong>en</strong>te 15<br />
% de la partie 312.<br />
être <strong>en</strong> difficulté sur tout le territoire. On crée<br />
une nouvelle structure et une nouvelle<br />
organisation. Si on comm<strong>en</strong>ce avec un déficit<br />
de trésorerie et des crédits d’assistance<br />
technique insuffisants, cela posera des<br />
difficultés.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Sur Paris, c’est cela mais nous ne<br />
sommes pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus.<br />
Brigitte FEBVRE RIVES, Directrice du PLIE de Nanterre, Hauts de Seine<br />
Vous avez toutes les est à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte et explique que, sur<br />
conditions requises: le contexte local, le l’Ile-de-France, nous sommes loin de tout çà<br />
même statut d’association, la proximité, même si, à Paris, nous y travaillons.<br />
l’habitude de travailler <strong>en</strong>semble. Ce contexte<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Nous gérons une subv<strong>en</strong>tion globale de<br />
2 millions d’euros. L’axe 5 est de 7500 € par an<br />
pour fonctionner.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
La demande qui a été faite à la DGEFP<br />
de manière officielle est que, dès lors qu’il y a<br />
un projet de mutualisation sur un territoire, il<br />
faut qu’il y ait les moy<strong>en</strong>s qui soi<strong>en</strong>t donnés.<br />
Sur les crédits d’interv<strong>en</strong>tion, il y a des calculs<br />
territoriaux, etc. A minima, sur les crédits<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
109
d’assistance technique, si l’on veut que les OI<br />
pivots puiss<strong>en</strong>t faire un métier dans les<br />
conditions les plus normales et les plus fluides,<br />
il faut les doter de crédits qui leur permett<strong>en</strong>t<br />
de fonctionner.<br />
Ibrahima SEYE, Directeur du PLIE de Nord-Essonne<br />
Dans l’Essonne, il y a cinq PLIE et une<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te pour créer un OI pivot.<br />
Le délai. Beaucoup d’élém<strong>en</strong>ts sont<br />
sortis très tard au niveau de l’Etat et nous<br />
Nous avons deux soucis :<br />
devons être opérationnels au 1 er janvier.<br />
Le financem<strong>en</strong>t. Il nous reste 4 % Quand avez-vous comm<strong>en</strong>cé à travailler<br />
d’assistance technique, nous avons un delta <strong>en</strong>semble sur une préfiguration de l’OI pivot ?<br />
de 50 000 euros.<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Après la première décision des<br />
présid<strong>en</strong>ts fin juin-début juillet 2009, les<br />
équipes se sont réunies de manière<br />
hebdomadaire pour travailler <strong>en</strong>semble. Etant<br />
de vieux PLIE, nous avions des habitudes de<br />
travailler <strong>en</strong>semble, nous avions harmonisé un<br />
certain nombre d’outils, de procédures, de<br />
manières de faire, parce que nous avions des<br />
opérateurs communs. Début novembre 2009,<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Un DSGC d’OI pivot a été validé hier à<br />
ma connaissance, celui de Marseille ; celui de<br />
l’AGIL est <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours d’étude car il a servi<br />
de modèle. Il y a un DSGC type <strong>en</strong> cours de<br />
parution.<br />
On reste sur la forme et le fond dans<br />
l’idée de ce qui a été fait depuis 2008. La seule<br />
idée nouvelle est que le docum<strong>en</strong>t,<br />
aujourd’hui <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours de validation,<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Nous allons valider le dispositif à priori,<br />
la CICC regardera à posteriori. Sur l’assistance<br />
technique, le modèle proposé ici va arriver car<br />
il y a une confusion <strong>en</strong>tre l’assistance<br />
technique et les crédits utilisés pour cela.<br />
L’assistance technique, au s<strong>en</strong>s<br />
communautaire, c’est la gestion du FSE, toutes<br />
les tâches de gestion. En France, dès 2006, les<br />
règlem<strong>en</strong>ts sont sortis. Il n’y a qu’<strong>en</strong> France<br />
que l’on répartit l’<strong>en</strong>veloppe FSE (40 % Etat et<br />
60 % Délégués). On est parti dans l’idée de<br />
reproduire le même schéma qu’avant <strong>en</strong><br />
oubliant 3 choses fondam<strong>en</strong>tales :<br />
Dans le programme 2005-2013,<br />
l’éligibilité des dép<strong>en</strong>ses est définie par les<br />
l’association était créée et notre dossier de<br />
demande de subv<strong>en</strong>tion globale était déposé<br />
début décembre. Cela a été rapide à partir des<br />
informations de la circulaire et des<br />
supputations que nous avons pu faire (sur la<br />
base d’un travail très régulier avec la<br />
DIRECCTE sur les aspects financiers et les<br />
procédures. Un travail conséqu<strong>en</strong>t a été fait<br />
très rapidem<strong>en</strong>t.<br />
passe dans les mains de la CICC avant. Ce<br />
docum<strong>en</strong>t aura des cases à cocher. Vous allez<br />
dire dans quelle situation vous vous trouvez,<br />
plutôt que de devoir écrire et que l’on vous<br />
fasse réécrire lorsque cela ne correspondait<br />
pas à ce que l’on att<strong>en</strong>dait. C’est une<br />
différ<strong>en</strong>ce fondam<strong>en</strong>tale. Je ne sais pas si cela<br />
sera validé <strong>en</strong> 15 jours mais cela ne pr<strong>en</strong>dra<br />
pas deux ans.<br />
états, et non par la Commission. Nous<br />
sommes responsables de l’exécution.<br />
Les contrôles dits 5 % (on att<strong>en</strong>dait<br />
d’avoir à contrôler le seuil de 5% du<br />
programme <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>ses) ont été supprimés.<br />
On fait du contrôle « itinéré » avec un seuil de<br />
tolérance de 2%. Dès que l’on dépasse les 2 %,<br />
la Commission bloque tout le programme.<br />
Le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t du rôle de la<br />
certification (ex. l’Ile-de-France a donné, <strong>en</strong><br />
début de programme, tout l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avance<br />
aux porteurs, mais cette avance n’a pas pu<br />
être déclarée à la Commission car elle n’est<br />
pas certifiée.<br />
Il y a un gestionnaire et un certificateur.<br />
La relation <strong>en</strong>tre les deux doit être fluide pour<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
110
qu’il y ait de l’arg<strong>en</strong>t dans les caisses. Si, <strong>en</strong><br />
Ile-de-France, il n’y a pas d’arg<strong>en</strong>t aujourd’hui,<br />
cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de<br />
pot<strong>en</strong>tialité d’avoir de l’arg<strong>en</strong>t mais que le<br />
système est bloqué.<br />
La mutualisation permet à ceux qui font<br />
de l’animation de faire leur travail et à ceux<br />
qui gèr<strong>en</strong>t le FSE de remplir leurs obligations.<br />
En matière de contrôle <strong>en</strong> France, quand un<br />
maillon est défaillant, tout le programme est<br />
bloqué (par exemple <strong>en</strong> Ile-de-France).<br />
C’est notre préoccupation de sécuriser<br />
la gestion pour éviter les blocages. Par ailleurs,<br />
il faut laisser les PLIE et le territoire vivre leur<br />
vie, animer et mettre <strong>en</strong> place les parcours<br />
nécessaires aux bénéficiaires.<br />
Nous avons travaillé tout le mois d’août<br />
sur le guide de Mutualisation. Il faut<br />
maint<strong>en</strong>ant l’<strong>en</strong>vie de le faire, ce n’est pas<br />
qu’une question d’arg<strong>en</strong>t, une volonté<br />
politique de réaliser des économies d’échelle.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Nous avons fait une simulation et nous<br />
aurions <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 11 000 euros par an. Cela<br />
est « inv<strong>en</strong>dable » aux élus.<br />
Danièle CORNET<br />
Il n’y pas de blocage politique, il y une<br />
vraie volonté des élus. Il y a chantage si on<br />
nous dit : « si au 1er janvier, votre OI n’existe<br />
pas, vous n’existez plus ». Les élus ont fait<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Le message est bi<strong>en</strong> passé aujourd’hui.<br />
Les uns et les autres, vous êtes dans les<br />
starting blocks. Les études préalables sont<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
D’après les évaluations qui nous ont été<br />
prés<strong>en</strong>tées hier après-midi, il y a 30 PLIE <strong>en</strong><br />
Ile-de-France. Nous aurons moins d’assistance<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Au Nord du territoire, trait d’union<br />
<strong>en</strong>tre Nancy et Metz, il y a le PLIE du Val-de-<br />
Lorraine qui est le plus anci<strong>en</strong>. Le PLIE du<br />
Grand Nancy a absorbé le PLIE lunévillois au<br />
sud de la Meurthe-et-Moselle. Au sud-ouest, il<br />
y a le PLIE Terre-de-Lorraine. Ces trois plans<br />
d’action étai<strong>en</strong>t portés par trois structures<br />
associatives : PLIE Val-de-Lorraine (Conseil de<br />
pays du Val-de-Lorraine, structure de<br />
développem<strong>en</strong>t local) ; PLIE du Grand Nancy<br />
(L’association PIEAN gère le plan d’insertion et<br />
de développem<strong>en</strong>t économique de<br />
l’agglomération nancé<strong>en</strong>ne) et Terre-de-<br />
Lorraine (association de développem<strong>en</strong>t<br />
local).<br />
Nous avions une proximité<br />
géographique, de travail, d’âge (des vieux<br />
valoir leur requête au préfet de région et<br />
celui-ci nous a r<strong>en</strong>du une fin de non-recevoir.<br />
Nous sommes dans une situation de blocage<br />
inacceptable.<br />
faites, vous avez vérifié vos listes d’audit et<br />
vous êtes <strong>en</strong> capacité. La volonté politique est<br />
là.<br />
technique <strong>en</strong> mutualisation que la Lorraine<br />
(460 000 euros sur trois ans pour 28 PLIE).<br />
PLIE) et d’organisation (des territoires<br />
organisés et équipés de PLIE et de Maisons de<br />
l’emploi).<br />
Les PLIE et les Maisons de l’emploi<br />
s’inscriv<strong>en</strong>t dans des logiques de projets. Ce<br />
sont des territoires de projets avec du<br />
diagnostic, du plan d’action dans des logiques<br />
de développem<strong>en</strong>t local de l’emploi et<br />
d’émerg<strong>en</strong>ce d’une politique locale pour<br />
l’emploi.<br />
Dès juin-juillet 2009, nous avons pris la<br />
décision de travailler <strong>en</strong>semble pour créer un<br />
OI commun avec trois objectifs :<br />
Garantir la fiabilité des systèmes de<br />
gestion de contrôle, <strong>en</strong> ayant une séparation<br />
fonctionnelle, qui pouvait poser quelques<br />
questions dans les organisations au niveau<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
111
local, une équipe dédiée, tout <strong>en</strong> profitant<br />
d’une certaine souplesse (pour des appels à<br />
projets communs év<strong>en</strong>tuels).<br />
Pouvoir réinvestir les missions<br />
d’ingénierie et de développem<strong>en</strong>t territorial,<br />
qui étai<strong>en</strong>t négligées sur les dernières années<br />
<strong>en</strong> raison du temps passé aux obligations de<br />
gestion. Cette mission était sacrifiée sans être<br />
abandonnée. Cela a permis de réaffirmer que<br />
le PLIE est avant tout un plan d’action, cela<br />
veut dire faire du diagnostic, définir des<br />
priorités et inscrire les actions dans ces<br />
priorités. Ce n’est pas le guichet FSE du<br />
territoire.<br />
Moderniser ou intégrer les PLIE dans les<br />
plans d’action des Maisons de l’emploi qui<br />
étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place ou créées sur le territoire.<br />
La question <strong>en</strong>tre fusion et<br />
mutualisation a été vite tranchée au profit de<br />
la mutualisation des fonctions de gestion. On<br />
souhaitait créer une unité de gestion<br />
commune au niveau des trois PLIE tout <strong>en</strong><br />
conservant un pilotage territorial du plan<br />
d’action. On reste sur une dim<strong>en</strong>sion<br />
territoriale.<br />
Sur la formalisation des coopérations,<br />
des réunions techniques hebdomadaires ont<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Il n’y a pas de conflit d’intérêts dans la<br />
mesure où l’organisme qui gère le FSE, c’est<br />
son objet, et le FSE ne va qu’à un projet et non<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
La validation exécutive est faite au<br />
niveau du CA de l’OI. L’<strong>en</strong>veloppe est<br />
attribuée à l’OI et fléchée sur chaque PLIE.<br />
L’arg<strong>en</strong>t ne sera plus <strong>en</strong> flux de trésorerie<br />
dans l’association support du PLIE.<br />
En termes de décision, il y aura une<br />
proposition du comité de pilotage faite au CA<br />
de l’OI. La seule décision exécutive se passe<br />
bi<strong>en</strong> au sein du CA de l’OI. Il n’y a pas de<br />
risque de conflit d’intérêts.<br />
Brigitte FEBVRE RIVES<br />
Sur les Hauts-de-Seine, nous sommes<br />
sept PLIE, un PLIE <strong>en</strong> subv<strong>en</strong>tion globale et six<br />
PLIE dont GIP privé, GIP public, collectivité<br />
été organisées tous les v<strong>en</strong>dredis après-midi<br />
depuis août 2009 (aujourd’hui plutôt tous les<br />
15 jours), des réunions politiques inter-PLIE<br />
pour valider les différ<strong>en</strong>tes étapes avec un<br />
certain nombre d’actes juridiques ou de<br />
modes de fonctionnem<strong>en</strong>t (statuts de l’OI,<br />
règlem<strong>en</strong>t intérieur, fiches de postes,<br />
conv<strong>en</strong>tions de mise à disposition de<br />
personnel, élaboration de la conv<strong>en</strong>tion de<br />
subv<strong>en</strong>tion globale, descriptif de gestion…).<br />
L’AGIL gère quatre dispositifs, un<br />
dispositif assistance technique qui correspond<br />
à toute la partie gestion, contrôle et<br />
administration (c’est le personnel de l’AGIL qui<br />
s’<strong>en</strong> occupe) et trois dispositifs qui<br />
correspond<strong>en</strong>t aux trois PLIE. Pour chaque<br />
dispositif, on a une <strong>en</strong>veloppe. Au niveau<br />
territorial, on connait le montant de<br />
l’<strong>en</strong>veloppe dont on dispose. Il n’y pas <strong>en</strong>core<br />
eu de dialogue de gestion sur la subv<strong>en</strong>tion<br />
globale. On verra dans le temps les souplesses<br />
que l’on peut avoir et les redistributions qui<br />
pourrai<strong>en</strong>t exister.<br />
Sur la décision au niveau du CA de<br />
l’AGIL, des règles ont été déterminées : AGIL<br />
<strong>en</strong> tant qu’OI est le décideur et ses décisions<br />
sont prises à l’unanimité (à trois, c’est facile).<br />
à une structure. Nous sommes dans la logique<br />
de l’appel à projet et, les décisions sont prises<br />
sur le projet et non sur la structure.<br />
Avant l’OI, le comité de pilotage restait<br />
une instance de décision stratégique et<br />
politique. La programmation était validée par<br />
le CA.<br />
Il faut absolum<strong>en</strong>t que dans le CA de<br />
l’OI pivot soit créé un système de décision qui<br />
vous permette de garder votre <strong>en</strong>tièreté<br />
politique. C’est l’<strong>en</strong>jeu de la discussion lors de<br />
la création des statuts. Le point de débat<br />
ess<strong>en</strong>tiel sera donc la gouvernance.<br />
locale, association. Comm<strong>en</strong>t allons-nous faire<br />
l’OI pivot ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
112
Pascal HAVERBEKE<br />
On a un exemple dans les Pays de la<br />
Loire. Une association OI pivot a été créée<br />
avec cinq membres. Parmi ces cinq membres,<br />
il y a un GIP qui porte une Maison de l’emploi,<br />
trois collectivités et une association.<br />
Les élus ont fait le choix de créer une<br />
association. C’est un choix purem<strong>en</strong>t local.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Nous souhaitons que l’OI pivot fasse la<br />
gestion, c’est-à-dire qu’il motive l’instruction<br />
des dossiers et que cette motivation éclaire la<br />
Ce qui a été très important, et qui nous<br />
a pris beaucoup de temps, a été d’arrêter le<br />
CA, les décisions <strong>en</strong> AG, l’exist<strong>en</strong>ce ou non<br />
d’un quorum, les représ<strong>en</strong>tations. Cette<br />
question est ess<strong>en</strong>tielle.<br />
décision des élus. A la DG, on gère les<br />
dossiers, on éclaire l’avis du délégué mais il<br />
pr<strong>en</strong>d la décision.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Sur la programmation de 2009, qui a fait<br />
le CSF <strong>en</strong> 2009?<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
C’est l’objet de la dernière diapositive.<br />
Nous allons y v<strong>en</strong>ir, c’est ce que l’on appelle<br />
Bertrand MARQUIS<br />
L’AGIL fonctionne <strong>en</strong> tant qu’OI depuis<br />
le 1 er janvier 2010 et les PLIE sont intégrés à la<br />
Maison de l’emploi depuis le 1 er janvier 2010.<br />
Au 1 er janvier 2010, nous avons donc<br />
trois Maisons de l’emploi qui port<strong>en</strong>t chacune<br />
un plan d’action local. Elles ont une unité de<br />
gestion qui s’appelle AGIL, <strong>en</strong> tant qu’OI.<br />
Sur la schématisation fonctionnelle, on<br />
a essayé sur un schéma de représ<strong>en</strong>ter ce qui<br />
relevait du local et des fonctions partagées,<br />
que l’on retrouve dans le dispositif de gestion<br />
et qui étai<strong>en</strong>t fléchées dans la circulaire de<br />
juin 2009.<br />
Au niveau des trois Maisons de l’emploi,<br />
pour chaque PLIE nous avons toute la<br />
dim<strong>en</strong>sion animation. C’est là que s’élabore<br />
l’appel à projets. Il est validé au niveau du<br />
comité de pilotage prés<strong>en</strong>t dans chaque<br />
territoire.<br />
L’appui aux bénéficiaires dans la<br />
finalisation du projet, y compris dans ses<br />
dim<strong>en</strong>sions administratives mais surtout de<br />
cont<strong>en</strong>u, se fait au niveau local. La préinstruction<br />
locale est de se dire que cette<br />
CICC.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Ce que nous proposons est validé par la<br />
« la double vie » qui est une année de<br />
chevauchem<strong>en</strong>t.<br />
action correspond bi<strong>en</strong> à un besoin id<strong>en</strong>tifié,<br />
que j’inscris dans ma programmation<br />
territoriale comme étant une action qui<br />
devrait être accompagnée par le FSE<br />
(l’instruction est validée par l’OI). Toute la<br />
première partie de l’instruction est faite au<br />
niveau local.<br />
Les comités techniques des comités de<br />
pilotage apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’échelon local.<br />
Toute la partie gestion part<strong>en</strong>ariale des<br />
parcours, l’animation des acteurs, le suivi, la<br />
base ABC, l’ingénierie de projet rest<strong>en</strong>t au<br />
niveau local.<br />
A l’AGIL, avec le financem<strong>en</strong>t assistance<br />
technique, on a confié toute la partie<br />
coordination des subv<strong>en</strong>tions globales,<br />
l’instruction et le contrôle des différ<strong>en</strong>ts<br />
dossiers, et tout ce qui r<strong>en</strong>voie à la vie de l’OI.<br />
L’équipe dédiée gère autour de 70<br />
actions. Il s’agit de trois équival<strong>en</strong>ts temps<br />
plein mis à disposition par les Maisons de<br />
l’emploi (la circulaire nous demandait de le<br />
faire de cette manière).<br />
Le schéma qui est là est très simple.<br />
Tout l’intérêt du regroupem<strong>en</strong>t réside, de<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
113
mon point de vue, dans l’aspect gestion.<br />
L’objectif est de mutualiser des moy<strong>en</strong>s pour<br />
assurer la gestion et laisser le territoire faire<br />
son travail habituel. Sur cet aspect, on<br />
conc<strong>en</strong>tre l’axe 5 au maximum.<br />
Les territoires peuv<strong>en</strong>t bénéficier de<br />
crédits pour l’animation.<br />
On laisse la liberté aux territoires de<br />
choisir leur rôle d’allocation. La difficulté du<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Les collectivités gèr<strong>en</strong>t les marchés<br />
publics. Elles font des demandes de FSE à l’OI<br />
pivot pour mettre <strong>en</strong> place l’<strong>en</strong>semble de sa<br />
programmation par voie de marchés.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Le système est souple. Les territoires<br />
peuv<strong>en</strong>t s’organiser comme ils le souhait<strong>en</strong>t,<br />
<strong>en</strong> allouant les crédits moy<strong>en</strong>nant des<br />
contreparties. Le FSE va suivre le schéma des<br />
Danièle CORNET<br />
S’agissant des contreparties directes<br />
financées par les collectivités locales, il est<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Une loi réc<strong>en</strong>te (n° 526-09, article 84)<br />
autorise une association à percevoir une<br />
subv<strong>en</strong>tion de collectivité et à la reverser. Il<br />
faut simplem<strong>en</strong>t que ce soit prévu dans l’axe<br />
attributif de subv<strong>en</strong>tions. Cela est donc<br />
juridiquem<strong>en</strong>t possible mais doit être <strong>en</strong>cadré.<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Avant 2009, nous avions trois PLIE avec<br />
trois subv<strong>en</strong>tions globales. Après 2010, nous<br />
avons toujours trois PLIE. Nous avions trois OI<br />
portés par des structures spécifiques, de<br />
développem<strong>en</strong>t local ou ad hoc. A partir de<br />
2010, nous avons un seul OI avec trois<br />
structures porteuses de PLIE.<br />
Sur la ligne 312, tout ce qui est appelé<br />
« opérations externes » s’est arrêté fin 2009<br />
et a repris au 1 er janvier 2010 avec la nouvelle<br />
organisation.<br />
Nous avons gardé une ligne 312<br />
« animation » sur l’anci<strong>en</strong>ne subv<strong>en</strong>tion<br />
globale pour pouvoir terminer<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des acteurs au niveau de<br />
leur bilan.<br />
descriptif est de définir le gestionnaire et le<br />
bénéficiaire (séparation réglem<strong>en</strong>taire). De<br />
quelle caisse sort l’arg<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>trer dans<br />
quelle caisse ? On a beaucoup de difficultés à<br />
le définir <strong>en</strong> France car nos structures sont un<br />
peu complexes.<br />
Dans tous les cas, l’OI pivot est<br />
gestionnaire.<br />
Ici, on a une association qui va avoir des<br />
bénéficiaires et qui va sous-traiter par voie<br />
d’achat de prestations. Tous les cas de figure<br />
sont <strong>en</strong>visageables.<br />
crédits nationaux. Si les crédits nationaux<br />
prévoi<strong>en</strong>t des marchés, ce seront des<br />
marchés. Si les crédits nationaux prévoi<strong>en</strong>t<br />
des subv<strong>en</strong>tions, ce seront des subv<strong>en</strong>tions.<br />
évid<strong>en</strong>t que les collectivités locales ne vont<br />
pas les payer à l’OI pivot.<br />
Nous allons parler, pour conclure, de la<br />
« double vie ». Comm<strong>en</strong>t gère-t-on le solde de<br />
la subv<strong>en</strong>tion globale qui va s’arrêter au 31<br />
décembre 2010 ainsi que la nouvelle<br />
programmation ?<br />
Sur la ligne 511 qui vise l’assistance<br />
technique, nous avons une prolongation<br />
jusque fin 2010 pour pouvoir faire le bilan des<br />
opérations antérieures avec un redémarrage<br />
au 1 er janvier 2010 sur la partie gestion<br />
(équipe dédiée mise à disposition par l’AGIL).<br />
Sur cette partie, c’est la période difficile avec<br />
la fin de la programmation, la nouvelle<br />
programmation et l’appr<strong>en</strong>tissage de règles<br />
communes de fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />
C’est l’AGIL qui capte l’assistance<br />
technique reversée. Les Maisons de l’emploi<br />
porteuses des PLIE font les mises à disposition<br />
et se font rembourser, avec une conv<strong>en</strong>tion<br />
sans but lucratif de mise à disposition de<br />
personnel (les trois équival<strong>en</strong>ts temps plein).<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
114
Pascal HAVERBEKE<br />
Par exemple, <strong>en</strong> pays de la Loire, la<br />
DIRECCTE a accepté d’augm<strong>en</strong>ter l’<strong>en</strong>veloppe<br />
d’assistance technique du nouvel OI créé pour<br />
François MERLE<br />
Il y a une petite opportunité<br />
techniquem<strong>en</strong>t un peu complexe. Il a fallu<br />
repasser des av<strong>en</strong>ants à la conv<strong>en</strong>tion de<br />
subv<strong>en</strong>tion globale des trois OI PLIE pour<br />
intégrer le fait qu’elles étai<strong>en</strong>t portées par les<br />
Maisons de l’emploi. A été discuté, dans le<br />
pouvoir clôturer la période de subv<strong>en</strong>tion<br />
globale. Cela peut être négocié avec la<br />
DIRECCTE.<br />
même temps, le fait qu’il fallait terminer<br />
l’assistance technique sur l’année 2010.<br />
Toutes ces questions se sont posées à tous les<br />
niveaux : au sein de la cellule FSE comme à<br />
celui de l’unité de certification.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
115
Atelier<br />
Mutualisation des organismes intermédiaires<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Chargé de Mission, Sous-Direction du FSE,<br />
Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle<br />
Jacques FLORENTIN<br />
Présid<strong>en</strong>t de l’association pour la gestion Inter-PLIE (AGIL)<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Directeur du PLIE du Val de Lorraine<br />
Sophie POIRSON<br />
Gestionnaire de l’association pour la gestion Inter-PLIE (AGIL)<br />
Animation<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Consultant, COGEPRO<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
116
Pascal HAVERBEKE<br />
Je vous propose de démarrer cet atelier,<br />
pour la seconde fois pour les interv<strong>en</strong>ants. Il<br />
va se dérouler dans un ordre assez précis.<br />
Avec M. Jacques FLORENTIN, présid<strong>en</strong>t<br />
de l’association pour la gestion inter-PLIE<br />
lorraine (AGIL), nous verrons si la première<br />
expéri<strong>en</strong>ce d’organisme intermédiaire<br />
mutualisé, qui a démarré officiellem<strong>en</strong>t au 1 er<br />
janvier 2010, mais dont les travaux de création<br />
ont débuté <strong>en</strong> juin 2009, est réussie ou non.<br />
Thidiane DOUKOURE, représ<strong>en</strong>tant la<br />
sous-direction du FSE à la DGEFP, nous dira<br />
pourquoi on doit aujourd’hui s’inscrire dans<br />
cette démarche de regroupem<strong>en</strong>t.<br />
Bertrand MARQUIS et Sophie POIRSON<br />
nous prés<strong>en</strong>teront la mise <strong>en</strong> œuvre concrète<br />
d’un organisme intermédiaire (OI).<br />
Vous avez écrit vos dossiers, vos DSGC,<br />
et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t vos statuts, même si <strong>en</strong> Ilede<br />
France et sur le territoire de Seine-Saint-<br />
D<strong>en</strong>is il y a des rebondissem<strong>en</strong>ts que l’on<br />
pourra évoquer (ce qui s’est passé ces<br />
derniers jours est assez bouleversant).<br />
Jacques FLORENTIN<br />
Je suis élu local, maire et présid<strong>en</strong>t<br />
d’une communauté de communes. A l’échelle<br />
d’un territoire pays, j’ai <strong>en</strong> charge la<br />
problématique de l’insertion et de l’emploi. Le<br />
pays est celui du Val de Lorraine qui a mis <strong>en</strong><br />
place son PLIE <strong>en</strong> 1994 (c’est la vieille<br />
génération des PLIE). C’est un espace urbain<br />
de 100 000 habitants, 400 communes dont les<br />
plus grosses se situant <strong>en</strong>tre 17000 et 18000<br />
habitants. Sur les quatre départem<strong>en</strong>ts de la<br />
Lorraine, seul le départem<strong>en</strong>t de Meurthe-et-<br />
Moselle a des PLIE, les t<strong>en</strong>tatives dans les<br />
autres départem<strong>en</strong>ts ayant échoué. Il y avait<br />
quatre PLIE au départ, il <strong>en</strong> reste trois<br />
mitoy<strong>en</strong>s les uns des autres. Depuis le début, il<br />
y a un souci de travail <strong>en</strong> commun. En dépit<br />
des diverg<strong>en</strong>ces politiques et politici<strong>en</strong>nes, il y<br />
a toujours eu une volonté politique de<br />
travailler sur des problématiques et des<br />
dynamiques communes.<br />
A l’échelle de ces trois PLIE, quand j’ai<br />
eu connaissance de la volonté europé<strong>en</strong>ne de<br />
créer ces rassemblem<strong>en</strong>ts, nous nous sommes<br />
Il y a des <strong>en</strong>jeux dans le regroupem<strong>en</strong>t<br />
des organismes intermédiaires. Des acteurs<br />
qui n’étai<strong>en</strong>t pas prévus s’inscriv<strong>en</strong>t dans<br />
celui-ci. L’écoute et l’avis de la DGEFP sur ce<br />
sujet seront intéressants.<br />
M. DOUKOURE nous prés<strong>en</strong>tera <strong>en</strong>suite<br />
le projet de descriptif de systèmes de gestion<br />
et de contrôle qui est écrit et validé par la<br />
sous-direction FSE. Il est <strong>en</strong> cours d’exam<strong>en</strong><br />
par la CICC. Il y a un premier DSGC<br />
d’organisme intermédiaire mutualisé qui a été<br />
validé le 8 décembre sur le territoire de<br />
Marseille.<br />
Puis, nous aurons un temps d’échanges.<br />
Pour vous, c’est l’inconnu. Même si vous avez<br />
travaillé p<strong>en</strong>dant de longues semaines sur les<br />
procédures et sur ce que vous voyez et p<strong>en</strong>sez<br />
être cet organisme intermédiaire mutualisé,<br />
beaucoup de questions se pos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core.<br />
Monsieur FLORENTIN, je vous propose<br />
d’<strong>en</strong>tamer la prés<strong>en</strong>tation et de nous dire<br />
pourquoi vous êtes allé vers cet organisme<br />
intermédiaire mutualisé et ce que cela<br />
apporte au territoire.<br />
mis autour de la table avec nos technici<strong>en</strong>s et<br />
avec les Présid<strong>en</strong>ts pour se demander si, pour<br />
la Meurthe et Moselle, une mutualisation ne<br />
serait pas pertin<strong>en</strong>te, <strong>en</strong> raison de l’évolution<br />
des contraintes administratives et de nos<br />
obligations pour gérer nos outils. On a vite<br />
compris qu’il y a avait un <strong>en</strong>jeu fort à<br />
construire cet OI fédératif et sur le fond nous<br />
nous sommes dits, au deuxième trimestre<br />
2009, qu’il fallait y aller.<br />
Nous avons compris quelles serai<strong>en</strong>t les<br />
obligations de cet organisme intermédiaire<br />
pour éviter les conflits lat<strong>en</strong>ts. Si on<br />
additionne les trois PLIE, les fonds FSE<br />
attribués sur ces espaces correspond<strong>en</strong>t à<br />
telle somme. On n’a donc pas remis <strong>en</strong> cause<br />
les fonds alloués à chaque territoire, on est<br />
parti sur cette logique financière. Cela était<br />
fondam<strong>en</strong>tal pour que les conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts<br />
continu<strong>en</strong>t d’être faits sur les territoires<br />
respectifs par les équipes sur place, les<br />
comités techniques et de pilotage.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
117
Le deuxième point, sur lequel on est<br />
vite tombé d’accord, était de dire qu’un PLIE<br />
est un outil territorial et qu’il il fallait lui<br />
conserver cette qualité territoriale. C’est bi<strong>en</strong><br />
par territoire que devai<strong>en</strong>t se décider les<br />
actions à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre.<br />
Le troisième point était d’éviter de créer<br />
une structure lourde pour gérer cette<br />
fédération d’acteurs locaux. On a donc créé<br />
une petite association dont les trois présid<strong>en</strong>ts<br />
sont les membres. Nous n’avons pas cherché<br />
de ratios liés à la population pour avoir une<br />
représ<strong>en</strong>tativité arithmétique.<br />
En définitive, les sommes ne<br />
changeai<strong>en</strong>t pas, les décisions de<br />
conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t restai<strong>en</strong>t à l’échelle des<br />
territoires et les prises de décision se<br />
pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à trois, à l’unanimité.<br />
Sur ces bases, nous avons fait travailler<br />
l’<strong>en</strong>semble des technici<strong>en</strong>s de nos trois<br />
structures, qui se voyai<strong>en</strong>t de façon<br />
hebdomadaire. Au bout de trois à quatre<br />
mois, on avait constitué cette structure sur la<br />
base d’une association, ce qui nous semblait le<br />
plus facile. Au mois d’octobre 2009,<br />
l’association a été créée officiellem<strong>en</strong>t. En<br />
décembre 2009, on déposait la demande de<br />
subv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Est-ce un vrai constat ? C’est alléchant.<br />
On nous dit « Faites des OI pour pouvoir vous<br />
conc<strong>en</strong>trer sur votre métier de base ». Le<br />
constatez-vous déjà dans votre exercice ?<br />
La demande au départ des élus n’est<br />
pas de créer une unité de gestion pour gérer<br />
de l’arg<strong>en</strong>t, mais de se dégager de cette partie<br />
« gestion administrative et financière » qui est<br />
Jacques FLORENTIN<br />
Entre élus, au début, on s’interrogeait<br />
sur la continuité des conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts avec<br />
les fonds europé<strong>en</strong>s, même si on avait déjà<br />
fédéré des contrôles de service fait à l’échelle<br />
Les difficultés, extérieures à notre<br />
association, ont été de faire admettre à nos<br />
part<strong>en</strong>aires qu’il y avait un changem<strong>en</strong>t de<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t. Celui-ci n’était pas<br />
complètem<strong>en</strong>t acté par les institutionnels. Il a<br />
fallu réfléchir à nos méthodes de part<strong>en</strong>ariat<br />
et de financem<strong>en</strong>t. A la fin de l’exercice 2010,<br />
tout est réglé.<br />
Chaque territoire continue d’avoir son<br />
comité de pilotage pour définir, à son échelle,<br />
les conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts à réaliser. Nous nous<br />
sommes r<strong>en</strong>contrés, il y a huit jours, <strong>en</strong><br />
association fédératrice pour approuver les<br />
conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts des trois territoires. C’est<br />
bi<strong>en</strong> avec cet organisme intermédiaire qu’une<br />
conv<strong>en</strong>tion doit être signée avec les<br />
part<strong>en</strong>aires.<br />
Cela s’est passé facilem<strong>en</strong>t parce que<br />
l’on avait l’habitude de travailler <strong>en</strong>semble,<br />
nous avions une culture de bassin d’emploi et<br />
une volonté politique d’aller plus loin du fait<br />
des lourdes obligations que nous avions. M.<br />
MARQUIS, que j’aurais aimé voir plus souv<strong>en</strong>t<br />
sur le terrain, consacrait beaucoup trop de<br />
temps à la gestion administrative. Avec cet<br />
organisme, nous avons fédéré des moy<strong>en</strong>s<br />
humains, nos technici<strong>en</strong>s et nos directeurs<br />
sont davantage dans leur mission d’organiser<br />
des parcours sur le territoire.<br />
lourde, afin de redonner un s<strong>en</strong>s territorial et<br />
d’animation à ce dispositif. C’était vraim<strong>en</strong>t<br />
votre demande.<br />
Au bout de un an, l’exercice n’est pas<br />
terminé, vous avez mis <strong>en</strong> place une équipe et<br />
l’avez formé à de nouvelles habitudes. A<br />
priori, j’ai l’impression que vous êtes sur la<br />
bonne voie pour réussir ce chall<strong>en</strong>ge.<br />
de nos trois PLIE. Mais il y avait une lourdeur<br />
qu’il fallait assumer. Je p<strong>en</strong>se que, avec ce que<br />
nous v<strong>en</strong>ons de mettre <strong>en</strong> place, les g<strong>en</strong>s de<br />
terrain resteront sur le terrain.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Vous ne vous interrogez plus sur la<br />
continuité ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
118
Jacques FLORENTIN<br />
Non, ce n’est plus d’actualité.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
C’est un message plein d’espoir pour<br />
ceux qui vont se jeter dans la mutualisation à<br />
partir du 1 er janvier.<br />
Laur<strong>en</strong>t CUBLE<br />
C’est peut-être une nouvelle<br />
organisation avec des moy<strong>en</strong>s<br />
supplém<strong>en</strong>taires. Ce que l’on voit de<br />
l’extérieur, c’est une strate supplém<strong>en</strong>taire<br />
avec des r<strong>en</strong>dus de compte et surtout une<br />
consolidation supplém<strong>en</strong>taire à faire. Quand il<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Bertrand va nous faire une prés<strong>en</strong>tation<br />
technique du quotidi<strong>en</strong>.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Si vous étiez là hier, vous avez <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />
la commission dire qu’elle paye à deux mois.<br />
Presque …. Nous payons à deux mois. Ce<br />
qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle va recevoir ses<br />
dép<strong>en</strong>ses 18 mois après. Nous sommes dans<br />
un jeu <strong>en</strong>tre les états et la Commission avec<br />
celui qui va nous montrer qu’il joue le beau<br />
rôle et l’autre le mauvais. La réglem<strong>en</strong>tation<br />
dit que la Commission ne rembourse que les<br />
dép<strong>en</strong>ses acquittées. Ce n’est pas le<br />
gestionnaire qui a déclaré mais une autre<br />
structure qui a certifié. Exemple de l’Ile-de-<br />
France où je suis allé faire des audits où il y a<br />
un vrai sujet <strong>en</strong>tre ce que déclare la DIRECCTE<br />
et ce qui est validé par la RGF pour aller à<br />
Bruxelles. On a tout un circuit assez complexe,<br />
avant les deux mois de la commission.<br />
Un nouveau délégué arrivé à la<br />
Commission nous a dit qu’il manquait un<br />
service méthode. On a créé cette mission<br />
méthode et, depuis, on ne fait que produire.<br />
Il y a un sujet que personne n’a<br />
appréh<strong>en</strong>dé dans la loi de programmation<br />
2007-2013, c’est que l’on a changé les règles<br />
sans le dire aux g<strong>en</strong>s.<br />
Premier changem<strong>en</strong>t : nous définissons<br />
ce qui est éligible ou pas. On peut réfléchir<br />
intelligemm<strong>en</strong>t et dire ce que l’on veut faire.<br />
Comme nous avons les OI les plus importants<br />
d’Europe, et qu’au niveau de la commission<br />
y a 5 PLIE, on se regroupe : il y a un seul RAE<br />
et un docum<strong>en</strong>t donné. On a créé l’OI au 15<br />
octobre, on est <strong>en</strong> phase d’organisation. On<br />
ne voit pas où on va trouver le temps, la plusvalue<br />
de gain de temps.<br />
Thidiane, peux-tu nous rappeler la<br />
demande de l’Etat ?<br />
europé<strong>en</strong>ne, il n’y a pas de proportionnalité.<br />
Que vous receviez un euro ou dix millions<br />
d’euros, la procédure est la même. Plus on a<br />
d’organismes qui doiv<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> place des<br />
procédures communes, plus le risque<br />
d’irrégularité est important. Le délégué nous<br />
a demandé : « je veux que l’on soit<br />
responsable vis-à-vis de la Commission<br />
europé<strong>en</strong>ne. Je veux un service méthode qui<br />
définisse des outils et des méthodes qui<br />
garantiss<strong>en</strong>t l’application de la<br />
réglem<strong>en</strong>tation. »<br />
Depuis, nous avons travaillé sur deux<br />
sujets: la mutualisation et les OPCA, tout cela<br />
pour essayer de dégager du temps pour les<br />
acteurs pour qu’ils puiss<strong>en</strong>t s’occuper de leur<br />
métier. Un leitmotiv : ce sont les acteurs qui<br />
choisiss<strong>en</strong>t. Nous créons techniquem<strong>en</strong>t les<br />
conditions les plus optimales.<br />
Les contrôles d’opération sont sous<br />
l’égide de la CICC (commission<br />
interministérielle de coordination et de<br />
contrôle) composée des inspecteurs des<br />
finances, des affaires sociales, de l’agriculture<br />
et de l’intérieur.<br />
Nous travaillons pour leur soumettre les<br />
choses à la validation. Avant, la logique était<br />
d’att<strong>en</strong>dre que la CICC produise, maint<strong>en</strong>ant<br />
on produit et on leur demande de valider. On<br />
fait <strong>en</strong> sorte que le descriptif soit validé avant,<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
119
pour que tout le monde marche. Il y a un<br />
discours politique <strong>en</strong>tre la Commission et les<br />
Etats au niveau de la commission, et un aspect<br />
technique que nous gérons. On essaie<br />
techniquem<strong>en</strong>t de mettre tout sur la table,<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
De façon très pragmatique pour ceux<br />
qui vont déposer un DSCG dans la nouvelle<br />
programmation, il sera validé uniquem<strong>en</strong>t par<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
J’ai une question de méthode. On doit<br />
déposer pour le 31 décembre, ou quelques<br />
jours avant, notre demande de subv<strong>en</strong>tion<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
On souhaite faire <strong>en</strong> sorte que l’on<br />
valide les descriptifs. Dans cette période, deux<br />
choses étai<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taires. On disait la<br />
CICC ne reçoit les descriptifs que quand la<br />
conv<strong>en</strong>tion est signée, il y avait ainsi un travail<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Les DIRECCTE dis<strong>en</strong>t aujourd’hui « pour<br />
que vos dép<strong>en</strong>ses soi<strong>en</strong>t éligibles au 1 er janvier<br />
2011, il faut que l’on ait établi une attestation<br />
de recevabilité avant le 31 décembre. » Ils ont<br />
raison réglem<strong>en</strong>tairem<strong>en</strong>t.<br />
Que va-t-il se passer pour les OI <strong>en</strong><br />
cours de constitution, pour ceux qui n’ont pas<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Je dis aux g<strong>en</strong>s d’essayer de déposer un<br />
dossier. Pour le mom<strong>en</strong>t, saisissez vos<br />
DIRECCTE et déposez un dossier dit<br />
irrecevable. S’ils vous demand<strong>en</strong>t le descriptif,<br />
vous répondez que vous att<strong>en</strong>dez le descriptif<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
On connait l’importance de ce<br />
docum<strong>en</strong>t. Si on le reçoit le 20 et que l’on<br />
doive le boucler pour le 25, <strong>en</strong> étant cinq<br />
afin de produire des choses <strong>en</strong> phase avec la<br />
commission. Politiquem<strong>en</strong>t, les délégués<br />
pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les décisions. On essaie de rester<br />
dans les cont<strong>en</strong>us techniques.<br />
le service de Stéphane LABONNE et Thidiane<br />
DOUKOURE. Il n’y aura plus la validation de la<br />
CICC.<br />
globale. Doit-on la déposer avec un DSGC ou<br />
sans DSGC ? Si on la dépose sans, est-elle<br />
irrecevable ?<br />
à faire avant. Mais on peut déconnecter les<br />
deux, faire concomitamm<strong>en</strong>t les deux.<br />
Notre objectif est de donner quelque<br />
chose de précis fin décembre 2010.<br />
reçu leur attestation de la préfecture et qui ne<br />
pourront pas déposer au 1 er janvier 2011 ?<br />
Est-ce qu’il y aura une période de rupture de<br />
leur conv<strong>en</strong>tion de subv<strong>en</strong>tion globale et de la<br />
prise <strong>en</strong> compte des dép<strong>en</strong>ses ?<br />
Réglem<strong>en</strong>tairem<strong>en</strong>t oui, selon la circulaire de<br />
2007.<br />
national car c’est nous qui le fournissons. On<br />
ne vous fera pas grief de ne pas l’avoir, tant<br />
que nous ne l’avons pas diffusé. Ce descriptif a<br />
été prés<strong>en</strong>té à toutes les DIRECCTE, ils sav<strong>en</strong>t<br />
qu’il existe.<br />
structures part<strong>en</strong>aires à s’organiser, il y a<br />
quelque chose qui n’est pas logique.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Envoyez-le. Il est dans votre dossier et<br />
votre dossier est recevable. Après, il y a une<br />
période d’instruction.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
120
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Par rapport à la recevabilité, le<br />
problème va être la déclaration à la préfecture<br />
qui est une pièce que l’on n’aura pas<br />
forcém<strong>en</strong>t.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
C’est le récépissé du dépôt qui importe,<br />
et non la parution au JO. Cela est noté, noir<br />
sur blanc, dans le dossier de demande.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Juste une question de méthode. Pour la<br />
création au 15 octobre, le tour des signatures<br />
des statuts va pr<strong>en</strong>dre du temps.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Tout ce que vous faîtes, faîtes le savoir.<br />
Il faut toujours dire à la DIRECCTE où vous <strong>en</strong><br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Pour le Nord et le Pas-de-Calais, avec<br />
vos collègues de CABLI, on a r<strong>en</strong>contré la<br />
DIRECCTE il y a quelques jours. On leur a<br />
prés<strong>en</strong>té la structure et le dossier de demande<br />
de subv<strong>en</strong>tion, etc. On leur a posé plein de<br />
questions et ils nous ont apporté des<br />
réponses. Ce jour-là, on les a informés de<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Je vais essayer de vous prés<strong>en</strong>ter<br />
rapidem<strong>en</strong>t la création de l’association de<br />
gestion INTER-PLIE Lorraine (AGIL) et son<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />
La particularité <strong>en</strong> Lorraine est qu’il n’y<br />
a que trois PLIE, lesquels fonctionn<strong>en</strong>t tous<br />
sous le même modèle et sous statut associatif.<br />
C’est la situation <strong>en</strong> juillet 2009 : PLIE du Val<br />
de Lorraine, territoire au nord de Nancy, trait<br />
d’union <strong>en</strong>tre Nancy et Metz ; PLIE du Grand<br />
Nancy, agglomération nancé<strong>en</strong>ne, qui a repris<br />
l’activité du PLIE de la partie sud du<br />
départem<strong>en</strong>t ; le PLIE Terres de Lorraine sur le<br />
sud-ouest.<br />
On peut s’arrêter sur les élém<strong>en</strong>ts de<br />
proximité que nous avons :<br />
-proximité géographique, c’est le même<br />
grand bassin d’emploi,<br />
-proximité <strong>en</strong> termes de travail (de<br />
vieux PLIE avec une proximité d’âge),<br />
-des habitudes de travail <strong>en</strong> commun<br />
(depuis de nombreuses années, on t<strong>en</strong>te<br />
êtes. La DIRECCTE doit être au courant, il faut<br />
avoir un dialogue avec elle.<br />
l’état d’avancem<strong>en</strong>t des travaux et ils ont<br />
validé un certain nombre de choses. On les a<br />
associés ni trop tôt, ni trop tard. Il faut éviter<br />
de déposer un dossier <strong>en</strong> disant que c’est fait.<br />
Il faut les associer une fois que vous êtes<br />
décidé.<br />
d’harmoniser des outils et des procédures<br />
avec nos opérateurs communs)<br />
-proximité <strong>en</strong> termes d’organisation, les<br />
territoires sont organisés : il y a deux pays<br />
(Pays du Val de Lorraine et Pays Terres de<br />
Lorraine) et l’agglomération nancé<strong>en</strong>ne. Sur<br />
ces territoires, il y a certes des PLIE mais aussi<br />
des Maisons de l’emploi, nous avons donc <strong>en</strong><br />
plus des missions locales qui couvr<strong>en</strong>t le<br />
territoire. Ce sont des territoires de projets et<br />
non artificiels.<br />
Ces conditions ont facilité la création<br />
pratique de l’unité de gestion.<br />
Le premier objectif est de garantir la<br />
fiabilité des systèmes de contrôle, par la<br />
séparation fonctionnelle et des équipes<br />
dédiées, tout <strong>en</strong> créant de la souplesse avec<br />
des appels d’offres communs.<br />
Le deuxième objectif est de réaffirmer<br />
le PLIE comme étant, avant tout, un plan<br />
d’action, avant d’être le gestionnaire de fonds<br />
europé<strong>en</strong>s et le guichet pot<strong>en</strong>tiel de FSE. Il est<br />
d’abord un plan d’action qui correspond à des<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
121
priorités et à une analyse de besoins. C’est<br />
parce qu’elle s’inscrit dans cette logique que<br />
l’action est éligible au FSE.<br />
Le troisième objectif est de moderniser<br />
les organisations territoriales. Il y avait des<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
C’est important. Il y a eu un double<br />
travail de mutualisation sur le territoire. En<br />
même temps que la création de l’AGIL, il y a<br />
eu transfert des dispositifs PLIE portés par<br />
d’autres structures vers les Maisons de<br />
l’emploi. Cela s’est passé <strong>en</strong> quatre mois. Il y<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Sur la question de la fusionmutualisation,<br />
les présid<strong>en</strong>ts se sont<br />
r<strong>en</strong>contrés à plusieurs reprises pour coopérer,<br />
<strong>en</strong> préservant l’ancrage, la pertin<strong>en</strong>ce,<br />
l’analyse au niveau local et le pilotage<br />
territorial qui incombe bi<strong>en</strong> à chacun des trois<br />
Maisons de l’emploi et des PLIE qui existai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> parallèle. L’idée est de dire que le plan<br />
d’action s’intègre dans le projet de la Maison<br />
de l’emploi, il est l’organe et la piste<br />
d’insertion de la Maison de l’emploi.<br />
a eu un travail de fond, politique et technique,<br />
qui a été extrêmem<strong>en</strong>t important avec ce<br />
double objectif. La mutualisation des<br />
organismes intermédiaires a été un levier<br />
permettant de moderniser les organisations<br />
territoriales.<br />
territoires <strong>en</strong> termes de choix des actions à<br />
inscrire dans le plan d’action. L’idée a été de<br />
mutualiser les fonctions de gestion et<br />
d’administration. On a voulu créer une unité<br />
de gestion commune aux trois PLIE avec la<br />
création d’un organisme intermédiaire.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Avez-vous été accompagné par la<br />
DIRECCTE dans ce projet, sur le plan technique<br />
et financier ?<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Non, on a sollicité la DIRECCTE dans le<br />
montage, lors de fréqu<strong>en</strong>tes réunions. Il y a eu<br />
cet accompagnem<strong>en</strong>t mais il n’a pas été<br />
formalisé par un groupe de travail ou une aide<br />
à l’ingénierie. On s’est débrouillé <strong>en</strong><br />
mobilisant les ressources qui existai<strong>en</strong>t dans le<br />
réseau ainsi que celles au niveau local, et à<br />
partir de l’interprétation que nous avons eu<br />
des textes et de la circulaire. Il y avait un suivi<br />
très régulier de la DIRECCTE.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Avez-vous s<strong>en</strong>ti des freins ou une action<br />
positive de la part de la DIRECCTE ?<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Dans le montage du projet, jusqu’au<br />
mom<strong>en</strong>t où on a déposé une demande de<br />
subv<strong>en</strong>tion globale, il y a eu une coopération<br />
totale et sans soucis. Cela a été plus difficile,<br />
sur la période d’instruction, ainsi que le disait<br />
François MERLE hier, Directeur adjoint de la<br />
DIRECCTE <strong>en</strong> charge des dossiers FSE. La<br />
DIRECCTE a bougé <strong>en</strong> termes personnel, de<br />
personnes disponibles, etc. On a du taper sur<br />
la table <strong>en</strong> disant que, six mois après le dépôt<br />
du dossier, nous n’avions pas de retour.<br />
Mais il y a eu un accompagnem<strong>en</strong>t, un<br />
suivi favorable et une vigilance active sur un<br />
certain nombre de points. On change les<br />
habitudes, le fait de prés<strong>en</strong>ter après coup,<br />
après validation du CA d’AGIL pour<br />
information <strong>en</strong> comité technique de<br />
programmation et d’organisation régionale,<br />
perturbe le rôle de la CTP (Commission<br />
Technique de Programmation), de la DIRECCTE<br />
dans « la validation », dans la responsabilité<br />
qu’ils ont sur la gestion des fonds europé<strong>en</strong>s.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
122
Il y a eu des questions soulevées au fur et à<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Dans une administration, on ne peut<br />
pas officiellem<strong>en</strong>t sortir les choses tant qu’il<br />
n’y pas un certain nombre de validations.<br />
Certains acteurs (<strong>en</strong> audit, on nous l’a souv<strong>en</strong>t<br />
répété) avai<strong>en</strong>t des informations que les<br />
autres n’avai<strong>en</strong>t pas. Cela a créé des<br />
frustrations. Dans les DIRECCTE, il y a eu<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Globalem<strong>en</strong>t, on a des relations<br />
sereines et saines avec la DIRECCTE. Sur la<br />
méthode et le cal<strong>en</strong>drier depuis août 2009, les<br />
équipes techniques des trois PLIE se<br />
r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t de manière hebdomadaire<br />
(depuis six mois, une fois tous les 15 jours)<br />
pour préparer les statuts, le règlem<strong>en</strong>t<br />
intérieur, harmoniser les docum<strong>en</strong>ts internes,<br />
mettre <strong>en</strong> place les procédures, définir des<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
L’effici<strong>en</strong>ce de l’organisme mutualisé<br />
est de regrouper les équipes. Ce n’est pas<br />
seulem<strong>en</strong>t de dire on va utiliser tel outil, cela<br />
est facile car il y a un kit national de gestion<br />
du FSE, on peut le mettre sur la table chacun<br />
de son côté et l’utiliser. Il faut se mettre<br />
<strong>en</strong>semble autour de la table et se demander<br />
comm<strong>en</strong>t on va utiliser les outils, rédiger un<br />
rapport d’instruction, r<strong>en</strong>seigner PRESAGE,<br />
etc.… L’intérêt va être de nommer au sein des<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Sur les élém<strong>en</strong>ts de dates, je vais passer<br />
rapidem<strong>en</strong>t :<br />
- 6 novembre : création de l’association<br />
AGIL puis dépôt de la demande de<br />
subv<strong>en</strong>tion globale <strong>en</strong> décembre<br />
- Avril 2010 : première mise à disposition<br />
des employeurs MDE vers AGIL<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
En Ile-de-France ou dans le Nord-Pasde-Calais,<br />
on pourrait demander à la DIRECCTE<br />
d’utiliser un peu moins d’assistance technique<br />
mesure.<br />
beaucoup de r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>ts d’équipes,<br />
comme cela a été dit hier, et les nouveaux qui<br />
arriv<strong>en</strong>t et, qui n’ont pas l’expertise<br />
nécessaire, ont peut-être t<strong>en</strong>dance à att<strong>en</strong>dre<br />
d’avoir tous les élém<strong>en</strong>ts avant d’avoir cette<br />
politique.<br />
fiches de poste et rédiger les conv<strong>en</strong>tions de<br />
mise à disposition de personnel. Même s’il y<br />
avait beaucoup d’habitudes et de choses<br />
proches <strong>en</strong> termes de fonctionnem<strong>en</strong>t, le fait<br />
de tout mettre <strong>en</strong> commun a été un très gros<br />
travail, très lourd <strong>en</strong> temps sur les 18 derniers<br />
mois, qui n’est pas complètem<strong>en</strong>t fini. On a les<br />
schémas, les docum<strong>en</strong>ts, les conv<strong>en</strong>tions qui<br />
sort<strong>en</strong>t.<br />
3,4 ou 5 PLIE qui compos<strong>en</strong>t l’unité de gestion,<br />
un grand référ<strong>en</strong>t (un référ<strong>en</strong>t PRESAGE, un<br />
référ<strong>en</strong>t CSF, un référ<strong>en</strong>t instruction…) qui<br />
sera capable de répondre aux questions de ses<br />
collègues. A ce mom<strong>en</strong>t, on comm<strong>en</strong>ce à<br />
homogénéiser et à uniformiser la gestion<br />
administrative et financière du PLIE, pour<br />
gagner <strong>en</strong> fiabilité et <strong>en</strong> sécurisation. C’est<br />
important et c’est tout l’intérêt de la<br />
mutualisation aujourd’hui.<br />
- 28 juin : signature par le préfet de la<br />
conv<strong>en</strong>tion de subv<strong>en</strong>tion globale<br />
- Début novembre : versem<strong>en</strong>t d’une<br />
avance de 1,2 millions d’euros, soit 15 %<br />
de la subv<strong>en</strong>tion globale<br />
Chiffre annuel de la subv<strong>en</strong>tion globale : 2,5<br />
millions de FSE /an et <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 180 000 €<br />
d’assistance technique pour trois PLIE.<br />
et d’<strong>en</strong> donner plus aux OI, surtout à ceux qui<br />
se mutualis<strong>en</strong>t.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
123
Il faut que l’on essaie de desc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong><br />
région pour prés<strong>en</strong>ter le schéma et aller au<br />
bout de la logique. Notre schéma est celui<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Sur la partie organisation et séparation,<br />
« le qui fait quoi et comm<strong>en</strong>t cela est<br />
organisé », la situation au 1 er janvier 2010 des<br />
trois Maisons de l’emploi qui port<strong>en</strong>t un PLIE<br />
et son comité de pilotage se sont dotées d’un<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
La gestion reste au service du projet,<br />
c’est ess<strong>en</strong>tiel. Nous avons t<strong>en</strong>dance<br />
aujourd’hui à mettre la gestion <strong>en</strong> cœur de<br />
cible car les procédures sont compliquées.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Les Anglo-saxons gèr<strong>en</strong>t les fonds<br />
europé<strong>en</strong>s de cette façon. Ils cré<strong>en</strong>t toujours<br />
des ag<strong>en</strong>ces, <strong>en</strong> laissant chacun faire ce qu’il<br />
fait comme à son habitude, pour qu’elles<br />
s’occup<strong>en</strong>t de la gestion administrative et<br />
financière sans proportionnalité, pour assurer<br />
le back-office et le background. La procédure<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Une réflexion, lors du dernier comité de<br />
pilotage du Val-de-Lorraine, a été faite pour<br />
dire qu’il y avait une strate de plus. Or, c’est<br />
bi<strong>en</strong> un outil commun au-delà de l’aspect<br />
juridique (AGIL est l’OI responsable). Le<br />
principe de mise à disposition reste cohér<strong>en</strong>t.<br />
Sur la ressource humaine, vous avez ce<br />
qui relève du champ d’interv<strong>en</strong>tion conservé<br />
au niveau local et ce qui est confié à l’AGIL.<br />
Ligne 312, tout ce qui est opérations, on<br />
focalise sur l’animation et toutes les<br />
animations qui relèv<strong>en</strong>t du plan d’action.<br />
Sophie POIRSON<br />
Il ne s’agit pas d’une strate<br />
supplém<strong>en</strong>taire mais d’une autre façon de<br />
travailler. Sur ce schéma, on a l’impression<br />
que les deux sont séparés, alors que l’on<br />
travaille vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble.<br />
Pour moi, c’est un peu particulier, je<br />
suis à mi-temps à l’AGIL et je travaille <strong>en</strong> appui<br />
sur Terres de Lorraine. Quand je suis à l’AGIL,<br />
d’une économie d’échelle qui se fait si on<br />
arrive à séparer l’animation de la gestion. Si<br />
on compile les PLIE, on n’aura ri<strong>en</strong> gagné.<br />
OI (AGIL), composé des trois présid<strong>en</strong>ts, avec<br />
des mises à disposition de personnel.<br />
Aujourd’hui, on reste avec les trois PLIE<br />
comme plan d’action et un OI relativem<strong>en</strong>t<br />
simple.<br />
Avec la création de cet OI, on a bi<strong>en</strong> une<br />
<strong>en</strong>tièreté politique locale et un organisme qui<br />
met <strong>en</strong> musique la gestion du FSE.<br />
de la commission est obligatoire pour tout le<br />
monde.<br />
En Angleterre, sur le résultat de ce<br />
qu’apport<strong>en</strong>t les fonds europé<strong>en</strong>s on peut<br />
être déçu mais au niveau de la traçabilité, tout<br />
est fait. Nous, c’est l’inverse, tout est bi<strong>en</strong> sur<br />
le terrain, on innove mais pour la traçabilité, il<br />
y a toujours des choses à redire.<br />
Ligne 511, assistance technique<br />
ori<strong>en</strong>tée vers la gestion.<br />
Pour les trois équival<strong>en</strong>ts temps plein<br />
(ETP), il s’agit de personnel salarié des<br />
Maisons de l’emploi et qui est mis à<br />
disposition de l’AGIL, l’AGIL remboursant ces<br />
mises à disposition aux employeurs.<br />
Nous disposons de 2,5 millions d’euros,<br />
pour <strong>en</strong>viron 70 opérations par an.<br />
je n’instruis pas les dossiers v<strong>en</strong>ant de Terres<br />
de Lorraine, ce qui est normal et permet<br />
d’avoir un autre point de vue. Cela apporte<br />
véritablem<strong>en</strong>t une plus-value.<br />
Le Pays Val de Lorraine vi<strong>en</strong>t aussi nous<br />
interroger pour savoir si cela nous convi<strong>en</strong>t au<br />
niveau de la gestion. C’est vraim<strong>en</strong>t un<br />
part<strong>en</strong>ariat.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
124
Thidiane DOUKOURE<br />
J’ai souv<strong>en</strong>t travaillé <strong>en</strong> région, à la DR<br />
où je gérais six PLIE. Un des directeurs me<br />
disait que l’on perd la notion de la confiance à<br />
la française. Quand on travaille sur le<br />
territoire, on a confiance facilem<strong>en</strong>t. Au<br />
niveau du FSE, la confiance ne réside que dans<br />
ce que l’on voit et qui est écrit.<br />
Les g<strong>en</strong>s ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas qu’<strong>en</strong><br />
ayant réalisé un travail propre qui a produit du<br />
résultat, mais non formalisé ou<br />
insuffisamm<strong>en</strong>t, on vi<strong>en</strong>ne leur dire que leur<br />
travail n’est pas bi<strong>en</strong>. Intellectuellem<strong>en</strong>t, c’est<br />
Sophie POIRSON<br />
Sur les trois ETP organisés, une<br />
personne est mise à temps plein sur la<br />
coordination (relation d’assistance d’autorité<br />
de gestion déléguée (ATG) et garanti de<br />
l’application de la DSGC). Elle occupe aussi un<br />
mi-temps sur l’instruction et le contrôle. La<br />
personne a les deux casquettes de<br />
coordinateur et d’instructeur contrôleur.<br />
difficilem<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sible sur le terrain. Un<br />
auditeur ne regarde que la traçabilité. Dans un<br />
Etat gestionnaire, qui fait <strong>en</strong> même temps de<br />
la proximité, il existe une confusion à un<br />
mom<strong>en</strong>t donné. C’est une façon de pr<strong>en</strong>dre<br />
de la distance par rapport à la règle, de voir<br />
les choses avec un peu de distance. C’est très<br />
important dans l’expertise.<br />
L’idéal est d’avoir des g<strong>en</strong>s qui font de<br />
l’expertise FSE, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t des<br />
connaissances qu’ils ont de l’opérateur.<br />
Une personne est mise à temps plein<br />
sur l’instruction et le contrôle.<br />
Je suis moi-même à mi-temps sur<br />
l’instruction et le contrôle.<br />
Il y a aussi une personne à mi-temps<br />
d’ag<strong>en</strong>t d’assistance administrative.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Qui saisit dans PRESAGE ?<br />
Sophie POIRSON<br />
Le contrôleur instructeur.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Vous n’avez pas fait le choix de nommer<br />
quelqu’un qui ne ferait que ça. Je p<strong>en</strong>se que<br />
c’est une bonne idée de ne pas conc<strong>en</strong>trer les<br />
tâches sur une seule personne mais de<br />
Sophie POIRSON<br />
On est <strong>en</strong> train de saisir dans PRESAGE<br />
et on s’est r<strong>en</strong>du compte que, pour certains<br />
indicateurs, on doit se mettre au point et faire<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Très concrètem<strong>en</strong>t, lorsque vous allez<br />
avoir un contrôle qualité certification de la<br />
Direction Régionale des Finances Publiques<br />
(DRFIP), si chacun travaille de son côté et que<br />
pouvoir aussi pallier l’abs<strong>en</strong>ce d’un personnel,<br />
la démission ou le turn-over. Il est important<br />
de partager les connaissances dans<br />
l’organisme mutualisé.<br />
une saisie commune afin d’être sûrs d’avoir la<br />
même logique.<br />
les dossiers sont saisis de manière différ<strong>en</strong>te,<br />
la DRFIB va dire «ce n’est pas deux PLIE mais<br />
un organisme, les dossiers n’étant pas<br />
homogènes, nous les rejetons. »<br />
Sophie POIRSON<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
125
Ce qui nous pr<strong>en</strong>d le plus de temps sur<br />
le terrain, même si on a p<strong>en</strong>sé aux outils, c’est<br />
de trouver le s<strong>en</strong>s qu’on leur donne. C’est ce<br />
qui ral<strong>en</strong>tit les choses au début.<br />
Il faut pr<strong>en</strong>dre le temps nécessaire pour<br />
ne pas avoir à régler les choses après.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Avez-vous créé des mini-cahiers des<br />
charges pour avoir un modèle précis de saisie<br />
sur PRESAGE ou pas ?<br />
Sophie POIRSON<br />
Nous n’<strong>en</strong> sommes pas à ce stade. Une<br />
fois les connaissances partagées, nous les<br />
écrivons.<br />
Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />
Une remarque et une question. On a<br />
l’impression sur le schéma que vous travaillez<br />
sur un seul et même lieu. Est-ce le cas ? Avezvous<br />
un bureau commun, une équipe avec un<br />
lieu réservé, des bureaux ?<br />
Sophie POIRSON<br />
Sur AGIL, on a un bureau commun et<br />
nous sommes tous dans le même bureau qui<br />
est occupé alternativem<strong>en</strong>t.<br />
Bertrand MARQUIS<br />
C’est un choix d’organisation. Le<br />
principe acté était que les personnes qui<br />
avai<strong>en</strong>t été mises à disposition d’une Maison<br />
de l’emploi ne traiterai<strong>en</strong>t pas les dossiers de<br />
leur Maison de l’emploi pour avoir ce regard<br />
critique. Il ne faut confondre la partie<br />
accompagnem<strong>en</strong>t, animation, conniv<strong>en</strong>ce au<br />
s<strong>en</strong>s positif du terme, avec la partie contrôle<br />
qui nous a souv<strong>en</strong>t posé des difficultés dans<br />
les modes de relation avec les part<strong>en</strong>aires.<br />
On s’est posé la question de savoir<br />
comm<strong>en</strong>t on allait fonctionner. Une équipe ne<br />
peut fonctionner que si elle a un espace de<br />
travail, et la possibilité d’échanger facilem<strong>en</strong>t<br />
des informations. On a constitué une équipe<br />
au complet, avec un risque pour les personnes<br />
mises à disposition (ce n’est pas le cas de<br />
Sophie qui est à mi-temps, mais pour<br />
Matthieu, embauché par la Maison de<br />
l’emploi Val-de-Lorraine et mis à disposition<br />
de l’AGIL), qu’elles soi<strong>en</strong>t AGIL et qu’elles<br />
n’apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à la Maison de l’emploi.<br />
On a installé l’équipe dans la Maison de<br />
l’emploi de Nancy qui était la plus c<strong>en</strong>trale,<br />
qui avait le matériel et l’espace disponible.<br />
Un des points de vigilance que l’on doit<br />
avoir est de ne pas déconnecter et de ne pas<br />
r<strong>en</strong>dre étanche. Même s’il y a des missions et<br />
des responsabilités différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>tre OI et PLIE<br />
plan d’action, cela se fait <strong>en</strong>semble. AGIL est<br />
composé des trois présid<strong>en</strong>ts de Maisons de<br />
l’emploi. Le personnel qui travaille à l’AGIL est<br />
le personnel des Maisons de l’emploi. On doit<br />
garder et <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir cette connexion et cette<br />
relation au quotidi<strong>en</strong>.<br />
Le choix des actions se fait bi<strong>en</strong> <strong>en</strong><br />
fonction des besoins du territoire <strong>en</strong> termes<br />
de priorités, et si on ne fait pas d’instruction<br />
au niveau local, on casse le truc.<br />
Schématiquem<strong>en</strong>t, c’est cela. Les visites sur<br />
place se font <strong>en</strong> commun, se décid<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
commun, l’instruction se fait <strong>en</strong> parallèle, la<br />
réception des dossiers et la première lecture<br />
se font sur le territoire. C’est seulem<strong>en</strong>t après<br />
que, formellem<strong>en</strong>t, l’équipe AGIL gère les<br />
choses. Il y a une connexion à conserver. Le<br />
risque serait de créer uniquem<strong>en</strong>t un<br />
organisme de gestion qui soit complètem<strong>en</strong>t<br />
déconnecté du projet des territoires.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
126
Thidiane DOUKOURE<br />
Autant que possible, il faut éviter les<br />
deux. Ce n’est pas interdit mais lorsque vous<br />
allez voir sur les lignes de crédit que ce n’est<br />
Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />
Ma remarque est que sous cette<br />
organisation, vous avez sans doute les moy<strong>en</strong>s<br />
de le faire. Avec une responsable technique<br />
Bertrand MARQUIS<br />
Avec trois PLIE sur la Lorraine, c’était le<br />
premier élém<strong>en</strong>t de négociation avec la<br />
DIRECCTE. On avait déjà négocié, de manière<br />
lourde, l’assistance technique sur les années<br />
précéd<strong>en</strong>tes, 180 000 € est le plafond cumulé<br />
Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />
Même si cela a été dit <strong>en</strong> séance<br />
plénière, cet atelier nous permet de<br />
compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t cela fonctionne à<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Ici à Nancy, ce choix a été fait car cela<br />
s’organise comme ça autour de Nancy,<br />
territorialem<strong>en</strong>t cela s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d qu’il y ait un<br />
seul lieu. S’il n’y pas un seul lieu, par exemple<br />
un projet que j’accompagne actuellem<strong>en</strong>t<br />
ANGERS-CHOLET-LAVAL-SAUMUR-LE MANS, il<br />
n’est pas question de faire déplacer les<br />
interv<strong>en</strong>ants tous les jours pour travailler dans<br />
un bureau unique. Ils ont conv<strong>en</strong>u d’avoir<br />
toutes les semaines une demi-journée de<br />
travail commun. Lorsqu’ils vont faire<br />
l’instruction des projets, ils se bloqu<strong>en</strong>t deux<br />
jours à ANGERS. Ils lanc<strong>en</strong>t l’appel à projet <strong>en</strong><br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Est-ce la meilleure solution de se réunir<br />
une fois le mois, une fois la semaine ? Tout le<br />
monde <strong>en</strong>voie ses dossiers au PLIE pivot pour<br />
pas le même financem<strong>en</strong>t, vous allez devoir<br />
refaire des comptes d’apothicaires de<br />
pourc<strong>en</strong>tages. Si on peut l’éviter, c’est mieux.<br />
qui a moins de 12 000 euros par an dans un<br />
PLIE, on ne pourra pas s’organiser de cette<br />
manière s’il n’y a pas une compréh<strong>en</strong>sion.<br />
de ce qu’on avait sur les PLIE précédemm<strong>en</strong>t,<br />
nous n’avons pas eu davantage même si nous<br />
le demandions. Ce n’était pas possible<br />
d’augm<strong>en</strong>ter. Il s’agit donc de 10 % des<br />
<strong>en</strong>veloppes de subv<strong>en</strong>tions globales.<br />
Nancy. On a beau se triturer la tête, on se dit<br />
qu’on ne peut pas y arriver… On compr<strong>en</strong>d<br />
mieux et on gagne du temps.<br />
même temps et tous les projets vont arriver<br />
sur les territoires. Ils vont être pré-instruits<br />
par les équipes 312. Sur 2 jours, ils instruis<strong>en</strong>t<br />
de manière commune les projets pour r<strong>en</strong>dre<br />
des dossiers cohér<strong>en</strong>ts et homogènes. Il n’est<br />
pas question qu’ils travaill<strong>en</strong>t tous dans le<br />
même bureau car ils ne le peuv<strong>en</strong>t pas. Quel<br />
que soit le choix que l’on fait, ce qui importe<br />
est qu’à un mom<strong>en</strong>t donné on ait cette phase<br />
de regroupem<strong>en</strong>t, au siège de l’association de<br />
regroupem<strong>en</strong>t ou ailleurs peu importe. Il y a<br />
un système de « hot line » et de suivi.<br />
le traitem<strong>en</strong>t. Pourquoi avez-vous mutualisé<br />
les interv<strong>en</strong>ants ?<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Le choix peut être fait d’un<br />
regroupem<strong>en</strong>t ponctuel pour s’adapter au<br />
territoire.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
127
Techniquem<strong>en</strong>t (je ne fais pas de<br />
politique), c’est une erreur de toujours croire<br />
que l’on doive dire comm<strong>en</strong>t il faut faire. Les<br />
PLIE, les territoires et les acteurs sont<br />
tellem<strong>en</strong>t complexes que les solutions doiv<strong>en</strong>t<br />
être trouvées au cas par cas. L’idée n’est pas<br />
pour moi de coller coûte que coûte au<br />
descriptif ou au papier (quand on fait des<br />
audits, on se r<strong>en</strong>d compte que cela ne marche<br />
pas). L’idéal est de prés<strong>en</strong>ter des possibilités<br />
de fonctionnem<strong>en</strong>t. Les moy<strong>en</strong>s ne sont que<br />
supplétifs. Tout le monde « sanctuarise »<br />
Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />
Pour le PLIE, nous n’avons pas assez<br />
d’assistance technique pour fonctionner seul.<br />
Alors, cela devi<strong>en</strong>t compliqué pour mutualiser.<br />
Une question sur l’organisation : les trois PLIE<br />
sont-ils de taille id<strong>en</strong>tique ou non ?<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Oui, la volonté est de se regrouper<br />
p<strong>en</strong>dant deux jours et de pr<strong>en</strong>dre des<br />
thématiques. On instruit des dossiers de<br />
Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />
C’est possible quand on est <strong>en</strong> phase de<br />
création, les petits PLIE vi<strong>en</strong>dront avec quatre<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
C’est ce qui se passe dans les Pays de la<br />
Loire. Cholet doit avoir 100 000 euros<br />
d’<strong>en</strong>veloppe FSE et vi<strong>en</strong>t s’inscrire dans la<br />
démarche, mais avec une quotité de mise à<br />
disposition qui est moindre. Les premières<br />
l’assistance technique, mais nous sommes<br />
dans un système de programmation<br />
dynamique ; on va essayer de la mettre dans<br />
le circuit et de faire <strong>en</strong> sorte que l’axe 5 soit<br />
dans la logique de la programmation<br />
dynamique et que les crédits dormants<br />
puiss<strong>en</strong>t être redéployés. Nous allons le faire,<br />
nous n’avons pas le choix. Simplem<strong>en</strong>t, ceux<br />
qui vont « gagner » seront ceux qui auront<br />
anticipé sur leurs besoins : « Techniquem<strong>en</strong>t,<br />
on est organisé comme cela, pour que cela<br />
marche, voilà ce qu’il nous faut. »<br />
Lorsque vous parlez de dossiers,<br />
l’instruction est-elle commune lorsqu’on se<br />
regroupe (par exemple pour les PLIE des Pays<br />
de la Loire, un PLIE va arriver avec cinq<br />
dossiers, l’autre douze, un autre dix-huit)?<br />
thématiques Accompagnem<strong>en</strong>t, Chantiers<br />
d’insertion, Formation, pour avoir le même<br />
cheminem<strong>en</strong>t.<br />
dossiers suivre l’instruction autour d’un<br />
grand PLIE.<br />
réunions sont de la formation et le but n’est<br />
pas de suivre les dossiers techniquem<strong>en</strong>t mais<br />
de se former.<br />
A ce stade, nous allons passer au DSGC<br />
avant d’aborder la « double vie ».<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Quel est le poids respectif des PLIE dans<br />
l’AGIL ?<br />
Bertrand MARQUIS<br />
En gros Terres de Lorraine et Val de<br />
Lorraine ont un poids id<strong>en</strong>tique, soit un,<br />
Nancy va compter deux, soit la moitié.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Je ne parlais pas du poids financier mais<br />
de la place des deux autres.<br />
Bertrand MARQUIS<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
128
Les trois PLIE sont au même titre. On<br />
est vraim<strong>en</strong>t sur un travail fait par les équipes,<br />
sans leadership.<br />
Pour la présid<strong>en</strong>ce, nous nous sommes<br />
posés la question. L’équipe d’AGIL va<br />
fonctionner et a besoin d’un référ<strong>en</strong>t ou d’un<br />
système de référ<strong>en</strong>ts. Cette question s’est<br />
posée dans les faits. On a t<strong>en</strong>té de mettre <strong>en</strong><br />
place un double système avec à la fois un<br />
comité de direction technique, qui serait la<br />
référ<strong>en</strong>ce par rapport à l’équipe AGIL, et un<br />
référ<strong>en</strong>t technique qui ne soit pas au<br />
quotidi<strong>en</strong> dans les questions au niveau de<br />
l’AGIL. Il y a plein de microdécisions à pr<strong>en</strong>dre<br />
(mettre tel terme ou tel autre ; mettre un ou<br />
trois logos …) et on ne va pas réunir le conseil<br />
d’administration. On s’est donné une<br />
organisation avec un référ<strong>en</strong>t technique, dans<br />
Jacques FLORENTIN<br />
Le présid<strong>en</strong>t, c’est moi. Cela a été une<br />
volonté lors de la création mais je ne l’ai pas<br />
demandé particulièrem<strong>en</strong>t. On se partage de<br />
la même façon, <strong>en</strong>tre présid<strong>en</strong>ts, nos<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Je vais passer rapidem<strong>en</strong>t sur les<br />
finalités et donner les instructions.<br />
Je revi<strong>en</strong>s sur les formes possibles sur le<br />
plan juridique. Il y a trois options :<br />
1) Créer une structure pivot d’OI<br />
plateforme de gestion, avec deux modalités<br />
soit sous forme de GIP, soit sous forme<br />
associative.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
A l’origine, il y avait quatre PLIE. Le<br />
portage de la subv<strong>en</strong>tion globale est effectué<br />
désormais par la communauté urbaine de<br />
Marseille. Les associations, qui composai<strong>en</strong>t<br />
l’équipe de l’AGIL, qui puisse transmettre les<br />
questions lorsqu’elles nécessit<strong>en</strong>t un regard<br />
extérieur. On est aussi <strong>en</strong> phase<br />
d’appr<strong>en</strong>tissage, on a imaginé des choses et<br />
on <strong>en</strong> découvre tous les jours. L’équipe n’est<br />
stabilisée au niveau de l’AGIL que de façon<br />
très réc<strong>en</strong>te car il y a eu des mouvem<strong>en</strong>ts, ce<br />
qui fait que nous avançons pas à pas. Nous<br />
devons être vigilants pour formaliser les<br />
choses au fur et à mesure. Donc, nous n’avons<br />
pas de leadership ou de chef de file au niveau<br />
de l’organisation, si ce n’est par la disponibilité<br />
ou l’<strong>en</strong>vie d’être plus prés<strong>en</strong>t sur telle ou telle<br />
thématique au niveau des directeurs.<br />
Dans le cadre des statuts, la règle est<br />
l’unanimité (à trois, il est assez facile de se<br />
mettre d’accord).<br />
responsabilités à l’échelle régionale. Il y a,<br />
pour chacun de nous, une volonté commune<br />
d’avancer.<br />
2) Le portage par un EPCI<br />
(Etablissem<strong>en</strong>t Public de Coopération<br />
Intercommunale). Cette option ne semble pas<br />
se réaliser du fait des réalités propres à<br />
chaque territoire a. Le premier essai validé à<br />
ce jour (le 8 décembre) est celui de la<br />
communauté urbaine de Marseille.<br />
auparavant les brigades PLIE, sont<br />
bénéficiaires de la communauté urbaine sur<br />
l’opération animation.<br />
Sophie POIRSON<br />
Et la communauté urbaine ne portait<br />
pas de PLIE <strong>en</strong> propre ?<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Non, elle a pris la compét<strong>en</strong>ce.<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
L’important pour la Commission<br />
europé<strong>en</strong>ne, et ce sur quoi port<strong>en</strong>t les<br />
difficultés, est d’id<strong>en</strong>tifier deux choses<br />
fondam<strong>en</strong>tales : le gestionnaire et le<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
129
énéficiaire, deux notions figurant dans le<br />
règlem<strong>en</strong>t. Le règlem<strong>en</strong>t dispose que « le<br />
gestionnaire gère les crédits et les distribue, le<br />
bénéficiaire reçoit les crédits. »<br />
Le deuxième élém<strong>en</strong>t important, dans<br />
le cadre de la gestion des fonds europé<strong>en</strong>s,<br />
correspond aux trois axes sur lesquels les PLIE<br />
peuv<strong>en</strong>t émarger, les axes 2, 3 et 5.<br />
Le descriptif a pour objectif de détailler,<br />
<strong>en</strong> fonction de l’option mode de gestion d’une<br />
part, et de l’axe d’interv<strong>en</strong>tion d’autre part,<br />
comm<strong>en</strong>t cela s’organise, c’est-à-dire qui gère<br />
et qui bénéficie.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
L’OI pivot peut être év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />
employeur, bi<strong>en</strong> que cela ne soit pas précisé<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Cela est clair et nous permet avec la<br />
CICC de sortir d’un problème de séparation<br />
fonctionnelle.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Dans un OI pivot, on peut avoir une<br />
collectivité, une association, un GIP, peu<br />
Le seul bénéficiaire de l’axe 5 est l’OI<br />
pivot. C’est sa seule opération.<br />
Qui dit gestionnaire et bénéficiaire, dit<br />
séparation fonctionnelle.<br />
Cet axe 5 peut financer les dép<strong>en</strong>ses<br />
propres de l’OI sous forme d’achats de<br />
prestations, comme cela peut rembourser des<br />
dép<strong>en</strong>ses d’OI ou de PLIE qui aurai<strong>en</strong>t mis<br />
leurs moy<strong>en</strong>s au niveau de l’OI pivot.<br />
L’OI pivot ne fait que de la gestion FSE.<br />
L’axe 5 ne vi<strong>en</strong>t qu’à l’OI.<br />
dans le pacte de mutualisation, si certains ont<br />
fait ce choix.<br />
Ensuite, l’OI pivot va travailler avec des<br />
opérateurs, soit des opérateurs sur le<br />
territoire, soit des PLIE.<br />
Les PLIE peuv<strong>en</strong>t être bénéficiaires d’un<br />
crédit d’animation, c’est une dép<strong>en</strong>se admise.<br />
importe. Chacun conserve ses modes<br />
d’allocation de crédit.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Pourrait-on avoir rapidem<strong>en</strong>t ce schéma<br />
car il explique clairem<strong>en</strong>t ce que nous<br />
essayons de faire compr<strong>en</strong>dre à nos équipes ?<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
On va non seulem<strong>en</strong>t le diffuser mais on<br />
va aller sur place avec les DIRECCTE.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Peut-on conv<strong>en</strong>ir qu’il soit mis à<br />
disposition sur le site de l’Alliance Villes<br />
Emploi ?<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Pas pour le mom<strong>en</strong>t car il est <strong>en</strong><br />
réalisation CICC et c’est l’administration. Il<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
On a une communauté<br />
d’agglomérations et deux PLIE qui sont <strong>en</strong><br />
train de se mutualiser : Blanc-Mesnil et<br />
faut que la CICC l’inaugure. L’objectif était<br />
qu’on l’explicite.<br />
Romainville. Sur le territoire de Romainville, il<br />
y a une communauté d’agglomérations qui<br />
s’appelle «Est <strong>en</strong>semble » qui n’apparti<strong>en</strong>t pas<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
130
au territoire de Blanc-Mesnil. Cette<br />
communauté d’agglomérations a préempté<br />
les statuts, les a repris à son compte, les a<br />
réécrit et s’est nommée chef de file de l’OI,<br />
alors qu’elle ne porte pas de PLIE. On a un<br />
gros souci territorial politique qui fait que le<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Ils ont pris le prétexte de l’OI pivot pour<br />
nous fédérer par le biais de la communauté<br />
Sophie POIRSON<br />
Par rapport à l’exemple de Marseille,<br />
quand vous dites que la communauté urbaine<br />
ne portait pas de PLIE <strong>en</strong> propre, elle est<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Att<strong>en</strong>tion, les quatre PLIE sont sur<br />
l’agglomération de Marseille. L’agglomération<br />
de Marseille a juste pris la compét<strong>en</strong>ce pour le<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Pour nous, Douai poserait problème si<br />
la compét<strong>en</strong>ce devait être prise par la<br />
PLIE du Blanc-Mesnil a été écarté<br />
complètem<strong>en</strong>t de la mutualisation et la<br />
communauté d’agglomérations a choisi de<br />
mutualiser Romainville avec un autre PLIE,<br />
celui de Pantin.<br />
d’agglomérations, <strong>en</strong> excluant Blanc-Mesnil et<br />
d’autres, et <strong>en</strong> se posant <strong>en</strong> présid<strong>en</strong>ce.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Cela a complètem<strong>en</strong>t stoppé le schéma<br />
de regroupem<strong>en</strong>t pour l’instant. Cela va peutêtre<br />
se décanter mais on <strong>en</strong> est là. Il y a des<br />
<strong>en</strong>jeux politiques sur ces questions.<br />
quand même présid<strong>en</strong>te de l’OI et les quatre<br />
PLIE sont dans la même agglomération ?<br />
compte des quatre PLIE et la gestion des<br />
comptes. Et cela a été <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du.<br />
communauté urbaine. Finalem<strong>en</strong>t, cette<br />
décision n’est pas neutre.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
En Ile-de-France, ri<strong>en</strong> ne sera créé avant<br />
le 31 décembre. Que fait-on ? Doit- on<br />
redéposer à titre individuel ?<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
Il est très difficile de répondre à la place<br />
des DIRECCTE. Je les connais, elles vont me<br />
reprocher d’avoir répondu à leur place.<br />
Pascal HAVERBEKE<br />
Une posture très ferme a été prise<br />
avant-hier <strong>en</strong> disant « Vous vous débrouillez<br />
comme vous voulez. Au 1 er janvier 2011, vous<br />
Thidiane DOUKOURE<br />
C’est un peu brut mais l’important est<br />
que l’état d’avancem<strong>en</strong>t de vos travaux soit<br />
acté dans un courrier. Si vous ne pouvez pas<br />
déposer <strong>en</strong> tant que regroupem<strong>en</strong>t, le<br />
vous êtes regroupés ou il n’y a plus de PLIE ».<br />
Dans leur tête, c’est cela.<br />
principe de réalité est que vous ayez déposé<br />
un premier dossier <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant. C’est un peu<br />
un jeu de pression.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
131
Atelier<br />
Les PLIE et l’insertion par l’activité<br />
économique<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Martine COOL<br />
Directrice, PLIE du Blanc-Mesnil<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
Directeur, PLIE de la Communauté d’Agglomération d’Hénin Carvin, PLIE de L<strong>en</strong>s Liévin<br />
Animation<br />
Myriam LAHROUR<br />
Directrice, PLIE Nord-Ouest 91<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
132
Myriam LAHROUR<br />
Cet atelier a pour objet de partager<br />
<strong>en</strong>semble nos différ<strong>en</strong>tes expéri<strong>en</strong>ces sur le<br />
rôle du PLIE et l’insertion par l’activité<br />
économique : les part<strong>en</strong>ariats m<strong>en</strong>és ; les<br />
actions <strong>en</strong>gagées, les <strong>en</strong>jeux…<br />
Martine COOL<br />
En quelques mots pour laisser de la<br />
place aux échanges, un petit témoignage sur<br />
l’action que nous m<strong>en</strong>ons à Blanc-Mesnil,<br />
commune de 530 000 habitants située au<br />
cœur de la Seine Saint D<strong>en</strong>is à un quart<br />
d’heure de Roissy. Notre bassin d’emploi est<br />
Roissy et ses 85 000 emplois.<br />
Que faisons-nous <strong>en</strong> matière d’insertion<br />
par l’activité économique ?<br />
Au mom<strong>en</strong>t de la création du PLIE <strong>en</strong><br />
2003, il y avait sur la commune une seule<br />
structure d’insertion par l’activité économique<br />
qui était une régie de quartier <strong>en</strong> grande<br />
difficulté avec un directeur qui jouait tous les<br />
rôles (directeur, <strong>en</strong>cadrant, commercial…).<br />
Le PLIE a joué un rôle<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t des structures existantes<br />
et d’aide à la création de nouvelles structures<br />
d’insertion par l’activité économique qui<br />
étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nombre insuffisant sur le territoire.<br />
Nous avons impulsé la création d’une<br />
repasserie sous forme de chantiers<br />
d’insertion. A la demande du Conseil général,<br />
nous avons travaillé le montage d’un chantier<br />
d’insertion consistant à rénover un hydravion.<br />
Le Musée de l’air et de l’espace du Bourget,<br />
situé sur notre territoire, avait récupéré un<br />
hydravion du début du XXe siècle. La<br />
restauration de celui-ci demandait dix ans de<br />
travail. Une association s’est créée, un<br />
chantier d’insertion a été mis <strong>en</strong> place pour<br />
que cet hydravion, qui sera <strong>en</strong>suite installé<br />
dans le musée de l’air et de l’espace, puisse<br />
faire l’objet d’un chantier d’insertion.<br />
Nous avons accompagné ce montage.<br />
Aujourd’hui, nous accompagnons le<br />
montage d’un autre chantier d’insertion, une<br />
ressourcerie recyclerie. Nous interv<strong>en</strong>ons à la<br />
demande de la Ville.<br />
La première fonction du PLIE par<br />
rapport à l’IAE est l’accompagnem<strong>en</strong>t au<br />
montage de projet, l’ingénierie d’action,<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t à la création.<br />
Martine COOL expliquera comm<strong>en</strong>t le<br />
PLIE peut aider au r<strong>en</strong>fort et à la création<br />
d’outils par l’insertion économique. Cette<br />
réflexion sera poursuivie par M. DECQ.<br />
Le deuxième souti<strong>en</strong> est le souti<strong>en</strong><br />
financier avec un souci de se dire que le FSE<br />
doit être, autant que possible, une aide au<br />
démarrage et être <strong>en</strong>suite relayé par d’autres<br />
modes de financem<strong>en</strong>t car il n’est pas durable.<br />
On l’a fait sur la régie de quartier où l’on a<br />
injecté fortem<strong>en</strong>t du FSE pour l’aider à se<br />
structurer. Au bout de trois ans, la régie a<br />
réussi à développer ses marchés et son<br />
budget. On a pu petit à petit retirer le FSE<br />
pour le réinjecter dans d’autres projets. On<br />
fait donc <strong>en</strong> sorte que les structures puiss<strong>en</strong>t<br />
après gagner une certaine autonomie.<br />
Dans une troisième étape, le PLIE va<br />
accompagner les structures dans le<br />
développem<strong>en</strong>t de nouveaux marchés pour<br />
les r<strong>en</strong>dre plus autonomes. C’est l’exemple de<br />
la repasserie. Nous avons d’abord aidé au<br />
montage : six repasseuses participantes du<br />
PLIE travaill<strong>en</strong>t dans la repasserie. L’intérêt du<br />
projet est de toucher des femmes qui n’ont,<br />
pour la plupart, jamais travaillé et qui ont le<br />
plus souv<strong>en</strong>t d’énormes soucis<br />
d’appr<strong>en</strong>tissage de la langue (beaucoup<br />
appréh<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t mal le français), des problèmes<br />
de logem<strong>en</strong>t, de santé, de famille. C’est un<br />
lieu bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>cadré où elles ont une activité<br />
valorisante qui leur permet de remettre le<br />
pied à l’étrier. Cela permet de travailler<br />
parallèlem<strong>en</strong>t sur tous les freins<br />
périphériques. Puis, il fallait aider la repasserie<br />
à trouver des marchés. On s’est mis <strong>en</strong><br />
relation avec la société Aéroports de Paris sur<br />
le Bourget <strong>en</strong> leur disant que nous avions une<br />
repasserie (et non un chantier d’insertion, ce<br />
n’est pas leur problème) qui faisait un travail<br />
de qualité. Depuis deux ans, la repasserie se<br />
r<strong>en</strong>d deux fois par semaine sur la plateforme<br />
aéroportuaire, s’arrête avec le véhicule,<br />
récupère le linge à repasser et le ramène 48 h<br />
après.<br />
Avant hier, nous étions à l’inauguration<br />
d’un nouveau c<strong>en</strong>tre d’activités sur la<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
133
commune, financé par des fonds de p<strong>en</strong>sion<br />
américains. Là aussi, notre directeur a fait une<br />
interv<strong>en</strong>tion pour dire que notre plus-value<br />
sur les zones d’activité était d’am<strong>en</strong>er du<br />
service aux salariés, et leur a proposé les<br />
services de la repasserie.<br />
Voilà le type d’accompagnem<strong>en</strong>t que<br />
nous essayons de promouvoir.<br />
Nous avons cep<strong>en</strong>dant r<strong>en</strong>contré un<br />
écueil difficile à éviter sur la restauration de<br />
l’hydravion. L’accompagnem<strong>en</strong>t marche, s’il<br />
existe <strong>en</strong> face la consci<strong>en</strong>ce de ce qu’est un<br />
chantier d’insertion. Nous avons eu un retour<br />
de manivelle sur la restauration de<br />
l’hydravion. Nous avons passé 2 ans à monter<br />
le projet d’insertion pour trouver un dispositif<br />
à la hauteur. Un premier groupe a démarré<br />
sur le chantier, par un recrutem<strong>en</strong>t commun<br />
avec le PLIE. Puis, le directeur du chantier<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
Nous disposons d’un territoire urbain<br />
de 375 000 habitants et couvrons l’anci<strong>en</strong><br />
bassin minier du Pas de Calais qui souffre<br />
énormém<strong>en</strong>t (partie des 3 derniers de la<br />
classes, avec Maubeuge et Calais <strong>en</strong> termes de<br />
bassin d’emploi – site de l’INSEE avec bassins<br />
d’emploi classés <strong>en</strong> fonction du taux de<br />
chômage ; dernier chiffre connu : 15,7 % de<br />
taux de chômage dans des villes comme Avion<br />
de 20 000 habitants où le taux de chômage<br />
moy<strong>en</strong> est de 35 %).<br />
Sous la casquette PLIE, la stratégie que<br />
nous avons mise <strong>en</strong> place depuis plus de 10<br />
ans (début 1999) est de développer l’insertion<br />
par l’activité économique sur le territoire.<br />
Quelques chiffres :<br />
Au départ : 7 structures dont 5 AI, 1 EI,<br />
2 ACI<br />
Onze ans après : plus de 35 structures<br />
avec un passage de plus de 3 000<br />
personnes/an et 1800 équival<strong>en</strong>ts temps<br />
plein.<br />
Nous sommes dev<strong>en</strong>us une force<br />
économique sur le territoire. C’est le point de<br />
départ et l’aspect le plus important des<br />
choses. Le premier travail n’a pas été de<br />
développer les structures mais de convaincre<br />
les deux communautés d’agglomérations<br />
d’inscrire le développem<strong>en</strong>t de l’insertion par<br />
l’activité économique dans les projets<br />
économiques du territoire. Je suis donc fier de<br />
d’insertion (qui est arrivé <strong>en</strong> cours de<br />
chantier) a pris « la grosse tête », on peut le<br />
dire comme çà, a perdu de vue les objectifs<br />
d’un chantier d’insertion, a arrêté d’associer<br />
les structures d’insertion au recrutem<strong>en</strong>t, et<br />
n’a pas mis <strong>en</strong> place l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t adéquat.<br />
Le chantier ne tourne plus avec les personnes<br />
qui lui sont destinées et il n’est plus <strong>en</strong><br />
relation avec les structures d’insertion du<br />
territoire, ce qui est fort dommageable. C’était<br />
un beau projet, une belle action qui aurait pu<br />
nous donner dix ans de travail. Peut-être les<br />
li<strong>en</strong>s seront-ils r<strong>en</strong>oués mais aujourd’hui le<br />
li<strong>en</strong> est rompu et ce n’est plus un outil<br />
d’insertion.<br />
Il y a donc les principes et les valeurs<br />
que l’on porte, mais aussi les limites. S’il n’y a<br />
pas de retour, cela ne marche pas à chaque<br />
fois.<br />
vous donner les chiffres que je vi<strong>en</strong>s<br />
d’énoncer.<br />
A l’époque de la loi d’ori<strong>en</strong>tation, dite<br />
loi VOYNET, et de la loi de simplification de la<br />
coopération internationale, dite loi<br />
CHEVENEMENT, qui ont changé le paysage des<br />
intercommunalités, il y avait une discussion<br />
sur les projets de développem<strong>en</strong>t économique<br />
locaux qui étai<strong>en</strong>t sans arrêt remis sur le<br />
métier. A chaque fois, on se bagarrait et on<br />
discutait avec les différ<strong>en</strong>ts élus, pour inscrire<br />
le développem<strong>en</strong>t de l’insertion par l’activité<br />
économique comme étant une priorité du<br />
territoire.<br />
Nous avons un volet « économie sociale<br />
et solidaire » dans le schéma local de<br />
développem<strong>en</strong>t économique, dans lequel<br />
nous avons inscrit l’accompagnem<strong>en</strong>t au<br />
développem<strong>en</strong>t de l’insertion par l’activité<br />
économique comme étant une priorité et une<br />
valeur forte avec tous les argum<strong>en</strong>ts<br />
politiques : économie non dé-localisable et qui<br />
permet à certains publics de repartir vers<br />
l’emploi…<br />
Cette inscription dans le schéma de<br />
développem<strong>en</strong>t économique est importante<br />
car nous la rappelons régulièrem<strong>en</strong>t aux<br />
maires dans la négociation des moy<strong>en</strong>s (par<br />
exemple lors d’une demande de location de<br />
locaux pour une structure d’insertion). Le<br />
cadre a permis de créer une dynamique et<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
134
c’est le premier point que je souhaitais<br />
souligner.<br />
Le deuxième point à mettre <strong>en</strong> avant<br />
est la méthode que nous avons employée<br />
pour créer, non pas toutes les structures<br />
(certaines sont issues de porteurs de projets)<br />
mais certaines d’<strong>en</strong>tre elles. L’idée a été<br />
d’éviter les secteurs bateaux de l’insertion par<br />
l’activité économique (le bâtim<strong>en</strong>t, le<br />
traitem<strong>en</strong>t des espaces verts…) et de<br />
diversifier les domaines professionnels et les<br />
activités économiques dans lesquels nous<br />
sommes interv<strong>en</strong>us.<br />
On a mis <strong>en</strong> place un dispositif avec des<br />
crédits d’ingénierie qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du conseil<br />
général (axe 2 du FSE). On cherche des idées<br />
dans un petit comité de pilotage. Quand l’idée<br />
est trouvée, on conv<strong>en</strong>tionne avec une<br />
structure existante, peu importe laquelle,<br />
p<strong>en</strong>dant une durée qui varie <strong>en</strong>tre six et neuf<br />
mois. On salarie quelqu’un qui a les<br />
compét<strong>en</strong>ces adéquates. Pour la personne,<br />
c’est un chall<strong>en</strong>ge de créer son <strong>en</strong>treprise et<br />
de pr<strong>en</strong>dre son autonomie. P<strong>en</strong>dant six à neuf<br />
mois, il y a l’étude de marché, le montage<br />
économique, le projet social, la recherche des<br />
locaux, la recherche de capitaux. On<br />
accompagne toutes ces étapes, y compris<br />
parfois les porteurs de projets que l’on a<br />
hébergés dans les PLIE pour créer leur<br />
structure (soit dix à douze sur la tr<strong>en</strong>taine de<br />
structures créées).<br />
Le système fonctionne, même s’il y eu<br />
quelques échecs. C’est une pépinière<br />
d’<strong>en</strong>treprises (ou une écloserie) sans murs :<br />
pas de bâtim<strong>en</strong>t pour le faire mais un<br />
accompagnem<strong>en</strong>t sur le plan juridique,<br />
technique, de marchés, de recherche de<br />
financem<strong>en</strong>t, de tour de table pour le capital…<br />
On mobilise tout le réseau autour de nous<br />
pour interv<strong>en</strong>ir dans chacun de ces domaines.<br />
Voilà notre méthode phare pour développer<br />
ce type de structures.<br />
Dans notre comité de pilotage avec la<br />
DIRECCTE, Pôle emploi, le conseil général, le<br />
conseil régional, nous avons élaboré un<br />
certain nombre de critères pour sout<strong>en</strong>ir ou<br />
non un projet :<br />
- l’innovation,<br />
- les part<strong>en</strong>ariats existants avec les<br />
<strong>en</strong>treprises classiques ou leur pot<strong>en</strong>tiel<br />
de part<strong>en</strong>ariat. L’activité économique ne<br />
doit pas être <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce avec le<br />
marché classique mais <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat.<br />
Nous avons l’exemple d’une <strong>en</strong>treprise<br />
d’insertion qui fait de l’assemblage de<br />
flexibles industriels et qui travaille avec<br />
ALPHAGOMA (leader europé<strong>en</strong> des<br />
flexibles pour la mécanique) ainsi qu’avec<br />
ses concurr<strong>en</strong>ts.<br />
- la recherche de la personne <strong>en</strong> capacité<br />
de porter la structure. C’est la chose la<br />
plus difficile à faire, ce n’est pas trouver<br />
la bonne idée, que l’on peut pr<strong>en</strong>dre<br />
ailleurs, faire les tours de table financiers,<br />
financer l’étude de marché ou de trouver<br />
les marchés).<br />
Nous nous sommes parfois trompés<br />
dans notre choix mais, avec l’expéri<strong>en</strong>ce, nous<br />
cherchons l’alchimie d’un bon gestionnaire<br />
capable de créer sa propre <strong>en</strong>treprise mais qui<br />
a <strong>en</strong>vie, pour des raisons éthiques et de<br />
valeurs, de créer autre chose qu’une<br />
<strong>en</strong>treprise classique. C’est plus facile de<br />
pr<strong>en</strong>dre quelqu’un qui a la compét<strong>en</strong>ce<br />
technique et économique et de l’am<strong>en</strong>er vers<br />
l’insertion que l’inverse.<br />
L’att<strong>en</strong>tion portée au recrutem<strong>en</strong>t de<br />
cette personne est ess<strong>en</strong>tielle, c’est le nerf de<br />
la guerre. Puis il faut nouer les part<strong>en</strong>ariats<br />
nécessaires (ex. avec l’université pour avoir<br />
des étudiants à disposition pour une étude de<br />
marché) et mobiliser tout le réseau.<br />
Depuis deux ans, nous avons connu un<br />
énorme coup de frein à la création. Les<br />
financem<strong>en</strong>ts de l’Etat n’étant pas ext<strong>en</strong>sibles,<br />
les créations ont été épisodiques. Nous<br />
interv<strong>en</strong>ons désormais davantage <strong>en</strong> souti<strong>en</strong><br />
des structures existantes. Je pr<strong>en</strong>ds l’exemple<br />
d’une <strong>en</strong>treprise d’insertion <strong>en</strong> ébarbage de<br />
pièces de fonderie créée depuis huit ans <strong>en</strong><br />
grande difficulté avec la crise. On a<br />
accompagné le chef d’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> allant<br />
chercher des fonds auprès du Conseil général,<br />
l’aidant à mettre <strong>en</strong> place du chômage partiel<br />
p<strong>en</strong>dant la période critique, et cherchant de<br />
nouveaux marchés de sous-traitance de<br />
fonderies belges, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Belgique.<br />
En temps de crise, nous essayons de<br />
faire aussi de l’aménagem<strong>en</strong>t du territoire.<br />
Nous distribuons chaque année aux structures<br />
600 000 euros (pour les deux PLIE) dans le<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
135
cadre de l’accompagnem<strong>en</strong>t des bénéficiaires<br />
du PLIE, hors ingénierie, <strong>en</strong> r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de<br />
l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t. Les financem<strong>en</strong>ts sont aussi à<br />
la hauteur des taux de chômage, il faut faire<br />
les ratios par rapport à la population du<br />
territoire.<br />
Pour les cinq structures interv<strong>en</strong>ant<br />
dans les espaces verts, des règles ont été<br />
instituées, <strong>en</strong> les regroupant autour d’une<br />
table afin de les faire travailler et s’organiser<br />
<strong>en</strong>semble. Les cinq structures d’insertion qui<br />
interv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que « chantiers école »<br />
ont <strong>en</strong>suite créé une EI <strong>en</strong> commun, <strong>en</strong><br />
mutualisant une partie de leur activité, pour<br />
répondre à des marchés auxquels elles ne<br />
répondai<strong>en</strong>t pas. Les deux <strong>en</strong>treprises<br />
principales d’espaces verts du secteur<br />
classique ont été associées aux discussions et<br />
sont dev<strong>en</strong>ues part<strong>en</strong>aires de l’opération.<br />
Myriam LAHROUR<br />
Ce qui vi<strong>en</strong>t d’être démontré est la<br />
dynamique qui peut être mise <strong>en</strong> place. Le<br />
rôle du PLIE à toutes les étapes : la veille du<br />
marché, savoir repérer les pot<strong>en</strong>tialités et les<br />
Nous gérons par ailleurs les clauses<br />
d’insertion au niveau du PLIE, nous <strong>en</strong> avons<br />
actuellem<strong>en</strong>t sur le territoire, plus de 50 <strong>en</strong><br />
cours. Il n’y a plus un marché de bâtim<strong>en</strong>t,<br />
d’espaces verts ou de travaux publics, sur 50<br />
communes au total, qui ne sorte sans la clause<br />
et que l’on ne doive gérer après. Les rares fois<br />
où elle n’apparaît pas, les <strong>en</strong>treprises nous<br />
appell<strong>en</strong>t pour mettre la clause car ils<br />
souhait<strong>en</strong>t travailler avec nous.<br />
Quelque part nous avons organisé le<br />
marché et partagé le gâteau <strong>en</strong>tre les<br />
structures, même si nous n’avons pas le droit<br />
de le faire. Mais cela est fait avant tout dans<br />
l’intérêt des structures, pour qu’elles ne se<br />
march<strong>en</strong>t sur les pieds.<br />
niches de création d’outils d’insertion par<br />
l’activité économique, <strong>en</strong>suite tout le parcours<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t à la création et pour la<br />
pér<strong>en</strong>nisation de l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Yves-Laur<strong>en</strong>t HEDE, MDE et PLIE Métropole Nord-Ouest<br />
Je vois assez bi<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>t fonctionne<br />
l’aide que peut apporter un PLIE, notamm<strong>en</strong>t<br />
expéri<strong>en</strong>ce, comm<strong>en</strong>t fonctionne, <strong>en</strong> termes<br />
de financem<strong>en</strong>t, l’aide à la création tant sur<br />
<strong>en</strong> termes de financem<strong>en</strong>t des postes l’ingénierie que sur la constitution de la<br />
d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t technique. Je vois moins bi<strong>en</strong> trésorerie de départ ou des fonds propres.<br />
<strong>en</strong> revanche, car nous n’avons pas cette<br />
Martine COOL<br />
Ma réponse est celle d’une structure<br />
très artisanale (avec 18 000 euros de fonds).<br />
Notre rôle est d’accompagner les structures à<br />
aller trouver l’arg<strong>en</strong>t là où il se trouve. La<br />
région amène des financem<strong>en</strong>ts. Nous<br />
travaillons parfois <strong>en</strong> binôme avec un<br />
consultant. Par exemple, pour la repasserie,<br />
Yves-Laur<strong>en</strong>t HEDE<br />
Un cas concret se prés<strong>en</strong>te à nous : une<br />
structure vi<strong>en</strong>t d’être créée et les charges de<br />
locaux et de taxe foncière sont plus<br />
une étude de faisabilité a été réalisée par un<br />
consultant sur des crédits régionaux. On a fait<br />
une étude de type b<strong>en</strong>chmarking pour<br />
regarder les expéri<strong>en</strong>ces du territoire.<br />
Le PLIE n’intervi<strong>en</strong>t pas au-delà car nous<br />
sommes une toute petite structure disposant<br />
de très peu de FSE.<br />
importantes que prévues. Dans quelle mesure<br />
peut on <strong>en</strong>visager une prise <strong>en</strong> charge des<br />
coûts de l’<strong>en</strong>cadrant, du porteur de projet ?<br />
Véronique PRETET-BESSELLE, PLIE de Saint-Eti<strong>en</strong>ne Métropole<br />
Je suis très surprise des témoignages<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus mais agréablem<strong>en</strong>t, car sur notre<br />
territoire toutes nos structures d’insertion par<br />
difficulté. On ne parle plus de création de<br />
nouvelles structures ou de niches car la<br />
question qui se pose est comm<strong>en</strong>t faire pour<br />
l’activité économique sont <strong>en</strong> grande qu’elles exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core demain. Je suis donc<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
136
très inquiète pour la suite car je ne sais pas<br />
comm<strong>en</strong>t elles seront financées. Quel est le<br />
financem<strong>en</strong>t possible ?<br />
Anna PFRIMMER, Directrice d’un <strong>en</strong>semblier d’insertion <strong>en</strong> Meurthe et Moselle<br />
C’est la première fois que je suis face à<br />
un PLIE qui organise les choses d’une telle<br />
Lorsque la structure est initiée par un<br />
porteur de projet comme le PLIE, quelle forme<br />
manière. Lorsqu’on crée une structure juridique pr<strong>en</strong>d-elle, associative ? J’ai bi<strong>en</strong><br />
d’insertion, elle peut avoir plusieurs statuts<br />
juridiques.<br />
compris que vous êtes allés aussi chercher des<br />
structures existantes auxquelles vous avez<br />
proposé de la diversification.<br />
Martine COOL<br />
Pour l’étude, <strong>en</strong> Ile-de-France, la région<br />
finance. C’est très aidant au niveau du<br />
montage du projet lui même. Pour les<br />
structures elles-mêmes, nous avons un<br />
financem<strong>en</strong>t du conseil général qui est<br />
systématique pour toutes les structures<br />
d’insertion par l’activité économique et qui<br />
porte sur l’accompagnem<strong>en</strong>t social. On<br />
bénéficie du financem<strong>en</strong>t de l’Etat, via le FDI<br />
et les contrats aidés. Après, arriv<strong>en</strong>t les<br />
recettes d’activité qui sont d’un montant<br />
différ<strong>en</strong>t selon qu’il s’agit d’un chantier<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
Il y a trois types de besoins :<br />
- le besoin préalable à la création (étude,<br />
salarier quelqu’un…),<br />
- la création elle-même (recherche de<br />
capitaux, démarrage de l’activité…),<br />
- le fonctionnem<strong>en</strong>t ordinaire.<br />
Sur la partie amont, nous travaillons le<br />
financem<strong>en</strong>t d’un poste. Nous avons réservé<br />
les crédits du conseil régional (que l’on met<br />
sur l’axe 2 et non le FSE). Les PLIE du Nord Pas<br />
de Calais sont sur les axes 2 et 3 du FSE. Tous<br />
les PLIE de France peuv<strong>en</strong>t aller chercher des<br />
fonds sur l’axe 2, pour des crédits d’ingénierie.<br />
Cet axe est, <strong>en</strong> général, plutôt sousconsommé.<br />
D’autres part<strong>en</strong>aires y<br />
particip<strong>en</strong>t : le Conseil général (par rapport<br />
aux bénéficiaires du RSA) et les fondations<br />
dans beaucoup de domaines. Nos fonds pour<br />
le PLIE sur cette partie sont de 40 000 euros,<br />
on ne met jamais plus de 15 000 euros sur un<br />
projet et, <strong>en</strong> général moins, du fait des<br />
cofinancem<strong>en</strong>ts trouvés.<br />
d’insertion ou d’une <strong>en</strong>treprise d’insertion.<br />
Notre rôle est d’aider à aller chercher des<br />
marchés, après avoir vérifié dans l’étude de<br />
faisabilité que l’activité était viable. Nous<br />
aidons aussi, à la marge mais de façon non<br />
négligeable, les structures à aller chercher des<br />
fondations (sur des investissem<strong>en</strong>ts, du<br />
matériel ou des projets précis). On s’appuie<br />
sur le droit commun. Le FSE joue seulem<strong>en</strong>t<br />
au démarrage (il finance toujours la repasserie<br />
mais seulem<strong>en</strong>t parce qu’elle n’a pas <strong>en</strong>core<br />
trouvé ses marques).<br />
La règle que l’on applique est que le<br />
porteur, individuel ou associatif dans une<br />
structure existante, doit mettre sa quote-part.<br />
Le tour de table ne doit pas dépasser 80 % du<br />
financem<strong>en</strong>t, avec toujours au minimum 20 %<br />
à la charge du porteur de projet. C’est la loi<br />
française <strong>en</strong> matière de crédit d’ingénierie.<br />
Sur la phase investissem<strong>en</strong>t, quelle que<br />
soit la forme de la structure (associative,<br />
SARL pour les EI), nous ne mettons pas<br />
d’arg<strong>en</strong>t mais nous allons chercher les<br />
fondations, par exemple France Active qui a<br />
des représ<strong>en</strong>tants dans toutes les régions de<br />
France et qui peut interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> de<br />
prêt ou <strong>en</strong> financem<strong>en</strong>t direct pour créer des<br />
fonds d’investissem<strong>en</strong>ts d’associations. Après,<br />
nous négocions avec les banques que nous<br />
associons aux tours de table dès le départ : le<br />
Crédit agricole, la Caisse d’épargne, le Crédit<br />
mutuel… Honnêtem<strong>en</strong>t, je n’ai jamais eu de<br />
difficultés pour faire un tour de table financier<br />
<strong>en</strong> investissem<strong>en</strong>t. Sur le reste, cela peut être<br />
plus compliqué. Il arrive même parfois que<br />
certains nous dis<strong>en</strong>t qu’ils ont des fonds à<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
137
dép<strong>en</strong>ser mais qu’ils n’ont pas assez de<br />
projets d’investissem<strong>en</strong>ts….<br />
Dans le fonctionnem<strong>en</strong>t des structures,<br />
il y a le fonctionnem<strong>en</strong>t de droit commun :<br />
pour les ACI les contrats aidés, pour les EI et<br />
les ETTI l’aide au poste… En part<strong>en</strong>ariat avec le<br />
conseil général, <strong>en</strong> se partageant les rôles (eux<br />
les bénéficiaire du RSA, nous les autres<br />
publics), nous travaillons sur un r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t<br />
de l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t. Nous avons négocié avec le<br />
conseil général que leur <strong>en</strong>veloppe ne<br />
diminue pas l’année prochaine alors qu’elle<br />
diminue partout. Ils intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, de façon<br />
considérable, à hauteur de 365 € par mois et<br />
par bénéficiaire sur les ACI (dans le<br />
départem<strong>en</strong>t du Nord, à hauteur d’un quart).<br />
Cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t du conseil général est le<br />
résultat d’un travail de 15 ans.<br />
Notre politique de PLIE est d’interv<strong>en</strong>ir<br />
moins que le conseil général (le PLIE intervi<strong>en</strong>t<br />
à hauteur de 300 euros par mois pour les ACI),<br />
car on veut que les bénéficiaires du RSA soi<strong>en</strong>t<br />
privilégiés par rapport aux autres publics. Cela<br />
Magali DARIGNAC<br />
Je suis Directrice Adjointe d’une<br />
association « Le Grand Sauvoy » à Maxéville<br />
(54), <strong>en</strong> région Lorraine, qui porte sept<br />
chantiers d’insertion et qui est actionnaire de<br />
trois <strong>en</strong>treprises d’insertion.<br />
Vous dites interv<strong>en</strong>ir au titre du<br />
financem<strong>en</strong>t des ACI et plus précisém<strong>en</strong>t sur<br />
les postes d’<strong>en</strong>cadrants techniques. Cela<br />
signifie que les ACI ne vous prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas la<br />
finance une bonne partie de l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t de<br />
la structure mais nous n’interv<strong>en</strong>ons pas sur le<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t ordinaire de la structure.<br />
Quand une structure est <strong>en</strong> difficulté et<br />
que nous devons trouver des fonds de<br />
manière temporaire, nous allons solliciter les<br />
mêmes que pour l’investissem<strong>en</strong>t : le Conseil<br />
général, les fondations ou le FDI (qui a une<br />
marge de manœuvre relativem<strong>en</strong>t importante<br />
au niveau financier et beaucoup de<br />
souplesse). Nous sommes aussi au CDIAE et<br />
cela nous aide de déf<strong>en</strong>dre directem<strong>en</strong>t les<br />
dossiers auprès du CDIAE.<br />
Depuis dix ans, nous animons le CTA au<br />
niveau local, Pôle emploi n’étant que coanimateur.<br />
Lorsque l’on salarie quelqu’un p<strong>en</strong>dant<br />
six à neuf mois, il y a une partie antérieure à la<br />
création et une partie au démarrage de la<br />
création car on sait que les premiers mois<br />
d’une structure d’insertion ne sont pas<br />
r<strong>en</strong>tables…<br />
totalité de leur budget prévisionnel de<br />
structure. Fléchez-vous votre financem<strong>en</strong>t sur<br />
les postes d’<strong>en</strong>cadrants techniques ou cela<br />
est-il globalisé ? Nous avons fait, sur deux<br />
territoires avec deux PLIE, des t<strong>en</strong>tatives,<br />
lesquelles nous ont été refusées, pour ne<br />
flécher le FSE que sur certaines parties de nos<br />
ACI, et plus précisém<strong>en</strong>t sur les <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>ts<br />
et l’accompagnem<strong>en</strong>t socio-pro.<br />
Martine COOL<br />
Nous avons fléché le FSE sous l’anci<strong>en</strong>ne programmation, parce que c’était la règle du jeu.<br />
Depuis la programmation de 2007, le FSE n’est plus fléché. Il peut y avoir des politiques de PLIE qui<br />
décid<strong>en</strong>t de financer tel ou tel aspect. En tout état de cause, le FSE n’est plus fléché.<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
S’il s’agit d’une décision de la DIRECCTE,<br />
elle est hors la loi. Vous êtes Autorité de<br />
Gestion Déléguée. Vous avez le libre choix de<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Je partage cet avis. Nous avons le même<br />
conseil de la part de la DIRECCTE, <strong>en</strong> termes<br />
de simplification des procédures. Ce n’est pas<br />
parce que l’on flèche à 50/50 le FSE<br />
contrepartie uniquem<strong>en</strong>t sur<br />
l’utilisation des fonds, à partir du mom<strong>en</strong>t où<br />
vous respectez les règles financières, et il faut<br />
savoir le dire à la DIRECCTE.<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t technique, que cela peut<br />
être un sujet de refus du financem<strong>en</strong>t. C’est<br />
une technique de financem<strong>en</strong>t et non un<br />
motif de rejet.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
138
Magali DARIGNAC<br />
Cela simplifiait les choses. Ils ont<br />
souhaité que l’on fasse comme ça, on a fait<br />
comme ils nous le demandai<strong>en</strong>t et cela nous a<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
Je vais tempérer ce que j’ai dit tout à<br />
l’heure. Effectivem<strong>en</strong>t, cela simplifie les<br />
choses et nous sommes aussi dans une<br />
recherche de simplification des procédures.<br />
Les usines à gaz pour la gestion du FSE, cela<br />
devi<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t complexe que je préfère<br />
éviter tout comm<strong>en</strong>taire…<br />
Lorsque l’on a un projet FSE, que ce soit<br />
via le PLIE ou <strong>en</strong> direct avec la DIRECCTE, celuici<br />
doit avoir un rapport avec la notion de<br />
participants. Il faut que le financem<strong>en</strong>t ait un<br />
li<strong>en</strong> direct avec les participants. Il nous faut<br />
respecter les règles de l’Union europé<strong>en</strong>ne.<br />
L’arg<strong>en</strong>t doit servir aux participants, et non à<br />
la structure. En aucun cas, nous ne devons<br />
interv<strong>en</strong>ir dans le financem<strong>en</strong>t de la structure.<br />
Il faut regarder le projet pour savoir ce que<br />
Martine COOL<br />
Quand je dis que l’on ne flèche pas, cela<br />
veut dire que l’on ne flèche pas telle ou telles<br />
dép<strong>en</strong>se, mais <strong>en</strong> tant que PLIE nous ne<br />
pouvons financer que ce qui touche les<br />
participants du PLIE. Dans l’exemple de la<br />
repasserie, toutes les repasseuses sont dans le<br />
PLIE, sinon nous ne disposons d’aucune<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Quel est le rôle des élus dans l’action<br />
que vous m<strong>en</strong>ez ? Votre discours est<br />
<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurial mais vous remplissez une<br />
mission de politique publique. Les élus ne<br />
doiv<strong>en</strong>t pas interv<strong>en</strong>ir uniquem<strong>en</strong>t dans<br />
l’écriture du cahier des charges.<br />
Je trouve la logique de ne financer un<br />
chantier que lorsqu’il perd de<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
J’ai forcé le trait. C’est un dialogue<br />
perman<strong>en</strong>t avec les structures. Nous ne<br />
sommes pas dans une logique avec d’un côté<br />
le financeur, de l’autre l’exécutant comme un<br />
été refusé. On a donc du recomm<strong>en</strong>cer nos<br />
dossiers.<br />
l’on finance précisém<strong>en</strong>t. Il est plus simple<br />
techniquem<strong>en</strong>t de dire que l’on finance un<br />
poste, car c’est du personnel et cela est facile<br />
à justifier. Nous ne sommes pas dans les<br />
financem<strong>en</strong>ts de coûts indirects qui<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un vrai casse-tête, avec la<br />
forfaitisation notamm<strong>en</strong>t (qui est une<br />
complication plus qu’une simplification).<br />
L’important avec les structures est la<br />
transpar<strong>en</strong>ce. On joue la transpar<strong>en</strong>ce,<br />
donnant-donnant, gagnant-gagnant <strong>en</strong>semble,<br />
ou bi<strong>en</strong> on n’intervi<strong>en</strong>t pas. Lorsque l’on voit<br />
que la structure va faire du résultat par<br />
rapport aux chiffres passés, on leur dit qu’ils<br />
ont peut-être moins besoin de notre aide et<br />
on la diminue. Le jour où ils se trouv<strong>en</strong>t plus<br />
<strong>en</strong> difficultés, nous rev<strong>en</strong>ons.<br />
légitimité pour interv<strong>en</strong>ir. On incite la<br />
structure à ce que toutes les personnes qui y<br />
travaill<strong>en</strong>t soi<strong>en</strong>t dans le PLIE, pour interv<strong>en</strong>ir<br />
le plus largem<strong>en</strong>t dans le financem<strong>en</strong>t. Ce que<br />
nous finançons est de l’accompagnem<strong>en</strong>t, car<br />
nous n’avons aucune légitimité pour financer<br />
autre chose.<br />
l’arg<strong>en</strong>t absolum<strong>en</strong>t terrible. Cette logique<br />
est-elle dans les textes ou est-elle<br />
personnelle ? Cela voudrait, <strong>en</strong> effet, dire que<br />
l’arg<strong>en</strong>t n’est utilisé qu’<strong>en</strong> cas de difficultés, et<br />
cela mainti<strong>en</strong>t indirectem<strong>en</strong>t dans un état de<br />
sujétion les outils de l’action publique <strong>en</strong><br />
faveur de l’insertion. Je trouve cette façon de<br />
voir les choses préoccupante.<br />
vassal. On co-construit l’aménagem<strong>en</strong>t du<br />
territoire. Les budgets n’étant pas ext<strong>en</strong>sibles,<br />
il faut avoir des priorités et nous <strong>en</strong> discutons<br />
avec eux. L’argum<strong>en</strong>t que nous mettons <strong>en</strong><br />
© Alliance Villes Emploi<br />
139
avant <strong>en</strong> tant que PLIE est de dire que nous<br />
regardons toujours les structures qui ont le<br />
plus besoin de financem<strong>en</strong>ts et celles qui <strong>en</strong><br />
ont le moins besoin. Ces analyses sont<br />
discutées et acceptées par tout le monde,<br />
nous jouons une carte complètem<strong>en</strong>t<br />
transpar<strong>en</strong>te. Il existe toujours des structures<br />
qui ont des résultats mais que l’on continue à<br />
aider pour la reconstitution de leurs fonds<br />
propres…<br />
Dans le projet de part<strong>en</strong>ariat, il faut<br />
aller jusqu’au bout de la logique. Une<br />
Magali DARIGNAC<br />
Quand une structure gagne de l’arg<strong>en</strong>t,<br />
les administrateurs ne vont pas mettre les<br />
sous dans leur poche. L’arg<strong>en</strong>t repart dans le<br />
pot commun pour développer de nouvelles<br />
activités. Quelquefois la somme n’est pas<br />
suffisante. C’est pour cette raison, que le<br />
conseil d’administration et les dirigeants vont<br />
chercher des financeurs, quels qu’ils soi<strong>en</strong>t,<br />
sur des projets variables.<br />
Une association s’est créée et avait<br />
<strong>en</strong>vie de m<strong>en</strong>er une action dans le cadre de la<br />
lutte contre l’exclusion. Elle est partie sur un<br />
projet qui allait servir le territoire et est allée<br />
chercher son montage de projet. S’il s’agit de<br />
nouvelles activités sur le territoire, cela est<br />
très bi<strong>en</strong>, mais le choix de l’activité concerne<br />
l’association elle-même.<br />
Vous disiez tout à l’heure par rapport à<br />
l’hydravion que cela ne s’était pas mal passé,<br />
sauf que l’<strong>en</strong>cadrant technique ou le directeur<br />
avait un peu dérapé. Comm<strong>en</strong>t la structure<br />
était-elle gérée, quelles étai<strong>en</strong>t les règles de<br />
gouvernance ? Le directeur a pris la grosse<br />
tête, est parti <strong>en</strong> « live » et aujourd’hui l’ACI<br />
recrute des personnes qui n’ont plus ri<strong>en</strong> à<br />
voir avec l’insertion.<br />
Myriam LARHOUR<br />
Je p<strong>en</strong>se que plusieurs questions sont<br />
posées. Nous sommes tous confrontés, PLIE,<br />
acteurs associatifs et autres acteurs de l’IAE, à<br />
ces difficultés qui sont générées par les<br />
lourdes règles de gestion du FSE.<br />
Est-ce qu’un projet doit compr<strong>en</strong>dre les<br />
recettes ou est-ce que l’excéd<strong>en</strong>t est à<br />
défalquer de ce projet ? Des questions se<br />
pos<strong>en</strong>t et peuv<strong>en</strong>t parfois parasiter le<br />
politique publique, ce ne sont pas des élus qui<br />
décid<strong>en</strong>t d’un côté et des acteurs du territoire<br />
qui regard<strong>en</strong>t ce qui a été décidé de l’autre,<br />
c’est un travail de discussion perman<strong>en</strong>te<br />
<strong>en</strong>tre les deux.<br />
Quand une structure gagne beaucoup<br />
d’arg<strong>en</strong>t, on va discuter avec elle et lui dire<br />
que l’aide est peut-être suffisante pour elle. Il<br />
faut le dire et savoir aller jusqu’à là. Sinon,<br />
nous n’avons pas de légitimité dans le<br />
dialogue social.<br />
Mais qui donne les agrém<strong>en</strong>ts par<br />
rapport au public ? C’est bi<strong>en</strong> Pôle emploi, si<br />
aujourd’hui l’ACI dérape.<br />
Des choses sont initiées sur le territoire<br />
avec une volonté des associations, des élus et<br />
des intercommunalités qui ont inscrit l’IAE<br />
dans les politiques du territoire mais il est<br />
nécessaire que les associations rest<strong>en</strong>t<br />
opérateurs.<br />
Je vais avouer qu’il y a des PLIE que je<br />
ne suis pas allée voir sur les territoires car il<br />
fallait « montrer patte blanche ». On doit<br />
certes r<strong>en</strong>dre des comptes sur les bilans, mais<br />
nous avons connu, dans les premiers projets<br />
que nous avons monté avec les PLIE, des<br />
financem<strong>en</strong>ts qui ne nous ont pas été alloués<br />
au motif que nous avions fait des excéd<strong>en</strong>ts<br />
(grâce à l’activité) alors que nous étions bi<strong>en</strong><br />
sur les publics accueillis et que les objectifs<br />
d’insertion avai<strong>en</strong>t été remplis. Du fait de nos<br />
10 000 euros d’excéd<strong>en</strong>t, qui nous ont permis<br />
d’acheter du matériel professionnel, on nous a<br />
répondu que nous n’aurions pas le solde du<br />
financem<strong>en</strong>t prévu (or il se trouve qu’il est<br />
difficile de gérer un budget à l’euro près sur<br />
une année).<br />
part<strong>en</strong>ariat. Au-delà de la question des<br />
participations financières au projet, il y a aussi<br />
une question de pilotage, de prise d’initiatives<br />
et de confiance. Comm<strong>en</strong>t associe-t-on les<br />
acteurs du terrain et de l’IAE à la réflexion, la<br />
veille, le choix et la sélection des projets qui<br />
vont être sout<strong>en</strong>us par les PLIE ou les<br />
collectivités territoriales à travers les PLIE ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
140
Martine COOL<br />
Je veux bi<strong>en</strong> donner deux ou trois<br />
élém<strong>en</strong>ts de réponse.<br />
D’abord, sur le rôle des élus. Sur notre<br />
territoire à Blanc-Mesnil, il nous a fallu<br />
convaincre longuem<strong>en</strong>t les élus (de tradition<br />
communiste classique), car s’agissant de<br />
projets d’insertion par l’activité économique,<br />
ils considérai<strong>en</strong>t que nous allions créer de<br />
l’emploi précaire qu’ils ne voulai<strong>en</strong>t pas<br />
cautionner. Nous avons dû expliquer que le<br />
chantier ou l’<strong>en</strong>treprise d’insertion était une<br />
étape de parcours nécessaire ou intéressante<br />
pour aller vers l’emploi durable, pour les<br />
personnes pour lesquelles la formation n’est<br />
pas le bon chemin. C’est un premier élém<strong>en</strong>t<br />
politique.<br />
Deuxième élém<strong>en</strong>t, par rapport aux<br />
porteurs de projets et sur les 3 exemples que<br />
j’ai cités où nous avons aidé le démarrage, il<br />
n’y <strong>en</strong> a qu’un projet dont nous avons eu<br />
l’initiative, il s’agit de la repasserie. Pour les<br />
deux autres, on est v<strong>en</strong>u nous solliciter pour<br />
un accompagnem<strong>en</strong>t dans leur phase de<br />
montage, l’initiative de ces projets ne nous<br />
appart<strong>en</strong>ait pas.<br />
Troisième élém<strong>en</strong>t, la confiance est<br />
ess<strong>en</strong>tielle et nous avons tissé sur le territoire<br />
un réseau large de part<strong>en</strong>aires qui a notre<br />
pleine confiance. Nous avons trois points<br />
d’appui : la Mission locale, PE, et le service<br />
RSA, qui sont les piliers du PLIE, avec lesquels<br />
nous travaillons <strong>en</strong> confiance et <strong>en</strong><br />
complém<strong>en</strong>tarité, et nous avons un large<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Limiter l’interv<strong>en</strong>tion du PLIE, voire du<br />
FSE, à l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t technique, c’est non<br />
seulem<strong>en</strong>t une posture technique,<br />
simplificatrice mais aussi économique.<br />
Considérer qu’une structure est SIAE revi<strong>en</strong>t à<br />
dire que c’est un ag<strong>en</strong>t économique avec des<br />
surcoûts d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t et que cela mérite le<br />
souti<strong>en</strong> de la puissance publique.<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
Vous l’aurez compris, je vais parfois plus<br />
loin dans le discours et c’est une manière de<br />
développer pour créer une dynamique, c’est<br />
ma méthode.<br />
réseau d’acteurs que l’on réunit une fois par<br />
an (150 vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t chaque année et à l’échelle<br />
d’une commune, ce nombre est important)<br />
pour lesquels nous n’avons pas un rôle<br />
premier de financeurs. Nous sommes d’abord<br />
perçus comme des animateurs du territoire et<br />
comme un appui au développem<strong>en</strong>t du<br />
territoire. Par ce positionnem<strong>en</strong>t, nous<br />
pouvons avoir cette fonction d’ingénierie qui<br />
ne correspond pas à donner des ordres aux<br />
porteurs de projets. Nous construisons avec<br />
eux. Dans l’exemple de l’hydravion, lorsque le<br />
directeur n’a pas respecté les règles du jeu et<br />
a pris une autre voie, nous avons alerté l’Etat<br />
parce que c’était un chantier d’insertion<br />
financé par l’Etat, mais la structure vit sa vie.<br />
Nous ne la financions pas, et nous n’avons ri<strong>en</strong><br />
eu à dire.<br />
Sur la question des PLIE qui arrêt<strong>en</strong>t de<br />
financer parce qu’il y a un excéd<strong>en</strong>t, c’est<br />
malheureusem<strong>en</strong>t une mécanique du FSE<br />
contre laquelle nous ne pouvons ri<strong>en</strong>, si ce<br />
n’est dans la phase de construction du budget<br />
au démarrage. Si on construit le budget<br />
d’action PLIE, si on le calque sur le budget<br />
global du chantier ou de l’<strong>en</strong>treprise, s’il y a de<br />
l’excéd<strong>en</strong>t, on est obligé de le déduire, on n’a<br />
pas le choix car c’est la logique financière du<br />
FSE. Il faut monter le budget autrem<strong>en</strong>t,<br />
restreindre le champ de l’action du PLIE, c’est<br />
une mécanique à chercher pour que la<br />
structure ne soit pas pénalisée si elle fait des<br />
bénéfices. Ce n’est pas simple …<br />
Indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de cela, la confiance<br />
n’exclut pas le contrôle et on est obligé de<br />
considérer, d’année <strong>en</strong> année, les résultats de<br />
ces ag<strong>en</strong>ts économiques, que l’on ne financera<br />
plus quand il y aura non plus un excéd<strong>en</strong>t mais<br />
des excéd<strong>en</strong>ts.<br />
Je confirme ce que vi<strong>en</strong>t de dire de<br />
Martine COOL, nous sommes vraim<strong>en</strong>t dans<br />
une logique de part<strong>en</strong>ariat et non de<br />
dép<strong>en</strong>dance des structures. Sur la tr<strong>en</strong>taine de<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
141
structures que nous avons créées, il y <strong>en</strong> a une<br />
dizaine dont nous sommes directem<strong>en</strong>t à<br />
l’initiative parce qu’il n’y avait pas assez de<br />
projets sur le territoire. Mais il y <strong>en</strong> a autant à<br />
l’initiative des associations existantes et des<br />
élus que l’on accompagne. C’est un<br />
part<strong>en</strong>ariat avec des initiatives des deux côtés.<br />
En impulsant nous-mêmes certains projets,<br />
cela aide d’autres personnes ou structures à<br />
s’y mettre et, c’est toute une dynamique qui<br />
se crée. Il est important de donner ce type de<br />
message au niveau local.<br />
Sur la partie financière, la complexité<br />
est de bi<strong>en</strong> cerner le périmètre du projet.<br />
C’est un vrai casse-tête d’y parv<strong>en</strong>ir et de bi<strong>en</strong><br />
border le budget afin ne pas se trouver dans la<br />
situation où la structure ne percevra ri<strong>en</strong>. J’ai<br />
dit que c’était un dialogue et que l’on pouvait<br />
diminuer les financem<strong>en</strong>ts de la structure. J’ai<br />
comm<strong>en</strong>cé à le faire, de manière volontariste,<br />
le jour où je me suis aperçu qu’une structure<br />
faisait <strong>en</strong> bénéfice le double de ce qu’on lui<br />
Magali DARIGNAC<br />
Une petite par<strong>en</strong>thèse, je ti<strong>en</strong>s à<br />
préciser pour les collègues de Saint-Eti<strong>en</strong>ne<br />
que toutes les ACI ne génèr<strong>en</strong>t pas de<br />
résultats positifs. Elles ont davantage un souci<br />
de survie au quotidi<strong>en</strong>. C’est la même chose<br />
<strong>en</strong> Lorraine. Entre opérateurs et PLIE, nous ne<br />
sommes pas seulem<strong>en</strong>t dans des relations<br />
financières mais aussi d’animation. En<br />
Meurthe et Moselle, nous avons construit<br />
avec deux PLIE des outils communs. On a<br />
impulsé, par le PLIE, un catalogue<br />
d’opérateurs pour les opérateurs<br />
économiques pour qu’ils appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à nous<br />
connaître avec les prestations que nous<br />
donnait. Je me suis demandé à quoi nous<br />
devions véritablem<strong>en</strong>t servir et quelle était la<br />
plus-value que nous devions apporter. Ces<br />
interrogations me sont v<strong>en</strong>ues avant que la<br />
hiérarchie nous pose des questions (autant<br />
éviter un contrôle FSE). Le cas que j’évoquais<br />
est donc un cas extrême mais il existe bel et<br />
bi<strong>en</strong>.<br />
Quant au rôle des élus, ils assur<strong>en</strong>t le<br />
pilotage des actions mises <strong>en</strong> œuvre au sein<br />
du PLIE. Sous une autre casquette, je suis aussi<br />
un élu. Je p<strong>en</strong>se dans un PLIE la<br />
complém<strong>en</strong>tarité <strong>en</strong>tre les technici<strong>en</strong>s et les<br />
élus fondam<strong>en</strong>tale. Il ne faut pas demander à<br />
l’élu de r<strong>en</strong>trer dans la discussion technique<br />
de savoir définir le périmètre de l’opération,<br />
etc.… Le choix d’arrêter p<strong>en</strong>dant un certain<br />
temps de financer une structure, parce qu’elle<br />
faisait du « sur-résultat », a donc fait l’objet<br />
d’une très longue discussion <strong>en</strong> comité de<br />
pilotage avant que la décision ne soit prise.<br />
réalisons dans le cadre des marchés. C’est un<br />
travail que nous avons construit <strong>en</strong>semble et<br />
qui nous permet de nous faire confiance<br />
mutuellem<strong>en</strong>t. Sur l’agglomération de Nancy,<br />
un chantier a été impulsé par la MDE et la<br />
communauté urbaine du grand Nancy, dans le<br />
cadre de la politique nationale de plan de<br />
relance. Nous y avons été associés car les<br />
communes sont am<strong>en</strong>ées à employer des<br />
contrats aidés et elles auront des besoins <strong>en</strong><br />
termes de travaux à réaliser. Au travers de ces<br />
expérim<strong>en</strong>tations, nous créons de la confiance<br />
et pas seulem<strong>en</strong>t une relation financière.<br />
Alisan ONAY, Gestionnaire PLIE du Val<strong>en</strong>tinois (DIEDAC)<br />
Comm<strong>en</strong>t évaluer la plus-value du FSE<br />
dans un accompagnem<strong>en</strong>t sous EPRO par<br />
rapport au droit commun ? Il s’agit de la<br />
vous qu’il y ait un accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé<br />
dans ces chantiers ?<br />
Une deuxième question concerne le<br />
difficulté sur laquelle nous butons périmètre de l’opération cofinancée par le<br />
actuellem<strong>en</strong>t. Que fait le référ<strong>en</strong>t d’étape PLIE FSE, lequel vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> addition sur le<br />
dans un chantier <strong>en</strong> plus d’un financem<strong>en</strong>t de l’opération et non de la<br />
accompagnem<strong>en</strong>t sous EPRO lambda ?<br />
Lorsque nous faisons nos contrôles de<br />
services FIL, nous avons du mal à vérifier la<br />
plus-value du FSE sur ces chantiers. Estimez-<br />
structure. S’il y a une taxe foncière plus<br />
importante que le prévisionnel, <strong>en</strong> principe la<br />
taxe foncière ne doit pas apparaitre dans le<br />
plan de financem<strong>en</strong>t de l’opération cofinancée<br />
mais dans celui de la structure.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
142
En Rhône-Alpes, nous avons des<br />
directives de la DIRECCTE, basées sur des<br />
circulaires concernant les financem<strong>en</strong>ts FSE,<br />
sur les AI et non sur les EEI. Sur la base des<br />
circulaires ministérielles, le FSE ne peut pas<br />
interv<strong>en</strong>ir n’importe comm<strong>en</strong>t sur le chantier<br />
d’insertion et ses champs d’interv<strong>en</strong>tion sont<br />
restreints.<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
Il n’y pas de circulaire nationale.<br />
Myriam LARHOUR<br />
On voit bi<strong>en</strong> que l’on est face à une<br />
difficulté où l’on utilise un outil formidable, le<br />
FSE, qui correspond des fonds<br />
supplém<strong>en</strong>taires très importants et<br />
indisp<strong>en</strong>sables à la politique générale de<br />
l’emploi et de l’insertion <strong>en</strong> France, mais qui<br />
induit une rigueur.<br />
Les PLIE et les opérateurs doiv<strong>en</strong>t<br />
arriver à travailler <strong>en</strong> confiance, dans un<br />
B<strong>en</strong>oit DECQ<br />
Sur le financem<strong>en</strong>t de la taxe foncière,<br />
je vous rejoins tout-à-fait.<br />
On peut se poser la question légitime de<br />
la plus-value. Mais ce que nous constatons est<br />
que si nous n’interv<strong>en</strong>ons plus<br />
financièrem<strong>en</strong>t, l’exist<strong>en</strong>ce même des<br />
structures est <strong>en</strong> péril (les chiffres cités <strong>en</strong><br />
témoign<strong>en</strong>t) et le volume d’activité proposé<br />
serait très fortem<strong>en</strong>t réduit. Cela représ<strong>en</strong>te<br />
donc une plus-value et c’est comme cela que<br />
nous l’avons prés<strong>en</strong>té, ce qui n’a posé aucun<br />
problème.<br />
A ma connaissance, il n’y a aucun texte<br />
national qui impose à un PLIE d’interv<strong>en</strong>ir<br />
dans tel ou tel domaine et non dans tel ou tel<br />
autre. Parfois, les représ<strong>en</strong>tants de l’Etat au<br />
niveau local s’arrog<strong>en</strong>t des pouvoirs qu’ils<br />
n’ont pas. Nous avons un part<strong>en</strong>ariat ferme<br />
avec eux et cela ne me dérange pas de le dire.<br />
Nous sommes Autorité de gestion déléguée de<br />
l’Etat et nous avons la responsabilité officielle<br />
d’appliquer les textes europé<strong>en</strong>s. Il ne peut<br />
pas y avoir de texte français qui vi<strong>en</strong>ne<br />
contredire le texte europé<strong>en</strong>.<br />
Que dis<strong>en</strong>t les textes europé<strong>en</strong>s ? Il ne<br />
peut pas y avoir deux financem<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s<br />
finançant la même chose. Les financem<strong>en</strong>ts<br />
europé<strong>en</strong>s doiv<strong>en</strong>t être fléchés par rapport<br />
aux participants. Or dans un certain nombre<br />
de régions, de façon variable d’une région à<br />
une autre, la DIRECCTE flèche une partie de<br />
dialogue perman<strong>en</strong>t pour adapter leurs outils<br />
et leurs projets. Il nous faut retravailler pour<br />
trouver des mécaniques techniques qui nous<br />
permett<strong>en</strong>t de toujours dégager une plusvalue.<br />
Il faut réussir à la traduire<br />
techniquem<strong>en</strong>t via les outils de gestion. C’est<br />
un travail quotidi<strong>en</strong> et complexe qui ne pourra<br />
se réaliser que sur la base d’un li<strong>en</strong> de<br />
confiance avec les opérateurs.<br />
ces financem<strong>en</strong>ts sur l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
participants des chantiers d’insertion. On se<br />
met autour d’une table avec le conseil<br />
général, la DIRECCTE et LE PLIE, et nous<br />
regardons les financem<strong>en</strong>ts. Dans un même<br />
chantier d’insertion, on sépare <strong>en</strong> trois (par<br />
exemple sur 10, trois relèv<strong>en</strong>t du PLIE, trois du<br />
FDI et quatre du conseil général). Nous<br />
limitons notre interv<strong>en</strong>tion à l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t et<br />
l’Etat ne peut ri<strong>en</strong> trouver à y redire.<br />
Pour ne pas terminer sur une note<br />
financière, je revi<strong>en</strong>s à l’<strong>en</strong>jeu politique qui est<br />
pour moi ess<strong>en</strong>tiel, qui me donne la légitimité<br />
de faire une action forte sur le territoire. A<br />
l’écoute des débats, il est facile de dire que<br />
l’Etat a la compét<strong>en</strong>ce emploi et détermine ce<br />
qu’il veut, le conseil régional a la compét<strong>en</strong>ce<br />
formation et détermine ce qu’il veut <strong>en</strong> la<br />
matière, le conseil général a la compét<strong>en</strong>ce<br />
insertion et détermine ce qu’il veut <strong>en</strong> la<br />
matière, mais l’intercommunalité, que veutelle<br />
sur son territoire ? Sur quels sujets<br />
délibère-t-elle officiellem<strong>en</strong>t ? Quelle<br />
politique veut-elle m<strong>en</strong>er <strong>en</strong> matière<br />
d’insertion, d’emploi et de formation ? Je<br />
p<strong>en</strong>se que nous devons comm<strong>en</strong>cer par faire<br />
délibérer les intercommunalités, dans le cadre<br />
de délibérations <strong>en</strong> bonne et due forme et<br />
régulièrem<strong>en</strong>t<br />
r<strong>en</strong>ouvelées.<br />
L’intercommunalité pourrait affirmer que le<br />
PLIE doit financer le développem<strong>en</strong>t par<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
143
l’insertion économique qui est une priorité du<br />
territoire inscrite par ailleurs dans les axes de<br />
développem<strong>en</strong>t économique. Sinon, nous<br />
passons à côté de notre mission d’<strong>en</strong>semblier<br />
au niveau du territoire. Un PLIE est avant tout<br />
une alliance de compét<strong>en</strong>ces et il nous faut<br />
respecter la volonté de l’Etat et du conseil<br />
général, mais <strong>en</strong>core faut-il que nous ayons<br />
une volonté de l’agglomération.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
144
Atelier<br />
Les PLIE et l’insertion par l’activité<br />
économique<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Catherine GAVERIAUX<br />
Directrice, PLIE du Vermandois<br />
Armand RAUCHER<br />
Directeur, PLIE d’Angers Loire Métropole<br />
Animation<br />
Armand RAUCHER<br />
Directeur, PLIE d’Angers Loire Métropole<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
145
Armand RAUCHER<br />
Je suis Directeur de l’emploi et de<br />
l’insertion à Angers Loire Métropole, un<br />
service qui gère le PLIE.<br />
Dans les ateliers sur les PLIE, nous avons<br />
développé des sujets d’actualité, comme la<br />
mutualisation, des thèmes portés depuis<br />
quelque temps, comme la démarche qualité,<br />
ainsi qu’un sujet plus traditionnel, les PLIE et<br />
Catherine GAVERIAUX<br />
Je vais vous parler de l’expéri<strong>en</strong>ce du<br />
PLIE du pays du Vermandois. Ce PLIE est situé<br />
<strong>en</strong> milieu rural, avec 31 000 habitants, 53<br />
communes (dont la plus grande a 6 000<br />
habitants, une autre de 3500 habitants, une<br />
de 1000 et une de 500 habitants), un territoire<br />
relativem<strong>en</strong>t vaste avec des communes très<br />
éloignées les unes des autres, un taux de<br />
chômage extrêmem<strong>en</strong>t important situé <strong>en</strong>tre<br />
20 et 25 % (un anci<strong>en</strong> bassin textile et<br />
beaucoup de contrats aidés et de courte<br />
durée).<br />
La relation <strong>en</strong>tre le PLIE et l’IAE existe<br />
de longue date et, est indisp<strong>en</strong>sable dans un<br />
contexte où peu d’<strong>en</strong>treprises se développ<strong>en</strong>t<br />
du fait notamm<strong>en</strong>t du manque d’efforts faits<br />
pour l’amélioration des infrastructures. Les<br />
outils de l’IAE sont ess<strong>en</strong>tiels pour travailler<br />
l’accès à l’emploi, la mobilité, le<br />
comportem<strong>en</strong>t au travail, et utiliser tout ce<br />
qui peut être action de formation.<br />
Le PLIE du Vermandois utilise et<br />
accompagne des outils <strong>en</strong> ingénierie de projet.<br />
Nous avons une association<br />
intermédiaire qui est un réel outil à<br />
disposition des publics du PLIE, le particulier<br />
ou l’<strong>en</strong>treprise. Le PLIE ne finance pas de<br />
postes d’accompagnem<strong>en</strong>t ou autre, mais<br />
accompagne l’association sur l’ingénierie de<br />
projet et le développem<strong>en</strong>t.<br />
Nous avons égalem<strong>en</strong>t des chantiers<br />
d’insertion (jusqu’au 31 décembre 2010,<br />
quatre chantiers d’insertion) qui sont<br />
accompagnés financièrem<strong>en</strong>t par le PLIE.<br />
Ceux-ci vont être am<strong>en</strong>és à changer<br />
complètem<strong>en</strong>t de configuration, à partir du<br />
premier janvier 2011 et plus <strong>en</strong>core <strong>en</strong> juillet<br />
l’insertion par l’activité économique. C’est un<br />
sujet sur lequel il reste des choses à dire, nous<br />
allons voir comm<strong>en</strong>t les PLIE ont fonctionné<br />
avec l’IAE, ce qui a évolué et les possibilités de<br />
leur amélioration dans le contexte<br />
institutionnel. C’est par l’interv<strong>en</strong>tion de l’Etat<br />
et des autres part<strong>en</strong>aires que se joue la<br />
relation <strong>en</strong>tre les PLIE et l’IAE.<br />
2011, du fait de la politique nouvelle du RSA<br />
et du choix du conseil général de l’Aisne de ne<br />
s’occuper que des publics <strong>en</strong> insertion sociale,<br />
puisqu’ils ne seront plus cofinancés par le<br />
Conseil général.<br />
Les chantiers d’insertion concern<strong>en</strong>t le<br />
bâtim<strong>en</strong>t (gros-œuvre et second œuvre, deux<br />
chantiers). Ils sont itinérants dans leurs<br />
communes et dynamis<strong>en</strong>t les services<br />
techniques de ces communes. Un de nos<br />
chantiers se termine <strong>en</strong> décembre avec un<br />
bailleur social, après la rénovation de cages<br />
d’escalier et de locaux-poubelles dans<br />
l’habitat collectif et social.<br />
Nous avons un chantier d’insertion,<br />
exclusivem<strong>en</strong>t féminin, qui travaille sur la<br />
retouche et le repassage.<br />
Le PLIE a donc travaillé avec le conseil<br />
général dans le cadre d’une conv<strong>en</strong>tion<br />
d’objectifs où nous étions co-financeurs de la<br />
coordination de ces actions, mais cela va<br />
changer à compter de juillet 2011.<br />
Depuis un an, le PLIE a aidé à la création<br />
d’une <strong>en</strong>treprise d’insertion. L’expéri<strong>en</strong>ce a<br />
été assez originale. Nous avions un chef<br />
d’<strong>en</strong>treprise qui utilisait les services de<br />
l’association intermédiaire pour des publics<br />
peu qualifiés. Sous un statut SARL SCIC<br />
(société coopérative d’intérêt collectif),<br />
l’<strong>en</strong>treprise et l’association intermédiaire sont<br />
dev<strong>en</strong>us sociétaires ainsi que diverses autres<br />
institutions.<br />
Nous étions avec le PLIE dans une<br />
alternance <strong>en</strong>tre l’ingénierie de projet et le<br />
développem<strong>en</strong>t et nous sommes allés<br />
rechercher des fonds classiques de droit<br />
commun <strong>en</strong> dehors du FSE.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
146
Pour des raisons de temps, avec<br />
l’organisme qui gère la mesure 423, nous<br />
avons eu une personne étudiante, chef de<br />
projet, une journée par semaine qui nous a<br />
aidés à monter la structure. Pour l’étude de<br />
faisabilité, nous avons bénéficié de deux DLA.<br />
Ensuite, il y a eu des demandes de FDI et de<br />
postes d’insertion cofinancés par le FSE.<br />
Nous continuons à suivre cette<br />
<strong>en</strong>treprise, dans laquelle nous sommes<br />
complètem<strong>en</strong>t immergés, dans le cadre du<br />
suivi des publics (quatre personnes<br />
embauchées <strong>en</strong> contrat à durée déterminée<br />
d’insertion et un responsable de site). Nous<br />
nous partageons la supervision de l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Au-delà de l’accompagnem<strong>en</strong>t des publics,<br />
nous sommes très att<strong>en</strong>tifs au développem<strong>en</strong>t<br />
de l’<strong>en</strong>treprise.<br />
En dehors des postes financés par le<br />
FSE, le PLIE ne donne pas de FSE, le projet<br />
étant monté de telle manière qu’il n’<strong>en</strong> a pas<br />
besoin, les part<strong>en</strong>aires ayant fait ce qu’il fallait<br />
car ils croyai<strong>en</strong>t au projet de l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Au niveau du PLIE, les structures d’IAE<br />
ont été transformées par la mise <strong>en</strong> place des<br />
dialogues de gestion. Nous sommes prés<strong>en</strong>ts<br />
lors des dialogues de gestion des structures<br />
sur notre territoire, non pas <strong>en</strong> tant que<br />
financeur mais <strong>en</strong> tant que part<strong>en</strong>aire. Nous<br />
ne pouvons pas demander des résultats aux<br />
structures d’insertion s’il n’y a pas quelque<br />
chose derrière. L’axe 4 est important même si<br />
les structures l’ont un peu délaissé. En deux<br />
ans, nous avons vu un changem<strong>en</strong>t dans les<br />
dialogues de gestion.<br />
Armand RAUCHER<br />
Vous allez là un exemple intéressant<br />
d’interv<strong>en</strong>tion d’un PLIE dans un milieu rural<br />
où il n’y a pas une prés<strong>en</strong>ce importante de<br />
Mory SEYE, PLIE de Lyon<br />
Vous disiez que le conseil général allait<br />
se retirer du chantier à partir de 2011. Est-ce<br />
que cela ne va pas fragiliser les structures ?<br />
Catherine GAVERIAUX<br />
Cela nous amène à réfléchir. On a la<br />
chance d’avoir une <strong>en</strong>veloppe FSE qui sera<br />
abondée pour la Picardie. Le budget du PLIE<br />
Le PLIE met <strong>en</strong> place des clauses<br />
d’insertion. On s’aperçoit que, lorsque les<br />
personnes sont choisies dans le cadre de la<br />
clause d’insertion, elles sont recrutées après,<br />
ce qui nous montre les possibilités d’emploi.<br />
Nous sommes donc satisfaits des résultats.<br />
Les <strong>en</strong>treprises choisiss<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong><br />
l’association intermédiaire que l’ag<strong>en</strong>ce de<br />
travail temporaire, cela est intéressant pour le<br />
suivi des publics et la dynamisation des outils<br />
d’insertion.<br />
Dans la phase d’ingénierie, nous allons<br />
aider les structures à travailler sur la<br />
professionnalisation des salariés <strong>en</strong> insertion.<br />
Nous avons mobilisé, pour notre association<br />
intermédiaire, le FNE qui sera couplé avec les<br />
fonds de l’OPCA. Pour les personnes qui<br />
avai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie d’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> formation<br />
qualifiante, le PLIE a regardé ce qu’il était<br />
possible de faire. Par exemple, nous avons<br />
monté une formation qualifiante qui n’a pas<br />
pu être prise <strong>en</strong> charge ni par Pôle emploi, ni<br />
par le conseil régional, mais qui a été<br />
<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t financée par le PLIE (un BEP<br />
aménagem<strong>en</strong>t végétal).<br />
Pour 2011, notre conseil<br />
d’administration de la Maison de l’emploi et<br />
du PLIE et nos élus nous ont demandé de<br />
réfléchir à un projet de remplacem<strong>en</strong>t de leur<br />
personnel de mairie lorsqu’il y avait des<br />
vacances, des abs<strong>en</strong>ces. On va essayer<br />
d’utiliser l’association intermédiaire pour voir<br />
quelles serai<strong>en</strong>t les personnes concernées,<br />
mettre <strong>en</strong> place une formation sur site dans<br />
les mairies, utiliser l’OPCA de l’association<br />
intermédiaire.<br />
structures d’insertion. Le PLIE doit jouer un<br />
rôle dans la création des outils d’insertion<br />
pour la mise <strong>en</strong> place des parcours d’insertion.<br />
Avez-vous d’autres financem<strong>en</strong>ts possibles<br />
pour comp<strong>en</strong>ser ce départ ?<br />
sera très serré <strong>en</strong> 2011, mais nous avons<br />
décidé de créer moins de chantiers<br />
d’insertion. On va utiliser les fonds FSE à la<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
147
conservation des chantiers existants. Avec<br />
l’arg<strong>en</strong>t des communes et les contreparties<br />
des CAE, notre budget est équilibré <strong>en</strong> 2011<br />
mais sans aucun surplus.<br />
Armand RAUCHER<br />
Le thème de l’atelier n’est pas PLIE et<br />
RSA, mais lorsque l’on parle du PLIE et de<br />
l’IAE, on est obligé de parler du RSA qui a<br />
remplacé le RMI.<br />
Le Conseil général considère sur notre<br />
territoire qu’il n’est concerné que par le RSA<br />
socle <strong>en</strong> matière de financem<strong>en</strong>t de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t. Quand une personne a<br />
Matthieu TUPIN, PLIE de Gr<strong>en</strong>oble<br />
Dans le cadre des financem<strong>en</strong>ts des<br />
chantiers d’insertion, sur quel axe<br />
d’interv<strong>en</strong>tion avez-vous fléché les<br />
financem<strong>en</strong>ts FSE ?<br />
Nous nous posons cette question au<br />
regard des recommandations de la DIRECCTE.<br />
Catherine GAVERIAUX<br />
Nous sommes parfois v<strong>en</strong>us <strong>en</strong><br />
complém<strong>en</strong>t « d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t technique » et<br />
sur la « coordination » des chantiers<br />
d’insertion.<br />
Nous n’avons pas d’ori<strong>en</strong>tations de la<br />
part de la DIRECCTE car le PLIE est une action<br />
Armand RAUCHER<br />
Je vais vous prés<strong>en</strong>ter l’expéri<strong>en</strong>ce du<br />
PLIE d’Angers Loire métropole. Ce PLIE<br />
travaille sur le territoire de la communauté<br />
d’agglomérations d’Angers, soit un territoire<br />
de 31 communes et de 270 000 habitants. Il a<br />
été créé <strong>en</strong> 1995 sur les communes d’Angers<br />
et Trélazé qui étai<strong>en</strong>t les communes du<br />
contrat de Ville (puisqu’il a été créé dans ce<br />
cadre), puis s’est ét<strong>en</strong>du au territoire de<br />
l’agglomération. Une des raisons de sa<br />
création était qu’il y avait sur le territoire un<br />
certain nombre d’<strong>en</strong>treprises d’insertion et il<br />
manquait un organisme pour faire progresser<br />
les personnes qui passai<strong>en</strong>t dans les structures<br />
d’insertion et pour assurer un li<strong>en</strong> dans la<br />
construction des parcours d’insertion. Ce li<strong>en</strong><br />
Si le Conseil général peut, pour certains<br />
publics, financer des postes, il sera le<br />
bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u. Mais nous avons considéré que cela<br />
n’existait plus, pour ne pas avoir de problèmes<br />
<strong>en</strong> 2011.<br />
passé six mois ou plus sur un chantier<br />
d’insertion, l’étape suivante qui se déroule <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprise d’insertion n’est plus prise <strong>en</strong><br />
compte par le départem<strong>en</strong>t. Les structures se<br />
tourn<strong>en</strong>t alors vers le PLIE pour pr<strong>en</strong>dre le<br />
relais et ces évolutions ne sont pas toujours<br />
très positives pour la conduite de parcours.<br />
Nous fonctionnons sur un fléchage sur la<br />
fonction « d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t des directeurs des<br />
structures ». A quel niveau justifiez-vous votre<br />
interv<strong>en</strong>tion sur les chantiers ?<br />
et la décision relève du comité de pilotage du<br />
PLIE.<br />
En Picardie, la DIRECCTE ne voulait pas<br />
cofinancer les chantiers d’insertion. S’il n’y<br />
avait pas de PLIE sur un territoire, cela posait<br />
problème car le chantier d’insertion ne<br />
pouvait pas bénéficier de FSE.<br />
fort avec les structures d’insertion a été<br />
conservé.<br />
Nous travaillons beaucoup sur les<br />
parcours d’insertion avec les structures<br />
d’insertion du territoire (au nombre de 28).<br />
Nous avons été à l’origine de la création d’un<br />
certain nombre d’elles (ex. la régie de quartier<br />
à Angers qui est la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre les<br />
habitants, les bailleurs sociaux et la<br />
collectivité, et étant proche de la collectivité<br />
nous avons permis de faire se r<strong>en</strong>contrer ces<br />
différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires). L’intérêt de cette régie<br />
était de mettre de l’emploi au sein des<br />
quartiers (trois zones urbaines s<strong>en</strong>sibles, une<br />
ZFU). Elle compte 120 salariés à Angers et 80 à<br />
Trélazé.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
148
Nous avons travaillé égalem<strong>en</strong>t à la<br />
création du GEC BTP. Ce projet a mis du temps<br />
à émerger car la Fédération du Bâtim<strong>en</strong>t<br />
n’était pas très motrice et a mis du temps à se<br />
laisser convaincre. Le GEC fonctionne bi<strong>en</strong> et<br />
c’est un outil, pour contribuer à l’accès à<br />
l’emploi vers les métiers du bâtim<strong>en</strong>t, qui<br />
nous est utile.<br />
Nous avons créé un chantier d’insertion<br />
qui met à disposition des deux roues pour<br />
ceux qui n’ont pas de moy<strong>en</strong>s de locomotion<br />
pour aller à une formation ou à un emploi. La<br />
r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre le PLIE et plusieurs structures<br />
d’insertion a permis de monter ce chantier<br />
(des deux-roues usagés sont récupérés puis<br />
loués pour une somme modique avec une<br />
assurance et un casque).<br />
Nous avons aidé au développem<strong>en</strong>t<br />
d’une structure d’insertion. Le chantier<br />
d’insertion consistait <strong>en</strong> l’édition de jeux et<br />
comportait deux postes, et le développem<strong>en</strong>t<br />
s’est fait par d’autres activités, de logistique,<br />
de petites missions de sous-traitance avec des<br />
industries.<br />
Le projet du chantier porte aujourd’hui<br />
sur la fabrication de couches lavables, dans un<br />
cadre différ<strong>en</strong>t d’un SCIC. Il compr<strong>en</strong>d, la<br />
fabrication, mais aussi un système de<br />
ramassage auprès de structures collectives<br />
(crèches, haltes garderies), et de lavage assuré<br />
par des <strong>en</strong>treprises de l’économie sociale et<br />
solidaire. Il y aura donc rassemblem<strong>en</strong>t de<br />
structures. La communauté d’agglomération<br />
souti<strong>en</strong>t le projet et espère qu’il pourra<br />
essaimer sur d’autres territoires. Nous avons<br />
sout<strong>en</strong>u financièrem<strong>en</strong>t cette structure, avec<br />
notre fonds local de France Active, pour<br />
qu’elle puisse se développer… Il y aura 35<br />
emplois <strong>en</strong> insertion et des emplois qui se<br />
développeront autour.<br />
Toutes ces structures permett<strong>en</strong>t de<br />
construire les parcours d’insertion. Nous<br />
avons conv<strong>en</strong>tionné, <strong>en</strong> 2010, 21 structures<br />
d’insertion (11 chantiers, 7 <strong>en</strong>treprises dont<br />
un atelier d’insertion et 2 ETTI…).<br />
Tous les ans cep<strong>en</strong>dant, une ou deux<br />
structures r<strong>en</strong>onc<strong>en</strong>t à travailler avec nous <strong>en</strong><br />
disant que cela leur coûte plus que cher que<br />
ce que cela leur rapporte. Il est vrai que<br />
lorsqu’elles font des excéd<strong>en</strong>ts et que nous<br />
leur disons qu’elles n’auront ri<strong>en</strong>, alors<br />
qu’elles ont fait une demande de subv<strong>en</strong>tion,<br />
un bilan intermédiaire et un bilan final qui leur<br />
ont pris un peu de temps, cela ne facilite pas<br />
les relations.<br />
Le travail de l’IAE est fait <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec d’autres institutions sur le territoire<br />
(assez peu avec le conseil général qui ne<br />
finance pratiquem<strong>en</strong>t que les ACI, mais<br />
beaucoup avec les services de l’Etat, à savoir<br />
l’unité territoriale de la DIRECCTE).<br />
Nous avons toujours participé au CDIAE<br />
et cela est important que les PLIE particip<strong>en</strong>t<br />
au CDIAE pour y porter leur parole, la<br />
DIRECCTE suivant généralem<strong>en</strong>t dans ses<br />
décisions l’avis donné par le CDIAE.<br />
Dans le cadre du conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t,<br />
nous participons aussi à tous les dialogues de<br />
gestion (pour une tr<strong>en</strong>taine de structures sur<br />
le territoire) pour déf<strong>en</strong>dre la place des<br />
publics et le rôle des structures dans le<br />
développem<strong>en</strong>t local sur le territoire. Nous<br />
avons un comité de financeurs pour les ACI<br />
avec l’AGFIP, le conseil général, le PLIE et la<br />
DIRECCTE pour définir, <strong>en</strong> début d’année, une<br />
répartition des financem<strong>en</strong>ts des structures, la<br />
DIRECCTE ne voulant plus valider de postes s’il<br />
n’y a pas les financem<strong>en</strong>ts correspondants <strong>en</strong><br />
face.<br />
Nous sommes reconnus sur le territoire<br />
comme un dispositif ayant une bonne<br />
connaissance des structures d’insertion et<br />
sommes une voix autorisée de l’IAE.<br />
On a mis <strong>en</strong> œuvre les clauses<br />
d’insertion car nous bénéficions d’un<br />
financem<strong>en</strong>t assez important sur des<br />
programmes de rénovation urbaine (par<br />
exemple pour les travaux de construction <strong>en</strong><br />
cours d’un tram). On a mis des clauses <strong>en</strong><br />
2006, et <strong>en</strong> 2009 il a été réalisé 83 000 heures<br />
dans le cadre de ces clauses. Cela profite aussi<br />
aux structures d’insertion, car le GEC BTP et<br />
les deux <strong>en</strong>treprises de travail temporaire<br />
d’insertion sur le territoire sont très<br />
étroitem<strong>en</strong>t associées à la mise <strong>en</strong> œuvre des<br />
clauses et profit<strong>en</strong>t de celles-ci pour mettre au<br />
travail notamm<strong>en</strong>t, mais pas uniquem<strong>en</strong>t, des<br />
participants du PLIE.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
149
D<strong>en</strong>is PETITCOLIN, chargé de mission insertion sur la politique de la Ville à la<br />
communauté d’agglomération de Carcassonne<br />
Sur les PLIE et les structures d’IAE,<br />
lorsque l’on a besoin de développer de<br />
nouveaux outils concernant la mobilité et la<br />
reconnues <strong>en</strong> tant qu’étapes de parcours,<br />
comm<strong>en</strong>t va-t-on continuer à avancer alors<br />
que la situation financière risque de se<br />
formation, avec de nouveaux part<strong>en</strong>ariats, dégrader ? Des choix difficiles devront<br />
acteurs et financem<strong>en</strong>ts, tout <strong>en</strong> devant malheureusem<strong>en</strong>t être faits.<br />
sout<strong>en</strong>ir les structures existantes qui sont<br />
Armand RAUCHER<br />
La question se pose peut-être depuis<br />
2007, puisque depuis cette date la baisse du<br />
FSE nous a déjà obligés à réagir sur la<br />
confortation de l’existant et le développem<strong>en</strong>t<br />
Mory SEYE<br />
Nous nous trouvons dans une situation<br />
paradoxale pour financer de petites actions<br />
sur le territoire, dont on a eu l’initiative ou<br />
que l’on a aidé à développer, car le FSE a<br />
l’inconvéni<strong>en</strong>t de devoir mobiliser beaucoup<br />
d’énergie pour peu d’arg<strong>en</strong>t. A Lyon, nous<br />
nous positionnons sur des actions plus<br />
globalisantes, notre territoire relativem<strong>en</strong>t<br />
important nous donnant l’avantage d’avoir<br />
une visibilité plus forte sur quelques actions<br />
d’actions innovantes. Chaque PLIE y répond un<br />
peu à sa manière, soit <strong>en</strong> finançant moins<br />
l’existant au profit d’actions innovantes, soit<br />
<strong>en</strong> restant sur l’existant.<br />
phares. Pour certaines actions, nous n’avons<br />
pas de réponse au niveau local, ce qui signifie<br />
que les structures s’arrêt<strong>en</strong>t ou sont<br />
redim<strong>en</strong>sionnées, ce qui change l’ancrage<br />
territorial du PLIE. Les décisions se pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
de façon collective lors des r<strong>en</strong>contres locales.<br />
Le PLIE étant ciblé sur certaines actions, le<br />
financem<strong>en</strong>t de l’ingénierie et du<br />
développem<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus compliqués.<br />
Laure PRUNIER, Directrice du PLIE du Cot<strong>en</strong>tin<br />
Il y a des spécificités territoriales et il est<br />
difficile de définir une règle de collaboration<br />
<strong>en</strong>tre les PLIE et les structures d’IAE. Cela<br />
dép<strong>en</strong>d beaucoup des relations que l’on a<br />
avec les DIRECCTE et les conseils généraux.<br />
En Picardie, le conseil général place les<br />
ACI dans le domaine de l’insertion sociale. Sur<br />
le départem<strong>en</strong>t de la Manche, l’IAE et les ACI<br />
ont été t<strong>en</strong>us aux objectifs fixés dans le cadre<br />
du nouveau conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t des ACI, l’IAE<br />
étant placé dans le champ de l’économique.<br />
moins <strong>en</strong> moins de financem<strong>en</strong>ts de droit<br />
commun se positionner sur le champ de<br />
l’insertion sociale et l’économique, ce que les<br />
chantiers faisai<strong>en</strong>t avant.<br />
De plus <strong>en</strong> plus d’actions se situ<strong>en</strong>t sur<br />
le champ de l’économique et il existe moins<br />
d’actions de préparation <strong>en</strong> amont, ce qui<br />
pose problème.<br />
Nous participons au dialogue de gestion<br />
CDIAE, mais la DIRECCTE considère que le<br />
pilotage de l’IAEC est sa prérogative, que le<br />
Nous assistons depuis 2 ans à une conseil général est pilote de la politique<br />
modification du profil des personnes d’insertion sur le territoire et que PE est là<br />
acceptées au sein des ACI (par exemple, il est<br />
quasim<strong>en</strong>t impossible pour les référ<strong>en</strong>ts<br />
sociaux de positionner des personnes <strong>en</strong> ACI<br />
du fait des contraintes des ACI d’avoir un taux<br />
de sortie dynamique de 60 %, sur lequel la<br />
DIRECCTE a été extrêmem<strong>en</strong>t ferme cette<br />
année dans le cadre du dialogue de gestion).<br />
pour valider tous les positionnem<strong>en</strong>ts sur les<br />
chantiers. La position de l’Etat, très locale, est<br />
de dire qu’elle reste sur ses prérogatives, ce<br />
qui ne r<strong>en</strong>d pas les relations très faciles.<br />
Comm<strong>en</strong>t travaillez-vous <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
avec les ETTI ? Comm<strong>en</strong>t le PLIE finance-t-il<br />
l’ETTI (une ETTI s’installée <strong>en</strong> 2009 sur notre<br />
Le conseil général suit ce territoire et nous ne l’avons pas financée l’an<br />
positionnem<strong>en</strong>t mais, pour autant, on voit de passé) ?<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
150
Armand RAUCHER<br />
Notre financem<strong>en</strong>t est assez faible au<br />
niveau de l’accompagnem<strong>en</strong>t. L’Etat ayant<br />
augm<strong>en</strong>té le financem<strong>en</strong>t de celui-ci, nous<br />
n’apportons qu’un petit financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
complém<strong>en</strong>t.<br />
Une grande question est posée dans la<br />
réforme du conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t de l’IAE,<br />
puisque la circulaire précise que, si les<br />
objectifs ne sont pas atteints, il est nécessaire<br />
de revoir le public. Il y a parfois des difficultés<br />
à accepter les publics <strong>en</strong>voyés par le PLIE,<br />
ceux-ci ne répondant pas toujours aux<br />
objectifs assignés. Pour le mom<strong>en</strong>t, nous<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Dans l’Aude, le conseil général a pris<br />
une position amusante sur l’obligation de 60<br />
% de sortie dynamique, <strong>en</strong> considérant qu’il<br />
faisons front commun avec le conseil général<br />
sur cette question, ce dernier ayant la même<br />
position sur le RSA.<br />
Sur l’accompagnem<strong>en</strong>t, les structures se<br />
dis<strong>en</strong>t que le financeur principal est l’Etat et<br />
qu’il impose ses conditions, mais il y a aussi<br />
des financem<strong>en</strong>ts complém<strong>en</strong>taires non<br />
négligeables apportés par des part<strong>en</strong>aires qui<br />
ont des exig<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>core plus fortes sur les<br />
publics. Je ne sais pas comm<strong>en</strong>t, au travers du<br />
dialogue de gestion, cette question va<br />
évoluer. Elle concerne aussi la poursuite du<br />
part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>tre les PLIE et l’IAE.<br />
restait 40 % de sorties non dynamiques pour<br />
les publics les plus éloignés. C’est r<strong>en</strong>verser un<br />
peu la position de l’Etat.<br />
Christine POULIQUEN, PLIE de la métropole nantaise<br />
Nous participons, sur notre territoire, à<br />
un groupe de financeurs qui a retravaillé les<br />
l’activité des structures d’insertion, qui ne<br />
soi<strong>en</strong>t pas que des indicateurs « emploi » et<br />
att<strong>en</strong>tes que nous pouvions avoir des qui fass<strong>en</strong>t apparaitre tout le travail<br />
structures d’insertion. Nous avons étudié d’accompagnem<strong>en</strong>t social. Cela va être<br />
l’<strong>en</strong>semble des conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts, repris les<br />
points communs, et décidé de travailler sur le<br />
volet accompagnem<strong>en</strong>t socio-professionnel <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> CDIAE la semaine prochaine. C’est<br />
un travail commun qui essaie de r<strong>en</strong>dre<br />
compte de l’activité des structures, lesquelles<br />
établissant un cadre de référ<strong>en</strong>ces y trouv<strong>en</strong>t un réel intérêt car elles se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />
partagé. Nous avons essayé de définir, d’une<br />
façon commune, ce que l’on pouvait att<strong>en</strong>dre<br />
d’un financem<strong>en</strong>t d’une structure d’insertion<br />
et avons partagé notre travail avec les<br />
réseaux.<br />
Nous avons aussi déterminé <strong>en</strong>semble<br />
sout<strong>en</strong>ues par les financeurs, la DIRECCTE<br />
étant pilote de ce groupe financeur. Nous<br />
n’avons pas remis <strong>en</strong> cause les objectifs<br />
assignés mais, l’esprit est de faire un effort sur<br />
le r<strong>en</strong>du du travail réalisé au sein des<br />
structures.<br />
des indicateurs pour r<strong>en</strong>dre compte de<br />
Magali DARIGNAC, Directrice adjointe d’une association qui gère sept ACI et qui est<br />
actionnaire de trois <strong>en</strong>treprises d’insertion.<br />
Je suis cont<strong>en</strong>te de connaître l’exist<strong>en</strong>ce<br />
de ces initiatives car les opérateurs ont besoin<br />
Ces réflexions doiv<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>ées avec<br />
les opérateurs d’insertion qui ont une capacité<br />
de cette cohér<strong>en</strong>ce globale <strong>en</strong>tre les d’innovation et qui souhait<strong>en</strong>t transformer<br />
financeurs qui redonne du s<strong>en</strong>s à leur travail.<br />
Les PLIE ont cette capacité d’impulser ce li<strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>semble des financeurs. Je voudrais<br />
rebondir sur les diminutions des FSE et sur les<br />
choix que vous allez être am<strong>en</strong>és à opérer<br />
progressivem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur de<br />
leurs métiers et leurs activités vers les besoins<br />
de demain. Je crois que la plus-value que je<br />
peux apporter est cette capacité à animer un<br />
territoire, à faire émerger des besoins et à<br />
travailler avec les opérateurs d’insertion. On<br />
voit des ACI disparaitre et de nouveaux<br />
petites actions qui pourrai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir mettre <strong>en</strong> opérateurs réapparaitre, cela est<br />
péril les financem<strong>en</strong>ts que vous octroyez aux<br />
associations opérateurs d’insertion…<br />
dommageable car l’on n’a pas su mobiliser des<br />
forces à un mom<strong>en</strong>t donné.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
151
Un petit témoignage de mon<br />
association : nous travaillons avec deux PLIE et<br />
nous avons créé <strong>en</strong>semble un outil pour<br />
prés<strong>en</strong>ter les structures d’IAE aux opérateurs<br />
économiques locaux, de manière à faciliter<br />
nos li<strong>en</strong>s dans le cadre des clauses d’insertion.<br />
C’est un travail commun qui a été bénéfique<br />
et pour lequel nous avons fait table rase du<br />
passé et mis à plat l’<strong>en</strong>semble de nos activités.<br />
Sur la communauté urbaine du grand<br />
Nancy, le PLIE et la Maison de l’emploi, dans le<br />
Catherine GAVERIAUX<br />
Sur l’accompagnem<strong>en</strong>t des structures<br />
dans les difficultés, je suis tout-à-fait d’accord<br />
avec ce qui a été dit.<br />
Dès avril 2009, nous avons r<strong>en</strong>contré<br />
avec notre présid<strong>en</strong>te le Conseil général,<br />
puisque nous avions s<strong>en</strong>ti qu’il y avait des<br />
ori<strong>en</strong>tations du départem<strong>en</strong>t prises par<br />
anticipation sur la mise <strong>en</strong> place du RSA. Nous<br />
avions évoqué avec le départem<strong>en</strong>t le fait que<br />
les prises de décisions sur l’insertion sociale<br />
allai<strong>en</strong>t modifier notre travail sur les chantiers<br />
d’insertion et, le fait que les publics qui nous<br />
serai<strong>en</strong>t adressés le serai<strong>en</strong>t par Pôle emploi<br />
et non plus par le conseil général et que, par<br />
conséqu<strong>en</strong>t, les financem<strong>en</strong>ts allai<strong>en</strong>t<br />
diminuer.<br />
Le dire de cette manière, alors que le<br />
RSA n’était pas <strong>en</strong>core <strong>en</strong> place, n’a pas<br />
forcém<strong>en</strong>t plu au conseil général. Nous <strong>en</strong><br />
avons pâti mais cette grande lucidité nous a<br />
permis de travailler avec les porteurs de<br />
chantiers d’insertion, et notamm<strong>en</strong>t les<br />
coordinateurs et <strong>en</strong>cadrants, auxquels nous<br />
avons dit que nous ne savions pas ce qui allait<br />
Mory SEYE, PLIE de Lyon<br />
Nous sommes perçus par les acteurs de<br />
manière de plus <strong>en</strong> plus FSE, financière. Cela<br />
doit nous obliger, dans notre organisation de<br />
travail, à rev<strong>en</strong>ir à l’aspect qualitatif, à la<br />
coordination et à la mise <strong>en</strong> emploi. Cela est<br />
Armand RAUCHER<br />
Je voudrais citer, <strong>en</strong> exemple, un travail<br />
que nous avons m<strong>en</strong>é au niveau de<br />
l’agglomération et que nous n’aurions pas fait<br />
s’il n’y avait pas eu le PLIE. Nous avons réuni<br />
les structures d’insertion avec les élus<br />
cadre du plan de relance (toutes les<br />
communes allai<strong>en</strong>t embaucher des contrats<br />
aidés et allai<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifier des besoins de<br />
prestations), nous ont réunis autour de la<br />
table et cela nous a permis de mettre <strong>en</strong> place<br />
un chantier d’insertion intercommunal, de<br />
satisfaire des demandes de prestations et de<br />
travailler avec deux opérateurs. Cette<br />
intellig<strong>en</strong>ce de travail nous a permis<br />
d’élaborer, tous <strong>en</strong>semble, un dispositif<br />
d’insertion.<br />
se passer car au 30 juin 2011, après un sursis<br />
de quelques mois, les choses telles qu’elles<br />
exist<strong>en</strong>t aujourd’hui doiv<strong>en</strong>t s’arrêter.<br />
Dans une structure porteuse de<br />
chantier, un travail de prév<strong>en</strong>tion a été<br />
effectué puisque certains <strong>en</strong>cadrants, qui vont<br />
voir leurs chantiers s’arrêter, seront reclassés.<br />
Le PLIE a accompagné un lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t<br />
du fait de l’arrêt des accompagnem<strong>en</strong>ts du<br />
conseil général, la personne étant sur un autre<br />
projet d’activité.<br />
Le budget 2011 est bouclé à l’euro près<br />
mais, sur le plan social, les choses ont été<br />
faites <strong>en</strong> transpar<strong>en</strong>ce avec les structures.<br />
Cela sera peut-être différ<strong>en</strong>t, dans le<br />
départem<strong>en</strong>t de l’Aisne, pour toutes les autres<br />
structures qui att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un sursaut du Conseil<br />
général à l’horizon juillet 2011 mais il sera<br />
trop tard.<br />
Nous nous situons dans le cadre du<br />
développem<strong>en</strong>t territorial. Notre situation <strong>en</strong><br />
milieu rural nous donne des interrogations<br />
peut-être <strong>en</strong>core plus proches du terrain<br />
qu’<strong>en</strong> milieu urbain.<br />
de moins <strong>en</strong> moins évid<strong>en</strong>t et naturel car le<br />
volet financier est plus attractif.<br />
Si nous ne sommes pas vigilants, nous<br />
allons perdre tout l’intérêt du travail du PLIE<br />
qui a une vision transversale des structures.<br />
concernés <strong>en</strong> fin d’année dernière. Comme<br />
elles ont consci<strong>en</strong>ce de la rareté des<br />
financem<strong>en</strong>ts, elles nous ont dit qu’il était<br />
possible de les sout<strong>en</strong>ir d’une autre façon,<br />
d’une part <strong>en</strong> mobilisant les communes de<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
152
l’agglomération pour qu’elles puiss<strong>en</strong>t leur<br />
procurer du travail, du chiffre d’affaires, et<br />
d’autre part <strong>en</strong> les aidant à se rapprocher des<br />
<strong>en</strong>treprises pour celles dont les cli<strong>en</strong>tèles sont<br />
des <strong>en</strong>treprises, un peu moins les Ateliers de<br />
Chantiers d’Insertion (ACI) et plutôt les autres.<br />
En février, nous avons prévu un « Mois<br />
de l’Entreprise » avec du tourisme<br />
d’<strong>en</strong>treprise. Nous allons organiser, dans un<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Je voudrais parler d’un chantier<br />
d’insertion que nous avons contribué à créer,<br />
Maison de l’emploi et PLIE (le PLIE étant<br />
intégré à la Maison de l’emploi), <strong>en</strong><br />
s’appuyant sur le plan de Lyon.<br />
Dans le cadre du plan de relance, il était<br />
prévu une c<strong>en</strong>taine de chantiers liés au<br />
programme de rénovation urbaine de l’ANRU.<br />
On a travaillé p<strong>en</strong>dant un an, avec différ<strong>en</strong>ts<br />
services de l’Etat, sur l’ingénierie de projet. Au<br />
début, le conseil général refusait de financer<br />
car son <strong>en</strong>veloppe était bouclée pour 2010.<br />
Avec la région, nous avons <strong>en</strong> projet la<br />
création d’un chantier d’insertion qui va<br />
travailler sur la rénovation de logem<strong>en</strong>ts et de<br />
parties communes, dans le cadre d’activités<br />
incluses dans le projet ANRU. C’est un chantier<br />
d’insertion assez particulier car un tiers du<br />
lieu prestigieux de la ville, deux journées où<br />
toutes les structures d’insertion vi<strong>en</strong>dront<br />
prés<strong>en</strong>ter un stand, avec une journée<br />
spécifique pour les donneurs d’ordres (chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprises, responsables techniques des<br />
communes…) et une journée grand public<br />
pour faire connaître l’IAE. Un catalogue sera<br />
aussi diffusé. Ce type d’initiative me parait<br />
important.<br />
temps de travail sera consacré à la formation,<br />
avec pour objectif d’am<strong>en</strong>er les personnes à<br />
un premier niveau de qualification dans le<br />
domaine du bâtim<strong>en</strong>t.<br />
Nous voyons vraim<strong>en</strong>t ici la plus-value<br />
apportée par les PLIE et les MDE, dans la<br />
capacité à s’approprier des mesures et des<br />
ingénieries de projets pas toujours très<br />
simples, de coordonner des acteurs et<br />
d’arriver à mettre <strong>en</strong> place un projet.<br />
Nous sommes pilotes du volet insertion<br />
de la charte de l’ANRU et nous devons<br />
démontrer la capacité à lier insertion, activité<br />
économique sur le territoire et emploi des<br />
publics <strong>en</strong> difficulté.<br />
Je t<strong>en</strong>ais donc à remercier Lyon pour<br />
avoir donné l’exemple.<br />
Matthieu TUPIN, Directeur du PLIE de Gr<strong>en</strong>oble<br />
Nous travaillons beaucoup actuellem<strong>en</strong>t<br />
sur la question de la mise <strong>en</strong> réseau des<br />
acteurs de l’IAE, par le biais de la création<br />
d’une association « Territoire Insertion 38 »<br />
qui regroupe les 110 structures d’insertion du<br />
départem<strong>en</strong>t et dépasse les frontières de<br />
l’agglomération, sur laquelle nous sommes<br />
interv<strong>en</strong>us dans le financem<strong>en</strong>t, et qui vise à<br />
peser plus lourd dans les discussions avec les<br />
part<strong>en</strong>aires financiers. L’association s’exprime<br />
d’activités solidaires dédié exclusivem<strong>en</strong>t à<br />
l’IAE et à l’économie sociale et solidaire (ce<br />
n’est pas le PLIE mais l’agglomération), sous la<br />
forme d’un hôtel d’activités classique, avec<br />
des prix très adaptés aux chantiers d’insertion<br />
(de l’ordre de 15 à 20 % du prix de marché),<br />
<strong>en</strong> sécurisant les salariés dans des locaux de<br />
bonne qualité et <strong>en</strong> leur offrant des conditions<br />
de travail déc<strong>en</strong>tes sur des sites choisis dans<br />
des zones d’activités classiques pour une<br />
au nom de l’<strong>en</strong>semble des structures. Elle met mixité avec l’activité économique dite<br />
<strong>en</strong> place des actions de mutualisation d’un<br />
certain nombre de fonctions au sein des<br />
chantiers, dont celles de comptabilité et<br />
gestion qui sont assez lourdes, et s’occupe du<br />
traditionnelle.<br />
Nous arrivons à regrouper, sur quelques<br />
milliers de mètres carrés, 150 à 200 salariés<br />
dont les 2/3 sont dans des structures d’IAE ou<br />
regroupem<strong>en</strong>t de ces fonctions <strong>en</strong>tre des structures coopératives. C’est une<br />
différ<strong>en</strong>ts ACI.<br />
Nous avons essayé aussi de favoriser le<br />
rapprochem<strong>en</strong>t des chantiers des <strong>en</strong>treprises<br />
initiative m<strong>en</strong>ée depuis presque quatre ans et<br />
qui comm<strong>en</strong>ce à porter ses fruits <strong>en</strong> termes de<br />
réseau, avec des chantiers, des <strong>en</strong>treprises<br />
d’insertion par la création d’un hôtel<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
153
d’insertion, des SCOP et des artisans<br />
traditionnels.<br />
Le dernier projet, sur lequel nous<br />
sommes <strong>en</strong> train de travailler avec l’<strong>en</strong>semble<br />
des chantiers d’insertion de l’agglomération,<br />
est l’ouverture d’une boutique « Nénuphar »<br />
Armand RAUCHER<br />
Ces exemples illustr<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> le fait que,<br />
dans les périodes où les moy<strong>en</strong>s financiers se<br />
font rares, nous sommes am<strong>en</strong>és à faire<br />
preuve d’imagination et de créativité pour<br />
Mory SEYE<br />
Juste une expéri<strong>en</strong>ce, sur les ACI et<br />
l’ingénierie du financem<strong>en</strong>t, montée par une<br />
structure CRESCO, association de<br />
mutualisation des financem<strong>en</strong>ts à destination<br />
des salariés <strong>en</strong> ACI, qui a mis <strong>en</strong> place un<br />
outil, le PAPE ACI (Parcours<br />
d’Accompagnem<strong>en</strong>t Pour l’Emploi). L’idée du<br />
PAPE ACI est de v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t de<br />
l’existant pour financer des parcours de<br />
formation, de 80 à 120 heures, pour de la<br />
remise à niveau et de la qualification. Les<br />
financem<strong>en</strong>ts provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des AGEFOS, du<br />
conseil général, de la région et de l’Etat. C’est<br />
un dispositif qui s’est développé dans 5-6<br />
régions sur le Rhône. Il est actuellem<strong>en</strong>t<br />
fortem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>u par l’AGEFOS. Il nous<br />
faudra aller chercher des fonds dans le privé,<br />
Armand RAUCHER<br />
C’est un exemple intéressant de ce que<br />
l’on peut faire avec des part<strong>en</strong>aires nouveaux,<br />
différ<strong>en</strong>ts de ceux avec lesquels nous avions<br />
l’habitude de travailler traditionnellem<strong>en</strong>t, et<br />
qui serait, <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre-ville, le point de v<strong>en</strong>te<br />
unique, sans doute sous forme de chantier<br />
école, de l’<strong>en</strong>semble des produits v<strong>en</strong>dus par<br />
les chantiers d’insertion de l’agglomération<br />
(jouets <strong>en</strong> bois, rénovation de vélo,<br />
recyclerie…).<br />
trouver des solutions nouvelles afin de<br />
travailler un peu autrem<strong>en</strong>t demain (<strong>en</strong> allant<br />
parfois chercher de l’aide ailleurs…).<br />
sur des thématiques qui ne sont pas<br />
forcém<strong>en</strong>t la porte d’<strong>en</strong>trée principale des<br />
<strong>en</strong>treprises, mais nous sommes bi<strong>en</strong> au cœur<br />
de notre métier <strong>en</strong> travaillant avec les acteurs<br />
locaux. Le droit commun existe, or nous<br />
savons que les salariés ACI part<strong>en</strong>t très peu <strong>en</strong><br />
formation, parce qu’il n’y a pas de place, que<br />
les formations ne sont pas adaptées et que les<br />
rythmes ne correspond<strong>en</strong>t pas.<br />
Nous avons donc créé un outil adapté<br />
aux salariés, grâce à un rythme organisé par<br />
les ACI, et avec lequel nous arrivons à créer du<br />
parcours que nous faisons bonifier <strong>en</strong> ACI. On<br />
finit toujours par mobiliser d’autres types de<br />
financem<strong>en</strong>ts, dans l’objectif du parcours<br />
d’insertion professionnelle.<br />
cela ouvre des horizons pour financer des<br />
actions avec des moy<strong>en</strong>s que nous n’avons<br />
pas utilisés jusqu’alors.<br />
Géraldine BONNEAU, coordinatrice des parcours PLIE du Grand Poitiers<br />
A Poitiers, à l’initiative de la DIRECCTE, <strong>en</strong>treprises d’insertion et des chantiers<br />
nous avons, depuis deux ans, cofinancé des<br />
formations mutualisées sur l’<strong>en</strong>semble des ACI<br />
et Entreprises d’Insertion (EI), plutôt préqualifiantes<br />
et qui amèn<strong>en</strong>t des formations<br />
qualifiantes.<br />
Pour 2011, est <strong>en</strong> cours de construction<br />
un projet tourné vers les <strong>en</strong>treprises, avec des<br />
visites des structures d’insertion par des<br />
<strong>en</strong>treprises locales, industrielles ou dans les<br />
services à la personne. Le but est de mieux<br />
d’insertion. Nous organiserons aussi des tables<br />
rondes avec des employeurs et des salariés<br />
des structures d’insertion, pour parler des<br />
métiers dans le secteur marchand : dans quels<br />
métiers du secteur marchand peut travailler<br />
un participant et quelles compét<strong>en</strong>ces peut-il<br />
transférer dans ce secteur ?<br />
Les formations sont financées par la<br />
DIRECCTE et concern<strong>en</strong>t les espaces verts, le<br />
bâtim<strong>en</strong>t et les services à la personne.<br />
faire connaître aux <strong>en</strong>treprises le monde des<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
154
Catherine GAVERIAUX<br />
Dans le départem<strong>en</strong>t de l’Aisne, une<br />
plateforme de formation a été initiée pour les<br />
chantiers d’insertion et tous les contrats CAE,<br />
CEI dans les administrations et les<br />
collectivités. C’est une plateforme importante<br />
financée à la fois par le conseil général, le FSE,<br />
l’Association de Gestion du Fonds pour<br />
l’Insertion Professionnelle des Personnes<br />
Handicapées (EFIPH) et la DIRECCTE,<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Dans le cas de l’atelier chantier<br />
d’insertion créé dans le cadre du projet de<br />
rénovation urbaine (1/3 du temps de travail<br />
est consacré à la formation, ce qui signifie que<br />
les publics positionnés sur le chantier ont un<br />
projet professionnel dans le domaine du<br />
bâtim<strong>en</strong>t), le Conseil régional n’a accepté de<br />
financer la formation qu’à condition que<br />
l’OPCA y participe fortem<strong>en</strong>t.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Nous avons eu la chance d’avoir un<br />
conseil général très actif sur la proposition de<br />
formations complém<strong>en</strong>taires sur les chantiers<br />
d’insertion. Il y a eu une programmation de<br />
formation adaptée aux chantiers à partir des<br />
besoins repérés. Le PLIE s’est associé à la<br />
démarche et nous avons pu interv<strong>en</strong>ir sur le<br />
financem<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taire pour les<br />
personnes non prises <strong>en</strong> charge par le conseil<br />
général, les demandeurs d’emploi de longue<br />
durée et les jeunes. La région est par la suite<br />
Armand RAUCHER<br />
A côté de l’ingénierie de projet, il y a<br />
l’ingénierie de formation. Nous sommes là<br />
aussi dans un rôle fondam<strong>en</strong>tal du PLIE qui<br />
n’est pas toujours utilisateur de beaucoup de<br />
moy<strong>en</strong>s, car le PLIE connait bi<strong>en</strong> le territoire et<br />
ses besoins, l’IAE et ce qui peut être monté <strong>en</strong><br />
complém<strong>en</strong>t de l’existant.<br />
Un dernier point est la question de la<br />
professionnalisation des structures. Il y a des<br />
difficultés du fait de la complexification des<br />
demandes.<br />
Actuellem<strong>en</strong>t, nous sommes <strong>en</strong> train de<br />
nous mutualiser à cinq. Nous travaillons sur<br />
comportant 350 parcours de formation et une<br />
offre de formation située sur chacun des<br />
bassins d’emploi <strong>en</strong> fonction des demandes<br />
des structures. Elle fonctionnait bi<strong>en</strong> mais<br />
pourrait être remise <strong>en</strong> question à partir de<br />
juillet 2011. Cette plateforme a, <strong>en</strong> tout cas,<br />
permis à un grand nombre de personnes de<br />
partir <strong>en</strong> formation et elle a dopé les<br />
<strong>en</strong>veloppes des OPCA.<br />
Dans ce contexte, l’OPCA a financé<br />
quasim<strong>en</strong>t la totalité de la formation, dont le<br />
coût est de 50 000 à 60 000 euros pour douze<br />
personnes, et s’est fortem<strong>en</strong>t impliquée parce<br />
qu’il y a un objectif de professionnalisation.<br />
Les ACI finançai<strong>en</strong>t sur leurs propres<br />
OPCA la formation des salariés <strong>en</strong> insertion et<br />
n’avai<strong>en</strong>t pas grand-chose. La région financera<br />
désormais 8 000 euros et le reste sera pris <strong>en</strong><br />
charge par l’OPCA.<br />
interv<strong>en</strong>ue sur le financem<strong>en</strong>t des jeunes,<br />
Pôle emploi le fait aussi sur cette<br />
programmation. Le PLIE arrive à avoir un<br />
financem<strong>en</strong>t réduit. Notre rôle a été<br />
intéressant puisque nous avons pointé du<br />
doigt le fait qu’un public échappait à cette<br />
programmation et qu’il y avait donc une<br />
inégalité de traitem<strong>en</strong>t sur le territoire. Notre<br />
financem<strong>en</strong>t est apporté grâce à l’utilisation<br />
d’un fonds d’aide individualisé chaque fois<br />
qu’une formation se met <strong>en</strong> place.<br />
l’appel à projet et l’instruction des dossiers.<br />
Pour ces deux premières problématiques,<br />
nous avons décidé de faire des ateliers<br />
d’écriture de dossiers (le problème est que,<br />
dans ces ateliers, ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas toujours<br />
ceux qui ont le plus de difficultés).<br />
Globalem<strong>en</strong>t, les structures ont besoin d’être<br />
sout<strong>en</strong>ues dans l’élaboration des dossiers qui<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t très complexes, et c’est le rôle que<br />
nous avons à jouer car il est de l’intérêt de<br />
tout le monde que les dossiers soi<strong>en</strong>t<br />
correctem<strong>en</strong>t montés.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
155
Sylvette VILCOQ, Directrice adjointe du PLIE de Plaine Commune<br />
Pour le montage du dossier financier ou<br />
pédagogique, nous organisons tous les ans<br />
une ou deux journées où l’on pr<strong>en</strong>d le dossier<br />
de demande et on le décortique <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> montrant aux structures comm<strong>en</strong>t elles<br />
dans la structure ou celle-ci vi<strong>en</strong>t dans nos<br />
locaux. Si nécessaire, par exemple pour une<br />
structure qui avait perdu une année la totalité<br />
du FSE du fait d’un marché qu’elle avait<br />
obt<strong>en</strong>u, nous travaillons avec les experts<br />
doiv<strong>en</strong>t le remplir partie par partie et quelles comptables pour bi<strong>en</strong> organiser<br />
pièces elles doiv<strong>en</strong>t apporter.<br />
Nous faisons pareil pour la partie<br />
financière. S’il y a un autre besoin, nous allons<br />
financièrem<strong>en</strong>t la structure, <strong>en</strong> découpant ses<br />
différ<strong>en</strong>tes activités pour qu’elle ne puisse pas<br />
perdre le bénéfice du FSE.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
156
Atelier<br />
La démarche qualité des PLIE<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Chargé du suivi technique, PLIE du Pays de Vermandois<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Consultant E2i<br />
Animation<br />
Lionel ROESCH<br />
Directeur, PLIE de la Narbonnaise<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
157
Lionel ROESCH<br />
Je suis Directeur du PLIE de la<br />
Narbonnaise sur le territoire de la<br />
communauté d’agglomérations du Grand<br />
Narbonne et de la communauté de communes<br />
Corbières Méditerranée, <strong>en</strong> Languedoc-<br />
Roussillon dans le départem<strong>en</strong>t de l’Aude.<br />
Le but de cet atelier est de mettre <strong>en</strong><br />
avant le travail d’un groupe qui s’est réuni il y<br />
a deux ans et qui a abouti à la rédaction du<br />
guide « PLIE Mode d’emploi » dont l’objet<br />
porte sur la qualité dans les PLIE.<br />
Ce groupe de travail s’est mis <strong>en</strong> place<br />
<strong>en</strong> 2008 et a été constitué de directeurs de<br />
PLIE. Les travaux se sont déroulés sur presque<br />
deux ans. Sur la problématique de la qualité,<br />
nous souhaitions donner aux PLIE un outil de<br />
référ<strong>en</strong>ce facilem<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sible par tout<br />
le monde (des nouveaux présid<strong>en</strong>ts, des<br />
nouveaux directeurs…) pour leur permettre<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
J’ai eu le plaisir d’animer les travaux de<br />
ce groupe p<strong>en</strong>dant deux ans, auxquels Lionel a<br />
participé activem<strong>en</strong>t ainsi que d’autres<br />
directeurs qui sont partis <strong>en</strong> retraite pour au<br />
moins deux d’<strong>en</strong>tre eux (ce guide était un peu<br />
leur témoignage et leur message).<br />
L’idée générale de l’Alliance Villes<br />
Emploi était, au début, d’<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher une<br />
démarche qualité. Puis il est apparu plus<br />
raisonnable au groupe de s’<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir, au moins<br />
dans un premier temps, à l’écriture de<br />
quelque chose sur les PLIE qui corresponde à<br />
ce que tout PLIE devrait s’efforcer de faire et<br />
pas seulem<strong>en</strong>t dans la gestion du FSE (car on a<br />
trop souv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>dance à réduire la bonne<br />
animation d’un PLIE au volet gestion). Il y a<br />
aussi un chapitre 4 sur la gestion financière et<br />
administrative, qui a été rédigé sous le<br />
contrôle de la Direction générale de l’emploi<br />
et de la formation (DGEFP), le guide étant<br />
cosigné par Monsieur MARTINOT, patron de la<br />
DGEFP (ce qui <strong>en</strong>gage les DIRECCTE et toutes<br />
les administrations locales de l’emploi). Le<br />
guide a donc été validé par l’Etat.<br />
Dans ce guide, il y a un premier chapitre<br />
sur le fondem<strong>en</strong>t des PLIE (les textes<br />
juridiques, les circulaires, tout ce qui fait qu’un<br />
une meilleure reconnaissance. L’objectif était<br />
que, à la fois des technici<strong>en</strong>s, à la fois des élus,<br />
puiss<strong>en</strong>t se saisir d’un outil qui soit un socle<br />
commun. Nous souhaitions aller aussi dans<br />
une démarche qualité, avec des normes et des<br />
certifications, mais on s’est aperçu que tous<br />
les PLIE, <strong>en</strong> fonction de leur histoire, n’avai<strong>en</strong>t<br />
pas forcém<strong>en</strong>t le même mode d’organisation.<br />
Il nous est paru opportun de rappeler les<br />
missions des PLIE, la méthodologie<br />
d’organisation et leur fondem<strong>en</strong>t juridique.<br />
Le groupe de travail a progressivem<strong>en</strong>t<br />
construit le guide « mode d’emploi », <strong>en</strong><br />
r<strong>en</strong>voyant la partie financière liée au passage<br />
à la subv<strong>en</strong>tion globale à une dernière partie<br />
de chapitre, puisque nous voulions mettre <strong>en</strong><br />
avant l’organisation des PLIE, leur plus-value<br />
pour les publics et l’organisation des<br />
part<strong>en</strong>ariats au niveau territorial.<br />
PLIE est inscrit dans la loi et le code du travail),<br />
où l’on rappelle ce qu’est un protocole<br />
(fondem<strong>en</strong>t du PLIE) et brièvem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t<br />
un PLIE est organisé de manière simple.<br />
Le deuxième chapitre est tourné sur<br />
l’ori<strong>en</strong>tation, l’accueil des participants, la<br />
gestion des parcours, comm<strong>en</strong>t on id<strong>en</strong>tifie et<br />
on ori<strong>en</strong>te les publics vers les PLIE (il y a une<br />
diversité <strong>en</strong>tre les PLIE sur les manières de<br />
faire mais, toujours <strong>en</strong> amont du parcours, des<br />
g<strong>en</strong>s qui repèr<strong>en</strong>t des publics pour qui le PLIE<br />
est une nécessité), puis l’<strong>en</strong>trée dans le PLIE<br />
(l’intégration du participant) avec des<br />
procédures et des modalités qui peuv<strong>en</strong>t<br />
varier mais qui rest<strong>en</strong>t assez formelles, et<br />
<strong>en</strong>fin le parcours d’insertion et l’accès du<br />
retour à l’emploi (inscrits sous le point<br />
commun que chaque PLIE organise un<br />
parcours individualisé et accompagné par un<br />
référ<strong>en</strong>t unique de parcours).<br />
Les PLIE devai<strong>en</strong>t donc être <strong>en</strong> mesure<br />
de proposer ce parcours individualisé d’accès<br />
ou de retour à l’emploi, avec un<br />
accompagnem<strong>en</strong>t par un référ<strong>en</strong>t unique de<br />
parcours dont on décrit les missions.<br />
On évoque aussi les problématiques de<br />
sortie, et le fait que lorsque l’on sort d’un PLIE<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
158
de manière positive, c’est forcém<strong>en</strong>t pour un<br />
contrat de longue durée et après des<br />
procédures de validation de sortie.<br />
Le troisième chapitre porte sur<br />
l’ingénierie et l’animation, le côté plateforme<br />
des PLIE (qui est dans la loi) et le côté capacité<br />
à observer et à analyser à la fois le territoire et<br />
les publics, à monter des projets et à trouver<br />
de l’arg<strong>en</strong>t, à mettre <strong>en</strong> œuvre la clause<br />
sociale (parfois transférée aux MDE), à nouer<br />
des relations avec le monde économique et à<br />
animer des part<strong>en</strong>ariats.<br />
Tout cela est décrit dans le guide<br />
comme étant des choses à faire ou des<br />
méthodes à appliquer. Le but n’est pas d’être<br />
directif mais de dire comm<strong>en</strong>t le travail peut<br />
être fait, avec parfois des variantes.<br />
Nous avons terminé ce chapitre<br />
« ingénierie et animation » <strong>en</strong> soulignant<br />
l’importance de la communication qui est un<br />
vrai problème. On a cru utile de parler de la<br />
communication et de la nécessité de faire<br />
connaître ce que font les PLIE (sur les<br />
résultats, avec les témoignages des<br />
Lionel ROESCH<br />
Pour se mettre d’accord, il a fallu<br />
parfois demander l’arbitrage du comité de<br />
directeurs d’Alliance Villes Emploi sur la<br />
formulation de telle ou telle phrase, car on n’y<br />
mettait pas forcém<strong>en</strong>t le même s<strong>en</strong>s.<br />
Je m’y suis beaucoup investi et j’ai<br />
appliqué ce guide avant et même temps que<br />
je l’écrivais.<br />
A Narbonne, nous avions un vieux PLIE<br />
(financé depuis 1995) mais pour des raisons<br />
historiques, politiques et liées à la création de<br />
la MDE, il y a eu <strong>en</strong> 2006-2007 une nécessité<br />
de revoir les choses. J’ai fait le pari de reposer<br />
les fondam<strong>en</strong>taux des PLIE, <strong>en</strong> construisant<br />
progressivem<strong>en</strong>t tout ce qu’il y avait dans le<br />
guide. Je suis reparti de la base alors que cela<br />
faisait six ans que j’étais dans mon poste. Cela<br />
n’a pas été facile, à titre d’exemple notre PLIE<br />
était financé dans le cadre du contrat de ville<br />
(2000-2006) et nous n’avions pas de protocole<br />
spécifique. A mon arrivée <strong>en</strong> 2007, tout le<br />
monde m’a demandé à quoi servait ce<br />
protocole spécifique. Nous avions néanmoins<br />
les comités de pilotage pour la sélection des<br />
projets. J’ai donc mis <strong>en</strong> place des comités<br />
techniques de suivi et d’évaluation de<br />
participants, pour la valorisation des acteurs<br />
part<strong>en</strong>aires). Un bon PLIE est celui qui<br />
communique bi<strong>en</strong>, selon le groupe de travail.<br />
Les trois premiers chapitres concern<strong>en</strong>t<br />
donc les fondem<strong>en</strong>ts du PLIE (côté lois,<br />
décrets et protocole d’accord), les parcours<br />
(depuis l’ori<strong>en</strong>tation jusqu’à la sortie à<br />
l’emploi), l’ingénierie.<br />
Le quatrième chapitre, moins drôle à<br />
lire mais aussi indisp<strong>en</strong>sable, traite de la<br />
gestion administrative et financière du PLIE,<br />
avec un rappel du cadre réglem<strong>en</strong>taire et une<br />
analyse des procédures.<br />
Ce guide va vous être remis, pour ceux<br />
qui ne l’aurai<strong>en</strong>t pas. Il a représ<strong>en</strong>té un travail<br />
important, y compris parce qu’il fallait se<br />
mettre d’accord, les directeurs de PLIE n’ayant<br />
pas forcém<strong>en</strong>t les mêmes procédures pour<br />
faire <strong>en</strong>trer les g<strong>en</strong>s et les sortir du dispositif,<br />
etc. On a pris le meilleur de chacun des<br />
participants, tout <strong>en</strong> laissant aussi des marges<br />
de manœuvre. Dans les régions, l’idée<br />
d’organiser des débats sur ces sujets était déjà<br />
novatrice.<br />
l’<strong>en</strong>semble des actions qui étai<strong>en</strong>t cofinancés.<br />
Les structures auxquelles on apportait des<br />
financem<strong>en</strong>ts ont été évaluées, pour<br />
améliorer les étapes dans une démarche<br />
qualité. J’ai égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place des<br />
comités d’intégration et de suivi des parcours,<br />
qui sont des comités de gestion des parcours,<br />
un organe obligatoire et part<strong>en</strong>arial. Cette<br />
approche part<strong>en</strong>ariale est intéressante car on<br />
s’est <strong>en</strong>richi de la connaissance et des<br />
expéri<strong>en</strong>ces des autres et cela a permis<br />
d’impliquer les part<strong>en</strong>aires dans ce que l’on<br />
faisait (Pôle emploi, la Mission locale, les<br />
référ<strong>en</strong>ts RMI dev<strong>en</strong>us RSA). Aujourd’hui, le<br />
dispositif du PLIE est dans une logique<br />
dynamique et d’amélioration et les<br />
part<strong>en</strong>aires s’y retrouv<strong>en</strong>t car, pour le suivi<br />
des publics, ils ont leur mot à dire sur les<br />
<strong>en</strong>trées et les sorties, les étapes que l’on<br />
valide, l’évaluation des actions et les<br />
ori<strong>en</strong>tations stratégiques… La finalité est<br />
d’arriver à avoir des taux de retour à l’emploi<br />
améliorés, dans la mesure d’une amélioration<br />
qualitative des étapes de parcours des publics.<br />
Voilà mon témoignage <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t<br />
de la rédaction du guide. J’aurais souhaité<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
159
aller plus loin dans la démarche qualité<br />
(d’autant que j’ai une formation à la démarche<br />
qualité) mais on a préféré s’arrêter au rappel<br />
des fondam<strong>en</strong>taux. Avec les nouveaux élus,<br />
nous avons fait immédiatem<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ce à ce<br />
guide et cela a permis à tous les interlocuteurs<br />
et à nos part<strong>en</strong>aires de s’approprier ce qu’est<br />
un PLIE, à quoi cela sert, et comm<strong>en</strong>t il est une<br />
offre de services pour les publics, le territoire,<br />
Isabelle COSSON<br />
Je travaille dans les Yvelines sur le PLIE<br />
Amont 78 qui est porté par la Maison de<br />
l’emploi Amont 78. Le PLIE résulte de la fusion<br />
de deux anci<strong>en</strong>s PLIE qui existai<strong>en</strong>t chacun<br />
depuis 1993 et qui étai<strong>en</strong>t jusqu’alors portés<br />
par une structure associative indép<strong>en</strong>dante.<br />
Préalablem<strong>en</strong>t à la fusion, il y a eu une<br />
démarche de réflexion de fond dans la Maison<br />
de l’emploi sur le fait de fusionner soit <strong>en</strong><br />
gardant une structure associative<br />
indép<strong>en</strong>dante, soit <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ant un outil de la<br />
Maison de l’emploi pour une partie du<br />
territoire de la Maison de l’emploi, deuxième<br />
option qui a été ret<strong>en</strong>ue. Pour moi, c’est un<br />
docum<strong>en</strong>t de référ<strong>en</strong>ce et un outil pratique<br />
pour les nouveaux référ<strong>en</strong>ts que nous<br />
recrutons, qui constitue une trame<br />
intéressante et complète sur laquelle ils<br />
peuv<strong>en</strong>t s’appuyer <strong>en</strong> plus des outils que nous<br />
avons développé <strong>en</strong> interne. Après la fusion,<br />
nous avons essayé d’id<strong>en</strong>tifier les pratiques<br />
des professionnels de chacun des deux ex-PLIE<br />
Lionel ROESCH<br />
Effectivem<strong>en</strong>t, il ne s’agit pas de suivre<br />
à la lettre chaque terme de ce guide mais il<br />
faut <strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ir les principes et les<br />
fonctionnalités. Ce sont ces fonctions qu’il faut<br />
retrouver sur le territoire. Après, selon<br />
l’importance du territoire, il est possible de<br />
créer des comités à géométrie variable.<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Je suis chargée de suivi technique au<br />
PLIE du pays du Vermandois. Notre PLIE a<br />
intégré son guide de procédure dans une<br />
démarche qualité norme ISO 9001 au niveau<br />
de l’AFAQ.<br />
Notre PLIE a été créée <strong>en</strong> 2002, c’est un<br />
PLIE couvrant 54 communes au nord du<br />
les <strong>en</strong>treprises et les part<strong>en</strong>aires de l’insertion<br />
sociale et professionnelle.<br />
Il s’agit donc d’une première étape pour<br />
que chacun puisse se l’approprier, que l’on<br />
puisse échanger, et tomber d’accord sur la<br />
définition de valeurs communes.<br />
Est-ce que tout le monde a lu ce guide<br />
et comm<strong>en</strong>t l’avez-vous trouvé ? Nous<br />
acceptons, bi<strong>en</strong> sûr, les critiques.<br />
et de mettre <strong>en</strong> place un fonctionnem<strong>en</strong>t<br />
commun, avec une première année de fusion<br />
effective où l’on a un peu fonctionné chacun<br />
avec nos anci<strong>en</strong>nes habitudes mais <strong>en</strong><br />
travaillant aussi sur un cahier des charges qui<br />
est un docum<strong>en</strong>t que l’on peut annexer à celui<br />
que vous avez élaboré.<br />
Après relecture du guide, je me dis que<br />
nous sommes plutôt bi<strong>en</strong> structurés.<br />
Personnellem<strong>en</strong>t, j’ai été, p<strong>en</strong>dant huit ans,<br />
référ<strong>en</strong>te et je suis maint<strong>en</strong>ant chargée<br />
d’animation territoriale sur six des onze<br />
communes, <strong>en</strong> faisant <strong>en</strong>core de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t à la marge (du fait de<br />
moy<strong>en</strong>s humains réduits actuellem<strong>en</strong>t). Les<br />
comités de validation sont <strong>en</strong> place. Pour les<br />
comités de suivi, la situation est inégale car,<br />
dans certaines villes, il y a tellem<strong>en</strong>t de<br />
prescriptions que nous n’avons pas la latitude<br />
pour faire <strong>en</strong> plus un suivi et une autre<br />
instance a été créée par ailleurs.<br />
On va poursuivre avec une démarche<br />
qualité plus sout<strong>en</strong>ue, quasim<strong>en</strong>t sur des<br />
normes ISO, avec le PLIE du Vermandois qui a<br />
participé à la rédaction du guide même s’il<br />
était parv<strong>en</strong>u lui-même à un stade de qualité<br />
plus avancé.<br />
départem<strong>en</strong>t de l’Aisne. Le PLIE du<br />
Vermandois a été certifié AFAQ <strong>en</strong> décembre<br />
2006. Cette certification s’est faite à partir<br />
d’un travail construit sur un <strong>en</strong>semblier. Cet<br />
<strong>en</strong>semblier est composé d’une MDE certifiée<br />
mais non labellisée qui porte le PLIE du pays<br />
du Vermandois, d’un organisme de formation<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
160
porteur de chantiers d’insertion et d’une<br />
association intermédiaire. Cette démarche<br />
qualité s’est mise <strong>en</strong> place grâce à l’appui d’un<br />
cabinet conseil qui nous a épaulés dans ce très<br />
long travail. Avec ce cabinet, nous avons défini<br />
des cartographies de processus pour toutes<br />
les structures de l’<strong>en</strong>semblier, avec des<br />
processus de stratégie de développem<strong>en</strong>t, de<br />
ressources humaines, d’achat logistique,<br />
d’accueil, le PLIE, le système de managem<strong>en</strong>t,<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t, la formation, la mise à<br />
disposition pour l’association intermédiaire,<br />
les questions de mobilité, un processus cli<strong>en</strong>t<br />
de satisfaction.<br />
Nous avons affecté des groupes de<br />
travail à chaque processus pour bi<strong>en</strong> définir ce<br />
qu’on voulait y mesurer, y suivre et améliorer<br />
(dans les processus, il y a toute une autre<br />
déclinaison de procédures et de suivi).<br />
Il nous a été conseillé au démarrage d’y<br />
intégrer les indicateurs qualitatifs et<br />
quantitatifs qui nous étai<strong>en</strong>t fixés<br />
annuellem<strong>en</strong>t (le nombre d’intégrations, le<br />
nombre de commissions d’intégrations de<br />
suivi, respecter le nombre de comités de<br />
pilotage prévus, suivre et évaluer la<br />
consommation financière du FSE).<br />
Nous avons égalem<strong>en</strong>t intégré à cette<br />
norme qualité tous les outils normés cités<br />
dans le PLIE Mode d’emploi et tous les autres<br />
outils que nous avons créés (les fiches de<br />
prescription, les contrats d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, soit<br />
tous les courriers relatifs au suivi du parcours<br />
du bénéficiaire).<br />
En fonction de la définition de tous ces<br />
processus, nous avons rédigé des procédures<br />
par processus. Le guide des procédures du<br />
PLIE a été intégré dans le guide de la<br />
démarche qualité et inversem<strong>en</strong>t. Les deux<br />
guides ont été complém<strong>en</strong>taires de façon<br />
assez naturelle.<br />
L’audit qualité AFAQ s’appuie sur les<br />
élém<strong>en</strong>ts du guide des PLIE et sur les élém<strong>en</strong>ts<br />
des contrôles de qualité gestion du PLIE. Des<br />
audits internes de la démarche qualité ont eu<br />
lieu (dans l’<strong>en</strong>semblier, ont été nommés des<br />
auditeurs internes formés à la démarche<br />
qualité avec un travail de suivi d’un processus<br />
deux à trois fois dans l’année et de remontée<br />
au niveau de l’AFAQ).<br />
L’AFAQ vi<strong>en</strong>t aussi nous auditer dans le<br />
cadre d’un audit de suivi une fois par an, et<br />
d’un audit de certification tous les deux ans. Il<br />
se nourrit aussi des différ<strong>en</strong>ts contrôles que<br />
peut subir le PLIE.<br />
Le point fort de cette démarche<br />
commune est qu’elle nous rappelle le cadre<br />
réglem<strong>en</strong>taire et juridique qui est repris dans<br />
le PLIE Mode d’emploi, mais aussi une partie<br />
de réflexion, de stratégie du PLIE qui est<br />
mesuré et doit être écrit dans le guide de la<br />
démarche qualité. Les réflexions sont m<strong>en</strong>ées<br />
avec les salariés, les conseils d’administration,<br />
les comités de pilotage. La réflexion est<br />
commune et doit être écrite.<br />
Notre audit de certification nous a<br />
interrogés l’année dernière sur nos actions <strong>en</strong><br />
faveur du développem<strong>en</strong>t durable. On ne<br />
s’était pas <strong>en</strong>core posé la question. On a<br />
réfléchi <strong>en</strong>suite à un certain nombre<br />
d’actions : utiliser de façon optimale le<br />
matériel informatique <strong>en</strong> mettant le maximum<br />
de docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> réseau <strong>en</strong> scannant les<br />
docum<strong>en</strong>ts pour les archiver ; dans les<br />
archives, essayer d’optimiser l’espace et bi<strong>en</strong><br />
construire pour ne pas avoir plusieurs fois le<br />
même docum<strong>en</strong>t ; s<strong>en</strong>sibiliser nos<br />
bénéficiaires au développem<strong>en</strong>t durable et<br />
surtout les organismes qui port<strong>en</strong>t des<br />
chantiers d’insertion, savoir comm<strong>en</strong>t traiter<br />
les résidus de l’activité du chantier qui ne<br />
doiv<strong>en</strong>t pas rester sur le lieu du chantier mais<br />
réutilisés ou emm<strong>en</strong>és à la déchetterie.<br />
La démarche qualité est assez lourde à<br />
mettre <strong>en</strong> place, on a du mal à s’y retrouver<br />
au départ, il y a des rétic<strong>en</strong>ces car cela change<br />
beaucoup les pratiques de chacun. Ensuite, il y<br />
a beaucoup de déchets (des choses que l’on<br />
ne fait plus parce qu’elles n’ont plus d’utilité).<br />
C’est aussi un sujet qu’il faut toujours<br />
remettre sur le tapis et évaluer, le principe de<br />
la qualité étant toujours l’amélioration et la<br />
satisfaction du cli<strong>en</strong>t. Depuis fin 2006, c’est<br />
une démarche qui est intégrée dans les<br />
pratiques dont on n’a plus consci<strong>en</strong>ce.<br />
Nous allons dev<strong>en</strong>ir un OI mutualisé, or<br />
nous n’avons pas les mêmes pratiques sur<br />
deux PLIE, un PLIE rural et un PLIE urbain.<br />
Nous allons continuer ou non dans cette<br />
démarche qualité, mais dans tous les cas, il<br />
nous faudra une démarche qualité à côté du<br />
PLIE pour avoir le même mode de<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t. Dans nos pratiques, nous ne<br />
mettons pas forcém<strong>en</strong>t les mêmes choses<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
161
dans le comité d’intégration et dans le comité<br />
de pilotage. Cela a été pointé à l’occasion de<br />
notre demande de subv<strong>en</strong>tion globale. Il nous<br />
faudra donc avoir absolum<strong>en</strong>t la même notion<br />
des choses.<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Combi<strong>en</strong> cela vous coûte t’il et quel est<br />
le temps passé ?<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Le coût était assez conséqu<strong>en</strong>t (je n’ai<br />
pas vraim<strong>en</strong>t le chiffre <strong>en</strong> tête) et a été<br />
répercuté sur les trois structures de<br />
l’<strong>en</strong>semblier. Je crois qu’il était au démarrage<br />
de 5000 euros et il faut payer après, tous les<br />
ans, les audits de suivi et de certification.<br />
Nous avons nommé, dans l’organisme<br />
de formation, un responsable qualité chargé<br />
de suivre les audits de suivis internes. Pour les<br />
améliorations à apporter, il y a un système de<br />
fiches permettant de les faire remonter. Cette<br />
personne les c<strong>en</strong>tralise et organise des<br />
groupes de travail pour réfléchir sur certaines<br />
thématiques. C’est un travail de longue<br />
haleine avec un fil rouge qui est de toujours<br />
progresser.<br />
Lionel ROESCH<br />
Y a-t-il d’autres PLIE qui ont <strong>en</strong>gagé des<br />
démarches de certification ISO ?<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Je n’<strong>en</strong> connais pas d’autres mais il y <strong>en</strong><br />
a peut-être.<br />
Lionel ROESCH<br />
Qui était plutôt à l’initiative de cette<br />
démarche, la direction du PLIE ou la<br />
présid<strong>en</strong>ce ?<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
C’est la direction qui nous a prés<strong>en</strong>té<br />
cette démarche dans une réunion de<br />
personnel, car les trois structures existantes<br />
faisai<strong>en</strong>t des doublons et il n’y avait pas de<br />
cadre <strong>en</strong>tourant cet <strong>en</strong>semblier. L’idée était<br />
d’avoir une vision commune des choses et une<br />
uniformité dans les outils de gestion <strong>en</strong>tre le<br />
PLIE et l’association intermédiaire, avec une<br />
logique de traçabilité pour le public (le PLIE et<br />
l’association intermédiaire utilis<strong>en</strong>t<br />
aujourd’hui ABC). On souhaiterait créer un<br />
autre sous-groupe pour le suivi de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des chantiers d’insertion.<br />
On a maint<strong>en</strong>ant accès, sur ABC, au parcours<br />
du bénéficiaire, qu’il soit dans la MDE, le PLIE,<br />
l’association intermédiaire ou l’organisme de<br />
formation.<br />
Matthieu TUPIN, Directeur du PLIE de Gr<strong>en</strong>oble<br />
Quelle est l’efficacité de la démarche globalem<strong>en</strong>t les retours sur les CQG que vous<br />
qualité au regard des contrôles qualité gestion avez pu avoir, du fait de la mise <strong>en</strong> place des<br />
que vous avez pu subir depuis 2006 ? Est-ce contrôles de gestion qualité internes dont<br />
que cette démarche qualité a amélioré vous avez parlés ?<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
De la part des contrôleurs du FSE ou de<br />
la CCIC, il n’y a pas eu d’impact. La personne<br />
qui fait les contrôles de qualité gestion sur le<br />
PLIE est l’auditeur qui a mis <strong>en</strong> place la<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
162
qualité, elle a donc forcém<strong>en</strong>t un regard plus<br />
pointu. Cette personne s’est donc bi<strong>en</strong><br />
retrouvée dans les outils du contrôle qualité<br />
gestion.<br />
Lionel ROESCH<br />
Et le contrôle qualité gestion fait par la<br />
DIRECCTE, qui n’est pas fait <strong>en</strong> interne ?<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Cela n’a pas eu d’effet. On les a<br />
informés que l’on avait cette certification mais<br />
cela n’a pas vraim<strong>en</strong>t apporté de plus-value.<br />
Lionel ROESCH<br />
Cela permet de clarifier le « qui fait<br />
quoi » à chaque mom<strong>en</strong>t. C’est plus clair pour<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Dans chaque processus, des<br />
responsables sont nommés. Ils ont la charge<br />
de faire remonter les indicateurs de suivi.<br />
Quand il y a des écarts, ils doiv<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong><br />
Lionel ROESCH<br />
Sur le développem<strong>en</strong>t durable, un sujet<br />
qui m’est cher et qui est une priorité de<br />
l’Union europé<strong>en</strong>ne, je me suis toujours<br />
demandé comm<strong>en</strong>t on pouvait allier gestion<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
L’état de mon bureau ne va pas dans le<br />
s<strong>en</strong>s du développem<strong>en</strong>t durable (pour le<br />
papier) ! Nous essayons d’utiliser des power<br />
points <strong>en</strong> réunions et de les transmettre par<br />
mail, d’utiliser du papier recyclé pour le<br />
copieur, mettre des poubelles séparées,<br />
Pauline NOWIK, PLIE du Val de Lorraine<br />
Le PLIE du Val de Lorraine couvre un<br />
territoire de 95 000 habitants au nord<br />
de Nancy.<br />
Vous parliez d’<strong>en</strong>semblier, avec le PLIE,<br />
la Maison de l’emploi, un organisme de<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Ce li<strong>en</strong> existait avant la démarche<br />
qualité et même avant que les Maisons de<br />
l’emploi ne soi<strong>en</strong>t créées. Ce fonctionnem<strong>en</strong>t<br />
existe depuis très longtemps, mais les<br />
structures grossissant, il fallait un cadre pour<br />
suivre les choses. Nous avons souhaité mettre<br />
La démarche qualité doit surtout nous aider<br />
au quotidi<strong>en</strong>.<br />
savoir interagir et désigner le responsable de<br />
telle ou telle action.<br />
place les mesures permettant de pallier ces<br />
écarts. Ce n’est pas le travail que d’une seule<br />
personne.<br />
du FSE et développem<strong>en</strong>t durable au vu de la<br />
traçabilité qui nous est imposée et de la<br />
somme de copies nécessaires.<br />
récupérer les cartouches couleurs des<br />
copieurs, des petits gestes que peuv<strong>en</strong>t avoir<br />
n’importe quelle <strong>en</strong>treprise. Nous t<strong>en</strong>tons<br />
aussi de s<strong>en</strong>sibiliser les bénéficiaires lors des<br />
visites sur place.<br />
formation et un atelier d’insertion. Celui-ci<br />
existait-il avant la démarche qualité ou le li<strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>tre les quatre structures a t’il été créé au<br />
cours de la démarche qualité ?<br />
<strong>en</strong> place cette norme qualité pour éviter<br />
certaines dérives. Par ailleurs, le conseil<br />
régional de Picardie avait demandé à ce que<br />
l’organisme de formation soit certifié ISO pour<br />
avoir plus de subv<strong>en</strong>tions mais, cela ne s’est<br />
pas réalisé concrètem<strong>en</strong>t.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
163
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Combi<strong>en</strong> y a-t-il de salariés ?<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Sur l’<strong>en</strong>semblier, nous sommes 42<br />
perman<strong>en</strong>ts, sans compter les chantiers<br />
d’insertion.<br />
Pauline NOWIK<br />
En Lorraine, nous avons un OI mutualisé<br />
qui a été créé il y a un an. C’est bi<strong>en</strong> l’OI que<br />
l’on mutualise et non le PLIE. Chacun des trois<br />
PLIE a gardé sa spécificité et son id<strong>en</strong>tité, sur<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
C’est effectivem<strong>en</strong>t l’OI qui est<br />
mutualisé. On a bi<strong>en</strong> deux PLIE traçables avec<br />
un PLIE rural et un PLIE urbain, mais dans le<br />
guide des procédures nous avons écrit que les<br />
deux dispositifs étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> conformité.<br />
la gestion des parcours et sur une certaine<br />
ingénierie. C’est la fonction administrative et<br />
financière que l’on a mutualisée.<br />
Le comité de pilotage a des fonctions<br />
précises qu’il faut respecter à minima. Nous<br />
allons intégrer <strong>en</strong> point de vigilance, dans<br />
notre norme qualité, de vérifier ce qui est fait<br />
<strong>en</strong> comité de pilotage.<br />
Pauline NOWIK<br />
Allez-vous intégrer l’OI mutualisé dans<br />
cette démarche qualité ?<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
L’OI va être créé au 1 er janvier 2011 et<br />
nous allons voir si nous l’intégrons ou non.<br />
Lionel ROESCH<br />
Dans tous les cas, cela va vous obliger à<br />
réécrire les procédures.<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Si l’OI intègre la démarche qualité, il<br />
faudra bi<strong>en</strong> sûr réécrire les procédures de la<br />
norme qualité. Si cela ne se fait pas, on<br />
gardera la plus-value acquise par la norme<br />
qualité ISO car elle est aujourd’hui<br />
naturellem<strong>en</strong>t mise <strong>en</strong> application dans notre<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />
Laur<strong>en</strong>t MONIOT, Directeur adjoint de la MDE de Lille et responsable du PLIE<br />
Est-ce <strong>en</strong> raison de conv<strong>en</strong>tions CICC, par le biais de son DSGC, vous a imposé<br />
financières <strong>en</strong>tre vos structures que la ce travail d’organisation ?<br />
démarche qualité a été importante et que la<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Absolum<strong>en</strong>t pas, puisque nous avons<br />
choisi la norme qualité avant la subv<strong>en</strong>tion<br />
globale, soit depuis 2006, et que la subv<strong>en</strong>tion<br />
globale a démarré <strong>en</strong> 2008.<br />
Cette démarche qualité a cep<strong>en</strong>dant<br />
aidé à la construction du descriptif de gestion<br />
et du guide des procédures que nous avons<br />
écrit pour la subv<strong>en</strong>tion globale.<br />
Lionel ROESCH<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
164
Au travers du guide, nous avons vu la<br />
nécessité d’avoir un socle commun pour<br />
rappeler les fonctions. Vérifier que son PLIE<br />
met <strong>en</strong> place ses différ<strong>en</strong>tes missions et ses<br />
différ<strong>en</strong>ts organes permet aussi de réaffirmer<br />
ce que fait le PLIE. Les publics et les dispositifs<br />
Maison de l’emploi et PLIE étant <strong>en</strong><br />
perpétuelle instabilité voire insécurité, assurer<br />
ce socle commun est déjà garantir à l’échelle<br />
nationale l’exist<strong>en</strong>ce de valeurs communes<br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Cela nous a permis de réfléchir à un<br />
projet et de le mettre <strong>en</strong> place <strong>en</strong> associant les<br />
part<strong>en</strong>aires. L’évaluation des écarts est faite à<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
En complém<strong>en</strong>t, mais cela n’est pas lié à<br />
la démarche qualité m<strong>en</strong>ée par le PLIE du<br />
Vermandois mais à une mesure qualitative<br />
ainsi qu’à une forme de communication, les<br />
PLIE du Nord Pas de Calais ont <strong>en</strong>gagé, il y a<br />
quelques mois, une grande <strong>en</strong>quête auprès<br />
de leurs participants. Ils ont choisi un panel<br />
représ<strong>en</strong>tatif de participants : un ¼ <strong>en</strong> sorties<br />
positives, un ¼ <strong>en</strong> sorties autres, ¼ <strong>en</strong> files<br />
actives et un dernier ¼ <strong>en</strong> <strong>en</strong>trées dans<br />
l’année toujours prés<strong>en</strong>ts. Sur la base d’un<br />
mailing fait après des 17 PLIE qui ont participé,<br />
il y a eu 1240 réponses utilisables (l’objectif<br />
était 1000). Trois questions tournai<strong>en</strong>t autour<br />
de « comm<strong>en</strong>t percevez-vous votre<br />
référ<strong>en</strong>t ? », d’autres questions tournai<strong>en</strong>t<br />
autour de progrès que la personne avait pu<br />
faire à titre personnel <strong>en</strong> matière<br />
d’autonomie, de capacité à se prés<strong>en</strong>ter à un<br />
employeur, etc. La problématique pour ces<br />
PLIE était de se dire « certes, on est mesuré<br />
sur les 48 % de sorties positives, mais n’y a-t-il<br />
pas autre chose que le PLIE apporte ? » (dans<br />
le cadre de l’évaluation du PLIE du<br />
Vermandois, la moitié des participants du PLIE<br />
disai<strong>en</strong>t rev<strong>en</strong>ir du « travail » lorsqu’ils<br />
r<strong>en</strong>trai<strong>en</strong>t d’un CAE ou d’un chantier ; pour<br />
Laur<strong>en</strong>t MONIOT<br />
On a voulu, surtout, travailler sur des<br />
cohortes non choisies mais tirées au hasard<br />
par rapport aux quatre <strong>en</strong>trées. Le but était de<br />
sortir du carcan des 50 % de sorties positives<br />
légitimées par le fait qu’elles sont voulues par<br />
des élus du territoire et que l’on s’adresse à<br />
un public cible qui <strong>en</strong> a vraim<strong>en</strong>t besoin. Cette<br />
démarche peut aller plus loin, dans le cadre de<br />
la mise <strong>en</strong> place de normes AFNOR contrôlées<br />
par l’AFAQ, ce qui nécessite du temps, de<br />
l’arg<strong>en</strong>t mais contribue à avoir au quotidi<strong>en</strong><br />
une bonne qualité de gestion et à définir le<br />
« qui fait quoi ».<br />
la marge. Cette démarche s’inscrit vraim<strong>en</strong>t<br />
dans la conduite de la stratégie d’un<br />
organisme<br />
les élus, cela avait un poids de dire que les<br />
g<strong>en</strong>s qui sont dans les PLIE travaill<strong>en</strong>t…). Cette<br />
<strong>en</strong>quête a permis de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que,<br />
d’une part à 95 % les participants étai<strong>en</strong>t<br />
satisfaits de leurs référ<strong>en</strong>ts, et que d’autre<br />
part, les problématiques de capacité à se<br />
prés<strong>en</strong>ter à un employeur, de confiance <strong>en</strong><br />
eux, de mobilité et de facilité à réaliser des<br />
démarches seuls, mesurant l’autonomie<br />
(exemple sur la capacité à effectuer des<br />
démarches seuls, 72 % répondai<strong>en</strong>t<br />
positivem<strong>en</strong>t) avai<strong>en</strong>t évolué favorablem<strong>en</strong>t.<br />
C’est une démarche qu’il vaut mieux<br />
organiser à plusieurs PLIE vu l’importance du<br />
travail qui reste cep<strong>en</strong>dant tout-à-fait<br />
réalisable (il s’agit de faire des listings et<br />
d’<strong>en</strong>voyer les questionnaires avec une<br />
<strong>en</strong>veloppe timbrée pour la réponse), qui a été<br />
extrêmem<strong>en</strong>t parlante. Elle a fait l’objet d’un<br />
article dans le journal des réseaux de l’AVE (un<br />
petit pavé raconte ce travail).<br />
Si 10 000 ou 15000 participants des<br />
PLIE, chaque année, disai<strong>en</strong>t ce qu’ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />
du référ<strong>en</strong>t et ce qu’ils ont gagné grâce au<br />
PLIE <strong>en</strong> plus de trouver ou non un travail, cela<br />
aurait à mon avis, <strong>en</strong> termes d’analyse<br />
qualitative, du poids.<br />
qui nous pèse et nous empêche de dire que le<br />
public travaille.<br />
Nous avons fait aussi un bilan sur<br />
l’année et avons calculé le nombre de contrats<br />
signés par les participants du PLIE. On sort du<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
165
ésultat positif à tout prix et on signale que<br />
des personnes ont démarré un contrat de<br />
travail dans le cours de l’année. Les chiffres<br />
sont très bons et on peut se comparer à<br />
d’autres dispositifs qui ont ce même niveau<br />
d’exig<strong>en</strong>ce, c’est-à-dire déclarer les g<strong>en</strong>s qui<br />
démarr<strong>en</strong>t un contrat de travail.<br />
Nous avons réalisé égalem<strong>en</strong>t une<br />
photographie au 31 décembre 2009, la<br />
situation à cette date est peut-être mal choisie<br />
et on pourrait le faire sur une autre période<br />
avec une date charnière, par exemple <strong>en</strong> juin<br />
(mais on aurait le même souci car les actions<br />
s’arrêt<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant les vacances scolaires). La<br />
photographie permet de dire que sur tant de<br />
personnes <strong>en</strong> file active, combi<strong>en</strong> sont<br />
aujourd’hui <strong>en</strong> activité : sur les 25 PLIE de la<br />
région Nord Pas de Calais, 17 ont répondu<br />
représ<strong>en</strong>tant 92 % de l’<strong>en</strong>semble des<br />
personnes suivies (les PLIE n’ayant pas<br />
répondu sont les petits PLIE). On s’est r<strong>en</strong>du<br />
compte que 1/3 des publics était <strong>en</strong> insertion<br />
(structure d’insertion au s<strong>en</strong>s large), 1/3 <strong>en</strong><br />
Marie-Alice GONCALVES<br />
Par rapport au nombre de sorties<br />
positives, il s’agit bi<strong>en</strong> sûr d’un élém<strong>en</strong>t à<br />
indiquer. Dans notre comité de pilotage et lors<br />
des réunions avec les part<strong>en</strong>aires, nous<br />
faisons toujours un zoom sur les étapes<br />
parcours emploi car cela montre la qualité du<br />
travail du référ<strong>en</strong>t. Il faut donc communiquer<br />
sur ces chiffres et pas seulem<strong>en</strong>t sur les<br />
pourc<strong>en</strong>tages de sorties positives.<br />
Nous avons fait l’année dernière un<br />
zoom, ou plutôt un questionnaire qualité à<br />
destination des personnes qui avai<strong>en</strong>t un suivi<br />
Lionel ROESCH<br />
Un certain nombre de conseils<br />
généraux, c’est le cas dans l’Aude, se sont<br />
saisis de la question des résultats qualitatifs.<br />
Ils ont souhaité, pour les suivis du RSA,<br />
valoriser la démarche d’autonomie et<br />
d’amélioration qualitative de la situation de la<br />
personne, au-delà de sa seule situation vis-àvis<br />
de l’emploi.<br />
L’autre témoignage que je souhaitais<br />
apporter est que la valorisation de ces étapes<br />
permet de justifier du travail des référ<strong>en</strong>ts. Il y<br />
a cinq ans, nous n’avions pas de référ<strong>en</strong>ts (je<br />
médiation ou <strong>en</strong> mesures à l’emploi et 1/3 <strong>en</strong><br />
emploi, ce qui signifie que 2/3 de l’<strong>en</strong>semble<br />
des publics avait une activité dans la journée.<br />
C’est une démarche que l’on a voulue<br />
<strong>en</strong> Nord Pas-de-Calais parce que nous sommes<br />
<strong>en</strong> pleine négociation pour aller chercher du<br />
FSE complém<strong>en</strong>taire à mi-parcours et qu’il<br />
nous faut montrer la plus-value. Nous sommes<br />
<strong>en</strong> retard sur notre CSF et notre certificat de<br />
dép<strong>en</strong>ses, ce qui signifie que nous n’arrivons<br />
pas à prouver nos dép<strong>en</strong>ses réelles, les<br />
dép<strong>en</strong>ses étant uniquem<strong>en</strong>t liées au CSF. La<br />
DGEFP considère donc que nous ne sommes<br />
pas de bons consommateurs alors que nous<br />
savons que nous avons consommé l’arg<strong>en</strong>t.<br />
Cette <strong>en</strong>quête vi<strong>en</strong>t, et l’article dans le journal<br />
des réseaux, nous permet d’<strong>en</strong>richir notre<br />
communication. Nous voulons réitérer cette<br />
action tous les ans, la démarche étant établie<br />
et systémique, ce qui fait que nous sommes<br />
tous capables et que nous avons tous, dans<br />
une démarche qualité, inscrit et décrit cette<br />
action.<br />
« code de la route et permis de conduire »<br />
pour voir, au bout de deux ans, ce qu’elles<br />
étai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ues. On se retrouve avec des<br />
résultats très positifs même si les personnes<br />
sont sorties du PLIE, car grâce au permis elles<br />
ont acheté une voiture parfois six mois après<br />
et ont pu retrouver du travail, cela a donc été<br />
un décl<strong>en</strong>cheur qui n’est pas forcém<strong>en</strong>t<br />
mesuré à la sortie du PLIE. Il est important de<br />
regarder l’impact qu’a eu le parcours PLIE sur<br />
leur parcours de vie.<br />
le faisais). J’ai compris alors que pour avoir<br />
des référ<strong>en</strong>ts, il fallait justifier de ce qu’ils<br />
faisai<strong>en</strong>t au-delà du seul résultat emploi sur<br />
lequel nous communiquions classiquem<strong>en</strong>t<br />
depuis le début. Le fait de montrer aux<br />
part<strong>en</strong>aires, dans les comités de pilotage ou<br />
les comités techniques, l’<strong>en</strong>semble des étapes<br />
qui étai<strong>en</strong>t mobilisées tant sur le plan<br />
administratif, social, formation et toutes les<br />
étapes emploi, cela a mis <strong>en</strong> avant la qualité et<br />
l’implication du travail des référ<strong>en</strong>ts de<br />
parcours au sein des PLIE. C’est très important<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
166
car cela est notre spécificité et notre grande<br />
plus-value, au regard notamm<strong>en</strong>t de la notion<br />
Dany MALVESTIO<br />
Je suis chargée de mission au sein du<br />
PLIE de Melun porté par la Maison de l’emploi.<br />
Nous avons, de notre côté, mis <strong>en</strong> place un<br />
outil de suivi des sorties positives. Nous<br />
donnons systématiquem<strong>en</strong>t aux participants<br />
un questionnaire d’évaluation (avec une<br />
H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />
Je les relis :<br />
- ¼ <strong>en</strong> sorties positives au second semestre<br />
2009 (l’<strong>en</strong>quête ayant été faite début<br />
2010)<br />
- ¼ <strong>en</strong> sorties autres<br />
- ¼ <strong>en</strong> file active depuis plus d’un an<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Dans cette <strong>en</strong>quête, les retours étai<strong>en</strong>tils<br />
anonymes ou non ?<br />
Je me suis dit que c’était une super idée<br />
mais si je le fais sur mon territoire, il faut que<br />
Laur<strong>en</strong>t MONIOT<br />
L’<strong>en</strong>quête était bi<strong>en</strong> anonyme. Certains<br />
PLIE ont indiqué aux personnes qu’elles<br />
pouvai<strong>en</strong>t indiquer leur nom et celui de leur<br />
référ<strong>en</strong>t, mais le but n’était pas de stigmatiser<br />
les personnes. Certaines personnes ont rempli<br />
le docum<strong>en</strong>t avec l’aide de leur référ<strong>en</strong>t, car<br />
Lionel ROESCH<br />
Nous avons mis égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place un<br />
questionnaire mais davantage à l’issue des<br />
chantiers d’insertion. Cette question de<br />
l’id<strong>en</strong>tité s’est posée et nous avons indiqué<br />
que l’apposition des nom et prénom était<br />
facultative. Nous nous sommes r<strong>en</strong>dus<br />
compte que, sans explications, c’était souv<strong>en</strong>t<br />
difficile pour le public de compr<strong>en</strong>dre les<br />
questions et d’y répondre. Néanmoins, on a<br />
eu un taux de satisfaction qui tournait chaque<br />
année autour de 80-90 % selon les questions.<br />
Il y aurait peut-être besoin d’avoir recours à<br />
un organisme extérieur qui expliquerait et qui<br />
Laur<strong>en</strong>t MONIOT<br />
Le taux de retour de 22 % correspond<br />
surtout aux personnes <strong>en</strong>core suivies. Pour les<br />
de référ<strong>en</strong>t unique.<br />
<strong>en</strong>veloppe timbrée), pour avoir un retour sur<br />
les élém<strong>en</strong>ts décl<strong>en</strong>cheurs de leur parcours et<br />
sur ce qui s’est passé avec leur référ<strong>en</strong>t.<br />
Dans l’<strong>en</strong>quête qualitative, vous avez<br />
parlé de quatre <strong>en</strong>trées, pouvez-vous nous les<br />
repréciser ?<br />
- ¼ <strong>en</strong> <strong>en</strong>trées dans l’année et toujours<br />
prés<strong>en</strong>ts.<br />
Le tirage est aléatoire pour les grands<br />
PLIE notamm<strong>en</strong>t, le taux de réponse étant de<br />
l’ordre de 22 % (1240 réponses effectives sur<br />
plus de 6000 personnes interrogées)<br />
ce soit anonyme. Sinon, je vais me faire tirer<br />
dessus à boulets rouges.<br />
ils n’ont pas forcém<strong>en</strong>t une analyse et ont<br />
souhaité le faire avec le référ<strong>en</strong>t parce qu’ils<br />
étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> confiance. Cela prouve aussi qu’ils<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t voir leur référ<strong>en</strong>t dès qu’ils ont un<br />
souci.<br />
ne serait pas juge et partie. Nous avons<br />
maint<strong>en</strong>u cette action car cela était l’occasion<br />
d’apporter un droit de réponse aux usagers,<br />
dans le cadre de la notion de qualité de<br />
service public, qu’ils n’avai<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t<br />
par ailleurs.<br />
Certains questionnaires ont été parfois<br />
très marqués négativem<strong>en</strong>t, lorsqu’on<br />
retrouvait les échecs de l’accompagnem<strong>en</strong>t.<br />
On a donc eu un effet boomerang, avec des<br />
retours très négatifs que l’on pouvait toutefois<br />
expliquer. La phase d’autocritique nous parait<br />
cep<strong>en</strong>dant indisp<strong>en</strong>sable.<br />
personnes <strong>en</strong> sorties autres et positives, nous<br />
avons certaines difficultés à avoir des retours.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
167
Ce taux de retour est donc bi<strong>en</strong> meilleur pour<br />
les personnes actuellem<strong>en</strong>t suivies, alors que<br />
lorsqu’elles sont sorties, elles nous oubli<strong>en</strong>t et<br />
nous répond<strong>en</strong>t moins.<br />
Pour l’<strong>en</strong>semble des PLIE du Nord Pasde-Calais,<br />
mais ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pour les PLIE<br />
d’une taille assez conséqu<strong>en</strong>te, il y a eu<br />
confusion des participants sur les référ<strong>en</strong>ts<br />
Lionel ROESCH<br />
Pour nous, le problème ne s’est pas<br />
posé car nous avons des référ<strong>en</strong>ts uniques qui<br />
sont à la fois les accompagnateurs de<br />
chantiers et les référ<strong>en</strong>ts de parcours du PLIE.<br />
On ne dédouble pas l’accompagnem<strong>en</strong>t, mais<br />
(les référ<strong>en</strong>ts de parcours et les référ<strong>en</strong>ts<br />
d’étape). Il est arrivé qu’ils indiqu<strong>en</strong>t plutôt le<br />
référ<strong>en</strong>t d’étape que le référ<strong>en</strong>t de parcours. Il<br />
y a donc une complém<strong>en</strong>tarité à trouver car la<br />
personne est peut-être suivie <strong>en</strong> étape mais<br />
elle est toujours suivie par une autre personne<br />
dans le cadre d’un parcours.<br />
il faut vraim<strong>en</strong>t « s’accrocher » car nous<br />
devons pousser les carcans, l’Etat finançant<br />
des accompagnateurs de chantier et non des<br />
référ<strong>en</strong>ts.<br />
Mireille WEIST, Directrice du PLIE Plaine-commune<br />
Quand vous parlez du référ<strong>en</strong>t unique, de co-financeurs, vous avez le référ<strong>en</strong>t jeune<br />
est-ce que cela veut dire que vos référ<strong>en</strong>ts dans les missions locales (pour les moins de 26<br />
suiv<strong>en</strong>t tout public de A à Z ou est-ce que, ans), le référ<strong>en</strong>t RSA, le référ<strong>en</strong>t pour<br />
comme certains PLIE dont le nôtre qui dép<strong>en</strong>d l’emploi ?<br />
Lionel ROESCH<br />
Les référ<strong>en</strong>ts de notre PLIE sont des<br />
référ<strong>en</strong>ts qui sont dans des associations, je<br />
n’ai pas de référ<strong>en</strong>ts à la Mission locale, à Pôle<br />
emploi ou ailleurs. Ce sont de vrais référ<strong>en</strong>ts<br />
uniques, et nous allons plus loin, avec le<br />
conseil général et son référ<strong>en</strong>t socio-pro,<br />
quand la personne est au RSA. Nous sommes<br />
<strong>en</strong> train de le mettre <strong>en</strong> place avec des<br />
demandes de transfert de dossiers vers les<br />
référ<strong>en</strong>ts du PLIE qui sont quasim<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ts<br />
uniques pour les chantiers, le PLIE, le RSA.<br />
Notre chall<strong>en</strong>ge actuel est de faire <strong>en</strong> sorte<br />
Mireille WEIST<br />
Pour nous, les élus ont voulu que ce<br />
soi<strong>en</strong>t les structures labellisées<br />
« accompagnem<strong>en</strong>t », soit les missions<br />
locales, les projets de ville RMI/RSA et le PE.<br />
Lionel ROESCH<br />
La particularité pour y arriver est que<br />
l’<strong>en</strong>semble des référ<strong>en</strong>ts, qui sont dans quatre<br />
structures employeurs, a les mêmes bureaux<br />
que le PLIE. Ils sont complètem<strong>en</strong>t intégrés du<br />
premier janvier au 31 décembre (c’est dans<br />
qu’ils soi<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ts uniques avec Pôle<br />
emploi.<br />
Il n’y a pas de problèmes d’ori<strong>en</strong>tation,<br />
nous recevons des jeunes et des moins jeunes,<br />
des RSA et des chômeurs de longue durée.<br />
Les référ<strong>en</strong>ts se voi<strong>en</strong>t attribuer un<br />
portefeuille dans les comités d’intégration des<br />
publics. Cette organisation est difficile à<br />
mettre <strong>en</strong> place et je l’ai construite<br />
progressivem<strong>en</strong>t depuis 2005 (d’abord un<br />
référ<strong>en</strong>t, aujourd’hui, six et demi).<br />
C’est plus facile de travailler quand ils sont<br />
assez près, par rapport à 23 référ<strong>en</strong>ts avec<br />
trois employeurs différ<strong>en</strong>ts.<br />
l’appel à projets), coordonnés par le PLIE et<br />
localisés dans la Maison de l’emploi et de la<br />
formation, laquelle Maison de l’emploi<br />
accueille aussi d’autres structures. Les<br />
référ<strong>en</strong>ts de parcours du PLIE sont avec moi.<br />
Micheline LE ROUX, Directrice adjointe du PLIE pays de Brest<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
168
Mon témoignage est que nous avons<br />
huit référ<strong>en</strong>ts de parcours (dont le nombre va<br />
bi<strong>en</strong>tôt augm<strong>en</strong>ter), dont trois qui sont Pôle<br />
emploi et basés dans les ag<strong>en</strong>ces Pôle emploi<br />
(c<strong>en</strong>tres de formation CIDF). Au PLIE, nous<br />
recevons toutes les prescriptions, que ce soit<br />
du RSA ou de différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires, et nous<br />
faisons la répartition plutôt <strong>en</strong> fonction du lieu<br />
géographique. Le référ<strong>en</strong>t Pôle emploi va<br />
accompagner après la personne de début<br />
janvier jusqu’à la fin de son parcours. Cela<br />
s’est toujours passé de cette façon, même s’il<br />
s’agit d’une personne qui vi<strong>en</strong>t de l’ag<strong>en</strong>ce PE<br />
dont elle relève. Tout est c<strong>en</strong>tralisé dans un<br />
lieu unique, qui est le siège du PLIE, et cela n’a<br />
jamais posé de difficultés. On a fait un choix<br />
au niveau géographique. Il n’y a que dans la<br />
Mission locale, où nous aurons bi<strong>en</strong>tôt des<br />
référ<strong>en</strong>ts, que ceux-ci ne suivront que le<br />
public de moins de 26 ans.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
169
Atelier<br />
L’observatoire des parcours :<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t dans les PLIE<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Eddy CARRETERO<br />
Coordinateur de parcours, PLIE du Pays Libournais<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Consultante, La Fabrique<br />
Animation<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Consultante, La Fabrique<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
170
Eddy CARRETERO<br />
Je suis coordinateur de Parcours pour le<br />
PLIE du Libournais <strong>en</strong> Gironde, et plus<br />
précisém<strong>en</strong>t dans la région Aquitaine, où un<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Je suis consultante et je vais vous parler<br />
des observatoires mis <strong>en</strong> place dans les PLIE.<br />
Le premier observatoire des parcours a<br />
été mis <strong>en</strong> place à Rueil-Malmaison, à un<br />
mom<strong>en</strong>t où la Directrice du PLIE de Rueil-<br />
Malmaison, qui était Marie-Pierre ESTABLIE<br />
d’ARGENCÉ aujourd’hui Déléguée générale de<br />
l’Alliance Villes Emploi, voulait constater qu’il<br />
observatoire des parcours est <strong>en</strong> place depuis<br />
2008.<br />
y avait certains publics qui n’arrivai<strong>en</strong>t pas à<br />
profiter d’un vrai parcours pour l’emploi. Il a<br />
fallu d’abord id<strong>en</strong>tifier ces personnes pour<br />
voir s’ils avai<strong>en</strong>t un profil particulier.<br />
Nous allons faire maint<strong>en</strong>ant un tour de<br />
salle pour chacun puisse se prés<strong>en</strong>ter et<br />
préciser ses att<strong>en</strong>tes.<br />
Aurore MALEZIEUX, Chargée de mission gestion des parcours dans le cadre du PLIE<br />
du Cot<strong>en</strong>tin<br />
Nous allons mettre <strong>en</strong> place et les part<strong>en</strong>aires afin qu’ils adhér<strong>en</strong>t à notre<br />
l’observatoire <strong>en</strong> 2011, mais on a eu un gros<br />
travail <strong>en</strong> amont pour fédérer les collectivités<br />
projet. Nous allons beaucoup travailler sur la<br />
revalorisation des missions des référ<strong>en</strong>ts.<br />
Sonia CRILLON, Chargée de mission PLIE Terre de Lorraine<br />
Je suis chargée de mission sur la gestion place d’observatoire de parcours et cela est à<br />
des parcours. Nous n’avons pas <strong>en</strong>core mis <strong>en</strong> <strong>en</strong>visager.<br />
Nathalie FERRE, Directrice du PLIE de l’agglomération toulousaine<br />
Le PLIE compr<strong>en</strong>d le territoire de la (deux intercommunalités). Il n’y a pas, à ce<br />
communauté urbaine du Grand Toulouse et la jour, d’observatoire des parcours et cela reste<br />
communauté d’agglomérations du SICOVAL à développer.<br />
Thiphaine RIOU, Chargée de mission, PLIE de R<strong>en</strong>nes métropole<br />
Nous n’avons pas d’observatoire et je certain temps. Nous faisons aussi le constat<br />
ne suis pas certaine que cette question soit à que les prescripteurs utilis<strong>en</strong>t peu les actions<br />
l’ordre du jour. Pour autant, nous nous que nous mettons <strong>en</strong> place et ce défaut de<br />
interrogeons sur les personnes sans étape ou prescription nous interpelle.<br />
celles qui sont dans le dispositif depuis un<br />
Elisabeth JEANMOUGIN, Chargée de mission, PLIE du Grand Besançon<br />
Nous souhaitons, avec notre<br />
communauté d’agglomération, mettre un<br />
observatoire <strong>en</strong> place.<br />
Séverine PROERES, Assistante au PLIE du Grand Besançon<br />
Sylvette VILCOQ, Directrice adjointe du PLIE de Plaine commune<br />
Notre objectif est d’améliorer nos<br />
parcours.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
171
Cécile ADAM, Chargée de mission, Plaine commune<br />
Je suis chargée de mission sur le projet commune qui regroupe huit villes <strong>en</strong> Seinede<br />
ville RSA communautaire, pour la Saint-D<strong>en</strong>is. Nous avons des référ<strong>en</strong>ts PLIE à<br />
communauté d’agglomération de Plaine l’intérieur des projets de ville RSA.<br />
Emmanuel JOURNOT, INFFOLOR<br />
INFFOLOR est le CARIF (C<strong>en</strong>tre Régional<br />
d’Information sur les Formations) <strong>en</strong> région<br />
Lorraine. Je travaille aussi à la mise <strong>en</strong> place<br />
d’un portefeuille numérique, un e-portfolio<br />
qui permettrait de capitaliser les parcours des<br />
personnes et de mieux réfléchir aux projets.<br />
Cet outil est <strong>en</strong> train d’être expérim<strong>en</strong>té à<br />
différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>droits de Lorraine, et notamm<strong>en</strong>t<br />
à la Maison de l’emploi Terre de Lorraine.<br />
Nathalie PLANCHE, Coordinatrice au PLIE du pays rochefortais<br />
Je souhaiterais savoir si l’observatoire certaines fois cela marche et d’autres fois<br />
permet de répondre à la question « Pourquoi non ? ».<br />
Géraldine BONNEAU, Coordinatrice des parcours PLIE du Grand-Poitiers<br />
Nous souhaiterions mettre <strong>en</strong> place un<br />
observatoire, à la suite de l’évaluation du PLIE<br />
faite récemm<strong>en</strong>t.<br />
Christine POULIQUEN, Responsable d’activités au PLIE de la métropole nantaise<br />
J’ai participé à une formation sur<br />
l’observatoire des parcours, il y a déjà quelque<br />
<strong>en</strong> avant. Il n’aide pas vraim<strong>en</strong>t à la<br />
réori<strong>en</strong>tation des actions du PLIE. Je souhaite<br />
temps. Nous avons mis <strong>en</strong> place un me replonger dans la méthodologie et pouvoir<br />
observatoire des parcours mais celui-ci reste échanger avec d’autres personnes.<br />
trop technique et n’est pas suffisamm<strong>en</strong>t mis<br />
Philippe GOBILLON, Directeur du PLIE Plaine c<strong>en</strong>trale initiatives<br />
L’association met <strong>en</strong> œuvre, <strong>en</strong>tre regroupe notamm<strong>en</strong>t Créteil, Limeilautres<br />
activités, le PLIE, sur la communauté Brévannes et Alfortville.<br />
d’agglomération de Plaine c<strong>en</strong>trale, qui<br />
Emma DA CUNHA, Assistante de direction à la Maison territoriale emploi formation<br />
et au PLIE Val de Lorraine<br />
Christine RIBEIRO, Coordinatrice au PLIE nancé<strong>en</strong><br />
Nous avons mis <strong>en</strong> place un miniobservatoire<br />
contexte politique et part<strong>en</strong>arial ayant<br />
(25 situations ont été observées<br />
<strong>en</strong> 2009). Je suis là pour savoir quelle suite il<br />
convi<strong>en</strong>t de donner aux observatoires et si<br />
tellem<strong>en</strong>t changé avec l’arrivée du RSA, je ne<br />
me vois pas, à l’heure actuelle, remettre <strong>en</strong><br />
place un observatoire.<br />
nous devons, ou non, <strong>en</strong> redémarrer un. Le<br />
Juli<strong>en</strong> LEPREUX, Facilitateur à la Maison de l’emploi de Villefranche-sur-Saône<br />
Je suis <strong>en</strong> pleine découverte de cet dans ce domaine, la philosophie des clauses<br />
observatoire parce que nous essayons de sociales voulant que l’on crée des parcours<br />
mutualiser une démarche GTEC et les clauses pour les publics <strong>en</strong> insertion.<br />
Nathalie FAILLE, Chargée de mission et coordinatrice, PLIE de S<strong>en</strong>s<br />
Je suis là pour la gestion des parcours,<br />
car cela fait un mom<strong>en</strong>t que nous<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
172
éfléchissons à la mise <strong>en</strong> place d’un<br />
observatoire et nous aimerions être prêts <strong>en</strong><br />
Minelle VERDIÉ<br />
Les questions que vous avez soulevées<br />
sont les suivantes :<br />
- L’accord avec la démarche du part<strong>en</strong>ariat<br />
et/ou de la direction et/ou de la direction<br />
politique ;<br />
- Le travail avec les conseillers (et<br />
comm<strong>en</strong>t remettre <strong>en</strong> marche un<br />
observatoire qui existe déjà ?) ;<br />
- Le travail côté parcours<br />
- Pourquoi cela ne marche pas toujours ?<br />
L’observatoire des parcours a été mis <strong>en</strong><br />
place pour essayer de mieux compr<strong>en</strong>dre les<br />
raisons pour lesquelles le dispositif ne<br />
marchait pas, dans tous les PLIE, pour une<br />
partie du public. On a bâti un outil très<br />
pragmatique, un « observatoire », dont la<br />
fonction est d’observer mais qui ne doit pas<br />
être confondu avec des observatoires à visée<br />
universitaire, ou plus exhaustive.<br />
L’objet est de focaliser et de mettre des<br />
moy<strong>en</strong>s d’observation et de compréh<strong>en</strong>sion<br />
c<strong>en</strong>trés sur le public le plus <strong>en</strong> difficultés.<br />
Cette notion des « plus <strong>en</strong> difficultés » est<br />
bi<strong>en</strong> sûr relative (par rapport à qui ? et par<br />
rapport à quoi ?). Un PLIE fonctionnant avant<br />
tout avec des référ<strong>en</strong>ts, on a choisi de faire<br />
déterminer les publics « les plus <strong>en</strong><br />
difficultés » par les référ<strong>en</strong>ts.<br />
Je vais pr<strong>en</strong>dre un exemple.<br />
L’observatoire que l’on a monté est<br />
éminemm<strong>en</strong>t qualitatif. On a mis <strong>en</strong> place une<br />
méthode pour essayer de compr<strong>en</strong>dre, le plus<br />
finem<strong>en</strong>t possible, pourquoi certains parcours<br />
bloquai<strong>en</strong>t : certaines personnes cumulai<strong>en</strong>telles<br />
davantage de freins ? Leur avait-on<br />
proposé des parcours adaptés ? Les freins<br />
avai<strong>en</strong>t-ils été mal repérés au départ<br />
(problèmes de diagnostic) ? Avait-on dans le<br />
PLIE le nécessaire pour répondre aux<br />
problèmes repérés ?<br />
Il pouvait donc y avoir un <strong>en</strong>semble de<br />
freins, car un parcours c’est un conseiller qui<br />
r<strong>en</strong>contre et essaye d’apporter son aide<br />
professionnelle à une personne et qui, pour se<br />
faire, se dote d’outils, peut prescrire des<br />
actions d’insertion, etc.<br />
2011.<br />
La question est pourquoi cela ne<br />
marchait pas.<br />
On a demandé aux référ<strong>en</strong>ts de choisir<br />
eux-mêmes les dossiers qu’ils estimai<strong>en</strong>t les<br />
plus <strong>en</strong> difficultés. Il ne faut pas vouloir<br />
observer 350 dossiers car on n’y arrive pas<br />
mais, <strong>en</strong> même temps, il <strong>en</strong> faut un nombre<br />
suffisant pour que l’on puisse faire de la<br />
mutualisation.<br />
Très souv<strong>en</strong>t, les observatoires que<br />
nous mettons <strong>en</strong> place, au titre d’Alliance<br />
Villes Emploi, ont <strong>en</strong>tre 50 et 75 personnes<br />
dans la cohorte. J’ai aidé le PLIE de Rueil-<br />
Malmaison au montage d’observatoires, avec<br />
des cohortes de 100 personnes, et c’est<br />
terrible !<br />
Ces observatoires fonctionn<strong>en</strong>t avec les<br />
conseillers qui choisiss<strong>en</strong>t les dossiers à suivre<br />
de plus près, un chargé de mission qui va<br />
piloter le dispositif et Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
extérieur. Les référ<strong>en</strong>ts choisiss<strong>en</strong>t par<br />
exemple 50 personnes, soit cinq dossiers<br />
chacun pour dix référ<strong>en</strong>ts. L’intérêt du choix<br />
par les référ<strong>en</strong>ts est qu’ils vont choisir des<br />
dossiers difficiles, qui cumul<strong>en</strong>t les freins, mais<br />
aussi des dossiers pour lesquels ils sont euxmêmes<br />
<strong>en</strong> difficultés. On a une double <strong>en</strong>trée<br />
et un double intérêt car on va analyser deux<br />
choses : le profil de la personne et les freins<br />
qu’elle r<strong>en</strong>contre mais égalem<strong>en</strong>t ce qui<br />
bloque dans le parcours.<br />
Le chargé de mission « observatoire »<br />
va r<strong>en</strong>contrer chaque conseiller qui va lui<br />
raconter son dossier, selon une méthode que<br />
l’on a mis <strong>en</strong> place petit à petit et à laquelle je<br />
ti<strong>en</strong>s beaucoup : ce qu’il y a eu avant l’arrivée<br />
dans le PLIE (dans l’histoire de la personne, il y<br />
a eu des ruptures, des difficultés, des<br />
cabossages…) ; ce qui s’est passé au mom<strong>en</strong>t<br />
de l’<strong>en</strong>trée dans le PLIE (le diagnostic et les<br />
voies de route <strong>en</strong>visagées) ; ce qui s’est passé<br />
après l’<strong>en</strong>trée dans le PLIE (les actions<br />
proposées par rapport aux difficultés et/ou<br />
aux ressources repérées).<br />
Nous avons consigné ces élém<strong>en</strong>ts dans<br />
un « dossier participant ». Ce dossier est<br />
travaillé par le chargé de mission<br />
« observatoire » avec chaque conseiller. Nous<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
173
avons avec cette méthodologie le matériau<br />
pour savoir ce qui s’est passé avant. Le chargé<br />
de mission « observatoire » récupère tous les<br />
dossiers, soit dans l’exemple 50 dossiers.<br />
Intervi<strong>en</strong>t alors le troisième pilier de<br />
l’observatoire qui est l’interv<strong>en</strong>ant extérieur.<br />
Si l’on se cont<strong>en</strong>te de travailler « intramuros<br />
», à l’intérieur du PLIE, avec des g<strong>en</strong>s<br />
qui connaiss<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t les participants,<br />
le risque est celui de l’interprétation<br />
personnelle.<br />
Pour avoir une harmonisation de ces<br />
interprétations et apporter une expéri<strong>en</strong>ce qui<br />
soit une véritable expertise, il y a toujours<br />
dans les observatoires un interv<strong>en</strong>ant<br />
extérieur qui récupère la totalité des dossiers<br />
avec le pilote de l’observatoire afin qu’ils<br />
puiss<strong>en</strong>t les analyser <strong>en</strong>semble. Cela permet<br />
de voir des choses qui n’ont pas été vues au<br />
premier abord, parce qu’il y a parfois des<br />
choses que l’on ne voit plus ou que l’on ne<br />
voit que d’une certaine façon. L’interv<strong>en</strong>ant<br />
extérieur qui va travailler sur la totalité des<br />
dossiers va forcém<strong>en</strong>t relativiser un certain<br />
nombre d’élém<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> faisant des parallèles<br />
et des rapprochem<strong>en</strong>ts. Il y a donc une double<br />
analyse dont l’intérêt est d’<strong>en</strong> faire ressortir<br />
un certain nombre d’élém<strong>en</strong>ts :<br />
- soit de pure connaissance (presque<br />
statistique),<br />
- soit correspondant aux freins classiques<br />
(santé, logem<strong>en</strong>t, famille, qualification),<br />
-soit correspondant aux freins plus<br />
personnels (manque de confiance <strong>en</strong> soi, fuite<br />
devant la concrétisation de l’emploi…) que<br />
l’on peut travailler <strong>en</strong> tant que tels.<br />
On a mis au point une liste d’<strong>en</strong>viron<br />
dix-sept freins, laquelle peut être retravaillée<br />
dans chaque territoire. Ce n’est pas la peine<br />
cep<strong>en</strong>dant d’<strong>en</strong> mettre beaucoup plus car si<br />
les outils devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t trop perfectionnés, on<br />
ne peut plus les utiliser.<br />
Le troisième type d’outils est une<br />
typologie, qui évite le profilage et les tranches<br />
de publics mais qui mesure ce qui est le plus<br />
difficile à mesurer dans un PLIE, à savoir « la<br />
dynamique vers l’emploi » (comm<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>s<br />
boug<strong>en</strong>t pour l’emploi ?). On a établi une<br />
petite typologie pragmatique qui mesure ce<br />
mouvem<strong>en</strong>t. Par exemple, les personnes dont<br />
on étudie les dossiers sont dans un mom<strong>en</strong>t<br />
où cela patine, c’est l<strong>en</strong>t et compliqué, mais<br />
tout-à-coup il y a quelque chose qui se<br />
débloque et une évolution positive. Il y a cinq<br />
familles pour mesurer ce mouvem<strong>en</strong>t.<br />
De ces analyses, on <strong>en</strong> ressort :<br />
- Les caractéristiques du public,<br />
- Une liste de freins faisant apparaître les<br />
freins les plus importants du public du<br />
territoire (cela fait parfois tomber les<br />
représ<strong>en</strong>tations que l’on <strong>en</strong> a),<br />
- La manière y répondre puisqu’on analyse<br />
les parcours,<br />
- A-t-on, dans le PLIE, de quoi répondre à<br />
ces freins ?<br />
- Répondons-nous à côté ? Par exemple, si<br />
le frein ess<strong>en</strong>tiel est la mobilité et que<br />
notre action est le permis de conduire, si<br />
pour un 1/3 ce sont des problèmes<br />
pratiques, pour 2/3 ce sont peut-être des<br />
problèmes psychologiques parce qu’ils<br />
n’ont pas <strong>en</strong>vie de bouger ou d’autres<br />
problèmes.<br />
Cela apporte donc une connaissance<br />
plus fine des personnes dans la cohorte<br />
choisie. Quand on est référ<strong>en</strong>t et que l’on a un<br />
certain nombre de personnes à suivre, on n’a<br />
pas le temps de faire ce g<strong>en</strong>re de travail.<br />
Cela apporte aussi une connaissance<br />
plus qualitative des obstacles r<strong>en</strong>contrés. A<br />
travers les publics les plus <strong>en</strong> difficultés, on<br />
travaille pour l’<strong>en</strong>semble des publics du PLIE.<br />
Cela sert souv<strong>en</strong>t de support pour les<br />
échanges de pratiques et de pistes de<br />
professionnalisation <strong>en</strong>tre référ<strong>en</strong>ts.<br />
Pour l’équipe d’animation du PLIE, c’est<br />
un outil de pilotage au long cours car on a<br />
ainsi une vision précise des difficultés les plus<br />
complexes à résoudre r<strong>en</strong>contrées par les<br />
publics du territoire.<br />
Si nous faisons l’analyse d’un parcours<br />
une seule fois, nous avons une photographie.<br />
Il faut cep<strong>en</strong>dant mesurer les évolutions, c’est<br />
pourquoi nous avons mis <strong>en</strong> place la<br />
typologie. Nous conseillons de faire deux ou<br />
trois analyses par an ; à moins de deux par an,<br />
les photographies sont trop éloignées, et pour<br />
<strong>en</strong> faire davantage, il faudrait pr<strong>en</strong>dre<br />
quelqu’un à mi-temps ou à temps plein sur<br />
l’observatoire et cela serait trop cher <strong>en</strong><br />
temps de travail.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
174
C’est, <strong>en</strong>fin, un outil de communication.<br />
Comm<strong>en</strong>t expliquer le travail des PLIE et des<br />
Maisons de l’emploi? S’il n’y a pas<br />
d’observatoire, pour expliquer le travail d’un<br />
PLIE, on dit « j’ai r<strong>en</strong>tré tant de g<strong>en</strong>s d’un<br />
côté, tant ont disparu dans la nature parce<br />
Eddy CARRETERO<br />
Nous avons mis <strong>en</strong> place l’observatoire<br />
des parcours <strong>en</strong> 2008, suite à une r<strong>en</strong>contre<br />
régionale organisée par l’Union Régionale des<br />
PLIE d’Aquitaine qui nous a permis de<br />
découvrir cet observatoire à travers le PLIE de<br />
Bayonne qui <strong>en</strong> avait créé un.<br />
La démarche qualitative nous a plus<br />
immédiatem<strong>en</strong>t, et je p<strong>en</strong>se que le préalable<br />
est la demande des référ<strong>en</strong>ts, c’est la<br />
condition ess<strong>en</strong>tielle. Une volonté directe d’un<br />
directeur de PLIE ou d’un élu qui passerait<br />
commande sera malv<strong>en</strong>ue si elle n’était<br />
relayée par une démarche volontaire des<br />
référ<strong>en</strong>ts, car l’observatoire se situe au niveau<br />
de l’analyse. Il faut mettre <strong>en</strong> place une<br />
relation de confiance. Nous ne sommes pas là<br />
pour faire amis-amis et la méthodologie vi<strong>en</strong>t<br />
sécuriser la démarche. Au-delà des suivis des<br />
référ<strong>en</strong>ts (on reste un PLIE gestionnaire de<br />
conv<strong>en</strong>tions avec nos bénéficiaires), la relation<br />
avec les bénéficiaires doit être honnête et<br />
sincère. Cela va donc, pour certains référ<strong>en</strong>ts,<br />
bouleverser les pratiques mais cela vi<strong>en</strong>dra<br />
nécessairem<strong>en</strong>t impacter une organisation<br />
générale du PLIE, sans stigmatisation de tel ou<br />
tel type d’accompagnem<strong>en</strong>t. Il faut toujours<br />
avoir <strong>en</strong> considération le fait que l’on s’appuie<br />
sur une méthodologie.<br />
Une fois dépassé le stade de la<br />
démarche volontaire, la formation est<br />
indisp<strong>en</strong>sable pour le mettre <strong>en</strong> place. Dans la<br />
formation, après la prés<strong>en</strong>tation, il y a une<br />
mise <strong>en</strong> situation. Concrètem<strong>en</strong>t, on traite<br />
<strong>en</strong>semble les premiers dossiers et on voit<br />
comm<strong>en</strong>t appréh<strong>en</strong>der ce type de<br />
questionnem<strong>en</strong>t.<br />
Pour l’<strong>en</strong>trée dans le PLIE, on<br />
fonctionne tous de la même façon, avec plus<br />
ou moins de souplesse à ce mom<strong>en</strong>t fatidique<br />
pour notre financem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>. On<br />
accorde deux ou trois r<strong>en</strong>dez-vous puis on<br />
intègre la personne conformém<strong>en</strong>t à la norme<br />
légale. On a mis <strong>en</strong> place nos propres outils,<br />
pour la décision des référ<strong>en</strong>ts quant à l’<strong>en</strong>trée<br />
qu’ils ont abandonné, tant sont dans tant<br />
d’actions, tant sont sortis, etc.». Avec un<br />
observatoire, on peut aller plus <strong>en</strong> profondeur<br />
sur le travail du PLIE. On peut argum<strong>en</strong>ter sur<br />
davantage de choses et faire compr<strong>en</strong>dre ce<br />
qu’est, de façon palpable, le travail du PLIE.<br />
dans le PLIE, le diagnostic et la plus-value<br />
escomptée par ce passage, le choix des étapes<br />
de parcours… Avoir un observatoire des<br />
parcours permet d’aller plus loin dans la<br />
connaissance du parcours de la personne <strong>en</strong><br />
amont de son <strong>en</strong>trée dans le PLIE, des raisons<br />
de son arrivée dans le PLIE, du projet qui lui a<br />
été proposé par les référ<strong>en</strong>ts. Cela peut nous<br />
permettre de découvrir des événem<strong>en</strong>ts de la<br />
vie de la personne ou des petites choses, afin<br />
de mieux compr<strong>en</strong>dre certaines évolutions.<br />
L’observatoire des parcours a été mis <strong>en</strong><br />
place assez facilem<strong>en</strong>t, même si cela a pris du<br />
temps. Chacun a pu analyser, avec les<br />
différ<strong>en</strong>tes cohortes, les actions qui ont<br />
permis de lever tel ou tel frein.<br />
La plus-value est, pour nous, d’avoir fait<br />
émerger des freins qui n’étai<strong>en</strong>t pas id<strong>en</strong>tifiés<br />
<strong>en</strong> tant que tels, au-delà des freins classiques<br />
sur un territoire rural (la mobilité, les<br />
ressources). L’important est de questionner le<br />
parcours et cet outil nous a permis d’aller plus<br />
loin dans le questionnem<strong>en</strong>t. On s’est<br />
demandé ce qu’on mettait derrière la mobilité<br />
(est-ce de passer le permis de conduire ? estce<br />
le problème de ressources pour acheter le<br />
véhicule ou le problème psychologique ?). Ce<br />
frein n’est d’ailleurs arrivé qu’<strong>en</strong> cinquième<br />
position, le premier étant les difficultés<br />
d’hébergem<strong>en</strong>t.<br />
Il est ainsi apparu que les personnes<br />
choisies par les référ<strong>en</strong>ts, parce que ces<br />
derniers se s<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> difficultés ou<br />
s<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t la personne <strong>en</strong> difficultés sur le<br />
parcours, avai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t un problème<br />
d’autonomisation par rapport à<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t familial. Nous avons essayé<br />
d’y remédier avec des part<strong>en</strong>ariats dans le<br />
domaine de l’hébergem<strong>en</strong>t.<br />
Nous nous sommes égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus<br />
compte, et avons <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce r<strong>en</strong>forcé<br />
certains part<strong>en</strong>ariats, que le problème de la<br />
mobilité devait être retravaillé sur certains<br />
élém<strong>en</strong>ts que l’on n’avait pas <strong>en</strong>core mis <strong>en</strong><br />
© Alliance Villes Emploi<br />
175
li<strong>en</strong> (faire un accompagnem<strong>en</strong>t global des<br />
personnes que l’on positionnait seulem<strong>en</strong>t sur<br />
des actions de code ou de conduite).<br />
La plus-value a profité à toute l’équipe<br />
car nous avons communiqué sur les constats<br />
réalisés, par exemple sur le fait que l’objectif<br />
de la formation qualifiante n’était pas atteint<br />
au bout de deux ou trois années dans le PLIE,<br />
à défaut d’une intégration suffisante de<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t personnel de la personne. On<br />
a donc revu, de façon générale, notre dossier<br />
d’accueil et notre procédure d’intégration où<br />
nous avons inséré quelques questions sur<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t personnel de la personne.<br />
Nos outils fondam<strong>en</strong>taux ont été ainsi remis à<br />
jour.<br />
En conclusion, nous avons retravaillé<br />
nos outils et notre façon d’intégrer les publics,<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Je voudrais rev<strong>en</strong>ir sur deux ou trois<br />
élém<strong>en</strong>ts fondam<strong>en</strong>taux.<br />
La mise <strong>en</strong> place d’un observatoire est<br />
simple et va faire revoir, d’une façon ou d’une<br />
autre, toutes les procédures du PLIE. Dans la<br />
mesure où la base de travail des référ<strong>en</strong>ts du<br />
PLIE est le dossier du participant, vont être<br />
notamm<strong>en</strong>t revus les outils utilisés, la façon<br />
dont on pose les diagnostics, les procédures<br />
du PLIE.<br />
Au début, on a l’impression que l’on ne<br />
pointe que des choses négatives, des<br />
dysfonctionnem<strong>en</strong>ts mais très vite, dès la<br />
deuxième analyse, on voit ce qui a bougé et<br />
on mesure l’influ<strong>en</strong>ce des actions qui ont été<br />
mises <strong>en</strong> œuvre. On analyse à chaque fois les<br />
dossiers qui sont sortis du PLIE, pour voir si les<br />
personnes étai<strong>en</strong>t dans le PLIE depuis<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Sur l’aspect de l’analyse et des<br />
échanges de pratiques, est-il nécessaire que<br />
l’<strong>en</strong>semble des référ<strong>en</strong>ts y participe ou faut-il<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Je crois qu’il faut que l’<strong>en</strong>semble de<br />
l’équipe y participe. Après le travail de<br />
l’analyse des dossiers, il y a toujours une<br />
réunion de restitution à l’<strong>en</strong>semble de<br />
l’équipe des référ<strong>en</strong>ts et des chargés de<br />
mission <strong>en</strong>treprise ou formation impliqués<br />
remis au c<strong>en</strong>tre la commission d’intégration et<br />
de suivi des parcours et r<strong>en</strong>du lisible les<br />
parcours pour nos instances comme le comité<br />
de pilotage et le conseil d’administration. Cela<br />
nous a donné les moy<strong>en</strong>s de dire qu’il fallait<br />
pr<strong>en</strong>dre du temps pour analyser les parcours,<br />
qui étai<strong>en</strong>t certes longs mais qui pouvai<strong>en</strong>t<br />
être expliqués. La plus-value d’un<br />
accompagnem<strong>en</strong>t PLIE repose sur cette<br />
ambition. Dans l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
individualisé, certains parcours peuv<strong>en</strong>t être<br />
simples, même s’ils sont tous plus ou moins<br />
longs (18 mois de parcours <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne),<br />
tandis que d’autres peuv<strong>en</strong>t demander que<br />
l’on s’y arrête pour étudier à fond les<br />
problématiques, pour parfois se dire qu’il y a<br />
des prégnances qui ne relèv<strong>en</strong>t pas d’un PLIE.<br />
longtemps ou non et pour connaître les<br />
décl<strong>en</strong>cheurs de la sortie afin de pouvoir les<br />
mutualiser dans le PLIE (pour certains,<br />
l’observatoire a « capoté » suite à un<br />
changem<strong>en</strong>t de direction du PLIE et les<br />
nouveaux dirigeants ne voyai<strong>en</strong>t pas l’utilité<br />
de mettre <strong>en</strong> exergue les choses qui n’allai<strong>en</strong>t<br />
pas).<br />
Un deuxième point intéressant est<br />
l’utilisation de l’Observatoire par les référ<strong>en</strong>ts.<br />
Dès qu’ils ont un cas difficile, ils le mett<strong>en</strong>t le<br />
plus souv<strong>en</strong>t dans l’observatoire car ils sav<strong>en</strong>t<br />
qu’ils vont travailler dessus dans le cadre d’un<br />
échange de bonnes pratiques. Ils vont être<br />
aidés dans le traitem<strong>en</strong>t du dossier et auront<br />
des analyses complém<strong>en</strong>taires pour mieux<br />
compr<strong>en</strong>dre ce qui va se passer.<br />
partir de l’adhésion de chacun, sachant que<br />
ceux qui vont y adhérer sont les plus réceptifs<br />
à la démarche ?<br />
dans la démarche. Nous préparons un<br />
docum<strong>en</strong>t très précis, avec des tableaux, qui<br />
sert de support à l’échange des pratiques. Le<br />
plus souv<strong>en</strong>t, à la suite de ces réunions, les<br />
référ<strong>en</strong>ts choisiss<strong>en</strong>t des thématiques sur<br />
lesquelles des groupes de travail vont être<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
176
constitués. Cela peut aboutir à des<br />
propositions d’actions ou d’amélioration des<br />
outils. Si ne participe à cette réunion qu’une<br />
partie de l’équipe des référ<strong>en</strong>ts, le risque est<br />
que cela agrandisse les écarts dans les<br />
méthodes de travail.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
N’y a-t-il pas de conting<strong>en</strong>ce d’effectif,<br />
par exemple avec 25 référ<strong>en</strong>ts ?<br />
Minelle VERDIÉ<br />
J’ai travaillé <strong>en</strong> qualité d’interv<strong>en</strong>ant<br />
extérieur dans le PLIE Nord-Essonne, dans<br />
lequel il y avait 35 référ<strong>en</strong>ts au départ. Cette<br />
situation r<strong>en</strong>dait les choses assez difficiles et<br />
la direction du PLIE a été am<strong>en</strong>ée à redéfinir<br />
les personnes <strong>en</strong> charge d’une mission de<br />
« référ<strong>en</strong>t PLIE », et les conditions requises<br />
pour l’être. Par exemple, un conseiller de<br />
Mission locale peut-il continuer à suivre le<br />
portefeuille d’un référ<strong>en</strong>t PLIE avec <strong>en</strong>viron<br />
120 personnes ?<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
J’ai cru compr<strong>en</strong>dre que la cohorte avait<br />
une durée de vie. Pouvez-vous <strong>en</strong> dire plus ?<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Non, la cohorte n’a pas de durée de vie<br />
mais évolue selon le nombre d’<strong>en</strong>trées et de<br />
sorties.<br />
On fait r<strong>en</strong>trer dans l’observatoire un<br />
dossier que l’on r<strong>en</strong>d totalem<strong>en</strong>t anonyme<br />
(avec un outil Excel). Les personnes ne sont<br />
plus id<strong>en</strong>tifiées que par des numéros et seuls<br />
le chargé de mission et l’interv<strong>en</strong>ant extérieur<br />
ont accès à ce docum<strong>en</strong>t.<br />
Puis, on suit le dossier jusqu’à ce qu’il<br />
sorte du PLIE afin de mesurer son évolution.<br />
Eddy CARRETERO<br />
Nous sommes partis sur deux analyses<br />
par an. Nous avons 75 personnes dans la<br />
cohorte (c’est pour nous le chiffre le plus<br />
intéressant même si cela demande plus de<br />
travail). Au bout d’une année, nous avions la<br />
moitié de cette première cohorte qui était<br />
sortie et l’autre moitié constituée de nouvelles<br />
Minelle VERDIÉ<br />
On essaie de r<strong>en</strong>dre ce type<br />
d’Observatoire le plus concret possible. Il sert<br />
de support à l’analyse des pratiques, les<br />
référ<strong>en</strong>ts pouvant décider de construire un<br />
groupe de travail pour revisiter leurs outils<br />
(retravailler la fiche participants, trouver des<br />
outils de mutualisation…). J’avertis cep<strong>en</strong>dant<br />
que le but est d’abord de mieux analyser les<br />
La première fois, vous allez le positionner sur<br />
les « parcours l<strong>en</strong>ts et difficiles » (c’est<br />
l’ess<strong>en</strong>tiel des parcours du PLIE) ; après deux<br />
autres analyses, vous allez peut-être le<br />
repositionner <strong>en</strong> « évolution positive » (au<br />
départ, il y avait sept freins et deux ou trois<br />
problèmes ont été réglés). Si vous changez la<br />
cohorte, vous ne pouvez plus mesurer ces<br />
effets.<br />
<strong>en</strong>trées. Lorsque nous avons analysé les<br />
sorties, nous n’étions pas sur des sorties<br />
négatives (35 % de sorties positives et les<br />
autres sorties étai<strong>en</strong>t dues à des raisons<br />
administratives, de déménagem<strong>en</strong>t sur des<br />
territoires qui n’adhérai<strong>en</strong>t pas au PLIE).<br />
parcours des personnes et que l’<strong>en</strong>trée dans<br />
l’Observatoire n’aura pas d’effets particuliers<br />
sur ces dossiers. L’observatoire n’est pas fait<br />
pour sortir les g<strong>en</strong>s du dispositif mais cela est<br />
fait pour voir comm<strong>en</strong>t les personnes s’y<br />
intègr<strong>en</strong>t, afin de trouver des voies<br />
d’amélioration.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
177
Mais, on observe au bout d’un mom<strong>en</strong>t<br />
« l’effet observatoire ». Avec ce système, tous<br />
arriv<strong>en</strong>t à être plus inv<strong>en</strong>tifs, les interv<strong>en</strong>ants<br />
extérieurs et les chargés de mission discutant<br />
avec le référ<strong>en</strong>t pour lui demander s’il a<br />
essayé telle ou telle action, ce qui a pour<br />
conséqu<strong>en</strong>ce d’aboutir à plus de résultat. Les<br />
référ<strong>en</strong>ts finiss<strong>en</strong>t par avoir un autre regard<br />
sur les dossiers et c’est cela qui fait évoluer<br />
leurs pratiques.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Quel est le rôle de l’interv<strong>en</strong>ant<br />
extérieur et le coût de la mise <strong>en</strong> place d’un<br />
observatoire ?<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Les interv<strong>en</strong>ants extérieurs peuv<strong>en</strong>t<br />
être des acteurs du territoire avec lesquels on<br />
a de bonnes relations (par exemple à Saint-<br />
Eti<strong>en</strong>ne, une jeune femme ayant une mission<br />
transversale avec les structures SIAE a rempli<br />
ce rôle) ou des personnes travaillant dans les<br />
structures de la politique de la ville, ou des<br />
professionnels issus des ressources humaines.<br />
L’intérêt est l’apport d’une expertise.<br />
Cela peut se traduire par des<br />
conv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong>tre la structure et celle de la<br />
personne extérieure, des mises à disposition<br />
de jours, l’interv<strong>en</strong>tion d’un consultant.<br />
Il est important que ce soit<br />
-des personnes extérieures au PLIE<br />
obligatoirem<strong>en</strong>t, sinon le regard neutre sur le<br />
PLIE est impossible,<br />
- qui connaiss<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> le public PLIE (à<br />
contrario, on a eu des problèmes avec un<br />
Eddy CARRETERO<br />
L’att<strong>en</strong>te forte, dans la mise <strong>en</strong> place<br />
d’un observatoire, est de savoir si cela va<br />
déterminer la programmation chaque année.<br />
La réponse est « oui mais pas que ». La<br />
programmation des actions complém<strong>en</strong>taires,<br />
autres que le portage des référ<strong>en</strong>ts de<br />
parcours et des chargés de relations<br />
<strong>en</strong>treprises, doit correspondre aux sujets sur<br />
lesquels il faut travailler.<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Quand l’observatoire fonctionne bi<strong>en</strong>,<br />
des groupes de travail se mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place et<br />
cela peut déboucher sur de nouvelles actions<br />
suite au repérage de difficultés particulières.<br />
Ce travail est à croiser avec les ressources et<br />
les caractéristiques du territoire. Dans les PLIE<br />
situés <strong>en</strong> banlieue parisi<strong>en</strong>ne, la mobilité n’est<br />
PLIE qui a choisi un informatici<strong>en</strong>géographe<br />
trop éloigné du public, qui a<br />
monté un dispositif informatique très<br />
sophistiqué qu’ils n’arrivai<strong>en</strong>t plus à<br />
exploiter),<br />
- qui puiss<strong>en</strong>t apporter une expertise<br />
particulière (ex. un consultant),<br />
- dignes sur le plan déontologique d’une<br />
grande confiance (l’interv<strong>en</strong>ant aura<br />
accès à la façon dont fonctionne la<br />
« boutique »…).<br />
Il peut donc s’agir de toute personne<br />
répondant à ces quatre critères avec laquelle il<br />
est possible de passer un contrat (dans le<br />
cadre d’un appel d’offres pour le choix d’un<br />
consultant avec le coût d’un consultant…) ou<br />
une conv<strong>en</strong>tion d’échanges de pratiques avec<br />
certains part<strong>en</strong>aires.<br />
Cela ne règle pas les problèmes de<br />
remplissage d’actions mais cela améliore le<br />
type des prestations qui sont mises <strong>en</strong> place,<br />
les besoins étant plus clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés.<br />
Quand nous faisons un bilan auprès d’un<br />
prestataire, nous posons aussi désormais<br />
quelques questions.<br />
pas une problématique car il y a beaucoup de<br />
moy<strong>en</strong>s de transport mais on y trouve des<br />
freins qui n’exist<strong>en</strong>t pas toujours ailleurs, le<br />
frein « justice » par exemple qui n’est pas<br />
pertin<strong>en</strong>t sur tous les territoires (pour<br />
travailler à l’aéroport d’Orly les personnes ne<br />
doiv<strong>en</strong>t pas avoir de casier judiciaire).<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
178
Pour la création d’un Observatoire, il est<br />
souhaitable qu’une personne du PLIE suive au<br />
préalable la formation afin de profiter de<br />
Thiphaine RIOU<br />
Est-il possible d’<strong>en</strong>visager de<br />
comm<strong>en</strong>cer à travailler avec quelques<br />
personnes qui sont plutôt <strong>en</strong> demande de ce<br />
type d’outil ?<br />
Sur le territoire, nous avons des<br />
référ<strong>en</strong>ts dans différ<strong>en</strong>tes structures et qui ne<br />
sont donc pas directem<strong>en</strong>t dans le PLIE (PLIE<br />
R<strong>en</strong>nes Métropole, on s’appuie sur des Points<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Si cela concerne des structures<br />
différ<strong>en</strong>tes, le problème se pose <strong>en</strong> d’autres<br />
termes. Ce que je voyais mal est que dans un<br />
PLIE, certains rest<strong>en</strong>t à l’écart des<br />
informations qui <strong>en</strong> ressort<strong>en</strong>t.<br />
C’est un observatoire c<strong>en</strong>tré sur les<br />
publics « les plus <strong>en</strong> difficultés » mais on peut<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
J’ai pris connaissance de l’outil Excel<br />
que vous utilisez et souhaitais savoir s’il y avait<br />
Minelle VERDIÉ<br />
On travaille le modèle de restitution<br />
dans une formation, organisée par l’Alliance<br />
Villes Emploi. Les types d’information que l’on<br />
peut donner de façon systématique à chaque<br />
restitution et celles qui évolu<strong>en</strong>t parce<br />
qu’elles sont <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t qualitatives. A partir<br />
de la trame, c’est à vous de sélectionner les<br />
conseils sur la méthodologie qu’il est<br />
nécessaire d’acquérir.<br />
Accueil Emploi…). Politiquem<strong>en</strong>t, cela est un<br />
peu compliqué, chacun ayant sa mission<br />
première et sa méthode de travail. Pour<br />
autant, certains des référ<strong>en</strong>ts, qui ne sont<br />
dans la même structure, sont demandeurs de<br />
ce temps sur l’échange de pratiques et<br />
l’analyse de cas.<br />
varier la cible <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant une tranche<br />
aléatoire du public du PLIE. On peut décider<br />
aussi que l’on travaille sur certains quartiers<br />
ou avec certaines structures et puis on voit s’il<br />
y a un effet d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t.<br />
un modèle de restitution pour la<br />
communication <strong>en</strong> comité de pilotage.<br />
élém<strong>en</strong>ts que vous souhaitez communiquer<br />
aux part<strong>en</strong>aires.<br />
Il est important que la personne<br />
destinée à dev<strong>en</strong>ir le pilote de l’observatoire<br />
ou le chargé de mission observatoire fasse la<br />
formation, où il y a beaucoup d’échanges et<br />
où de multiples informations sont données.<br />
Eddy CARRETERO<br />
Il peut y avoir un effet levier à ce que<br />
l’interv<strong>en</strong>ant extérieur prés<strong>en</strong>te la restitution<br />
sous son propre angle de vue.<br />
Minelle VERDIÉ<br />
Pour les PLIE dans lesquels j’ai le rôle<br />
d’interv<strong>en</strong>ante extérieure, nous travaillons <strong>en</strong><br />
duo avec le chargé de mission et nous nous<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons sur le fait que les choses difficiles à<br />
faire passer, ce soit moi qui les fasse passer.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
179
Atelier<br />
L’Accueil, l’Information, l’Ori<strong>en</strong>tation<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Michel GARAND<br />
Chef de projet, INTERMIFE France<br />
Stève FREDERICK<br />
Responsable mission d’information sur la formation, Maison de l’emploi et de la formation du<br />
Cot<strong>en</strong>tin<br />
Françoise GUILMENT<br />
Chargée de mission, Ag<strong>en</strong>ce régionale de la Formation Tout au long de la vie, Poitou Char<strong>en</strong>te<br />
Animation<br />
Michel GARAND<br />
Chef de projet, INTERMIFE France<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
180
Michel GARAND<br />
Je suis chef de projet du réseau des<br />
Maisons de l’information sur la formation et<br />
l’emploi fédérée au sein d’une association<br />
INTERMIFE France. Je représ<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t à<br />
cet atelier Agnès BERGEON, la secrétaire<br />
générale du réseau qui n’a pu se joindre à<br />
nous.<br />
Avant de travailler pour INTERMIFE<br />
France, j’ai eu une longue carrière dans une<br />
institution peut-être peu représ<strong>en</strong>tée ici, mais<br />
une noble institution puisqu’il s’agit de<br />
l’Education nationale, où j’ai dirigé un CIO<br />
jusqu’à l’âge de 55 ans. Depuis un peu plus de<br />
cinq ans, je collabore au réseau des MIFE <strong>en</strong><br />
tant que chef de projet, porté sur l’utilisation<br />
des technologies de l’information et de la<br />
communication mises au service des missions<br />
des MIFE dont je vais vous parler assez<br />
rapidem<strong>en</strong>t tout à l’heure.<br />
Je vais comm<strong>en</strong>cer par prés<strong>en</strong>ter cet<br />
atelier : Accueil, Information, Ori<strong>en</strong>tation<br />
(AIO), un sujet qui peut sembler éculé. Pour le<br />
prés<strong>en</strong>ter de manière un peu revisitée, quoi<br />
de mieux que de parler du projet ? Le projet<br />
de décret concerne le service public<br />
d’ori<strong>en</strong>tation (que certains connaiss<strong>en</strong>t déjà),<br />
et ce qui est frappant dans le texte est<br />
l’int<strong>en</strong>tion d’une démarche qualité,<br />
notamm<strong>en</strong>t par rapport aux critères de qualité<br />
des activités d’ori<strong>en</strong>tation proposées dans les<br />
lieux uniques.<br />
Ce qui m’a intéressé est de regarder<br />
quels étai<strong>en</strong>t ces critères de qualité et de les<br />
soumettre à notre sagacité. On illustrera<br />
<strong>en</strong>suite le propos <strong>en</strong> parlant de trois<br />
expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> rapport avec ces critères de<br />
qualité.<br />
1°/ Le premier chapitre des critères de<br />
qualité traite de l’accueil. L’accueil est bon s’il<br />
est individualisé. On a l’impression d’<strong>en</strong>foncer<br />
quelques portes ouvertes ou de dire quelques<br />
banalités par rapport à un certain nombre de<br />
services qui fonctionn<strong>en</strong>t effectivem<strong>en</strong>t avec<br />
un accueil individualisé. Encore faut-il le<br />
préciser, car il arrive que certaines techniques<br />
d’accueil soi<strong>en</strong>t par certains côtés<br />
déshumanisées, et que par d’autres elles<br />
franchiss<strong>en</strong>t la barrière de l’anonymat, ce qui<br />
n’est pas forcém<strong>en</strong>t utile.<br />
Le docum<strong>en</strong>t fait référ<strong>en</strong>ce à<br />
l’anonymat des démarches au mom<strong>en</strong>t de<br />
l’accueil individualisé. Pour avoir fréqu<strong>en</strong>té et<br />
navigué dans un certain nombre de structures<br />
d’AIO, on s’est parfois battus pour que les<br />
g<strong>en</strong>s puiss<strong>en</strong>t poser leurs questions sans qu’ils<br />
soi<strong>en</strong>t obligés de décliner leur statut, leur<br />
situation, leur nom… L’anonymat fait donc<br />
partie des recommandations de l’accueil<br />
individualisé puisqu’il s’agit d’obt<strong>en</strong>ir un label.<br />
2°/Le deuxième aspect est que<br />
l’information doit être exhaustive et objective.<br />
Mon comm<strong>en</strong>taire est que ce sont deux<br />
objectifs que l’on peut se donner. On peut<br />
marcher vers, mais pour l’information ces<br />
deux critères sont difficiles à atteindre,<br />
surtout lorsqu’on est seul. Le projet de service<br />
public d’ori<strong>en</strong>tation, qui consiste à fédérer des<br />
part<strong>en</strong>aires pour parv<strong>en</strong>ir à faire le service,<br />
permettra peut-être d’aboutir à une<br />
information plus exhaustive et objective.<br />
L’un des moy<strong>en</strong>s d’accès à ces deux<br />
exig<strong>en</strong>ces est le service dématérialisé<br />
d’information. Le service dématérialisé<br />
arrivera-t-il à atteindre plus facilem<strong>en</strong>t qu’un<br />
autre ces objectifs ?<br />
3°/Le troisième point, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le<br />
conseil et l’ori<strong>en</strong>tation, est la personnalisation<br />
du conseil. On parle de démarche pour que<br />
les personnes soi<strong>en</strong>t invitées à avoir des<br />
démarches éducatives, quelque chose qui leur<br />
permette de le refaire par eux mêmes. Il y a<br />
un transfert de la boîte noire du professionnel<br />
vers la personne, pour plus d’autonomie. C’est<br />
un bel et grand objectif qui n’est pas nouveau.<br />
Dans mon service à l’Education nationale, j’ai<br />
incité à ce que l’on fasse de l’approche<br />
éducative <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>tation, inspirée des<br />
courants qui nous v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t d’outre atlantique,<br />
de l’ADVP (Activation du Développem<strong>en</strong>t<br />
Vocationnel et Personnel), ou autre. En vingt<br />
ans, ce courant n’a pas eu une influ<strong>en</strong>ce<br />
déterminante, même dans le secteur de<br />
l’information au niveau de la formation<br />
initiale.<br />
Nous ne savons donc pas <strong>en</strong>core très<br />
bi<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>t poursuivre ces objectifs de<br />
manière idoine. Mais c’est une bonne chose<br />
de les réaffirmer, comme de réaffirmer le<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
181
dialogue dans le cadre d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s<br />
individuels. Le face à face humain est posé<br />
comme une condition de la qualité de<br />
l’ori<strong>en</strong>tation et est un outil mis dans la main<br />
des conseillers.<br />
La problématique de l’accessibilité aux<br />
sources d’information et aux conseils<br />
personnalisées reste posée car ce bel outil<br />
doit s’adresser aux publics qui <strong>en</strong> ont le plus<br />
besoin.<br />
Il est affirmé que le service public<br />
d’information devra avoir une indép<strong>en</strong>dance<br />
vis-à-vis des organismes de formation. Je ne<br />
sais pas si cette condition est remplie partout<br />
mais elle parait justifiée au regard des<br />
exig<strong>en</strong>ces d’exhaustivité et d’objectivité.<br />
Le réseau des MIFE a un site<br />
« INTERMIFE France » qui prés<strong>en</strong>te ce que<br />
sont les MIFE et les maisons de l’information<br />
et des formations qui constitu<strong>en</strong>t le réseau<br />
(<strong>en</strong>viron 40). Le réseau a été créé au début<br />
des années 80, au même mom<strong>en</strong>t que les<br />
CARIF et le C<strong>en</strong>tre Inffo. Il était destiné à être<br />
la plateforme d’information directe du public,<br />
le C<strong>en</strong>tre Inffo pour l’information, le CARIF<br />
pour la construction de la docum<strong>en</strong>tation des<br />
relais et les MIFE pour l’information du public<br />
salarié <strong>en</strong> emploi ou non (dans le cadre d’une<br />
reconversion professionnelle). Les missions du<br />
réseau sont restées inchangées.<br />
Dans l’onglet « qui sommes-nous » du<br />
site, les missions du réseau sont détaillées et<br />
sont l’information du public (la<br />
s<strong>en</strong>sibilisation), la promotion de la formation<br />
professionnelle continue comme un atout<br />
pour évoluer dans son emploi ou s’insérer<br />
dans l’emploi (c’est <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que le mot<br />
emploi figure dans l’acronyme).<br />
Le réseau est constitué de structures de<br />
proximité, sur des espaces de bassins<br />
d’emploi, de départem<strong>en</strong>t ou de pays. La<br />
proximité géographique est une donnée très<br />
importante que les MIFE ont souhaité<br />
développer.<br />
Les MIFE sont aussi une vitrine du<br />
territoire pour transmettre et donner toujours<br />
au grand public des informations utiles sur<br />
l’économie, les relations <strong>en</strong>tre l’économie et<br />
l’emploi au niveau local.<br />
Voilà pour le cadre général.<br />
Le premier projet sur lequel je travaille<br />
est le site « jemori<strong>en</strong>te.info » dont la première<br />
partie est déjà <strong>en</strong> ligne. La seconde partie, qui<br />
est ess<strong>en</strong>tielle, ne le sera qu’<strong>en</strong> juin 2011. La<br />
première partie se veut être un module<br />
d’accueil. On pose une question et on est mis<br />
<strong>en</strong> relation avec un service compét<strong>en</strong>t pour y<br />
répondre (par exemple on ouvre une fiche<br />
métier du PE ou on va sur le site d’information<br />
« ori<strong>en</strong>tation-formation » monté<br />
conjointem<strong>en</strong>t par l’ONISEP et le C<strong>en</strong>tre Inffo<br />
qui sont les deux grosses ressources, avec<br />
« ori<strong>en</strong>tation.ch »).<br />
Ce projet est financé dans le cadre d’un<br />
programme inter-règles IV France Suisse fait<br />
avec l’office public d’ori<strong>en</strong>tation et de<br />
formation continue du canton de G<strong>en</strong>ève.<br />
Certains lieux d’accueil <strong>en</strong> Suisse recevai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> effet 30 à 40 % de ressortissants français.<br />
Les services suisses ont souhaité participer au<br />
site pour que les habitants des zones<br />
transfrontalières s’adress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> priorité aux<br />
structures de la Savoie, de la Haute-Savoie et<br />
de l’Ain, les trois départem<strong>en</strong>ts qui avec la<br />
République du canton de G<strong>en</strong>ève particip<strong>en</strong>t<br />
au projet « jemori<strong>en</strong>te.info ». Les objectifs<br />
sont l’accueil, plutôt des publics<br />
transfrontaliers, et une plateforme<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ligne des conseils<br />
d’ori<strong>en</strong>tation. C’est un outil pour les<br />
conseillers d’aide à la préparation des<br />
<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec le public, pour mieux<br />
optimiser la ressource humaine des conseillers<br />
car la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong> face <strong>en</strong> face coût chère et<br />
il est donc souhaitable qu’elle ait lieu au bon<br />
mom<strong>en</strong>t. Cet outil devrait permettre de mieux<br />
aménager les prises de r<strong>en</strong>dez-vous et<br />
d’optimiser le temps des conseillers<br />
d’ori<strong>en</strong>tation.<br />
L’autre projet sur lequel je travaille, et<br />
qui a été réalisé par les MIFE, est la « guidance<br />
formation », à savoir la mise <strong>en</strong> ligne de l’offre<br />
de formations sur la formation<br />
professionnelle. Depuis l’origine, dès les<br />
années 80, les MIFE ayant pour objectif de<br />
promouvoir l’offre de formation<br />
professionnelle, certaines d’<strong>en</strong>tre elles se sont<br />
mises à collecter cette offre de formation.<br />
Elles ont produit un docum<strong>en</strong>t GUIDANCE<br />
(avec un dossier et une offre de formation). Or<br />
le papier coûte cher et l’offre de formation<br />
doit être revue tous les ans. L’offre de<br />
formation est plutôt à considérer comme un<br />
flux que comme un stock, elle est très<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
182
mouvante. Avec le développem<strong>en</strong>t des<br />
nouvelles technologies, la mise <strong>en</strong> ligne de ces<br />
informations dev<strong>en</strong>ait une évid<strong>en</strong>ce et une<br />
nécessité. Le souci est toujours d’<strong>en</strong> faire un<br />
outil accessible du grand public. Quelques<br />
chiffres depuis la mise <strong>en</strong> ligne début juillet :<br />
1000 visites par jour franchies ces trois<br />
derniers jours avec presque 4000 pages<br />
visitées. A chaque visite, presque quatre pages<br />
sont visionnées ; sur les quatre pages, 3,8<br />
pages concern<strong>en</strong>t l’offre de formation<br />
professionnelle.<br />
Le public accède aux informations non<br />
pas <strong>en</strong> tapant « guidance formation » <strong>en</strong> ligne,<br />
mais <strong>en</strong> allant sur des sites référ<strong>en</strong>cés.<br />
D’autres tomb<strong>en</strong>t sur une offre de formation<br />
correspondant à leurs recherches puis ont<br />
l’information sur l’organisme qui la délivre et<br />
l’accès aux structures d’accueil locales qui leur<br />
permett<strong>en</strong>t d’aller <strong>en</strong> savoir plus.<br />
L’objectif est de s<strong>en</strong>sibiliser le grand<br />
public au fait que la formation existe, qu’elle<br />
leur est ouverte et qu’elle n’est pas loin de<br />
chez eux, d’où l’exist<strong>en</strong>ce d’une carte géolocalisant<br />
les formations autour du lieu choisi<br />
par la personne, où l’on franchit les zones<br />
géographiques (une personne à Avignon peut<br />
s’intéresser à une formation située à<br />
Montpellier ou à Montélimar puisqu’elle la<br />
voit sur la carte et se déplace sur l’axe<br />
rhodani<strong>en</strong>). Cette initiative est faite pour<br />
s<strong>en</strong>sibiliser le grand public, l’am<strong>en</strong>er à se dire<br />
que la formation existe, et pour <strong>en</strong>richir de<br />
façon complém<strong>en</strong>taire le travail du CARIF.<br />
Les MIFE, par leur proximité territoriale,<br />
ont fait un travail de fond depuis un certain<br />
temps (pour Rhône Alpes, ce n’est pas trop<br />
mal, mais sur le reste de la France on est loin<br />
d’avoir un volume important). Cela demande<br />
un travail important de proximité, de relations<br />
avec les organismes de formation.<br />
Quels sont les concurr<strong>en</strong>ts quand le<br />
public attrape trois mots concernant une<br />
formation <strong>en</strong> ligne ? Il tombe sur<br />
« quelleformation », « e-magistère » mais<br />
aussi sur de nombreux annuaires sur l’offre de<br />
formation qui ne sont parfois que des<br />
catalogues publicitaires. La demande de<br />
formation <strong>en</strong> ligne est donc suffisamm<strong>en</strong>t<br />
importante pour que l’univers marchand s’y<br />
intéresse, quitte à v<strong>en</strong>dre de la publicité sur<br />
n’importe quoi, ce qui aboutit au fait que les<br />
g<strong>en</strong>s ont peu de chances de trouver une<br />
réponse intéressante.<br />
Sur les sites tels que « Quelle<br />
formation » et « e-magistère », la logique est<br />
simple et commerciale. Si vous payez cher et<br />
que vous avez beaucoup d’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant<br />
qu’organisme de formation, vous aurez une<br />
place. C’est assez cher pour que le petit ne<br />
puisse pas y aller et, suffisamm<strong>en</strong>t cher pour<br />
intéresser les grands organismes de formation<br />
leaders qui peuv<strong>en</strong>t s’offrir de la publicité <strong>en</strong><br />
ligne. On est loin de l’exhaustivité et, pour un<br />
service que le public va chercher <strong>en</strong> ligne sur<br />
Google par exemple, il est rare qu’il y trouve<br />
quelque chose de pertin<strong>en</strong>t et d’exhaustif.<br />
L’exhaustivité est difficile à obt<strong>en</strong>ir dans<br />
ces circonstances et un travail local de fourmi<br />
est indisp<strong>en</strong>sable. Le réseau des MIFE lance un<br />
appel à part<strong>en</strong>ariat (sur leur site) à toutes les<br />
structures d’AIO qui souhaiterai<strong>en</strong>t sur une<br />
zone donnée assurer cette collecte de<br />
l’information (qui compr<strong>en</strong>d aussi la collecte<br />
des moins de 20 heures, des moins de 40<br />
heures…).<br />
L’autre part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>gagé par les MIFE<br />
concerne les CARIF afin d’<strong>en</strong>richir leurs bases<br />
de données, les outils des CARIF étant plus<br />
ori<strong>en</strong>tés vers l’information <strong>en</strong> direction du<br />
public des informateurs. En jouant sur les<br />
deux tableaux, nous souhaitons <strong>en</strong>richir le site<br />
des CARIF et le site grand public.<br />
Au niveau de l’accessibilité, le grand<br />
public doit se s<strong>en</strong>tir concerné par les<br />
questions de l’information et de l’ori<strong>en</strong>tation.<br />
V<strong>en</strong>ant du service public de l’information et<br />
de l’ori<strong>en</strong>tation, je sais que cela se passe<br />
tellem<strong>en</strong>t mal dans la formation initiale que le<br />
mot ori<strong>en</strong>tation fait peur, y compris pour le<br />
public adulte. Il n’est pas toujours facile de<br />
pousser une porte <strong>en</strong> disant que l’on voudrait<br />
poser des questions liées à l’ori<strong>en</strong>tation. On a<br />
quelque chose à surmonter de ce point de<br />
vue. Tous les outils que l’on va se donner<br />
devront t<strong>en</strong>dre à élargir l’accessibilité, pour<br />
ouvrir les portes et pour que le public se s<strong>en</strong>te<br />
concerné.<br />
Philippe MERIEUX disait il n’y a pas si<br />
longtemps : « Le jour où, peut-être à la place<br />
des informations données sur les radios sur le<br />
CAC 40, on donnera tous les jours des<br />
informations sur les indicateurs de la<br />
formation et de l’emploi <strong>en</strong> annonçant le<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
183
nombre de VAE, on s<strong>en</strong>sibilisera et on verra<br />
que cette question est ess<strong>en</strong>tielle. »<br />
Pour l’instant, la cote du CAC 40 paraît<br />
être une question plus importante. Est-ce<br />
Françoise GUILMENT<br />
Je suis chargée de mission à l’Ag<strong>en</strong>ce<br />
régionale de la formation tout au long de la<br />
vie qui est la nouvelle appellation que le<br />
CARIF-OREF Poitou-Char<strong>en</strong>tes s’est donné<br />
depuis 2004.<br />
Une petite particularité <strong>en</strong> Poitou-<br />
Char<strong>en</strong>tes, nous avons le siège de l’ag<strong>en</strong>ce<br />
régionale de la formation qui est implanté à la<br />
Rochelle et nous fonctionnons sur deux sites,<br />
Poitiers et La Rochelle.<br />
Le CARIF-OREF de Poitou-Char<strong>en</strong>tes a<br />
les missions de l’<strong>en</strong>semble des CARIF-OREF de<br />
France. Il y a un CARIF-OREF dans chaque<br />
région et son rôle est d’assurer auprès des<br />
décideurs et des professionnels de<br />
l’ori<strong>en</strong>tation, de l’insertion, de la formation et<br />
de l’emploi, une mission d’information,<br />
d’appui, d’outillage et de professionnalisation.<br />
En Poitou-Char<strong>en</strong>tes, nous avons très vite pris<br />
le pas et avons réalisé une mise <strong>en</strong> réseau au<br />
plus près du territoire.<br />
Les CARIF sont organisés <strong>en</strong> réseau<br />
inter-régional, inter CARIF-OREF, qui permet,<br />
<strong>en</strong>tre autres, de mutualiser les ressources et<br />
les moy<strong>en</strong>s spécifiques dans une base et un<br />
site internet. On trouve, sur le site internet<br />
intercariforef.org, l’offre de formation de<br />
l’<strong>en</strong>semble des CARIF-OREF et, <strong>en</strong> termes de<br />
ressources, on fonctionne <strong>en</strong> capitalisation<br />
<strong>en</strong>tre CARIF pour alim<strong>en</strong>ter nos bases de<br />
données et nos bases docum<strong>en</strong>taires.<br />
Les axes de travail ou priorités de<br />
l’ag<strong>en</strong>ce se déclin<strong>en</strong>t autour de quatre axes :<br />
1. L’information du public.<br />
On ne s’adresse pas directem<strong>en</strong>t au<br />
public final : jeunes, actifs, demandeurs<br />
d’emploi, mais l’idée est de leur apporter des<br />
réponses sur les métiers et les accès à l’emploi<br />
et la formation via nos outils et supports<br />
d’information. Pour cela, on assemble et on<br />
pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte un certain nombre<br />
d’informations, que l’on a rec<strong>en</strong>sées et<br />
capitalisées, et que l’on diffuse au moy<strong>en</strong> d’un<br />
certain nombre d’outils. Sur internet, nous<br />
avons un site,« horizoninfo.org ».<br />
qu’elle l’est réellem<strong>en</strong>t pour le grand<br />
public ? Nous devons travailler pour que les<br />
questions de la formation et de l’emploi soi<strong>en</strong>t<br />
mieux prises <strong>en</strong> compte.<br />
On utilise aussi, pour mettre à<br />
disposition toute cette information, des radios<br />
locales (j’y revi<strong>en</strong>drai rapidem<strong>en</strong>t), une<br />
plateforme téléphonique (sur simple appel<br />
téléphonique au 0810 899 100, des réponses<br />
sur les formations sont données). On utilise<br />
aussi les forums et les salons auxquels on<br />
participe, principalem<strong>en</strong>t ceux sur les métiers.<br />
2. Les actions <strong>en</strong> direction des publics<br />
s<strong>en</strong>sibles.<br />
Il s’agit, principalem<strong>en</strong>t, des jeunes non<br />
qualifiés, des handicapés, des s<strong>en</strong>iors. Pour les<br />
s<strong>en</strong>iors, l’ag<strong>en</strong>ce essaie de développer et de<br />
r<strong>en</strong>forcer la coordination <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts<br />
acteurs qui œuvr<strong>en</strong>t dans ce domaine, à savoir<br />
les structures luttant contre l’illettrisme, pour<br />
l’insertion et l’égalité professionnelle.<br />
3. Pour la mission OREF Observatoire,<br />
que les Maisons de l’emploi<br />
connaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, nous assurons<br />
globalem<strong>en</strong>t un souti<strong>en</strong> aux acteurs<br />
économiques (les branches, les<br />
territoires au travers des contrats<br />
d’objectifs territoriaux, des EDEC –<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts de développem<strong>en</strong>t<br />
des compét<strong>en</strong>ces- sur les<br />
territoires), et un appui aux<br />
prescripteurs (Mission locale,<br />
MDE.. ) et aux part<strong>en</strong>aires de<br />
l’emploi pour qu’ils les dot<strong>en</strong>t<br />
d’outils d’analyse des besoins <strong>en</strong><br />
qualification sur leur bassin<br />
d’emplois. A cela s’ajoute l’appui<br />
aux dispositifs de développem<strong>en</strong>t<br />
de l’appr<strong>en</strong>tissage et de la<br />
validation des acquis de<br />
l’expéri<strong>en</strong>ce.<br />
4. Dans l’appui aux services de<br />
proximité, l’ARFTLV mobilise des<br />
ressources opérationnelles sur les<br />
politiques publiques europé<strong>en</strong>nes,<br />
nationales et régionales ainsi que<br />
les dispositifs mobilisables pour les<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
184
projets individuels ou collectif des<br />
acteurs de terrain.<br />
Elle propose, pour sout<strong>en</strong>ir la qualité de la<br />
prescription et l’adaptation de l’offre de<br />
formation, un programme de<br />
professionnalisation (Safran).<br />
Sur l’information, nos outils à<br />
destination du grand public sont<br />
principalem<strong>en</strong>t sous le label « Horizon », signe<br />
de reconnaissance nous permettant de créer,<br />
chez les publics à informer et les<br />
professionnels du réseau AIO, un réflexe<br />
Horizon.<br />
Horizon est un site internet qui se<br />
décline avec quatre <strong>en</strong>trées : une <strong>en</strong>trée<br />
métiers, une <strong>en</strong>trée formation, une <strong>en</strong>trée<br />
aides et une <strong>en</strong>trée « qui fait quoi ». Avec<br />
Horizon, nous avons la possibilité de toucher<br />
le grand public, <strong>en</strong> donnant un aperçu de tout<br />
ce qui peut exister sur un territoire sur les<br />
formations et les métiers, <strong>en</strong> consultation<br />
directe et autonome.<br />
Horizon compr<strong>en</strong>d aussi une ligne<br />
téléphonique qui est un outil de relation<br />
directe. Le public appelle, les prescripteurs<br />
peuv<strong>en</strong>t aussi appeler directem<strong>en</strong>t cette ligne<br />
lorsqu’ils n’ont pas la réponse à donner à la<br />
personne <strong>en</strong> face d’eux. C’est un service<br />
d’information et de conseil gratuit qui répond<br />
souv<strong>en</strong>t aux demandes un peu particulières<br />
qui sort<strong>en</strong>t des traitem<strong>en</strong>ts classiques, c’est-àdire<br />
qu’un conseiller d’ori<strong>en</strong>tation, un<br />
conseiller de Mission locale ou un prescripteur<br />
peut appeler cette ligne. On regarde plus<br />
précisém<strong>en</strong>t ce qui peut être répondu à la<br />
personne jeune, salariée, adulte <strong>en</strong> termes<br />
d’informations sur le choix d’une formation ou<br />
d’un parcours. Certains conseillers de cette<br />
ligne téléphonique, qui sont des conseillers du<br />
CARIF, ont une spécialisation ou une<br />
professionnalisation particulière. L’idée est<br />
d’avoir une réponse directe et personnalisée.<br />
La vocation du service n’étant pas de régler<br />
tous les problèmes car les questions posées<br />
peuv<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t dépasser le cadre de la<br />
formation stricte. La vocation de cette ligne<br />
est d’apporter à l’interlocuteur une idée d’un<br />
contact, d’un parcours possible, d’un<br />
r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taire, d’une<br />
solution pratique et concrète.<br />
L’intérêt de cette ligne est qu’elle nous<br />
a permis, <strong>en</strong> outre, de mettre <strong>en</strong> place<br />
plusieurs conv<strong>en</strong>tions de part<strong>en</strong>ariat avec<br />
différ<strong>en</strong>ts organismes, sur le territoire de<br />
Poitou Char<strong>en</strong>tes, qui ainsi collabor<strong>en</strong>t au<br />
service et à sa qualité. Des conv<strong>en</strong>tions ont<br />
été signées avec les CIO, les MDE, les<br />
organismes de formation, les OPCA.<br />
Les questions sont très larges et<br />
différ<strong>en</strong>tes les unes des autres, la ligne permet<br />
d’avoir une réponse immédiate, de disp<strong>en</strong>ser<br />
une information de qualité, ce qui nous paraît<br />
ess<strong>en</strong>tiel, et de proposer à l’interlocuteur une<br />
solution, un contact qui lui fournira une<br />
réponse la plus utile possible.<br />
Au travers des radios locales et de nos<br />
chroniques « Horizon », l’idée est d’informer<br />
le grand public sur l’emploi, la formation, les<br />
métiers et les dispositifs (pléthore de<br />
dispositifs font les mille-feuilles <strong>en</strong> matière de<br />
formation). Sur l’ant<strong>en</strong>ne des radios<br />
associatives, qui couvr<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semble du<br />
territoire de Poitou-Char<strong>en</strong>tes, le principe est<br />
celui du r<strong>en</strong>dez-vous régulier d’émissions très<br />
courtes (maximum 1,5 mn et préalablem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>registrées).<br />
Actuellem<strong>en</strong>t, onze radios locales<br />
particip<strong>en</strong>t à ce projet, ce qui nous permet de<br />
balayer l’<strong>en</strong>semble du territoire régional. Cela<br />
concerne, de plus, de petites radios couvrant<br />
des territoires moins bi<strong>en</strong> pourvus <strong>en</strong> espaces<br />
d’information et de conseil. On atteint de<br />
cette façon des publics plus retirés dans les<br />
zones rurales. Pour les radios elles-mêmes,<br />
l’intérêt est assez palpable car ils ont un<br />
cont<strong>en</strong>u sérieux sur une thématique qu’ils<br />
n’appréh<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas complètem<strong>en</strong>t et qui est<br />
directem<strong>en</strong>t diffusable (l’émission est<br />
préparée avec un journaliste). Pour l’auditoire,<br />
c’est l’assurance d’avoir une information de<br />
qualité et actualisée au mom<strong>en</strong>t où elle est<br />
donnée, qu’il est possible de compléter <strong>en</strong><br />
consultant les différ<strong>en</strong>ts sites ou<br />
interlocuteurs.<br />
Dans les chroniques « Horizon » un<br />
thème est décliné par semaine, p<strong>en</strong>dant cinq<br />
jours, avec des <strong>en</strong>trées différ<strong>en</strong>tes. Le<br />
conseiller ou l’auditeur peut ainsi trouver un<br />
sujet qui va l’intéresser ou lui permettre de<br />
répondre à sa préoccupation du mom<strong>en</strong>t.<br />
Toute la panoplie labellisée « Horizon »<br />
concerne véritablem<strong>en</strong>t du grand public.<br />
Dans les forums et les salons,<br />
l’information va porter sur les métiers. Dans<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
185
ces forums et salons, montés par les<br />
part<strong>en</strong>aires et les acteurs du territoire, nous<br />
disp<strong>en</strong>sons principalem<strong>en</strong>t des informations<br />
sur les métiers et les formations.<br />
La mission historique des CARIF est de<br />
rec<strong>en</strong>ser et capitaliser l’offre de formation au<br />
niveau régional, comme cela est fait <strong>en</strong><br />
Poitou-Char<strong>en</strong>tes depuis 1984. C’est notre<br />
mission de base. Sur ces fondem<strong>en</strong>ts, les<br />
forums et salons nous permett<strong>en</strong>t de diffuser<br />
des informations auprès de publics soit<br />
demandeurs d’emploi, soit jeunes, soit<br />
salariés. Montés <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec des<br />
interlocuteurs de territoire (les Maisons de<br />
l’emploi, les Missions locales principalem<strong>en</strong>t,<br />
les communautés de communes ou la région),<br />
ceux-ci nous permett<strong>en</strong>t de diffuser auprès<br />
d’un public plus ciblé ou plus large, selon les<br />
objectifs, des informations sur la formation et<br />
les métiers.<br />
Cette information sur les métiers est<br />
complétée avec des fiches métier dont nous<br />
disposons et les informations de l’OREF (qui<br />
propose des diagnostics par secteurs d’activité<br />
métiers et leurs évolutions) afin de disposer<br />
d’une information plus accessible qui puisse<br />
être diffusée dans des lieux différ<strong>en</strong>ts où il y a<br />
beaucoup de passages de publics. Nous avons<br />
réalisé, sous la forme d’une petite publication,<br />
des « carnets métiers ». Les conseillers<br />
d’ori<strong>en</strong>tation appréci<strong>en</strong>t beaucoup ces<br />
« carnets métiers » (une petite brochure de<br />
douze pages d’un cont<strong>en</strong>u réduit) qui leur<br />
permet de livrer une information, non pas<br />
exhaustive mais assez complète, sur un<br />
secteur au travers de quelques chiffres, sur<br />
des perspectives de métiers et la description<br />
de quelques métiers types du secteur.<br />
Nous <strong>en</strong> avons une collection de<br />
quatorze pour l’instant et nous devrions<br />
parv<strong>en</strong>ir à vingt. Nous nous sommes appuyés<br />
sur le travail de l’OREF par GFE (Groupe<br />
Formation Emploi) et des diagnostics réalisés<br />
sous l’angle compét<strong>en</strong>ces des métiers.<br />
Plusieurs régions, dont l’Aquitaine et Midi-<br />
Pyrénées, ont travaillé sur ce schéma avec<br />
cette nom<strong>en</strong>clature (ARGOS). A partir des<br />
cahiers GFE qui constitue un gros travail de<br />
prospective autour des métiers, nous avons<br />
réalisé la publication des carnets métiers.<br />
Tous ces élém<strong>en</strong>ts sont accessibles sur le site<br />
de l’ag<strong>en</strong>ce, via Horizon (http://www.horizoninfo.org/)<br />
Un autre axe important est celui de nos<br />
relations avec les acteurs de terrain. Si les<br />
opérateurs <strong>en</strong> relation directe avec le public<br />
peuv<strong>en</strong>t s’appuyer sur les outils destinés au<br />
gransd public, l’ARFTLV a égalem<strong>en</strong>t<br />
développé des outils types<br />
« personnalisables » et un appui<br />
méthodologique avec un programme de<br />
professionnalisation baptisé SAFRAN. Celui-ci<br />
comporte actuellem<strong>en</strong>t dix-huit actions de<br />
formation sur trois axes de<br />
professionnalisation. Pour les acteurs des<br />
Maisons de l’emploi, des actions plus<br />
spécifiques sont inscrites dans ce programme.<br />
Nous avons travaillé sur le diagnostic, la<br />
méthodologie, le travail des données, la<br />
conduite de projets, les techniques<br />
d’animation territoriale, et avons organisé des<br />
r<strong>en</strong>contres collectives sur des thèmes plus<br />
pointus <strong>en</strong> termes de prospective, avec<br />
quelques cabinets nationaux qui nous ont<br />
apporté un éclairage différ<strong>en</strong>t.<br />
Quelques mots sur la mission OREF. Elle<br />
porte l’étude et l’analyse des besoins <strong>en</strong><br />
qualification au niveau des territoires.<br />
Connaître les évolutions des emplois, et les<br />
besoins de formation, c’est la thématique du<br />
travail de l’OREF qui appuie <strong>en</strong> cela les<br />
branches, les prescripteurs et les part<strong>en</strong>aires.<br />
Elle a mis <strong>en</strong> place des outils d’analyse pour<br />
croiser les informations et accompagner les<br />
acteurs des territoires. La mission OREF est<br />
actuellem<strong>en</strong>t très sollicitée y compris pour la<br />
préparation du CPRDFP, le nouveau contrat de<br />
plan. L’exploitation du travail autour des<br />
données conduit à avoir une vision assez<br />
précise du paysage picto-char<strong>en</strong>tais.<br />
Le dernier point concerne l’appui aux<br />
Maisons de l’emploi. Dès l’implantation des<br />
Maisons de l’emploi <strong>en</strong> Poitou-Char<strong>en</strong>tes<br />
(douze au départ), nous nous sommes<br />
rapprochés de leurs besoins <strong>en</strong> termes de<br />
ressources, d’outillage et de<br />
professionnalisation. Nous avons essayé d’y<br />
répondre <strong>en</strong> accompagnant ces nouveaux<br />
opérateurs sur plusieurs volets. Nous avons<br />
travaillé dans une démarche collective <strong>en</strong><br />
nous adressant à toutes les Maisons de<br />
l’emploi, comme nous savons le faire dans les<br />
CARIF-OREF, <strong>en</strong> appui technique et<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
186
méthodologique. Nous ne faisions pas<br />
d’observations à la place des Maisons de<br />
l’emploi mais l’idée était de les aider à réaliser<br />
le cahier des charges de leur diagnostic<br />
territorial, de manière à pouvoir faire avancer<br />
l’observation sur un territoire. Cette aide s’est<br />
concrétisée par la mise à disposition et la<br />
mutualisation de données que nous avions<br />
repérées, avec un système d’accès qui leur est<br />
réservé (tableaux ; échanges de données<br />
réguliers). Un groupe de travail se poursuit, de<br />
manière collective, sur cette fonction<br />
observation.<br />
Nous avons aussi appuyé les Maisons de<br />
l’emploi dans leurs autres fonctions. Autour<br />
de la GPEC, nous avions connaissance d’un<br />
certain nombre d’actions et d’opérations qui<br />
se déroulai<strong>en</strong>t sur le territoire. Nous avons<br />
comm<strong>en</strong>cé par rassembler, mettre <strong>en</strong> exergue<br />
et capitaliser les pratiques dont nous avions<br />
connaissance, pour faire avancer les acteurs<br />
de territoire sur cette thématique. De même,<br />
sur la partie accueil -un accueil collectif pas<br />
très facile au départ. Nous avons travaillé avec<br />
ceux qui avai<strong>en</strong>t déjà un accueil collectif ou<br />
qui voulai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mettre un, pour regarder<br />
avec eux comm<strong>en</strong>t concevoir cet accueil<br />
collectif, avec un cahier des charges et des<br />
priorités, les uns ne devant pas faire le travail<br />
des autres.<br />
Dernier point, un projet expérim<strong>en</strong>tal<br />
(RIAD) est actuellem<strong>en</strong>t proposé à quatre<br />
Michel GARAND<br />
Les MIFE sont parfois des Maisons de<br />
l’emploi, à moins que ce ne soit l’inverse (la<br />
MIFE du c<strong>en</strong>tre Isère est aussi une Maison de<br />
l’emploi)<br />
Steve FREDERICK<br />
J’ai une double fonction à la MEF du<br />
Cot<strong>en</strong>tin, de responsable du service MIFE et<br />
de l’observatoire territorial, ce qui nous a<br />
permis au sein de la MIFE de créer une équipe<br />
de veille d’information assez intéressante.<br />
Je vais vous parler spécifiquem<strong>en</strong>t d’un<br />
projet, la MIFE étant intégrée à la Maison de<br />
l’emploi, à savoir la démarche que l’on a<br />
m<strong>en</strong>ée dans ce premier plan d’action 2006-<br />
2010 de professionnalisation des accueillants<br />
des collectivités territoriales.<br />
Maisons de l’emploi de la Région qui<br />
bénéfici<strong>en</strong>t d’un système de communication<br />
et d’échanges à distance via un système de<br />
web confér<strong>en</strong>ces avec des r<strong>en</strong>dez-vous<br />
d’information réguliers et des r<strong>en</strong>dez-vous<br />
ponctuels selon leurs besoins sur les<br />
thématiques emploi-formation.<br />
Ce travail d’appui a été fait de manière<br />
collective avec une volonté d’offrir un accès à<br />
tous nos outils et à toutes nos ressources. Ce<br />
travail se poursuit, tout <strong>en</strong> réservant si<br />
nécessaire un appui spécifique pour des<br />
demandes particulières complém<strong>en</strong>taires.<br />
A la demande d’Alliance Villes Emploi, je<br />
conclue <strong>en</strong> vous parlant de l’évolution des<br />
CARIF-OREF. Il y a beaucoup de points<br />
d’interrogation. La certitude réside dans ce qui<br />
est décrit dans les circulaires de la DGEFP. Les<br />
ressources méthodologiques et techniques<br />
que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les CARIF-OREF apparaiss<strong>en</strong>t<br />
comme indisp<strong>en</strong>sables. Les OREF devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
cheville ouvrière dans l’élaboration du<br />
diagnostic territorial. L’appui des CARIF est<br />
recherché dans la mise <strong>en</strong> place du SPO, de<br />
même que l’animation de réseau avec la<br />
démarche qualité que nous avons comm<strong>en</strong>cé<br />
à travailler depuis plusieurs années au niveau<br />
des CARIF-OREF. Les fonctions de base rest<strong>en</strong>t<br />
et sont réaffirmées. Les CARIF-OREF sont un<br />
relais <strong>en</strong>tre le national, les régions et les<br />
territoires.<br />
Steve FREDERICK va nous parler des<br />
relations <strong>en</strong>tre la MIFE et l’emploi.<br />
D’abord, une petite prés<strong>en</strong>tation<br />
territoriale : les particularités du Cot<strong>en</strong>tin, à<br />
l’extrémité de la Basse-Normandie, sont<br />
d’avoir 205 communes, 14 intercommunalités<br />
et la mer sur trois côtés. L’accessibilité est<br />
donc restreinte sur une grande partie du<br />
territoire, notamm<strong>en</strong>t parce que la<br />
communauté urbaine de Cherbourg, qui<br />
représ<strong>en</strong>te la partie où sont conc<strong>en</strong>trés les<br />
services, est située à l’extrême nord de la<br />
presqu’île. On couvre un territoire de 205 000<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
187
habitants, à 180° (avec une attractivité à<br />
180°), avec une population à 50 % urbaine et à<br />
50 % rurale et un déséquilibre de l’offre de<br />
services lié à la particularité du territoire et à<br />
un réseau de transport collectif très faible<br />
(une ligne de train qui ne couvre pas<br />
l’<strong>en</strong>semble du territoire, très peu de bus). Le<br />
risque est donc d’avoir des services<br />
inaccessibles à une partie de la population.<br />
Dans ce contexte, il est nécessaire de réfléchir<br />
à un équilibre pour une information de<br />
proximité au profit de la population de<br />
l’<strong>en</strong>semble du territoire. Autre particularité, la<br />
MEF préexistait à la labellisation des Maisons<br />
de l’emploi, loi BORLOO. Nous existions depuis<br />
1991 et un travail part<strong>en</strong>arial a été <strong>en</strong>gagé<br />
avec les collectivités territoriales et les<br />
différ<strong>en</strong>ts acteurs. Un des premiers services a<br />
constitué <strong>en</strong> l’intégration de la MIFE. La MEF<br />
du Cot<strong>en</strong>tin porte la Mission locale, PAIO <strong>en</strong><br />
1992 et intégrée à la MEF, qui est dev<strong>en</strong>ue<br />
Mission locale <strong>en</strong> 2000, un PLIE depuis 1995 et<br />
un service création d’activités. L’observatoire<br />
et le service <strong>en</strong>treprises et compét<strong>en</strong>ces ont<br />
été créés au mom<strong>en</strong>t de la labellisation <strong>en</strong><br />
2005 et dans le projet 2006-2010.<br />
La MIFE étant préexistante, nous avions<br />
bi<strong>en</strong> une professionnalisation de conseillers<br />
de la MIFE appart<strong>en</strong>ant à la Maison de<br />
l’emploi depuis longtemps, et notamm<strong>en</strong>t des<br />
pratiques et une docum<strong>en</strong>tation importante<br />
sur les métiers et les formations.<br />
La Maison de l’emploi dans le projet<br />
2006-2010 s’est axée sur un <strong>en</strong>semble<br />
d’actions dont deux liées à la MIFE.<br />
La première action concerne le<br />
développem<strong>en</strong>t et la mise <strong>en</strong> réseau <strong>en</strong> li<strong>en</strong><br />
avec les collectivités territoriales, avec un<br />
objectif de quinze lieux d’accueil de proximité<br />
pour un premier niveau de réponse au public<br />
<strong>en</strong> matière d’emploi et de formation (c’est<br />
une première réponse, sans la prét<strong>en</strong>tion de<br />
mettre quinze petites MIFE sur tout le<br />
territoire, ce qui serait impossible <strong>en</strong> termes<br />
de moy<strong>en</strong>s).<br />
Comm<strong>en</strong>t faire <strong>en</strong> sorte que la<br />
population des collectivités territoriales ait un<br />
premier niveau d’information, malgré les<br />
difficultés du territoire relatives à sa structure<br />
et à son infrastructure ? La communauté<br />
urbaine comporte une extrémité, avec des<br />
moy<strong>en</strong>s de transport très pauvres et une<br />
population pas toujours mobile.<br />
L’autre axe est l’accompagnem<strong>en</strong>t de<br />
tous les publics à la formation et à la<br />
qualification. Nous sommes bi<strong>en</strong> sur une<br />
logique de tous les publics, et ceux<br />
notamm<strong>en</strong>t du milieu rural, pour leur<br />
permettre d’aller vers la formation et la<br />
qualification.<br />
Les missions de la MEF vis<strong>en</strong>t tous les<br />
habitants, ce qui n’était pas le cas avant 2006<br />
pour la Maison de l’emploi et de la formation<br />
du Cot<strong>en</strong>tin, à part la MIFE, id<strong>en</strong>tifiée comme<br />
visant les demandeurs d’emploi. Or, nous<br />
nous adressons à toute la ressource humaine<br />
du territoire et avons aussi un rôle<br />
d’information pour les médiateurs<br />
(conseillers, responsables d’<strong>en</strong>treprises…).<br />
Sur la mise <strong>en</strong> réseau des lieux<br />
d’accueil, nous avons eu une réflexion<br />
part<strong>en</strong>ariale : la région, Pôle emploi et les<br />
collectivités locales, qui sont les premières<br />
concernées, ont été prés<strong>en</strong>tes dans la mise <strong>en</strong><br />
place du réseau.<br />
Le premier objectif est de permettre un<br />
premier niveau d’accueil sur l’<strong>en</strong>semble du<br />
pays et le deuxième objectif, qui va de pair<br />
pour que les publics soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> informés, est<br />
de professionnaliser les accueillants des<br />
collectivités territoriales, dans le champ de<br />
l’emploi, de la formation et de l’insertion. Un<br />
travail important et très progressif a été mis<br />
<strong>en</strong> place.<br />
Cette action de professionnalisation des<br />
accueillants a été mise <strong>en</strong> place depuis un an<br />
et demi, la difficulté ayant été de faire adhérer<br />
les collectivités locales à celle-ci.<br />
Les élus nous dis<strong>en</strong>t d’abord qu’ils ne<br />
peuv<strong>en</strong>t pas r<strong>en</strong>seigner les personnes sur<br />
l’emploi et la formation, s’agissant d’un<br />
domaine de spécialistes. Nous leur répondons<br />
alors que les publics ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas jusqu’à<br />
nos structures car elles sont souv<strong>en</strong>t loin et<br />
que, pour les attirer, il est de leur ressort de<br />
donner une première impulsion. Nous devons<br />
donc faire compr<strong>en</strong>dre aux élus qu’ils doiv<strong>en</strong>t<br />
participer à cette démarche et que leurs<br />
accueillants, même s’ils ne sont pas des<br />
professionnels de ces questions, doiv<strong>en</strong>t le<br />
faire égalem<strong>en</strong>t.<br />
Se pose alors la question pour les élus<br />
de dédier des moy<strong>en</strong>s <strong>en</strong> temps à la<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
188
professionnalisation, p<strong>en</strong>dant le temps de<br />
travail. Les accueillants doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet<br />
bénéficier d’un temps de formation<br />
spécifique, non pas pour dev<strong>en</strong>ir spécialistes<br />
mais pour avoir un niveau de compét<strong>en</strong>ces<br />
suffisant afin d’être un premier relais.<br />
Cet <strong>en</strong>jeu n’est pas gagné partout.<br />
L’action est progressive.<br />
Nous avons d’abord r<strong>en</strong>contré les élus<br />
pour un diagnostic de l’existant : quelles sont<br />
les actions déjà faites sur le territoire ? Quels<br />
sont les bons acteurs à mobiliser ?<br />
Après un premier diagnostic auxquels la<br />
région et Pôle emploi ont participé, nous<br />
sommes allés voir chaque élu dans chaque<br />
communauté de communes et avons fait le<br />
constat que le territoire était organisé de<br />
façon très disparate.<br />
La rédaction d’un cahier des charges<br />
nous a semblé importante pour y mettre nos<br />
devoirs et ceux des collectivités territoriales,<br />
notamm<strong>en</strong>t les moy<strong>en</strong>s matériels et humains<br />
à y consacrer, avec év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t un lieu à<br />
l’écart pour discuter d’un problème plus<br />
approfondi, etc.…<br />
Nous avons maint<strong>en</strong>ant un an et demi<br />
de recul sur la création de ce réseau et avons<br />
repéré qu’il y avait une disparité énorme des<br />
types d’accueils.<br />
Chaque collectivité territoriale a son<br />
propre fonctionnem<strong>en</strong>t et a mis à disposition<br />
ses propres moy<strong>en</strong>s selon diverses modalités.<br />
Dans les grandes villes (ex. Cherbourg), le<br />
service existe mais une catégorie de<br />
population pose problème, la plus éloignée de<br />
l’emploi qui fréqu<strong>en</strong>te les espaces sociaux. Il y<br />
a c<strong>en</strong>t mètres d’écart <strong>en</strong>tre la MIFE et l’espace<br />
social mais le public <strong>en</strong>tre peu à la MIFE car<br />
elle est perçue comme une structure<br />
institutionnelle liée à l’emploi et à la<br />
formation. Les personnes se dis<strong>en</strong>t : « si je<br />
r<strong>en</strong>tre là, on va contrôler si je cherche du<br />
travail ».<br />
Le travail de la collectivité territoriale<br />
est donc de professionnaliser les accueillants<br />
des espaces sociaux pour qu’ils soi<strong>en</strong>t aptes à<br />
donner une impulsion <strong>en</strong> disant : « Vous allez<br />
trouver dans cette structure tel ou tel type de<br />
services, et une information spécifique ». Les<br />
demandes d’information sur la recherche<br />
d’emploi et de formation exist<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> mais<br />
elles rest<strong>en</strong>t parfois cachées.<br />
Certaines collectivités ont mis <strong>en</strong> place<br />
des « référ<strong>en</strong>ts emploi » qui apportai<strong>en</strong>t<br />
surtout de l’aide à la rédaction de CV mais ne<br />
disposai<strong>en</strong>t parfois que de très faibles<br />
connaissances sur les droits à la formation.<br />
Certaines collectivités, dans les maisons<br />
de service public, avai<strong>en</strong>t des<br />
accompagnem<strong>en</strong>ts spécifiques avec un travail<br />
PLIE.<br />
D’autres collectivités n’ont jamais<br />
travaillé ce champ de compét<strong>en</strong>ces,<br />
cep<strong>en</strong>dant les secrétaires de mairies sont<br />
régulièrem<strong>en</strong>t confrontées à des demandes<br />
relatives à la formation lorsque les structures<br />
spécifiques sont insuffisantes.<br />
D’autres collectivités ont créé des<br />
espaces publics numériques avec des<br />
informations sur la formation et l’emploi.<br />
Il existe donc une palette de<br />
compét<strong>en</strong>ces, à des niveaux et des degrés<br />
divers (du grand débutant aux titulaires de<br />
quinze années d’expéri<strong>en</strong>ce mais souffrant<br />
d’un manque d’actualisation des<br />
connaissances), avec des personnels<br />
confrontés à un même g<strong>en</strong>re de demandes.<br />
Les motivations sont par ailleurs variées : pour<br />
certains il faut leur rappeler qu’ils font partie<br />
du réseau tandis que d’autres le demand<strong>en</strong>t<br />
d’eux-mêmes.<br />
Nous devons donc répondre aux<br />
besoins des accueillants par rapport à leur<br />
niveau de connaissance et à leur implication<br />
dans la collectivité, et créer une dynamique<br />
pour que les accueillants se professionnalis<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>tre eux.<br />
En termes d’organisation, nous<br />
proposons :<br />
1/ un temps d’échange collectif par<br />
mois, soit à la MIFE, soit sur le lieu d’accueil<br />
(ag<strong>en</strong>ce Pôle emploi ou collectivité<br />
territoriale).<br />
2/ un espace dédié « ressources », avec<br />
un extranet dans le cahier des charges. Nous<br />
n’avons pas rédigé de guide car il serait<br />
dev<strong>en</strong>u trop rapidem<strong>en</strong>t obsolète.<br />
3/ un temps d’immersion individualisé,<br />
par rapport au projet de la collectivité<br />
territoriale (ex : création d’un atelier d’aide à<br />
la recherche d’emploi). Un appui<br />
méthodologique est fourni.<br />
Au niveau de la couverture territoriale,<br />
nous avons signalé sur la carte les accueils de<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
189
proximité (<strong>en</strong> rouge) et les conseillers dans les<br />
missions locales qui vont sur le territoire (<strong>en</strong><br />
vert).<br />
L’impulsion est mise sur le Nord-Ouest<br />
et une partie du Nord-Est. Le c<strong>en</strong>tre et le sud<br />
ne sont pas couverts. Nous comptons, pour la<br />
période 2011-2014, sur l’implication et<br />
l’influ<strong>en</strong>ce des élus, les uns sur les autres.<br />
Nous avons, <strong>en</strong>fin, un gros projet à<br />
Valognes avec une maison de service public<br />
(appelée mal<strong>en</strong>contreusem<strong>en</strong>t Pôle emploi<br />
mais à laquelle nous avons demandé de<br />
changer de nom) qui serait év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />
une ant<strong>en</strong>ne perman<strong>en</strong>te de la MIFE, pour<br />
une diffusion plus large et de proximité des<br />
informations. C’est un projet qui pourrait<br />
aboutir <strong>en</strong> 2012-2013 et permis par notre<br />
réseau d’accueillants. La collectivité a sout<strong>en</strong>u<br />
ce projet.<br />
Flor<strong>en</strong>ce SUAREZ, Maison de l’emploi Melun Val-de-Seine <strong>en</strong> Seine-et-Marne<br />
Quelle place peut pr<strong>en</strong>dre une Maison<br />
de l’emploi dans le cadre de l’AIO, par rapport<br />
au droit créé sur la formation professionnelle<br />
Cités des métiers, des Missions locales et de<br />
Pôle emploi ?<br />
Comm<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser l’articulation <strong>en</strong>tre ces<br />
d’où est issu le futur label dont vous avez structures ? L’<strong>en</strong>jeu est fort. Comm<strong>en</strong>t<br />
parlé, à côté des CIO, des réseaux des BIJ, des travaillez-vous avec les CIO ?<br />
Michel GARAND<br />
Si l’on n’est pas <strong>en</strong>core MIFE, on peut le<br />
dev<strong>en</strong>ir. Dev<strong>en</strong>ir MIFE, c’est accéder à une<br />
expéri<strong>en</strong>ce et obt<strong>en</strong>ir un label de<br />
professionnalisation sur les questions d’AIO.<br />
La Maison de l’emploi est un<br />
« chaudron », dans lequel tous les part<strong>en</strong>aires<br />
cités peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer.<br />
Flor<strong>en</strong>ce SUAREZ<br />
Je suis d’accord, mais le problème des<br />
Maisons de l’emploi est d’être sollicité par une<br />
multitude de labels :<br />
- Le FONGECIF pour être réseau de<br />
proximité<br />
- Les places des métiers pour être réseau<br />
de proximité<br />
L’intérêt de la MIFE est de proposer un<br />
corpus de pratiques et de<br />
professionnalisations pour permettre à tout le<br />
monde de réfléchir et de travailler de manière<br />
cohér<strong>en</strong>te sur la question.<br />
- La MIFE<br />
- Le futur label qui va arriver.<br />
J’imagine le titre <strong>en</strong> haut des services d’AIO<br />
qui risque d’être très long si plusieurs labels se<br />
cumul<strong>en</strong>t.<br />
Eve-Marie CACHIN, Maison de l’emploi Plaine Commune<br />
Nous avons eu un financem<strong>en</strong>t de 1,3 Ma question est, par rapport au label qui va<br />
millions d’€ et nous passerions à 300 000 €. être créé, y aura t’il un financem<strong>en</strong>t derrière ?<br />
Steve FREDERICK<br />
La Maison de l’emploi doit être éligible<br />
au label. Nous avons eu une grande discussion<br />
sur le cahier des charges car nous ne savions<br />
pas si l’information et l’ori<strong>en</strong>tation allai<strong>en</strong>t<br />
être éligibles au cahier des charge (à priori,<br />
c’est le cas) et pour savoir si c’est finançable<br />
(une circulaire de la DGEFP l’a confirmé).<br />
Dans le Cot<strong>en</strong>tin, le CIO nous a<br />
dit : « on peut travailler <strong>en</strong>semble mais nous<br />
n’avons pas obligatoirem<strong>en</strong>t les mêmes<br />
publics. » Le directeur du CIO local n’a pas la<br />
main pour décider d’un label commun Maison<br />
de l’emploi-CIO (la décision est prise pour lui<br />
au niveau rectoral ou plus haut), bi<strong>en</strong> que le<br />
CIO soit partie intégrante de la MDE (le CIO<br />
siège au conseil d’administration, il représ<strong>en</strong>te<br />
l’Education nationale). Nous ne savons pas<br />
s’ils auront une position commune au niveau<br />
national ou s’ils auront localem<strong>en</strong>t des<br />
latitudes.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
190
Michel GARAND<br />
Une disposition a été prise sur la non<br />
appart<strong>en</strong>ance et l’abs<strong>en</strong>ce de li<strong>en</strong> du CIO avec<br />
l’organisme de formation. Le CIO est dans une<br />
situation qui ne le met pas <strong>en</strong> bonne position.<br />
C’est un part<strong>en</strong>aire possible mais pas l’unique<br />
part<strong>en</strong>aire pour le projet de label.<br />
Philippe MANOUSSI, Responsable du c<strong>en</strong>tre de ressources de la Maison de l’emploi<br />
de Perpignan<br />
La position locale de la DIRECCTE est de fait que, même si cela figure dans une<br />
refuser le financem<strong>en</strong>t de l’AIO <strong>en</strong> arguant du circulaire, c’est le rôle de Pôle emploi.<br />
Steve FREDERICK<br />
Nous sommes <strong>en</strong>core <strong>en</strong> négociation<br />
sur le financem<strong>en</strong>t global de la Maison de<br />
l’emploi. Nous avons eu cep<strong>en</strong>dant une<br />
validation du projet technique par la DIRECCTE<br />
et l’aspect AIO a été validé.<br />
Philippe MANOUSSI<br />
Sur quel axe le projet a-t-il été<br />
prés<strong>en</strong>té ?<br />
Steve FREDERICK<br />
Le projet a été prés<strong>en</strong>té sur l’axe<br />
optionnel, l’axe 5.<br />
Philippe MAZELIE, Directeur de la Maison de l’emploi et du PLIE Métropole Nord-<br />
Ouest de Lille<br />
Les collaborations effectives ou <strong>en</strong> d’objectifs ou financières avec les Maisons de<br />
projet que vous évoquez (MIFE, OREF, CARIF) l’emploi lorsque vous travaillez avec elles ?<br />
se font-elles dans le cadre de conv<strong>en</strong>tions<br />
Françoise GUILMENT<br />
Les deux, nous avons travaillé sur une<br />
conv<strong>en</strong>tion d’objectifs, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong><br />
réseau global sur des actions ou des priorités<br />
d’actions. Nous avons monté une demande de<br />
Philippe MAZELIE<br />
La Maison de l’emploi et de la<br />
formation du Cot<strong>en</strong>tin était-elle un<br />
Steve FREDERICK<br />
C’est une seule structure, la Maison de<br />
l’emploi et de la Formation, qui porte<br />
l’<strong>en</strong>semble des services que nous avons. Il y a<br />
subv<strong>en</strong>tion auprès de la DIRECCTE et nous<br />
avons eu un financem<strong>en</strong>t direct sur un projet<br />
particulier.<br />
regroupem<strong>en</strong>t de plusieurs structures ou une<br />
<strong>en</strong>tité juridique distincte ?<br />
une direction de la Mission locale et du PLIE<br />
mais un directeur général de la Maison de<br />
l’emploi.<br />
Frédéric DUMORTIER, Directeur de la Maison de l’emploi de la Lozère<br />
Les accueillants sont-ils salariés des pouvez mettre <strong>en</strong> place ? Est-ce que vous<br />
collectivités territoriales ou de la Maison de aidez les collectivités dans le financem<strong>en</strong>t ?<br />
l’emploi ? S’ils sont salariés de la Maison de<br />
Combi<strong>en</strong> d’ag<strong>en</strong>ces Pôle emploi avezvous<br />
? En Lozère, nous avons une l’emploi, quelle est l’animation que vous<br />
seule<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
191
ag<strong>en</strong>ce qui est cont<strong>en</strong>te que nous allions sur le<br />
Steve FREDERICK<br />
Les accueillants sont tous des ag<strong>en</strong>ts<br />
des collectivités locales.<br />
Nous sommes partis du principe que<br />
nous ne pouvions pas mettre de moy<strong>en</strong>s<br />
humains. Nous avons des conv<strong>en</strong>tions de<br />
part<strong>en</strong>ariat qui n’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t pas de finances<br />
(nous ne connaissons pas le temps financier<br />
imparti pour chaque ag<strong>en</strong>t). Certaines<br />
collectivités locales nous financ<strong>en</strong>t, mais dans<br />
le cadre global de la Maison de l’emploi. C’est<br />
plutôt une action donnant-donnant. Il y a un<br />
financem<strong>en</strong>t global, nous mettons du temps<br />
de professionnalisation et d’animation du<br />
réseau des accueillants et, eux mett<strong>en</strong>t du<br />
temps pour que les g<strong>en</strong>s se professionnalis<strong>en</strong>t<br />
et ai<strong>en</strong>t des temps d’accueil.<br />
Nous avons <strong>en</strong>core des marges de<br />
progrès à faire. Pour notre prochain plan<br />
d’action, nous ne sommes pas capables de<br />
mesurer leur activité spécifique, ce qui signifie<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
C’est très frustrant pour les Maisons de<br />
l’emploi qui sont positionnées ou voudrai<strong>en</strong>t<br />
l’être, peut-être qu’une des perspectives<br />
serait que les Maisons de l’emploi qui ont ce<br />
type de fonctionnem<strong>en</strong>t, ou souhaiterai<strong>en</strong>t<br />
l’avoir, puiss<strong>en</strong>t rester <strong>en</strong> réseau et échanger.<br />
Steve FREDERICK<br />
J’ai fait une interv<strong>en</strong>tion à l’Alliance<br />
Villes Emploi sur ce thème et reçu <strong>en</strong>suite des<br />
appels (n’hésitez pas !). Nous nous sommes<br />
r<strong>en</strong>du compte au bout de quatre ans, lorsque<br />
nous avons réécrit le plan d’actions, que nous<br />
devions refaire un élém<strong>en</strong>t diagnostic. On doit<br />
retourner voir les élus pour voir ce qui s’est<br />
passé, voir les nouveaux moy<strong>en</strong>s humains<br />
notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nombre et repréciser les<br />
choses le cas échéant. Chaque accueillant a<br />
terrain.<br />
qu’il va falloir réfléchir à des indicateurs<br />
communs.<br />
Nous disposons de trois ag<strong>en</strong>ces Pôle<br />
emploi mais elles sont toutes localisées à<br />
Cherbourg. Pôle emploi a dit qu’il ne voulait<br />
pas bouger sur le territoire. Ce sont les publics<br />
qui doiv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir à Cherbourg. Pôle emploi<br />
profite donc de notre réseau d’accueil car cela<br />
lui permet une information de proximité sur<br />
ses compét<strong>en</strong>ces. La « désacralisation » de la<br />
structure est importante pour Pôle emploi, et<br />
connaître les heures d’ouverture et ce que<br />
l’on va y trouver est ess<strong>en</strong>tiel. Nous<br />
regrettons toutefois que les g<strong>en</strong>s ne se<br />
déplac<strong>en</strong>t que lorsqu’ils sont convoqués par<br />
Pôle emploi. Certains n’utilis<strong>en</strong>t pas les<br />
services PE au-delà de la convocation. Certains<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à Cherbourg pour une journée, avec<br />
le car du matin et celui du soir pour le retour.<br />
Il faut donc pouvoir pr<strong>en</strong>dre ce temps et se<br />
déplacer à bon esci<strong>en</strong>t.<br />
Mon équipe d’animateurs, qui travaille dans<br />
les collectivités territoriales que nous<br />
essayons de professionnaliser, est <strong>en</strong> forte<br />
demande d’échanges avec d’autres structures<br />
qui font ce même travail.<br />
aussi besoin d’être écouté. Il se<br />
professionnalise mais son public est <strong>en</strong><br />
évolution perman<strong>en</strong>te. Il serait souhaitable<br />
d’avoir des critères d’évaluation communs. En<br />
raison des disparités des lieux d’accueil et des<br />
accueillants, on espère pouvoir le faire dans le<br />
prochain plan d’actions. Ce sera une nécessité<br />
pour valoriser cette action et voir son impact<br />
sur le public.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
192
Atelier<br />
L’Accueil, l’Information, l’Ori<strong>en</strong>tation<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Bertrand CREUSY<br />
Directeur, MIFE de Belfort<br />
Katherine DESMEURS<br />
Directrice, Maison de l’emploi et de la formation de Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
Secrétaire général, réseau international des Cités des métiers et directeur de la Cité des Métiers de<br />
Paris<br />
Animation<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
Secrétaire général, réseau international des Cités des métiers et directeur de la Cité des Métiers de<br />
Paris<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
193
Katherine DESMEURS<br />
Nous allons faire un tour de table des<br />
actions AIO que vous m<strong>en</strong>ez et essayer<br />
d’échanger à travers les expéri<strong>en</strong>ces de<br />
chacun.<br />
Dorothée BERLAND, directrice de la Maison de l’emploi du pays clermontois, Plateau<br />
picard<br />
Cette Maison de l’emploi a peu d’AIO, je gérais avant celle de Rueil-Malmaison qui<br />
nous interv<strong>en</strong>ons plutôt <strong>en</strong> back-office, mais était très axée sur cette dynamique.<br />
Cécile HUEBER, Responsable AIO, Maison de l’emploi du bassin dieppois, Seine<br />
Maritime<br />
Je suis responsable de l’AIO nous<br />
mettons <strong>en</strong> place des ant<strong>en</strong>nes et des relais<br />
de service public.<br />
Maurice SAMBAIN, Maison de l’emploi du pays d’Arles<br />
Nous avons un pays peu peuplé mais qui se développ<strong>en</strong>t dans les villages<br />
vaste. Chaque ant<strong>en</strong>ne relais à des ant<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>vironnants.<br />
Emmanuel JOURNOT, chef de projet INFFOLOR (CARIF de la région Lorraine)<br />
Je suis chargé de la coordination des comités locaux dans beaucoup de territoires<br />
réseaux de l’AIO sur la région. Il y a eu une <strong>en</strong> tant que part<strong>en</strong>aires associés. L’objet de<br />
charte, signée <strong>en</strong> novembre 2009, à l’initiative nos travaux est de voir comm<strong>en</strong>t les Maisons<br />
de l’Etat et de la région. Les Maisons de de l’emploi pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>core plus actives<br />
l’emploi ne sont pas signataires du premier dans le réseau AIO lorrain.<br />
cercle mais sont associées aux travaux des<br />
Yasmine CHEZAL, Coordinatrice, Maison de l’emploi du bassin dijonnais<br />
Nous avons mis <strong>en</strong> place quinze points rapport au nouveau cahier des charges. Nous<br />
relais Maisons de l’emploi sur le territoire, nous appuyons sur le personnel des<br />
avec des perman<strong>en</strong>ces de l’<strong>en</strong>semble des communes et des communautés de<br />
part<strong>en</strong>aires. Pôle emploi, Missions locales, Cap<br />
Emploi et d’autres vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur ces points<br />
relais, un lieu unique. La Maison de l’emploi<br />
s’était beaucoup axée sur l’accompagnem<strong>en</strong>t.<br />
Nous changeons donc notre organisation par<br />
communes que nous allons former à l’accueil<br />
et à l’information afin qu’elles puiss<strong>en</strong>t<br />
donner un premier diagnostic et une bonne<br />
ori<strong>en</strong>tation des personnes. Nous travaillons à<br />
ce projet.<br />
Frédéric COUGET, Chargé de mission, Maison de l’emploi d’Al<strong>en</strong>çon<br />
Nous avons un espace ressources, un <strong>en</strong> cours mais j’att<strong>en</strong>ds aujourd’hui de<br />
c<strong>en</strong>tre d’accueil et de conseil de premier<br />
niveau d’information à 200m d’une cité des<br />
métiers. L’<strong>en</strong>jeu de notre territoire est de<br />
l’information et de l’aide pour ce travail de<br />
rapprochem<strong>en</strong>t avec la cité qui va dev<strong>en</strong>ir<br />
régionale.<br />
travailler davantage <strong>en</strong>semble. Le travail est<br />
Emma DA CUNHA, Assistance de direction, Maison de l’emploi Val de Lorraine<br />
Le Val de lorraine couvre 94 communes Nous portons égalem<strong>en</strong>t le PLIE du Val de<br />
pour 95 000 habitants. La Maison territoriale a lorraine, un territoire commun à celui du<br />
démarré officiellem<strong>en</strong>t le 23 novembre 2009. Grand Nancy.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
194
Flor<strong>en</strong>ce GLAPSKA, Docum<strong>en</strong>taliste animatrice de l’espace docum<strong>en</strong>tation conseil de<br />
la Maison de l’emploi de Saverne<br />
Je me situe davantage sur le terrain. pour monter des ant<strong>en</strong>nes notamm<strong>en</strong>t, mais il<br />
Nous avons un espace d’accueil et quatre faut des moy<strong>en</strong>s humains et techniques.<br />
ant<strong>en</strong>nes. Une dizaine de part<strong>en</strong>aires vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t Ori<strong>en</strong>ter les g<strong>en</strong>s n’est pas simplem<strong>en</strong>t leur<br />
à des perman<strong>en</strong>ces, mais nous sommes mettre des bornes et des outils, alors je suis<br />
confrontés à des difficultés concrètes pour curieuse de voir comm<strong>en</strong>t vous faites.<br />
<strong>en</strong>seigner les g<strong>en</strong>s. Nous avons des projets,<br />
Stéphanie PARIS, Directrice de la Maison de l’emploi du pays de Redon, Bretagne<br />
Nous travaillons sur un projet Information Jeunesse), les communautés de<br />
immobilier qui va voir le jour fin 2012-début<br />
2013 et cela fait deux ans que nous travaillons<br />
avec tous les part<strong>en</strong>aires. Nous serons une<br />
communes quand ils sont organisés pour faire<br />
de l’accueil de publics ? Je vi<strong>en</strong>s confronter ce<br />
qui est ressorti de nos échanges, avec des<br />
c<strong>en</strong>taine de salariés dans le bâtim<strong>en</strong>t, solutions v<strong>en</strong>ues de personnes que l’on<br />
notamm<strong>en</strong>t Pôle emploi et la Mission locale.<br />
Nous n’avons pas toujours travaillé dans la<br />
facilité avec tous les part<strong>en</strong>aires sur la<br />
n’att<strong>en</strong>dait pas, et la manière dont vous avez<br />
mis <strong>en</strong> œuvre ces solutions et comm<strong>en</strong>t elles<br />
sont appliquées dans le temps. En nous<br />
question de l’accueil. Il y a l’approche du tournant vers des Maisons de l’emploi<br />
bâtim<strong>en</strong>t et une offre de services au territoire,<br />
pour réfléchir aux points de proximité.<br />
existantes, nous avons remarqué qu’elles ne<br />
vieilliss<strong>en</strong>t pas toujours bi<strong>en</strong> concernant l’AIO.<br />
Comm<strong>en</strong>t travailler avec les PAE, les PIJ (Point<br />
Philippe COSTEUX, Directeur de la Maison de l’emploi du Mans qui porte un PLIE et<br />
Directeur d’une Mission locale<br />
L’<strong>en</strong>jeu, pour moi, n’est pas l’accueil et<br />
l’information dans les quartiers. J’att<strong>en</strong>ds de<br />
cette réflexion, et la prés<strong>en</strong>ce du directeur de<br />
une spécificité ? Il y a des li<strong>en</strong>s forts à faire<br />
<strong>en</strong>tre ori<strong>en</strong>tation et métiers. Nous avons une<br />
place à jouer auprès des CIO et des autres<br />
la Cité des métiers m’intéresse beaucoup, une part<strong>en</strong>aires qui font de l’ori<strong>en</strong>tation.<br />
réflexion sur la notion d’ori<strong>en</strong>tation tout au<br />
long de la vie, avec la labellisation qui va se<br />
mettre <strong>en</strong> place. Quelle place les Maisons de<br />
J’aimerais que nous abordions cette question<br />
fondam<strong>en</strong>tale et urg<strong>en</strong>te, même si je ne<br />
néglige pas ce qui est fait dans les points<br />
l’emploi pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-elles à l’intérieur de d’accueil.<br />
l’ori<strong>en</strong>tation, comm<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t-elles acquérir<br />
Christine GALISSON, Maison de l’emploi du pays de Châteaubriant, Pays de la Loire<br />
J’ai les mêmes interrogations que chercheurs d’emploi, mais nous travaillons<br />
Philippe COSTEUX, sachant que nous sommes<br />
très avancés sur l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> conseil salarié.<br />
avec les salariés et les <strong>en</strong>treprises. Je suis sûre<br />
que nous pouvons faire beaucoup plus.<br />
Nous n’avons jamais été sur le champ des<br />
Dominique WOIRGARD, Responsable administrative et financière de la Maison de<br />
l’emploi de Plaine commune<br />
Des cyber-bases emploi ont été créées Ils propos<strong>en</strong>t aux habitants une offre de<br />
dans les huit villes de la communauté services, des ateliers et des prestations. Ces<br />
d’agglomération, au mom<strong>en</strong>t du premier cyber-bases étai<strong>en</strong>t financées dans le premier<br />
conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t. Nous faisons un accueil et conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t et ne le seront pas dans le<br />
une ori<strong>en</strong>tation de premier niveau. Ces lieux deuxième. Notre interrogation concerne la<br />
sont des regroupem<strong>en</strong>ts des part<strong>en</strong>aires de volonté de maint<strong>en</strong>ir ces cyber-bases qui<br />
tous les acteurs emploi et insertion de la ville, répond<strong>en</strong>t aux problématiques des habitants.<br />
avec des membres de la Maison de l’emploi. Comm<strong>en</strong>t les intégrer dans le label national et<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
195
quels pourrai<strong>en</strong>t être les financem<strong>en</strong>ts ? Nous<br />
avons lu des élém<strong>en</strong>ts sur le cahier des<br />
charges. Je ne sais s’il a été voté ou s’il est <strong>en</strong><br />
projet, mais la question financière n’y est<br />
jamais évoquée.<br />
Dominique VAN KEIRSBILCK, Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />
Le sujet m’intéresse à plusieurs niveaux. certaines problématiques d’ori<strong>en</strong>tation et<br />
Ces textes et ces nouvelles lois sur d’information. Comm<strong>en</strong>t peut-on les<br />
l’ori<strong>en</strong>tation positionn<strong>en</strong>t les Maisons de<br />
l’emploi d’une manière claire. Au niveau<br />
régional, nous nous trouvons dans une<br />
perfectionner et comm<strong>en</strong>t les Maisons de<br />
l’emploi pourrai<strong>en</strong>t-elles avoir une forme<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t et une reconnaissance ?<br />
position paradoxale où les Maisons de Nous avons contacté la Cité des métiers car<br />
l’emploi n’ont jamais eu de reconnaissance ni<br />
de place dans le cadre de l’ori<strong>en</strong>tation. Les<br />
problématiques sont aussi locales/régionales.<br />
Quelle place accorder aux Maisons de l’emploi<br />
sur le territoire lorrain ? Nous avons déjà une<br />
organisation et des services qui répond<strong>en</strong>t à<br />
l’idée était d’être accompagnés mais aussi<br />
d’<strong>en</strong>trer dans une organisation de réseaux, de<br />
savoir si ce que nous savions était correct et<br />
comm<strong>en</strong>t nous pouvions collaborer. Nous<br />
sommes dans une démarche réc<strong>en</strong>te et la<br />
volonté d’obt<strong>en</strong>ir un label Cité des métiers.<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
Comm<strong>en</strong>t l’expertise, l’histoire de vie et<br />
les cahiers des charges des Maisons de<br />
l’emploi les amèn<strong>en</strong>t-elles à s’intéresser à<br />
d’autres dispositifs intégrés, notamm<strong>en</strong>t dans<br />
le champ de l’ori<strong>en</strong>tation tout au long de la<br />
vie ? Le but de cette partie de l’atelier est de<br />
compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t des cités des métiers<br />
peuv<strong>en</strong>t être aussi des Maisons de l’emploi,<br />
ou intégrées à des Maisons de l’emploi.<br />
Regardons la situation aujourd’hui avec un<br />
triple <strong>en</strong>semble de cahiers des charges : votre<br />
Katherine DESMEURS<br />
J’aimerais détailler les trois élém<strong>en</strong>ts,<br />
notre cahier des charges, celui qui est attaché<br />
aux Maisons de l’emploi et la partie AIO<br />
différée <strong>en</strong> axe 5, donc qui sort du plan de<br />
financem<strong>en</strong>t de l’Etat. L’AIO serait<br />
cahier des charges du 30 décembre 2009, la<br />
loi du 24 novembre qui comm<strong>en</strong>ce à<br />
apparaître sous forme de projet de décret et<br />
projet d’arrêté et qui a été retoqué au<br />
CNFPTLV (Conseil National de la Formation<br />
Professionnelle Tout au Long de la Vie) avanthier,<br />
et le cahier des charges et la charte des<br />
Cités des métiers. Je pourrais même ajouter<br />
les MIFE car nous att<strong>en</strong>dons Bertrand CREUSY<br />
qui représ<strong>en</strong>te à la fois MIFE, Cité des métiers<br />
et Maison de l’emploi.<br />
appréh<strong>en</strong>dée par Olivier LAS VERGNAS qui<br />
participe au niveau national à cette<br />
problématique et via le cahier des charges de<br />
la Cité des métiers.<br />
Dominique DESSEZ, Directeur de la MDEF des pays voironnais sud grésivaudan, Isère<br />
La Maison de l’emploi que je dirige est coordonnée par l’<strong>en</strong>semble des réseaux<br />
<strong>en</strong> groupem<strong>en</strong>t d’intérêt public et regroupe<br />
trois outils : Mission locale, MIFE et Maison de<br />
l’emploi avec deux sites c<strong>en</strong>traux et des points<br />
d’accueil dans les communes. Ils sont gérés<br />
par les communes mais coordonnés par la<br />
spécialisés. Pour notre part, sur Rhône-Alpes,<br />
dans le cadre du SPRF (Service Public Régional<br />
de Formation), le Conseil régional souhaite<br />
avancer dans une logique de réseau d’accueil<br />
et d’information pour faire <strong>en</strong> sorte que les<br />
Maison de l’emploi. L’<strong>en</strong>jeu est de voir organismes d’un territoire trouv<strong>en</strong>t une<br />
comm<strong>en</strong>t, sur l’<strong>en</strong>semble du territoire, il peut<br />
y avoir une offre d’accueil et d’information<br />
généraliste pour tous les publics qui soit à la<br />
fois traitée <strong>en</strong> direct par la Maison de l’emploi<br />
<strong>en</strong> tant que point d’accueil généraliste et<br />
organisation qui permette de répondre à tous<br />
les publics, quel que soit le lieu. Si une<br />
personne se prés<strong>en</strong>te dans une ag<strong>en</strong>ce Pôle<br />
emploi, elle peut être r<strong>en</strong>voyée, avec des<br />
informations précises, sur le bon guichet.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
196
Nous recherchons cette logique d’accueil<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
Pour bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre ce que nous<br />
pouvons faire <strong>en</strong>semble, il me faudrait<br />
connaître le niveau d’information de tout le<br />
monde sur les différ<strong>en</strong>ts dispositifs. Vous<br />
connaissez le cahier des charges des Maisons<br />
de l’emploi. Que savez-vous de la section 1 de<br />
la loi du 24 novembre sur le service public de<br />
l’ori<strong>en</strong>tation ? Que savez-vous de l’état du<br />
décret et de l’arrêté ? Il serait peut-être<br />
intéressant de faire un point, ainsi que sur le<br />
cahier des charges, la charte et le label Cité<br />
des métiers. Dans l’ordre, Bertrand CREUSY<br />
pourrait parler sommairem<strong>en</strong>t de l’AIO dans<br />
généraliste et de travail <strong>en</strong> réseau.<br />
les Maisons de l’emploi, par exemple <strong>en</strong><br />
Franche-Comté. Je pourrais m’improviser pour<br />
résumer les dernières péripéties de l’arrêté et<br />
du décret de la loi du 24 novembre, dont je ne<br />
suis que l’un des protagonistes audités. Enfin,<br />
nous pourrions écouter Katherine DESMEURS,<br />
de Saint-Qu<strong>en</strong>tin <strong>en</strong> Yvelines, faire un point<br />
Cité des métiers. Bertrand CREUSY, pouvezvous<br />
nous dire comm<strong>en</strong>t vous interprétez la<br />
place de l’AIO dans le cahier des charges des<br />
Maisons de l’emploi et comm<strong>en</strong>t vous la vivez<br />
à Belfort ?<br />
Bertrand CREUSY, Directeur de la MIFE de Belfort<br />
Nous sommes Maison de l’emploi, MIFE<br />
et Cité des métiers. Nous portons un DLA<br />
(dispositif d’accompagnem<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong> aux<br />
associations) et un PLIE. Nous avons un<br />
<strong>en</strong>semblier cohér<strong>en</strong>t qui nous permet de<br />
formation à l’emploi <strong>en</strong> passant par la création<br />
d’activité et l’innovation sur ces questions.<br />
L’Etat a financé 70% de cet axe <strong>en</strong> 2010, dans<br />
le cadre de notre Maison de l’emploi de<br />
Belfort.<br />
définir de grands axes d’interv<strong>en</strong>tion, dont<br />
Pour 2011, avec le changem<strong>en</strong>t<br />
celui de l’AIO pour lequel nous avons fait le<br />
choix, depuis le début, de nous appuyer sur le<br />
label existant de la Cité des métiers. Il vise à<br />
interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> direction de tout public sur un<br />
d’interlocuteur, nous avons décidé de changer<br />
de stratégie pour valoriser cette fonction<br />
d’AIO <strong>en</strong> front office, et surtout autour du<br />
label Cité des métiers de coordination et de<br />
mode précurseur de multi part<strong>en</strong>ariats. fédération de l’<strong>en</strong>semble des acteurs, voire de<br />
L’addition des compét<strong>en</strong>ces prés<strong>en</strong>tes sur un professionnalisation des acteurs de l’AIO, nous<br />
territoire améliore les dispositifs avons décidé de v<strong>en</strong>tiler la fonction AIO sur les<br />
d’information de tous les publics. Labellisée <strong>en</strong><br />
1999 au sein d’une MIFE, la Maison de<br />
l’Information sur la Formation et l’Emploi a<br />
quatre axes. L’Observatoire produit et fait de<br />
la prospective. Nous nous appuyons sur la Cité<br />
des métiers de Belfort et de Montbéliard pour<br />
une vocation d’information et de formation diffuser l’information. Pour<br />
sur l’accueil des publics adultes dans notre l’accompagnem<strong>en</strong>t des mutations<br />
territoire. Nous avons, dans la première<br />
version du cahier des charges, inscrit cette<br />
fonction de manière plus timide.<br />
économiques, nous produisons une bonne<br />
c<strong>en</strong>taine de fiches métiers sur la filière énergie<br />
dans notre secteur. Nous développons de<br />
Nous avions fait ce choix, puisque nous nouveaux pôles, notamm<strong>en</strong>t celui de<br />
étions une des premières Maisons de l’emploi « Changer de vie professionnelle » sur notre<br />
labellisées, et que l’année 2010 était Cité des métiers <strong>en</strong> direction des salariés, et<br />
transitoire, d’afficher un axe 5 fort d’AIO. nous animons des groupes de travail<br />
Nous avons sollicité des financem<strong>en</strong>ts de l’Etat<br />
sur cet axe par rapport au service produit à la<br />
population, bi<strong>en</strong> sûr, mais aussi par rapport à<br />
la vocation plus back office d’une Cité des<br />
spécifiques.<br />
Voilà notre stratégie pour déf<strong>en</strong>dre la<br />
méthodologie : nous améliorons le service aux<br />
usagers <strong>en</strong> direction de tous les publics, nous<br />
métiers. Elle possède cette capacité à allons du collégi<strong>en</strong> au s<strong>en</strong>ior mais, surtout,<br />
gouverner, coordonner et animer pour nos nous augm<strong>en</strong>tons la lisibilité et le part<strong>en</strong>ariat,<br />
105 part<strong>en</strong>aires locaux, étant tous force de nous innovons sur la recherche et le<br />
proposition <strong>en</strong> matière d’information, de développem<strong>en</strong>t et t<strong>en</strong>tons de nous<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
197
professionnaliser, c'est-à-dire de travailler<br />
avec les part<strong>en</strong>aires sur le retour de pratiques<br />
et par des journées de formation. Par<br />
exemple, avec la journée sur l’inter culturalité<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
Je résume la section 1 de la loi du 24<br />
novembre, sans introduire d’opinion<br />
personnelle. La loi a une section 1 très<br />
ambitieuse qui s’inscrit dans l’objectif<br />
d’élévation du niveau de qualification de toute<br />
la population française. Cette loi est proactive,<br />
les autres sections port<strong>en</strong>t sur les questions<br />
de formation, du DIF et de sa portabilité.<br />
Quelques sujets s<strong>en</strong>sibles, notamm<strong>en</strong>t sur le<br />
transfert du personnel de l’AFPA, ont<br />
<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré beaucoup de débats. La section 1<br />
affirme la création du Service Public de<br />
l’Ori<strong>en</strong>tation tout au long de la vie et le définit<br />
comme réalisé par tous ceux qui sont<br />
conformes à certains critères. Des volontaires<br />
peuv<strong>en</strong>t se mettre dans le service public. La loi<br />
prévoit :<br />
-Un SPO composé d’un service<br />
dématérialisé accessible à tous (base de<br />
données et service téléphonique). Il est prévu<br />
qu’il puisse être financé par une utilisation des<br />
fonds de la formation. Il y a des réactions des<br />
fonds paritaires aujourd’hui sur l’utilisation de<br />
l’arg<strong>en</strong>t pour sa construction. Le DIO, Jean-<br />
Robert PITTE, a pour mission d’organiser le<br />
rapprochem<strong>en</strong>t du C<strong>en</strong>tre INFFO, Onisep et<br />
CIDJ pour favoriser la mise <strong>en</strong> place de ces<br />
outils. Aucune fusion n’est prévue. Tous les<br />
opérateurs ne sont pas prés<strong>en</strong>ts pour produire<br />
ce service dématérialisé. Le service pourrait<br />
être financé par une contribution des fonds<br />
paritaires mais la somme n’est pas écrite.<br />
-Les points d’accueil contribueront au<br />
SPO tout au long de la vie. L’esprit Cité des<br />
métiers a prévalu pour définir les critères des<br />
points qui constitueront le Service Public de<br />
l’Ori<strong>en</strong>tation tout au long de la vie. Est<br />
considéré comme pouvant être labellisé SPO<br />
tout acteur délivrant, <strong>en</strong> un lieu unique, de<br />
l’information et des conseils de qualité,<br />
s’appuyant sur des bases de données fiables, à<br />
tout public. Il est précisé qu’accueillir ces<br />
publics n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t leur fournir<br />
le niveau de service total mais être capable de<br />
r<strong>en</strong>voyer vers des services ad hoc, s’ils<br />
exist<strong>en</strong>t. La loi ne prévoit aucune modalité<br />
nous essayons d’avoir une approche partagée<br />
avec les part<strong>en</strong>aires sur le mélange des<br />
cultures et la manière d’appréh<strong>en</strong>der les<br />
différ<strong>en</strong>ts publics.<br />
particulière de financem<strong>en</strong>t. Des groupes de<br />
travail ont fonctionné avec l’anci<strong>en</strong> Délégué<br />
interministériel de l’ori<strong>en</strong>tation, Bernard<br />
SAINT-GIRONS, et avai<strong>en</strong>t préparé des cahiers<br />
des charges.<br />
Aujourd’hui, un projet d’arrêté et de<br />
décret est visible sur le site d’Alliance Villes<br />
Emploi ou du C<strong>en</strong>tre Inffo. La nouveauté est<br />
que le décret est élargi par rapport à la loi et<br />
prévoit de labelliser aussi bi<strong>en</strong> un lieu unique<br />
qu’un « réseau de lieux ». Or, s’il n’y a que 15<br />
Cités des métiers <strong>en</strong> France et 27 dans le<br />
monde, c’est parce qu’ailleurs il n’y a pas<br />
vraim<strong>en</strong>t capacité à recevoir tout les publics<br />
<strong>en</strong> un lieu. Là, avec le décret pourront être<br />
labellisés SPO un « réseau de lieux » éclatés<br />
ou il pourra, par exemple, y avoir un CIO et un<br />
PRCVAE (Point Relais Conseil <strong>en</strong> Validation des<br />
Acquis de l’Expéri<strong>en</strong>ce) qui, <strong>en</strong>semble,<br />
s’appellerai<strong>en</strong>t réseau SPO, labellisé à tel<br />
<strong>en</strong>droit.<br />
Par ailleurs, dans le cahier des charges<br />
Cité des métiers existe l’anonymat réciproque.<br />
Les personnes reçues ne déclin<strong>en</strong>t pas leur<br />
id<strong>en</strong>tité et, à l’intérieur des pôles de conseil,<br />
les conseillers ne se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas comme<br />
faisant partie de telle institution. Cette notion<br />
est subtile et, <strong>en</strong> fait, les Cités de métiers sont<br />
à peu près compatibles avec tous les cahiers<br />
des charges. En réalité, nous t<strong>en</strong>ons à<br />
l’anonymat pour que les personnes ne se<br />
s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas contrôlées, mais dans des ateliers,<br />
des clubs ou des événem<strong>en</strong>ts, les g<strong>en</strong>s<br />
s’inscriv<strong>en</strong>t nominativem<strong>en</strong>t.<br />
Il est à noter aussi dans la loi une<br />
abs<strong>en</strong>ce d’élém<strong>en</strong>t sur le financem<strong>en</strong>t et sur<br />
la mécanique des réseaux nationaux. Dans le<br />
SPO, la loi a oublié les régions et le décret ne<br />
les explique pas davantage. Les demandes de<br />
labellisation seront administrées par les<br />
préfets de région, <strong>en</strong> accord avec les comités<br />
ad hoc qui inclu<strong>en</strong>t les collectivités. La<br />
labellisation dure cinq ans et il n’y aura sans<br />
doute pas de labellisation globale de toutes<br />
les Cités des métiers, ni de tous les CIO, les<br />
Missions locales ou Pôle emploi. Le préfet<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
198
ecevra des demandes qui seront traitées au<br />
niveau régional, ce qui est une difficulté.<br />
Le décret et l’arrêté ont été prés<strong>en</strong>tés<br />
avant-hier au CNFPTLV et au fonds paritaire.<br />
Ils ont reçu des avis défavorables. Nous<br />
p<strong>en</strong>sons qu’il va y avoir quelques itérations<br />
puis le décret et l’arrêté passeront. Nous<br />
sommes interv<strong>en</strong>us par écrit avec Alliance<br />
Villes Emploi et Intermife, <strong>en</strong>tre autres, <strong>en</strong><br />
disant que le point le plus important était de<br />
considérer comme critère la volonté de la<br />
converg<strong>en</strong>ce des acteurs. Au lieu de regarder<br />
le système pour donner un label une fois pour<br />
toutes pour cinq ans, nous avons préconisé de<br />
labelliser des processus de converg<strong>en</strong>ces. Le<br />
rôle de la loi et des décrets devrai<strong>en</strong>t être<br />
d’<strong>en</strong>courager les acteurs à converger et à faire<br />
que des processus recompos<strong>en</strong>t les lieux. On<br />
pourrait regarder comm<strong>en</strong>t un réseau de<br />
points pourrait dev<strong>en</strong>ir un c<strong>en</strong>tre associé,<br />
comm<strong>en</strong>t des projets de réimplantation d’un<br />
acteur pourrai<strong>en</strong>t faire converger les<br />
processus. Cette idée a été plus ou moins<br />
reprise. Dans le cahier des charges, il y aurait<br />
des élém<strong>en</strong>ts sur le conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t des<br />
acteurs et la nécessité qu’il y ait des<br />
conv<strong>en</strong>tions pour créer ces lieux uniques. Je<br />
p<strong>en</strong>se qu’il devrait y avoir, <strong>en</strong> plus, un plan de<br />
converg<strong>en</strong>ce écrit sur plusieurs années.<br />
L’<strong>en</strong>jeu n’est pas la labellisation de la situation<br />
actuelle, avec 15000 points existants<br />
actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France, mais comm<strong>en</strong>t un<br />
processus d’ingénierie rapporterait des<br />
converg<strong>en</strong>ces.<br />
Concernant la Cité des métiers, tout le<br />
monde sait que ce sont des plates-formes<br />
d’information et de conseil ouverts à tous les<br />
publics, respectant tous les critères dont on<br />
Katherine DESMEURS<br />
La Cité des métiers vi<strong>en</strong>t d’ouvrir au<br />
public. Nous avons passé les phases de<br />
labellisation <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte, bi<strong>en</strong> sûr,<br />
l’expéri<strong>en</strong>ce de chacun. Nous nous sommes<br />
beaucoup appuyés sur Nanterre, depuis<br />
quatre ans Maison de l’emploi et Cité des<br />
métiers. Nous avons ouvert la Maison de<br />
l’emploi et la Cité des métiers <strong>en</strong> même<br />
temps. La converg<strong>en</strong>ce des acteurs, comme le<br />
précise Olivier LAS VERGNAS, a été <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>chée<br />
dès le démarrage. J’<strong>en</strong> suis à la troisième<br />
ouverture de Maison de l’emploi, et il est plus<br />
vi<strong>en</strong>t de parler, des lieux multi-part<strong>en</strong>ariaux<br />
accueillant tous les publics et leur donnant,<br />
sans r<strong>en</strong>dez-vous, à toute heure d’ouverture,<br />
informations et conseils. L’organisation <strong>en</strong><br />
pôles de conseil est ori<strong>en</strong>tée sur les besoins<br />
des usagers, comme « choisir son<br />
ori<strong>en</strong>tation », « trouver un emploi »,<br />
« changer de vie professionnelle », « créer son<br />
activité ». La terminologie n’est pas imposée<br />
mais il doit y avoir <strong>en</strong>tre trois et sept pôles de<br />
conseil répondant à toutes les préoccupations<br />
de manière interprofessionnelle. Ils se<br />
construis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les réseaux des<br />
acteurs concernés. 15 Cités des métiers sont<br />
labellisées <strong>en</strong> France sur un total de 27 dans le<br />
monde, sur 8 pays. Ce réseau anime, un peu à<br />
la manière d’Alliance Villes Emploi, les<br />
échanges et les projets <strong>en</strong>tre plates-formes<br />
Cités des métiers, avec une dim<strong>en</strong>sion<br />
internationale.<br />
En ce mom<strong>en</strong>t, le projet Capa-CITĒS<br />
(Converg<strong>en</strong>ce des Acteurs vers des Projets<br />
Adaptés de Cités des Métiers), financé par le<br />
premier appel à projets Martin HIRSCH,<br />
concerne des schémas régionaux de<br />
converg<strong>en</strong>ce, sur six régions, Basse-<br />
Normandie, Sud-Alsace, Picardie, Auvergne,<br />
Rhône-Alpes et Lorraine. Nous avons conçu le<br />
projet au mom<strong>en</strong>t où la loi n’était pas <strong>en</strong>core<br />
votée avec l’idée qu’il permettrait d’apporter<br />
de l’ingénierie et du souti<strong>en</strong> au mom<strong>en</strong>t où la<br />
loi sortirait. Nous avions un financem<strong>en</strong>t pour<br />
cinq régions et nous avons du mal à <strong>en</strong><br />
accueillir d’autres, excepté <strong>en</strong> sil<strong>en</strong>t partner.<br />
Nous pouvons maint<strong>en</strong>ant voir concrètem<strong>en</strong>t<br />
ce que donne un projet Maison de<br />
l’emploi/Cité des métiers.<br />
facile de le faire p<strong>en</strong>dant l’ouverture qu’après.<br />
Le point d’<strong>en</strong>trée d’une Cité des métiers est la<br />
converg<strong>en</strong>ce des part<strong>en</strong>aires qui ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
pas pour le compte de leur propre structure<br />
mais pour une contribution mutualisée d’un<br />
accueil, d’une ori<strong>en</strong>tation et d’une<br />
information au public. Les formations se font à<br />
la Villette pour l’<strong>en</strong>semble des conseillers.<br />
Aujourd’hui, nous avons 25 professionnels<br />
opérateurs sur les pôles d’accueil : CCI,<br />
Chambre des métiers, Fongecif, Mission<br />
locale, PLIE et autres. Nous pouvons mixer<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
199
l’<strong>en</strong>semble des opérateurs. Pôle emploi<br />
contribue à l’accueil, mais aussi à l’animation.<br />
Nous avons la possibilité, dans une Cité<br />
des métiers, de mutualiser des actions avec<br />
les part<strong>en</strong>aires et d’être innovants. Pôle<br />
emploi a souhaité que la Cité des métiers à<br />
Saint Qu<strong>en</strong>tin favorise pour tous les publics<br />
leurs services <strong>en</strong> ligne, ce qui n’est pas le cas<br />
dans toutes les régions. Ils nous mett<strong>en</strong>t à<br />
disposition un ag<strong>en</strong>t toutes les semaines.<br />
Nous organisons un point-r<strong>en</strong>contre où il y a<br />
une formation sur-mesure « emploi.fr » dans<br />
laquelle tout public, pas forcém<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
demande d’emploi, est formé par un atelier<br />
interactif de qualité. Je suis concernée,<br />
comme Belfort, par l’après. Après une année<br />
d’opérationnalité sur cette Maison de<br />
l’emploi, conv<strong>en</strong>tionnée depuis trois ans, nous<br />
avons fait la même chose que vous : j’ai<br />
v<strong>en</strong>tilé l’<strong>en</strong>semble des actions cité des métiers<br />
sur l’<strong>en</strong>semble des axes. Une docum<strong>en</strong>taliste<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
Le principe de Cité des métiers est<br />
fondé sur des critères donnés : un service réel<br />
d’information et de conseils à tous les usagers<br />
sur toutes les questions d’insertion,<br />
d’évolution et d’ori<strong>en</strong>tation professionnelle à<br />
tout âge et l’obligation de répondre vraim<strong>en</strong>t<br />
aux besoins des publics <strong>en</strong> multi-part<strong>en</strong>ariats.<br />
Nous labellisons sur des territoires de taille<br />
variable. Les Cités des métiers de Normandie,<br />
du Limousin, de Marseille-PACA et celle de la<br />
Guadeloupe sont régionales. La MDE/Cité des<br />
métiers du Saint-Qu<strong>en</strong>tinois est labellisée sur<br />
le Saint-Qu<strong>en</strong>tinois, avec un c<strong>en</strong>tre associé à<br />
Katherine DESMEURS<br />
Olivier LAS VERGNAS a brossé<br />
l’<strong>en</strong>semble des acteurs. Concernant la relation<br />
avec la région, <strong>en</strong> Ile-de-France, la région s’est<br />
saisie de ces nouveaux <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts créés<br />
dans la loi et a mis <strong>en</strong> place, avec l’Etat, une<br />
commission régionale pour élaborer ce cahier<br />
des charges, à l’échelle de la région. Soyez<br />
donc <strong>en</strong> veille dans les régions où des travaux<br />
sont déjà <strong>en</strong>gagés. Nous ne sommes pas<br />
nécessairem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> informés. Un label est<br />
déjà sorti <strong>en</strong> Ile-de-France. Derrière, on<br />
retrouve une correspondance claire avec le<br />
cahier des charges de la Cité des métiers. La<br />
travaille pour la Cité des métiers mais aussi<br />
pour les trois autres axes. L’articulation peut<br />
être spontanée <strong>en</strong>tre les deux cahiers des<br />
charges. Sur Saint-Qu<strong>en</strong>tin, la collectivité<br />
porteuse de la Cité des métiers et de la<br />
Maison de l’emploi a décidé de déroger du<br />
cahier des charges de l’Etat et de financer<br />
dans le GIP Maison de l’emploi une partie de<br />
la Cité des métiers, la partie restante<br />
n’intégrant pas le cahier des charges.<br />
Une Cité des métiers n’est pas onéreuse<br />
car ce sont les part<strong>en</strong>aires qui la font vivre. Ils<br />
accueill<strong>en</strong>t le public, font les animations. Il n’y<br />
a pas de conseiller emploi. En gestion, je<br />
m’appuie sur l’<strong>en</strong>semble des ressources des<br />
part<strong>en</strong>aires pour animer les ateliers. Nous<br />
nous occupons de l’organisation. Voilà<br />
pourquoi l’articulation MDE/Cité des métiers<br />
est intéressante, sur le plan financier mais<br />
surtout sur les plans innovation et<br />
développem<strong>en</strong>t.<br />
Bohain, une Maison de l’emploi non labellisée.<br />
Il y a des Cités des métiers d’agglomérations,<br />
de départem<strong>en</strong>ts, de régions, mixtes<br />
(ville/région) et municipales (Nanterre) et<br />
nous donnons le label <strong>en</strong> fonction du projet<br />
territorial. Le facteur limitant est la coanimation<br />
des part<strong>en</strong>aires clef. Il faut la<br />
signature de Pôle emploi, de l’Education<br />
Nationale et de certains part<strong>en</strong>aires. Sur la<br />
Basse-Normandie, un schéma où la Cité des<br />
métiers de l’Orne devi<strong>en</strong>drait régionale est<br />
prévu, mais c’est l’implication des part<strong>en</strong>aires<br />
qui tranchera.<br />
région, dans d’autres appels d’offres sans<br />
rapport avec l’AIO, a demandé à des<br />
opérateurs qu’elle finance historiquem<strong>en</strong>t,<br />
par exemple le Fongecif, d’éclater leurs points<br />
d’accueil c<strong>en</strong>traux à Paris et de les transférer<br />
dans des cités des métiers. J’ai bénéficié<br />
spontaném<strong>en</strong>t du Fongecif, qui vi<strong>en</strong>t<br />
aujourd’hui trois après-midi par semaine<br />
contribuer à l’accueil premier niveau<br />
d’interv<strong>en</strong>tion des part<strong>en</strong>aires, à l’animation<br />
deuxième niveau des part<strong>en</strong>aires et au<br />
développem<strong>en</strong>t de la Cité des métiers,<br />
troisième niveau d’investissem<strong>en</strong>t des<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
200
part<strong>en</strong>aires. Ils investiss<strong>en</strong>t ces trois niveaux.<br />
L’interaction peut être transférée à d’autres<br />
appels d’offres de la région et d’autres<br />
financem<strong>en</strong>ts qui font que de nouveaux<br />
part<strong>en</strong>aires arriv<strong>en</strong>t dans nos Maisons de<br />
l’emploi. L’accueil du Fongecif est un vrai<br />
levier <strong>en</strong> termes de légitimité de lieu et de<br />
croisem<strong>en</strong>t. Nous voyons aujourd’hui de<br />
nouveaux part<strong>en</strong>aires s’intéresser à la Cité des<br />
métiers de Saint Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines,<br />
uniquem<strong>en</strong>t par la prés<strong>en</strong>ce du Fongecif qui<br />
n’était pas historiquem<strong>en</strong>t placé dans la<br />
grande couronne parisi<strong>en</strong>ne.<br />
Stéphanie PARIS, Maison de l’emploi du pays de Redon<br />
J’ai vu les CIO apparaître, dont plusieurs question <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la région. Le CIO avait<br />
sont financés par les Conseils généraux et se une place importance. S’il disparaît, cela<br />
pos<strong>en</strong>t la question de leur survie. Ce point estil<br />
abordé dans les débats nationaux ? Il pose la l’accueil et de l’ori<strong>en</strong>tation du public avec une<br />
repose la question de l’organisation, de<br />
question de ces réseaux, dans notre projet de partie du public qui lui est propre.<br />
Maison de l’emploi où nous nous posons la<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
Je ne suis pas habilité à répondre et je<br />
suis un interv<strong>en</strong>ant, parmi d’autres, audité par<br />
les différ<strong>en</strong>tes instances. On nous cite comme<br />
modèle. A Paris, nous vivons avec une équipe<br />
Pôle emploi intégrée dans la Cité des métiers,<br />
avec une équipe du CIO intégrée. En France,<br />
nous n’imaginons pas une cité de métiers qui<br />
n’ait pas au moins ces deux interlocuteurs et<br />
acteurs <strong>en</strong> son sein.<br />
C’est un sujet un peu tabou et la loi a<br />
tourné autour de la question. La question de<br />
la formation des COP (Conseillers<br />
d’Ori<strong>en</strong>tation Psychologues) était citée dans la<br />
loi. Certains parlem<strong>en</strong>taires voulai<strong>en</strong>t que les<br />
COP sach<strong>en</strong>t ce qu’étai<strong>en</strong>t les métiers et ont<br />
voulu l’inscrire dans la loi, mais il n’y a pas de<br />
financem<strong>en</strong>t. L’ambigüité réside dans le fait<br />
que l’ori<strong>en</strong>tation par rapport aux études est<br />
considérée comme un sujet à part de<br />
l’insertion. Il faut relire le rapport sur le<br />
développem<strong>en</strong>t de l’ori<strong>en</strong>tation<br />
professionnelle tout au long de la vie, sous la<br />
Katherine DESMEURS<br />
La décision n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t au<br />
niveau national, mais au niveau local par les<br />
Conseils généraux qui ont une volonté de<br />
rapprochem<strong>en</strong>t. Il peut y avoir des schémas de<br />
converg<strong>en</strong>ce. Chez nous, une aile était<br />
réservée aux CIO qui n’ont pas voulu y v<strong>en</strong>ir.<br />
Aujourd’hui, le Conseil général, un financeur<br />
direction de Françoise GUEGOT, appuyée par<br />
B<strong>en</strong>jamin JOLY. Ces questions sont posées<br />
mais pas résolues dans la loi. Le DIO est issu<br />
de l’éducation nationale du monde<br />
universitaire et nous ne savons pas comm<strong>en</strong>t<br />
la question quantitative des COP va se<br />
résoudre. En réalité, la loi évite le cœur du<br />
problème. L’épisode 2004 de la<br />
déc<strong>en</strong>tralisation des COP n’est pas terminé. Il<br />
y a quand même une déc<strong>en</strong>tralisation au<br />
niveau des moy<strong>en</strong>s sur certains CIO<br />
départem<strong>en</strong>taux. Les taux de recrutem<strong>en</strong>t des<br />
nouveaux CIO sont <strong>en</strong> décroissance avec<br />
seulem<strong>en</strong>t 50 postes cette année, mais je ne<br />
peux <strong>en</strong> dire plus. En 2004, <strong>en</strong> plein débat sur<br />
les Maisons de l’emploi, une discussion avait<br />
déjà eu lieu pour que l’ori<strong>en</strong>tation, y compris<br />
l’ori<strong>en</strong>tation scolaire, soit rattachée à une<br />
Maison de l’emploi, mais cette option n’a pas<br />
été ret<strong>en</strong>ue. J’ai l’impression que la loi est<br />
inachevée sur ce sujet et qu’elle contourne le<br />
problème.<br />
important au niveau de la Maison de l’emploi<br />
et de la Cité des métiers, impulse du<br />
part<strong>en</strong>ariat de terrain. Beaucoup d’actions<br />
sont élaborées aujourd’hui avec le CIO qui a<br />
une <strong>en</strong>trée « réponse formation » tandis que<br />
la Cité des métiers a une <strong>en</strong>trée « métiers ».<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
201
Ce n’est pas complètem<strong>en</strong>t par hasard<br />
que nous nous appelions les uns « Cité » et les<br />
autres « Maison » : le problème immobilier est<br />
extrêmem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t. Faute de moy<strong>en</strong>s et de<br />
volonté de converg<strong>en</strong>ce, des raisons<br />
immobilières détermin<strong>en</strong>t la restructuration<br />
et l’ingénierie.<br />
Djamila CHEBOUROU, Maison de l’emploi de Bayonne, Pays Basque<br />
Nous faisons de l’AIO et nous l’avons structuration et l’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t des<br />
v<strong>en</strong>tilée sur les quatre axes du nouveau cahier ressources. Nous nous sommes positionnés<br />
des charges. Je me pose la question de l’idée comme candidats EMA (Espace Métiers<br />
de la Cité des métiers dont je ne connaissais<br />
pas les rapprochem<strong>en</strong>ts avec les Maisons de<br />
l’emploi. Je ne sais pas s’il y a une Cité des<br />
métiers <strong>en</strong> Aquitaine, mais nous travaillons<br />
beaucoup avec le Conseil régional sur l’AIO.<br />
Aquitains). Quel li<strong>en</strong> peut-on faire <strong>en</strong>tre un<br />
EMA et une Cité des métiers dans notre<br />
Maison de l’emploi, alors que nous sommes<br />
sollicités par le CIO qui a besoin d’aller dans<br />
les établissem<strong>en</strong>ts scolaires ? Nous avons mis<br />
Nous avons un accompagnem<strong>en</strong>t d’ <strong>en</strong> place des ateliers sur l’information des<br />
« Aquitaine 4 métiers », la structure métiers dans lesquels nous faisons v<strong>en</strong>ir des<br />
associative qui dép<strong>en</strong>d du Conseil régional qui employeurs. Nous am<strong>en</strong>ons aussi les<br />
accompagne notre chargée d’accueil, personnes intéressées dans les <strong>en</strong>treprises, via<br />
d’information et d’ori<strong>en</strong>tation sur les ateliers de découverte des métiers. Nous<br />
l’organisation de l’espace « ressources » de la<br />
Maison de l’emploi. Elle nous guide dans la<br />
m<strong>en</strong>ons ces actions depuis notre ouverture,<br />
<strong>en</strong> mars 2008.<br />
Olivier LAS VERGNAS<br />
Je vous réponds dans une perspective<br />
historique. J’ai créé la Cité des métiers à Paris<br />
il y a 18 ans- un peu par hasard- et je la dirige<br />
depuis. Des g<strong>en</strong>s sont v<strong>en</strong>us nous voir pour<br />
s’inspirer de ce modèle et proposer un label.<br />
Nous avons alors élaboré une franchise<br />
gratuite <strong>en</strong> ne choisissant pas de taille de<br />
territoire. C’est la réingénierie du service<br />
c<strong>en</strong>tré sur les besoins des usagers qui nous<br />
intéresse. Elle doit être compatible avec<br />
l’existant, comme les premières générations<br />
des Maisons de l’emploi et des MIFE. Nous<br />
avons vite compris que cela ne pouvait v<strong>en</strong>ir<br />
que de situations particulières avec un maître<br />
d’ouvrage organisé qui <strong>en</strong> a <strong>en</strong>vie, des chefs<br />
de projet capables de porter le projet et des<br />
circonstances immobilières. L’exemple de<br />
l’Orne est particulier et c’est le contreexemple<br />
que nous avons réussi à sauver, mais<br />
c’est le g<strong>en</strong>re de cas où il est difficile de<br />
monter une Cité des métiers. Nous ne<br />
sommes pas des aménageurs mais c’est au<br />
territoire de dire s’il est intéressé d’<strong>en</strong> faire<br />
une à l’échelle d’un bassin d’emploi, d’une<br />
agglomération, d’un départem<strong>en</strong>t ou d’une<br />
région.<br />
Nous nous sommes lancés <strong>en</strong>suite dans<br />
des systèmes comme Capa-CITĒS. Nous avons<br />
eu des li<strong>en</strong>s avec toutes les régions. L’exemple<br />
d’Aquitaine cap métiers est similaire à celui de<br />
la Champagne-Ard<strong>en</strong>ne. Jean-Paul BACHY,<br />
présid<strong>en</strong>t de région, a reconnu les mérites de<br />
la Cité des métiers mais s’est r<strong>en</strong>du compte<br />
qu’il ne savait comm<strong>en</strong>t démarrer cinq Cités<br />
des métiers. Le concept « Espace métiers<br />
Champagne-Ard<strong>en</strong>ne » a donc repris des<br />
élém<strong>en</strong>ts mais <strong>en</strong> simplifiant notre cahier des<br />
charges. En Aquitaine, il y a eu des<br />
négociations avec l’AREPA puis autour de la<br />
naissance d’Aquitaine cap métiers.<br />
Concrètem<strong>en</strong>t, il y a deux schémas<br />
complém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> matière de convergeance<br />
de l’AIO dans les régions avec deux modèles<br />
de référ<strong>en</strong>ce, un de front office et un de backoffice.<br />
Le premier est celui du front office<br />
concerté, comme les Cités des métiers, avec<br />
des c<strong>en</strong>tres associés. Le second est le schéma<br />
d’un back-office concerté. C’est le cas de<br />
Rhônes-Alpes avec le PRAO (Pôle Rhône-<br />
Alpins d’Accueil et d’Ori<strong>en</strong>tation) où il n’y a<br />
pas de réingénierie des lieux d’accueil mais où<br />
l’organisation est concertée. Ce modèle<br />
pourrait se cristalliser là où les conditions<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
202
géographiques immobilières, économiques de<br />
maîtrise d’ouvrage et d’accords politiques<br />
sont tels. On pourrait imaginer que, dans ce<br />
modèle, la cristallisation puisse être autour de<br />
la Cité des métiers. C’est ce que nous essayons<br />
de faire dans Capa-CITĒS.<br />
Par exemple, j’ai r<strong>en</strong>contré hier le<br />
directeur de la Mission locale de Pau Pyrénées<br />
qui est sur un projet de Cité des métiers à Pau.<br />
La CCI de Bayonne y avait p<strong>en</strong>sé. Les Basques<br />
ont créé la Cité des métiers du Bidasoa à Irun.<br />
Il faut simplem<strong>en</strong>t que les terminaisons<br />
nerveuses soi<strong>en</strong>t compatibles pour obt<strong>en</strong>ir un<br />
réseau régional ou territorial qui marche et<br />
puisse croître <strong>en</strong> fonction des volontés et des<br />
possibilités locales, mais nous n’avons pas la<br />
main (nous, « labellisateurs » des Cités des<br />
métiers). Dans notre système actuel, il<br />
pourrait y avoir une Cité des métiers de Pau<br />
ou de Bayonne. Serait-elle associée à Irun ? Ce<br />
serait bi<strong>en</strong>.<br />
Au mom<strong>en</strong>t où l’Alsace a lancé Univers<br />
métiers, il devait s’agir <strong>en</strong> fait d’un réseau des<br />
Cités des métiers. Avec François LOOS, nous<br />
avons négocié que l’Alsace bénéficie d’un<br />
réseau Cité des métiers dès qu’une Cité des<br />
métiers de plein exercice serait opérationnelle<br />
à Saverne, Mulhouse ou Strasbourg. Mais,<br />
après le départ de François LOOS, qui était<br />
dev<strong>en</strong>u ministre , le projet a évolué et ils n’ont<br />
plus souhaité être labellisé Cité des métiers<br />
car cela leur paraissait trop compliqué.<br />
En bref, où exist<strong>en</strong>t des volontés<br />
politiques et techniques et des compatibilités<br />
immobilières et territoriales pour que les<br />
acteurs de l’AIO puiss<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong>semble,<br />
nous sommes évidemm<strong>en</strong>t d’accord pour<br />
labelliser. Nos critères sont des critères de<br />
rapports au public et d’organisation. La Cité<br />
des métiers de Belfort s’est coupée <strong>en</strong> deux<br />
pour dev<strong>en</strong>ir une Cité de métiers de Nord-<br />
Franche-Comté qui a un site à Belfort et un à<br />
Montbéliard, et personne n’<strong>en</strong> est<br />
malheureux.<br />
© Alliance Villes Emploi<br />
203
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
© Alliance Villes Emploi - 204 -
Atelier<br />
Lutte contre les discriminations et<br />
responsabilité sociale des <strong>en</strong>treprises<br />
Jeudi 9 décembre 2010<br />
Judicaël BENET<br />
Chef de projet Réseau Egalité, Fondation Agir Contre l’Exclusion (FACE)<br />
Muriel HECHLER<br />
Coordinatrice, Plan de lutte contre les discriminations,<br />
Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />
Jean-Marie IOCHUM<br />
Correspondant de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité<br />
(HALDE), Maison de la Justice et du Droit de Vandœuvre-lès-Nancy<br />
Grégory SERANDOUR<br />
Conseiller Entreprise, Plan de lutte contre les discriminations,<br />
Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />
Animation<br />
Rachid BOUBEGRA<br />
Directeur Adjoint, Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />
© Alliance Villes Emploi - 205 -
Rachid BOUBEGRA<br />
Cet atelier a pour thème les<br />
discriminations et la lutte contre les<br />
discriminations.<br />
Dans trois interv<strong>en</strong>tions au moins,<br />
les interv<strong>en</strong>ants ont fait appel à des plans<br />
d’action de lutte contre les<br />
discriminations. On voit que les choses ont<br />
évolué depuis quelques années. Il y a<br />
<strong>en</strong>core dix ans, on avait du mal à parler de<br />
lutte contre les discriminations. Pour une<br />
société républicaine comme la nôtre, on<br />
était plutôt dans un comportem<strong>en</strong>t de<br />
déni.<br />
Depuis 2001, contraint par le<br />
monde associatif, notamm<strong>en</strong>t des<br />
associations et des fédérations nationales,<br />
et surtout l’Europe qui a imposé certaines<br />
règles, la France s’est <strong>en</strong>gagée dans des<br />
actions de lutte contre les discriminations.<br />
Il y a un cons<strong>en</strong>sus autour des<br />
réalités des discriminations mais un<br />
désaccord sur la nature des plans<br />
Muriel HECHLER<br />
En 2004, il y a eu la fusion de trois<br />
actions mises <strong>en</strong> place sur l’agglomération<br />
de Nancy. Il y a une opération<br />
d’intégration professionnelle des jeunes<br />
issus de l’immigration et habitant les<br />
quartiers prioritaires de Nancy, m<strong>en</strong>ée<br />
dans le cadre du service des Droits de<br />
l’Homme de la ville de Nancy. Une<br />
réflexion sur l’égalité des chances a<br />
égalem<strong>en</strong>t été m<strong>en</strong>ée par la communauté<br />
urbaine du Grand Nancy dans le cadre de<br />
la politique de la Ville. Une démarche de<br />
déclinaison de la lutte contre les<br />
discriminations avait aussi débuté dans le<br />
cadre des actions du PLIE.<br />
Ces trois initiatives ont démarré à<br />
peu près <strong>en</strong> même temps et ont fusionné<br />
<strong>en</strong> juin 2004 pour donner lieu à une seule<br />
démarche qui permet de mobiliser les<br />
acteurs du Grand Nancy que sont les élus,<br />
les intermédiaires de l’emploi, les acteurs<br />
de l’<strong>en</strong>treprise et le monde associatif qui a<br />
pris une grande part dans la réflexion sur<br />
d’actions (<strong>en</strong>tre l’égalité des chances et la<br />
diversité).<br />
Nous avons avec nous des témoins,<br />
des acteurs de terrain qui vont parler<br />
chacun de leur expéri<strong>en</strong>ce :<br />
Muriel HECHLER, chef de projet<br />
chargé de mission à la Maison de l’emploi<br />
du Grand Nancy, qui coordonne le plan<br />
d’actions de lutte contre les<br />
discriminations qui a maint<strong>en</strong>ant quelques<br />
années.<br />
Jean-Marie IOCHUM, qui va nous<br />
parler des actions de la HALDE, des<br />
perman<strong>en</strong>ces et de l’accueil.<br />
Judicaël BENET qui parlera des<br />
actions des <strong>en</strong>treprises et de la Fondation<br />
FACE.<br />
Enfin, on pr<strong>en</strong>dra un exemple<br />
concret d’actions (DIVERSITE) m<strong>en</strong>ée sur<br />
le territoire de Nancy qui s’inscrit dans le<br />
plan d’action global de la Maison de<br />
l’emploi du Grand Nancy.<br />
la lutte contre les discriminations. Il y a eu<br />
plusieurs concertations et des réunions<br />
<strong>en</strong>tre septembre 2004 et avril 2005, la<br />
réflexion sur la lutte contre les<br />
discriminations portée au niveau national<br />
ayant été validée par le comité<br />
interministériel à l’intégration <strong>en</strong> février<br />
2005, celle-ci a été pilotée sur<br />
l’agglomération de Nancy dans le cadre de<br />
la politique de la Ville. Le plan a été<br />
prés<strong>en</strong>té dans un comité de pilotage<br />
thématique, fin 2004, et a été validé par le<br />
comité de pilotage du contrat de Ville <strong>en</strong><br />
2005. Depuis, ce plan est piloté par la<br />
Maison de l’emploi et les ori<strong>en</strong>tations sont<br />
validées par le CUCS (Contrat Urbain de<br />
Cohésion Sociale). C’est un plan dont les<br />
actions sont aussi prés<strong>en</strong>tées par un<br />
comité de suivi qui fédère le monde<br />
associatif, des technici<strong>en</strong>s de la Maison de<br />
l’emploi, de la Mission locale, Pôle emploi.<br />
Tous les ans, ce comité technique<br />
prés<strong>en</strong>te des ori<strong>en</strong>tations qui sont<br />
© Alliance Villes Emploi - 206 -
validées par le comité de pilotage du<br />
CUCS.<br />
Ce plan vise prioritairem<strong>en</strong>t les<br />
habitants des zones urbaines s<strong>en</strong>sibles de<br />
l’agglomération de Nancy, et des<br />
personnes victimes de discriminations, à<br />
l’embauche ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, par rapport à<br />
l’origine ethnique, le g<strong>en</strong>re et le lieu<br />
d’habitation. Il est décliné <strong>en</strong> trois axes<br />
d’interv<strong>en</strong>tions qui regroup<strong>en</strong>t une<br />
vingtaine d’actions.<br />
L’axe 1 : changem<strong>en</strong>t des m<strong>en</strong>talités<br />
et des représ<strong>en</strong>tations.<br />
Les actions concern<strong>en</strong>t la formation,<br />
la s<strong>en</strong>sibilisation des <strong>en</strong>treprises, la<br />
communication <strong>en</strong>treprise-grand publicélus-intermédiaires<br />
de l’emploi et des<br />
échanges de pratiques.<br />
Nous avons pu bénéficier d’actions<br />
de formation sout<strong>en</strong>ues par l’ACCE. Nous<br />
avons formé des personnels de Maisons<br />
de l’emploi, de Missions locales, des<br />
acteurs du monde associatif, des<br />
intermédiaires de l’emploi. Sur Nancy,<br />
nous avons profité de d’autres types<br />
d’actions et de formations. Tous les<br />
personnels de Pôle emploi ont été formés<br />
à la lutte contre les discriminations, tous<br />
les personnels de la Mission locale ont pu<br />
bénéficier par le biais du plan expert de<br />
trois jours de formations.<br />
Sur les perspectives 2011, nous<br />
avons l’int<strong>en</strong>tion de former les acteurs du<br />
monde de l’<strong>en</strong>treprise, par le biais des<br />
actions de formation sout<strong>en</strong>ues par l’ACCE<br />
dont les préconisations à v<strong>en</strong>ir sont des<br />
formations pluri-institutionnelles. Serai<strong>en</strong>t<br />
prés<strong>en</strong>ts, sur la même session de<br />
formation, à la fois des élus, des directeurs<br />
généraux de services de collectivités<br />
territoriales ou de l’Etat mais aussi et<br />
surtout des acteurs de l’<strong>en</strong>treprise, les<br />
dirigeants, les chefs de services, les chefs<br />
de chantiers et les intermédiaires de<br />
l’emploi. Le vœu de l’ACCE est de mixer<br />
les publics p<strong>en</strong>dant les sessions de<br />
formation.<br />
Pour le changem<strong>en</strong>t des<br />
représ<strong>en</strong>tations et des m<strong>en</strong>talités, nous<br />
avons mis <strong>en</strong> place l’année dernière une<br />
semaine de la diversité qui proposait un<br />
programme assez varié avec des tables<br />
rondes, des expositions pour s<strong>en</strong>sibiliser le<br />
grand public, et une initiative originale<br />
« Jeunes Tal<strong>en</strong>ts » pour mobiliser les<br />
jeunes. Des jeunes de la Mission locale,<br />
qui souhaitai<strong>en</strong>t s’investir dans des loisirs<br />
culturels et artistiques, nous ont prés<strong>en</strong>té<br />
une exposition de peintures et de dessins<br />
sur le thème de la lutte contre les<br />
discriminations. Nous avons prés<strong>en</strong>té<br />
leurs œuvres au grand public à l’occasion<br />
d’un vernissage, dans le cadre de la<br />
« Semaine de la Diversité ». Certaines de<br />
ces œuvres ont <strong>en</strong>suite été exposées dans<br />
une commune de l’agglomération de<br />
Nancy.<br />
La Maison de l’emploi du Grand<br />
Nancy fait, par ailleurs, partie d’un groupe<br />
d’experts au niveau national. Nous<br />
adhérons à l’espace de professionnalité<br />
mis <strong>en</strong> place par l’IRDSU qui est l’interréseau<br />
du développem<strong>en</strong>t social urbain, et<br />
cela nous permet d’avoir des li<strong>en</strong>s au<br />
niveau national avec les autres plans de<br />
lutte contre les discriminations,<br />
d’échanger nos pratiques, de bénéficier<br />
d’un souti<strong>en</strong> et de faire partager notre<br />
expéri<strong>en</strong>ce à d’autres territoires. Pour<br />
exemple, nous avons donné un coup de<br />
main à la ville de Perpignan pour la mise<br />
<strong>en</strong> place d’un lieu d’écoute, puisque nous<br />
<strong>en</strong> avions déjà créé un à Nancy.<br />
Axe 2 : l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />
victimes.<br />
Depuis janvier 2009, nous avons mis<br />
<strong>en</strong> place un lieu d’écoute<br />
« Discriminations » à la Maison de l’emploi<br />
du Grand Nancy. Une dizaine de personnel<br />
Maison de l’emploi a été formée à la<br />
gestion du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de discrimination.<br />
Les perman<strong>en</strong>ces ont lieu les lundis aprèsmidis<br />
et v<strong>en</strong>dredis matins. Les personnes<br />
qui se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t victimes de discriminations<br />
à l’embauche peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre r<strong>en</strong>dezvous<br />
et v<strong>en</strong>ir r<strong>en</strong>contrer un conseiller pour<br />
parler de leur situation et de leur ress<strong>en</strong>ti.<br />
Cela peut déboucher sur un plan d’action<br />
à mettre <strong>en</strong> place avec la personne, sur<br />
une aide à la recherche d’emploi lorsque<br />
le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de discrimination est avéré et<br />
que l’on ne peut pas forcém<strong>en</strong>t agir mais<br />
© Alliance Villes Emploi - 207 -
que la personne souhaite avoir un souti<strong>en</strong><br />
dans sa recherche d’emploi. Il nous arrive<br />
d’avoir des cas que l’on qualifie « avérés »<br />
de discrimination, et nous passons alors le<br />
relais à Monsieur IOCHUM, correspondant<br />
local de la HALDE, qui peut traiter les<br />
situations. Nous avons à ce jour une<br />
tr<strong>en</strong>taine de personnes à s’être<br />
prés<strong>en</strong>tées sur le lieu d’écoute. Le fait<br />
discriminatoire prépondérant est l’origine<br />
ethnique mais la discrimination liée à l’âge<br />
(pour les jeunes de moins de 26 ans et les<br />
adultes de plus de 50 ans) est égalem<strong>en</strong>t<br />
importante puisqu’elle concernerait à peu<br />
près 20 % des personnes qui se sont<br />
prés<strong>en</strong>tées. Ces personnes ont r<strong>en</strong>contré<br />
des phénomènes de discrimination, le plus<br />
souv<strong>en</strong>t, lors des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s d’embauche<br />
ou au stade de la candidature qui n’a<br />
jamais abouti. Seuls quelques cas ont lieu<br />
lorsque la personne est <strong>en</strong> emploi.<br />
Axe 3 : l’accès effectif à l’emploi.<br />
Plusieurs actions sont r<strong>en</strong>ouvelées<br />
chaque année. Nous avons un li<strong>en</strong><br />
Rachid BOUBEGRA<br />
Ces plans territoriaux sont sout<strong>en</strong>us<br />
par les services de l’Etat mais sont portés<br />
obligatoirem<strong>en</strong>t par les collectivités pour<br />
qu’ils soi<strong>en</strong>t reconnus et bénéfici<strong>en</strong>t de<br />
financem<strong>en</strong>ts.<br />
Jean-Marie IOCHUM<br />
Je n’apparti<strong>en</strong>s pas à votre milieu<br />
professionnel mais à la catégorie des<br />
retraités. Ma vie professionnelle s’est<br />
déroulée à la Police nationale, <strong>en</strong> qualité<br />
de Commissaire de police et de Directeur<br />
d’école de police. A la retraite, j’ai accepté<br />
un poste bénévole de Correspondant local<br />
de la HALDE. Dans chacun des<br />
départem<strong>en</strong>ts et dans les grandes villes de<br />
France, se trouve aujourd’hui un<br />
correspondant local de la HALDE, comme<br />
je peux l’être <strong>en</strong> Meurthe et Moselle. La<br />
HALDE, Haute Autorité de Lutte contre les<br />
Discriminations et pour l’Egalité, existe<br />
depuis 2005. Ses deux missions sont de<br />
promouvoir les bonnes pratiques dans ce<br />
domaine et de lutter contre les<br />
privilégié avec l’association de recherche<br />
d’emploi pour des jeunes diplômés, l’AFIJ.<br />
Cette association nationale suit une<br />
quarantaine de jeunes, sortis de leurs<br />
études depuis moins de un an, qui<br />
éprouv<strong>en</strong>t de grandes difficultés d’accès à<br />
l’<strong>en</strong>treprise. Ce sont à 100 % des jeunes<br />
issus des quartiers difficiles de<br />
l’agglomération de Nancy.<br />
Une autre de nos actions « Diversité<br />
culturelle dans l’<strong>en</strong>treprise » permet à une<br />
c<strong>en</strong>taine de demandeurs d’emploi<br />
d’accéder à l’<strong>en</strong>treprise, par le biais d’une<br />
association qui a des li<strong>en</strong>s privilégiés avec<br />
l’<strong>en</strong>treprise. Une autre action <strong>en</strong>core,<br />
avec une <strong>en</strong>treprise d’intérim d’insertion,<br />
s’appuie sur les clauses d’insertion.<br />
Sur ces trois axes, plus de 200<br />
personnes ont été suivies dans le cadre du<br />
plan de lutte contre les discriminations et,<br />
sur ces 200 personnes, 60 à 70 % des<br />
personnes sont <strong>en</strong> emploi après un suivi.<br />
Sur l’aspect du suivi et de l’accueil<br />
des personnes, nous avons un part<strong>en</strong>ariat<br />
très fort avec la HALDE. Monsieur<br />
IOCHUM va nous parler des perman<strong>en</strong>ces,<br />
des différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>ariats et des relais.<br />
discriminations, c’est-à-dire qu’elle initie<br />
une action dynamique qui est quelque<br />
part répressive.<br />
Une définition de la<br />
discrimination (celle de la HALDE et du<br />
Code pénal) : le délit de discrimination est<br />
de faire une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre des<br />
personnes à priori à égalité, s’inscrivant<br />
dans un contexte (l’emploi, le logem<strong>en</strong>t,<br />
l’éducation, la santé) et s’appuyant sur un<br />
critère (prévu par la loi et au nombre de<br />
18 : l’origine, le sexe, l’âge, la situation de<br />
famille, l’état de grossesse, le patronyme<br />
…). Quand on a affaire aux trois élém<strong>en</strong>ts,<br />
une différ<strong>en</strong>ce dans un champ avec un<br />
critère, on peut parler de discrimination et<br />
la HALDE parle de discrimination. C’est<br />
© Alliance Villes Emploi - 208 -
seulem<strong>en</strong>t dans ces conditions qu’elle<br />
s’investit.<br />
Dans un premier temps, la HALDE a<br />
communiqué avec les particuliers<br />
réclamant par voie écrite. Mais le système<br />
n’était pas satisfaisant car tout le monde<br />
n’a pas la capacité d’écrire facilem<strong>en</strong>t. A<br />
partir du début de l’année 2007, ont<br />
comm<strong>en</strong>cé à se mettre <strong>en</strong> place des<br />
correspondants locaux, tous bénévoles. La<br />
mission de ces derniers est, d’une part, de<br />
faire connaître la HALDE au plus grand<br />
nombre de part<strong>en</strong>aires qui vont être, à un<br />
mom<strong>en</strong>t ou à un autre, des interfaces<br />
<strong>en</strong>tre les victimes et l’institution dont la<br />
spécialité est la lutte contre les<br />
discriminations, et, d’autre part, de<br />
recevoir le public. Nous recevons le public<br />
à travers des perman<strong>en</strong>ces fixes qui ont<br />
lieu dans des Maisons de la Justice et du<br />
Droit. J’écoute, reformule, approfondit et<br />
dégage des preuves (partie la plus<br />
difficile). A partir de cet <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, j’ai une<br />
décision à pr<strong>en</strong>dre :<br />
Ou j’estime que la personne n’est<br />
pas victime de discriminations (il peut y<br />
avoir d’autres problèmes, par exemple le<br />
harcèlem<strong>en</strong>t moral, une situation d’injures<br />
raciales…) et je lui dis qu’il n’y pas de<br />
situation de discrimination mais<br />
l’exist<strong>en</strong>ce d’une infraction pour laquelle<br />
elle a le droit de réagir et voilà les<br />
possibilités qui lui sont données, je la<br />
réori<strong>en</strong>te.<br />
Ou les trois élém<strong>en</strong>ts sont prés<strong>en</strong>ts<br />
et l’on peut p<strong>en</strong>ser que nous sommes <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce d’une situation de<br />
discriminations. J’ai alors plusieurs<br />
possibilités, toujours <strong>en</strong> fonction de ce<br />
que souhaite la personne (la non<br />
réitération, l’indemnisation, des excuses,<br />
une sanction pénale…) :<br />
1°/ soit, il n’y pas d’int<strong>en</strong>tion<br />
coupable mais une maladresse, une<br />
mauvaise habitude, une routine. On peut<br />
mettre <strong>en</strong> place du bon office, de la<br />
médiation <strong>en</strong> allant voir l’autre partie et<br />
<strong>en</strong> regardant si les parties peuv<strong>en</strong>t se<br />
rapprocher. On essaie de trouver alors un<br />
accord, une solution qui soit acceptable<br />
pour les deux parties.<br />
2°/ soit, l’int<strong>en</strong>tion coupable est<br />
plus évid<strong>en</strong>te et la situation est lourde. Le<br />
correspondant local arrête son travail à ce<br />
niveau et fait remonter le dossier aux<br />
juristes de la HALDE qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le relais<br />
avec leurs pouvoirs qui sont de quasi<br />
Officier de Police Judiciaire (OPJ). Ils font<br />
une <strong>en</strong>quête qui débouche sur un certain<br />
nombre de propositions différ<strong>en</strong>ciées. On<br />
peut rev<strong>en</strong>ir à de la médiation officielle<br />
avec l’interv<strong>en</strong>tion d’un tiers spécialisé,<br />
avocat ou médiateur qualifié, payé par la<br />
HALDE (toute la procédure HALDE est<br />
gratuite pour le particulier). Quand c’est<br />
vraim<strong>en</strong>t très grave et que le particulier <strong>en</strong><br />
a la volonté, le dossier est déposé sur le<br />
bureau du Procureur de la République et<br />
l’affaire passe <strong>en</strong> justice, la discrimination<br />
étant un délit.<br />
La raison de ma prés<strong>en</strong>ce est que<br />
l’emploi est au cœur des préoccupations<br />
de la HALDE, c’est-à-dire que lorsqu’on<br />
regarde sur une année le volume des<br />
réclamations reçues par la HALDE,<br />
actuellem<strong>en</strong>t de l’ordre de 15 000 par an,<br />
la moitié concerne l’emploi.<br />
Dans mes perman<strong>en</strong>ces (où j’ai reçu<br />
à ce stade de l’année <strong>en</strong>viron 120<br />
personnes), 70 % des personnes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
avec un problème d’emploi.<br />
L’emploi est un facteur de grande<br />
préoccupation de la HALDE à deux<br />
niveaux :<br />
1°/ celui de l’embauche : les g<strong>en</strong>s<br />
éliminés ou exclus de l’embauche sont<br />
plus nombreux que ceux qui réclam<strong>en</strong>t,<br />
c’est le problème de la preuve. Or, la<br />
preuve est difficile à apporter car<br />
l’employeur a peut-être devant lui 250<br />
candidats pour un seul poste. Comm<strong>en</strong>t<br />
prouver dans ces circonstances qu’un tel a<br />
été repoussé à raison d’un critère de<br />
discrimination ? Nous avons des difficultés<br />
à aboutir à la sanction. Néanmoins, on y<br />
arrive parfois <strong>en</strong> procédant par<br />
comparaisons, <strong>en</strong> examinant le profil de<br />
l’<strong>en</strong>treprise (par exemple, il est<br />
incompréh<strong>en</strong>sible qu’une <strong>en</strong>treprise de<br />
100 employés n’ait aucune diversité dans<br />
les origines de son personnel).<br />
© Alliance Villes Emploi - 209 -
Le public concerné est souv<strong>en</strong>t<br />
jeune ou âgé. Les critères qui sont<br />
id<strong>en</strong>tifiés au niveau de l’embauche sont :<br />
l’origine (le plus <strong>en</strong> avant et le plus<br />
souv<strong>en</strong>t pour les jeunes, on peut<br />
l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre aussi par rapport au quartier<br />
mais ce critère quartier n’est pas<br />
aujourd’hui ret<strong>en</strong>u par la loi), l’âge (plutôt<br />
les personnes âgées), l’appar<strong>en</strong>ce<br />
physique, la grossesse (on demande aux<br />
femmes leur situation par rapport à la<br />
maternité).<br />
2°/ dans l’emploi (pour la majorité<br />
des cas constatés dans les dossiers). Cela<br />
concerne toutes les catégories d’âge, des<br />
jeunes ou des moins jeunes, des hommes<br />
et des femmes, des g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> bas de<br />
l’échelle sociale ou <strong>en</strong> haut de l’échelle<br />
sociale. Les critères de discrimination dans<br />
l’emploi sont : l’état de santé, le handicap<br />
consécutif à un accid<strong>en</strong>t de travail (le<br />
problème des reconversions dans<br />
l’<strong>en</strong>treprise), l’activité syndicale des<br />
personnes <strong>en</strong> termes de mandat (par<br />
rapport aux primes, aux avancem<strong>en</strong>ts, aux<br />
congés…), la situation de grossesse<br />
(privation de stages, d’avancem<strong>en</strong>t…).<br />
L’ess<strong>en</strong>tiel de mes dossiers se situe dans<br />
cette catégorie.<br />
Nous sommes part<strong>en</strong>aires de la<br />
Maison de l’emploi, et mon premier acte a<br />
été d’informer leurs différ<strong>en</strong>ts acteurs.<br />
Ensuite, nous sommes allés plus loin avec<br />
la création d’un atelier d’écoute où la<br />
Maison de l’emploi reçoit des personnes<br />
<strong>en</strong> difficultés qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dire ce qui se<br />
pass<strong>en</strong>t pour elles. Nous avons conv<strong>en</strong>u,<br />
Rachid BOUBEGRA<br />
Nous voyons que les discriminations<br />
touch<strong>en</strong>t énormém<strong>en</strong>t l’emploi. Quand on<br />
parle de discrimination, on p<strong>en</strong>se aux<br />
Judicaël BENET<br />
Je vais vous faire d’abord bénéficier<br />
de quelques chiffres, ayant participé au<br />
séminaire national de conclusion des plans<br />
de lutte territoriaux qui a eu lieu à Paris la<br />
semaine dernière.<br />
dans un part<strong>en</strong>ariat opérationnel, que<br />
nous nous t<strong>en</strong>ions <strong>en</strong> liaison. La limite<br />
pour eux lorsqu’ils vont r<strong>en</strong>contrer une<br />
personne qui leur dit qu’elle est victime de<br />
discrimination et qu’elle <strong>en</strong> apporte la<br />
preuve est qu’ils ne peuv<strong>en</strong>t que<br />
constater. Si nous nous passons le relais,<br />
je vais recevoir à nouveau la personne et<br />
se met <strong>en</strong> place le dispositif HALDE, c’està-dire<br />
les pouvoirs propres de l’outil<br />
HALDE.<br />
Ce relais comm<strong>en</strong>ce à être<br />
opérationnel puisque nous avons un<br />
certain nombre de cas que nous avons<br />
travaillé <strong>en</strong>semble, jusque dans la<br />
dim<strong>en</strong>sion « bons offices », à savoir la<br />
capacité pour le correspondant local<br />
d’aller voir un interlocuteur et lui poser<br />
des questions, ce que nous avons fait<br />
parfois <strong>en</strong>semble, <strong>en</strong> tandem.<br />
Nous avons trouvé une dim<strong>en</strong>sion<br />
opérationnelle qui doit être de plus <strong>en</strong><br />
plus sout<strong>en</strong>ue et qui a comme objectif<br />
l’intérêt du public. Ce que nous avons<br />
constaté est que le public des citoy<strong>en</strong>s est<br />
<strong>en</strong> car<strong>en</strong>ce d’information sur les moy<strong>en</strong>s<br />
de se déf<strong>en</strong>dre, ils ne sav<strong>en</strong>t pas à qui<br />
s’adresser…<br />
Le travail de la HALDE et de ses<br />
correspondants est donc de se faire<br />
connaître, de bi<strong>en</strong> informer de son côté<br />
opérationnel ceux qui vont pouvoir servir<br />
d’intermédiaire <strong>en</strong>tre le public et<br />
l’institution (le travail social d’une façon<br />
large, et dans la spécificité emploi les<br />
structures comme les vôtres).<br />
<strong>en</strong>treprises mais on sait aussi que des<br />
<strong>en</strong>treprises s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans la lutte contre<br />
les discriminations.<br />
Il existe 84 plans territoriaux et<br />
l’objectif est de passer à 100 (98 %<br />
relèv<strong>en</strong>t de la thématique de l’emploi ; 12<br />
abord<strong>en</strong>t le logem<strong>en</strong>t et 30 % pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
compte l’éducation). Il n’y a pas un plan<br />
de lutte type mais des plans de lutte<br />
© Alliance Villes Emploi - 210 -
individuels <strong>en</strong> fonction des hommes et des<br />
femmes qui les compos<strong>en</strong>t et des volontés<br />
qui y sont associées.<br />
Les critères sont <strong>en</strong> premier lieu<br />
l’origine, puis le handicap et, de plus <strong>en</strong><br />
plus, la conviction religieuse.<br />
Les actions de lutte form<strong>en</strong>t, pour<br />
50% d’<strong>en</strong>tre elles, les élus, les cadres et les<br />
chefs de services des collectivités, les<br />
intermédiaires de l’emploi, le service<br />
public de l’emploi, les ag<strong>en</strong>ts des<br />
ressources humaines de l’éducation<br />
nationale et périscolaires.<br />
L’idée est de proposer des outils (le<br />
séminaire a parlé de la refonte des<br />
dossiers d’<strong>en</strong>trée des bénéficiaires dans<br />
les dispositifs) : la Charte de la Diversité,<br />
des journaux municipaux, des campagnes<br />
de communication, des petits déjeuners<br />
d’<strong>en</strong>treprises (le fond et la forme étant<br />
importants pour atteindre les objectifs).<br />
La fondation FACE est la Fondation<br />
Agir Contre l’Exclusion qui a été créée il y<br />
a 17 ans par Martine Aubry. La fondation<br />
est le premier réseau d’<strong>en</strong>treprises<br />
socialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagées, avec 32 clubs <strong>en</strong><br />
France, 200 salariés et 3500 <strong>en</strong>treprises<br />
part<strong>en</strong>aires qui agiss<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />
au côté des équipes perman<strong>en</strong>tes.<br />
Il y a eu 30 000 accompagnem<strong>en</strong>ts<br />
vers l’emploi, 1 700 aides à la création<br />
d’<strong>en</strong>treprises, 25 000 scolaires s<strong>en</strong>sibilisés<br />
sur les thématiques de l’éducation et de la<br />
santé, 14 000 salariés formés sur la<br />
question des discriminations et <strong>en</strong>fin<br />
430 000 actes de médiation (il y a donc<br />
des actions concrètes m<strong>en</strong>ées par les<br />
<strong>en</strong>treprises).<br />
Il existe cinq cadres d’actions chez<br />
FACE : des actions dans l’<strong>en</strong>treprise, pour<br />
l’emploi, à l’école, au quotidi<strong>en</strong>, sur les<br />
territoires.<br />
La fondation FACE est concrètem<strong>en</strong>t<br />
un groupe d’<strong>en</strong>treprises qui, il y a 17 ans<br />
sous l’impulsion de Martine Aubry, a<br />
souhaité une application de la<br />
responsabilité sociale des <strong>en</strong>treprises. Les<br />
<strong>en</strong>treprises se sont fédérées et ont mis <strong>en</strong><br />
place une stratégie de développem<strong>en</strong>t<br />
pour passer de tr<strong>en</strong>te-deux clubs à une<br />
soixantaine, avec l’appui des collectivités<br />
et des élus des territoires.<br />
Un club FACE n’a d’exist<strong>en</strong>ce que si<br />
les élus, les <strong>en</strong>treprises et les financeurs se<br />
rejoign<strong>en</strong>t et décid<strong>en</strong>t d’agir <strong>en</strong>semble sur<br />
un bassin d’emploi, une zone d’activités<br />
avec un périmètre bi<strong>en</strong> précis. Lorsque le<br />
club agit dans les plans de lutte, sur la<br />
question de la prév<strong>en</strong>tion et de la lutte<br />
contre les discriminations, cela a du s<strong>en</strong>s<br />
puisque la première mission de l’élu est<br />
l’accès au droit. Il a donc toute légitimité<br />
dans FACE pour agir sur ce champ. Voici<br />
pour la partie institutionnelle et politique<br />
de FACE.<br />
Concrètem<strong>en</strong>t, tout l’<strong>en</strong>jeu est<br />
d’aider l’<strong>en</strong>treprise à réfléchir et à<br />
élaborer une stratégie, <strong>en</strong> créant des<br />
supports, des outils, des réponses<br />
adaptées à l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Le point fort des clubs est que ce<br />
n’est pas un apport extérieur mais une<br />
solution d’<strong>en</strong>treprise apportée par<br />
l’<strong>en</strong>treprise, un lieu de mobilisation des<br />
<strong>en</strong>treprises par leurs semblables<br />
(organisation de déjeuners, de réunions<br />
thématiques, d’actions clés développées<br />
par la fondation, le « réseau Egalité…).<br />
Sur le champ de l’exclusion et des<br />
discriminations, la fondation FACE essaie<br />
de faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la prév<strong>en</strong>tion des<br />
discriminations et celle des exclusions.<br />
La porte d’<strong>en</strong>trée est le Réseau<br />
égalité (m<strong>en</strong>ée notamm<strong>en</strong>t par FACE<br />
Hérault avec la s<strong>en</strong>sibilisation de 1000<br />
<strong>en</strong>treprises sur le départem<strong>en</strong>t de<br />
l’Hérault). Le Réseau égalité a pour objet<br />
de s<strong>en</strong>sibiliser les chefs d’<strong>en</strong>treprise. Ce<br />
qui est novateur est la manière dont on<br />
développe le projet. On met le chef<br />
d’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> situation de choisir le<br />
temps qu’il va bi<strong>en</strong> vouloir nous offrir -une<br />
heure ou deux- et il nous faut lui donner<br />
les clés pour lui faire compr<strong>en</strong>dre que ce<br />
sujet est un sujet <strong>en</strong> propre de l’<strong>en</strong>treprise<br />
et relève même de sa survie, c’est la<br />
responsabilité sociale des <strong>en</strong>treprises. Le<br />
Réseau Egalité est donc une plateforme<br />
d’échanges et de réflexion régionale ayant<br />
pour mission d’interpeller des instances<br />
de dim<strong>en</strong>sion régionale voire nationale,<br />
© Alliance Villes Emploi - 211 -
europé<strong>en</strong>ne, ou mondiale (ex. SODEXHO<br />
ou AG2R), pour mettre <strong>en</strong> application ce<br />
qui a été décidé au niveau de la région.<br />
Cette porte d’<strong>en</strong>trée dure une<br />
demi-journée et est prise <strong>en</strong> charge par les<br />
pouvoirs publics, par la DRGSCS et par le<br />
Conseil régional d’Ile-de-France. C’est une<br />
volonté de r<strong>en</strong>dre le territoire plus<br />
effici<strong>en</strong>t économiquem<strong>en</strong>t.<br />
Gregory SERANDOUR<br />
Je travaille sur deux axes dans le<br />
Plan Diversité. Le premier axe est <strong>en</strong><br />
direction des employeurs et le second <strong>en</strong><br />
direction des demandeurs d’emploi.<br />
Pour les employeurs, nous avons<br />
sur le Grand Nancy la charte de la diversité<br />
comme outil de s<strong>en</strong>sibilisation. Nous<br />
prés<strong>en</strong>tons cette Charte tout au long de<br />
l’année lors de manifestations r<strong>en</strong>contresemploi,<br />
de forums, de villages de la<br />
formation, afin, dans un premier temps,<br />
de s<strong>en</strong>sibiliser les <strong>en</strong>treprises. Nous<br />
approfondissons <strong>en</strong>suite avec l’<strong>en</strong>treprise<br />
pour savoir si elle est dans le besoin ou<br />
l’<strong>en</strong>vie de s’ouvrir à la diversité. Le but<br />
n’est pas de rester dans une attitude<br />
déf<strong>en</strong>sive avec l’<strong>en</strong>treprise, mais d’aller<br />
dans une politique réactive et pré-active. Il<br />
s’agit d’accroître la performance<br />
économique de l’<strong>en</strong>treprise et non pas de<br />
se limiter à une conformité aux<br />
contraintes légales.<br />
Nous travaillons ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur<br />
la tripartite managériale : un intérêt pour<br />
le salarié, une recherche de performances<br />
économiques et une dynamique sociale.<br />
Nous parlons d’employabilité basée sur<br />
des compét<strong>en</strong>ces, des capacités et des<br />
motivations. Nous parlons aussi des<br />
conditions de travail du salarié, de la<br />
fidélisation et de la mobilité du salarié,<br />
afin d’accroître son implication dans<br />
l’<strong>en</strong>treprise. Nous sommes dans une<br />
politique de ressources humaines et de<br />
GPEC.<br />
Le Grand Nancy est part<strong>en</strong>aire de la<br />
Charte de la Diversité depuis 2006 et nous<br />
avons 220 signataires sur le Grand Nancy<br />
sur 240 <strong>en</strong> Lorraine (soit la 4 ème région de<br />
France sur 3000 signatures <strong>en</strong> France).<br />
C’est le premier pas de la fondation<br />
<strong>en</strong> direction des <strong>en</strong>treprises et c’est<br />
<strong>en</strong>suite aux <strong>en</strong>treprises de s’investir dans<br />
d’autres actions de la fondation, où là<br />
elles doiv<strong>en</strong>t mettre les moy<strong>en</strong>s<br />
techniques, humains et financiers à<br />
contribution pour faire fructifier cette<br />
demi journée.<br />
Nous avons mis <strong>en</strong> place des outils<br />
pour s<strong>en</strong>sibiliser et aider les <strong>en</strong>treprises :<br />
une lettre d’information « Réseau<br />
Diversité » où nous proposons des<br />
interviews et des portraits des bonnes<br />
actions d’<strong>en</strong>treprises (ex. une association<br />
de travail à domicile qui a permis à ses<br />
employés qui n’avai<strong>en</strong>t pas le permis de<br />
conduire de pouvoir accéder à l’emploi <strong>en</strong><br />
achetant des voitures sans permis…). Les<br />
initiatives sont travaillées avec les<br />
signataires de la Charte afin de pouvoir<br />
évoluer dans le temps.<br />
Nous avons des interv<strong>en</strong>tions RH et<br />
managériales spécifiques selon la taille et<br />
le besoin de l’<strong>en</strong>treprise, pour avoir une<br />
approche adaptée à l’<strong>en</strong>treprise et pour<br />
ne pas lui imposer une politique et un<br />
procédé RH. Nous établissons des étapes<br />
de travail dans la politique de<br />
recrutem<strong>en</strong>t, que l’<strong>en</strong>treprise utilise <strong>en</strong><br />
totalité ou partiellem<strong>en</strong>t (de l’analyse du<br />
besoin au recrutem<strong>en</strong>t, la présélection,<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t et le suivi dans<br />
l’<strong>en</strong>treprise).<br />
Le deuxième axe est la Bourse aux<br />
compét<strong>en</strong>ces qui est un portefeuille de<br />
demandeurs d’emploi victimes de<br />
discriminations, avérées ou non. L’objectif<br />
n’est pas de faire un diagnostic avec le<br />
demandeur d’emploi pour savoir s’il y a<br />
une discrimination avérée, mais de<br />
travailler avec lui et d’aboutir à son retour<br />
à l’emploi.<br />
Le travail de la Maison de l’emploi<br />
est d’apporter une plus-value au candidat,<br />
<strong>en</strong> regardant la cohér<strong>en</strong>ce de son projet<br />
de recherches et <strong>en</strong> vérifiant l’adéquation<br />
de son projet avec son profil <strong>en</strong><br />
© Alliance Villes Emploi - 212 -
motivation, <strong>en</strong> capacités et <strong>en</strong><br />
compét<strong>en</strong>ces.<br />
Nous travaillons avec les réseaux<br />
des signataires de la Charte de la<br />
Diversité, sur des offres d’emploi ciblées.<br />
Nous voulons am<strong>en</strong>er le demandeur<br />
d’emploi à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, ce qui est la<br />
principale difficulté. Je me mets<br />
directem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> relation avec le chef<br />
d’<strong>en</strong>treprise pour apporter sa<br />
candidature. Il n’y a pas de priorité mais<br />
nous voulons être sûrs que la candidature<br />
soit regardée à sa juste valeur.<br />
Nous allons développer un<br />
troisième axe de travail <strong>en</strong> 2011 car nous<br />
avons une stratégie de développem<strong>en</strong>t<br />
dans la signature. L’an passé, nous avons<br />
fait signer les cabinets de conseil et de<br />
recrutem<strong>en</strong>t ainsi que les consultants sur<br />
Rachid BOUBEGRA<br />
On voit bi<strong>en</strong> que la discrimination<br />
ne concerne pas qu’un acteur, qui serait<br />
l’<strong>en</strong>treprise, mais que c’est tout un<br />
le Grand Nancy afin de les impliquer dans<br />
le travail de promotion de la diversité<br />
auprès des <strong>en</strong>treprises. Nous allons<br />
travailler le processus RH et la<br />
communication de la Charte de la<br />
Diversité à l’occasion d’interv<strong>en</strong>tions dans<br />
leurs cabinets pour s<strong>en</strong>sibiliser leurs<br />
collaborateurs. Nous travaillerons aussi<br />
avec le Rectorat sur un argum<strong>en</strong>taire<br />
destiné à aider les professeurs qui sont<br />
confrontés à des problèmes de<br />
discriminations dans l’accès des élèves aux<br />
stages <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise. Nous ouvrirons notre<br />
portefeuille d’<strong>en</strong>treprises signataires pour<br />
que les scolaires et les étudiants puiss<strong>en</strong>t<br />
accéder aux stages. C’est la première<br />
vision que les jeunes ont du monde de<br />
l’<strong>en</strong>treprise et c’est parfois l’échec.<br />
système qui fait que des personnes ou des<br />
groupes de personnes sont discriminées.<br />
Franck CONTI, Directeur de la Maison de l’emploi et du PLIE du pays<br />
rochefortais<br />
Le plan diversité est-il lié à un publics qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la Mission locale,<br />
dispositif de type PLIE ou est-ce une forme de Pôle emploi, du PLIE, et de l’<strong>en</strong>semble<br />
de prospection d’<strong>en</strong>treprise pour des des acteurs de l’insertion du territoire ?<br />
Gregory SERANDOUR<br />
Il n’est pas lié directem<strong>en</strong>t au PLIE<br />
mais est porté par la Maison de l’emploi<br />
depuis 2006. Nous avons fait la promotion<br />
de nos services auprès de tous les<br />
intermédiaires de l’emploi, Pôle emploi, le<br />
PLIE, les chantiers d’insertion, les<br />
perman<strong>en</strong>ces d’élus, la Mission locale.<br />
Tous les services, y compris les services<br />
sociaux, peuv<strong>en</strong>t nous <strong>en</strong>voyer un<br />
curriculum vitae d’un demandeur<br />
d’emploi pour que nous puissions<br />
r<strong>en</strong>contrer la personne.<br />
A partir d’un curriculum vitae, nous<br />
voyons immédiatem<strong>en</strong>t la durée p<strong>en</strong>dant<br />
laquelle la personne n’a pas travaillé et s’il<br />
y a problème au regard de ses capacités,<br />
ses compét<strong>en</strong>ces et sa motivation. Nous<br />
travaillons aussi la motivation car à force<br />
d’échecs, la personne peut « s’autodiscriminer<br />
», sa motivation est celle à<br />
pouvoir intégrer une <strong>en</strong>treprise.<br />
Stéphanie BES, Chargée de mission à la Maison de l’emploi du grand Biterrois<br />
Quel est le rôle de l’inspection du des élus et des <strong>en</strong>treprises, y a-t-il moy<strong>en</strong><br />
travail sur cette thématique ? Doit-on les de la lier avec celle de la responsabilité<br />
associer ?<br />
sociale ?<br />
La thématique du développem<strong>en</strong>t<br />
durable étant assez accrocheuse auprès<br />
© Alliance Villes Emploi - 213 -
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Muriel HECHLER<br />
Pour l’inspection du travail, c’est <strong>en</strong><br />
cours. Cela fait partie des personnes que<br />
je souhaiterais s<strong>en</strong>sibiliser par rapport<br />
surtout aux lieux d’écoute. Je suis <strong>en</strong><br />
rapport avec la DIRECCTE, et nous allons<br />
mettre <strong>en</strong> place de petites sessions de<br />
s<strong>en</strong>sibilisation. Nous voulons aussi faire<br />
une prés<strong>en</strong>tation globale des actions de<br />
lutte contre les discriminations, <strong>en</strong><br />
insistant sur le lieu d’écoute car c’est à ce<br />
niveau que le ress<strong>en</strong>ti peut être exprimé.<br />
Les inspecteurs du travail, quand il n’y a<br />
Franck CONTI<br />
Nous avons ce même type<br />
d’interrogations. La responsabilité sociale<br />
des <strong>en</strong>treprises est dans le nouveau cahier<br />
des charges et nous ne savons pas trop ce<br />
qu’il convi<strong>en</strong>t d’y mettre. L’<strong>en</strong>trée peut<br />
être très sociale, ou sociétale des<br />
organismes (et pas seulem<strong>en</strong>t des<br />
pas forcém<strong>en</strong>t d’actions à mettre <strong>en</strong><br />
place, pourrai<strong>en</strong>t aussi nous <strong>en</strong>voyer des<br />
publics quand la problématique est<br />
seulem<strong>en</strong>t d’écoute.<br />
Nous travaillons aussi avec Pôle<br />
emploi pour la reconnaissance des publics,<br />
c’est égalem<strong>en</strong>t à leur niveau que se<br />
cristallis<strong>en</strong>t les problématiques de<br />
discrimination. Nous estimons qu’il<br />
pourrait être le premier prescripteur de<br />
publics sur le lieu d’écoute.<br />
<strong>en</strong>treprises). Nous avons fait v<strong>en</strong>ir des<br />
interv<strong>en</strong>ants qui li<strong>en</strong>t assez facilem<strong>en</strong>t<br />
développem<strong>en</strong>t durable, action sociale et<br />
d’autres thématiques autour de la notion<br />
de responsabilité sociétale. C’est peutêtre<br />
à travers ce prisme qu’il nous faut<br />
réfléchir à la Maison de l’emploi.<br />
Jean-Yves TESSIER, Directeur de la Maison de l’emploi Angers<br />
Je suis directeur de la Maison de<br />
l’emploi d’Angers. Il y un peu plus de dix<br />
ans, Monsieur BATAILLE a écrit un livre sur<br />
id<strong>en</strong>tifiables… J’aurais aimé savoir ce que<br />
vous avez observé et repéré dans votre<br />
travail.<br />
les discriminations à l’emploi après une<br />
Je m’adresse davantage au<br />
<strong>en</strong>quête réalisée sur deux bassins correspondant de la HALDE. Avez-vous<br />
d’emploi (dans le Nord et le Sud-Est). Il<br />
montrait que l’on pouvait se retrouver<br />
repéré au niveau des dépôts d’offres<br />
d’emploi des discriminations alors même<br />
dans un système de discriminations à que les candidatures ne sont pas<br />
l’emploi, sans pour autant qu’il y ait de déposées, c’est-à-dire <strong>en</strong> amont du<br />
délits avérés de la part des uns et des<br />
autres. Il y avait des pratiques camouflées<br />
recrutem<strong>en</strong>t ?<br />
Des comportem<strong>en</strong>ts font parfois<br />
ou non exprimées qui faisai<strong>en</strong>t que la système et ne sont pas forcém<strong>en</strong>t<br />
discrimination était un système et non pas répréh<strong>en</strong>sibles les uns pris<br />
simplem<strong>en</strong>t le fait de comportem<strong>en</strong>ts indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t des autres.<br />
Gregory SERANDOUR<br />
Nous luttons contre les<br />
discriminations pour l’accès à l’emploi<br />
mais aussi dans l’emploi, par rapport à la<br />
formation interne, le travail des s<strong>en</strong>iors,<br />
l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de deuxième partie de carrière,<br />
la parité hommes-femmes, l’évolution de<br />
carrière…<br />
Rémi LE FLOCH, Chargé de mission égalité de la Ville de Lyon<br />
Quel argum<strong>en</strong>taire adopter vis-à-vis<br />
des <strong>en</strong>treprises pour les intéresser à cette<br />
juridique (avec des risques de peines de<br />
plus <strong>en</strong> plus lourdes) ou de celui de la<br />
question au-delà de l’argum<strong>en</strong>taire sclérose d’une <strong>en</strong>treprise qui<br />
© Alliance Villes Emploi - 214 -
n’embaucherait que des salariés<br />
uniformes ?<br />
En particulier sur l’impact<br />
économique, je suis à cours de réponse à<br />
donner.<br />
Laure PRUNIER, Directrice du PLIE du Cot<strong>en</strong>tin, Maison de l’emploi et de la<br />
formation du Cot<strong>en</strong>tin<br />
Vous avez parlé des résultats du <strong>en</strong>treprises mett<strong>en</strong>t-elles <strong>en</strong> application<br />
plan, soit sur 200 personnes ce qu’elles ont signé ? Est-ce qu’elles<br />
accompagnées <strong>en</strong>viron 60 à 70 % sont <strong>en</strong> s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans des actions concrètes <strong>en</strong><br />
emploi, et un nombre impressionnant matière d’emploi comme des<br />
d’<strong>en</strong>treprises qui ont signé la Charte de la<br />
Diversité, quelle est la part des <strong>en</strong>treprises<br />
qui ont signé la Charte de la diversité dans<br />
l’obt<strong>en</strong>tion des résultats que vous avez<br />
obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> termes d’emploi ? Comm<strong>en</strong>t les<br />
recrutem<strong>en</strong>ts ciblés, des parrainages, des<br />
stages, etc.… ?<br />
Beaucoup d’<strong>en</strong>treprises sign<strong>en</strong>t de<br />
grands accords au niveau national et sont<br />
dans l’incapacité de les mettre <strong>en</strong> œuvre.<br />
Gregory SERANDOUR<br />
Pour l’argum<strong>en</strong>taire, je ne parle<br />
plus de l’aspect juridique, je demande aux<br />
<strong>en</strong>treprises ce que la personne a de<br />
différ<strong>en</strong>t. Au début, je s<strong>en</strong>sibilisais les<br />
<strong>en</strong>treprises sur l’aspect juridique.<br />
Maint<strong>en</strong>ant, je parle franchem<strong>en</strong>t et je dis<br />
« embauchez le, non pas parce vous allez<br />
avoir une sanction ou une peine, mais<br />
parce qu’il vaut le coup et qu’il va vous<br />
apporter une plus-value ». Je refuse<br />
parfois de travailler avec certaines<br />
<strong>en</strong>treprises.<br />
Pour les <strong>en</strong>treprises signataires, on<br />
ne peut pas les forcer à créer de l’emploi.<br />
Avec la communauté urbaine du Grand<br />
Nancy qui travaille avec nous sur ses<br />
recrutem<strong>en</strong>ts, pour beaucoup de postes<br />
nous faisons une simulation, par la<br />
plateforme de vocations pour permettre à<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Ma philosophie de professionnel et<br />
de citoy<strong>en</strong> est que si quelqu’un ne veut<br />
pas, il ne fait pas. C’est une première<br />
chose.<br />
Le deuxième élém<strong>en</strong>t est que nous<br />
arrivons à une époque où les <strong>en</strong>treprises<br />
ne peuv<strong>en</strong>t plus être des ilots de profit<br />
dans des océans de difficultés. Il y a une<br />
volonté d’améliorer les pratiques<br />
professionnelles qui est incontestable par<br />
le biais de la RSE avec ses trois piliers que<br />
sont la gouvernance, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et<br />
ceux qui réussiss<strong>en</strong>t d’aller devant le jury,<br />
sans le passage par la sélection du<br />
curriculum vitae. Les <strong>en</strong>treprises<br />
s’investiss<strong>en</strong>t car elles accept<strong>en</strong>t d’être<br />
prés<strong>en</strong>tes sur les forums et apport<strong>en</strong>t<br />
leurs offres. Elles sont sollicitées<br />
égalem<strong>en</strong>t à interv<strong>en</strong>ir lors de petits<br />
déjeuners. On les a invitées la semaine<br />
dernière à la projection d’un film sur le<br />
handicap psychique au travail et elles ont<br />
répondu prés<strong>en</strong>tes. Nous ne sommes pas<br />
les seuls et elles sont sollicitées par les<br />
autres structures intermédiaires de<br />
l’emploi et les cabinets sur ces sujets.<br />
Nous avons réussi à fédérer ce réseau par<br />
le biais des petits déjeuners, de la<br />
plateforme de conseils et de services, sans<br />
créer d’obligations.<br />
l’égalité professionnelle. Les uns doiv<strong>en</strong>t<br />
être respectueux des autres car<br />
l’<strong>en</strong>treprise ne vit pas <strong>en</strong> vase clos sur le<br />
territoire, elle est <strong>en</strong> relation avec les élus,<br />
etc.<br />
En termes d’argum<strong>en</strong>ts, ce que j’ai<br />
pu relever des groupes de travail ayant<br />
travaillé sur le sujet, est que les<br />
<strong>en</strong>treprises agiss<strong>en</strong>t quand elles pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
consci<strong>en</strong>ce de difficultés particulières : la<br />
dégradation du dialogue social, la réponse<br />
aux pénalités financières ou aux<br />
© Alliance Villes Emploi - 215 -
condamnations judiciaires, la dégradation<br />
de l’attractivité de l’<strong>en</strong>treprise voire du<br />
groupe, le devoir de mettre <strong>en</strong> application<br />
la politique d’un groupe (la Charte de la<br />
Diversité est une réponse), la<br />
démobilisation du managem<strong>en</strong>t<br />
Muriel HECHLER<br />
Par rapport à la discrimination<br />
systémique, nous travaillons à la<br />
s<strong>en</strong>sibilisation des acteurs. Nous avons<br />
développé nos propres outils de<br />
s<strong>en</strong>sibilisation et nous comm<strong>en</strong>çons<br />
toujours par expliquer ce que sont un<br />
stéréotype, un préjugé, et les mécanismes<br />
intellectuels qui font que tout le monde a<br />
ses propres préjugés et que les<br />
stéréotypes nous permett<strong>en</strong>t aussi de<br />
réfléchir plus vite et de bi<strong>en</strong> classer les<br />
informations. Nous sommes aussi dans un<br />
système où il est souhaitable que des<br />
groupes soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> haut de l’échelle et<br />
d’autres <strong>en</strong> bas. L’idée est de travailler sur<br />
ce qu’est un préjugé et un stéréotype<br />
Jean-Marie IOCHUM<br />
En ce qui concerne les annonces,<br />
toute annonce qui est de nature à porter<br />
un critère de discrimination (âge, sexe,<br />
intermédiaire, la mauvaise transmission<br />
des savoir-faire au mom<strong>en</strong>t des départs <strong>en</strong><br />
retraite (pour les TPE où le savoir-faire est<br />
manuel, cet élém<strong>en</strong>t est d’autant plus<br />
important)…<br />
avant même d’aborder la définition de la<br />
discrimination. On compr<strong>en</strong>d donc<br />
pourquoi on peut <strong>en</strong> arriver à discriminer<br />
et pourquoi cette discrimination peut être<br />
cachée (quand on ne sait pas que l’on<br />
discrimine).<br />
S’agissant des intermédiaires de<br />
l’emploi (pour non seulem<strong>en</strong>t les<br />
annonces emploi mais tout type d’offres),<br />
nous voulons leur faire pr<strong>en</strong>dre<br />
consci<strong>en</strong>ce qu’ils peuv<strong>en</strong>t aussi<br />
discriminer certaines candidatures <strong>en</strong><br />
allant au-devant des demandes de<br />
l’<strong>en</strong>treprise. Il y a un gros travail à faire à<br />
ce sujet.<br />
handicap..) est interdite. Pôle emploi doit<br />
faire le ménage et s’abst<strong>en</strong>ir de pr<strong>en</strong>dre<br />
l’offre <strong>en</strong> disant à l’<strong>en</strong>treprise pourquoi.<br />
Jean-Yves TESSIER<br />
Peut-on alerter la HALDE sur le<br />
comportem<strong>en</strong>t d’une <strong>en</strong>treprise ou non ?<br />
Jean-Marie IOCHUM<br />
Ev<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t, oui.<br />
Rachid BOUBEGRA<br />
Deux questions concernant les<br />
Maisons de l’emploi sont à inscrire dans<br />
les travaux du réseau Alliance Villes<br />
Emploi :<br />
La question du li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la<br />
promotion de la diversité, la lutte contre<br />
les discriminations et le développem<strong>en</strong>t<br />
durable, ces problématiques étant très<br />
fortem<strong>en</strong>t d’actualité.<br />
La question de l’argum<strong>en</strong>taire car<br />
l’on peut être parfois démuni face aux<br />
questions posées sur le terrain. Il y a deux<br />
sujets différ<strong>en</strong>ts mais qui rest<strong>en</strong>t toutefois<br />
liés, la promotion de la diversité et la lutte<br />
contre les discriminations.<br />
Si vous faîtes partie du réseau des<br />
Maisons de l’emploi, vous pourrez peutêtre,<br />
à un mom<strong>en</strong>t ou à un autre,<br />
participer à ces débats.<br />
Muriel HECHLER<br />
© Alliance Villes Emploi - 216 -
Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />
Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />
Vous trouverez dans le dossier<br />
diverses informations sur les actions de la<br />
Maison de l’emploi du Grand Nancy et si<br />
vous souhaitez recevoir les lettres du<br />
Réseau Diversité, vous y trouverez mes<br />
coordonnées ainsi que celles de Grégory<br />
SERANDOUR.<br />
© Alliance Villes Emploi - 217 -
Atelier<br />
Lutte contre les discriminations et<br />
responsabilité sociale des <strong>en</strong>treprises<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Directrice, Maison de l’emploi du Bassin de Perpignan et directrice du Club FACE<br />
Perpignan<br />
Rémi LE FLOCH<br />
Chargé de mission, Mission égalité, Ville de Lyon<br />
Eric LOUARN<br />
Conseiller Ressources Humaines et ZFU, Maison de l’emploi de Lille, Lomme, Hellemmes<br />
Animation<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Directrice, Maison de l’emploi du Bassin de Perpignan et directrice du Club FACE<br />
Perpignan<br />
© Alliance Villes Emploi - 218 -
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
A Perpignan, la Maison de l’emploi<br />
compr<strong>en</strong>d 86 communes. J’anime cet<br />
atelier et je ti<strong>en</strong>s à la corrélation <strong>en</strong>tre la<br />
lutte contre les discriminations et la<br />
notion de responsabilité. Quand nous<br />
avons préparé notre interv<strong>en</strong>tion nous ne<br />
savions pas quel serait notre auditoire. Je<br />
comm<strong>en</strong>cerai donc par un rappel de<br />
certains concepts et par le cadrage de<br />
différ<strong>en</strong>tes notions. J’ai pris le parti de<br />
débuter <strong>en</strong> vous définissant la notion de<br />
RSE (Responsabilité Sociale des<br />
Entreprises) car nous sommes des<br />
Maisons de l’emploi. Les <strong>en</strong>treprises<br />
doiv<strong>en</strong>t intégrer des préoccupations<br />
sociales ou sociétales, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />
et économiques, dans leurs activités et<br />
dans les interactions avec les parties<br />
pr<strong>en</strong>antes. Nous avons t<strong>en</strong>dance à relier<br />
responsabilités sociales et sociétales.<br />
Pourtant lorsque l’on parle de<br />
responsabilité sociétale, on garde la<br />
notion d’implication sur le territoire et<br />
d’empreinte au niveau écologique et<br />
énergétique. La responsabilité sociale est<br />
plutôt réservée au facteur humain. Il s’agit<br />
de personnes travaillant dans l’<strong>en</strong>treprise<br />
et des habitants du territoire où est située<br />
l’<strong>en</strong>treprise. L’<strong>en</strong>treprise est un acteur<br />
économique du territoire : elle peut<br />
développer des li<strong>en</strong>s privilégiés avec les<br />
habitants grâce au PLIE, à la Maison de<br />
l’emploi ou d’autres acteurs. Elle peut<br />
égalem<strong>en</strong>t avoir un rôle social notamm<strong>en</strong>t<br />
à l’égard des personnes les plus exclues :<br />
j’appelle cela la famille d’actions « égalité<br />
des chances ». Mais la fonction première<br />
de l’<strong>en</strong>treprise n’est pas la même. Son but<br />
est de produire. Pour cela, elle travaille<br />
avec une masse salariale. Nous estimons<br />
<strong>en</strong> RSE qu’elle doit garantir l’égalité de<br />
traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre salariés. C’est la seconde<br />
famille d’actions que j’<strong>en</strong>globe dans la<br />
notion d’égalité. Il s’agit des actions, des<br />
colloques, des s<strong>en</strong>sibilisations sur les<br />
discriminations, des processus de<br />
recrutem<strong>en</strong>t. En tant que Maison de<br />
l’emploi, notre rôle est de garantir<br />
l’égalité au regard de la discrimination<br />
pot<strong>en</strong>tielle. Cette mission est partagée<br />
avec le PLIE. Garantir l’égalité, c’est<br />
déf<strong>en</strong>dre la cohésion sociale. Une des<br />
conditions de la cohésion sociale consiste<br />
<strong>en</strong> la vérification, au quotidi<strong>en</strong>, de l’accès<br />
égal aux bi<strong>en</strong>s, aux droits et aux services.<br />
La lutte contre les discriminations<br />
s’appuie sur un ars<strong>en</strong>al juridique (les lois)<br />
et la Haute Autorité de Lutte contre les<br />
Discriminations (la HALDE). Elle peut<br />
s’autosaisir.<br />
Une discrimination est une inégalité<br />
de traitem<strong>en</strong>t directe ou indirecte. Par<br />
exemple, lorsque je décide de ne pas<br />
donner un poste de cadre à une femme :<br />
la discrimination est directe s’il est évid<strong>en</strong>t<br />
qu’elle était la plus compét<strong>en</strong>te et que,<br />
malgré cela, je ne lui donne pas le poste.<br />
Donnons un autre exemple, quand je<br />
décide que tous mes cadres doiv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir<br />
<strong>en</strong> réunion le soir à 18H00. Il est possible<br />
que cette décision soit préjudiciable pour<br />
les femmes qui, à cette heure là, peuv<strong>en</strong>t<br />
avoir besoin de r<strong>en</strong>trer à leur domicile car<br />
il est communém<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que les<br />
femmes ont a priori la charge de la famille.<br />
Cela exclu les femmes à la prét<strong>en</strong>tion de<br />
dev<strong>en</strong>ir cadre. Le résultat étant que plus<br />
aucune femme ne peut postuler. C’est une<br />
discrimination indirecte. Une<br />
discrimination est une inégalité de<br />
traitem<strong>en</strong>t directe ou indirecte fondée sur<br />
un critère prohibé par la loi. La loi<br />
détermine dix-huit critères dont les trois<br />
premiers sont l’âge, le sexe et l’origine. Il y<br />
<strong>en</strong> a d’autres, l’activité politique,<br />
syndicale, l’appart<strong>en</strong>ance à un<br />
groupem<strong>en</strong>t. Un autre critère discuté <strong>en</strong><br />
ce mom<strong>en</strong>t est celui lié au territoire. Il y a<br />
des discriminations directes et indirectes<br />
mais elles peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être liées à<br />
des systèmes. La Maison de l’emploi peut<br />
être partie pr<strong>en</strong>ante d’une requête.<br />
Notre Maison de l’emploi a été<br />
créée <strong>en</strong> 2005. Depuis le cahier des<br />
charges national de décembre 2009, il est<br />
explicite que les Maisons de l’emploi et la<br />
© Alliance Villes Emploi - 219 -
RSE ont un rôle dans la lutte contre les<br />
discriminations. Nous pouvons être<br />
am<strong>en</strong>és à créer une action d’information,<br />
de recommandation et de coordination.<br />
Les niveaux social et culturel peuv<strong>en</strong>t être<br />
des freins à l’embauche. Sur ces terrains,<br />
nous pouvons interv<strong>en</strong>ir. Le cahier des<br />
charges national définit la lutte contre les<br />
Rémi LE FLOCH<br />
Je travaille pour la ville de Lyon <strong>en</strong><br />
li<strong>en</strong>s très étroits avec la Maison de<br />
l’emploi. Sur Lyon, un plan de lutte contre<br />
les discriminations avec la Mission égalité<br />
a été lancé. Notre mission consiste à<br />
irriguer toutes les politiques publiques de<br />
la question de lutte contre les<br />
discriminations (au niveau des RH de la<br />
Ville, du logem<strong>en</strong>t, dans l’égalité de<br />
traitem<strong>en</strong>t au sein des mairies<br />
d’arrondissem<strong>en</strong>t, dans l’accueil <strong>en</strong><br />
crèche, dans les cantines scolaires, etc).<br />
C’est souv<strong>en</strong>t par le biais de l’emploi que<br />
les actions territorialisées comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t.<br />
L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de la ville de Lyon a<br />
comm<strong>en</strong>cé avant même l’exist<strong>en</strong>ce de la<br />
Maison de l’emploi crée il y a moins de<br />
trois ans. La lutte contre les<br />
discriminations a débuté avec la signature<br />
de la Charte de la diversité signée par la<br />
ville de Lyon et par une cinquantaine<br />
d’<strong>en</strong>treprises locales.<br />
Aujourd’hui, sept ans plus tard, la<br />
ville de Lyon est <strong>en</strong> passe de recevoir le<br />
label de la diversité. Nous allons<br />
r<strong>en</strong>ouveler notre action auprès des<br />
<strong>en</strong>treprises pour mobiliser sur ce thème.<br />
L’action de la Maison de l’emploi consiste<br />
à toujours garder un volet s<strong>en</strong>sibilisation<br />
des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> s’appuyant sur les<br />
différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires, tels que les clubs<br />
d’<strong>en</strong>treprises, la CG<strong>PME</strong>. Nous organisons<br />
des interv<strong>en</strong>tions sur le cadre légal de la<br />
discrimination - que la plupart du temps<br />
les personnes connaiss<strong>en</strong>t-, et sur la<br />
prév<strong>en</strong>tion des discriminations. Nous<br />
pouvons guider les <strong>en</strong>treprises sur une<br />
autre manière de gérer ses ressources<br />
humaines. Les <strong>en</strong>treprises qui travaill<strong>en</strong>t<br />
dans les services à la personne sont<br />
souv<strong>en</strong>t confrontées à des demandes de<br />
discriminations comme une des missions<br />
de la Maison de l’emploi avec la RSE.<br />
Après ces propos de cadrage<br />
introductifs, pouvez-vous, M. LE FLOCH,<br />
nous prés<strong>en</strong>ter comm<strong>en</strong>t la ville de Lyon<br />
intervi<strong>en</strong>t dans ce domaine ?<br />
cli<strong>en</strong>ts qui sont discriminatoires (par<br />
exemple la préfér<strong>en</strong>ce de femmes pour<br />
garder les <strong>en</strong>fants, d’une femme de<br />
ménage portugaise…). Avec ce type<br />
d’<strong>en</strong>treprises, nous avons effectué un<br />
travail de formation sur ces questions de<br />
discrimination et un travail d’apport<br />
d’outils pour avoir des réponses face aux<br />
demandes discriminatoires. Nous<br />
effectuons égalem<strong>en</strong>t à Lyon un travail<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t des structures<br />
d’insertion. Les intermédiaires de l’emploi<br />
sont souv<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> étau par des<br />
injonctions assez contradictoires : des<br />
exig<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> taux de sorties et <strong>en</strong> taux de<br />
placem<strong>en</strong>ts qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des institutions<br />
avec des publics difficiles à réinsérer, tout<br />
ceci mêlé aux contraintes du marché du<br />
travail. Cette pression peut am<strong>en</strong>er à la<br />
discrimination. Parfois la discrimination<br />
provi<strong>en</strong>t d’une maladresse ou des<br />
stéréotypes que nous avons tous. Les<br />
questions d’ori<strong>en</strong>tation sont révélatrices<br />
de ces stéréotypes.<br />
Depuis 2008, nous proposons aux<br />
intermédiaires de l’emploi une démarche<br />
qui concerne <strong>en</strong>viron 80 structures<br />
d’insertion lyonnaises. Ces structures sont<br />
de tailles diverses, avec des métiers<br />
différ<strong>en</strong>ts et intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à différ<strong>en</strong>tes<br />
étapes du cheminem<strong>en</strong>t de remobilisation<br />
à la mise à l’emploi. Nous avons demandé<br />
à faire évaluer ce travail par un cabinet qui<br />
nous a proposé d’aller vers l’élaboration<br />
d’une forme de certification des structures<br />
<strong>en</strong>gagées dans la démarche égalité<br />
lyonnaise.<br />
Nous avons eu des réunions <strong>en</strong><br />
groupe de travail avec ces structures : il <strong>en</strong><br />
est ressorti qu’elles désirai<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir une<br />
labellisation. De plus <strong>en</strong> plus, les<br />
© Alliance Villes Emploi - 220 -
institutions par le biais des appels d’offre<br />
att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une justification de leur<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur de la prév<strong>en</strong>tion et<br />
de la lutte contre les discriminations.<br />
C’est une lutte collective pour éviter que<br />
les discriminations ne soi<strong>en</strong>t pas un frein à<br />
l’emploi qui empêche l’insertion. Par le<br />
biais d’un consultant de l’AFNOR, nous<br />
avons créé une démarche qualité pour les<br />
structures d’insertion locales. Cela permet<br />
donc à la Maison de l’emploi de délimiter<br />
ce que nous att<strong>en</strong>dons de ces structures<br />
<strong>en</strong> matière de lutte contre la<br />
discrimination.<br />
Nous sommes <strong>en</strong> train de construire<br />
la boîte à outils qui conti<strong>en</strong>t un auto<br />
diagnostic qui permet de positionner une<br />
structure d’insertion sur quatre axes :<br />
capacité à repérer les discriminations, à<br />
traiter les cas constatés, à structurer un<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pér<strong>en</strong>ne et à analyser ses<br />
pratiques. Il y a trois modules de<br />
formation : un module de formation<br />
juridique, un module d’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
des personnes discriminées pour aider les<br />
personnes qui viv<strong>en</strong>t la discrimination, et<br />
un module sur les pratiques et les<br />
postures professionnelles <strong>en</strong> tant<br />
qu’accompagnant. Nous sommes <strong>en</strong><br />
relation avec la HALDE et la ville de Lyon.<br />
Cette dernière a mis <strong>en</strong> place, avec l’aide<br />
du Barreau de Lyon, un service de conseil<br />
par un avocat aux personnes qui<br />
s’estim<strong>en</strong>t victimes de discrimination.<br />
Tout le monde peut être sujet à<br />
discrimination. Le « profiler » est un test<br />
avec quatre choix de réponses. Si vous<br />
avez plus de réponse A : vous êtes un<br />
discriminant « idéologue ». Si vous avez<br />
plus de réponse B : vous êtes un<br />
discriminant « généralisant ». Si vous avez<br />
plus de réponse C : vous êtes un<br />
discriminant « craintif » (discrimination<br />
due à la pression au sein de l’<strong>en</strong>treprise).<br />
Vous avez égalem<strong>en</strong>t des outils d’analyses<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Merci, M. LE FLOCH, pour ce<br />
témoignage. Je vous propose de<br />
poursuivre les prés<strong>en</strong>tations des initiatives<br />
de pratiques usuelles, des outils d’étude<br />
de la transpar<strong>en</strong>ce sur les critères<br />
d’accueil, des outils de réflexion sur le<br />
fondem<strong>en</strong>t des critères pour établir un<br />
diagnostic (Quelle est le fondem<strong>en</strong>t de la<br />
motivation ? Pourquoi demande-t-on la<br />
situation familiale ? Cela se justifie t-il par<br />
rapport à l’emploi proposé ?). Des outils<br />
port<strong>en</strong>t plus spécifiquem<strong>en</strong>t sur la<br />
formation, comme la recherche de stage<br />
par exemple, ou les SIAE, notamm<strong>en</strong>t<br />
celles interv<strong>en</strong>ant dans les services à la<br />
personne.<br />
Nous avons proposé nos services à<br />
des <strong>en</strong>treprises qui opèr<strong>en</strong>t un<br />
recrutem<strong>en</strong>t massif. La méthode consiste<br />
à mettre directem<strong>en</strong>t la personne <strong>en</strong><br />
situation de travail et à vérifier si elle est à<br />
l’aise avec les outils proposés. Les publics<br />
effectu<strong>en</strong>t ce travail sans que nous ayons<br />
étudié leur CV pour éviter toute<br />
discrimination. On pousse égalem<strong>en</strong>t les<br />
jeunes à se prés<strong>en</strong>ter à des concours<br />
territoriaux. Nous pr<strong>en</strong>ons des r<strong>en</strong>dez<br />
vous avec les <strong>en</strong>treprises pour qu’elles se<br />
rapproch<strong>en</strong>t des jeunes pour les aider à<br />
s’insérer. Sur le fond, nous travaillons<br />
aussi bi<strong>en</strong> sur le registre de l’égalité de<br />
traitem<strong>en</strong>t qu’à travers la mise <strong>en</strong> œuvre<br />
d’actions positives.<br />
Cet <strong>en</strong>jeu qu’est l’égalité intègre<br />
toutes les fonctions de la Maison de<br />
l’emploi car il y a égalem<strong>en</strong>t une fonction<br />
observatoire avec un cahier d’analyse<br />
semestriel : nous avons par exemple<br />
rédigé un article sur la place des femmes<br />
dans le milieu professionnel. On peut se<br />
s<strong>en</strong>tir très vite démuni par cette question<br />
de la discrimination à cause d’un manque<br />
d’expertise. Il faut accepter de ne pas tout<br />
savoir, la Loi évolue et la jurisprud<strong>en</strong>ce<br />
aussi. Il faut donc surtout ne pas être<br />
donneur de leçon mais plutôt fonctionner<br />
sur le mode du questionnem<strong>en</strong>t<br />
perpétuel.<br />
territoriales avec le témoignage du<br />
territoire lillois.<br />
© Alliance Villes Emploi - 221 -
Eric LOUARN<br />
Nous sommes <strong>en</strong>gagés à la Maison<br />
de l’emploi de Lille dans la lutte contre les<br />
discriminations depuis deux ans. Nous<br />
sommes passés de l’expérim<strong>en</strong>tation à<br />
l’action qui se définit sur trois axes.<br />
Je vais tout d’abord vous prés<strong>en</strong>ter<br />
l’axe institutionnel et employeur. La<br />
Maison de l’emploi de Lille est sout<strong>en</strong>ue<br />
par les élus de la ville. Nous avons<br />
comm<strong>en</strong>cé par nous appliquer les normes<br />
contre la discrimination avant de les<br />
proposer aux autres. Nos cadres se sont<br />
formés à l’égalité de traitem<strong>en</strong>t des<br />
salariés <strong>en</strong> poste, au recrutem<strong>en</strong>t de<br />
candidats qui postul<strong>en</strong>t à un poste chez<br />
nous par des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s structurés.<br />
Le deuxième axe consiste <strong>en</strong> une<br />
mise <strong>en</strong> place de cellules de veille. La<br />
cellule de veille est un lieu d’échanges<br />
<strong>en</strong>tre les conseillers et les acteurs sociaux<br />
économiques de l’emploi. Nous<br />
échangeons sur les situations r<strong>en</strong>contrées<br />
avec les <strong>en</strong>treprises. Nous positionnons<br />
les problèmes et cherchons des élém<strong>en</strong>ts<br />
de réponse. L’idée étant d’avoir une mise<br />
<strong>en</strong> œuvre commune de ces critères sur<br />
tout le territoire (Lille, Lomme et<br />
Hellemmes). L’idée est de faire la<br />
médiation <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>treprise et la tierce<br />
personne. Si cela ne suffit pas, nous avons<br />
une fiche où nous décrivons le<br />
phénomène qui peut être transmise à la<br />
HALDE. Si le problème à résoudre avec la<br />
personne discriminée nous dépasse, nous<br />
ori<strong>en</strong>tons les personnes vers nos<br />
correspondants locaux de la HALDE ou<br />
bi<strong>en</strong> auprès du médiateur de la Maison de<br />
la Citoy<strong>en</strong>neté de Lille.<br />
Nous réfléchissons <strong>en</strong>semble sur les<br />
critères directs et indirects de la<br />
discrimination. Il y a parfois des collègues<br />
qui ont peur de perdre une <strong>en</strong>treprise à la<br />
suite de demandes discriminantes et qui<br />
se rapproch<strong>en</strong>t de nous. Nous rappelons<br />
l’esprit de la loi et nous prév<strong>en</strong>ons que si<br />
cette <strong>en</strong>treprise ne met pas nos conseils<br />
<strong>en</strong> application, nous ne travaillerons plus<br />
avec elle. Nous avons eu des problèmes<br />
avec différ<strong>en</strong>ts établissem<strong>en</strong>ts : une<br />
<strong>en</strong>treprise de propreté et une société de<br />
jeux. Cette dernière avait des critères<br />
particuliers de recrutem<strong>en</strong>t car elle<br />
n’embauchait que des ressortissants de<br />
l’Union europé<strong>en</strong>ne. La raison est simple :<br />
il faut pouvoir accéder au casier judiciaire,<br />
ce n’est pas possible pour les<br />
ressortissants hors Union europé<strong>en</strong>ne. Il a<br />
fallu trouver une réponse : il s’agit ici d’un<br />
dispositif légal étatique et cette société<br />
travaille avec l’Etat, elle a donc fait l’objet<br />
d’une dérogation.<br />
Un autre exemple, le dispositif zone<br />
franche peut parfois <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer de la<br />
discrimination concernant l’obligation<br />
d’un tiers des recrutem<strong>en</strong>ts sur la clause<br />
d’embauche locale de résid<strong>en</strong>ts ZUS mais<br />
c’est un dispositif d’Etat qui ne subit pas le<br />
même ars<strong>en</strong>al juridique que celui du droit<br />
commun. Enfin, nous avons eu des<br />
problèmes avec une société de propreté<br />
qui jusqu’à prés<strong>en</strong>t recrutait<br />
exclusivem<strong>en</strong>t des hommes. Cette<br />
<strong>en</strong>treprise a signé des contrats avec notre<br />
collectivité territoriale sur la base de<br />
marchés publics. Seuls les hommes ont<br />
été recrutés car il n’y avait pas de<br />
vestiaires adaptés pour le confort normal<br />
d’une femme : nous avons accompagné<br />
cette <strong>en</strong>treprise pour trouver des<br />
solutions. Le problème est <strong>en</strong> cours de<br />
règlem<strong>en</strong>t puisqu’ils sont obligés de se<br />
mettre <strong>en</strong> conformité avec la loi pour<br />
pouvoir répondre aux prochains appels<br />
d’offre du marché public. Il est <strong>en</strong> effet<br />
très mauvais pour la notoriété d’une<br />
<strong>en</strong>treprise d’être condamnée pour un<br />
motif de discrimination. Il faut expliquer<br />
aux <strong>en</strong>treprises que c’est une valeur<br />
ajoutée pour elles de jouer le jeu de la<br />
diversité : elles y gagn<strong>en</strong>t aussi <strong>en</strong><br />
compét<strong>en</strong>ces.<br />
Nous avons mis <strong>en</strong> place un outil<br />
que nous proposons aux <strong>en</strong>treprises sous<br />
forme de livret. Ce docum<strong>en</strong>t est <strong>en</strong><br />
quatre parties. Nous exposons le cadre<br />
juridique sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t et les<br />
discriminations <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise au niveau<br />
des RH (questionnem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>treprise<br />
sous forme de Questionnaire à Choix<br />
Multiples), à travers les procédures de<br />
© Alliance Villes Emploi - 222 -
ecrutem<strong>en</strong>t (il y a des règles à connaître<br />
sur l’archivage des candidatures, la<br />
manière de leurs répondre) et les moy<strong>en</strong>s<br />
d’évaluer la compét<strong>en</strong>ce. Pour<br />
l’évaluation des capacités des personnes<br />
<strong>en</strong> poste, y a t-il égalité <strong>en</strong>tre salariés ?<br />
Par exemple, un salarié syndiqué a t-il le<br />
même traitem<strong>en</strong>t qu’un non syndiqué ?<br />
Il est possible d’attaquer une<br />
<strong>en</strong>treprise assez longtemps après les faits<br />
dans le cas d’une rupture d’égalité de<br />
traitem<strong>en</strong>t avérée. Ils doiv<strong>en</strong>t être précis<br />
et c’est à l’employeur d’apporter des<br />
élém<strong>en</strong>ts qu’il n’a pas fait d’erreur. Il y a<br />
un r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t de la charge de la<br />
preuve. Enfin un dernier point qu’il faut<br />
souligner, cette action <strong>en</strong>gage une<br />
att<strong>en</strong>tion particulière de la part de<br />
l’<strong>en</strong>treprise, elle doit respecter les règles<br />
non discriminatoires. Nous abordons les<br />
différ<strong>en</strong>ts points, nous pouvons les inciter<br />
à obt<strong>en</strong>ir le label diversité mais nous ne<br />
sommes pas suffisamm<strong>en</strong>t outillés pour le<br />
leur proposer directem<strong>en</strong>t.<br />
A Lille, il y a à peu près 200<br />
personnes qui ont été formées par un<br />
cabinet qui nous accompagne dans notre<br />
démarche. Ce sont des salariés de la<br />
structure et les part<strong>en</strong>aires sociaux<br />
économiques, éducatifs sur les quartiers.<br />
Notre équipe est formée dans le cadre du<br />
diagnostic sur la cellule de veille et<br />
l’approche des <strong>en</strong>treprises. La mise <strong>en</strong><br />
place a été effectuée <strong>en</strong> septembre, nous<br />
avons déjà fait cinquante visites<br />
d’<strong>en</strong>treprises. Souv<strong>en</strong>t, notre projet est<br />
bi<strong>en</strong> perçu et les <strong>en</strong>treprises s’intéress<strong>en</strong>t<br />
à l’approfondissem<strong>en</strong>t de la question.<br />
Nous avons fait un séminaire pour<br />
prés<strong>en</strong>ter l’outil et des r<strong>en</strong>dez vous <strong>en</strong> ont<br />
découlé.<br />
Nous avons égalem<strong>en</strong>t un outil<br />
d’accueil destiné au public reçu à la<br />
Mission locale. Nous avons constaté que<br />
bon nombre d’<strong>en</strong>treprises n’avai<strong>en</strong>t pas<br />
une bonne connaissance du cadre<br />
juridique et désir<strong>en</strong>t être informées. Nous<br />
leur transmettons une clé USB avec des<br />
explications juridiques, des exemples de<br />
bonnes pratiques sur les discriminations<br />
mais aussi des outils RH sur l’évolution des<br />
salariés au sein de leur <strong>en</strong>treprise. Grâce<br />
aux conseillers de la plateforme<br />
collaborative RH de la Maison de l’emploi,<br />
compr<strong>en</strong>ant les acteurs de la Chambre de<br />
Commerce et d’Industrie et de la Chambre<br />
des Métiers et la Direccte, nous pouvons<br />
aussi approfondir ces points sur le volet<br />
ressources humaines. Nous sommes donc<br />
plusieurs à interv<strong>en</strong>ir après ce premier<br />
r<strong>en</strong>dez-vous. Cela nous donne un gage de<br />
confiance réciproque car les <strong>en</strong>treprises<br />
voi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que nous ne sommes pas là<br />
pour les juger mais pour les informer et<br />
les aider à se mettre <strong>en</strong> conformité avec la<br />
Loi. Nous travaillons <strong>en</strong> majorité avec les<br />
très petites Entreprises (TPE) ou des<br />
<strong>en</strong>treprises de moins de 50 salariés. Les<br />
personnes ayant démarré avec deux ou<br />
trois salariés et qui se retrouv<strong>en</strong>t parfois<br />
avec une vingtaine de salariés ne sont pas<br />
forcém<strong>en</strong>t au courant du cadre législatif<br />
concernant les discriminations.<br />
Nous avons égalem<strong>en</strong>t une fiche de<br />
visite qui permet de faire le récapitulatif<br />
de la réunion. Nous produisons alors des<br />
données que nous analysons pour <strong>en</strong> tirer<br />
des t<strong>en</strong>dances. Enfin, nous effectuons des<br />
interv<strong>en</strong>tions ponctuelles comme celle qui<br />
a été effectuée avec la Jeune Chambre<br />
Economique de Lille Métropole à l’IAE de<br />
Lille sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t et la lutte<br />
contre les discriminations. Cette r<strong>en</strong>contre<br />
était organisée pour s<strong>en</strong>sibiliser des<br />
<strong>en</strong>treprises de la métropole lilloise sur les<br />
bonnes pratiques. Des séniors<br />
demandeurs d’emploi étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts<br />
aussi dans la salle.<br />
Enfin, nous sommes <strong>en</strong> relation<br />
avec une association prénommée<br />
« Femmes d’ici, d’ailleurs et debout ». Il<br />
s’agit de femmes militantes issues des<br />
quartiers s<strong>en</strong>sibles qui se batt<strong>en</strong>t contre<br />
les discriminations. Lors d’une r<strong>en</strong>contre,<br />
nous avons prés<strong>en</strong>té notre action de<br />
s<strong>en</strong>sibilisation auprès des <strong>en</strong>treprises.<br />
Nous considérons que la lutte contre les<br />
discriminations permet de lever les freins<br />
à l’emploi sur l’<strong>en</strong>semble de notre<br />
territoire. Cela permet égalem<strong>en</strong>t de<br />
mettre <strong>en</strong> valeur les compét<strong>en</strong>ces issues<br />
© Alliance Villes Emploi - 223 -
des quartiers et surtout d’objectiver les<br />
méthodes de recrutem<strong>en</strong>t.<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Merci, M. LOUARN. Avant de passer<br />
à un temps d’échanges, je vous propose<br />
de nous prés<strong>en</strong>ter l’expéri<strong>en</strong>ce du<br />
territoire de Perpignan. Je vais faire un<br />
zoom sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprise. Par rapport à l’exemple<br />
apporté par la Maison de l’emploi de<br />
Perpignan, nous avons eu une démarche<br />
qui a consisté à rechercher au maximum à<br />
être un exemple pour promouvoir la lutte<br />
contre les inégalités de traitem<strong>en</strong>t. Ainsi,<br />
nous avons fait un travail sur la gestion<br />
RH. Nos efforts nous ont permis d’obt<strong>en</strong>ir<br />
la labellisation « diversité ». Nous avons<br />
donc un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t territorial fort. La<br />
Maison de l’emploi est constituée de deux<br />
personnes, formées, qui se sont portées<br />
volontaires pour répondre aux questions<br />
de la discrimination sur place ou par<br />
téléphone. Ces deux personnes dirig<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>suite les publics vers nos<br />
correspondants de la HALDE ou bi<strong>en</strong> vers<br />
une personne juridique compét<strong>en</strong>te sur le<br />
sujet ou bi<strong>en</strong> à la Maison du Droit et de la<br />
Justice. Cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t est continu car la<br />
jurisprud<strong>en</strong>ce et les lois évolu<strong>en</strong>t<br />
rapidem<strong>en</strong>t. Il est très intéressant de se<br />
mettre au fait de l’actualité. Depuis 2005,<br />
toute notre équipe suit des formations. En<br />
externe, nous travaillons <strong>en</strong>semble depuis<br />
2007 sur le volet Egalité des chances <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprises pour les personnes dans les<br />
quartiers difficiles ou qui ont des<br />
difficultés particulières d’insertion. Nous<br />
travaillons ainsi avec l’association FACE<br />
(Fondation Agir Contre l’Exclusion) créée il<br />
y a 17 ans par Martine Aubry. C’est un<br />
réseau prés<strong>en</strong>t sur le territoire. Nous<br />
avons contacté les <strong>en</strong>treprises qui se sont<br />
montées <strong>en</strong> association pour « pr<strong>en</strong>dre le<br />
pouvoir », c’est-à-dire dev<strong>en</strong>ir acteur de<br />
cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. Aujourd’hui il y a une<br />
cinquantaine d’<strong>en</strong>treprises de toutes<br />
tailles (de grandes <strong>en</strong>treprises comme<br />
VEOLIA ou de très petites <strong>en</strong>treprises).<br />
Nous avons comme projet avec FACE et<br />
l’<strong>en</strong>semble des réseaux d’<strong>en</strong>treprises –<br />
associations, syndicats-, de mettre <strong>en</strong><br />
place un « réseau égalité » id<strong>en</strong>tifié<br />
comme appart<strong>en</strong>ant à tout le monde.<br />
Nous voulons s<strong>en</strong>sibiliser le public dans<br />
son <strong>en</strong>semble. Un « réseau égalité »<br />
consiste à former un groupe de personnes<br />
sur une demi-journée au sein de tous les<br />
réseaux. La formation porte sur l’égalité<br />
de traitem<strong>en</strong>t et la lutte contre les<br />
discriminations. Il y a un auto diagnostic.<br />
Quand nous avons à faire à des<br />
<strong>en</strong>treprises nous parlons d’information<br />
spécialisée. Nous partons de la situation<br />
RH décrite par l’<strong>en</strong>treprise. Nous donnons<br />
des élém<strong>en</strong>ts pour faire évoluer la<br />
pratique RH et nous glissons des<br />
informations définissant l’égalité des<br />
chances.<br />
C’est une action sur un territoire : je<br />
vous <strong>en</strong>courage à y <strong>en</strong>trer. De plus, quand<br />
une Maison de l’emploi gère les clauses<br />
d’insertion, elle se situe dans l’action de<br />
responsabilité sociale de l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Nous avons été labellisés et nous voulons<br />
promouvoir la labellisation quelle qu’elle<br />
soit : égalité, diversité, développem<strong>en</strong>t<br />
durable… A partir de ces outils, nous<br />
mettons <strong>en</strong> place, pour 2011, une<br />
plateforme ressources humaines.<br />
Mohamed MANSOURI, Chef de Projet de la Maison de l’emploi et de la<br />
Formation de Saint Qu<strong>en</strong>tin <strong>en</strong> Yvelines<br />
Notre Maison de l’emploi se situe<br />
<strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne et nous mettons <strong>en</strong><br />
question porte sur les articulations avec<br />
les clubs FACE. Les actions du club Face<br />
place un plan de lutte contre les sont-elles valorisées sur l’axe 4 du<br />
discriminations. Deux plans exist<strong>en</strong>t déjà, nouveau cahier des charges des Maisons<br />
et un troisième prochainem<strong>en</strong>t. Ma de l’emploi? Comm<strong>en</strong>t s’opère cette<br />
© Alliance Villes Emploi - 224 -
elation dans le cadre de la lutte contre les discriminations ?<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Peut-être est ce propre à Perpignan<br />
mais nous animons le club FACE, nous<br />
sommes donc aux côtés des chefs<br />
d’<strong>en</strong>treprise. Nous ne les finançons pas<br />
mais d’autres Maisons de l’emploi le font<br />
(c’est une question de relation <strong>en</strong>tre<br />
part<strong>en</strong>aires). En axe 3, nous avons fait<br />
apparaître toute la partie égalités de<br />
traitem<strong>en</strong>t. Toutes les actions que nous<br />
m<strong>en</strong>ons avec FACE telles que la réduction<br />
de l’accès à l’emploi (liée aux freins<br />
sociaux ou culturel), apparaiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> axe<br />
4.<br />
Rémi LE FLOCH<br />
Pour Lyon, le club FACE n’est pas<br />
financé par la Maison de l’emploi mais par<br />
la ville.<br />
Jean-Jacques DALLIEAU, Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi de la Déodatie et<br />
responsable d’une <strong>PME</strong><br />
Les discriminations, au regard de g<strong>en</strong>s que l’on ne verra jamais. Des jeunes<br />
l’<strong>en</strong>treprise, préexist<strong>en</strong>t à l’embauche. des quartiers difficiles de Saint-Dié ne<br />
C’est à dire que lorsque nous faisons postuleront pas dans une société <strong>en</strong> zone<br />
passer les <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s pour l’embauche, rurale. La discrimination se fait <strong>en</strong> amont.<br />
tout un travail de sélection a déjà été La Maison de l’emploi a un rôle pour faire<br />
effectué pour que certaines personnes <strong>en</strong> sorte que ces personnes ne se<br />
postul<strong>en</strong>t et pas d’autres. Dans notre discrimin<strong>en</strong>t pas elles-mêmes.<br />
territoire plutôt rural, il y a beaucoup de<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Il faut que le travail effectué sur la<br />
notion d’égalité des chances mette <strong>en</strong> li<strong>en</strong><br />
les <strong>en</strong>treprises et les publics concernés.<br />
Les acteurs peuv<strong>en</strong>t ainsi aller dans les<br />
communes rurales à la r<strong>en</strong>contre des<br />
publics et par le biais de petits déjeuners<br />
Stéphane MONTRERE, PLIE de Brest<br />
Nous finançons actuellem<strong>en</strong>t des<br />
actions, dirigées vers l’<strong>en</strong>treprise, qui<br />
permett<strong>en</strong>t aux participants du PLIE de<br />
postuler à un poste sans prés<strong>en</strong>ter leur CV<br />
à l’<strong>en</strong>treprise. C’est une manière d’agir <strong>en</strong><br />
amont sur le processus de recrutem<strong>en</strong>t.<br />
L’<strong>en</strong>treprise est am<strong>en</strong>ée à recruter<br />
différemm<strong>en</strong>t. Au départ, l’<strong>en</strong>treprise est<br />
Jean-Jacques DAILLEAU<br />
Il y a des personnes qui sort<strong>en</strong>t de<br />
cursus universitaires ou autres qui<br />
prôn<strong>en</strong>t la cooptation et l’égalité. Ce<br />
travail de formation sur les discriminations<br />
leur prés<strong>en</strong>ter des <strong>en</strong>treprises. Cette<br />
action permet l’accès à l’<strong>en</strong>treprise de<br />
public des zones défavorisées et leur<br />
donne l’opportunité d’une égalité de<br />
traitem<strong>en</strong>t.<br />
déboussolée mais elle se conc<strong>en</strong>tre alors<br />
sur son besoin <strong>en</strong> personnel, sur le<br />
pourquoi du recrutem<strong>en</strong>t. Elle effectue<br />
une fiche de poste. Ainsi plus d’une<br />
c<strong>en</strong>taine de participants issus de PLIE sont<br />
recrutés chaque année. Un collègue de<br />
Quimper anime des tables rondes autour<br />
de ce thème pour de jeunes dirigeants.<br />
est donc très utile chez les jeunes<br />
diplômés. Il faut rappeler aux <strong>en</strong>treprises<br />
que le choix de recrutem<strong>en</strong>t se fait sur des<br />
© Alliance Villes Emploi - 225 -
compét<strong>en</strong>ces, cela évite des discussions<br />
inutiles.<br />
Vinc<strong>en</strong>t PERRON, Directeur de la Maison de l’emploi et de la Mission locale du<br />
Pays Royannais<br />
La RSE est une approche qui doit<br />
changer notre regard sur beaucoup de<br />
Par rapport aux TPE, comm<strong>en</strong>t<br />
am<strong>en</strong>er ces questions alors que bi<strong>en</strong><br />
sujets. Y a t-il des actions qui port<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t ils ne possèd<strong>en</strong>t pas de<br />
égalem<strong>en</strong>t sur le volet écologique ou ressources humaines ?<br />
économique ?<br />
Rémi LE FLOCH<br />
Nous sommes plus sur un volet<br />
sociétal que social. La Maison de l’emploi<br />
de Lyon est <strong>en</strong>gagée dans un projet lié au<br />
Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (NDRL :<br />
projet national porté par l’Alliance Villes<br />
Emploi et l’ADEME). Concernant les RSE,<br />
nous montons un groupe de travail.<br />
Au sujet des TPE, il est plus facile de<br />
leur parler de discriminations. Je travaille<br />
beaucoup avec les associations : nous<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Nous avons des projets sur la<br />
préoccupation écologique et notamm<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. Avec l’Alliance Villes<br />
Emploi, l’ADEME et le Ministère du<br />
Développem<strong>en</strong>t Durable, nous travaillons<br />
sur tous les projets emplois, gestion et<br />
compét<strong>en</strong>ces. Ce groupe de travail permet<br />
d’aborder beaucoup de questions et<br />
notamm<strong>en</strong>t celle de la précarité<br />
énergétique. La Maison de l’emploi ne les<br />
finance pas et ne met pas cette action <strong>en</strong><br />
œuvre mais nous pouvons promouvoir les<br />
projets.<br />
parlons de valeurs implicites ou de<br />
stéréotype comme celui du « salarié<br />
idéal ». Le travail comm<strong>en</strong>ce parfois de<br />
façon très concrète par l’élaboration de<br />
fiche de poste. Notre travail consiste<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à informer les RH. Vis-àvis<br />
des <strong>en</strong>treprises, nous utilisons des<br />
dispositifs qui les concern<strong>en</strong>t pour y<br />
intégrer des questions d’égalité et de lutte<br />
contre les discriminations.<br />
Nous travaillons sur l’économie<br />
sociale et solidaire. Nous étudions avec les<br />
<strong>en</strong>treprises capitalistiques l’<strong>en</strong>traide et le<br />
réseau porteur de l’économie sociale et<br />
solidaire. Ainsi, nous avons développé une<br />
fonction, sachant que nous informons sur<br />
des élém<strong>en</strong>ts basiques mais aussi plus<br />
spécialisés, d’incubateur à l’économie<br />
sociale et solidaire. Avec les <strong>en</strong>treprises et<br />
FACE, nous apportons des modules<br />
spécifiques d’interv<strong>en</strong>tions et nous créons<br />
de l’interaction <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>treprises et les<br />
porteurs de projets.<br />
Emmanuelle MARCHAND, Chef de Projet à la Maison de l’emploi et de la<br />
Formation à R<strong>en</strong>nes<br />
Pouvez-vous nous expliquer la mise<br />
<strong>en</strong> œuvre concrète de la plateforme<br />
ressources humaines ?<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Nous avons repris l’<strong>en</strong>semble des<br />
outils développés : colloques,<br />
s<strong>en</strong>sibilisations, informations spécialisées<br />
<strong>en</strong> <strong>en</strong>treprises, travail <strong>en</strong> réseaux avec les<br />
institutionnels, formation sur un territoire<br />
donné... Montrer que nous avons une<br />
plateforme ressources humaines c’est<br />
montrer que la Maison de l’emploi est<br />
compét<strong>en</strong>te car nous sommes obligés, <strong>en</strong><br />
amont, d’aller nous r<strong>en</strong>seigner sur<br />
l’<strong>en</strong>semble des champs des RH. Cette<br />
plateforme RH est très importante pour<br />
© Alliance Villes Emploi - 226 -
faire évoluer l’égalité de traitem<strong>en</strong>t sur le<br />
territoire. Notre action consiste à informer<br />
par des s<strong>en</strong>sibilisations, des autos<br />
diagnostics, des temps d’actions<br />
individuelles <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise, <strong>en</strong> bref, tout<br />
Eric LOUARN<br />
La plate-forme collaborative RH<br />
regroupe les conseillers de la Maison de<br />
l’emploi, de la Chambre de Commerce et<br />
d’Industrie, la Chambre de Métiers et Pôle<br />
emploi qui font de l’accompagnem<strong>en</strong>t RH<br />
<strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise. Nous organisons des<br />
réunions tous les deux mois. Nous<br />
établissons un tableau de bord de toutes<br />
les <strong>en</strong>treprises r<strong>en</strong>contrées, de la<br />
Jean-Jacques DAILLEAU<br />
En Déodatie, nous travaillons sur ce<br />
sujet avec le groupe ATEC (qui comporte<br />
la CG<strong>PME</strong>, les part<strong>en</strong>aires sociaux…) <strong>en</strong><br />
établissant une charte où chacun s’<strong>en</strong>gage<br />
à interv<strong>en</strong>ir au nom des autres mais avec<br />
comme point d’appui perman<strong>en</strong>t : la<br />
résolution du problème de l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Nous parlons de la discrimination des<br />
handicapés au même titre que toutes les<br />
autres discriminations. Je p<strong>en</strong>se que, à<br />
travers les dispositifs de l’économie<br />
sociale et solidaire, il y a un maillage à<br />
effectuer <strong>en</strong>tre un ESAT et des <strong>en</strong>treprises<br />
ce qui peut am<strong>en</strong>er à améliorer le travail<br />
au sein des RH.<br />
Pour notre Maison de l’emploi,<br />
nous avons arrêté les petits déjeuners <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>treprises car d’autres acteurs utilisai<strong>en</strong>t<br />
déjà ce moy<strong>en</strong> de s<strong>en</strong>sibilisation.<br />
mobilisation des collègues du réseau.<br />
Nous nous mutualisons pour partager nos<br />
expéri<strong>en</strong>ces et réponses aux besoins des<br />
<strong>en</strong>treprises du territoire. Nos réunions<br />
permett<strong>en</strong>t de débloquer des situations<br />
avec des embauches à la clé. Ce système a<br />
été mis <strong>en</strong> place il y a trois ans et cela<br />
fonctionne dans toute la région.<br />
d’insertion pour éviter de faire partir les<br />
emplois du territoire. Par exemple, une<br />
<strong>en</strong>treprise de la filière bois voulait<br />
délocaliser son traitem<strong>en</strong>t du bardage :<br />
l’économie solidaire permet de répondre à<br />
cette demande spécifique sur le territoire.<br />
J’insiste pour dire qu’il faut lier tous les<br />
freins à l’emploi. Il n’y a pas un seul<br />
handicap. Il y a beaucoup d’autres<br />
handicaps, comme l’appart<strong>en</strong>ance à un<br />
quartier par exemple, qui est<br />
handicapant : le problème doit donc être<br />
résolu de manière globale.<br />
Grégory SERANDOUR, Conseiller <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise, Maison de l’emploi du Grand<br />
Nancy<br />
Quelle est votre collaboration avec<br />
Pôle emploi au sujet des discriminations?<br />
Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />
Nous avons de très bons rapports<br />
avec Pôle emploi qui participe à la<br />
définition du plan d’actions et des<br />
ori<strong>en</strong>tations de la Maison de l’emploi.<br />
Nous pilotons les relations avec<br />
l’<strong>en</strong>treprise. Nous nous formons <strong>en</strong>semble<br />
mais chacun reste dans son cœur de<br />
métier.<br />
© Alliance Villes Emploi - 227 -
Rémi LE FLOCH<br />
Pôle emploi fait égalem<strong>en</strong>t partie du<br />
Conseil d’administration de la Maison de<br />
l’emploi de Lyon. Nous sommes une ressource<br />
pour tous les acteurs du territoire : Pôle<br />
emploi peut faire appel à nous pour animer<br />
des groupes ou clubs de s<strong>en</strong>sibilisation. Dix<br />
huit critères de discrimination sont définis par<br />
la Loi, il est très important de les focaliser.<br />
C’est une question qui touche toute la société.<br />
Les discriminations sont des inégalités qui<br />
touch<strong>en</strong>t les Droits de l’Homme et qui<br />
mett<strong>en</strong>t à mal la capacité des individus à<br />
exercer leur citoy<strong>en</strong>neté. Les actions<br />
spécifiques concernant les s<strong>en</strong>iors ou les<br />
handicapés font partie d’un cadre législatif<br />
particulier.<br />
© Alliance Villes Emploi - 228 -
Atelier<br />
Les fondam<strong>en</strong>taux des PLIE… Quels PLIE pour<br />
demain ?<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Animation<br />
Martine COOL<br />
Directrice du PLIE du Blanc-Mesnil<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Déléguée générale de l’Alliance Villes Emploi.<br />
© Alliance Villes Emploi - 229 -
Martine COOL<br />
Cet atelier est une étape pour p<strong>en</strong>ser<br />
les PLIE de demain. Nous avons eu quelques<br />
échos hier des réflexions au niveau de l’Union<br />
europé<strong>en</strong>ne et de la DGEFP. Il est important<br />
de s’atteler aussi à ce chantier : quels PLIE<br />
pour demain ? Une réflexion a été amorcée<br />
cet été au sein de l’Alliance Villes Emploi.<br />
Après cet atelier, elle va se poursuivre à partir<br />
de ce qui a été <strong>en</strong>grangé ici. L’originalité de<br />
cet atelier est que vous êtes tous interv<strong>en</strong>ants<br />
car il n’y a pas d’experts sur les fondam<strong>en</strong>taux<br />
des PLIE. Nous sommes tous experts. Marie-<br />
Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ et moi allons<br />
introduire le sujet avant de vous passer la<br />
parole pour un temps d’échanges et de<br />
débats. Au mom<strong>en</strong>t où l’on m’a demandé<br />
d’animer cet atelier, le PLIE du Blanc-Mesnil<br />
v<strong>en</strong>ait de sortir sa lettre d’information, que<br />
vous avez ci-jointe, dont le sujet portait<br />
justem<strong>en</strong>t sur les fondam<strong>en</strong>taux du PLIE.<br />
Dans les années 90, deux élus, Pierre de<br />
SAINTIGNON, Maire adjoint socialiste de Lille,<br />
et Pierre CARDO, Maire UMP de Chantelouples-Vignes,<br />
se retrouv<strong>en</strong>t dans une démarche<br />
commune pour mobiliser acteurs et moy<strong>en</strong>s,<br />
avec l’appui des fonds europé<strong>en</strong>s, pour<br />
l’insertion professionnelle des personnes les<br />
plus <strong>en</strong> difficulté. Les PLIE sont nés de cette<br />
initiative. Dès le départ, elle v<strong>en</strong>ait d’élus de<br />
couleurs différ<strong>en</strong>tes avec la même<br />
préoccupation d’insertion professionnelle des<br />
personnes les plus <strong>en</strong> difficulté. Il ne s’agissait<br />
pas de créer un dispositif technique<br />
supplém<strong>en</strong>taire, qui se serait ajouté aux<br />
autres, mais d’une démarche politique. Les<br />
élus locaux mettai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place une politique<br />
volontariste, complém<strong>en</strong>taire et non pas<br />
concurr<strong>en</strong>tielle de celle de Pôle emploi. Elle<br />
partait du constat qu’il ne suffit pas de<br />
rapprocher l’offre et la demande, mais qu’il<br />
faut impulser des actions sur-mesure et<br />
innovantes, dans le cadre d’une animation<br />
territoriale de la politique de l’emploi. C’est<br />
l’origine des PLIE qui continue à nous porter<br />
aujourd’hui. La finalité est l’accès à l’emploi<br />
des personnes les plus <strong>en</strong> difficulté. Pour y<br />
arriver, nous avons deux leviers :<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t très r<strong>en</strong>forcé des<br />
participants et le montage d’actions de<br />
développem<strong>en</strong>t local, qui vont faciliter l’accès<br />
à l’emploi. Il est ins<strong>en</strong>sé de porter uniquem<strong>en</strong>t<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t ou les actions. C’est<br />
l’alliance des deux qui fait le cœur des PLIE.<br />
Alliance Villes Emploi devi<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t et<br />
officiellem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> 1993, le réseau national des<br />
PLIE.<br />
Vingt ans après, 189 PLIE répartis sur le<br />
territoire sont portés par des communautés<br />
d’agglomération, des communes ou des<br />
associations, toujours à l’initiative d’élus<br />
locaux, qu’ils soi<strong>en</strong>t communaux ou<br />
intercommunaux. Leurs résultats sont<br />
reconnus, ce qui a été redit hier par Corinne<br />
VAILLANT, de la DGEFP. Elle a souligné le taux<br />
moy<strong>en</strong> de sorties positives, l’impact de<br />
l’action des PLIE sur le territoire, notamm<strong>en</strong>t<br />
leur capacité d’innovation et de gestion des<br />
fonds europé<strong>en</strong>s. Toutefois, malgré cette<br />
reconnaissance, nous sommes à la croisée des<br />
chemins. Nous devons faire face à un<br />
accroissem<strong>en</strong>t du chômage de longue durée<br />
et des phénomènes d’exclusion. La situation<br />
se dégrade, notamm<strong>en</strong>t dans les quartiers <strong>en</strong><br />
politique de la ville. Les solutions sont de plus<br />
<strong>en</strong> plus difficiles et les politiques publiques ont<br />
t<strong>en</strong>dance à privilégier les circuits courts. Il faut<br />
am<strong>en</strong>er les g<strong>en</strong>s le plus vite possible à<br />
l’emploi, il devi<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t ardu de<br />
construire des parcours longs. Enfin, la<br />
structure PLIE n’est pas forcém<strong>en</strong>t visible car<br />
nous ne sommes plus les seuls à parler<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t ou de parcours r<strong>en</strong>forcé.<br />
La baisse des financem<strong>en</strong>ts nous met <strong>en</strong> péril<br />
et la complexité croissante des procédures de<br />
gestion du FSE m<strong>en</strong>ace de nous asphyxier, si<br />
nous perdons de vue le s<strong>en</strong>s et la finalité de<br />
notre action.<br />
Comm<strong>en</strong>t, dans ce contexte, pouvonsnous<br />
rebondir ? Il est nécessaire de vérifier les<br />
fondam<strong>en</strong>taux, par rapport à ceux qui ont<br />
constitué les PLIE à l’origine. Où <strong>en</strong> est-on ? Je<br />
vous propose quatre pistes de réflexion :<br />
1)L’animation du territoire dans une<br />
démarche part<strong>en</strong>ariale. C’est l’originalité d’un<br />
PLIE : constituer une plate-forme part<strong>en</strong>ariale<br />
présidée par les élus locaux et co présidée par<br />
le représ<strong>en</strong>tant de l’Etat. Elle nous donne la<br />
légitimité pour animer le territoire,<br />
© Alliance Villes Emploi - 230 -
notamm<strong>en</strong>t quand il n’y a pas de Maison de<br />
l’emploi. Comm<strong>en</strong>t se joue cette fonction<br />
d’animation territoriale, quand il y a une<br />
Maison de l’emploi ou pas ?<br />
2)La construction de parcours d’accès à<br />
l’emploi via un accompagnem<strong>en</strong>t très r<strong>en</strong>forcé<br />
des bénéficiaires. Les PLIE ont initié les<br />
parcours individualisés d’insertion. D’autres<br />
structures d’emploi font de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé. Peut-on laisser la<br />
main à d’autres structures de droit commun et<br />
passer à d’autres tâches ? La définition du<br />
parcours r<strong>en</strong>forcé est-elle la même pour tout<br />
le monde ?<br />
3)L’ingénierie d’actions <strong>en</strong> matière de<br />
formation, d’insertion par l’activité<br />
économique, de réseau d’<strong>en</strong>treprises et<br />
d’appui à la création d’activité. Sans elle,<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Beaucoup aujourd’hui déclar<strong>en</strong>t faire de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t, accompagnem<strong>en</strong>t qui a le<br />
v<strong>en</strong>t <strong>en</strong> poupe. Nous avons participé aux<br />
travaux d’évaluation de l’axe 3 dans le cadre<br />
de la programmation. Hier, Corinne VAILLANT<br />
y a fait allusion. Avant la création du RSA, les<br />
Conseils généraux sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t et finançai<strong>en</strong>t<br />
les PLIE. L’évolution législative crée, d’une<br />
certaine façon, une certaine concurr<strong>en</strong>ce<br />
<strong>en</strong>tre les Conseils généraux et les EPCI.<br />
L’accompagnem<strong>en</strong>t inv<strong>en</strong>té et organisé<br />
par les PLIE depuis 20 ans n’est pas un<br />
accompagnem<strong>en</strong>t simple, mais comm<strong>en</strong>t le<br />
qualifier ? Il est intégré dans un processus, il<br />
met <strong>en</strong> œuvre une organisation particulière,<br />
une cellule d’<strong>en</strong>trée, un comité de suivi<br />
perman<strong>en</strong>t, des part<strong>en</strong>aires qui se réuniss<strong>en</strong>t<br />
et statu<strong>en</strong>t sur les dossiers.<br />
L’accompagnem<strong>en</strong>t organisé et coordonné par<br />
les PLIE et n’est pas du même niveau que celui<br />
qui est mis <strong>en</strong> œuvre par Pôle emploi.<br />
L’accompagnem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> œuvre par les PLIE<br />
est un processus, adapté aux besoins des<br />
publics, et coordonné, afin qu’il y ait une<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t est moins opérant. La<br />
compét<strong>en</strong>ce est souv<strong>en</strong>t reconnue mais qui va<br />
la financer demain ? L’innovation est-elle<br />
toujours prés<strong>en</strong>te dans des PLIE submergés<br />
par les procédures de gestion ?<br />
4)La gestion du FSE. Le FSE n’est qu’un<br />
moy<strong>en</strong> pour mettre <strong>en</strong> œuvre des actions.<br />
Toutefois, comme nous sommes des<br />
organismes intermédiaires et que nous<br />
sommes am<strong>en</strong>és à distribuer du FSE, sa<br />
gestion nous donne une dim<strong>en</strong>sion<br />
stratégique. A quelles conditions les PLIE<br />
peuv<strong>en</strong>t-ils rester plate-forme territoriale et<br />
organisme intermédiaire pour continuer à<br />
peser sur les politiques du territoire ?<br />
A partir de ces fondam<strong>en</strong>taux qui nous<br />
ont constitués, comm<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser l’av<strong>en</strong>ir ?<br />
cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes étapes qui<br />
compos<strong>en</strong>t le parcours.<br />
L’objectif de cet accompagnem<strong>en</strong>t est le<br />
retour à l’emploi, quelle que soit la durée de<br />
cet accompagnem<strong>en</strong>t.<br />
Il faudrait arriver à expliciter ce qu’est<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t. J’ai toujours trouvé<br />
fondam<strong>en</strong>tal ce travail inter part<strong>en</strong>arial, hors<br />
accompagnem<strong>en</strong>t face à face, comme étape<br />
de déblocage des freins contribuant largem<strong>en</strong>t<br />
à l’avancée du public. Nous devrions réfléchir<br />
<strong>en</strong>semble aux élém<strong>en</strong>ts et aux indicateurs qui<br />
font que les PLIE fonctionn<strong>en</strong>t. Nous avons<br />
affirmé de manière volontariste nos objectifs à<br />
atteindre <strong>en</strong> matière d’emploi. Nous nous y<br />
sommes largem<strong>en</strong>t employés et nous les<br />
avons atteints. Les sorties des PLIE sont six<br />
mois à l’emploi et le PLIE est réellem<strong>en</strong>t le<br />
seul dispositif qui permette le retour à<br />
l’emploi sans financem<strong>en</strong>t national.<br />
Nous nous sommes félicités que la<br />
DGEFP ait accepté d’approfondir l’axe 3.<br />
B<strong>en</strong>oît DECQ, Directeur général du PLIE de L<strong>en</strong>s Liévin<br />
Je suis tout à fait d’accord avec ce lisibilité et de légitimité. Tous les demandeurs<br />
positionnem<strong>en</strong>t comme point c<strong>en</strong>tral de d’emploi n’ont pas besoin d’un<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des publics. La question<br />
sous-jac<strong>en</strong>te est toutefois celle de la définition<br />
des publics du PLIE. Nous avons un manque de<br />
accompagnem<strong>en</strong>t, certains sont suffisamm<strong>en</strong>t<br />
autonomes. En revanche, certains publics <strong>en</strong><br />
ont besoin et il faudrait définir lesquels. A<br />
© Alliance Villes Emploi - 231 -
partir de là, l’<strong>en</strong>jeu sera de demander aux<br />
part<strong>en</strong>aires de nous confier la légitimité de cet<br />
accompagnem<strong>en</strong>t. Parmi nos cœurs de<br />
métier, il y a l’insertion par l’activité<br />
économique. Pourquoi ne pas rêver et dire<br />
que les seuls habilités à l’IAE sont les PLIE ?<br />
Les spécialistes de l’accompagnem<strong>en</strong>t et des<br />
publics <strong>en</strong> grande difficulté sont bi<strong>en</strong> les PLIE,<br />
et pas Pôle emploi. Il faut aussi sortir du<br />
dilemme par rapport au RSA. Rémi PAUVROS<br />
hier a classifié les publics dans son discours.<br />
Une des manières de sortir de cette logique<br />
serait de se dire que les PLIE sont la passerelle<br />
qui permet de passer de la catégorie de public<br />
qui relève de la solidarité à celle qui relève de<br />
l’emploi. Comm<strong>en</strong>t l’inscrire dans la loi ?<br />
Comm<strong>en</strong>t négocier avec les Conseils généraux<br />
afin qu’ils reconnaiss<strong>en</strong>t notre fonction de<br />
passeur d’un système vers un autre ? Le<br />
danger de se positionner comme spécialistes<br />
des plus <strong>en</strong> difficulté est de dev<strong>en</strong>ir une<br />
réserve d’indi<strong>en</strong>s. Si on inclue le PLIE dans la<br />
dynamique des Maisons de l’emploi et des<br />
Missions locales, que la Maison de l’emploi a<br />
sa fonction d’<strong>en</strong>semblier et que le PLIE est au<br />
sein de cette dynamique, on se place alors<br />
dans une dynamique plus globale, avec la<br />
spécificité des publics <strong>en</strong> difficulté, comme la<br />
Mission locale a ses jeunes.<br />
Martine COOL<br />
Sur l’accompagnem<strong>en</strong>t, la construction<br />
des parcours et les leviers nécessaires, y a-t-il<br />
d’autres interv<strong>en</strong>tions ?<br />
Christophe TYACK, PLIE Midi-Quercy<br />
Je ne suis pas toujours d’accord avec ce<br />
que tu dis. J’ai besoin d’accompagnem<strong>en</strong>t sur<br />
mon PLIE. Je participe à des journées comme<br />
celles-ci car je suis intéressé par des<br />
informations, du li<strong>en</strong> et j’ai besoin de<br />
progresser professionnellem<strong>en</strong>t. Toute<br />
personne à la recherche d’un emploi peut<br />
avoir besoin d’accompagnem<strong>en</strong>t. Après, le<br />
public du PLIE induit des actions mises <strong>en</strong><br />
place. C’est là où réside l’intérêt du PLIE. La<br />
quantité de personnes dont il a la charge est<br />
définie, sa connaissance des publics aussi par<br />
un accompagnem<strong>en</strong>t rapproché, et ses<br />
dispositifs permett<strong>en</strong>t de voir qui est pris ou<br />
non à l’<strong>en</strong>trée. Nous abordons les<br />
problématiques dans des comités d’agrém<strong>en</strong>t.<br />
Nous avons un outil statistique. J’ai toujours<br />
été désolé que dans les Conseils généraux les<br />
bases de données ne fonctionn<strong>en</strong>t pas et que<br />
nous soyons dans l’incapacité d’obt<strong>en</strong>ir les<br />
chiffres des bénéficiaires du RSA, les <strong>en</strong>trées<br />
ou les motifs de sorties. Seule la CAF pouvait<br />
Martine COOL<br />
Tu préfèrerais marquer la spécificité de<br />
la démarche d’accompagnem<strong>en</strong>t et<br />
nous donner les informations sur le nombre<br />
de bénéficiaires d’un territoire.<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ n’a<br />
peut-être pas suffisamm<strong>en</strong>t souligné la<br />
contrainte donnée par le FSE d’évaluation des<br />
opérations et des actions. C’est aussi un des<br />
fondam<strong>en</strong>taux qui fait que nous sommes<br />
obligés de procéder, au moins une fois par an,<br />
à une évaluation des actions à travers des<br />
indicateurs que chacun traite avec plus ou<br />
moins de sérieux. Elle reste très importante<br />
par rapport à la conduite d’actions et à la prise<br />
de décisions stratégiques sur l’évolution du<br />
travail. Les indicateurs financiers sont aussi<br />
obligatoires, les fonds europé<strong>en</strong>s oblig<strong>en</strong>t à<br />
quantifier le coût d’une action. Je suis toujours<br />
déçu quand je travaille avec des structures qui<br />
n’ont jamais travaillé avec les fonds<br />
europé<strong>en</strong>s. Ils sont incapables de quantifier le<br />
prix d’une action et leur temps. Ils ont des<br />
difficultés pour établir une perspective,<br />
quantifier leurs résultats et l’innovation.<br />
d’évaluation plutôt que la spécificité des<br />
publics ?<br />
Christophe TYACK<br />
© Alliance Villes Emploi - 232 -
Les publics risqu<strong>en</strong>t d’être très<br />
différ<strong>en</strong>ts d’un territoire à un autre. Les PLIE<br />
coll<strong>en</strong>t à des territoires différ<strong>en</strong>ts par nature,<br />
les PLIE ruraux sont différ<strong>en</strong>ts des PLIE urbains<br />
et tant mieux car nous n’avons pas les mêmes<br />
problématiques. Les PLIE urbains ne doiv<strong>en</strong>t<br />
pas faire face à des problèmes de personnes<br />
surdiplômées qui veul<strong>en</strong>t reconstruire leur vie<br />
dans un <strong>en</strong>droit isolé de 25 habitants/km2.<br />
Notre quotidi<strong>en</strong> est de construire et la<br />
difficulté est l’élaboration d’étapes non<br />
marchandes.<br />
Martine COOL<br />
Qu’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous par « étapes non<br />
marchandes » ?<br />
Christophe TYACK<br />
Je p<strong>en</strong>se que nous allons de plus <strong>en</strong> plus<br />
aller dans la construction d’étapes de parcours<br />
pour les participants. Elles ne coûteront ri<strong>en</strong><br />
financièrem<strong>en</strong>t, excepté du temps<br />
d’animation, car elles feront appel à la<br />
mobilisation des chefs d’<strong>en</strong>treprise sur<br />
l’organisation, au part<strong>en</strong>ariat institutionnel, à<br />
la transmission de l’information et à<br />
l’organisation de l’événem<strong>en</strong>tiel.<br />
Martine COOL<br />
Ces étapes permettront-elles de<br />
préparer et de mobiliser les publics ?<br />
Christophe TYACK<br />
La construction avec les participants est<br />
une dynamique <strong>en</strong>core inexplorée, ce que je<br />
déplore. C’est le s<strong>en</strong>s du RSA que voulait<br />
mettre <strong>en</strong> place Martin HIRSCH, si j’ai bi<strong>en</strong><br />
compris. Nous sommes toujours à la<br />
recherche d’outils onéreux qui fonctionn<strong>en</strong>t<br />
ailleurs pour les reproduire. En revanche, il<br />
faut développer la mobilisation territoriale<br />
pour mettre <strong>en</strong> place des solidarités et des<br />
systèmes qui vont permettre de développer<br />
des outils sans financem<strong>en</strong>t.<br />
Thierry ARQUIZAN, Directeur d’Initiative emploi, PLIE de Seine-Saint-D<strong>en</strong>is<br />
Je voulais rev<strong>en</strong>ir sur ce que disai<strong>en</strong>t<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ et Martine<br />
COOL sur l’accompagnem<strong>en</strong>t. Dans notre PLIE,<br />
les référ<strong>en</strong>ts sont à la Mission locale, au Pôle<br />
emploi et dans les projets de ville – les<br />
services qui accueill<strong>en</strong>t les bénéficiaires du<br />
RSA. Si nous avons des résultats c’est parce<br />
qu’ils se retrouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble dans des<br />
Avec la déc<strong>en</strong>tralisation, les territoires<br />
étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus cloisonnés qu’autrefois.<br />
Sur notre territoire où il n’y a pas de Maison<br />
de l’emploi, le seul <strong>en</strong>droit où les institutions<br />
se retrouv<strong>en</strong>t pour parler des difficultés des<br />
publics est notre comité de pilotage. Le<br />
présid<strong>en</strong>t du PLIE du Blanc-Mesnil s’<strong>en</strong><br />
étonnait hier. Depuis vingt ans, comm<strong>en</strong>t<br />
commissions pour travailler sur des dossiers cette pratique n’a-telle pas <strong>en</strong>core été<br />
d’<strong>en</strong>trée dans le PLIE et sur le suivi. Quand<br />
vous êtes seul face à un parcours compliqué, il<br />
est bi<strong>en</strong> difficile de trouver une solution. C’est<br />
simple et nous sommes pourtant les seuls à le<br />
faire. L’échange des compét<strong>en</strong>ces donne des<br />
résultats. Je travaille dans cette profession<br />
depuis plus de vingt ans, je connais toutes ces<br />
structures et je n’<strong>en</strong> connais pas où on se met<br />
<strong>en</strong>semble pour décortiquer un dossier et<br />
trouver plus de solutions.<br />
généralisée ? Nous faisons du travail qualitatif<br />
<strong>en</strong> mettant des personnes à l’emploi. Du côté<br />
de l’animation aussi, nous créons des outils<br />
avec les <strong>en</strong>treprises locales. Sans travail avec<br />
les <strong>en</strong>treprises, nous ne pouvons mettre<br />
personne à l’emploi. Nous avons été contrôlés<br />
presque tous les ans, mais nous n’avons<br />
jamais été contrôlés sur le qualitatif. Le seul<br />
contrôle qualitatif est celui de notre audit de<br />
qualité de gestion interne. On parle de<br />
l’Europe, du FSE, de subsidiarité. Jean LE<br />
© Alliance Villes Emploi - 233 -
GARREC disait hier que nous n’avions pas les<br />
moy<strong>en</strong>s de communiquer alors que c’est<br />
ess<strong>en</strong>tiel. Nous travaillons avec le Conseil<br />
général qui n’a jamais financé les PLIE dans le<br />
93. Il a changé politiquem<strong>en</strong>t et les équipes se<br />
r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t. Beaucoup ne connaiss<strong>en</strong>t pas le<br />
PLIE et se demand<strong>en</strong>t à quoi il sert. C’est<br />
épuisant, et pourtant nous faisons ce que<br />
nous pouvons, à notre niveau, nous <strong>en</strong>voyons<br />
des lettres. Il serait temps d’avoir un affichage<br />
national. Entre la gestion et les t<strong>en</strong>tatives<br />
d’explications sur ce qu’est notre PLIE, nous<br />
nous épuisons.<br />
Jacques LĒON-EMILE, Chargé de mission, Union régionale des PLIE d’Ile-de-France<br />
Je suis nouveau depuis 20 jours. Ce que (c’est-à-dire un discours d’asc<strong>en</strong>seur) pour<br />
je vi<strong>en</strong>s d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre m’inspire plusieurs dire <strong>en</strong> peu de mots ce qu’est un PLIE. J’ai<br />
réflexions. Vous avez posé quatre <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du deux fois le mot « originalité » par<br />
problématiques et l’une n’apparaît pas : la rapport à l’accompagnem<strong>en</strong>t et<br />
communication. Je suis surpris car, pour moi,<br />
la communication est comme le pouce d’une<br />
main à cinq doigts. On manque de « savoir<br />
« accompagnem<strong>en</strong>t très r<strong>en</strong>forcé ». Il faut<br />
qualifier un PLIE au lieu de le positionner par<br />
rapport à ce qu’il n’est pas.<br />
dire », ce qu’on appelle un elevator pitch<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Je vous demande pardon mais nous<br />
avons beaucoup communiqué sur les PLIE. Des<br />
guides ont été réalisés ainsi que des<br />
consolidations. Nous avons privilégié la<br />
compét<strong>en</strong>ce des PLIE et non la communication<br />
pure mais tous les travaux, notamm<strong>en</strong>t ceux<br />
qui port<strong>en</strong>t sur la consolidation de l’activité<br />
des PLIE, contribu<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t à une bonne<br />
communication sur leurs compét<strong>en</strong>ces.<br />
Jacques LĒON-EMILE<br />
Votre savoir-faire est déjà connu.<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Le savoir-faire n’est jamais acquis au<br />
regard des autres part<strong>en</strong>aires. Tout est sans<br />
cesse remis sur le métier. Je vais témoigner de<br />
mon expéri<strong>en</strong>ce. Pour le Gr<strong>en</strong>elle de<br />
l’insertion, j’ai assisté à 60 réunions aux côtés<br />
de Laur<strong>en</strong>t HĒNART, Marie-Laure MEYER,<br />
Pierre CARDO, sans compter tous les travaux<br />
produits collectivem<strong>en</strong>t avec les comités de<br />
directeurs. Or toute la méthodologie des PLIE<br />
a été ret<strong>en</strong>ue largem<strong>en</strong>t dans les projets<br />
nouveaux d’organisation de la gestion du RSA<br />
mais sans pour autant atteindre les résultats<br />
qui ne sont pas au r<strong>en</strong>dez-vous aujourd’hui.<br />
Mais les PLIE n’ont pas été considérés comme<br />
coordonnateur des nouvelles politiques<br />
d’insertion, ce qui aurait sans doute permis<br />
d’atteindre de meilleurs résultats pour<br />
l’insertion à l’emploi des bénéficiaires du RSA.<br />
Il n’est donc pas tout à fait juste de déclarer<br />
que les PLIE ne sont pas connus. A-t-on <strong>en</strong>vie<br />
<strong>en</strong> France, de privilégier une initiative<br />
émanant d’une collectivité territoriale, <strong>en</strong><br />
particulier quand elle fonctionne. Notre<br />
culture ne serait-elle pas un peu trop<br />
« c<strong>en</strong>tralisatrice ». Il y avait une solution<br />
simple pour le RSA, que nous avions<br />
préconisée : donner le RSA à des acteurs<br />
développés depuis vingt ans et qui sav<strong>en</strong>t<br />
faire : les PLIE.<br />
Le résultat du RSA est désormais connu,<br />
avec les rapports qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de sortir. Nous<br />
avions anticipé cet échec. Les PLIE sont l’un<br />
des dispositifs qui produit du résultat pour un<br />
public très éloigné de l’emploi. Il est<br />
cofinancé par l’Europe. Le PLIE a toujours été<br />
construit dans l’adversité. Quand Pierre de<br />
SAINTIGNON a voulu, avec d’autres élus, créer<br />
le PLIE, la Délégation à l’Emploi (existante à<br />
l’époque) l’avait refusé. L’expérim<strong>en</strong>tation a<br />
pu être conduite sur une ligne budgétaire<br />
europé<strong>en</strong>ne, l’article 6, pour démontrer que<br />
cet outil était intéressant.<br />
© Alliance Villes Emploi - 234 -
La première circulaire relative aux PLIE<br />
que la Délégation à l’Emploi a été contrainte<br />
de publier, à la demande du Ministre de<br />
l’époque, prévoyait que les PLIE ne puiss<strong>en</strong>t<br />
pas mobiliser des contreparties de l’Etat. Cela<br />
a duré jusqu’<strong>en</strong> 2006 à l’exception de la<br />
possibilité que nous avons eue <strong>en</strong> 2004 <strong>en</strong><br />
mobilisant les rémunérations des contrats<br />
aidés. Désormais, dans le cadre de la nouvelle<br />
programmation, les PLIE peuv<strong>en</strong>t mobiliser<br />
tous les fonds de l’Etat.<br />
Nous ne sommes pas dans une<br />
démarche marketing. Vous qui v<strong>en</strong>ez d’arriver,<br />
vous ne connaissez pas cette histoire dont,<br />
collectivem<strong>en</strong>t, nous n’avons pas <strong>en</strong>vie qu’elle<br />
cesse. Dans la consolidation 2009, les PLIE<br />
atteign<strong>en</strong>t toujours les résultats mais je suis<br />
inquiète car je constate des difficultés sur des<br />
points où il n’y <strong>en</strong> avait auparavant pas. La<br />
baisse de crédits du FSE les a impactés.<br />
Pascale BEAUCHAMP rappelait hier la<br />
répartition FEDER/FSE. Nous avons réussi à<br />
faire gagner 5 points mais sans éviter le choix<br />
de l’Etat français qui a préféré attribuer<br />
avantager le FEDER au détrim<strong>en</strong>t du FSE,<br />
contrairem<strong>en</strong>t à tous les Etats-membres.<br />
Comm<strong>en</strong>t peut-on faire passer ces<br />
fondam<strong>en</strong>taux du PLIE auprès des décideurs ?<br />
Vous pourrez bi<strong>en</strong>tôt lire un rapport sur les<br />
initiatives locales, réalisé dans la perspective<br />
d’inscrire les initiatives locales <strong>en</strong> matière<br />
d’insertion et d’emploi dans la<br />
programmation 2014-2020. Ce rapport<br />
positionne fortem<strong>en</strong>t les PLIE <strong>en</strong> tant qu’outil<br />
extrêmem<strong>en</strong>t intéressant et efficace après<br />
avoir travaillé avec le cabinet conseil qui a été<br />
mobilisé par la Commission.<br />
La consolidation de l’activité<br />
quantitative et qualitative des PLIE que nous<br />
réalisons depuis 2000 contribue sans doute<br />
aussi au positionnem<strong>en</strong>t fort des PLIE. chiffres<br />
durant ces six années et nous a félicités qu’ils<br />
Un séminaire fin janvier à Bruxelles s’est t<strong>en</strong>u<br />
sur l’amplification des initiatives locales <strong>en</strong><br />
matière d’emploi dans la prochaine<br />
programmation. L’éloge des PLIE ne peut<br />
prov<strong>en</strong>ir uniquem<strong>en</strong>t de notre parole.<br />
Etrangem<strong>en</strong>t, mais la crise y est peutêtre<br />
pour quelque chose, les PLIE sont <strong>en</strong><br />
danger à cause de la baisse des crédits. Le<br />
s<strong>en</strong>s des PLIE risque de se perdre car ils font<br />
moins bi<strong>en</strong> des choses et sont dévorés par la<br />
gestion. Or, les PLIE sont d’excell<strong>en</strong>ts<br />
gestionnaires. Les Conseils généraux et l’Etat<br />
ne peuv<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> dire autant. Après des<br />
années de lutte contre les PLIE, notamm<strong>en</strong>t de<br />
la part de la DGEFP, je note un <strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t<br />
pour eux de la part de la Commission et des<br />
part<strong>en</strong>aires extérieurs. Des travaux sur les<br />
initiatives locales sont <strong>en</strong>trepris avec<br />
Bruxelles. Un réseau de l’IAE nous a même<br />
demandé un r<strong>en</strong>dez-vous, et c’est la première<br />
fois, pour mieux travailler avec les PLIE. C’est<br />
la raison pour laquelle je me suis adressée à<br />
Corinne VAILLANT. L’équipe précéd<strong>en</strong>te nous<br />
avait cassés. Nous avions 350 millions d’euros<br />
que nous n’avions pas consommés, nous<br />
avons été les premiers à l’annoncer à<br />
Marseille, <strong>en</strong> 2007. Nous avons mis deux ans à<br />
persuader la DGEFP que nous pouvions<br />
continuer à financer et réintroduire des fonds<br />
qu’elle nous a refusés. Aujourd’hui, la DGEFP a<br />
compris les PLIE et a <strong>en</strong>vie de les aider. C’est la<br />
première fois depuis vingt ans. Les PLIE<br />
remett<strong>en</strong>t des personnes à l’emploi. Il faut<br />
trouver des solutions. Nous devons nous<br />
battre pour que seuls les PLIE bénéfici<strong>en</strong>t de<br />
fonds europé<strong>en</strong>s <strong>en</strong> 2014.<br />
Jacques LĒON-EMILE<br />
J’ai une meilleure idée du lieu où je suis.<br />
J’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds votre discours très positif. Il faut<br />
qu’il se sache davantage.<br />
Martine COOL<br />
Je vous propose de ne pas aller plus loin<br />
sur la communication. L’<strong>en</strong>jeu de cet atelier<br />
est de vérifier nos fondam<strong>en</strong>taux.<br />
Mireille WEIST, Directrice du PLIE de Plaine Commune<br />
© Alliance Villes Emploi - 235 -
Quand on parle des fondam<strong>en</strong>taux, il<br />
est important de poursuivre les travaux sur<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé. Si notre travail<br />
n’est pas expliqué, on peut croire que le<br />
Conseil général fait la même chose que nous.<br />
Nous avons fait un audit de trois ans où l’on<br />
observe que les référ<strong>en</strong>ts n’ont pas su<br />
expliquer leur métier. Ils font de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé. Nous avons été<br />
pénalisés par cette lacune de communication<br />
car il a été conclu que les référ<strong>en</strong>ts servai<strong>en</strong>t<br />
peu et je me bats pour montrer qu’ils sont<br />
justem<strong>en</strong>t au cœur du métier. J’aimerais que<br />
les financeurs compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que nous ne leur<br />
volons pas du travail, car justem<strong>en</strong>t nous<br />
traitons un public dont ils ne sav<strong>en</strong>t que faire.<br />
J’aimerais que nous soyons davantage<br />
reconnus. Nous n’avons pas pu mettre <strong>en</strong><br />
place le référ<strong>en</strong>t unique qui peut suivre une<br />
personne. Or, le PLIE était le seul dispositif où<br />
il n’y avait pas de barrière. Dès lors, nous<br />
devons adresser les jeunes de moins de 26 ans<br />
à la Mission locale, d’autres à Pôle emploi et<br />
nous devons jongler <strong>en</strong>tre les structures. La<br />
référ<strong>en</strong>ce unique est difficile à mettre <strong>en</strong><br />
place à cause des part<strong>en</strong>aires qui ne<br />
compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas ce que nous faisons. On<br />
nous avance que nous sommes trop<br />
administratifs alors que nous sommes les<br />
seuls à prouver notre valeur ajoutée. Le<br />
combat est perman<strong>en</strong>t.<br />
Myriam LAHROUR, Directrice, Atout PLIE Nord-Ouest 91<br />
Concernant les fondam<strong>en</strong>taux, nous<br />
avons développé une grande force, cette<br />
plate-forme territorialisée qui nous a permis<br />
de travailler avec les part<strong>en</strong>aires. Aujourd’hui,<br />
nous sommes dans un combat d’appropriation<br />
des publics et des méthodes. C’est peut-être<br />
une idée utopiste, mais il faudrait que nous<br />
sommes un organisme intermédiaire, nous<br />
avons appris via le FSE à gérer le mieux<br />
possible une <strong>en</strong>veloppe, <strong>en</strong> la mutualisant. Ne<br />
peut-on pas, de manière expérim<strong>en</strong>tale, avoir<br />
la gestion d’une <strong>en</strong>veloppe, par exemple pour<br />
le Conseil régional, à redistribuer sur un<br />
territoire ? Nous mutualiserions réellem<strong>en</strong>t<br />
parv<strong>en</strong>ions à faire compr<strong>en</strong>dre à nos pour les associer à notre politique afin qu’il n’y<br />
financeurs que notre plate-forme territoriale<br />
leur apparti<strong>en</strong>t. Le Conseil général, le Conseil<br />
régional et l’Etat pourrai<strong>en</strong>t disposer de cet<br />
outil pour développer leur politique. Nous<br />
ait plus de concurr<strong>en</strong>ce. C’est très humain,<br />
nous nous investissons dans ce qui nous<br />
apparti<strong>en</strong>t et ce que nous pouvons maîtriser.<br />
Ce pourrait être une piste de travail.<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Nous avons participé à des travaux à la<br />
demande du Secrétariat général du Comité<br />
interministériel des Villes (SGCIV) sur les fonds<br />
politiques de la ville qui se consommai<strong>en</strong>t mal<br />
sur les territoires. Les réseaux des<br />
PLIE/Maisons de l’emploi et des Missions<br />
locales y ont été associés. Dans le rapport final<br />
que nous n’avons pas <strong>en</strong>core diffusé car il est<br />
<strong>en</strong> cours de validation finale, il est demandé<br />
que, dans les territoires où les PLIE sont<br />
prés<strong>en</strong>ts, ce soi<strong>en</strong>t eux qui gèr<strong>en</strong>t les fonds<br />
politiques de la ville, car ils ont un savoir faire<br />
reconnu <strong>en</strong> la matière. Voilà un élém<strong>en</strong>t<br />
positif à noter. Hervé MASUREL, le délégué<br />
général, a accepté d’inscrire ce point dans le<br />
rapport. J’ai proposé que, dans les territoires<br />
sans PLIE, la gestion puisse être donnée au<br />
PLIE voisin. Cela donne des moy<strong>en</strong>s<br />
supplém<strong>en</strong>taires au PLIE et le conforte comme<br />
plate-forme territoriale.<br />
Je rebondis sur les propos que vi<strong>en</strong>t de<br />
t<strong>en</strong>ir Myriam LAHROUR, elle a résumé les<br />
<strong>en</strong>jeux pour 2011. Corinne VAILLANT, sousdirectrice<br />
du FSE à la DGEFP, l’a dit hier, des<br />
groupes de travail vont se mettre <strong>en</strong> place afin<br />
de construire des part<strong>en</strong>ariats avec les<br />
Conseils généraux. Il sera nécessaire<br />
d’élaborer des articulations dans le cadre de la<br />
prochaine programmation. Cinq scénarios ont<br />
été décrits dans le rapport d’évaluation de<br />
l’axe 3 que nous vous avons diffusé :<br />
1. Mainti<strong>en</strong> <strong>en</strong> l’état, situation peu<br />
satisfaisante.<br />
2. Attribution de la qualité de chefs de<br />
file aux départem<strong>en</strong>ts, projet non<br />
satisfaisant à partir des quelques<br />
© Alliance Villes Emploi - 236 -
ares expéri<strong>en</strong>ces m<strong>en</strong>ées d’ores et<br />
déjà.<br />
3. Amélioration de la situation actuelle,<br />
hypothèse un floue.<br />
4. Lancem<strong>en</strong>t d’un appel à projets<br />
auquel l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires<br />
peuv<strong>en</strong>t répondre, hypothèse qui ne<br />
correspond pas à la logique de service<br />
public cohér<strong>en</strong>t et coordonné que les<br />
PLIE ont développé depuis 20 ans <strong>en</strong><br />
matière de coordination des<br />
politiques d’insertion et<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t des publics<br />
concernés<br />
5. Ext<strong>en</strong>sion des PLIE sur tout le<br />
territoire national.<br />
C’est la première fois qu’un rapport<br />
m<strong>en</strong>tionne cette solution. Est-ce<br />
symbolique ? Certains Conseils Généraux où<br />
sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t les PLIE, avant la création du RSA,<br />
le font toujours. Ainsi, le Conseil général de la<br />
Gironde n’a pas changé ses pratiques. Il<br />
cofinance les PLIE pour des publics définis. Les<br />
PLIE concernés ont donc conservé leurs<br />
part<strong>en</strong>ariats avec ce CG. Hélas, le constat est<br />
que ces pratiques des CG sont minoritaires<br />
depuis la mise <strong>en</strong> œuvre de la compét<strong>en</strong>ce<br />
des CG <strong>en</strong> matière de gestion du RSA.<br />
Une <strong>en</strong>quête nouvelle sera lancée par<br />
les services de l’Alliance Villes Emploi.<br />
Marie-Chantal SAUZET, Directrice du PLIE de Val<strong>en</strong>ce<br />
Depuis deux jours, nous avons signé un généraux adoss<strong>en</strong>t leurs comités de pilotage<br />
PTI (Pacte Territorial d’Insertion) bidépartem<strong>en</strong>tal<br />
et technique aux nôtres et je vais les animer,<br />
Le Val<strong>en</strong>tinois-Sèvres-Ardèche.<br />
Au niveau de l’animation, les deux Conseils<br />
<strong>en</strong> tant que directrice, à titre expérim<strong>en</strong>tal sur<br />
2011.<br />
Mireille WEIST<br />
Nous évoquions tout à l’heure<br />
l’articulation avec les Maisons de l’emploi.<br />
Tout le monde veut faire de l’animation<br />
territoriale : PLIE, Maison de l’emploi et même<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
L’Etat et la Région annonc<strong>en</strong>t leur<br />
politique, il faudrait que les collectivités<br />
locales aussi exprim<strong>en</strong>t leur politique<br />
Mission locale. Le PLIE peine parfois à trouver<br />
sa place et cette situation est épuisante à<br />
vivre.<br />
d’animation territoriale. Il ne peut y avoir des<br />
politiques d’insertion différ<strong>en</strong>tes pour le PLIE,<br />
la Mission locale et la Maison de l’emploi.<br />
Sylvie CLEMENÇON, Directrice du PLIE du Val d’Orge et de l’Arpajonnais (Essonne)<br />
La question se pose aussi vis-à-vis des part<strong>en</strong>aires comme les Missions locales.<br />
services de l’Etat, <strong>en</strong> particulier au niveau du Certains fonds europé<strong>en</strong>s sont attribués aux<br />
départem<strong>en</strong>t. La politique n’est pas claire et la Missions locales, notamm<strong>en</strong>t pour l’animation<br />
légitimité pas nécessairem<strong>en</strong>t reconnue au territoriale. Notre manque de légitimité peut<br />
PLIE. Il y a souv<strong>en</strong>t des doubles jeux avec des v<strong>en</strong>ir aussi d’une politique incertaine de l’Etat.<br />
Marie-Dominique LACOSTE, Maison de l’emploi, PLIE et Mission locale de Lille<br />
Sur cette question, je rejoins à la manière de les structurer sur chaque<br />
B<strong>en</strong>oît DECQ. Nous avons écrit le manifeste de<br />
l’Alliance Villes Emploi il y a deux ans, dans<br />
lequel était précisé la manière dont les élus<br />
étai<strong>en</strong>t responsables sur leur territoire. Ces<br />
questions sont posées, organisées et traitées.<br />
C’est un combat inutile d’opposer Maison de<br />
territoire. Au sein de la Maison de l’emploi, il y<br />
a un programme spécifique pour les jeunes<br />
avec la Mission locale. Cela n’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre pas de<br />
fusion ou d’absorption. Les élus doiv<strong>en</strong>t y<br />
mettre de la cohér<strong>en</strong>ce et de la cohésion. On<br />
ne peut écrire les fondam<strong>en</strong>taux des PLIE sans<br />
l’emploi, PLIE et Mission locale. Il faut réfléchir<br />
© Alliance Villes Emploi - 237 -
les situer dans un <strong>en</strong>semblier et préciser leur<br />
rôle. Il serait bon de relire ce Manifeste.<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Il faudrait le repr<strong>en</strong>dre lors du groupe<br />
de travail « Les fondam<strong>en</strong>taux des PLIE », le<br />
relire et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t le modifier.<br />
Martine COOL<br />
Après le volet animation, je vous<br />
propose d’évoquer le volet<br />
Marie-Dominique LACOSTE<br />
Il serait intéressant de faire le li<strong>en</strong>.<br />
L’accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé nous différ<strong>en</strong>cie.<br />
Nous avons donc une bonne connaissance des<br />
publics. Nous avons des idées d’élaboration<br />
d’actions <strong>en</strong> analysant les parcours et les<br />
besoins. Aujourd’hui, la situation est un peu<br />
différ<strong>en</strong>te. Au sein des Maisons de l’emploi,<br />
nous avons dû réfléchir à l’ingénierie portée<br />
par la Maison de l’emploi et le PLIE. Chez<br />
nous, la clause d’insertion est portée par la<br />
ingénierie d’actions. Le porte-t-on aujourd’hui,<br />
comm<strong>en</strong>t et avec quels moy<strong>en</strong>s ?<br />
Maison de l’emploi, mais pour y répondre, <strong>en</strong><br />
fonction des publics et des marchés, c’est le<br />
PLIE qui développe une ingénierie d’actions<br />
totalem<strong>en</strong>t adaptée. Il faut l’écrire. Les<br />
Maisons de l’emploi sont généralistes sur la<br />
clause, elles maîtris<strong>en</strong>t le juridique et les<br />
articles. Les PLIE peuv<strong>en</strong>t maîtriser aussi, mais<br />
ce qui fait leur force est le développem<strong>en</strong>t<br />
d’actions pour une mise <strong>en</strong> place adaptée de<br />
la clause, face au marché.<br />
Martine COOL<br />
Quand il n’y a pas de Maison de<br />
l’emploi, le PLIE porte plus généralem<strong>en</strong>t<br />
l’ingénierie du territoire.<br />
Myriam LARHOUR<br />
Comm<strong>en</strong>t peut-on essayer, avant 2014,<br />
de pousser les collectivités locales à rep<strong>en</strong>ser<br />
la généralisation du dispositif et l’ext<strong>en</strong>sion de<br />
certains PLIE afin que nous soyons plus<br />
nombreux, donc plus forts dans la<br />
négociation et que nous puissions accroître<br />
notre légitimité ? Sur l’accompagnem<strong>en</strong>t,<br />
l’expertise concernant l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />
r<strong>en</strong>forcé doit être poursuivie. Au niveau<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Nous organisons une formation pour les<br />
référ<strong>en</strong>ts du Nord-Pas-de-Calais, les seuls qui<br />
nous l’avai<strong>en</strong>t demandée, depuis plusieurs<br />
B<strong>en</strong>oît DECQ<br />
Il y a cette éternelle question des<br />
découpages territoriaux, de la réorganisation<br />
de la carte des intercommunalités et de<br />
l’aménagem<strong>en</strong>t du territoire. Ils pollu<strong>en</strong>t tous<br />
les débats, la volonté du gouvernem<strong>en</strong>t<br />
actuel, et dépass<strong>en</strong>t le clivage politique. Eston<br />
<strong>en</strong> capacité, à l’Alliance Villes Emploi, de<br />
proposer que la compét<strong>en</strong>ce d’aménagem<strong>en</strong>t<br />
de la politique d’insertion, dans les futures lois<br />
de réaménagem<strong>en</strong>t du territoire, soit posée et<br />
confiée à un interlocuteur unique sur des<br />
périmètres cohér<strong>en</strong>ts ?<br />
national, au même titre que la relation avec<br />
les <strong>en</strong>treprises ou les clauses d’insertion,<br />
pourrait-on remettre <strong>en</strong> place des formations<br />
et des groupes où l’accompagnem<strong>en</strong>t serait<br />
travaillé ? C’est le travail de<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t, donc du référ<strong>en</strong>t PLIE, qui<br />
doit être rep<strong>en</strong>sé. Nous avons parfois des<br />
difficultés à am<strong>en</strong>er nos équipes à<br />
s’approprier vraim<strong>en</strong>t cette id<strong>en</strong>tification.<br />
années. Elle est financée <strong>en</strong> totalité par la<br />
Région, dans le Contrat de Plan Etat-Région.<br />
Nous avons quatre modules construits pour<br />
© Alliance Villes Emploi - 238 -
les référ<strong>en</strong>ts. J’intervi<strong>en</strong>s dans cette<br />
formation, et je suis parfois très étonnée par<br />
le décalage <strong>en</strong>tre la connaissance des<br />
référ<strong>en</strong>ts, notamm<strong>en</strong>t sur la formation<br />
professionnelle, et leur capacité à disp<strong>en</strong>ser<br />
Marie-Dominique LACOSTE<br />
On pourrait imaginer au moins que le<br />
référ<strong>en</strong>tiel soit diffusé à l’intérieur du réseau<br />
pour qu’év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t les PLIE s’<strong>en</strong><br />
un savoir face à des publics dans le<br />
dénuem<strong>en</strong>t. Je ne sais si cette formation serait<br />
généralisable sur d’autres régions, il faudrait<br />
trouver des moy<strong>en</strong>s.<br />
empar<strong>en</strong>t <strong>en</strong> région. Au départ, nous avions<br />
négocié de cette manière.<br />
Christophe TYACK<br />
Nous avons travaillé avec le CARIF-OREF<br />
pour élever <strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ces les référ<strong>en</strong>ts du<br />
PLIE.<br />
Thierry ARQUIZAN<br />
Les référ<strong>en</strong>ts que nous payons sont des<br />
salariés de Pôle emploi, de la Mission locale et<br />
des villes. C’est bi<strong>en</strong> le travail qu’ils font<br />
<strong>en</strong>semble et leurs échanges qui donn<strong>en</strong>t le<br />
plus. Si, à côté de cette qualité de parcours, il<br />
n’y a pas d’outils dans le territoire, nous<br />
n’avançons pas. Nous possédons la<br />
connaissance du local, avec les élus locaux. Il<br />
faut travailler avec les <strong>en</strong>treprises et les<br />
organismes sur place. En 2002, je suis arrivé<br />
<strong>en</strong> Seine-Saint-D<strong>en</strong>is. Nous avons réalisé le<br />
diagnostic. Dans la partie du départem<strong>en</strong>t<br />
Bagnolet, Montreuil, Noisy-le-Sec,<br />
Romainville, il y avait beaucoup d’<strong>en</strong>treprises<br />
et d’organismes sociaux et l’histoire politique<br />
faisait qu’ils ne se parlai<strong>en</strong>t pas. A travers le<br />
PLIE, comm<strong>en</strong>t transformer ce territoire ?<br />
Nous avons tout sérié, créé du réseau<br />
d’<strong>en</strong>treprises et l’avons relié au social. Nous<br />
B<strong>en</strong>oît DECQ<br />
Nous n’avons pas abordé le sujet des<br />
li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre PLIE et Mission locale. Nous avons<br />
des métiers cousins germains et nous devons<br />
aller plus loin dans la discussion pour<br />
l’harmonisation des deux réseaux et le<br />
r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de nos li<strong>en</strong>s. Les Missions<br />
Locales ont un savoir-faire sur<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des publics et ont été<br />
instrum<strong>en</strong>talisées. Nous avons ce savoir-faire<br />
Martine COOL<br />
Merci B<strong>en</strong>oît DECQ, cette question était<br />
intéressante à m<strong>en</strong>tionner <strong>en</strong> fin d’atelier<br />
avons été voir la fondation FACE (Fondation<br />
Agir Contre l’Exclusion) <strong>en</strong> leur proposant du<br />
FSE, 100% au départ, et les moy<strong>en</strong>s du PLIE<br />
qui a mis à disposition des salariés. Le MEDEF,<br />
la Chambre de commerce et toutes les<br />
<strong>en</strong>treprises que nous visitions pour un Club<br />
d’<strong>en</strong>treprise disai<strong>en</strong>t qu’ils n’arrivai<strong>en</strong>t à<br />
mobiliser personne. Ce Club s’est monté avec<br />
une dizaine d’<strong>en</strong>treprises. Cinq ans plus tard, il<br />
y <strong>en</strong> a cinquante. Le FSE est de 18%. Le club<br />
s’est beaucoup développé avec les collèges,<br />
suivant la volonté des <strong>en</strong>treprises. Nous avons<br />
mis fin aux mises à disposition. Ce club a<br />
développé des actions qui n’ont plus toutes à<br />
voir avec l’emploi. De très bonnes actions ont<br />
eu un financem<strong>en</strong>t de la fondation DELL. Sans<br />
réflexion <strong>en</strong> amont, sans ce levier, le FSE et le<br />
Comité de pilotage, il n’y aurait pas de club et<br />
ri<strong>en</strong> n’aurait été fait.<br />
avec des méthodes différ<strong>en</strong>tes et avons été<br />
fragilisés. Entre notre savoir-faire<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t, de part<strong>en</strong>ariat pour<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t et celui des Missions<br />
locales pour la prise <strong>en</strong> compte de la globalité<br />
des questions des publics, il y a des points de<br />
r<strong>en</strong>contre possibles et une construction<br />
commune de cette réaffirmation de la volonté<br />
d’accompagnem<strong>en</strong>t des publics.<br />
dont je vais t<strong>en</strong>ter de restituer quelques<br />
élém<strong>en</strong>ts avant de laisser Marie-Pierre<br />
© Alliance Villes Emploi - 239 -
ESTABLIE d’ARGENCĒ pour conclure. Sur<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t, deux élém<strong>en</strong>ts ont été<br />
posés. Le premier concerne les publics, leurs<br />
spécificités. Leur définition est-elle possible au<br />
niveau national, est-ce une affaire<br />
territoriale ? Le second traite de la spécificité<br />
de notre démarche où nous avons bi<strong>en</strong> pointé<br />
la question du part<strong>en</strong>ariat. Nous<br />
n’accompagnons pas seuls et c’est ce qui fait<br />
notre spécificité. J’ai relevé le point de la<br />
construction d’étapes avec les participants.<br />
Comm<strong>en</strong>t innover dans le temps du parcours<br />
pour construire des étapes qui ne sont pas<br />
nécessairem<strong>en</strong>t « marchandes » avec les<br />
participants ?<br />
On a parlé d’accompagnem<strong>en</strong>t PLIE par<br />
rapport aux autres dispositifs : comm<strong>en</strong>t<br />
assurer un accompagnem<strong>en</strong>t dans la durée<br />
avec les contraintes des dispositifs de<br />
formation qui recherch<strong>en</strong>t des résultats à<br />
court terme ? Des leviers ont été repérés afin<br />
de conforter l’accompagnem<strong>en</strong>t, celui de l’IAE<br />
et celui du RSA, qui peut être un levier<br />
supplém<strong>en</strong>taire. Enfin, j’ai noté l’importance<br />
de structurer et d’organiser des formations<br />
avec les référ<strong>en</strong>ts PLIE afin qu’ils s’appropri<strong>en</strong>t<br />
cette démarche.<br />
Sur la plate-forme territoriale, j’ai relevé<br />
l’idée de Myriam LAHROUR qui s’interrogeait<br />
sur la manière de faire <strong>en</strong> sorte que les<br />
part<strong>en</strong>aires se l’appropri<strong>en</strong>t comme outil.<br />
Derrière cette démarche se pose la question<br />
de la relation avec la politique de la ville.<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ disait<br />
qu’elle était intégrée au rapport sur les PLIE<br />
porteurs du volet emploi de la politique de la<br />
ville. Vous avez parlé de la question de la<br />
relation avec le Conseil général, avec<br />
l’exemple de Val<strong>en</strong>ce où le PLIE anime le PTI,<br />
de l’articulation <strong>en</strong>tre PLIE et Maisons de<br />
l’emploi qui r<strong>en</strong>voie à la responsabilité des<br />
élus. Les élus doiv<strong>en</strong>t être porteurs de cette<br />
articulation et exprimer un choix politique.<br />
L’articulation PLIE et Mission locale relève<br />
aussi de ce que veul<strong>en</strong>t faire les élus sur leur<br />
territoire. Vous avez m<strong>en</strong>tionné la question de<br />
la légitimité reconnue par l’Etat et ses services<br />
déconc<strong>en</strong>trés. Comm<strong>en</strong>t est-on reconnu<br />
comme plate-forme territoriale et quelle est la<br />
cohér<strong>en</strong>ce de nos périmètres ? L’ext<strong>en</strong>sion<br />
des PLIE pourrait permettre cette cohér<strong>en</strong>ce.<br />
L’ingénierie d’actions n’a pas beaucoup<br />
été développée. Vous avez évoqué les actions<br />
montées par rapport aux besoins des<br />
participants, celles qui sont adaptées au<br />
territoire et qui ont un niveau d’interv<strong>en</strong>tion<br />
différ<strong>en</strong>t selon la prés<strong>en</strong>ce d’une Maison de<br />
l’emploi ou pas. Il y a eu un exemple donné<br />
sur la création d’un club FACE, exemple<br />
d’ingénierie portée par un PLIE pour être<br />
appui dans le monde économique et qui<br />
débouche sur une structure autonome.<br />
Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />
Les travaux continu<strong>en</strong>t au sein de<br />
l’Alliance Villes Emploi avec les groupes de<br />
travail des fondam<strong>en</strong>taux du PLIE. Si des<br />
directeurs veul<strong>en</strong>t nous rejoindre, c’est un<br />
objectif de l’année 2011.<br />
© Alliance Villes Emploi - 240 -
241
Atelier<br />
L’emploi et l’insertion<br />
au cœur de la Politique de la Ville<br />
V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />
Laetitia BACCON<br />
Chargé de Mission, Maison de l’emploi du Pays de Brest<br />
Ibrahima SEYE<br />
Directeur du PLIE Intercommunal Nord Essonne<br />
Sabine THIBAUD<br />
Responsable du Départem<strong>en</strong>t Emploi Insertion et Développem<strong>en</strong>t Economique, Secrétariat<br />
Général du Comité Interministériel des Villes<br />
Animation<br />
Luc BELVAL<br />
Consultant, E2i<br />
242
Sabine THIBAUD<br />
En guise d’introduction, je propose de<br />
prés<strong>en</strong>ter quelques données de cadrage<br />
relatives à la situation de l’emploi dans les<br />
quartiers ; elles seront publiées dans l’édition<br />
2010 du rapport de l’ONZUS, disponible à<br />
partir du 20 décembre.<br />
En 2009, la situation de l’emploi s’est à<br />
nouveau dégradée dans la France <strong>en</strong>tière, tout<br />
particulièrem<strong>en</strong>t dans les quartiers de la<br />
politique de la ville. On note deux points de<br />
pourc<strong>en</strong>tage d’augm<strong>en</strong>tation du chômage<br />
dans les ZUS et quatre points dans les Zones<br />
Franches Urbaines (ZFU) qui constitu<strong>en</strong>t un<br />
sous-<strong>en</strong>semble des ZUS. Le taux de chômage<br />
atteint ainsi 18,6% dans les ZUS et 23,3 % dans<br />
les ZFU. Au plan national, le taux de chômage<br />
a progressé de 1, 7 %, ce qui le porte à 9,2%.<br />
On compte désormais près de 500 000<br />
demandeurs d’emploi dans les quartiers<br />
prioritaires.<br />
N’oublions pas qu’une part des<br />
habitants des quartiers prioritaires sans<br />
emploi n’est pas connue du Service Public de<br />
l’Emploi (SPE), c’est tout particulièrem<strong>en</strong>t le<br />
cas des jeunes. Nous estimons ainsi que près<br />
d’un jeune sur deux <strong>en</strong> recherche d’emploi<br />
n’est pas inscrit comme demandeur auprès du<br />
SPE. Les informations communiquées par les<br />
Missions locales dans les dix départem<strong>en</strong>ts au<br />
sein desquels la politique de la Ville est la plus<br />
prés<strong>en</strong>te attest<strong>en</strong>t ce fait.<br />
C’est dire à quel point la situation de<br />
l’emploi est critique dans les quartiers.<br />
Selon une étude de la DARES visant les<br />
15-29 ans, la part des non diplômés est deux<br />
fois supérieure <strong>en</strong> ZUS : 41 % contre 22 % dans<br />
la France <strong>en</strong>tière ; et la part des diplômés du<br />
supérieur est de 20 % dans les ZUS contre 33<br />
% dans la France <strong>en</strong>tière. Toutes choses égales<br />
par ailleurs, les jeunes actifs habitant <strong>en</strong> ZUS<br />
conserv<strong>en</strong>t une probabilité plus élevée d’être<br />
au chômage qu’<strong>en</strong> emploi (1,6 fois plus<br />
élevée) ou d’être <strong>en</strong> emploi non qualifié qu’<strong>en</strong><br />
emploi qualifié (probabilité 1,2 fois plus<br />
élevée). Il est ainsi constaté un effet résiduel<br />
« quartier » qui constitue un obstacle<br />
supplém<strong>en</strong>taire à l’insertion professionnelle<br />
des résid<strong>en</strong>ts des quartiers.<br />
Un rapport de l’IGAS, r<strong>en</strong>du public <strong>en</strong><br />
juillet 2010, a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’<strong>en</strong>jeu de la<br />
formation qualifiante pour les habitants des<br />
ZUS, et notamm<strong>en</strong>t par l’alternance qui<br />
constitue une voie d’insertion efficace (70 %<br />
des jeunes qui sont r<strong>en</strong>trés <strong>en</strong> contrat<br />
d’appr<strong>en</strong>tissage ou professionnalisation<br />
connaiss<strong>en</strong>t une sortie <strong>en</strong> emploi). Le<br />
paradoxe est que l’accès aux contrats <strong>en</strong><br />
alternance est extrêmem<strong>en</strong>t limité pour les<br />
publics ZUS. Les jeunes des ZUS sont <strong>en</strong>core<br />
plus éloignés que les autres de cet objectif<br />
d’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> formation par alternance promue<br />
par le gouvernem<strong>en</strong>t.<br />
Ce rapport de l’IGAS souligne égalem<strong>en</strong>t<br />
que la population issue des ZUS est sousreprés<strong>en</strong>tée<br />
parmi la population bénéficiaire<br />
des prestations de Pôle emploi. Ce constat<br />
converge avec une analyse de la DARES,<br />
publiée dans le rapport 2010 de l’ONZUS qui<br />
met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que la part des bénéficiaires<br />
de contrats aidés issus des ZUS est moindre<br />
que ce que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t ces publics dans la<br />
demande d’emploi et bi<strong>en</strong> moindre <strong>en</strong>core si<br />
l’on considère exclusivem<strong>en</strong>t les demandeurs<br />
d’emploi non qualifiés qui constitu<strong>en</strong>t le<br />
public cible des contrats aidés. Cette part est<br />
<strong>en</strong> recul depuis trois ans, notamm<strong>en</strong>t pour les<br />
contrats aidés du secteur marchand. Ainsi,<br />
globalem<strong>en</strong>t, plus les dispositifs sont efficaces<br />
dans l’<strong>en</strong>trée sur le marché de l’emploi et<br />
moins les publics des quartiers y sont<br />
prés<strong>en</strong>ts.<br />
Cette situation conduit le ministère de<br />
la ville à négocier avec le ministère de l’emploi<br />
et Pôle emploi une meilleure prise <strong>en</strong> compte<br />
dans leur action, des spécificités territoriales,<br />
et notamm<strong>en</strong>t, des besoins des résid<strong>en</strong>ts des<br />
ZUS. Cela constitue une approche nouvelle.<br />
Simultaném<strong>en</strong>t, nous avons m<strong>en</strong>é un<br />
travail avec les réseaux des PLIE/Maisons de<br />
l’emploi et des Missions locales, pour dégager<br />
des élém<strong>en</strong>ts de méthode visant à mieux<br />
territorialiser les politiques de l’emploi et à<br />
mieux les mobiliser au profit des publics des<br />
quartiers, notamm<strong>en</strong>t dans le cadre des<br />
contrats urbains de cohésion sociale (Cucs). Ce<br />
travail a été réalisé <strong>en</strong>tre avril et juillet<br />
derniers avec l’accompagnem<strong>en</strong>t de la<br />
243
coopérative E2i et de Luc BELVAL <strong>en</strong><br />
particulier. Un rapport qui capitalise ces<br />
travaux sera très largem<strong>en</strong>t diffusé au début<br />
de l’année prochaine.<br />
La politique de la Ville est dans le<br />
domaine de l’emploi, impliquée dans<br />
différ<strong>en</strong>ts dispositifs part<strong>en</strong>ariaux visant<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des jeunes vers l’emploi,<br />
avec des opérateurs publics ou privés : les<br />
Ecoles de la deuxième chance ou l’EPIDE avec<br />
des objectifs d’accueil de jeunes issus des ZUS<br />
à hauteur de 50 % des <strong>en</strong>trées, mais aussi le<br />
Contrat d’autonomie mis <strong>en</strong> œuvre dans 34<br />
départem<strong>en</strong>ts par des opérateurs privés à<br />
destination exclusive des jeunes issus des<br />
quartiers prioritaires.<br />
Le CIVIS, mis <strong>en</strong> œuvre par les Missions<br />
locales, constitue le droit commun dont<br />
bénéficie de nombreux jeunes des quartiers et<br />
auquel la politique de la ville prête égalem<strong>en</strong>t<br />
une grande att<strong>en</strong>tion.<br />
Avec l’<strong>en</strong>semble des acteurs concernés,<br />
nous <strong>en</strong>gageons une réflexion visant à<br />
id<strong>en</strong>tifier les voies et moy<strong>en</strong>s d’un accès plus<br />
significatif à l’alternance des jeunes qui<br />
résid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ZUS.<br />
L’action sur les freins à l’emploi<br />
(mobilité, garde d’<strong>en</strong>fants…) dans le cadre<br />
d’appels à projets ou des Cucs, les contrats<br />
aidés, l’insertion par l’activité économique et<br />
la mise <strong>en</strong> œuvre des clauses dans le cadre<br />
des projets de rénovation urbaine ou, plus<br />
largem<strong>en</strong>t, dans les marchés publics<br />
prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une importance particulière pour<br />
la politique de la ville, compte t<strong>en</strong>u des<br />
caractéristiques des demandeurs d’emploi<br />
dans les quartiers. Les PLIE sont <strong>en</strong> première<br />
ligne pour mettre <strong>en</strong> œuvre ces clauses, ils<br />
peuv<strong>en</strong>t contribuer à mieux les mobiliser au<br />
profit des publics des quartiers. Nous avons<br />
des échanges à ce sujet avec l’Alliance Villes<br />
Emploi et le Service des Achats de l’Etat. Il<br />
serait intéressant d’id<strong>en</strong>tifier ce qui peut, plus<br />
particulièrem<strong>en</strong>t, poser problème aux publics<br />
des quartiers de la politique de la Ville.<br />
Dans le domaine du souti<strong>en</strong> à l’activité,<br />
la politique de la ville est pourvue de deux<br />
outils privilégiés : l’EPARECA, <strong>en</strong> charge de la<br />
revitalisation commerciale lorsque les<br />
investisseurs privés ont r<strong>en</strong>oncé, et les zones<br />
franches urbaines (ZFU). Il s’agit d’un dispositif<br />
d’exonération de charges pour des <strong>en</strong>treprises<br />
implantées, qui s’install<strong>en</strong>t ou se cré<strong>en</strong>t dans<br />
une c<strong>en</strong>taine de quartiers. Une clause<br />
d’embauche s’impose à ces <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong><br />
contrepartie des avantages qui leurs sont<br />
cons<strong>en</strong>tis. Au-delà de la clause d’embauche<br />
des habitants des quartiers prioritaires, ce<br />
dispositif a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’<strong>en</strong>jeu de la GPEC<br />
territoriale. Parce que les marchés de l’emploi<br />
de proximité ont leurs limites, la question du<br />
travail à faire se pose avec le bassin<br />
économique local pour faciliter l’accès des<br />
publics des quartiers à l’emploi. Le rôle des<br />
outils territoriaux que sont les PLIE et les<br />
Maisons de l’emploi est majeur de ces deux<br />
points de vue.<br />
Les ZFU expirant à la fin de l’année<br />
prochaine, un groupe de travail a été mis <strong>en</strong><br />
place à l’initiative de Madame AMARA au mois<br />
d’octobre dernier et dont la présid<strong>en</strong>ce a été<br />
confiée à Eric RAOULT, anci<strong>en</strong> ministre,<br />
député-maire du Raincy, qui a créé les ZFU <strong>en</strong><br />
1996 par la loi dite Pacte de relance pour la<br />
ville. Ce dernier est chargé de réfléchir aux<br />
modalités d’accompagnem<strong>en</strong>t de sortie des<br />
ZFU, <strong>en</strong> investiguant les ZFU, le<br />
développem<strong>en</strong>t économique, l’emploi et<br />
l’insertion. Ce groupe de travail est donc<br />
susceptible de faire des propositions dans des<br />
domaines assez larges, dont ceux de<br />
l’insertion. Cette mission a été confirmée par<br />
le ministre de la ville, Maurice LEROY. Le<br />
secrétariat général du CIV assure le secrétariat<br />
de ce groupe de travail. Un rapport de<br />
propositions sera remis au mois de mars au<br />
ministre de la ville.<br />
Trois axes de réflexion se dégag<strong>en</strong>t à ce<br />
stade des travaux du groupe :<br />
1/ Une ZFU rénovée qui recouvre<br />
différ<strong>en</strong>tes hypothèses : un dispositif<br />
d’exonération réservé à des créateurs<br />
d’<strong>en</strong>treprise, la poursuite d’un dispositif<br />
intégral au profit des ZFU les plus réc<strong>en</strong>tes, un<br />
dispositif limité aux activités de commerce…<br />
2/ L’intégration de l’opportunité<br />
économique des quartiers dans une stratégie<br />
de développem<strong>en</strong>t économique<br />
d’agglomération (articulation avec les contrats<br />
de site, avec les contrats de développem<strong>en</strong>t<br />
244
territorial du Grand Paris, mise <strong>en</strong> place d’un<br />
fonds pour la revitalisation économique…).<br />
3/ L’insertion et l’emploi autour de l’IAE<br />
et de l’économie sociale et solidaire, qui<br />
pourrait constituer un axe important de<br />
propositions.<br />
Un mot sur les Cucs pour finir. La<br />
circulaire de novembre dernier donne des<br />
indications précises : les contrats sont<br />
prorogés <strong>en</strong> l’état jusqu’<strong>en</strong> 2014. Il sera mis <strong>en</strong><br />
place des contrats expérim<strong>en</strong>taux sur un<br />
nombre limité de sites, structurés autour de la<br />
territorialisation des politiques de l’emploi et<br />
éducatives.<br />
La question de l’emploi reste majeure.<br />
Laetitia BACCON<br />
Je suis chargée de mission à la Maison<br />
de l’emploi du pays de Brest. Je vous propose<br />
de rev<strong>en</strong>ir sur le mode organisationnel, qui a<br />
été choisi <strong>en</strong> coopération avec le<br />
développem<strong>en</strong>t social urbain de la collectivité<br />
Brest Métropole Océane et la Maison de<br />
l’emploi du pays de Brest, pour porter et<br />
animer le volet insertion du Contrat Urbain. Je<br />
vous parlerai <strong>en</strong>suite de deux illustrations<br />
précises : le dispositif ISEO qui concerne les<br />
quartiers prioritaires et une action que nous<br />
m<strong>en</strong>ons depuis 2007 « Tal<strong>en</strong>ts de nos<br />
quartiers » et qui traite de l’insertion<br />
professionnelle via la création d’activités.<br />
Nous avons déjà un peu de recul sur ces<br />
actions, puisque nous les suivons et les<br />
évaluons depuis plusieurs années, et sommes<br />
assez satisfaits de leurs retombées sur les<br />
quartiers prioritaires.<br />
Dans un premier temps, je vais vous<br />
prés<strong>en</strong>ter la manière dont nous nous<br />
organisons sur le territoire. D’un côté, il y a la<br />
Maison de l’emploi du pays de Brest qui, au<br />
titre de l’axe 2, a été id<strong>en</strong>tifiée pour animer et<br />
porter le volet insertion, emploi,<br />
développem<strong>en</strong>t économique du Contrat<br />
Urbain, et de l’autre côté, la collectivité de<br />
Brest Métropole Océane qui porte la totalité<br />
du CUCS. Notre souhait a été de créer un<br />
groupe Solidarité Emploi dans lequel nous<br />
retrouvons des part<strong>en</strong>aires communs à ces<br />
deux <strong>en</strong>tités, à savoir le PLIE, la Mission locale,<br />
la BMO à travers le DSU et son service<br />
insertion, la Maison de l’emploi, le Conseil<br />
général à travers ses services insertion et<br />
action sociale, Pôle emploi, le CCAS de la Ville<br />
de Brest et l’Etat. L’idée est que le groupe<br />
Solidarité Emploi gère à la fois l’évaluation et<br />
l’impulsion des projets sur les quartiers<br />
prioritaires ainsi que tout ce qui va être lié à<br />
l’instruction financière des projets. Nous nous<br />
r<strong>en</strong>controns donc cinq à six fois dans l’année,<br />
pour traiter de l’instruction mais surtout pour<br />
solliciter les part<strong>en</strong>aires qui bénéfici<strong>en</strong>t de ces<br />
financem<strong>en</strong>ts, afin d’évaluer l’action et de voir<br />
comm<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ir et dynamiser des<br />
thématiques spécifiques <strong>en</strong> direction des<br />
quartiers prioritaires de la ville de Brest. Les<br />
actions port<strong>en</strong>t sur la création d’activités ou<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t de publics particuliers<br />
(féminins, jeunes…). Un de nos constats est<br />
qu’une grande partie des publics <strong>en</strong> insertion<br />
n’est pas suivie par les opérateurs et les<br />
dispositifs du droit commun. Comm<strong>en</strong>t allonsnous<br />
demain remobiliser ces publics et faire<br />
du relais avec les dispositifs existants<br />
pertin<strong>en</strong>ts et compét<strong>en</strong>ts ?<br />
Le premier dispositif, ISEO, pour<br />
informer et accompagner vers l’emploi, vise<br />
les habitants de nos quatre quartiers<br />
prioritaires (dont trois sont ZUS). L’objectif de<br />
ce dispositif, créé <strong>en</strong> 2007, est de repérer les<br />
populations les plus éloignées de l’emploi qui<br />
ne sont pas suivies par les part<strong>en</strong>aires de<br />
l’insertion (Pôle emploi, la Mission locale, le<br />
PLIE et le Conseil général) pour les<br />
remobiliser, et de faire du relais avec les<br />
dispositifs existants. Il consiste <strong>en</strong> un service<br />
d’écoute, à proximité des habitants des ZUS,<br />
qui fait de la remédiation à destination de<br />
tous publics (sans ciblage d’un public<br />
particulier) et crée du relais avec tous les<br />
dispositifs existants. Il est aussi une aide à<br />
l’impulsion de nouvelles actions, puisqu’il est<br />
la porte d’<strong>en</strong>trée que nous mobilisons pour<br />
travailler, au titre du CUCS, une<br />
problématique spécifique aux publics<br />
prioritaires. Il s’agit du point d’ancrage que<br />
nous allons mobiliser pour expérim<strong>en</strong>ter de<br />
nouvelles actions. ISEO vise prioritairem<strong>en</strong>t les<br />
personnes qui ne sont pas suivies par les<br />
organismes existants, tels que Pôle emploi, la<br />
245
Mission locale, le PLIE et le Conseil général,<br />
ainsi que les personnes qui sont inscrites dans<br />
ces structures mais qui les ont désertées. Ce<br />
dispositif peut aussi profiter aux structures de<br />
l’emploi lorsque les publics qu’elles<br />
accompagn<strong>en</strong>t ne trouv<strong>en</strong>t pas de solutions<br />
dans les projets qui leur sont proposés.<br />
Le service fait de l’accueil, soit 530<br />
accueils sur une année et 320<br />
accompagnem<strong>en</strong>ts, mais a pour objectif de<br />
recréer du li<strong>en</strong> collectif, de remobiliser les<br />
personnes qui sont <strong>en</strong> rejet de l’institution et<br />
d’être dans le champ social. La question qui<br />
s’est posée est de savoir où s’arrête le travail<br />
des uns et où comm<strong>en</strong>ce le travail des autres.<br />
Des conv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong>tre ISEO, Pôle emploi et la<br />
Mission locale fix<strong>en</strong>t les objectifs, pour éviter<br />
les doublons et la confusion <strong>en</strong>tre les missions<br />
des conseillers (le « qui fait quoi »). Deux<br />
années ont été nécessaires pour bi<strong>en</strong> cadrer<br />
les choses et les formaliser.<br />
Le relais est fait sur des actions telles<br />
que la clause d’insertion que nous avons dans<br />
nos missions et un effort tout particulier a été<br />
réalisé au profit du public ZUS, puisque 43 %<br />
des offres liées à la clause au niveau de<br />
l’agglomération brestoise ont été pourvues<br />
par des publics issus de la ZUS. Cela a été un<br />
choix politique de l’agglomération de<br />
favoriser cette ori<strong>en</strong>tation mais cela a pris du<br />
temps et ne s’est pas toujours fait de façon<br />
aisée.<br />
La deuxième action mise <strong>en</strong> œuvre<br />
depuis 2007, « Tal<strong>en</strong>ts de nos quartiers »,<br />
concerne la s<strong>en</strong>sibilisation à la création<br />
d’activité dans un but d’insertion<br />
professionnelle. L’idée est de proposer une<br />
thématique de remobilisation des personnes<br />
sur la notion même d’emploi, par une création<br />
<strong>en</strong> tant que telle d’<strong>en</strong>treprise ou par une<br />
reprise de parcours d’insertion avec un retour<br />
à l’emploi salarié. Dans la pratique, 183<br />
porteurs d’idées ont été s<strong>en</strong>sibilisés sur les<br />
quartiers prioritaires depuis 2007, 75 ont créé<br />
leur activité (au premier trimestre 2010, 68<br />
Luc BELVAL<br />
Je reti<strong>en</strong>s plusieurs choses de cette<br />
expéri<strong>en</strong>ce :<br />
1/ Une mobilisation de l’<strong>en</strong>semble des<br />
part<strong>en</strong>aires, sans coupure <strong>en</strong>tre l’insertion<br />
sont <strong>en</strong>core <strong>en</strong> activité), 41 ont retrouvé un<br />
emploi. Le relais a toujours fonctionné vers les<br />
acteurs de l’insertion, et notamm<strong>en</strong>t le PLIE<br />
qui a capté un public qu’il ne connaissait pas.<br />
Ces personnes, <strong>en</strong> intégrant les dispositifs, ont<br />
trouvé ou retrouvé un emploi salarié.<br />
Les acteurs relais ont été mobilisés (les<br />
conseillers insertion, les assistantes sociales,<br />
les coordinateurs jeunesse) afin de leur faire<br />
mieux connaître l’<strong>en</strong>semble du réseau de la<br />
création d’<strong>en</strong>treprise et de lever tous leurs<br />
préjugés (par rapport aux financem<strong>en</strong>ts et aux<br />
connaissances <strong>en</strong> matière de gestion et<br />
d’économie), nos propres réseaux ayant la<br />
capacité d’accompagner la création<br />
d’<strong>en</strong>treprise.<br />
Depuis trois ou quatre ans, nous avons<br />
de très bons retours car les créations<br />
d’<strong>en</strong>treprise ont été faites au sein du quartier,<br />
ce qui répond à l’<strong>en</strong>jeu de développem<strong>en</strong>t<br />
économique du quartier.<br />
Le 7 décembre dernier, s’est t<strong>en</strong>u un<br />
premier mini-forum afin de valoriser le travail<br />
qui a été réalisé dans le quartier le plus<br />
concerné par les difficultés <strong>en</strong> matière<br />
d’insertion professionnelle. Etai<strong>en</strong>t invités une<br />
dizaine de créateurs ayant bénéficié des<br />
sessions de formation, pour leur témoignage<br />
sur leur parcours et le champ des possibles<br />
grâce aux moy<strong>en</strong>s et dispositifs existants sur le<br />
territoire, et pour la valorisation de leurs<br />
vitrines commerciales. Une c<strong>en</strong>taine de<br />
personnes est v<strong>en</strong>ue à cette manifestation,<br />
notamm<strong>en</strong>t des professionnels et des<br />
personnes <strong>en</strong> insertion (10 à 15 créateurs<br />
pot<strong>en</strong>tiels se sont déplacés sur chaque atelier<br />
pour trouver des réponses à leurs projets).<br />
Nous avons mobilisé, six mois avant, le<br />
dispositif ISEO, afin de constituer un groupe<br />
de travail sur la thématique de la création<br />
d’<strong>en</strong>treprise. Sur la base de toutes les<br />
problématiques qui nous ont été remontées,<br />
nous avons créé des ateliers chargés<br />
d’apporter des réponses concrètes à toutes<br />
les questions posées.<br />
sociale et l’insertion professionnelle, voire la<br />
création d’activité.<br />
2/ Une précision du « qui fait quoi » qui<br />
pr<strong>en</strong>d du temps, avec un conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />
pour clarifier les rôles et la volonté de ne pas<br />
246
créer de dispositifs supplém<strong>en</strong>taires mais bi<strong>en</strong><br />
de réori<strong>en</strong>ter les dispositifs existants <strong>en</strong><br />
travaillant sur leur complém<strong>en</strong>tarité.<br />
3/ Un travail dans la proximité, sans<br />
ciblage des publics. La proximité n’est, bi<strong>en</strong><br />
sûr, pas neutre et c’est une porte d’<strong>en</strong>trée<br />
intéressante.<br />
Ibrahima SEYE<br />
Je suis directeur du PLIE Nord Essonne<br />
qui recouvre cinq villes. Nous sommes<br />
géographiquem<strong>en</strong>t proches d’Orly et avons<br />
quatre quartiers ZUS (Athis-Mons ; le Noyer-<br />
R<strong>en</strong>ard ; la Grande Borne ; Grigny et les<br />
Coteaux de l’Orge). C’est un territoire très<br />
sinistré sur lequel le ministre AMARA s’est<br />
r<strong>en</strong>du à plusieurs reprises.<br />
Le taux de chômage est à Grigny de 28<br />
%, il s’agit de la ville la plus jeune de l’Essonne<br />
avec des problèmes de qualification énormes<br />
et plus de 135 % d’inscriptions <strong>en</strong> plus par<br />
rapport au public RSA.<br />
Notre PLIE a pour axe l’insertion<br />
professionnelle. Nous avons par ailleurs des<br />
conv<strong>en</strong>tions avec Pôle emploi, des Missions<br />
locales et toutes les structures emploi. Tout le<br />
volet politique sur l’emploi et le<br />
développem<strong>en</strong>t économique de la Ville est<br />
porté par un GIP (groupem<strong>en</strong>t d’intérêt<br />
public) qui s’appuie sur le PLIE, lequel est une<br />
plateforme de coordination, d’ingénierie<br />
d’actions pour monter des projets<br />
spécifiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> direction des publics <strong>en</strong><br />
grande difficulté. Nous gérons une<br />
programmation et essayons de travailler sur<br />
les actions liées à l’emploi <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />
les CUCS.<br />
Nous avons de l’emploi sur notre<br />
territoire mais des difficultés à maint<strong>en</strong>ir les<br />
personnes dans leur emploi. Sur près de 800<br />
étapes emploi, nous nous sommes r<strong>en</strong>dus<br />
compte que nous n’<strong>en</strong> totalisions que 300. Il y<br />
a un énorme problème de mainti<strong>en</strong> dans<br />
l’emploi et nous travaillons avec les chefs de<br />
projets CUCS pour réori<strong>en</strong>ter les priorités<br />
(dans la politique de la Ville, nous nous<br />
sommes parfois r<strong>en</strong>dus compte que nous<br />
financions du fonctionnem<strong>en</strong>t).<br />
Nous travaillons avec le PLIE pour faire<br />
du «coaching» et du tutorat dans l’<strong>en</strong>treprise.<br />
Nous avons un important public de<br />
femmes avec des difficultés linguistiques.<br />
4/ Une idée qui n’est pas si courante<br />
dans l’insertion, où on a inv<strong>en</strong>té le parcours<br />
individualisé, la recréation de collectif et une<br />
valorisation du collectif pour la remise <strong>en</strong><br />
mouvem<strong>en</strong>t. On ne peut pas dissocier<br />
l’id<strong>en</strong>tité collective de la mobilisation<br />
individuelle.<br />
Nous avons monté des actions de linguistique<br />
spécifiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rapport avec les métiers,<br />
les « compét<strong>en</strong>ces clés ».<br />
Une action de parrainage d’un public<br />
adulte a été mise <strong>en</strong> place avec les services du<br />
développem<strong>en</strong>t économique, notamm<strong>en</strong>t<br />
avec les <strong>en</strong>treprises du territoire.<br />
Notre sujet est aussi la mobilité. Nous<br />
travaillons sur la base du territoire tout <strong>en</strong><br />
souhaitant ne pas systématiquem<strong>en</strong>t<br />
maint<strong>en</strong>ir les g<strong>en</strong>s sur le territoire.<br />
Nous avons un groupem<strong>en</strong>t de jeunes<br />
créateurs, avec l’ANGC (l’Ag<strong>en</strong>ce Nationale de<br />
Groupem<strong>en</strong>t des Créateurs) à l’initiative d’une<br />
Mission locale qui est très <strong>en</strong> avance sur ce<br />
sujet. Nous travaillons avec les Universités et<br />
avons créé un diplôme universitaire (DU) de<br />
niveau 1 «Création d’<strong>en</strong>treprise <strong>PME</strong>-PMI». Le<br />
premier objectif n’est pas la création mais la<br />
mobilisation. Cela a cep<strong>en</strong>dant abouti à trois<br />
créations d’<strong>en</strong>treprise et trois personnes ont<br />
été réintroduites par ce biais dans le circuit<br />
universitaire, alors qu’elles avai<strong>en</strong>t abandonné<br />
leurs études, pour préparer le D.U.<br />
Les élus du territoire n’ont pas souhaité<br />
que les publics travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bas de chez eux<br />
et nous ont poussé à créer des actions dans le<br />
cadre du CUCS sur la mobilité (la Rénovation<br />
Urbaine <strong>en</strong> est un des axes forts). Plus de 60<br />
km sépar<strong>en</strong>t le Nord du Sud de l’Essonne et<br />
les g<strong>en</strong>s ont parfois du mal à se repérer. Nous<br />
avons monté, avec le CUCS, une action sur la<br />
mobilité pour l’aide à la recherche d’emploi.<br />
Un des freins à l’emploi (parmi les dix<br />
freins) pour les femmes est aussi celui de la<br />
garde d’<strong>en</strong>fants. Nous avons un part<strong>en</strong>ariat<br />
avec la région Ile-de-France, pour des actions<br />
d’initiative territoriale, et avec le financem<strong>en</strong>t<br />
de la politique de la Ville, nous avons mis <strong>en</strong><br />
place une action de « conductrice de bus ».<br />
Les PLIE, <strong>en</strong> tant que plateforme de<br />
coordination, gèr<strong>en</strong>t aussi les 4 programmes<br />
de Rénovation Urbaine sur leurs territoires.<br />
247
Nous disposons d’un budget de plus de 400<br />
millions d’€ pour l’<strong>en</strong>semble des programmes,<br />
de plus de 300 000 heures insertion et de 250<br />
emplois équival<strong>en</strong>ts temps plein sur les<br />
quartiers ZUS. Au 1 er août, près de 97 000<br />
heures insertion ont été réalisées, avec 64<br />
équival<strong>en</strong>ts temps plein pour 178<br />
bénéficiaires, 43 personnes de moins de 26<br />
ans, et 43 <strong>en</strong>tre 26 et 45 ans. Chez les plus de<br />
50 ans, plus de 50 % ont une qualification de<br />
niveau 5 et 6 et 73 % habit<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ZUS. Nous<br />
avons 150 contrats signés à l’embauche (43 %<br />
<strong>en</strong> CDD, 12 % <strong>en</strong> CDI, 20 % <strong>en</strong> intérim) et nous<br />
travaillons avec toutes les structures<br />
d’insertion du territoire. Après an dans leur 1 er<br />
contrat via la clause, 67 % des personnes sont<br />
stabilisés <strong>en</strong> emploi, 4 % sont <strong>en</strong> formation, et<br />
25 % sont <strong>en</strong> recherche d’emploi.<br />
Grigny recouvre aussi une ZFU et nous<br />
travaillons avec le service du développem<strong>en</strong>t<br />
économique pour rapprocher les <strong>en</strong>treprises<br />
du territoire des demandeurs d’emploi du<br />
territoire. La difficulté, et le PLIE doit relever le<br />
défi, repose sur la formation qui est freinée<br />
par la baisse des financem<strong>en</strong>ts. Nous avons<br />
travaillé sur le territoire avec 500 <strong>en</strong>treprises<br />
qui regroupai<strong>en</strong>t plus de 2774 emplois. Dans<br />
les ZFU, 250 personnes ont été recrutées<br />
(dont 36 % v<strong>en</strong>ant des ZUS et 94 % <strong>en</strong> CDI).<br />
Se pose le problème de la sortie<br />
progressive du dispositif <strong>en</strong> 2011. Un travail a<br />
été fait pour la fidélisation des <strong>en</strong>treprises et<br />
leur développem<strong>en</strong>t de façon pér<strong>en</strong>ne sur le<br />
territoire.<br />
Sigrid VELAND, chargée de mission <strong>en</strong> économie sociale et solidaire à la MDE de<br />
Perpignan<br />
A la Maison de l’emploi de Brest,<br />
Pour le PLIE, comm<strong>en</strong>t l’action<br />
comm<strong>en</strong>t se situe le dispositif « Tal<strong>en</strong>ts de nos<br />
quartiers » par rapport au dispositif de la<br />
« Accompagnem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>treprise » se situet-elle<br />
par rapport au GEIQ (Groupem<strong>en</strong>t<br />
Caisse des Dépôts et de d’Employeurs de l’Insertion et de la<br />
Consignation (CITELAB, anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t Service Qualification) ou plus généralem<strong>en</strong>t par<br />
d’amorçage de projets) ?<br />
rapport aux structures de l’IAE ?<br />
Laetitia BACCON<br />
La Caisse des Dépôts et Consignations<br />
est un part<strong>en</strong>aire financier de l’opération.<br />
L’opération « Tal<strong>en</strong>ts de nos quartiers »<br />
bénéficie d’un financem<strong>en</strong>t CUCS (de l’ordre<br />
de 1/3 du budget), de la Maison de l’emploi<br />
<strong>en</strong> direct, et de la Caisse des Dépôts. Aucune<br />
ori<strong>en</strong>tation, ni directive ne nous est donnée,<br />
cette action est à notre seule initiative et la<br />
Caisse des Dépôts n’y participe que<br />
financièrem<strong>en</strong>t.<br />
L’opérateur avec lequel nous<br />
travaillons, pour la s<strong>en</strong>sibilisation, est la<br />
Sabine THIBAUD<br />
Il me semble que l’expéri<strong>en</strong>ce de cette<br />
région est un peu différ<strong>en</strong>te du cahier des<br />
charges des CITELAB, les CITELAB ayant pour<br />
finalité d’ori<strong>en</strong>ter des porteurs de projets vers<br />
les opérateurs de l’accompagnem<strong>en</strong>t à la<br />
création d’activité. A Brest, vous vous placez<br />
dans une perspective différ<strong>en</strong>te. Vous visez<br />
d’emblée l’insertion professionnelle, la<br />
Boutique de Gestion. Il y avait eu un accord<br />
préalable sur cette thématique <strong>en</strong>tre la Caisse<br />
des dépôts et la Boutique de Gestion. Notre<br />
choix a été de réfléchir aux quartiers ZUS.<br />
Nous nous sommes mobilisés et emparé de la<br />
thématique et ils nous ont simplem<strong>en</strong>t suivi<br />
sur la question.<br />
Quant au prochain conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />
et à la manière dont nous allons rétablir les<br />
choses, il est possible que l’opération pr<strong>en</strong>ne<br />
une autre forme.<br />
remobilisation vers l’emploi, l’esprit<br />
<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurial.<br />
Les deux actions mises <strong>en</strong> place autour<br />
de la créativité, l’une à Brest, l’autre dans le<br />
Nord Essonne, correspond<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à la<br />
perspective plus large de l’insertion<br />
professionnelle.<br />
248
Laetitia BACCON<br />
La finalité que l’on a toujours eue,<br />
notamm<strong>en</strong>t avec le Conseil général, est que<br />
l’indicateur principal de réussite ne soit pas le<br />
nombre de créations d’<strong>en</strong>treprise mais le<br />
Ibrahima SEYE<br />
Sur les relations avec les GEIQ et les<br />
SIAE (structures de l’IAE), nous n’avons pas<br />
monté de GEIQ sur notre territoire. Nous<br />
avons pris cette initiative, il y a deux ans, avec<br />
un GEIQ «Innovemploi» qui avait des<br />
difficultés sur le principe de solidarité <strong>en</strong>tre<br />
les employeurs. Cette expérim<strong>en</strong>tation n’a pas<br />
survécu, et nous avons du mal à monter un<br />
GEIQ sur le territoire.<br />
Nous avons cep<strong>en</strong>dant un territoire<br />
fourni <strong>en</strong> SIAE, avec cinq ACI (bâtim<strong>en</strong>t,<br />
espaces verts, préparation aux métiers du<br />
spectacle…), deux régies de quartiers, deux<br />
associations intermédiaires, une <strong>en</strong>treprise<br />
d’insertion et notamm<strong>en</strong>t un restaurant de<br />
nombre de personnes, par rapport au public<br />
visé, qui ont trouvé un emploi (combi<strong>en</strong> de<br />
personnes ont pu se remobiliser sur un<br />
parcours d’insertion professionnelle?).<br />
femmes. Les PLIE conv<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t avec les<br />
SIAE pour les montages d’action <strong>en</strong> amont,<br />
pour préparer le public et anticiper les clauses<br />
sociales dans les marchés publics. Dans le<br />
cadre d’un PLIE, les SIAE ne constitu<strong>en</strong>t<br />
qu’une étape du parcours.<br />
Par exemple dans les ACI, où il y a 400<br />
heures de formation, nous travaillons les<br />
paramètres de la recherche d’emploi et de la<br />
sortie. Deux chargés de relation <strong>en</strong>treprises<br />
travaill<strong>en</strong>t de manière très r<strong>en</strong>forcée avec les<br />
<strong>en</strong>treprises (par exemple avec l’aéroport<br />
d’Orly) pour le tutorat et le mainti<strong>en</strong> dans<br />
l’emploi.<br />
Fabi<strong>en</strong> BENITO, Chargé de développem<strong>en</strong>t Association « Voiture & Co »<br />
Je ne fais partie ni d’un PLIE, ni d’une est, outre la problématique matérielle (je n’ai<br />
Maison de l’emploi mais travaille pour pas de voiture, de scooter, de permis de<br />
l’association « Voiture & Co » qui facilite la<br />
levée d’un des freins à l’emploi et à l’insertion<br />
socio-professionnelle, la mobilité.<br />
Nous mettons <strong>en</strong> place des questions de<br />
conduire), la levée des freins psycho-sociaux<br />
qui sont plus s<strong>en</strong>sibles et subtiles à faire<br />
évoluer. Est-ce que vous travaillez ces sujets<br />
<strong>en</strong> faisant appel à des <strong>en</strong>treprises externes ?<br />
mobilité, qui se concrétis<strong>en</strong>t par des Je crois que, dans l’Essonne, il existe<br />
plateformes dont trois dans le cadre des<br />
appels à projets « Quartiers vers l’emploi ».<br />
Quel type d’action sur la mobilité<br />
mettez-vous <strong>en</strong> place et comm<strong>en</strong>t les évaluezvous<br />
? Une des problématiques des quartiers<br />
l’association « Papa Charlie » mais qui ne<br />
répond pas complètem<strong>en</strong>t à ce type de<br />
problématique, puisqu’il s’agit d’une location<br />
de voiture à des conditions particulières.<br />
Utilisez-vous les services de cette association ?<br />
Ibrahima SEYE<br />
Pour travailler la mobilité par rapport<br />
aux horaires décalés, nous disposons de fonds<br />
souples dans le PLIE pour financer notamm<strong>en</strong>t<br />
les permis de conduire. Nous faisons appel,<br />
pour ceux qui sont <strong>en</strong> emploi ou <strong>en</strong> formation,<br />
aux services de « Papa Charlie », un outil sur le<br />
territoire, et finançons pour une personne <strong>en</strong><br />
emploi la location du véhicule (sur l’année,<br />
nous <strong>en</strong> avons financé une quinzaine). Pour les<br />
demandeurs d’emploi de longue durée et les<br />
jeunes, le financem<strong>en</strong>t relève du PLIE. Nous<br />
avons un part<strong>en</strong>ariat avec le Conseil général<br />
pour le RSA, et un co-financem<strong>en</strong>t a été<br />
trouvé. La difficulté avec l’association « Papa<br />
Charlie » ti<strong>en</strong>t à la caution qu’elle exige, que le<br />
public a du mal à trouver.<br />
Au regard des opportunités liées au<br />
développem<strong>en</strong>t durable, nous avons souhaité<br />
lier la location de véhicule au développem<strong>en</strong>t<br />
durable. Nous avons créé une action, dont le<br />
démarrage est prévu <strong>en</strong> début d’année, sur le<br />
nettoyage écologique de véhicules, et sur<br />
l’inclusion de ce module dans le cahier des<br />
charges de la location de véhicules. Nous<br />
249
savons que les métiers d’av<strong>en</strong>ir se situ<strong>en</strong>t<br />
aussi dans le domaine du développem<strong>en</strong>t<br />
durable et nous essayons de lier les deux<br />
actions, un travail sur la mobilité avec un<br />
opérateur comme « Papa Charlie » ou un<br />
autre, un travail sur l’écologie et le<br />
développem<strong>en</strong>t durable.<br />
Au niveau de la mobilité, nous<br />
travaillons avec les lignes de bus TICE (réseau<br />
de transports du C<strong>en</strong>tre Essonne) et Daniel<br />
MEYER. Concrètem<strong>en</strong>t, nous avons des<br />
ateliers constitués de groupes de huit<br />
personnes. Certaines personnes ont de<br />
Fabi<strong>en</strong> BENITO<br />
La RATP a le même type d’atelier mais<br />
les publics n’y vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas. La RATP explique<br />
comm<strong>en</strong>t fonctionn<strong>en</strong>t les tickets mais les<br />
Ibrahima SEYE<br />
L’organisation de ces ateliers est gérée<br />
par les deux chargés de mission <strong>en</strong>treprises du<br />
PLIE. Nous préparons, pour chaque atelier,<br />
une fiche technique à destination des<br />
référ<strong>en</strong>ts pour qu’ils s’appropri<strong>en</strong>t le cont<strong>en</strong>u<br />
et le « v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t » aux participants. Avant<br />
chaque atelier, tous les 15 jours, nous faisons<br />
interv<strong>en</strong>ir une personne de TICE dans le cadre<br />
fausses représ<strong>en</strong>tations de la mobilité et ne<br />
sav<strong>en</strong>t que suivre une ligne de bus. Nous<br />
travaillons sur les représ<strong>en</strong>tations des<br />
déplacem<strong>en</strong>ts et le repérage (<strong>en</strong>tre Athis et<br />
Ivry, il n’y a que 10 kms mais pour certains<br />
cette distance est très importante). Ces<br />
ateliers touch<strong>en</strong>t un public qui n’est pas <strong>en</strong><br />
étapes.<br />
La mobilité est donc, pour une partie du<br />
public, un véritable frein.<br />
Nous <strong>en</strong> profitons aussi pour négocier<br />
les tarifications sociales faites par les<br />
transporteurs.<br />
publics concernés ne se mobilis<strong>en</strong>t pas et ne<br />
compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas la démarche. Arrivez-vous à<br />
mobiliser les g<strong>en</strong>s sur ces ateliers ?<br />
de réunions avec les référ<strong>en</strong>ts de parcours.<br />
Les référ<strong>en</strong>ts pos<strong>en</strong>t alors à l’opérateur toutes<br />
les questions nécessaires pour repérer les<br />
trajets. Puis les informations sont restituées<br />
par les référ<strong>en</strong>ts à des groupes de huit<br />
personnes, ce qui permet de garder une<br />
dynamique et de créer une émulation<br />
collective.<br />
Lionel ROESCH, directeur du PLIE de la Narbonnaise <strong>en</strong> Languedoc-Roussillon.<br />
Quelle est l’articulation <strong>en</strong>tre le PLIE et d’instances part<strong>en</strong>ariales communes, de la<br />
les CUCS à la suite des groupes de travail construction commune d’appel à projet ?<br />
organisés par l’Alliance Villes Emploi ? Quelle Comm<strong>en</strong>t ce travail est-il r<strong>en</strong>du lisible pour les<br />
est l’articulation au niveau d’un év<strong>en</strong>tuel part<strong>en</strong>aires et les financeurs ?<br />
portage juridique commun, de l’organisation<br />
Sabine THIBAUD<br />
Nous avions beaucoup d’ambition dans<br />
le groupe de travail, mais nous ne sommes<br />
toutefois pas allés jusque-là. Nous sommes<br />
partis d’une évaluation du volet emploi des<br />
CUCS <strong>en</strong> cours, où il est apparu qu’il n’y avait<br />
pas de diagnostic, ni de stratégie, mais des<br />
programmes d’actions assez segm<strong>en</strong>tés et une<br />
difficulté à mobiliser les acteurs de l’emploi<br />
selon une approche territoriale. Il y a eu par le<br />
passé, et Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCÉ le<br />
rappelle fréquemm<strong>en</strong>t, un travail très proche<br />
<strong>en</strong>tre la politique de la Ville et les PLIE, puis les<br />
choses se sont peu à peu délitées. L’idée du<br />
groupe de travail était de r<strong>en</strong>ouer avec ces<br />
pratiques puisque le profit est évid<strong>en</strong>t pour la<br />
politique de la Ville de trouver une capacité à<br />
territorialiser les politiques de l’emploi.<br />
Le groupe a remis <strong>en</strong> perspective ces<br />
élém<strong>en</strong>ts d’évaluation avec des préconisations<br />
méthodologiques pour mieux travailler avec<br />
les PLIE <strong>en</strong> les positionnant sur une mission de<br />
coordination et d’animation du volet emploi<br />
insertion des Cucs, et avec les Maisons de<br />
l’emploi dans un contexte où la composante<br />
économique de la politique contractuelle de la<br />
politique de la ville fait souv<strong>en</strong>t défaut. Un des<br />
élém<strong>en</strong>ts de diagnostic issus de l’évaluation<br />
des CUCS était de dire que l’économie et<br />
250
l’emploi travaillai<strong>en</strong>t mal <strong>en</strong>semble (par<br />
exemple à travers les ZFU). Les CUCS n’ont pas<br />
permis de résorber ce problème qui reste très<br />
prés<strong>en</strong>t. Des outils tels que les Maisons de<br />
l’emploi peuv<strong>en</strong>t nous aider à juguler cette<br />
difficulté (dans les ZFU, il y a les chefs de<br />
projet économique d’un côté et les acteurs de<br />
l’emploi de l’autre, les deux mondes<br />
s’ignorant totalem<strong>en</strong>t). Nous avons monté des<br />
programmes d’animation pour les chefs de<br />
projets afin qu’ils travaill<strong>en</strong>t mieux leurs<br />
projets avec non seulem<strong>en</strong>t les acteurs de<br />
l’emploi mais aussi avec ceux de la rénovation<br />
urbaine. Ces programmes ont donné lieu à des<br />
participations plus ou moins importantes des<br />
acteurs de l’emploi mais les PLIE et les<br />
Maisons de l’emploi ont cette capacité à<br />
permettre de r<strong>en</strong>ouer les deux questions.<br />
En revanche, nous n’avons pas du tout<br />
p<strong>en</strong>sé les déclinaisons juridiques du CUCS et<br />
du PLIE, nous ne sommes pas allés jusque-là.<br />
Les PLIE, qui étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans les groupes<br />
de travail, et les Missions locales nous ont dit<br />
les imm<strong>en</strong>ses difficultés qu’ils ont eu à<br />
mobiliser les moy<strong>en</strong>s des CUCS, à s’inscrire<br />
dans la programmation. Le problème des<br />
appels à projet a été soulevé et je ne sais pas<br />
comm<strong>en</strong>t nous allons parv<strong>en</strong>ir à le résoudre<br />
(parfois il y a deux appels à projet pour le<br />
CUCS, un de l’Etat, un de la région. Il y a les<br />
appels à projet pour le FSE.). Il faut surmonter<br />
cela, sinon ce problème représ<strong>en</strong>tera un<br />
obstacle important à l’action locale. Pour le<br />
mom<strong>en</strong>t, nous n’avons pas fait beaucoup<br />
mieux, mais cette préoccupation de mieux<br />
articuler les appels à projet existe bel et bi<strong>en</strong><br />
et, elle est nécessaire.<br />
Vous trouverez dans le rapport le<br />
cont<strong>en</strong>u de nos préconisations. Au sein du<br />
groupe, nous avons beaucoup travaillé sur la<br />
perspective de nouveaux CUCS, avec la<br />
volonté de rebattre les cartes et de repr<strong>en</strong>dre<br />
toute la matière <strong>en</strong> y introduisant de<br />
nouveaux acteurs pour reconsidérer les<br />
programmations. Notre perspective est plus<br />
modeste dans l’immédiat, nous souhaitons<br />
reconduire ce qui se fait de mieux dans les<br />
territoires. Chacun, sur son territoire, peut se<br />
tourner vers le Préfet <strong>en</strong> lui proposant des<br />
actions qui puiss<strong>en</strong>t s’inscrire dans le CUCS.<br />
Nous n’allons pas repr<strong>en</strong>dre la stratégie mais<br />
celle-ci est suffisamm<strong>en</strong>t souple pour que l’on<br />
puisse y faire <strong>en</strong>trer beaucoup d’actions. C’est<br />
la volonté locale qui est <strong>en</strong>suite déterminante.<br />
Luc BELVAL<br />
En complém<strong>en</strong>t de ce qui vi<strong>en</strong>t d’être<br />
dit, il ressort des travaux de ce groupe deux<br />
élém<strong>en</strong>ts forts :<br />
1/ La notion de diagnostic partagé (il<br />
sera difficile à faire sur le territoire compte<br />
t<strong>en</strong>u du contexte). Mais ri<strong>en</strong> n’empêche, plus<br />
modestem<strong>en</strong>t, de traiter de façon partagée<br />
des questions qui se pos<strong>en</strong>t très<br />
concrètem<strong>en</strong>t. C’est l’appr<strong>en</strong>tissage d’un<br />
part<strong>en</strong>ariat et la phase de l’apprivoisem<strong>en</strong>t<br />
réciproque.<br />
Laetitia BACCON<br />
Le GSE (Groupe Solidarité Emploi) que<br />
l’on a mis <strong>en</strong> place est aussi l’instance de<br />
diagnostic du volet insertion depuis deux ans.<br />
Nous avons donc un chargé de mission DSU<br />
qui n’a pour objectif que de réaliser le<br />
diagnostic, sur chaque axe du volet insertion<br />
2/ Le montage d’instances de pilotage<br />
ou de gouvernance où l’on essaie de<br />
rassembler, chacun à sa place (le « qui fait<br />
quoi »), l’<strong>en</strong>semble des acteurs. Il y a là un<br />
énorme chantier à m<strong>en</strong>er et cela doit se<br />
construire petit à petit. Nous n’avons pas<br />
att<strong>en</strong>du cep<strong>en</strong>dant la t<strong>en</strong>ue d’un groupe de<br />
travail pour que cette organisation soit, sur<br />
certains territoires, déjà bi<strong>en</strong> avancée.<br />
et sur tous les volets du CUCS, et qui évalue<br />
sur chaque instance toutes les<br />
problématiques. Nous pouvons donc<br />
réori<strong>en</strong>ter ou recadrer nos actions si<br />
nécessaire, avec de vrais élém<strong>en</strong>ts qualitatifs<br />
et quantitatifs pour illustrer nos actions.<br />
Sabine THIBAUD<br />
251
Le GSE dont vous parlez est-il issu de la<br />
circulaire de 2006 ? C’est la Maison de<br />
l’emploi de Brest qui accueille le GSE.<br />
Laetitia BACCON<br />
Oui. Nous sommes les animateurs de<br />
cette instance.<br />
Sabine THIBAUD<br />
Pour nous, il s’agit d’un sujet <strong>en</strong> débat.<br />
Le ministère de l’emploi (la DGEFP) nous<br />
demande de relancer év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t la DGSE.<br />
Or, c’est une instance de coordination et il <strong>en</strong><br />
existe déjà beaucoup. Les GSE ont été<br />
récupérés ou repris par les Maisons de<br />
l’emploi car ils n’étai<strong>en</strong>t pas initialem<strong>en</strong>t<br />
placés dans les Maisons de l’emploi.<br />
Laetitia BACCON<br />
La circulaire l’a permis à partir de 2007.<br />
Sabine THIBAUD<br />
Je ne sais pas si votre organisation<br />
existe ailleurs, mais votre témoignage illustre<br />
l’intérêt qu’il y a à ce type de dispositif.<br />
La DGEFP nous demande de relancer cet<br />
organe mais nous ne savons pas <strong>en</strong>core avec<br />
Lionel ROESCH<br />
Le GSE a été confié <strong>en</strong> coordination à la<br />
Maison de l’emploi car les objets stratégiques<br />
sont un peu les mêmes. Cep<strong>en</strong>dant, nous<br />
retrouvons toujours les mêmes à la Maison de<br />
l’emploi, dans le PLIE, dans le GSE. Le comité<br />
de pilotage du PLIE invite le CUCS à la Maison<br />
de l’emploi, quel est intérêt de mettre <strong>en</strong><br />
place un GSE ? Toutes ces questions sur<br />
l’organisation locale des instances se pos<strong>en</strong>t.<br />
Nous sommes peut-être sur un territoire<br />
moins grand que d’autres, mais ce sont<br />
toujours les mêmes qui sièg<strong>en</strong>t dans<br />
différ<strong>en</strong>tes instances, ce qui nous amène à<br />
Laetitia BACCON<br />
Pour nous, le GSE devi<strong>en</strong>t l’instance<br />
principale et les part<strong>en</strong>aires vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans ce<br />
cadre prés<strong>en</strong>ter ce qu’ils prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t ailleurs.<br />
Nous réduisons ainsi le nombre d’instances et<br />
de r<strong>en</strong>contres, et seul le GSE est reconnu<br />
comme étant l’instance de partage, voire<br />
décisionnaire sur certaines problématiques.<br />
Cette organisation a pris beaucoup de temps<br />
dans la construction de sa légitimité et dans<br />
l’acquisition de la confiance de tous les<br />
part<strong>en</strong>aires.<br />
qui le faire et dans quelles conditions. Une des<br />
solutions est donc peut-être de le faire avec<br />
les Maisons de l’emploi.<br />
redire sous d’autres formes les mêmes choses<br />
et à décider à nouveau de ce qu’on a déjà<br />
décidé ailleurs. A un mom<strong>en</strong>t, nous perdons<br />
<strong>en</strong> efficacité.<br />
Les services de l’Etat cherchant à<br />
relancer le GSE, nous nous regardons tous les<br />
uns les autres <strong>en</strong> nous disant que si nous<br />
devons y aller nous irons, mais nous nous<br />
demandons ce que nous allons pouvoir y dire<br />
de plus que dans les réunions thématiques du<br />
CUCS et dans les comités de pilotage du PLIE<br />
(où l’on dit déjà un certain nombre de fois les<br />
mêmes choses).<br />
Le PLIE garde son comité de pilotage,<br />
cela dédouble mais nous essayons de réduire<br />
au maximum les sujets traités. Tout dép<strong>en</strong>d<br />
des objectifs confiés au GSE, pour nous sur<br />
tous les axes du volet insertion il n’y a pas que<br />
le PLIE à interv<strong>en</strong>ir mais aussi d’autres<br />
part<strong>en</strong>aires. Au niveau du GSE, nous sommes<br />
<strong>en</strong> capacité de croiser les att<strong>en</strong>tes et d’être<br />
plus pertin<strong>en</strong>ts sur les actions que nous allons<br />
mettre <strong>en</strong> œuvre (à quel mom<strong>en</strong>t, nous<br />
faisons appel à tel ou tel opérateur et pour<br />
quelle finalité).<br />
252
Nathalie FERRE, Directrice du PLIE de l’agglomération toulousaine<br />
La démultiplication des instances de que les interv<strong>en</strong>tions ne sont pas<br />
coordination finit par nuire à la coordination si<br />
l’on ne reconnait pas l’existant ou si on le met<br />
suffisamm<strong>en</strong>t articulées <strong>en</strong>tre elles et que<br />
c’est là où le bât blesse. Je ne p<strong>en</strong>se que la<br />
<strong>en</strong> péril <strong>en</strong> multipliant les instances. Des création de nouvelles instances puisse<br />
constats qui sont faits aujourd’hui, il ressort remédier à cette difficulté.<br />
Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />
Quel est le rôle de la DIRECCTE dans la<br />
problématique de la coordination ?<br />
Sabine THIBAUD<br />
Notre difficulté est de faire émerger les<br />
sous-préfets ville et les préfets délégués à<br />
l’égalité des chances dans le dialogue de<br />
gestion de la DIRECCTE. Si nous ne traitons pas<br />
du fond de la politique sectorielle de l’emploi,<br />
nous n’arriverons à ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> rajoutant des<br />
instances ainsi que le demande la DGEFP. Il<br />
faudrait essayer de se mêler du dialogue de<br />
gestion mais, pour la politique de la ville nous<br />
ne sommes pas accueillis à bras ouverts.<br />
Hervé MAZUREL a préconisé que, dans<br />
les conv<strong>en</strong>tions annuelles régionales conclues<br />
avec Pôle emploi et dans la déclinaison des<br />
accords de cotraitance avec les Missions<br />
locales, nous fixions des objectifs CUCS ou de<br />
quartiers, mais nous n’obt<strong>en</strong>ons pas de<br />
réponse. Ils se dis<strong>en</strong>t très att<strong>en</strong>tionnés, car la<br />
situation de l’emploi est très dégradée, et ont<br />
bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>ce que nos publics sont leurs<br />
publics mais ils ne souhait<strong>en</strong>t pas les désigner<br />
<strong>en</strong> tant que tels. Cela reste un vrai problème.<br />
253