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Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

9 - 10<br />

décembre<br />

2010<br />

Palais<br />

des Congrès<br />

NANCY<br />

Actes<br />

© Alliance Villes Emploi


MUTATIO NS ÉCO NOMIQUES, I NSERTIO N ET E MPLOI<br />

ENJE UX PO UR LE S TERRI TO IRES<br />

ACTES DE S JOUR NEE S NAT IONALES DE S<br />

MAISO NS DE L’E MPLOI ET DES PLIE<br />

ALLIANCE VILLES EMPLOI<br />

NANCY<br />

9 ET 10 DECEMBRE 2010<br />

Sommaire<br />

OUVERTURE DES JOURNEES NATIONALES .......................................................................................... 5<br />

PRESENTATION DES JOURNEES NATIONALES ...................................................................................... 4<br />

TABLE RONDE 1<br />

LA POLITIQUE DE L’INSERTION ET DE L’EMPLOI : LEGITIMITE ET FORCE DES TERRITOIRES .................. 4<br />

TABLE RONDE 2<br />

LES ENJEUX DES POLITIQUES EUROPEENNES D’INCLUSION ET D’EMPLOI ............................................ 4<br />

TABLE RONDE 3<br />

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET EMPLOI : LES ENTREPRISES ACTRICES ET SOLIDAIRES DES<br />

TERRITOIRES ....................................................................................................................................... 4<br />

CLOTURE DES JOURNEES NATIONALES................................................................................................ 4<br />

ATELIERS THEMATIQUES ..................................................................................................................... 5<br />

LES ENJEUX DE LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE ....................................................................................... 6<br />

GPECT: CŒUR DE METIER DES MAISONS DE L’EMPLOI .................................................................................. 15<br />

AUTOEVALUATION : DEMARCHE DE PROGRES POUR LES MAISONS DE L’EMPLOI (09/12/10) ................................ 24<br />

AUTOEVALUATION : DEMARCHE DE PROGRES POUR LES MAISONS DE L’EMPLOI (10/12/10) ................................ 32<br />

EMPLOI ET DEVELOPPEMENT DURABLE (09/12/10) ..................................................................................... 40<br />

EMPLOI ET DEVELOPPEMENT DURABLE (10/12/10) ..................................................................................... 51<br />

REVITALISATION DU TERRITOIRE ET PROSPECTIVE ECONOMIQUE (09/12/10) ..................................................... 61<br />

REVITALISATION DU TERRITOIRE ET PROSPECTIVE ECONOMIQUE (10/12/10) ..................................................... 71<br />

CLAUSES SOCIALES D’INSERTION ET D’EMPLOI SUR LES TERRITOIRES (09/12/10)................................................. 83<br />

CLAUSES SOCIALES D’INSERTION ET D’EMPLOI SUR LES TERRITOIRES (10/12/10)................................................. 94<br />

MUTUALISATION DES ORGANISMES INTERMEDIAIRES (09/12/10) ................................................................. 104<br />

MUTUALISATION DES ORGANISMES INTERMEDIAIRES (10/12/10) ................................................................. 116<br />

LES PLIE ET L’INSERTION PAR L’ACTIVITE ECONOMIQUE (09/12/10) .............................................................. 132<br />

LES PLIE ET L’INSERTION PAR L’ACTIVITE ECONOMIQUE (10/12/10) .............................................................. 145<br />

LA DEMARCHE QUALITE DES PLIE ............................................................................................................. 157<br />

L’OBSERVATOIRE DES PARCOURS : L’ACCOMPAGNEMENT DANS LES PLIE.......................................................... 170<br />

L’ACCUEIL, L’INFORMATION, L’ORIENTATION (09/12/10) ........................................................................... 180<br />

L’ACCUEIL, L’INFORMATION, L’ORIENTATION (10/12/10) ........................................................................... 193<br />

LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES (09/12/10)......................... 205<br />

LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES (10/12/10)......................... 218<br />

LES FONDAMENTAUX DES PLIE… QUELS PLIE POUR DEMAIN ? ..................................................................... 229<br />

L’EMPLOI ET L’INSERTION AU CŒUR DE LA POLITIQUE DE LA VILLE (10/12/10) ................................................ 242<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Ouverture des Journées Nationales<br />

Laur<strong>en</strong>t HĒNART<br />

Présid<strong>en</strong>t Délégué de l’Alliance Villes Emploi<br />

Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />

Maire Adjoint de Nancy<br />

Député de Meurthe et Moselle<br />

Anci<strong>en</strong> Ministre<br />

Jean LE GARREC<br />

Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance Villes Emploi<br />

Anci<strong>en</strong> Ministre<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


Laur<strong>en</strong>t HÉNART<br />

En tant que présid<strong>en</strong>t de la Maison<br />

de l’emploi du grand Nancy, il me revi<strong>en</strong>t<br />

le plaisir de vous accueillir ici pour vos<br />

deux journées de travail. Je voudrais<br />

prés<strong>en</strong>ter les excuses d’André<br />

ROUSSINOT, député-maire de la ville,<br />

présid<strong>en</strong>t de la communauté urbaine,<br />

ret<strong>en</strong>u à Paris par les intempéries. Il m’a<br />

demandé de vous délivrer un message<br />

amical d’intérêt pour vos travaux.<br />

Nancy est heureuse de vous<br />

accueillir pour deux raisons. La première<br />

est traditionnelle. En effet, dans la matrice<br />

humaine et politique de cette ville, le fait<br />

de s’intéresser à la personne, de concevoir<br />

le progrès humain et la cohésion sociale<br />

comme complém<strong>en</strong>ts naturels à<br />

l’efficacité économique fait partie de ce<br />

que nous déf<strong>en</strong>dons depuis plusieurs<br />

siècles. Nancy est une ville jeune, elle a à<br />

peine un millier d’années. Elle est née du<br />

fait du prince. Les ducs de Lorraine avai<strong>en</strong>t<br />

besoin d’une capitale qui ne soit ni sous<br />

influ<strong>en</strong>ce allemande, ni sous influ<strong>en</strong>ce<br />

française. Ils ont évité les trois évêchés de<br />

l’époque : Toul, Metz et Verdun, des villes<br />

de l’époque gallo-romaines. Ils ont choisi<br />

un petit village, Nancy, pour installer la<br />

capitale. Elle s’est construite par les à-<br />

coups de l’histoire. Si vous avez le temps<br />

de visiter, vous verrez la ville anci<strong>en</strong>ne<br />

autour du palais ducal, la ville-neuve qui<br />

date de la R<strong>en</strong>aissance et répond bi<strong>en</strong> à<br />

cette démarche sociale perman<strong>en</strong>te des<br />

ducs de Lorraine : il s’agissait de regrouper<br />

dans une ville neuve les faubourgs de la<br />

ville pour <strong>en</strong>diguer épidémies, maladies et<br />

habitat insalubre. Enfin, la ville XVIIIe est<br />

la plus connue puisque, au Trivial Pursuit,<br />

on demande dans quelle ville vous vous<br />

situez quand vous êtes place Stanislas. Elle<br />

est classée au patrimoine mondial de<br />

l’humanité par l’Unesco et fait la fierté des<br />

habitants de la cité ainsi que celle, je le<br />

crois, de tous les Lorrains. Les ducs ont<br />

toujours voulu installer artistes et<br />

marchands mais aussi p<strong>en</strong>seurs et<br />

philosophes qui s’illustrai<strong>en</strong>t dans l’action<br />

sociale. Il y a eu très tôt, dès le milieu du<br />

XVIIIe siècle, des disp<strong>en</strong>saires et une<br />

académie pour réfléchir aux questions de<br />

société. Beaucoup des politiques qui se<br />

sont illustrés par leurs combats<br />

humanistes étai<strong>en</strong>t élus de cette région.<br />

L’abbé Grégoire était député du sud de la<br />

Meurthe-et-Moselle et l’abbé Pierre<br />

député de Nancy. Dans la consci<strong>en</strong>ce<br />

collective de la cité, les problèmes socioéconomiques<br />

de quelques uns non traités<br />

pouvai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir les problèmes de tous.<br />

C’est ce que Léon Bourgeois appelait le<br />

solidarisme : l’idée que la solidarité de<br />

fait, inéluctable, sur des questions de vie<br />

<strong>en</strong> société, soit relayée par la volonté<br />

politique d’une plus grande cohésion<br />

sociale.<br />

C’est la deuxième raison pour<br />

laquelle je suis heureux de vous accueillir.<br />

Nous avons voulu être parmi les premiers<br />

à tester la boîte à outils de Jean-Louis<br />

BORLOO et du plan de cohésion sociale. La<br />

ville, déjà dotée d’une Mission locale pour<br />

l’emploi des jeunes, le PIEAN (Plan<br />

d’Insertion par l’Economique de<br />

l’Agglomération Nancéi<strong>en</strong>ne) nous<br />

faisons, comme beaucoup d’élus français,<br />

assaut de créativité de sigles), s’est doté<br />

d’une Maison de l’emploi. Elle a été d’une<br />

construction délicate, même si j’étais au<br />

gouvernem<strong>en</strong>t à l’époque, car il n’est<br />

jamais facile de faire cohabiter sous un<br />

même toit des initiatives locales et des<br />

grands services publics d’Etat. C’est une<br />

maison <strong>en</strong> dur et le fait de partager les<br />

mêmes salles de réunion et la même<br />

machine à café implique un part<strong>en</strong>ariat<br />

évid<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre des structures qui<br />

répond<strong>en</strong>t à des objectifs différ<strong>en</strong>ts, à des<br />

dates différ<strong>en</strong>tes de notre politique<br />

d’emploi et d’insertion. Nous avons pu ces<br />

deux dernières années, je crois, résister<br />

mieux que d’autres territoires à la montée<br />

de la crise. Sur le Grand Nancy, notre taux<br />

de chômage est légèrem<strong>en</strong>t inférieur à la<br />

moy<strong>en</strong>ne nationale, ce qui n’est pas le cas<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

6


de la région Lorraine, la plus touchée par<br />

la montée du chômage depuis 2008.<br />

Cela nous a appris, mais vous le<br />

savez, que tout est av<strong>en</strong>ture humaine,<br />

tout est affaire de motivation et de<br />

compréh<strong>en</strong>sion. Je voudrais r<strong>en</strong>dre<br />

hommage aux structures rassemblées<br />

autour de Dominique VAN KEIRSBILCK, la<br />

Directrice de la Maison de l’emploi. La<br />

démarche part<strong>en</strong>ariale voulue par les<br />

Maisons de l’emploi, quand elle se<br />

concrétise dans des murs et par des<br />

programmes opérationnels, bouge les<br />

lignes pour nos concitoy<strong>en</strong>s. Il reste<br />

toutefois la difficulté à faire compr<strong>en</strong>dre<br />

notre action. Au gré des programmes,<br />

nous nous adressons à des publics<br />

différ<strong>en</strong>ts dans des situations différ<strong>en</strong>tes.<br />

Pour chacun, un parcours individuel est à<br />

imaginer et à bâtir. Il n’est pas toujours<br />

facile de l’expliquer à des décideurs<br />

publics, des chefs d’<strong>en</strong>treprise et des<br />

responsables consulaires. En France, nous<br />

sommes habitués aux programmes<br />

nationaux avec de grands effectifs et les<br />

mêmes règles pour tous.<br />

L’individualisation des parcours et la<br />

personnalisation des réponses que nous<br />

apportons ne sont pas toujours un point<br />

de vue facile à déf<strong>en</strong>dre. Aujourd’hui où<br />

nous avons réussi à bi<strong>en</strong> travailler avec les<br />

services de l’Etat, M. le Directeur de Pôle<br />

emploi, je ti<strong>en</strong>s à r<strong>en</strong>dre hommage à votre<br />

efficacité et à votre prés<strong>en</strong>ce. Nous<br />

arrivons dans une logique où la question<br />

de l’amont se pose. Nous travaillons pour<br />

que cette Maison de l’emploi se réori<strong>en</strong>te<br />

sur l’ori<strong>en</strong>tation professionnelle et<br />

scolaire. Cela concerne beaucoup de nos<br />

structures pour l’av<strong>en</strong>ir. Quand le<br />

chômage est prés<strong>en</strong>t, nous arrivons <strong>en</strong><br />

curatif sur des questions et des maux<br />

sociaux. Nous payons, <strong>en</strong> France, une<br />

difficulté à bi<strong>en</strong> informer et ori<strong>en</strong>ter. Nous<br />

avons du mal à concevoir l’offre de<br />

formation, non pas dans les diplômes que<br />

nous proposons mais dans le nombre de<br />

jeunes auxquels nous proposons ces<br />

diplômes. Concernant les volumes des<br />

différ<strong>en</strong>tes formations proposées, nous<br />

payons souv<strong>en</strong>t un écart trop grand <strong>en</strong>tre<br />

l’offre de formation et les besoins des<br />

employeurs privés et publics. Cela passe,<br />

pour une grande part, par le<br />

développem<strong>en</strong>t de l’alternance, au-delà<br />

de l’a priori culturel de cette voie de<br />

formation, mais aussi par une politique<br />

d’ori<strong>en</strong>tation <strong>en</strong>racinée dans chaque<br />

bassin d’emploi. C’est la raison pour<br />

laquelle nous souhaitons que la Maison de<br />

l’emploi du Grand Nancy puisse être pilote<br />

sur ces questions, comme elle l’a été sur<br />

celles du Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

avec le secteur du BTP. Le bâtim<strong>en</strong>t à<br />

basse consommation d’énergie<br />

aujourd’hui, celui à énergie positive<br />

demain, doit nous am<strong>en</strong>er à revoir<br />

complètem<strong>en</strong>t ce que nous proposons aux<br />

jeunes comme formation et comme<br />

dessein de métiers qui peuv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong><br />

trouver valorisés. Etre aux côtés des<br />

professionnels pour la formation tout au<br />

long de la vie de leurs salariés remet <strong>en</strong><br />

cause la façon de travailler de milliers de<br />

salariés de ce secteur, <strong>en</strong> Lorraine.<br />

Etant député de ce territoire, je suis<br />

par conséqu<strong>en</strong>t concerné par le débat<br />

national qui nous occupera jusqu’à la<br />

commission mixte paritaire. A l’Assemblée<br />

nationale et au Sénat - je ti<strong>en</strong>s à r<strong>en</strong>dre<br />

hommage au Sénat au travail de mon ami<br />

Jean-Paul ALDUY- nous avons pu faire <strong>en</strong><br />

sorte que les moy<strong>en</strong>s inscrits dans les<br />

budgets de l’Etat soi<strong>en</strong>t plus <strong>en</strong> mesure<br />

avec les besoins de notre réseau des<br />

Maisons de l’emploi. Il faut tirer les leçons<br />

de ce combat. Il y a plusieurs bonnes<br />

leçons. D’abord, nous avons pu mobiliser<br />

des élus de tous les groupes<br />

parlem<strong>en</strong>taires, ce qui veut dire, Jean LE<br />

GARREC, que notre association remplit<br />

son office. Elle permet d’aller au-delà des<br />

étiquettes politiques, d’avoir des réseaux<br />

d’élus, de mettre <strong>en</strong> avant l’intérêt des<br />

politiques d’emploi et d’insertion et des<br />

territoires, ainsi que les bonnes pratiques<br />

qui nous réuniss<strong>en</strong>t. La loi organique sur la<br />

loi de finance et la réforme des<br />

institutions que nous a permis le Présid<strong>en</strong>t<br />

de la République a fonctionné, c’est une<br />

deuxième bonne leçon. Le Parlem<strong>en</strong>t a pu<br />

bouger les lignes. Je suis député depuis<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


2002 et nous n’aurions certainem<strong>en</strong>t pas<br />

pu, avec les anci<strong>en</strong>s règlem<strong>en</strong>ts et règles<br />

de fonctionnem<strong>en</strong>t de l’Assemblée et du<br />

Sénat, obt<strong>en</strong>ir ces 15 1 millions d’euros<br />

supplém<strong>en</strong>taires au terme d’un débat où<br />

la position du gouvernem<strong>en</strong>t ne nous était<br />

pas favorable.<br />

Nous devons aussi relever des défis,<br />

notamm<strong>en</strong>t celui de mieux faire<br />

compr<strong>en</strong>dre qui nous sommes, ce que<br />

nous faisons et l’utilité réelle de notre<br />

réseau dans des politiques de l’emploi <strong>en</strong><br />

très rapide mutation. Fusionner l’ANPE et<br />

l’ASSEDIC alors que 800 000 chômeurs de<br />

plus s’inscriv<strong>en</strong>t dans notre pays auprès<br />

du service public de l’emploi induit<br />

évidemm<strong>en</strong>t un choc et un changem<strong>en</strong>t<br />

profond. La loi sur les collectivités locales,<br />

quels que soi<strong>en</strong>t les débats <strong>en</strong>tre partis<br />

politiques, répond à une nécessité pour<br />

nos concitoy<strong>en</strong>s qui est de savoir qui fait<br />

quoi. Elle permet de revoir les périmètres<br />

et les cont<strong>en</strong>us des intercommunalités.<br />

Elle s’inscrit dans un contexte où les<br />

financem<strong>en</strong>ts sont ardus à trouver et où,<br />

durablem<strong>en</strong>t, les fonds publics sont<br />

comptés, que ce soi<strong>en</strong>t ceux de l’Etat ou<br />

des collectivités. Il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte<br />

ce cadre car il vi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrer – pour ne<br />

pas dire percuter- qui nous sommes et les<br />

moy<strong>en</strong>s selon lesquels nous nous sommes<br />

développés jusqu’alors. J’aimerais faire un<br />

appel pour nous tous à l’innovation,<br />

l’imagination et la créativité, dont je sais<br />

que nous ne manquons pas.<br />

Enfin, avant de passer la parole à<br />

Jean LE GARREC, je voudrais lui passer<br />

mon amitié et mon admiration pour le<br />

parcours de l’homme politique qui l’a<br />

conduit jusqu’à maint<strong>en</strong>ant. Il a su garder<br />

ses valeurs intactes dans des mom<strong>en</strong>ts où<br />

les batailles idéologiques étai<strong>en</strong>t plus<br />

vives qu’aujourd’hui. Il n’a jamais cédé à<br />

l’esprit de système, quel que soit le<br />

système déf<strong>en</strong>du, et a toujours déf<strong>en</strong>du<br />

ses options. Je voulais lui dire mon<br />

affectueuse admiration et le remercier, au<br />

nom de tous, du travail qu’il fait à la tête<br />

de notre association. Si elle est bi<strong>en</strong><br />

portante, si nous sommes près de 500<br />

p<strong>en</strong>dant deux jours pour nos travaux et si<br />

nous avons pu nous faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, c’est<br />

aussi parce que le bateau a été bi<strong>en</strong><br />

conduit. Il est donc logique que l’on <strong>en</strong><br />

remercie le capitaine.<br />

1 Note du rédacteur : 20 millions d’euros ont<br />

été attribués aux Maisons de l’emploi au cours<br />

du vote de la loi de finances 2011 le 15<br />

décembre 2010.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Jean LE GARREC<br />

Merci, Laur<strong>en</strong>t, de tes mots très aimables. Laur<strong>en</strong>t HĒNART est frappé<br />

par une peine familiale lourde et a<br />

quand-même t<strong>en</strong>u à ouvrir ces deux<br />

journées et je l’<strong>en</strong> remercie. Cela prouve<br />

son courage et sa détermination, et nous<br />

partageons sa peine. Merci, Laur<strong>en</strong>t.<br />

Merci à tous d’être là. Je remercie<br />

beaucoup le maire de Nancy de nous<br />

accueillir dans cette grande et belle ville<br />

de Nancy. J’ai été logé aux Prélats, ce qui<br />

fait que le Républicain résolum<strong>en</strong>t laïc que<br />

je suis se s<strong>en</strong>t un peu sanctifié depuis hier.<br />

Ces deux journées sont très importantes,<br />

Laur<strong>en</strong>t HĒNART vi<strong>en</strong>t de le dire. Vous<br />

du RSA <strong>en</strong> est une et nous avons cru,<br />

peut-être trop rapidem<strong>en</strong>t, que le RSA<br />

était la réponse à des problèmes. Dans<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t et le suivi, les PLIE<br />

montr<strong>en</strong>t leur grande efficacité avec<br />

presque 50% de retour à l’emploi durable.<br />

La lourdeur bureaucratique doit toutefois<br />

s’alléger.<br />

Quant aux Maisons de l’emploi,<br />

Laur<strong>en</strong>t HĒNART vi<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong> parler. Ce<br />

débat a été terrible et j’ai été frappé par<br />

sa qualité ainsi que la capacité de<br />

rapprochem<strong>en</strong>t de nos élus, à l’Assemblée<br />

connaissez la situation. Le marché ne et au Sénat, au-delà des familles<br />

parvi<strong>en</strong>t pas à réguler cette crise politiques, pour déf<strong>en</strong>dre des<br />

financière et nous assistons à une terrible<br />

mutation économique. Elle est porteuse<br />

d’av<strong>en</strong>ir mais génère aussi de lourds<br />

dégâts. La destruction est créatrice. La<br />

destruction ne doit pas l’emporter sur la<br />

création, c’est bi<strong>en</strong> l’<strong>en</strong>jeu des années que<br />

nous vivons. A ce titre, notre association<br />

peut jouer un rôle à deux niveaux.<br />

am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts. On peut compr<strong>en</strong>dre que<br />

l’Etat demande un effort, mais <strong>en</strong>tre un<br />

effort raisonnable et 48% de baisse des<br />

moy<strong>en</strong>s de fonctionnem<strong>en</strong>t, la nuance est<br />

de taille. Nous avons m<strong>en</strong>é, sur ce terrain,<br />

une action très efficace. Je voudrais<br />

d’ailleurs remercier Madame ESTABLIE<br />

d’ARGENCĒ qui s’est battue avec une<br />

Les PLIE ont vingt ans d’exist<strong>en</strong>ce. pugnacité et une opiniâtreté<br />

Je connais vos difficultés de remarquables. Des messages et des<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t, la lourdeur informations quotidi<strong>en</strong>s ont été relayés<br />

bureaucratique europé<strong>en</strong>ne, les batailles<br />

que vous m<strong>en</strong>ez, la situation sociale<br />

difficile pour les jeunes et les plus de 50<br />

ans, le taux de chômage et les risques de<br />

cassures. Le rôle des PLIE est tout à fait<br />

important et il faut, au bout de ces deux<br />

par Laur<strong>en</strong>t HĒNART et des sénateurs<br />

comme Edmond HERVĒ, sénateur de<br />

R<strong>en</strong>nes. J’<strong>en</strong> tire deux leçons. D’abord,<br />

nous avons fait reculer la baisse de 15<br />

millions 2 . Il reste la commission des<br />

résolutions, la réunion Sénat/Assemblée<br />

journées, que nous ayons une affirmation et le collectif budgétaire du milieu<br />

très grande de cette nécessité d’année. Nous allons poursuivre et il faut<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t. Pôle emploi fait ce<br />

qu’il peut. J’étais partisan de cette fusion,<br />

je l’avais même amorcée <strong>en</strong> 1983 mais il<br />

est difficile de créer une structure <strong>en</strong><br />

traitant simultaném<strong>en</strong>t 800 000 chômeurs<br />

de plus. Je me garderai de porter un<br />

faire ouvrir les yeux aux responsables<br />

politiques concernés. Je n’accepte plus,<br />

personnellem<strong>en</strong>t, la cécité qui empêche<br />

de voir la réalité des problèmes. Les<br />

grandes <strong>en</strong>treprises, qu’il faut sout<strong>en</strong>ir sur<br />

le plan technologique, ne seront plus<br />

jugem<strong>en</strong>t. Le directeur général de Pôle créatrices d’emploi. Il faut trouver<br />

emploi se félicite de l’exist<strong>en</strong>ce de d’autres pistes de développem<strong>en</strong>t et de<br />

l’Alliance Villes emploi et des PLIE dont il a créativité, tout le monde le sait, y compris<br />

besoin. Nos résultats, dont nous parlons<br />

beaucoup avec Madame ESTABLIE<br />

Note du rédacteur : 20 millions d’euros ont<br />

d’ARGENCĒ, montr<strong>en</strong>t notre efficacité <strong>en</strong> été attribués aux Maisons de l’emploi au cours<br />

la matière, malgré les difficultés que vous du vote de la loi de finances 2010 le 15<br />

connaissez. La mise <strong>en</strong> place et les limites décembre 2010.<br />

© Alliance Villes Emploi


les politiques de tous bords. Nous avons<br />

r<strong>en</strong>contré Madame KOSCIUSKO-MORIZET<br />

et lui avons demandé de continuer les<br />

travaux <strong>en</strong>gagés avec Madame LĒTARD<br />

sur les douze secteurs de développem<strong>en</strong>t.<br />

Ils sont vitaux pour un pays comme la<br />

France. La Suède ou l’Allemagne résist<strong>en</strong>t<br />

mieux car elles ont une vision plus<br />

territoriale de la créativité et de l’action.<br />

Le deuxième point de satisfaction<br />

est la t<strong>en</strong>ue de discours de très grande<br />

qualité par les élus, au-delà des familles<br />

politiques. Ils argum<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t sur le fond et<br />

donnai<strong>en</strong>t des exemples. Le problème<br />

n’était pas simplem<strong>en</strong>t budgétaire mais<br />

concernait une vision du développem<strong>en</strong>t.<br />

Cette bataille est fondam<strong>en</strong>tale, j’<strong>en</strong> suis<br />

convaincu. Il faut la poursuivre dans<br />

l’intérêt de notre pays, dans une vision de<br />

ce que peut être la création économique<br />

dans les années à v<strong>en</strong>ir et <strong>en</strong> réponse à<br />

l’inquiétude sociale. En ce qui me<br />

concerne, au bout d’une carrière<br />

relativem<strong>en</strong>t longue, je mènerai ce débat<br />

de toutes mes forces car je le considère<br />

comme vital. L’Europe, malheureusem<strong>en</strong>t<br />

peu concernée par ce débat, peut<br />

apporter un autre regard sur le<br />

développem<strong>en</strong>t, la création de l’av<strong>en</strong>ir et<br />

les réponses sociales qui nous sont<br />

posées.<br />

Cela implique que nous<br />

développions nos relations avec toutes les<br />

associations que nous r<strong>en</strong>controns<br />

régulièrem<strong>en</strong>t. Vous allez poser les<br />

questions nécessaires, nous allons<br />

débattre et approfondir notre p<strong>en</strong>sée. Je<br />

vous redis ma totale conviction et mon<br />

attachem<strong>en</strong>t. Avec notre déléguée<br />

générale, nous nous battrons avec vous<br />

pour faire bouger les lignes. Il faut gagner,<br />

il y va de l’intérêt général.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Prés<strong>en</strong>tation des Journées Nationales<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCÉ<br />

Déléguée Générale de l’Alliance Villes Emploi<br />

Dominique VAN KEIRSBILCK<br />

Directrice de la Maison de l’Emploi du Grand Nancy<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Bonjour à tous, nous sommes<br />

heureux de vous accueillir déjà très<br />

nombreux. Je remercie messieurs les<br />

présid<strong>en</strong>ts LE GARREC et HĒNART de leurs<br />

propos. Afin que vous connaissiez vos<br />

interlocuteurs, j’invite l’équipe de<br />

l’Alliance Villes Emploi à me rejoindre.<br />

Sans elle, nous ne pourrions animer ce<br />

réseau comme nous t<strong>en</strong>tons de le faire et<br />

je demande que vous l’applaudissiez.<br />

Nous avons organisé ces journées avec la<br />

Maison de l’emploi de Nancy, son équipe<br />

et sa directrice extrêmem<strong>en</strong>t motivée,<br />

dans un esprit de convivialité chaleureuse<br />

au milieu du monde difficile et complexe<br />

dans lequel nous œuvrons. Nos métiers ne<br />

sont pas simples et nous avons besoin de<br />

ces temps de respiration. Ainsi, nous<br />

avons construit ces deux journées autour<br />

de tables rondes, avec des débats et des<br />

ateliers dans lesquels vous allez échanger<br />

vos savoirs et vous <strong>en</strong>richir. Je vous<br />

remercie, mesdames et messieurs les<br />

présid<strong>en</strong>ts et les directeurs, d’avoir permis<br />

aux équipes des Maisons de l’emploi et<br />

des PLIE d’être prés<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> nombre. Ces<br />

journées sont aussi des mom<strong>en</strong>ts<br />

d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t importants pour nos<br />

équipes et c’est de cette manière qu’elles<br />

se professionnalis<strong>en</strong>t.<br />

Cette journée a été organisée<br />

comme nous essayons d’organiser le<br />

réseau. Il regroupe 90% des PLIE et 75 à<br />

80% des Maisons de l’emploi. Il est<br />

structuré autour de temps d’instances<br />

avec les élus. Nous avons une Assemblée<br />

générale et un Conseil d’Administration.<br />

Les temps de débats pour les élus ont<br />

aussi lieu <strong>en</strong> dehors des instances. Un<br />

groupe des élus se réunit toutes les six<br />

semaines, ces temps sont importants car<br />

ils permett<strong>en</strong>t confrontations et échanges.<br />

Dominique VAN KEIRSBILCK<br />

Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue, sincèrem<strong>en</strong>t, je suis<br />

ravie de retrouver vos visages. Nous allons<br />

organiser ces deux journées autour d’un<br />

Je fais appel à tous les élus qui n’y<br />

aurai<strong>en</strong>t pas participé. Il y a des temps de<br />

débats et de concertation avec les<br />

directeurs lors des comités de directeurs<br />

des Maisons de l’emploi et des PLIE, des<br />

groupes de travail sur la GPEC ou les<br />

fondam<strong>en</strong>taux des PLIE que nous<br />

organisons, des pôles de compét<strong>en</strong>ces des<br />

facilitateurs de la clause, le groupe de<br />

consolidation des PLIE et des MDE.<br />

Chaque fois que nous devons<br />

collectivem<strong>en</strong>t évoluer sur un sujet<br />

important, nous mettons <strong>en</strong> place un<br />

groupe de travail. Je vous remercie de<br />

votre participation et votre assiduité.<br />

Nous imaginons que nous avons une<br />

utilité, mais sans votre travail nous<br />

n’aurions aucune valeur ajoutée.<br />

L’occasion m’est donnée de vous<br />

remercier du fond du cœur.<br />

Ces journées sont aussi un int<strong>en</strong>se<br />

mom<strong>en</strong>t de partage. La division n’a jamais<br />

fait gagner personne. Plus nous sommes<br />

soudés et solidaires, plus nous avançons,<br />

évoluons et gagnons nos combats. C’est la<br />

force de ce réseau. Je le dis aussi à ceux<br />

qui nous regard<strong>en</strong>t et qui n’ont pu se<br />

déplacer. Je vous informe que nous avons<br />

innové et que nous lançons aujourd’hui à<br />

la fois notre site internet rénové et la<br />

retransmission filmée <strong>en</strong> direct de nos<br />

débats, visible du monde <strong>en</strong>tier. Vous<br />

remercions <strong>en</strong>fin Matthew CRIGHTON,<br />

jobs strategy manager d’Ecosse, qui nous<br />

fait le plaisir de participer à nos débats.<br />

Nous vous souhaitons des journées riches,<br />

chaleureuses et fortes. Je donne la parole<br />

à Dominique VAN KEIRSBILCK et je la<br />

remercie, ainsi que toute son équipe, pour<br />

l’accueil qu’ils nous réserv<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t<br />

lors de la réunion festive.<br />

programme que vous avez eu et pour<br />

lequel je dois vous donner quelques<br />

précisions. L’équipe d’organisation mixte,<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


autour de la Mission locale, la Maison de<br />

l’emploi et le PLIE du Grand Nancy<br />

participe, aux côtés de celle de l’Alliance<br />

Villes Emploi, à votre ori<strong>en</strong>tation. Elle sera<br />

prés<strong>en</strong>te dans ces locaux, le temps des<br />

visites et de la soirée et pourra répondre à<br />

toutes vos questions. En ce qui concerne<br />

les ateliers, je vous demande de respecter<br />

ceux dans lesquels vous êtes inscrits. Vous<br />

aurez le rapport de consolidation des PLIE<br />

pour 2009 qui vous sera distribué cet<br />

après-midi. A la fin de cette journée, trois<br />

visites guidées sont organisées avant la<br />

soirée festive, dont je ne sais si elle<br />

arrivera à la hauteur de celle de Lille.<br />

Bonne journée et à ce soir, pour ceux qui<br />

seront avec nous.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Table ronde 1<br />

La Politique de l’Insertion et de l’Emploi :<br />

Légitimité et Force des Territoires<br />

Bernard CHARLES<br />

Maire Adjoint de Lille<br />

Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi et du PLIE de Lille<br />

Représ<strong>en</strong>tant de l’Association des Maires de France (AMF) au Comité National de l’Emploi<br />

Dominique-Jean CHERTIER<br />

Présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi<br />

Matthew CRIGHTON<br />

Jobs Strategy Manager, Joined up for Jobs - Capital City Partnership (Edimbourg)<br />

Christophe GUITTON<br />

Chef du Départem<strong>en</strong>t « Travail, Emploi, Professionnalisation »<br />

C<strong>en</strong>tre d'Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ)<br />

Rémi PAUVROS<br />

Présid<strong>en</strong>t de la Communauté d’Agglomération de Maubeuge Val de Sambre<br />

Membre du Conseil d’Ori<strong>en</strong>tation de l’Assemblée des Communautés de France (AdCF)<br />

Jean-Marcel ROSTAND<br />

Membre du Conseil d’Administration de la Maison de l’emploi de Perpignan<br />

Conseiller communautaire de Perpignan Méditerranée Communauté d’agglomération<br />

représ<strong>en</strong>tant<br />

Jean-Paul ALDUY<br />

Présid<strong>en</strong>t de Perpignan Méditerranée Communauté d'Agglomération<br />

Sénateur des Pyrénées-Ori<strong>en</strong>tales<br />

Premier Vice-présid<strong>en</strong>t de l'Association des Maires des Grandes Villes de France (AMGVF)<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Les travaux se poursuiv<strong>en</strong>t avec une<br />

première table ronde sur la politique de<br />

l’insertion et de l’emploi : légitimité et<br />

force des territoires. J’invite à me<br />

rejoindre Rémi PAUVROS, présid<strong>en</strong>t de la<br />

Communauté d’Agglomération de<br />

Maubeuge Val de Sambre et membre du<br />

Conseil d’Ori<strong>en</strong>tation de l’Assemblée des<br />

Communautés de France (AdCF). Il<br />

intervi<strong>en</strong>dra à la fois <strong>en</strong> tant que présid<strong>en</strong>t<br />

de sa communauté d’agglomération et <strong>en</strong><br />

tant que représ<strong>en</strong>tant de l’ADCF ; Jean-<br />

Marcel ROSTAND, membre du Conseil<br />

d’Administration de la Maison de l’emploi<br />

de Perpignan, conseiller communautaire<br />

de Perpignan Méditerranée, présid<strong>en</strong>t<br />

délégué de la MDE de Perpignan ;<br />

Christophe GUITTON, chef du<br />

départem<strong>en</strong>t « Travail, Emploi,<br />

Professionnalisation » au C<strong>en</strong>tre d'Etudes<br />

et de Recherches sur les Qualifications<br />

(CEREQ) et Matthew CRIGHTON, Jobs<br />

Strategy Manager, Joined up for Jobs -<br />

Capital City Partnership (Edimbourg).<br />

Nous serons rejoints par Bernard<br />

CHARLES, maire adjoint de Lille, présid<strong>en</strong>t<br />

Rémi PAUVROS<br />

Merci de m’accueillir dans votre<br />

séance de travail. La question est posée au<br />

représ<strong>en</strong>tant de la communauté<br />

d’agglomération que je suis. Je voulais<br />

remercier H<strong>en</strong>ri LE MAROIS, cet animateur<br />

infatigable et remarquable de l’innovation<br />

que vous représ<strong>en</strong>tez ici.<br />

Dans le chaos que Jean LE GARREC a<br />

bi<strong>en</strong> précisé <strong>en</strong> quelques mots, nous<br />

sommes dans une période de<br />

déstructuration d’institutions et de règles<br />

du jeu. L’emploi est d’abord une<br />

compét<strong>en</strong>ce majeure de l’activité<br />

économique que doit porter l’Etat, dans<br />

cette période où nous avons une<br />

explosion du taux de chômage.<br />

Je vais situer les problématiques<br />

d’un départem<strong>en</strong>t marqué, comme <strong>en</strong><br />

Lorraine, par une histoire industrielle<br />

forte. Je représ<strong>en</strong>te un arrondissem<strong>en</strong>t de<br />

de la Maison de l’emploi et du PLIE de<br />

Lille, représ<strong>en</strong>tant de l’Association des<br />

Maires de France (AMF) au Comité<br />

National de l’Emploi (CNE) et Dominique-<br />

Jean CHERTIER, présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi.<br />

Laur<strong>en</strong>t HENART devrait nous<br />

rejoindre pour répondre aux trois<br />

questions que je vais poser aux<br />

interv<strong>en</strong>ants.<br />

Nous allons garder 20 minutes de<br />

débats avec la salle. Pourquoi et <strong>en</strong> quoi<br />

les stratégies territoriales de l’emploi,<br />

élaborées et pilotées par les élus et<br />

conduites par leurs équipes (des Maisons<br />

de l’emploi et des PLIE notamm<strong>en</strong>t) sontelles<br />

à la fois légitimes et apport<strong>en</strong>t des<br />

plus-values ? Pourquoi les Maisons de<br />

l’emploi et les PLIE ont-ils parfois du mal à<br />

être reconnus localem<strong>en</strong>t et<br />

nationalem<strong>en</strong>t ? Laur<strong>en</strong>t HĒNART<br />

évoquait tout à l’heure cette<br />

problématique. Enfin, que peut-on faire<br />

pour, concrètem<strong>en</strong>t, que les Maisons de<br />

l’emploi et les PLIE ne soi<strong>en</strong>t pas sans<br />

cesse remis <strong>en</strong> cause ?<br />

240 000 personnes dont le taux de<br />

chômage est de plus de 16%. Je gère le<br />

RSA dans le Nord, c’est-à-dire 50 000<br />

foyers dép<strong>en</strong>dants du RSA, tous <strong>en</strong><br />

dessous du seuil de pauvreté, à 10% près.<br />

Devant cette situation, on peut<br />

s’interroger sur les volontés réelles du<br />

gouvernem<strong>en</strong>t de porter les réseaux que<br />

vous représ<strong>en</strong>tez. Nos territoires doiv<strong>en</strong>t<br />

se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main. Je le dis devant Jean<br />

LE GARREC que j’ai plaisir à retrouver. Il a<br />

participé pleinem<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t<br />

de notre région et de notre départem<strong>en</strong>t<br />

dans les responsabilités qui fur<strong>en</strong>t les<br />

si<strong>en</strong>nes. Il sait que notre départem<strong>en</strong>t a<br />

dû toujours se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main. Je fais<br />

référ<strong>en</strong>ce à Pierre MAUROY, notre grande<br />

référ<strong>en</strong>ce historique, qui a créé la région<br />

avant l’heure. En 1974, le Conseil régional<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


existait alors que la loi ne le permettait<br />

pas.<br />

Nous sommes un peu dans la même<br />

problématique aujourd’hui et nous devons<br />

innover. Dans l’agglomération dont j’ai<br />

l’honneur d’être présid<strong>en</strong>t, nous avons<br />

décidé d’aller plus loin dans l’organisation<br />

et les objectifs confiés à notre outil. Il sera<br />

unique <strong>en</strong> matière d’insertion,<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t, d’accueil et<br />

d’ori<strong>en</strong>tation de toutes les personnes qui<br />

ont besoin de notre interv<strong>en</strong>tion,<br />

notamm<strong>en</strong>t les femmes et les chômeurs<br />

de longue durée, avec les décrochages<br />

que l’on connaît. Nous avons décidé de<br />

créer une seule équipe, « Réussir <strong>en</strong><br />

Sambre», avec le PLIE, la Mission locale et<br />

la Maison de l’emploi. Thierry HERBET <strong>en</strong><br />

est le directeur et sera à votre disposition<br />

pour répondre à vos questions. Il devi<strong>en</strong>t<br />

l’outil référ<strong>en</strong>cé et reconnu par la<br />

communauté d’agglomération et s’<strong>en</strong>gage<br />

dans le cadre de la politique économique,<br />

reconnu par le Conseil général. J’ai<br />

proposé au Conseil Général qu’il y ait<br />

déconc<strong>en</strong>tration quasi totale des crédits<br />

de l’insertion pour que la gestion s’opère<br />

au niveau des territoires. Cela représ<strong>en</strong>te<br />

<strong>en</strong> déconc<strong>en</strong>tré 25 millions d’euros. Pour<br />

la partie territoriale qu’il représ<strong>en</strong>te,<br />

« Réussir <strong>en</strong> Sambre » sera conv<strong>en</strong>tionné<br />

par le Conseil général pour<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>semble des<br />

allocataires du RSA avec l’<strong>en</strong>semble des<br />

part<strong>en</strong>aires avec les réseaux, et par le<br />

Conseil régional et l’Etat. Nous passons<br />

commande à cet outil, lieu de ressources,<br />

instance de co-construction d’une<br />

nouvelle politique territoriale de la<br />

jeunesse, ingénierie de projets de<br />

financem<strong>en</strong>t au service d’un territoire,<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous avez montré pourquoi le<br />

territoire a besoin d’innover et comm<strong>en</strong>t<br />

créer ce lieu unique où s’élabor<strong>en</strong>t ces<br />

politiques et se construit une ingénierie de<br />

structure garantissant une offre de<br />

services de proximité et un<br />

accompagnem<strong>en</strong>t adapté des publics<br />

jeunes, et outil de mise <strong>en</strong> œuvre de la<br />

nouvelle politique territoriale de<br />

l’agglomération.<br />

Je ti<strong>en</strong>s toutefois à préciser que<br />

« Réussir <strong>en</strong> Sambre » n’est pas<br />

l’interface, <strong>en</strong> matière de financem<strong>en</strong>t,<br />

<strong>en</strong>tre les collectivités territoriales et l’Etat<br />

et les acteurs. Nous gardons le<br />

financem<strong>en</strong>t direct de l’<strong>en</strong>semble des<br />

acteurs. Au niveau du PLIE <strong>en</strong> particulier,<br />

nous souhaitons repréciser les procédures<br />

à travers des appels à projets, et non pas<br />

des appels d’offres. Nous les passons <strong>en</strong><br />

dehors de la directive europé<strong>en</strong>ne sur le<br />

financem<strong>en</strong>t direct de l’<strong>en</strong>semble des<br />

acteurs concernés pour assurer la lisibilité<br />

et la trésorerie, notamm<strong>en</strong>t par rapport<br />

aux fonds europé<strong>en</strong>s. Que ce soit le<br />

Conseil général ou la communauté<br />

d’agglomération, nous servons de relai de<br />

trésorerie pour permettre à cette<br />

structure de résister. En un an,<br />

administrativem<strong>en</strong>t et légalem<strong>en</strong>t, la<br />

structure est maint<strong>en</strong>ant créée, présidée<br />

par le plus jeune Maire de France,<br />

B<strong>en</strong>jamin SAINT-HUILE, vice-présid<strong>en</strong>t<br />

d’agglomération qui a la responsabilité<br />

d’organisation. Nous construisons la<br />

maison de tous, dans le cadre d’un projet<br />

ANRU au cœur même de la cité de la villec<strong>en</strong>tre.<br />

Voilà le témoignage que nous<br />

pouvons apporter. Des territoires comme<br />

le nôtre n’ont pas d’autre solution que de<br />

pr<strong>en</strong>dre leur destin <strong>en</strong> main, au-delà de la<br />

définition des compét<strong>en</strong>ces des<br />

part<strong>en</strong>aires et des interv<strong>en</strong>tions, au-delà<br />

même des limites accordées aujourd’hui<br />

par l’Etat.<br />

projets et de financem<strong>en</strong>t. Jean-Marcel<br />

ROSTAND, Trouve-t-on la même chose à<br />

Perpignan méditerranée ? Est-ce la même<br />

analyse et la même démarche ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Jean-Marcel ROSTAND<br />

Je voudrais, avant de vous<br />

répondre, vous prés<strong>en</strong>ter les excuses de<br />

Jean-Paul ALDUY sénateur et présid<strong>en</strong>t de<br />

la communauté d’agglomération, qui n’a<br />

pu v<strong>en</strong>ir et me charge de vous transmettre<br />

un message d’amitié.<br />

Il y a des spécificités d’une Maison<br />

de l’emploi à l’autre et je partage<br />

largem<strong>en</strong>t ce qui vi<strong>en</strong>t d’être dit. Vous<br />

posez la question de la légitimité. Pour<br />

nous élus sur le bassin d’emploi de<br />

Perpignan, nous concevons la Maison de<br />

l’emploi comme une part<strong>en</strong>aire<br />

irremplaçable et un relai de nos valeurs.<br />

Nous avons fêté les cinq ans de la Maison<br />

de l’emploi il y a deux jours. C’est une<br />

part<strong>en</strong>aire irremplaçable pour toutes les<br />

politiques finem<strong>en</strong>t étudiées qui<br />

répond<strong>en</strong>t aux besoins du territoire, je<br />

p<strong>en</strong>se <strong>en</strong> particulier à un travail sur<br />

l’égalité et contre les exclusions réalisé<br />

notamm<strong>en</strong>t avec les <strong>en</strong>treprises du Club<br />

FACE. Nous avons intégré ce club. Elle est<br />

irremplaçable pour l’action sur les<br />

quartiers concernés par les contrats<br />

urbains de cohésion sociale. Il serait<br />

inconcevable aujourd’hui de travailler<br />

sans elle. Elle a fourni un travail de<br />

développem<strong>en</strong>t de la clause d’insertion<br />

sur les marchés publics sur ces quartiers,<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Nous allons y rev<strong>en</strong>ir tout à l’heure,<br />

d’autant plus que nous accueillons<br />

Bernard CHARLES, maire adjoint de Lille et<br />

Dominique-Jean CHERTIER. Bernard<br />

CHARLES pouvez-vous réagir <strong>en</strong> tant<br />

qu’élu ? Vous êtes élu et vous présidez<br />

une Maison de l’emploi. Est-ce que le<br />

territoire est légitime pour avoir ces<br />

stratégies <strong>en</strong> matière d’emploi et<br />

d’insertion et sont-elles efficaces ? Est-il<br />

intéressant d’avoir une Maison de<br />

Bernard CHARLES<br />

Je suis adjoint au Maire de Lille à<br />

l’emploi et à l’insertion, présid<strong>en</strong>t de la<br />

Maison de l’emploi et du PLIE et de la<br />

Mission locale. Il y a une tradition dans<br />

au côté de tous les c<strong>en</strong>tres sociaux de la<br />

ville, un travail sur l’amorçage et la<br />

création d’<strong>en</strong>treprise dans ces quartiers<br />

défavorisés, un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t local dans le<br />

plan de lutte territorial contre les<br />

discriminations avec l’Etat. Voilà,<br />

techniquem<strong>en</strong>t, le travail d’ancrage, une<br />

économie sociale et solidaire. Une Maison<br />

de l’emploi est non seulem<strong>en</strong>t<br />

irremplaçable, mais ne doit jamais être<br />

remplacée.<br />

La légitimité porte aussi sur les<br />

valeurs. Notre Maison de l’emploi a reçu,<br />

<strong>en</strong> tant qu’<strong>en</strong>treprise, le label Diversité,<br />

que déti<strong>en</strong>t aussi la Poste. Laur<strong>en</strong>t<br />

HĒNART parlait de la ville humaniste de<br />

Nancy. A Perpignan aussi, ces valeurs<br />

humanistes sont largem<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dues.<br />

Notre Maison de l’emploi est un relai sur<br />

le développem<strong>en</strong>t durable, imbriquée<br />

avec le plan Climat sur l’agglomération et<br />

sur la ville. Elle est l’une des tr<strong>en</strong>te<br />

ret<strong>en</strong>ues pour un travail sur les métiers de<br />

la croissance verte avec une spécificité<br />

bâtim<strong>en</strong>t, énergies r<strong>en</strong>ouvelables et<br />

transport.<br />

Pour moi, élu local, c’est un lieu de<br />

part<strong>en</strong>ariat, un relai de nos valeurs et<br />

surtout pas un doublon avec Pôle emploi,<br />

j’y revi<strong>en</strong>drai tout à l’heure.<br />

l’emploi, un PLIE et une Mission locale sur<br />

un territoire ? Rémi PAUVROS disait que<br />

les territoires doiv<strong>en</strong>t se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main<br />

et qu’ils ont besoin d’un outil unique.<br />

Jean-Marcel ROSTANG affirmait que la<br />

Maison de l’emploi dans laquelle était<br />

intégré un club FACE permettait d’être un<br />

relai pour nos valeurs. Comm<strong>en</strong>t cela se<br />

passe-t-il à Lille et qu’est ce que cette<br />

Maison de l’emploi et ce PLIE vous<br />

apport<strong>en</strong>t à Lille ?<br />

cette ville car le premier PLIE y a été créé.<br />

Il y a une tradition de part<strong>en</strong>ariat sur le<br />

territoire. Quand la question de la Maison<br />

de l’emploi s’est posée, elle correspondait<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


pleinem<strong>en</strong>t à ce que nous souhaitions<br />

faire avec un intérêt de mettre autour de<br />

la table, dans une gouvernance partagée,<br />

collectivité locale, Etat et Pôle emploi. Le<br />

fait de pouvoir diagnostiquer le territoire<br />

allait de pair avec une manière<br />

complém<strong>en</strong>taire de créer des synergies.<br />

En termes de valeurs, dans une<br />

agglomération comme dans tous les<br />

territoires où la question du<br />

développem<strong>en</strong>t économique se prés<strong>en</strong>te,<br />

face à un nombre important de personnes<br />

éloignées de l’emploi, il est important de<br />

regarder comm<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t<br />

économique peut profiter au maximum<br />

aux habitants de ce territoire. Nous<br />

devons réfléchir à la conciliation <strong>en</strong>tre la<br />

lutte contre les discriminations et<br />

l’anonymisation des CV, et parallèlem<strong>en</strong>t<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous introduisez deux élém<strong>en</strong>ts<br />

complém<strong>en</strong>taires, l’intérêt d’une<br />

gouvernance partagée et une approche<br />

globale qui ne se limite pas à l’emploi.<br />

Trois élus ont témoigné de l’intérêt de ces<br />

stratégies territoriales de l’emploi. Nous<br />

allons <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre deux interv<strong>en</strong>tions, celle<br />

du chercheur Christophe GUITTON, pour<br />

qu’il nous dise ce qu’il p<strong>en</strong>se de ces<br />

Christophe GUITTON<br />

En tant que chercheur et<br />

observateur de longue date des politiques<br />

de l’emploi, je dirai que les initiatives<br />

locales <strong>en</strong> faveur de l’emploi sont aussi<br />

anci<strong>en</strong>nes que la politique nationale de<br />

l’emploi. Il y a toujours eu un espace pour<br />

elles, une coexist<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les deux. La<br />

politique nationale s’est territorialisée au<br />

fil du temps. Une étape importante est la<br />

loi de cohésion sociale de 2005 qui donne<br />

un statut législatif aux politiques<br />

territoriales. Elles s’inscriv<strong>en</strong>t dans le<br />

cadre de la déc<strong>en</strong>tralisation, c’est-à-dire<br />

que les compét<strong>en</strong>ces sont transférées aux<br />

politiques territoriales. Cela est vrai aussi<br />

pour les politiques de formation des<br />

régions, d’insertion des départem<strong>en</strong>ts et<br />

pour celles conduites par les communes et<br />

nous organiser <strong>en</strong> amont pour qu’il y ait<br />

un rapport étroit <strong>en</strong>tre les habitants d’un<br />

territoire et son développem<strong>en</strong>t. La<br />

qualité de la vie, la disponibilité pour<br />

l’<strong>en</strong>treprise et sa famille et le<br />

développem<strong>en</strong>t durable sont des<br />

questions au cœur de la société, de nos<br />

préoccupations. Les avoir au cœur d’une<br />

réflexion partagée permet de mettre <strong>en</strong><br />

place des initiatives. On voit nos résultats<br />

quand des projets d’implantation se<br />

mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place, mais aussi au travers<br />

des <strong>PME</strong> et TPE sur la question des<br />

ressources humaines. Il est important de<br />

travailler avec l’<strong>en</strong>semble des territoires<br />

et qu’une Maison de l’emploi puisse<br />

fonctionner. Il n’y a pas de<br />

développem<strong>en</strong>t possible si le territoire ne<br />

s’<strong>en</strong> empare pas.<br />

témoignages d’élus et celle de Dominique-<br />

Jean CHERTIER, présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi,<br />

et par ailleurs dirigeant d’une grande<br />

<strong>en</strong>treprise. Il nous dira comm<strong>en</strong>t Pôle<br />

emploi voit cette dynamique territoriale<br />

pilotée par les élus. Nous laisserons<br />

<strong>en</strong>suite la parole à Matthew CRIGHTON<br />

qui nous expliquera comm<strong>en</strong>t cela se<br />

passe <strong>en</strong> Grande-Bretagne.<br />

les communautés d’agglomération dans le<br />

cadre de la clause de compét<strong>en</strong>ce<br />

générale dans le domaine de l’emploi. La<br />

question des relations <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts<br />

niveaux de collectivité et l’Etat se pose <strong>en</strong><br />

perman<strong>en</strong>ce. Les initiatives locales<br />

s’exerc<strong>en</strong>t dans un cadre contraint,<br />

notamm<strong>en</strong>t financièrem<strong>en</strong>t, et doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

perman<strong>en</strong>ce prouver leur valeur ajoutée.<br />

Dans un cadre de plus <strong>en</strong> plus<br />

déc<strong>en</strong>tralisé, je fais aussi allusion à la<br />

déc<strong>en</strong>tralisation des relations sociales, les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux ont une compét<strong>en</strong>ce<br />

de plus <strong>en</strong> plus importante. Elle reste celle<br />

d’un Etat unitaire mais il faut organiser<br />

des formes de gouvernance. Il faut passer<br />

du pilotage par l’Etat et ses services<br />

déconc<strong>en</strong>trés, avec des part<strong>en</strong>aires <strong>en</strong><br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


ligne derrière l’Etat, à un système de<br />

gouvernance où tous accept<strong>en</strong>t l’univers<br />

déc<strong>en</strong>tralisé.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Cela ne doit pas être évid<strong>en</strong>t pour<br />

ceux qui ont l’habitude de piloter au nom<br />

de l’Etat.<br />

Christophe GUITTON<br />

Il faut organiser une gouvernance<br />

au niveau local et expérim<strong>en</strong>ter le passage<br />

d’une logique de pilotage à une logique de<br />

gouvernance. Je repr<strong>en</strong>ds le mot de<br />

Laur<strong>en</strong>t HĒNART dans son discours<br />

introductif à propos de la Maison de<br />

l’emploi de Nancy : faire cohabiter sous un<br />

même toit initiatives locales et grands<br />

services publics de l’Etat. Les Maisons de<br />

l’emploi sont ce lieu et cette valeur<br />

ajoutée est importante. C’est là que l’on<br />

appr<strong>en</strong>d ce qu’est la gouvernance locale. Il<br />

y a une deuxième valeur ajoutée des<br />

politiques territoriales, notamm<strong>en</strong>t celles<br />

conduites par les communes et les<br />

intercommunalités. La politique de<br />

l’emploi a connu une révolution<br />

sil<strong>en</strong>cieuse dans les années 90. Il s’est<br />

opéré une distinction <strong>en</strong>tre des politiques<br />

générales d’action sur la durée du travail<br />

et le coût pour essayer de développer<br />

l’emploi, et des politiques spécifiques <strong>en</strong><br />

direction de catégories de demandeurs<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

M. CHERTIER, vous êtes présid<strong>en</strong>t<br />

de Pôle emploi et vous dirigez une grande<br />

<strong>en</strong>treprise. Comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous cette<br />

volonté politique des élus ? Comm<strong>en</strong>t<br />

Pôle emploi s’inscrit-il dans cette<br />

dynamique ? Vous disiez être pour le<br />

part<strong>en</strong>ariat que vous développez. Vous<br />

Dominique-Jean CHERTIER<br />

J’ai deux remarques à faire <strong>en</strong><br />

préambule. La première est que,<br />

personnellem<strong>en</strong>t, je me réjouis de<br />

l’intérêt que port<strong>en</strong>t les élus à la question<br />

de l’emploi qui est aussi important que<br />

leur implication dans la gestion de<br />

situation de crise. Deuxième observation,<br />

d’emploi pour améliorer leur situation,<br />

notamm<strong>en</strong>t sur leur employabilité.<br />

Aujourd’hui, ces politiques spécifiques<br />

sont de plus <strong>en</strong> plus déc<strong>en</strong>tralisées et les<br />

politiques territoriales de l’emploi<br />

constitu<strong>en</strong>t une composante ess<strong>en</strong>tielle<br />

de la cohésion nationale.<br />

Une troisième valeur ajoutée se<br />

porte sur la sécurisation des parcours<br />

professionnels. La distinction <strong>en</strong>tre<br />

instabilité de l’emploi et insécurité de<br />

l’emploi est au cœur des débats. Perdre<br />

son emploi et ne pas savoir quand on <strong>en</strong><br />

retrouvera un ne pose pas seulem<strong>en</strong>t la<br />

question de l’assurance du risque de la<br />

perte de l’emploi, qui a donné naissance à<br />

l’Unedic <strong>en</strong> 1958. Elle pose aussi celle de<br />

la prév<strong>en</strong>tion du risque de l’emploi. De ce<br />

point de vue, les structures de l’insertion<br />

par l’économie et les réseaux spécialisés,<br />

comme celui des Maisons de l’emploi, ont<br />

un rôle principal à jouer.<br />

dites aussi que les Maisons de l’emploi<br />

sont intrinsèquem<strong>en</strong>t part<strong>en</strong>ariales, par<br />

nature. Pouvez-vous nous donner votre<br />

point de vue sur l’interv<strong>en</strong>tion des élus,<br />

l’analyse de Christophe GUITTON et la<br />

position de Pôle emploi ?<br />

je suis moins intéressé par les institutions<br />

que par l’objet des institutions, qu’il<br />

s’agisse de Pôle emploi ou des Maisons de<br />

l’emploi. Je suis préoccupé par ce pour<br />

quoi les institutions sont faites et si elles<br />

rempliss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> leur objet. S’agissant de<br />

Pôle emploi, il est né d’une vieille idée<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


d’offrir, dans un même lieu, les mêmes<br />

services à tous les demandeurs d’emploi<br />

quel que soit leur niveau d’indemnisation.<br />

Vous voyez que constituer un organisme<br />

de cette taille, qui réunit 50 000<br />

personnes sur l’<strong>en</strong>semble du territoire,<br />

suppose de passer par une phase de forte<br />

c<strong>en</strong>tralisation pour cadrer. Cette phase est<br />

assise sur des procédures et un système<br />

de managem<strong>en</strong>t communs. Nous n’avons<br />

pas échappé à cette première phase.<br />

J’ai vécu plusieurs fusions dans<br />

plusieurs <strong>en</strong>treprises industrielles et cette<br />

première phase doit toutefois être<br />

dépassée. Pôle emploi n’a pas la<br />

prét<strong>en</strong>tion de traiter l’<strong>en</strong>semble des<br />

problèmes liés à l’emploi dans le pays. Il y<br />

a des acteurs privés et des acteurs publics<br />

locaux. Nous sommes dans les prémices<br />

d’une sortie de crise, disons-le avec<br />

prud<strong>en</strong>ce. Si j’<strong>en</strong> crois les chiffres, la<br />

France a 20 000 créations nettes d’emploi.<br />

Dans toutes les phases de reprise, on<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Les dirigeants régionaux et<br />

départem<strong>en</strong>taux de Pôle emploi sont-ils<br />

<strong>en</strong>couragés à <strong>en</strong>trer dans une logique<br />

Dominique-Jean CHERTIER<br />

Effectivem<strong>en</strong>t, la première phase de<br />

c<strong>en</strong>tralisation passée, nous avons réfléchi<br />

<strong>en</strong> demandant un rapport à une anci<strong>en</strong>ne<br />

déléguée à l’emploi et à la formation<br />

professionnelle, Rose-Marie VAN<br />

LERBERGHE, de faire un rapport sur la<br />

relation de Pôle emploi avec les acteurs<br />

territoriaux. Son rapport est très<br />

intéressant. Le conseil d’administration <strong>en</strong><br />

juillet a ret<strong>en</strong>u des préconisations pour<br />

développer des part<strong>en</strong>ariats qui ne<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas spontaném<strong>en</strong>t à l’esprit des<br />

responsables régionaux de Pôle emploi.<br />

Pour les aider, nous avons mis sur<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Je rappelle que Christophe<br />

GUITTON mettait <strong>en</strong> avant l’analyse qu’il<br />

fallait passer d’un système de pilotage du<br />

haut à un système de gouvernance et<br />

r<strong>en</strong>contre les mêmes phénomènes. La<br />

reprise bénéficie plutôt aux jeunes bi<strong>en</strong><br />

formés et se fait <strong>en</strong> défaveur des<br />

personnes au chômage. On constate un<br />

accroissem<strong>en</strong>t des chômeurs de longue<br />

durée. Il faut se préoccuper de ces<br />

personnes qui risqu<strong>en</strong>t de se retrouver <strong>en</strong><br />

phase d’exclusion progressive. Ensuite,<br />

les études prouv<strong>en</strong>t que les g<strong>en</strong>s<br />

cherch<strong>en</strong>t un nouvel emploi<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t dans le même bassin<br />

d’emploi, par une recherche de proximité.<br />

C’est moins vrai pour les jeunes qui<br />

doiv<strong>en</strong>t toutefois se loger quand ils<br />

chang<strong>en</strong>t de région. On voit que la double<br />

problématique des mois à v<strong>en</strong>ir est de<br />

traiter des situations de chômeurs de<br />

longue durée et des problématiques très<br />

locales de recherche d’emploi. De ce point<br />

de vue, Pôle emploi a son rôle à jouer<br />

mais ne peut prét<strong>en</strong>dre à la totalité de la<br />

responsabilité des actions.<br />

part<strong>en</strong>ariale pour la bonne cause des<br />

populations et des territoires ?<br />

l’intranet de Pôle emploi des élém<strong>en</strong>ts<br />

permettant d’aller vers des part<strong>en</strong>ariats.<br />

Vous indiquiez que les Maisons de<br />

l’emploi, effectivem<strong>en</strong>t, ont dans leurs<br />

gènes la notion de part<strong>en</strong>ariat. Pôle<br />

emploi, à défaut de l’avoir dans ses gènes,<br />

l’a dans ses missions. Nous allons<br />

développer ces élém<strong>en</strong>ts avec trois<br />

régions pilotes: Alsace, Bretagne et<br />

Rhône-Alpes. Nous allons tester, dans<br />

l’appréciation des managers de Pôle<br />

emploi, leur capacité à nouer des<br />

part<strong>en</strong>ariats actifs.<br />

d’expérim<strong>en</strong>tations territoriales. C’est un<br />

effort culturel important, tant pour les<br />

ag<strong>en</strong>ts de l’Etat que pour vos propres<br />

ag<strong>en</strong>ts. Vous accompagnez ce<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


mouvem<strong>en</strong>t. Avant d’<strong>en</strong>trer dans l’intérêt<br />

des Maisons de l’emploi, l’implication des<br />

élus vous apparaît comme très utile sur ce<br />

terrain de l’emploi car, comme vous l’avez<br />

dit, Pôle emploi ne peut pas tout faire.<br />

Nous quittons la France pour demander à<br />

Matthew CRIGHTON<br />

Je travaille pour « Capital City<br />

Partnership », le groupem<strong>en</strong>t de<br />

part<strong>en</strong>aires concernés par les questions<br />

d'inclusion sociale et économique à<br />

Edimbourg. Parmi ses membres figur<strong>en</strong>t la<br />

Ville d'Edimbourg, quelques organismes<br />

publics comme « Jobc<strong>en</strong>tre Plus », « Skills<br />

Developm<strong>en</strong>t Scotland », des instituts<br />

universitaires, des écoles professionnelles<br />

et le service de santé. La Chambre de<br />

commerce d'Edinburgh représ<strong>en</strong>te les<br />

employeurs. Nous sommes responsables<br />

du programme « Joined up for job »<br />

(« Ensemble pour l'emploi ») qui est <strong>en</strong><br />

fait la stratégie emploi de la ville<br />

d'Edinburgh dans le cadre de laquelle les<br />

part<strong>en</strong>aires concernés anim<strong>en</strong>t le<br />

dispositif d'aide aux demandeurs<br />

d'emploi. Il est caractérisé par une triple<br />

démarche : répondre à la demande, être<br />

c<strong>en</strong>tré sur le cli<strong>en</strong>t et travailler <strong>en</strong>semble.<br />

Nous avons fixé des objectifs pour<br />

améliorer le taux d'emploi et réduire le<br />

chômage, mais la récession nous a<br />

am<strong>en</strong>és à réajuster ces objectifs.<br />

La stratégie a été élaborée <strong>en</strong> 2002 à une<br />

époque où le chômage diminuait. L'<strong>en</strong>jeu<br />

était de s'assurer que les groupes<br />

désavantagés pouvai<strong>en</strong>t bénéficier de la<br />

relative prospérité de la ville. Nous nous<br />

étions mis d'accord sur les « groupes<br />

cibles », à savoir les personnes les plus <strong>en</strong><br />

difficulté sur le marché du travail : par<strong>en</strong>ts<br />

isolés, g<strong>en</strong>s ayant des problèmes de santé<br />

physique or m<strong>en</strong>tale, personnes ayant des<br />

problèmes d’addiction, personnes sans<br />

domicile fixe ou sortant de prison. Si nous<br />

améliorons le taux d'emploi de ces<br />

groupes, nous nous attaquons réellem<strong>en</strong>t<br />

Matthew CRIGHTON qui il est, quelle est<br />

son organisation et comm<strong>en</strong>t cela se<br />

passe <strong>en</strong> Grande-Bretagne, notamm<strong>en</strong>t<br />

concernant la compét<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière<br />

d’emploi.<br />

à l'exclusion sociale et économique. Pour<br />

que le dispositif fonctionne, nous avons<br />

besoin de travailler <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

coordonné autour d'une stratégie<br />

partagée. Il y a <strong>en</strong>viron 80 organismes qui<br />

intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur des demandeurs<br />

d'emploi, ainsi que les ag<strong>en</strong>ces publiques<br />

comme « Jobc<strong>en</strong>tre plus », des<br />

établissem<strong>en</strong>ts d'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et des<br />

organismes d'ori<strong>en</strong>tation. C'est<br />

difficilem<strong>en</strong>t lisible. Il est donc important<br />

de r<strong>en</strong>dre le système plus clair, à la fois<br />

pour les usagers et ceux qui y travaill<strong>en</strong>t.<br />

Pire que ce manque de lisibilité, les<br />

systèmes de financem<strong>en</strong>ts conduis<strong>en</strong>t les<br />

organismes à se faire concurr<strong>en</strong>ce, au lieu<br />

de coopérer.<br />

Pour que notre dispositif soit plus<br />

part<strong>en</strong>arial, nous avons créé <strong>en</strong>semble<br />

notre « offre pour les chercheurs<br />

d'emploi » et notre « offre pour les<br />

employeurs » qui expliqu<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t les<br />

organisations travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble pour<br />

assurer les meilleurs services à leurs<br />

cli<strong>en</strong>ts. En outre, nous avons mis <strong>en</strong> place<br />

une infrastructure pour la coopération<br />

avec un site web, un annuaire, un forum<br />

du part<strong>en</strong>ariat, un magazine, une charte<br />

décrivant les normes de qualité pour<br />

notre cli<strong>en</strong>tèle et une base de données<br />

collective de nos cli<strong>en</strong>ts. Maint<strong>en</strong>ant que<br />

le chômage augm<strong>en</strong>te, nous portons une<br />

att<strong>en</strong>tion particulière aux employeurs. Il y<br />

a deux semaines, nous avons organisé<br />

notre Skills Summit, un forum des<br />

compét<strong>en</strong>ces et des qualifications, avec<br />

pour résultat une meilleure réponse aux<br />

besoins des employeurs.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Bravo pour l’excell<strong>en</strong>ce du français.<br />

Qui est compét<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> Grande Bretagne,<br />

<strong>en</strong> matière d’emploi ?<br />

Matthew CRIGHTON<br />

Les politiques emploi et formation<br />

professionnelle sont partagées :<br />

Le Gouvernem<strong>en</strong>t du Royaume<br />

Uni a la compét<strong>en</strong>ce emploi et<br />

la gère avec la Departm<strong>en</strong>t for<br />

Work and P<strong>en</strong>sions (Direction<br />

du travail et des p<strong>en</strong>sions) avec<br />

pour champ le système<br />

d'indemnisation<br />

des<br />

demandeurs d'emploi, les<br />

Jobc<strong>en</strong>tres, les programmes<br />

« New Deal » pour l'emploi et<br />

le droit du travail.<br />

Le gouvernem<strong>en</strong>t écossais a la<br />

compét<strong>en</strong>ce « éducation et<br />

formation » avec les<br />

universités, les c<strong>en</strong>tres de<br />

formation, l'appr<strong>en</strong>tissage et<br />

les c<strong>en</strong>tres d'ori<strong>en</strong>tation et de<br />

conseil.<br />

Les autorités locales (les<br />

collectivités) ont la<br />

compét<strong>en</strong>ce pour les écoles et<br />

les actions part<strong>en</strong>ariales<br />

locales pour l'emploi (la<br />

plupart des financem<strong>en</strong>ts<br />

v<strong>en</strong>ant du gouvernem<strong>en</strong>t<br />

écossais).<br />

L'Union Europé<strong>en</strong>ne a aussi<br />

une influ<strong>en</strong>ce par le biais des<br />

fonds structurels.<br />

responsables devant différ<strong>en</strong>ts décideurs<br />

à différ<strong>en</strong>ts niveaux. Lorsque nous avons<br />

mis <strong>en</strong> place notre stratégie, aucun de ces<br />

part<strong>en</strong>aires n'<strong>en</strong>visageait qu'il puisse y<br />

avoir un part<strong>en</strong>ariat local pour l'emploi.<br />

Nous l'avons fait à Edinburgh parce que<br />

nous p<strong>en</strong>sions que la bonne chose à faire<br />

était d'organiser un part<strong>en</strong>ariat local et de<br />

le faire sous l'autorité de la municipalité.<br />

Nous avons eu l'accord de tous les<br />

décideurs à tous niveaux. Par exemple :<br />

Le gouvernem<strong>en</strong>t écossais a une<br />

politique <strong>en</strong>courageant la création<br />

de part<strong>en</strong>ariats locaux pour<br />

l'emploi. Elle a pour titre<br />

« Workforce plus, an employability<br />

for Scotland ».<br />

La DWP (Departm<strong>en</strong>t for Work<br />

and P<strong>en</strong>sions) du gouvernem<strong>en</strong>t<br />

du Royaume-Uni a créé le<br />

programme « City strategy<br />

pathfinders » qui <strong>en</strong>courage des<br />

villes à mettre <strong>en</strong> place des<br />

part<strong>en</strong>ariats locaux pour réduire<br />

le chômage.<br />

L'Union Europé<strong>en</strong>ne nous a aidés<br />

<strong>en</strong> finançant, dans le cadre de<br />

l'article 6 du FSE (actions<br />

innovantes). Cela nous a aidés au<br />

départ à bâtir notre capacité et à<br />

mettre au point notre politique.<br />

La conséqu<strong>en</strong>ce de cette multiplicité de<br />

compét<strong>en</strong>ces est que nos part<strong>en</strong>aires sont<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Merci beaucoup, Matthew<br />

CRIGHTON. Il y a des similarités avec notre<br />

système, un même système de<br />

compét<strong>en</strong>ces partagées et l’importance<br />

qu’une autorité locale s’empare et<br />

construise avec ses part<strong>en</strong>aires une<br />

stratégie. Elle la met <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> œuvre<br />

avec l’outil qu’elle s’est donnée et que<br />

vous dirigez. Je m’adresse maint<strong>en</strong>ant aux<br />

élus, à notre analyste et au présid<strong>en</strong>t de<br />

Pôle emploi. Tout le monde trouve, autour<br />

de cette table, que les Maisons de<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


l’emploi et les PLIE ont une utilité, qu’ils<br />

sont incontournables et permett<strong>en</strong>t au<br />

territoire de se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main. Jean-<br />

Marcel ROSTAND parlait de leur légitimité<br />

et de leur caractère irremplaçable.<br />

Bernard CHARLES disait que la Maison de<br />

Bernard CHARLES<br />

Je voudrais mettre <strong>en</strong> avant un<br />

paradoxe à partir de la pratique de mes<br />

collègues dans des zones urbaines très<br />

d<strong>en</strong>ses. A Lille, sur dix quartiers, six sont<br />

<strong>en</strong> politique de la ville. Je préside un des<br />

dix quartiers dans un dispositif ANRU. Les<br />

deux questions posées lorsque nous<br />

r<strong>en</strong>controns des concitoy<strong>en</strong>s sont la<br />

question du logem<strong>en</strong>t et celle de l’emploi.<br />

Sur ces deux questions, quand vous réglez<br />

des situations, d’autres ne sont pas<br />

réglées. Quand on est élu local et qu’on<br />

est dans une situation<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t, c’est un des chantiers<br />

les plus importants.<br />

Dans toutes les villes, des élus ont<br />

cette délégation sur l’emploi et l’insertion.<br />

Peu vont requérir cette délégation. Des<br />

outils ont été développés : PLIE, Maisons<br />

de l’emploi, Missions locales... Nous<br />

devons nous mettre <strong>en</strong> cause et nous<br />

interroger, sur notre communication <strong>en</strong><br />

particulier, sur notre manière de faire<br />

partager cette question.<br />

Nos outils sont complexes dans leur<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t. Il y a un grand nombre<br />

de conv<strong>en</strong>tions financières et de<br />

part<strong>en</strong>aires avec lesquels il faut<br />

contractualiser. Nos équipes, qui sont de<br />

grande qualité et travaill<strong>en</strong>t depuis 20 ans<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous avez évoqué la complexité, la<br />

l<strong>en</strong>teur à voir apparaître les effets et la<br />

lourdeur administrative. Jean-Marcel<br />

ROSTAND, le présid<strong>en</strong>t de l’agglomération<br />

de Perpignan, est très actif. Il a d’ailleurs<br />

porté l’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t sur les Maisons de<br />

l’emploi qui a permis d’obt<strong>en</strong>ir une<br />

augm<strong>en</strong>tation budgétaire. Je suppose que,<br />

l’emploi était le lieu qui permettait cette<br />

gouvernance partagée. Comm<strong>en</strong>t se fait-il<br />

que, régulièrem<strong>en</strong>t, d’aucuns mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

cause l’intérêt de ces structures, tant au<br />

niveau local qu’au niveau national ?<br />

dans l’innovation et le maillage, sont<br />

préoccupées de façon trop perman<strong>en</strong>te<br />

par ces questions de gestion et<br />

d’incertitude. Pour la bonne gestion des<br />

fonds publics, il y a une gabegie –même si<br />

le terme est trop fort. Quand vous êtes<br />

financeur et que seulem<strong>en</strong>t 20% du temps<br />

des managers est occupé par ces<br />

questions, il y a une vraie difficulté. En<br />

même temps, nous travaillons sur des<br />

parcours et du structurel. Nous ne<br />

sommes pas dans les compét<strong>en</strong>ces dures<br />

des collectivités, y compris sur le retour.<br />

Quand une <strong>en</strong>treprise s’implante à Lille et<br />

que vous obt<strong>en</strong>ez que 33% des emplois<br />

soi<strong>en</strong>t occupés par les Lillois, la lisibilité<br />

est meilleure. Quand vous travaillez sur la<br />

question des clauses d’insertion, de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des <strong>PME</strong> <strong>en</strong> terme de<br />

ressources humaines, sur le Gr<strong>en</strong>elle de<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t avec la formation, la<br />

mobilisation des élus et le partage des<br />

questions est plus difficile et la lisibilité<br />

plus ténue. Quand j’<strong>en</strong> parle avec d’autres<br />

élus du départem<strong>en</strong>t ou de la région,<br />

l’attachem<strong>en</strong>t à cette politique territoriale<br />

est fort et <strong>en</strong> même temps nous devons<br />

trouver d’autres modalités qui nous<br />

permett<strong>en</strong>t de progresser dans cette prise<br />

<strong>en</strong> charge et dans les marges de progrès.<br />

localem<strong>en</strong>t, tout le monde est convaincu,<br />

comme vous l’êtes vous-même. Or,<br />

certains élus de haut niveau n’ont<br />

toujours pas compris ce qu’était une<br />

Maison de l’emploi ou un PLIE et<br />

confond<strong>en</strong>t même leurs missions.<br />

Partagez-vous cette analyse et avez-vous<br />

des échos sur ces points ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Jean-Marcel ROSTAND<br />

Peu ou prou, je la partage. Nous<br />

sommes au cœur d’une dialectique de<br />

l’action et de la communication. D’abord,<br />

les Maisons de l’emploi sont jeunes. A<br />

Perpignan, nous v<strong>en</strong>ons de fêter nos cinq<br />

années d’exist<strong>en</strong>ce et nous sommes l’une<br />

des premières. Cinq années à l’échelle<br />

d’une action dans le champ public, c’est<br />

jeune. Que fait-on dans une Maison de<br />

l’emploi ? Vous travaillez, vous êtes actif,<br />

acteur, au cœur de la territorialisation des<br />

politiques de l’emploi et vous défrichez un<br />

terrain difficile. Vous êtes dans l’action.<br />

Or, nous sommes dans une époque de<br />

communication. Souv<strong>en</strong>t, la t<strong>en</strong>dance est<br />

à la communication avant le travail et<br />

nous avons fait le contraire. Nous pouvons<br />

nous <strong>en</strong> satisfaire mais nous le payons un<br />

peu. Ce n’est pas de la flatterie, qui est le<br />

début de la corruption. Nous avons des<br />

résultats. Je partage ainsi l’avis du<br />

présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi puisqu’il<br />

s’intéresse à ce que fait une structure, à sa<br />

légitimité par l’action. Sans vouloir citer<br />

Marx, Feuerbach ou Hegel et sans vouloir<br />

faire d’intellectualisme, la question de ces<br />

journées nancé<strong>en</strong>nes est peut-être de<br />

travailler au dépassem<strong>en</strong>t de cette<br />

dialectique. Elle nous fait payer notre<br />

légitimité <strong>en</strong> communication qu’il faut<br />

améliorer auprès des grands élus et,<br />

parfois même, des élus locaux. Même<br />

chez nous, la conviction ne va pas de soi,<br />

même si nous avons une équipe d’élus<br />

très impliquée.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Rémi PAUVROS, dans le Nord un<br />

proverbe énonce : « petit faiseux, grand<br />

diseux ». Vous disiez qu’il y a une<br />

problématique de positionnem<strong>en</strong>t et vous<br />

RĒMI PAUVROS<br />

Je vous remercie, H<strong>en</strong>ri LE MAROIS,<br />

de me redonner la parole. Je vous<br />

transmets un message très clair de Daniel<br />

DELAVEAU, présid<strong>en</strong>t de l’ADCF<br />

(Association Des Communes de France)<br />

que je représ<strong>en</strong>te aujourd’hui. Il est maire<br />

de R<strong>en</strong>nes et présid<strong>en</strong>t de R<strong>en</strong>nes<br />

métropole. Cette association pr<strong>en</strong>d une<br />

place certaine dans le débat et la<br />

représ<strong>en</strong>tation des élus au niveau<br />

national. Nous la mesurons au succès que<br />

nous avons remporté, au-delà de nos<br />

espérances, dans l’Assemblée générale à<br />

Dijon il y a un mois. Daniel DELAVEAU<br />

transmet toujours son souti<strong>en</strong> à Jean LE<br />

GARREC comme il l’a fait <strong>en</strong> cosignant la<br />

lettre qui appelait un regard plus positif<br />

sur le problème de financem<strong>en</strong>t. Il insiste<br />

sur le fait que notre niveau d’interv<strong>en</strong>tion,<br />

l’intercommunalité, est à l’évid<strong>en</strong>ce le<br />

niveau pertin<strong>en</strong>t pour les territoires qui<br />

évoquiez une forme de m<strong>en</strong>ace sur<br />

l’intérêt des élus, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce la<br />

réforme de la fiscalité.<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur destin <strong>en</strong> main sur votre<br />

domaine, comme je le disais tout à l’heure<br />

à Bernard CHARLES.<br />

La loi qui vi<strong>en</strong>t d’être votée va<br />

am<strong>en</strong>er le découpage du territoire<br />

national. Il faut réorganiser ces<br />

intercommunalités d’ici juin 2013. Il y aura<br />

beaucoup plus de communautés<br />

d’agglomération que de communautés de<br />

communes. Avec la cohér<strong>en</strong>ce territoriale,<br />

il faudra retrouver nécessairem<strong>en</strong>t<br />

l’interv<strong>en</strong>tion des outils mieux adaptés<br />

aux bassins d’emploi, à ses territoires et<br />

aux populations. Nous sommes dans ce<br />

mouvem<strong>en</strong>t et nous y avons un<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t très fort <strong>en</strong> matière de<br />

développem<strong>en</strong>t économique. Il ne peut se<br />

concevoir sans une interv<strong>en</strong>tion forte <strong>en</strong><br />

matière d’emploi et d’accompagnem<strong>en</strong>t à<br />

la recherche d’emploi. Nous sommes ici<br />

pour faire un peu de politique. Je ne<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


participe pas à l’idée que nous sommes<br />

dans des lueurs d’espoir par rapport à la<br />

crise et je ne suis pas seul à le p<strong>en</strong>ser.<br />

Nous sommes au cœur de la crise et les<br />

dirigeants que nous sommes ne mesur<strong>en</strong>t<br />

peut-être pas <strong>en</strong>core la conséqu<strong>en</strong>ce de<br />

ce qui se passe. On a longtemps parlé de<br />

fracture sociale, il y a aujourd’hui une<br />

rupture dans la population.<br />

Il y a deux solutions. Ou l’on se dit<br />

que c’est la résultante d’une crise qui va<br />

passer, et une génération sera<br />

condamnée. Ou nous considérons qu’il<br />

faut tout mettre <strong>en</strong> œuvre pour essayer<br />

de relever ce défi. Plus la crise est forte,<br />

plus le pouvoir de décision concernant le<br />

parcours d’insertion doit être rapproché<br />

et déconc<strong>en</strong>tré au maximum. Dans une<br />

société qui se rec<strong>en</strong>tralise, se recloisonne,<br />

c’est-à-dire qui revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> arrière par<br />

rapport à des mouvem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>gagés<br />

depuis la création même de la thématique<br />

politique de l’emploi, il faut essayer de<br />

contourner cet obstacle <strong>en</strong> se rapprochant<br />

au maximum. Chacun doit toutefois<br />

garder ses responsabilités. L’emploi est de<br />

la responsabilité de l’Etat. Pôle emploi a<br />

une mission claire et définie, M. le<br />

présid<strong>en</strong>t l’assume et ce n’est pas simple.<br />

Nous savons combi<strong>en</strong> les acteurs de Pôle<br />

emploi sont extrêmem<strong>en</strong>t mobilisés. Il<br />

s’agit de reconstituer le parcours unique<br />

de l’insertion.<br />

La loi sur le RSA est une régression<br />

<strong>en</strong> la matière. Elle a réimposée une idée,<br />

qui pourtant depuis 1971 et la loi sur<br />

l’éducation perman<strong>en</strong>te avait été<br />

éliminée, de mettre d’un côté les<br />

employables et de l’autre les<br />

inemployables. Cette notion est contraire<br />

à ce que nous portons, quelles que soi<strong>en</strong>t<br />

nos s<strong>en</strong>sibilités. C’est l’éducation<br />

populaire et l’éducation perman<strong>en</strong>te mais,<br />

plus fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, l’idée que<br />

l’homme est indivisible. Il a son parcours,<br />

il vi<strong>en</strong>t de loin mais toujours garde l’espoir<br />

de pouvoir un jour travailler. Si cette<br />

possibilité est cassée par le système que<br />

nous mettons <strong>en</strong> place, nous <strong>en</strong>fonçons<br />

définitivem<strong>en</strong>t une partie de la population<br />

dans le néant. Nous devons reconstituer<br />

au local le parcours unique de l’insertion.<br />

Bernard CHARLES vi<strong>en</strong>t de l’évoquer : vous<br />

représ<strong>en</strong>tez autant de compét<strong>en</strong>ces et de<br />

qualifications. Nous vous donnons les<br />

moy<strong>en</strong>s, ils ne doiv<strong>en</strong>t pas faire l’objet de<br />

discussions de marchands de tapis. Il vous<br />

faut ces moy<strong>en</strong>s car l’<strong>en</strong>jeu est<br />

considérable. En contrepartie, vu le<br />

nombre de collaborateurs que nous avons<br />

(65 pour « Réussir <strong>en</strong> Sambre ») nous vous<br />

demandons d’être des interlocuteurs<br />

uniques pour reconstituer des parcours<br />

uniques où le cherchant doit savoir à qui il<br />

parle et qui est son référ<strong>en</strong>t. Même s’il<br />

s’éloigne géographiquem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong><br />

matière de formation, il doit pouvoir<br />

toujours y rev<strong>en</strong>ir.<br />

Enfin, la qualification est capitale.<br />

Sur mon territoire, les g<strong>en</strong>s allai<strong>en</strong>t à<br />

l’usine pour se former. On connaît le<br />

résultat aujourd’hui. J’ai reçu un patron<br />

d’<strong>en</strong>treprise récemm<strong>en</strong>t qui me disait être<br />

cont<strong>en</strong>t d’être où il était car il n’avait pas<br />

besoin de qualification. Il est cynique mais<br />

il n’a pas tort : il fait fonctionner son<br />

<strong>en</strong>treprise. Il faut nous donner les moy<strong>en</strong>s<br />

d’assurer la meilleure qualification<br />

possible. Je revi<strong>en</strong>s sur un point que Jean<br />

LE GARREC a évoqué dans son<br />

introduction et qui me paraît<br />

fondam<strong>en</strong>tal : dans le secteur industriel, il<br />

faut allier savoir-faire et performance,<br />

l’industrie est un des av<strong>en</strong>irs de la France.<br />

Ceux qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’elle est morte se<br />

tromp<strong>en</strong>t. Les délocalisations sont mises<br />

<strong>en</strong> cause. Je vi<strong>en</strong>s d’inaugurer un c<strong>en</strong>tre<br />

d’essais et de recherches de pompes de<br />

réacteurs nucléaires avec Anne<br />

LAUVERGEON avec 80 millions<br />

d’investissem<strong>en</strong>ts, 250 emplois de<br />

technici<strong>en</strong>s sur notre territoire qui,<br />

pourtant, était considéré comme un<br />

territoire où les qualifications n’étai<strong>en</strong>t<br />

pas nécessaires. Il faut que les habitants<br />

du territoire ai<strong>en</strong>t la possibilité d’aller vers<br />

ces emplois. Dans un monde occid<strong>en</strong>tal<br />

porté par la concurr<strong>en</strong>ce vis-à-vis des pays<br />

émerg<strong>en</strong>ts qui sont <strong>en</strong> situation de<br />

combat pour chercher des parts de<br />

marché, c’est la seule solution qui<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


permette à la réalité économique de<br />

s’installer.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS a évoqué un<br />

troisième volet. Les communautés<br />

d’agglomération, communautés de<br />

communes, communautés urbaines sont<br />

des niveaux pertin<strong>en</strong>ts, sans aucun doute.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, la loi de finances est passée.<br />

Elle dit que nous allons revoir les<br />

compét<strong>en</strong>ces de l’<strong>en</strong>semble des<br />

collectivités territoriales avec les élections<br />

des conseillers territoriaux. Comme le<br />

disait Michel DELEBARRE que Jean LE<br />

GARREC connaît bi<strong>en</strong> : je n’y crois pas. Elle<br />

ne pourra se mettre <strong>en</strong> place tellem<strong>en</strong>t<br />

elle semble hors de s<strong>en</strong>s. Toutefois, c’est<br />

la loi et nous sommes <strong>en</strong> République.<br />

L’objectif est la redéfinition des<br />

compét<strong>en</strong>ces des différ<strong>en</strong>ts niveaux<br />

territoriaux pour 2015, après les élections<br />

de 2014. Il va y avoir un vrai débat dans<br />

lequel est v<strong>en</strong>ue la réforme de la taxe<br />

professionnelle. Les collectivités<br />

territoriales, <strong>en</strong> particulier les<br />

communautés d’agglomération mais aussi<br />

le Conseil régional, ne relèveront plus<br />

d’une fiscalité qui porte majoritairem<strong>en</strong>t<br />

sur le secteur économique. Nous étions<br />

tous d’accord pour supprimer la TP, on n’y<br />

revi<strong>en</strong>t pas. La conséqu<strong>en</strong>ce est le<br />

remplacem<strong>en</strong>t par un nouveau panier<br />

fiscal. Nous allons devoir nous reposer de<br />

plus <strong>en</strong> plus sur la taxe ménages. En<br />

réalité, les intercommunalités qui vont<br />

retrouver les taxes ménages avec les<br />

communes vont, de plus <strong>en</strong> plus, être un<br />

niveau de service à la personne, de<br />

transfert de compét<strong>en</strong>ces des communes<br />

<strong>en</strong> direction de ce niveau intercommunal<br />

pour faire face à une demande légitime<br />

des habitants d’avoir les déchets, la<br />

voirie… De la part des <strong>en</strong>treprises, nous<br />

allons avoir ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t le retour de la<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Rémi PAUVROS a abordé aussi la<br />

manière de mieux faire reconnaître les<br />

PLIE et les Maisons de l’emploi. Cette<br />

prés<strong>en</strong>tation vigoureuse d’un élu portait<br />

sur l’importance de lier développem<strong>en</strong>t<br />

économique et emploi, reconstituer des<br />

taxe sur la valeur ajoutée. Cette taxe est<br />

plus intéressante pour les<br />

intercommunalités si elle est payée par<br />

des <strong>en</strong>treprises qui relèv<strong>en</strong>t de service du<br />

tourisme ou de la distribution que des<br />

industries. Nous avons un très fort<br />

lobbying auprès des parlem<strong>en</strong>taires et de<br />

la Commission <strong>en</strong> charge de la revoyure<br />

de l’exam<strong>en</strong> de cette réforme de la T.P<br />

(Taxe Professionnelle). Toutefois, il n’est<br />

pas impossible que, si ce remplacem<strong>en</strong>t<br />

de T.P. n’est pas amélioré, les<br />

intercommunalités s’intéress<strong>en</strong>t de moins<br />

<strong>en</strong> moins au développem<strong>en</strong>t économique<br />

et s’intéress<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus aux<br />

services à la personne. La région est<br />

asphyxiée, bi<strong>en</strong> qu’elle soit un des<br />

moteurs du développem<strong>en</strong>t économique.<br />

Ce débat est très important pour<br />

vous, c’est la raison pour laquelle je me<br />

permets, au nom de l’ADCF, d’attirer votre<br />

att<strong>en</strong>tion sur lui. Il ne s’agit pas de rev<strong>en</strong>ir<br />

sur une taxe professionnelle que nous<br />

avons condamnée. Il s’agit de revoir<br />

comm<strong>en</strong>t l’économie s’inscrit dans le<br />

territoire. Le phénomène de groupem<strong>en</strong>t<br />

n’est pas forcém<strong>en</strong>t limité pour calculer la<br />

taxe sur la valeur ajoutée. Les sièges<br />

d’<strong>en</strong>treprises vont jouer un rôle par<br />

rapport aux zones d’activités. Vous voyez<br />

le danger. La commission installée par<br />

l’ADCF et présidée par Loïc CAURET va<br />

intégrer vos dim<strong>en</strong>sions. Je proposerai<br />

qu’on reçoive le présid<strong>en</strong>t LE GARREC<br />

pour faire le point sur cette évolution de<br />

votre interv<strong>en</strong>tion. Aujourd’hui, sans<br />

réserve, les présid<strong>en</strong>ts<br />

d’intercommunalités sont très<br />

demandeurs à votre égard pour la<br />

compét<strong>en</strong>ce, l’ingénierie, l’aide à la<br />

reconstitution du parcours unique, c’est-àdire<br />

la reconnaissance de l’individu,<br />

homme libre que nous souhaitons.<br />

parcours uniques d’insertion, valoriser vos<br />

compét<strong>en</strong>ces et inclure la qualification<br />

dans cette démarche. Il a évoqué au<br />

passage l’évolution de la taxe<br />

professionnelle et la future taxe sur les<br />

ménages. Nous sommes dans cette<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


troisième partie qui traite de ce qu’on<br />

peut faire. Rémi PAUVROS a esquissé une<br />

piste de communication autour de ces<br />

trois grands pôles. Dominique-Jean<br />

CHERTIER, comm<strong>en</strong>t voyez-vous cette<br />

difficulté év<strong>en</strong>tuelle que peuv<strong>en</strong>t avoir les<br />

PLIE et les Maisons de l’emploi à se faire<br />

reconnaître de manière définitive sans<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t remis <strong>en</strong> cause ? Que peut-on<br />

Dominique-Jean CHERTIER<br />

Il y a beaucoup de bonnes volontés<br />

<strong>en</strong> France, chacun a pris <strong>en</strong> compte les<br />

problématiques de l’emploi et l’<strong>en</strong>semble<br />

des problématiques sociales, avec des<br />

réponses plus ou moins appropriées, mais<br />

les points de vue peuv<strong>en</strong>t être différ<strong>en</strong>ts.<br />

Nous avons un mal commun : une forme<br />

d’instabilité des institutions et des règles.<br />

Par exemple, je défie quiconque, excepté<br />

faire ? Il est intéressant que le présid<strong>en</strong>t<br />

de Pôle emploi puisse réagir, à l’instar de<br />

Michel BERNARD qui a dirigé l’ANPE et<br />

dirige aujourd’hui une Maison de l’emploi.<br />

Comm<strong>en</strong>t voyez-vous cette év<strong>en</strong>tuelle<br />

fragilité et que peut-on faire pour qu’ils<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des outils reconnus comme<br />

Pôle emploi ?<br />

quelques spécialistes, à faire une carte<br />

d’état major des aides à l’emploi. Je p<strong>en</strong>se<br />

être un peu expert dans ce domaine et je<br />

peux vous garantir que je suis modeste sur<br />

ce point qui bouge <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce. Avant<br />

même qu’on ait pu <strong>en</strong> vérifier l’efficacité,<br />

les employeurs utilis<strong>en</strong>t des dispositifs<br />

erronés.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

La première condition est la stabilité.<br />

Dominique-Jean CHERTIER<br />

Ou on considère qu’ils ne doiv<strong>en</strong>t pas<br />

exister et il faut alors avoir le courage de<br />

les arrêter. S’ils exist<strong>en</strong>t, il ne faut pas<br />

laisser les ag<strong>en</strong>ts qui les serv<strong>en</strong>t dans une<br />

forme d’instabilité quand à leur dev<strong>en</strong>ir. Il<br />

est aussi très perturbant pour des publics<br />

souv<strong>en</strong>t fragiles de faire face à des<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Monsieur, <strong>en</strong> temps que Présid<strong>en</strong>t<br />

de Pôle emploi, êtes-vous prêt à signer un<br />

docum<strong>en</strong>t affirmant qu’il est<br />

Dominique-Jean CHERTIER<br />

J’ai mon opinion personnelle et je<br />

déborde parfois de mon rôle, vous l’avez<br />

compris. Je ne suis que modestem<strong>en</strong>t<br />

présid<strong>en</strong>t d’un Conseil d’administration et<br />

je dois t<strong>en</strong>ir compte de l’avis de<br />

l’<strong>en</strong>semble des membres de ce Conseil. A<br />

titre personnel, je me suis exprimé. Pour<br />

le reste, j’ai été très prud<strong>en</strong>t <strong>en</strong> parlant de<br />

«prémices » de sortie de crise, pas de<br />

interlocuteurs dont ils ne sont pas assurés<br />

de la pér<strong>en</strong>nité. Sans vouloir figer le<br />

paysage, j’aimerais que l’on se consacre<br />

moins aux changem<strong>en</strong>ts qu’au travail. Je<br />

sais que les ag<strong>en</strong>ts qui sont impliqués dans<br />

la structure travaill<strong>en</strong>t, mais cessons de<br />

bouger les règles.<br />

indisp<strong>en</strong>sable de stabiliser Maisons de<br />

l’emploi et PLIE ?<br />

sortie de crise. Quelle que soit la crise, les<br />

problématiques d’emploi n’<strong>en</strong> seront que<br />

plus aigües. La population et ceux qui la<br />

représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t auront t<strong>en</strong>dance à regarder<br />

vers d’autres problématiques moins<br />

difficiles à aborder que celles du chômage.<br />

Nous l’avons vu à plusieurs reprises<br />

p<strong>en</strong>dant ces vingt dernières années.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


L’emploi, qu’il soit <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise,<br />

pour ceux qui l’ont perdu ou qui sont au<br />

chômage, reste toujours de la<br />

microchirurgie. Les grandes statistiques et<br />

ori<strong>en</strong>tations sont indisp<strong>en</strong>sables mais ne<br />

résolv<strong>en</strong>t pas les problèmes individuels de<br />

celui qui n’a pas retrouvé de travail. Dans<br />

les quelques <strong>en</strong>treprises que je connais,<br />

quand on fait des reclassem<strong>en</strong>ts, on ne se<br />

cont<strong>en</strong>te pas de statistiques, on regarde<br />

les individus un par un. Quelle que soit la<br />

structure, il faut s’occuper du niveau<br />

individuel comme du niveau local.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Avec cette approche globale, aussi<br />

évoquée, car les g<strong>en</strong>s n’ont pas seulem<strong>en</strong>t<br />

un problème d’emploi. Il s’y ajoute des<br />

problèmes de santé, de logem<strong>en</strong>t, etc.<br />

Vous apportez, à titre personnel, un<br />

souti<strong>en</strong> intéressant à ce souci : un<br />

<strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t dans le paysage dans la<br />

mesure où il sert l’intérêt des populations<br />

et des territoires de ces Maisons de<br />

l’emploi dont vous êtes cogérant. Marie-<br />

Christophe GUITTON<br />

Les idées sont nombreuses et<br />

parfois contradictoires. J’ai bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />

l’idée du parcours unique d’insertion mais<br />

je n’ai pas la même lecture du RSA. Vous<br />

parlez de légitimité et de reconnaissance.<br />

Les dialectiques d’action et de<br />

communication ont été inversées, ce qui<br />

est tout à votre honneur, et il faut les<br />

dépasser. Comme vous l’évoquiez, il faut<br />

marquer dans le marbre l’action des<br />

Maisons de l’emploi et peut-être faudraitil<br />

une charte nationale d’abord signée par<br />

les grands acteurs, les grandes<br />

associations d’élus, l’Etat et Pôle emploi.<br />

Les MDE exist<strong>en</strong>t dans la loi mais il<br />

Bernard CHARLES<br />

Cela fait la deuxième fois cette<br />

semaine que je bois les paroles de Rémi<br />

PAUVROS, puisque nous sommes sur le<br />

même territoire. Au-delà de cet imm<strong>en</strong>se<br />

travail initié par Jacques BAUMEL et repris<br />

aujourd’hui par Jean LE GARREC avec<br />

professionnalisme et dévouem<strong>en</strong>t, du<br />

portage de valeurs de Marie-Pierre<br />

ESTABLIE d’ARGENCĒ et des plaidoyers sur<br />

le rapport <strong>en</strong>tre agglomération, économie<br />

Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ le rappelle<br />

souv<strong>en</strong>t, une Maison de l’emploi est un<br />

cas unique où vous êtes trois à décider.<br />

Ri<strong>en</strong> ne peut se faire sans l’accord de la<br />

collectivité, de Pôle emploi et de l’Etat.<br />

Que peut-on faire ? Deux élus ont montré<br />

que la Maison de l’emploi et les PLIE ne<br />

sont pas autant reconnus qu’ils le<br />

devrai<strong>en</strong>t. Bernard CHARLES évoquai<strong>en</strong>t<br />

des pistes.<br />

faudrait un grand texte qui soit une<br />

référ<strong>en</strong>ce incontournable, et qui<br />

permettrait à ceux à qui notre travail a<br />

échappé d’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre connaissance. Etre<br />

un élu sans voir notre légitimité serait<br />

dommage. Je suis favorable à cette idée<br />

partagée par Jean-Paul ALDUY. Il ajoutait,<br />

pour la garantie de la pér<strong>en</strong>nité de nos<br />

structures, que le nom gagnerait à<br />

évoluer. La question de l’<strong>en</strong>treprise, de la<br />

territorialisation de notre action n’est pas<br />

lisible dans ce nom de « Maison de<br />

l’emploi ». Comm<strong>en</strong>t le faire évoluer ?<br />

C’est l’occasion d’y travailler.<br />

et emploi sur le rôle des Maisons de<br />

l’emploi et des PLIE, ce que je vi<strong>en</strong>s<br />

d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre doit être porté au niveau<br />

national, de manière plus forte.<br />

Devant une Assemblée générale<br />

d’Alliance villes Emploi, l’ex secrétaire<br />

d’Etat à l’emploi avait avoué, il y a trois<br />

ans, qu’au mom<strong>en</strong>t où la question de la<br />

suppression des Maisons de l’emploi avait<br />

été posée, la décision avait été prise de ne<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


pas pr<strong>en</strong>dre ce chemin. Pour autant,<br />

quand on regarde les batailles que nous<br />

m<strong>en</strong>ons sur la question du FSE ou des<br />

PLIE, les batailles que nos parlem<strong>en</strong>taires,<br />

mobilisés par Alliance Villes Emploi, ont dû<br />

m<strong>en</strong>er pour éviter cette coupe sombre de<br />

47%, ri<strong>en</strong> n’est stabilisé. En même temps,<br />

nous avons besoin de produire. Nous<br />

avons un travail de lobbying intellectuel à<br />

effectuer auprès de la presse nationale<br />

comme Les Echos ou Le Monde sur<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Bernard CHARLES a évoqué aussi le<br />

travail de gouvernance locale. Avant de<br />

laisser Christophe GUITTON interv<strong>en</strong>ir,<br />

Matthew CRIGHTON peut nous parler de<br />

la Grande-Bretagne. Pourquoi est-il aussi<br />

Matthew CRIGHTON<br />

Il y a toujours une t<strong>en</strong>sion <strong>en</strong>tre<br />

c<strong>en</strong>tralisation et délocalisation dans ce<br />

domaine de l'emploi, et c'est <strong>en</strong> train de<br />

pr<strong>en</strong>dre une nouvelle forme <strong>en</strong> Grande-<br />

Bretagne avec le nouveau gouvernem<strong>en</strong>t.<br />

Notre point de vue est que nous voulons<br />

que les politiques et les programmes<br />

nationaux soi<strong>en</strong>t les plus efficaces<br />

possibles pour notre ville, et nous savons<br />

qu'ils ne le seront que s’ils sont<br />

coordonnés localem<strong>en</strong>t avec les services<br />

locaux. En effet, tous les demandeurs<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Bravo pour votre français et ce que<br />

vous dites est d’une limpidité totale.<br />

Christophe GUITTON, <strong>en</strong> tant que<br />

chercheur, comm<strong>en</strong>t ress<strong>en</strong>tez-vous ces<br />

Christophe GUITTON<br />

Quelles sont les raisons pour<br />

lesquelles les Maisons de l’emploi, les PLIE<br />

et, plus largem<strong>en</strong>t, les politiques<br />

territoriales, connaiss<strong>en</strong>t des difficultés ?<br />

La stratification institutionnelle r<strong>en</strong>d très<br />

peu lisible le paysage institutionnel. Une<br />

t<strong>en</strong>dance à la rec<strong>en</strong>tralisation jalonne la<br />

politique territoriale de l’emploi et la<br />

nécessité de cont<strong>en</strong>ir les dép<strong>en</strong>ses<br />

budgétaires conduit parfois l’Etat à<br />

l’importance des politiques territoriales de<br />

l’emploi. Nous avons des marges de<br />

progrès à faire. Je suis d’accord avec Jean-<br />

Marcel ROSTAND – dont je ne suis pas de<br />

la même famille politique– sur la<br />

communication. J’<strong>en</strong> parle souv<strong>en</strong>t avec<br />

mon équipe. Je p<strong>en</strong>se aussi que nous<br />

devons mieux fonder ce que sont les<br />

politiques territoriales de l’emploi sur les<br />

questions théoriques et universitaires,<br />

d’autant que nous <strong>en</strong> avons les capacités.<br />

important aux yeux des élus d’Edimbourg<br />

que les collectivités locales et les élus<br />

s’impliqu<strong>en</strong>t dans les politiques locales<br />

pour l’emploi ?<br />

d'emploi, tous les services qui leur sont<br />

offerts et tous les employeurs sont locaux.<br />

La coordination de tout ce qui est fait pour<br />

eux doit donc être locale. Le leadership<br />

nécessaire pour assurer cette<br />

coordination doit aussi être local. Sans ce<br />

leadership, les politiques nationales ne<br />

seront pas assez efficaces. Avec ce<br />

leadership nous pouvons créer un système<br />

part<strong>en</strong>arial, qu'il soit ou non imposé par le<br />

gouvernem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral.<br />

échanges sur les raisons du manque de<br />

reconnaissance des PLIE et des Maisons<br />

de l’emploi, et que peut-on faire pour<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t mieux reconnus?<br />

confondre rationalisation des moy<strong>en</strong>s et<br />

stratégie. Une raison structurelle, qu’il<br />

faut creuser et fonder intellectuellem<strong>en</strong>t,<br />

sur l’analyse économique notamm<strong>en</strong>t, est<br />

la question du changem<strong>en</strong>t de logiciel du<br />

marché du travail. En effet, la<br />

« flexisécurité », empruntée à la doctrine<br />

europé<strong>en</strong>ne dans le cadre de la stratégie<br />

de Lisbonne, substitue la compétitivité à<br />

l’emploi comme priorité <strong>en</strong> Europe. Je<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


vous invite à lire un article écrit par Olivier<br />

DUTHEILLET de LA MOTTE, conseiller<br />

social de Jacques CHIRAC, qui était<br />

extrêmem<strong>en</strong>t clair sur cette vision d’un<br />

nouveau marché du travail. Il parlait du<br />

passage d’une vision malthusi<strong>en</strong>ne du<br />

travail, le partage de l’emploi, à une vision<br />

schumpetéri<strong>en</strong>ne, c’est-à-dire un marché<br />

du travail comme un processus<br />

perman<strong>en</strong>t de création et de destruction<br />

d’emplois. Pour faire <strong>en</strong> sorte que la<br />

création d’emplois surpasse la<br />

destruction, il faut flexibiliser le marché du<br />

travail. Nous sommes dans la doctrine<br />

communautaire, une flexibilité<br />

contractuelle et organisationnelle. M.<br />

FILLON, alors Ministre du Travail, pour<br />

r<strong>en</strong>dre compte de sa perception de la<br />

« flexisécurité », proposait de sécuriser<br />

non plus les emplois mais les personnes.<br />

Tout le monde n’a pas forcém<strong>en</strong>t pris la<br />

mesure de ce changem<strong>en</strong>t de logiciel sur<br />

le marché du travail.<br />

En 2008, il y a eu une première<br />

étape de « flexisécurité » à la française qui<br />

essaye de faire évoluer le modèle social<br />

français fondé, p<strong>en</strong>dant les Tr<strong>en</strong>te<br />

glorieuses, sur la sécurité de l’emploi,<br />

l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t des lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts,<br />

l’indemnisation du chômage, la formation<br />

professionnelle continue, une vocation<br />

promotionnelle et une adaptation de la<br />

main d’œuvre. Pour passer à la<br />

sécurisation des parcours, il faut faire<br />

évoluer les formes contractuelles<br />

d’emploi, assouplir les règles de<br />

lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t pour ne pas dissuader les<br />

employeurs de recruter, faire évoluer<br />

l’assurance chômage vers une assurance<br />

emploi, passer de la formation continue à<br />

la formation tout au long de la vie,<br />

introduire le longitudinal dans la<br />

formation. Cela s’opère contre le<br />

r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

demandeurs d’emploi et des dispositifs<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t des demandeurs<br />

d’emploi. Ce modèle place l’opérateur<br />

public de placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> première ligne.<br />

L’Etat, s’il veut instaurer la<br />

« flexisécurité », doit donner à l’opérateur<br />

de référ<strong>en</strong>ce un poids important, car il est<br />

le garant de la priorité qu’il donne à<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des transitions.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Quelle va être la place des Maisons de l’emploi et des PLIE ?<br />

Christophe GUITTON<br />

Ce qui va fragiliser, dans un premier<br />

temps, les réseaux spécialisés, dont les<br />

Maisons de l’emploi et les PLIE, doit<br />

aujourd’hui dev<strong>en</strong>ir une force. Il y a trois<br />

ans, la fusion portait une sorte de m<strong>en</strong>ace<br />

sur les réseaux spécialisés. Ce temps est<br />

révolu. M. CHERTIER évoquait tout à<br />

l’heure que la fusion s’est traduite par une<br />

« phase de c<strong>en</strong>tralisation ». En même<br />

temps, nous <strong>en</strong> sortons. J’ai assisté au<br />

lancem<strong>en</strong>t des programmes de<br />

territorialisation <strong>en</strong> région Rhône-Alpes et<br />

les esprits sont prêts. L’opérateur public<br />

réalise qu’il doit se déconc<strong>en</strong>trer,<br />

territorialiser son action et que la<br />

« flexisécurité » suppose d’améliorer la<br />

sécurité, l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

chômeurs. En outre, parce que la crise<br />

r<strong>en</strong>force les difficultés, l’opérateur public<br />

va utiliser pleinem<strong>en</strong>t les relais que<br />

constitu<strong>en</strong>t les réseaux spécialisés, y<br />

compris les Maisons de l’emploi. L’étape<br />

suivante est que les Maisons de l’emploi<br />

se positionn<strong>en</strong>t et que l’opérateur public<br />

et l’Etat les reconnaiss<strong>en</strong>t comme<br />

expertes de restauration de<br />

l’employabilité et <strong>en</strong>semblier, à travers les<br />

PLIE pour l’organisation des parcours. En<br />

même temps, la fonction de gouvernance<br />

locale évoquée est incontournable et<br />

primordiale. Les Maisons de l’emploi<br />

doiv<strong>en</strong>t être reconnues comme les<br />

opérateurs locaux de la prév<strong>en</strong>tion du<br />

risque de l’emploi.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous avez défini l’esquisse d’un<br />

cadre général de réflexion, complétant ce<br />

qu’ont dit Rémi PAUVROS et Bernard<br />

CHARLES. Une demande émerge autour<br />

d’un travail que Christophe GUITTON<br />

appelle « fondation intellectuelle ». Le<br />

problème est à la fois politique,<br />

économique et social. Il propose un travail<br />

sur l’écriture d’un docum<strong>en</strong>t positionnant<br />

les Maisons de l’emploi et les PLIE et, audelà<br />

des stratégies territoriales pour<br />

l’emploi, pour qu’il puisse servir de base à<br />

une charte. Elle pourrait être sout<strong>en</strong>ue<br />

par les associations d’élus, car c’était le<br />

propos que rappelait M. ROSTAND.<br />

Débat avec la salle<br />

Jean LE GARREC, Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance Villes Emploi<br />

J’ai trouvé ce débat extrêmem<strong>en</strong>t demain, je l’espère, Mme KOSCIUSKOintéressant<br />

et j’ai apprécié que M. MORIZET que nous avons r<strong>en</strong>contrée,<br />

CHERTIER nuance son propos. Je vais <strong>en</strong><br />

particulier réagir aux propos de M.<br />

GUITTON. Il faut ret<strong>en</strong>ir quelques mots<br />

simples. Nous avons une culture jacobine<br />

et la remettre <strong>en</strong> cause est <strong>en</strong>core devant<br />

nous car elle est fortem<strong>en</strong>t ancrée dans<br />

nos gouvernem<strong>en</strong>ts, quelle que soit sa<br />

couleur politique. Deuxièmem<strong>en</strong>t, nous<br />

avons un goût extraordinaire pour la<br />

complexité et la bureaucratie, ce qui peut<br />

nous conduire à la mort. J’ai été ministre<br />

de tutelle de l’ENA et comme je sortais de<br />

nous sommes dans la créativité.<br />

Regardons l’Allemagne et la Suède.<br />

La Suède s’<strong>en</strong> sort mieux grâce à son<br />

organisation et l’Allemagne grâce à ses<br />

« landers ». C’est la bataille que nous<br />

devons m<strong>en</strong>er. Elle n’est pas politique<br />

mais républicaine et citoy<strong>en</strong>ne. Si nous ne<br />

la m<strong>en</strong>ons pas, nous allons tomber. Je suis<br />

un élu du Nord, cinq fois député, et sans<br />

être du Nord j’ai réussi à m’y faire<br />

adopter. Vous êtes homme d’<strong>en</strong>treprise,<br />

j’<strong>en</strong> sors : j’y ai travaillé 25 ans. Travaillons<br />

l’<strong>en</strong>treprise, les énarques me détestai<strong>en</strong>t. <strong>en</strong>semble ! Bousculons, inv<strong>en</strong>tons,<br />

Leur goût de la complexité est donnons des coups de tête ! Nous<br />

extraordinaire et ils <strong>en</strong> viv<strong>en</strong>t. Quand une<br />

loi est votée, le décret sort aux cal<strong>en</strong>des<br />

grecques et au bout ri<strong>en</strong> n’est lisible. Si on<br />

ne créé pas un espace de créativité et<br />

d’animation, ri<strong>en</strong> ne se passera. Sans cet<br />

sommes mous ! L’Alliance Villes Emploi<br />

montre sa pugnacité et sa volonté avec<br />

Mme ESTABLIE-d’ARGENCĒ, qui s’appuie<br />

sur les élus quelle que soit leur famille<br />

politique. M. CHERTIER, nous avons besoin<br />

espace, nous allons aller à une rupture de personnes comme vous. Un<br />

sociale, déjà amorcée. Avec 33 Maisons de<br />

l’emploi et l’ADEME, nous travaillons sur<br />

l’énergie et la capacité à développer de la<br />

commissaire europé<strong>en</strong> a dit que le temps<br />

financier était ultra rapide et le temps<br />

politique l<strong>en</strong>t. Il a tout compris. Nous<br />

créativité, de l’emploi, d’animer un sommes dans ce temps rapide où nous<br />

territoire, nous sommes dans cet espace.<br />

Quand nous travaillons sur les douze<br />

traînons nos sabots. C’est de cette<br />

manière que l’on perd des batailles.<br />

filières d’emploi avec Mme LETARD et<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Merci, Monsieur le Présid<strong>en</strong>t, de cette conclusion.<br />

Hervé HĒNON, présid<strong>en</strong>t de la Mission locale du boulonnais, vice-présid<strong>en</strong>t de<br />

la communauté d’agglomération<br />

Il y a beaucoup d’explication sur le compréh<strong>en</strong>sion des Maisons de l’emploi.<br />

non-positionnem<strong>en</strong>t et la non-<br />

Certains élus n’ont pas <strong>en</strong>core totalem<strong>en</strong>t<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


absorbés le rôle qu’ils doiv<strong>en</strong>t jouer <strong>en</strong><br />

matière d’emploi <strong>en</strong> arguant toujours que<br />

l’emploi relève de la responsabilité de<br />

l’Etat. Il y a deux chantiers. Le premier est<br />

celui rappelé par Bernard CHARLES d’un<br />

noyau dur, pour ne pas être mou comme<br />

le rappelait M. LE GARREC, une politique<br />

dure qui lie les actions pour l’emploi avec<br />

le développem<strong>en</strong>t économique. Notre<br />

structure a de la pédagogie à faire, mais<br />

nous aussi, les élus, sur le terrain. Nous<br />

avons tous une responsabilité sur ce sujet.<br />

Le second chantier est celui de la<br />

gouvernance. Non, les Maisons de<br />

l’emploi ne sont pas des réseaux<br />

spécialisés. Non, l’Etat ne fait pas un<br />

opérateur. C’est une expéri<strong>en</strong>ce unique.<br />

Quand j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds les débats à l’Assemblée<br />

nationale ou au Sénat, j’ai l’impression<br />

que l’Etat est d’un côté et les Maisons de<br />

l’emploi de l’autre. L’Etat, comme Pôle<br />

emploi et les collectivités, sont dans une<br />

situation de co-gouvernance et pas de<br />

part<strong>en</strong>ariat. Au sein des Maisons de<br />

l’emploi, nous discutons aujourd’hui des<br />

conv<strong>en</strong>tions. J’ai parfois le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de<br />

justifier à l’Etat ce que je vais faire. Celui<br />

qui paye décide mais dans cette<br />

construction particulière, il s’agit de<br />

croisem<strong>en</strong>t. Nous avancerons le jour où,<br />

autour de la table, nous partirons d’un<br />

diagnostic commun d’un territoire, avec<br />

l’Etat et Pôle emploi et chacun fera ce<br />

qu’il a à faire. Une fois cette étape<br />

franchie, nous serons dans cette<br />

construction originale de la loi de<br />

cohésion sociale. Cela est vrai pour la<br />

définition des programmes comme pour<br />

l’évaluation. L’évaluation n’est pas le<br />

regard de l’Etat mais une définition<br />

commune pour co-évaluer le résultat.<br />

C’est une démarche culturelle et politique<br />

qui rejoint le jacobinisme et certains ont<br />

du mal à abandonner ce pilotage. C’est un<br />

des <strong>en</strong>jeux fondam<strong>en</strong>tal.<br />

Michel BERNARD, présid<strong>en</strong>t de MDE, vice-présid<strong>en</strong>t d’une communauté<br />

d’agglomération<br />

Je vais redire ce qu’Hervé HENON<br />

vi<strong>en</strong>t de dire, mais ce n’est pas nous qu’il<br />

discussion, n’ont pas compris ce qu’était<br />

une Maison de l’emploi et un travail <strong>en</strong><br />

faut convaincre. Le vrai problème est de part<strong>en</strong>ariat avec les organismes qui<br />

convaincre l’Etat et ses représ<strong>en</strong>tants peuv<strong>en</strong>t apporter une plus-value sur un<br />

locaux. Les directeurs régionaux de bassin d’emploi.<br />

DIRECCTE, avec lesquels nous sommes <strong>en</strong><br />

Danièle CORNET, vice-présid<strong>en</strong>te de la communauté d’agglomération Plaine<br />

c<strong>en</strong>trale du Val de marne, présid<strong>en</strong>te de l’association Plaine c<strong>en</strong>trale initiatives qui<br />

porte un PLIE<br />

Je voulais rev<strong>en</strong>ir sur la notion de<br />

parcours d’insertion. Notre plus-value est<br />

d’avoir construit véritablem<strong>en</strong>t un<br />

part<strong>en</strong>ariat local, avec des compét<strong>en</strong>ces<br />

locales et de la microchirurgie, comme<br />

disait le présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi, les<br />

avoir mises <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec l’expertise<br />

et les outils communs de chacun, d’avoir<br />

préservé le parcours d’insertion d’une<br />

personne dans la durée, dans la qualité et<br />

dans la prise <strong>en</strong> compte individuelle de la<br />

personne. Pourquoi, <strong>en</strong> temps de crise,<br />

avons-nous des résultats d’insertion tout à<br />

fait honorables ? Grâce à cette plus-value<br />

locale. Tant qu’on ne le reconnaîtra pas,<br />

on ne reconnaîtra pas ce qui fait la force<br />

des territoires. J’ai <strong>en</strong>vie de dire à M.<br />

CHERTIER que nous relevons le défi de<br />

travailler sur de la microchirurgie à<br />

condition de déconc<strong>en</strong>trer Pôle emploi au<br />

niveau local et d’avoir les moy<strong>en</strong>s de<br />

travailler <strong>en</strong>semble. Nous pouvons<br />

travailler avec des g<strong>en</strong>s intéressants de<br />

Pôle emploi, mais la structure n’est pas<br />

idéale pour faire de la microchirurgie<br />

locale…<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Christian MILLET-BARBET, adjoint au Maire de Bayonne, présid<strong>en</strong>t de la MDE<br />

de Bayonne<br />

Je voudrais juste nuancer les propos<br />

de M. BERNARD. Dans certains cas, il n’y a<br />

pas à convaincre l’Etat. Localem<strong>en</strong>t, c’est<br />

le cas de l’Aquitaine notamm<strong>en</strong>t, l’Etat est<br />

parfaitem<strong>en</strong>t convaincu par les structures<br />

que nous animons : Maisons de l’emploi,<br />

PLIE et Missions locales. Il est important<br />

de convaincre avant tout nos collègues de<br />

d’activités qu’ils cré<strong>en</strong>t. Ils s’arrêt<strong>en</strong>t là.<br />

Nous inaugurons une zone d’activité<br />

annoncée dans la presse et pas forcém<strong>en</strong>t<br />

les activités d’une Maison de l’emploi. Il<br />

s’agit d’être positionné sur l’aide à la<br />

personne. Quand elle a pour fonction une<br />

dim<strong>en</strong>sion économique et qu’un chômeur<br />

peut créer son <strong>en</strong>treprise grâce à elle, elle<br />

s’approprier cet outil. Pour les élus locaux, serait pourtant « inaugurable » aussi.<br />

l’emploi est d’abord le développem<strong>en</strong>t<br />

économique et la création d’emplois <strong>en</strong><br />

attirant les <strong>en</strong>treprises sur des zones<br />

Nous pouvons communiquer sur ces<br />

sujets et nous les approprier de cette<br />

manière.<br />

Dominique-Jean CHERTIER<br />

Ce qui m’a frappé, au cours de ce<br />

débat, est votre implication au travers des<br />

s<strong>en</strong>sibilités différ<strong>en</strong>tes. Il faut agir sur la<br />

base de ces bonnes volontés pour<br />

parv<strong>en</strong>ir à traiter de façon<br />

microchirurgique les problématiques de<br />

l’emploi. Pôle emploi a son rôle à t<strong>en</strong>ir,<br />

d’autres structures publiques ou privées<br />

ont aussi leur rôle à t<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant à<br />

chaque fois <strong>en</strong> compte la dim<strong>en</strong>sion locale<br />

des problématiques. Nous avons eu une<br />

phase difficile dont la priorité était<br />

d’inscrire et d’indemniser les demandeurs<br />

d’emploi, c’était la consigne donnée aux<br />

services de Pôle emploi. Maint<strong>en</strong>ant, il<br />

faut travailler, <strong>en</strong> particulier avec les<br />

employeurs, sur le marché local de<br />

l’emploi pour <strong>en</strong> avoir une meilleure<br />

connaissance et, au-delà de la relation<br />

avec les employeurs, avec les structures<br />

territoriales. Je voulais vous lire une<br />

phrase du relevé de décisions du Conseil<br />

d’Administration : « Pôle emploi doit créer<br />

un maillage fort avec les acteurs opérants<br />

des territoires ».<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Merci beaucoup.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Table ronde 2<br />

Les Enjeux des Politiques Europé<strong>en</strong>nes<br />

d’Inclusion et d’Emploi<br />

Marie-Hélène JEANJEAN<br />

Maire de Savy<br />

Vice-présid<strong>en</strong>te de la Communauté de communes du Pays du Vermandois<br />

Présid<strong>en</strong>te de la Maison de l’emploi et du PLIE de la Communauté de communes du Pays du<br />

Vermandois<br />

Membre du Comité National de Suivi du Fonds Social Europé<strong>en</strong> (FSE)<br />

Christian MILLET-BARBE<br />

Maire Adjoint de Bayonne<br />

Vice-présid<strong>en</strong>t de la Communauté d’Agglomération de Bayonne Anglet Biarritz<br />

Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi et du PLIE de l’Agglomération Bayonnaise et du Pays<br />

Basque<br />

Franck PIA<br />

Maire Adjoint de Beauvais<br />

Conseiller Régional de Picardie<br />

Présid<strong>en</strong>t du PLIE du Beauvaisis<br />

Pascale BEAUCHAMP<br />

Administrateur « Suivi du FSE et de l’Inclusion Sociale pour la France »<br />

Direction « FSE, Suivi des Politiques Nationales Correspondantes III »<br />

Direction Générale « Emploi, Affaires Sociales et Egalité des Chances » de la Commission<br />

Europé<strong>en</strong>ne<br />

Corinne VAILLANT<br />

Sous-Directrice <strong>en</strong> charge du Fonds Social Europé<strong>en</strong><br />

à la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP)<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Cette deuxième table ronde porte<br />

sur les <strong>en</strong>jeux des politiques europé<strong>en</strong>nes<br />

d’inclusion et d’emploi. Pour répondre à la<br />

question d’av<strong>en</strong>ir des financem<strong>en</strong>ts<br />

europé<strong>en</strong>s, notamm<strong>en</strong>t pour les PLIE, trois<br />

élus sont prés<strong>en</strong>ts: Marie-Hélène<br />

JEANJEAN est maire de Savy, viceprésid<strong>en</strong>te<br />

de la communauté de<br />

communes du Pays du Vermandois,<br />

présid<strong>en</strong>te de la Maison de l’emploi et du<br />

PLIE de la communauté de communes du<br />

Pays du Vermandois. Elle est aussi<br />

membre du comité national de suivi du<br />

FSE. Christian MILLET-BARBE, maire<br />

adjoint de Bayonne, vice-présid<strong>en</strong>t de la<br />

communauté d’agglomération de<br />

Bayonne Anglet Biarritz, est présid<strong>en</strong>t de<br />

la Maison de l’emploi et du PLIE de<br />

l’Agglomération Bayonnaise et du Pays<br />

Basque. Franck PIA est maire adjoint de<br />

Beauvais et conseiller régional de Picardie,<br />

présid<strong>en</strong>t du PLIE du Beauvaisis. Pascale<br />

BEAUCHAMP est administrateur « Suivi du<br />

FSE et de l’Inclusion Sociale pour la<br />

Franck PIA<br />

Merci de m’avoir invité à cette table<br />

ronde. Le territoire du PLIE du Beauvaisis<br />

regroupe 44 communes pour moins de<br />

100 000 habitants autour de Beauvais.<br />

Parmi les participants du PLIE, 63% des<br />

publics sont issus des quartiers s<strong>en</strong>sibles.<br />

Le milieu rural représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron 20%<br />

France », direction « FSE, Suivi des<br />

Politiques Nationales Correspondantes<br />

III », direction Générale « Emploi, Affaires<br />

Sociales et Egalité des Chances » de la<br />

Commission Europé<strong>en</strong>ne, et Corinne<br />

VAILLANT est sous-directrice <strong>en</strong> charge du<br />

Fonds Social Europé<strong>en</strong> à la Délégation<br />

Générale à l’Emploi et à la Formation<br />

Professionnelle (DGEFP). Elle a déjà<br />

participé à nos travaux à Lille.<br />

Nous avons opté pour le déroulé<br />

suivant : les élus vont brièvem<strong>en</strong>t dire ce<br />

que sont leurs PLIE et Maisons de l’emploi<br />

et ce qu’ils apport<strong>en</strong>t sur leur territoire.<br />

Dans un deuxième temps, ils diront aussi<br />

ce qu’apporte le FSE et l’effet qu’il peut<br />

avoir sur leurs politiques. Ensuite, Pascale<br />

BEAUCHAMP exposera les points de vue<br />

débattus actuellem<strong>en</strong>t. Corinne VAILLANT<br />

réagira aux propos et donnera l’état actuel<br />

des réflexions de l’Etat. Franck PIA,<br />

qu’apport<strong>en</strong>t votre PLIE et Maison de<br />

l’emploi ?<br />

des participants PLIE. En 2009, nous avons<br />

suivi près de 500 participants avec 140<br />

nouvelles <strong>en</strong>trées et 63 sorties positives,<br />

dont 1/3 vers la formation et 2/3 vers un<br />

emploi – CDD ou CDI. Nous suivons 63%<br />

de femmes et 83% de nos publics sont<br />

sans aucune qualification (niveau infra 5).<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Pour vous, élu, le PLIE permet de<br />

pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ces personnes.<br />

Franck PIA<br />

C’est ce qui fait la spécificité du<br />

PLIE. C’est la raison pour laquelle les élus,<br />

dont je fais partie, ont voulu mettre <strong>en</strong><br />

place un PLIE pour les personnes <strong>en</strong><br />

grande difficulté, éloignées de l’emploi. Ce<br />

dispositif est de plus <strong>en</strong> plus important car<br />

ces publics rest<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus<br />

longtemps dans le parcours d’insertion. Je<br />

s<strong>en</strong>s la nécessité de travailler sur ces<br />

publics. Cela repose sur la volonté des élus<br />

et la mise <strong>en</strong> œuvre nécessite des<br />

moy<strong>en</strong>s. Les collectivités font ce qu’elles<br />

doiv<strong>en</strong>t faire et le FSE est ess<strong>en</strong>tiel aux<br />

PLIE. Qu’apporte le PLIE ? Nous sommes<br />

complém<strong>en</strong>taires aux dispositifs de droit<br />

commun. Nous facilitons la mise <strong>en</strong> place<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


des actions d’insertion. Nous v<strong>en</strong>ons <strong>en</strong><br />

appui, nous ne faisons pas « à la place<br />

de ». C’est l’<strong>en</strong>jeu de nos actions. Nos<br />

référ<strong>en</strong>ts PLIE accompagn<strong>en</strong>t de manière<br />

personnalisée des publics fragilisés. C’est<br />

un métier à part <strong>en</strong>tière car il faut pr<strong>en</strong>dre<br />

les personnes dans leur globalité. Avec<br />

l’emploi se greff<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des<br />

problèmes d’ordre sociaux. Pour essayer<br />

de mettre à ces publics un pied à l’étrier<br />

de l’emploi, nos référ<strong>en</strong>ts travaill<strong>en</strong>t avec<br />

les assistantes sociales, Pôle emploi, le<br />

Conseil régional pour la formation<br />

professionnelle ou les CCAS. Nous<br />

mettons aussi <strong>en</strong> place des actions<br />

spécifiques dans le domaine de la<br />

mobilité, physique et intellectuelle. Un<br />

travail est à effectuer avec ces personnes,<br />

notamm<strong>en</strong>t sur le développem<strong>en</strong>t<br />

personnel. Ils doiv<strong>en</strong>t repr<strong>en</strong>dre confiance<br />

<strong>en</strong> eux avant de rechercher un emploi.<br />

Le PLIE appuie les dispositifs<br />

existants comme les chantiers d’insertion.<br />

Nous <strong>en</strong> avons sur le territoire, trois<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Nous voyons que vous êtes très<br />

attaché à votre PLIE. Marie-Hélène<br />

JEANJEAN, vous êtes présid<strong>en</strong>te d’un PLIE<br />

situé plutôt <strong>en</strong> zone rurale, intégré dans<br />

Marie-Hélène JEANJEAN<br />

Oui, je partage ce que dit Franck<br />

PIA. Le PLIE est une histoire dans un<br />

territoire. Notre territoire est totalem<strong>en</strong>t<br />

rural, avec 54 communes et 30 000<br />

habitants sur une superficie relativem<strong>en</strong>t<br />

ét<strong>en</strong>due. Cette histoire a plus de vingt ans<br />

et a impliqué au fur et à mesure des élus.<br />

Le PLIE a été créé au sein de la Maison de<br />

l’emploi du Vermandois, avant la loi de<br />

cohésion sociale. Cette Maison de l’emploi<br />

fait aujourd’hui partie de celle du Saint-<br />

Qu<strong>en</strong>tinois. Le PLIE est un dispositif<br />

gagnant/gagnant. Il est gagnant pour les<br />

publics accompagnés par les référ<strong>en</strong>ts et<br />

pour les élus et les <strong>en</strong>treprises du<br />

territoire, donc pour le développem<strong>en</strong>t<br />

portés par la collectivité, deux par la<br />

communauté d’agglomération du<br />

beauvaisis, un par une association<br />

constituée par un bailleur social. Dans ces<br />

chantiers, nous pr<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> charge la<br />

formation, qui n’est plus prise <strong>en</strong> charge<br />

par le Conseil régional. Grâce au FSE, nous<br />

parv<strong>en</strong>ons à accompagner les publics par<br />

rapport aux travaux et <strong>en</strong> leur donnant<br />

une formation, élém<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel de la<br />

réinsertion. Le PLIE a une grande expertise<br />

sur l’insertion, une fonction d’ingénierie<br />

de projet - par exemple concernant la<br />

mise <strong>en</strong> place de la clause d’insertion pour<br />

laquelle nous avons recruté<br />

spécifiquem<strong>en</strong>t une personne. Le PLIE est<br />

une plate-forme qui crée des synergies<br />

<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts acteurs pour mettre<br />

<strong>en</strong> place des actions d’insertion. Gérer le<br />

FSE demande de l’expertise et des<br />

moy<strong>en</strong>s. Nous sommes dev<strong>en</strong>us leaders<br />

sur la gestion du FSE qui me paraît<br />

ess<strong>en</strong>tielle. Nous aidons par-là les<br />

collectivités à utiliser du FSE.<br />

une Maison de l’emploi. Partagez-vous le<br />

point de vue de Franck PIA sur le côté<br />

additionnel d’un PLIE par rapport aux<br />

dispositifs existants ?<br />

économique. Le PLIE est un outil de<br />

développem<strong>en</strong>t territorial et local. En<br />

fonction des besoins du public, nous<br />

innovons. Pr<strong>en</strong>ons par exemple le cas<br />

d’une personne qui a besoin de quelques<br />

heures de formation pour la lecture de<br />

plans, et qui doit être intégrée dans une<br />

<strong>en</strong>treprise. Le Conseil régional proposait<br />

six mois de formation dont l’<strong>en</strong>treprise<br />

n’avait pas besoin (le recrutem<strong>en</strong>t étant<br />

urg<strong>en</strong>t). Le PLIE a financé quelques jours<br />

de formation à l’<strong>en</strong>treprise, ce qui a<br />

permis l’embauche de la personne. Le PLIE<br />

trouve des moy<strong>en</strong>s sur-mesure, adaptés à<br />

chaque personne, pour satisfaire des<br />

besoins d’un public et d’une <strong>en</strong>treprise.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

On revi<strong>en</strong>t à la notion de<br />

microchirurgie évoquée ce matin par le<br />

présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi. Rappelons que<br />

Marie-Hélène JEANJEAN<br />

Il est aussi labellisé AFAQ<br />

(Association Française pour l’Assurance de<br />

la Qualité) depuis un certain temps. La<br />

Maison de l’emploi abrite à la fois le PLIE,<br />

vous êtes le premier PLIE certifié ISO 9001,<br />

nous <strong>en</strong> parlions lors de l’atelier sur la<br />

démarche qualité des PLIE.<br />

une association de formation et une<br />

association intermédiaire. Nous avons<br />

choisi de travailler la qualité.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Christian MILLET-BARBE, pouvezvous<br />

vous soumettre au même exercice ?<br />

Christian MILLET-BARBE<br />

S’agissant du PLIE, l’agglomération<br />

bayonnaise s’ét<strong>en</strong>d sur cinq communes<br />

autour de 125 000 habitants. C’est un<br />

jeune PLIE qui date d’il y a six ans et fut<br />

compliqué à mettre <strong>en</strong> œuvre. Les élus et<br />

les acteurs locaux n’étai<strong>en</strong>t pas prêts et le<br />

niveau d’exig<strong>en</strong>ce contraignant. Par<br />

exemple, nous ne pouvions intégrer dans<br />

le PLIE au départ que des personnes ayant<br />

quatre ans de RMI derrière elles, des g<strong>en</strong>s<br />

pour lequel un accompagnem<strong>en</strong>t<br />

important, t<strong>en</strong>du, extrêmem<strong>en</strong>t<br />

personnalisé devait être mis <strong>en</strong> place pour<br />

parv<strong>en</strong>ir à réaliser nos objectifs, les<br />

mêmes que les vôtres, c’est-à-dire 50% de<br />

sorties positives, un public féminin<br />

nombreux avec une focale, une zone<br />

urbaine s<strong>en</strong>sible. Les critères ont été<br />

assouplis au fil du temps mais, sur la<br />

première programmation, ce fur<strong>en</strong>t ces<br />

objectifs et c’est à cette condition que<br />

l’ANPE avait accepté à l’époque de se<br />

joindre à notre démarche.<br />

Le PLIE a permis de respecter l’un<br />

des critères proposés par le FSE et qui<br />

permet au projet d’être éligible au titre du<br />

FSE : l’assistance aux personnes les plus<br />

éloignées de l’emploi. Grâce au PLIE, la<br />

question de la formation de ces personnes<br />

a été abordée. Les parcours toujours<br />

chaotiques nécessit<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des allers<br />

et retours, des échecs et donc une prise<br />

<strong>en</strong> compte de l’échec dans une<br />

dynamique de réussite. Avec l’aide directe<br />

à la mise à l’emploi, nous avons toujours<br />

essayé de privilégier les publics PLIE dans<br />

toutes les opérations, quelles qu’elles<br />

soi<strong>en</strong>t. Je p<strong>en</strong>se <strong>en</strong> particulier à la clause<br />

d’insertion dans les marchés publics. Le<br />

PLIE a été le précurseur et a s<strong>en</strong>sibilisé les<br />

élus avant que ce ne soit la Maison de<br />

l’emploi qui repr<strong>en</strong>ne le flambeau. Le PLIE<br />

a permis d’accompagner les politiques<br />

publiques locales, <strong>en</strong> particulier le<br />

programme départem<strong>en</strong>tal d’insertion<br />

qui, sur le plan de l’agglomération<br />

bayonnaise, a trouvé là un outil de<br />

réalisation de ses objectifs. S’il n’avait pas<br />

été mis <strong>en</strong> place, le départem<strong>en</strong>t aurait<br />

sans doute eu beaucoup de difficultés à<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre les dispositions de son<br />

programme départem<strong>en</strong>tal d’insertion.<br />

Dans le cadre des mesures<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t, nous avons<br />

communiqué auprès des élus. Il n’était pas<br />

si simple pour eux d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre que nous<br />

avions une population très précarisée,<br />

dont il fallait s’occuper tout<br />

particulièrem<strong>en</strong>t, casser les schémas<br />

faciles et les a priori sur les bénéficiaires<br />

du RMI de longue durée qui serai<strong>en</strong>t des<br />

« fainéants ». Il y avait un travail<br />

d’éducation des élus, et donc de<br />

fourniture de services adaptés à la<br />

personne. Quand on propose à un élu de<br />

s’<strong>en</strong>gager dans un processus de 18 mois<br />

<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, la cherté du projet nous est<br />

r<strong>en</strong>voyée. Le PLIE coûte 700 000 euros<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


pour une programmation qui tournait au<br />

départ autour de 600 personnes.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Ce qui ne fait jamais que 1000 euros<br />

par personne.<br />

Christian MILLET-BARBE<br />

Il est intéressant de le comparer à<br />

d’autres dispositifs, mais cela paraît<br />

beaucoup au premier abord. Le PLIE a<br />

apporté un vrai part<strong>en</strong>ariat local. Le<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous avez décrit tous les trois les<br />

aspects et dim<strong>en</strong>sions d’un PLIE. Il est<br />

référ<strong>en</strong>t, ingénieur de projets, animateur<br />

de plate-forme, <strong>en</strong>semblier, capable<br />

d’apporter des plus aux publics et aux<br />

employeurs, outil de développem<strong>en</strong>t<br />

local, innovateur, fabricant de sur-mesure,<br />

Christian MILLET-BARBE<br />

Le FSE apporte déjà la moitié du<br />

budget. Pour les élus pas aussi s<strong>en</strong>sibilisés<br />

à ces questions, il y a un effet d’aubaine<br />

car c’est autant de financem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> moins<br />

accordés par les collectivités locales. Il ne<br />

faut toutefois pas le voir de cette manière.<br />

Le FSE se positionne lui-même <strong>en</strong><br />

« additionnalité » de politique locale.<br />

L’échelon europé<strong>en</strong> qui vi<strong>en</strong>t<br />

s’additionner aux échelons locaux est<br />

intéressant, d’autant que la vocation du<br />

FSE est de faire <strong>en</strong> sorte qu’il y ait équité<br />

et égalité du développem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong><br />

Franck PIA<br />

Concrètem<strong>en</strong>t, nous avons eu à<br />

regretter une baisse du FSE qui a impacté<br />

notre activité. Nous avons dû réduire la<br />

voilure de nos <strong>en</strong>trées au sein de la<br />

structure pour t<strong>en</strong>ir les objectifs imposés.<br />

programme d’actions annuel, comme tous<br />

les PLIE, met <strong>en</strong> œuvre le tal<strong>en</strong>t d’autres<br />

opérateurs.<br />

accompagnateur des politiques locales…<br />

Sans prét<strong>en</strong>dre à l’exhaustivité, vous avez<br />

balayé rapidem<strong>en</strong>t ses avantages.<br />

Christian MILLET-BARBE. Que vous<br />

apporte le FSE et comm<strong>en</strong>t est-il perçu par<br />

les élus sur ce territoire ?<br />

sur le territoire europé<strong>en</strong>. C’est un<br />

cofinancem<strong>en</strong>t extrêmem<strong>en</strong>t important et<br />

complexe à mettre <strong>en</strong> œuvre. Nous y<br />

revi<strong>en</strong>drons <strong>en</strong> évoquant la nécessité de<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre des organismes<br />

intermédiaires de gestion regroupés.<br />

Hélas, la complexité du FSE, de ses modes<br />

de calculs et son recouvrem<strong>en</strong>t font que<br />

nos métiers sont consommés de 30 à 50%<br />

par les complexités administratives.<br />

Globalem<strong>en</strong>t, le financem<strong>en</strong>t est<br />

indisp<strong>en</strong>sable au territoire.<br />

Cela veut dire que nous pouvons accueillir<br />

moins de publics <strong>en</strong> difficulté. Je n’ose<br />

imaginer que le FSE soit supprimé car il n’y<br />

aurait alors plus de réponse à leur offrir.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Votre collectivité finance le PLIE.<br />

Franck PIA<br />

Le PLIE, <strong>en</strong> 2009, a un budget de<br />

650 000 euros. LE FSE a apporté 270 000<br />

euros. Les référ<strong>en</strong>ts accompagn<strong>en</strong>t les<br />

publics, mais si la mise <strong>en</strong> place d’actions<br />

n’est pas possible, nous ne pourrons pas<br />

débloquer de situations. Je p<strong>en</strong>se par<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


exemple au financem<strong>en</strong>t d’une trousse<br />

pour une personne qui voulait être<br />

coiffeuse. Nous répondons tout de suite<br />

au besoin. La légitimité du PLIE n’existe<br />

que par le FSE. Les élus, dont Caroline<br />

Marie-Hélène JEANJEAN<br />

Le FSE a cet effet levier, qui a été<br />

voulu. Sans fonds attribués au niveau<br />

europé<strong>en</strong> sur les territoires, les élus ne se<br />

serai<strong>en</strong>t pas impliqués dans ce dispositif.<br />

Au début du PLIE, les élus estimai<strong>en</strong>t que<br />

l’emploi relevait de l’Etat.<br />

Aujourd’hui, impliquer les élus de<br />

territoires ruraux est peut-être plus facile<br />

car ils sont proches de leurs publics.<br />

Aujourd’hui, quand un élu fait face à une<br />

personne <strong>en</strong> difficulté, il connaît l’adresse<br />

de la Maison de l’emploi et du PLIE, il sait<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

La programmation va se terminer<br />

dans trois ans. Qu’<strong>en</strong> est-il de l’après<br />

2014 ? Y aura-t-il <strong>en</strong>core du FSE pour la<br />

Pascale BEAUCHAMP<br />

Il y aura du FSE, je peux le dire sans<br />

m’avancer. La question est de savoir<br />

combi<strong>en</strong>. Dans le contexte de t<strong>en</strong>sion<br />

budgétaire, nous espérons qu’il ne sera<br />

pas trop mince. Pour quels Etats<br />

membres, pour quelles régions ? Nous ne<br />

le savons pas <strong>en</strong>core. La Commission<br />

r<strong>en</strong>dra sa proposition pour le prochain<br />

cadre financier pluriannuel au plus tôt <strong>en</strong><br />

juin prochain, <strong>en</strong> 2012 ou 2013 pour une<br />

adoption par le Parlem<strong>en</strong>t. Dans le cadre<br />

de la consultation publique sur la révision<br />

budgétaire qui a comm<strong>en</strong>cé avant la crise<br />

économique et financière, des Etatsmembres<br />

comme le Royaume-Uni, la<br />

Suède ou les Pays-Bas ont déjà indiqué<br />

être <strong>en</strong> faveur d’une réduction de la<br />

politique de cohésion et d’une<br />

conc<strong>en</strong>tration de cette politique sur les<br />

Etats-membres les plus vulnérables. Le<br />

montant reste inconnu.<br />

Pour autant, le Conseil a adopté <strong>en</strong><br />

juin dernier sa stratégie pour une Europe<br />

à l’horizon 2010. Elle accorde une grande<br />

CAILLEUX, la présid<strong>en</strong>te de la<br />

communauté d’agglomération, vot<strong>en</strong>t le<br />

budget du PLIE grâce à la prés<strong>en</strong>ce de FSE.<br />

Il permet de donner du s<strong>en</strong>s à notre<br />

action.<br />

qu’il y aura une réponse. Aujourd’hui, les<br />

élus appréci<strong>en</strong>t le FSE et att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une<br />

pér<strong>en</strong>nité dans ce dispositif.<br />

L’augm<strong>en</strong>tation de l’<strong>en</strong>veloppe cette<br />

année, suite à une baisse lors de la<br />

précéd<strong>en</strong>te programmation, a eu des<br />

impacts. Le FSE a eu un rôle dans<br />

l’implication des élus et des équipes, par<br />

rapport à leur professionnalisation.<br />

L’Europe peut leur faire confiance, ces<br />

dispositifs sont des plates formes<br />

valorisantes pour les territoires.<br />

France et si oui, Pascale BEAUCHAMP, sur<br />

quels dispositifs et comm<strong>en</strong>t cela va-t-il se<br />

passer ?<br />

place à la dim<strong>en</strong>sion sociale et à l’emploi.<br />

Elle est fondée sur trois piliers :<br />

-Développer une économie fondée<br />

sur la connaissance et l’innovation,<br />

durable et inclusive. Le FSE n’a pas<br />

seulem<strong>en</strong>t sa place dans l’économie<br />

inclusive, mais dans l’<strong>en</strong>semble des trois<br />

piliers. Dans les dix ans à v<strong>en</strong>ir, on sait<br />

qu’il y aura une réduction de 10 à 12<br />

millions d’emplois peu ou non qualifiés et<br />

une augm<strong>en</strong>tation de 15 à 16 millions<br />

d’emplois nécessitant de hautes<br />

qualifications. Or, on sait qu’actuellem<strong>en</strong>t<br />

plus de 80 millions d’Europé<strong>en</strong>s ont des<br />

niveaux très faibles de qualification.<br />

-Le FSE a aussi un rôle dans<br />

l’économie durable avec le<br />

« verdissem<strong>en</strong>t » de la croissance. J’ai vu<br />

des fascicules proposés sur les tables<br />

extérieures sur l’éco développem<strong>en</strong>t. Ce<br />

secteur d’amélioration nécessite<br />

l’adaptation de compét<strong>en</strong>ces et la<br />

création de nouveaux emplois.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


-Enfin, le FSE a sa place dans<br />

l’économie inclusive qui favorise<br />

l’augm<strong>en</strong>tation de la participation au<br />

marché du travail, la lutte contre la<br />

pauvreté et l’élévation des compét<strong>en</strong>ces.<br />

Il y a 85 millions de personnes <strong>en</strong> Europe<br />

<strong>en</strong>-dessous du seuil de pauvreté, à 60% du<br />

rev<strong>en</strong>u médian.<br />

La place du FSE est véritablem<strong>en</strong>t<br />

triple. Le Conseil a accepté de mesurer les<br />

progrès réalisés dans la stratégie Europe<br />

2010 à l’aulne de cinq objectifs dont trois<br />

ont trait à la question de l’emploi et la<br />

question sociale et d’éducation. Nous<br />

avons comme objectif d’atteindre un taux<br />

d’emploi de 75% des 20-64 ans, à l’horizon<br />

2020. Un double objectif <strong>en</strong> matière<br />

d’éducation vise la réduction du taux<br />

d’abandon scolaire et l’augm<strong>en</strong>tation de<br />

la part d’un groupe 30-34 ans ayant suivi<br />

un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur ou équival<strong>en</strong>t.<br />

Le grand objectif, nouveau, est la<br />

réduction de 20 millions de personnes<br />

frappées par la pauvreté ou l’exclusion<br />

sociale. Un autre docum<strong>en</strong>t important est<br />

celui de la Commission sur la révision<br />

budgétaire. Le Conseil avait demandé à la<br />

Commission, <strong>en</strong> dehors de la préparation<br />

du cadre budgétaire, d’étudier les grands<br />

principes qui devrai<strong>en</strong>t gouverner le futur<br />

budget, et les voies d’amélioration. A<br />

l’issue d’une consultation publique, la<br />

Commission a r<strong>en</strong>du son travail <strong>en</strong><br />

octobre. Cette communication indique<br />

que le futur budget doit se conc<strong>en</strong>trer sur<br />

les priorités de la stratégie 2020. Or, les<br />

priorités politiques sont liées aux<br />

instrum<strong>en</strong>ts financiers. Elle indique aussi<br />

que toutes les régions europé<strong>en</strong>nes<br />

pourront bénéficier de la politique de<br />

cohésion.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Y compris les régions françaises ?<br />

Pascale BEAUCHAMP<br />

Y compris les régions françaises,<br />

même s’il est prévu de conc<strong>en</strong>trer l’aide<br />

sur les régions les moins avancées. Selon<br />

ce docum<strong>en</strong>t, le FSE devrait avoir une plus<br />

forte visibilité et des volumes financiers<br />

prévisibles. Il y a le souci d’avoir un FSE<br />

déterminé budgétairem<strong>en</strong>t et qui ne soit<br />

pas un élém<strong>en</strong>t flou dans le budget de<br />

cohésion. Actuellem<strong>en</strong>t, et c’était aussi le<br />

cas des programmations précéd<strong>en</strong>tes, on<br />

a un budget cohésion global au niveau<br />

communautaire, puis on attribue une<br />

<strong>en</strong>veloppe aux Etats-membres et chacun<br />

détermine la part qui va rev<strong>en</strong>ir à l’emploi<br />

(au FSE) et au financem<strong>en</strong>t des<br />

infrastructures, c’est-à-dire au Fonds<br />

Europé<strong>en</strong> de Développem<strong>en</strong>t Régional. En<br />

France, <strong>en</strong> dépit des indicateurs socioéconomiques,<br />

l’arbitrage n’a pas été<br />

favorable à l’emploi malgré un taux<br />

d’emploi très faible aux deux extrémités<br />

de la pyramide des âges, un taux d’accès à<br />

la formation continue <strong>en</strong> dessous de la<br />

moy<strong>en</strong>ne communautaire, un taux de<br />

chômage structurel des jeunes très élevé…<br />

Vous connaissez ces indicateurs. Or,<br />

l’arbitrage a été opéré à 60% <strong>en</strong> faveur du<br />

FEDER, pour le budget cohésion, sur la<br />

période 2007-2013. Si nous avons un<br />

budget FSE sécurisé au niveau<br />

communautaire, ce sera déjà un grand<br />

pas.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Dans la communication de la<br />

Commission, les conclusions du 5 e rapport<br />

sur la cohésion économique, sociale et<br />

territoriale sont prés<strong>en</strong>tées dans un<br />

docum<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> ligne qui peut être<br />

consulté. Vous faites un appel aux<br />

contributions à ce propos. Les grandes<br />

ori<strong>en</strong>tations stratégiques y sont évoquées.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Pascale BEAUCHAMP<br />

La production de ce docum<strong>en</strong>t est<br />

réglem<strong>en</strong>taire pour la Commission tous les<br />

trois ans. Ses conclusions prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de<br />

grandes ori<strong>en</strong>tations pour la future<br />

période de programmation des fonds. Il<br />

est très accessible et lisible, conti<strong>en</strong>t 15<br />

pages de propositions et pose des<br />

questions qui ouvr<strong>en</strong>t une période de<br />

consultation jusqu’à fin janvier 2011.<br />

Cette consultation s’achèvera par un<br />

forum sur la cohésion économique, sociale<br />

et territoriale. A l’issue de ce forum, les<br />

contributions seront publiées ainsi que les<br />

réponses institutionnelles ou particulières<br />

à ces ori<strong>en</strong>tations. On <strong>en</strong>trera alors dans<br />

une phase de production législative pour<br />

la Commission europé<strong>en</strong>ne dont les<br />

propositions pour la cohésion seront<br />

r<strong>en</strong>dues publiques après la remise des<br />

propositions budgétaires à l’été 2011.<br />

Ce docum<strong>en</strong>t est structuré autour<br />

de quatre thèmes qui seront l’architecture<br />

de la future politique de cohésion. Elle<br />

pourra bénéficier à l’<strong>en</strong>semble des Etats<br />

membres, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte le PIB<br />

par habitant. La gouvernance aura le souci<br />

de r<strong>en</strong>forcer le part<strong>en</strong>ariat avec les élus, le<br />

secteur associatif et les part<strong>en</strong>aires<br />

sociaux. La conc<strong>en</strong>tration thématique sur<br />

les priorités 2020 sera un élém<strong>en</strong>t<br />

important du débat pour la France, qui ne<br />

fait pas partie des Etats membres les plus<br />

<strong>en</strong> retard. En effet, la Commission<br />

propose que les Etats les plus avancés<br />

conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t leurs fonds et bénéfici<strong>en</strong>t de<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous avez <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du le témoignage<br />

de ces trois élus sur l’initiative locale qu’ils<br />

ont prises avec l’appui du FSE, son rôle<br />

déterminant et les résultats qu’ils<br />

obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t grâce à lui. La Commission a<br />

Pascale BEAUCHAMP<br />

On retrouve effectivem<strong>en</strong>t tous les<br />

élém<strong>en</strong>ts qui ont été m<strong>en</strong>tionnés dans<br />

Vous dites qu’il y aura une<br />

« conditionnalité » de résultats. Pouvezvous<br />

comm<strong>en</strong>ter ce fait ?<br />

deux ou trois priorités thématiques,<br />

FEDER et FSE compris. Cela peut faire<br />

redouter une certaine « sectorialisation »<br />

des politiques. Tout dép<strong>en</strong>d de la façon<br />

dont les priorités seront conçues. On<br />

n’imagine pas une priorité emploi et une<br />

priorité inclusion sociale, ce serait trop<br />

large. Pour avoir une valeur ajoutée du<br />

FSE, un ciblage est important. Deux types<br />

de conditionnalités sont évoqués, macroéconomique<br />

et structurelle. Ces deux<br />

points vont être fortem<strong>en</strong>t débattus et<br />

contestés par beaucoup d’Etats membres<br />

car, pour la condition macro-économique,<br />

il s’agirait de susp<strong>en</strong>dre ou diminuer les<br />

fonds pour un Etat membre qui ne<br />

respecterait pas les conditions posées par<br />

le pacte de stabilité et de croissance.<br />

Quant à la condition structurelle, elle<br />

permettrait de réduire ou susp<strong>en</strong>dre les<br />

fonds si un Etat membre ne met pas <strong>en</strong><br />

place les réformes jugées nécessaires <strong>en</strong><br />

matière <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale ou <strong>en</strong> matière<br />

d’emploi, par exemple pour améliorer le<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t du marché du travail et<br />

éviter sa segm<strong>en</strong>tation.<br />

Dans le cadre de la mise <strong>en</strong> œuvre<br />

des programmes, une conditionnalité peu<br />

développée dans les propositions du<br />

cinquième rapport pourrait consister à<br />

conditionner l’octroi des fonds aux<br />

résultats de certains élém<strong>en</strong>ts du<br />

programme. Cela implique un travail<br />

important d’objectifs, d’indicateurs et<br />

d’évaluation pour mesurer les résultats.<br />

<strong>en</strong>gagé une étude sur les initiatives locales<br />

<strong>en</strong> matière d’emploi. Vous retrouvez-vous<br />

dans ce qu’ils dis<strong>en</strong>t et qu’<strong>en</strong> est-il de<br />

cette étude ?<br />

cette étude : part<strong>en</strong>ariat, flexibilité,<br />

ajustem<strong>en</strong>t au plus près des besoins du<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


territoire, ceux des personnes <strong>en</strong> parcours<br />

d’insertion et ceux des <strong>en</strong>treprises. Cette<br />

étude a été <strong>en</strong>gagée au mois de<br />

septembre par la Direction générale de<br />

l’emploi. La Direction générale des<br />

politiques régionales sur le FEDER a<br />

<strong>en</strong>gagé égalem<strong>en</strong>t des études sur le<br />

développem<strong>en</strong>t local. Il me paraît tout à<br />

fait intéressant que l’une d’elles ait été<br />

faite au niveau de l’emploi car le FSE est<br />

souv<strong>en</strong>t considéré, à juste titre, comme<br />

un instrum<strong>en</strong>t destiné aux personnes. Sa<br />

base réglem<strong>en</strong>taire est d’améliorer la<br />

mobilité et les possibilités d’emploi avant<br />

de dev<strong>en</strong>ir un des instrum<strong>en</strong>ts au service<br />

de la cohésion. Il est intéressant de voir<br />

aussi le FSE comme un élém<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong><br />

aux territoires et aux initiatives locales.<br />

Nous avons id<strong>en</strong>tifié 14 Etats membres<br />

dans lesquels le FSE dans les programmes<br />

2007-2013 intervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur du<br />

développem<strong>en</strong>t pour les initiatives locales<br />

pour l’emploi. Un ciblage plus particulier<br />

est fait sur l’Espagne, le Royaume-Uni, la<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Ce point est un <strong>en</strong>jeu majeur pour<br />

les PLIE, évidemm<strong>en</strong>t. Corinne VAILLANT,<br />

quelles sont les réactions de la Direction<br />

générale de l’emploi et de la formation<br />

aux conclusions du rapport de la<br />

Corinne VAILLANT<br />

Je vais m’exprimer au nom de ce<br />

que peut proposer la DGEFP (Délégation<br />

Générale à l’Emploi et à la Formation<br />

Professionnelle), et pas au nom de l’Etat.<br />

La politique de cohésion est placée sous<br />

l’autorité de Bruno LE MAIRE qui a aussi<br />

sous son autorité la Politique Agricole<br />

Commune. Ces deux grandes politiques<br />

europé<strong>en</strong>nes peuv<strong>en</strong>t, dans des contextes<br />

budgétaires t<strong>en</strong>dus comme nous les<br />

connaissons, <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce au<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Si je résume, les négociations vont<br />

porter sur le montant de ce que l’Union<br />

France et l’Allemagne où les initiatives y<br />

sont probablem<strong>en</strong>t plus fortem<strong>en</strong>t<br />

sout<strong>en</strong>ues.<br />

Nous <strong>en</strong> sommes au stade des<br />

rapports préliminaires par pays et global.<br />

Nous avons eu un séminaire de travail au<br />

cours duquel nous avons pu prés<strong>en</strong>ter les<br />

obstacles et les apports du FSE. Dans les<br />

obstacles, on peut citer parfois la culture<br />

de gestion et de contrôle qui doit<br />

nécessairem<strong>en</strong>t accompagner la gestion<br />

du FSE dans ces initiatives locales et qui<br />

peut aussi <strong>en</strong>traver l’innovation. On a pu<br />

id<strong>en</strong>tifier par comparaison que le souti<strong>en</strong><br />

politique et la pertin<strong>en</strong>ce des part<strong>en</strong>ariats<br />

étai<strong>en</strong>t déterminants. Nous allons avoir un<br />

second séminaire <strong>en</strong> janvier et un rapport<br />

<strong>en</strong> février dans lequel nous produirons<br />

probablem<strong>en</strong>t des recommandations pour<br />

l’av<strong>en</strong>ir du FSE dans le cadre de ce<br />

souti<strong>en</strong>. Un des points de discussion est le<br />

suivant: doit-on flécher une partie du<br />

futur budget du FSE sur ces initiatives<br />

locales ?<br />

Commission évoqués à l’instant ? Pouvezvous<br />

faire un bref état de l’utilisation du<br />

FSE et de l’offre d’insertion sur les<br />

territoires ?<br />

niveau des négociations budgétaires. Sur<br />

les cal<strong>en</strong>driers, Pascale BEAUCHAMP a<br />

raison de vous dire que nous n’aurons pas<br />

de lisibilité avant le deuxième semestre<br />

2012, au mieux. Parallèlem<strong>en</strong>t au<br />

cinquième rapport, il y a l’exercice de la<br />

perspective financière, c’est-à-dire le<br />

budget de l’Union pour la prochaine<br />

période de programmation. Plusieurs<br />

Etats-membres, dont la France, ne veul<strong>en</strong>t<br />

pas dissocier les deux sujets.<br />

donne à la Commission et<br />

réciproquem<strong>en</strong>t?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Corinne VAILLANT<br />

Non, il sera plutôt traité du budget<br />

de la politique de cohésion globalem<strong>en</strong>t<br />

pour la future programmation, stable ou<br />

<strong>en</strong> baisse, dans un contexte où plusieurs<br />

Etats-membres souhait<strong>en</strong>t que le budget<br />

communautaire contribue à<br />

l’assainissem<strong>en</strong>t des finances publiques.<br />

Les négociations sont t<strong>en</strong>dues avec des<br />

Etats, comme l’a très bi<strong>en</strong> rappelé Pascale<br />

BEAUCHAMP, qui ne mett<strong>en</strong>t pas la<br />

priorité sur la cohésion sociale. La France<br />

est neutre mais doit trouver un équilibre<br />

par rapport à sa contribution, car elle est<br />

fortem<strong>en</strong>t contributeur net à la politique<br />

de cohésion : 8 milliards d’euros annuels<br />

pour un retour de 2 milliards d’euros et un<br />

déficit de -6 milliards d’euros. Cela peut<br />

interroger les politiques et dépasse<br />

largem<strong>en</strong>t le champ de la DGEFP.<br />

Nous essayons de travailler par<br />

rapport aux questions posées par la<br />

Commission. Le Secrétariat général aux<br />

affaires europé<strong>en</strong>nes avec la DATAR va<br />

organiser une consultation des élus le 7<br />

janvier 2011 sur ce rapport. Le rapport est<br />

<strong>en</strong> ligne et vous pouvez contribuer à cette<br />

consultation avant le 31 janvier, avant le<br />

forum europé<strong>en</strong>. Du côté de la DGEFP,<br />

nous incitons depuis longtemps à avoir<br />

une ligne budgétaire FSE dédiée dans le<br />

budget communautaire. Le FSE ayant une<br />

visibilité moindre que le FEDER, la<br />

t<strong>en</strong>dance naturelle est de donner une plus<br />

grande part au FEDER qu’au FSE. A<br />

minima, des idées font jour pour avoir un<br />

socle de FSE imposé aux Etats-membres<br />

au sein de l’<strong>en</strong>veloppe qui leur sera<br />

accordée au titre de la politique de<br />

cohésion. La DGEFP pousse ce qui peut<br />

aller dans le s<strong>en</strong>s de la prévisibilité<br />

budgétaire du FSE et de la reconnaissance<br />

de son fonds au niveau de la politique de<br />

cohésion. Elle pousse aussi les<br />

conc<strong>en</strong>trations thématiques. Le FSE a une<br />

très faible lisibilité politique qui nuit à<br />

l’image du fonds et donne une perception<br />

lointaine de l’Europe.<br />

Nous ne sommes néanmoins pas<br />

opposés aux initiatives locales. Les deux<br />

ne sont pas opposées. La Commission<br />

impose aussi des priorités obligatoires, ce<br />

qui nous laisse une faible marge de<br />

manœuvre. Dans ces priorités, les PLIE s’y<br />

retrouv<strong>en</strong>t et nous aussi. En effet, le taux<br />

d’emploi est visé à 75% pour la tranche<br />

25-64 ans, et la lutte contre la pauvreté<br />

possède trois niveaux, dont celui de<br />

l’augm<strong>en</strong>tation du taux d’activité des<br />

ménages pour lesquels sans actif. Côté<br />

emploi et formation professionnelle, je ne<br />

vois pas de danger pour le travail des PLIE<br />

aujourd’hui. Il n’y a pas de conditionnalité<br />

<strong>en</strong> dehors de la politique de cohésion, si<br />

on doit conditionner le versem<strong>en</strong>t des<br />

fonds à des résultats. Les PLIE sont bi<strong>en</strong><br />

armés quant aux mesures de résultats, ils<br />

étai<strong>en</strong>t même précurseurs sur ce sujet<br />

avec des résultats clairem<strong>en</strong>t mesurables<br />

et des objectifs id<strong>en</strong>tifiés et déterminés.<br />

Nous ne voulons pas aller vers des<br />

résultats macro-économiques car les<br />

montants FSE ne permettront pas de les<br />

obt<strong>en</strong>ir. Nous poussons les réalisations,<br />

les participants, l’impact, mais nous<br />

n’avons pas la masse financière pour<br />

peser sur la macro-économie, avec le FSE.<br />

Nous m<strong>en</strong>ons des travaux avec<br />

l’évaluation de la Commission. Les<br />

indicateurs me sembl<strong>en</strong>t réalistes. Nous<br />

poussons à la simplification, et nous ne<br />

sommes pas les seuls. Des mesures ont<br />

été faites mais elles tard<strong>en</strong>t à se mettre <strong>en</strong><br />

place. Elles ne sont pas sécurisées. Elles le<br />

sont sur les forfaits 20%, mais pour les<br />

50 000 euros et les barèmes, nous n’avons<br />

aucune assurance de la Cour des comptes<br />

europé<strong>en</strong>ne. Nous savons que nous<br />

pr<strong>en</strong>ons un risque. Vous m’avez aussi<br />

interrogée sur ce que je p<strong>en</strong>sais des PLIE.<br />

Cela fait trois générations que le FSE<br />

accompagne les PLIE, depuis leur<br />

naissance sur la programmation 1994-<br />

1999. Ils ont donné naissance à<br />

l’intéressant parcours individualisé à une<br />

époque où les logiques étai<strong>en</strong>t autres. Ces<br />

structures sont innovantes.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Elles le sont toujours.<br />

Corinne VAILLANT<br />

Elles le sont toujours. Il peut vous<br />

être objecté que vous n’avez pas d’effet<br />

masse, ce qui n’est pas votre objectif.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Il n’y a que 100 000 personnes dans<br />

les PLIE, et pas un million…<br />

Corinne VAILLANT<br />

Vous n’avez clairem<strong>en</strong>t pas d’effet<br />

masse mais vous essayez d’accompagner<br />

les plus éloignés de l’emploi vers l’emploi<br />

grâce au parcours individualisé. Vous avez<br />

une bonne culture de résultats, de bons<br />

taux de sorties vers l’emploi. Vous avez<br />

aussi de bons taux d’insertion vers les<br />

<strong>en</strong>treprises, où je ne vous att<strong>en</strong>dais pas.<br />

Au niveau des résultats de cette étude, je<br />

les pr<strong>en</strong>ds comme un sujet de réflexion, et<br />

le Délégué général à l’emploi aussi. On y<br />

constate une grande quantité de<br />

financem<strong>en</strong>ts croisés partout, ce qui n’est<br />

pas idéal, même au niveau<br />

communautaire. Nous allons donc vous<br />

proposer, à l’issu du Comité de suivi de<br />

janvier, de monter des groupes de travail<br />

pour préparer l’av<strong>en</strong>ir et regarder la place<br />

de chacun, comm<strong>en</strong>t vous organiser pour<br />

une meilleure qualité de service aux<br />

usagers et repérer là où le FSE a le plus de<br />

valeur ajoutée par rapport au droit<br />

commun. Vous avez une intellig<strong>en</strong>ce de<br />

terrain remarquable, il faut la capitaliser<br />

pour la diffuser dans des schémas<br />

structurés.<br />

salle.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

L’intellig<strong>en</strong>ce de terrain est dans la<br />

Corinne VAILLANT<br />

C’est la raison pour laquelle je le<br />

souligne.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Il y a donc deux propositions. La<br />

première est de lire les conclusions <strong>en</strong><br />

ligne dont vous avez parlé et réagir avant<br />

le 31 janvier, ce que le réseau peut<br />

organiser. La seconde est la proposition de<br />

travailler <strong>en</strong>semble pour préparer 2014 et<br />

vous faites le pari de l’intellig<strong>en</strong>ce de<br />

terrain. Je suppose qu’elle sera au r<strong>en</strong>dezvous,<br />

comme elle l’a été depuis le début,<br />

vous l’avez souligné. Merci beaucoup de<br />

cette double interv<strong>en</strong>tion qui clarifie, pour<br />

certains, les perspectives. On reti<strong>en</strong>t qu’il<br />

y aura toujours du FSE mais dans une<br />

moindre part,<br />

Corinne VAILLANT<br />

On ne sait pas. Il y aura peut-être<br />

moins de politique de cohésion et plus de<br />

FSE ? Nous l’espérons.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Nous allons préparer <strong>en</strong>semble<br />

l’av<strong>en</strong>ir, ce qui est prometteur. Les trois<br />

élus et la salle pourrai<strong>en</strong>t réagir à vos<br />

propos et poser des questions. Je rappelle<br />

que le thème porte sur les <strong>en</strong>jeux des<br />

Marie-Hélène JEANJEAN<br />

Je suis au comité de suivi national<br />

du FSE. Lors de la dernière commission,<br />

nous avons parlé de l’harmonisation des<br />

critères de résultats. Pour les PLIE, une<br />

sortie positive représ<strong>en</strong>te 6 mois d’emploi<br />

pér<strong>en</strong>ne, ce qui n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t<br />

le cas pour d’autres structures. Il y a une<br />

Franck PIA<br />

J’ai une remarque à faire par<br />

rapport à la mutualisation des PLIE. Je suis<br />

dans un départem<strong>en</strong>t où le PLIE est le seul<br />

organisme intermédiaire, donc je ne dois<br />

pas faire face à un problème de<br />

mutualisation. Compte-t<strong>en</strong>u de la<br />

complexité de la gestion du FSE et la<br />

politiques europé<strong>en</strong>nes d’inclusion et<br />

d’emploi. Marie-Hélène JEANJEAN me<br />

disait la nécessité d’harmoniser les<br />

indicateurs de résultats, par exemple.<br />

harmonisation à faire, à travers les PLIE.<br />

M. MARTINOT, Délégué général à l’emploi<br />

et à la formation professionnelle, a<br />

approuvé cette demande d’harmonisation<br />

<strong>en</strong>tre toutes les structures qui travaill<strong>en</strong>t<br />

dans le champ de l’emploi, y compris <strong>en</strong><br />

sous-traitance.<br />

nécessité de travailler le plus possible<br />

<strong>en</strong>semble, je souti<strong>en</strong>s l’idée d’arriver à<br />

mutualiser des moy<strong>en</strong>s au niveau régional.<br />

En même temps, il faut aussi concilier<br />

cette nécessité avec celle de rester<br />

proche, de travailler sur la proximité avec<br />

nos publics et les collectivités.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous voulez dire que la réactivité et<br />

le sur-mesure impos<strong>en</strong>t une certaine<br />

proximité.<br />

Franck PIA<br />

Tout à fait, sans compter le risque<br />

de démobilisation des élus que cela<br />

pourrait <strong>en</strong>traîner.<br />

Christian MILLET-BARBE<br />

J’ai deux questions très<br />

pragmatiques à vous adresser: quand<br />

allez-vous réduire les délais de paiem<strong>en</strong>t ?<br />

Quand on voit ce que les regroupem<strong>en</strong>ts<br />

suppos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de trésorerie, nous<br />

avons un an, voire deux, de retard. Quand<br />

on a 300 ou 400 000 euros dehors,<br />

comm<strong>en</strong>t fait-on pour regrouper 5 PLIE<br />

dans un seul OI ? A quoi adosse-t-on sa<br />

trésorerie ? Si je n’avais pas un GIP –DSU<br />

dont j’assure la présid<strong>en</strong>ce, donc un<br />

contrat urbain de cohésion sociale qui<br />

assure cette trésorerie, je serais dans<br />

l’incapacité de continuer à faire vivre ce<br />

PLIE. Ma deuxième question regarde les<br />

Maisons de l’emploi. Vous avez <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />

qu’il y a une baisse de 47%, un peu moins<br />

maint<strong>en</strong>ant car nos députés ont obt<strong>en</strong>u<br />

15 millions supplém<strong>en</strong>taires, du moins je<br />

l’espère. La baisse est conséqu<strong>en</strong>te. Les<br />

Maisons de l’emploi sont-elles éligibles au<br />

FSE, au moins sur le reliquat des<br />

<strong>en</strong>veloppes non utilisées sur la<br />

programmation actuelle ? Ne peut-on<br />

trouver le moy<strong>en</strong> d’une inscription<br />

budgétaire et d’une possibilité<br />

d’émargem<strong>en</strong>t au titre du FSE, pour<br />

comp<strong>en</strong>ser partiellem<strong>en</strong>t la baisse des<br />

subv<strong>en</strong>tions v<strong>en</strong>ant de l’Etat ?<br />

© Alliance Villes Emploi


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Les trois élus soulèv<strong>en</strong>t quatre<br />

questions : L’harmonisation des critères<br />

de résultats, la nécessité de maint<strong>en</strong>ir la<br />

proximité tout <strong>en</strong> mutualisant certaines<br />

tâches, la problématique des délais de<br />

paiem<strong>en</strong>t et l’accès des Maisons de<br />

l’emploi au Fonds Social Europé<strong>en</strong>.<br />

Pascale BEAUCHAMP<br />

Les Maisons de l’emploi figur<strong>en</strong>t<br />

comme bénéficiaires dans le programme<br />

national FSE français.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

La réponse est donc positive.<br />

Pascale BEAUCHAMP<br />

Nous avons un délai réglem<strong>en</strong>taire<br />

de paiem<strong>en</strong>t de deux mois qui est<br />

respecté par la Commission europé<strong>en</strong>ne. Il<br />

a été légèrem<strong>en</strong>t dépassé lors de l’avantdernière<br />

demande de paiem<strong>en</strong>t, car nous<br />

avions un problème lié à un contrôle de<br />

Pôle emploi. La demande précéd<strong>en</strong>te est<br />

arrivée le 22 décembre et payée le 28<br />

décembre 2009. Nous avons reçu six<br />

Corinne VAILLANT<br />

Je ne suis pas certaine que nous<br />

soyons suivis par le Conseil sur ce point<br />

là… Sur la mutualisation, même si c’est<br />

une question considérée comme francofrançaise,<br />

les modalités de gestion, le<br />

choix d’avoir ou pas un nombre important<br />

de subv<strong>en</strong>tion globale, relève de la<br />

subsidiarité de la gestion partagée.<br />

La question des indicateurs sera<br />

résolue car nous travaillons actuellem<strong>en</strong>t<br />

les indicateurs avec la Commission<br />

europé<strong>en</strong>ne. Dans l’immédiat, nous<br />

travaillons beaucoup avec les<br />

départem<strong>en</strong>ts. J’apprécie que le<br />

programme opérationnel se soit <strong>en</strong>gagé<br />

dans une démarche d’évaluation continue,<br />

cela préfigure l’av<strong>en</strong>ir dans un suivi<br />

d’indicateurs communs arrêtés avec la<br />

Commission europé<strong>en</strong>ne. Pour la DGEFP,<br />

ce n’est pas aujourd’hui un instrum<strong>en</strong>t de<br />

comparaison de performance <strong>en</strong>tre les<br />

structures. Pour les délais de paiem<strong>en</strong>t, la<br />

Commission met deux mois à rembourser.<br />

demandes de paiem<strong>en</strong>t depuis le début<br />

du programme qui ont toutes été<br />

honorées. Une proposition, probablem<strong>en</strong>t<br />

contestable de la part des Etats membres,<br />

dans le cadre de la future période de<br />

programmation, consisterait à rembourser<br />

l’Etat membre une fois qu’il aurait payé<br />

les bénéficiaires du programme.<br />

A partir du mom<strong>en</strong>t où une déclaration de<br />

dép<strong>en</strong>ses arrive à la Commission, il y a des<br />

délais réglem<strong>en</strong>taires. Pour que vous<br />

soyez payés, il faut faire des bilans exigés<br />

un an après, sauf si vous faites des bilans<br />

intermédiaires. Vous avez un an de<br />

décalage avec des bilans qui arriv<strong>en</strong>t le 30<br />

avril. Quand on reçoit les fonds, nous<br />

demandons aux DIRECCTE à qui ils<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les attribuer. Une partie est de<br />

la subv<strong>en</strong>tion, une autre va abonder<br />

d’autres dispositifs qui relèv<strong>en</strong>t de<br />

programme LOLF (Loi Organique relative<br />

aux Lois de Finances) Le Délégué général à<br />

l’emploi vi<strong>en</strong>t de finir les dialogues de<br />

gestion. La question des délais de<br />

paiem<strong>en</strong>t fait partie des indicateurs de<br />

qualité services mis sous t<strong>en</strong>sion par la<br />

DGEFP. Quand ils sont très longs, on<br />

demande pourquoi, de même pour les<br />

délais d’instruction. Ils devrai<strong>en</strong>t toutefois<br />

se réduire puisque le problème des<br />

attestations de cofinancem<strong>en</strong>t a disparu.<br />

© Alliance Villes Emploi


Puisque l’Etat français ne fait pas l’avance<br />

des fonds europé<strong>en</strong>s, une fois la pompe<br />

amorcée avec les avances<br />

communautaires, la trésorerie arrive au<br />

HENRI LE MAROIS<br />

Je note l’exist<strong>en</strong>ce d’indicateurs de<br />

qualité de service des DIRECCTE qui les<br />

Corinne VAILLANT<br />

Oui. Le dialogue de gestion est<br />

relativem<strong>en</strong>t nouveau. Ne regardons pas<br />

fur et à mesure des remboursem<strong>en</strong>ts de la<br />

Commission. Ils sont rapides mais cela<br />

dép<strong>en</strong>d de la capacité à déclarer.<br />

oblige à améliorer, je suppose, les délais<br />

de paiem<strong>en</strong>t.<br />

le départ mais les marges de progrès que<br />

nous nous donnons.<br />

Débat avec la salle<br />

Danièle CORNET, Présid<strong>en</strong>te du PLIE Plaine C<strong>en</strong>trale de Val-de-Marne<br />

Je voulais rev<strong>en</strong>ir sur une donnée<br />

propre à notre pays. A ma connaissance,<br />

la France est le seul pays europé<strong>en</strong> à<br />

conc<strong>en</strong>trer le FSE et à le redistribuer, ce<br />

Voilà le premier problème opérationnel<br />

que je voulais soulever.<br />

Sur les objectifs des politiques<br />

europé<strong>en</strong>nes d’inclusion et d’emploi, vous<br />

qui créé un dispositif lourd et une avez souligné notre travail sur les<br />

bureaucratie qui <strong>en</strong>traîne des retards de<br />

gestion. Il est problématique de m<strong>en</strong>er<br />

parfaitem<strong>en</strong>t son travail et de constater<br />

des retards de deux ans et demi de<br />

paiem<strong>en</strong>t. La France a multiplié les<br />

niveaux de contrôle et de gestion du FSE.<br />

territoires. Il faut savoir reconnaître les<br />

opérateurs pertin<strong>en</strong>ts de proximité. Que<br />

ce soi<strong>en</strong>t les Maisons de l’emploi ou les<br />

PLIE, nous ne sommes pas vraim<strong>en</strong>t<br />

reconnus comme ces bons opérateurs.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, vous soulignez nos bons<br />

résultats.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous n’êtes pas reconnus par qui ?<br />

Danièle CORNET<br />

Reconnus par l’Etat, le FSE et<br />

l’Europe, ce qui s’exprime aussi par les<br />

moy<strong>en</strong>s. Entre 2006 et 2007, nous avons<br />

eu une baisse de 40 à 50% pour les PLIE.<br />

D’autres baisses importantes vont avoir<br />

lieu <strong>en</strong> 2011 et 2012. On nous annonce<br />

Bernard CHARLES, Lille<br />

J’aimerais souligner trois points<br />

importants.<br />

Nous avons fait un effort<br />

chronophage sur la question de<br />

l’organisme intermédiaire. 5 PLIE sont<br />

désormais dans l’OI. Or, nous avons fait<br />

une demande pour laquelle nous n’avons<br />

toujours pas de réponse, sur la nécessité<br />

que le FSE va peut-être <strong>en</strong>core baisser.<br />

Nous n’allons pas mettre <strong>en</strong> place un<br />

dispositif aussi complexe qu’un<br />

O.I.(Organisme Intermédiaire) avec une<br />

gestion plus compliquée pour peu de<br />

financem<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire.<br />

d’avoir une assistance technique pour<br />

faire fonctionner cet O.I.<br />

Par ailleurs, les <strong>en</strong>veloppes ont été<br />

définies avant la crise jusqu’<strong>en</strong> 2013, avec<br />

un accord de consommation des fonds FSE<br />

dégressifs pris sur certains territoires.<br />

Pour les années 2011, 2012 et 2013, les<br />

contributions FSE sont très réduites par<br />

rapport à des <strong>en</strong>jeux très importants <strong>en</strong><br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


nombre de personnes éloignées de<br />

l’emploi, des difficultés et des t<strong>en</strong>sions.<br />

Comm<strong>en</strong>t mobiliser l’<strong>en</strong>semble des<br />

financem<strong>en</strong>ts FSE qui n’aurai<strong>en</strong>t pas été<br />

au niveau national et les imputer là où ils<br />

sont nécessaires ?<br />

Enfin, <strong>en</strong> tant que membre de<br />

l’Alliance Villes Emploi et élu, j’ai trouvé<br />

remarquables les interv<strong>en</strong>tions de Pascale<br />

BEAUCHAMP et Corinne VAILLANT, <strong>en</strong><br />

particulier quand elles ont évoqué les<br />

résultats de nos politiques territoriales et<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous avez le souci de répondre<br />

positivem<strong>en</strong>t à l’appel de Pascale<br />

des PLIE. En tant qu’élu, nous devons,<br />

avec notre réseau, nous emparer<br />

fortem<strong>en</strong>t de l’après 2014, à partir de vos<br />

propositions. Nous devons avoir des<br />

réponses sur la gestion avant 2013, car la<br />

crise est installée <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t mais, <strong>en</strong><br />

même temps, nous devons travailler de<br />

manière prospective sur l’après 2014.<br />

Vous nous avez donné cet après-midi<br />

certaines pistes que je pr<strong>en</strong>ds, <strong>en</strong> tant<br />

qu’élu, comme élém<strong>en</strong>ts de formation<br />

dont nous avons besoin.<br />

BEAUCHAMP et Corinne VAILLANT à<br />

travailler <strong>en</strong>semble pour préparer l’av<strong>en</strong>ir.<br />

Santiago SERRANO, Adjoint au Maire chargé du développem<strong>en</strong>t économique<br />

et de l’emploi au Blanc-Mesnil, Seine-Saint-D<strong>en</strong>is, Présid<strong>en</strong>t du PLIE<br />

Je ne dét<strong>en</strong>ais pas cette information mauvais <strong>en</strong> France par rapport à la<br />

par rapport à l’Europe. L’Europe paye à puissance économique que nous<br />

deux mois, l’Etat français paye à deux ans<br />

et les PLIE pay<strong>en</strong>t leurs bénéficiaires à<br />

deux jours, cherchez l’erreur. Nous ne<br />

ferons pas l’impasse sans se poser de<br />

représ<strong>en</strong>tons. Il faut effectivem<strong>en</strong>t un FSE<br />

plus déterminé <strong>en</strong> faveur de l’emploi. Je<br />

suis d’accord sur ce sujet avec la Direction<br />

générale de l’emploi. Il faut que les PLIE<br />

questions. Nous sommes excédés car ce ai<strong>en</strong>t des effets masse, alors qu’ils<br />

sont les villes et les communes qui font<br />

face à la trésorerie. Les budgets sont des<br />

contrats pour tout le monde. Il est<br />

dommage que l’arg<strong>en</strong>t soit là et qu’il ne<br />

desc<strong>en</strong>de pas, je suis d’accord avec<br />

Danièle CORNET. L’année dernière, nous<br />

avions un retard de presque trois ans de<br />

paiem<strong>en</strong>t ! Quand on regarde le bilan de<br />

l’actif et du passif, avec le Commissaire au<br />

compte, les schémas sont risibles.<br />

Je trouve intéressant que l’Europe<br />

puisse déterminer du FSE. C’est un<br />

affich<strong>en</strong>t 40% de sorties positives quand<br />

les Missions locales sont à 19%. Un réc<strong>en</strong>t<br />

rapport de l’Inspection générale des<br />

finances stipule que ce dispositif est<br />

performant par rapport aux écoles de la<br />

deuxième chance, même s’il pourrait<br />

améliorer sa gouvernance. Afin qu’il y ait<br />

un effet de masse, les politiques publiques<br />

devrai<strong>en</strong>t juger les PLIE et les Maisons de<br />

l’emploi comme des dispositifs opérants<br />

et probants, expérim<strong>en</strong>tés p<strong>en</strong>dant quinze<br />

ans. L’Europe peut sans doute aider pour<br />

mécanisme communautaire. Je ne p<strong>en</strong>se qu’ils fass<strong>en</strong>t partie d’une politique<br />

pas qu’il y ait du déficit, c’est de la<br />

péréquation. L’avantage est que l’arg<strong>en</strong>t<br />

publique pér<strong>en</strong>ne, et ne relèv<strong>en</strong>t pas<br />

simplem<strong>en</strong>t d’initiatives locales.<br />

doit être fléché. C’est bi<strong>en</strong>. L’emploi est<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous faites écho à ce qui a été dit ce<br />

matin lors de la table ronde, et vous le<br />

résumez de manière intéressante. Corinne<br />

VAILLANT, même si ce n’est pas évid<strong>en</strong>t,<br />

voulez-vous pr<strong>en</strong>dre la parole ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Corinne VAILLANT<br />

Quand les fonds arriv<strong>en</strong>t de la<br />

Commission europé<strong>en</strong>ne, ils desc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> région via des mécanismes complexes<br />

avec des délais de paiem<strong>en</strong>t. Je ne p<strong>en</strong>se<br />

pas que jamais l’Etat français ne fera<br />

l’avance des fonds communautaires, pour<br />

différ<strong>en</strong>tes raisons. J’ai vu cette m<strong>en</strong>tion<br />

dans le rapport sur la cohésion, par<br />

rapport à la proposition de la<br />

Commission ; je ne p<strong>en</strong>se pas que cette<br />

proposition ait un grand av<strong>en</strong>ir auprès du<br />

Conseil. Je ne représ<strong>en</strong>te que la DGEFP et<br />

je ne suis que la Sous-directrice du FSE. Le<br />

sujet revi<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t. Nous avons<br />

fait passer le message. Quand les PLIE se<br />

regroup<strong>en</strong>t, ils peuv<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir de l’A.T.<br />

s’ils <strong>en</strong> justifi<strong>en</strong>t le besoin. Nous avons un<br />

programme déconc<strong>en</strong>tré à 85% et des<br />

personnes qui font tous les efforts<br />

possibles pour bi<strong>en</strong> le gérer au niveau<br />

local. Par rapport à la conc<strong>en</strong>tration par<br />

l’Etat et le rôle <strong>en</strong>vahissant de l’Etat, je<br />

ti<strong>en</strong>s à rappeler que l’Etat français est<br />

responsable devant la Commission<br />

europé<strong>en</strong>ne. Quand il y a une correction<br />

financière, comme <strong>en</strong> 2005, où nous<br />

avons perdu 120 millions d’euros lors<br />

d’une clôture, c’est l’Etat français qui paye<br />

l’addition.<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ, Déléguée Générale de l’Alliance Villes<br />

Emploi<br />

Je voudrais saluer le travail de la au Nord-Pas-de-Calais, où les difficultés<br />

DGEFP. Cela fait seize ans que nous sont énormes. Certaines régions<br />

travaillons avec elle dans toutes les<br />

programmations. Jamais nous n’avons<br />

aussi bi<strong>en</strong> travaillé avec l’<strong>en</strong>semble de<br />

votre direction, Corinne VAILLANT, et je<br />

vous <strong>en</strong> remercie du fond du cœur. Il y a<br />

régionalem<strong>en</strong>t beaucoup de difficultés,<br />

considèr<strong>en</strong>t que l’Alliance Villes Emploi est<br />

responsable de la mutualisation des PLIE.<br />

Or, c’était notre manière de répondre à la<br />

Communauté europé<strong>en</strong>ne et à l’Etat<br />

français pour pér<strong>en</strong>niser les PLIE. La<br />

mutualisation n’est pas simple et les PLIE<br />

mais le service actuel du départem<strong>en</strong>t FSE font vraim<strong>en</strong>t un effort. Nous ne<br />

est largem<strong>en</strong>t ouvert à nos compr<strong>en</strong>ons donc pas pourquoi la<br />

préoccupations. Nous compr<strong>en</strong>ons Préfecture de région refuse de donner de<br />

parfaitem<strong>en</strong>t que vous ne puissiez l’A.T. alors que nous savons, Corinne<br />

interv<strong>en</strong>ir dans toutes les régions, mais<br />

nous sommes traditionnalistes et nous<br />

considérons que l’administration française<br />

doit veiller à ce que les pratiques soi<strong>en</strong>t<br />

VAILLANT, que des FSE ne sont pas tous<br />

consommés à ce jour. Au comité national<br />

du mois de février, avec Mme JEANJEAN,<br />

nous allons vous demander de faire des<br />

homogènes sur tous les territoires. transferts de crédits pour les PLIE car nous<br />

Aujourd’hui, hélas, il subsiste des écarts savons qu’ils sont possibles. Les PLIE se<br />

incompréh<strong>en</strong>sibles. Des régions, qui batt<strong>en</strong>t pour les publics les plus <strong>en</strong><br />

sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t les PLIE hier, les difficulté et atteign<strong>en</strong>t les résultats<br />

mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> difficulté dans cette deuxième escomptés. La consolidation vous est<br />

étape de la programmation.<br />

distribuée aujourd’hui. En 2009, les<br />

Si vous n’êtes pas toute-puissante,<br />

comme vous l’avez rappelé, ne pouvezvous<br />

pas interv<strong>en</strong>ir auprès de deux ou<br />

trois régions ? Je p<strong>en</strong>se à l’Ile-de-France et<br />

résultats, même avec deux points de<br />

moins, mérit<strong>en</strong>t d’être <strong>en</strong>couragés. Si<br />

vous pouviez faire bouger les lignes sur<br />

quelques régions…<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Table ronde 3<br />

Développem<strong>en</strong>t Economique et Emploi :<br />

les Entreprises Actrices<br />

et Solidaires des Territoires<br />

Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />

Vice-présid<strong>en</strong>te de R<strong>en</strong>nes Métropole<br />

Présid<strong>en</strong>te de la Maison de l’emploi et du PLIE du Bassin d’Emploi de R<strong>en</strong>nes Métropole<br />

Emile BLESSIG<br />

Maire de Saverne<br />

Député du Bas-Rhin<br />

Vice-présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi de Saverne<br />

Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET<br />

Délégué Général de la Fondation Agir Contre l'Exclusion (FACE)<br />

André BONAL<br />

Présid<strong>en</strong>t du Mouvem<strong>en</strong>t des Entreprises de France (MEDEF) de Meurthe et Moselle<br />

Olivier CRANCÉE<br />

Présid<strong>en</strong>t du Club des Jeunes Dirigeants (CJD) de Lorraine<br />

Pascal DEBAY<br />

Secrétaire Général de la Confédération Générale du Travail (CGT) de Meurthe et Moselle<br />

D<strong>en</strong>is HASSLER<br />

Secrétaire Général de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) de Meurthe<br />

et Moselle<br />

Bruno LUCAS<br />

Directeur Général Adjoint de Pôle emploi<br />

Joël RUIZ<br />

Directeur Général d’AGEFOS <strong>PME</strong><br />

Michael ZENEVRE<br />

Présid<strong>en</strong>t de la Confédération Générale des Petites et Moy<strong>en</strong>nes Entreprises (CG<strong>PME</strong>) de<br />

Lorraine<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Pour traiter ce sujet, nous avons<br />

autour de la table : Gw<strong>en</strong>aële HAMON,<br />

Vice-Présid<strong>en</strong>te de R<strong>en</strong>nes Métropole,<br />

Présid<strong>en</strong>te de la Maison de l’emploi et du<br />

PLIE du Bassin d’Emploi de R<strong>en</strong>nes<br />

Métropole, Emile BLESSIG, Maire de<br />

Saverne, Député du Bas-Rhin, viceprésid<strong>en</strong>t<br />

de la Maison de l’emploi de<br />

Saverne, André BONAL, présid<strong>en</strong>t du<br />

Mouvem<strong>en</strong>t des Entreprises de France<br />

(MEDEF) de Meurthe et Moselle, Olivier<br />

CRANCÉE, présid<strong>en</strong>t du Club des Jeunes<br />

Dirigeants (CJD) de Lorraine, Pascal<br />

DEBAY, secrétaire Général de la<br />

Confédération Générale du Travail (CGT)<br />

de Meurthe et Moselle, D<strong>en</strong>is HASSLER,<br />

secrétaire Général de la Confédération<br />

Française Démocratique du Travail (CFDT)<br />

de Meurthe et Moselle, Bruno LUCAS,<br />

directeur Général Adjoint de Pôle emploi,<br />

Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET, délégué Général de la<br />

Fondation Agir Contre l'Exclusion (FACE),<br />

Joël RUIZ, directeur Général d’AGEFOS<br />

<strong>PME</strong> et Michael ZENEVRE, présid<strong>en</strong>t de la<br />

Confédération Générale des Petites et<br />

Moy<strong>en</strong>nes Entreprises (CG<strong>PME</strong>) de<br />

Lorraine.<br />

Deux élus, des part<strong>en</strong>aires sociaux,<br />

des mouvem<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>treprises, AGEFOS<br />

<strong>PME</strong> et Pôle emploi vont traiter ce sujet<br />

éminemm<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible du part<strong>en</strong>ariat<br />

collectivités/<strong>en</strong>treprises. Je rappelle que<br />

nous avons eu une introduction hier à<br />

deux voix par Laur<strong>en</strong>t HÉNART et Jean LE<br />

GARREC. Ils ont souligné l’importance<br />

d’une démarche part<strong>en</strong>ariale pour faire<br />

bouger les lignes <strong>en</strong> faveur de nos<br />

concitoy<strong>en</strong>s. Ils ont évoqué aussi une<br />

difficulté à faire compr<strong>en</strong>dre ce que les<br />

élus font avec les Maisons de l’emploi et<br />

les PLIE, et prononcé un appel vigoureux à<br />

l’innovation et à la créativité dans les<br />

territoires.<br />

La première table ronde traitait de<br />

la légitimité et de la force du territoire. Les<br />

Maisons de l’emploi et les PLIE sont jugés<br />

part<strong>en</strong>aires irremplaçables des<br />

collectivités et relais de leurs valeurs. La<br />

difficulté est de passer d’une logique de<br />

pilotage par l’Etat c<strong>en</strong>tral à une logique de<br />

gouvernance partagée, ce qui n’est pas<br />

<strong>en</strong>core dans la culture. Il a été mis <strong>en</strong><br />

avant la sécurisation des parcours<br />

professionnels et celui d’une stabilité des<br />

politiques territoriales afin que les<br />

Maisons de l’emploi et les PLIE ne soi<strong>en</strong>t<br />

pas perpétuellem<strong>en</strong>t remis <strong>en</strong> cause.<br />

Enfin, le présid<strong>en</strong>t de Pôle emploi qui<br />

appelait à cette stabilité a souligné aussi la<br />

nécessité de faire de la microchirurgie,<br />

c’est-à-dire que les difficultés des<br />

personnes doiv<strong>en</strong>t être prises <strong>en</strong> compte<br />

dans leur globalité mais aussi localem<strong>en</strong>t.<br />

Certaines propositions ont été faites pour<br />

combattre la culture jacobine du pilotage<br />

par le haut et faire reconnaître les plusvalues<br />

apportées par les Maisons de<br />

l’emploi et les PLIE.<br />

La deuxième table ronde portait<br />

davantage sur les <strong>en</strong>jeux des politiques<br />

europé<strong>en</strong>nes d’inclusion et d’emploi. Elle<br />

a permis de mettre <strong>en</strong> avant les plusvalues<br />

des PLIE vues par des élus : prise <strong>en</strong><br />

compte des personnes les plus <strong>en</strong><br />

difficulté, accompagnem<strong>en</strong>t sur-mesure,<br />

ingénierie de projets et plate-forme de<br />

mobilisation. Le FSE vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

additionnalité. Il permet de faire plus et<br />

mieux et a un effet de levier mobilisateur.<br />

Les deux interv<strong>en</strong>antes de la Commission<br />

et de la Direction générale de l’emploi ont<br />

évoqué l’horizon 2014. La stratégie<br />

europé<strong>en</strong>ne laisse toujours une grande<br />

place à l’insertion sociale et à l’emploi.<br />

Elle sera plus conc<strong>en</strong>trée sur des priorités<br />

avec la perspective évoquée d’un souti<strong>en</strong><br />

aux territoires et aux initiatives locales<br />

pour l’emploi – comme celles des PLIE.<br />

Une consultation <strong>en</strong> cours est organisée<br />

par la Commission europé<strong>en</strong>ne sur la base<br />

d’un docum<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ligne et la DGEFP a<br />

invité « l’intellig<strong>en</strong>ce du territoire » à<br />

préparer l’échéance 2014 dans le cadre de<br />

groupes de travail qui vont être mis <strong>en</strong><br />

place.<br />

Notre table ronde va se dérouler <strong>en</strong><br />

deux parties. Après une double<br />

interv<strong>en</strong>tion des élus qui vont faire part de<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


leurs analyses, les interv<strong>en</strong>ants vont dire<br />

concrètem<strong>en</strong>t ce qu’ils font, ce qu’ils<br />

espèr<strong>en</strong>t et comm<strong>en</strong>t ils se situ<strong>en</strong>t par<br />

rapport à ces questions de gouvernance.<br />

Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />

Une exig<strong>en</strong>ce de plus <strong>en</strong> plus forte<br />

s’exprime vis-à-vis des territoires <strong>en</strong><br />

termes de compétitivité et d’attractivité.<br />

Elle peut être exprimée de la part des<br />

<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> termes de qualité,<br />

d’accessibilité, de logem<strong>en</strong>t pour les<br />

salariés, de qualité de vie <strong>en</strong> général et de<br />

formation. Les <strong>en</strong>treprises demand<strong>en</strong>t<br />

fortem<strong>en</strong>t que l’innovation puisse se<br />

développer et que les acteurs créatifs<br />

puiss<strong>en</strong>t s’exprimer de plus <strong>en</strong> plus,<br />

notamm<strong>en</strong>t dans les métropoles. C’est un<br />

<strong>en</strong>jeu et une att<strong>en</strong>te des TPE, des <strong>PME</strong> et<br />

des grands groupes. Nous nous y<br />

employons à travers des réponses que<br />

vous connaissez <strong>en</strong> termes de transport,<br />

d’habitat, de pépinière et de zones<br />

d’activités performantes mais aussi de<br />

qualité de vie, d’animation et de culture.<br />

Ce premier point est important car on<br />

s<strong>en</strong>t poindre de plus <strong>en</strong> plus une demande<br />

moins exprimée alors qu’elle est une vraie<br />

responsabilité des collectivités. Nous<br />

devons non seulem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre mais la<br />

porter. Il s’agit de l’anticipation du dev<strong>en</strong>ir<br />

de nos territoires.<br />

Comm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> <strong>en</strong>semblier ou <strong>en</strong><br />

impulseur, coordonner et donner <strong>en</strong>vie<br />

aux acteurs de participer à la veille, à<br />

l’anticipation et à la façon dont on<br />

dessinera <strong>en</strong>semble les pistes de<br />

croissance et de développem<strong>en</strong>t sur nos<br />

territoires ? Ce n’est pas une question<br />

utopique. Lorsque nous regardons l’av<strong>en</strong>ir<br />

des territoires, il faut nous poser la<br />

question des filières <strong>en</strong> fragilité. Sur le<br />

bassin de R<strong>en</strong>nes, c’est le secteur de<br />

l’automobile. Il faut explorer comm<strong>en</strong>t<br />

anticiper les secteurs <strong>en</strong> émerg<strong>en</strong>ce,<br />

notamm<strong>en</strong>t les emplois verts, dans de<br />

nouvelles filières qui rest<strong>en</strong>t à explorer.<br />

Chez nous se pose la question des arts<br />

numériques. Comm<strong>en</strong>t anticiper<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t de ces mutations ? Il<br />

faut songer au bâtim<strong>en</strong>t et au<br />

La seconde partie sera une réflexion sur la<br />

stratégie territoriale avec les <strong>en</strong>treprises,<br />

actrices et solidaires des territoires.<br />

verdissem<strong>en</strong>t de ses emplois. Cette<br />

fonction est ess<strong>en</strong>tielle, moins exprimée<br />

mais lat<strong>en</strong>te. Elle devi<strong>en</strong>dra une question<br />

d’attractivité car elle permettra de<br />

répondre aux questions de compét<strong>en</strong>ces<br />

des <strong>en</strong>treprises, celles d’aujourd’hui et<br />

celles dont elles auront besoin demain.<br />

Par ailleurs, elle permettra d’avancer avec<br />

les acteurs sur la cohésion sociale et la<br />

solidarité.<br />

Je fais ici le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre territoires<br />

compétitifs et territoires solidaires. Si<br />

nous nous dotons <strong>en</strong>semble de cette<br />

capacité d’expertise et d’analyse, nous<br />

serons <strong>en</strong>semble capables d’apporter des<br />

réponses sur l’image que l’on se fait des<br />

métiers, porteurs hier et moins<br />

aujourd’hui, et sur des métiers auxquels<br />

nous n’avions pas <strong>en</strong>core p<strong>en</strong>sé.<br />

Comm<strong>en</strong>t imaginer, avec les <strong>en</strong>treprises,<br />

que les parcours vont peut-être être<br />

déviés, que les produits, les métiers ou les<br />

marchés vont se transformer ? Comm<strong>en</strong>t<br />

accompagner avec elles la question des<br />

compét<strong>en</strong>ces ? Quand on travaille sur les<br />

filières, cela a été dit aussi dans l’atelier<br />

très intéressant sur la Gestion<br />

Prévisionnelle des Emplois et des<br />

Compét<strong>en</strong>ces Territorialisées, il faut se<br />

demander comm<strong>en</strong>t on travaille sur les<br />

trans-filières. Je parlais des filières <strong>en</strong><br />

difficulté et des filières porteuses.<br />

Pour nous, la question du rôle des<br />

collectivités doit s’appréh<strong>en</strong>der de<br />

manière globale et systémique mais<br />

surtout se travailler <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat, et<br />

cette table ronde va permettre d’échanger<br />

sur ces part<strong>en</strong>ariats. Effectivem<strong>en</strong>t, très<br />

vite nous sommes <strong>en</strong> nécessaire situation<br />

de travailler avec les part<strong>en</strong>aires<br />

institutionnels que sont les branches<br />

comme l’UIMM sur l’automobile chez<br />

nous, la Fédération du bâtim<strong>en</strong>t, etc. Nous<br />

avons travaillé sur la cellule Active Emploi<br />

qui travaille sur ces questions <strong>en</strong> interpro.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Evidemm<strong>en</strong>t, nous travaillons aussi avec<br />

les représ<strong>en</strong>tants de syndicats de salariés<br />

afin que ces questions puiss<strong>en</strong>t être<br />

anticipées. Quand on met le doigt sur les<br />

parcours des personnes ou sur les<br />

difficultés év<strong>en</strong>tuelles à travailler<br />

<strong>en</strong>semble au sein de l’<strong>en</strong>treprise, cela ne<br />

soit pas être vécu comme un danger pour<br />

l’<strong>en</strong>treprise ou le salarié. Nous avons alors<br />

besoin des syndicats de salariés pour nous<br />

accompagner.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Merci beaucoup, Gw<strong>en</strong>aële<br />

HAMON. Vous avez abordé les <strong>en</strong>jeux et<br />

les méthodes. Ce regard sur les<br />

<strong>en</strong>treprises, son implication à court terme<br />

pour répondre aux besoins et à long terme<br />

pour t<strong>en</strong>ter d’anticiper l’av<strong>en</strong>ir avec les<br />

part<strong>en</strong>aires, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong><br />

compte la sécurisation des parcours et <strong>en</strong><br />

protégeant le développem<strong>en</strong>t compétitif,<br />

Emile BLESSIG<br />

Deux choses ont ret<strong>en</strong>u mon<br />

att<strong>en</strong>tion dans le propos de Gw<strong>en</strong>aële<br />

HAMON que nous partageons : la<br />

nécessité d’organiser pour anticiper sur un<br />

territoire et le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre compétitivité et<br />

solidarité. Ce sont deux élém<strong>en</strong>ts<br />

importants. Certains thèmes sont à la<br />

mode. J’ai noté qu’on était passé du<br />

pilotage à la gouvernance partagée. Je ne<br />

sais pas très bi<strong>en</strong> ce qu’elle recouvre, mais<br />

à mes yeux une organisation efficace<br />

aujourd’hui est <strong>en</strong> réseau. Sur un<br />

territoire, il faut arriver à conjuguer la<br />

nécessité verticale de l’action à un niveau<br />

régional national, voire europé<strong>en</strong>, avec les<br />

nécessités de terrain. Cela implique un<br />

travail <strong>en</strong> réseau, une horizontalité.<br />

Je voudrais donner un exemple sur<br />

la manière dont la Maison de l’emploi, sur<br />

le bassin d’emploi de Saverne, a essayé de<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre ce travail <strong>en</strong> réseau. La<br />

grande difficulté est de construire une<br />

démarche dans le temps. Cette expéri<strong>en</strong>ce<br />

a l’imm<strong>en</strong>se mérite d’avoir été organisée<br />

pour la huitième fois. En 2003, a été<br />

p<strong>en</strong>sée l’idée d’une semaine territoriale<br />

C’est <strong>en</strong> travaillant <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

que nous pouvons faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre un<br />

développem<strong>en</strong>t compétitif et le travail du<br />

parcours sécurisé qui peut passer par le<br />

statut mais qui passera de plus <strong>en</strong> plus par<br />

une recherche de fluidité des parcours où<br />

les ruptures seront évitées et où sera<br />

développée l’idée de l’ori<strong>en</strong>tation et de la<br />

formation tout au long de la vie.<br />

c’est le regard de la collectivité. Emile<br />

BLESSIG, vous êtes maire de Saverne, viceprésid<strong>en</strong>t<br />

de la Maison de l’emploi. Vous<br />

disiez que les <strong>en</strong>treprises de votre<br />

territoire sont acteurs et part<strong>en</strong>aires<br />

concrètem<strong>en</strong>t sur des actions. En parallèle<br />

à Gw<strong>en</strong>aële HAMON, et <strong>en</strong> introduction à<br />

cette table ronde, comm<strong>en</strong>t voyez-vous<br />

les choses ?<br />

du développem<strong>en</strong>t économique pour<br />

répondre à trois objectifs :<br />

Rompre l’isolem<strong>en</strong>t des<br />

usagers devant les<br />

différ<strong>en</strong>tes interv<strong>en</strong>tions<br />

sur le territoire, c’est-à-dire<br />

relier des démarches<br />

verticales.<br />

Répondre à l’idée qu’une<br />

somme d’interv<strong>en</strong>tions<br />

délocalisées ne fait pas une<br />

stratégie de développem<strong>en</strong>t<br />

économique : apporter un<br />

plus à la logique de guichet.<br />

Un problème d’image. Je<br />

suis élu d’un territoire<br />

plutôt rural. Une<br />

implantation <strong>en</strong> milieu rural<br />

peut se concilier avec de<br />

réelles<br />

capacités<br />

d’innovation.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


La troisième semaine de novembre<br />

a été ret<strong>en</strong>ue. Cette année nous avons fait<br />

un zoom sur trois élém<strong>en</strong>ts :<br />

Faire connaître les activités<br />

d’un territoire. Tr<strong>en</strong>te<br />

<strong>en</strong>treprises ont ainsi<br />

organisé des portes<br />

ouvertes, mais aussi la<br />

Maison de l’emploi, les<br />

pépinières et les hôtels<br />

d’<strong>en</strong>treprises.<br />

Faire connaître les<br />

initiatives remarquables du<br />

territoire. Chaque année,<br />

nous décernons un prix de<br />

l’innovation économique.<br />

Encourager les synergies<br />

<strong>en</strong>tre acteurs. 33<br />

part<strong>en</strong>aires publics et<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous avez mis <strong>en</strong> avant l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

concrète d’une semaine économique dans<br />

laquelle les <strong>en</strong>treprises sont acteurs. Vous<br />

soulignez la nécessité d’organisation au<br />

niveau du territoire dans un souci<br />

d’équilibre <strong>en</strong>tre citoy<strong>en</strong>s et <strong>en</strong>treprises.<br />

Vous dites aussi qu’une somme d’actions<br />

ne fait pas une stratégie, ce qui peut<br />

illustrer l’<strong>en</strong>trée dans la deuxième partie<br />

de ce débat, ainsi que le point que vous<br />

avez souligné sur la communication.<br />

Regardons du côté des <strong>en</strong>treprises, de<br />

Michael ZENEVRE<br />

Les TPE-<strong>PME</strong>, qui conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t plus<br />

de 95% des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> France, ont la<br />

particularité de ne pas délocaliser. Elles se<br />

cré<strong>en</strong>t, viv<strong>en</strong>t et meur<strong>en</strong>t sur leur<br />

territoire si leur exist<strong>en</strong>ce n’est pas<br />

facilitée. Elles sont souv<strong>en</strong>t isolées, peu<br />

accompagnées et visitées et peu outillées<br />

avec des chefs d’<strong>en</strong>treprise qui ont<br />

beaucoup de volonté, une passion pour ce<br />

qu’ils font mais qui ne sont pas<br />

nécessairem<strong>en</strong>t des technici<strong>en</strong>s du<br />

privés, sur un territoire de<br />

100 000 habitants, 30<br />

<strong>en</strong>treprises qui ont ouvert<br />

leurs portes, 6<br />

communautés<br />

de<br />

communes qui ont au<br />

moins organisé une<br />

manifestation liée à<br />

l’animation économique sur<br />

leur territoire. 23<br />

manifestations <strong>en</strong> 6 jours<br />

sur le territoire et 1000<br />

participants<br />

particuliers/<strong>en</strong>treprises/élu<br />

s/professionnels de l’emploi<br />

ou de la formation.<br />

Des démarches ont une dominante<br />

urbaine et d’autres rurale. Il faut t<strong>en</strong>ir<br />

compte de cette diversité pour organiser<br />

ce développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faisant jouer les<br />

synergies et les capacités d’attractivité<br />

réciproque.<br />

l’AGEFOS <strong>PME</strong> et de Pôle emploi.<br />

Comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous cette implication<br />

des <strong>en</strong>treprises actrices et solidaires de<br />

leur territoire ? Monsieur Michael<br />

ZENEVRE, présid<strong>en</strong>t de la CG<strong>PME</strong> de<br />

Lorraine, vous appart<strong>en</strong>ez à un<br />

mouvem<strong>en</strong>t de petites et moy<strong>en</strong>nes<br />

<strong>en</strong>treprises. Sont-elles plus<br />

particulièrem<strong>en</strong>t attachées au territoire ?<br />

Comm<strong>en</strong>t s’impliqu<strong>en</strong>t-elles dans la<br />

gouvernance <strong>en</strong> matière d’emploi,<br />

d’insertion et de formation ?<br />

managem<strong>en</strong>t, de l’export ou de<br />

l’innovation. Il y a de vraies att<strong>en</strong>tes. Les<br />

acteurs de l’accompagnem<strong>en</strong>t sont les<br />

publics, salariés ou <strong>en</strong> recherche d’emploi,<br />

et les <strong>en</strong>treprises. L’approche est<br />

différ<strong>en</strong>te <strong>en</strong> fonction de ceux à qui on<br />

s’adresse. Le mot « guichet unique » me<br />

choque toujours et je p<strong>en</strong>se qu’il n’est pas<br />

la solution pour le volet <strong>en</strong>treprise. Il faut<br />

créer les conditions pour que les<br />

<strong>en</strong>treprises puiss<strong>en</strong>t se développer, c’est<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


la priorité, <strong>en</strong> termes d’infrastructures, de<br />

formations sur le territoire, de services<br />

aux <strong>en</strong>treprises et aux individus. Ils ont<br />

comme att<strong>en</strong>te la fédération et le<br />

regroupem<strong>en</strong>t des acteurs du monde<br />

économique. Je suis présid<strong>en</strong>t de la<br />

CG<strong>PME</strong> des Vosges et il y a plus d’une<br />

tr<strong>en</strong>taine d’acteurs du monde<br />

économique qui ne se connaiss<strong>en</strong>t pas,<br />

ainsi qu’une redondance certaine. Il y a<br />

16000 <strong>en</strong>treprises dans les Vosges et<br />

moins de 2000 sont visitées. En Lorraine, il<br />

y a 90 000 <strong>en</strong>treprises, vous pouvez établir<br />

le ratio.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

L’<strong>en</strong>jeu que les <strong>en</strong>treprises<br />

spectatrices devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t actrices peut<br />

s’appliquer à la semaine de l’économie<br />

dont parlait tout à l’heure Emile BLESSIG.<br />

Michael ZENEVRE<br />

Cela dép<strong>en</strong>d desquelles. Certaines<br />

nous ont ouvert leurs portes, d’autres<br />

estim<strong>en</strong>t que nous n’y avons pas notre<br />

place. C’est dommageable car il est<br />

indisp<strong>en</strong>sable que toutes les composantes<br />

dans les collectivités, élus, part<strong>en</strong>aires<br />

sociaux au s<strong>en</strong>s large, opérateurs, puiss<strong>en</strong>t<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous êtes plus impliqué dans<br />

l’action bi<strong>en</strong> que vous soyez prés<strong>en</strong>t dans<br />

des Conseils d’Administration. Vous disiez<br />

Michael ZENEVRE<br />

Pr<strong>en</strong>ons le volet <strong>en</strong>treprise. Que les<br />

Maisons de l’emploi n’y soi<strong>en</strong>t pas<br />

connues n’est pas grave si nous avons une<br />

fédération d’acteurs. Si l’un d’eux vi<strong>en</strong>t<br />

nous voir et que la MDE est une interface<br />

ou un facilitateur, ce n’est pas un<br />

problème. Aujourd’hui, elles sont<br />

dev<strong>en</strong>ues de supers structures, recréées<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

M. BONAL, vous êtes forgeron,<br />

présid<strong>en</strong>t du MEDEF de Meurthe-et-<br />

Moselle. Cette implication du mouvem<strong>en</strong>t<br />

Dans la gouvernance, je p<strong>en</strong>se que<br />

les <strong>en</strong>treprises sont, dans leur grande<br />

majorité, spectatrices, <strong>en</strong> particulier les<br />

plus petites. Il ne faut pas simplem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>voyer des informations qui s’empil<strong>en</strong>t<br />

sur les bureaux du chef d’<strong>en</strong>treprise, il<br />

faut se demander à qui s’adresser. Le vrai<br />

réseau à créer n’est pas le guichet unique,<br />

mais le système d’<strong>en</strong>tonnoir : beaucoup<br />

d’acteurs qui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réseau pour<br />

trouver la bonne solution. Au-delà des<br />

dispositifs et des systèmes, les <strong>en</strong>treprises<br />

att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de remettre les acteurs sur leur<br />

cœur de métier et de briser les baronnies<br />

qui peuv<strong>en</strong>t exister ici où là.<br />

En tant que CG<strong>PME</strong>, siégez-vous dans les<br />

Conseils d’Administration des Maisons de<br />

l’emploi ?<br />

y figurer, et pas seulem<strong>en</strong>t sur la<br />

gouvernance mais aussi sur l’action. Nous<br />

sommes prés<strong>en</strong>ts dans deux Maisons de<br />

l’emploi des Vosges, où nous essayons de<br />

proposer des ori<strong>en</strong>tations, mais aussi<br />

d’être acteurs.<br />

qu’il y avait un déficit d’image des<br />

Maisons de l’emploi.<br />

avec des chargés de mission qui parl<strong>en</strong>t<br />

création, développem<strong>en</strong>t économique et<br />

innovation. D’autres acteurs sont déjà sur<br />

ces sujets. Utilisons d’abord ceux qui font<br />

et fédérons-les au niveau d’une Maison de<br />

l’emploi. C’est ce que devrait être<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t économique. Ne<br />

recréons pas des structures.<br />

des <strong>en</strong>treprises dans la vie de la cité estelle<br />

réelle sur votre territoire et comm<strong>en</strong>t<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous cette nécessité d’une implication active dans les territoires ?<br />

André BONAL<br />

Nous participons à la vie du<br />

territoire, ce qui fait partie des objectifs<br />

du MEDEF 54. Je voudrais préciser que le<br />

MEDEF n’est pas uniquem<strong>en</strong>t un<br />

regroupem<strong>en</strong>t de grosses <strong>en</strong>treprises<br />

puisque 85% des <strong>en</strong>treprises adhér<strong>en</strong>tes<br />

au MEDEF 54 ont moins de 50 personnes.<br />

Nous faisons des actions de<br />

communication. Nous avons fêté <strong>en</strong> juin le<br />

c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de l’UIMM (Union des<br />

Industries et des Métiers de la<br />

Métallurgie) de Meurthe-et-Moselle que<br />

je préside égalem<strong>en</strong>t. Nous avons<br />

distribué dans toutes les familles un<br />

docum<strong>en</strong>t qui expliquait les <strong>en</strong>treprises de<br />

métallurgie de Meurthe-et-Moselle et les<br />

emplois qui pouvai<strong>en</strong>t s’y trouver. Nous<br />

avons créé un travail avec Radio sud bleue<br />

Lorraine et avons mis <strong>en</strong> place les<br />

douzièmes journées de l’emploi avec Pôle<br />

emploi 54 et Pôle emploi 88. Au cours de<br />

ces journées, douze personnes parl<strong>en</strong>t à la<br />

radio pour expliquer quels sont les<br />

emplois recherchés. Je ne connais pas le<br />

résultat de cette semaine mais le mois<br />

dernier il y a eu 5000 interv<strong>en</strong>tions sur le<br />

site de la radio. Nous avons aussi créé il y<br />

André BONAL<br />

Nous avons 600 mandats que je ne<br />

peux pas porter seul ! Malheureusem<strong>en</strong>t,<br />

nous n’avons pas 600 personnes, mais 200<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Nous avons <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du les deux points<br />

de vue des organisations MEDEF et<br />

CG<strong>PME</strong>. Comm<strong>en</strong>t s’impliqu<strong>en</strong>t la CFDT et<br />

la CGT sur les territoires et de quelle<br />

manière êtes-vous parties pr<strong>en</strong>antes de<br />

ces actions pour l’emploi ? Nous<br />

a quelques années une association:<br />

Association, Perspectives et Compét<strong>en</strong>ces<br />

(APC) qui s’occupe d’aider des chômeurs à<br />

<strong>en</strong>trer dans la vie active – le directeur est<br />

d’ailleurs dans la salle.<br />

Nous lançons actuellem<strong>en</strong>t<br />

« Soudons notre av<strong>en</strong>ir », une action<br />

financée de manière tripartite par un<br />

fonds d’insertion mis <strong>en</strong> place par l’Union<br />

des industries et métiers de la métallurgie<br />

et présidé par Anne LAUVERGEON et Pôle<br />

emploi 54. Elle va durer trois ans et<br />

permettre de former des soudeurs. Début<br />

janvier, 20 <strong>en</strong>treprises mettront des<br />

stands et nous irons chercher dans les<br />

Maisons de l’emploi, avec un bus, les<br />

personnes intéressées par cette<br />

opération.<br />

Nous nous impliquons dans le<br />

logem<strong>en</strong>t social. Nous avons été les<br />

premiers <strong>en</strong> France à lancer une <strong>en</strong>quête<br />

auprès des <strong>en</strong>treprises pour savoir quels<br />

sont leurs besoins <strong>en</strong> logem<strong>en</strong>t. Une<br />

société de 3000 logem<strong>en</strong>ts, sous la<br />

dép<strong>en</strong>dance du MEDEF 54, construit où<br />

les <strong>en</strong>treprises ont besoin pour aider les<br />

g<strong>en</strong>s à trouver du travail.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Du côté de l’organisation du<br />

MEDEF, on voit clairem<strong>en</strong>t votre<br />

implication. Les <strong>en</strong>treprises vous suiv<strong>en</strong>telles<br />

ou portez-vous ces projets<br />

personnellem<strong>en</strong>t ?<br />

qui aid<strong>en</strong>t : sans elles, ces opérations ne<br />

pourrai<strong>en</strong>t pas être montées.<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>drons Pascal DEBAY, secrétaire<br />

général de la Confédération Générale du<br />

Travail (CGT) de Meurthe-et-Moselle et<br />

D<strong>en</strong>is HASSLER, secrétaire général de la<br />

Confédération Française Démocratique du<br />

Travail (CFDT) de Meurthe-et-Moselle.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Pascal DEBAY<br />

La nature même d’une organisation<br />

syndicale est de se préoccuper de<br />

l’emploi. Sans lui, il n’y a pas de salarié et<br />

pas de richesse créée pour que les salariés<br />

subvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à leurs besoins. Nous ne<br />

sommes pas prés<strong>en</strong>tes dans les Conseils<br />

d’Administration de ces nouvelles<br />

structures qui coordonn<strong>en</strong>t une activité <strong>en</strong><br />

faveur de l’emploi, et du développem<strong>en</strong>t<br />

de l’emploi, dans les territoires.<br />

Néanmoins, il existe des acteurs avec des<br />

compét<strong>en</strong>ces qui font ce qu’ils peuv<strong>en</strong>t<br />

pour que les chômeurs trouv<strong>en</strong>t un<br />

emploi ou une formation qualifiante. Il y a<br />

nécessité de mettre <strong>en</strong> réseau des<br />

acteurs, du li<strong>en</strong> et de la logique. Le<br />

manque de coordination peut mettre un<br />

projet <strong>en</strong> échec.<br />

Toutefois, il ne faudrait pas que<br />

nous tombions, alors qu’il y a de sérieuses<br />

difficultés économiques et sociales, sur<br />

une concurr<strong>en</strong>ce des territoires. Les élus<br />

ont le souci d’une politique et d’un bilan à<br />

afficher sur un taux de chômage moindre<br />

et un taux de retour dans l’activité<br />

supérieur, mais il faut faire att<strong>en</strong>tion au<br />

global. Des territoires autour de grandes<br />

villes doiv<strong>en</strong>t avoir une politique active <strong>en</strong><br />

direction de salariés privés d’emploi ou de<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Nous repr<strong>en</strong>drons ce dont vous<br />

v<strong>en</strong>ez de parler comme un <strong>en</strong>jeu<br />

stratégique. Vous avez évoqué deux<br />

<strong>en</strong>jeux complém<strong>en</strong>taires : celui de<br />

l’harmonie <strong>en</strong>tre les territoires, la nonconcurr<strong>en</strong>ce,<br />

et l’approche globale<br />

qu’évoquait Gw<strong>en</strong>aële HAMON. L’emploi<br />

n’est pas seul. Je serai intéressé qu’Emile<br />

D<strong>en</strong>is HASSLER<br />

Bi<strong>en</strong> sûr, <strong>en</strong> sachant qu’il y a du<br />

travail quotidi<strong>en</strong> à faire de la part des<br />

syndicats comme des chefs d’<strong>en</strong>treprise,<br />

dans leurs propres <strong>en</strong>treprises. Le meilleur<br />

service qu’une <strong>en</strong>treprise puisse apporter<br />

à l’emploi sur son territoire est d’être<br />

performante, qu’elle pér<strong>en</strong>nise et<br />

publics <strong>en</strong> grande difficulté, comme on<br />

peut <strong>en</strong> trouver dans des zones s<strong>en</strong>sibles,<br />

y compris au sein de l’agglomération<br />

nancé<strong>en</strong>ne. Un élu a rappelé qu’il<br />

appart<strong>en</strong>ait à un milieu rural. Il ne faut pas<br />

oublier la logique d’<strong>en</strong>semble. L’inactivité<br />

et la pauvreté se développ<strong>en</strong>t aussi <strong>en</strong><br />

milieu rural. Si l’on parle d’<strong>en</strong>treprises<br />

solidaires sur nos territoires, nous ne<br />

pouvons pas faire fi de la situation<br />

inquiétante aujourd’hui. André BONAL a<br />

évoqué le logem<strong>en</strong>t social, ce dont on<br />

peut se féliciter, mais pour être moimême<br />

éducateur issu du travail social et<br />

de l’insertion, je peux dire que le déficit de<br />

logem<strong>en</strong>ts sociaux est important pour les<br />

plus démunis. Pour l’insertion par l’activité<br />

économique, les financem<strong>en</strong>ts ne sont pas<br />

à la hauteur des besoins. Nous n’avons<br />

pas les outils et les réponses adaptés à la<br />

gravité de la situation, y compris pour une<br />

population éloignée de l’emploi.<br />

On sait que 5 millions de salariés<br />

chang<strong>en</strong>t d’emploi tous les ans. Il faut y<br />

faire face et cette évolution ne doit pas<br />

être s’accompagner, pour les salariés, d’un<br />

changem<strong>en</strong>t de mode de vie, de<br />

conditions de travail et de rémunération.<br />

BLESSIG puisse répondre, <strong>en</strong> tant que<br />

député d’un territoire plus large, sur<br />

l’harmonie <strong>en</strong>tre les territoires. D<strong>en</strong>is<br />

HASSLER, voyez-vous un rôle pour une<br />

organisation syndicale de salariés dans ce<br />

travail de stratégie pour les territoires et<br />

de coordination de réseau ?<br />

développe ses propres emplois. Il est bon<br />

d’avoir aussi un regard et une implication<br />

plus généraux.<br />

A la CFDT, l’organisation nationale a<br />

évolué de manière plus balancée. Dans les<br />

années 70, nous étions très préoccupés<br />

par la question des territoires, notamm<strong>en</strong>t<br />

© Alliance Villes Emploi


par l’articulation <strong>en</strong>tre ruralité et zones<br />

plus urbaines. Si les Tr<strong>en</strong>te glorieuses<br />

étai<strong>en</strong>t une période de plein emploi, elles<br />

étai<strong>en</strong>t par ailleurs dramatiques pour la<br />

ruralité. Ensuite, nous avons vécu une<br />

période de rec<strong>en</strong>trage sur notre légitimité<br />

première, d’abord dans l’<strong>en</strong>treprise. Dans<br />

les années 80 et 90, nous nous sommes<br />

alors un peu éloignés de ces questions.<br />

Aujourd’hui, nous vivons une troisième<br />

période qui recherche un équilibre <strong>en</strong>tre<br />

le « tout territoire » et le « tout<br />

<strong>en</strong>treprise ». Nationalem<strong>en</strong>t, suivant les<br />

régions, les départem<strong>en</strong>ts et les équipes<br />

CFDT, nous avons des implications<br />

différ<strong>en</strong>tes sur ces questions.<br />

Localem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> Meurthe-et-Moselle<br />

ou <strong>en</strong> Lorraine, nous avons connu il y a<br />

quelques années une période où nous<br />

étions très acteurs de projets sur ces<br />

questions. Je me souvi<strong>en</strong>s du dispositif<br />

« Passerelle », monté avec la CG<strong>PME</strong>, où<br />

nous avions travaillé sur la mise <strong>en</strong><br />

relation des compét<strong>en</strong>ces des personnes<br />

éloignées de l’emploi par rapport à des<br />

offres d’emploi qui demandai<strong>en</strong>t des<br />

qualifications. Nous avions aussi agi sur la<br />

manière dont les grandes <strong>en</strong>treprises et<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous vous s<strong>en</strong>tez concerné. Comme<br />

Pascal DEBAY, c’est une préoccupation et<br />

vous êtes partie pr<strong>en</strong>ante de ce que font<br />

les élus dans les territoires. Après les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux, je me tourne vers les<br />

mouvem<strong>en</strong>ts des <strong>en</strong>treprises. Olivier<br />

CRANCÉE, vous êtes présid<strong>en</strong>t du Club des<br />

Jeunes Dirigeants (CJD) de Lorraine, connu<br />

pour être un mouvem<strong>en</strong>t actif<br />

Olivier CRANCÉE<br />

En tant que chef d’<strong>en</strong>treprise, j’ai la<br />

chance de présider une <strong>en</strong>treprise dont<br />

l’image est plutôt valorisante puisqu’elle<br />

s’occupe de la restauration de<br />

monum<strong>en</strong>ts historiques et de la taille de<br />

pierres. Elle attire beaucoup de jeunes qui<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un virage professionnel car ils<br />

sont souv<strong>en</strong>t issus de formation<br />

généraliste avec deux ou trois années post<br />

les services de formation ouvrai<strong>en</strong>t leurs<br />

portes à des publics éloignés de l’emploi,<br />

notamm<strong>en</strong>t sur des emplois saisonniers.<br />

Pour pallier les départs <strong>en</strong> vacances, une<br />

grande <strong>en</strong>treprise avait un volet ouvert à<br />

des publics <strong>en</strong> insertion.<br />

Nous nous interrogeons beaucoup<br />

<strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t. Nous nous sommes<br />

récemm<strong>en</strong>t impliqués sur la gouvernance<br />

des dispositifs de dialogue civil sur les<br />

territoires, notamm<strong>en</strong>t les conseils de<br />

développem<strong>en</strong>t, dans les pays ou les<br />

agglomérations. Nous avons présidé<br />

quelques années le conseil de<br />

développem<strong>en</strong>t du pays Lunévillois, nous<br />

présidons celui de la communauté urbaine<br />

du Grand Nancy, nous co-présidons celui<br />

du pays Terres de Lorraine. En même<br />

temps, nous nous posons la question :<br />

sommes-nous aussi efficaces <strong>en</strong> étant<br />

directem<strong>en</strong>t impliqués dans la<br />

gouvernance du développem<strong>en</strong>t local ou<br />

ne le serions-nous pas plus <strong>en</strong> redev<strong>en</strong>ant<br />

porteurs de projets ? L’idéal serait de faire<br />

les deux, même si nous n’avons pas un<br />

temps syndical illimité pour nous<br />

impliquer territorialem<strong>en</strong>t.<br />

d’<strong>en</strong>treprises avec des valeurs qu’elle met<br />

<strong>en</strong> œuvre. Vous êtes vous-même chef<br />

d’<strong>en</strong>treprise dans le bâtim<strong>en</strong>t avec une<br />

c<strong>en</strong>taine de salariés. Vous disiez que ce<br />

secteur était mieux perçu par des jeunes<br />

et que vous accueilliez une dynamique et<br />

une image. Qu’<strong>en</strong> dites-vous, que fait le<br />

CJD et comm<strong>en</strong>t se situe-t-il ?<br />

bac. Ils retourn<strong>en</strong>t faire un CAP-BEP<br />

« Taille de pierres ». En Lorraine, nous<br />

avons la chance d’avoir un c<strong>en</strong>tre de<br />

formation proche de l’<strong>en</strong>treprise et nous<br />

captons des jeunes qui se réori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t vers<br />

des métiers manuels valorisés et très bi<strong>en</strong><br />

rémunérés, car les savoir-faire sont<br />

compliqués à acquérir.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Concernant le CJD, nous sommes<br />

dans un premier temps adhér<strong>en</strong>ts à des<br />

filières et des syndicats professionnels.<br />

Nous sommes déf<strong>en</strong>dus et nous<br />

participons à des réseaux nationaux. Pour<br />

ma part, c’est la Fédération du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Nous avons aussi une instance <strong>en</strong> marge.<br />

Nous nous réunissons autour de valeurs et<br />

sommes issus de toutes les corporations.<br />

Les principes originels sont que<br />

l’économie soit au service de l’homme et<br />

une réflexion autour de la stratégie de nos<br />

<strong>en</strong>treprises et leur évolution. Nous avons<br />

une force d’expérim<strong>en</strong>tation, sans tabou<br />

et très ciblée sur l’<strong>en</strong>treprise. Quand la<br />

réflexion est aboutie, nous<br />

l’expérim<strong>en</strong>tons dans des <strong>en</strong>treprises de<br />

jeunes dirigeants.<br />

Nous nous sommes aperçus que<br />

nous étions assez peu tournés vers<br />

l’extérieur. Au niveau de la territorialité,<br />

nous restons au sein de nos <strong>en</strong>treprises.<br />

Nous formons les dirigeants à élaborer<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous avez dit que des membres du<br />

CJD ont changé leur vision de la Maison de<br />

l’emploi. Dans la salle, vous avez 400<br />

personnes élues, dirigeants, chargés de<br />

Olivier CRANCĒE<br />

Dans les rapports établis avec les<br />

chargés de mission et ceux qui sont<br />

impliqués, nous avons constaté un vrai<br />

travail de terrain. Nous avions, <strong>en</strong> un lieu,<br />

tous les interlocuteurs et une synthèse de<br />

nos besoins. Il est vrai que, dans le monde<br />

de l’<strong>en</strong>treprise, il y a un déficit d’image et<br />

les g<strong>en</strong>s confond<strong>en</strong>t Pôle emploi et<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Nous revi<strong>en</strong>drons sur ces aspects<br />

stratégiques de communication. Dans<br />

votre vision de la Maison de l’emploi, vous<br />

avez parlé d’un « vrai travail de terrain »<br />

et de « synthèse ». En deux phrases, vous<br />

caractérisez assez bi<strong>en</strong> une partie de ce<br />

qu’est une Maison de l’emploi. Nous<br />

terminons avec la Fondation Agir Contre<br />

l’Exclusion. Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET, vous êtes le<br />

une stratégie, à améliorer leurs relations<br />

vis-à-vis de leurs salariés mais toujours<br />

sans participation au territoire. Nous<br />

avons beaucoup changé. Une action<br />

décl<strong>en</strong>cheuse de cette action à été faite à<br />

Nancy au travers d’une relation forte<br />

<strong>en</strong>tre la Maison de l’emploi et le CJD de<br />

Nancy à travers l’action « Alter » pour<br />

permettre à des jeunes des quartiers<br />

difficiles de créer leur <strong>en</strong>treprise. Quand<br />

nous avons r<strong>en</strong>contré la Maison de<br />

l’emploi, la plupart des membres du CJD<br />

se sont demandés ce qu’était une Maison<br />

de l’emploi et à quoi elle servait. Il y a<br />

finalem<strong>en</strong>t eu un part<strong>en</strong>ariat très fort.<br />

Aujourd’hui, nous avons permis à des<br />

jeunes de créer leur <strong>en</strong>treprise, d’aller au<br />

bout de leurs idées et de faire lever les<br />

verrous de l’appréh<strong>en</strong>sion de<br />

l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong> les aidant avec les<br />

relations bancaires ou le montage de<br />

dossier complexe. Ils se sont épanouis.<br />

mission dont certains ont des Maisons de<br />

l’emploi et des PLIE. Quelle vision avezvous<br />

désormais de la Maison de l’emploi ?<br />

Maison de l’emploi. Je suis certain que si<br />

l’on pose la question à des dirigeants,<br />

beaucoup ne donneront pas la bonne<br />

réponse. Il y a un vrai travail à faire et je<br />

p<strong>en</strong>se que c’est une réalité. Il faut une<br />

meilleure communication des rouages de<br />

l’emploi sur les territoires.<br />

délégué général de cette organisation,<br />

peut-être moins connue que le MEDEF ou<br />

la CG<strong>PME</strong> qui se sont exprimés avant.<br />

Comm<strong>en</strong>t vous s<strong>en</strong>tez-vous solidaire des<br />

territoires et que faites-vous<br />

concrètem<strong>en</strong>t, sachant que nous<br />

aborderons les stratégies qui peuv<strong>en</strong>t être<br />

m<strong>en</strong>ées conjointem<strong>en</strong>t dans la seconde<br />

partie de la table ronde.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET<br />

La fondation FACE compr<strong>en</strong>d 3500<br />

<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong>gagées dans 32 clubs<br />

territoriaux pour une quarantaine de<br />

projets avec les collectivités. La fondation<br />

FACE se compose de dirigeants<br />

d’<strong>en</strong>treprises qui décid<strong>en</strong>t de se fédérer<br />

pour agir <strong>en</strong>semble dans cette solidarité<br />

qui fait l’objet de la table ronde. Ils ne<br />

particip<strong>en</strong>t pas à des dynamiques,<br />

notamm<strong>en</strong>t initiées par des collectivités<br />

ou des Maisons de l’emploi. Ils se fédèr<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre eux, décid<strong>en</strong>t ce qu’ils ont à faire et<br />

lutt<strong>en</strong>t contre toutes les formes<br />

d’exclusion. L’emploi est au c<strong>en</strong>tre depuis<br />

1993 pour FACE, mais logem<strong>en</strong>t et santé,<br />

li<strong>en</strong> aux consommateurs et vie du<br />

territoire sont des thématiques égalem<strong>en</strong>t<br />

approchées. Nous sommes <strong>en</strong> cours de<br />

conclusion d’un grand part<strong>en</strong>ariat national<br />

avec l’Alliance Villes Emploi, ce dont je<br />

suis très heureux.<br />

Sur la question de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,<br />

une première caractéristique est ce li<strong>en</strong><br />

dans l’action. Les responsables des<br />

business units sur les territoires ou les<br />

responsables de <strong>PME</strong> se retrouv<strong>en</strong>t<br />

totalem<strong>en</strong>t dans l’action. Quand on agit<br />

sur un territoire, une école ou lors<br />

d’opérations évoquées tout à l’heure, on<br />

s’aperçoit que les g<strong>en</strong>s qui se retrouv<strong>en</strong>t<br />

sont des hommes et des femmes qui ont<br />

les mêmes convictions et les mêmes<br />

valeurs d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. La mise <strong>en</strong> mot<br />

n’est pas la même mais cette « reliance »<br />

est importance. Arrivant chez FACE il y a<br />

un an, j’ai lancé l’idée d’un grand<br />

baromètre avec le Présid<strong>en</strong>t MESTRALLET<br />

où l’on interroge les 3500 <strong>en</strong>treprises.<br />

Elles sont militantes et nous ne sommes<br />

pas là pour les juger. A la question « Quels<br />

sont les effets de la crise sur votre<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t social et sociétal ? », 70% des<br />

dirigeants dis<strong>en</strong>t qu’elle n’a ri<strong>en</strong> changé<br />

sur leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. 11% dis<strong>en</strong>t même<br />

qu’il a augm<strong>en</strong>té et 20% qu’il a régressé –<br />

ce que l’on peut compr<strong>en</strong>dre dans les<br />

moy<strong>en</strong>s disponibles <strong>en</strong> temps comme au<br />

niveau financier.<br />

Une autre caractéristique de la<br />

dynamique solidaire est de faire<br />

<strong>en</strong>semble. Tout le monde a consci<strong>en</strong>ce<br />

qu’on ne peut ri<strong>en</strong> faire seul sur un<br />

territoire. C’est l’idée de départ de FACE<br />

auprès des grandes <strong>en</strong>treprises et des<br />

collectivités. Je n’y suis pour ri<strong>en</strong> car cela<br />

fait 17 ans. A chaque fois qu’un club FACE<br />

se crée, il se crée toujours <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les<br />

collectivités du territoire. C’est une<br />

manière de concevoir le projet territorial.<br />

L’idée d’approche globale des<br />

différ<strong>en</strong>ts champs que vous avez été<br />

plusieurs à évoquer est résumé chez nous<br />

<strong>en</strong> cinq dim<strong>en</strong>sions :<br />

A l’intérieur de l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Les dirigeants de FACE<br />

donn<strong>en</strong>t du temps, des<br />

soirées, du tutorat et<br />

différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts<br />

mais chang<strong>en</strong>t d’abord chez<br />

eux dans leur process RH,<br />

leur managem<strong>en</strong>t et leurs<br />

conceptions. Ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

aussi changer la vraie vie de<br />

l’<strong>en</strong>treprise au quotidi<strong>en</strong>.<br />

Le champ de l’emploi, sans<br />

doute le principal. Entre<br />

4000 et 5000 personnes<br />

sont accompagnées chaque<br />

année.<br />

L’école, prise au s<strong>en</strong>s large.<br />

Qui, mieux qu’un dirigeant<br />

d’<strong>en</strong>treprise, va pouvoir<br />

expliquer et faire s<strong>en</strong>tir la<br />

vie d’une <strong>en</strong>treprise, le<br />

travail ? Dans une famille<br />

monopar<strong>en</strong>tale ou autre,<br />

certains <strong>en</strong>fants n’ont<br />

jamais vu leurs par<strong>en</strong>ts<br />

travailler. Les acteurs de<br />

FACE et ses 3500 bénévoles<br />

<strong>en</strong>gagés ont une parole<br />

© Alliance Villes Emploi


d’homme et de femme<br />

d’<strong>en</strong>treprise.<br />

Le quotidi<strong>en</strong> des habitants,<br />

y compris dans la<br />

consommation. Tous ces<br />

acteurs qui peuv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir<br />

des salariés de l’<strong>en</strong>treprise<br />

sont des consommateurs.<br />

Les travailleurs pauvres<br />

sont aussi parfois les<br />

salariés de l’<strong>en</strong>treprise :<br />

vous voyez la boucle. Ces<br />

dynamiques rejoign<strong>en</strong>t la<br />

démarche globale et<br />

l’<strong>en</strong>treprise a des choses à y<br />

faire dans son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

sociétal. Quand un banquier<br />

explique à une famille<br />

comm<strong>en</strong>t gérer son budget,<br />

la parole porte. Le li<strong>en</strong> de<br />

départ est difficile mais, une<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Michael ZENEVRE, le dirigeant de la<br />

CG<strong>PME</strong>, disait à juste titre que les petites<br />

et moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises meur<strong>en</strong>t dans<br />

Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET<br />

C’est très vrai. Sur le baromètre,<br />

certaines questions étai<strong>en</strong>t adressées<br />

spécifiquem<strong>en</strong>t aux grandes <strong>en</strong>treprises.<br />

Pour celles-là, nous avions une question<br />

sur l’action : est-elle plutôt la déclinaison<br />

de la politique du grand groupe que vous<br />

représ<strong>en</strong>tez ou part-elle d’<strong>en</strong> bas ? Plus de<br />

la moitié dis<strong>en</strong>t qu’elle part d’<strong>en</strong> bas, elle<br />

est bottom up à partir d’initiatives locales.<br />

En ajoutant les autres <strong>en</strong>treprises, sur<br />

3500 <strong>en</strong>treprises chez FACE, 75% sont des<br />

<strong>PME</strong>, 97% dis<strong>en</strong>t donc que la dynamique<br />

est bottom up. Cela ne veut pas dire que<br />

les dirigeants soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> incohér<strong>en</strong>ce avec<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Merci, Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET. Nous<br />

terminons ce premier tour de table avec<br />

l’AGEFOS <strong>PME</strong> dont vous êtes directeur<br />

général, Joël RUIZ. Rappelez-nous ce que<br />

fois la barrière levée, il y a<br />

une vraie légitimité de<br />

parole, comme sur l’emploi.<br />

Les acteurs du territoire<br />

auprès des associations et<br />

des collectivités.<br />

Dans le baromètre, nous avons<br />

aussi questionné les dirigeants pour leur<br />

demander pourquoi ils veul<strong>en</strong>t un<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t solidaire. Un critère d’image<br />

de l’employeur et d’ancrage territorial<br />

dans la résonnance de la vie de la cité sort<br />

<strong>en</strong> premier à 88% suivi de deux critères :<br />

la performance globale à 86%, nous<br />

sommes ici dans l’intérêt bi<strong>en</strong> compris et<br />

pas dans l’action sociale et la question de<br />

l’ancrage territorial, qui vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> troisième<br />

position. Il y a de vraies convictions chez<br />

les dirigeants. Ils ne sont pas là pour ri<strong>en</strong>.<br />

leur territoire. Est-ce que les grandes<br />

<strong>en</strong>treprises ont égalem<strong>en</strong>t cette vision de<br />

l’ancrage territorial ou est-ce un discours ?<br />

leur politique de groupe, d’ailleurs, mais<br />

cela montre qu’y compris dans les grandes<br />

<strong>en</strong>treprises, elle part d’<strong>en</strong> bas.<br />

Nous avions une question<br />

prospective pour savoir comm<strong>en</strong>t les<br />

chefs d’<strong>en</strong>treprise qualifiai<strong>en</strong>t les<br />

nouvelles préoccupations. Six sont<br />

sorties : génération Y ; mainti<strong>en</strong> de<br />

l’emploi local : travailleurs/cli<strong>en</strong>ts<br />

pauvres ; métiers verts ; sécurisation de<br />

parcours et décrochage scolaire.<br />

L’approche des chefs d’<strong>en</strong>treprise est<br />

finalem<strong>en</strong>t très globale.<br />

sont les nouvelles missions des OPCA et<br />

comm<strong>en</strong>t vous voyez les choses dans les<br />

territoires.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Joël RUIZ<br />

Pour parler de la réforme des OPCA,<br />

il faudrait une bonne semaine de<br />

séminaire de travail, or j’ai quelques<br />

minutes. L’AGEFOS <strong>PME</strong> est un des<br />

quarante OPCA, le plus important, installé<br />

sur le territoire dans les petites et<br />

moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises. Nous gérons aussi<br />

40 branches professionnelles. Le fonds<br />

d’assurance formation a été créé <strong>en</strong> 1972.<br />

Le sujet est l’injonction<br />

contradictoire dans laquelle nous sommes<br />

placés aujourd’hui et comm<strong>en</strong>t les<br />

Maisons de l’emploi et les PLIE y<br />

contribu<strong>en</strong>t. Notre cœur de métier est<br />

historiquem<strong>en</strong>t d’accompagner la<br />

formation professionnelle dans les<br />

<strong>en</strong>treprises pour les salariés, avec une<br />

gestion paritaire patronale et syndicale. A<br />

l’AGEFOS, c’est la CG<strong>PME</strong> et les cinq<br />

confédérations de salariés qui<br />

administr<strong>en</strong>t. Nous devons sout<strong>en</strong>ir les<br />

besoins des <strong>en</strong>treprises et, autour des<br />

métiers, des politiques de branches. Nous<br />

finançons, conseillons, informons et allons<br />

jusqu’à accompagner l’émerg<strong>en</strong>ce des<br />

besoins. Là, les textes réc<strong>en</strong>ts autour de la<br />

sécurisation des parcours professionnels<br />

édict<strong>en</strong>t que ce métier va glisser vers le<br />

sujet de l’emploi et des compét<strong>en</strong>ces. Or,<br />

si l’épic<strong>en</strong>tre de l'OPCA change, le<br />

territoire devi<strong>en</strong>t le lieu stratégique. Nous<br />

sommes donc tiraillés. Nous savons que<br />

notre raison d’être est l’<strong>en</strong>treprise et les<br />

métiers et nous sommes appelés à aller<br />

sur le territoire autour de la question de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des parcours<br />

professionnels dans les territoires.<br />

L’AGEFOS <strong>PME</strong> a contribué, depuis<br />

quelques années, à accompagner des<br />

stratégies de territoire et des programmes<br />

territoriaux mais, pour la plupart des<br />

autres collègues OPCA, la question est<br />

délicate. Quand nous allons agir sur les<br />

territoires, nous cherchons les acteurs<br />

avec qui travailler, notamm<strong>en</strong>t Pôle<br />

Emploi. Mais, nous r<strong>en</strong>controns souv<strong>en</strong>t<br />

les Maisons de l’emploi. Nous sommes<br />

part<strong>en</strong>aires déjà depuis longtemps avec<br />

beaucoup d’<strong>en</strong>tre vous, mais le « parler<br />

emploi » n’est pas celui que nous utilisons<br />

traditionnellem<strong>en</strong>t quand nous<br />

r<strong>en</strong>controns des <strong>en</strong>treprises et que nous<br />

travaillons sur des questions de formation<br />

professionnelle.<br />

Avec la loi du 24 novembre 2009 et<br />

le décret du 22 septembre 2010 sur<br />

l’évolution des OPCA, c’est pourtant ce qui<br />

va se passer. Nos missions sont ét<strong>en</strong>dues<br />

sur le sujet de la proximité, la GPEC,<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des besoins,<br />

l’ingénierie de projets, <strong>en</strong> particulier dans<br />

les territoires. Cela élargit les publics sur<br />

lesquels nous allons interv<strong>en</strong>ir,<br />

traditionnellem<strong>en</strong>t l'insertion des jeunes,<br />

à travers les contrats d’alternance. Jusqu’à<br />

prés<strong>en</strong>t, notre cible est la formation des<br />

salariés. Mais, aujourd’hui, nous<br />

accompagnons par la formation le<br />

reclassem<strong>en</strong>t des lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts<br />

économiques avec Pôle emploi. Même si<br />

nous avions comm<strong>en</strong>cé depuis 2006 avec<br />

les Contrats de Transition Professionnelle,<br />

et nous allons interv<strong>en</strong>ir sur l’intégration<br />

des demandeurs d’emploi dans<br />

l’<strong>en</strong>treprise, notamm<strong>en</strong>t avec la<br />

préparation opérationnelle à l’emploi.<br />

Les publics et les missions sont donc<br />

élargis dans un contexte où nous nous<br />

regroupons et fusionnons <strong>en</strong>tre OPCA.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Avez-vous besoin d’alliance ? Vous<br />

avez parlé des Maisons de l’emploi.<br />

Joël RUIZ<br />

Un problème de souveraineté se<br />

pose. Je me suis intéressé, dans une<br />

précéd<strong>en</strong>te vie professionnelle, aux<br />

questions de développem<strong>en</strong>t de territoire.<br />

Quand je r<strong>en</strong>contre une <strong>en</strong>treprise, je sais<br />

qui est le patron. Avec lui, nous travaillons<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


au plan de formations. De même, si je<br />

souti<strong>en</strong>s le pilote d’une branche<br />

professionnelle. Les négociateurs et les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux organis<strong>en</strong>t les métiers<br />

dans la branche et travaill<strong>en</strong>t sur les<br />

classifications et les qualifications. Sur un<br />

territoire, qui est le patron ? La façon de<br />

travailler est différ<strong>en</strong>te selon<br />

l’interlocuteur, d’autant que chacun<br />

rev<strong>en</strong>dique, à juste titre, sa légitimité. Si je<br />

veux investir le territoire, je dois passer<br />

des alliances. Je dois faire avec d’autres<br />

puisque le territoire n’est la propriété de<br />

personne. Avec qui passer alliance,<br />

comm<strong>en</strong>t et sur quels objectifs<br />

communs ? Chacun a ses objectifs, pas<br />

nécessairem<strong>en</strong>t les mêmes que les mi<strong>en</strong>s.<br />

Les <strong>en</strong>treprises nous sollicit<strong>en</strong>t, un autre<br />

préférera investir sur les publics <strong>en</strong><br />

difficulté et un autre sur une filière <strong>en</strong><br />

reconversion. Nous devons accepter de<br />

faire ce qui disait Montesquieu à propos<br />

d’un bon gouvernem<strong>en</strong>t : « une autorité<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Merci d’avoir cité Montesquieu et<br />

d’avoir abordé le thème de la<br />

souveraineté qui va être, je p<strong>en</strong>se, au<br />

cœur des débats de la seconde moitié de<br />

cette table ronde. Nous terminons avec<br />

Bruno LUCAS, directeur général adjoint de<br />

Pôle emploi dont on a vu que vous êtes<br />

parfois confondu avec les Maisons de<br />

l’emploi, ce qui est tout à votre honneur,<br />

Bruno LUCAS<br />

Je vous sais gré de cette att<strong>en</strong>tion.<br />

Je voudrais rappeler que Pôle emploi est<br />

un service public national qui a, dans son<br />

code génétique, une pluralité de<br />

légitimité. Je rappelle qu’au conseil<br />

d’administration de Pôle emploi sont<br />

prés<strong>en</strong>ts les part<strong>en</strong>aires sociaux qui y sont<br />

majoritaires, des personnalités qualifiées,<br />

un représ<strong>en</strong>tant des collectivités<br />

territoriales et l’Etat. C’est dire que<br />

lorsque nous nous retrouvons sur les<br />

territoires, nous sommes d’abord les<br />

représ<strong>en</strong>tants de cette pluralité et nous<br />

avons vocation à travailler avec<br />

légitime, des valeurs et du courage ».<br />

L’autorité légitime est l’acceptation du<br />

partage de nos autorités et l’acceptation<br />

de la mise <strong>en</strong> commun, tout <strong>en</strong> ayant la<br />

capacité à conduire des projets et y<br />

mettre des ressources. Pour le bi<strong>en</strong><br />

commun, il faut être capable de concourir<br />

à l’intérêt général qui n’est pas le seul rôle<br />

de l’Etat mais il faut aussi du courage<br />

parce qu’il est plus facile de rester sur son<br />

« quant à soi ». Or, pour réussir, il<br />

convi<strong>en</strong>t d’accepter le risque de passer<br />

beaucoup de temps <strong>en</strong> confrontations et<br />

<strong>en</strong> occasions de se tromper, parfois sans<br />

résultat, et <strong>en</strong>gager des investissem<strong>en</strong>ts<br />

qui n’aboutiss<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t.<br />

Concernant l’AGEFOS <strong>PME</strong>, et les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux qui la gouvern<strong>en</strong>t,<br />

nous avons historiquem<strong>en</strong>t installé des<br />

représ<strong>en</strong>tations territoriales. Nous<br />

sommes prêts à y <strong>en</strong>traîner nos collègues<br />

et c’est un bel <strong>en</strong>jeu.<br />

bi<strong>en</strong> que vous ne soyez pas exactem<strong>en</strong>t<br />

sur les mêmes métiers. Pôle emploi est<br />

une organisation relativem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tralisée<br />

qui emploie 50 000 personnes. Comm<strong>en</strong>t<br />

interv<strong>en</strong>ez-vous sur les territoires ? Avezvous<br />

une culture du part<strong>en</strong>ariat ?<br />

Acceptez-vous de partager le pouvoir ?<br />

Vous êtes très att<strong>en</strong>du sur ces sujets.<br />

l’<strong>en</strong>semble de leurs représ<strong>en</strong>tants sur les<br />

territoires. J’aime l’idée de l’<strong>en</strong>tonnoir.<br />

Paradoxalem<strong>en</strong>t, c’est <strong>en</strong> regardant le<br />

bout le plus étroit de l’<strong>en</strong>tonnoir que l’on<br />

peut trouver les bonnes clefs de lecture<br />

pour le diagnostic et pour l’action. Le bout<br />

de l’<strong>en</strong>tonnoir est le besoin des g<strong>en</strong>s à qui<br />

nous r<strong>en</strong>dons service.<br />

Nous disposons de plusieurs<br />

élém<strong>en</strong>ts pour connaître les freins et les<br />

besoins des demandeurs d’emploi et donc<br />

des <strong>en</strong>treprises, notamm<strong>en</strong>t la grande<br />

consultation que nous avons récemm<strong>en</strong>t<br />

lancée et qui nous a permis d’avoir<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


plusieurs c<strong>en</strong>taines de milliers de<br />

réponses de demandeurs d’emploi. Nous<br />

voyons que quand il y a des freins, il y a<br />

quatre catégories dont chacune montre<br />

quels sont les part<strong>en</strong>ariats et les<br />

contributions pot<strong>en</strong>tielles des différ<strong>en</strong>ts<br />

acteurs : c’est l’autre bout de l’<strong>en</strong>tonnoir.<br />

Le premier besoin, que vous<br />

connaissez tous au quotidi<strong>en</strong>, est celui de<br />

l’information sur le marché du travail.<br />

C’est la moins bi<strong>en</strong> partagée du monde.<br />

Un demandeur d’emploi, notamm<strong>en</strong>t un<br />

jeune, ne sait pas quels sont les métiers<br />

où il y a des pot<strong>en</strong>tialités. C’est notre rôle<br />

à tous de donner cette information<br />

quantitative concrète que déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les<br />

<strong>en</strong>treprises, les organisations syndicales et<br />

les intermédiaires que nous sommes pour<br />

que les demandeurs d’emploi puiss<strong>en</strong>t<br />

construire des projets qui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

compte de leurs aspirations mais qui<br />

soi<strong>en</strong>t aussi crédibles pour leur insertion<br />

professionnelle. Il y a ici une marge<br />

importante de part<strong>en</strong>ariat qui est<br />

immédiate mais aussi dans la prospective.<br />

On retrouve là le rôle des Maisons de<br />

l’emploi. L’information concerne aussi le<br />

marché du travail demain.<br />

Le deuxième besoin est celui de la<br />

formation des demandeurs d’emploi pour<br />

être formés de manière cohér<strong>en</strong>te avec<br />

les besoins des employeurs. M. BONAL<br />

évoquait tout à l’heure une action qui<br />

montre que l’on peut conjuguer nos<br />

différ<strong>en</strong>ts outils. Les organisations<br />

professionnelles <strong>en</strong> ont aussi. Nous<br />

pouvons donc répondre aux besoins de<br />

formation.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Nous avons réussi à balayer ce que<br />

vous faites à partir des introductions de<br />

Gw<strong>en</strong>aële HAMON et d’Emile BLESSIG. Je<br />

vais repr<strong>en</strong>dre l’importance pour une<br />

collectivité de répondre aux demandes<br />

des <strong>en</strong>treprises et des salariés mais aussi<br />

d’anticiper, ce que vi<strong>en</strong>t de rappeler M.<br />

LUCAS. Il y a nécessité de se doter<br />

<strong>en</strong>semble d’une capacité d’expertise et<br />

d’analyse, de tisser des li<strong>en</strong>s avec les<br />

<strong>en</strong>treprises et d’avoir cette approche<br />

Le troisième besoin est celui de<br />

l’accès à l’<strong>en</strong>treprise. Certains<br />

demandeurs d’emploi sav<strong>en</strong>t passer les<br />

barrières, maîtris<strong>en</strong>t les techniques de<br />

recherche d’emploi et ont des réseaux,<br />

d’autres qui n’ont ri<strong>en</strong> de tout cela. En<br />

travaillant avec les part<strong>en</strong>aires sociaux et<br />

les Maisons de l’emploi, nous pouvons<br />

lever ces freins pour ceux qui n’ont pas<br />

spontaném<strong>en</strong>t les clefs de lecture pour<br />

aller vers l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Enfin, il y a un registre des<br />

difficultés non professionnelles. Elles<br />

concern<strong>en</strong>t la question de l’insertion<br />

sociale, du logem<strong>en</strong>t, de la stratégie des<br />

collectivités territoriales pour construire<br />

une offre d’<strong>en</strong>semble qui permette aux<br />

g<strong>en</strong>s de retrouver un emploi et l’al<strong>en</strong>tour<br />

qui permet de pér<strong>en</strong>niser cet emploi et de<br />

ne pas être perturbé par les difficultés<br />

quotidi<strong>en</strong>nes.<br />

Pôle emploi, sur ces sujets, n’est<br />

qu’un contributeur et a besoin de<br />

travailler avec les autres. Dans notre<br />

métier de base, et sur ces quatre freins,<br />

nous avons besoin de travailler avec<br />

d’autres sur le plan national, avec les<br />

OPCA qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur le terrain de<br />

l’emploi pour essayer de mutualiser nos<br />

moy<strong>en</strong>s de formation. Nous devons aussi<br />

le faire de manière anticipée sur nos<br />

territoires, là où les Maisons de l’emploi<br />

sont très importantes.<br />

Pour conclure, M. BONAL n’a pas<br />

cité le part<strong>en</strong>ariat qui <strong>en</strong>cadrait les actions<br />

dont il parlait mais ce qui est vraim<strong>en</strong>t<br />

important est que nos part<strong>en</strong>ariats<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t concrets.<br />

systémique <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat. La sécurisation<br />

des parcours a été évoquée et, avec Emile<br />

BLESSIG, son li<strong>en</strong> avec la compétitivité et<br />

la solidarité. Il a rappelé la nécessité d’une<br />

organisation territoriale, de communiquer<br />

autour d’une synergie d’acteurs et de<br />

conjuguer le vertical et le terrain dans une<br />

approche de réseau. Vous avez dit : « une<br />

somme d’actions ne fait pas une<br />

stratégie ». Nous allons <strong>en</strong> parler. M.<br />

ZENEVRE notamm<strong>en</strong>t a évoqué un des<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


<strong>en</strong>jeux : faire que l’<strong>en</strong>treprise spectatrice<br />

devi<strong>en</strong>ne actrice. Nous pourrions dire la<br />

même chose des organisations syndicales<br />

et de leurs militants pour la cause de leur<br />

territoire, sachant que les acteurs rest<strong>en</strong>t<br />

sur leur cœur de métier. Avec Pascal<br />

DEBAY notamm<strong>en</strong>t, nous avons vu l’autre<br />

<strong>en</strong>jeu, celui d’éviter la concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre<br />

les territoires et de laisser la campagne à<br />

l’abandon <strong>en</strong> matière d’économie,<br />

d’emploi et de formation. L’autre <strong>en</strong>jeu<br />

est l’importance d’une approche globale,<br />

dont Gw<strong>en</strong>aële HAMON avait aussi parlé.<br />

On ne peut dissocier l’emploi de ce qui y<br />

contribue. Nous avons évoqué, avec D<strong>en</strong>is<br />

HASSLER, l’option des acteurs de<br />

s’impliquer dans la gouvernance et/où<br />

dans l’action. Dans la mesure où les<br />

moy<strong>en</strong>s sont limités, il n’est pas toujours<br />

évid<strong>en</strong>t de faire les deux.<br />

Le point de la communication est<br />

rev<strong>en</strong>u avec Olivier CRANCĒE qui a indiqué<br />

que la Maison de l’emploi n’était pas<br />

nécessairem<strong>en</strong>t comprise et que c’était à<br />

travers son action que les chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprise ont découvert ce qu’était leur<br />

travail de terrain, leur capacité de<br />

synthèse et d’animation. Vinc<strong>en</strong>t<br />

Emile BLESSIG<br />

La compétition <strong>en</strong>tre territoires est<br />

une réalité. La question de l’égalité et de<br />

l’équité se pose. La démarche d’égalité est<br />

de permettre au meilleur d’optimiser ses<br />

avantages. La vraie question est celle de<br />

l’équité territoriale. Nous avons <strong>en</strong> France<br />

BAHOLET a souligné que l’action<br />

commune permet de se retrouver. Joël<br />

RUIZ a parlé des nouvelles missions de<br />

l’AGEFOS qui a glissé vers les territoires et<br />

l’emploi avec le souci de rechercher des<br />

part<strong>en</strong>aires ainsi que sa problématique de<br />

la souveraineté : quelle est l’autorité<br />

légitime ? Enfin, Bruno LUCAS a rappelé<br />

l’importance de partir des besoins des<br />

g<strong>en</strong>s et de l’<strong>en</strong>treprise, d’une analyse<br />

partagée, et a souligné quatre <strong>en</strong>jeux :<br />

l’information, la formation, l’accès à<br />

l’<strong>en</strong>treprise et les freins. Il a déclaré que<br />

Pôle emploi n’était pas autosuffisant sur<br />

tout, qu’il avait besoin de travailler avec<br />

les autres. C’était un appel à la<br />

collaboration des uns et des autres.<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ le<br />

rappelle souv<strong>en</strong>t, vous êtes autant dans la<br />

gouvernance que les collectivités locales<br />

et l’Etat car le triumvirat gouverne les<br />

Maisons de l’emploi.<br />

Emile BLESSIG et Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />

pourront comm<strong>en</strong>cer puis les autres<br />

interv<strong>en</strong>ants apporteront leur pierre à la<br />

question de la stratégie territoriale<br />

impliquant les <strong>en</strong>treprises.<br />

certains outils régionaux, nationaux ou<br />

europé<strong>en</strong>s, notamm<strong>en</strong>t les zones de<br />

revitalisation rurale. Un territoire ne peut<br />

pas se cont<strong>en</strong>ter d’att<strong>en</strong>dre du souti<strong>en</strong><br />

extérieur pour se construire et répondre<br />

aux nouveaux défis.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Vous faites écho à ce qui a été dit<br />

hier. Le territoire doit se pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main.<br />

Emile BLESSIG<br />

Je n’étais pas là mais nous arrivons<br />

à la même conclusion. Le territoire doit<br />

aussi construire un projet. Je voudrais<br />

rebondir sur la question de l’autorité.<br />

Nous sommes un territoire et une société<br />

dans laquelle l’autorité est très mal vécue<br />

et pourtant elle est nécessaire. L’autorité<br />

légitime est celle qui arrive à susciter une<br />

adhésion à un projet commun. Il serait, à<br />

mon s<strong>en</strong>s, illusoire que, sur un territoire<br />

donné, tel ou tel soit le seul porteur ou<br />

dét<strong>en</strong>teur de la démarche de projets.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />

Il y a un courage, j’aime ce mot, au<br />

niveau de chaque institution, locale et<br />

nationale. Le part<strong>en</strong>ariat est nécessaire,<br />

<strong>en</strong>core plus aujourd’hui, notamm<strong>en</strong>t à<br />

cause des mutations économiques et<br />

sociales et des contraintes budgétaires. Le<br />

contexte nous condamne à travailler<br />

<strong>en</strong>semble. Cette autorité légitime sera<br />

partagée. Il faut du temps, du courage et<br />

de la reconnaissance. Nous avons un<br />

travail à faire sur la reconnaissance de<br />

chacun sur les territoires, avec l’AGEFOS<br />

et Pôle emploi qui évolu<strong>en</strong>t. Il nous faut<br />

de la stabilité et des dispositifs pér<strong>en</strong>nes<br />

qui nous permett<strong>en</strong>t d’ancrer<br />

reconnaissance et confiance pour<br />

travailler <strong>en</strong>semble. Nous n’avons pas le<br />

choix, et tant mieux.<br />

L’<strong>en</strong>jeu est de taille. Si<br />

év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t les Maisons de l’emploi<br />

étai<strong>en</strong>t remises <strong>en</strong> question et que nous<br />

avions à retravailler sur un prochain<br />

conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t, les <strong>en</strong>treprises<br />

monterai<strong>en</strong>t au créneau. Nous devons<br />

dev<strong>en</strong>ir cet <strong>en</strong>semble. Les Maisons de<br />

l’emploi ne sont pas ex nihilo des<br />

structures hors sol. Elles sont constituées<br />

de vous, de nous. Les <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t<br />

déclarer et sout<strong>en</strong>ir que les Maisons de<br />

l’emploi sont des outils structurants et<br />

collaboratifs qui permett<strong>en</strong>t d’élaborer un<br />

diagnostic partagé et de mettre <strong>en</strong> place<br />

des programmations adaptées.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Merci beaucoup de cet appel à la<br />

mobilisation autour des élus qui<br />

représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t légitimem<strong>en</strong>t le territoire, <strong>en</strong><br />

démocratie. M. ZENEVRE, vous avez dit<br />

Michael ZENEVRE<br />

Les Maisons de l’emploi sont <strong>en</strong><br />

pleine mutation mais on voit les dérives<br />

des structures, quand elles sont <strong>en</strong> pleine<br />

mutation, pour s’accrocher à ce qu’elles<br />

peuv<strong>en</strong>t et ajouter des mots à leur champ<br />

d’action sur le développem<strong>en</strong>t<br />

économique. Elles vont s’occuper de<br />

l’emploi, de la formation, du<br />

Pour cela, il faut communiquer car<br />

les actions sont faites. Nous avons passé<br />

un cap depuis quelques années, nous<br />

faisons tous des forums de l’emploi et<br />

nous travaillons sur la GTEC. Comm<strong>en</strong>t<br />

institutionnaliser ce que les Maisons de<br />

l’emploi sont capables de faire ? Les<br />

<strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t être plus visibles au<br />

sein de nos dispositifs même si l’idée est<br />

de mailler avec elle et d’être sur du micro<br />

territoire. Comm<strong>en</strong>t donner une visibilité<br />

plus globale aux <strong>en</strong>treprises ? Par des<br />

r<strong>en</strong>dez-vous organisés ou chacun se s<strong>en</strong>t<br />

exister dans la Maison de l’emploi.<br />

Je terminerai par la solidarité <strong>en</strong>tre<br />

les territoires, sujet auquel je suis<br />

extrêmem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible. Quand je parle de<br />

la compétitivité qui va avec la solidarité,<br />

on me rétorque la compétition. Oui, il<br />

existe une forme de compétition <strong>en</strong>tre<br />

territoires, métropoles, voire au niveau<br />

europé<strong>en</strong>. Toutefois, sur des bassins<br />

d’emploi comme R<strong>en</strong>nes, nous travaillons<br />

d’arrache-pied avec les trois pays qui nous<br />

constitu<strong>en</strong>t. Nous avons des zones<br />

périurbaines et rurales : chacune a son<br />

id<strong>en</strong>tité, ses problématiques. Il s’agit de<br />

trouver les synergies et les passerelles<br />

<strong>en</strong>tre territoires ruraux et territoires<br />

urbains qui se développ<strong>en</strong>t. Là <strong>en</strong>core,<br />

faisons jouer les solidarités et p<strong>en</strong>sons<br />

mobilité et aménagem<strong>en</strong>t du territoire sur<br />

ces bassins d’emploi.<br />

vouloir participer aux Maisons de l’emploi<br />

à condition qu’on laisse de la place aux<br />

<strong>en</strong>treprises et qu’on appr<strong>en</strong>ne à se<br />

connaître.<br />

développem<strong>en</strong>t économique… On recréé<br />

une grande structure à laquelle je<br />

m’oppose. Autour de la table et à tous les<br />

débats auxquels on peut participer, tous<br />

les acteurs sont d’accord pour travailler <strong>en</strong><br />

réseau et <strong>en</strong>semble. Or, c’est un monde<br />

d’hypocrisie et de « bisounours » car telle<br />

n’est pas la réalité. Structures,<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


financem<strong>en</strong>ts, ori<strong>en</strong>tations stratégiques<br />

diffèr<strong>en</strong>t et sont parfois conflictuels. Les<br />

débats auxquels j’ai participé sur deux<br />

Maisons de l’emploi reproduis<strong>en</strong>t cela au<br />

niveau régional. Tout le monde dit qu’il<br />

faut faire <strong>en</strong>semble. Mes propos peuv<strong>en</strong>t<br />

choquer mais représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la réalité du<br />

terrain. Dans certaines Maisons de<br />

l’emploi, on créé des postes de chargés de<br />

mission sans établir de diagnostics, sans<br />

étudier les besoins des <strong>en</strong>treprises. Nous<br />

sommes dans la gouvernance et<br />

l’ori<strong>en</strong>tation des Maisons de l’emploi. Or,<br />

la question de qui fait quoi sur le territoire<br />

n’est même pas posée.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Il faut un diagnostic, des acteurs et<br />

savoir qui fait quoi.<br />

Michael ZENEVRE<br />

Je peux être hué, cela ne me<br />

dérange pas. Cela prouve toutefois qu’il y<br />

a un problème. Si chacun s’accroche à sa<br />

structure ou à son pré carré – je ne parle<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

M. ZENEVRE participe à deux<br />

Maisons de l’emploi, il sait un peu de quoi<br />

il parle. Quand il évoque la concurr<strong>en</strong>ce<br />

<strong>en</strong>tre acteurs, il faut l’admettre, elle est<br />

aussi autour des budgets. Il ne faut pas<br />

faire de l’angélisme mais dépasser la<br />

Michael ZENEVRE<br />

C’est la base du diagnostic. Qu’on<br />

ne se mépr<strong>en</strong>ne pas. A la CG<strong>PME</strong>, nous<br />

avons une vision assez claire de ce que<br />

devrai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir les Maisons de l’emploi.<br />

Elles doiv<strong>en</strong>t être les facilitateurs,<br />

coordinateurs, animateurs du territoire<br />

mais <strong>en</strong> aucun cas faire à la place des<br />

acteurs. Les acteurs exist<strong>en</strong>t et font déjà,<br />

<strong>en</strong> particulier dans l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

économique. Il faut cesser de croire que<br />

l’emploi se décrète. Il faut sortir des<br />

logiques de placem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t pour<br />

les s<strong>en</strong>iors. Il faut discuter des besoins des<br />

<strong>en</strong>treprises. La prospective ne fonctionne<br />

pas dans les TPE/<strong>PME</strong>, il faut aussi se le<br />

dire.<br />

Nous avons m<strong>en</strong>é une opération <strong>en</strong><br />

Lorraine, « Nouvelle approche des<br />

compét<strong>en</strong>ces CG<strong>PME</strong>/AGEFOS ». Nous<br />

pas seulem<strong>en</strong>t pour vous mais aussi<br />

parfois pour mon organisation – les<br />

problèmes ne résolv<strong>en</strong>t pas.<br />

question. Comm<strong>en</strong>t peut-on aller plus<br />

loin ? Le fait de mettre à plat ce que les<br />

autres font, de se demander qui a les<br />

compét<strong>en</strong>ces et les capacités pour faire<br />

quoi, me paraît raisonnable et logique.<br />

avons repéré 2300 postes à pourvoir <strong>en</strong><br />

Lorraine où il y a pénurie et difficulté de<br />

recrutem<strong>en</strong>t, ce qui semble aberrant <strong>en</strong> ce<br />

mom<strong>en</strong>t. Ces <strong>en</strong>treprises n’étai<strong>en</strong>t vues<br />

par personne, très peu accompagnées,<br />

avec des délais de recrutem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 1 et<br />

3 mois. Personne n’est capable<br />

aujourd’hui de résoudre leur problème.<br />

Des chargés de mission ont donc été<br />

recrutés. Avec cinq personnes sur le<br />

terrain p<strong>en</strong>dant huit mois, 500 emplois<br />

ont été créés. Tout se joue sur le terrain et<br />

dans les <strong>en</strong>treprises. Il faut s’adosser à des<br />

experts de l’<strong>en</strong>treprise –les organisations<br />

patronales et syndicales, les OPCA et<br />

l’AGEFOS <strong>en</strong> font partie. Après, il y a la<br />

gestion des publics qu’elles ne sav<strong>en</strong>t pas<br />

faire.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Nous revi<strong>en</strong>drons sur ces points<br />

avec la salle. Pascal DEBAY, Gw<strong>en</strong>aële<br />

HAMON avait aussi esquissé l’<strong>en</strong>jeu fort<br />

de la sécurisation des parcours. On admet<br />

aujourd’hui que rares sont ceux qui<br />

Pascal DEBAY<br />

Par rapport à ce que je vi<strong>en</strong>s<br />

d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, aujourd’hui nous n’avons pas<br />

spécialem<strong>en</strong>t dans les territoires de lieu<br />

de dialogue et de construction de la<br />

sécurité sociale professionnelle que nous<br />

souhaiterions. Un travail commun croisé<br />

serait souhaitable sur la sécurisation des<br />

parcours dans les territoires, <strong>en</strong>tre les<br />

organisations patronales et syndicales et<br />

les élus, sur des comités territoriaux qui<br />

sont là pour la sécurité de l’emploi. Avant<br />

de parler d’insertion, nous serions très<br />

favorables à la construction d’outils qui<br />

font qu’il n’y aurait aucune exclusion des<br />

<strong>en</strong>treprises et pas des rupture dans les<br />

parcours professionnels des salariés, <strong>en</strong>tre<br />

la sortie du parcours scolaire et l’<strong>en</strong>trée<br />

dans la vie active. Si on doit avancer sur la<br />

question du territoire, c’est aussi dans ce<br />

s<strong>en</strong>s, pour <strong>en</strong>trer dans le vif du sujet et<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Cela implique une capacité<br />

d’anticipation. Pour gérer cette sécurité<br />

sociale professionnelle, on doit savoir vers<br />

quoi les g<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t s’ori<strong>en</strong>ter si leur<br />

Michael ZENEVRE<br />

Je p<strong>en</strong>se qu’aujourd’hui, y compris<br />

dans les OPCA, nous sommes <strong>en</strong> capacité<br />

à répondre à ces préoccupations. De<br />

nombreuses études sont faites par<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Gw<strong>en</strong>aële HAMON appelait à<br />

afficher une volonté commune de cette<br />

stratégie territoriale et du développem<strong>en</strong>t<br />

via des outils comme les Maisons de<br />

l’emploi ou les PLIE. Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET,<br />

votre fondation, avec ses clubs locaux, se<br />

s<strong>en</strong>t-elle solidaire de ces acteurs de<br />

pourront passer toute une vie<br />

professionnelle dans la même <strong>en</strong>treprise.<br />

Elle ne peut pas garantir à vie l’emploi<br />

dans un poste. Les choses pourrai<strong>en</strong>t-elles<br />

mieux s’organiser dans les territoires ?<br />

mettre des outils et des dispositifs qui<br />

vont réellem<strong>en</strong>t dans ce s<strong>en</strong>s. Ils doiv<strong>en</strong>t<br />

aller, et c’est le sujet qui fâche, au-delà du<br />

diagnostic qui peut être partagé, même<br />

s’il y a des bémols de notre point de vue.<br />

Que met-on <strong>en</strong> œuvre et comm<strong>en</strong>t<br />

le finance-t-on ? Je regarde les<br />

employeurs. Les <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t être<br />

solidaires du territoire et réellem<strong>en</strong>t<br />

pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les territoires, y<br />

compris dans la logique et les projets<br />

d’<strong>en</strong>treprises réfléchis à moy<strong>en</strong> et long<br />

terme. Qu’est-ce qu’un territoire ? Un<br />

morceau de terre qui peut être vierge.<br />

L’intérêt est que des g<strong>en</strong>s y viv<strong>en</strong>t et y<br />

travaill<strong>en</strong>t. Ces salariés doiv<strong>en</strong>t avoir des<br />

dispositifs qui les aid<strong>en</strong>t à traverser cette<br />

adaptation avec une sécurisation<br />

concrète, sans rupture dans le salaire, la<br />

protection sociale ou le pouvoir d’achat.<br />

profession est <strong>en</strong> déclin. Cela demande du<br />

temps et de la formation, nous y<br />

revi<strong>en</strong>drons tout à l’heure.<br />

secteur. Nous savons qu’il va y avoir, dans<br />

les vingt prochaines années, des créations<br />

d’emploi sur le secteur de l’emploi vert,<br />

par exemple.<br />

terrain ? Est-elle prête à se battre aux<br />

côtés de l’Alliance Villes Emploi et d’autres<br />

pour que ces outils soi<strong>en</strong>t définitivem<strong>en</strong>t<br />

ancrés dans les territoires ? Etes-vous<br />

prêts à vous faire les avocats et les<br />

signataires d’une volonté commune ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Vinc<strong>en</strong>t BAHOLET<br />

Pour nous, c’est très clairem<strong>en</strong>t une<br />

réponse positive à votre question. Nous<br />

travaillons depuis un an à une conv<strong>en</strong>tion<br />

cadre. Nous avons essayé de le faire <strong>en</strong><br />

co-construction dans les deux réseaux<br />

PLIE/Maisons de l’emploi et clubs FACE.<br />

Dans quelques semaines, nous pourrons<br />

signer une conv<strong>en</strong>tion cadre au niveau<br />

national, qui sera aussi une vraie<br />

reconnaissance du professionnalisme des<br />

André BONAL<br />

Je voulais repr<strong>en</strong>dre ce qui a été dit<br />

par les deux élus et évoquer une<br />

expéri<strong>en</strong>ce qui n’a pas été lancée par le<br />

MEDEF, bi<strong>en</strong> qu’il y soit associé.<br />

L’association ADVM (Association de<br />

Développem<strong>en</strong>t de la Vallée e la Meurthe<br />

et Moselle) s’est créée il y a 20 ans par<br />

Jacques CHIRAC. Il a eu l’intellig<strong>en</strong>ce de la<br />

mettre <strong>en</strong> place avec trois collèges, des<br />

élus, des associations et des <strong>en</strong>treprises. Il<br />

y a plus de tr<strong>en</strong>te communes qui <strong>en</strong> font<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

P<strong>en</strong>sez-vous que le MEDEF puisse<br />

s’associer à l’Alliance Villes Emploi pour<br />

André BONAL<br />

Au niveau du pays, vous avez un<br />

Conseil d’Administration et un Bureau. Le<br />

présid<strong>en</strong>t de Meurthe-et-Moselle <strong>en</strong> fait<br />

acteurs des PLIE et des Maisons de<br />

l’emploi. Les hommes et les femmes<br />

d’<strong>en</strong>treprises s’appui<strong>en</strong>t sur des<br />

professionnels. Dans la logique des clubs<br />

FACE, nous ne recherchons pas à nous<br />

substituer ou à recréer des<br />

professionnalismes mais plutôt à<br />

s’appuyer sur eux, d’où la possibilité<br />

d’avoir une fluidité sur le territoire <strong>en</strong><br />

terme d’expertise.<br />

partie aujourd’hui, avec tous les maires,<br />

de droite comme de gauche. Tout le<br />

monde a pu travailler <strong>en</strong>semble. Cette<br />

association est dev<strong>en</strong>ue un pays qui a<br />

établi des diagnostics économiques sur le<br />

logem<strong>en</strong>t, les infrastructures, les routes, le<br />

monde associatif… Aujourd’hui existe une<br />

Maison de l’emploi du Val de Lorraine qui<br />

a été mise <strong>en</strong> place par le pays. Sa<br />

gouvernance est composée d’<strong>en</strong>treprises,<br />

d’élus, etc. et elle fonctionne.<br />

déf<strong>en</strong>dre les stratégies territoriales et les<br />

outils territoriaux ?<br />

partie. Mon collègue présid<strong>en</strong>t de la<br />

CG<strong>PME</strong> aussi : nous sommes partie<br />

pr<strong>en</strong>ante.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Si ce dispositif est cassé, cela vous<br />

semble dommageable.<br />

André BONAL<br />

Tout à fait, je p<strong>en</strong>se que c’est une<br />

bonne initiative qui a permis de faire<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

M. RUIZ faisait état d’un part<strong>en</strong>ariat<br />

de longue date. Avez-vous une réaction<br />

par rapport à la composante de stratégie<br />

Joël RUIZ<br />

Il y a la question du « comm<strong>en</strong>t » et<br />

celle du « quoi ». A la question du<br />

avancer les choses sur le territoire,<br />

notamm<strong>en</strong>t des mises <strong>en</strong> commun.<br />

et aussi de l’alliance nationale sur ces<br />

sujets ?<br />

« comm<strong>en</strong>t », il y a deux façons de faire.<br />

La première est une posture impériale où<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


quelqu’un décide d’<strong>en</strong> haut, impose son<br />

point de vue et les autres doiv<strong>en</strong>t suivre.<br />

L’autre posture, plus contractuelle, est<br />

que les corps intermédiaires se mett<strong>en</strong>t<br />

d’accord. C’est l’esprit de la gouvernance<br />

des Maisons de l’emploi. Côté AGEFOS<br />

<strong>PME</strong>, cette seconde posture nous<br />

convi<strong>en</strong>t. Ensuite advi<strong>en</strong>t la question du<br />

« quoi ». Il faut quatre pieds pour<br />

stabiliser la question de l’emploi dans les<br />

territoires :<br />

1-Il faudrait imaginer de nouvelles<br />

méthodes pour apparier l’offre et la<br />

demande de travail. Nous sommes prêts à<br />

y aller, notamm<strong>en</strong>t avec Pôle emploi, car<br />

les méthodes doiv<strong>en</strong>t être améliorées par<br />

la formation. Comm<strong>en</strong>t se fait-il qu’on<br />

continue, <strong>en</strong> tous cas dans les <strong>PME</strong>, ce que<br />

Michael ZENEVRE soulignait, à peiner pour<br />

trouver de la main-d’œuvre qualifiée<br />

immédiatem<strong>en</strong>t opérationnelle ? Nous<br />

avons publié récemm<strong>en</strong>t une <strong>en</strong>quête où<br />

la moitié des patrons de <strong>PME</strong> nous disait<br />

qu’ils avai<strong>en</strong>t du mal : c’est beaucoup.<br />

2- Il faudrait se coordonner. Sur le<br />

terrain par exemple, il faudrait éviter que<br />

les différ<strong>en</strong>ts prospecteurs sonn<strong>en</strong>t la<br />

même semaine à la même <strong>en</strong>treprise.<br />

3-Il y a un souci du statut de l’actif –<br />

problème qui nous dépasse ici. Il faudrait<br />

donner un statut au « parcourant ».<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Ce qu’évoquait Pascal DEBAY.<br />

Joël RUIZ<br />

Ce sujet est devant nous et nous<br />

comm<strong>en</strong>çons à y répondre <strong>en</strong> partie à<br />

travers la CRP et le CTP, ces dispositifs qui<br />

offr<strong>en</strong>t de l’accompagnem<strong>en</strong>t dans les<br />

territoires considérés. Nous sommes à la<br />

limite.<br />

4-Le besoin d’innover et donc de<br />

faire des alliances. L’AGEFOS <strong>PME</strong> est<br />

part<strong>en</strong>aire avec les Fongecif et d’autres<br />

acteurs, des opérateurs privés, les conseils<br />

Bruno LUCAS<br />

Derrière l’interpellation de Mme<br />

HAMON, il y avait aussi la question<br />

basique de la manière dont un part<strong>en</strong>ariat<br />

peut être vivant et pas simplem<strong>en</strong>t<br />

proclamé. Nous sommes aux côtés des<br />

Maisons de l’emploi de manière formelle<br />

et réelle, ce qui s’est traduit par de<br />

réc<strong>en</strong>tes r<strong>en</strong>contres à tous les étages de<br />

Pôle emploi. Il faut de la candeur et du<br />

respect des contraintes de l’autre. Ce sont<br />

des choses basiques qui ne sont pas<br />

toujours prés<strong>en</strong>tes et qui font que cela ne<br />

marche pas. Nous avons construit depuis<br />

quelques années une relation, qui n’a pas<br />

toujours été facile, avec l’AGEFOS <strong>PME</strong> et<br />

régionaux et Pôle emploi qui doit pouvoir<br />

accompagner et financer les actions<br />

d’innovation, car les territoires ne se<br />

ressembl<strong>en</strong>t pas. Certains dispositifs<br />

p<strong>en</strong>sés au sommet ne peuv<strong>en</strong>t pas<br />

s’appliquer de la même manière partout,<br />

d'où l'intérêt pour AGEFOS <strong>PME</strong> d'un<br />

part<strong>en</strong>ariat local avec des Maisons de<br />

l'Emploi.<br />

les OPCA. Nous sommes aujourd’hui dans<br />

une relation de fond où on peut se parler<br />

et régler des problèmes. Il faut égalem<strong>en</strong>t<br />

des <strong>en</strong>jeux et des projets. Comm<strong>en</strong>t faiton<br />

pour élaborer un cont<strong>en</strong>u concret qui<br />

ne soit pas simplem<strong>en</strong>t un slogan pour la<br />

question de la transition professionnelle<br />

et de la sécurisation des parcours ? Les<br />

concevoir intellectuellem<strong>en</strong>t et considérer<br />

qu’ils sont indisp<strong>en</strong>sables aujourd’hui est<br />

une évid<strong>en</strong>ce. Nous sommes dans l’art de<br />

l’exécution aujourd’hui, qui ramène à la<br />

candeur et au respect. J’insiste car, dans<br />

nos métiers, on passe souv<strong>en</strong>t du procès<br />

d’int<strong>en</strong>tion à l’int<strong>en</strong>tion de procès.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Olivier CRANCĒE<br />

Je voulais rebondir car il faut savoir<br />

que, depuis le début de la crise, les chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprise adapt<strong>en</strong>t leurs <strong>en</strong>treprises<br />

pour vivre, survivre et continuer à donner<br />

de l’emploi. Nous ne pouvons plus donner<br />

une vision à plusieurs années, cette<br />

époque est révolue. Le marché peut<br />

s’atteindre avant d’avoir comm<strong>en</strong>cé. Nous<br />

avons une grosse difficulté à appréh<strong>en</strong>der<br />

demain et ce que peut être le l’av<strong>en</strong>ir<br />

immédiat. Il faut de la réactivité. Sans elle,<br />

l’efficacité est impossible. Une cassure<br />

s’est opérée <strong>en</strong> 2008 et cela ne sera plus<br />

jamais comme avant. J’ai la chance d’être<br />

un jeune chef d’<strong>en</strong>treprise et d’être à<br />

D<strong>en</strong>is HASSLER<br />

Où faut-il mettre <strong>en</strong> œuvre la<br />

stratégie ? C’est de ce regard qu’il faut<br />

partir. C’est dans l’<strong>en</strong>treprise qu’une<br />

stratégie <strong>en</strong> matière d’emploi part. C’est<br />

dans l’<strong>en</strong>treprise que se cré<strong>en</strong>t les emplois<br />

et que les salariés travaill<strong>en</strong>t. Je pars d’un<br />

principe simple. Plus ceux qui doiv<strong>en</strong>t<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre sont responsabilisés<br />

dans l’élaboration de la stratégie qu’ils<br />

vont devoir mettre <strong>en</strong> œuvre, mieux elle<br />

va se mettre <strong>en</strong> œuvre. Il ne faut pas<br />

partir d’une question de pouvoir ou de<br />

place des uns et des autres. Si on part de<br />

l’<strong>en</strong>treprise, je vais plus loin que la<br />

question du réseau ou du partage. Il y <strong>en</strong> a<br />

partout et sur tout, les territoires <strong>en</strong> sont<br />

saturés. Il faut simplifier, privilégier des<br />

acteurs. Sur cette question, il faut<br />

responsabiliser les part<strong>en</strong>aires sociaux, je<br />

le dis modestem<strong>en</strong>t. Je rêve d’une<br />

nouvelle forme de démocratie sociale,<br />

qu’elle soit nationale ou locale, où l’élu ait<br />

la capacité de reconnaître qu’il n’est pas<br />

l’aise avec la mutation et la réflexion<br />

stratégique. Toutes les <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t<br />

s’adapter. Une voie s’ouvre et se referme<br />

aussitôt. Il faut avoir le pot<strong>en</strong>tiel d’y aller<br />

quand elle s’ouvre et pouvoir réadapter sa<br />

trajectoire quand elle se referme six mois<br />

plus tard. Il faut intégrer cette donne dans<br />

les nouvelles réflexions territoriales,<br />

élaborer une gouvernance partagée.<br />

N’ajoutons pas des strates qui pourrai<strong>en</strong>t<br />

alourdir la réactivité. Si on demande à des<br />

chefs d’<strong>en</strong>treprise d’être prés<strong>en</strong>ts, soyons<br />

efficaces. Leur parler de prospectives qui<br />

ne peuv<strong>en</strong>t se réaliser que très<br />

lointainem<strong>en</strong>t n’apporte pas d’efficacité.<br />

omnicompét<strong>en</strong>t et que, sur la question de<br />

l’emploi, ce n’est pas lui qui met <strong>en</strong><br />

œuvre. Il doit accepter de sous-traiter<br />

l’élaboration de la stratégie sur l’emploi<br />

par les part<strong>en</strong>aires sociaux et de la<br />

repr<strong>en</strong>dre dans sa politique, telle qu’elle a<br />

été négociée. Le reste n’est qu’une<br />

question d’organisation des outils pour<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre.<br />

Par ailleurs, je rejoins Pascal DEBAY<br />

pour dire que le focus est trop mis sur le<br />

développem<strong>en</strong>t du territoire. L’intérêt<br />

d’un territoire n’est pas sa géographie<br />

mais ses habitants. Des politiques de<br />

développem<strong>en</strong>t du territoire vont profiter<br />

statistiquem<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t du<br />

territoire et pas à la population active. En<br />

matière d’emploi, ce n’est pas l’av<strong>en</strong>ir de<br />

la France mais l’av<strong>en</strong>ir des Français qui<br />

importe, et c’est pareil localem<strong>en</strong>t.<br />

L’av<strong>en</strong>ir des grands Nancé<strong>en</strong>s est plus<br />

important que celui du Grand Nancy.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Les deux élus vont conclure cette<br />

table ronde mais la salle peut interv<strong>en</strong>ir<br />

p<strong>en</strong>dant dix minutes.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Débat avec la salle<br />

Claude SEIBEL, PLIE du Midi-Quercy<br />

Je voudrais pr<strong>en</strong>dre du recul par<br />

rapport aux trois tables rondes. Corinne<br />

VAILLANT a indiqué que toute l’Europe est<br />

passée à une crise de l’emploi industriel.<br />

Hélas, cet état va se prolonger. Le Conseil<br />

d’analyses stratégiques vi<strong>en</strong>t d’éditer ses<br />

travaux sur l’actualisation 2015 des<br />

métiers et qualifications. La crise a<br />

acc<strong>en</strong>tué la difficulté que r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t<br />

aujourd’hui les métiers non qualifiés,<br />

notamm<strong>en</strong>t de l’industrie. Ce contexte se<br />

concrétise <strong>en</strong>suite, territoire par territoire,<br />

par une série de drames. Nous nous<br />

trouvons au cœur du métier des Maisons<br />

de l’emploi, <strong>en</strong> tant qu’<strong>en</strong>semblier. Je<br />

rejoins M. CHERTIER, le problème n’est<br />

pas celui des institutions mais des<br />

objectifs. La réflexion stratégique est<br />

importante. Il faut demander à Christophe<br />

GUITTON qu’il retravaille et nous donne le<br />

fruit de sa réflexion. Parmi les quatre axes<br />

des Maisons de l’emploi, l’un ne va-t-il pas<br />

s’imposer ? La GPEC, les mutations<br />

économiques ? Pour terminer sur un<br />

modèle plus positif, il y a des travaux<br />

autour des pôles de compétitivité depuis<br />

une dizaine d’années qui ont des<br />

conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière de formation,<br />

de compét<strong>en</strong>ces et de qualification. Sur la<br />

base de chaque territoire, des li<strong>en</strong>s<br />

importants pourrai<strong>en</strong>t être noués <strong>en</strong>tre<br />

Maisons de l’emploi et les promoteurs de<br />

chaque pôle de compétitivité.<br />

Danièle CORNET, vice-présid<strong>en</strong>te<br />

de la communauté d’agglomération<br />

Plaine c<strong>en</strong>trale du Val de Marne<br />

Je voulais rev<strong>en</strong>ir sur un angle des<br />

inégalités des territoires. P<strong>en</strong>dant cette<br />

table ronde, vous avez parlé des Maisons<br />

de l’emploi. Je ti<strong>en</strong>s à rappeler que ce<br />

dispositif, lancé par l’Etat, devait couvrir<br />

l’<strong>en</strong>semble du territoire, et il a été gelé<br />

par un nouveau gouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2007.<br />

Certaines Maisons de l’emploi ne couvr<strong>en</strong>t<br />

pas l’<strong>en</strong>semble du territoire. La Maison de<br />

l’emploi est un outil intéressant mais n’est<br />

pas une fin <strong>en</strong> soi. Des territoires qui n’<strong>en</strong><br />

ont pas travaill<strong>en</strong>t sur des part<strong>en</strong>ariats. Il<br />

ne faut pas seulem<strong>en</strong>t se fixer sur la<br />

Maison de l’emploi, qui est davantage un<br />

concept de fédération de part<strong>en</strong>aires et<br />

de dynamique de projets sur le territoire.<br />

Nous ne sommes pas une Maison de<br />

l’emploi mais nous sommes sur des<br />

<strong>en</strong>sembliers avec un PLIE et d’autres<br />

dispositifs que notre association gère.<br />

Ensuite, qui est le patron sur un territoire<br />

pour avoir une légitimité ? Je partage<br />

l’analyse de M. BLESSIG. La légitimité ne<br />

doit pas être verticale. La légitimité<br />

démocratique est représ<strong>en</strong>tée par les<br />

collectivités. La légitimité du projet est au<br />

c<strong>en</strong>tre. La légitimité s’acquerra si nous<br />

arrivons à fédérer des g<strong>en</strong>s autour d’un<br />

projet. Enfin, sur ma structure, nous avons<br />

créé quatre collèges : celui des élus, des<br />

part<strong>en</strong>aires institutionnels, des<br />

part<strong>en</strong>aires économiques et sociaux et des<br />

acteurs locaux. Qui est abs<strong>en</strong>t ? Les<br />

part<strong>en</strong>aires économiques et sociaux. Je les<br />

associe, je pr<strong>en</strong>ds contact avec eux, ils<br />

font partie de mon Conseil<br />

d’administration mais ni l’OPCA ni les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux ni la grande <strong>en</strong>treprise<br />

de distribution locale ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à mes<br />

interpellations. Je me réjouis que vous<br />

soyez part<strong>en</strong>aires, mais ce n’est pas<br />

évid<strong>en</strong>t localem<strong>en</strong>t et je ne demande que<br />

cela. Enfin, vous dites que nous sommes<br />

trop nombreux à aller voir les <strong>en</strong>treprises.<br />

Nous sommes « conv<strong>en</strong>tion de<br />

revitalisation » et nous travaillons avec<br />

des TPE. Elles étai<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>tes car elles<br />

ne r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t jamais personne. Nous les<br />

avons<br />

accompagnées.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Daniel HARDY, Maison de l’emploi de l’Ouest vosgi<strong>en</strong><br />

La notion de développem<strong>en</strong>t agglomération ou un territoire rural.<br />

économique et la dim<strong>en</strong>sion de Chacun de ces territoires a des<br />

l’<strong>en</strong>treprise ont été évoquées à la fin de<br />

cette table ronde, au s<strong>en</strong>s étroit du terme.<br />

L’<strong>en</strong>treprise, lieu de création d’emploi, ne<br />

pot<strong>en</strong>tialités. Autant les id<strong>en</strong>tifier et les<br />

remettre <strong>en</strong> valeur par rapport à des<br />

secteurs d’activité qui répondront aux<br />

se limite pas. Le développem<strong>en</strong>t- capacités de ce territoire. Dans ce cadre,<br />

économique s’appuie sur quatre concernant l’interv<strong>en</strong>tion d’hier,<br />

paramètres par rapport à la notion l’évocation de Joseph SCHUMPETER me<br />

d’activité économique et ne se limite pas : paraît un raccourci<br />

le positionnem<strong>en</strong>t géographique du épistémologique douteux. Pour lui, la<br />

territoire, les infrastructures et puissance publique est un lieu c<strong>en</strong>tral <strong>en</strong><br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t susceptible d’accueillir termes de développem<strong>en</strong>t économique.<br />

des activités économiques, les Elle intervi<strong>en</strong>t sur deux axes, les créateurs<br />

compét<strong>en</strong>ces mobilisables sur place et la d’<strong>en</strong>treprise et les autres actifs pour<br />

qualité de vie d’un territoire. Si Toyota est faciliter la transition d’un système<br />

à Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes c’est, <strong>en</strong>tre autres, parce<br />

qu’il y avait un hôpital de qualité. Les<br />

économique à un autre. Cela s’appelle la<br />

formation, le souti<strong>en</strong> à la transition et la<br />

Maisons de l’emploi me paraiss<strong>en</strong>t mobilité - qui ne se résume pas à des<br />

particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> placées pour moy<strong>en</strong>s physiques, <strong>en</strong> particulier pour des<br />

id<strong>en</strong>tifier ces paramètres par rapport à chômeurs de longue durée.<br />

chaque territoire, que ce soit une<br />

Claude MALO, directeur de la Mission locale du Nord meusi<strong>en</strong><br />

Nous avons parlé intégration, M. ZENEVRE tout à l’heure, les <strong>en</strong>treprises<br />

insertion et territoire p<strong>en</strong>dant cette table<br />

ronde, sans jamais faire de différ<strong>en</strong>ce<br />

<strong>en</strong>tre les territoires urbains et ruraux. Sur<br />

le territoire meusi<strong>en</strong>, il y a moins de 30<br />

habitants par km2 et 94% des <strong>en</strong>treprises<br />

ont moins de 5 salariés. J’aurais aimé que<br />

ont déjà une visibilité à moins de trois<br />

mois et elles naiss<strong>en</strong>t, surviv<strong>en</strong>t et<br />

meur<strong>en</strong>t <strong>en</strong> territoire rural. Tant que nous<br />

n’irons pas les voir, tant que nous ne<br />

travaillerons pas auprès d’elles <strong>en</strong> RH et<br />

<strong>en</strong> GPEC, nous n’arriverons pas à insérer<br />

le distinguo soit fait sur ces deux sur le milieu rural. Si on veut un<br />

territoires car les outils employés pour<br />

faire de l’insertion et travailler sur l’emploi<br />

développem<strong>en</strong>t national, il passera aussi<br />

par le rural.<br />

ne sont pas les mêmes. Comme le disait<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Nous laissons conclure Gw<strong>en</strong>aële<br />

HAMON et Emile BLESSIG.<br />

Gw<strong>en</strong>aële HAMON<br />

Le message à ret<strong>en</strong>ir est qu’il ne<br />

faut surtout pas opposer les différ<strong>en</strong>ts<br />

angles d’<strong>en</strong>trée. Il ne faut pas opposer<br />

<strong>en</strong>treprise et territoire. Parfois, je<br />

m’exprime avec passion mais il ne faut pas<br />

traduire les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts d’élus locaux<br />

comme une volonté de toute-puissance,<br />

au contraire. Chacun a sa place mais, sur<br />

des territoires percutés, dans l’industrie<br />

ou les services, ou des territoires <strong>en</strong> pleine<br />

transformation, l’organisation est<br />

collective. Ce n’est que dans ce contexte<br />

que chacun pourra s’exprimer. En<br />

filigrane, j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds une crainte de perdre<br />

du pouvoir. Nous <strong>en</strong> gagnerons tous au<br />

bénéfice du projet. C’est sur la question<br />

du projet que nous avons une<br />

responsabilité.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Nous allons devoir travailler sur la<br />

communication. Beaucoup d’élém<strong>en</strong>ts<br />

sont inconnus. Combi<strong>en</strong> de Maisons de<br />

l’emploi sont-elles purem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réseaux ?<br />

Combi<strong>en</strong> n’ont créé parfois aucun emploi<br />

supplém<strong>en</strong>taire mais se sont nourris des<br />

mises à disposition sur le territoire, des<br />

chambres consulaires, des missions<br />

locales ? Ce n’est pas le cas partout mais<br />

nous devrons communiquer largem<strong>en</strong>t sur<br />

ce sujet <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> valeur la<br />

participation de tous les part<strong>en</strong>aires, y<br />

compris les syndicats de salariés que je<br />

vois très souv<strong>en</strong>t sur mon territoire et que<br />

je souhaite dans notre gouvernance. Le<br />

conseil d’ori<strong>en</strong>tation va r<strong>en</strong>forcer <strong>en</strong>core<br />

cette prés<strong>en</strong>ce des part<strong>en</strong>aires.<br />

N’oublions pas le rôle des conseils de<br />

développem<strong>en</strong>t qui sont ess<strong>en</strong>tiels. La<br />

solidarité <strong>en</strong>tre les territoires est un<br />

véritable <strong>en</strong>jeu. On ne pourra pas créer<br />

Emile BLESSIG<br />

Pour conclure, je revi<strong>en</strong>s sur le<br />

thème de cette table ronde : quel<br />

part<strong>en</strong>ariat est-il possible <strong>en</strong>tre les<br />

collectivités locales et les <strong>en</strong>treprises ?<br />

Entre ces deux extrêmes, il y a les acteurs<br />

de terrain, dont les Maisons de l’emploi.<br />

Je reti<strong>en</strong>s qu’il n’y a pas de stratégie sans<br />

projet. Le projet n’est pas exclusivem<strong>en</strong>t<br />

d’<strong>en</strong>treprise, il se décline à différ<strong>en</strong>ts<br />

niveaux : individuel, d’<strong>en</strong>treprise et de<br />

territoire. Un territoire doit avoir une taille<br />

critique, représ<strong>en</strong>ter un tissu économique,<br />

posséder un certain nombre<br />

d’infrastructures et d’outils publics dans<br />

l’animation et la formation, et un<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’appart<strong>en</strong>ance. L’action des<br />

élus s’exerce et s’ori<strong>en</strong>te dans le cadre<br />

d’un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’appart<strong>en</strong>ance, de<br />

construire les priorités dans un av<strong>en</strong>ir de<br />

plus <strong>en</strong> plus incertain.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Merci beaucoup. Nous laissons les<br />

conclusions de ces deux journées au<br />

Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance Villes emploi Jean<br />

des poches urbaines totalem<strong>en</strong>t<br />

déconnectées de l’arrière-pays. Pr<strong>en</strong>ons<br />

des exemples sur la mobilité <strong>en</strong>tre bassins<br />

d’emploi. Nous avons trois Maisons de<br />

l’emploi sur l’Ille-et-Vilaine. Nous avons<br />

r<strong>en</strong>contré la Maison de l’emploi de Vitré<br />

avec laquelle nous mutualisons des outils.<br />

Nous n’avons pas le choix et tant mieux.<br />

Sur nos territoires, nous devons<br />

contracter <strong>en</strong>tre Maisons de l’emploi,<br />

travailler sur les mutualisations <strong>en</strong>tre<br />

bassins de vie et bassins d’emploi. Sous<br />

l’égide de notre anci<strong>en</strong> DGEFP, donc de<br />

notre UT 35, nous avons proposé que des<br />

territoires comme Saint-Malo ou<br />

Fougères, qui n’ont pas de Maison de<br />

l’emploi, puiss<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong>semble sur<br />

l’échange et le transfert de pratiques.<br />

C’est une préoccupation c<strong>en</strong>trale pour<br />

nous.<br />

Un projet ne recouvre pas<br />

seulem<strong>en</strong>t des objectifs mais aussi de la<br />

méthode, c’est-à-dire appr<strong>en</strong>dre à<br />

appr<strong>en</strong>dre et à s’adapter, <strong>en</strong> laissant le<br />

plus petit nombre de laissés-pour-compte,<br />

au niveau des individus comme à celui des<br />

<strong>en</strong>treprises. L’outil d’adaptation du<br />

territoire, par définition, est celui de la<br />

formation initiale, continue ou <strong>en</strong><br />

alternance. Il est très important, dans le<br />

cadre des part<strong>en</strong>ariats, de s’approprier et<br />

territorialiser des politiques, régionales ou<br />

nationales. C’est un leurre de p<strong>en</strong>ser que<br />

sans appropriation locale, la directive de la<br />

collectivité supérieure s’appliquera<br />

automatiquem<strong>en</strong>t. Les acteurs autour de<br />

cette table ronde sont invités à construire<br />

leur part<strong>en</strong>ariat pour dégager une plusvalue<br />

dans le cadre de projets clairem<strong>en</strong>t<br />

id<strong>en</strong>tifiés.<br />

LE GARREC, au Vice-Présid<strong>en</strong>t du Grand-<br />

Nancy H<strong>en</strong>ri BEGORRE et à Madame la<br />

Sous-préfet Juliette TRIGNAT.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Clôture des Journées Nationales<br />

H<strong>en</strong>ri BEGORRE<br />

Vice-présid<strong>en</strong>t de la Communauté Urbaine du Grand Nancy<br />

Vice-présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’Emploi du Grand Nancy<br />

Maire de Maxéville<br />

Jean LE GARREC<br />

Présid<strong>en</strong>t de l’Alliance Villes Emploi<br />

Anci<strong>en</strong> Ministre<br />

Juliette TRIGNAT<br />

Sous-préfet de Meurthe et Moselle<br />

Représ<strong>en</strong>tant Monsieur le Préfet<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


H<strong>en</strong>ri BEGORRE<br />

Je voudrais vous adresser les<br />

salutations d’André ROSSINOT, Maire de<br />

Nancy, présid<strong>en</strong>t du Grand-Nancy, de la<br />

communauté urbaine et de Laur<strong>en</strong>t<br />

HĒNART, député et présid<strong>en</strong>t de la Maison<br />

de l’emploi. Dans ces deux cas, j’assume<br />

les vice-présid<strong>en</strong>ces. J’ai eu plaisir à passer<br />

un mom<strong>en</strong>t avec vous hier et d’avoir pu<br />

constater que les travaux étai<strong>en</strong>t riches.<br />

Cette confrontation au travers d’ateliers<br />

et de tables rondes, <strong>en</strong> plus des échanges<br />

informels, étai<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t utiles,<br />

dans notre volonté commune d’avoir<br />

territorialem<strong>en</strong>t des actions pour les<br />

habitants que nous représ<strong>en</strong>tons et<br />

déf<strong>en</strong>dons et avec qui nous voulons<br />

m<strong>en</strong>er des projets. Les Maisons de<br />

l’emploi, qui sont de véritables réseaux de<br />

part<strong>en</strong>aires, sont complém<strong>en</strong>taires de<br />

l’action m<strong>en</strong>ée par Pôle emploi ou<br />

Juliette TRIGNAT<br />

Je suis particulièrem<strong>en</strong>t heureuse<br />

de représ<strong>en</strong>ter Monsieur le Préfet de<br />

Meurthe-et-Moselle, qui n’a pu être<br />

prés<strong>en</strong>t et qui le regrette, à la clôture de<br />

ces journées nationales des Maisons de<br />

l’emploi et des Plans Locaux pour<br />

l’Insertion et l’Emploi. A l’issue de deux<br />

journées riches <strong>en</strong> débats, organisées<br />

autour d’ateliers thématiques et de tables<br />

rondes, chacun a pu mesurer la qualité<br />

des échanges <strong>en</strong>tre élus, Pôle emploi,<br />

organisations<br />

professionnelles,<br />

organismes de formation et structures<br />

d’insertion par l’activité économique.<br />

Même si la politique de l’emploi reste<br />

principalem<strong>en</strong>t une compét<strong>en</strong>ce de l’Etat,<br />

les collectivités territoriales jou<strong>en</strong>t un rôle<br />

irremplaçable d’accompagnateurs et de<br />

facilitateurs dans le domaine de<br />

l’appr<strong>en</strong>tissage et de la formation<br />

professionnelle pour les régions, ou pour<br />

la coordination des dispositifs<br />

institutionnels et associatifs pour les<br />

communes et leurs établissem<strong>en</strong>ts à<br />

travers, notamm<strong>en</strong>t, les Maisons de<br />

d’autres dispositifs qui peuv<strong>en</strong>t exister.<br />

Notre rôle n’est pas d’exister pour nousmêmes<br />

mais parce qu’il y a un plus dans<br />

une logique de l’emploi, de la formation et<br />

de l’insertion pour les habitants de notre<br />

pays.<br />

Je voudrais terminer <strong>en</strong> remerciant<br />

Jean LE GARREC d’avoir choisi Nancy pour<br />

ces journées. Avec Marie-Pierre ESTABLIE<br />

d’ARGENCĒ et toute l’équipe d’Alliance<br />

Villes Emploi, je voudrais aussi remercier<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS pour son animation,<br />

Dominique VAN KEIRSBILCK et toute<br />

l’équipe de la Maison de l’emploi de<br />

Nancy pour avoir fait <strong>en</strong> sorte que vous<br />

passiez un bon mom<strong>en</strong>t et que ces<br />

échanges soi<strong>en</strong>t fructueux. A bi<strong>en</strong>tôt pour<br />

d’autres av<strong>en</strong>tures des Maisons de<br />

l’emploi.<br />

l’emploi. Je ne m’ét<strong>en</strong>drai pas sur le<br />

financem<strong>en</strong>t de ces structures, la<br />

discussion du projet de loi de finances<br />

pour 2011 n’étant pas achevée. Je note<br />

cep<strong>en</strong>dant que, le 2 décembre dernier, les<br />

sénateurs ont souhaité relever le<br />

financem<strong>en</strong>t des Maisons de l’emploi de<br />

10 à 15 millions d’euros.<br />

Je souhaiterais cep<strong>en</strong>dant rev<strong>en</strong>ir<br />

sur la situation plus spécifique des<br />

structures d’insertion par l’activité<br />

économique <strong>en</strong> Meurthe-et-Moselle et sur<br />

la politique de l’Etat <strong>en</strong> matière de<br />

financem<strong>en</strong>t de l’insertion par l’activité<br />

économique. Comme certains d’<strong>en</strong>tre<br />

vous le sav<strong>en</strong>t, les représ<strong>en</strong>tants des<br />

structures d’insertion se sont mobilisés,<br />

notamm<strong>en</strong>t dans ce départem<strong>en</strong>t, pour<br />

faire part de leurs difficultés financières<br />

qui compromettai<strong>en</strong>t le bon<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t de leurs structures. Je<br />

voudrais les rassurer, comme l’a fait<br />

Monsieur le Préfet <strong>en</strong> les recevant il y a<br />

peu. Au final, <strong>en</strong> effet, grâce aux<br />

complém<strong>en</strong>ts de crédits obt<strong>en</strong>us du<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


Ministère de l’emploi, notre <strong>en</strong>veloppe<br />

budgétaire définitive pour l’année 2010<br />

s’élève à plus de 2,1 millions d’euros, soit<br />

un niveau proche de celui des années<br />

précéd<strong>en</strong>tes. On peut se féliciter d’une<br />

amélioration de la situation au regard des<br />

craintes exprimées initialem<strong>en</strong>t.<br />

Quelques mots de conclusion pour<br />

remercier la Maison de l’emploi du Grand<br />

Nancy d’avoir accueilli cette manifestation<br />

Jean LE GARREC<br />

Il est impossible de conclure ces<br />

deux journées. La richesse est telle qu’il<br />

faudra un travail d’analyse de ce qui s’y<br />

est dit. Je voudrais toutefois remercier les<br />

440 participants, dont le nombre est déjà<br />

un succès <strong>en</strong> soi. Je remercie la directrice<br />

de la Maison de l’emploi de Nancy,<br />

Dominique VAN KEIRSBILCK, la déléguée<br />

générale, Madame ESTABLIE d’ARGENCĒ,<br />

qui a organisé ces journées d’une main de<br />

maître avec sa petite équipe, et H<strong>en</strong>ri LE<br />

MAROIS qui vi<strong>en</strong>t de faire un exercice de<br />

voltige avec une table ronde de dix<br />

personnes. Vous avez rappelé, madame la<br />

sous-préfète, que le débat budgétaire<br />

n’est pas terminé. Nous le savons et je<br />

vais vous demander le service de vérifier<br />

que les quelques millions dont nous avons<br />

besoin ne vont pas être rognés. Je suis<br />

très impressionné, et ce n’est pas une<br />

formule de politesse, de la richesse des<br />

ateliers et des débats, l’intellig<strong>en</strong>ce<br />

collective, la volonté réaffirmée, la<br />

curiosité, les interrogations et même<br />

parfois les doutes, qui sont positifs.<br />

Je me cont<strong>en</strong>terai de quelques<br />

remarques : n’utilisons jamais le mot<br />

« crise » qui ne veut ri<strong>en</strong> dire, qui<br />

recouvre des élém<strong>en</strong>ts complexes et<br />

évacue la réalité du problème. Nous<br />

vivons une prise de pouvoir totale par le<br />

système financier avec des conséqu<strong>en</strong>ces<br />

dramatiques pour de nombreux pays, <strong>en</strong><br />

Grèce, au Portugal ou <strong>en</strong> Espagne. On sait<br />

aujourd’hui que le marché ne peut pas<br />

réguler cet <strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t. Vous pouvez<br />

lire Le talon de fer écrit par Jack LONDON<br />

<strong>en</strong> 1908. Il avait une prospective qui<br />

montrait ce que serait ce talon de fer et<br />

et pour saluer le rôle joué par l’Alliance<br />

Villes Emploi pour faire connaître les<br />

initiatives m<strong>en</strong>ées par les Maisons de<br />

l’emploi et les PLIE, ainsi que l’implication<br />

des collectivités territoriales <strong>en</strong> matière de<br />

politique territoriale de l’insertion et de<br />

l’emploi, <strong>en</strong> relai des politiques<br />

nationales. Mesdames et messieurs, je<br />

vous remercie.<br />

comm<strong>en</strong>t les systèmes internationaux<br />

arriverai<strong>en</strong>t à maîtriser cette situation, par<br />

exemple <strong>en</strong> séparant les banques de<br />

dépôts des banques d’investissem<strong>en</strong>ts.<br />

Il y a un autre problème. Nous<br />

vivons une grande mutation économique<br />

dans un monde multipolaire. Nous<br />

v<strong>en</strong>dons des bateaux sophistiqués à la<br />

Russie et la Russie exige de savoir les<br />

construire. Nous v<strong>en</strong>dons des trains à la<br />

Chine qui veut du transfert de<br />

technologies. La Chine fait aujourd’hui une<br />

partie du fuselage de l’Airbus, demain elle<br />

construira une partie du poste de pilotage.<br />

Il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte ce transfert qui<br />

fait partie d’une mutation mondiale. A<br />

nous d’inv<strong>en</strong>ter des formes nouvelles de<br />

développem<strong>en</strong>t, l’appui territorial<br />

d’inv<strong>en</strong>tion, de regard, de mutation, les<br />

douze branches de développem<strong>en</strong>t<br />

définies par Mme LĒTARD. L’Alliance Villes<br />

Emploi fait partie de cette réflexion via le<br />

comité national de suivi.<br />

Ce matin, il y avait un débat de<br />

grande qualité sur le développem<strong>en</strong>t de<br />

l’habitat et la maîtrise de l’énergie. Il y a<br />

des espaces énormes. Il faut inv<strong>en</strong>ter<br />

collectivem<strong>en</strong>t et regarder le côté positif<br />

de la situation. Ce regard ne peut partir<br />

que de la collectivité territoriale. Bi<strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, l’Etat jacobin qui se croit tout<br />

puissant ne regarde pas cette mutation, ce<br />

qui m’agace. Vous qui la vivez, vous devez<br />

la développer et c’est le rôle des grandes<br />

collectivités, des Maisons de l’emploi et<br />

des PLIE par l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

territoires et des populations. C’est làdessus<br />

que nous devons construire, avec<br />

confiance, un nouvel espace. On sort<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


toujours des situations difficiles si l’on<br />

s’arme politiquem<strong>en</strong>t, techniquem<strong>en</strong>t et<br />

volontairem<strong>en</strong>t de réponses pot<strong>en</strong>tielles.<br />

Ce matin, lors d’un débat sur l’énergie, un<br />

participant de Dunkerque a <strong>en</strong>gagé à ne<br />

pas avoir peur, je repr<strong>en</strong>ds son mot. Vous<br />

êtes porteurs d’une réponse pot<strong>en</strong>tielle à<br />

cette mutation que nous vivons. C’est ce<br />

qu’ont démontré ces deux journées. Au<br />

bout d’une expéri<strong>en</strong>ce relativem<strong>en</strong>t<br />

longue, je vous redis ma fierté de ce que<br />

vous faites.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

4


Ateliers Thématiques<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

5


Atelier<br />

Les <strong>en</strong>jeux de la coopération<br />

transfrontalière<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Jean-François BESSON<br />

Secrétaire Général, Groupem<strong>en</strong>t Transfrontalier Europé<strong>en</strong>.<br />

Agathe BINNERT<br />

Chargée de Projet, Maison de l’emploi et de la Formation du Bassin de Strasbourg.<br />

Yves DELMAS<br />

Directeur, Maison de l’emploi des Bassins de Lacq-Orthez et Oloron- Mauléon.<br />

Colette HASSER<br />

Directrice, C<strong>en</strong>tre de Ressources du Travail frontalier (CRD) EURES Lorraine.<br />

Michel TIBIER<br />

Directeur, Maison du Développem<strong>en</strong>t Economique, de l’Emploi et de la Formation du<br />

Dunkerque.<br />

Animation<br />

Stéphane CHEREF<br />

Directeur, Maison de l’emploi du Pays de Saint Louis et des Trois Frontières et du Pays du<br />

Sundgau.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

6


Stéphane CHEREF<br />

La thématique de la coopération<br />

transfrontalière est primordiale pour les<br />

Maisons de l’emploi concernées par une<br />

situation géographique transfrontalière.<br />

Saint-Louis est situé dans le sud de<br />

l’Alsace à la frontière de la Suisse (Bâle) et<br />

de l’Allemagne (Var<strong>en</strong>heim). Il y a donc<br />

une grosse activité transfrontalière dans le<br />

cadre de notre Maison de l’emploi.<br />

L’emploi transfrontalier est très<br />

important pour les Maisons de l’emploi<br />

afin de développer la plus value et la<br />

complém<strong>en</strong>tarité avec les différ<strong>en</strong>ts<br />

part<strong>en</strong>aires. Il permet à une Maison de<br />

l’emploi d’avoir une réelle ori<strong>en</strong>tation<br />

stratégique car il y a un bel espace à<br />

pr<strong>en</strong>dre à ce niveau.<br />

Les Maisons de l’emploi peuv<strong>en</strong>t<br />

jouer un rôle à quatre niveaux :<br />

Dans l’observation et la description<br />

du marché du travail transfrontalier (taux<br />

de chômage, nombre de demandeurs<br />

d’emploi des pays voisins, besoin des<br />

<strong>en</strong>treprises de ces pays…).<br />

Dans l’accès aux offres d’emplois<br />

transfrontaliers. Nous étudions les c<strong>en</strong>tres<br />

de ressources sur le marché frontalier.<br />

Dans ces zones frontalières, les offres<br />

d’emplois ne sont pas couvertes de l’autre<br />

côté de la frontière alors qu’il s’agit d’une<br />

grande ressource pour les demandeurs<br />

d’emplois de ces régions. On ne trouve<br />

que les grands c<strong>en</strong>tres (G<strong>en</strong>ève, Zurich…)<br />

mais il faudrait pouvoir y trouver les<br />

petites communes proches de la frontière.<br />

Nous avons un rôle de guide concernant<br />

les techniques de recherche d’emploi qui<br />

ne sont pas les mêmes <strong>en</strong> France et dans<br />

les pays voisins. Une candidature française<br />

vers la Suisse ou l’Allemagne finit à la<br />

poubelle parce que la manière de postuler<br />

Jean-François BESSON<br />

Le Groupem<strong>en</strong>t Transfrontalier<br />

Europé<strong>en</strong> est une association de<br />

travailleurs frontaliers qui existe depuis<br />

1963. Elle a de l’expéri<strong>en</strong>ce et du vécu et<br />

rassemble plus de 32 000 adhér<strong>en</strong>ts, des<br />

n’est pas du tout la même. Les Suisses, par<br />

exemple, exig<strong>en</strong>t beaucoup plus qu’un<br />

seul c.v. ou une lettre de motivation. Ils<br />

demand<strong>en</strong>t un dossier plus complet avec,<br />

<strong>en</strong>tre autres, des photocopies<br />

d’attestations d’employeurs.<br />

Dans le rapprochem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les<br />

<strong>en</strong>treprises étrangères transfrontalières et<br />

les personnes <strong>en</strong> recherche d’emploi <strong>en</strong><br />

France (par le biais de forums de l’emploi<br />

et de job datings).<br />

Dans l’« aboutissem<strong>en</strong>t » : des<br />

actions de qualifications et de formations<br />

sont montées avec nos part<strong>en</strong>aires<br />

français, <strong>en</strong> partant d’un besoin non<br />

satisfait de l’autre côté de la frontière.<br />

Les Maisons de l’emploi permett<strong>en</strong>t<br />

de faciliter les échanges avec les pays<br />

transfrontaliers. Nous élargissons la<br />

recherche et cela bénéficie à nos<br />

demandeurs d’emplois. Ri<strong>en</strong> ne nous<br />

empêche de passer la frontière sans avoir<br />

d’autorisation ministérielle. Nous pouvons<br />

facilem<strong>en</strong>t téléphoner à une <strong>en</strong>treprise<br />

suisse ou faire <strong>en</strong>trer dans nos organes<br />

décisionnaires des part<strong>en</strong>aires issus<br />

d’<strong>en</strong>treprises étrangères. C’est, <strong>en</strong> effet,<br />

beaucoup plus simple pour nous que cela<br />

ne le serait pour Pôle emploi, par<br />

exemple. Ce travail permet une<br />

complém<strong>en</strong>tarité avec Pôle emploi.<br />

Il faut égalem<strong>en</strong>t créer du<br />

part<strong>en</strong>ariat et l’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir. Nous ne<br />

sommes, <strong>en</strong> effet, pas les seuls à travailler<br />

sur ce sujet. Certains conseillers Pôle<br />

emploi prospect<strong>en</strong>t de l’autre côté de la<br />

frontière ainsi que les conseillers EURES<br />

souv<strong>en</strong>t issus de Pôle emploi, et le<br />

Groupem<strong>en</strong>t Transfrontalier Europé<strong>en</strong><br />

que représ<strong>en</strong>te Jean-François BESSON.<br />

publics frontaliers qui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre la<br />

Suisse (depuis Bâle jusqu’à G<strong>en</strong>ève tout le<br />

long de la frontière) et la France.<br />

Historiquem<strong>en</strong>t, nous sommes<br />

basés sur le canton d’Annemasse avec une<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

7


forte représ<strong>en</strong>tativité à G<strong>en</strong>ève, mais nous<br />

avons des adhér<strong>en</strong>ts le long de la frontière<br />

jusqu’à la région de Bâle. L’association<br />

compr<strong>en</strong>d 26 salariés et a pour objectif de<br />

faciliter le passage de la frontière et<br />

l’intégration du travailleur frontalier à la<br />

fois sur son lieu de travail et sur son lieu<br />

de résid<strong>en</strong>ce.<br />

Notre but est donc que la frontière<br />

s’efface et que le travailleur améliore sa<br />

qualité de vie au quotidi<strong>en</strong>. Nous t<strong>en</strong>tons<br />

donc d’être acteurs au niveau des<br />

organismes transfrontaliers avec un<br />

service accueil, un service fiscal, un service<br />

juridique et un service social (notamm<strong>en</strong>t<br />

des assistants sociaux qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aide<br />

aux adhér<strong>en</strong>ts).<br />

Nous avons sept bureaux le long de<br />

la frontière. Concernant l’emploi, nous<br />

répondons à un manque sur le terrain, et<br />

à une demande de nos adhér<strong>en</strong>ts.<br />

En tant qu’association, nous avons<br />

une forte représ<strong>en</strong>tativité de bénévoles et<br />

la structure salariée que je dirige répond à<br />

la demande de cette association.<br />

Nous avons comm<strong>en</strong>cé par observer<br />

ce qui se faisait, sans faire concurr<strong>en</strong>ce<br />

aux organismes préexistants tels que Pôle<br />

emploi ou la Maison de l’emploi. Etant<br />

donné qu’il y a des spécialistes qui font<br />

bi<strong>en</strong> leur travail, nous avons apporté nos<br />

propres connaissances concernant les<br />

<strong>en</strong>treprises suisses (sachant que nos<br />

32 000 adhér<strong>en</strong>ts travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> territoire<br />

suisse). A partir de là, nous avons<br />

développé un part<strong>en</strong>ariat avec les<br />

<strong>en</strong>treprises helvètes et nous avons<br />

embauché une personne v<strong>en</strong>ant de<br />

l’APEC.<br />

Aujourd’hui, nous dét<strong>en</strong>ons un<br />

répertoire de 200 <strong>en</strong>treprises part<strong>en</strong>aires<br />

avec un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t concret par le biais<br />

d’un contrat écrit et d’une obligation<br />

financière (adhésion de 400 FS par an). Par<br />

ce contrat, les <strong>en</strong>treprises pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts au niveau des conditions de<br />

travail et du salaire.<br />

Les <strong>en</strong>treprises suisses sont<br />

rigoureuses et respect<strong>en</strong>t leurs<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts. Elles r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t leur<br />

adhésion tous les ans. Grâce à notre site<br />

internet, nos adhér<strong>en</strong>ts ont la possibilité<br />

de mettre leur c.v <strong>en</strong> ligne pour que les<br />

<strong>en</strong>treprises étudi<strong>en</strong>t cette base de<br />

données. Les <strong>en</strong>treprises contact<strong>en</strong>t<br />

directem<strong>en</strong>t les personnes <strong>en</strong> recherche<br />

d’emploi. Nous n’interv<strong>en</strong>ons absolum<strong>en</strong>t<br />

pas à ce niveau.<br />

Nous apportons égalem<strong>en</strong>t une aide<br />

individuelle aux personnes <strong>en</strong> recherche<br />

d’emploi <strong>en</strong> Suisse. A l’époque où Pôle<br />

emploi ne travaillait pas sur ce terrain,<br />

nous avons mis <strong>en</strong> place un atelier<br />

presque hebdomadaire. Ces ateliers<br />

consistai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une aide à la rédaction de<br />

c.v et à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d’embauche <strong>en</strong> Suisse.<br />

Nous passons par nos bénévoles<br />

pour trouver cette aide pour organiser des<br />

confér<strong>en</strong>ces effectuées par des DRH. Nous<br />

bénéficions aujourd’hui d’une douzaine de<br />

travailleurs frontaliers <strong>en</strong> activité qui<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t échanger leur<br />

expéri<strong>en</strong>ce et leurs contacts. Les ateliers<br />

permett<strong>en</strong>t de créer des contacts et<br />

serv<strong>en</strong>t de relais pour les demandeurs<br />

d’emploi.<br />

Enfin, concernant l’emploi, qui ne<br />

représ<strong>en</strong>te qu’une partie de notre activité,<br />

nous avons lancé au mois d’octobre le<br />

forum emploi. Nous t<strong>en</strong>ions à ce que des<br />

<strong>en</strong>treprises suisses et françaises y<br />

particip<strong>en</strong>t. Les habitants de ces régions<br />

ont besoin de rechercher et de connaître<br />

le marché de l’emploi des deux côtés de la<br />

frontière. Nous avons t<strong>en</strong>té de créer du<br />

li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>treprises suisses et<br />

françaises qui, à quelques exceptions près,<br />

se tourn<strong>en</strong>t le dos. Il y a une demande sur<br />

ce terrain.<br />

Nous avons prés<strong>en</strong>té une<br />

confér<strong>en</strong>ce sur le marché de l’emploi<br />

transfrontalier <strong>en</strong> faisant appel à des chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons demandé leurs<br />

exig<strong>en</strong>ces au niveau du managem<strong>en</strong>t et du<br />

recrutem<strong>en</strong>t. Il y a eu un véritable<br />

échange afin que des deux côtés,<br />

employeurs et chercheurs d’emploi, se<br />

développe une véritable connaissance du<br />

marché de l’emploi transfrontalier.<br />

Nous interv<strong>en</strong>ons égalem<strong>en</strong>t, sur<br />

leur demande, dans les Maisons de<br />

l’emploi. J’anime, avec une de nos juristes,<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

8


des ateliers à Belfort et Montbéliard. Ces<br />

ateliers concern<strong>en</strong>t les chercheurs<br />

d’emploi <strong>en</strong> Suisse. Nous leurs donnons<br />

Stéphane CHEREF<br />

Il y avait donc un manque sur le<br />

territoire. Je constate un fort taux de<br />

participation. Michel TIBIER va nous parler<br />

de son travail et, <strong>en</strong> particulier, du<br />

Michel TIBIER<br />

Nous sommes situés sur la frontière<br />

belge, nous avons donc une tradition de<br />

travail transfrontalier. Avant la deuxième<br />

guerre mondiale, les Belges v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t<br />

travailler chez nous. La t<strong>en</strong>dance s’est<br />

inversée de nos jours.<br />

Il y a un chiffre réc<strong>en</strong>t publié par<br />

l’INSEE : 20 000 travailleurs français<br />

travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Belgique. Cela représ<strong>en</strong>te<br />

70% du poids de la main d’œuvre<br />

transfrontalière.<br />

Dans notre Maison de l’emploi de<br />

Dunkerque, <strong>en</strong> partant d’expéri<strong>en</strong>ces<br />

ponctuelles, nous t<strong>en</strong>tons, avec l’aide de<br />

Pôle emploi, de réaliser une organisation<br />

structurelle. Nous souhaiterions arriver à<br />

de bons résultats comme notre confrère<br />

Jean-François BESSON <strong>en</strong> Belgique. Marie<br />

FABRE, ma directrice, pourra compléter<br />

mon propos sur l’organisation territoriale.<br />

La communauté territoriale de<br />

Dunkerque représ<strong>en</strong>te 210 000 habitants.<br />

L’activité industrielle est liée à l’activité<br />

portuaire (troisième port de France), A<br />

l’heure actuelle, nous souffrons de la<br />

fermeture de la raffinerie Total. Nous<br />

sommes aujourd’hui à un taux de 12,3%<br />

de chômage. Le présid<strong>en</strong>t de la<br />

communauté urbaine de Dunkerque a<br />

choisi de trouver une réponse à ce<br />

phénomène avec nos outils : Mission<br />

locale, PLIE, Maison de l’emploi et Ecole<br />

de la Deuxième Chance.<br />

La communauté urbaine de<br />

Dunkerque nous aide financièrem<strong>en</strong>t à<br />

hauteur de deux millions d’euros par an.<br />

Nous pouvons, grâce à ce souti<strong>en</strong><br />

financier, effectuer un projet de territoire<br />

des conseils pour faciliter leurs<br />

recherches.<br />

recrutem<strong>en</strong>t transfrontalier dans le<br />

secteur de la production, de<br />

l’agroalim<strong>en</strong>taire et du commerce.<br />

qui s’appuie sur trois élém<strong>en</strong>ts<br />

fondam<strong>en</strong>taux.<br />

La Maison de l’emploi travaille <strong>en</strong><br />

contact perman<strong>en</strong>t avec le Service Public<br />

de l’Emploi et Pôle emploi.<br />

Cette politique publique de l’emploi<br />

(qui est un axe prioritaire) nous donne une<br />

vraie marge de manœuvre dans la<br />

négociation sur l’emploi.<br />

Nous avons créé des GECT<br />

(Groupem<strong>en</strong>t de Coopération<br />

Transfrontalière). Le syndicat mixte de la<br />

côte d’Opale (le long de la côte d’Opale, il<br />

y a Boulogne, Calais, Dunkerque) a formé<br />

un part<strong>en</strong>ariat avec la province des<br />

Flandres occid<strong>en</strong>tales belges (qui<br />

correspond à toute la partie côtière de la<br />

Belgique jusqu’aux villes longeant les<br />

métropoles de Bruges, Lille, Roubaix,<br />

Tourcoing). Ces deux territoires mèn<strong>en</strong>t<br />

de nombreuses actions <strong>en</strong> commun, dont<br />

des actions ponctuelles concernant<br />

l’emploi. En 2006, dans la communauté<br />

urbaine de Dunkerque, le taux de<br />

chômage s’élevait à <strong>en</strong>viron 11%. En<br />

passant la frontière, il était de 4% (le plein<br />

emploi). Cette différ<strong>en</strong>ce a créé une<br />

t<strong>en</strong>sion.<br />

Nous avons donc m<strong>en</strong>é un travail<br />

concret dans le cadre d’<strong>en</strong>treprises du<br />

travail temporaire belges sur des missions<br />

longues (plus de six mois) avec un<br />

accompagnem<strong>en</strong>t dans l’emploi. Cette<br />

mission concernait le secteur industriel :<br />

opérateurs de production des secteurs de<br />

la v<strong>en</strong>te et de la grande distribution,<br />

employés de libre service. Nous avons<br />

donc monté une « Opération emploi<br />

production » ayant pour but de franchir la<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

9


arrière de la langue (sachant que le cas<br />

est particulier avec la Belgique car la<br />

majorité de la population parle très bi<strong>en</strong><br />

français). Nous avons effectué un travail<br />

sur la conversation courante et la<br />

compréh<strong>en</strong>sion des consignes de sécurité<br />

que les salariés doiv<strong>en</strong>t respecter dans le<br />

cadre de l’organisation de l’<strong>en</strong>treprise. A<br />

l’époque, ce programme était cofinancé,<br />

selon l’activité concernée, par les ASSEDIC<br />

(aujourd’hui Pôle emploi), la région Nord-<br />

Pas-de-Calais (dans le cadre de la<br />

formation de cette région) et la<br />

communauté urbaine de Dunkerque.<br />

Lorsque le droit commun ne peut pas<br />

s’appliquer, elle finance des formations.<br />

Depuis 2006, nous avons monté six<br />

opérations de ce type : cela représ<strong>en</strong>te la<br />

formation de 100 personnes et un taux de<br />

placem<strong>en</strong>t de plus de 60% des publics.<br />

Forts de ces résultats<br />

<strong>en</strong>courageants, que pouvons-nous<br />

conclure ? Pôle emploi et la direction<br />

régionale Nord-Pas de Calais ont effectué<br />

une <strong>en</strong>quête BMO (Besoin de Main<br />

d’Œuvre) sur la zone limitrophe<br />

Stéphane CHEREF<br />

Une action de recrutem<strong>en</strong>t<br />

transfrontalière suppose de se poser les<br />

questions suivantes: vers quel secteur ?<br />

Avec quelle <strong>en</strong>treprise ? Il faut donc être<br />

Michel TIBIER<br />

Il faut rappeler qu’une conv<strong>en</strong>tion<br />

fiscale vi<strong>en</strong>t d’être r<strong>en</strong>ouvelée avec la<br />

Belgique et r<strong>en</strong>d les salaires belges très<br />

attractifs : une double dérogation permet<br />

aux travailleurs français <strong>en</strong> Belgique de<br />

Yves DELMAS<br />

Notre territoire est une zone rurale<br />

avec ses deux métropoles : Pau et<br />

Bayonne. Notre pays compr<strong>en</strong>d 122 000<br />

habitants. Il y a deux principaux bassins de<br />

l’emploi :<br />

- Le Lac d’Orthez<br />

(qui a fourni le<br />

gaz à la France<br />

p<strong>en</strong>dant très<br />

transfrontalière. Nous avons aujourd’hui<br />

une vision précise de la situation du bassin<br />

de l’emploi (places et types d’emplois). En<br />

ce qui concerne notre Maison de l’emploi,<br />

nous avons fait le choix d’<strong>en</strong> faire une<br />

maison d’accueil et d’accompagnem<strong>en</strong>t.<br />

La communauté urbaine de Dunkerque a<br />

fait ce choix stratégique malgré le non<br />

financem<strong>en</strong>t à ce niveau-là.<br />

Pour ce faire, nous avons créé seize<br />

ant<strong>en</strong>nes de proximité, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec Pôle emploi. Une de ces seize<br />

ant<strong>en</strong>nes, la plus sept<strong>en</strong>trionale de<br />

France, sera une ant<strong>en</strong>ne transfrontalière<br />

dans laquelle il y aura une offre de<br />

services commune à la Maison de<br />

l’emploi et Pôle emploi. Il y aura<br />

égalem<strong>en</strong>t, dès le début de 2011, un<br />

affichage des offres d’emplois de<br />

proximité, belges et françaises. Enfin, nous<br />

allons développer la prospection du<br />

secteur transfrontalier <strong>en</strong> finançant un<br />

chargé de relations <strong>en</strong>treprises qui<br />

s’occupera de la prospection et de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t dans l’emploi <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprises.<br />

<strong>en</strong> mesure d’observer et d’informer :<br />

conditions de recrutem<strong>en</strong>t, de travail, de<br />

salaire, de compét<strong>en</strong>ces linguistiques...<br />

payer leurs impôts <strong>en</strong> France et de<br />

prélever les charges sociales à la source<br />

(<strong>en</strong> Belgique). Les salaires sont aussi de 15<br />

à 20% plus élevés qu’<strong>en</strong> France.<br />

longtemps mais,<br />

<strong>en</strong> 2013, Total<br />

quitte ce<br />

secteur),<br />

- Oléron avec son c<strong>en</strong>tre aéronautique<br />

de sous-traitance et le groupe<br />

SAFRAN, fabricant du train<br />

d’atterrissage d’Airbus et Boeing). Du<br />

côté Basque, il y a une tradition<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

10


commune de langue et de culture<br />

avec une transhumance des habitants<br />

<strong>en</strong>tre l’Espagne et la France qui existe<br />

de tous temps. Les <strong>en</strong>treprises sont<br />

souv<strong>en</strong>t implantées des deux côtés<br />

de la frontière. En Béarn, il y a peu de<br />

passage du côté transfrontalier dû au<br />

paysage montagnard, malgré<br />

l’exist<strong>en</strong>ce d’un tunnel. La traversée<br />

de la frontière se fait principalem<strong>en</strong>t<br />

pour des raisons agricoles (accords<br />

sur le parcage des animaux, le<br />

tourisme et les stations de ski).<br />

La Maison de l’emploi a été créée<br />

<strong>en</strong> 2007 pour œuvrer sur le travail<br />

transfrontalier. Sur notre zone, <strong>en</strong> 2007,<br />

le taux de chômage était de 6,2%.<br />

Aujourd’hui, nous sommes à peu près à<br />

8%. Du côté espagnol, le taux de chômage<br />

est trois fois plus élevé. Il n’y a pas de<br />

coopération <strong>en</strong>tre les deux pays. Nous<br />

sommes aidés par le Conseil général qui<br />

possède un pôle transfrontalier avec 3 ou<br />

4 chargés de mission qui travaill<strong>en</strong>t du<br />

côté Pays Basque.<br />

Du côté Béarn, les échanges <strong>en</strong>tre<br />

élus concern<strong>en</strong>t le domaine culturel ou les<br />

infrastructures routières. Le Conseil<br />

général travaille de l’autre côté de la<br />

frontière avec un organisme qui s’appelle<br />

la COMARCA (équival<strong>en</strong>t d’une<br />

communauté de communes). La Maison<br />

de l’emploi, la Mission locale, le service<br />

jeunesse des différ<strong>en</strong>tes collectivités, et,<br />

du côté espagnol, le service économie<br />

emploi de la collectivité (financé <strong>en</strong> partie<br />

par l’INAEM, équival<strong>en</strong>t de Pôle emploi<br />

côté Aragon) se sont mis à travailler<br />

<strong>en</strong>semble.<br />

Nous avons étudié trois points<br />

principaux :<br />

Stéphane CHEREF<br />

Votre témoignage montre que<br />

chaque région a ses spécificités et que la<br />

Agathe BINNERT<br />

Dès 2006, la Maison de l’emploi de<br />

Strasbourg a développé sa coopération<br />

L’observation : au sein de la Maison<br />

de l’emploi, nous avons une infrastructure<br />

(observatoire, site) et nous avons cherché<br />

son équival<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Espagne. C’est la<br />

« Fondeza » équival<strong>en</strong>t de notre CCI<br />

(Chambre du Commerce et de l’Industrie).<br />

Les indicateurs de l’emploi ne sont pas<br />

calculés de la même manière et toutes les<br />

données ne sont pas disponibles, il y a<br />

donc un gros travail à effectuer de ce<br />

côté-là. En Espagne, les indicateurs sont<br />

calculés par région, ce qui n’est pas le cas<br />

<strong>en</strong> France. Nous effectuons <strong>en</strong> ce<br />

mom<strong>en</strong>t l’harmonisation des indicateurs.<br />

La formation : les besoins <strong>en</strong><br />

formation sont similaires des deux côtés<br />

de la frontière. Citons un exemple de<br />

coopération réc<strong>en</strong>te dont le travail se fait<br />

au niveau de la région: les bergers-vachers<br />

(personnes qui s’occup<strong>en</strong>t de la<br />

transhumance des animaux) pour lesquels<br />

il existe une formation au Lycée agricole<br />

<strong>en</strong> France, mais pas <strong>en</strong> Espagne. Nous<br />

avons intégré des étudiants espagnols<br />

dans cette formation.<br />

Enfin, une action ponctuelle : nous<br />

avons réuni, avec la Mission locale et le<br />

service jeunesse de la communauté de<br />

communes, une dizaine de jeunes<br />

p<strong>en</strong>dant quinze jours. En France et <strong>en</strong><br />

Espagne, ils ont visité des secteurs<br />

d’<strong>en</strong>treprises qui peuv<strong>en</strong>t les intéresser<br />

pour leur faire découvrir quel est le travail<br />

effectué dans des <strong>en</strong>treprises espagnoles<br />

(le forum de l’emploi de Saragosse) et<br />

françaises (le village de l’emploi sur Pau).<br />

Enfin, les deux points importants<br />

que je voulais souligner sont un<br />

financem<strong>en</strong>t par des fonds europé<strong>en</strong>s et<br />

un travail avec des <strong>en</strong>treprises<br />

équival<strong>en</strong>tes des deux côtés de la<br />

frontière.<br />

coopération et le part<strong>en</strong>ariat ne sont pas<br />

innés.<br />

transfrontalière avec le service public de<br />

l’emploi allemand qui a été, dès le départ,<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

11


un membre fondateur. En partant d’une<br />

coopération transfrontalière (action 15 de<br />

notre Maison de l’emploi), nous m<strong>en</strong>ons<br />

aujourd’hui une action transversale pour<br />

toutes les activités de la Maison de<br />

l’emploi de Strasbourg. Avant 2006 et la<br />

création de notre Maison de l’emploi,<br />

l’accueil physique et l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

des demandeurs d’emploi étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />

organisés avec six ant<strong>en</strong>nes ASSEDIC, six<br />

ant<strong>en</strong>nes ANPE et seize ant<strong>en</strong>nes relaisemploi<br />

(ant<strong>en</strong>nes développées à partir des<br />

structures des Missions locales et<br />

ét<strong>en</strong>dues par la ville à l’accueil des adultes<br />

<strong>en</strong> difficulté). Nous n’avions donc pas<br />

besoin d’ajouter de structures d’accueil à<br />

Strasbourg. En 2005, le projet Maison de<br />

l’emploi a été réservé au développem<strong>en</strong>t<br />

économique par la mobilisation des<br />

<strong>en</strong>treprises. Notre approche est<br />

transfrontalière, puisque nous avons<br />

appelé le Service public de l’emploi<br />

allemand à s’intégrer à notre projet dès le<br />

départ. D’autre part, notre conseil<br />

d’administration est constitué de sept<br />

chefs d’<strong>en</strong>treprise dont l’un est présid<strong>en</strong>t<br />

de la Maison de l’emploi. Notre vocation<br />

n’est donc pas d’accueillir les publics <strong>en</strong><br />

direct.<br />

Pour les actions transfrontalières,<br />

nous avons démarré avec Pôle emploi.<br />

Nous avons débloqué à cet effet un<br />

financem<strong>en</strong>t étatique. Nous avons mis <strong>en</strong><br />

place une boîte à outils pour les<br />

demandeurs d’emploi transfrontalier<br />

grâce à:<br />

Un service de traduction express<br />

des c.v (24 ou 48 heures),<br />

Des ateliers d’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

pour des recrutem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> Allemagne<br />

(préparation du c.v et de la lettre de<br />

motivation pour un dossier de candidature<br />

complet demandé par les Allemands).<br />

Des simulations d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />

d’embauche <strong>en</strong> allemand.<br />

Une fois par an, nous proposons des<br />

modules de perfectionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

allemand professionnel : 200 heures <strong>en</strong><br />

trois mois. Ce programme étant int<strong>en</strong>sif,<br />

nous id<strong>en</strong>tifions ainsi les candidats<br />

motivés. Cela concerne <strong>en</strong>viron une<br />

vingtaine de candidats par an.<br />

A la Maison de la région, <strong>en</strong> octobre<br />

2008, nous avons organisé un forum de<br />

recrutem<strong>en</strong>t transfrontalier.<br />

Cette expéri<strong>en</strong>ce nous a permis de<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre la coopération dirigée<br />

par la Maison de l’emploi <strong>en</strong>tre les<br />

services publics de l’emploi allemands et<br />

les services publics de l’emploi français.<br />

Nous avions réuni une vingtaine<br />

d’<strong>en</strong>treprises allemandes et françaises qui<br />

recherchai<strong>en</strong>t des compét<strong>en</strong>ces bilingues.<br />

A l’heure actuelle, le taux de<br />

chômage est de 9,8% alors que de l’autre<br />

côté du Rhin il est de 3,8% (taux de<br />

chômage le plus faible d’Allemagne).<br />

S’agissant de l’observation de ce territoire<br />

commun, nous avons établi, dès 2007, des<br />

statistiques mettant <strong>en</strong> regard les chiffres<br />

de l’emploi allemand et français <strong>en</strong><br />

harmonisant des données et <strong>en</strong><br />

comparant ce qui pouvait l’être. Nous les<br />

avons appelées « Regard transfrontalier<br />

sur l’Emploi » qui a été réédité <strong>en</strong> 2008 et<br />

2009. Ce travail a permis le<br />

rapprochem<strong>en</strong>t du service public allemand<br />

et de Pôle emploi.<br />

Puis, nous avons mis <strong>en</strong> place notre<br />

boîte à outils : nous avons voulu<br />

communiquer auprès du grand public sur<br />

l’extraordinaire opportunité d’offre<br />

d’emplois de l’autre côté de la frontière. A<br />

Strasbourg, la situation est particulière. Il<br />

suffit de traverser un pont pour être <strong>en</strong><br />

Allemagne, il y a d’ailleurs un projet<br />

d’ext<strong>en</strong>sion de la ligne du tramway<br />

jusqu’<strong>en</strong> Allemagne. Lors de la Foire<br />

Europé<strong>en</strong>ne de Strasbourg, qui réunit<br />

200 000 visiteurs par an, la Maison de<br />

l’emploi a réalisé un petit film d’animation<br />

montrant le parcours de jeunes français<br />

allant travailler <strong>en</strong> Allemagne et qui ont<br />

été aidés par les différ<strong>en</strong>ts outils que nous<br />

avons mis <strong>en</strong> place avec Pôle emploi. Nous<br />

avons montré que ces publics trouv<strong>en</strong>t<br />

ainsi facilem<strong>en</strong>t du travail <strong>en</strong> Allemagne.<br />

Nous avons égalem<strong>en</strong>t créé un outil<br />

pour les employeurs allemands et français<br />

dans le cadre d’une embauche<br />

transfrontalière. C’est un petit guide avec<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

12


les cinquante questions les plus<br />

fréqu<strong>en</strong>tes que l’on peut se poser quand<br />

on souhaite embaucher un travailleur<br />

étranger : démarches, statuts spécifiques,<br />

adaptation à la culture, différ<strong>en</strong>ces dans<br />

l’embauche…<br />

Ces guides ont été distribués à 4500<br />

employeurs allemands et 100 <strong>en</strong>treprises<br />

françaises <strong>en</strong> recherche de compét<strong>en</strong>ces<br />

bilingues. Ce modèle peut facilem<strong>en</strong>t être<br />

réutilisé dans toute la France pour<br />

résoudre la problématique du travail<br />

transfrontalier.<br />

Enfin, la relation de confiance que<br />

nous avons établi et que nous <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ons<br />

avec les services publics de l’emploi<br />

allemand nous a permis d’ét<strong>en</strong>dre une<br />

GPEC sur le côté transfrontalier. La<br />

Communauté urbaine de Strasbourg nous<br />

a demandé de créer une GPEC<br />

transfrontalière sur quatre secteurs clés<br />

déterminés dans le cadre de son plan de<br />

développem<strong>en</strong>t économique à l’horizon<br />

2020. Elle a délégué à la Maison de<br />

l’emploi l’approche emploi-compét<strong>en</strong>ces<br />

de ces quatre secteurs clés: les activités<br />

créatives, des mobilités innovantes et<br />

multi-modèles, du tertiaire supérieur<br />

interrelationnel, des technologies<br />

médicales et thérapies nouvelles. Ce<br />

programme est financé par l’Etat ainsi que<br />

par la communauté urbaine de<br />

Strasbourg. Ces quatre secteurs clés ont<br />

été créés dans le cadre du développem<strong>en</strong>t<br />

économique. Ils compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t deux pôles<br />

de compétitivité sur deux secteurs à<br />

Strasbourg.<br />

L’idée est d’ét<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>suite cette<br />

action à d’autres secteurs comme le BTP,<br />

la logistique, l’hôtellerie, la restauration.<br />

L’Allemagne a été intéressée pour ét<strong>en</strong>dre<br />

la GPEC car cela lui permet de bénéficier<br />

de l’expansion économique française. Elle<br />

a donc mis à notre disposition un<br />

conseiller qui nous a accompagnés dans<br />

les <strong>en</strong>treprises r<strong>en</strong>contrées. Les données<br />

qualitatives collectées ont été confiées à<br />

l’Ag<strong>en</strong>ce de développem<strong>en</strong>t et<br />

d’urbanisme de Strasbourg. 120 chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprises issus des quatre secteurs ont<br />

été r<strong>en</strong>contrés, par <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> individuel.<br />

Pour 2011, nous mettons <strong>en</strong> place un plan<br />

d’action franco-allemand du<br />

développem<strong>en</strong>t de ces quatre secteurs au<br />

niveau des emplois et des compét<strong>en</strong>ces.<br />

Olivier NAVARRO, Maison de l’emploi du Bassin de Perpignan<br />

Concernant la crise actuelle, je des demandes d’emploi du côté espagnol,<br />

ress<strong>en</strong>s un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de repli sur soi. Par mais la balance s’est inversée avec la crise.<br />

exemple, concernant Perpignan, il y avait Ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t est il réel ?<br />

Jean-François BESSON<br />

C’est effectivem<strong>en</strong>t le cas <strong>en</strong> temps<br />

de crise : chacun se replie sur soi. Il faut<br />

donc miser sur le relationnel tissé au fil<br />

des années. En Suisse et à G<strong>en</strong>ève, par<br />

Michel TIBIER<br />

La crise a changé les données.<br />

Néanmoins, à Dunkerque, nous avons un<br />

pot<strong>en</strong>tiel de main d’œuvre jeune et<br />

qualifiée. Nous avons égalem<strong>en</strong>t un taux<br />

d’emploi dans l’intérim très élevé. La crise<br />

Agathe BINNERT<br />

La crise nous a inspiré la campagne<br />

de promotion <strong>en</strong> 2009 : nous avons misé<br />

exemple, nous assistons à des<br />

mouvem<strong>en</strong>ts xénophobes de repli sur soi<br />

alors que le taux de chômage n’est qu’à<br />

3,4%.<br />

a am<strong>en</strong>é une chute de 40% de l’intérim.<br />

En revanche, la Belgique n’a pas connu le<br />

même phénomène car les <strong>en</strong>treprises<br />

belges ont des pics d’activité saisonniers.<br />

sur l’union avec l’Allemagne pour être plus<br />

forts. Le taux de chômage <strong>en</strong> Allemagne,<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

13


de l’autre côté de la frontière, malgré la<br />

crise, n’est pas monté au-dessus de 4,5%.<br />

C’est donc une opportunité pour nous.<br />

Jean-François BESSON<br />

Cela suppose du courage et de<br />

l’ouverture d’esprit de la part des<br />

politiques.<br />

Stéphane CHEREF<br />

Nous n’avons pas du tout ce<br />

problème avec le canton de Bâle.<br />

Philippe MAZELIE, Directeur de la Maison de l’emploi métropole du Nord<br />

Qu’<strong>en</strong> est-il du problème de la<br />

mobilité purem<strong>en</strong>t géographique des<br />

travailleurs ?<br />

Yves DELMAS<br />

Nous avons m<strong>en</strong>é une action avec la<br />

Mission locale qui a pour objectif premier<br />

la mobilité géographique. Nous avons<br />

égalem<strong>en</strong>t voulu promouvoir, auprès des<br />

jeunes, le travail à l’étranger. Pour ce<br />

faire, cet été, la Mission locale <strong>en</strong>voie une<br />

douzaine de jeunes dans des <strong>en</strong>treprises<br />

<strong>en</strong> Irlande p<strong>en</strong>dant six semaines.<br />

Jean-François BESSON<br />

Sur le bassin de G<strong>en</strong>ève, 80 000<br />

personnes pass<strong>en</strong>t la frontière tous les<br />

jours pour aller travailler. Nous tirons la<br />

Michel TIBIER<br />

La communauté urbaine de<br />

Dunkerque, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec la Flandre<br />

occid<strong>en</strong>tale belge, a prolongé une ligne de<br />

bus qui amène les habitants de Dunkerque<br />

à une plateforme située dans la première<br />

ville frontalière. Mais cela ne règle pas<br />

Stéphane CHEREF<br />

A saint Louis, par exemple, nous<br />

avons des projets de transport pour<br />

faciliter la mobilité géographique. Dans<br />

nos zones frontalières, beaucoup de<br />

sonnette d’alarme auprès des élus sur ce<br />

sujet de préoccupation majeur. Cela reste<br />

un souci majeur dans ces zones.<br />

tout, car si les publics travaill<strong>en</strong>t très tôt<br />

ou tard, il n’y a pas de solution miracle de<br />

transport. Nous pouvons aider <strong>en</strong><br />

signalant quelques pistes telles que le<br />

covoiturage.<br />

choses sont faites au niveau des<br />

transports. Le souci chez nous est<br />

davantage la mobilité intellectuelle.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

14


Atelier<br />

Gestion prévisionnelle des emplois et des<br />

compét<strong>en</strong>ces territorialisées : cœur de<br />

métier des Maisons de l’Emploi<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Arnaud APOSTOLO<br />

Directeur, Maison de l’emploi et de la formation <strong>en</strong> Pays Terres de Lorraine<br />

Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />

Directrice, Maison de l’emploi de la Haute Saintonge<br />

B<strong>en</strong>jamin LACOR<br />

Directeur, Maison de l’emploi de Nîmes Métropole<br />

Christophe TYACK<br />

Chargé de Mission, PLIE du Pays Midi-Quercy<br />

Animation<br />

B<strong>en</strong>oit RABOT<br />

Consultant, Conseil et Formation<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

15


B<strong>en</strong>oit RABOT<br />

Nous parlerons ici de la GPECT<br />

(Gestion Prévisionnelle des Emplois et des<br />

Compét<strong>en</strong>ces Territorialisées) comme<br />

cœur de métiers de la Maison de l’emploi.<br />

Un arrêté du 21 décembre 2009 porte sur<br />

le cahier des charges des Maisons de<br />

l’emploi et sur leur rôle dans la gestion<br />

prévisionnelle des emplois et des<br />

compét<strong>en</strong>ces. Nous avons travaillé <strong>en</strong><br />

collaboration avec l’Alliance Villes Emploi<br />

sur des ateliers qui permett<strong>en</strong>t aux<br />

Maisons de l’emploi de s’exprimer <strong>en</strong><br />

partageant leur expéri<strong>en</strong>ce. Cette action a<br />

permis la mise <strong>en</strong> place d’une dynamique<br />

territoriale (la GPECT étant avant tout une<br />

dynamique) permettant d’appréh<strong>en</strong>der<br />

les <strong>en</strong>jeux de développem<strong>en</strong>t de l’emploi<br />

et de la formation. Je souhaite que nous<br />

mettions <strong>en</strong> avant les atouts d’une GPECT<br />

<strong>en</strong> rapport avec une Maison de l’emploi.<br />

Nous allons établir notre débat sur 3 mots<br />

clés :<br />

Dans GPECT, le « T » signifie<br />

« territoire ». Ainsi, la gouvernance mise<br />

<strong>en</strong> place sur un territoire, qui ne<br />

participerait pas à une gouvernance<br />

territoriale, ne peut pas être une GPECT. Il<br />

s’agit <strong>en</strong> effet d’un projet collectif <strong>en</strong>tre<br />

acteurs. Dans la gouvernance de la Maison<br />

de l’emploi, le territoire est porteur.<br />

Le terme « prévisionnel » est<br />

égalem<strong>en</strong>t important car cela nécessite,<br />

au-delà de la gestion territoriale, de<br />

regarder l’av<strong>en</strong>ir et d’anticiper <strong>en</strong> termes<br />

d’emplois et de compét<strong>en</strong>ces à partir de la<br />

situation réelle du territoire et de son<br />

évolution. Cela nécessite un travail<br />

partagé <strong>en</strong>tre chaque acteur du territoire.<br />

Le monde de l’<strong>en</strong>treprise est un élém<strong>en</strong>t<br />

clé dans ce travail prévisionnel. 94% des<br />

Arnaud APOSTOLO<br />

Le Pays Terres de Lorraine est une<br />

association qui regroupe dix<br />

intercommunalités au sud-ouest de<br />

Nancy, soit100 000 habitants et 136<br />

communes. Je vais vous prés<strong>en</strong>ter le<br />

travail que l’on mène depuis un an. Il est<br />

<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> France ont moins de 20<br />

salariés et n’ont donc pas de structure de<br />

gestion de leur personnel. Les <strong>en</strong>treprises<br />

sont des décideurs à part <strong>en</strong>tière dans la<br />

GPECT puisque ce sont elles qui vont<br />

recruter. Il faut donc intégrer le maximum<br />

de responsables d’<strong>en</strong>treprises pour arriver<br />

à des solutions partagées <strong>en</strong> effectuant un<br />

travail coordonné.<br />

Nous avons plusieurs formes de<br />

GPECT :<br />

La GPEC territoriale qui pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong><br />

compte l’<strong>en</strong>semble de la dynamique<br />

économique du territoire pour les années<br />

à v<strong>en</strong>ir à travers une Charte, un contrat de<br />

Plans…<br />

La GPECT liée à la branche,<br />

l’activité, la filière.<br />

La GPECT interprofessionnelle à<br />

partir de compét<strong>en</strong>ces transverses que<br />

l’on peut développer sur un territoire.<br />

La question importante est donc :<br />

Comm<strong>en</strong>t arriver à diriger (« manager »)<br />

ce projet territorial ?<br />

Etant tous le fruit de la<br />

déc<strong>en</strong>tralisation, nous avons tous les<br />

moy<strong>en</strong>s et la légitimité de développer nos<br />

projets au sein de la Maison de l’emploi. Il<br />

faut donc étudier quelle est, non pas notre<br />

légitimité mais notre crédibilité au sein de<br />

cette fédération et examiner les freins que<br />

chacun a eu au sein de ce part<strong>en</strong>ariat.<br />

Enfin, il y a le projet de<br />

développem<strong>en</strong>t local. Il faut répartir<br />

clairem<strong>en</strong>t le rôle de chacun des acteurs :<br />

gouvernance, pilotage, suivi opérationnel.<br />

Nous allons maint<strong>en</strong>ant voir trois<br />

exemples illustrant les besoins <strong>en</strong> gestion<br />

et <strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ces.<br />

animé par la Maison de l’emploi et réalisé<br />

avec l’Etat, la Région, Pôle emploi, l’AFPA<br />

ainsi qu’une association de cabinets de<br />

conseils. Notre démarche GPEC s’inscrit<br />

dans le choc du démantèlem<strong>en</strong>t de l’usine<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

16


Kléber à Toul (826 salariés lic<strong>en</strong>ciés), le<br />

plus gros employeur du territoire.<br />

Il faut revitaliser le territoire,<br />

replacer les employés et étudier les<br />

<strong>en</strong>jeux prévisionnels <strong>en</strong> termes d’emplois<br />

et de compét<strong>en</strong>ces dans la région. Notre<br />

consultant nous a aidés à formaliser la<br />

démarche que nous essayons de mettre<br />

<strong>en</strong> œuvre.<br />

Pour r<strong>en</strong>dre notre projet praticable,<br />

il a d’abord fallu mettre <strong>en</strong> réseau les<br />

différ<strong>en</strong>ts acteurs puis établir un rapport<br />

de confiance. Ce travail préalable de<br />

confiance effectué avec la Région, Pôle<br />

emploi et l’AFPA nous a pris du temps.<br />

Nous avons essayé de travailler <strong>en</strong>semble<br />

dès le départ pour diagnostiquer les<br />

leviers d’actions permettant d’agir sur<br />

l’emploi.<br />

On retrouve les principales phases<br />

suivantes :<br />

- Connaître le rôle (positionnem<strong>en</strong>t<br />

et fonction) de chacun des acteurs,<br />

- Etudier les <strong>en</strong>jeux territoriaux,<br />

- Choisir les actions prioritaires,<br />

-Mettre <strong>en</strong> œuvre ces actions<br />

- Evaluer le travail effectué.<br />

Ainsi nous avons id<strong>en</strong>tifié trois<br />

piliers : le territoire, l’<strong>en</strong>treprise et<br />

l’individu. Il faut s’adapter aux besoins de<br />

chacun et sécuriser les parcours. Je vais<br />

vous exposer comm<strong>en</strong>t nous sommes<br />

passés du diagnostic au plan d’action.<br />

Concernant le territoire, nous avons<br />

été aidés par les nombreuses études de<br />

revitalisation effectuées par les<br />

<strong>en</strong>treprises avant leur fermeture. Grâce à<br />

cela, le territoire a pu définir des<br />

ori<strong>en</strong>tations stratégiques autour d’un pôle<br />

de recherche et d’une plateforme<br />

d’innovations autour du métier de<br />

recyclage industriel. Nous nous sommes<br />

égalem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>chés sur les atouts du<br />

territoire à l’échelle nationale et le<br />

pot<strong>en</strong>tiel à développer.<br />

Nous avons choisi deux<br />

ori<strong>en</strong>tations, le recyclage et l’énergie bois,<br />

car ce sont deux filières structurantes qui<br />

caractéris<strong>en</strong>t le tissu économique local : le<br />

BTP et la logistique.<br />

Ces deux secteurs sont sout<strong>en</strong>us au<br />

niveau national comme des « filières à<br />

pot<strong>en</strong>tiel ». Dans notre région, il y a 90%<br />

d’<strong>en</strong>treprises de moins de dix salariés.<br />

Parler de GPEC à de petites <strong>en</strong>treprises est<br />

compliqué. L’approche est différ<strong>en</strong>te<br />

selon la taille des <strong>en</strong>treprises, sa santé<br />

économique, si elle dispose d’un c<strong>en</strong>tre de<br />

décision territorialisé ou pas (pour celleslà,<br />

nous avons du mal à agir).<br />

Concernant l’individu, nous avons<br />

établi un diagnostic territorial. Le pays<br />

compte 100 000 habitants avec une<br />

demande d’emplois plutôt faible mais<br />

surtout c<strong>en</strong>trée sur les jeunes. Ils ont un<br />

bon niveau de formation jusqu’au bac<br />

mais peu de formation au niveau<br />

supérieur. Notre action prioritaire porte<br />

donc sur l’embauche des jeunes et des<br />

actifs <strong>en</strong> transition.<br />

Puis nous avons effectué un<br />

diagnostic « compét<strong>en</strong>ce » <strong>en</strong> utilisant<br />

l’outil de « diagnostic collectif<br />

d’employabilité et de transférabilité de<br />

compét<strong>en</strong>ces » utilisé par l’AFPA. La<br />

directrice de l’AFPA transition nous l’a<br />

prés<strong>en</strong>té lors d’une réunion de directeurs<br />

organisée par l’Alliance Villes Emploi. Cet<br />

outil est traditionnellem<strong>en</strong>t utilisé dans<br />

une <strong>en</strong>treprise qui se restructure ou qui<br />

ferme. L’AFPA id<strong>en</strong>tifie les compét<strong>en</strong>ces<br />

prés<strong>en</strong>tes au sein de l’<strong>en</strong>treprise et les<br />

compare avec les compét<strong>en</strong>ces att<strong>en</strong>dues<br />

sur le territoire <strong>en</strong> essayant de combler les<br />

écarts. Nous avons donc utilisé cet outil<br />

dans le cadre d’un territoire soit une<br />

quinzaine d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons<br />

id<strong>en</strong>tifié des tableaux d’objectifs à partir<br />

de nos deux cibles (<strong>en</strong>treprises et actifs).<br />

Nous avons approfondi les<br />

diagnostics RH. D’une approche globale,<br />

nous sommes passés à une étude par<br />

branche afin de cibler les besoins à<br />

l’échelle régionale et territoriale. Nous<br />

avons égalem<strong>en</strong>t développé des outils de<br />

compét<strong>en</strong>ces, d’aides à la sécurisation du<br />

recrutem<strong>en</strong>t et de professionnalisation RH<br />

de l’<strong>en</strong>treprise. Au niveau de la région,<br />

nous avons des consultants qui<br />

intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au niveau des TPE (Très<br />

Petites Entreprises) pour les aider à<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

17


professionnaliser la fonction RH dont le<br />

service fait souv<strong>en</strong>t défaut dans ce type<br />

d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons un projet<br />

d’implantation d’une usine Poweo (de<br />

production électrique au gaz) sur le<br />

territoire. Le c<strong>en</strong>tre de décision nous<br />

échappe. L’<strong>en</strong>treprise qui va réaliser les<br />

travaux est Siem<strong>en</strong>s. Ils nous annonc<strong>en</strong>t<br />

des pics de 600 emplois dans les années à<br />

v<strong>en</strong>ir. Comm<strong>en</strong>t fait-on pour arriver<br />

jusqu’aux profils de postes, aux<br />

compét<strong>en</strong>ces att<strong>en</strong>dues ? Il faut anticiper<br />

sur les formations préalables, id<strong>en</strong>tifier la<br />

main d’œuvre locale qui sera utilisée et<br />

celle qu’il faudra apporter.<br />

Sur la cible « individu », nous<br />

recherchons la sécurisation des parcours<br />

et le transfert de compét<strong>en</strong>ces. Pour ce<br />

faire, nous améliorons les outils<br />

d’ori<strong>en</strong>tation, facilitons l’accès à<br />

l’autonomie et développons des<br />

compét<strong>en</strong>ces. Un exemple d’aide à<br />

l’ori<strong>en</strong>tation: lorsque KLEBER a fermé un<br />

B<strong>en</strong>oit RABOT<br />

Il y a une vraie recherche de<br />

méthode pour connaître les besoins et<br />

trouver des solutions. Il faut un moteur<br />

pour <strong>en</strong>gager cette démarche. Le<br />

développem<strong>en</strong>t local s’est <strong>en</strong>gagé <strong>en</strong><br />

France dans les années 60 à partir des<br />

territoires les plus reculés et qui avai<strong>en</strong>t le<br />

plus de difficultés. On dit souv<strong>en</strong>t qu’il<br />

faut partir des besoins de l’<strong>en</strong>treprise pour<br />

déterminer les besoins de compét<strong>en</strong>ce<br />

mais les publics se sont pris <strong>en</strong> main. Cette<br />

démarche nous montre qu’il faut<br />

confronter les deux acteurs (employeurs<br />

et demandeurs d’emploi) pour analyser la<br />

Arnaud APOSTOLO<br />

La confiance <strong>en</strong>tre une Maison de<br />

l’emploi, Pôle emploi, un Conseil régional<br />

et des organismes de formation n’est pas<br />

naturelle. Cette confiance se construit.<br />

Nous sommes une Maison de l’emploi<br />

assez jeune (trois ans). Nous partageons<br />

nos connaissances avec d’autres tout <strong>en</strong><br />

acceptant de ne pas être sur le devant de<br />

la scène.<br />

outil de réori<strong>en</strong>tation et de reclassem<strong>en</strong>t<br />

professionnel a été mis <strong>en</strong> place autour de<br />

la découverte de métiers pour des<br />

personnes qui avai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron quinze ans<br />

d’anci<strong>en</strong>neté. Ils ont été formés à des<br />

métiers convertibles dans des TPE. Lors de<br />

la fermeture de cette <strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> février<br />

dernier, nous nous sommes interrogés sur<br />

la possibilité de pér<strong>en</strong>niser cet outil au<br />

niveau du territoire. C’est désormais<br />

chose faite avec l’opérateur AFPA et des<br />

acteurs qui cherch<strong>en</strong>t un emploi sur le<br />

territoire. Nous voulons que les outils mis<br />

<strong>en</strong> place sur le territoire serv<strong>en</strong>t à<br />

d’autres. La Lorraine est une région qui a<br />

beaucoup souffert de la crise. La mutation<br />

économique à l’échelle régionale et<br />

territoriale est perman<strong>en</strong>te et source de<br />

nombreuses réflexions. Il faut donc, au<br />

niveau des GPEC, savoir anticiper et<br />

dét<strong>en</strong>ir des outils pér<strong>en</strong>nes et non<br />

ponctuels.<br />

demande d’emploi actuelle et future afin<br />

d’<strong>en</strong> tirer les conséqu<strong>en</strong>ces. Cette action a<br />

simplifié le dispositif pour définir les<br />

besoins et ori<strong>en</strong>ter dans la bonne<br />

direction. C’est le rôle typique de la<br />

Maison de l’emploi, ce souci perman<strong>en</strong>t<br />

de capitaliser notre savoir pour que<br />

d’autres puiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bénéficier. Quant à la<br />

transférabilité, c’est un facteur de<br />

développem<strong>en</strong>t.<br />

Que voulez dire quand vous parlez<br />

de confiance à construire et, si vous l’avez<br />

construite, comm<strong>en</strong>t avez-vous fait pour<br />

lever les obstacles de repli sur soi?<br />

Ce n’est pas nous qui allons porter<br />

l’action de professionnalisation des petites<br />

et moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises, ni sa mise <strong>en</strong><br />

œuvre et son financem<strong>en</strong>t. Actuellem<strong>en</strong>t,<br />

nous avons deux copilotes du fonds<br />

d’anticipation des mutations<br />

économiques : l’Etat et la Région. Nous,<br />

nous sommes les maîtres d’œuvre.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

18


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />

Mon territoire de la Haute<br />

Saintonge est situé au Sud de la Char<strong>en</strong>te<br />

maritime. Notre Maison de l’emploi a été<br />

créée <strong>en</strong> juillet 2007 à l’initiative de<br />

Claude BELOT de la Communauté de<br />

Communes la plus grande de France (elle<br />

regroupe 123 communes). Nous avons<br />

plus de 3000 <strong>en</strong>treprises avec 92% de<br />

moins de 10 salariés et 50% à zéro salarié.<br />

C’est un territoire rural avec une<br />

économie très diversifiée. Le projet est né<br />

du fait de nombreuses initiatives au<br />

niveau du développem<strong>en</strong>t local. Un<br />

part<strong>en</strong>ariat existait <strong>en</strong> matière d’emploi et<br />

d’insertion professionnelle avec l’Etat et<br />

l’ANPE. Le Directeur de l’ANPE, François<br />

SANMARTINO, était très motivé par la<br />

création d’une Maison de l’emploi.<br />

Ces différ<strong>en</strong>tes actions ont<br />

contribué à faire baisser le nombre de<br />

demandes d’emplois sur le territoire mais<br />

les <strong>en</strong>treprises n’étai<strong>en</strong>t pas suffisamm<strong>en</strong>t<br />

approchées. Partant de ce constat, dès<br />

2005, un outil extranet (la Gestion<br />

Prévisionnelle des Emplois Territoriale)<br />

nous a permis de développer un outil de<br />

proximité à dim<strong>en</strong>sion humaine <strong>en</strong> allant à<br />

la r<strong>en</strong>contre des <strong>en</strong>treprises pour<br />

connaître leurs besoins.<br />

Actuellem<strong>en</strong>t cet outil est la<br />

propriété de la Communauté de<br />

Communes, la gestion est effectuée par la<br />

Maison de l’emploi <strong>en</strong> collaboration avec<br />

les <strong>en</strong>treprises sur les projets, les postes à<br />

pourvoir, et les compét<strong>en</strong>ces afin<br />

d’obt<strong>en</strong>ir un personnel qualifié.<br />

Les part<strong>en</strong>aires du projet sont la<br />

communauté de communes de Haute<br />

Saintonge, Pôle emploi et la DIRECCTE.<br />

L’outil informatique a été financé par<br />

l’Etat et la Communauté de Communes de<br />

Haute Saintonge et nous avons mis <strong>en</strong><br />

place une méthodologie de prés<strong>en</strong>tation<br />

des métiers.<br />

Une chargée de mission de la<br />

Maison de l’emploi a r<strong>en</strong>contré les<br />

Directeurs d’<strong>en</strong>treprises afin de connaître<br />

leurs besoins <strong>en</strong> termes de postes de<br />

travail et connaître leurs problématiques.<br />

Nous pourrons ainsi mieux répondre à<br />

leurs besoins et aux problématiques<br />

id<strong>en</strong>tifiées. Nous avons créé une<br />

« Nom<strong>en</strong>clature des emplois et des<br />

compét<strong>en</strong>ces » sur un site informatique<br />

extranet avec un partage des informations<br />

par les différ<strong>en</strong>ts acteurs.<br />

En c<strong>en</strong>tralisant ces informations,<br />

nous avons la même vision globale de<br />

notre territoire. Cela permet aux acteurs<br />

de terrain de mettre <strong>en</strong> œuvre des actions<br />

<strong>en</strong> termes d’ori<strong>en</strong>tation, de recrutem<strong>en</strong>ts,<br />

de formation et de reconversion.<br />

Les <strong>en</strong>treprises peuv<strong>en</strong>t ainsi<br />

anticiper leurs besoins <strong>en</strong> recrutem<strong>en</strong>t :<br />

c’est ce que nous appelons l’opération de<br />

« fiche de postes » qui permet une mise<br />

<strong>en</strong> parallèle des besoins des <strong>en</strong>treprises et<br />

des offres d’emplois.<br />

Ces fiches de poste anticip<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t les besoins <strong>en</strong> personnel dus<br />

aux départs à la retraite. Une visite <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprise permet de passer le relais aux<br />

part<strong>en</strong>aires locaux et de leur prés<strong>en</strong>ter<br />

les aides et l’accompagnem<strong>en</strong>t proposés<br />

par nos structures.<br />

Ces fiches de postes permett<strong>en</strong>t de<br />

prés<strong>en</strong>ter notre gestion des ressources<br />

humaines, domaine dans lequel les TPE<br />

manqu<strong>en</strong>t de temps et de moy<strong>en</strong>s pour<br />

s’y consacrer.<br />

La base de la GPEC territoriale c’est<br />

cela : adapter les fiches de postes au<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t interne d’une <strong>en</strong>treprise<br />

donnée. Voici la prés<strong>en</strong>tation de l’outil<br />

internet de fiche de postes :<br />

- un serveur internet, avec une base<br />

de données. Les accès sont sécurisés par<br />

des codes. Des part<strong>en</strong>aires (les conseillers<br />

de Pôle emploi, de la Mission locale, de<br />

Cap Emploi, de la Chambre Consulaire, et<br />

de la Communauté de Communes de<br />

Haute Saintonge), peuv<strong>en</strong>t accéder aux<br />

données et faire des recherches<br />

statistiques. L’<strong>en</strong>treprise n’a accès qu’à<br />

ses propres données. La Communauté de<br />

Communes est propriétaire de cet outil<br />

informatique et elle s’attache à la<br />

supervision du service informatique avec<br />

© Alliance Villes Emploi


l’aide de Pôle emploi et de la Maison de<br />

l’emploi. Voici le site :<br />

- une page d’accueil pour prés<strong>en</strong>ter le<br />

site,<br />

- un onglet d’alerte avec une date, les<br />

actions à effectuer et le nom de<br />

l’<strong>en</strong>treprise.<br />

- les embauches prévues par<br />

l’<strong>en</strong>treprise,<br />

- les postes destinés aux employés de<br />

plus de 59 ans (alerte sur les<br />

anticipations de départ à la retraite),<br />

- une page de recherche par<br />

<strong>en</strong>treprise, par code postal, par code<br />

NAF, par code ROME (Répertoire<br />

Opérationnel des Métiers et des<br />

Emplois), par niveau de qualification<br />

(1 à 6), par âge, par nombre de<br />

salariés.<br />

- les embauches prévisionnelles<br />

- d’autres items tels que la politique de<br />

recrutem<strong>en</strong>t, les possibilités de<br />

stages <strong>en</strong> alternance, par qui les<br />

individus pass<strong>en</strong>t pour le<br />

recrutem<strong>en</strong>t...<br />

Aujourd’hui il y a cinq autres<br />

Maisons de l’emploi qui utilis<strong>en</strong>t notre<br />

outil.<br />

B<strong>en</strong>oit RABOT<br />

Quels sont les moy<strong>en</strong>s donnés à cet<br />

outil ?<br />

Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />

C’est un outil ludique qui peut être<br />

utilisé par tous. Pôle emploi <strong>en</strong>voie des<br />

comptes r<strong>en</strong>dus quand il r<strong>en</strong>contre des<br />

B<strong>en</strong>oit RABOT<br />

Une fois qu’un outil comme celui-ci<br />

est <strong>en</strong> place, quels moy<strong>en</strong>s financiers lui<br />

Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />

Nous sommes financés par l’Etat.<br />

Lors d’une cellule de veille économique<br />

que nous animons, nous réfléchissons<br />

La recherche peut égalem<strong>en</strong>t être<br />

effectuée par compét<strong>en</strong>ces : La Maison de<br />

l’emploi a pour objectif de transférer les<br />

compét<strong>en</strong>ces tout <strong>en</strong> changeant de<br />

métiers : les Conseillers aid<strong>en</strong>t à cette<br />

reconversion.<br />

Lorsque vous cliquez sur une<br />

<strong>en</strong>treprise vous aurez tous les<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts dont vous avez besoin :<br />

Les effectifs de l’<strong>en</strong>treprise, le<br />

nombre de salariés handicapés, le nom du<br />

dirigeant, du responsable des RH et du<br />

correspondant qui sera r<strong>en</strong>contré lors de<br />

la visite, de la politique de recrutem<strong>en</strong>t,<br />

de formation, les difficultés r<strong>en</strong>contrées,<br />

les projets et les postes existants, avec le<br />

niveau de qualification, l’âge de la<br />

personne <strong>en</strong> poste, la liste des habiletés<br />

exigées, les relations dans le poste de<br />

travail.<br />

Vous y trouverez l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

physique du poste, l’organisation, les<br />

méthodes et techniques utilisées dans le<br />

travail, les techniques exigées et celles qui<br />

peuv<strong>en</strong>t s’acquérir <strong>en</strong> cours d’activité.<br />

Il y a égalem<strong>en</strong>t une partie<br />

statistique : 500 <strong>en</strong>treprises sont fichées<br />

et on peut extraire toutes les informations<br />

dont on a besoin.<br />

Quelle est la durée moy<strong>en</strong>ne<br />

d’anticipation des besoins <strong>en</strong><br />

recrutem<strong>en</strong>ts ?<br />

<strong>en</strong>treprises. Les acteurs prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leurs<br />

informations chaque semaine.<br />

sont-ils attribués pour son<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t ?<br />

collectivem<strong>en</strong>t aux réponses adaptées aux<br />

<strong>en</strong>treprises.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

20


B<strong>en</strong>oit RABOT<br />

Vous avez parlé tout à l’heure de<br />

quatre thématiques de prospective :<br />

l’ori<strong>en</strong>tation, le recrutem<strong>en</strong>t, la formation,<br />

la reconversion : il y a donc légalem<strong>en</strong>t<br />

quatre acteurs différ<strong>en</strong>ts : quid des<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux?<br />

Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />

Les part<strong>en</strong>aires sociaux ne sont pas<br />

très prés<strong>en</strong>ts sur notre territoire qui est<br />

très petit. Mais nous les invitons lors d’un<br />

Mickael ZENEVRE<br />

En tant que représ<strong>en</strong>tant de la<br />

CG<strong>PME</strong>, les OPCA peuv<strong>en</strong>t-ils accéder à<br />

toutes les informations ?<br />

Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />

Les OPCA n’ont pas accès à l’outil.<br />

Mais ils ont accès à l’information car nous<br />

les r<strong>en</strong>controns et nous les recevons. Nous<br />

animons égalem<strong>en</strong>t des réunions <strong>en</strong><br />

B<strong>en</strong>oit RABOT<br />

Il faut absolum<strong>en</strong>t s’atteler à<br />

partager les informations <strong>en</strong>tre acteurs.<br />

C’est une question cruciale pour r<strong>en</strong>dre<br />

notre action efficace. D’autres acteurs<br />

Conseil d’ori<strong>en</strong>tation organisé une à deux<br />

fois par an. Il faut développer un travail de<br />

partage.<br />

Comm<strong>en</strong>t la confid<strong>en</strong>tialité <strong>en</strong>tre<br />

organismes est-elle possible ?<br />

<strong>en</strong>treprises pour les informer sur les fonds<br />

qui leur sont alloués de droit. Nous<br />

passons <strong>en</strong>suite le relais aux OPCA. Il y a<br />

tout de même des progrès à réaliser.<br />

doiv<strong>en</strong>t pouvoir partager leur expéri<strong>en</strong>ce<br />

et accéder à l’information: les <strong>en</strong>treprises<br />

et les part<strong>en</strong>aires sociaux.<br />

Eric DUBOIS, Maison de l’emploi <strong>en</strong> Yvelines<br />

La GPEC territoriale est constituée les projets du territoire et le projet des<br />

par les projets économiques du territoire individus. Ne craignez-vous pas d’être<br />

au niveau de l’Etat, des <strong>en</strong>treprises et des redondant avec Pôle emploi dans le cadre<br />

individus. Dans votre prés<strong>en</strong>tation, j’avais d‘un reconv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t étatique ?<br />

l’impression qu’il manquait deux piliers :<br />

Flor<strong>en</strong>ce LABORDE<br />

Je ne p<strong>en</strong>se pas qu’il y ait de<br />

problèmes au sujet du financem<strong>en</strong>t car<br />

Pôle emploi est un gros souti<strong>en</strong> dans cette<br />

action.<br />

Pour les individus, l’information sur<br />

la fiche de poste peut être transmise aux<br />

demandeurs d’emploi. Ils peuv<strong>en</strong>t donc<br />

travailler sur leurs compét<strong>en</strong>ces et utiliser<br />

la fiche de poste <strong>en</strong> l’adaptant avec des<br />

formations qui leurs sont proposées selon<br />

la demande des employeurs. Par la<br />

méthode de recrutem<strong>en</strong>t par simulation<br />

Pôle emploi, les demandeurs d’emploi<br />

peuv<strong>en</strong>t accéder à des métiers dont ils<br />

n’avai<strong>en</strong>t pas connaissance ainsi qu’à une<br />

formation d’adaptation au poste.<br />

Au niveau du territoire, par rapport<br />

aux projets sociaux économiques, nous ne<br />

voyons pas les <strong>en</strong>treprises avant leur<br />

création. Nous allons les r<strong>en</strong>contrer <strong>en</strong><br />

amont avec Pôle emploi. Nous mettons<br />

ainsi <strong>en</strong> place les actions de recrutem<strong>en</strong>t.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

21


Régis BLATTER, Responsable du Développem<strong>en</strong>t de l’Emploi, des<br />

Compét<strong>en</strong>ces et des Mutations Economiques, La DIRECCTE Bourgogne.<br />

En ce qui concerne le OPCA font un travail vertical par branche<br />

reconv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t, dans ce que vous<br />

avez fait jusqu’à aujourd’hui, la plus value<br />

par rapport à Pôle Emploi se situe au<br />

alors que l’action territoriale suppose de<br />

croiser les informations. Aux niveaux<br />

régional et national,<br />

niveau du développem<strong>en</strong>t de<br />

il y a des accords sur le<br />

l’information au niveau du territoire à<br />

travers des diagnostics économiques et<br />

développem<strong>en</strong>t emploi et compét<strong>en</strong>ces<br />

(ADEC). IL faudrait que ces ADEC soi<strong>en</strong>t<br />

sociaux élaborés et de la prospective. Elle déclinés au niveau territorial. L’Etat<br />

est un atout majeur. La Maison de pourrait égalem<strong>en</strong>t avoir des<br />

l’emploi a une vision à moy<strong>en</strong> terme.<br />

interlocuteurs sur le terrain qui accept<strong>en</strong>t<br />

Concernant le rôle des GPEC de participer à la gouvernance, de<br />

territoriales par rapport à Pôle Emploi et<br />

les OPCA, Pôle Emploi a une politique à<br />

travailler <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat et de ne pas<br />

toujours dét<strong>en</strong>ir le leadership.<br />

court terme, contrairem<strong>en</strong>t à nous. Les<br />

Stéphane CHEREF<br />

Il y a des choses à modifier<br />

aujourd’hui. Comme le fait que l’on dise<br />

qu’il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les<br />

gouvernances territoriales pour déf<strong>en</strong>dre<br />

nos projets. Si nous ne sommes pas<br />

soumis à leurs desiderata, nous ne<br />

pouvons pas obt<strong>en</strong>ir de financem<strong>en</strong>t. Il n’y<br />

Régis BLATTER<br />

Nous avons une converg<strong>en</strong>ce<br />

intéressante pour les Maisons de l’emploi<br />

dans le contexte actuel. Au niveau de<br />

l’Etat : parmi les conclusions des Etats<br />

Généraux de l’Industrie, il y a un thème<br />

consacré à la gestion des emplois et<br />

compét<strong>en</strong>ces au niveau territorial. Pour la<br />

a pas d’arg<strong>en</strong>t aujourd’hui pour faire cette<br />

animation préalable <strong>en</strong> vue de<br />

part<strong>en</strong>ariats. Il y a des territoires où c’est<br />

un état de fait et cela fonctionne mais<br />

d’autres où cela ne va pas. Au cas par cas,<br />

il va falloir évoluer sur ce point.<br />

DGEFP, il y a des crédits, des actions qui<br />

émerg<strong>en</strong>t. Dans ma région, il y a eu un<br />

part<strong>en</strong>ariat qui s’est établi <strong>en</strong>tre le Conseil<br />

Régional, l’OPCA interprofessionnel, l’Etat<br />

sur les compét<strong>en</strong>ces transversales. Cette<br />

action a essaimé sur d’autres territoires.<br />

Stéphane CHEREF<br />

Il faut absolum<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre l’action<br />

pér<strong>en</strong>ne au sein du territoire. C’est par là<br />

que nous gagnerons le plus de crédibilité.<br />

Christophe TYACK<br />

Depuis 1992, je suis directeur d’une<br />

Association « Espace rural emploi<br />

formation » dont la capitale<br />

départem<strong>en</strong>tale est Montauban. Elle se<br />

situe dans le Tarn-et-Garonne (Midi-<br />

Pyrénées) à une heure au Nord-Ouest de<br />

Toulouse. Dans les années 2000, notre<br />

association a milité activem<strong>en</strong>t, parce<br />

qu‘elle est située sur une<br />

intercommunalité, pour la constitution<br />

d’un « Pays ». La Charte a été signée <strong>en</strong><br />

2001 « Pays Midi Quercy » avec 45 000<br />

habitants et deux « capitales » :<br />

Nègrepelisse et Caussade. C’est une<br />

région rurale, <strong>en</strong> dehors de la ville de<br />

Montauban, qui compr<strong>en</strong>d 60 000<br />

habitants.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

22


Nos élus locaux ont mis l’acc<strong>en</strong>t sur<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal et le social. Au niveau<br />

social : un PLIE a été constitué <strong>en</strong><br />

2006. Puis, a rapidem<strong>en</strong>t suivi la<br />

constitution d’une maison commune<br />

emploi-formation, Maison de l’emploi.<br />

Au niveau du PLIE, une chargée de<br />

mission <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprises a été nommée<br />

depuis juin 2006. Ce travail de prospection<br />

nous a m<strong>en</strong>és à un constat : il y avait une<br />

conjonction de recrutem<strong>en</strong>ts dans le<br />

domaine médical et social.<br />

Une réunion avec les différ<strong>en</strong>ts<br />

acteurs et leur projet, fin novembre 2006,<br />

nous a permis d’évaluer collectivem<strong>en</strong>t les<br />

besoins. Il y avait 125 emplois temps plein<br />

à pourvoir dans les 3 années suivantes<br />

dans des établissem<strong>en</strong>ts médicaux et<br />

sociaux. Cela représ<strong>en</strong>tait à l’époque<br />

<strong>en</strong>tre 600 et 700 emplois.<br />

Les postes les plus t<strong>en</strong>dus<br />

concernai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres, le travail<br />

d’aides soignantes et d’infirmières. Le PLIE<br />

<strong>en</strong> a profité pour travailler collectivem<strong>en</strong>t<br />

avec le secteur associatif et les<br />

responsables territoriaux. Ces r<strong>en</strong>contres<br />

ont été très <strong>en</strong>richissantes : nous avons<br />

travaillé territorialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> leur<br />

proposant de se faire connaître sur le<br />

territoire à travers des Forums. Le<br />

Directeur du travail nous a proposé, peu<br />

de temps après, de faire une étude dans le<br />

cadre de l’ADEC <strong>en</strong> approfondissant la<br />

demande (âge, qualification, besoin <strong>en</strong><br />

nombre de salariés) et pot<strong>en</strong>tiel du<br />

territoire (nombre de demandeurs<br />

d’emploi formés aux travaux médicaux et<br />

sociaux). Nous avons pu établir qu’il y<br />

avait un manque au niveau des aides<br />

soignantes (formation et prises de postes<br />

compliquées). Une ADEC (Association pour<br />

le Développem<strong>en</strong>t de l’Emploi et des<br />

Compét<strong>en</strong>ces) a été constituée sur trois<br />

niveaux :<br />

- La formation et le travail sur la<br />

GPEC<br />

- L’accueil de nouveaux salariés<br />

dans les établissem<strong>en</strong>ts<br />

- La valorisation des métiers au<br />

niveau médical et social. Par nature, c’est<br />

un établissem<strong>en</strong>t fermé, donc les métiers<br />

sont peu connus. Les conseillers du PLIE<br />

sont allés à la r<strong>en</strong>contre des directeurs et<br />

du personnel. Concrètem<strong>en</strong>t, nous<br />

sommes aptes à expliquer <strong>en</strong> quoi<br />

consist<strong>en</strong>t leurs emplois. Ensuite nous<br />

avons travaillé à ce que le personnel de<br />

ces établissem<strong>en</strong>ts participe à des<br />

forums : nous organisons depuis deux ans<br />

la « R<strong>en</strong>contre métiers-emplois et<br />

territoires », journée consacrée à l’emploi<br />

sur notre territoire.<br />

- La découverte de ces métiers par<br />

le biais d’un film. Une quinzaine de<br />

métiers y sont prés<strong>en</strong>tés. L’exploitation de<br />

ce film est faite par les élus, médecins,<br />

établissem<strong>en</strong>ts scolaires, PLIE, Maison de<br />

l’emploi… qui font visionner ce DVD par<br />

leurs structures afin de faire connaître nos<br />

besoins <strong>en</strong> matière d’emplois dans les<br />

services médicaux-sociaux. Nous leur<br />

demandons <strong>en</strong> retour de nous apporter un<br />

témoignage sur leurs impressions après le<br />

visionnage de ce film.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

23


Atelier<br />

Autoévaluation : démarche de progrès<br />

pour les Maisons de l’Emploi<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Véronique CHODORGE<br />

Directeur de la Maison de l’emploi de la Meuse<br />

Yann-Eric HEINTZ<br />

Adjoint du Directeur territorial, Responsable du pilotage et de l’Animation du Réseau, Pôle<br />

emploi Meuse<br />

Nelly MAISET<br />

Chargée de Mission, Maison de l’emploi de La Meuse<br />

Animation<br />

Rémi DHESSE<br />

Consultant, Eurouest<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

24


Nelly MAISET<br />

J’ai participé <strong>en</strong> 2007 à<br />

l’expérim<strong>en</strong>tation du kit d’autoévaluation.<br />

Il y avait à l’époque trois Maisons de<br />

Véronique CHODORGE<br />

Cette structure est initiée par le<br />

Conseil général de la Meuse alors que la<br />

loi de cohésion sociale de Jean-Louis<br />

BORLOO est sortie. Il a donc été créé une<br />

Maison Départem<strong>en</strong>tale située à Bar-le-<br />

Duc dans les locaux du Conseil général de<br />

la Meuse avec une ant<strong>en</strong>ne sur Verdun et<br />

une équipe qui intervi<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>semble<br />

Rémi DHESSE<br />

Je suis consultant de l’Alliance Villes<br />

Emploi dans le domaine de<br />

l’autoévaluation des Maisons de l’emploi.<br />

J’ai participé <strong>en</strong> 2006 à l’élaboration du<br />

« guide de l’autoévaluation des Maisons<br />

de l’emploi » et j’anime, depuis 2007, la<br />

formation des Maisons de l’emploi à la<br />

mise <strong>en</strong> œuvre de la démarche<br />

d’autoévaluation. J’accompagne<br />

égalem<strong>en</strong>t individuellem<strong>en</strong>t les Maisons<br />

de l’emploi dans la mise <strong>en</strong> œuvre de leur<br />

première expéri<strong>en</strong>ce d’autoévaluation.<br />

Au cours de cet atelier, dans un premier<br />

temps, nous allons rev<strong>en</strong>ir sur les<br />

principaux élém<strong>en</strong>ts de la démarche<br />

d’autoévaluation que nous illustrerons par<br />

des exemples vécus au sein des Maisons<br />

de l’emploi de la Meuse et de Corbeil-<br />

Essonnes/Evry. Dans un deuxième temps,<br />

nous chercherons à id<strong>en</strong>tifier les pistes<br />

d’amélioration de cette démarche,<br />

notamm<strong>en</strong>t dans la prévision de sa mise<br />

<strong>en</strong> œuvre dans le cadre de la nouvelle<br />

conv<strong>en</strong>tion pluriannuelle d’objectifs 2011-<br />

2014.<br />

Je vous propose de répondre aux<br />

questions suivantes :<br />

Que s’agit-il d’améliorer dans la<br />

démarche d’autoévaluation ?<br />

En quoi la mise <strong>en</strong> œuvre de cette<br />

démarche constitue-t-elle un progrès pour<br />

la Maison de l’emploi ?<br />

l’emploi : Evreux (quartier), Nantes<br />

(agglomération) et Meuse (départem<strong>en</strong>t).<br />

du territoire. Moi-même, je suis mise à la<br />

disposition par le Conseil général de la<br />

Meuse. Notre Maison de l’emploi a donc<br />

un statut particulier : quelques Directeurs<br />

sont des ag<strong>en</strong>ts de Conseils généraux,<br />

voire, parfois, de syndicats mixtes qui co<br />

pilot<strong>en</strong>t des structures.<br />

Comm<strong>en</strong>t l’autoévaluation est-elle<br />

appréh<strong>en</strong>dée dans le cadre de la nouvelle<br />

CPO 201/2014 ?<br />

Essayons tout d’abord de partager la<br />

définition de l’autoévaluation : Qu’est-ce<br />

que « l’autoévaluation » ?<br />

L’ « autoévaluation » se distingue<br />

de l’évaluation dans le s<strong>en</strong>s où elle est<br />

conduite et réalisée par les acteurs<br />

part<strong>en</strong>aires de la Maison de l’emploi.<br />

Dans le nouveau cahier des charges<br />

des Maisons de l’emploi (décembre 2009),<br />

il est stipulé qu’il sera mis <strong>en</strong> œuvre :<br />

« une double évaluation effectuée chaque<br />

année - au niveau national (évaluation<br />

globale du dispositif réalisée par le<br />

Ministère de l’emploi) et - au niveau<br />

régional par le préfet de région (Direccte)<br />

qui procèdera à l’évaluation des actions<br />

prévues dans le cadre de la conv<strong>en</strong>tion<br />

avec la Maison de l’emploi ».<br />

Concernant l’autoévaluation, le<br />

cahier des charges précise : « la Maison de<br />

l’emploi peut procéder à une démarche<br />

perman<strong>en</strong>te d’autoévaluation, pour<br />

apprécier la valeur ajoutée de son action<br />

et améliorer le managem<strong>en</strong>t du projet .<br />

Cette démarche, par une analyse<br />

partagée, permet de mieux évaluer les<br />

complém<strong>en</strong>tarités <strong>en</strong>tre les part<strong>en</strong>aires et<br />

constitue une aide pertin<strong>en</strong>te pour le<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

25


décideur afin d’améliorer l’efficacité des<br />

actions m<strong>en</strong>ées ».<br />

L’autoévaluation préexistait dans le<br />

premier cahier des charges des Maisons<br />

de l’emploi. C’est d’ailleurs dans ce cadre ,<br />

dès janvier 2006, que l’Alliance Villes<br />

Emploi avait pris la mesure de<br />

l’importance de l’autoévaluation et avait<br />

constitué un groupe de travail, composé<br />

d’une dizaine de Maisons de l’emploi,<br />

ainsi qu’un groupe de pilotage composé<br />

de la DGEFP, DARES, ASSEDIC, UNEDIC,<br />

AFPA, DRTEFP d’Ile-de-France afin de<br />

réaliser un guide permettant<br />

d’accompagner les Maisons de l’emploi<br />

dans la mise <strong>en</strong> œuvre de cette nouvelle<br />

méthodologie.<br />

Une expérim<strong>en</strong>tation sur une durée<br />

de quelques mois a été effectuée, sur trois<br />

sites, de mai à septembre 2007 : à Nantes,<br />

dans la Meuse (Départem<strong>en</strong>t) et à Evreux.<br />

C’est à l’issue de cette<br />

expérim<strong>en</strong>tation qu’il a été décidé de<br />

déployer, au sein de l’<strong>en</strong>semble des<br />

Maisons de l’emploi , la méthodologie de<br />

l’autoévaluation. A partir de décembre<br />

2007, des journées interrégionales de<br />

prés<strong>en</strong>tation de l’autoévaluation ont été<br />

organisées. A partir de mars 2008, un<br />

programme et un cal<strong>en</strong>drier de<br />

formations a été diffusé. Aujourd’hui,<br />

<strong>en</strong>viron 80 Maisons de l’emploi ont été<br />

formées et une tr<strong>en</strong>taine d’<strong>en</strong>tre elles ont<br />

<strong>en</strong>gagé (voire terminé) une première<br />

démarche d’autoévaluation avec les<br />

part<strong>en</strong>aires de leur territoire.<br />

L’autoévaluation est la mise <strong>en</strong><br />

œuvre d’un processus perman<strong>en</strong>t de<br />

« jugem<strong>en</strong>t » par les acteurs eux-mêmes,<br />

c'est-à-dire ceux qui gouverne (la<br />

gouvernance –le CA ou le bureau), par<br />

ceux qui anim<strong>en</strong>t (les opérateurs ou les<br />

part<strong>en</strong>aires) et par ceux qui particip<strong>en</strong>t au<br />

Nelly MAISET<br />

Pour la Maison de l’emploi de la<br />

Meuse, l’autoévaluation a permis de<br />

prés<strong>en</strong>ter nos résultats après une année<br />

d’activités de la Maison de l’emploi. A<br />

l’époque, nous avions pour objectif de<br />

projet (destinataires directs ou indirects<br />

de l’action).<br />

Les objectifs de<br />

l’autoévaluation sont de r<strong>en</strong>dre compte<br />

de l’atteinte des objectifs, d’analyser<br />

l’impact du plan d’action sur le territoire<br />

(la valeur ajoutée) et d’améliorer le projet<br />

dans son <strong>en</strong>semble. C’est un outil d’aide à<br />

la décision, de managem<strong>en</strong>t et de progrès.<br />

La démarche est structurée <strong>en</strong> six<br />

phases et trois instances.<br />

Les six phases sont les suivantes :<br />

1. La décision d’autoévaluer qui<br />

apparti<strong>en</strong>t à la gouvernance,<br />

2. La structuration de l’autoévaluation :<br />

C’est l’instance d’autoévaluation qui<br />

formule le questionnem<strong>en</strong>t évaluatif,<br />

les critères et les indicateurs de<br />

l’autoévaluation.<br />

3. L’observation : travail effectué par<br />

l’équipe d’évaluation,<br />

4. L’analyse : travail égalem<strong>en</strong>t réalisé<br />

par l’équipe d’évaluation,<br />

5. La formulation d’un jugem<strong>en</strong>t<br />

(conclusions et de recommandations)<br />

Ce travail de cons<strong>en</strong>sus est réalisé par<br />

l’instance d’autoévaluation.<br />

6. La gouvernance décide, in fine, des<br />

améliorations à apporter au projet.<br />

Le rôle du « fil rouge » est<br />

important dans la mise <strong>en</strong> œuvre de cette<br />

démarche. Il est le garant de la<br />

méthodologie et un facilitateur. Il<br />

intervi<strong>en</strong>t tout au long du processus<br />

(organisation, préparation des réunions<br />

d’instances, appui à l’équipe d’évaluation,<br />

coordination…).<br />

A la fin du processus<br />

d’autoévaluation, l’instance et l‘équipe<br />

d’autoévaluation sont dissoutes. Elles<br />

sont reconstituées à l’occasion d’une<br />

nouvelle démarche dans le cadre d’un<br />

nouveau champ.<br />

suivre les personnes <strong>en</strong> contrat aidé et les<br />

personnes handicapées employées dans<br />

les fonctions publiques. Notre Maison de<br />

l’emploi a été choisie pour être<br />

expérim<strong>en</strong>tale concernant le guide<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

26


d’autoévaluation : nous sommes partis<br />

d’une équipe de la Meuse compr<strong>en</strong>ant le<br />

Directeur Départem<strong>en</strong>tal du Travail, le<br />

chargé de mission de l’ANPE et des<br />

ASSEDIC. Nous avons eu trois mois pour<br />

r<strong>en</strong>dre nos résultats. Nous avons fait le<br />

Véronique CHODORGE<br />

L’une des actions fortes au mom<strong>en</strong>t<br />

de notre conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t (nous<br />

sommes une des premières Maisons de<br />

l’emploi à avoir été labellisée) a été le<br />

souti<strong>en</strong> des personnes <strong>en</strong> contrat aidé et<br />

des personnes handicapées employées<br />

dans les fonctions publiques.<br />

Cette action a impliqué un<br />

part<strong>en</strong>ariat riche avec le Conseil<br />

d’Administration (il y avait un<br />

Nelly MAISET<br />

Il y avait quatre référ<strong>en</strong>ts de la<br />

Maison de l’emploi, représ<strong>en</strong>tants de la<br />

choix de ces deux champs d’évaluation<br />

(les personnes <strong>en</strong> contrat aidés et les<br />

personnes handicapés employées dans les<br />

fonctions publiques) car nous travaillions<br />

déjà sur ces domaines-là auparavant.<br />

représ<strong>en</strong>tant de Pôle emploi, de la<br />

DIRECCTE et des ASSEDIC <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t<br />

des deux fils rouges salariés de la Maison<br />

de l’emploi).<br />

Nous voulions vérifier si ces deux<br />

champs correspondai<strong>en</strong>t aux besoins du<br />

territoire de notre Maison de l’emploi.<br />

Nous avions quatre référ<strong>en</strong>ts Maisons de<br />

l’emploi sur le territoire de la Meuse.<br />

Meuse p<strong>en</strong>dant toute la durée de<br />

l’évaluation.<br />

Rémi DHESSE<br />

Le choix du champ d’autoévaluation<br />

apparti<strong>en</strong>t à la gouvernance.<br />

Nelly MAISET<br />

Nous sommes un GIP (Groupem<strong>en</strong>t<br />

d’Intérêt Public). Nous sommes formés<br />

d’un Conseil d’Administration présidé par<br />

un élu départem<strong>en</strong>tal. Il a <strong>en</strong> charge<br />

l’emploi et est le premier vice-présid<strong>en</strong>t<br />

du Conseil général. Le deuxième viceprésid<strong>en</strong>t<br />

est issu de Pôle emploi. Le<br />

troisième vice-présid<strong>en</strong>t est le Présid<strong>en</strong>t<br />

Rémi DHESSE<br />

Le sociogramme est un outil qui<br />

permet de positionner l’<strong>en</strong>semble des<br />

acteurs du territoire dans un schéma selon<br />

qu’ils sont membres de la gouvernance,<br />

opérateurs/part<strong>en</strong>aires ou destinataires<br />

ou représ<strong>en</strong>tants des destinataires. Le<br />

sociogramme permet de visualiser le<br />

de la Chambre des Métiers. Nous avons<br />

rapidem<strong>en</strong>t monté notre équipe sans t<strong>en</strong>ir<br />

compte du guide effectué par M. DHESSE.<br />

Les choses étai<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t faciles.<br />

Pour la formation des équipes, nous<br />

n’avons pas assez t<strong>en</strong>u compte de ce<br />

sociogramme et cela nous a gênés.<br />

part<strong>en</strong>ariat local et d’id<strong>en</strong>tifier les acteurs<br />

situés à l’intersection de ces sous<strong>en</strong>sembles.<br />

L’analyse du sociogramme permet<br />

de constituer l’instance d’autoévaluation<br />

et de désigner la future équipe<br />

d’évaluation.<br />

Nelly MAISET<br />

En effet, des personnes de l’équipe<br />

d‘évaluation aurait préféré être dans<br />

l’instance, et inversem<strong>en</strong>t.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

27


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Rémi DHESSE<br />

Ces deux instances n’ont pas du<br />

tout les mêmes fonctions. L’équipe a pour<br />

rôle de faire des observations, de recueillir<br />

les données et de faire des propositions.<br />

Nelly MAISET<br />

Je n’avais pas le temps de m’investir<br />

au quotidi<strong>en</strong> dans la formation mais je<br />

m’étais réservée les délibérations relatives<br />

à l’autoévaluation.<br />

Une fois que le champ de<br />

l’évaluation est fixé il faut déterminer la<br />

question évaluative. Nous avons été pris<br />

par l’urg<strong>en</strong>ce et nous étions sans cadre<br />

prédéfini. Nous sommes partis tête<br />

baissée malgré l’exist<strong>en</strong>ce de votre guide.<br />

Rémi DHESSE<br />

Les projets initiaux des Maisons de<br />

l’emploi liés au premier cahier des charges<br />

n’étai<strong>en</strong>t pas construits dans une<br />

perspective d’évaluation. C’est la raison<br />

pour laquelle le fil rouge (et ses collègues)<br />

devait reconstituer, à chaque fois, la<br />

logique d’interv<strong>en</strong>tion (objectifs et plan<br />

Nelly MAISET<br />

Une fois que les objectifs<br />

d’interv<strong>en</strong>tion ont été hiérarchisés, la<br />

question évaluative va de soi.<br />

C’est une méthode que nous<br />

découvrions tous, les cinq jours de<br />

Rémi DHESSE<br />

Même lorsque les Maisons de<br />

l’emploi ont du temps pour conduire leur<br />

démarche, il existe des difficultés<br />

inhér<strong>en</strong>tes à la première expéri<strong>en</strong>ce<br />

d’évaluation. Notamm<strong>en</strong>t, la question de<br />

la reconstitution de la logique du projet<br />

pour préparer le logigramme sur lequel<br />

s’appuiera l’instance d’autoévaluation.<br />

La réalisation de ce logigramme<br />

demande un effort particulier au fil rouge<br />

(et à ses collègues) et cela nécessite de<br />

mobiliser un certain temps de travail.<br />

L’instance, quant à elle, structure et<br />

pose le questionnem<strong>en</strong>t évaluatif et<br />

jugera <strong>en</strong> fin de parcours. L’instance<br />

s’investit beaucoup moins, <strong>en</strong> termes de<br />

temps, que l’équipe.<br />

Le logigramme et le sociogramme sont<br />

indisp<strong>en</strong>sables. La formulation du plan<br />

d’actions est difficile à cerner dans le<br />

projet initial.<br />

Il faut aller rechercher dans les<br />

projets et hiérarchiser les objectifs<br />

d’interv<strong>en</strong>tions. Dans un premier temps<br />

nous n’avons pas posé la bonne question<br />

car les 5 jours de formation n’étai<strong>en</strong>t pas<br />

suffisants.<br />

d’actions dans un logigramme) <strong>en</strong><br />

préparation de la réunion de l’instance<br />

afin que celle-ci puisse visualiser<br />

l’interv<strong>en</strong>tion de la Maison de l’emploi et<br />

proposer un questionnem<strong>en</strong>t évaluatif <strong>en</strong><br />

toute connaissance des réalisations de la<br />

Maison de l’emploi.<br />

formation n’étai<strong>en</strong>t pas suffisants. De<br />

plus, nous étions pris de court par le<br />

temps.<br />

Mais c’est de ce travail (logigramme)<br />

qu’émergera la qualité du<br />

questionnem<strong>en</strong>t évaluatif de l’instance<br />

d’autoévaluation qui a un rôle<br />

particulièrem<strong>en</strong>t important à jouer. Cette<br />

instance compr<strong>en</strong>d des membres de la<br />

gouvernance, des opérateurs et des<br />

destinataires ou leurs représ<strong>en</strong>tants de<br />

telle sorte qu’elle soit large et pluraliste<br />

afin d’avoir le recul (la distanciation)<br />

nécessaire quand il s’agira de ret<strong>en</strong>ir les<br />

conclusions et de formuler les<br />

recommandations. D’ailleurs, le cœur de<br />

© Alliance Villes Emploi


métier d’une Maison de l’emploi est de<br />

fédérer les acteurs. Dans l’autoévaluation,<br />

elle est pleinem<strong>en</strong>t dans son rôle.<br />

Nelly MAISET<br />

S’agissant de la fonction de « fil<br />

rouge », le cons<strong>en</strong>sus est difficile a trouvé<br />

et l’équipe est très importante.<br />

Véronique CHODORGE<br />

Il faut trouver des personnes<br />

capables de dégager du temps car souv<strong>en</strong>t<br />

nos part<strong>en</strong>aires sont déjà très mobilisés<br />

mais ne mesur<strong>en</strong>t pas toujours le travail<br />

Rémi DHESSE<br />

Une équipe d’évaluation (de deux à<br />

quatre personnes) est constituée de<br />

technici<strong>en</strong>s. Ils observ<strong>en</strong>t, recueill<strong>en</strong>t des<br />

informations, les trait<strong>en</strong>t, les analys<strong>en</strong>t et<br />

propos<strong>en</strong>t des conclusions et des<br />

recommandations.<br />

L’instance<br />

Nelly MAISET<br />

Au niveau de l’équipe d’évaluation il<br />

faut donner un cadre temporel à<br />

l’évaluation afin que les membres de cette<br />

évaluation soi<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ts du temps qui<br />

leur est imparti pour r<strong>en</strong>dre ce travail.<br />

Dans mon équipe de quatre personnes (un<br />

Directeur de l’ACI, une directrice de<br />

Véronique CHODORGE<br />

La phase de décision est<br />

part<strong>en</strong>ariale et concerne la gouvernance<br />

de la structure. Il ne s’agit pas seulem<strong>en</strong>t<br />

d’une question de gestion courante mais il<br />

faut s’impliquer sur des champs qui vont<br />

être évalués. Il faut donc composer un<br />

champ d’évaluation et une instance<br />

d’autoévaluation. Il faut absolum<strong>en</strong>t<br />

s’appuyer sur le sociogramme pour ne pas<br />

former un clone de la gouvernance.<br />

Pour la phase de structuration, le<br />

point fort est la diversité des structures.<br />

que représ<strong>en</strong>te l’autoévaluation. Le fil<br />

rouge a alors t<strong>en</strong>dance à se substituer et<br />

cela n’est pas bon car ce n’est pas son<br />

rôle.<br />

d’autoévaluation, quant à elle, échangera<br />

sur les propositions de l’équipe<br />

d’évaluation afin de rechercher le<br />

cons<strong>en</strong>sus et ret<strong>en</strong>ir les conclusions et<br />

recommandations qui seront transmises à<br />

la gouvernance.<br />

maison de retraite, une directrice des<br />

ASSEDIC, un sous-directeur ANPE), j’ai fini<br />

avec une seule personne. Il est préférable<br />

de ne pas pr<strong>en</strong>dre de directeurs car ils<br />

sont souv<strong>en</strong>t très pris. Rappelons qu’il ne<br />

faut pas oublier d’utiliser le sociogramme.<br />

L’instance d’autoévaluation <strong>en</strong> profite<br />

souv<strong>en</strong>t pour décrire ce qu‘elle est et<br />

prés<strong>en</strong>te un plan d’action. Il faut formuler<br />

des questions, à l’aide du logigramme.<br />

Le point faible a été l’équipe<br />

d’autoévaluation qui a été difficile à<br />

constituer et à pér<strong>en</strong>niser. Il a égalem<strong>en</strong>t<br />

été difficile d’élaborer un questionnaire à<br />

partir d’élém<strong>en</strong>ts peu connus (les acteurs<br />

et leurs actions). Nous avons fait un<br />

questionnaire afin de définir les champs<br />

d’autoévaluation.<br />

Nelly MAISET<br />

Nous avons fait un questionnaire<br />

mais nous avons eu très peu de retours. La<br />

date choisie n’était pas appropriée, le<br />

questionnaire avait été <strong>en</strong>voyé un 14<br />

juillet avec un retour demandé le 15 août.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

29


L’équipe d’évaluation a le choix des<br />

indicateurs et les instances formul<strong>en</strong>t ces<br />

Rémi DHESSE<br />

L’instance formule la ou les<br />

questions évaluatives (c’est le fondem<strong>en</strong>t<br />

du cahier des charges) et détermine les<br />

critères. Une fois le cahier des charges<br />

rédigé, on ne peut plus le modifier.<br />

Dans la phase d’observation, il y a<br />

un risque de méfiance des part<strong>en</strong>aires lors<br />

de la réalisation de la démarche: le<br />

processus pouvant être vécu comme<br />

intrusif vis à vis de leur pratique. Il faut<br />

alors rappeler aux part<strong>en</strong>aires que la<br />

démarche d’autoévaluation ne peut<br />

porter que sur les actions placées<br />

critères.<br />

directem<strong>en</strong>t sous l’autorité de la Maison<br />

de l’emploi (et non sur les actions des<br />

part<strong>en</strong>aires).<br />

En revanche, lorsqu’une Maison de<br />

l’emploi sous-traite une action à un<br />

prestataire, la démarche d’autoévaluation<br />

peut alors porter sur les résultats et<br />

impacts obt<strong>en</strong>us par le prestataire. On<br />

considère <strong>en</strong> effet que l’action du<br />

prestataire est directem<strong>en</strong>t placée sous<br />

l’autorité de la Maison de l’emploi (cahier<br />

des charges de la prestation).<br />

Nelly MAISET<br />

Cette autoévaluation a permis à la<br />

gouvernance de décider pour le suivi des<br />

personnes handicapées à obt<strong>en</strong>ir un<br />

contrat aidé. Une plaquette de<br />

communication pour les employeurs a été<br />

créée pour aider l’accompagnem<strong>en</strong>t de<br />

ces personnes. Quant au suivi des<br />

personnes <strong>en</strong> contrat aidé, un cinquième<br />

référ<strong>en</strong>t a été embauché pour alléger la<br />

charge de travail des quatre référ<strong>en</strong>ts<br />

Rémi DHESSE<br />

Le cons<strong>en</strong>sus obt<strong>en</strong>u au sein de<br />

l’instance et transmis à la gouvernance<br />

permet d’accélérer le processus de<br />

préexistants. Il y a eu la création d’un<br />

logiciel de suivi des personnes <strong>en</strong> contrat<br />

aidé et l’accès à un logiciel spécial. Cela a<br />

permis des progrès très rapides et<br />

efficaces de la Maison de l’emploi de la<br />

Meuse.<br />

Cette démarche d’autoévaluation a<br />

permis d’accélérer le processus<br />

d’amélioration et de progrès.<br />

décision. Les recommandations<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t crédibles et facilit<strong>en</strong>t la<br />

décision des financeurs.<br />

Nelly MAISET<br />

Le nouveau cahier des charges des<br />

Maisons de l’emploi ne permet pas<br />

de prolonger sur les champs<br />

précédemm<strong>en</strong>t<br />

explorés.<br />

Rémi DHESSE<br />

Certaines DIRECCTE ont demandé<br />

aux Maisons de l’emploi de ne pas<br />

positionner d’actions dans le cadre de<br />

l’axe 5 (accueil, information, ori<strong>en</strong>tation<br />

de premier niveau).<br />

Ainsi, certaines Maisons de l’emploi ont<br />

positionné certaines actions de l’axe 5<br />

dans l’axe 4, qui porte sur la réduction des<br />

freins à l’emploi et qui est un axe<br />

d’interv<strong>en</strong>tion<br />

obligatoire.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

30


Nelly MAISET<br />

Nous avons pour but de<br />

développer une mission d’accueil<br />

et d’accompagnem<strong>en</strong>t du public. Notre<br />

financem<strong>en</strong>t provi<strong>en</strong>drait de la<br />

collectivité départem<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> accord<br />

avec la DIRECCTE et Pôle emploi.<br />

Etant les premiers conv<strong>en</strong>tionnés,<br />

notre conv<strong>en</strong>tion s’est arrêtée <strong>en</strong><br />

décembre 2009, le reconv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />

ne repr<strong>en</strong>ant qu’à partir de Mai 2009.<br />

L’arrêté portant nouveau cahier<br />

des charges est sorti <strong>en</strong> décembre 2009<br />

et la circulaire financière <strong>en</strong> février<br />

2010. Notre équipe a donc vécu une<br />

transition difficile. Les nouvelles actions<br />

ne comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t qu’à partir de juillet<br />

2010.<br />

Nous avons désormais trois référ<strong>en</strong>ts<br />

territoriaux qui sont missionnés par Pôle<br />

Emploi sur l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

employeurs de contrat aidé (démarche de<br />

formation du personnel financée par<br />

l’Etat) et une action financée par le Conseil<br />

général pour l’accompagnem<strong>en</strong>t du public<br />

RSA.<br />

L’autoévaluation 2010 sera axée sur<br />

l’axe 0.<br />

Stéphanie GIORDANO<br />

Sur Nîmes, l’autoévaluation est<br />

placée sur l’axe 1 (l’observation).<br />

Rémi DHESSE<br />

Il faudrait que l’autoévaluation<br />

fasse progressivem<strong>en</strong>t partie du<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t ordinaire d’une<br />

Maison de l’emploi dont la mission<br />

principale est de partager l’information<br />

et de progresser avec l’<strong>en</strong>semble de<br />

ses part<strong>en</strong>aires.<br />

Corbeil est une Maison de<br />

l’emploi qui, comme Nîmes, a constitué<br />

axe par axe son plan d’actions dans le<br />

cadre d’un arbre d’objectifs <strong>en</strong><br />

précisant les objectifs spécifiques et<br />

opérationnels.<br />

Ces projets sont plus facilem<strong>en</strong>t<br />

évaluables car ils sont construits dans<br />

la perspective d’une autoévaluation.<br />

D’ailleurs, l’autoévaluation a été<br />

inscrite dans le plan d’action du projet.<br />

Corbeil a même prévu les<br />

champs qu’elle <strong>en</strong>visage d’autoévaluer<br />

chaque année p<strong>en</strong>dant les quatre ans à<br />

v<strong>en</strong>ir. Cela n’empêchera pas, chaque<br />

année, la gouvernance de valider le<br />

champ d’actions à autoévaluer et<br />

d’év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t le modifier <strong>en</strong><br />

fonction des événem<strong>en</strong>ts. Ainsi,<br />

l’autoévaluation est inscrite dans le<br />

projet initial de la structure ce qui<br />

garantit sa mise <strong>en</strong> oeuvre.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

31


Atelier<br />

Autoévaluation : démarche de progrès<br />

pour les Maisons de l’Emploi<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

David BOUSQUET<br />

Directeur, Maison de l’emploi Ouest Prov<strong>en</strong>ce<br />

Guillaume JULES<br />

Chargé de Mission Observatoire, Maison de l’emploi du Pays Rochefortais<br />

Jean-Marcel ROSTAND<br />

Membre du Conseil d’Administration de la Maison de l’emploi de Perpignan, Conseiller<br />

Communautaire de Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération<br />

Animation<br />

Rémi DHESSE<br />

Consultant, Eurouest<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

32


Rémi DHESSE<br />

Nous allons parler du processus<br />

d’autoévaluation. Dans un premier<br />

temps, nous essaierons de cerner les<br />

points forts et les points à améliorer de la<br />

méthodologie <strong>en</strong> nous appuyant sur les<br />

témoignages de trois Maisons de<br />

l’emploi. Nous essaierons égalem<strong>en</strong>t de<br />

cerner <strong>en</strong> quoi l’autoévaluation constitue<br />

une démarche de progrès pour les<br />

Maisons de l’emploi. Dans un second<br />

temps, nous échangerons nos divers<br />

points de vue sur la place de<br />

l’autoévaluation dans le projet<br />

pluriannuel d’objectifs 2011/2014 des<br />

maisons de l’emploi.<br />

En effet, dans le nouveau cahier<br />

des charges des Maisons de l’emploi, un<br />

chapitre important traite de la question<br />

de l’évaluation. Il précise que la mise <strong>en</strong><br />

œuvre de l’évaluation du dispositif dans<br />

sa globalité incombe au ministère de<br />

l’emploi au niveau national et au préfet<br />

de région au niveau Régional.<br />

Il précise égalem<strong>en</strong>t que « la<br />

Maison de l’emploi peut procéder à une<br />

démarche<br />

perman<strong>en</strong>te<br />

d’autoévaluation ». Cette démarche est<br />

facultative mais vivem<strong>en</strong>t recommandée.<br />

L’Alliance Villes Emploi, depuis 2006,<br />

<strong>en</strong>courage l’autoévaluation considérée<br />

comme une démarche pertin<strong>en</strong>te de<br />

managem<strong>en</strong>t et de progrès.<br />

Aujourd’hui, 80 Maisons de<br />

l’emploi <strong>en</strong>viron ont été formées à<br />

l’autoévaluation et une tr<strong>en</strong>taine d’<strong>en</strong>tre<br />

elles ont <strong>en</strong>gagé une première démarche<br />

d’autoévaluation. Quelques-unes <strong>en</strong> sont<br />

à leur deuxième voire troisième<br />

expéri<strong>en</strong>ce.<br />

« L’autoévaluation est la mise <strong>en</strong><br />

œuvre d’un processus perman<strong>en</strong>t de<br />

jugem<strong>en</strong>t (c’est-à-dire d’appréciation de<br />

la valeur de l’action) par les acteurs euxmêmes<br />

» c'est-à-dire :<br />

- ceux qui gouvern<strong>en</strong>t, (la<br />

gouvernance - le bureau ou le<br />

conseil d’administration),<br />

- ceux qui anim<strong>en</strong>t (les opérateurs et<br />

les part<strong>en</strong>aires),<br />

- ceux qui particip<strong>en</strong>t au projet (les<br />

destinataires directs ou indirects :<br />

demandeurs d’emploi, salariés,<br />

<strong>en</strong>treprises ou leurs représ<strong>en</strong>tants).<br />

Les objectifs de l’autoévaluation sont :<br />

- De r<strong>en</strong>dre compte de l’atteinte des<br />

objectifs fixés<br />

- D’analyser l’impact sur le territoire<br />

- D’améliorer le projet.<br />

Il n’y a de pas de visée de contrôle<br />

ou de sanction dans l’autoévaluation : la<br />

gouvernance décide, seule, de procéder à<br />

une autoévaluation de son plan d’actions.<br />

Les conclusions et les recommandations<br />

de l’autoévaluation seront à son usage<br />

propre.<br />

Pour autoévaluer, la gouvernance<br />

désigne une instance d’autoévaluation<br />

large et pluraliste. C’est l’instance<br />

d’autoévaluation qui conduit et structure<br />

la démarche <strong>en</strong> formulant le<br />

questionnem<strong>en</strong>t évaluatif et les critères<br />

d’autoévaluation. Ensuite, une équipe<br />

d’évaluation composée de technici<strong>en</strong>s<br />

observe et analyse les données.<br />

Cette équipe propose, dans un rapport<br />

d’évaluation, des conclusions et des<br />

préconisations qu’elle soumet à l’instance<br />

d’autoévaluation.<br />

L’instance porte un « jugem<strong>en</strong>t »<br />

c'est-à-dire qu’elle valide, reformule ou<br />

modifie les conclusions et les<br />

préconisations proposées par l’équipe<br />

d’évaluation.<br />

La gouvernance, in fine, décide des<br />

améliorations à apporter au projet.<br />

Pour obt<strong>en</strong>ir une efficacité<br />

optimale, il est très important de<br />

respecter cette méthodologie sur laquelle<br />

veille le « fil rouge » de la démarche. Le fil<br />

rouge est généralem<strong>en</strong>t un chargé de<br />

mission de la Maison de l’emploi, formé à<br />

la démarche d’autoévaluation et garant<br />

de la mise <strong>en</strong> œuvre méthodologique du<br />

processus. Il s’agit d’une fonction<br />

émergeante au sein des Maison de<br />

l’emploi.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

33


Guillaume JULES, pouvez-vous nous dire<br />

quels sont les points forts et les points à<br />

améliorer de votre première expéri<strong>en</strong>ce ?<br />

Guillaume JULES<br />

Dans notre pays, il s’agit d’un<br />

projet du territoire qui a véritablem<strong>en</strong>t<br />

modifié un quartier. C’est un<br />

rassemblem<strong>en</strong>t avec la collectivité<br />

territoriale, les ASSEDIC, Pôle emploi. La<br />

Maison de l’emploi a été ouverte <strong>en</strong> mars<br />

2008.<br />

Sur notre territoire, le projet<br />

Maison de l’emploi s’est inscrit, dès son<br />

origine, dans un projet plus global<br />

d’intégration d’une anci<strong>en</strong>ne friche<br />

militaire <strong>en</strong> tant que nouveau quartier au<br />

reste du tissu urbain (activité tertiaires,<br />

de loisirs, espaces publics…). En mars<br />

2008, le bâtim<strong>en</strong>t Maison de l’emploi<br />

ouvre sur ce nouveau site : sur 3500m², il<br />

rassemble les principaux acteurs de<br />

l’emploi (15 locataires, des perman<strong>en</strong>ces,<br />

de nouveaux services…)<br />

Très naturellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mai 2008, le<br />

Bureau de l’association Maison de<br />

l’emploi a décidé de porter la démarche<br />

d’autoévaluation sur le champ suivant :<br />

« Le regroupem<strong>en</strong>t physique des<br />

principaux acteurs de l’emploi sur un site<br />

commun : id<strong>en</strong>tifier les plus-values ou<br />

manques du projet Maison de l’emploi et<br />

opérer des ajustem<strong>en</strong>ts nécessaires ».<br />

Deux questions évaluatives ont<br />

été posées :<br />

- Dans quelle mesure le regroupem<strong>en</strong>t<br />

des acteurs de l’emploi a-t-il permis<br />

d’améliorer l’accueil, l’information,<br />

l’ori<strong>en</strong>tation des publics?<br />

-Dans quelle mesure le regroupem<strong>en</strong>t des<br />

acteurs de l’emploi a-t-il favorisé la<br />

synergie des acteurs et le<br />

part<strong>en</strong>ariat pour un meilleur service<br />

r<strong>en</strong>du aux publics?<br />

En juillet, l’instance<br />

d’autoévaluation (13 personnes choisies<br />

par le Bureau de l’association Maison de<br />

l’emploi) a précisé et défini les critères<br />

d’évaluation suivants autour de l’accueil,<br />

l’information ; l’ori<strong>en</strong>tation :<br />

-Le regroupem<strong>en</strong>t physique des acteurs<br />

de l’emploi ;<br />

-La lisibilité de l’offre de services ;<br />

-L’accessibilité géographique et<br />

l’optimisation des déplacem<strong>en</strong>ts vers les<br />

services proposés au sein de la Maison de<br />

l’emploi ;<br />

- La qualité de l’accueil physique et<br />

humain (accueil, information, ori<strong>en</strong>tation,<br />

disponibilité…) ;<br />

-L’information disponible (qualité,<br />

pertin<strong>en</strong>ce…) ;<br />

- La qualité de la signalétique intérieure<br />

et extérieure ;<br />

-Les échanges interservices ;<br />

-Les actions communes et le part<strong>en</strong>ariat.<br />

Entre mi-juillet et fin novembre, une<br />

équipe d’évaluation désignée par<br />

l’instance d’autoévaluation (le fil rouge –<br />

moi-même et un collègue <strong>en</strong>quêteur de<br />

la Mission locale) a réalisé une <strong>en</strong>quête<br />

de satisfaction auprès des publics passant<br />

dans le bâtim<strong>en</strong>t et auprès des<br />

professionnels travaillant dans la Maison<br />

de l’emploi. Cette <strong>en</strong>quête a permis de<br />

mesurer la satisfaction au regard des<br />

critères d’évaluation et de recueillir les<br />

att<strong>en</strong>tes et les besoins. Un recueil<br />

d’informations secondaires a été<br />

effectué.<br />

Début décembre 2008, L’équipe<br />

d’évaluation a r<strong>en</strong>du son rapport à<br />

l’instance d’autoévaluation qui <strong>en</strong> a<br />

<strong>en</strong>suite r<strong>en</strong>du compte à la gouvernance<br />

de la Maison de l’emploi sous forme<br />

d’une synthèse :<br />

-Une conclusion : un rapprochem<strong>en</strong>t des<br />

acteurs de l’emploi globalem<strong>en</strong>t<br />

performant<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

34


(taux de satisfaction générale élevés :<br />

95% pour les professionnels <strong>en</strong>quêtés /<br />

100% pour les publics <strong>en</strong>quêtés).<br />

Deux recommandations : La Maison de<br />

l’emploi doit mieux répondre :<br />

- aux att<strong>en</strong>tes des professionnels <strong>en</strong><br />

termes de synergie du part<strong>en</strong>ariat<br />

- à une nécessité de mieux ori<strong>en</strong>ter et<br />

accompagner les publics dits <strong>en</strong> difficulté<br />

vers les services des part<strong>en</strong>aires<br />

regroupés au sein de la Maison de<br />

l’emploi. Plus les personnes se trouv<strong>en</strong>t<br />

dans des situations de ruptures multiples,<br />

plus l’accès aux services publics <strong>en</strong><br />

général peut leur sembler difficile.<br />

L’<strong>en</strong>semble de la démarche<br />

d’autoévaluation, les conclusions et les<br />

recommandations ont été actées par la<br />

gouvernance. Depuis, la Maison de<br />

l’emploi a r<strong>en</strong>forcé les démarches<br />

part<strong>en</strong>ariales dans le fonctionnem<strong>en</strong>t des<br />

instances et on constate une réelle<br />

implication des acteurs locaux dans les<br />

comités de pilotage. L’animation du<br />

bâtim<strong>en</strong>t MDE (lieu ressource pour<br />

l’emploi) par l’association Maison de<br />

l’emploi facilite la complém<strong>en</strong>tarité de<br />

l’offre de services des organismes<br />

prés<strong>en</strong>ts sur le site et <strong>en</strong> assure une<br />

bonne lisibilité pour les demandeurs<br />

d’emploi, les salariés et les <strong>en</strong>treprises.<br />

La communication de la stratégie<br />

part<strong>en</strong>ariale partagée auprès des acteurs<br />

locaux de l’emploi et des publics est<br />

développée via un site internet, et un<br />

espace extranet collaboratif réservé aux<br />

professionnels de l’emploi interv<strong>en</strong>ant<br />

sur le Pays rochefortais. La Cyber Base<br />

emploi devi<strong>en</strong>t un véritable espace<br />

collaboratif pour les structures<br />

part<strong>en</strong>aires, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> s<strong>en</strong>sibilisant,<br />

accompagnant les publics fragiles pour<br />

lever les freins à l’utilisation de<br />

l’ordinateur et d’internet et réduire la<br />

fracture numérique.<br />

En tant que chargé de mission<br />

observatoire/évaluation, je me suis<br />

naturellem<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>té vers le rôle de<br />

coordinateur/fil rouge de la démarche.<br />

Les points forts de la démarche :<br />

-L’aspect novateur de cette action et<br />

l’apport théorique/méthodologique nous<br />

a été bénéfique : le sociogramme nous a<br />

beaucoup aidé à constituer une instance<br />

d’autoévaluation large et pluraliste (outil<br />

simple, ludique et pédagogique). -<br />

L’<strong>en</strong>quête de satisfaction nous a permis<br />

de s<strong>en</strong>sibiliser de nouveaux publics<br />

arrivant dans le bâtim<strong>en</strong>t Maison de<br />

l’emploi.<br />

-Les membres de la gouvernance ont vite<br />

compris le s<strong>en</strong>s de la démarche et ont<br />

participé à la mise <strong>en</strong> place du<br />

sociogramme.<br />

-Les différ<strong>en</strong>tes instances ont su trouver<br />

cons<strong>en</strong>sus pour établir le champ<br />

d’autoévaluation, les critères, les<br />

questions évaluatives, les conclusions, les<br />

recommandations….<br />

-Le travail d’autoévaluation s’est fait<br />

collectivem<strong>en</strong>t et a permis de développer<br />

le part<strong>en</strong>ariat.<br />

-La démarche a fait preuve de son<br />

efficacité et nous pourrons à l’av<strong>en</strong>ir<br />

réitérer la démarche sur un sujet<br />

particulier selon les opportunités et les<br />

disponibilités de chacun.<br />

Les points faibles de la démarche :<br />

-La démarche est lourde à mettre <strong>en</strong><br />

place et pr<strong>en</strong>d beaucoup de temps : six<br />

mois <strong>en</strong>tre mai et décembre 2008.<br />

L’instance d’autoévaluation a eu<br />

quelques difficultés à aborder l’outil<br />

méthodologique « logigramme », jugeant<br />

cet outil trop « théorique ».<br />

-Il est très difficile de constituer des<br />

équipes de travail disponibles qui<br />

doiv<strong>en</strong>t, selon la démarche théorique,<br />

être nommées intuitu personae et<br />

doiv<strong>en</strong>t accepter un rôle d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

dans un processus particulier. Le<br />

coordinateur fil rouge doit donc faire<br />

preuve de polyval<strong>en</strong>ce et à Rochefort, j’ai<br />

du intégrer l’équipe d’évaluation.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

35


La démarche a été véritable<br />

succès. La gouvernance a largem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>suite communiqué sur la démarche<br />

soulignant la satisfaction du<br />

regroupem<strong>en</strong>t des acteurs de l’emploi et<br />

l’intérêt de faire progresser ce projet<br />

innovant sur le territoire. L’apport<br />

méthodologique du réseau Alliance Villes<br />

Emploi nous a été très utile. Il faut<br />

cep<strong>en</strong>dant savoir adapter, voire même<br />

Jean Marcel ROSTAND<br />

Le point fort de la démarche<br />

d’autoévaluation est la crédibilisation.<br />

En effet, la Maison de l’emploi et<br />

les personnes qui effectu<strong>en</strong>t cette action<br />

gagn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> crédibilité.<br />

Quand il a fallu restructurer le<br />

développem<strong>en</strong>t économique à la suite de<br />

notre autoévaluation, la personne <strong>en</strong><br />

dépasser la méthode <strong>en</strong> fonction des<br />

réalités locales et de l’ag<strong>en</strong>da.<br />

En 2008, nous avons pu roder cette<br />

démarche novatrice, ce qui nous a été<br />

bi<strong>en</strong> profitable pour évaluer deux ans<br />

plus tard (sans forcém<strong>en</strong>t repr<strong>en</strong>dre la<br />

méthodologie<br />

particulière<br />

d’autoévaluation sur un champ précis)<br />

l’<strong>en</strong>semble du projet Maison de l’emploi<br />

2006/2010 et construire le nouveau<br />

projet 2011/2014.<br />

charge du projet d’autoévaluation, plutôt<br />

discrète, est dev<strong>en</strong>ue un élém<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral<br />

de notre projet de restructuration.<br />

Nous l’avons débauchée et elle est<br />

aujourd’hui directeur du réseau des<br />

Pépinières <strong>en</strong> Entreprises. Son tal<strong>en</strong>t a<br />

été révélé sur cette action.<br />

Rémi DHESSE<br />

Cette démarche fait effectivem<strong>en</strong>t<br />

partie du plan d’actions de la Maison de<br />

l’emploi.<br />

David BOUSQUET<br />

En tant que directeur, je considère<br />

que l’autoévaluation est très bénéfique<br />

pour la Maison de l’emploi.<br />

L’autoévaluation est l’affaire de la<br />

gouvernance et du fil rouge : je récupère<br />

les informations et je les pr<strong>en</strong>ds <strong>en</strong><br />

compte.<br />

Le premier champ que nous avons<br />

choisi a été l’information sur les métiers<br />

<strong>en</strong> t<strong>en</strong>sion au sein de notre territoire (la<br />

circulation de l’information, la<br />

mobilisation des publics, l’adéquation<br />

<strong>en</strong>tre l’offre et la demande). Cette étude<br />

a duré sept mois.<br />

S’agissant des points forts : Les<br />

personnes se sont beaucoup investies<br />

Rémi DHESSE<br />

Nous conseillons plutôt de faire <strong>en</strong><br />

sorte que le fil rouge soit un chargé de<br />

mission de la structure (c’est le cas, par<br />

dans le projet (dont certaines que l’on a<br />

parfois du mal à mobiliser pour d’autres<br />

thématiques).<br />

Cette autoévaluation nous a<br />

confortés dans nos actions, notre<br />

motivation à pr<strong>en</strong>dre soin des usagers, à<br />

améliorer notre accueil, et à continuer de<br />

privilégier l’information.<br />

Je crois <strong>en</strong> la vertu d’une<br />

autoévaluation perman<strong>en</strong>te : il faut<br />

arriver à <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher le système.<br />

Les points faibles : il est difficile de<br />

respecter la feuille de route et de définir<br />

le fil rouge. Il faut beaucoup de logistique<br />

et une grande méthodologie.<br />

exemple, dans la Maison de l’emploi<br />

Ouest Prov<strong>en</strong>ce ou à Rochefort).<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

36


Nous avons toutefois quelques<br />

exemples de fil rouge appart<strong>en</strong>ant à une<br />

structure part<strong>en</strong>aire de la Maison de<br />

l’emploi, (un coordonnateur emploi<br />

formation de l’UT Direccte, par exemple).<br />

David BOUSQUET<br />

Notre Maison de l’emploi<br />

compr<strong>en</strong>d une tr<strong>en</strong>taine de salariés. Le fil<br />

rouge est le gardi<strong>en</strong> de la loi, il est<br />

désigné par le directeur et validé par la<br />

gouvernance.<br />

Nous avons effectué une <strong>en</strong>quête<br />

satisfaction des usagers au sein des<br />

locaux des Maisons de l’emploi pour<br />

nous-mêmes et pour les part<strong>en</strong>aires<br />

prés<strong>en</strong>ts dans les mêmes locaux.<br />

Le « fil rouge » prépare et anime<br />

les réunions de l’instance<br />

d’autoévaluation. Il le fait bi<strong>en</strong> sûr avec le<br />

directeur et l’<strong>en</strong>semble de l’équipe de la<br />

Maison de l’emploi.<br />

Nous avons t<strong>en</strong>u compte du cahier<br />

des charges mais aussi d’autres facteurs<br />

pour alim<strong>en</strong>ter l’autoévaluation. Les<br />

résultats ont été accueillis avec beaucoup<br />

de satisfaction car notre gouvernance est<br />

très s<strong>en</strong>sible à ces points là.<br />

Nous avons eu du mal à définir les<br />

champs à traiter.<br />

Nous essayons d’établir un bureau<br />

spécialisé « autoévaluation » : 1<br />

part<strong>en</strong>aire, 1 Pôle emploi, et 4 élus.<br />

Rémi DHESSE<br />

Il faut, <strong>en</strong> effet, faire des<br />

propositions.<br />

David BOUSQUET<br />

Il y a une difficulté d’équilibre<br />

<strong>en</strong>tre les gouvernants, les opérateurs et<br />

les destinataires. Il est très important de<br />

faire un sociogramme car il y a un<br />

Rémi DHESSE<br />

Dans un sociogramme, il faut être<br />

att<strong>en</strong>tif aux acteurs qui sont aux<br />

intersections des sous-<strong>en</strong>sembles<br />

composant le sociogramme (gouvernance<br />

/ opérateurs et part<strong>en</strong>aires /<br />

destinataires directs et indirects), car ils<br />

possèd<strong>en</strong>t plusieurs casquettes, ce qui<br />

David BOUSQUET<br />

Il faut bi<strong>en</strong> établir ce sociogramme<br />

<strong>en</strong> positionnant tous les acteurs. L’équipe<br />

est formée de 12 personnes. Je n’ai<br />

jamais eu autant de personnes.<br />

La première fois, il ne faut pas<br />

hésiter à solliciter des part<strong>en</strong>aires. Pour<br />

ma part j’ai reçu une grande aide de<br />

Rémi DHESSE<br />

Dans la CPO 2011/2014,<br />

l’autoévaluation est souv<strong>en</strong>t positionnée<br />

problème de diversification au niveau des<br />

gouvernants. Ce problème est aussi très<br />

important chez Pôle emploi.<br />

peut être utile pour une instance<br />

d’autoévaluation. Il faut veiller aussi à<br />

désigner des acteurs plus éloignés du<br />

« cœur » du sociogramme (périphérie)<br />

afin d’avoir une participation large et<br />

pluraliste des acteurs du territoire et des<br />

avis plus contrastés.<br />

l’ORM (l’Observatoire Régional des<br />

Métiers) dans la rédaction des<br />

questionnaires. Cette instance est<br />

copilotée par l’Etat et le Conseil régional.<br />

Cet observatoire aide la région à<br />

définir sa politique de l’emploi au niveau<br />

régional.<br />

dans l’axe 1 du nouveau cahier des<br />

charges (axe observation). Dans ce cas,<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

37


l’autoévaluation fait l’objet d’une fiche<br />

action à part <strong>en</strong>tière.<br />

Ainsi, dans le cadre de la<br />

conv<strong>en</strong>tion, la gouvernance de la Maison<br />

de l’emploi décidera (annuellem<strong>en</strong>t ou<br />

pluri annuellem<strong>en</strong>t) les champs de<br />

l’autoévaluation qu’elle souhaite mettre<br />

<strong>en</strong> œuvre, <strong>en</strong> veillant qu’à l’issue de la<br />

conv<strong>en</strong>tion, la plupart, voire tous les<br />

champs d’interv<strong>en</strong>tion de la structure<br />

ai<strong>en</strong>t pu faire l’objet d’une<br />

autoévaluation.<br />

Au sein de la Maison de l’emploi de<br />

Ouest Prov<strong>en</strong>ce, vous avez prévu une<br />

programmation annuelle des champs à<br />

évaluer ! Cela signifie donc que vous<br />

prévoyez de mettre <strong>en</strong> œuvre chaque<br />

année un processus d’autoévaluation ?<br />

David BOUSQUET<br />

Oui. C’est un élém<strong>en</strong>t très<br />

fédérateur pour nos équipes et<br />

mobilisateur pour le part<strong>en</strong>ariat.<br />

Jean-Marcel ROSTAND<br />

Cette démarche d’autoévaluation<br />

est <strong>en</strong>dogène mais objective.<br />

Dans le groupe de gouvernance, on<br />

retrouve toujours les mêmes qui<br />

délègu<strong>en</strong>t, ceux du Comité technique et<br />

du Bureau, mais ce n’est pas nous qui<br />

décidons, l’autoévaluation apporte des<br />

règles.<br />

L’autoévaluation aide à relancer le<br />

travail d’équipe.<br />

Nous sommes <strong>en</strong> autoévaluation<br />

perman<strong>en</strong>te à Perpignan pour être<br />

performant et améliorer cette<br />

performance. Le champ de l’action est<br />

travaillé <strong>en</strong> commun et doit être utile à<br />

notre structure.<br />

David BOUSQUET<br />

Il faut être très vigilant dans les relations <strong>en</strong>tre le gouvernant et le gouverneur.<br />

Rémi DHESSE<br />

En réalité, une autoévaluation est<br />

souv<strong>en</strong>t plus efficace que l’évaluation<br />

réalisée par un cabinet extérieur<br />

(évaluation externe). En effet, elle est<br />

directem<strong>en</strong>t réalisée et appropriée par<br />

les acteurs part<strong>en</strong>aires du territoire tout<br />

<strong>en</strong> étant aussi objective qu’une<br />

évaluation externe par le caractère large<br />

Jean-Marcel ROSTAND<br />

Nous allons être <strong>en</strong> autoévaluation<br />

perman<strong>en</strong>te. Cela me semble nécessaire.<br />

Nous allons travailler le champ <strong>en</strong><br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Cette autoévaluation me semble<br />

nécessaire. Un cabinet extérieur <strong>en</strong> a fait<br />

une dans notre structure. J’ai constaté,<br />

par cette expéri<strong>en</strong>ce, qu’elle est un bon<br />

et pluraliste de l’instance<br />

d’autoévaluation.<br />

Pour les Maisons de l’emploi qui<br />

n’ont pas <strong>en</strong>core réalisé<br />

d’autoévaluation, cela vous paraît-il<br />

nécessaire?<br />

Quels sont vos projets à horizon<br />

2011/2014 ?<br />

commun car il doit être utile à la<br />

structure. La Maison de l’emploi, comme<br />

je l’ai dit hier, est un relais de nos valeurs.<br />

moy<strong>en</strong> de motiver une équipe qui peut<br />

ainsi s’approprier les sujets importants à<br />

traiter. Cette action permet égalem<strong>en</strong>t<br />

d’impliquer la gouvernance.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

38


Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Le prochain conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t va<br />

nous obliger à faire des choix car<br />

l’autoévaluation exige du temps et du<br />

personnel disponible et motivé pour agir.<br />

Tous nos effectifs travaill<strong>en</strong>t à 100%. Il<br />

faut exiger du personnel au niveau de la<br />

gouvernance. De plus, il faut rechercher<br />

un financem<strong>en</strong>t. Nous avons donc besoin<br />

de redéfinir nos priorités.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

39


Atelier<br />

Emploi et Développem<strong>en</strong>t Durable<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

David BOUSQUET<br />

Directeur, Maison de l’emploi Ouest Prov<strong>en</strong>ce<br />

Djamila CHEBOUROU<br />

Chargée de Mission, Maison de l’emploi de l’Agglomération Bayonnaise et du Pays Basque<br />

Thomas GAUDIN<br />

Economiste, ADEME<br />

Marie-Dominique LACOSTE<br />

Directrice de Maison de l’emploi de Lille, Lomme, Hellemmes<br />

Animation<br />

Peggy LUTON<br />

Chef de Projet Emploi et Développem<strong>en</strong>t Durable, Alliance Villes Emploi<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

40


Peggy LUTON<br />

Depuis 2008, l’Alliance Villes<br />

Emploi et l’ADEME ont développé un<br />

projet, appelé « Maisons de l’Emploi et<br />

Développem<strong>en</strong>t Durable ». Tout d’abord,<br />

je vais vous prés<strong>en</strong>ter le projet, la raison<br />

pour laquelle il a été <strong>en</strong>gagé et la<br />

manière dont il se déroule. Ensuite, nous<br />

écouterons les différ<strong>en</strong>ts témoignages.<br />

Cette action a d’abord été<br />

expérim<strong>en</strong>tée sur trois Maisons de<br />

l’emploi : Bayonne, Nancy et Lille. C’était<br />

au mom<strong>en</strong>t du vote de la loi Gr<strong>en</strong>elle<br />

Environnem<strong>en</strong>t 1. Au regard des objectifs<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux fixés par la loi, le<br />

constat effectué par l’ADEME et l’Alliance<br />

Villes Emploi a été de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte<br />

très rapidem<strong>en</strong>t les évolutions <strong>en</strong> matière<br />

d’emplois, de compét<strong>en</strong>ces et de<br />

formations.<br />

L’Alliance Villes Emploi et l’ADEME<br />

ont réfléchi sur une action se déclinant au<br />

niveau territorial. Comm<strong>en</strong>t anticiper au<br />

niveau local des objectifs<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux nationaux, tout <strong>en</strong><br />

ayant une approche pragmatique de la<br />

situation de l’emploi ? L’objectif était, au<br />

niveau du territoire, de partager le<br />

diagnostic de l’impact de ce projet de loi<br />

sur la filière bâtim<strong>en</strong>t. Comm<strong>en</strong>t la filière<br />

allait être impactée ? Quelles serai<strong>en</strong>t les<br />

conséqu<strong>en</strong>ces sur l’emploi et les besoins<br />

<strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ces et formations ? Des<br />

travaux d’études (sur les demandes <strong>en</strong><br />

formations, emplois et compét<strong>en</strong>ces) ont<br />

été conduits avec le cabinet BIPE, mais<br />

aussi avec l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires<br />

territoriaux concernés par cette question.<br />

Les résultats de l’étude ont été discutés<br />

et validés par l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires.<br />

La méthodologie employée repose<br />

sur deux instances. Le comité de pilotage<br />

local réunit l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires à<br />

un niveau décisionnel et ori<strong>en</strong>te le projet<br />

<strong>en</strong> liaison avec le contexte territorial.<br />

L’atelier de prospective participatif réunit<br />

ces mêmes part<strong>en</strong>aires mais à un niveau<br />

technique pour <strong>en</strong>gager des travaux et<br />

imaginer des pistes d’actions.<br />

Pourquoi avoir choisi le secteur du<br />

bâtim<strong>en</strong>t ? La Loi Gr<strong>en</strong>elle<br />

Environnem<strong>en</strong>t fixe, plusieurs objectifs:<br />

- diviser par quatre les émissions<br />

de gaz à effet de serre d’ici 2050<br />

-dev<strong>en</strong>ir l’économie la plus<br />

effici<strong>en</strong>te <strong>en</strong> carbone d’ici 2020.<br />

Le bâtim<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>te à lui seul<br />

près de 40% de la consommation finale et<br />

un quart des émissions de gaz à effet de<br />

serre. Ce secteur est donc un levier<br />

majeur pour atteindre les objectifs<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux de la loi. Des objectifs<br />

très cadrés, <strong>en</strong> termes quantitatifs et de<br />

cal<strong>en</strong>drier, ont été fixés.<br />

Pour tous les permis de construire<br />

déposés à partir de 2012, la norme basse<br />

consommation s’imposera.<br />

Cette norme est obligatoire, dès fin<br />

2010, pour tous les bâtim<strong>en</strong>ts publics et<br />

tertiaires.<br />

A partir de fin 2020, l’objectif de<br />

norme énergie positive s’appliquera pour<br />

toutes les constructions neuves.<br />

Enfin, une réduction de la<br />

consommation énergétique de 38%<br />

s’impose pour les bâtim<strong>en</strong>ts existants.<br />

Ces objectifs concern<strong>en</strong>t plusieurs<br />

métiers.<br />

Les trois Maisons de l’emploi qui<br />

ont expérim<strong>en</strong>té ce projet d’action ont<br />

effectué ce travail de diagnostic et<br />

d’ingénierie. Il a permis d’aboutir à une<br />

proposition de plan d’actions début 2010,<br />

qu’elles mett<strong>en</strong>t aujourd’hui <strong>en</strong> œuvre.<br />

Compte t<strong>en</strong>u des résultats<br />

concluants de ces trois Maisons de<br />

l’emploi, l’ADEME, l’Alliance Villes Emploi<br />

et le ministère du Développem<strong>en</strong>t<br />

Durable ont décidé de développer ce<br />

projet sur plus de 30 Maisons de l’emploi<br />

réparties sur 16 régions. La méthode<br />

utilisée par les trois Maisons de l’emploi<br />

de Nancy, Lille et Bayonne a été affinée :<br />

elles travaill<strong>en</strong>t toutes sur le bâtim<strong>en</strong>t et<br />

les études sont effectuées par les cellules<br />

économiques régionales de la<br />

construction (CERC). Ces études<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

41


apport<strong>en</strong>t tous les élém<strong>en</strong>ts de contexte et des perspectives.<br />

Thomas GAUDIN<br />

L’idée d’associer études<br />

économiques et actions est v<strong>en</strong>ue de<br />

Nordine BOUDJÉLIDA, alors délégué<br />

régional de Lorraine de l’ADEME, à la<br />

suite de sa découverte des travaux<br />

d’études que je conduisais sur les<br />

marchés et emplois liés à l’efficacité<br />

énergétique et aux énergies<br />

r<strong>en</strong>ouvelables.<br />

Je m’occupe <strong>en</strong> effet<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des questions d’emploi<br />

au Service Economie et Prospective de<br />

l’ADEME, un service qui produit des<br />

études et recherches à partir desquelles<br />

sont construits des argum<strong>en</strong>taires de<br />

politique publique <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.<br />

Nordine BOUDJÉLIDA ayant<br />

travaillé avec les Maisons de l’emploi<br />

avant son <strong>en</strong>trée à l’ADEME, nous avons<br />

pris contact avec Alliances Villes Emploi<br />

aussitôt après avoir fait connaissance.<br />

Le rapprochem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre études et<br />

actions est le fruit de cette double<br />

r<strong>en</strong>contre. En pratique, cela a débouché<br />

sur ce que nous avons appelé des<br />

«ateliers de prospective participative »<br />

A partir de la prés<strong>en</strong>tation par<br />

étapes d’une étude, ces ateliers<br />

permett<strong>en</strong>t à la fois de porter un regard<br />

objectif sur la situation actuelle (du côté<br />

de l’offre et de la demande) et d’étudier<br />

si les anticipations des acteurs<br />

(<strong>en</strong>treprises, commanditaires de travaux,<br />

acteurs de la formations…) pour l’av<strong>en</strong>ir<br />

sont réalistes et réalisables.<br />

Nous r<strong>en</strong>dons ainsi possible de<br />

nouvelles anticipations tout <strong>en</strong> examinant<br />

si ces prospectives sont <strong>en</strong> phase avec les<br />

objectifs du Gr<strong>en</strong>elle de l’Environnem<strong>en</strong>t.<br />

Cette démarche, à la fois libre et <strong>en</strong>cadré<br />

méthodologiquem<strong>en</strong>t, est très<br />

intéressante à vivre.<br />

Peggy LUTON<br />

Pouvez-vous nous éclairer sur<br />

l’aspect part<strong>en</strong>arial de ce projet?<br />

Marie-Dominique LACOSTE<br />

Sur la métropole lilloise, nous<br />

sommes huit Maisons de l’emploi. Cela<br />

représ<strong>en</strong>te 1 200 000 habitants et 110<br />

communes. L’Alliance Villes Emploi nous<br />

a proposé ce projet qui nous a tout de<br />

suite séduits. Avant le vote de la Loi<br />

Gr<strong>en</strong>elle Environnem<strong>en</strong>t, l’Etat avait<br />

proposé à notre ville de créer des équipes<br />

« Emploi-Insertion » dans les quartiers.<br />

Or, avec Pôle emploi, nous avions plutôt<br />

besoin d’une équipe dédiée au bâtim<strong>en</strong>t<br />

car nous avions beaucoup de Chantiers<br />

Ecole et un PLIE. Depuis nous avons<br />

obt<strong>en</strong>u une équipe « emploi-bâtim<strong>en</strong>t »<br />

commune qui travaille à la Maison de<br />

l’emploi avec le PLIE, Pôle emploi, et la<br />

Mission locale.<br />

La première fois que nous avons<br />

r<strong>en</strong>contré l’ADEME à ce sujet, on nous a<br />

prés<strong>en</strong>té des programmes de géothermie<br />

au Canada auxquels nous ne<br />

compr<strong>en</strong>ions ri<strong>en</strong> car le domaine était<br />

tout à fait nouveau pour nous. Puis, lors<br />

des premiers ateliers prospectifs<br />

participatifs, nous nous sommes r<strong>en</strong>du<br />

compte que ce domaine fédérait<br />

beaucoup d’acteurs.<br />

Sachant que nous sommes une<br />

grande métropole, nous avons associé les<br />

7 autres Maisons de l’emploi à nos<br />

travaux d’études et à notre plan<br />

d’actions. Notre étude a été effectuée au<br />

niveau de la Communauté Urbaine. Ce<br />

plan d’actions se répartit <strong>en</strong> 21 actions<br />

copilotées par plusieurs part<strong>en</strong>aires (Etat,<br />

Maisons de l’emploi, Conseil régional,<br />

FFB, Chambre des Métiers). En tant que<br />

part<strong>en</strong>aires, nous avons intégré toute la<br />

sphère professionnelle du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

42


Une de nos actions tourne autour<br />

de la mobilisation des petites <strong>en</strong>treprises.<br />

En effet, elles ne sont pas toutes<br />

adhér<strong>en</strong>tes aux fédérations et ne<br />

connaiss<strong>en</strong>t pas toutes la nouvelle loi sur<br />

l’Environnem<strong>en</strong>t. Quand il a fallu se<br />

mettre d’accord pour savoir avec quelles<br />

fédérations nous allions travailler, cela<br />

n’a pas été possible tout de suite. Pour<br />

des raisons politiques, il a fallu att<strong>en</strong>dre<br />

les élections des fédérations<br />

professionnelles. C’est le g<strong>en</strong>re<br />

d’informations que l’on appr<strong>en</strong>d chemin<br />

faisant.<br />

Les grosses <strong>en</strong>treprises ont<br />

t<strong>en</strong>dance à récupérer tous les gros<br />

chantiers et ne laiss<strong>en</strong>t pas de place aux<br />

artisans.<br />

Sur le logem<strong>en</strong>t anci<strong>en</strong>, il faut<br />

égalem<strong>en</strong>t répondre à des offres<br />

publiques. Les artisans ont, sur ce terrain<br />

aussi, des difficultés à se faire une place.<br />

Nous avons fait tout un travail pour<br />

<strong>en</strong>courager les artisans à se fédérer <strong>en</strong><br />

« groupem<strong>en</strong>t solidaire ». Nous<br />

travaillons <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t avec Patrick<br />

LOQUET pour étudier un statut juridique<br />

<strong>en</strong> vue de protéger les artisans.<br />

Au niveau des <strong>en</strong>treprises, nous,<br />

les trois premières Maisons de l’emploi,<br />

avons effectué des études avec la CERC et<br />

d’autres organismes relatifs à ces<br />

questions. Nous nous sommes appliqués<br />

à bi<strong>en</strong> cerner la question marché/métiers<br />

et les <strong>en</strong>jeux sur la métropole. Toute<br />

cette action ne crée pas d’emplois mais<br />

permet de les faire évoluer. Avec la<br />

rotation de l’emploi, cela concerne<br />

<strong>en</strong>viron 300 emplois par an dans la<br />

métropole.<br />

Notre plan d’actions compr<strong>en</strong>d<br />

trois grands axes :<br />

- La s<strong>en</strong>sibilisation<br />

- La formation<br />

- L’emploi.<br />

Nous avons étudié l’évolution des<br />

métiers de façon pragmatique. Par<br />

exemple, notre équipe bâtim<strong>en</strong>t étant<br />

très active, nous avons eu des demandes<br />

d’<strong>en</strong>treprises qui recherchai<strong>en</strong>t des<br />

monteurs de panneaux photovoltaïques.<br />

Nous avons créé une opération<br />

emploi/formation de 420 heures, avec le<br />

souti<strong>en</strong> de la région, pour former des<br />

monteurs de panneaux photovoltaïques.<br />

Quand l’action a été quasim<strong>en</strong>t terminée,<br />

c’était l’époque des élections régionales<br />

et les aides de la région Nord-Pas-de-<br />

Calais ont donc été susp<strong>en</strong>dues. Les<br />

<strong>en</strong>treprises ont att<strong>en</strong>du que la situation<br />

se débloque pour embaucher. De plus,<br />

nous avons constaté qu’il fallait non<br />

seulem<strong>en</strong>t former des personnes à la<br />

pose mais égalem<strong>en</strong>t à la maint<strong>en</strong>ance.<br />

En effet, les régions réori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leurs<br />

aides sur les diagnostics de base, les<br />

emplois qui vont durer sont ceux<br />

concernant la maint<strong>en</strong>ance. Ce cas<br />

pratique, comme d’autres, nous aide à<br />

monter des plans cohér<strong>en</strong>ts et<br />

pragmatiques.<br />

Aujourd’hui, avec Pôle emploi,<br />

nous lançons un plan de formation pour<br />

quinze personnes <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ance de<br />

panneaux photovoltaïques.<br />

Nous avons fait travailler au départ<br />

des publics ayant des bases <strong>en</strong> électricité.<br />

Nous les avons fait monter sur les toits<br />

sans forcém<strong>en</strong>t leur donner toutes les<br />

règles de sécurité. Nous avons découvert<br />

un opérateur très utile, l’OPBTP, qui a<br />

formé nos demandeurs d’emploi sur les<br />

règles de sécurité dans les métiers du<br />

bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Nous avons bénéficié d’une grande<br />

coopération avec Pôle emploi, les<br />

Missions Locales (30 000 jeunes suivis) et<br />

les Maisons de l’emploi.<br />

Avec l’aide de l’AFPA, nous avons<br />

fait un montage PowerPoint avec un<br />

quizz. Sur notre territoire, il y a dix<br />

Missions locales qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 10 000<br />

jeunes suivis. Dans chaque établissem<strong>en</strong>t<br />

(Pôle emploi, les Missions Locales et les<br />

Maisons de l’emploi) nous avons formé<br />

un conseiller avec le logo ADEME,<br />

Alliance Villes Emploi, Maison de<br />

l’emploi. Ils ont une clé USB avec tous les<br />

outils. Ils ont été formés une journée à<br />

l’AFPA et, par conv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong>tre les<br />

différ<strong>en</strong>ts établissem<strong>en</strong>ts qui s’occup<strong>en</strong>t<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

43


de la s<strong>en</strong>sibilisation des publics jeunes.<br />

Cette action se fait par groupe d’une<br />

quinzaine de personnes.<br />

Les financeurs ont accepté de se<br />

mobiliser autour de notre projet. Notre<br />

plan d’action lillois sur 3 ans est financé<br />

par l’ADEME par le biais du Conseil<br />

régional qui nous le reverse par un fonds<br />

propre (le fonds FRAME). Notre<br />

Peggy LUTON<br />

Sur l’<strong>en</strong>semble des 30 Maisons de<br />

l’emploi qui se sont <strong>en</strong>gagées dans ce<br />

projet <strong>en</strong> 2010, nous observons que le<br />

part<strong>en</strong>ariat est une partie très<br />

importante de l’action. Il représ<strong>en</strong>te 1300<br />

part<strong>en</strong>aires.<br />

Il y a tout un langage à adapter et à<br />

partager. Les part<strong>en</strong>aires que Marie-<br />

Djamila CHEBOUROU<br />

Sur la phase expérim<strong>en</strong>tation, nous<br />

avons réuni <strong>en</strong>viron 40 part<strong>en</strong>aires. Pour<br />

illustrer le niveau part<strong>en</strong>arial, je vais vous<br />

exposer une action phare que nous avons<br />

m<strong>en</strong>ée sur la mise à jour des<br />

compét<strong>en</strong>ces.<br />

Nous sommes partis de l’étude du<br />

BIPE et de l’impact de ce projet <strong>en</strong> terme<br />

d’emplois et de besoins <strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ces.<br />

Nous avons fait le même constat<br />

que Lille, il n’y a pas de création d’emplois<br />

mais une évolution de la demande<br />

d’emplois, <strong>en</strong>viron 3500 personnes à<br />

recruter et 1000 personnes à former d’ici<br />

2012, si tous les publics vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du<br />

territoire (Pays Basque).<br />

Les premiers part<strong>en</strong>aires que nous<br />

avons réunis ont été des professionnels<br />

(<strong>en</strong>treprises et intérim) très impliqués,<br />

notamm<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>treprises d’isolation<br />

thermique par l’extérieur (ITE). Depuis<br />

janvier 2010, je suis à plein temps sur<br />

cette action <strong>en</strong> copilotage avec l’ADEME.<br />

J’avais un grand besoin de<br />

formation sur la thématique du bâtim<strong>en</strong>t<br />

(les labels…) et sur nos interlocuteurs,<br />

variés et nombreux. Nous avons démarré<br />

notre projet par l’isolation thermique par<br />

l’extérieur. Cette proposition d’action<br />

interlocuteur direct est donc le Conseil<br />

régional. Les autres financeurs sont Lille<br />

Métropole et la Communauté Urbaine de<br />

Lille.<br />

Nous avons dû être précis sur notre<br />

politique, les publics visés et les<br />

domaines qui serai<strong>en</strong>t livrables et/ou<br />

transférables. Nous devons nous adapter<br />

à toute cette palette d’interlocuteurs.<br />

Dominique LACOSTE vi<strong>en</strong>t de citer se<br />

retrouv<strong>en</strong>t sur tous les autres territoires,<br />

mais il y <strong>en</strong> a d’autres, notamm<strong>en</strong>t les<br />

bailleurs sociaux et, au niveau de l’Etat, les<br />

services de la DREAL qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t des part<strong>en</strong>ariats importants.<br />

nous a été conseillée par H<strong>en</strong>ri LE<br />

MAROIS. Il y a, certes, un intérêt.<br />

Certaines <strong>en</strong>treprises développ<strong>en</strong>t 80% de<br />

leur activité sur l’isolation avec presque<br />

ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> ravalem<strong>en</strong>t de façades. Il fallait<br />

donc une embauche rapide et qualifiée.<br />

Nous avons pris consci<strong>en</strong>ce qu’il y<br />

avait une forte demande et pas de<br />

formation existante sur le revêtem<strong>en</strong>t<br />

extérieur d’isolation. Après plusieurs<br />

réunions, nous avons établi une fiche<br />

métier. Nous sommes partis des fiches<br />

métiers ROME, puis nous nous sommes<br />

r<strong>en</strong>du comptes qu’elles allai<strong>en</strong>t évoluer.<br />

En Aquitaine, il y a 8 Maisons de<br />

l’emploi. Chacune couvre un territoire<br />

bi<strong>en</strong> particulier. Le nôtre est le Pays<br />

Basque. Celui de Bordeaux fait partie de la<br />

nouvelle vague des 30.<br />

Le vice-présid<strong>en</strong>t de la Fédération<br />

du Bâtim<strong>en</strong>t a mobilisé l’AREF qui a formé<br />

notre équipe sur les problématiques de<br />

compét<strong>en</strong>ces et de techniques. Nous<br />

avons découvert qu’il existait déjà de<br />

nombreux outils de compét<strong>en</strong>ce reconnue<br />

par les professionnels.<br />

Nous sommes partis de cette base<br />

déjà largem<strong>en</strong>t reconnue. Les financeurs,<br />

le Conseil régional <strong>en</strong> premier lieu, était<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

44


très intéressé par ce projet de formation<br />

pour l’embauche.<br />

Ces référ<strong>en</strong>tiels ont, <strong>en</strong> effet, été<br />

mis à jour et prés<strong>en</strong>tés au Conseil<br />

régional. Ce travail a pour objectif de faire<br />

évoluer l’offre de formation à l’horizon du<br />

deuxième semestre 2011.<br />

Nous voulons montrer l’exemple<br />

d’une mobilisation de l’<strong>en</strong>semble des<br />

OPCA pour modifier les systèmes de<br />

formation et faire évoluer les appels<br />

d’offre au sein des <strong>en</strong>treprises afin de<br />

s’adapter à la demande. Une des forces de<br />

l’animation de cette action est notre<br />

part<strong>en</strong>ariat avec l’ADEME située à<br />

Bordeaux.<br />

Peggy LUTON<br />

J’ai oublié de préciser dans<br />

l’introduction l’intérêt de la partie étude.<br />

La démarche « marché-emploicompét<strong>en</strong>ces<br />

» permet de mesurer<br />

concrètem<strong>en</strong>t, sur un territoire donné,<br />

l’impact <strong>en</strong> termes de marché et de<br />

volume d’emplois. Les compét<strong>en</strong>ces qui<br />

vont être demandées peuv<strong>en</strong>t y être<br />

associées. Il est <strong>en</strong>suite possible<br />

d’effectuer une mise à jour des formations<br />

à effectuer. Cette « photographie » de<br />

2009, du marché emploi compét<strong>en</strong>ces<br />

propose égalem<strong>en</strong>t une prospective à<br />

horizon 2014 <strong>en</strong> fonction des besoins à<br />

v<strong>en</strong>ir.<br />

En ce qui concerne le bâtim<strong>en</strong>t,<br />

même s’il n’y a pas de création d’emplois,<br />

les métiers exist<strong>en</strong>t mais vont subir une<br />

évolution. Les normes exigées sur les<br />

bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t la responsabilité des<br />

<strong>en</strong>treprises sur une obligation de résultat<br />

David BOUSQUET<br />

Contrairem<strong>en</strong>t aux précéd<strong>en</strong>ts<br />

interlocuteurs, je ne suis pas un expert. Je<br />

lis plus aujourd’hui Le Moniteur que les<br />

dépêches AEF car je dois me t<strong>en</strong>ir<br />

informer.<br />

Nous gérons les emplois et les<br />

compét<strong>en</strong>ces sur un projet concret avec<br />

des échéances précises (2012) <strong>en</strong> étudiant<br />

leur impact sur la construction. Nous<br />

Malgré la distance, nous faisons<br />

tout <strong>en</strong>semble <strong>en</strong> nous retrouvant une<br />

fois par mois. Sans travailler de la même<br />

manière, nous avons le même but. Nous<br />

sommes partis des référ<strong>en</strong>tiels métiers et<br />

de la mise à jour des besoins <strong>en</strong> formation<br />

dans la région. Nous avons étudié les<br />

manques et le moy<strong>en</strong> de subv<strong>en</strong>ir aux<br />

besoins des <strong>en</strong>treprises. Ce travail<br />

préalable a <strong>en</strong>suite permis de passer à la<br />

phase de s<strong>en</strong>sibilisation.<br />

L’ADEME a comm<strong>en</strong>cé par<br />

s<strong>en</strong>sibiliser les publics sur ce point et nous<br />

avons travaillé main dans la main.<br />

(jusqu’à prés<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>treprises n’étai<strong>en</strong>t<br />

liées que par une obligation de moy<strong>en</strong>s).<br />

Sans ces nouvelles compét<strong>en</strong>ces, les<br />

<strong>en</strong>treprises non adaptées aux nouvelles<br />

exig<strong>en</strong>ces pourrai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrer de<br />

grosses difficultés.<br />

Durant cette phase d’ingénierie, la<br />

Maison de l’emploi fait appel à de<br />

nombreux part<strong>en</strong>aires (architectes,<br />

bureaux d’études…). Les questions qui se<br />

pos<strong>en</strong>t au départ sont très larges. Les<br />

questions de marché, de stimulation de la<br />

demande des particuliers et des familles à<br />

faible rev<strong>en</strong>u qui ont des logem<strong>en</strong>ts qui<br />

consomm<strong>en</strong>t beaucoup d’énergie<br />

électrique, n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t<br />

dans le cœur de métier de la Maison de<br />

l’emploi. Pour obt<strong>en</strong>ir un résultat<br />

cohér<strong>en</strong>t, il faut préalablem<strong>en</strong>t traiter ces<br />

questions. David BOUSQUET va nous<br />

r<strong>en</strong>seigner sur la phase d’ingénierie.<br />

avons des études de la CERC qui nous<br />

donne des élém<strong>en</strong>ts.<br />

Il est vraim<strong>en</strong>t jubilatoire d’animer<br />

des ateliers avec des part<strong>en</strong>aires motivés<br />

et diversifiés. Nous avons plus de 70<br />

part<strong>en</strong>aires différ<strong>en</strong>ts, avec les problèmes<br />

que cela peut aussi poser comme cela a<br />

été évoqué précédemm<strong>en</strong>t. Il y a de<br />

nombreuses att<strong>en</strong>tes qui ont été mises à<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

45


plat par les différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires<br />

institutionnels, économiques, des<br />

<strong>en</strong>treprises et ceux de « notre famille » -<br />

emploi formation insertion, IAE, économie<br />

solidaire.<br />

Nous avions absolum<strong>en</strong>t besoin<br />

d’un temps d’informations et d’échanges.<br />

Nous avons eu un temps intitulé<br />

« expertise locale » que je présidais et<br />

j’étais le seul à ne pas être expert. C’était<br />

très intéressant à animer mais compliqué.<br />

Il est nécessaire d’être formé sur le<br />

marché du bâtim<strong>en</strong>t. Il a donc fallu<br />

d’abord cibler un marché qui m’était<br />

totalem<strong>en</strong>t étranger, mais cette<br />

connaissance est indisp<strong>en</strong>sable pour<br />

compr<strong>en</strong>dre son impact sur l’emploi. Nous<br />

sommes dev<strong>en</strong>us modestem<strong>en</strong>t des<br />

spécialistes mais cela nous a pris plus de<br />

temps que prévu.<br />

Quant à la création ou non<br />

d’emplois que cette loi va générer, elle<br />

dép<strong>en</strong>d des fonds attribués par l’Etat. Sur<br />

ma région, je p<strong>en</strong>se que cela va créer de<br />

l’emploi car la démographie croit<br />

régulièrem<strong>en</strong>t et que cette croissance va<br />

de pair avec celle de l’habitat. Cela<br />

compr<strong>en</strong>d une partie « rénovation » et<br />

une autre « habitat nouveau ».<br />

Nous sommes à un équival<strong>en</strong>t<br />

temps plein pour animer l’atelier<br />

développem<strong>en</strong>t durable, c’est plus que<br />

prévu. Nous avons quatre groupes de<br />

travail : expertise locale (normes exigées,<br />

preuves de qualité des travaux),<br />

s<strong>en</strong>sibilisation, métier-compét<strong>en</strong>ceformation<br />

et offre globale.<br />

Nous sommes un peu déçus de la<br />

mobilisation des architectes qui, pour<br />

l’instant, n’ont pas compris que l’usage du<br />

bureau d’études va évoluer et que la<br />

relation qu’ils ont avec ces bureaux<br />

d’études va égalem<strong>en</strong>t évoluer.<br />

Concernant les métiers qui vont évoluer,<br />

je p<strong>en</strong>se aux économiseurs de flux : c’est<br />

un métier qui existe (le référ<strong>en</strong>tiel métier<br />

existe) mais la filière de formation n’existe<br />

pas. Les personnes sont formées dans le<br />

cadre de leur travail.<br />

Les différ<strong>en</strong>ts demandeurs sont : la<br />

commande publique, les bailleurs sociaux<br />

et les particuliers. Le coût global est un<br />

élém<strong>en</strong>t fondam<strong>en</strong>tal pour un élu, la<br />

question étant au départ de savoir si cette<br />

évaluation était possible et/ou utile. La<br />

Maison de l’emploi a décidé d’évaluer le<br />

coût global de cette action qui nous a<br />

obligés d’<strong>en</strong>trer dans le sujet du<br />

développem<strong>en</strong>t durable et de l’écologique<br />

qui est, <strong>en</strong> soi, une démarche citoy<strong>en</strong>ne.<br />

Le coût global correspond au coût de<br />

construction, au coût de déplacem<strong>en</strong>t des<br />

g<strong>en</strong>s qui vont construire et habiter la<br />

structure et au coût de fabrication des<br />

matériaux.<br />

Nous sommes tout à fait capables<br />

d’évaluer ce coût. Le fait de l’établir a<br />

donné une impulsion à l’adhésion au<br />

projet de nos différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires. Au<br />

départ, l’impulsion était idéologique mais<br />

elle sera obligatoire <strong>en</strong> 2012. Il faut<br />

donner des argum<strong>en</strong>ts aux décideurs.<br />

Nous partons de loin <strong>en</strong> matière<br />

d’emplois. Nous avons dû appr<strong>en</strong>dre à<br />

parler à ces nouveaux part<strong>en</strong>aires mais je<br />

crois beaucoup <strong>en</strong> ce projet au niveau des<br />

emplois dans notre région où ces<br />

technologies (m<strong>en</strong>uiseries, alu, PVC,<br />

photovoltaïque et éoli<strong>en</strong>s) sont très peu<br />

développées.<br />

Pour les équipem<strong>en</strong>ts<br />

photovoltaïques, il s’agit d’utiliser tous les<br />

espaces déjà utilisés par le foncier. En<br />

Prov<strong>en</strong>ce, il y a beaucoup de soleil mais<br />

nous sommes très <strong>en</strong> retard et c’est aussi<br />

le cas pour les éoli<strong>en</strong>nes.<br />

Un mégawatt installé correspond à<br />

un métier à temps plein pour la<br />

maint<strong>en</strong>ance. La maint<strong>en</strong>ance correspond<br />

à une formation BAC + 2. C’est intéressant<br />

car ces métiers intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur du bâti.<br />

De plus, il est intéressant d’observer<br />

que certains domaines <strong>en</strong> perte de vitesse<br />

peuv<strong>en</strong>t être reconvertis dans ce secteur:<br />

il y a quatre raffineries sur mon territoire<br />

qui peuv<strong>en</strong>t être réutilisées pour<br />

l’installation et la maint<strong>en</strong>ance des<br />

panneaux photovoltaïques.<br />

Cette interv<strong>en</strong>tion n’est pas<br />

toujours simple.<br />

Le travail de la CERC (Cellule<br />

Economique Régionale de la Construction)<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

46


nous a beaucoup aidés pour décider de<br />

nos actions : les chiffres sont très<br />

importants pour apporter de la précision<br />

au travail que nous effectuons. Les chiffres<br />

apportés par la CERC sont indisp<strong>en</strong>sables<br />

et très précis. Ainsi, aujourd’hui je sais<br />

que j’ai 22 salariés de plus de 60 ans<br />

embauchés à plein temps qui travaill<strong>en</strong>t<br />

dans le bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Techniquem<strong>en</strong>t, il aurait été<br />

judicieux d’avoir les informations de la<br />

CERC avant de débuter notre projet afin<br />

d’avoir des élém<strong>en</strong>ts concrets dès le<br />

départ pour aller directem<strong>en</strong>t à l’ess<strong>en</strong>tiel.<br />

Peggy LUTON<br />

La CERC a des représ<strong>en</strong>tants sur<br />

l’<strong>en</strong>semble du territoire dans quasim<strong>en</strong>t<br />

toutes les régions. Elle offre toutes les<br />

David BOUSQUET<br />

Il s’agit d’associations organisées au<br />

niveau régional dont les membres sont<br />

des institutions (Etat, collectivités<br />

territoriales) et regroup<strong>en</strong>t tous les<br />

métiers autour du bâtim<strong>en</strong>t (association<br />

des HLM, établissem<strong>en</strong>ts bancaires<br />

spécialisés, fédérations professionnelles<br />

Peggy LUTON<br />

Dans leurs chiffres, il faudrait que<br />

ressorte les objectifs <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

(construction, rénovation énergétique,<br />

basse consommation énergétique) car ils<br />

sont très utiles pour évaluer les<br />

compét<strong>en</strong>ces nécessaires.<br />

Cette action « Emploi et<br />

Développem<strong>en</strong>t Durable » a été<br />

simultaném<strong>en</strong>t un bureau d’études et un<br />

plan d’actions. Les « Journées d’Action »<br />

animées par H<strong>en</strong>ri LE MAROIS nous ont<br />

permis d’id<strong>en</strong>tifier les problèmes de<br />

Djamila CHEBOUROU<br />

Sur les trois Maisons de l’emploi<br />

pilotes, un volet d’action supplém<strong>en</strong>taire<br />

dans notre région a été ajouté, sur<br />

demande du Directeur de l’unité<br />

territoriale de la DIRECCTE, concernant la<br />

transmission et la reprise des <strong>en</strong>treprises<br />

artisanales du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Il y a beaucoup de s<strong>en</strong>iors dans le<br />

secteur du bâtim<strong>en</strong>t : 42% des chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprises ont plus de 50 ans. Par des<br />

chiffres affinés avec l’URSAFF, nous savons<br />

qu’il y a <strong>en</strong>viron 150 <strong>en</strong>treprises de plus<br />

informations nécessaires à l’échelle de la<br />

région <strong>en</strong> ce qui concerne le bâtim<strong>en</strong>t.<br />

du bâtim<strong>en</strong>t). Il s’agit d’un observatoire de<br />

l’activité du bâtim<strong>en</strong>t et de la<br />

construction.<br />

Le défi pour la CERC a été de<br />

reformuler ses informations à l’échelle de<br />

chaque Maison de l’emploi.<br />

manière pragmatique. L’axe s<strong>en</strong>sibilisation<br />

(élus donneurs d’ordres publics, certains<br />

professionnels) fait partie des études que<br />

chaque Maison de l’emploi doit effectuer.<br />

Il faut égalem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibiliser les<br />

banques (prêt à taux zéro qu’il faut<br />

qu’elles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à leurs cli<strong>en</strong>ts pour les<br />

inciter à construire dans le cadre de la loi<br />

Gr<strong>en</strong>elle), les assureurs et les particuliers.<br />

Le public concerné est un public très large<br />

et son information est indisp<strong>en</strong>sable.<br />

de trois salariés ayant un chef d’<strong>en</strong>treprise<br />

de plus de 55 ans. Ces chiffres<br />

représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t plus de 2 000 emplois sur le<br />

territoire. C’est donc une volonté de l’Etat<br />

que nous réunissions les différ<strong>en</strong>ts<br />

part<strong>en</strong>aires pour effectuer cette action.<br />

Aujourd’hui, nous accompagnons 14<br />

<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> phase de cession ou<br />

transmission sur un diagnostic<br />

économique et financier. Notre axe de<br />

travail est bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t l’effet levier<br />

de la loi Gr<strong>en</strong>elle de l’Environnem<strong>en</strong>t.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

47


Nous faisons <strong>en</strong> sorte que le<br />

repr<strong>en</strong>eur mainti<strong>en</strong>ne les activités <strong>en</strong><br />

relation avec le Gr<strong>en</strong>elle de<br />

l’Environnem<strong>en</strong>t, se forme et puisse à<br />

terme créer des emplois sur ce terrain<br />

(photovoltaïque pour des <strong>en</strong>treprises<br />

d’électricité, chauffage solaire ou ossature<br />

bois). Notre travail avec les organisations<br />

professionnelles a été de trouver les<br />

formations adéquates. Nous avons donc<br />

effectué un référ<strong>en</strong>tiel métier.<br />

L’AREF s’est impliqué dans cette<br />

action et, p<strong>en</strong>dant la phase de diagnostic,<br />

nous nous sommes adaptés à la taille des<br />

structures pour accompagner les chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprise dans leur travail de recherche<br />

de compét<strong>en</strong>ces à acquérir.<br />

Christian-Olivier BARBET, Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi de Bayonne<br />

En Aquitaine, le Conseil régional n’a<br />

Comme il s’agit d’un projet du<br />

pas voulu financer les Maisons de Conseil Régional, de l’ADEME et de la<br />

l’emploi.<br />

A partir de cette action de prévision<br />

des conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière d’emploi du<br />

Maison de l’emploi, le financem<strong>en</strong>t nous a<br />

été accordé de fait. Il est très important<br />

que la Maison de l’emploi postule au<br />

Gr<strong>en</strong>elle Environnem<strong>en</strong>t, nous avons comité régional de la formation. Pour ce<br />

acquis une véritable crédibilité et une<br />

compét<strong>en</strong>ce au niveau de la formation.<br />

faire, une action comme celle-ci nous<br />

donne une reconnaissance.<br />

Yann DUBOIS, Maison de l’emploi de Nancy<br />

Tout d’abord, je voudrais souligner<br />

Sur la question du coût global, une<br />

la fonction de la place de l’ANPE dans étude réc<strong>en</strong>te comparait l’évolution des<br />

notre action, notamm<strong>en</strong>t dans une dép<strong>en</strong>ses énergétiques <strong>en</strong>tre les<br />

association appelée « Lorraine qualité collectivités et les particuliers : 7%<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t » qui a pour rôle de d’augm<strong>en</strong>tation pour les particuliers<br />

s<strong>en</strong>sibiliser les élus.<br />

contre 25% pour les collectivités.<br />

Je voudrais rev<strong>en</strong>ir sur deux points<br />

importants. Que pouvons-nous apporter<br />

L’investissem<strong>en</strong>t est de 10% supérieur au<br />

départ pour une économie <strong>en</strong> valeur<br />

sur les champs des métiers, des énergétique de 15% au final. La question<br />

compét<strong>en</strong>ces ? Les acteurs de la du coût global n’est pas un problème <strong>en</strong><br />

collectivité sont-ils suffisamm<strong>en</strong>t soi.<br />

informés ?<br />

Il est très important de se<br />

Par exemple, considérons une r<strong>en</strong>seigner sur l’évolution des formations,<br />

collectivité gestionnaire de l’éducation qui<br />

déti<strong>en</strong>t une <strong>en</strong>veloppe allouée à la<br />

rénovation ou à la construction d’un<br />

bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Que faire si le service qui décide de<br />

faire les travaux refuse d’intégrer les<br />

énergies nouvelles ? La collectivité fera un<br />

par exemple les 22 personnes de plus de<br />

60 ans qui travaill<strong>en</strong>t dans le secteur du<br />

bâtim<strong>en</strong>t et dont un collègue parlait tout à<br />

l’heure. Quelles sont leurs conditions de<br />

travail ? Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, les personnes qui<br />

travaill<strong>en</strong>t dans le bâtim<strong>en</strong>t ont des<br />

compét<strong>en</strong>ces à transmettre mais utilis<strong>en</strong>t<br />

effort <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal si elle y a été aussi souv<strong>en</strong>t des méthodes assez<br />

s<strong>en</strong>sibilisée. Ce ne sera pas le cas s’il n’y a archaïques.<br />

pas eu d’information préalable.<br />

Christian MILLET- BARBET<br />

Je voudrais rev<strong>en</strong>ir sur le sujet des<br />

CERC. Nous avions, au départ, pris le<br />

même bureau d’études pour Bayonne,<br />

Lille et Nancy. Puis, nous avons fait appel<br />

au réseau des CERC pour une étude qui,<br />

au départ, n’avait pas marché :<br />

l’Observatoire de la mobilisation des<br />

professionnels du bâtim<strong>en</strong>t. L’idée était<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

48


d’obt<strong>en</strong>ir des résultats homogènes pour<br />

<strong>en</strong> tirer des <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts au niveau<br />

national. Cette étude a été très<br />

fructueuse. Nous voulions avoir des<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts au niveau territorial,<br />

ADEME régional et ADEME national.<br />

L’Alliance Villes Emploi et moimême<br />

sommes à l’Observatoire national<br />

de l’emploi lié à la croissance verte, avec<br />

une étude réc<strong>en</strong>te spécialisée sur les<br />

régions et les territoires. Nous devons<br />

garder <strong>en</strong> tête que nous gagnons <strong>en</strong><br />

efficacité <strong>en</strong> passant par le niveau national<br />

quand ces questions sont d’<strong>en</strong>vergure<br />

nationale. L’ADEME fait le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le<br />

Départem<strong>en</strong>t et la Région puis <strong>en</strong>tre la<br />

région et le niveau national.<br />

L’ADEME a pour rôle de mettre <strong>en</strong><br />

œuvre la politique <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.<br />

Nous faisons une expertise pour les<br />

projets étatiques et le financem<strong>en</strong>t pour<br />

Grégory TALVY<br />

Dans les Maisons de l’emploi, il faut<br />

avoir la même démarche de globalité.<br />

Pour la phase de diagnostic, nous sommes<br />

un peu seuls. Sur notre région, nous<br />

sommes cinq Maisons de l’emploi <strong>en</strong> plus<br />

de celle de Lille. Il faut absolum<strong>en</strong>t<br />

remonter au niveau de l’ADEME et de la<br />

région pour obt<strong>en</strong>ir un financem<strong>en</strong>t. En<br />

janvier, nous nous réunissons pour<br />

résoudre les questions techniques et<br />

institutionnelles.<br />

Nous avons expérim<strong>en</strong>té la<br />

mutualisation à deux niveaux <strong>en</strong> associant<br />

la recherche et des projets concrets. Nous<br />

sommes pour 50% au niveau national et<br />

50% dispatchés dans toutes les régions.<br />

Concrètem<strong>en</strong>t, quand vous allez à la<br />

r<strong>en</strong>contre des CERC, il ne faut pas se noyer<br />

dans une somme de chiffres. De plus, il<br />

faut voir quel est votre positionnem<strong>en</strong>t<br />

territorial <strong>en</strong> matière de Gr<strong>en</strong>elle : suis-je<br />

bi<strong>en</strong> positionné sur mon territoire? Quel<br />

est le taux de croissance normatif <strong>en</strong><br />

France par rapport à celui existant sur<br />

mon territoire ?<br />

Pr<strong>en</strong>ons l’exemple des maçons, la<br />

moitié est recrutée sans avoir les<br />

qualifications requises. Parfois, nous<br />

sommes obligés de réviser nos ambitions<br />

pour obt<strong>en</strong>ir un résultat concret, d’où<br />

l’intérêt de la communication <strong>en</strong>tre les<br />

différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires.<br />

la Maison de l’emploi du Boulonnais à<br />

notre comité de pilotage <strong>en</strong> tant que<br />

membre invité perman<strong>en</strong>t. Il participe à la<br />

démarche sur un plan technique et<br />

institutionnel.<br />

Avec l’appui d’Alliance Villes Emploi<br />

et de Peggy LUTON, nous avons mutualisé<br />

nos expéri<strong>en</strong>ces, nos évolutions, nos<br />

projets avec Nord Picardie Bois, la CNDB<br />

et deux Maisons de l’emploi, pour trouver<br />

des solutions dans la filière bois.<br />

Christian MILLET-BARBET, Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi de Bayonne<br />

Il a fallu être très vigilant pour la<br />

mise <strong>en</strong> œuvre de l’action effectuée au<br />

niveau du PCET (Plan Climat Energie<br />

Territoriale) et l’activité que nous m<strong>en</strong>ions<br />

de notre côté. Nous avons réparti la<br />

s<strong>en</strong>sibilisation. Le PCET a s<strong>en</strong>sibilisé au<br />

niveau du territoire et la Maison de<br />

l’emploi a effectué ce travail au niveau des<br />

destinataires.<br />

Pour l’instant, il y a des aides<br />

financières allouées par l’Etat concernant<br />

les énergies nouvelles. Ce ne sera plus<br />

forcém<strong>en</strong>t le cas lorsque ces mesures<br />

devi<strong>en</strong>dront obligatoires à mettre <strong>en</strong><br />

place. Il faut donc s<strong>en</strong>sibiliser les<br />

communes sur ce point.<br />

Peggy LUTON<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

49


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Nous réfléchissons sur l’information<br />

à apporter sur ce projet. Au premier<br />

semestre 2011, nous allons diffuser des<br />

outils méthodologiques. Nous avons<br />

égalem<strong>en</strong>t un site internet réservé aux<br />

acteurs du projet mais nous allons<br />

égalem<strong>en</strong>t développer le site pour les<br />

adhér<strong>en</strong>ts de l’association.<br />

© Alliance Villes Emploi


Atelier<br />

Emploi et Développem<strong>en</strong>t Durable<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Yann DUBOIS<br />

Chargé de Mission, Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />

David RAOUL<br />

Chargé de Projet Plate Forme Emploi, Maison de l’emploi de la Meuse<br />

Jacques SZERMAN<br />

Directeur Régional Adjoint, ADEME Lorraine<br />

Animation<br />

Peggy LUTON<br />

Chef de Projet Emploi et Développem<strong>en</strong>t Durable, Alliance Villes Emploi<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

51


Peggy LUTON<br />

Depuis 2008, Alliance Villes Emploi<br />

et l’ADEME ont développé un projet,<br />

appelé « Maisons de l’Emploi et<br />

Développem<strong>en</strong>t Durable ». Tout d’abord,<br />

je vais vous prés<strong>en</strong>ter le projet, la raison<br />

pour laquelle il a été <strong>en</strong>gagé et la manière<br />

dont il se déroule. Ensuite, nous<br />

écouterons les différ<strong>en</strong>ts témoignages.<br />

Le vote de la loi Gr<strong>en</strong>elle<br />

Environnem<strong>en</strong>t 1, et les objectifs<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux qu’elle fixe, nous a<br />

am<strong>en</strong>é à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte très<br />

rapidem<strong>en</strong>t les évolutions <strong>en</strong> matière<br />

d’emplois, de compét<strong>en</strong>ces et de<br />

formation. Nous devions pour cela avoir<br />

une approche territoriale des problèmes<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux pour résoudre les<br />

problèmes d’emplois au niveau local.<br />

Cette action a d’abord été expérim<strong>en</strong>tée<br />

sur trois Maisons de l’emploi : Bayonne,<br />

Nancy et Lille.<br />

Ces Maisons de l’emploi ont fait<br />

tout un travail de diagnostic <strong>en</strong> 2008 et<br />

2009, qui a reposé sur des travaux<br />

d’études réalisés par le BIPE avec un<br />

financem<strong>en</strong>t de l’ADEME. Alliance Villes<br />

Emploi et l’ADEME ont pris <strong>en</strong> compte<br />

cette action visant à anticiper au niveau<br />

local des objectifs <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

nationaux pour une approche<br />

pragmatique de la situation de l’emploi.<br />

L’objectif de ce projet était de partager le<br />

diagnostic de l’impact de ce projet de Loi<br />

sur la filière bâtim<strong>en</strong>t par un travail<br />

« étude/action » sur la demande <strong>en</strong><br />

formations, emplois et compét<strong>en</strong>ces.<br />

Des travaux d’études ont été<br />

conduits avec le cabinet BIPE, mais aussi<br />

l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires territoriaux<br />

concernés par cette question. Le but était<br />

d’élaborer un plan d’actions afin de<br />

répondre aux <strong>en</strong>jeux id<strong>en</strong>tifiés. La<br />

méthodologie employée repose sur deux<br />

instances : un comité de pilotage local qui<br />

réunit l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires et<br />

ori<strong>en</strong>te le projet et un atelier prospectif<br />

participatif qui réunit ces mêmes<br />

part<strong>en</strong>aires à un niveau technique pour<br />

<strong>en</strong>gager des travaux et imaginer des pistes<br />

d’action.<br />

Pourquoi le bâtim<strong>en</strong>t ? Les trois<br />

Maisons de l’emploi expérim<strong>en</strong>tales ont<br />

fait ce travail de diagnostic et d’ingénierie<br />

qui leur a permis d’aboutir à une<br />

proposition de plan d’actions qu’elles<br />

mett<strong>en</strong>t aujourd’hui <strong>en</strong> œuvre.<br />

Fin 2009, compte t<strong>en</strong>u des résultats<br />

concluants de cette expérim<strong>en</strong>tation sur<br />

les trois Maisons de l’emploi, il a été<br />

décidé par L’ADEME, l’Alliance Villes<br />

Emploi et le Ministère du Développem<strong>en</strong>t<br />

Durable, de développer ce projet sur plus<br />

de 30 Maisons de l’emploi (16 régions<br />

différ<strong>en</strong>tes). La méthode utilisée par les<br />

trois Maisons de l’emploi de Nancy, Lille et<br />

Bayonne a été affinée : elles travaill<strong>en</strong>t<br />

toutes sur le bâtim<strong>en</strong>t avec des études<br />

effectuées par les cellules économiques<br />

régionales de la construction (CERC). Onze<br />

filières sont considérées comme étant<br />

impactées par les <strong>en</strong>jeux du Gr<strong>en</strong>elle.<br />

Depuis début 2010, les 30 Maisons<br />

de l’emploi travaill<strong>en</strong>t sur la filière<br />

« bâtim<strong>en</strong>t et énergies r<strong>en</strong>ouvelables<br />

applicables au bâtim<strong>en</strong>t ». Neuf Maisons<br />

de l’emploi vont travailler sur une filière<br />

supplém<strong>en</strong>taire. Un travail de cahiers des<br />

charges est <strong>en</strong> cours à ce sujet. Nous<br />

étudierons aujourd’hui la filière bâtim<strong>en</strong>t<br />

et la méthodologie du projet. Une étude<br />

nationale « marché/emploi » a été lancée<br />

par l’ADEME dont le but était de traduire<br />

les objectifs du Gr<strong>en</strong>elle, que M.<br />

SZERMAN rappellera tout à l’heure, <strong>en</strong><br />

termes de marché. Elle étudiera<br />

égalem<strong>en</strong>t la manière dont ces marchés se<br />

déclin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière d’emplois et de<br />

compét<strong>en</strong>ces. Cette partie étude est<br />

réalisée aujourd’hui par les CERC (Cellule<br />

Economique Régionale de la<br />

Construction). Elles effectu<strong>en</strong>t un énorme<br />

travail d’étude du marché du bâtim<strong>en</strong>t<br />

(une « photographie » de l’emploi et des<br />

compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> 2009) ainsi qu’une étude<br />

prospective de ce marché à l’horizon<br />

2014 (les emplois et les compét<strong>en</strong>ces<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

52


equises dans le secteur du bâtim<strong>en</strong>t). Les<br />

CERC ont réalisé ces études au niveau<br />

local.<br />

Aujourd’hui, les 30 Maisons de<br />

l’emploi sont aux 2/3 de cette démarche<br />

d’étude/action qui devrait aboutir à 30<br />

plans d’actions courant 2011, sur une<br />

durée de 3 ans.<br />

Des « ateliers de prospection<br />

participative » ont été créés pour débattre<br />

Jacques SZERMAN<br />

Avant même le Gr<strong>en</strong>elle de<br />

l’Environnem<strong>en</strong>t, il y a une m<strong>en</strong>ace<br />

planétaire qui est la source de notre<br />

action. On sait que si on ne fait ri<strong>en</strong>, la<br />

température moy<strong>en</strong>ne sur la planète<br />

risque d’augm<strong>en</strong>ter et d’avoir des<br />

conséqu<strong>en</strong>ces dramatiques. Par exemple,<br />

de nombreuses zones géographiques<br />

risqu<strong>en</strong>t d’être noyées telles que le delta<br />

du Gange, du Nil, mais aussi <strong>en</strong> France la<br />

Camargue, le Sud-Ouest, certaines régions<br />

du Nord de la France. Des maladies vont<br />

évoluer, des cultures vont disparaître…<br />

Dans la loi Gr<strong>en</strong>elle 1, plusieurs<br />

objectifs sont fixés dans nos pays<br />

industrialisés, comme celui de diviser par<br />

4 les émissions de gaz à effet de serre à<br />

l’horizon 2050 dans les pays industrialisés<br />

(« le facteur 4 »). A l’horizon 2020, il faut<br />

réduire de 20% les émissions de gaz à<br />

effet de serre. Au niveau europé<strong>en</strong>, il faut<br />

diminuer les consommations d’énergie et<br />

et partager les résultats obt<strong>en</strong>us lors de<br />

ces travaux d’étude. Ce sont des cellules<br />

économiques régionales de la<br />

construction qui prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>semble<br />

des acteurs les résultats de leurs études.<br />

Ces données sont décortiquées et<br />

débattues afin d’obt<strong>en</strong>ir un résultat<br />

partagé. L’idée est de s’appuyer<br />

égalem<strong>en</strong>t sur l’expertise de chacun des<br />

participants très divers.<br />

développer l’utilisation des énergies<br />

r<strong>en</strong>ouvelables (23%).<br />

Le bâtim<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>te à lui seul<br />

plus de 40% de la consommation finale et<br />

un quart des émissions de gaz à effet de<br />

serre. C’est le deuxième émetteur de gaz à<br />

effet de serre (le premier est<br />

l’automobile). Ce secteur est donc un<br />

levier majeur pour atteindre les objectifs<br />

de la loi. Les pistes d’interv<strong>en</strong>tion y sont<br />

les plus rapidem<strong>en</strong>t mobilisables.<br />

Les règles de construction des<br />

bâtim<strong>en</strong>ts neufs, la « RT 2012 »<br />

(« règlem<strong>en</strong>t thermique 2012»), fixe des<br />

objectifs ambitieux et très cadrés. Il y a<br />

égalem<strong>en</strong>t un objectif de réhabilitation<br />

des bâtim<strong>en</strong>ts existants avec une<br />

réduction de la consommation<br />

énergétique de 38% : isolation, chauffage,<br />

v<strong>en</strong>tilation...<br />

A partir de 2013, cela représ<strong>en</strong>te à<br />

peu près 400 000 logem<strong>en</strong>ts à réhabiliter<br />

par an. C’est donc un gros marché.<br />

Peggy LUTTON<br />

Ce marché exige t-il des<br />

compét<strong>en</strong>ces particulières ?<br />

Jacques SZERMAN<br />

Oui, les professionnels doiv<strong>en</strong>t se<br />

former à de nouvelles compét<strong>en</strong>ces car il<br />

faut utiliser de nouveaux matériaux et de<br />

nouvelles techniques.<br />

Il peut égalem<strong>en</strong>t s’agir de vieux<br />

matériaux dont la manipulation n’est plus<br />

habituelle (le bois, par exemple). Cela ne<br />

créera pas de nouveau métier mais il faut<br />

que les professionnels s’adapt<strong>en</strong>t à ces<br />

nouveaux produits ou techniques. Notre<br />

prés<strong>en</strong>ce est très importante pour<br />

accompagner l’évolution des<br />

professionnels qui est nécessaire à<br />

l’atteinte de ces objectifs. Nous devons<br />

faire très att<strong>en</strong>tion aux détails de ces<br />

travaux qui, pour être efficaces au niveau<br />

écologique, doiv<strong>en</strong>t être très précis.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

53


Il faut donc une très grande<br />

surveillance de ces travaux et une<br />

Peggy LUTON<br />

Un part<strong>en</strong>aire de la FFB nous disait<br />

que c’était une petite révolution pour tous<br />

ces métiers. Les différ<strong>en</strong>ts acteurs doiv<strong>en</strong>t<br />

travailler <strong>en</strong>semble de façon coordonnée<br />

sur les chantiers. C’est un gros <strong>en</strong>jeu pour<br />

Yann DUBOIS<br />

Nous avons réalisé récemm<strong>en</strong>t un<br />

film, dans le cadre du séminaire Vertbatim<br />

Grand Nancy : Agir avec le territoire : un<br />

<strong>en</strong>jeu pour la croissance verte. Il cherche à<br />

s<strong>en</strong>sibiliser sur les métiers du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

On y retrouve des élém<strong>en</strong>ts sur l’évolution<br />

coopération particulièrem<strong>en</strong>t importante<br />

<strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts corps de métiers.<br />

ces <strong>en</strong>treprises car elles ne sont<br />

effectivem<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>dues sur des<br />

obligations de résultats et non plus de<br />

moy<strong>en</strong>s.<br />

des métiers du bâtim<strong>en</strong>t. Les<br />

professionnels vont devoir de plus <strong>en</strong> plus<br />

être polyval<strong>en</strong>ts. Le développem<strong>en</strong>t<br />

durable redonne du s<strong>en</strong>s aux métiers du<br />

bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Peggy LUTON<br />

Pourriez-vous rev<strong>en</strong>ir sur la phase<br />

expérim<strong>en</strong>tale et sur le plan d’actions de<br />

votre Maison de l’emploi ?<br />

Yann DUBOIS<br />

Ce projet est très intéressant car il<br />

coordonne de nombreux métiers et<br />

mobilise des acteurs très divers. Nancy est<br />

une des trois Maisons de l’emploi qui a<br />

expérim<strong>en</strong>té ce plan d’actions. La phase<br />

d’« étude/action » du projet, que nous<br />

avons appelé Vertbatim-Grand Nancy<br />

(« Vert » pour l’écologie et « batim » pour<br />

signifier les métiers du bâtim<strong>en</strong>t), a<br />

mobilisé une cinquantaine de part<strong>en</strong>aires<br />

qui n’ont pas toujours l’habitude de se<br />

réunir. Il est cofinancé par l’ADEME et la<br />

Communauté Urbaine du Grand Nancy<br />

dans le cadre de son plan « Plan Climat<br />

Energie Territorial ». Vertbatim est le volet<br />

emploi du plan Climat Energie Territorial<br />

et est <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce avec le sixième<br />

programme local de l’Habitat Durable de<br />

la Communauté Urbaine du Grand Nancy.<br />

Les quatre axes de notre plan<br />

d’actions vis<strong>en</strong>t à anticiper les évolutions<br />

liées au Gr<strong>en</strong>elle de l’Environnem<strong>en</strong>t dans<br />

le bâtim<strong>en</strong>t et accompagner le territoire<br />

dans sa mise <strong>en</strong> œuvre sur les<br />

thématiques de l’emploi et de la<br />

formation.<br />

Les quatre axes sont :<br />

- S<strong>en</strong>sibilisation<br />

- Formation<br />

- Emploi<br />

- Communication.<br />

Sur l’axe s<strong>en</strong>sibilisation, l’idée est de<br />

former et informer le grand public, les<br />

conseillers emploi, les conseillers<br />

d’ori<strong>en</strong>tation, les demandeurs d’emploi,<br />

les chefs d’<strong>en</strong>treprises et les salariés.<br />

Pour la formation initiale et<br />

continue, nous avons eu l’idée d’élaborer<br />

un guide des formations régionales. En<br />

effet, la difficulté est de repérer quelles<br />

sont les formations ou les modules<br />

complém<strong>en</strong>taires qu’il faut utiliser pour<br />

adapter les employés aux nouvelles<br />

compét<strong>en</strong>ces. Nous avons eu l’idée d’une<br />

plateforme territoriale de formation aux<br />

métiers des énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Nous<br />

accompagnons les petites <strong>en</strong>treprises<br />

locales de l’éco-construction et de<br />

l’énergie r<strong>en</strong>ouvelable dans leurs actions<br />

de formation continue et nous analysons<br />

les besoins <strong>en</strong> formation. Il s’agit<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

54


égalem<strong>en</strong>t d’intégrer la GPEC <strong>en</strong>treprises<br />

et la mise <strong>en</strong> place de chantiers d’insertion<br />

sur l’axe développem<strong>en</strong>t de l’emploi, par<br />

exemple.<br />

Dans un cadre beaucoup plus<br />

général, concernant la communication,<br />

nous allons organiser un forum de<br />

démonstrations autour de l’efficacité<br />

énergétique et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables<br />

dan le bâti. Il s’agit de montrer comm<strong>en</strong>t<br />

vont évoluer les métiers mais aussi avoir<br />

des compét<strong>en</strong>ces de base traditionnelles<br />

aux métiers du bâtim<strong>en</strong>t. Nous effectuons,<br />

par exemple, des visites de bâtim<strong>en</strong>ts<br />

exemplaires sur le territoire. Le CNIDEP,<br />

par exemple, est un bâtim<strong>en</strong>t qui<br />

consomme 15kwh/an par m2. C’est<br />

impressionnant car il intègre toutes les<br />

dim<strong>en</strong>sions possibles avec une volonté de<br />

démonstration et d’exemplarité. Nous<br />

t<strong>en</strong>tons égalem<strong>en</strong>t de valoriser l’étude.<br />

Ce qui me semble vraim<strong>en</strong>t<br />

important dans le plan d’actions est de<br />

savoir de quelle façon nous allons veiller<br />

aux relations <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes actions.<br />

J’appelle cela la « priorisation des<br />

actions ». Tout à l’heure, je vous disais que<br />

nous allions faire une étude sur les<br />

pratiques de formation des <strong>en</strong>treprises.<br />

Cette étude aura des incid<strong>en</strong>ces sur la<br />

GPEC territoriale et sur l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

des petites <strong>en</strong>treprises dans leurs actions<br />

de formation.<br />

Le deuxième point important pour<br />

nous est la cohér<strong>en</strong>ce budgétaire du plan<br />

d’actions. En effet, pour s<strong>en</strong>sibiliser les<br />

publics, par exemple, il faut <strong>en</strong> avoir les<br />

moy<strong>en</strong>s financiers. Il faut donc dès le<br />

départ budgétiser les actions et les outils à<br />

mettre <strong>en</strong> oeuvre. Si je vous dis cela<br />

aujourd’hui c’est que nous avons<br />

r<strong>en</strong>contré un petit problème<br />

dernièrem<strong>en</strong>t : notre plan d’actions a été<br />

budgétisé sur trois ans.<br />

Nous avons eu une dép<strong>en</strong>se non<br />

prévue que nous avons intégrée au budget<br />

de la première année. Nous avons dû faire<br />

une décision modificative du budget<br />

auprès de l’ADEME. L’idée est donc de<br />

fixer les priorités de travail dès le départ<br />

<strong>en</strong> matière de financem<strong>en</strong>t et de<br />

programmation.<br />

Plus globalem<strong>en</strong>t, la démarche doit<br />

être cohér<strong>en</strong>te. Les 18 actions ne peuv<strong>en</strong>t<br />

pas être lancées <strong>en</strong> même temps. Depuis<br />

septembre, nous avons lancé trois actions<br />

et allons lancer la quatrième<br />

prochainem<strong>en</strong>t. Ces actions vont avoir<br />

besoin de perdurer pour être efficaces.<br />

Pour s<strong>en</strong>sibiliser le public, nous<br />

utilisons une méthode pragmatique <strong>en</strong><br />

comm<strong>en</strong>çant par un public restreint. En<br />

fonction de ce qui marche plus ou moins<br />

bi<strong>en</strong>, nous nous adapterons.<br />

En ce qui concerne la fixation des<br />

priorités, je vous donne un exemple sur la<br />

s<strong>en</strong>sibilisation des scolaires. Quand<br />

informer et s<strong>en</strong>sibiliser les scolaires ?<br />

Choisissons le mom<strong>en</strong>t de l’ori<strong>en</strong>tation qui<br />

se place <strong>en</strong>tre janvier et avril. C’est à ce<br />

mom<strong>en</strong>t que notre action est la plus<br />

cohér<strong>en</strong>te.<br />

Pour finir, je vais rev<strong>en</strong>ir sur<br />

l’importance du volet<br />

« s<strong>en</strong>sibilisation/communication ». Le<br />

public à s<strong>en</strong>sibiliser est très diversifié : le<br />

grand public (demandeurs d’emploi et les<br />

ménages), les conseillers emplois et<br />

ori<strong>en</strong>tation, les élus, les maîtres d’ouvrage<br />

et les chefs d’<strong>en</strong>treprises.<br />

Il est bi<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>t que la<br />

s<strong>en</strong>sibilisation ne sera pas la même pour<br />

tous ces publics. Les scolaires ne seront<br />

pas tous réori<strong>en</strong>tés vers le bâtim<strong>en</strong>t. Les<br />

scolaires représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un public auquel on<br />

doit égalem<strong>en</strong>t fournir de la culture<br />

générale, ce sont les futurs<br />

consommateurs d’énergie et les futurs<br />

acheteurs de nos bâtim<strong>en</strong>ts. Leur<br />

s<strong>en</strong>sibilisation doit donc être globale.<br />

Les demandeurs d’emploi, <strong>en</strong><br />

revanche, auront une s<strong>en</strong>sibilisation<br />

différ<strong>en</strong>te car il y <strong>en</strong> a certains qui arriv<strong>en</strong>t<br />

de ce secteur et qu’il va falloir former aux<br />

nouvelles compét<strong>en</strong>ces qui se<br />

développ<strong>en</strong>t. Enfin, pour ceux qui ne<br />

connaiss<strong>en</strong>t pas ce secteur, il faut r<strong>en</strong>dre<br />

le Gr<strong>en</strong>elle attractif pour les attirer vers<br />

tous ces métiers d’av<strong>en</strong>ir.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

55


Il est aussi important de s<strong>en</strong>sibiliser<br />

les élus et les maîtres d’ouvrage. La<br />

Maison de l’emploi doit apporter une plus<br />

value mais <strong>en</strong> restant sur ses domaines de<br />

compét<strong>en</strong>ces que sont l’emploi, la<br />

formation, le développem<strong>en</strong>t des<br />

compét<strong>en</strong>ces… Nous ne sommes pas seuls<br />

à s<strong>en</strong>sibiliser les élus et maîtres<br />

d’ouvrages. L’idée est aussi de se<br />

rapprocher de part<strong>en</strong>aires qui réalis<strong>en</strong>t<br />

des choses dans ce domaine, comme<br />

Lorraine qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, id<strong>en</strong>tifié<br />

c<strong>en</strong>tre de ressources par l’ADEME au<br />

niveau lorrain.<br />

Il y a une forte diversité des acteurs<br />

concernés. Il y a des acteurs qui étai<strong>en</strong>t à<br />

l’origine du projet à Nancy. A l’heure de la<br />

mise <strong>en</strong> œuvre, aujourd’hui, nous avons<br />

de nouveaux part<strong>en</strong>aires. Citons <strong>en</strong><br />

exemple l’Ag<strong>en</strong>ce Locale de l’Energie avec<br />

qui nous allons réaliser la s<strong>en</strong>sibilisation<br />

aux scolaires. Elle apporte sa connaissance<br />

des <strong>en</strong>jeux du Gr<strong>en</strong>elle Environnem<strong>en</strong>t<br />

dans le bâtim<strong>en</strong>t et la Maison de l’emploi,<br />

Peggy LUTON<br />

Comme l’a montré Yann DUBOIS, le<br />

part<strong>en</strong>ariat est ess<strong>en</strong>tiel. Sur ce projet, il y<br />

a des acteurs qui ne sont pas des<br />

part<strong>en</strong>aires habituels. On y trouve les<br />

professionnels de la FFB, de la CAPEP, des<br />

SCOP, des banques, des bailleurs sociaux,<br />

des architectes, des bureaux d’études… Il<br />

faut égalem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre du temps pour<br />

dialoguer à travers ce part<strong>en</strong>ariat. Hier, la<br />

Directrice de la Maison de l’emploi de Lille<br />

disait qu’au démarrage du projet elle avait<br />

David RAOUL<br />

Dans la Meuse, frontalier de la<br />

Meurthe-et-Moselle, il y a 694 000<br />

habitants et 600 communes. Cela<br />

correspond à 31 habitants au km2 : c’est<br />

un Départem<strong>en</strong>t très rural. Notre Maison<br />

de l’emploi est départem<strong>en</strong>tale.<br />

Nous avons été ret<strong>en</strong>us pour les<br />

filières Bâtim<strong>en</strong>t et Biocarburant Chimie<br />

Verte. Sur la partie diagnostic, nous avons<br />

t<strong>en</strong>té d’effectuer un diagnostic<br />

départem<strong>en</strong>tal avec la cellule économique<br />

<strong>en</strong> retour, apporte un éclairage sur les<br />

métiers et leur évolution à v<strong>en</strong>ir.<br />

Il est égalem<strong>en</strong>t très important<br />

d’utiliser des outils pédagogiques.<br />

Il faut trouver de nouveaux modes<br />

de s<strong>en</strong>sibilisation. J’ai fait le tour des<br />

Missions locales (quatre ant<strong>en</strong>nes sur<br />

notre territoire). Cela nous a am<strong>en</strong>é à<br />

t<strong>en</strong>ter de s<strong>en</strong>sibiliser de manières<br />

différ<strong>en</strong>tes au sujet des métiers du<br />

bâtim<strong>en</strong>t. Il faut apporter <strong>en</strong> terme de<br />

culture générale, de prise <strong>en</strong> compte des<br />

<strong>en</strong>jeux du Gr<strong>en</strong>elle, d’évolutions des<br />

métiers, tout <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte les<br />

publics auxquels nous allons nous<br />

adresser.<br />

La s<strong>en</strong>sibilisation doit égalem<strong>en</strong>t<br />

être beaucoup plus globale, au-delà des<br />

métiers et des compét<strong>en</strong>ces. Il faudra<br />

aussi appr<strong>en</strong>dre aux particuliers à acheter<br />

des travaux de bâtim<strong>en</strong>t et de rénovation.<br />

très peu de connaissance sur la technique<br />

du bâtim<strong>en</strong>t. Il faut effectuer une<br />

acculturation sur la norme BBC, la<br />

géothermie, la pompe à chaleur. Il <strong>en</strong> est<br />

de même pour les professionnels du<br />

bâtim<strong>en</strong>t quant à nos sigles, notre<br />

ingénierie de financem<strong>en</strong>t parfois un peu<br />

complexe pour certains de nos projets.<br />

David RAOUL, peux-tu témoigner sur votre<br />

programme de s<strong>en</strong>sibilisation au niveau<br />

du maître d’ouvrage ?<br />

de la construction, observatoire de la<br />

construction <strong>en</strong> général.<br />

Il a fallu apporter le maximum<br />

d’élém<strong>en</strong>ts pour que le diagnostic soit le<br />

plus proche possible de la réalité. On a fait<br />

des projets d’investissem<strong>en</strong>ts, des<br />

rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>ts de projets avec l’Etat et la<br />

Préfecture. A partir de ce premier r<strong>en</strong>du,<br />

notre prochain comité de pilotage aura<br />

lieu le 1er février 2011. Nous sommes<br />

<strong>en</strong>core <strong>en</strong> phase d’organisation des<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

56


groupes de travail et de mobilisation des<br />

part<strong>en</strong>aires. Au sujet de la mobilisation<br />

des part<strong>en</strong>aires, il s’agit d’un <strong>en</strong>semble<br />

riche, très large.<br />

Il n’est pas toujours facile de réussir<br />

à mobiliser tout le monde : nous <strong>en</strong><br />

sommes à peu près à 28 part<strong>en</strong>aires<br />

différ<strong>en</strong>ts. Nous devons tous nous<br />

approprier un langage très spécifique sur<br />

la thématique du bâtim<strong>en</strong>t. En mettant<br />

des architectes, des géomètres, des<br />

bureaux d’études autour de la table, nous<br />

avons pu obt<strong>en</strong>ir une idée plus claire sur le<br />

thème de la problématique verte.<br />

Concernant les premiers comités de<br />

pilotage, nous avons connu des difficultés<br />

au sujet de notre apport spécifique<br />

comparé à la FFB. Le dernier projet a<br />

permis de donner une cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong><br />

coordonnant toutes les connaissances.<br />

Avant de démarrer les groupes de travail,<br />

nous avons fait un état des lieux des<br />

actions existantes afin de partager toutes<br />

les informations pour une plus grande<br />

efficacité. Je suis souv<strong>en</strong>t sur le site<br />

collaboratif que Peggy LUTON a mis <strong>en</strong><br />

place pour l’Alliance Villes Emploi, ce qui<br />

permet d’avoir énormém<strong>en</strong>t<br />

d’informations. Cela permet de se<br />

comparer <strong>en</strong>tre Maisons de l’emploi, de<br />

voir quelles pistes ont été avancées par<br />

telles ou telles Maisons de l’emploi.<br />

Nous avons gardé trois grands axes:<br />

La formation professionnelle initiale<br />

et continue,<br />

La s<strong>en</strong>sibilisation et la formation<br />

Un nouveau modèle<br />

organisationnel, c’est-à-dire la<br />

coordination des <strong>en</strong>treprises. Les<br />

<strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong> commun<br />

pour réaliser de bonnes performances<br />

énergétiques car un seul défaut, comme<br />

nous disait M. SZERMAN, pourrait réduire<br />

nos efforts à néant.<br />

En termes de s<strong>en</strong>sibilisation, nous<br />

avons huit groupes, dont un groupe de<br />

s<strong>en</strong>sibilisation des acteurs de l’emploi, des<br />

élèves et par<strong>en</strong>ts d’élèves dans les écoles.<br />

Les maires dans les petites<br />

communes sont directem<strong>en</strong>t les maîtres<br />

d’ouvrage. Nous sommes un départem<strong>en</strong>t<br />

qui a, dès le départ, eu la volonté de<br />

développer l’axe du développem<strong>en</strong>t<br />

durable. Notre dispositif est porté par le<br />

Conseil général de la Meuse, « Meuse<br />

Energie Nouvelle », qui a déjà fait un<br />

grand travail de fond sur toutes ces<br />

problématiques. La Maison de l’emploi est<br />

v<strong>en</strong>ue conforter et r<strong>en</strong>forcer ce dispositif.<br />

La première action a été portée auprès<br />

des élus sans att<strong>en</strong>dre le plan d’actions.<br />

Nous y avons intégré une logique de<br />

surinvestissem<strong>en</strong>ts, et non de surcoût, et<br />

nous avons informé sur les aides<br />

existantes et le retour sur investissem<strong>en</strong>t.<br />

Ce dispositif est piloté par Meuse Energie<br />

Nouvelle et le Réseau Energie 55. Nous<br />

avons élaboré un programme complet <strong>en</strong><br />

partant du contexte actuel : qu’est-ce que<br />

le Gr<strong>en</strong>elle ? Quels sont ses exig<strong>en</strong>ces à<br />

horizon 2012, son impact ? Qu’est-ce que<br />

la filière bâtim<strong>en</strong>t ?<br />

Puis, nous les avons s<strong>en</strong>sibilisés sur<br />

la réglem<strong>en</strong>tation et les exig<strong>en</strong>ces du<br />

Gr<strong>en</strong>elle à l’échéance 2012, les labels de<br />

performances énergétiques… Nous avons<br />

un retour sur investissem<strong>en</strong>t par rapport à<br />

l’économie d’énergie qui est de l’ordre de<br />

15% pour une majoration initiale de 10%<br />

du coût des travaux. Nous les aidons<br />

évidemm<strong>en</strong>t à trouver des moy<strong>en</strong>s de<br />

financem<strong>en</strong>t.<br />

La s<strong>en</strong>sibilisation porte aussi sur la<br />

démarche de performance par l’analyse<br />

des coûts globaux. Il y a un souti<strong>en</strong><br />

technique et économique, une recherche<br />

de financem<strong>en</strong>ts. Nous montrons des<br />

études exemplaires mises <strong>en</strong> place sur la<br />

Meuse.<br />

Les participants à cette action ont<br />

été des architectes, des bureaux d’études,<br />

des maîtres d’œuvre, des géomètres, 17<br />

élus qui sont maîtres d’ouvrage avec<br />

chacun des projets particuliers. En face,<br />

nous avons un réseau énergie, avec un<br />

référ<strong>en</strong>t énergie du Conseil général, un<br />

conseiller <strong>en</strong> Energie Partagée du Pays, le<br />

CLE – qui fait partie du Conseil Général -,<br />

l’appui technique de la Direction des<br />

Territoires, un conseiller <strong>en</strong> éco habitat de<br />

Meuse Nature Environnem<strong>en</strong>t, EDF et un<br />

chargé de projet de la Maison de l’emploi.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

57


Il y a égalem<strong>en</strong>t la Chambre d’Agriculture,<br />

la filière bois.<br />

Notre Maison de l’emploi donne des<br />

conseils pour toutes ces étapes et guide<br />

pour une meilleure efficacité de l’action.<br />

Je vais vous exposer les phases de<br />

réflexion pour obt<strong>en</strong>ir un meilleure<br />

diagnostic énergétique : nous partons<br />

d’une analyse préliminaire pour arriver à<br />

une conclusion <strong>en</strong> termes énergétiques.<br />

Puis, nous recherchons des appuis<br />

financiers.<br />

Ensuite nous démarrons un<br />

programme de travaux <strong>en</strong> effectuant un<br />

premier contact avec les financeurs. Nous<br />

passons à la phase maîtrise d’œuvre : un<br />

conseiller accompagne et aide à la<br />

recherche de financem<strong>en</strong>t. Pour obt<strong>en</strong>ir<br />

une efficacité maximale, tous les<br />

participants travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> collaboration. Il<br />

faut <strong>en</strong>suite réaliser les dossiers de<br />

subv<strong>en</strong>tions et de réalisation du projet. De<br />

la même manière, pour une plus grande<br />

Peggy LUTON<br />

La coordination est donc très<br />

importante : la Maison de l’emploi est<br />

David RAOUL<br />

Les acteurs du réseau énergie ont<br />

participé aux différ<strong>en</strong>ts groupes de travail<br />

et ont donc pu échanger aves des<br />

architectes. Certains travaill<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />

dans leur bulle mais la Maison de l’emploi<br />

Peggy LUTON<br />

En réunissant autant de monde<br />

autour de la table <strong>en</strong> 2010, 1300<br />

part<strong>en</strong>aires ont été prés<strong>en</strong>ts et le sont<br />

<strong>en</strong>core dans ce projet. Des questions très<br />

larges se sont posées. Il faut beaucoup de<br />

temps avant d’arriver à la problématique<br />

de l’emploi. Il faut préalablem<strong>en</strong>t parler<br />

des marchés, des publics. Il faut savoir<br />

répondre à des questions sur la lisibilité<br />

des marchés, savoir si les <strong>en</strong>treprises<br />

pouvant répondre à cette demande<br />

exist<strong>en</strong>t sur un territoire précis. Il y a<br />

efficacité, les conseillers <strong>en</strong> énergie<br />

suiv<strong>en</strong>t le projet et aid<strong>en</strong>t à l’organisation<br />

des travaux.<br />

Nous prés<strong>en</strong>tons des exemples de<br />

bâtim<strong>en</strong>ts neufs <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un<br />

architecte, d’un géomètre et d’une société<br />

d’économie mixte. Les élus pos<strong>en</strong>t<br />

beaucoup de questions au sujet des<br />

surcoûts et du retour sur investissem<strong>en</strong>t<br />

(parfois le retour peut être sur 50 ans mais<br />

<strong>en</strong> utilisant de beaux matériaux on est<br />

assuré du résultat). Des conseillers sont là<br />

pour valoriser le projet. Nous faisons<br />

<strong>en</strong>suite des plans de financem<strong>en</strong>t.<br />

Les aides financières sont la CAF, Le<br />

Conseil régional, le Conseil général, le GIP<br />

Objectif Meuse, EDF. Aujourd’hui, les élus<br />

sont à l’écoute car il y a un besoin et ils<br />

désir<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> place des bâtim<strong>en</strong>ts<br />

exemplaires. C’est le surcoût qui a besoin<br />

d’être expliqué par des conseillers pour<br />

arriver à les persuader.<br />

arrivée <strong>en</strong> plus, mais avec une<br />

coordination différ<strong>en</strong>te.<br />

a permis de franchir cet obstacle <strong>en</strong> allant<br />

sur le terrain pour montrer un projet<br />

solide. Les élus, par notre biais, sont <strong>en</strong><br />

confiance car ils sav<strong>en</strong>t que ce projet est<br />

porteur d’emplois.<br />

égalem<strong>en</strong>t la question du travail sur la<br />

solvabilité des ménages à faible rev<strong>en</strong>u et<br />

leur accompagnem<strong>en</strong>t.<br />

Si ces questions ne trouv<strong>en</strong>t pas de<br />

réponses, il n’y aura pas non plus de<br />

travail à apporter et donc pas d’emplois à<br />

offrir.<br />

Dans le contexte actuel, les<br />

<strong>en</strong>treprises sont préoccupées par les<br />

effets de la crise et par leurs commandes<br />

sur les 6 prochains mois.<br />

Bruno GERVIER, PLIE de SENS et Conseiller Général dans l’Yonne<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

58


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Sur le plan technique et<br />

technologique, les choses sont au point.<br />

En revanche, pour les moy<strong>en</strong>s et le<br />

résultat, comm<strong>en</strong>t s’assurer que la mise<br />

<strong>en</strong> œuvre se fera de manière correcte et<br />

Jacques SZERMAN<br />

C’est <strong>en</strong> effet un problème. On a<br />

découvert sur certains bâtim<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts<br />

que les objectifs <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux<br />

n’avai<strong>en</strong>t pas été atteints. Les choses vont<br />

évoluer même s’il n’existe pas de<br />

règlem<strong>en</strong>ts contraignants à l’heure<br />

actuelle. Plus nous serons exigeants sur les<br />

critères à respecter plus il va falloir mettre<br />

<strong>en</strong> place des dispositifs de contrôle.<br />

Actuellem<strong>en</strong>t, il existe des dispositifs<br />

privés volontaires, dans le domaine des<br />

énergies r<strong>en</strong>ouvelables, avec des<br />

Yann DUBOIS<br />

En théorie, la réglem<strong>en</strong>tation<br />

thermique 2012 va imposer les tests<br />

d’étanchéité à l’air à partir de 2012. Ri<strong>en</strong><br />

n’empêche une collectivité, dans le cadre<br />

que l’on aura bi<strong>en</strong> les performances<br />

énergétiques dans le r<strong>en</strong>du final du<br />

bâtim<strong>en</strong>t ? Y a t-il des tests de soufflerie<br />

ou autres ?<br />

contrôles effectués par les organismes qui<br />

effectu<strong>en</strong>t les labellisations. Ces contrôles<br />

sont effectués de manière aléatoire ou sur<br />

dénonciation pour des travaux considérés<br />

comme non performants. Dans le<br />

domaine de l’isolation et de l’étanchéité,<br />

des techniques de contrôle exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

cours de construction et ces moy<strong>en</strong>s<br />

s’affin<strong>en</strong>t. Des techniques réglem<strong>en</strong>taires<br />

de contrôle vont être créées. Tout cela est<br />

indisp<strong>en</strong>sable pour atteindre les objectifs<br />

du Gr<strong>en</strong>elle.<br />

de ces marchés, d’exiger dès à prés<strong>en</strong>t des<br />

tests d’étanchéité à l’air pour s’assurer de<br />

la bonne mise <strong>en</strong> œuvre et de l’atteinte<br />

des objectifs.<br />

Martial BLANCKAERT, Maison de l’emploi de Dunkerque<br />

Je félicite la Maison de l’emploi de<br />

Nancy pour ces deux ans de travail. Cela<br />

nous donne <strong>en</strong>vie d’aller plus loin là<br />

dessus. C’est l’un des projets les plus<br />

intéressants que l’on ait eu à monter au<br />

sein des Maisons de l’emploi depuis sa<br />

création. Merci à Alliance Villes Emploi<br />

pour son organisation, l’anticipation, les<br />

GPEC, et la formation. Pour ceux qui ne<br />

sont pas <strong>en</strong>core sur ce projet : n’ayez pas<br />

peur car nous devons rester sur notre<br />

cœur de métier, l’emploi. Nous devons<br />

articuler et donner de l’impulsion et rester<br />

<strong>en</strong> marge <strong>en</strong> passant le relais aux<br />

professionnels sur tous les aspects<br />

techniques. Les demandeurs d’emploi <strong>en</strong><br />

difficulté se retrouv<strong>en</strong>t presque à égalité<br />

avec les salariés classiques parce que<br />

ceux-ci vont devoir faire une vraie<br />

révolution sur eux-mêmes.<br />

Un problème réside quant au<br />

financem<strong>en</strong>t : plus il y aura de demandes<br />

(bailleurs <strong>en</strong>treprises mais aussi<br />

particuliers) plus le financem<strong>en</strong>t sera<br />

facilité. Pour cela, la CERC est une grande<br />

aide car elle apporte une étude très fine<br />

du marché sur les territoires. Nous avons<br />

fait passer ce projet sur le plan d’actions<br />

Maison de l’emploi.<br />

Nous comptons sur l’effet de levier<br />

d’Alliance Villes Emploi au niveau national<br />

pour nous aider au financem<strong>en</strong>t du plan<br />

d’actions <strong>en</strong> lui-même.<br />

Jacques SZERMAN<br />

© Alliance Villes Emploi


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

En Lorraine, avec l’ADEME, le<br />

Conseil Régional, les services de l’Etat, les<br />

professionnels, il y a un travail sur des<br />

plateformes de formation (la mise <strong>en</strong><br />

œuvre des différ<strong>en</strong>ts types d’énergie<br />

r<strong>en</strong>ouvelables, la v<strong>en</strong>tilation…). Il s’agit<br />

Peggy LUTON<br />

Nous avons appelé ce projet<br />

« Maison de l’Emploi et Développem<strong>en</strong>t<br />

Durable ». Nous bénéficions d’un apport<br />

énorme grâce au part<strong>en</strong>ariat avec<br />

l’ADEME et à l’interv<strong>en</strong>tion des Maisons<br />

de l’emploi qui permett<strong>en</strong>t que les<br />

performances énergétiques soi<strong>en</strong>t<br />

réalisées. Nous <strong>en</strong>trons dans une phase où<br />

les 30 Maisons de l’emploi vont <strong>en</strong>tamer<br />

des propositions et déterminer leur plan<br />

d’action au 1er trimestre 2011.<br />

Au niveau d’Alliance Villes Emploi, il<br />

va falloir capitaliser et diffuser la<br />

méthodologie du projet. Aujourd’hui, un<br />

espace collaboratif a été développé pour<br />

les part<strong>en</strong>aires du projet. Nous allons<br />

égalem<strong>en</strong>t ouvrir un espace ressources<br />

pour les adhér<strong>en</strong>ts de l’association. La<br />

diffusion aura lieu au printemps prochain.<br />

Sur la question du financem<strong>en</strong>t, il y<br />

a des exemples d’actions dans les<br />

donc d’actions concrètes avec un<br />

financem<strong>en</strong>t commun.<br />

Ces plateformes ne seront peut être<br />

pas suffisantes pour satisfaire toute la<br />

demande mais c’est un premier élém<strong>en</strong>t<br />

très concret pour faire avancer les choses.<br />

témoignages que nous avons <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus<br />

concernant les ménages, les éco prêts à<br />

taux 0. A ce sujet, les Maisons de l’emploi<br />

font un gros travail de s<strong>en</strong>sibilisation<br />

auprès des banques : les ag<strong>en</strong>ces<br />

nationales sont informées, ce qui n’est pas<br />

toujours le cas au niveau local.<br />

Il y a aussi la possibilité d’avance de<br />

fonds, probablem<strong>en</strong>t pas suffisante, il faut<br />

<strong>en</strong>core effectuer un travail sur ce point.<br />

Enfin, l’ADEME veut que sur les 30<br />

territoires Maisons de l’emploi, dès le<br />

départ, une recherche de financem<strong>en</strong>t soit<br />

effectuée sur la base du plan Climat<br />

Energie Territoriale. Le plan d’actions<br />

devi<strong>en</strong>t ainsi le volet emploi du plan<br />

Climat Territorial. Les trois premières<br />

Maisons de l’emploi qui ont inauguré ce<br />

projet ont bénéficié d’un financem<strong>en</strong>t<br />

particulier de l’ADEME.<br />

Michèle UBAR, Directrice de la Maison de l’emploi de May<strong>en</strong>ne<br />

Nous ne sommes pas dans le projet bâtim<strong>en</strong>t qui sont très bi<strong>en</strong> intégrés à tous<br />

ADEME : comm<strong>en</strong>t allons-nous nous les niveaux ?<br />

positionner face aux professionnels du<br />

Yann DUBOIS<br />

La FFB est intégrée dans la<br />

démarche. La collaboration <strong>en</strong>tre acteurs,<br />

qui instinctivem<strong>en</strong>t ne se rapprocherai<strong>en</strong>t<br />

pas, a de l’intérêt. Chacun apporte ses<br />

Peggy LUTON<br />

Le copilotage ADEME, spécialisé<br />

dans les questions énergétiques, et<br />

connaissances et y trouve son intérêt.<br />

Nous avons tous un intérêt commun :<br />

l’emploi<br />

Maisons de l’emploi, spécialisées dans<br />

l’emploi, est un atout fort de ce projet.<br />

© Alliance Villes Emploi


Atelier<br />

Revitalisation du territoire et prospective<br />

économique<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Marie CORNET<br />

Secrétaire Générale, Sous-préfecture de Saint-Dié-des-Vosges<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Directeur Maison de l’emploi de la Déodatie<br />

Stéphanie PARIS<br />

Directrice, Maison de l’emploi, du Développem<strong>en</strong>t, de la Formation et de l’Insertion du Pays<br />

de Redon Bretagne Sud<br />

Animation<br />

Nadège MESBAH<br />

Chef de Projet Maisons de l’emploi, Alliance Villes Emploi<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

61


Nadège MESBAH<br />

La revitalisation du territoire<br />

s’inscrit pleinem<strong>en</strong>t au cœur du métier<br />

des Maisons de l’emploi, comme il l’est<br />

précisé dans le cahier des charges. Le but<br />

de cet atelier est de compr<strong>en</strong>dre le rôle<br />

des Maisons de l’emploi, les part<strong>en</strong>ariats<br />

qui peuv<strong>en</strong>t y être m<strong>en</strong>és et les actions<br />

qui y sont développées. Nos interv<strong>en</strong>ants<br />

nous donnerons leurs exemples de<br />

revitalisation au sein de leurs Maisons de<br />

l’emploi.<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

La Déodatie est un territoire qui se<br />

situe dans les Vosges autour de Saint-Dié,<br />

à 80 km au sud de<br />

Nancy.<br />

Marie CORNET<br />

Je vous prés<strong>en</strong>te le cadre légal : une<br />

<strong>en</strong>treprise qui lic<strong>en</strong>cie sur un territoire,<br />

quand elle emploie plus de 1000 salariés,<br />

est soumise à revitalisation. La<br />

particularité <strong>en</strong> Déodatie est qu’<strong>en</strong> 2008<br />

nous avons signé une conv<strong>en</strong>tion de<br />

revitalisation volontaire pour une<br />

<strong>en</strong>treprise qui n’avait pas l’obligation de<br />

revitalisation mais qui a souhaité,<br />

consci<strong>en</strong>te de sa responsabilité sociale,<br />

mettre une <strong>en</strong>veloppe à disposition pour<br />

la revitalisation. Cela représ<strong>en</strong>te sur notre<br />

territoire <strong>en</strong>tre deux et quatre SMIC.<br />

Nous faisons preuve de souplesse,<br />

c’est-à-dire que nous acceptons une forme<br />

de valorisation et de mise à disposition<br />

des compét<strong>en</strong>ces. L’action ne pr<strong>en</strong>d pas<br />

toujours la forme d’une <strong>en</strong>veloppe<br />

financière. Nous adaptons au mieux la<br />

revitalisation, selon le contexte.<br />

Dans les Vosges, à la suite d’expéri<strong>en</strong>ces<br />

un peu malheureuses, nous avons fait le<br />

choix des conv<strong>en</strong>tions de revitalisation<br />

pilotées par des opérateurs privées<br />

(cabinets parisi<strong>en</strong>s). Ces cabinets<br />

demandai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 10% et 25% de<br />

l‘<strong>en</strong>veloppe allouée à la revitalisation. Au<br />

regard de la situation économique de ces<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Les cabinets extérieurs au territoire<br />

peuv<strong>en</strong>t apporter une plus value car ils<br />

prospect<strong>en</strong>t sur un réseau d’<strong>en</strong>treprises<br />

exogènes qu’ils peuv<strong>en</strong>t attirer <strong>en</strong><br />

Déodatie (un grand groupe a été attiré sur<br />

<strong>en</strong>treprises, il nous a paru intéressant de<br />

confier le pilotage de revitalisation aux<br />

Maisons de l’emploi. L’intérêt réside dans<br />

le fait que nous connaissons le contexte<br />

économique du territoire. Nous sommes<br />

sur place, nous avons tissé un réseau de<br />

part<strong>en</strong>aires qui permet d’apporter des<br />

projets par d’autres canaux et notre coût<br />

de fonctionnem<strong>en</strong>t est intégré dans le<br />

plan de revitalisation. Dans les<br />

conv<strong>en</strong>tions signées depuis 2008, la<br />

Maison de l’emploi intervi<strong>en</strong>t à un coût<br />

moindre qui ne grève pas les <strong>en</strong>veloppes<br />

mises à disposition pour la revitalisation.<br />

Cette philosophie pourrait évoluer. En<br />

2006, une conv<strong>en</strong>tion de revitalisation<br />

pilotée par un cabinet privé parisi<strong>en</strong> n’a<br />

pas été une expéri<strong>en</strong>ce satisfaisante au<br />

moins au départ, compte t<strong>en</strong>u d’un défaut<br />

de connaissance et de contacts de terrain.<br />

A l’issue, l’objectif a été rempli grâce à un<br />

pilotage conjoint des part<strong>en</strong>aires (élus et<br />

services de l’Etat). C’est à la suite de cette<br />

expéri<strong>en</strong>ce qu’il est apparu que les<br />

Maisons de l’emploi sont mieux placées<br />

pour remplir cette mission d’animation de<br />

la revitalisation.<br />

la friche). Des acteurs de la Maison de<br />

l’emploi, ag<strong>en</strong>ces de développem<strong>en</strong>t<br />

départem<strong>en</strong>tales, ag<strong>en</strong>ces de<br />

développem<strong>en</strong>t régionales, trois chambres<br />

consulaires, peuv<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>er des projets.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

62


En partant de ce constat, l’Etat a décidé de<br />

confier ce travail aux Maisons de l’emploi.<br />

Depuis janvier 2008, toutes les<br />

conv<strong>en</strong>tions signées ont été animées par<br />

la Maison de l’emploi pour un montant<br />

total d’1 million 11 000 euros.<br />

L’économie réalisée par rapport à<br />

ce qu’aurait facturé un cabinet privé peut<br />

être estimée à 200 000 euros (20% du<br />

coût total) : cette somme a été reversée à<br />

des <strong>en</strong>treprises et créateurs d’<strong>en</strong>treprises<br />

locaux. Ces sommes sont très<br />

importantes, surtout pour les TPE (très<br />

petites <strong>en</strong>treprises). Le part<strong>en</strong>ariat<br />

fonctionne très bi<strong>en</strong> avec un certains<br />

nombres d’acteurs (par exemple, les<br />

ag<strong>en</strong>ces de Développem<strong>en</strong>t Régionales et<br />

Départem<strong>en</strong>tales).<br />

Ils nous amèn<strong>en</strong>t des projets<br />

structurants industriels. Nous avons<br />

égalem<strong>en</strong>t deux consulaires, la Chambre<br />

des Métiers et la CCI (Chambre de<br />

Marie CORNET<br />

Il nous est arrivé de r<strong>en</strong>contrer<br />

plusieurs chefs d’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> même<br />

temps, l’un artisan, l’autre chargé de<br />

communication, par exemple. Le premier<br />

n’a pas vraim<strong>en</strong>t la fibre commerciale. Ils<br />

ont échangé leur numéro, chacun y<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Les <strong>en</strong>treprises qui ont bénéficié<br />

des aides financières des conv<strong>en</strong>tions de<br />

revitalisation sont égalem<strong>en</strong>t plus<br />

facilem<strong>en</strong>t mobilisables lorsque nous<br />

organisons des manifestations (forums<br />

d’appr<strong>en</strong>tissage, petits déjeuners <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprise…) Le mois prochain, nous allons<br />

réunir autour d’un petit déjeuner à peu<br />

près 70 <strong>en</strong>treprises que nous avons aidées<br />

financièrem<strong>en</strong>t. Des li<strong>en</strong>s se nou<strong>en</strong>t et<br />

permett<strong>en</strong>t de créer un véritable réseau<br />

qui débouche parfois sur des affaires.<br />

Nous avons choisi, au départ, d’interv<strong>en</strong>ir<br />

Marie CORNET<br />

Aujourd’hui, dans un territoire <strong>en</strong><br />

difficulté, vous v<strong>en</strong>dez votre dispositif<br />

Maison de l’emploi aux <strong>en</strong>treprises, aux<br />

Commerce et d’Industrie), dont l’une est<br />

particulièrem<strong>en</strong>t active pour proposer des<br />

dossiers d’<strong>en</strong>treprises ou de porteurs de<br />

projets éligibles.<br />

En tant qu‘acteur territorial, nous<br />

avons un rôle de plus value. Nous<br />

apportons un financem<strong>en</strong>t qui peut<br />

paraître parfois symbolique, une somme<br />

de 3000 euros <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, mais aussi la<br />

prés<strong>en</strong>tation d’un projet avec la prés<strong>en</strong>ce<br />

d’à peu près 20 personnes à chaque<br />

comité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. C’est un atout <strong>en</strong><br />

termes de nouvelles idées et parfois<br />

d’apport d’aides supplém<strong>en</strong>taires. A<br />

chaque comité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, un membre<br />

d’une des structures participantes va<br />

accompagner et être le référ<strong>en</strong>t de<br />

l’<strong>en</strong>treprise qui bénéficie de l’aide. Cet<br />

appui structurel est presque plus<br />

important que l’appui financier que nous<br />

apportons.<br />

trouvant on compte. L’un reçoit une aide<br />

publicitaire, l’autre travaille sur cette<br />

publicité. Il s’agit donc d’une mise <strong>en</strong><br />

réseau des acteurs locaux du territoire et<br />

d’un apport <strong>en</strong>tre personnes.<br />

sur le coût de financem<strong>en</strong>t. Nous animons<br />

quatre conv<strong>en</strong>tions : cela nous pr<strong>en</strong>d<br />

beaucoup de temps, d’autant plus qu’il<br />

faut, avant l’interv<strong>en</strong>tion, s<strong>en</strong>sibiliser les<br />

chefs d’<strong>en</strong>treprise. Le travail préalable est<br />

long. Si des conv<strong>en</strong>tions doiv<strong>en</strong>t être<br />

signées à l’av<strong>en</strong>ir, la question est de savoir<br />

si une partie de l’<strong>en</strong>veloppe réservée à cet<br />

effet pourrait être attribuée non pas au<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi<br />

mais plutôt au financem<strong>en</strong>t d’actions<br />

portées par la Maison de l’emploi.<br />

élus et à tous les acteurs du territoire.<br />

Pour cela, vous leur dites que la Maison de<br />

l’emploi est une structure légère qui<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

63


permet de fédérer, qui apporte une plus<br />

value. Nous perdons notre crédibilité si<br />

nous rev<strong>en</strong>ons sur les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts que<br />

nous avons pris au départ. La question du<br />

souti<strong>en</strong> à la Maison de l’emploi via la<br />

revitalisation se posera pour les<br />

conv<strong>en</strong>tions à v<strong>en</strong>ir.<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Quatre <strong>en</strong>treprises ont signé une<br />

conv<strong>en</strong>tion de revitalisation depuis janvier<br />

2008, ce qui représ<strong>en</strong>te un peu plus d’1<br />

million d’euros, soit 313 suppressions de<br />

postes. Nous avons versé 133 aides à 73<br />

<strong>en</strong>treprises différ<strong>en</strong>tes : 39 pour créer de<br />

l’activité à caractère industriel même si<br />

nous sommes sur un territoire à caractère<br />

rural. Nous aidons égalem<strong>en</strong>t le secteur<br />

tertiaire, lorsque cette aide relève d’une<br />

problématique « aménagem<strong>en</strong>t du<br />

territoire ». Par exemple, nous avons<br />

Marie CORNET<br />

Il est évid<strong>en</strong>t que l’<strong>en</strong>semble des acteurs<br />

préfèrerai<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ir des projets<br />

industriels structurants. Il faut être<br />

pragmatique et « coller » à la réalité d’un<br />

territoire. Le souti<strong>en</strong> à une supérette<br />

située dans une vallée peut relever d’une<br />

logique d’aménagem<strong>en</strong>t du territoire. Il<br />

s’agit d’appréh<strong>en</strong>der les dossiers au cas<br />

par cas. Ce n’est pas toujours simple,<br />

surtout pour une conv<strong>en</strong>tion qui est à<br />

cheval sur deux départem<strong>en</strong>ts, créant<br />

parfois une forme de concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Nous avons l’exemple d’une<br />

<strong>en</strong>treprise qui, dans son plan de<br />

revitalisation, avait l’int<strong>en</strong>tion de créer<br />

quinze emplois. Je p<strong>en</strong>sais que l’aide lui<br />

serait accordée. Pourtant, les membres du<br />

comité ont considéré que la structure<br />

était suffisamm<strong>en</strong>t solide et qu’apporter<br />

une aide financière relèverait de l’effet<br />

d’aubaine. L’aide aux <strong>en</strong>treprises est<br />

plafonnée à 15 000 euros. Cette aide lui a<br />

été refusée. Avec nos 39 créations<br />

d’activités, nous avons aidé à 90<br />

embauches avec une règle à laquelle nous<br />

n’avons jamais dérogé -cette règle est<br />

écrite dans les conv<strong>en</strong>tions, c’est le « CDI,<br />

sout<strong>en</strong>u la création d’un « Vival » au fond<br />

d’une vallée. Cette action a contribué à la<br />

revitalisation de la vallée. Nous avons<br />

r<strong>en</strong>oncé au mythe de la création d’une<br />

<strong>en</strong>treprise qui embaucherait 400 salariés.<br />

Notre action est c<strong>en</strong>trée sur de la micro<br />

création (TPE). Nous aidons les<br />

demandeurs d’emploi qui cherch<strong>en</strong>t à<br />

créer leur activité. Nous sommes donc un<br />

peu éloignés de l’objectif de « ré<br />

industrialisation ».<br />

les territoires et les élus. La relation avec<br />

les élus est <strong>en</strong>richissante mais pas<br />

toujours simple. Nous sout<strong>en</strong>ons<br />

beaucoup de petites actions mais nous<br />

avons égalem<strong>en</strong>t des exemples contraires,<br />

comme la création d’une quinzaine<br />

d’emplois dans une fonderie de la région.<br />

Nous allons probablem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ir un<br />

autre projet d’<strong>en</strong>treprise qui cherche à se<br />

diversifier. Il faut se méfier de l’effet<br />

d’aubaine mais nous pesons le pour et le<br />

contre lors de nos comités d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t.<br />

temps plein ». Cette règle est inamovible<br />

lorsque nous aidons à la création<br />

d’emploi. Nous accordons une aide pour<br />

un CDD sous condition qu’il soit<br />

automatiquem<strong>en</strong>t transformé <strong>en</strong> CDI.<br />

L’aide est accordée seulem<strong>en</strong>t lorsque le<br />

CDD est transformé <strong>en</strong> CDI. Nous sommes<br />

plus souples sur la création d’activité que<br />

sur l’aide à l’embauche, car l’effet<br />

d’aubaine est moins évid<strong>en</strong>t.<br />

Sur les 133 aides versées, nous<br />

avons r<strong>en</strong>contré deux difficultés. Pour<br />

l’une, l’activité de la structure n’a pas<br />

permis de conserver le poste et, pour<br />

l’autre, l’<strong>en</strong>treprise a cessé son activité.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

64


Théoriquem<strong>en</strong>t, nous étions <strong>en</strong> droit de<br />

réclamer le remboursem<strong>en</strong>t de l’aide. Or,<br />

le comité a estimé dans les deux cas que<br />

l’<strong>en</strong>treprise avait lic<strong>en</strong>cié de manière<br />

contrainte et forcée, et que ce serait<br />

l’<strong>en</strong>foncer <strong>en</strong>core plus que de réclamer le<br />

remboursem<strong>en</strong>t de l’aide.<br />

Marie CORNET<br />

Il y a parfois des cas compliqués.<br />

Lorsqu’une <strong>en</strong>treprise lic<strong>en</strong>cie, nous<br />

examinons, toujours au cas par cas, la<br />

possibilité de demander un<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Majoritairem<strong>en</strong>t, les aides sont<br />

accordées à des <strong>en</strong>treprises qui recrut<strong>en</strong>t<br />

ou des créateurs d’<strong>en</strong>treprises. Un<br />

troisième volet est beaucoup moins<br />

utilisé. C’est l’« aide à la formation »<br />

quand le droit commun ne peut plus<br />

interv<strong>en</strong>ir. Nous avons l’exemple de<br />

Lorrains frontaliers de l’Alsace qui ne<br />

pouvai<strong>en</strong>t pas bénéficier d’une formation<br />

car il n’y avait pas d’accord existant <strong>en</strong>tre<br />

les deux régions. Nous leur avons accordé<br />

cette aide car il est beaucoup plus facile<br />

pour eux de se former <strong>en</strong> Alsace qu’<strong>en</strong><br />

Lorraine - sous réserve que la formation<br />

débouche sur des CDI temps plein. Cette<br />

souplesse est très importante.<br />

remboursem<strong>en</strong>t de l’aide selon le motif du<br />

lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t. Il faut toujours étudier les<br />

solutions au cas par cas.<br />

Le quatrième axe qui relève d’une<br />

seule conv<strong>en</strong>tion est très intéressant : il<br />

s’agit de la mise à disposition de cadres de<br />

cette <strong>en</strong>treprise au bénéfice de très<br />

petites <strong>en</strong>treprises du territoire, pour un<br />

appui technique sur des missions<br />

particulières. Il a été activé par exemple<br />

pour aider une TPE à formaliser son plan<br />

hygiène et sécurité. L’appui a été de deux<br />

demi journées. Pour l’année 2011, nous<br />

allons développer ce principe, notamm<strong>en</strong>t<br />

par le biais d’un cadre qui accompagnera<br />

des TPE dans le cadre de la démarche<br />

GTEC de la Maison de l’emploi.<br />

Vinc<strong>en</strong>t BELEY, Directeur de la Maison de l’emploi de Lyon<br />

Est-ce l’<strong>en</strong>treprise ou l’Etat qui de l’emploi s’occup<strong>en</strong>t de la<br />

décide finalem<strong>en</strong>t du choix de l’animateur<br />

d’une conv<strong>en</strong>tion de revitalisation ? De<br />

revitalisation ? Quel est leur mode de<br />

rémunération ?<br />

plus, combi<strong>en</strong> de personnes à la Maison<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Nous sommes deux à nous occuper<br />

de revitalisation au sein de la Maison de<br />

l’emploi. Chaque chef d’<strong>en</strong>treprise doit<br />

prés<strong>en</strong>ter son projet devant le comité.<br />

Quand ce n’est pas possible, nous faisons<br />

des visites <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise ou au porteur de<br />

projet, si possible avec celui qui a fait<br />

remonter le projet. Parfois il nous est<br />

arrivé de faire des visites communes avec<br />

Pôle emploi et le CTP.<br />

Nous avons démarré la<br />

revitalisation du territoire <strong>en</strong> 2007. Cette<br />

action n’était pas prévue dans notre<br />

budget et elle nous pr<strong>en</strong>d beaucoup de<br />

temps. Nous l’effectuons au titre du<br />

financem<strong>en</strong>t global des Maisons de<br />

l’emploi. Nous y consacrons beaucoup<br />

d’énergie mais nous nous y retrouvons car<br />

cela nous permet de créer un réseau<br />

d’<strong>en</strong>treprises.<br />

Cette animation nous permet de<br />

réunir tous les part<strong>en</strong>aires autour d’une<br />

table. Comme la Maison de l’emploi<br />

pilote cette action, et que ce fait a été<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

65


econnu par les <strong>en</strong>treprises, nous avons<br />

Marie CORNET<br />

Nous sommes sur un territoire où<br />

nous avons besoin de légitimer nos<br />

structures. Qui décide de l’octroi des<br />

conv<strong>en</strong>tions de revitalisation ?<br />

Quand il y a projet de revitalisation,<br />

des réunions de concertation s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t<br />

avec l’<strong>en</strong>treprise qui peut avoir des idées<br />

sur les modalités de pilotage. Comm<strong>en</strong>t,<br />

par quels moy<strong>en</strong>s, par quelles modalités<br />

de gestion va s’effectuer la revitalisation ?<br />

Pour la majorité des conv<strong>en</strong>tions de<br />

revitalisation, c’est la Maison de l’emploi<br />

qui a été choisie car elle est la mieux<br />

placée pour résoudre les problèmes au<br />

niveau local et qu’elle possède un réseau<br />

de part<strong>en</strong>aires : a priori cela ne coûte ri<strong>en</strong><br />

une légitimité qui n’a pas de prix.<br />

aux <strong>en</strong>treprises. En ce qui concerne la<br />

conv<strong>en</strong>tion Faurecia, elle a une certaine<br />

habitude des conv<strong>en</strong>tions de<br />

revitalisation.<br />

En général, savoir qui va être <strong>en</strong><br />

charge d’un projet de revitalisation fait<br />

l’objet d’une négociation à laquelle la<br />

Maison de l’emploi est associée. A l’heure<br />

actuelle, seule une conv<strong>en</strong>tion du<br />

territoire n’est pas pilotée par la maison<br />

de l’emploi. Il s’agit d’une <strong>en</strong>treprise qui<br />

met <strong>en</strong> place une action de revitalisation<br />

volontaire sur deux bassins d’emploi <strong>en</strong><br />

France mais qui n’est pas issue du<br />

territoire<br />

vosgi<strong>en</strong>.<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

L’avantage à ce que la question de<br />

revitalisation soit gérée par la même<br />

structure est de faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre toutes<br />

les demandes. La conv<strong>en</strong>tion qu’évoque<br />

Mme CORNET est exogène au territoire,<br />

elle accompagne des projets dont nous<br />

Marie CORNET<br />

L’idée de la mutualisation est bonne mais<br />

compliquée à mettre <strong>en</strong> œuvre. Nous y<br />

réfléchissons depuis début 2008. Nous<br />

avons une dizaine de conv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong> cours<br />

sur trois arrondissem<strong>en</strong>ts différ<strong>en</strong>ts.<br />

L’idée serait de mutualiser une partie de<br />

chaque <strong>en</strong>veloppe au niveau<br />

départem<strong>en</strong>tal, la gestion étant effectuée<br />

par une structure ad hoc. Ce « fonds<br />

départem<strong>en</strong>tal » permettrait, au niveau<br />

du départem<strong>en</strong>t, de sout<strong>en</strong>ir des projets<br />

structurants (<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant pour exemple la<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Je voudrais ajouter un détail<br />

technique : les fonds sont alloués par le<br />

comité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t et rest<strong>en</strong>t dans<br />

l’<strong>en</strong>treprise. Dans les faits, le comité<br />

d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>d une décision, la<br />

Maison de l’emploi réunit <strong>en</strong>suite les<br />

n’avons pas forcém<strong>en</strong>t connaissance. Il<br />

m’est arrivé plusieurs fois de me mettre<br />

<strong>en</strong> contact avec des <strong>en</strong>treprises qui<br />

faisai<strong>en</strong>t déjà l’objet de revitalisation.<br />

C’est pourquoi je suis favorable à une<br />

mutualisation.<br />

Moselle). Les réflexions sont <strong>en</strong>core <strong>en</strong><br />

cours car nous avons trois<br />

arrondissem<strong>en</strong>ts très différ<strong>en</strong>ts (aussi bi<strong>en</strong><br />

au niveau géographique qu’économique)<br />

avec une logique de territoire très<br />

marquée. Une réflexion concernant le<br />

dispositif Alizée est <strong>en</strong> cours au niveau du<br />

départem<strong>en</strong>t mais le débat reste vivace<br />

car il existe une méfiance au sujet de la<br />

manière dont ces fonds serai<strong>en</strong>t<br />

redistribués.<br />

justificatifs et <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>che le paiem<strong>en</strong>t de<br />

l’aide <strong>en</strong> transmettant à la préfecture un<br />

RIB, l’extrait Kbis ou la copie du contrat de<br />

travail. L’aide est <strong>en</strong>suite transmise à<br />

l’<strong>en</strong>treprise. Ce n’est pas le cas partout.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

66


Dans certains cas, il s’agit d’un fonds<br />

autonome géré par la Maison de l’emploi.<br />

Antonio TERRA Directeur de la Maison de l’emploi et de la formation du pays<br />

chaunois<br />

Au sujet de la mutualisation dans activité qui de toute façon aurai<strong>en</strong>t vu le<br />

l’Aisne, depuis quelques années, on jour. Est-ce donc une utilisation pertin<strong>en</strong>te<br />

prélève à la source 20% « mutualisables »<br />

dans le départem<strong>en</strong>t qui sont gérés soit<br />

par le réseau consulaire soit par l’Ag<strong>en</strong>ce<br />

de Développem<strong>en</strong>t de l’Aisne. Je trouve ce<br />

système très bi<strong>en</strong>.<br />

De plus, je voudrais donner mon<br />

de ces fonds ?<br />

Sur ce point j’ai deux questions à<br />

poser: arrivez-vous à utiliser toutes les<br />

<strong>en</strong>veloppes ? Nous ne dép<strong>en</strong>sons pas,<br />

pour notre part, la totalité des sommes<br />

qui nous sont allouées. Ne serait-il donc<br />

point de vue sur les questions autour de pas intéressant de créer un fonds<br />

l’effet d’aubaine des sommes allouées. mutualisable départem<strong>en</strong>tal pour reverser<br />

Nous versons des fonds bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t que l’on a <strong>en</strong> surplus ?<br />

pour la création d’emplois ou pour une<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Dans la nouvelle conv<strong>en</strong>tion de<br />

janvier 2011, il y a un article qui stipule<br />

que les fonds dont vous parlez peuv<strong>en</strong>t<br />

être reversés à des structures concourant<br />

au développem<strong>en</strong>t de l’emploi local sur un<br />

territoire. Le développem<strong>en</strong>t technique<br />

d’un plan de revitalisation pr<strong>en</strong>d<br />

beaucoup de temps, c’est le frein qui nous<br />

empêche de dép<strong>en</strong>ser toute notre<br />

<strong>en</strong>veloppe. Ces comités d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

sont pr<strong>en</strong>ants et revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t tous les mois.<br />

Il faut développer notre activité et<br />

multiplier les réunions, attribuer des aides<br />

à d’autres activités annexes. Ainsi 10 000<br />

euros sont alloués pour la création d’une<br />

étude de faisabilité d’un cluster sur les<br />

métiers de la recherche pour la fabrication<br />

de produits médicaux.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Dans le cadre d’une conv<strong>en</strong>tion,<br />

nous avons sollicité l’<strong>en</strong>treprise et l’Etat<br />

qui sout<strong>en</strong>ait ce dossier : le Fonds de<br />

Revitalisations sur la création d’une<br />

fonction RH territoriale Maison de<br />

Marie CORNET<br />

Il ne faut pas « fonctionnariser » les<br />

Maisons de l’emploi. La légitimité de la<br />

Maison de l’emploi se gagne par la mise<br />

Vinc<strong>en</strong>t BELEY<br />

Les cabinets v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une certaine<br />

sécurité juridique à l’<strong>en</strong>treprise quand ils<br />

v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leurs prestations. La « sécurité<br />

juridique » signifie que ces cabinets<br />

v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un package clé <strong>en</strong> main de toutes<br />

les obligations légales à respecter<br />

l’emploi. Nous avons eu des difficultés à<br />

faire passer cette idée. Alors qu’un projet<br />

de création de boulangerie a été accepté<br />

très facilem<strong>en</strong>t.<br />

<strong>en</strong> œuvre d’actions concrètes. Les élus<br />

sont toujours rétic<strong>en</strong>ts pour que nous<br />

<strong>en</strong>gagions des études et ils n’ont pas tort.<br />

lorsqu’une <strong>en</strong>treprise doit effectuer un<br />

lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t économique. La Maison de<br />

l’emploi locale le peut-elle aussi alors<br />

qu’elle est animatrice ou pilote ? L’Etat<br />

peut-il garantir cette sécurité juridique si<br />

la Maison de l’emploi ne le peut pas ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

67


Marie CORNET<br />

Concernant la revitalisation, la<br />

Maison de l’emploi et un cabinet de<br />

conseils font le même travail. La<br />

connaissance du terrain est une véritable<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Le risque avec la Maison de l’emploi<br />

est la p<strong>en</strong>sée de certains qu’elle est déjà<br />

sur le territoire et qu’il s’agit d’une bande<br />

de copains qui se réunit pour étudier les<br />

dossiers à la tête du cli<strong>en</strong>t. Je ne suis pas<br />

Stéphanie PARIS<br />

Je me c<strong>en</strong>trerai sur la prospective<br />

économique parce que la partie<br />

revitalisation a été évoquée très<br />

précisém<strong>en</strong>t par la Déodatie. Redon est<br />

situé <strong>en</strong> Bretagne Sud à la croisée des<br />

Régions Pays-de-la-Loire et Bretagne ainsi<br />

que sur trois départem<strong>en</strong>ts : Loire-<br />

Atlantique, Ille-et-Vilaine et Morbihan.<br />

C’est un territoire rural, 90 000 habitants,<br />

cinq communautés de communes.<br />

L’industrialisation est surtout définie par<br />

la sous-traitance automobile.<br />

Nous sommes dans une période de<br />

désindustrialisation. Dès 2004-2005, le<br />

Comité de bassin d’emploi et les élus<br />

locaux se sont p<strong>en</strong>chés sur l’av<strong>en</strong>ir de<br />

notre territoire. Il y a eu la volonté de<br />

redynamiser ce territoire. Cette démarche<br />

a été concrétisée par la création de la<br />

Maison de l’emploi, du Développem<strong>en</strong>t<br />

de la Formation et de l’Insertion du Pays<br />

de Redon Bretagne Sud.<br />

Nous avons donc cette dim<strong>en</strong>sion<br />

de développem<strong>en</strong>t économique depuis les<br />

origines et elle s’est matérialisée au<br />

travers d’une double démarche : la GPEC<br />

Territoriale et une démarche<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t des mutations<br />

économiques (plutôt que « mutations<br />

industrielles », la notion d’industrie étant<br />

limitative).<br />

plus value apportée par la Maison de<br />

l’emploi. Vous confondez PSE et plan de<br />

revitalisation.<br />

d’accord avec cette théorie qui m’a déjà<br />

été prés<strong>en</strong>tée. Le service est le même qu’il<br />

soit effectué par la Maison de l’emploi ou<br />

un cabinet privé.<br />

Notre action a pour pivot l’emploi.<br />

Nous avons la chance d’avoir des<br />

ressources humaines, nous sommes une<br />

équipe de huit salariés.<br />

Il y a un poste de chef de projet<br />

dédié au développem<strong>en</strong>t économique.<br />

Depuis fin 2008, nous mettons <strong>en</strong> place<br />

une action qui réunit l’<strong>en</strong>semble des<br />

acteurs concernés par ces<br />

problématiques. Compte-t<strong>en</strong>u de la<br />

complexité de notre territoire, les<br />

objectifs et les moy<strong>en</strong>s financiers sont très<br />

disparates.<br />

Tout le monde s’est mis d’accord<br />

pour mettre <strong>en</strong> œuvre des actions pour<br />

diversifier l’activité sur le territoire. Pour<br />

ce faire, nous avons mutualisé nos<br />

expéri<strong>en</strong>ces et notre connaissance<br />

concernant les compét<strong>en</strong>ces existantes<br />

sur le territoire et les moy<strong>en</strong>s de les<br />

développer.<br />

Les élus locaux ont tous montré leur<br />

volonté de maint<strong>en</strong>ir une activité<br />

industrielle, de développer de vraies<br />

compét<strong>en</strong>ces industrielles pour les salariés<br />

afin de ne pas diriger la totalité des<br />

activités du Pays vers le secteur tertiaire.<br />

En partant de l’une de ces activités<br />

industrielles, la sous-traitance automobile,<br />

nous sommes arrivés à force de réunions à<br />

un projet réalisable sur le thème de la<br />

mobilité verte.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

68


Nous nous inscrivons dans un projet<br />

régional visant à favoriser le<br />

développem<strong>en</strong>t de véhicules électriques.<br />

Dans ce cadre, nous avons par exemple eu<br />

l’occasion de r<strong>en</strong>contrer le Commissariat à<br />

l’Energie Atomique. Notre Maison de<br />

l’emploi a contribué à ouvrir notre<br />

territoire vers l’extérieur : c’est une grosse<br />

plus value que nous avons apportée.<br />

Au bout d’un an et demi de travail,<br />

nous avons abouti à un projet sur le<br />

développem<strong>en</strong>t de notre zone<br />

portuaire autour de la plaisance, du<br />

commerce et de toutes les activités<br />

nautiques. Ce projet a été repris par la<br />

Communauté de communes du Pays de<br />

Redon dans le cadre de sa compét<strong>en</strong>ce<br />

« nautisme ». Dans ce cas précis, notre<br />

rôle a été, <strong>en</strong> amont, d’initier la<br />

démarche, mobiliser les part<strong>en</strong>aires et<br />

accompagner la formalisation du projet.<br />

Enfin, nous travaillons dans le cadre<br />

de l’innovation. Sur notre territoire rural,<br />

nous avons une majorité de très petites et<br />

moy<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>treprises. Nous avons<br />

travaillé avec des établissem<strong>en</strong>ts scolaires<br />

et des <strong>en</strong>treprises pour créer une<br />

plateforme collaborative d’innovation qui<br />

réunit quasim<strong>en</strong>t tous les établissem<strong>en</strong>ts<br />

scolaires et des <strong>en</strong>treprises du territoire<br />

(dont Yves Rocher).<br />

Nous avons d’abord financé un<br />

cabinet qui a effectué tout le<br />

b<strong>en</strong>chmarking <strong>en</strong> amont. Un cabinet<br />

juridique s’est <strong>en</strong>suite occupé du passage<br />

<strong>en</strong> plateforme collaborative d’innovation,<br />

dans son montage juridique. Notre Maison<br />

de l’emploi a ici apporté de l’ingénierie de<br />

projet et de l’ingénierie financière.<br />

Concernant la méthode, début<br />

2009, nous avons mis <strong>en</strong> place un comité<br />

d’initiative stratégique coprésidé par le<br />

sous-préfet de Redon et le Présid<strong>en</strong>t de<br />

notre Maison de l’emploi. Ce comité a<br />

pour rôle de définir les ori<strong>en</strong>tations<br />

stratégiques et d’effectuer le suivi des<br />

projets de revitalisation du territoire. La<br />

démarche que nous avons mise <strong>en</strong> place à<br />

plusieurs buts. Tout d’abord, nous<br />

mettons <strong>en</strong> relation les <strong>en</strong>treprises, les<br />

décideurs locaux, régionaux et nationaux,<br />

les usagers et les organismes de<br />

formation.<br />

Nous <strong>en</strong>courageons égalem<strong>en</strong>t la<br />

coopération inter<strong>en</strong>treprises. Nous<br />

participons à un projet InterReg qui<br />

promeut les alliances <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>treprises<br />

et les communautés rurales <strong>en</strong> faveur de<br />

la résurg<strong>en</strong>ce des territoires ruraux. Notre<br />

thème de travail est « Les mobilités <strong>en</strong><br />

Pays de Redon-Bretagne Sud ». Il y a, à<br />

chaque fois, une double approche du<br />

développem<strong>en</strong>t économique et de<br />

l’emploi. Nous déposons égalem<strong>en</strong>t un<br />

dossier FNRT (Fonds National de<br />

Revitalisation des Territoires) à la<br />

demande de l’Etat.<br />

Ce dossier permet à des <strong>en</strong>treprises<br />

ayant un projet de développem<strong>en</strong>t de<br />

déposer un dossier pour un prêt OSEO<br />

sans garantie.<br />

Joël GUIGNARD, Chargé de projet à la Maison de l’emploi de Toulouse<br />

Comm<strong>en</strong>t mobilisez-vous ces<br />

différ<strong>en</strong>tes structures sans levier<br />

particulier ?<br />

Stéphanie PARIS<br />

Nous effectuons un travail de fond.<br />

Nous sommes opérationnels depuis<br />

janvier 2007. Comme tout le monde nous<br />

avons eu du mal p<strong>en</strong>dant trois ans. Par le<br />

biais du parrainage, nous avons pu<br />

mobiliser des chefs d’<strong>en</strong>treprises très<br />

impliqués au travers de la Mission locale.<br />

Un autre outil qui nous a beaucoup aidés<br />

est le Forum des métiers organisé par une<br />

association qui réunit les chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprise, la CCI, La Mission locale et<br />

Pôle emploi. La Maison de l’emploi a<br />

intégré, dès sa création, le Comité de<br />

Bassin d’Emploi, l’observatoire socio-<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

69


économique du territoire et un dispositif<br />

porté par la Mission locale sur la création<br />

d’activités (Groupem<strong>en</strong>t de jeunes<br />

créateurs). A partir de là, nous avions un<br />

solide dispositif sur lequel nous appuyer.<br />

Cette action nous a permis d’asseoir la<br />

légitimité de notre Maison de l’emploi.<br />

Nous territoire r<strong>en</strong>contre de grosses<br />

difficultés, un taux de chômage supérieur<br />

à la moy<strong>en</strong>ne interdépartem<strong>en</strong>tale et<br />

régionale, des <strong>en</strong>treprises qui ont<br />

t<strong>en</strong>dance à lic<strong>en</strong>cier plus qu’à recruter, de<br />

gros besoins <strong>en</strong> matière de ressources.<br />

L’intérêt général doit dépasser les petites<br />

querelles d’intérêts particuliers que nous<br />

connaissons tous. Nous travaillons à la<br />

mobilisation des élus, des différ<strong>en</strong>tes<br />

structures ainsi que des technici<strong>en</strong>s.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Quel est le statut de la plateforme<br />

ISSATIS ?<br />

Stéphanie PARIS<br />

ISSATIS est une association qui<br />

possède une gouvernance propre. Nous<br />

les avons accompagnés dans la mise <strong>en</strong><br />

œuvre de la gouvernance. Il y a des<br />

<strong>en</strong>treprises, des laboratoires de<br />

recherche, des organismes de formation…<br />

Nous avons travaillé avec eux depuis 2007<br />

et nous les avons accompagnés jusqu’à<br />

leur création, début 2010.<br />

Joël GUIGNARD, Chargé de projet à la Maison de l’emploi de Toulouse<br />

Quand vous vous occupez d’une<br />

<strong>en</strong>treprise et qu’une aide a été accordée,<br />

l’embauche, comme c’est le cas pour les<br />

clauses d’insertion?<br />

obligez-vous cette <strong>en</strong>treprise à<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Non, mais la réponse n’est pas<br />

toujours la même, c’est du cas par pas.<br />

Nous sommes sur un petit territoire : les<br />

<strong>en</strong>treprises sav<strong>en</strong>t donc qui a reçu une<br />

aide ou pas. Leur refuser une aide sur le<br />

même type de demande est difficile à<br />

expliquer. Le li<strong>en</strong> avec les clauses<br />

Stéphanie PARIS<br />

Concernant les clauses d’insertion,<br />

nous avons une chargée de mission qui<br />

s’occupe des clauses : elle travaille auprès<br />

des collectivités pour les informer et des<br />

<strong>en</strong>treprises pour les accompagner dans la<br />

mise <strong>en</strong> oeuvre. Toutes les actions que<br />

nous m<strong>en</strong>ons contribu<strong>en</strong>t à tous les<br />

niveaux à s<strong>en</strong>sibiliser sur des choses<br />

annexes. Le gros avantage des Maisons de<br />

l’emploi est que nous ne portons pas<br />

d’étiquette : nous n’avons pas non plus de<br />

relation financière avec les <strong>en</strong>treprises.<br />

d’insertion se fait plutôt sur les aides que<br />

l’on attribue sur nos projets d’insertion<br />

(un pourc<strong>en</strong>tage de chacune des quatre<br />

<strong>en</strong>veloppes est réservé à l’appui à des<br />

structures d’insertion par l’activité<br />

économique du territoire).<br />

Notre atout est aussi que nous arrivons à<br />

mettre <strong>en</strong> relation des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong>tre<br />

elles: une <strong>en</strong>treprise locale obligée de<br />

travailler avec un sous-traitant <strong>en</strong> région<br />

parisi<strong>en</strong>ne et qui découvre <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant à<br />

une réunion à la MEDEFI qu’elle a le<br />

même à 10 km de son siège peut aider à<br />

maint<strong>en</strong>ir de l’emploi local.<br />

Ces résultats sont difficilem<strong>en</strong>t<br />

quantifiables vis-à-vis des élus locaux mais<br />

contribu<strong>en</strong>t au développem<strong>en</strong>t de<br />

l’emploi<br />

local.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

70


Atelier<br />

Revitalisation du territoire et prospective<br />

économique<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Directeur, Maison de l’emploi de la Déodatie<br />

Dominique PONJON<br />

Directrice, Maison de l’emploi du Bassin Dieppois<br />

Fanny PROVOST<br />

Chargée de Mission GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compét<strong>en</strong>ces), Maison<br />

de l’emploi et de la Formation du Pays Beaujolais<br />

Animation<br />

Nadège MESBAH<br />

Chef de Projet Maisons de l’emploi, Alliance Villes Emploi<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

71


Nadège MESBAH<br />

La revitalisation des territoires est<br />

aujourd’hui inscrite dans les différ<strong>en</strong>ts<br />

axes d’interv<strong>en</strong>tion du nouveau cahier des<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

La Déodatie est un territoire qui se<br />

situe dans les Vosges autour de Saint-Dié,<br />

à 800 km au sud de Nancy. C’est un pays<br />

de 95 000 habitants et 14 communautés<br />

de communes. Je vais interv<strong>en</strong>ir sur les<br />

comités de pilotage de revitalisation des<br />

Maisons de l’emploi. Le cadre légal des<br />

conv<strong>en</strong>tions de revitalisation est une<br />

conv<strong>en</strong>tion par laquelle le préfet de<br />

départem<strong>en</strong>t peut contraindre une<br />

<strong>en</strong>treprise, qui déti<strong>en</strong>t plus de 1 000<br />

salariés et qui procède à des lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts<br />

<strong>en</strong> grand nombre, au titre de la<br />

comp<strong>en</strong>sation de la perte infligée à un<br />

territoire. C’est un dispositif qui date de<br />

2002 mis <strong>en</strong> pratique dans les Vosges<br />

depuis cette date. Depuis 2008, la Maison<br />

de l’emploi de la Déodatie anime ces<br />

conv<strong>en</strong>tions de revitalisation.<br />

En général, l’<strong>en</strong>treprise qui doit<br />

revitaliser souhaite <strong>en</strong>gager un cabinet<br />

privé pour animer cette conv<strong>en</strong>tion (bi<strong>en</strong><br />

distincte du PSE). Le cabinet recruté exige<br />

une rémunération de 15% à 20% (parfois<br />

plus) de l’<strong>en</strong>veloppe globale. Il y a eu un<br />

certain nombre d’expéri<strong>en</strong>ces<br />

malheureuses dans les Vosges. Pr<strong>en</strong>ons un<br />

exemple <strong>en</strong> 2006. Un cabinet embauché<br />

par une <strong>en</strong>treprise avait fait le service<br />

minimum (étudier le site de l’<strong>en</strong>treprise,<br />

passer des coups de téléphone et<br />

prés<strong>en</strong>ter un dossier papier une fois tous<br />

les deux mois). A la fin de la conv<strong>en</strong>tion, il<br />

faut justifier du nombre d’emplois créés<br />

qui doit être égal au nombre d’emplois<br />

supprimés dans l’<strong>en</strong>treprise. Dans ce cas<br />

précis, le bilan n’était pas bon. En<br />

revanche, ces cabinets sont très<br />

performants pour la prospection<br />

d’<strong>en</strong>treprises extérieures à attirer dans la<br />

région. Le sous-préfet et le député du<br />

territoire avai<strong>en</strong>t considéré à l’époque, à<br />

juste titre, que l’interv<strong>en</strong>tion de ce cabinet<br />

charges des Maisons de l’emploi. Nous<br />

allons <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre trois témoignages.<br />

était insuffisante dans la mesure où il<br />

n’était pas implanté sur le territoire et<br />

qu’il s’appuyait à 100% sur le réseau des<br />

acteurs locaux. Comme la loi le permet,<br />

les élus locaux ont confié l’animation des<br />

conv<strong>en</strong>tions de revitalisation à la Maison<br />

de l’emploi.<br />

En effet, nous sommes un outil du<br />

territoire, nous avons un réseau de<br />

part<strong>en</strong>aires qui connaiss<strong>en</strong>t le terrain. Nos<br />

part<strong>en</strong>aires sont donc experts dans la<br />

connaissance du contexte territorial.<br />

Notre Maison de l’emploi est financée à<br />

cet effet. Par ailleurs, la totalité de la<br />

somme attribuée aux <strong>en</strong>treprises est<br />

réservée au territoire. C’est donc un coût<br />

zéro pour l’<strong>en</strong>treprise qui opère la<br />

conv<strong>en</strong>tion de revitalisation. La première<br />

animation de la Maison de l’emploi date<br />

de janvier 2008. Par la suite, nous avons<br />

signé trois autres conv<strong>en</strong>tions de<br />

revitalisation. Cela pr<strong>en</strong>d beaucoup de<br />

temps car les comités d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t se<br />

réuniss<strong>en</strong>t tous les mois voir deux fois par<br />

mois. Ces réunions demand<strong>en</strong>t une<br />

préparation des dossiers, il faut<br />

r<strong>en</strong>contrer l’<strong>en</strong>treprise qui a am<strong>en</strong>é le<br />

part<strong>en</strong>aire. Nous sommes <strong>en</strong> réflexion<br />

avec l’Etat pour la période 2011-2014 :<br />

nous étudions la possibilité de<br />

financem<strong>en</strong>t par la conv<strong>en</strong>tion de<br />

revitalisation d’un certain nombre<br />

d’actions portées par la Maison de<br />

l’emploi.<br />

Quid du déroulem<strong>en</strong>t de ces<br />

conv<strong>en</strong>tions ?<br />

Chaque mois, une conv<strong>en</strong>tion se<br />

réunit : tous les part<strong>en</strong>aires de la Maison<br />

de l’emploi sont membres de ce comité<br />

d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t qui comporte une vingtaine<br />

de personnes. On y retrouve les<br />

consulaires, les élus des territoires<br />

concernés par l’<strong>en</strong>treprise qui a lic<strong>en</strong>cié,<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

72


Pôle emploi, la Mission locale, les<br />

structures de Développem<strong>en</strong>t<br />

Economique Départem<strong>en</strong>tal et Régional<br />

ainsi que les services de l’Etat. Nous nous<br />

appuyons sur ces part<strong>en</strong>aires pour faire<br />

remonter des projets. Les projets pour<br />

lesquels nous apportons une aide<br />

concern<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>treprises qui procèd<strong>en</strong>t<br />

à des recrutem<strong>en</strong>ts, les créateurs<br />

d’<strong>en</strong>treprises qui démarr<strong>en</strong>t un projet.<br />

Cela concerne égalem<strong>en</strong>t l’appui et la<br />

formation quand ils sont préalables à<br />

l’emploi et que le droit commun ne<br />

s’applique pas. Il s’agit, par exemple, de<br />

formations effectuées <strong>en</strong> régions. En<br />

Alsace et Lorraine, l’accord <strong>en</strong>tre les deux<br />

régions ne permet pas de financer les<br />

demandeurs d’emploi lorrains qui désir<strong>en</strong>t<br />

effectuer une formation <strong>en</strong> Alsace. Nous<br />

payons cette formation pour comp<strong>en</strong>ser<br />

ce vide juridique. L’aide moy<strong>en</strong>ne pour les<br />

emplois (qui doiv<strong>en</strong>t être des CDI temps<br />

plein) est de 3 000 euros. Y a t-il un effet<br />

d’aubaine ? En effet, on imagine bi<strong>en</strong> que<br />

la majorité des <strong>en</strong>treprises que l’on aide<br />

aurait recruté même si elles n’avai<strong>en</strong>t pas<br />

eu ces 3 000 euros. Pour éviter cela, nous<br />

cherchons à aider les créateurs de très<br />

petites <strong>en</strong>treprises : l’aide peut alors être<br />

un levier pour ces établissem<strong>en</strong>ts.<br />

Notre Maison de l’emploi est dans<br />

une situation un peu atypique car nos<br />

services sont appuyés par l ‘Etat qui a<br />

fortem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>u notre création. Grâce<br />

au travail que nous effectuons sur les<br />

conv<strong>en</strong>tions de revitalisation, nous<br />

acquérons une crédibilité. Cette action<br />

nous permet de lier de nombreux<br />

contacts : nous faisons un suivi à 6, 12, 18<br />

mois des <strong>en</strong>treprises qui ont recruté ou<br />

qui ont créé des emplois.<br />

Nous réunissons ces <strong>en</strong>treprises<br />

pour créer un réseau. Quand vous<br />

sollicitez une <strong>en</strong>treprise pour le Forum de<br />

l’appr<strong>en</strong>tissage pour qu’elle vi<strong>en</strong>ne<br />

prés<strong>en</strong>ter ses métiers, il est plus simple de<br />

la faire v<strong>en</strong>ir si auparavant vous l’avez<br />

aidée.<br />

Ces conv<strong>en</strong>tions de revitalisation<br />

nous donn<strong>en</strong>t donc une certaine<br />

crédibilité vis à vis des part<strong>en</strong>aires qui<br />

particip<strong>en</strong>t à cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, même si on<br />

voit bi<strong>en</strong> que l’implication n’est pas la<br />

même pour toutes ces structures. La<br />

DRIRE/DREAL (Direction Régionale de<br />

l’Industrie, de la Recherche et de<br />

l’Environnem<strong>en</strong>t/ Direction Régionale de<br />

l’Environnem<strong>en</strong>t, l’Aménagem<strong>en</strong>t et<br />

Logem<strong>en</strong>t) nous aide beaucoup lorsque<br />

nous allons visiter une <strong>en</strong>treprise <strong>en</strong><br />

amont du recrutem<strong>en</strong>t. Au niveau<br />

consulaire, nous travaillons <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec la Chambre des Métiers, la CCI, Pôle<br />

emploi et CTP. Une de ces structures nous<br />

aide beaucoup car elle nous fait remonter<br />

beaucoup de petits projets concernant les<br />

artisans.<br />

Faut-il mutualiser les conv<strong>en</strong>tions<br />

de revitalisation ? Nous effectuons quatre<br />

conv<strong>en</strong>tions de revitalisation dont les<br />

comités d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sont bi<strong>en</strong> distincts.<br />

Les mêmes membres se réuniss<strong>en</strong>t à<br />

chaque fois avec l’<strong>en</strong>treprise<br />

conv<strong>en</strong>tionnée. Faut-il dans ce cas<br />

procéder à une mutualisation des comités<br />

d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t ? Les <strong>en</strong>treprises ne le<br />

souhait<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t car elles veul<strong>en</strong>t<br />

que la situation économique de leur<br />

<strong>en</strong>treprise reste confid<strong>en</strong>tielle. La<br />

mutualisation peut-elle se faire à l’échelon<br />

du départem<strong>en</strong>t ? Cette solution est<br />

préconisée car elle permettrait la<br />

mutualisation des fonds et r<strong>en</strong>drait<br />

l’action plus efficace. Nous avons fixé une<br />

règle : nous plafonnons notre aide à 15<br />

000 euros. Sur le montant moy<strong>en</strong> des<br />

conv<strong>en</strong>tions, à peu près de 400 000 euros,<br />

une partie de la somme est souv<strong>en</strong>t<br />

réservée à l’appui d’une structure qui irait<br />

se réimplanter sur le site abandonné <strong>en</strong><br />

cas de fermeture de l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Nadège MESBAH<br />

Vous précisiez que votre territoire<br />

se situait sur un CTP, quel effet cela a t-il<br />

sur les conv<strong>en</strong>tions de revitalisation ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

73


Arnaud FRIEDMANN<br />

Nous sommes dans les mêmes<br />

locaux que le CTP (contrat de transition<br />

professionnelle). Certains lic<strong>en</strong>ciés<br />

économiques qui adhèr<strong>en</strong>t au CTP se<br />

dirig<strong>en</strong>t vers la création d’<strong>en</strong>treprise.<br />

Assez naturellem<strong>en</strong>t, le CTP nous remonte<br />

un certain nombre de projets. Quant à la<br />

mutualisation, nous nous sommes posé la<br />

question de mutualiser 20% des sommes<br />

reversées qui pourrai<strong>en</strong>t permettre<br />

d’effectuer un grand projet structurant.<br />

Notre territoire comporte quatre bassins<br />

d’emploi très distincts et les élus<br />

redout<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> cas de mutualisation les<br />

fonds ne soi<strong>en</strong>t pas redistribués de<br />

manière équilibrée <strong>en</strong>tre ces différ<strong>en</strong>ts<br />

bassins. C’est la raison pour laquelle la<br />

mutualisation n’a pas <strong>en</strong>core abouti.<br />

Il existe à l’heure actuelle une<br />

conv<strong>en</strong>tion de revitalisation extérieure au<br />

territoire. Il s’agit d’une grande banque<br />

qui a choisi de réserver ses fonds à deux<br />

territoires <strong>en</strong> difficulté sur lesquels elle<br />

n’avait pas procédé à des lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts<br />

directs. Le fonds est géré par un cabinet.<br />

Cela pose des difficultés car, à part les<br />

deux députés qui sièg<strong>en</strong>t au comité, et qui<br />

peuv<strong>en</strong>t nous rapporter des informations,<br />

nous n’avons pas connaissance des projets<br />

issus de cette conv<strong>en</strong>tion. Nous t<strong>en</strong>tons<br />

de trouver un moy<strong>en</strong> d’harmoniser ces<br />

informations. Ainsi, depuis 2008, toutes<br />

les conv<strong>en</strong>tions sont animées par la<br />

Maison de l’emploi pour un montant de 1<br />

million 11 000 euros. Si vous prélevez 20%<br />

de cette somme, montant moy<strong>en</strong><br />

qu’aurait prélevé un cabinet recruté pour<br />

un conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t, cela représ<strong>en</strong>te<br />

une grosse somme que l’on peut réserver<br />

au territoire. C’est un argum<strong>en</strong>t de plus<br />

pour convaincre les pouvoirs publics de<br />

nous laisser animer les conv<strong>en</strong>tions de<br />

revitalisation. Cette action représ<strong>en</strong>te 25 à<br />

30% de mon temps de travail, 40% du<br />

temps de travail de ma collègue qui<br />

s’occupe de toute la partie technique. Ce<br />

travail n’était pas prévu dans le plan<br />

d’actions initial des Maisons de l’emploi.<br />

La semaine prochaine nous invitons la<br />

totalité des <strong>en</strong>treprises que l’on a aidées<br />

pour créer un li<strong>en</strong> et t<strong>en</strong>ter d’uniformiser<br />

notre travail. En effet, chaque Maison de<br />

l’emploi utilise ses propres méthodes :<br />

dans le nord de la France, il y <strong>en</strong> a une qui<br />

prélève 7,5% de l’<strong>en</strong>veloppe.<br />

Au-delà de l’aide de 3 000 euros<br />

allouée pour le conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t, nous<br />

adjoignons systématiquem<strong>en</strong>t un référ<strong>en</strong>t<br />

aux part<strong>en</strong>aires autour de la table du<br />

Comité d’Engagem<strong>en</strong>t. Cela nous permet<br />

de créer un véritable réseau.<br />

Nous privilégions l’activité<br />

industrielle et technique même si nous<br />

savons bi<strong>en</strong> que l’aide au tertiaire est tout<br />

aussi importante. Ainsi, nous avons<br />

contribué à l’installation d’un magasin<br />

« Vival » dans une vallée afin d’aider à la<br />

revitalisation de la région. La prise de<br />

décision du comité est souple et effectuée<br />

au cas par cas. A 2 situations qui peuv<strong>en</strong>t<br />

paraître similaires, les réponses apportées<br />

pourront donc être différ<strong>en</strong>tes. La Maison<br />

de l’emploi prépare les dossiers qui sont<br />

transmis à l’Etat. Il demande à<br />

l’<strong>en</strong>treprise de verser l’aide aux<br />

bénéficiaires. Dans d’autres cas, les<br />

<strong>en</strong>treprises mett<strong>en</strong>t l’arg<strong>en</strong>t dans un<br />

fonds redistribué par la Maison de<br />

l’emploi.<br />

Daniel HARDY, Directeur de la Maison de l’emploi de l’ouest vosgi<strong>en</strong><br />

Sur notre territoire, nous avons une de notre conv<strong>en</strong>tion de revitalisation,<br />

conv<strong>en</strong>tion de revitalisation et une notre Maison de l’emploi a la même<br />

conv<strong>en</strong>tion de redynamisation. La fonction que celle de Saint-Dié. Nous<br />

situation économique de ce côté des sommes <strong>en</strong>core plus isolés car les<br />

Vosges est bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>te de la vôtre.<br />

Nous nous s<strong>en</strong>tons exc<strong>en</strong>trés. S’agissant<br />

consulaires vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t peu et parfois même<br />

pas du tout sur notre territoire. Nous


avons pris le parti de nous appuyer sur<br />

une autre structure qui nous sert de<br />

relais : les ag<strong>en</strong>ts de développem<strong>en</strong>t des<br />

collectivités locales. Nous accompagnons<br />

les <strong>en</strong>treprises dans le montage de leur<br />

dossier. Nous privilégions les très petites<br />

<strong>en</strong>treprises car nous sommes dans une<br />

zone rurale (le plus gros bourg compr<strong>en</strong>d<br />

7 700 habitants).<br />

Pour les créateurs d’<strong>en</strong>treprise, la<br />

plateforme d’initiative locale met <strong>en</strong> place<br />

des prêts donneurs. L’information<br />

remonte par la DIRECCTE. Nous avons un<br />

dispositif FNRT (Fonds national de<br />

revitalisation du territoire) qui nous<br />

permet d’effectuer des investissem<strong>en</strong>ts.<br />

La conv<strong>en</strong>tion de revitalisation est un<br />

moy<strong>en</strong> d’asseoir notre crédibilité au<br />

niveau national et territorial et de faciliter<br />

notre travail car nous sommes appelés à<br />

fédérer les informations. Lorsque nous ne<br />

sommes pas compét<strong>en</strong>ts, nous r<strong>en</strong>voyons<br />

l’action devant la compagnie consulaire :<br />

par exemple, un boulanger qui a besoin de<br />

changer du matériel pourra recevoir une<br />

aide par le biais de la Chambre des<br />

Métiers qui est bi<strong>en</strong> plus compét<strong>en</strong>te que<br />

nous <strong>en</strong> la matière.<br />

Raynald Le NECHET, Chargé de Mission services aux <strong>en</strong>treprises de la Maison<br />

de l’emploi de Ca<strong>en</strong><br />

La Préfecture du Calvados avait et vont les rev<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>suite à l’Etat. Cela<br />

demandé à la Maison de l’emploi de Ca<strong>en</strong> étant dit, il n’y a pas toutes les<br />

de réaliser un rapport pour comparer les compét<strong>en</strong>ces sur les territoires, il est<br />

différ<strong>en</strong>tes actions concernant les parfois utile de faire appel à ces cabinets.<br />

revitalisations conduites sur d’autres<br />

Avez-vous réussi à évaluer l’effet<br />

territoires afin d’id<strong>en</strong>tifier les actions<br />

innovantes au-delà des prêts donneurs et<br />

des conv<strong>en</strong>tions de revitalisation (au-delà<br />

même du nombre d’emplois créés) ?<br />

des aides directes à la création<br />

Quelles sont les actions<br />

d’<strong>en</strong>treprise. Ce rapport est <strong>en</strong> ligne sur le<br />

site de la MEFAC (Maison de l’emploi et de<br />

d’anticipation sur la revitalisation ? Entre<br />

le mom<strong>en</strong>t du lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t et celui de la<br />

la Formation de l’Agglomération conv<strong>en</strong>tion de revitalisation il se passe<br />

Ca<strong>en</strong>naise). Nous avons observé différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre six mois et un an, les salariés sont<br />

modes d’interv<strong>en</strong>tions et différ<strong>en</strong>ts alors livrés à eux-mêmes. Y a t-il un moy<strong>en</strong><br />

interv<strong>en</strong>ants, sachant que les cabinets<br />

privés sont très prés<strong>en</strong>ts sur le marché.<br />

Comme ces cabinets ne connaiss<strong>en</strong>t pas le<br />

contexte territorial, les résultats ne sont<br />

pas bons. Ces structures pomp<strong>en</strong>t les<br />

pour anticiper les actions de revitalisation<br />

quand on s<strong>en</strong>t que l’<strong>en</strong>treprise va bi<strong>en</strong>tôt<br />

lic<strong>en</strong>cier et que cela va avoir un impact sur<br />

le territoire. Quelles actions avez-vous<br />

conduites ?<br />

informations des directeurs économiques<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Au niveau de la GEPC « Animation<br />

Territoriale : Emplois et Compét<strong>en</strong>ces »,<br />

nous t<strong>en</strong>tons d’apporter des réponses. Le<br />

suivi des salariés lic<strong>en</strong>ciés relève de la<br />

compét<strong>en</strong>ce du PSE (Plan de Sauvegarde<br />

de l’Emploi), nous n’interv<strong>en</strong>ons pas à ce<br />

niveau-là. L’aide apportée au salarié<br />

lic<strong>en</strong>cié économique ne doit pas faire<br />

doublon avec celle apportée au salarié lors<br />

de la consolidation (qui aide d’autres<br />

demandeurs d’emploi).<br />

Nous nous sommes fait labelliser<br />

« service social d’intérêt économique<br />

général ». J’ai eu une altercation avec un<br />

cabinet qui m’a expliqué qu’une Maison<br />

de l’emploi, qui animait une conv<strong>en</strong>tion<br />

sur son territoire, est une bande de<br />

copains qui se réunit et qui attribue les<br />

projets à la petite <strong>en</strong>treprise qu’il connaît<br />

bi<strong>en</strong>… Nous nous sommes donc posé la<br />

question : nous essayons d’être le plus<br />

objectif possible. Cette labellisation qui<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

75


nous a été attribuée est importante pour<br />

ne pas nous faire attaquer par un cabinet<br />

Fanny PROVOST<br />

Nous couvrons le Nord du<br />

Départem<strong>en</strong>t du Rhône. Je vais vous<br />

prés<strong>en</strong>ter une action qui est un peu<br />

différ<strong>en</strong>te que nous ne portons pas<br />

directem<strong>en</strong>t. C’est un contrat de<br />

revitalisation d’une de nos communautés<br />

de communes de notre territoire. Notre<br />

territoire comporte deux grandes<br />

caractéristiques : un secteur d’activités qui<br />

était prépondérant et qui vit un fort déclin<br />

depuis quelques années (industrie textile)<br />

et un bas niveau de formation de la<br />

population active. Cela a am<strong>en</strong>é les élus<br />

de la communauté de communes à se<br />

rapprocher des services de l’Etat et de la<br />

Préfecture pour signer un contrat de<br />

revitalisation. Dans ce contrat il y avait<br />

une volonté commune des part<strong>en</strong>aires de<br />

ne pas donner d’aides directes à<br />

l’<strong>en</strong>treprise mais plutôt d’utiliser les fonds<br />

pour structurer le territoire grâce à de<br />

nouveaux équipem<strong>en</strong>ts. En gros, de<br />

mettre les acteurs autour de la table pour<br />

faciliter l’utilisation de tous les moy<strong>en</strong>s<br />

existants au service du territoire. C’est un<br />

territoire rural avec peu d’acteurs : les<br />

<strong>en</strong>treprises du territoire ne pouvai<strong>en</strong>t<br />

donc pas forcém<strong>en</strong>t bénéficier du<br />

dispositif de droit commun qui existe.<br />

Les deux grands axes de ce contrat<br />

consist<strong>en</strong>t tout d’abord à rééquiper le<br />

territoire <strong>en</strong> infrastructure pour permettre<br />

de r<strong>en</strong>forcer et d’impulser une dynamique<br />

de créations d’<strong>en</strong>treprises et d’accueillir<br />

des <strong>en</strong>treprises qui exist<strong>en</strong>t déjà sur le<br />

territoire. Le deuxième axe est<br />

d’accompagner les <strong>en</strong>treprises dans leur<br />

développem<strong>en</strong>t au niveau local <strong>en</strong><br />

mobilisant les dispositifs qui exist<strong>en</strong>t déjà<br />

et <strong>en</strong> analysant les besoins <strong>en</strong><br />

compét<strong>en</strong>ces part une étude de la<br />

demande des <strong>en</strong>treprises.<br />

Concernant l’équipem<strong>en</strong>t du<br />

territoire, l’idée étant de motiver à la<br />

création d’<strong>en</strong>treprises, nous avons créé<br />

des infrastructures structurantes (des<br />

pépinières, des hôtels d’<strong>en</strong>treprises, des<br />

extérieur au territoire.<br />

télés c<strong>en</strong>tres). Nous avons égalem<strong>en</strong>t<br />

construit un réseau d’accompagnem<strong>en</strong>t à<br />

la création d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons mis<br />

autour de la table les consulaires, une<br />

coopérative d’activité montée à cet effet,<br />

les ag<strong>en</strong>ts de développem<strong>en</strong>t économique<br />

des Communautés de Communes. Notre<br />

réflexion a porté sur la structuration de<br />

notre travail, sur l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

<strong>en</strong>treprises et sur la manière de susciter<br />

l’<strong>en</strong>vie de créer une <strong>en</strong>treprise. Une partie<br />

des fonds de la conv<strong>en</strong>tion de<br />

revitalisation est réservée à l’accueil des<br />

<strong>en</strong>treprises déjà existantes.<br />

A propos de l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

<strong>en</strong>treprises, le deuxième axe de la<br />

revitalisation a pour idée de fédérer les<br />

acteurs du territoire avec ceux qui sont<br />

prés<strong>en</strong>ts sur Lyon (ville proche de notre<br />

territoire). Cette action permet d’offrir un<br />

service de proximité aux <strong>en</strong>treprises qui<br />

ne se déplac<strong>en</strong>t pas sur Lyon pour aller<br />

chercher ce dont ils ont besoin. L’idée est<br />

de travailler sur les problématiques<br />

d’innovation, d’implantation, de gestion<br />

des ressources humaines, et de<br />

développem<strong>en</strong>t commercial. Il s’agit de<br />

mettre autour de la table un maximum de<br />

compét<strong>en</strong>ces pour apporter des réponses<br />

globales aux chefs d’<strong>en</strong>treprise. Nous<br />

travaillons beaucoup avec la branche du<br />

textile EUROTEXT et EUROCA. L’OPCA<br />

nous aide à développer une action de<br />

GPEC. L’OPCA agit sur les problématiques<br />

de développem<strong>en</strong>t, de stratégie, de<br />

commerce, et de ressources humaines<br />

dans les <strong>en</strong>treprises. Le but est de<br />

conserver ces informations dans un<br />

observatoire territorial des emplois et des<br />

compét<strong>en</strong>ces. Nous nous rapprochons de<br />

secteurs industriels tels que les domaines<br />

du textile, de la métallurgie et de la<br />

plasturgie pour effectuer ce travail<br />

d’observation et étudier la manière de<br />

créer des passerelles <strong>en</strong>tre ces différ<strong>en</strong>ts<br />

secteurs d’activités pour optimiser le futur<br />

développem<strong>en</strong>t industriel. Notre action<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

76


porte égalem<strong>en</strong>t sur la problématique<br />

d’innovation car les <strong>en</strong>treprises sont<br />

implantées sur le territoire depuis<br />

longtemps. Nous am<strong>en</strong>ons ces secteurs<br />

d’activités traditionnels vers l’innovation.<br />

A Lyon, nous avons un pôle de<br />

compétitivité textile dont aucune de nos<br />

<strong>en</strong>treprises ne fait partie : nous voudrions<br />

établir un contact grâce à cet outil.<br />

Pour que notre action soit efficace,<br />

il faut que les <strong>en</strong>treprises accèd<strong>en</strong>t<br />

facilem<strong>en</strong>t à ces services. Nous allons<br />

donc créer un pôle ressources humaines<br />

pour réunir dans un lieu unique les<br />

consulaires, Pôle emploi, les Missions<br />

d’Insertion par l’Activité Economique du<br />

territoire, et nous allons mettre des salles<br />

à leur disposition.<br />

Dominique PONJON<br />

Nous nous situons <strong>en</strong> Haute-<br />

Normandie, avec 128 Communes et un<br />

peu plus de 120 000 habitants. Nous<br />

sommes sur un territoire industrialisé avec<br />

des fragilités notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui<br />

concerne la métallurgie. Nous avons<br />

toujours essayé de rec<strong>en</strong>ser les besoins<br />

des <strong>en</strong>treprises. Mais nous avons aussi<br />

depuis quatre ans, comme vous tous ici,<br />

associé des <strong>en</strong>treprises à nos démarches.<br />

Cette association porte sur les secteurs<br />

fragilisés, mais elle porte aussi sur les<br />

secteurs porteurs. Pr<strong>en</strong>ons l’exemple de<br />

l’hôtellerie-restauration : nous les<br />

sout<strong>en</strong>ons par le regroupem<strong>en</strong>t<br />

d’employeurs de cette profession.<br />

Concernant les secteurs fragilisés,<br />

nous avons mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 2008, une<br />

cellule de reclassem<strong>en</strong>t inter<strong>en</strong>treprises.<br />

La loi avait permis, par décret fin 2007, la<br />

mise <strong>en</strong> place de ces cellules. Nous avons<br />

été la première Maison de l’emploi à<br />

prés<strong>en</strong>ter ce projet à l’Etat et le<br />

convaincre, cela n’a pas été chose facile.<br />

Nous avons été couronnés de succès et<br />

p<strong>en</strong>dant un an nous avons accompagné 3<br />

<strong>en</strong>treprises et plus d’une c<strong>en</strong>taine de<br />

salariés sur la réinsertion dans l’emploi. La<br />

cellule de reclassem<strong>en</strong>t a pour avantage<br />

de faire bénéficier de ce dispositif les<br />

salariés des petites <strong>en</strong>treprises (jusque là<br />

Le contrat de revitalisation est<br />

subv<strong>en</strong>tionné par l’Etat et la Communauté<br />

de communes. Le montant du contrat de<br />

revitalisation est difficile à estimer car ce<br />

ne sont pas forcém<strong>en</strong>t de nouvelles<br />

allocations mais des crédits fléchés avec<br />

une tr<strong>en</strong>taine d’actions qui ont ellesmêmes<br />

un budget alloué par des<br />

cofinancem<strong>en</strong>ts. Le financem<strong>en</strong>t de la<br />

conv<strong>en</strong>tion de revitalisation ressemble à<br />

celui d’une conv<strong>en</strong>tion de bassin de<br />

l’emploi.<br />

Le principal objet du contrat de<br />

conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />

concerne<br />

l’infrastructure du territoire et<br />

l’investissem<strong>en</strong>t.<br />

elles ne pouvai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> bénéficier).<br />

L’autre avantage étant que, une Maison<br />

de l’emploi rassemble <strong>en</strong> son sein des<br />

part<strong>en</strong>aires : consulaires, organismes de<br />

formation, Pôle emploi, les services de<br />

l’Etat. Au sein de la Maison de l’emploi, il y<br />

a la synergie nécessaire pour permettre<br />

aux salariés de rebondir. Cette cellule a<br />

fonctionné p<strong>en</strong>dant un an avec des<br />

résultats très <strong>en</strong>courageants (70% des<br />

salariés se sont retrouvés <strong>en</strong> sortie<br />

positive). Au bout d’un an, notre territoire<br />

a bénéficié du CTP. Qui dit CTP dit<br />

disparition des cellules de reclassem<strong>en</strong>ts.<br />

Nous allons connaître sur notre<br />

territoire notre deuxième EPR, après celui<br />

de Flamm<strong>en</strong>ville. Les travaux comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t<br />

début 2010 et se termin<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2017. Il<br />

s’agit d’un réacteur nucléaire de nouvelle<br />

génération. Ce chantier représ<strong>en</strong>te de 3<br />

000 à 4 000 emplois sur une période<br />

s’ét<strong>en</strong>dant de 3 à 5 ans. Nous avons<br />

égalem<strong>en</strong>t un autre projet de plateforme<br />

éoli<strong>en</strong>ne off shore au large de Dieppe et<br />

de la Baie de Somme.<br />

En somme, notre territoire connaît<br />

à la fois des difficultés et des<br />

opportunités. Ces opportunités<br />

permett<strong>en</strong>t aux <strong>en</strong>treprises de se<br />

mobiliser et de s<strong>en</strong>sibiliser le public. De là<br />

est partie l’idée de la mise <strong>en</strong> place d’un<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

77


Pôle Mobilité Sécurité. Les part<strong>en</strong>aires<br />

sociaux avai<strong>en</strong>t pour habitude, <strong>en</strong> Haute-<br />

Normandie, de se r<strong>en</strong>contrer au niveau<br />

régional avec les services de l’Etat pour<br />

réfléchir sur les questions de mobilisation<br />

et de sécurisation des parcours<br />

professionnels. Ces réunions informelles<br />

n’étai<strong>en</strong>t pas vraim<strong>en</strong>t structurées car il<br />

n’y avait pas d’acteur de terrain pour<br />

porter ce dispositif. L’Etat a p<strong>en</strong>sé que<br />

notre Maison de l’emploi pourrait<br />

exploiter ce pôle collaboratif c<strong>en</strong>tré sur les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux (syndicats<br />

d’employeurs et de salariés). Ce projet a<br />

été prés<strong>en</strong>té au Préfet de Dieppe et tout<br />

le monde s’est mis d’accord pour agir <strong>en</strong><br />

faveur de l’organisation des chantiers à<br />

v<strong>en</strong>ir mais aussi de la sortie des publics de<br />

ces chantiers. Ce dispositif est lourd et<br />

exige des moy<strong>en</strong>s : il nous faut un chargé<br />

de mission à plein temps (il n’est pas<br />

<strong>en</strong>core recruté), un site internet avec des<br />

niveaux de retour sur les acteurs. Le<br />

travail préalable consiste à faire remonter<br />

du terrain toutes les informations<br />

concernant les <strong>en</strong>treprises qui peuv<strong>en</strong>t<br />

avoir des difficultés et ou des projets<br />

(syndicat, chefs d’<strong>en</strong>treprises, acteurs du<br />

territoire, chargés de développem<strong>en</strong>t).<br />

Nous restituons ces informations par le<br />

biais d’un site internet avec différ<strong>en</strong>ts<br />

niveaux de confid<strong>en</strong>tialité. Ce site<br />

constitue une aide à la décision avec une<br />

cellule de veille. De plus il permet aux élus<br />

locaux et aux pouvoirs publics de<br />

récupérer les informations dont ils ont<br />

besoin. Une ADEC (action de<br />

développem<strong>en</strong>t de l’emploi et de la<br />

compét<strong>en</strong>ce) intersectorielle financée par<br />

l’Etat a été mise <strong>en</strong> place au préalable. Elle<br />

concerne surtout les Très Petites<br />

Entreprises. L’accompagnem<strong>en</strong>t peut être<br />

individuel ou collectif.<br />

Si le pôle collaboratif aboutit,<br />

d’autres actions pourront être mises <strong>en</strong><br />

place pour faciliter la mobilité<br />

professionnelle des salariés de ces<br />

<strong>en</strong>treprises. Il sera possible, par exemple,<br />

de faire évoluer la compét<strong>en</strong>ce des<br />

salariés par des formations sur leurs<br />

propres métiers ou sur d’autres.<br />

Le comité de pilotage compr<strong>en</strong>d<br />

l’Etat, Pôle emploi, les part<strong>en</strong>aires sociaux<br />

et tous les acteurs compris dans ce<br />

champ.<br />

Claude SEIBEL, PLIE du Pays Midi Quercy<br />

Pourriez-vous, tous les trois,<br />

En revanche, dans les deux autres<br />

repositionner ces chantiers par rapport<br />

aux activités actuelles et futures de Pôle<br />

emploi ? Le premier chantier étant un<br />

programme d’investissem<strong>en</strong>t que vous<br />

projets du Beaujolais et de Dieppe, vous<br />

êtes dirigés vers de nouvelles ori<strong>en</strong>tations<br />

de Pôle emploi. Quelle place ti<strong>en</strong>t ce<br />

dernier?<br />

accompagnez et préparez, Pôle emploi est<br />

a priori un part<strong>en</strong>aire.<br />

Arnaud FRIEDMAN<br />

Dans un certain nombre de projets,<br />

dont nous avons connaissance <strong>en</strong> amont,<br />

nous effectuons des visites groupées avec<br />

Pôle emploi et le CTP. Le fait d’apporter<br />

une aide directe de 3000 euros à des<br />

Fanny PROVOST<br />

La collaboration que nous m<strong>en</strong>ons<br />

avec Pôle emploi est difficile <strong>en</strong> ce qui<br />

concerne les types d’<strong>en</strong>treprises à<br />

approcher. La direction nationale de Pôle<br />

<strong>en</strong>treprises qui recrut<strong>en</strong>t, p<strong>en</strong>dant une<br />

période où il n’y a pas de contrat aidé, est<br />

intéressant pour les structures<br />

concernées.<br />

emploi a id<strong>en</strong>tifié notre outil d’analyse <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprise comme une expérim<strong>en</strong>tation<br />

utile. Nous sommes d’accord sur l’objectif<br />

à atteindre mais nous nous heurtons à un<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

78


problème concernant la taille des<br />

<strong>en</strong>treprises car Pôle emploi s’intéresse aux<br />

<strong>en</strong>treprises à pot<strong>en</strong>tiel élevé. Nous ne<br />

nous travaillons donc pas sur les mêmes<br />

cibles. Les ag<strong>en</strong>ces locales,<br />

départem<strong>en</strong>tales et régionales veul<strong>en</strong>t<br />

faire avancer ce projet d’outil commun.<br />

Notre action consiste à repérer les besoins<br />

<strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise et s<strong>en</strong>sibiliser les salariés sur<br />

Dominique PONJON<br />

Au sujet du reclassem<strong>en</strong>t<br />

inter<strong>en</strong>treprises, Pôle emploi était dans le<br />

comité de pilotage : nous m<strong>en</strong>ions donc<br />

une démarche part<strong>en</strong>ariale. En revanche,<br />

Pôle emploi ne s’<strong>en</strong> occupe pas<br />

<strong>en</strong>treprises moy<strong>en</strong>nes et des très petites<br />

<strong>en</strong>treprises car elle n’<strong>en</strong> a pas les moy<strong>en</strong>s.<br />

Elles sont dans notre champ d’actions :<br />

90% de structures ont moins de 20<br />

salariés. Nous apportons égalem<strong>en</strong>t une<br />

aide au chef d’<strong>en</strong>treprise qui n’a pas le<br />

la mobilité professionnelle et l’intérêt de<br />

construire un parcours professionnel.<br />

Nous avions demandé à Pôle emploi de se<br />

positionner dans cet accompagnem<strong>en</strong>t<br />

des référ<strong>en</strong>ts et salariés, ils ont refusé.<br />

Nous devons donc trouver une solution à<br />

ce niveau. J’espère que nous arriverons à<br />

construire quelque chose <strong>en</strong>semble.<br />

temps de s’occuper des RH et nous<br />

établissons une cartographie des métiers<br />

afin d’informer tous les publics sur les<br />

métiers existants, les politiques salariales.<br />

Au niveau de la prospective, la<br />

collaboration est différ<strong>en</strong>te car nous<br />

avons un <strong>en</strong>crage territorial que Pôle<br />

emploi n’a pas. Dans les rapports avec les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux, cet ancrage territorial<br />

est primordial.<br />

Danièle CORNET, Vice-présid<strong>en</strong>te de la communauté d’agglomération Plaine-<br />

C<strong>en</strong>trale (Val de Marne), Présid<strong>en</strong>te du PLIE et de la Mission locale intercommunale<br />

Je veux vous éclairer sur le fait que<br />

la dynamique politique est v<strong>en</strong>ue des élus<br />

et a été fondam<strong>en</strong>tale dans la mise <strong>en</strong><br />

place de notre action territoriale. A<br />

l’origine, il y avait un PLIE au niveau<br />

pour souligner que c’est l’implication<br />

politique dans le territoire qui r<strong>en</strong>d notre<br />

action efficace. Je suis à l’origine d’une<br />

plateforme locale sur le territoire : il faut<br />

une volonté politique pour accompagner<br />

communal et intercommunal. ces outils sur le territoire. Il est important<br />

L’association qui le portait a considéré que<br />

le PLIE n’était plus suffisant. Il y a alors eu<br />

de nombreuses initiatives, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

d’établir un réseau et d’être performant<br />

au niveau de l’insertion des <strong>en</strong>treprises les<br />

plus <strong>en</strong> difficulté (aspect social). Il faut<br />

avec différ<strong>en</strong>ts acteurs. Par la suite, nous égalem<strong>en</strong>t aller jusqu’à<br />

avons pris connaissance du cahier des<br />

charges de la Maison de l’emploi et nous<br />

nous sommes inscrits dans la démarche<br />

pour dev<strong>en</strong>ir « Maison de l’emploi ». Nous<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t (aspect économique)<br />

de ces <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> difficulté. Nous<br />

avons réussi à monter des collaborations<br />

avec des services économiques et des<br />

<strong>en</strong> avions tous les ingrédi<strong>en</strong>ts. Le groupem<strong>en</strong>ts d’<strong>en</strong>treprises. A ce titre,<br />

changem<strong>en</strong>t de gouvernem<strong>en</strong>t a <strong>en</strong>traîné<br />

le gel des Maisons de l’emploi.<br />

Nous avons géré une conv<strong>en</strong>tion de<br />

revitalisation puisque l’<strong>en</strong>treprise KODAK<br />

est partie du territoire : ce fut un gros<br />

chantier. Nous travaillons principalem<strong>en</strong>t<br />

avec les très petites <strong>en</strong>treprises : ceux<br />

nous avons créé des cellules <strong>en</strong>treprises<br />

avec ces part<strong>en</strong>aires.<br />

Tous ces dispositifs doiv<strong>en</strong>t-ils être<br />

systématiquem<strong>en</strong>t financés par des fonds<br />

publics ? Ne faudrait-il pas que certaines<br />

<strong>en</strong>treprises (mise à part les très petites<br />

<strong>en</strong>treprises), certains syndicats, certaines<br />

sont elles qui sont le plus <strong>en</strong> difficulté et OPCA puiss<strong>en</strong>t être des part<strong>en</strong>aires<br />

personne ne va à leur r<strong>en</strong>contre. A mon financiers ?<br />

avis il faut que l’on sorte de ces détails<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

79


Dominique PONJON<br />

Il est évid<strong>en</strong>t que la volonté<br />

politique est indisp<strong>en</strong>sable sur le<br />

territoire : l’Etat est à l’origine de la<br />

création des PLIE et des Maisons de<br />

l’emploi. En ce qui concerne la<br />

participation financière des <strong>en</strong>treprises,<br />

on peut aussi y arriver. En l’occurr<strong>en</strong>ce, au<br />

niveau des conv<strong>en</strong>tions, les <strong>en</strong>treprises<br />

particip<strong>en</strong>t au financem<strong>en</strong>t. Quand<br />

l’<strong>en</strong>treprise ne ferme pas, elle apporte<br />

égalem<strong>en</strong>t sa contribution. En ce qui<br />

concerne des projets à développer,<br />

comme l’EPR dont je vous ai parlé tout à<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

Les comités de revitalisation<br />

rassembl<strong>en</strong>t 100% des fonds<br />

d’<strong>en</strong>treprises. Nous avons égalem<strong>en</strong>t des<br />

dispositifs emploi et compét<strong>en</strong>ces<br />

l’heure, préalablem<strong>en</strong>t au diagnostic<br />

emploi/formation pour lequel nous nous<br />

sommes fait aider par un cabinet<br />

spécialisé, les élus ont demandé à la FFB<br />

et à l’IUMM d’apporter une aide<br />

financière. Ils ont argum<strong>en</strong>té cette<br />

demande <strong>en</strong> leur expliquant qu’ils allai<strong>en</strong>t<br />

percevoir les bénéfices de ce gros<br />

chantier. Dans ce s<strong>en</strong>s, ils devai<strong>en</strong>t<br />

participer au financem<strong>en</strong>t de ce<br />

diagnostic. Cette action a été un succès<br />

car les élus l’ont acceptée.<br />

financés par les OPCA, notamm<strong>en</strong>t le CTP<br />

pour la reconversion des salariés. Nous<br />

essayons de mêler fonds privés et publics.<br />

Armand DEHASSE, Responsable d’une structure de formation conseil<br />

Je suis responsable d’une structure matière de GPEC. C’est un sujet c<strong>en</strong>tral<br />

de formation <strong>en</strong> conseil mais je depuis des années. Si vous leur proposez<br />

n’intervi<strong>en</strong>s pas lors des conv<strong>en</strong>tions de<br />

revitalisation. Concernant l’interv<strong>en</strong>tion<br />

des branches et de l’interprofessionnel, la<br />

revitalisation, et de manière plus général<br />

d’utiliser des crédits qui sont utilisés par<br />

les Maisons de l’emploi ou d’autres<br />

structures, ils sont aussi pr<strong>en</strong>eurs. Les<br />

deux structures œuvr<strong>en</strong>t pour une même<br />

l’emploi, les OPCA intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t finalité.<br />

beaucoup <strong>en</strong> direction des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong><br />

Daniel HARDY, Directeur de la Maison de l’emploi de l’ouest vosgi<strong>en</strong><br />

Au sujet de la mobilisation de fonds<br />

privés, je mettrai un bémol. Sur les<br />

territoire rural qui fait 1500 km2, avec à<br />

peine 60 000 habitants, le plus gros bourg<br />

territoires ruraux, partiellem<strong>en</strong>t fait 7 700 habitants, les temps de<br />

dévitalisés, les <strong>en</strong>treprises qui ont des<br />

moy<strong>en</strong>s financiers n’alloueront pas d’aide<br />

déplacem<strong>en</strong>t sont beaucoup plus longs<br />

qu’autour d’Epinal. Seule une structure<br />

financière pour revitalisation. Il faut sout<strong>en</strong>ue par l’Etat comme une Maison de<br />

pouvoir, dans ce contexte, avoir recours à<br />

des aides étatiques au s<strong>en</strong>s large du<br />

terme. Les OPCA ont une finalité de<br />

branche. Dans ce contexte, sur mon<br />

l’emploi peut être un levier efficace pour<br />

aiguiller les organismes vers ce g<strong>en</strong>re de<br />

territoires pour leur faire gagner du<br />

temps.<br />

Joël DORÉ, Maison de l’emploi du chalonnais<br />

Au sujet de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des histoire de greffe <strong>en</strong>tre les collectivités, les<br />

services de l’emploi (comme Pôle emploi) services de l’Etat et leurs outils nationaux.<br />

aux côtés des Maisons de l’emploi, je Cette greffe implique un projet<br />

p<strong>en</strong>se qu’il y a une erreur à l’origine du part<strong>en</strong>arial pour le développem<strong>en</strong>t de<br />

projet. La Maison de l’emploi est une l’emploi sur les territoires et une


territorialisation des politiques de<br />

l’emploi. Le problème est que ce projet se<br />

prénomme « Maison de l’emploi » et on a<br />

affaire aux Maisons de l’emploi. Le projet<br />

Danièle CORNET<br />

Sur notre territoire, nous avons été<br />

surpris que ce soit la DIRECCTE<br />

départem<strong>en</strong>tale qui nous sollicite pour<br />

une conv<strong>en</strong>tion de revitalisation. Nous<br />

v<strong>en</strong>ons de signer une conv<strong>en</strong>tion de<br />

travail <strong>en</strong> ressources humaines pour les<br />

<strong>en</strong>treprises. Nous ne passons pas par Pôle<br />

aurait été prénommé autrem<strong>en</strong>t, les<br />

rapports <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes structures<br />

aurai<strong>en</strong>t été plus faciles.<br />

emploi, c’est la DIRECCTE qui nous sollicite<br />

directem<strong>en</strong>t. Nous fonctionnons très bi<strong>en</strong><br />

avec leur personnel : ils ne se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas<br />

dépossédés, sachant qu’ils ont, par<br />

ailleurs, de grosses difficultés de gestion.<br />

Cela dit, nous ne sommes pas une Maison<br />

de l’emploi, peut-être que cela joue.<br />

Nadège MESBAH<br />

Y a t-il des freins à l’élaboration de<br />

ce dispositif ?<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

A mon avis, les freins sont les<br />

acteurs eux-mêmes. Les dispositifs sont<br />

efficaces mais dans la mise <strong>en</strong> place de<br />

l’action, il ne s’agit que d’un problème de<br />

personnes qui se mett<strong>en</strong>t des bâtons dans<br />

les roues car elles ont peur que l’action<br />

d’un part<strong>en</strong>aire fasse de l’ombre à sa<br />

propre action. Pourtant il y a des intérêts à<br />

partager les informations <strong>en</strong>tre tous les<br />

acteurs : certains ne le compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas<br />

pour des raisons institutionnelles. Pôle<br />

emploi est <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t débordé, il y a<br />

des <strong>en</strong>droits où ils le reconnaiss<strong>en</strong>t et ils<br />

s’appui<strong>en</strong>t alors sur des part<strong>en</strong>aires. Il y a<br />

d’autres <strong>en</strong>droits où Pôle emploi n’est pas<br />

moteur et freine l’action pour des<br />

questions de structures ou de blocage. Sur<br />

la GPEC nous avons eu le même problème,<br />

à savoir la répartition des rôles pour agir<br />

sur le territoire : tout cela est affaire de<br />

personnes.<br />

Dominique PONJON<br />

Tout est à refaire quand il y a un<br />

problème de personnes. Cela provoque<br />

des lourdeurs.<br />

Valérie GRANDGUILLOT, Chargée de mission politique de l’emploi, Maison de<br />

l’emploi de la communauté urbaine du Grand Toulouse<br />

Je voulais avoir un complém<strong>en</strong>t sociaux sont très prés<strong>en</strong>ts et les échanges<br />

d’information parce qu’à Toulouse, sont parfois assez musclés. J’ai été étonné,<br />

concernant les conv<strong>en</strong>tions de M. Friedmann, que vous n’ayez pas<br />

revitalisation, nous avons de grosses<br />

<strong>en</strong>treprises concernées et l’action est<br />

pilotée par la DIRECCTE. Les part<strong>en</strong>aires<br />

abordé la question des relations avec les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux lors du déroulem<strong>en</strong>t<br />

des conv<strong>en</strong>tions de revitalisation.<br />

Arnaud FRIEDMANN<br />

En Déodatie, les part<strong>en</strong>aires sociaux<br />

sont prés<strong>en</strong>ts au mom<strong>en</strong>t de la<br />

préparation et de la signature des<br />

conv<strong>en</strong>tions de revitalisation, ainsi qu’au<br />

bilan<br />

final.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

81


Valérie GRANDGUILLOT<br />

A Toulouse, ce sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

des cabinets qui gèr<strong>en</strong>t cette action et les<br />

Daniel HARDY<br />

Dans notre comité d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,<br />

nous avons des représ<strong>en</strong>tants syndicaux.<br />

Ils jou<strong>en</strong>t un rôle positif, même sur le vote<br />

de l’évolution des critères d’éligibilité il y a<br />

comités point<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t du doigt la<br />

limite de leurs compét<strong>en</strong>ces.<br />

3 semaines. Je dirai même que, dans le<br />

contexte économique local, ils serv<strong>en</strong>t de<br />

relais à l’emploi.<br />

Françoise GUILLEMAN, Chargée de Mission CARIF-OREF, Poitou-Char<strong>en</strong>tes<br />

Arrivez-vous à mobiliser les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux ?<br />

Dominique PONJON<br />

L’observatoire Maison de l’emploi<br />

et le CREFOR sont de formidables<br />

observatoires territoriaux. Il faut<br />

distinguer deux niveaux pour les<br />

part<strong>en</strong>aires sociaux : le niveau régional et<br />

local. Le niveau régional est plus facile à<br />

atteindre <strong>en</strong> termes de part<strong>en</strong>ariat. Au<br />

niveau local, il est plus difficile de créer un<br />

contact. L’opération est facilitée si le<br />

contact a déjà été établi au niveau<br />

régional.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

82


Atelier<br />

Clauses sociales d’insertion et d’emploi sur<br />

les territoires<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Jocelyne BERGER<br />

Directrice, Maison de l’emploi Sud Mosellan<br />

Didier OBLE<br />

Expert Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi<br />

Jérôme PAYEN<br />

Responsable des Clauses d’Insertion, Maison de l’emploi de Lyon<br />

Vinc<strong>en</strong>t RICOLLEAU<br />

Chargé de Mission Développem<strong>en</strong>t, Comité National de Liaison des régies de Quartier<br />

Animation<br />

Didier OBLE<br />

Expert Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

83


DIDIER OBLE<br />

Je vais interv<strong>en</strong>ir à deux titres : <strong>en</strong><br />

tant qu’expert de l’Alliance Villes Emploi<br />

et <strong>en</strong> tant qu’anci<strong>en</strong> responsable clauses<br />

d’insertion de Nantes Métropole sur une<br />

Jocelyne BERGER<br />

Je suis directrice de la Maison de<br />

l’emploi de Sarrebourg. Cette structure<br />

plutôt réc<strong>en</strong>te a été labellisée <strong>en</strong> 2005,<br />

conv<strong>en</strong>tionnée <strong>en</strong> 2006 mais n’a démarré<br />

qu’au second trimestre 2008 car la<br />

construction immobilière avait pris du<br />

retard. Nous sommes sur un territoire très<br />

rural. La commune la plus importante est<br />

la ville de Sarrebourg avec 13000<br />

habitants. Nous sommes égalem<strong>en</strong>t sur<br />

cinq communes de 4000 habitants, trois<br />

communes <strong>en</strong>tre 2500 et 4500 habitants<br />

et <strong>en</strong>suite ce sont des petites communes.<br />

Au total, notre Maison de l’emploi<br />

intervi<strong>en</strong>t sur 230 communes. Je vais vous<br />

prés<strong>en</strong>ter notre expéri<strong>en</strong>ce de mise <strong>en</strong><br />

œuvre de clause sur le sud mosellan où il<br />

n’y avait aucune pratique <strong>en</strong> la matière.<br />

Cette action n’avait pas été inscrite<br />

dan le plan d’action initial de la Maison de<br />

l’emploi. La circulaire du 3 décembre 2008<br />

relative à l’exemplarité de l’Etat au regard<br />

du développem<strong>en</strong>t durable dan le<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t des services et de ses<br />

établissem<strong>en</strong>ts publics, et tout<br />

particulièrem<strong>en</strong>t au regard des « achats<br />

socialem<strong>en</strong>t responsables » a décidé les<br />

élus à mettre <strong>en</strong> œuvre les clauses<br />

d’insertion dans les marchés publics,<br />

d’autant plus que les Maisons de l’emploi<br />

étai<strong>en</strong>t citées comme pouvant <strong>en</strong> être les<br />

« facilitateurs ».<br />

Nous avons organisé une première<br />

réunion d’information à destination de<br />

tous les présid<strong>en</strong>ts d’intercommunalités et<br />

de tous les maires des 230 communes du<br />

territoire. Au cours de cette réunion, nous<br />

nous sommes appuyés sur l’expéri<strong>en</strong>ce<br />

d’un territoire voisin au nôtre, le Val de<br />

Lorraine. En effet ce territoire a<br />

expérim<strong>en</strong>té ces clauses p<strong>en</strong>dant dix ans.<br />

fiche action qui s’appelle « la clause et les<br />

outils de la Valorisation des Acquis pour<br />

les personnes <strong>en</strong> clauses ».<br />

Nous avons eu un exposé sur le<br />

développem<strong>en</strong>t des clauses et l’action<br />

effectuée par le PLIE du Val de Lorraine.<br />

Les élus ont alors été convaincus qu’il<br />

fallait s’<strong>en</strong>gager dans cette démarche à<br />

tel point qu’ils ont rédigé une charte<br />

territoriale d’Insertion. Cette charte a<br />

pour but de bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifier la Maison de<br />

l’emploi <strong>en</strong> tant que maître d’œuvre des<br />

clauses d’insertion sur le territoire sud<br />

mosellan et de systématiser la réflexion de<br />

l’inscription des clauses dans tous les<br />

marchés publics qui s’y prêt<strong>en</strong>t. A ce jour,<br />

les huit intercommunalités porteuses de la<br />

Maison de l’emploi ont toutes délibéré<br />

favorablem<strong>en</strong>t pour la mise <strong>en</strong> œuvre de<br />

cette charte territoriale d’insertion. Une<br />

étude préalable d’inscription des clauses<br />

est décidée dès qu’un marché va être<br />

publié.<br />

Le conseil d’administration de la<br />

Maison de l’emploi a souhaité inscrire<br />

cette mission dans le plan d’action de la<br />

Maison de l’emploi. Le problème est que<br />

nous n’avions pas de financem<strong>en</strong>t. Nous<br />

avons fait appel à l’Etat qui a égalem<strong>en</strong>t<br />

légitimé la Maison de l’emploi dans cette<br />

fonction de guichet unique sur le territoire<br />

et financé le poste d’un chargé de mission<br />

clauses d’insertion sur une ligne<br />

financière, <strong>en</strong> sus du plan d’action de la<br />

Maison de l’emploi. La gouvernance a<br />

donc recruté un chargé de mission, M.<br />

BEITZ, qui a pris ses fonctions au mois de<br />

mai 2010.<br />

Les intercommunalités ont<br />

formalisé la charte d’insertion et ont été<br />

rejointes par des communes du territoire.<br />

Nous avons de plus <strong>en</strong> plus de signataires<br />

de cette charte. Le Conseil régional de<br />

Lorraine a id<strong>en</strong>tifié notre Maison de<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

84


l’emploi comme relais territorial pour<br />

l’animation des clauses d’insertion sur le<br />

territoire, y compris pour ses propres<br />

marchés. Ainsi, des marchés de<br />

rénovation de lycée sont gérés par la<br />

Maison de l’emploi. Quand M. BEITZ a pris<br />

ses fonctions, il avait pour mission de<br />

construire une méthodologie d’animation<br />

des clauses d’Insertion, et surtout, de<br />

construire une offre de services pour les<br />

protagonistes des clauses. Cette offre de<br />

services compr<strong>en</strong>d l’aide aux donneurs<br />

d’ordre pour finaliser les modalités<br />

d’inscription des clauses dans leurs<br />

marchés. Il s’agit égalem<strong>en</strong>t<br />

d’accompagner les <strong>en</strong>treprises<br />

soumissionnaires à un marché public pour<br />

les informer et les guider dans leur<br />

réponse. Concernant les <strong>en</strong>treprises<br />

attributaires des marchés publics, la<br />

Maison de l’emploi les accompagne dans<br />

la mise <strong>en</strong> œuvre des clauses. Elle est ainsi<br />

am<strong>en</strong>ée à leur proposer de solliciter les<br />

structures d’insertion du territoire <strong>en</strong> cotraitance<br />

ou sous-traitance. La Maison de<br />

l’emploi positionne les personnes qui<br />

peuv<strong>en</strong>t être recrutées au titre des<br />

clauses : une base de données<br />

compr<strong>en</strong>ant les personnes éligibles aux<br />

« clauses d’insertion » est <strong>en</strong> cours de<br />

construction. Ceci est très important pour<br />

ori<strong>en</strong>ter l’inscription des clauses dans les<br />

marchés. En nous référant à cette base de<br />

données, nous savons si nous disposons<br />

ou pas des ressources humaines<br />

nécessaires pour tel ou tel marché.<br />

Jean-Luc BEITZ, Chargé de Mission clauses d’insertion sur le territoire de<br />

Sarrebourg<br />

La première partie de ma mission a<br />

été de construire l’offre de services pour<br />

les donneurs d’ordre. J’ai expliqué <strong>en</strong> quoi<br />

consiste la clause, comm<strong>en</strong>t la mettre <strong>en</strong><br />

nous appuyant sur Pôle emploi, la PAIO,<br />

les structures d’insertion du territoire, les<br />

points emploi de la MDE, et d’autres<br />

part<strong>en</strong>aires <strong>en</strong>core. Le leitmotiv est de<br />

œuvre et comm<strong>en</strong>t déterminer le prés<strong>en</strong>ter aux <strong>en</strong>treprises les publics dont<br />

pourc<strong>en</strong>tage d’insertion dans le cadre des<br />

clauses. J’ai agi <strong>en</strong> collaboration avec les<br />

différ<strong>en</strong>ts services techniques. Ensuite, je<br />

me suis assuré du concours des quatre<br />

SIAE (Structures d’Insertion par l’Activité<br />

elles ont besoin. Concernant la base de<br />

données du public de notre territoire très<br />

rural, les compét<strong>en</strong>ces sont très variées,<br />

ainsi que les marchés publics. Nous avons<br />

eu, par exemple, un projet de forage. Je<br />

Economique) du territoire. Le but étant de comptais refuser d’inscrire la clause<br />

s’assurer de leur part<strong>en</strong>ariat, tant au<br />

niveau du positionnem<strong>en</strong>t de leur public<br />

qu’au niveau de leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans le<br />

cadre de la sous-traitance. Nous voulions<br />

p<strong>en</strong>sant que nous n’aurions pas de public<br />

à proposer à l’<strong>en</strong>treprise attributaire. Mais<br />

<strong>en</strong> consultant la base de données, j’ai<br />

trouvé une personne qui avait une<br />

savoir égalem<strong>en</strong>t quelles étai<strong>en</strong>t expéri<strong>en</strong>ce dans les forages. J’ai donc<br />

précisém<strong>en</strong>t leurs domaines activités, accepté que le donneur d’ordre inclus la<br />

quelles positions elles avai<strong>en</strong>t sur le<br />

marché, et vers quoi elles pouvai<strong>en</strong>t<br />

t<strong>en</strong>dre. Les conseils d’administration de<br />

chaque structure ont délibéré, et toutes<br />

clause d’insertion sur le marché <strong>en</strong><br />

question. Lorsque les <strong>en</strong>treprises ont vu<br />

que nous avions inséré cette clause, elles<br />

nous ont immédiatem<strong>en</strong>t demandé si<br />

ont répondu favorablem<strong>en</strong>t à notre nous aurions de la main d’œuvre<br />

sollicitation.<br />

Nous sommes <strong>en</strong> train de monter<br />

un part<strong>en</strong>ariat avec le Conseil général de<br />

compét<strong>en</strong>te à disposition : oui nous avions<br />

une personne. Evidemm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> fonction<br />

des besoins de l’<strong>en</strong>treprise, nous pouvions<br />

la Moselle concernant la « clausabilité » proposer d’autres compét<strong>en</strong>ces avec<br />

des bénéficiaires du RSA. Nous d’autres<br />

publics.<br />

recherchons les publics « clausables » <strong>en</strong><br />

© Alliance Villes Emploi<br />

85


Jocelyne BERGER<br />

Concernant la mobilisation des<br />

<strong>en</strong>treprises, les réunir <strong>en</strong>semble est<br />

difficile. C’est la fédération du BTP qui<br />

nous épaule sur l’information et la<br />

s<strong>en</strong>sibilisation des <strong>en</strong>treprises. La<br />

Fédération du BTP est signataire de la<br />

charte d‘insertion. Nous avons par ailleurs<br />

été télescopés par le grand projet de<br />

construction de la ligne LGV Est. Ce projet,<br />

sur le tronçon mosellan, représ<strong>en</strong>te<br />

320000 heures d’insertion inscrites dans<br />

les marchés d’ici à fin 2012/2013. Il y aura<br />

une deuxième tranche : 2013/2015, nous<br />

ne connaissons pas <strong>en</strong>core le nombre<br />

d’heures d’insertion. Dans ce contexte, la<br />

méthodologie s’est mise <strong>en</strong> place très vite.<br />

Les <strong>en</strong>treprises propos<strong>en</strong>t, dans le cadre<br />

des clauses d’insertion, majoritairem<strong>en</strong>t<br />

des contrats de professionnalisation. Les<br />

publics bénéficiaires de ces clauses<br />

Didier OBLE<br />

La volonté politique a été très forte<br />

sur cette action. Il y a eu à la fois une<br />

décision de délibération et, <strong>en</strong> conseil<br />

communautaire, les élus nous ont apporté<br />

des moy<strong>en</strong>s facilitant l’action. Ce souti<strong>en</strong> a<br />

égalem<strong>en</strong>t été concrétisé dans la mise <strong>en</strong><br />

place d’une méthodologie de part<strong>en</strong>ariat,<br />

dans les relations avec le public<br />

« clausable » et le li<strong>en</strong> à établir avec les<br />

<strong>en</strong>treprises. J’ai moi-même une<br />

expéri<strong>en</strong>ce antérieure de mise <strong>en</strong> place<br />

de clauses d’insertion sur le territoire de<br />

Nantes Métropole <strong>en</strong> 2004. La question de<br />

la validation des acquis des personnes<br />

dans les dispositifs de clauses sociales<br />

s’est posée assez vite. Arrivé à un certain<br />

stade, une fois que les contacts et les<br />

part<strong>en</strong>ariats sont établis, comm<strong>en</strong>t<br />

travailler sur le volume qualitatif de la<br />

clause ?<br />

Grâce à un dispositif bi<strong>en</strong> huilé,<br />

nous travaillons sur un segm<strong>en</strong>t de 150<br />

personnes sujettes aux clauses d’insertion.<br />

Nous œuvrons sur le territoire <strong>en</strong><br />

part<strong>en</strong>t dans les c<strong>en</strong>tres de formation des<br />

<strong>en</strong>treprises p<strong>en</strong>dant trois à six semaines.<br />

Ils pass<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts CACES qui leur<br />

permett<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t de conduire les<br />

gros <strong>en</strong>gins sur la ligne LGV. Ils revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>suite travailler dans la région sur un<br />

contrat de chantier de deux ans ou deux<br />

ans et demi. Ensuite, ces personnes<br />

peuv<strong>en</strong>t transformer leur contrat <strong>en</strong> CDI si<br />

elles sont prêtes à suivre l’<strong>en</strong>treprise au<br />

niveau national. Cette expéri<strong>en</strong>ce a été<br />

très intéressante dans notre démarche<br />

pour convaincre les élus sur le bi<strong>en</strong> fondé<br />

de ces clauses. Nous avons pu convaincre<br />

de l’efficacité de ces clauses,<br />

parallèlem<strong>en</strong>t à notre travail sur le terrain<br />

par des exemples concrets (contrat,<br />

formation offerte aux travailleurs et soustraitance<br />

d’<strong>en</strong>treprises locales).<br />

part<strong>en</strong>ariat avec l’AFPA. L’idée est de<br />

mettre <strong>en</strong> place une reconnaissance et<br />

une valorisation des acquis, une prise <strong>en</strong><br />

compte du parcours et un suivi du<br />

processus de validation. Cet<br />

accompagnem<strong>en</strong>t à la reconnaissance se<br />

déroule <strong>en</strong> quatre phases : le diagnostic<br />

ou la reconnaissance, l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

et le livret de suivi, l’évaluation des<br />

compét<strong>en</strong>ces restant à acquérir et<br />

l’évaluation finale.<br />

Le diagnostic et la<br />

reconnaissance représ<strong>en</strong>te trois heures<br />

d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> à destination des personnes<br />

qui rempliss<strong>en</strong>t les conditions requises<br />

pour les clauses d’insertion à partir d’un<br />

seuil de 70 heures cumulées dans le<br />

dispositif de la clause sociale. Cette<br />

première phase ouvre un droit<br />

systématique au repérage des<br />

prédispositions aux métiers du bâtim<strong>en</strong>t<br />

ou du BTP. Les outils mis à la disposition<br />

de cette action sont : une fiche navette<br />

<strong>en</strong>tre l’opérateur d’insertion et l’AFPA, des<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

86


<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et l’évaluation des<br />

aptitudes et compét<strong>en</strong>ces cognitives à<br />

partir d’un dispositif AFPA. Il s’agit donc<br />

d’un diagnostic effectué par l’AFPA sur un<br />

positionnem<strong>en</strong>t pour des métiers.<br />

La deuxième phase consiste <strong>en</strong> une<br />

évaluation de trois heures sur des<br />

compét<strong>en</strong>ces techniques et<br />

comportem<strong>en</strong>tales. La clause d’insertion<br />

le prévoit à partir de 450 heures cumulées<br />

dans le dispositif de clauses sociales.<br />

L’objectif est de vérifier les t<strong>en</strong>dances<br />

exposées dans le diagnostic effectué<br />

p<strong>en</strong>dant la première phase et de les<br />

conforter le cas échéant. Les outils sont :<br />

un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> individuel, une<br />

docum<strong>en</strong>tation d’évaluation de<br />

l’<strong>en</strong>treprise utilisatrice. Il est délivré le<br />

livret de suivi.<br />

La troisième phase dure égalem<strong>en</strong>t<br />

trois heures à partir de 700 heures<br />

cumulées dans le dispositif de clauses<br />

sociales. Il s’agit ici de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte<br />

les compét<strong>en</strong>ces restant à acquérir. A ce<br />

stade, l’individu est conforté dans ses<br />

choix et ses ori<strong>en</strong>tations. L’étude porte ici<br />

sur ce qui lui reste à acquérir pour obt<strong>en</strong>ir<br />

une validation de cet accompagnem<strong>en</strong>t.<br />

Les outils port<strong>en</strong>t sur l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> individuel<br />

et un outil propre à l’AFPA « éval 3<br />

parcours bâtim<strong>en</strong>t et TP ».<br />

La quatrième phase, appelée<br />

évaluation finale, est applicable pour 1600<br />

heures cumulées dans le dispositif de<br />

clauses sociales (cela correspond à un an<br />

de contrat de travail dans le cadre des<br />

clauses d’insertion). L’évaluation porte<br />

alors sur une attestation des compét<strong>en</strong>ces<br />

acquises cosignée par l’opérateur<br />

d’insertion, l’<strong>en</strong>treprise utilisatrice et<br />

l’AFPA. L’outil consiste <strong>en</strong> un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />

organisé par un professionnel, un jury<br />

désigné par le BTP. Il y a égalem<strong>en</strong>t une<br />

évaluation effectuée par l’AFPA des<br />

capacités et des acquis professionnels. Ce<br />

système est donc validé par un organisme<br />

dûm<strong>en</strong>t agrée qui atteste les acquis de<br />

compét<strong>en</strong>ces de la personne soumise à la<br />

clause d’insertion.<br />

Les participants sont repérés par les<br />

opérateurs des clauses sociales ou par les<br />

<strong>en</strong>treprises utilisatrices de ces clauses<br />

sociales. Elles sont systématiquem<strong>en</strong>t<br />

r<strong>en</strong>voyées vers le PLIE qui est le seul<br />

habilité à valider les <strong>en</strong>trées sur<br />

l’opération clauses sociales.<br />

Le suivi des parcours est assuré par<br />

les référ<strong>en</strong>ts de parcours PLIE. Ce suivi de<br />

parcours est saisi sur la base de données<br />

du PLIE « ABC Viesion ». Le PLIE reçoit le<br />

bilan de chaque opérateur d’insertion et il<br />

s’<strong>en</strong>gage à <strong>en</strong>voyer un bilan global des<br />

actions effectuées sur les individus faisant<br />

apparaître : le nom des participants, leur<br />

employeur, les phases de validation de<br />

suivi, l’attestation ou le certificat de<br />

compét<strong>en</strong>ces.<br />

Le prestataire utilise les moy<strong>en</strong>s<br />

d’évaluation des compét<strong>en</strong>ces reconnues<br />

par la profession et par le ministère du<br />

Travail (l’AFPA). Un livret de suivi est<br />

délivré aux participants à l’issu de chaque<br />

processus de validation. Ce livret repr<strong>en</strong>d<br />

les différ<strong>en</strong>tes phases d’évaluation et les<br />

outils d’évaluation utilisés par les<br />

opérateurs d’insertion ou les <strong>en</strong>treprises<br />

utilisatrices de ces clauses sociales.<br />

L’AFPA a mis <strong>en</strong> place des moy<strong>en</strong>s<br />

humains pour la mise <strong>en</strong> œuvre de cette<br />

action: il y a un coordinateur du dispositif<br />

des publics <strong>en</strong> difficultés qui est chargé de<br />

planifier les séances de validation, de<br />

participer au groupe qui réunit<br />

coopérateurs et prescripteurs (ces<br />

groupes assur<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong> place des<br />

clauses sociales) afin que tous les acteurs<br />

professionnels aboutiss<strong>en</strong>t à une action<br />

cohér<strong>en</strong>te. Ces acteurs sont des<br />

formateurs qualifiés de l’AFPA et des<br />

représ<strong>en</strong>tants de la branche<br />

professionnelle.<br />

Les indicateurs de mesures et<br />

d’évaluations, sauf volet qualitatif, sont<br />

étudiés sur une palette de 150<br />

participants. Nantes métropole a introduit<br />

plus de 1000 personnes dans le cadre des<br />

clauses sociales, ce qui représ<strong>en</strong>te plus<br />

d’un million d’heures. L’indicateur du<br />

volet qualitatif représ<strong>en</strong>te la typologie du<br />

public, la mobilisation du part<strong>en</strong>ariat et les<br />

participations aux réunions opérateurs<br />

d’insertion (tout l’IAE) et les prescripteurs<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

87


(tout le Service Public de l’Emploi : Pôle<br />

emploi, Maison de l’emploi, PLIE).<br />

Au niveau de la communication,<br />

cette opération a bénéficié d’un<br />

Jérôme PAYEN<br />

Notre dispositif a été mis <strong>en</strong> place il<br />

y a un an. Il s’agit de chantiers d’insertion<br />

liés aux opérations de la rénovation<br />

urbaine. Au départ, nous avions deux<br />

projets de rénovation urbaine. Ces projets<br />

doiv<strong>en</strong>t bénéficier aux personnes<br />

résidantes du quartier par la mise <strong>en</strong><br />

œuvre de clauses sociales dans les<br />

marchés publics (article 14 du Code des<br />

marchés publics). Ces deux chantiers<br />

générai<strong>en</strong>t 500 000 millions d’euros de<br />

fonds publics et privés. Nous avons eu une<br />

difficulté car il fallait recruter <strong>en</strong>tre autres<br />

des habitants des ZUS (Zone Urbaine<br />

S<strong>en</strong>sible) qui n’avait pas toujours les<br />

compét<strong>en</strong>ces requises. Notons que la<br />

formation peut se faire <strong>en</strong> aval, <strong>en</strong><br />

revanche les compét<strong>en</strong>ces de « savoir<br />

être » doiv<strong>en</strong>t être acquises avant d’<strong>en</strong>trer<br />

dans l’<strong>en</strong>treprise. Dans ce contexte, nous<br />

avons mis <strong>en</strong> place un chantier d’insertion<br />

lié à celui de la rénovation urbaine (les<br />

supports de travaux sont une activité de<br />

rénovation urbaine). Les habitants des<br />

zones urbaines s<strong>en</strong>sibles ont donc reçu<br />

des formations afin d’accéder à l’emploi.<br />

Nous sommes <strong>en</strong>core dans une<br />

période de crise économique, et certaines<br />

<strong>en</strong>treprises ont du mal à appliquer les<br />

clauses classiques. Ainsi, les chantiers<br />

d’insertion peuv<strong>en</strong>t constituer une<br />

alternative à la mise <strong>en</strong> œuvre de clauses<br />

sociales dans les marchés publics. Le<br />

chantier d’insertion contribue <strong>en</strong> même<br />

temps à améliorer la vie des habitants.<br />

Cette action est un support de<br />

formation grandeur nature qui s’appuie<br />

sur des opérations de travaux ou<br />

d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de la rénovation urbaine. Cela<br />

signifie que nous avons étudié auprès de<br />

l’<strong>en</strong>semble des maîtres d’ouvrage qui<br />

interv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t sur les sites de la rénovation<br />

urbaine ce qui pourrait être alloué aux<br />

chantiers d’insertion lors de futurs<br />

marchés. Nous avons travaillé, <strong>en</strong> amont,<br />

financem<strong>en</strong>t FSE. Tout ce que je vous ai dit<br />

est sur le site de l’Alliance Villes Emploi.<br />

avec les chantiers d’insertion du<br />

départem<strong>en</strong>t. Ces supports d’activité ne<br />

doiv<strong>en</strong>t pas exiger une trop grande<br />

spécialisation. Nous voulions étudier le<br />

travail effectué sur un chantier d’insertion<br />

pour chercher <strong>en</strong>suite les supports<br />

d’activité correspondants. Chaque maître<br />

d’ouvrage passe un marché d’insertion<br />

auprès de l’atelier chantier d’insertion.<br />

Nous voulions créer une formation pour la<br />

professionnalisation des travailleurs afin<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t embauchés à terme par<br />

lesdites <strong>en</strong>treprises. Nous sommes sur un<br />

marché article 30.<br />

Le chantier d’insertion a coordonné<br />

simultaném<strong>en</strong>t le travail avec cinq maîtres<br />

d’ouvrage : c’est une innovation.<br />

L’exig<strong>en</strong>ce de professionnalisation<br />

au sein même du chantier est égalem<strong>en</strong>t<br />

une nouveauté. Notre démarche est de<br />

créer de l’emploi durable puisque dans ce<br />

chantier, il y a un part<strong>en</strong>ariat avec<br />

l’<strong>en</strong>treprise ayant un chantier d’insertion<br />

mais aussi avec les branches<br />

professionnels et le CREPI. Notre but est<br />

de fournir un emploi aux candidats sortant<br />

de ce chantier de la rénovation urbaine.<br />

Nous avons demandé aux chantiers<br />

d’insertion un accompagnem<strong>en</strong>t post<br />

embauche de six mois après la fin du<br />

chantier.<br />

Nous avons sollicité les <strong>en</strong>treprises<br />

pour qu’elles cibl<strong>en</strong>t les opérations sur les<br />

trois prochaines années. Nous avons<br />

distingué deux chantiers bi<strong>en</strong> distincts :<br />

l’aménagem<strong>en</strong>t urbain et les espaces<br />

verts. Nous avons id<strong>en</strong>tifié des travaux<br />

très divers concernant l’aménagem<strong>en</strong>t<br />

urbain : décapage, lessivage, peinture,<br />

dépurgation, remise <strong>en</strong> état. Pour les<br />

espaces verts, nous avons ret<strong>en</strong>u<br />

l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> : débroussaillage, abattage<br />

d’arbres et de VRD.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

88


Il y a trois élém<strong>en</strong>ts fondam<strong>en</strong>taux<br />

pour obt<strong>en</strong>ir la réussite de la mise <strong>en</strong><br />

place de clauses sociales :<br />

Une volonté politique forte. Sur la<br />

ville de Lyon, les adjoints à la politique de<br />

l’emploi et de la ville se sont investis pour<br />

demander l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des maîtres de<br />

l’ouvrage.<br />

L’ingénierie technique qu’il faut<br />

pouvoir apporter à la fois au maître<br />

d’ouvrage et aux services qui vont<br />

id<strong>en</strong>tifier le chantier : ce travail a été<br />

effectué par la Maison de l’emploi <strong>en</strong> li<strong>en</strong><br />

avec l’AFPA qui a une connaissance<br />

précise des métiers du bâtim<strong>en</strong>t et de ce<br />

qui pouvait être effectué par un chantier<br />

d’insertion.<br />

L’ingénierie juridique est égalem<strong>en</strong>t<br />

très importante. Notre cas est particulier<br />

car au départ nous ne sommes pas passés<br />

par un marché article 30 mais via une<br />

circulaire de Bercy. Nous avons fait le<br />

choix au départ de fonder notre action sur<br />

l’achat de prestation directe car nous<br />

étions dans le cadre de la création d’un<br />

chantier d’insertion. Dans ce cadre là,<br />

Vinc<strong>en</strong>t RICOLLEAU<br />

Les régies de Quartier et de<br />

Territoire ont une triple mission :<br />

- Contribuer à l’amélioration du cadre<br />

de vie sur un territoire donné.<br />

- Développer des activités et des<br />

emplois destinés aux habitants de ce<br />

territoire qui contribu<strong>en</strong>t à leur<br />

insertion sociale, professionnelle et<br />

citoy<strong>en</strong>ne.<br />

- R<strong>en</strong>forcer le li<strong>en</strong> social dans les<br />

quartiers à travers un <strong>en</strong>semble<br />

d’activités. Citons, par exemple, des<br />

opérations de type « mon balcon<br />

fleuri », « brocante solidaire » ainsi<br />

qu’un <strong>en</strong>semble de services aux<br />

habitants (laverie-repasserie,<br />

bricolage à domicile...)<br />

Elles font partie des Structures<br />

d’Insertion par l’Activité<br />

Economique (SIAE) inscrites dans la loi. Les<br />

PLIE et les Maisons de l’emploi sont <strong>en</strong><br />

relation avec les Régies sur le domaine de<br />

Bercy stipule que l’on peut se soustraire à<br />

l’article 30. C’est le CDIAE qui crée alors<br />

votre chantier d’insertion.<br />

Quel est le bilan de notre action ?<br />

La première équipe d’insertion a<br />

comm<strong>en</strong>cé le premier janvier 2010. Les<br />

parcours dur<strong>en</strong>t un an. En octobre, les<br />

publics ont passé un premier CQP de type<br />

professionnel avec un taux de 50% de<br />

réussite. Ceux qui ont échoué repass<strong>en</strong>t le<br />

CQP à l’AFPA à l’heure où je vous parle. De<br />

plus, les travaux effectués ont,<br />

globalem<strong>en</strong>t donné satisfaction aux<br />

donneurs d’ordre au niveau qualitatif et<br />

des délais. Enfin, nous avons rempli notre<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t au sujet des ZUS puisque<br />

100% des publics <strong>en</strong> sont issus.<br />

Forts de ce succès, nous avons<br />

décidé de créer un deuxième chantier<br />

insertion ciblé sur les espaces verts. Nous<br />

avons <strong>en</strong>core mis l’acc<strong>en</strong>t sur la<br />

professionnalisation, <strong>en</strong> allant <strong>en</strong>core plus<br />

loin puisqu’à l’issu du chantier insertion,<br />

les publics obti<strong>en</strong>dront le titre d’ouvrier<br />

professionnel.<br />

l’insertion, qui est l’une des dim<strong>en</strong>sions de<br />

leur projet.<br />

Les Régies ont des particularités<br />

liées à leur projet territorialisé. Leur action<br />

est ciblée sur un ou plusieurs territoires<br />

prédéfinis. Le part<strong>en</strong>ariat est l’élém<strong>en</strong>t<br />

fondateur de la Régie qui réunit <strong>en</strong> son<br />

sein la ville, les bailleurs sociaux, les<br />

part<strong>en</strong>aires socioéconomiques et les<br />

habitants du territoire.<br />

Les habitants peuv<strong>en</strong>t être salariés<br />

de la Régie dans la réalisation des services.<br />

Ils peuv<strong>en</strong>t être bénévoles et participer<br />

aux décisions. Enfin, ils sont usagers des<br />

services et particip<strong>en</strong>t à la construction<br />

des activités et au repérage des besoins.<br />

L’approche mise <strong>en</strong> œuvre par les<br />

Régies avec leurs part<strong>en</strong>aires consiste à<br />

replacer les marchés publics au service du<br />

projet partagé sur le territoire. Avant la<br />

commande publique, la Régie effectue un<br />

travail <strong>en</strong> amont qui porte notamm<strong>en</strong>t sur<br />

la nature du service et des besoins à<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

89


satisfaire. Ainsi, les marchés publics, face à<br />

des besoins spécifiques sur certains<br />

territoires, sont un outil pour mettre <strong>en</strong><br />

œuvre les ori<strong>en</strong>tations des acteurs du<br />

développem<strong>en</strong>t local, pour valoriser une<br />

mission spécifique de cohésion sociale,<br />

notamm<strong>en</strong>t au moy<strong>en</strong> de l’article 30 du<br />

CMP. Dans cet objectif social, l’article 30<br />

permet non seulem<strong>en</strong>t de construire un<br />

projet adapté pour l’insertion, mais aussi<br />

d’agir avec les habitants sur des objectifs<br />

complém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> termes de li<strong>en</strong> social,<br />

de médiation sur l’espace public, etc. Les<br />

impératifs de lutte contre les inégalités<br />

sociales et territoriales nécessit<strong>en</strong>t<br />

l’implication de tous les acteurs publics et<br />

la loi de cohésion sociale de 1998<br />

reconnaît le rôle de l’<strong>en</strong>semble des<br />

collectivités dans cet objectif. Par<br />

exemple, sur de nombreux territoires, des<br />

bailleurs sociaux publics ou privés pass<strong>en</strong>t<br />

des marchés d’insertion sans avoir une<br />

compét<strong>en</strong>ce spécifique dans ce domaine.<br />

Cela signifie qu’ils ne sont pas<br />

déconnectés de la réalité sociale et<br />

économique des habitants avec lesquels<br />

ils sont <strong>en</strong> relation. Cette capacité<br />

d’innovation de l’article 30 s’applique<br />

égalem<strong>en</strong>t au niveau des structures et<br />

opérateurs susceptibles d’y répondre,<br />

dont les Régies, puisqu’ils peuv<strong>en</strong>t être de<br />

tous types quel que soit leur statut, leur<br />

secteur d’activité ou leur<br />

conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t sur le champ de l’IAE.<br />

Ceci est confirmé par le ministère, d’un<br />

point de vue juridique et dans les<br />

pratiques (Guide CNLRQ « Pour une<br />

politique d’achat socialem<strong>en</strong>t<br />

responsable »).<br />

Concernant les clauses sociales, les<br />

mécanismes sont rôdés mais il faut rev<strong>en</strong>ir<br />

sur le rôle des structures d’insertion et<br />

celui des Régies de quartier. Leur mission<br />

n’est pas seulem<strong>en</strong>t d’ori<strong>en</strong>ter des<br />

personnes susceptibles de réaliser des<br />

« heures de clauses », il s’agit surtout de<br />

construire et d’accompagner des parcours<br />

d’insertion socioprofessionnelle. Les<br />

mécanismes des clauses sociales souv<strong>en</strong>t<br />

utilisés sous la seule logique de<br />

pourc<strong>en</strong>tage d’heures à réaliser ne sont<br />

pas satisfaisants du point de vue d’un vrai<br />

parcours. Plusieurs expéri<strong>en</strong>ces de Régies<br />

sur des territoires <strong>en</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />

urbain nous montr<strong>en</strong>t qu’un travail m<strong>en</strong>é<br />

<strong>en</strong> amont et <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat,<br />

(d’id<strong>en</strong>tification des opérations, des<br />

supports d’activités pertin<strong>en</strong>ts, des types<br />

de réponses sur le territoire, des outils<br />

juridiques à utiliser) permet de créer des<br />

parcours d’insertion suffisamm<strong>en</strong>t longs<br />

et adaptés pour les personnes recrutées<br />

que sont les habitants du quartier.<br />

Pour conclure au sujet de la<br />

rénovation urbaine, la mise <strong>en</strong> œuvre du<br />

volet des opérations lié à la gestion<br />

urbaine de proximité, constitue un levier<br />

important de création d’emplois durables<br />

et de nouveaux services dans les quartiers,<br />

notamm<strong>en</strong>t sur les besoins à satisfaire par<br />

l’utilisation de la commande publique, une<br />

question qui pourrait être davantage<br />

débattue dans ses <strong>en</strong>jeux économiques et<br />

sociaux.<br />

Caroline ARTEREAU ROUSSELOT, Responsable emploi à la communauté<br />

d’agglomérations Grand Poitiers<br />

Quelle est votre expéri<strong>en</strong>ce sur le référ<strong>en</strong>ts ? Le référ<strong>en</strong>t est<br />

relais adopté pour accompagner les l’accompagnateur au jour le jour des<br />

personnes sur les clauses sociales ? Quelle personnes soumises aux clauses.<br />

est l’articulation <strong>en</strong>tre le facilitateur et les<br />

Jean-Luc BETZ<br />

Sur un territoire rural ou semi rural,<br />

les difficultés ou la typologie des publics<br />

ne sont pas comparables avec les publics<br />

urbains. Didier OBLE vous a prés<strong>en</strong>té tout<br />

à l’heure son plan de parcours de suivi des<br />

publics. Aujourd’hui, nous nous appuyons<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur les SIAE qui<br />

positionn<strong>en</strong>t ces publics qu’ils connaiss<strong>en</strong>t<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

90


déjà. Dans le cadre de la LGV, le problème<br />

du suivi ne se pose quasim<strong>en</strong>t plus car les<br />

<strong>en</strong>treprises embauch<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t sur<br />

de l’emploi pér<strong>en</strong>ne. Nous vérifions<br />

Didier OBLE<br />

La complexité du monde rural<br />

consiste dans le fait qu’il s’agit de surfaces<br />

très ét<strong>en</strong>dues et d’un <strong>en</strong>semble d’acteurs<br />

très divers : l’IAE, et tous les outils qui se<br />

trouv<strong>en</strong>t sur le territoire : Maison de<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Comm<strong>en</strong>t avez-vous réussi à capter<br />

100% de public ZUS ?<br />

Jérôme PAYEN<br />

Nous id<strong>en</strong>tifions notre public car<br />

dans le cadre du montage du projet, nous<br />

avons travaillé <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la Mission<br />

locale, Pôle emploi et la Maison de<br />

l’emploi. Cette dernière anime les<br />

opérateurs sur les territoires des ZUS. Ces<br />

différ<strong>en</strong>tes structures ont id<strong>en</strong>tifié les<br />

publics qui serai<strong>en</strong>t positionnés sur les<br />

chantiers d’insertion. C’est ce travail <strong>en</strong><br />

amont d’information des habitants et de<br />

simplem<strong>en</strong>t la réalité de la pér<strong>en</strong>nité de<br />

l’emploi ainsi que la qualité de<br />

l’intégration au sein de l’<strong>en</strong>treprise. et<br />

que le suivi se passe bi<strong>en</strong>.<br />

l’emploi, PLIE, Pôle emploi, ag<strong>en</strong>ts<br />

d’insertion si on est dans des territoires<br />

avec du RSA gagn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> intérêt quand ils<br />

sont insérés dans les clauses d’insertion.<br />

Sur Lori<strong>en</strong>t, nous sommes sur un<br />

r<strong>en</strong>du de 6 à 12 mois, comm<strong>en</strong>t faitesvous<br />

pour avoir un r<strong>en</strong>du à 6 mois ?<br />

pré recrutem<strong>en</strong>t qui a permis d’arriver à<br />

ce bon résultat.<br />

Le suivi de 6 à 12 mois est du<br />

ressort de la structure. L’atelier chantier<br />

d’insertion effectue un suivi des publics<br />

sur six mois : c’est nous qui l’avons exigé.<br />

La Maison de l’emploi s’occupe de ce suivi<br />

bi<strong>en</strong> au-delà de six mois.<br />

Ce chantier est un levier pour que<br />

les publics obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à terme un emploi<br />

<strong>en</strong> CDI.<br />

Jean-Pierre DELACOUR, Délégué territoriale de la DIRECCTE<br />

Lorsque le chantier est monté, quel<br />

est le li<strong>en</strong> avec l’<strong>en</strong>treprise ?<br />

Comm<strong>en</strong>t est effectué le chantier ?<br />

L’idée c’est qu’une <strong>en</strong>treprise à<br />

recoursà une SIAE ou bi<strong>en</strong> embauche<br />

directem<strong>en</strong>t du personnel sous forme de<br />

sur le fondem<strong>en</strong>t d’un petit financem<strong>en</strong>t,<br />

elles s’adress<strong>en</strong>t à la Maison de l’emploi<br />

pour recruter un public issu des clauses<br />

sociales. Je trouve que, dans ce contexte,<br />

la finalité des clauses est pervertie.<br />

D’autre part, comm<strong>en</strong>t faites-vous<br />

contrat aidé. La collectivité (maître le tri au sein des publics ?<br />

d’ouvrage) laisse les <strong>en</strong>treprises<br />

Qui est responsable de ce<br />

tranquilles, elle crée son chantier recrutem<strong>en</strong>t ? En d’autres termes qui est<br />

d’insertion, elle donne de l’arg<strong>en</strong>t, elle responsable de ce qualitatif de<br />

effectue des travaux sur les espaces verts<br />

avec l’AFPA, elle fait de la formation. Le<br />

« clausable »? J’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du aujourd’hui<br />

que c’était le PLIE qui donnait la mesure,<br />

li<strong>en</strong> avec l’<strong>en</strong>treprise, dans ce contexte, mais je voudrais savoir qui est<br />

me paraît évanesc<strong>en</strong>t.<br />

responsable.<br />

J’ai le même problème <strong>en</strong> Lorraine :<br />

les <strong>en</strong>treprises préfèr<strong>en</strong>t créer une clause<br />

Jérôme PAYEN<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

91


Il ne s’agit pas de remplacer cette action<br />

par un marché de l’insertion décrit par<br />

l’article 14 du code des marchés publics.<br />

Nous v<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t de cet<br />

article. L’article 14 touchait initialem<strong>en</strong>t le<br />

public dont nous nous occupons<br />

actuellem<strong>en</strong>t. Nous v<strong>en</strong>ons donc <strong>en</strong><br />

complém<strong>en</strong>t de l’article 14. Nous ciblons<br />

les publics les plus éloignés de l’emploi.<br />

L’objectif est de proposer ce public pour<br />

une embauche dans le cadre de l’article 14<br />

car les <strong>en</strong>treprises continu<strong>en</strong>t à avoir des<br />

obligations au regard de cet article. Notre<br />

action r<strong>en</strong>force l’effet de cet article. Elle<br />

permet de souligner égalem<strong>en</strong>t le li<strong>en</strong><br />

avec l’<strong>en</strong>treprise. Les <strong>en</strong>treprises<br />

s’associ<strong>en</strong>t aux branches professionnelles,<br />

le CREPI, le GEIQ. En amont nous avons<br />

prés<strong>en</strong>té le projet aux <strong>en</strong>treprises qui<br />

intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de deux façons. Le chantier<br />

insertion organise des visites de chantier<br />

sur le site de la rénovation urbaine, les<br />

<strong>en</strong>cadrants techniques vont avec les<br />

Didier OBLE<br />

Il ne faut pas mettre <strong>en</strong> opposition<br />

les différ<strong>en</strong>ts articles du code des marchés<br />

publics.<br />

- L’article 30 concerne les marchés<br />

d’insertion,<br />

- L’article 14 : les clauses d’insertion et<br />

ses conditions de réalisation,<br />

- L’article 53 : ses conditions<br />

d’obt<strong>en</strong>tion,<br />

- L’article 15 prés<strong>en</strong>te les marchés<br />

réservés.<br />

Le code des marchés publics permet<br />

d’énumérer un év<strong>en</strong>tail d’actions sur<br />

différ<strong>en</strong>ts publics et de différ<strong>en</strong>tes<br />

manières. Il ne faut donc pas opposer ces<br />

salariés r<strong>en</strong>contrer les <strong>en</strong>treprises avec<br />

lesquelles ils intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. Chaque<br />

individu a été reçu par le GEIQ<br />

(Groupem<strong>en</strong>t d’Employeurs pour la<br />

l’Insertion professionnelle et la<br />

Qualification) à la fin de la période d’un an<br />

pour effectuer des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s. Les<br />

<strong>en</strong>treprises appréci<strong>en</strong>t cette démarche car<br />

ce sont des personnes déjà qualifiées qui<br />

vont leur être prés<strong>en</strong>tées à l’embauche.<br />

Cette démarche a un autre intérêt<br />

car elle crée de l’activité pour les<br />

Structures d’Insertion par l’Activité<br />

Economique (SIAE). Nous avions <strong>en</strong> effet<br />

un problème sur les territoires de la<br />

rénovation urbaine. Nous avions<br />

remarqué que ces structures bénéficiai<strong>en</strong>t<br />

peu des commandes publiques générées<br />

par la rénovation urbaine. L’action<br />

générée par les clauses sociales a donc<br />

égalem<strong>en</strong>t eu pour but de créer de<br />

l’activité pour les chantiers d’insertion.<br />

articles mais les regarder dans leur<br />

complém<strong>en</strong>tarité. L’article 30, par<br />

exemple, permet à des publics très<br />

éloignés de l’emploi de se reconstruire.<br />

Dans les textes, il est défini que les<br />

publics éligibles aux clauses d’insertion<br />

sont les publics dûm<strong>en</strong>t validés par Pôle<br />

emploi, au titre de public relevant de l’IAE.<br />

Ces publics relèv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des minima<br />

sociaux. Ces personnes ne peuv<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong><br />

l’état accéder à l’<strong>en</strong>treprise, il faut<br />

reconstituer le savoir faire et le savoir<br />

être. La connexion avec le monde du<br />

travail nécessite un travail préalable.<br />

Jocelyne BERGER<br />

Tout poste qui s’ouvre sur le<br />

territoire au titre des clauses, que ce soit<br />

sur la LGV ou dans les marchés des<br />

donneurs d’ordre public du territoire, fait<br />

l’objet d’un dépôt d’offres auprès de Pôle<br />

emploi. Ensuite, nous vérifions l’éligibilité<br />

des publics, sachant que la phrase<br />

commune, « toute personne ayant des<br />

difficultés particulières d’accès à<br />

l’emploi », laisse un champ d’appréciation<br />

aux prescripteurs.<br />

Pôle emploi valide les candidatures<br />

<strong>en</strong> vérifiant le projet professionnel de la<br />

personne. Ce travail peut égalem<strong>en</strong>t


s’effectuer avec l’<strong>en</strong>cadrant socioprofessionnel<br />

des structures d’insertion.<br />

La Maison de l’emploi valide l’éligibilité<br />

des publics au dispositif des clauses<br />

sociales. Les candidats qui n’ont pas été<br />

ret<strong>en</strong>us par les <strong>en</strong>treprises font l’objet<br />

d’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> approfondi afin de qualifier<br />

notre base de données sur les<br />

publics. Tous les freins (mobilité, par<br />

exemple) sont signalés. Il y a donc des<br />

responsabilités partagées <strong>en</strong>tre Pôle<br />

emploi/Maison de l’emploi et<br />

prescripteurs.<br />

Marc PEYROCHE, Directeur de la Maison de l’emploi des Cév<strong>en</strong>nes<br />

Pays de ruralité, les Cév<strong>en</strong>nes<br />

gèr<strong>en</strong>t 40 000 heures d’insertion par an.<br />

Nous travaillons à partir du PLIE. Les<br />

personnes positionnées dans les clauses<br />

font toutes parties du PLIE : cela<br />

compr<strong>en</strong>d la DIRECCTE, Pôle emploi, les<br />

services sociaux, le Conseil général. Au<br />

sein de ces 40 000 personnes, il y a 30% de<br />

jeunes, 30% des chômeurs de longue<br />

durée, et 30% de bénéficiaires RSA. Nous<br />

v<strong>en</strong>ons de construire un hôpital dans le<br />

cadre de « l’hôpital 2010 » grâce à 89<br />

millions d’euros d’investissem<strong>en</strong>ts. La<br />

direction de l’hôpital voulait que les<br />

travaux soi<strong>en</strong>t effectués intégralem<strong>en</strong>t par<br />

des personnes r<strong>en</strong>trant dans le champ des<br />

clauses sociales. L’hôpital ouvrant <strong>en</strong><br />

janvier 2011, on est à 146% des 39 000<br />

heures d’insertion que nous avions à<br />

réaliser. On est donc à plus de 52 000<br />

Jocelyne BERGER<br />

Nous sommes dans le même cas de<br />

figure avec les <strong>en</strong>treprises de travail<br />

temporaire. Il n’y a pas de PLIE sur notre<br />

Vinc<strong>en</strong>t RICOLLEAU<br />

Les marchés d’insertion sont de<br />

vrais marchés publics et répond<strong>en</strong>t aux<br />

exig<strong>en</strong>ces de la commande publique. La<br />

collectivité y fait le choix de l’insertion et<br />

du li<strong>en</strong> social. Le travail est réalisé dans les<br />

heures alors qu’il y a <strong>en</strong>core des travaux<br />

de finition et de peinture à réaliser. Une<br />

des difficultés ressortie p<strong>en</strong>dant ces deux<br />

ans et demi de travaux est l’augm<strong>en</strong>tation<br />

du nombre d’heures d’insertion<br />

effectuées par des structures classiques.<br />

En effet, nous avions des publics issus de<br />

structures de l’IAE qui avai<strong>en</strong>t fini leur<br />

agrém<strong>en</strong>t. Il est difficile d’expliquer à un<br />

salarié issu d’une clause sociale qu’il doit<br />

arrêter de travailler car son agrém<strong>en</strong>t est<br />

terminé. Nous avons fait passer ces<br />

personnes de l’<strong>en</strong>treprise ETTI d’insertion<br />

à une ETT classique (Manpower). Ainsi<br />

nous avons continué notre part<strong>en</strong>ariat<br />

avec ce type de public positionné clause.<br />

Cette année nous allons passer à 20% de<br />

personnes (sur les 40 000 heures) qui ne<br />

seront plus dans le champ des clauses<br />

sociales.<br />

territoire nous ne pouvons donc pas<br />

travailler avec cette structure.<br />

conditions du marché avec des personnes<br />

qui réalis<strong>en</strong>t un travail productif. Nous ne<br />

considérons pas, pour notre part, qu’il<br />

s’agisse de « demi marché ».<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

93


Atelier<br />

Clauses sociales d’insertion et d’emploi sur<br />

les territoires<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Jocelyne BERGER<br />

Directrice, Maison de l’emploi Sud Mosellan<br />

Didier OBLE<br />

Expert Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi<br />

Jérôme PAYEN<br />

Responsable des Clauses d’Insertion, Maison de l’emploi de Lyon<br />

Vinc<strong>en</strong>t RICOLLEAU<br />

Chargé de Mission Développem<strong>en</strong>t, Comité National de Liaison des régies de Quartier<br />

Jean-Louis DOPPLER<br />

Expert des Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi, Directeur délégué du Relais Emploi de<br />

Strasbourg<br />

Animation<br />

Jean-Louis DOPPLER<br />

Expert des Clauses Sociales pour l’Alliance Villes Emploi, Directeur délégué du Relais Emploi de<br />

Strasbourg<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

94


Jean-Louis DOPPLER<br />

Nous arrivons à un tournant des<br />

clauses sociales. Les marchés dépass<strong>en</strong>t<br />

les politique locales : ils relèv<strong>en</strong>t des<br />

régions, des départem<strong>en</strong>ts et même<br />

parfois de plusieurs départem<strong>en</strong>ts à la fois<br />

Nous devons désormais structurer notre<br />

démarche et étudier comm<strong>en</strong>t ces clauses<br />

Jocelyne BERGER<br />

Je représ<strong>en</strong>te la Maison de l’emploi<br />

du Sud Mosellan. Elle est plutôt réc<strong>en</strong>te,<br />

car elle a été labellisée <strong>en</strong> 2005,<br />

conv<strong>en</strong>tionnée <strong>en</strong> 2006 mais n’a démarré<br />

son action qu’au second trimestre 2008<br />

pour une pure logique de construction<br />

immobilière (elle avait pris du retard).<br />

Nous sommes sur un territoire très rural.<br />

La commune la plus importante est la ville<br />

de Sarrebourg avec 14 000 habitants.<br />

Nous sommes égalem<strong>en</strong>t sur quelques<br />

communes de 4000 habitants, cinq<br />

communes de 2000, cinq communes de<br />

1000 et <strong>en</strong>suite ce sont vraim<strong>en</strong>t de<br />

toutes petites communes (28 à 300<br />

habitants). Dans le Sud Mosellan, il n’y<br />

avait aucune pratique de clauses<br />

d’insertion. Ces clauses n’étai<strong>en</strong>t pas non<br />

plus m<strong>en</strong>tionnées dans le plan d’action de<br />

la Maison de l’emploi. La circulaire de<br />

décembre 2008 sur « l’achat public<br />

socialem<strong>en</strong>t responsable » a décidé les<br />

élus à mettre <strong>en</strong> œuvre les clauses<br />

d’insertion dans les marchés publics,<br />

d’autant plus que la circulaire désigne<br />

spécifiquem<strong>en</strong>t les Maisons de l’emploi<br />

comme pouvant <strong>en</strong> effectuer la gestion.<br />

Nous avons organisé une première<br />

réunion d’informations sur le territoire<br />

destinée aux huit présid<strong>en</strong>ts<br />

d’intercommunalités et à tous les maires<br />

des 230 communes du territoire. Au cours<br />

de cette réunion, nous nous sommes<br />

appuyés sur l’expéri<strong>en</strong>ce d’une dizaine<br />

d’années d’un territoire voisin au nôtre, le<br />

Val de Lorraine. Nous y avons découvert le<br />

développem<strong>en</strong>t des clauses et l’action<br />

effectuée par le PLIE du Val de Lorraine. Le<br />

PLIE est un portage politique nécessaire<br />

pour la mise <strong>en</strong> œuvre de cette action.<br />

s’inscriv<strong>en</strong>t dans le territoire. L ‘ext<strong>en</strong>sion<br />

des clauses et leur appropriation par<br />

différ<strong>en</strong>ts donneurs d’ordre nous oblige à<br />

coordonner nos actions. Les territoires ont<br />

tous leur propre interprétation de ces<br />

clauses : si nous voulons m<strong>en</strong>er une action<br />

cohér<strong>en</strong>te, nous devons nous coordonner.<br />

Nous nous sommes égalem<strong>en</strong>t appuyés<br />

sur le Conseil régional lorrain qui est <strong>en</strong><br />

train de structurer tout le territoire lorrain<br />

<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifiant un réseau de facilitateurs.<br />

Le Conseil régional id<strong>en</strong>tifie des relais<br />

territoriaux à la fois pour la gestion des<br />

clauses dans leurs propres marchés mais<br />

aussi pour l’animation de cette politique<br />

des clauses. Les élus ont alors été<br />

convaincus de s’<strong>en</strong>gager dans cette<br />

démarche à tel point qu’ils ont rédigé une<br />

charte territoriale d’insertion. Cette charte<br />

id<strong>en</strong>tifie la Maison de l’emploi <strong>en</strong> tant que<br />

maître d’œuvre des clauses d’insertion sur<br />

le territoire et elle systématise<br />

l’inscription des clauses dans tous les<br />

marchés publics qui s’y prêt<strong>en</strong>t sur le<br />

territoire Sud Mosellan. Nous avons fait<br />

appel à l’Etat qui a légitimé le guichet<br />

unique et a débloqué le financem<strong>en</strong>t du<br />

poste d’un chargé de mission clauses<br />

d’Insertion sur une ligne financière <strong>en</strong><br />

supplém<strong>en</strong>t du plan d’action de la Maison<br />

de l’emploi. Conformém<strong>en</strong>t aux<br />

prescriptions de la charte, la gouvernance<br />

de la Maison de l’emploi a recruté un<br />

chargé de Mission, M. BETZ, qui a pris ses<br />

fonctions au mois de mai 2010.<br />

Les Intercommunalités ont formalisées la<br />

charte d’insertion et sont rejoints par des<br />

communes du territoire. Nous avons de<br />

plus <strong>en</strong> plus de signataires de cette charte.<br />

Le Conseil régional de Lorraine a id<strong>en</strong>tifié<br />

notre Maison de l’emploi comme relais<br />

territorial pour l’animation des clauses<br />

d’insertion sur le territoire, y compris pour<br />

ses propres marchés. Nous avons donc un<br />

portage politique. Plusieurs marchés de<br />

rénovation de lycées sont gérés par la<br />

Maison de l’emploi. Quand M. BETZ a pris<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

95


ses fonctions, <strong>en</strong> mai 2010, il avait pour<br />

mission de construire une méthodologie<br />

d’animation des clauses d’insertion, et<br />

surtout de construire une offre de service<br />

pour les protagonistes des clauses.<br />

Jean-Luc BETZ, Chargé de mission des clauses d’insertion ou Facilitateur<br />

L’originalité de notre territoire est<br />

d’être très rural. Il n’y a que quatre<br />

domaine des clauses. Le but est de bi<strong>en</strong><br />

vérifier avec elles qu’elles pourrai<strong>en</strong>t<br />

structures d’insertion par l ‘activité positionner des publics dans le cadre des<br />

économique sur notre territoire. Il a fallu marchés publics et des clauses sociales.<br />

s’assurer de leur concours dans le<br />

Jocelyne BERGER<br />

Il a fallu égalem<strong>en</strong>t faire<br />

compr<strong>en</strong>dre aux <strong>en</strong>treprises qu’on ne leur<br />

pr<strong>en</strong>ait pas leur travai.<br />

Jean-Luc BETZ<br />

Nous avons <strong>en</strong>suite conclu un<br />

part<strong>en</strong>ariat très solide avec Pôle emploi :<br />

le directeur faisait partie du jury pour mon<br />

recrutem<strong>en</strong>t. La seule question qu’il m’a<br />

posé fut : « Comm<strong>en</strong>t vous situez-vous par<br />

rapport à un travail <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat » ?<br />

Dans cette question, il y avait déjà la<br />

Jocelyne BERGER<br />

L’offre est d’abord proposée à Pôle<br />

emploi qui fait un « premier tri ». Il porte<br />

sur le projet professionnel des personnes<br />

réponse. Etant donné le contexte, notre<br />

part<strong>en</strong>ariat a été simplifié. Ce part<strong>en</strong>ariat<br />

solide est d’autant plus important qu’il n’y<br />

a pratiquem<strong>en</strong>t pas d’autres structures<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t et de suivi des publics<br />

sur le territoire.<br />

concernées et leur positionnem<strong>en</strong>t par<br />

rapport aux offres d’emploi qui émerg<strong>en</strong>t<br />

au titre des clauses.<br />

Jean-Luc BETZ<br />

Notre ag<strong>en</strong>ce Pôle emploi n’a pas<br />

d’équipe d’insertion. Ce sont donc les<br />

conseillers Pôle emploi qui étudi<strong>en</strong>t les<br />

fichiers et qui valid<strong>en</strong>t l’éligibilité des<br />

publics au titre des clauses sociales. Nous<br />

avons dû, <strong>en</strong> tant que Maison de l’emploi,<br />

expliquer aux <strong>en</strong>treprises notre offre de<br />

services. Bon nombre de marchés ont été<br />

passés avant que je sois <strong>en</strong> poste et avant<br />

que toutes les démarches ai<strong>en</strong>t été faites<br />

et comprises par tous les publics.<br />

Aujourd’hui il y a des marchés dans<br />

lesquels on a écrit la clause tout de suite<br />

mais il y a d’autres marchés pour lesquels<br />

les clauses vont être notifiées. Nous avons<br />

décidé, avec les différ<strong>en</strong>ts donneurs<br />

d’ordre, de négocier directem<strong>en</strong>t avec les<br />

<strong>en</strong>treprises pour voir dans quelle mesure<br />

on pouvait les inciter à appliquer la clause<br />

d’insertion dans leur marché. Nous<br />

sommes dans un territoire rural avec de<br />

petites <strong>en</strong>treprises locales, voire<br />

régionales. Pour se repositionner dans le<br />

futur, elles ont tout intérêt à avoir une<br />

attitude citoy<strong>en</strong>ne. Les <strong>en</strong>treprises locales<br />

correspond<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t à des artisans, il<br />

s’agit de petits marchés. Nous étudions le<br />

moy<strong>en</strong> de transposer l’action de ces<br />

artisans sur de plus gros marchés.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

96


Jocelyne BERGER<br />

La mobilisation des <strong>en</strong>treprises<br />

n’est pas forcém<strong>en</strong>t très facile. Dans ce<br />

but, nous nous appuyons sur la Fédération<br />

du Bâtim<strong>en</strong>t (FFB) égalem<strong>en</strong>t signataire de<br />

la charte de l’insertion sur le territoire.<br />

Elle fait de l’animation sur le territoire.<br />

Notre travail a été facilité par la<br />

construction de la ligne LGV Est. Sur les<br />

500 000 heures de travail que nous gérons<br />

Jean-Louis DOPPLER<br />

« Relais emploi chantier » est le PLIE<br />

de Strasbourg et de sa communauté<br />

Jocelyne BERGER<br />

Relais emploi chantier est mandaté<br />

par le réseau ferré de France pour la mise<br />

<strong>en</strong> œuvre des 500 000 heures d’insertion<br />

pour la construction de la LGV Est. Il<br />

souhaite s’appuyer sur des relais<br />

territoriaux qui connaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> les<br />

part<strong>en</strong>aires et le pot<strong>en</strong>tiel public sur les<br />

territoires. Ainsi, par le biais de la soustraitance,<br />

« Relais Emploi Chantier »<br />

confie à la Maison de l’emploi le<br />

positionnem<strong>en</strong>t des publics sur le chantier<br />

clause d’insertion. Tout <strong>en</strong> avançant sur la<br />

gestion des clauses au sein du territoire,<br />

nous pouvions systématiquem<strong>en</strong>t illustrer<br />

le travail effectué sur la ligne LGV Est.<br />

Nous sommes dans « le caviar de<br />

l’insertion » car les <strong>en</strong>treprises (Guintoli,<br />

Vinci, Lafarge) recrut<strong>en</strong>t<br />

systématiquem<strong>en</strong>t par le biais des clauses.<br />

Ils form<strong>en</strong>t les publics à la<br />

professionnalisation p<strong>en</strong>dant une durée<br />

de six mois. Les publics part<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

formation dans les <strong>en</strong>treprises et/ou sur le<br />

chantier. Cette formation est assurée par<br />

l’<strong>en</strong>treprise. A l’issu de ce contrat de<br />

professionnalisation, les publics<br />

déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un contrat de<br />

professionnalisation de chantier. Ils sont<br />

alors assurés d’être au moins deux ans et<br />

demi sur le chantier. Pour ceux qui<br />

Jean-Louis DOPPLER<br />

Nous sommes dans le cadre d’une<br />

mise <strong>en</strong> œuvre de la clause d’insertion<br />

sur les tronçons mosellan et alsaci<strong>en</strong>, nous<br />

sommes épaulés par le relais emploi<br />

chantier de Strasbourg, lui-même<br />

mandaté par le réseau ferré de France. Ce<br />

projet de premier tronçon pr<strong>en</strong>dra fin<br />

début 2014. Il y aura <strong>en</strong>suite une<br />

deuxième phase de travaux qui<br />

comportera, nous l’espérons, une autre<br />

clause sociale.<br />

urbaine. Il a été ret<strong>en</strong>u sur la gestion de la<br />

clause.<br />

serai<strong>en</strong>t d’accord pour se mobiliser dans<br />

toute la France, ce travail se transforme<br />

<strong>en</strong> CDI. Les candidatures proposées aux<br />

<strong>en</strong>treprises sont plutôt intéressantes.<br />

C’est pourquoi les <strong>en</strong>treprises n’hésit<strong>en</strong>t<br />

pas à dépasser le nombre d’heures de<br />

clause inscrites dans le marché. Je<br />

voudrais vous illustrer par un exemple la<br />

mobilisation des SIAE sur le territoire : les<br />

SIAE se sont <strong>en</strong>gagés par protocole, elles<br />

ont été intéressées par les clauses<br />

sociales. Nous leur avons demandé qu’elle<br />

était leur offre de services aujourd’hui et<br />

pour l’av<strong>en</strong>ir afin d’avoir une bonne<br />

interprétation du contexte <strong>en</strong> terme<br />

d’emplois. Nous voulions positionner les<br />

SIAE <strong>en</strong> sous-traitance sur le chantier de la<br />

LGV. Il y a déjà une SIAE qui porte un<br />

chantier et une <strong>en</strong>treprise d’insertion qui<br />

a été appelée <strong>en</strong> r<strong>en</strong>fort pour du<br />

désherbage de parcelles. Nous avons des<br />

AI qui fourniss<strong>en</strong>t du personnel pour le<br />

nettoyage des bases vie qui sont<br />

construites tout au long du tracé LGV.<br />

Grâce aux bonnes relations que nous<br />

avons avec les <strong>en</strong>treprises qui travaill<strong>en</strong>t<br />

sur le chantier nous avons, avec succès,<br />

capté des chantiers « périphériques »<br />

pour les SIAE.<br />

dans un petit bassin d’emploi <strong>en</strong> grande<br />

partie rural. Le part<strong>en</strong>ariat est presque<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

97


obligatoire à l’échelle de ce type de<br />

territoire. Sur de plus grands territoires, ce<br />

part<strong>en</strong>ariat étant moins évid<strong>en</strong>t il doit<br />

être crée de toutes pièces. De plus, il est<br />

assez difficile de mobiliser les élus, comme<br />

l’a souligné Jocelyne BERGER, pour<br />

l’inscription de ces clauses surtout sur de<br />

petits chantiers. Enfin il est logique,<br />

comme le dit Jocelyne BERGER, de<br />

s’appuyer sur la Maison de l’emploi. En<br />

effet, la clause ne peut être mise <strong>en</strong><br />

œuvre qu’avec les acteurs du territoire.<br />

Inscrire une clause si elle n’a pas été<br />

réfléchie à l’échelle d’un territoire n’a pas<br />

de s<strong>en</strong>s. En effet, la clause doit être<br />

inscrite dans le projet économique du<br />

territoire (telles que les fédérations ou<br />

autres). Les clauses ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur s<strong>en</strong>s<br />

que dans cette démarche.<br />

Cette clause est territoriale c’est<br />

pourquoi il va être difficile de coordonner<br />

nos informations, car chaque territoire a<br />

ses propres spécificités. En comm<strong>en</strong>çant<br />

avec les clauses, nous avions un ou deux<br />

maîtres de l’ouvrage, dont la Ville. A côté<br />

de cela, le maire était présid<strong>en</strong>t d’une<br />

SEM qui gérait les transports. Nous avions<br />

deux donneurs d’ordre. La clause était et<br />

reste un projet purem<strong>en</strong>t politique.<br />

Aujourd’hui, cette politique est partagée<br />

par de plus <strong>en</strong> plus de personnes. J’ai une<br />

tr<strong>en</strong>taine de donneurs d’ordre différ<strong>en</strong>ts<br />

aujourd’hui. A l’heure actuelle, il s’agit de<br />

les fédérer.<br />

Ensuite, il faut que l’<strong>en</strong>treprise ait<br />

une réponse uniforme pour l’application<br />

de la clause. Si sur différ<strong>en</strong>ts territoires,<br />

nous ne validons pas les projets de<br />

manière id<strong>en</strong>tique, l’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong><br />

question ne va pas être d’accord. Il<br />

faudrait, par exemple, uniformiser la<br />

durée de validation de la clause.<br />

Enfin, le public le moins qualifié est<br />

égalem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t le moins mobile.<br />

Comm<strong>en</strong>t est ce que les part<strong>en</strong>aires<br />

peuv<strong>en</strong>t ils trouver une place sur ce<br />

marché ? Je ti<strong>en</strong>s à rappeler que la clause<br />

ne permet pas de donner un marché <strong>en</strong><br />

direct à une SIAE.<br />

La conclusion à tout ce que je vi<strong>en</strong>s<br />

de dire est la création d’un guichet unique<br />

ou partagé. C’est une notion très<br />

importante. Chacun, au sein du territoire<br />

de la Lorraine, pourrait effectuer un<br />

échange d’informations sur nos pratiques.<br />

Nous pourrions égalem<strong>en</strong>t mutualiser des<br />

actions. Par exemple, une personne qui a<br />

tant d’heures clauses d’insertion sur mon<br />

territoire peut passer d’un territoire à un<br />

autre dans son parcours d’insertion. Les<br />

exig<strong>en</strong>ces des donneurs d’ordre doiv<strong>en</strong>t<br />

donc impérativem<strong>en</strong>t être uniformes. Sur<br />

un grand territoire la mutualisation est<br />

effectuée de facto. Ce n’est pas le cas<br />

dans les petits territoires comme dans la<br />

Maison de l’emploi de Saverne, par<br />

exemple, qui est à une vingtaine de<br />

kilomètres de la nôtre. Si l’<strong>en</strong>treprise<br />

démarre dans ce lieu pour aller effectuer<br />

<strong>en</strong>suite des travaux sur Sarrebourg, il faut<br />

absolum<strong>en</strong>t, et c’est dans l’intérêt de<br />

tous, que les deux Maisons de l’emploi<br />

s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t. La difficulté que j’ai eue<br />

réside dans le fait que certains donneurs<br />

d’ordre s’appropri<strong>en</strong>t la clause et<br />

l’interprèt<strong>en</strong>t sans que j’aie pu être<br />

consulté.<br />

Etant un prestataire de services, il<br />

est compliqué de mettre <strong>en</strong> œuvre 8<br />

heures de travail sur le fondem<strong>en</strong>t de la<br />

clause. J’ai donc décidé de réunir<br />

l’<strong>en</strong>semble des maîtres de l’ouvrage et de<br />

leur faire signer une charte consistant à<br />

expliquer aux <strong>en</strong>treprises qui veul<strong>en</strong>t<br />

utiliser mes services qu’il faut, au<br />

préalable respecter telles et telles<br />

prérogatives. De plus, pour « diriger »<br />

mon réseau, j’ai décidé de fédérer mes<br />

bonnes pratiques afin de les faire partager<br />

aux services techniques des bailleurs<br />

sociaux. Le principe étant d’« échanger<br />

pour mieux innover ». Il faut fédérer notre<br />

expéri<strong>en</strong>ce pour améliorer nos pratiques.<br />

Nous fonctionnons par des réunions<br />

trimestrielles <strong>en</strong>tre donneurs d’ordre,<br />

directeurs et/ou leurs délégués ou<br />

adjoints pour partager nos travaux. Cela<br />

ne représ<strong>en</strong>te pas un très gros<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t et cela me permet de voir ce<br />

qui est effectué par chacun sur son<br />

territoire. Chacun s’<strong>en</strong>gage à décliner<br />

localem<strong>en</strong>t l’application de la charte.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

98


L’idéal serait de décliner cette action à<br />

plus grande échelle. Il nous faut<br />

absolum<strong>en</strong>t, pour l’av<strong>en</strong>ir, trouver une<br />

manière de répondre aux Services de<br />

l’Etat, de manière intellig<strong>en</strong>te et<br />

conjuguée, <strong>en</strong>tre territoires. Nous avons<br />

déjà eu un marché lancé sur la Moselle et<br />

Didier OBLE<br />

Je vais vous parler d’une action qui<br />

s’est m<strong>en</strong>ée à la suite de sept ans de<br />

pratique de la clause. Notre travail avec<br />

les fédérations nous a am<strong>en</strong>és à travailler<br />

sur le volet qualitatif des parcours. Le<br />

dialogue avec les acteurs économiques<br />

s’est mis <strong>en</strong> place pour t<strong>en</strong>ter de qualifier<br />

les personnes par rapport aux clauses<br />

d’insertion. Nous avons tissé un<br />

part<strong>en</strong>ariat p<strong>en</strong>dant sept ans avec les<br />

acteurs de l’emploi et de l’insertion qui<br />

doit continuer à se développer. La clause<br />

sert d’élém<strong>en</strong>t structurant du côté des<br />

acteurs économiques et des acteurs de<br />

l’insertion (l’IAE).<br />

Le problème qui va rapidem<strong>en</strong>t se<br />

poser est celui du parcours des personnes<br />

et le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de leurs compét<strong>en</strong>ces<br />

sociales. La clause s’applique sur des<br />

donneurs d’ordre très divers. C’est le cas<br />

sur le territoire de Nantes Métropole.<br />

Comm<strong>en</strong>t ces personnes (qui ont à faire à<br />

plusieurs donneurs d’ordre) peuv<strong>en</strong>t-elles<br />

acquérir des compét<strong>en</strong>ces reconnues ?<br />

Nous avons mis <strong>en</strong> place un part<strong>en</strong>ariat<br />

avec l’AFPA. Sept ans d’application de la<br />

clause représ<strong>en</strong>teront plus d’un million<br />

d’heures d’insertion. Nous avons<br />

« échantillonné » un <strong>en</strong>semble de 150<br />

personnes <strong>en</strong> vue de mettre <strong>en</strong> valeur leur<br />

qualification. Nous avons ret<strong>en</strong>u les<br />

qualifications acquises au fur et à mesure<br />

de leur parcours d’insertion dans le cadre<br />

de la clause. Nous travaillons avec un<br />

livret de suivi de façon à obt<strong>en</strong>ir une<br />

reconnaissance et une valorisation des<br />

compét<strong>en</strong>ces par un processus de<br />

validation des acquis. Pour ce faire nous<br />

nous sommes mis <strong>en</strong> relation avec un<br />

organisme, l’AFPA, qui pouvait nous<br />

donner des titres reconnus par les<br />

<strong>en</strong>treprises du secteur économique. Les<br />

l’Alsace. Ce marché était initié par le<br />

ministère de l’Intérieur. Nous avons<br />

travaillé avec les Maisons de l’emploi de<br />

Nancy et de Strasbourg sur des questions<br />

de gestion de clauses. Nous avons<br />

harmonisé nos pratiques pour une seule<br />

et même <strong>en</strong>treprise.<br />

modalités de cette action de validation<br />

des acquis se déroul<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quatre phases :<br />

Le diagnostic pour déceler les<br />

prédispositions de la personne. On<br />

positionne les personnes ayant un contrat<br />

clause d’insertion p<strong>en</strong>dant trois heures à<br />

partir d’un niveau de 70 heures de travail<br />

réalisé. Elle bénéficie d’un diagnostic, avec<br />

le concours de l’AFPA. Il s’agit d’une<br />

analyse sur le parcours de la personne.<br />

Est-elle v<strong>en</strong>ue là par défaut ? Il y a une<br />

étude sur ses points forts et ses points<br />

faibles. Est-elle faite pour rester dans ce<br />

métier ? Le cas échéant, nous n’hésitons à<br />

la faire évoluer. Les outils mis à notre<br />

disposition consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une fiche<br />

navette <strong>en</strong>tre l’opérateur et l’AFPA, des<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels et une évaluation<br />

des aptitudes avec les outils de l’AFPA<br />

(système E23). Toutes ces étapes sont<br />

consignées dans un livret de suivi.<br />

-Dans cette deuxième phase, à<br />

partir de 450 heures de travail dans le<br />

cadre de la clause, toute personne a droit<br />

à un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de trois heures. Cet<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> confirme ou infirme sa<br />

compét<strong>en</strong>ce pour le poste qui lui est<br />

attribué. Les outils sont des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s<br />

individuels, des docum<strong>en</strong>ts d’évaluation<br />

<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le positionnem<strong>en</strong>t de la<br />

personne <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise. Cette dernière est<br />

donc sollicitée pour cette deuxième<br />

phase.<br />

La troisième phase est réservée à<br />

toute personne ayant eu un diagnostic,<br />

conforté par la deuxième phase et ayant<br />

effectué 700 heures d’insertion dans le<br />

cadre de la clause. Nous pr<strong>en</strong>ons alors <strong>en</strong><br />

compte les compét<strong>en</strong>ces que ladite<br />

personne doit <strong>en</strong>core acquérir. A ce stade,<br />

l’individu est conforté dans ses choix et<br />

ses ori<strong>en</strong>tations. L’étude porte ici sur ce<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

99


qui lui reste à acquérir pour obt<strong>en</strong>ir la<br />

validation de ses acquis. Les outils port<strong>en</strong>t<br />

sur l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> individuel, un outil propre à<br />

l’AFPA « éval 3 parcours bâtim<strong>en</strong>t et TP ».<br />

- La quatrième phase est une<br />

évaluation au bout d’un an de travail <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprise ou 1600 heures de travail<br />

effectuées dans le cadre de la clause. Ce<br />

diagnostic aboutit sur une « attestation de<br />

compét<strong>en</strong>ces acquises » qui est cosignée<br />

par l’opérateur d’insertion, l’<strong>en</strong>treprise<br />

utilisatrice et l’AFPA. Les outils fournis<br />

pour cette étape sont des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s,<br />

réalisés par un professionnel et un jury. Le<br />

professionnel est issu de la branche<br />

professionnelle, la Fédération du Bâtim<strong>en</strong>t<br />

ou des Travaux Publics. L’AFPA peut alors<br />

délivrer le certificat <strong>en</strong> validant les<br />

évaluations de capacités professionnelles.<br />

Les acteurs de cette opération sont<br />

les participants et un référ<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />

l’occurr<strong>en</strong>ce le PLIE, qui assure le suivi de<br />

parcours. Tout ce dont je vi<strong>en</strong>s de vous<br />

parler a fait l’objet d’un appel d’offre<br />

<strong>en</strong>gagé par le PLIE. Il y a donc un triptyque<br />

<strong>en</strong>tre l’opérateur d’insertion qui suit la<br />

personne sujette à la clause, le PLIE qui<br />

suit le parcours de cette personne et<br />

l’AFPA. Après chaque prestation, le PLIE<br />

reçoit les bilans des personnes soumises<br />

aux <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s et il coordonne toutes les<br />

informations accumulées sur ladite<br />

personne grâce aux différ<strong>en</strong>ts diagnostics<br />

effectués. L’AFPA s’<strong>en</strong>gage à fournir un<br />

bilan global. Des moy<strong>en</strong>s sont déployés<br />

pour mettre <strong>en</strong> œuvre cette action.<br />

Jean-Louis DOPPLER<br />

Nous avons ici un exemple du<br />

caractère qualitatif de la clause dans le<br />

Jérôme PAYEN<br />

Je vais vous prés<strong>en</strong>ter un dispositif<br />

de mise <strong>en</strong> place de chantiers d’insertion<br />

dans le cadre de la rénovation urbaine à<br />

Lyon. Voyons tout d ‘abord le contexte :<br />

nous avons choisi ce dispositif car le projet<br />

de la rénovation urbaine constitue, sur<br />

l’<strong>en</strong>semble des territoires, une<br />

opportunité pour l’emploi des personnes<br />

L’organisme prestataire utilise les<br />

outils d’évaluation et de compét<strong>en</strong>ces<br />

reconnus par les <strong>en</strong>treprises susceptibles<br />

d’embaucher les publics.<br />

Il y a égalem<strong>en</strong>t un livret de suivi<br />

délivré aux participants.<br />

Des moy<strong>en</strong>s humains sont fournis<br />

tel qu’un coordinateur du dispositif choisi<br />

par l’AFPA. Il planifie les séances de<br />

validation et participe à un groupe de<br />

travail opérateur/prescripteur. Il assure<br />

égalem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t et la<br />

cohér<strong>en</strong>ce des différ<strong>en</strong>tes étapes<br />

précédemm<strong>en</strong>t énoncées. Cette action est<br />

effectuée <strong>en</strong> coordination avec le PLIE, le<br />

facilitateur de la clause et le prestataire<br />

(soit l’<strong>en</strong>treprise fait appel à l’IAE, soit il<br />

s’agit de l’<strong>en</strong>treprise elle-même). Le<br />

coordinateur comme son nom l’indique<br />

« coordonne » l’action. La clause crée du<br />

part<strong>en</strong>ariat il s’agit <strong>en</strong>suite d’activer<br />

l’<strong>en</strong>semble grâce à la bonne volonté de<br />

tous les acteurs. Les formateurs de l’AFPA<br />

jou<strong>en</strong>t un grand rôle. Tous les acteurs de<br />

l’emploi sont investis dans cette mission.<br />

Les moy<strong>en</strong>s humains sont <strong>en</strong>richis de<br />

formateurs et de représ<strong>en</strong>tants des<br />

branches professionnelles qualifiés. Le<br />

nombre de participants est l’indicateur du<br />

volet quantitatif de l’opération. La qualité<br />

du part<strong>en</strong>ariat et la participation aux<br />

réunions opérateurs/prescripteurs<br />

définiss<strong>en</strong>t le volet qualitatif de cette<br />

action. Le financem<strong>en</strong>t de l’action est un<br />

financem<strong>en</strong>t FSE via le PLIE.<br />

s<strong>en</strong>s où la clause fournit autre chose que<br />

du travail temporaire.<br />

habitants les quartiers à rénover et ceux<br />

issus des Zones Urbaines S<strong>en</strong>sibles (ZUS).<br />

La loi impose au maître d’ouvrage<br />

d’inscrire les clauses sociales dans le<br />

cahier des charges. On s’est r<strong>en</strong>du compte<br />

que c’était surtout l’article 14 comme<br />

« conditions d’exécution sociale » qui était<br />

utilisé et peu les marchés d’insertion.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

100


Nous avions, sur Lyon, deux opérations<br />

importantes de rénovation urbaine. Sur<br />

l’une d’<strong>en</strong>tre elles nous avions 250<br />

millions d’investissem<strong>en</strong>ts public et 500<br />

millions <strong>en</strong> tout <strong>en</strong> ajoutant<br />

l’investissem<strong>en</strong>t privé. Cela générait<br />

suffisamm<strong>en</strong>t d’activités pour réfléchir sur<br />

le sujet au niveau de l’emploi par les SIAE.<br />

De plus, après le bilan de 2008 concernant<br />

la mise <strong>en</strong> œuvre des résultats <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés<br />

par les clauses article 14, nous avons<br />

constaté qu’il y avait très peu d’offres<br />

d’emplois octroyés aux ZUS (Zones<br />

Urbaines S<strong>en</strong>sibles). L’article 14 ouvre <strong>en</strong><br />

effet des opportunités dans le secteur<br />

marchand. Les <strong>en</strong>treprises recrutai<strong>en</strong>t des<br />

publics <strong>en</strong> exigeant un minimum de<br />

formation et de savoir être. Le public que<br />

nous avions à placer était beaucoup plus<br />

éloigné de l’emploi. Nous avons donc<br />

formé les habitants des ZUS les plus<br />

éloignés de l’emploi. Nous avons mis <strong>en</strong><br />

place des marchés d’insertion.<br />

Pour ce faire, nous avons associé les<br />

habitants à l’amélioration du cadre de vie<br />

<strong>en</strong> ayant une alternative au recours à<br />

l’article 14. Il ne s’agit pas de remplacer<br />

l’article 14 mais plutôt, dans une période<br />

difficile pour l’<strong>en</strong>treprise, de pouvoir<br />

s’appuyer sur les structures d’insertion par<br />

l’activité économique (SIAE). Cette<br />

démarche permet à terme de former à la<br />

professionnalisation les publics les plus<br />

éloignés de l’emploi.<br />

Qu’est ce que le « chantier<br />

d’insertion » ? C’est un support de<br />

formation grandeur nature car c’est un<br />

atelier qui s’appuie sur la rénovation<br />

urbaine. Nous avons cherché, avec<br />

l’<strong>en</strong>semble des donneurs d’ordre, les<br />

supports d’activités qui pourrai<strong>en</strong>t servir<br />

aux chantiers d’insertion. Pour ce faire,<br />

nous avons réuni les cinq maîtres<br />

d’ouvrage. Ils ont accepté d’effectuer une<br />

étude de marché précise afin de trouver<br />

des supports d’activité pour notre action.<br />

Si vous laissez le maître d’ouvrage faire ce<br />

travail seul, il va vous dire que c’est<br />

impossible.<br />

Une fois que ces supports<br />

d’activités ont été trouvés, nous avons<br />

demandé à l’atelier chantier d’insertion et<br />

à l’AFPA d’élaborer une offre de parcours<br />

d’insertion avec une exig<strong>en</strong>ce de<br />

formation élevée. Nous voulions arriver à<br />

la professionnalisation des publics.<br />

L’atelier chantier d’insertion (ACI) et<br />

l’AFPA ont m<strong>en</strong>é un travail pour proposer<br />

une offre de formation <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les<br />

supports d’activité. En tant qu’activités de<br />

BTP, un diplôme professionnel (le métier<br />

de peintre du bâtim<strong>en</strong>t) a été proposé aux<br />

publics de ces chantiers. Le but étant<br />

d’offrir à ces publics, à terme, un emploi<br />

dans ces <strong>en</strong>treprises. Qu’y a t-il de<br />

nouveau dans ce dispositif ? C’est une<br />

action fondée sur le part<strong>en</strong>ariat : il y a cinq<br />

maîtres d’ouvrage qui ont programmé<br />

<strong>en</strong>semble les travaux sur une année.<br />

Cette action prépare les publics du<br />

chantier à une professionnalisation<br />

systématique dans le cadre de la<br />

rénovation urbaine. Les salariés que nous<br />

avons trouvés se sont <strong>en</strong>gagés dans un<br />

processus de formation.<br />

L’atelier chantier d’insertion s’est<br />

<strong>en</strong>gagé au suivi post embauche sur six<br />

mois.<br />

Voici quelques idées de<br />

programmations de travaux : l’outil qui<br />

nous a permis d’id<strong>en</strong>tifier les maîtres<br />

d’ouvrage est un tableau. Ce tableau est<br />

formé de colonnes compr<strong>en</strong>ant les<br />

maîtres d’ouvrage, les travaux, le site, les<br />

opérations concernées, le support<br />

d’activités (décapage, débroussaillage…),<br />

le planning de durée des travaux et leur<br />

montant. Nous avions demandé aux<br />

maîtres d’ouvrage d’estimer les travaux.<br />

Nous avions besoin de 150 000 euros pour<br />

boucler le budget du chantier d’insertion<br />

dans l’année : il fallait trouver 150 000<br />

euros d’activités à effectuer sur le<br />

chantier.<br />

Les trois facteurs principaux de<br />

réussite ont été une volonté politique<br />

forte (les élus de la ville de Lyon se sont<br />

fortem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagés). Une ingénierie<br />

technique et juridique. L’article 30 étant<br />

un peu compliqué il a fallu accompagner<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

101


les <strong>en</strong>treprises pour leur garantir la<br />

sécurité juridique du dispositif. Et <strong>en</strong>fin,<br />

une ingénierie technique qui a été assurée<br />

par la Maison de l’emploi et par l’AFPA<br />

(pour l’id<strong>en</strong>tification des supports<br />

d’activités).<br />

Où <strong>en</strong> est-on aujourd’hui ?<br />

Sur les douze chantiers d’insertion,<br />

50% des publics ont réussi le CQP. Avec la<br />

session de rattrapage, on devrait passer à<br />

70% de taux de réussite.<br />

L’<strong>en</strong>semble des maîtres d’ouvrage<br />

ont été cont<strong>en</strong>t de la qualité des<br />

prestations effectuées.<br />

On est à 100% des publics ZUS dans<br />

ces clauses sociales.<br />

Forts de ces bons résultats, nous<br />

avons monté un autre atelier chantier<br />

d’insertion sur l’aménagem<strong>en</strong>t urbain et<br />

les espaces verts. Ce chantier consiste <strong>en</strong><br />

l’arrachage de végétaux, la pose de<br />

mobiliers urbains, et la plantation de<br />

nouveaux arbres. Cette activité amènera<br />

les publics au titre professionnel<br />

d’ « ouvriers <strong>en</strong> espaces verts ». Les<br />

publics travaill<strong>en</strong>t deux jours sur le<br />

chantier et sont <strong>en</strong> formation les deux<br />

autres jours. Les formations se font <strong>en</strong><br />

binôme avec un formateur de l’AFPA et un<br />

<strong>en</strong>cadrant technique. Ce binôme permet<br />

de rapprocher la formation de la<br />

production.<br />

Jean-Louis DOPPLER<br />

Nous sommes vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />

d’une expéri<strong>en</strong>ce transférable sur d’autres<br />

territoires.<br />

Jean-Marc DEGET, vice-présid<strong>en</strong>t de l’Union Nationale et des Associations<br />

Intermédiaire<br />

Je voudrais rev<strong>en</strong>ir sur le premier décidé d’intégrer des clauses d’insertion<br />

témoignage où le Conseil régional a et d’<strong>en</strong>gager une personne.<br />

Jocelyne BERGER<br />

Le Conseil Régional essaye de<br />

structurer, au niveau de la Lorraine, un<br />

certain nombre de relais territoriaux pour<br />

pouvoir gérer la clause sur notre marché.<br />

Ainsi, sur notre territoire, nous avons<br />

l’exemple de la rénovation de la chaufferie<br />

d’un lycée agricole. Ils ont mis <strong>en</strong> pratique<br />

la clause et nous ont demandé de gérer<br />

l’action.<br />

Jean-Marc DEGET<br />

Avez-vous la garantie d’être<br />

reconnus ?<br />

Jocelyne BERGER<br />

Nous sommes une organisation<br />

réc<strong>en</strong>te, donc tout le monde n’a pas<br />

<strong>en</strong>core le réflexe de nous appeler<br />

automatiquem<strong>en</strong>t. Ainsi nous avons mis<br />

<strong>en</strong> place une charte pour être id<strong>en</strong>tifiés et<br />

reconnus par les 230 communes et les<br />

huit intercommunalités du territoire.<br />

Cette reconnaissance est établie au niveau<br />

de l’Etat et du Conseil régional. Nous<br />

sommes <strong>en</strong> pourparlers avec le Conseil<br />

général. Nous n’avons pas <strong>en</strong>core été audelà<br />

du territoire pour l’instant.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

102


Jean-Marc DEGET<br />

Pourtant les grands chantiers de demain<br />

nécessit<strong>en</strong>t d’aller au-delà du territoire car les<br />

grands groupes auront besoin d’ne<br />

harmonisation des tarifs par exemple. J’ai<br />

apprécié tous ces exposés mais un sujet n’a<br />

peut être pas assez été mis <strong>en</strong> valeur : la<br />

nécessité, dans ces parcours longs, d’un<br />

accompagnem<strong>en</strong>t social des publics <strong>en</strong><br />

difficulté.<br />

Didier OBLE<br />

La clause vise un public bi<strong>en</strong> défini : les<br />

demandeurs d’emploi de longue durée, les jeunes<br />

issus de la Mission locale, les personnes prés<strong>en</strong>tant<br />

un handicap, les personnes soumises au RSA. Au<br />

niveau national, 70% de la clause est réalisé pour le<br />

compte des <strong>en</strong>treprises par des opérateurs<br />

d’insertion. D’autre part, toute personne<br />

remplissant les conditions définies par la clause<br />

relève obligatoirem<strong>en</strong>t de la Mission locale, du PLIE<br />

et du Conseil Général. Ainsi les premiers<br />

part<strong>en</strong>ariats concern<strong>en</strong>t la prescription et l’IAE.<br />

Toute personne a un suivi individualisé. Chacun est<br />

confronté à son travail, son chiffre d’affaire, sa<br />

reconnaissance : tout cela est complexe. Ce qui est<br />

intéressant avec la clause est qu’elle permet de<br />

relier ces part<strong>en</strong>ariats sur une surface limitée. Cela<br />

nous oblige à mutualiser nos compét<strong>en</strong>ces sur le<br />

territoire. L’Alliance Villes Emploi est <strong>en</strong> train de<br />

tisser la toile de la mise <strong>en</strong> œuvre des clauses au<br />

niveau national. Il est donc très important de bi<strong>en</strong><br />

structurer toute notre action et de prés<strong>en</strong>ter<br />

clairem<strong>en</strong>t la manière de le transférer au niveau<br />

national.<br />

Jean-Marc DEGET<br />

Nous sommes aujourd’hui obligés de<br />

nous professionnaliser.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

103


Atelier<br />

Mutualisation des organismes intermédiaires<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Chargé de Mission, Sous-Direction du FSE,<br />

Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle<br />

Jacques FLORENTIN<br />

Présid<strong>en</strong>t de l’association pour la gestion Inter-PLIE (AGIL)<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Directeur du PLIE du Val de Lorraine<br />

François MERLE<br />

Directeur adjoint de la DIRECCTE Lorraine <strong>en</strong> charge de la cellule Europe<br />

Sophie POIRSON<br />

Gestionnaire de l’association pour la gestion Inter-PLIE (AGIL)<br />

Animation<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Consultant, COGEPRO<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

104


Jacques FLORENTIN<br />

Je suis élu local, maire d’une toute<br />

petite commune rurale de 120 habitants et<br />

présid<strong>en</strong>t d’une intercommunalité rurale,<br />

<strong>en</strong>gagé dans l’organisation locale qui<br />

fonctionne assez bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> Lorraine, ce sont<br />

<strong>en</strong>core les pays. J’ai <strong>en</strong> charge, depuis de<br />

nombreuses années, la problématique de<br />

l’emploi et de l’insertion, qui m’a fait créer dès<br />

1994 le premier PLIE de Lorraine. Nous avons<br />

un peu de recul.<br />

L’histoire des PLIE <strong>en</strong> Lorraine a été<br />

évolutive et a une originalité : l’<strong>en</strong>semble des<br />

PLIE lorrains se sont retrouvés, par un<br />

concours de circonstances et de volonté<br />

politique locale, c<strong>en</strong>trés uniquem<strong>en</strong>t sur le<br />

départem<strong>en</strong>t de la Meurthe-et-Moselle. Pour<br />

un seul départem<strong>en</strong>t, des PLIE étai<strong>en</strong>t très<br />

proches les uns des autres avec, dès le départ,<br />

une volonté commune de réfléchir, de<br />

travailler et d’avancer <strong>en</strong>semble. Au début de<br />

l’année 2009, dans mes missions données par<br />

l’Alliance Villes Emploi ou au conseil<br />

d’administration, quand j’ai appris cette<br />

volonté de l’Etat et de l’Europe de limiter les<br />

OI (Organismes Intermédiaires), je m’<strong>en</strong> suis<br />

réjoui. A nos échelles de PLIE, nous étions<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Nous allons organiser cet atelier <strong>en</strong><br />

plusieurs temps.<br />

Dans un premier temps, nous allons<br />

regarder avec Monsieur FLORENTIN pourquoi<br />

il y a une volonté, avant tout politique, de<br />

mutualiser la fonction de gestion des<br />

organismes intermédiaires. Cela démarre là,<br />

même si techniquem<strong>en</strong>t il va falloir après<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre un certain nombre<br />

d’élém<strong>en</strong>ts, il faut d’abord une volonté<br />

politique. Monsieur FLORENTIN nous parlera<br />

de cet aspect.<br />

Nous avons aussi avec nous François<br />

MERLE, représ<strong>en</strong>tant de la DIRECCTE de<br />

Lorraine, qui nous donnera son avis sur le<br />

sujet et nous dira comm<strong>en</strong>t la DIRECCTE<br />

appréh<strong>en</strong>de, à tous les s<strong>en</strong>s du terme, cette<br />

fonction de mutualisation, ce nouvel <strong>en</strong>jeu.<br />

Nous avons aussi la chance d’avoir avec<br />

nous Thidiane DOUKOURE, de la sousdirection<br />

FSE, qui va interv<strong>en</strong>ir sous deux<br />

angles. Le premier angle expliquera pourquoi<br />

l’Etat français, relayé par la DGEFP, a souhaité<br />

qu’il y ait ce type de regroupem<strong>en</strong>t. Thidiane<br />

DOUKOURE nous prés<strong>en</strong>tera <strong>en</strong>suite un<br />

élém<strong>en</strong>t att<strong>en</strong>du de ceux qui sont <strong>en</strong> cours de<br />

regroupem<strong>en</strong>t et de finalisation de<br />

regroupem<strong>en</strong>t, ou ceux qui ont déjà démarré<br />

et qui aimerai<strong>en</strong>t pouvoir faire des remontées<br />

de dép<strong>en</strong>ses : le projet de DSGC descriptif de<br />

gestion et de contrôle qui a été transmis par la<br />

DGEFP mardi dernier à la CICC. La CICC est <strong>en</strong><br />

train de l’examiner att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t.<br />

On échangera sur les projets <strong>en</strong> cours,<br />

avec la prés<strong>en</strong>tation qui nous sera faite par<br />

Bertrand MARQUIS et Sophie POIRSON sur la<br />

mise <strong>en</strong> œuvre technique de l’AGIL. On aura<br />

un témoignage réel de la gestion d’un OI<br />

pivot.<br />

témoins de difficultés pour gérer et assumer<br />

les contrôles qui sont des charges qui<br />

incomb<strong>en</strong>t aux PLIE, même si à l’échelle<br />

meurthe-et-mosellane, nous avions l’habitude<br />

de travailler <strong>en</strong>semble pour fédérer nos<br />

actions. Avec les trois présid<strong>en</strong>ts, nous nous<br />

sommes dits que c’était une bonne piste à<br />

pr<strong>en</strong>dre et avons réfléchi à ce que nous<br />

pouvions faire <strong>en</strong>semble.<br />

Le tissu français des OI par rapport à<br />

d’autres pays europé<strong>en</strong>s est assez<br />

phénoménal. Il y a quatre OI au Portugal, une<br />

cinquantaine <strong>en</strong> Angleterre, et à peu près 300<br />

<strong>en</strong> France. Cela donne une idée de l’énergie<br />

dép<strong>en</strong>sée dans chaque territoire pour<br />

assumer les missions et les règles du jeu<br />

imposées par les fonds europé<strong>en</strong>s. Il s’est créé<br />

une habitude de travailler <strong>en</strong>semble,<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre technici<strong>en</strong>s, et une<br />

volonté politique avec les deux autres<br />

présid<strong>en</strong>ts pour essayer de créer quelque<br />

chose. Nous nous sommes mis autour de la<br />

table, <strong>en</strong> juin 2009, et nous avons mandaté<br />

l’<strong>en</strong>semble des technici<strong>en</strong>s des PLIE pour<br />

essayer de voir comm<strong>en</strong>t nous pouvions<br />

fédérer nos actions et bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifier nos<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

105


esoins, ainsi que les moy<strong>en</strong>s humains à<br />

mettre <strong>en</strong> face.<br />

J’ai fortem<strong>en</strong>t remercié les technici<strong>en</strong>s<br />

qui nous ont apporté, au bout de trois<br />

réunions échelonnées sur 4-5 mois, un<br />

concept associatif, leur mission étant de<br />

construire quelque chose de simple pour<br />

éviter de créer un étage supplém<strong>en</strong>taire, à<br />

l’instar des mille-feuilles institutionnels.<br />

En septembre, nous avons eu une<br />

construction quasi-finalisée de notre projet. A<br />

trois présid<strong>en</strong>ts, il est simple de se mettre<br />

d’accord assez vite. Laur<strong>en</strong>t HÉNART a <strong>en</strong><br />

charge la gestion urbaine des opérations de<br />

Nancy, 300 000 habitants. L’autre PLIE, dans le<br />

sud-ouest nancé<strong>en</strong>, a 110 000 habitants avec<br />

de la ruralité et des grosses villes, dont la plus<br />

importante est de 20-25 000 habitants. Enfin,<br />

le territoire du Val-de-Lorraine qui m’incombe<br />

est l’espace géographique <strong>en</strong>tre les deux<br />

grandes métropoles lorraines que sont Nancy<br />

et Metz dans la partie Meurthe-et-mosellane<br />

où nous sommes à peu près 100 000 habitants<br />

pour 95 communes. Cela correspond au<br />

remplissage de la partie sud de la Meurthe-et-<br />

Moselle, et plus des 2/3 de la population<br />

meurthe-et-mosellane est inscrite dans ce<br />

périmètre nouveau. Pour arriver à un point<br />

d’accord assez rapide, qu’avons-nous mis dans<br />

la balance ? Nous nous sommes dit que nous<br />

avions des conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts et que la<br />

construction de cette fédération de PLIE ne<br />

devait pas faire évoluer nos financem<strong>en</strong>ts.<br />

C’était le point majeur dans l’esprit des trois<br />

présid<strong>en</strong>ts. Le deuxième point important était<br />

de juger de la pertin<strong>en</strong>ce de cet outil sur les<br />

territoires. C’était bi<strong>en</strong> à l’échelle des<br />

territoires qu’allai<strong>en</strong>t se construire les<br />

conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts que nous imaginions<br />

depuis des années. Selon la géographie des<br />

territoires, vous vous r<strong>en</strong>dez bi<strong>en</strong> compte que<br />

ce ne sont pas les mêmes actions qu’il faut<br />

installer.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Politiquem<strong>en</strong>t, il y a eu cette volonté de<br />

se regrouper tout <strong>en</strong> gardant une <strong>en</strong>tièreté<br />

Jacques FLORENTIN<br />

Je p<strong>en</strong>se que le PLIE est un plan<br />

territorial. C’est bi<strong>en</strong> la définition du parcours<br />

Nous n’avions pas de soucis de<br />

financem<strong>en</strong>t par rapport à l’antériorité, c’était<br />

bi<strong>en</strong> à l’échelle de chaque territoire que des<br />

comités de pilotage construirai<strong>en</strong>t des plans<br />

d’action. La règle de gouvernance était facile à<br />

trouver à trois, les décisions étant prises à la<br />

majorité : nous n’avons pas eu, dans ce<br />

contexte, d’obstacles majeurs à franchir, si ce<br />

n’est la nécessité de convaincre nos<br />

part<strong>en</strong>aires institutionnels que nous avions la<br />

volonté de travailler <strong>en</strong>semble, qu’il y avait un<br />

nouveau mode de fonctionnem<strong>en</strong>t que l’on<br />

imposait à la DIRECCTE etc. et qu’il fallait qu’ils<br />

se p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t sur les décisions. Cela s’est fait<br />

dans un bon esprit.<br />

Nous étions les premiers <strong>en</strong> France à<br />

construire un OI et cela posait un problème de<br />

conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t car il fallait redéfinir des<br />

règles. Depuis un an d’exist<strong>en</strong>ce, toutes les<br />

ficelles à trouver et l’organisation pour<br />

travailler sereinem<strong>en</strong>t avec les part<strong>en</strong>aires<br />

institutionnels sont <strong>en</strong> place.<br />

Je p<strong>en</strong>se que le nombre d’acteurs de ce<br />

territoire, l’habitude déjà prise de fonctionner<br />

<strong>en</strong>semble, d’avoir déjà construit des marchés<br />

partagés pour des CSF (Contrôles de Services<br />

Faits) ou autres, faisai<strong>en</strong>t que cela n'a pas été<br />

très compliqué. Le contexte local était donc<br />

favorable, à trois élus les décisions faciles à<br />

valider. Je suis bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>t que cela peut<br />

être différ<strong>en</strong>t ailleurs.<br />

Voilà décrite la volonté politique du<br />

départem<strong>en</strong>t de la Meurthe-et-Moselle. Nous<br />

avons l’appellation « lorrain » car nous<br />

souhaitons que, si d’autres PLIE voi<strong>en</strong>t le jour<br />

dans les départem<strong>en</strong>ts lorrains, ils intègr<strong>en</strong>t le<br />

concept que l’AGIL représ<strong>en</strong>te et dont le<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t vous sera prés<strong>en</strong>té par<br />

Bertrand MARQUIS. L’AGIL capte désormais<br />

les fonds et les redistribue.<br />

territoriale individuelle. Cela, vous avez réussi<br />

à le faire.<br />

lié à un contexte local. Le territoire doit avoir<br />

la pertin<strong>en</strong>ce des choix et des actions les plus<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

106


appropriées. Si nous avions voulu faire des<br />

règles de trois pour les attributions, nous<br />

aurions manqué cette opportunité. Le<br />

territoire reste, quand même, l’outil de<br />

référ<strong>en</strong>ce pour définir les plans d’action.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Vous avez bi<strong>en</strong> créé une association de<br />

gestion, qui est un organe exécutif, mais vous<br />

n’avez pas fusionné trois PLIE.<br />

Christian GREMILLOT, du PLIE/MDE de la communauté d’agglomération de Nîmes<br />

métropole<br />

Les trois présid<strong>en</strong>ts sont-ils de la même<br />

couleur politique ?<br />

Jacques FLORENTIN<br />

La couleur n’est pas la même, deux d’un<br />

côté, une de l’autre, mais ce sujet n’a pas été<br />

abordé au départ. C’est pour cette raison que<br />

nous n’avons pas souhaité que l’association<br />

soit constituée avec des ratios de<br />

représ<strong>en</strong>tants par puissance administrative<br />

(ex. Nancy aurait pu demander trois sièges à<br />

l’association parce qu’elle a trois fois plus<br />

d’habitants). Si nous étions partis avec cette<br />

logique, nous n’y serions peut-être pas arrivés.<br />

Un PLIE possède une voix.<br />

Danièle CORNET, Vice-présid<strong>en</strong>te de la communauté d’agglomération de Plaine<br />

C<strong>en</strong>trale du Val-de-Marne et présid<strong>en</strong>te d’une association qui gère un PLIE<br />

Je voulais, <strong>en</strong> préambule, rev<strong>en</strong>ir sur un<br />

sujet qu’il me parait important d’évoquer et<br />

lié à l’histoire. L’Europe a souhaité mettre <strong>en</strong><br />

place les OI dès 2007, et la France a demandé<br />

à tous les porteurs de PLIE de dev<strong>en</strong>ir OI (avec<br />

dossier d’agrém<strong>en</strong>t, chose lourde à l’époque à<br />

mettre <strong>en</strong> place) avec des exig<strong>en</strong>ces de<br />

gestion <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à un logiciel qui n’a été<br />

subies ont été très lourdes. L’Ile-de-France a<br />

aussi un problème particulier. Nous sommes<br />

d’accord pour la mutualisation des OI mais les<br />

questions qui se pos<strong>en</strong>t sont : les <strong>en</strong>veloppes<br />

sont-elles définies par étapes au niveau de<br />

chaque PLIE ou les <strong>en</strong>veloppes sont-elles<br />

définies par chaque OI ? Sur quels critères<br />

sont-elles définies ? Quels sont les critères<br />

effectif que deux ans plus tard, PRESAGE. territoriaux ret<strong>en</strong>us ? Comm<strong>en</strong>t gérer la<br />

Deux ans après, on nous dit qu’il faut diminuer<br />

les OI. S’il n’y avait pas eu cette antériorité, il<br />

aurait été plus simple de diminuer les OI, alors<br />

qu’on nous a demandé <strong>en</strong> 2007 d’être OI.<br />

L’Europe n’a pas dit qu’il fallait moins d’OI.<br />

Elle a demandé qu’il n’y ait qu’un certain<br />

nombre d’OI car la France <strong>en</strong> avait trop,<br />

l’Allemagne <strong>en</strong> ayant une cinquantaine et<br />

la France plus de 400.<br />

Il faut quand même resituer les choses<br />

problématique du risque de conflit d’intérêts<br />

<strong>en</strong>tre les décideurs de l’OI et ceux des PLIE ?<br />

Comm<strong>en</strong>t êtes-vous sortis de cette crise<br />

juridique possible liée au conflit d’intérêts ?<br />

Comm<strong>en</strong>t faites-vous, s’il y a des <strong>en</strong>veloppes<br />

préétablies prévisionnelles, pour réaffecter<br />

des restes qui ne serai<strong>en</strong>t pas utilisés ? Si on a<br />

une <strong>en</strong>veloppe de 100 000 € mais que 50 000<br />

sont dép<strong>en</strong>sés, peut-il accepter ou non que le<br />

reste soit redistribué ?<br />

dans l’histoire. Les pressions que nous avons<br />

Jacques FLORENTIN<br />

Nous avons une dotation par PLIE, que<br />

l’on rediscute tous les ans <strong>en</strong>tre les trois<br />

structures, mais qui reste dans une proportion<br />

presque id<strong>en</strong>tique (PLIE Nancy 2, les deux<br />

autres 1).<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

107


Pascal HAVERBEKE<br />

Sur le principe, la DIRECCTE flèche les<br />

crédits par dispositif, par mesure 312. Dans la<br />

conv<strong>en</strong>tion de subv<strong>en</strong>tion globale, il y a autant<br />

de mesures 312 qu’il y a de PLIE qui<br />

compos<strong>en</strong>t l’OI pivot. Ri<strong>en</strong> n’empêche l’OI, <strong>en</strong><br />

son sein, de demander une modification de sa<br />

conv<strong>en</strong>tion de subv<strong>en</strong>tion globale pour<br />

réallouer des crédits <strong>en</strong> demandant la<br />

passation d’un av<strong>en</strong>ant. Cela reste une<br />

décision du conseil d’administration de l’OI,<br />

François MERLE<br />

Je suis arrivé <strong>en</strong> février 2010, soit au<br />

démarrage de l’AGIL.<br />

La cellule FSE de la DIRECCTE Lorraine<br />

gère pour l’autorité de gestion déléguée<br />

qu’est le préfet de région une <strong>en</strong>veloppe<br />

financière de 127 millions d’euros sur la<br />

période de programmation 2007-2013. Cette<br />

somme est déléguée pour 60 % à des OI,<br />

conformém<strong>en</strong>t aux recommandations de la<br />

commission interministérielle d’aménagem<strong>en</strong>t<br />

et de compétitivité de territoires, et cela<br />

représ<strong>en</strong>te 76 millions.<br />

Nous avons aujourd’hui sept OI qui vont<br />

passer à 6 <strong>en</strong> 2011. Parmi les OI, le conseil<br />

régional est le part<strong>en</strong>aire principal <strong>en</strong> termes<br />

financiers, deux Conseils généraux, deux<br />

OPCA, une association régionale pour les<br />

micro projets associatifs (inférieurs à 23 000 €<br />

de coût total éligible), l’AGIL.<br />

L’aspect financier est important, dans la<br />

mesure où de trois OI PLIE, sur la période<br />

2008-2009, une <strong>en</strong>veloppe de deux millions<br />

d’euros a été attribuée sur le Grand Nancy et<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Dans le Languedoc-Roussillon, la région<br />

la plus pauvre de France aujourd’hui avec l’un<br />

des plus forts taux de chômage europé<strong>en</strong>,<br />

nous sommes <strong>en</strong> surconsommation et on nous<br />

François MERLE<br />

Cela parait logique dans la mesure où le<br />

mécanisme de programmation dynamique<br />

incite les cellules FSE à se rapprocher chaque<br />

année des OI pour leurs demander où elles <strong>en</strong><br />

sont de la programmation. Si elles ne<br />

programm<strong>en</strong>t pas l’<strong>en</strong>veloppe qui leur a été<br />

allouée, le mécanisme que les gestionnaires<br />

tous les élus rassemblés. Cela peut éviter<br />

qu’un des PLIE <strong>en</strong> large sous-consommation<br />

pour des raisons x ou y, r<strong>en</strong>de de l’arg<strong>en</strong>t,<br />

alors que d’autres territoires ont des besoins<br />

id<strong>en</strong>tifiés et n’arriv<strong>en</strong>t pas à les satisfaire.<br />

Préalablem<strong>en</strong>t, il y a une étanchéité<br />

assurée des <strong>en</strong>veloppes par territoire.<br />

Comm<strong>en</strong>t la DIRECCTE vit-elle la gestion<br />

de cet OI ?<br />

le Lunévillois, et 780 000 € <strong>en</strong> FSE pour chacun<br />

des PLIE Val-de-Lorraine et Terre-de-Lorraine.<br />

Ces sommes ont été doublées lors de la<br />

constitution d’AGIL par la DIRECCTE Lorraine,<br />

ce qui aboutit pour le grand Nancy et le<br />

Lunévillois à 4,5 millions de FSE et pour<br />

chacun des Terre-de-Lorraine et Val-de-<br />

Lorraine à 1,4 millions de FSE. Au total,<br />

l’<strong>en</strong>veloppe pour les trois PLIE OI est passée<br />

de 3,5 millions d’euros à une <strong>en</strong>veloppe<br />

globale pour AGIL de 8 millions d’euros de<br />

FSE.<br />

Les chiffres sont ceux de la période de<br />

subv<strong>en</strong>tion globale, soit de 2010-2012.<br />

Particularité lorraine, nous sommes une<br />

région <strong>en</strong> sous-programmation. En février<br />

2010, 10 millions d’euros nous ont été retirés<br />

par l’administration c<strong>en</strong>trale qui, dans le cadre<br />

d’une bonne gestion, évite les crédits<br />

dormants et repr<strong>en</strong>d aux régions qui sousconsomm<strong>en</strong>t<br />

leurs <strong>en</strong>veloppes pour les<br />

redistribuer aux régions qui ont besoin de plus<br />

de programmation.<br />

annonce, lors d’une réunion avec la DIRECCTE,<br />

moins 10 % de FSE (axes 3 et 5) pour les trois<br />

ans à v<strong>en</strong>ir.<br />

appliqu<strong>en</strong>t est appliqué de la même façon aux<br />

OI. Le but est d’éviter les crédits qui dorm<strong>en</strong>t.<br />

Les deux sujets d’actualité, pour la<br />

cellule FSE et AGIL, sont :<br />

La programmation (novembre 2009,<br />

création ; décembre 2009, dépôt du dossier à<br />

la DIRECCTE Lorraine ; la subv<strong>en</strong>tion globale<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

108


de l’AGIL a été programmée <strong>en</strong> avril 2010 et<br />

signée par le préfet de région fin juin 2010).<br />

Les tranches annuelles de la subv<strong>en</strong>tion<br />

globale AGIL représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 2,5 millions<br />

d’euros. Sur l’axe 3, on risque une reprise de<br />

crédit de la part de l’administration c<strong>en</strong>trale.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

En termes de crédits d’assistance<br />

technique, qu’est-ce que la mutualisation a<br />

donné ?<br />

Les paiem<strong>en</strong>ts, les remontées de<br />

dép<strong>en</strong>ses. Le descriptif du système de gestion<br />

et contrôle doit être approuvé par la CICC.<br />

Tant qu’il ne l’est pas, nous sommes bloqués<br />

sur les remontées de dép<strong>en</strong>ses. Nous avons<br />

fait une avance à l’AGIL à hauteur de 1,2<br />

millions.<br />

Avez-vous maint<strong>en</strong>u les <strong>en</strong>veloppes<br />

d’assistance technique ou avez-vous fait un<br />

geste pour répondre à cet effort ?<br />

François MERLE<br />

Cela représ<strong>en</strong>te 550 000 euros sur la<br />

période de programmation.<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Aujourd’hui, <strong>en</strong> termes de plan d’action,<br />

l’AGIL a 2,5 millions d’euros par an, dont<br />

180 000 € d’assistance technique, ce qui<br />

correspond à celle qui existait sur les quatre<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Cela nous permet de voir que la<br />

création d’un OI pivot nécessite une volonté<br />

politique et un investissem<strong>en</strong>t technique<br />

importants. Le retour n’est pas une prime<br />

mais la prise <strong>en</strong> compte la plus juste de<br />

l’investissem<strong>en</strong>t fait, afin de pouvoir<br />

fonctionner de manière correcte et de ne pas<br />

PLIE précéd<strong>en</strong>ts. Elle est plafonnée à celle que<br />

l’on avait précédemm<strong>en</strong>t.<br />

L’avance de 1, 2 millions représ<strong>en</strong>te 15<br />

% de la partie 312.<br />

être <strong>en</strong> difficulté sur tout le territoire. On crée<br />

une nouvelle structure et une nouvelle<br />

organisation. Si on comm<strong>en</strong>ce avec un déficit<br />

de trésorerie et des crédits d’assistance<br />

technique insuffisants, cela posera des<br />

difficultés.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Sur Paris, c’est cela mais nous ne<br />

sommes pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus.<br />

Brigitte FEBVRE RIVES, Directrice du PLIE de Nanterre, Hauts de Seine<br />

Vous avez toutes les est à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte et explique que, sur<br />

conditions requises: le contexte local, le l’Ile-de-France, nous sommes loin de tout çà<br />

même statut d’association, la proximité, même si, à Paris, nous y travaillons.<br />

l’habitude de travailler <strong>en</strong>semble. Ce contexte<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Nous gérons une subv<strong>en</strong>tion globale de<br />

2 millions d’euros. L’axe 5 est de 7500 € par an<br />

pour fonctionner.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

La demande qui a été faite à la DGEFP<br />

de manière officielle est que, dès lors qu’il y a<br />

un projet de mutualisation sur un territoire, il<br />

faut qu’il y ait les moy<strong>en</strong>s qui soi<strong>en</strong>t donnés.<br />

Sur les crédits d’interv<strong>en</strong>tion, il y a des calculs<br />

territoriaux, etc. A minima, sur les crédits<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

109


d’assistance technique, si l’on veut que les OI<br />

pivots puiss<strong>en</strong>t faire un métier dans les<br />

conditions les plus normales et les plus fluides,<br />

il faut les doter de crédits qui leur permett<strong>en</strong>t<br />

de fonctionner.<br />

Ibrahima SEYE, Directeur du PLIE de Nord-Essonne<br />

Dans l’Essonne, il y a cinq PLIE et une<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te pour créer un OI pivot.<br />

Le délai. Beaucoup d’élém<strong>en</strong>ts sont<br />

sortis très tard au niveau de l’Etat et nous<br />

Nous avons deux soucis :<br />

devons être opérationnels au 1 er janvier.<br />

Le financem<strong>en</strong>t. Il nous reste 4 % Quand avez-vous comm<strong>en</strong>cé à travailler<br />

d’assistance technique, nous avons un delta <strong>en</strong>semble sur une préfiguration de l’OI pivot ?<br />

de 50 000 euros.<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Après la première décision des<br />

présid<strong>en</strong>ts fin juin-début juillet 2009, les<br />

équipes se sont réunies de manière<br />

hebdomadaire pour travailler <strong>en</strong>semble. Etant<br />

de vieux PLIE, nous avions des habitudes de<br />

travailler <strong>en</strong>semble, nous avions harmonisé un<br />

certain nombre d’outils, de procédures, de<br />

manières de faire, parce que nous avions des<br />

opérateurs communs. Début novembre 2009,<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Un DSGC d’OI pivot a été validé hier à<br />

ma connaissance, celui de Marseille ; celui de<br />

l’AGIL est <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours d’étude car il a servi<br />

de modèle. Il y a un DSGC type <strong>en</strong> cours de<br />

parution.<br />

On reste sur la forme et le fond dans<br />

l’idée de ce qui a été fait depuis 2008. La seule<br />

idée nouvelle est que le docum<strong>en</strong>t,<br />

aujourd’hui <strong>en</strong>core <strong>en</strong> cours de validation,<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Nous allons valider le dispositif à priori,<br />

la CICC regardera à posteriori. Sur l’assistance<br />

technique, le modèle proposé ici va arriver car<br />

il y a une confusion <strong>en</strong>tre l’assistance<br />

technique et les crédits utilisés pour cela.<br />

L’assistance technique, au s<strong>en</strong>s<br />

communautaire, c’est la gestion du FSE, toutes<br />

les tâches de gestion. En France, dès 2006, les<br />

règlem<strong>en</strong>ts sont sortis. Il n’y a qu’<strong>en</strong> France<br />

que l’on répartit l’<strong>en</strong>veloppe FSE (40 % Etat et<br />

60 % Délégués). On est parti dans l’idée de<br />

reproduire le même schéma qu’avant <strong>en</strong><br />

oubliant 3 choses fondam<strong>en</strong>tales :<br />

Dans le programme 2005-2013,<br />

l’éligibilité des dép<strong>en</strong>ses est définie par les<br />

l’association était créée et notre dossier de<br />

demande de subv<strong>en</strong>tion globale était déposé<br />

début décembre. Cela a été rapide à partir des<br />

informations de la circulaire et des<br />

supputations que nous avons pu faire (sur la<br />

base d’un travail très régulier avec la<br />

DIRECCTE sur les aspects financiers et les<br />

procédures. Un travail conséqu<strong>en</strong>t a été fait<br />

très rapidem<strong>en</strong>t.<br />

passe dans les mains de la CICC avant. Ce<br />

docum<strong>en</strong>t aura des cases à cocher. Vous allez<br />

dire dans quelle situation vous vous trouvez,<br />

plutôt que de devoir écrire et que l’on vous<br />

fasse réécrire lorsque cela ne correspondait<br />

pas à ce que l’on att<strong>en</strong>dait. C’est une<br />

différ<strong>en</strong>ce fondam<strong>en</strong>tale. Je ne sais pas si cela<br />

sera validé <strong>en</strong> 15 jours mais cela ne pr<strong>en</strong>dra<br />

pas deux ans.<br />

états, et non par la Commission. Nous<br />

sommes responsables de l’exécution.<br />

Les contrôles dits 5 % (on att<strong>en</strong>dait<br />

d’avoir à contrôler le seuil de 5% du<br />

programme <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>ses) ont été supprimés.<br />

On fait du contrôle « itinéré » avec un seuil de<br />

tolérance de 2%. Dès que l’on dépasse les 2 %,<br />

la Commission bloque tout le programme.<br />

Le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t du rôle de la<br />

certification (ex. l’Ile-de-France a donné, <strong>en</strong><br />

début de programme, tout l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avance<br />

aux porteurs, mais cette avance n’a pas pu<br />

être déclarée à la Commission car elle n’est<br />

pas certifiée.<br />

Il y a un gestionnaire et un certificateur.<br />

La relation <strong>en</strong>tre les deux doit être fluide pour<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

110


qu’il y ait de l’arg<strong>en</strong>t dans les caisses. Si, <strong>en</strong><br />

Ile-de-France, il n’y a pas d’arg<strong>en</strong>t aujourd’hui,<br />

cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de<br />

pot<strong>en</strong>tialité d’avoir de l’arg<strong>en</strong>t mais que le<br />

système est bloqué.<br />

La mutualisation permet à ceux qui font<br />

de l’animation de faire leur travail et à ceux<br />

qui gèr<strong>en</strong>t le FSE de remplir leurs obligations.<br />

En matière de contrôle <strong>en</strong> France, quand un<br />

maillon est défaillant, tout le programme est<br />

bloqué (par exemple <strong>en</strong> Ile-de-France).<br />

C’est notre préoccupation de sécuriser<br />

la gestion pour éviter les blocages. Par ailleurs,<br />

il faut laisser les PLIE et le territoire vivre leur<br />

vie, animer et mettre <strong>en</strong> place les parcours<br />

nécessaires aux bénéficiaires.<br />

Nous avons travaillé tout le mois d’août<br />

sur le guide de Mutualisation. Il faut<br />

maint<strong>en</strong>ant l’<strong>en</strong>vie de le faire, ce n’est pas<br />

qu’une question d’arg<strong>en</strong>t, une volonté<br />

politique de réaliser des économies d’échelle.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Nous avons fait une simulation et nous<br />

aurions <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 11 000 euros par an. Cela<br />

est « inv<strong>en</strong>dable » aux élus.<br />

Danièle CORNET<br />

Il n’y pas de blocage politique, il y une<br />

vraie volonté des élus. Il y a chantage si on<br />

nous dit : « si au 1er janvier, votre OI n’existe<br />

pas, vous n’existez plus ». Les élus ont fait<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Le message est bi<strong>en</strong> passé aujourd’hui.<br />

Les uns et les autres, vous êtes dans les<br />

starting blocks. Les études préalables sont<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

D’après les évaluations qui nous ont été<br />

prés<strong>en</strong>tées hier après-midi, il y a 30 PLIE <strong>en</strong><br />

Ile-de-France. Nous aurons moins d’assistance<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Au Nord du territoire, trait d’union<br />

<strong>en</strong>tre Nancy et Metz, il y a le PLIE du Val-de-<br />

Lorraine qui est le plus anci<strong>en</strong>. Le PLIE du<br />

Grand Nancy a absorbé le PLIE lunévillois au<br />

sud de la Meurthe-et-Moselle. Au sud-ouest, il<br />

y a le PLIE Terre-de-Lorraine. Ces trois plans<br />

d’action étai<strong>en</strong>t portés par trois structures<br />

associatives : PLIE Val-de-Lorraine (Conseil de<br />

pays du Val-de-Lorraine, structure de<br />

développem<strong>en</strong>t local) ; PLIE du Grand Nancy<br />

(L’association PIEAN gère le plan d’insertion et<br />

de développem<strong>en</strong>t économique de<br />

l’agglomération nancé<strong>en</strong>ne) et Terre-de-<br />

Lorraine (association de développem<strong>en</strong>t<br />

local).<br />

Nous avions une proximité<br />

géographique, de travail, d’âge (des vieux<br />

valoir leur requête au préfet de région et<br />

celui-ci nous a r<strong>en</strong>du une fin de non-recevoir.<br />

Nous sommes dans une situation de blocage<br />

inacceptable.<br />

faites, vous avez vérifié vos listes d’audit et<br />

vous êtes <strong>en</strong> capacité. La volonté politique est<br />

là.<br />

technique <strong>en</strong> mutualisation que la Lorraine<br />

(460 000 euros sur trois ans pour 28 PLIE).<br />

PLIE) et d’organisation (des territoires<br />

organisés et équipés de PLIE et de Maisons de<br />

l’emploi).<br />

Les PLIE et les Maisons de l’emploi<br />

s’inscriv<strong>en</strong>t dans des logiques de projets. Ce<br />

sont des territoires de projets avec du<br />

diagnostic, du plan d’action dans des logiques<br />

de développem<strong>en</strong>t local de l’emploi et<br />

d’émerg<strong>en</strong>ce d’une politique locale pour<br />

l’emploi.<br />

Dès juin-juillet 2009, nous avons pris la<br />

décision de travailler <strong>en</strong>semble pour créer un<br />

OI commun avec trois objectifs :<br />

Garantir la fiabilité des systèmes de<br />

gestion de contrôle, <strong>en</strong> ayant une séparation<br />

fonctionnelle, qui pouvait poser quelques<br />

questions dans les organisations au niveau<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

111


local, une équipe dédiée, tout <strong>en</strong> profitant<br />

d’une certaine souplesse (pour des appels à<br />

projets communs év<strong>en</strong>tuels).<br />

Pouvoir réinvestir les missions<br />

d’ingénierie et de développem<strong>en</strong>t territorial,<br />

qui étai<strong>en</strong>t négligées sur les dernières années<br />

<strong>en</strong> raison du temps passé aux obligations de<br />

gestion. Cette mission était sacrifiée sans être<br />

abandonnée. Cela a permis de réaffirmer que<br />

le PLIE est avant tout un plan d’action, cela<br />

veut dire faire du diagnostic, définir des<br />

priorités et inscrire les actions dans ces<br />

priorités. Ce n’est pas le guichet FSE du<br />

territoire.<br />

Moderniser ou intégrer les PLIE dans les<br />

plans d’action des Maisons de l’emploi qui<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place ou créées sur le territoire.<br />

La question <strong>en</strong>tre fusion et<br />

mutualisation a été vite tranchée au profit de<br />

la mutualisation des fonctions de gestion. On<br />

souhaitait créer une unité de gestion<br />

commune au niveau des trois PLIE tout <strong>en</strong><br />

conservant un pilotage territorial du plan<br />

d’action. On reste sur une dim<strong>en</strong>sion<br />

territoriale.<br />

Sur la formalisation des coopérations,<br />

des réunions techniques hebdomadaires ont<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Il n’y a pas de conflit d’intérêts dans la<br />

mesure où l’organisme qui gère le FSE, c’est<br />

son objet, et le FSE ne va qu’à un projet et non<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

La validation exécutive est faite au<br />

niveau du CA de l’OI. L’<strong>en</strong>veloppe est<br />

attribuée à l’OI et fléchée sur chaque PLIE.<br />

L’arg<strong>en</strong>t ne sera plus <strong>en</strong> flux de trésorerie<br />

dans l’association support du PLIE.<br />

En termes de décision, il y aura une<br />

proposition du comité de pilotage faite au CA<br />

de l’OI. La seule décision exécutive se passe<br />

bi<strong>en</strong> au sein du CA de l’OI. Il n’y a pas de<br />

risque de conflit d’intérêts.<br />

Brigitte FEBVRE RIVES<br />

Sur les Hauts-de-Seine, nous sommes<br />

sept PLIE, un PLIE <strong>en</strong> subv<strong>en</strong>tion globale et six<br />

PLIE dont GIP privé, GIP public, collectivité<br />

été organisées tous les v<strong>en</strong>dredis après-midi<br />

depuis août 2009 (aujourd’hui plutôt tous les<br />

15 jours), des réunions politiques inter-PLIE<br />

pour valider les différ<strong>en</strong>tes étapes avec un<br />

certain nombre d’actes juridiques ou de<br />

modes de fonctionnem<strong>en</strong>t (statuts de l’OI,<br />

règlem<strong>en</strong>t intérieur, fiches de postes,<br />

conv<strong>en</strong>tions de mise à disposition de<br />

personnel, élaboration de la conv<strong>en</strong>tion de<br />

subv<strong>en</strong>tion globale, descriptif de gestion…).<br />

L’AGIL gère quatre dispositifs, un<br />

dispositif assistance technique qui correspond<br />

à toute la partie gestion, contrôle et<br />

administration (c’est le personnel de l’AGIL qui<br />

s’<strong>en</strong> occupe) et trois dispositifs qui<br />

correspond<strong>en</strong>t aux trois PLIE. Pour chaque<br />

dispositif, on a une <strong>en</strong>veloppe. Au niveau<br />

territorial, on connait le montant de<br />

l’<strong>en</strong>veloppe dont on dispose. Il n’y pas <strong>en</strong>core<br />

eu de dialogue de gestion sur la subv<strong>en</strong>tion<br />

globale. On verra dans le temps les souplesses<br />

que l’on peut avoir et les redistributions qui<br />

pourrai<strong>en</strong>t exister.<br />

Sur la décision au niveau du CA de<br />

l’AGIL, des règles ont été déterminées : AGIL<br />

<strong>en</strong> tant qu’OI est le décideur et ses décisions<br />

sont prises à l’unanimité (à trois, c’est facile).<br />

à une structure. Nous sommes dans la logique<br />

de l’appel à projet et, les décisions sont prises<br />

sur le projet et non sur la structure.<br />

Avant l’OI, le comité de pilotage restait<br />

une instance de décision stratégique et<br />

politique. La programmation était validée par<br />

le CA.<br />

Il faut absolum<strong>en</strong>t que dans le CA de<br />

l’OI pivot soit créé un système de décision qui<br />

vous permette de garder votre <strong>en</strong>tièreté<br />

politique. C’est l’<strong>en</strong>jeu de la discussion lors de<br />

la création des statuts. Le point de débat<br />

ess<strong>en</strong>tiel sera donc la gouvernance.<br />

locale, association. Comm<strong>en</strong>t allons-nous faire<br />

l’OI pivot ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

112


Pascal HAVERBEKE<br />

On a un exemple dans les Pays de la<br />

Loire. Une association OI pivot a été créée<br />

avec cinq membres. Parmi ces cinq membres,<br />

il y a un GIP qui porte une Maison de l’emploi,<br />

trois collectivités et une association.<br />

Les élus ont fait le choix de créer une<br />

association. C’est un choix purem<strong>en</strong>t local.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Nous souhaitons que l’OI pivot fasse la<br />

gestion, c’est-à-dire qu’il motive l’instruction<br />

des dossiers et que cette motivation éclaire la<br />

Ce qui a été très important, et qui nous<br />

a pris beaucoup de temps, a été d’arrêter le<br />

CA, les décisions <strong>en</strong> AG, l’exist<strong>en</strong>ce ou non<br />

d’un quorum, les représ<strong>en</strong>tations. Cette<br />

question est ess<strong>en</strong>tielle.<br />

décision des élus. A la DG, on gère les<br />

dossiers, on éclaire l’avis du délégué mais il<br />

pr<strong>en</strong>d la décision.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Sur la programmation de 2009, qui a fait<br />

le CSF <strong>en</strong> 2009?<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

C’est l’objet de la dernière diapositive.<br />

Nous allons y v<strong>en</strong>ir, c’est ce que l’on appelle<br />

Bertrand MARQUIS<br />

L’AGIL fonctionne <strong>en</strong> tant qu’OI depuis<br />

le 1 er janvier 2010 et les PLIE sont intégrés à la<br />

Maison de l’emploi depuis le 1 er janvier 2010.<br />

Au 1 er janvier 2010, nous avons donc<br />

trois Maisons de l’emploi qui port<strong>en</strong>t chacune<br />

un plan d’action local. Elles ont une unité de<br />

gestion qui s’appelle AGIL, <strong>en</strong> tant qu’OI.<br />

Sur la schématisation fonctionnelle, on<br />

a essayé sur un schéma de représ<strong>en</strong>ter ce qui<br />

relevait du local et des fonctions partagées,<br />

que l’on retrouve dans le dispositif de gestion<br />

et qui étai<strong>en</strong>t fléchées dans la circulaire de<br />

juin 2009.<br />

Au niveau des trois Maisons de l’emploi,<br />

pour chaque PLIE nous avons toute la<br />

dim<strong>en</strong>sion animation. C’est là que s’élabore<br />

l’appel à projets. Il est validé au niveau du<br />

comité de pilotage prés<strong>en</strong>t dans chaque<br />

territoire.<br />

L’appui aux bénéficiaires dans la<br />

finalisation du projet, y compris dans ses<br />

dim<strong>en</strong>sions administratives mais surtout de<br />

cont<strong>en</strong>u, se fait au niveau local. La préinstruction<br />

locale est de se dire que cette<br />

CICC.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Ce que nous proposons est validé par la<br />

« la double vie » qui est une année de<br />

chevauchem<strong>en</strong>t.<br />

action correspond bi<strong>en</strong> à un besoin id<strong>en</strong>tifié,<br />

que j’inscris dans ma programmation<br />

territoriale comme étant une action qui<br />

devrait être accompagnée par le FSE<br />

(l’instruction est validée par l’OI). Toute la<br />

première partie de l’instruction est faite au<br />

niveau local.<br />

Les comités techniques des comités de<br />

pilotage apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’échelon local.<br />

Toute la partie gestion part<strong>en</strong>ariale des<br />

parcours, l’animation des acteurs, le suivi, la<br />

base ABC, l’ingénierie de projet rest<strong>en</strong>t au<br />

niveau local.<br />

A l’AGIL, avec le financem<strong>en</strong>t assistance<br />

technique, on a confié toute la partie<br />

coordination des subv<strong>en</strong>tions globales,<br />

l’instruction et le contrôle des différ<strong>en</strong>ts<br />

dossiers, et tout ce qui r<strong>en</strong>voie à la vie de l’OI.<br />

L’équipe dédiée gère autour de 70<br />

actions. Il s’agit de trois équival<strong>en</strong>ts temps<br />

plein mis à disposition par les Maisons de<br />

l’emploi (la circulaire nous demandait de le<br />

faire de cette manière).<br />

Le schéma qui est là est très simple.<br />

Tout l’intérêt du regroupem<strong>en</strong>t réside, de<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

113


mon point de vue, dans l’aspect gestion.<br />

L’objectif est de mutualiser des moy<strong>en</strong>s pour<br />

assurer la gestion et laisser le territoire faire<br />

son travail habituel. Sur cet aspect, on<br />

conc<strong>en</strong>tre l’axe 5 au maximum.<br />

Les territoires peuv<strong>en</strong>t bénéficier de<br />

crédits pour l’animation.<br />

On laisse la liberté aux territoires de<br />

choisir leur rôle d’allocation. La difficulté du<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Les collectivités gèr<strong>en</strong>t les marchés<br />

publics. Elles font des demandes de FSE à l’OI<br />

pivot pour mettre <strong>en</strong> place l’<strong>en</strong>semble de sa<br />

programmation par voie de marchés.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Le système est souple. Les territoires<br />

peuv<strong>en</strong>t s’organiser comme ils le souhait<strong>en</strong>t,<br />

<strong>en</strong> allouant les crédits moy<strong>en</strong>nant des<br />

contreparties. Le FSE va suivre le schéma des<br />

Danièle CORNET<br />

S’agissant des contreparties directes<br />

financées par les collectivités locales, il est<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Une loi réc<strong>en</strong>te (n° 526-09, article 84)<br />

autorise une association à percevoir une<br />

subv<strong>en</strong>tion de collectivité et à la reverser. Il<br />

faut simplem<strong>en</strong>t que ce soit prévu dans l’axe<br />

attributif de subv<strong>en</strong>tions. Cela est donc<br />

juridiquem<strong>en</strong>t possible mais doit être <strong>en</strong>cadré.<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Avant 2009, nous avions trois PLIE avec<br />

trois subv<strong>en</strong>tions globales. Après 2010, nous<br />

avons toujours trois PLIE. Nous avions trois OI<br />

portés par des structures spécifiques, de<br />

développem<strong>en</strong>t local ou ad hoc. A partir de<br />

2010, nous avons un seul OI avec trois<br />

structures porteuses de PLIE.<br />

Sur la ligne 312, tout ce qui est appelé<br />

« opérations externes » s’est arrêté fin 2009<br />

et a repris au 1 er janvier 2010 avec la nouvelle<br />

organisation.<br />

Nous avons gardé une ligne 312<br />

« animation » sur l’anci<strong>en</strong>ne subv<strong>en</strong>tion<br />

globale pour pouvoir terminer<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des acteurs au niveau de<br />

leur bilan.<br />

descriptif est de définir le gestionnaire et le<br />

bénéficiaire (séparation réglem<strong>en</strong>taire). De<br />

quelle caisse sort l’arg<strong>en</strong>t pour <strong>en</strong>trer dans<br />

quelle caisse ? On a beaucoup de difficultés à<br />

le définir <strong>en</strong> France car nos structures sont un<br />

peu complexes.<br />

Dans tous les cas, l’OI pivot est<br />

gestionnaire.<br />

Ici, on a une association qui va avoir des<br />

bénéficiaires et qui va sous-traiter par voie<br />

d’achat de prestations. Tous les cas de figure<br />

sont <strong>en</strong>visageables.<br />

crédits nationaux. Si les crédits nationaux<br />

prévoi<strong>en</strong>t des marchés, ce seront des<br />

marchés. Si les crédits nationaux prévoi<strong>en</strong>t<br />

des subv<strong>en</strong>tions, ce seront des subv<strong>en</strong>tions.<br />

évid<strong>en</strong>t que les collectivités locales ne vont<br />

pas les payer à l’OI pivot.<br />

Nous allons parler, pour conclure, de la<br />

« double vie ». Comm<strong>en</strong>t gère-t-on le solde de<br />

la subv<strong>en</strong>tion globale qui va s’arrêter au 31<br />

décembre 2010 ainsi que la nouvelle<br />

programmation ?<br />

Sur la ligne 511 qui vise l’assistance<br />

technique, nous avons une prolongation<br />

jusque fin 2010 pour pouvoir faire le bilan des<br />

opérations antérieures avec un redémarrage<br />

au 1 er janvier 2010 sur la partie gestion<br />

(équipe dédiée mise à disposition par l’AGIL).<br />

Sur cette partie, c’est la période difficile avec<br />

la fin de la programmation, la nouvelle<br />

programmation et l’appr<strong>en</strong>tissage de règles<br />

communes de fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />

C’est l’AGIL qui capte l’assistance<br />

technique reversée. Les Maisons de l’emploi<br />

porteuses des PLIE font les mises à disposition<br />

et se font rembourser, avec une conv<strong>en</strong>tion<br />

sans but lucratif de mise à disposition de<br />

personnel (les trois équival<strong>en</strong>ts temps plein).<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

114


Pascal HAVERBEKE<br />

Par exemple, <strong>en</strong> pays de la Loire, la<br />

DIRECCTE a accepté d’augm<strong>en</strong>ter l’<strong>en</strong>veloppe<br />

d’assistance technique du nouvel OI créé pour<br />

François MERLE<br />

Il y a une petite opportunité<br />

techniquem<strong>en</strong>t un peu complexe. Il a fallu<br />

repasser des av<strong>en</strong>ants à la conv<strong>en</strong>tion de<br />

subv<strong>en</strong>tion globale des trois OI PLIE pour<br />

intégrer le fait qu’elles étai<strong>en</strong>t portées par les<br />

Maisons de l’emploi. A été discuté, dans le<br />

pouvoir clôturer la période de subv<strong>en</strong>tion<br />

globale. Cela peut être négocié avec la<br />

DIRECCTE.<br />

même temps, le fait qu’il fallait terminer<br />

l’assistance technique sur l’année 2010.<br />

Toutes ces questions se sont posées à tous les<br />

niveaux : au sein de la cellule FSE comme à<br />

celui de l’unité de certification.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

115


Atelier<br />

Mutualisation des organismes intermédiaires<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Chargé de Mission, Sous-Direction du FSE,<br />

Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle<br />

Jacques FLORENTIN<br />

Présid<strong>en</strong>t de l’association pour la gestion Inter-PLIE (AGIL)<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Directeur du PLIE du Val de Lorraine<br />

Sophie POIRSON<br />

Gestionnaire de l’association pour la gestion Inter-PLIE (AGIL)<br />

Animation<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Consultant, COGEPRO<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

116


Pascal HAVERBEKE<br />

Je vous propose de démarrer cet atelier,<br />

pour la seconde fois pour les interv<strong>en</strong>ants. Il<br />

va se dérouler dans un ordre assez précis.<br />

Avec M. Jacques FLORENTIN, présid<strong>en</strong>t<br />

de l’association pour la gestion inter-PLIE<br />

lorraine (AGIL), nous verrons si la première<br />

expéri<strong>en</strong>ce d’organisme intermédiaire<br />

mutualisé, qui a démarré officiellem<strong>en</strong>t au 1 er<br />

janvier 2010, mais dont les travaux de création<br />

ont débuté <strong>en</strong> juin 2009, est réussie ou non.<br />

Thidiane DOUKOURE, représ<strong>en</strong>tant la<br />

sous-direction du FSE à la DGEFP, nous dira<br />

pourquoi on doit aujourd’hui s’inscrire dans<br />

cette démarche de regroupem<strong>en</strong>t.<br />

Bertrand MARQUIS et Sophie POIRSON<br />

nous prés<strong>en</strong>teront la mise <strong>en</strong> œuvre concrète<br />

d’un organisme intermédiaire (OI).<br />

Vous avez écrit vos dossiers, vos DSGC,<br />

et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t vos statuts, même si <strong>en</strong> Ilede<br />

France et sur le territoire de Seine-Saint-<br />

D<strong>en</strong>is il y a des rebondissem<strong>en</strong>ts que l’on<br />

pourra évoquer (ce qui s’est passé ces<br />

derniers jours est assez bouleversant).<br />

Jacques FLORENTIN<br />

Je suis élu local, maire et présid<strong>en</strong>t<br />

d’une communauté de communes. A l’échelle<br />

d’un territoire pays, j’ai <strong>en</strong> charge la<br />

problématique de l’insertion et de l’emploi. Le<br />

pays est celui du Val de Lorraine qui a mis <strong>en</strong><br />

place son PLIE <strong>en</strong> 1994 (c’est la vieille<br />

génération des PLIE). C’est un espace urbain<br />

de 100 000 habitants, 400 communes dont les<br />

plus grosses se situant <strong>en</strong>tre 17000 et 18000<br />

habitants. Sur les quatre départem<strong>en</strong>ts de la<br />

Lorraine, seul le départem<strong>en</strong>t de Meurthe-et-<br />

Moselle a des PLIE, les t<strong>en</strong>tatives dans les<br />

autres départem<strong>en</strong>ts ayant échoué. Il y avait<br />

quatre PLIE au départ, il <strong>en</strong> reste trois<br />

mitoy<strong>en</strong>s les uns des autres. Depuis le début, il<br />

y a un souci de travail <strong>en</strong> commun. En dépit<br />

des diverg<strong>en</strong>ces politiques et politici<strong>en</strong>nes, il y<br />

a toujours eu une volonté politique de<br />

travailler sur des problématiques et des<br />

dynamiques communes.<br />

A l’échelle de ces trois PLIE, quand j’ai<br />

eu connaissance de la volonté europé<strong>en</strong>ne de<br />

créer ces rassemblem<strong>en</strong>ts, nous nous sommes<br />

Il y a des <strong>en</strong>jeux dans le regroupem<strong>en</strong>t<br />

des organismes intermédiaires. Des acteurs<br />

qui n’étai<strong>en</strong>t pas prévus s’inscriv<strong>en</strong>t dans<br />

celui-ci. L’écoute et l’avis de la DGEFP sur ce<br />

sujet seront intéressants.<br />

M. DOUKOURE nous prés<strong>en</strong>tera <strong>en</strong>suite<br />

le projet de descriptif de systèmes de gestion<br />

et de contrôle qui est écrit et validé par la<br />

sous-direction FSE. Il est <strong>en</strong> cours d’exam<strong>en</strong><br />

par la CICC. Il y a un premier DSGC<br />

d’organisme intermédiaire mutualisé qui a été<br />

validé le 8 décembre sur le territoire de<br />

Marseille.<br />

Puis, nous aurons un temps d’échanges.<br />

Pour vous, c’est l’inconnu. Même si vous avez<br />

travaillé p<strong>en</strong>dant de longues semaines sur les<br />

procédures et sur ce que vous voyez et p<strong>en</strong>sez<br />

être cet organisme intermédiaire mutualisé,<br />

beaucoup de questions se pos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core.<br />

Monsieur FLORENTIN, je vous propose<br />

d’<strong>en</strong>tamer la prés<strong>en</strong>tation et de nous dire<br />

pourquoi vous êtes allé vers cet organisme<br />

intermédiaire mutualisé et ce que cela<br />

apporte au territoire.<br />

mis autour de la table avec nos technici<strong>en</strong>s et<br />

avec les Présid<strong>en</strong>ts pour se demander si, pour<br />

la Meurthe et Moselle, une mutualisation ne<br />

serait pas pertin<strong>en</strong>te, <strong>en</strong> raison de l’évolution<br />

des contraintes administratives et de nos<br />

obligations pour gérer nos outils. On a vite<br />

compris qu’il y a avait un <strong>en</strong>jeu fort à<br />

construire cet OI fédératif et sur le fond nous<br />

nous sommes dits, au deuxième trimestre<br />

2009, qu’il fallait y aller.<br />

Nous avons compris quelles serai<strong>en</strong>t les<br />

obligations de cet organisme intermédiaire<br />

pour éviter les conflits lat<strong>en</strong>ts. Si on<br />

additionne les trois PLIE, les fonds FSE<br />

attribués sur ces espaces correspond<strong>en</strong>t à<br />

telle somme. On n’a donc pas remis <strong>en</strong> cause<br />

les fonds alloués à chaque territoire, on est<br />

parti sur cette logique financière. Cela était<br />

fondam<strong>en</strong>tal pour que les conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts<br />

continu<strong>en</strong>t d’être faits sur les territoires<br />

respectifs par les équipes sur place, les<br />

comités techniques et de pilotage.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

117


Le deuxième point, sur lequel on est<br />

vite tombé d’accord, était de dire qu’un PLIE<br />

est un outil territorial et qu’il il fallait lui<br />

conserver cette qualité territoriale. C’est bi<strong>en</strong><br />

par territoire que devai<strong>en</strong>t se décider les<br />

actions à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre.<br />

Le troisième point était d’éviter de créer<br />

une structure lourde pour gérer cette<br />

fédération d’acteurs locaux. On a donc créé<br />

une petite association dont les trois présid<strong>en</strong>ts<br />

sont les membres. Nous n’avons pas cherché<br />

de ratios liés à la population pour avoir une<br />

représ<strong>en</strong>tativité arithmétique.<br />

En définitive, les sommes ne<br />

changeai<strong>en</strong>t pas, les décisions de<br />

conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t restai<strong>en</strong>t à l’échelle des<br />

territoires et les prises de décision se<br />

pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à trois, à l’unanimité.<br />

Sur ces bases, nous avons fait travailler<br />

l’<strong>en</strong>semble des technici<strong>en</strong>s de nos trois<br />

structures, qui se voyai<strong>en</strong>t de façon<br />

hebdomadaire. Au bout de trois à quatre<br />

mois, on avait constitué cette structure sur la<br />

base d’une association, ce qui nous semblait le<br />

plus facile. Au mois d’octobre 2009,<br />

l’association a été créée officiellem<strong>en</strong>t. En<br />

décembre 2009, on déposait la demande de<br />

subv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Est-ce un vrai constat ? C’est alléchant.<br />

On nous dit « Faites des OI pour pouvoir vous<br />

conc<strong>en</strong>trer sur votre métier de base ». Le<br />

constatez-vous déjà dans votre exercice ?<br />

La demande au départ des élus n’est<br />

pas de créer une unité de gestion pour gérer<br />

de l’arg<strong>en</strong>t, mais de se dégager de cette partie<br />

« gestion administrative et financière » qui est<br />

Jacques FLORENTIN<br />

Entre élus, au début, on s’interrogeait<br />

sur la continuité des conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts avec<br />

les fonds europé<strong>en</strong>s, même si on avait déjà<br />

fédéré des contrôles de service fait à l’échelle<br />

Les difficultés, extérieures à notre<br />

association, ont été de faire admettre à nos<br />

part<strong>en</strong>aires qu’il y avait un changem<strong>en</strong>t de<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t. Celui-ci n’était pas<br />

complètem<strong>en</strong>t acté par les institutionnels. Il a<br />

fallu réfléchir à nos méthodes de part<strong>en</strong>ariat<br />

et de financem<strong>en</strong>t. A la fin de l’exercice 2010,<br />

tout est réglé.<br />

Chaque territoire continue d’avoir son<br />

comité de pilotage pour définir, à son échelle,<br />

les conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts à réaliser. Nous nous<br />

sommes r<strong>en</strong>contrés, il y a huit jours, <strong>en</strong><br />

association fédératrice pour approuver les<br />

conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts des trois territoires. C’est<br />

bi<strong>en</strong> avec cet organisme intermédiaire qu’une<br />

conv<strong>en</strong>tion doit être signée avec les<br />

part<strong>en</strong>aires.<br />

Cela s’est passé facilem<strong>en</strong>t parce que<br />

l’on avait l’habitude de travailler <strong>en</strong>semble,<br />

nous avions une culture de bassin d’emploi et<br />

une volonté politique d’aller plus loin du fait<br />

des lourdes obligations que nous avions. M.<br />

MARQUIS, que j’aurais aimé voir plus souv<strong>en</strong>t<br />

sur le terrain, consacrait beaucoup trop de<br />

temps à la gestion administrative. Avec cet<br />

organisme, nous avons fédéré des moy<strong>en</strong>s<br />

humains, nos technici<strong>en</strong>s et nos directeurs<br />

sont davantage dans leur mission d’organiser<br />

des parcours sur le territoire.<br />

lourde, afin de redonner un s<strong>en</strong>s territorial et<br />

d’animation à ce dispositif. C’était vraim<strong>en</strong>t<br />

votre demande.<br />

Au bout de un an, l’exercice n’est pas<br />

terminé, vous avez mis <strong>en</strong> place une équipe et<br />

l’avez formé à de nouvelles habitudes. A<br />

priori, j’ai l’impression que vous êtes sur la<br />

bonne voie pour réussir ce chall<strong>en</strong>ge.<br />

de nos trois PLIE. Mais il y avait une lourdeur<br />

qu’il fallait assumer. Je p<strong>en</strong>se que, avec ce que<br />

nous v<strong>en</strong>ons de mettre <strong>en</strong> place, les g<strong>en</strong>s de<br />

terrain resteront sur le terrain.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Vous ne vous interrogez plus sur la<br />

continuité ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

118


Jacques FLORENTIN<br />

Non, ce n’est plus d’actualité.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

C’est un message plein d’espoir pour<br />

ceux qui vont se jeter dans la mutualisation à<br />

partir du 1 er janvier.<br />

Laur<strong>en</strong>t CUBLE<br />

C’est peut-être une nouvelle<br />

organisation avec des moy<strong>en</strong>s<br />

supplém<strong>en</strong>taires. Ce que l’on voit de<br />

l’extérieur, c’est une strate supplém<strong>en</strong>taire<br />

avec des r<strong>en</strong>dus de compte et surtout une<br />

consolidation supplém<strong>en</strong>taire à faire. Quand il<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Bertrand va nous faire une prés<strong>en</strong>tation<br />

technique du quotidi<strong>en</strong>.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Si vous étiez là hier, vous avez <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />

la commission dire qu’elle paye à deux mois.<br />

Presque …. Nous payons à deux mois. Ce<br />

qu’elle ne dit pas, c’est qu’elle va recevoir ses<br />

dép<strong>en</strong>ses 18 mois après. Nous sommes dans<br />

un jeu <strong>en</strong>tre les états et la Commission avec<br />

celui qui va nous montrer qu’il joue le beau<br />

rôle et l’autre le mauvais. La réglem<strong>en</strong>tation<br />

dit que la Commission ne rembourse que les<br />

dép<strong>en</strong>ses acquittées. Ce n’est pas le<br />

gestionnaire qui a déclaré mais une autre<br />

structure qui a certifié. Exemple de l’Ile-de-<br />

France où je suis allé faire des audits où il y a<br />

un vrai sujet <strong>en</strong>tre ce que déclare la DIRECCTE<br />

et ce qui est validé par la RGF pour aller à<br />

Bruxelles. On a tout un circuit assez complexe,<br />

avant les deux mois de la commission.<br />

Un nouveau délégué arrivé à la<br />

Commission nous a dit qu’il manquait un<br />

service méthode. On a créé cette mission<br />

méthode et, depuis, on ne fait que produire.<br />

Il y a un sujet que personne n’a<br />

appréh<strong>en</strong>dé dans la loi de programmation<br />

2007-2013, c’est que l’on a changé les règles<br />

sans le dire aux g<strong>en</strong>s.<br />

Premier changem<strong>en</strong>t : nous définissons<br />

ce qui est éligible ou pas. On peut réfléchir<br />

intelligemm<strong>en</strong>t et dire ce que l’on veut faire.<br />

Comme nous avons les OI les plus importants<br />

d’Europe, et qu’au niveau de la commission<br />

y a 5 PLIE, on se regroupe : il y a un seul RAE<br />

et un docum<strong>en</strong>t donné. On a créé l’OI au 15<br />

octobre, on est <strong>en</strong> phase d’organisation. On<br />

ne voit pas où on va trouver le temps, la plusvalue<br />

de gain de temps.<br />

Thidiane, peux-tu nous rappeler la<br />

demande de l’Etat ?<br />

europé<strong>en</strong>ne, il n’y a pas de proportionnalité.<br />

Que vous receviez un euro ou dix millions<br />

d’euros, la procédure est la même. Plus on a<br />

d’organismes qui doiv<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> place des<br />

procédures communes, plus le risque<br />

d’irrégularité est important. Le délégué nous<br />

a demandé : « je veux que l’on soit<br />

responsable vis-à-vis de la Commission<br />

europé<strong>en</strong>ne. Je veux un service méthode qui<br />

définisse des outils et des méthodes qui<br />

garantiss<strong>en</strong>t l’application de la<br />

réglem<strong>en</strong>tation. »<br />

Depuis, nous avons travaillé sur deux<br />

sujets: la mutualisation et les OPCA, tout cela<br />

pour essayer de dégager du temps pour les<br />

acteurs pour qu’ils puiss<strong>en</strong>t s’occuper de leur<br />

métier. Un leitmotiv : ce sont les acteurs qui<br />

choisiss<strong>en</strong>t. Nous créons techniquem<strong>en</strong>t les<br />

conditions les plus optimales.<br />

Les contrôles d’opération sont sous<br />

l’égide de la CICC (commission<br />

interministérielle de coordination et de<br />

contrôle) composée des inspecteurs des<br />

finances, des affaires sociales, de l’agriculture<br />

et de l’intérieur.<br />

Nous travaillons pour leur soumettre les<br />

choses à la validation. Avant, la logique était<br />

d’att<strong>en</strong>dre que la CICC produise, maint<strong>en</strong>ant<br />

on produit et on leur demande de valider. On<br />

fait <strong>en</strong> sorte que le descriptif soit validé avant,<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

119


pour que tout le monde marche. Il y a un<br />

discours politique <strong>en</strong>tre la Commission et les<br />

Etats au niveau de la commission, et un aspect<br />

technique que nous gérons. On essaie<br />

techniquem<strong>en</strong>t de mettre tout sur la table,<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

De façon très pragmatique pour ceux<br />

qui vont déposer un DSCG dans la nouvelle<br />

programmation, il sera validé uniquem<strong>en</strong>t par<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

J’ai une question de méthode. On doit<br />

déposer pour le 31 décembre, ou quelques<br />

jours avant, notre demande de subv<strong>en</strong>tion<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

On souhaite faire <strong>en</strong> sorte que l’on<br />

valide les descriptifs. Dans cette période, deux<br />

choses étai<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taires. On disait la<br />

CICC ne reçoit les descriptifs que quand la<br />

conv<strong>en</strong>tion est signée, il y avait ainsi un travail<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Les DIRECCTE dis<strong>en</strong>t aujourd’hui « pour<br />

que vos dép<strong>en</strong>ses soi<strong>en</strong>t éligibles au 1 er janvier<br />

2011, il faut que l’on ait établi une attestation<br />

de recevabilité avant le 31 décembre. » Ils ont<br />

raison réglem<strong>en</strong>tairem<strong>en</strong>t.<br />

Que va-t-il se passer pour les OI <strong>en</strong><br />

cours de constitution, pour ceux qui n’ont pas<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Je dis aux g<strong>en</strong>s d’essayer de déposer un<br />

dossier. Pour le mom<strong>en</strong>t, saisissez vos<br />

DIRECCTE et déposez un dossier dit<br />

irrecevable. S’ils vous demand<strong>en</strong>t le descriptif,<br />

vous répondez que vous att<strong>en</strong>dez le descriptif<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

On connait l’importance de ce<br />

docum<strong>en</strong>t. Si on le reçoit le 20 et que l’on<br />

doive le boucler pour le 25, <strong>en</strong> étant cinq<br />

afin de produire des choses <strong>en</strong> phase avec la<br />

commission. Politiquem<strong>en</strong>t, les délégués<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les décisions. On essaie de rester<br />

dans les cont<strong>en</strong>us techniques.<br />

le service de Stéphane LABONNE et Thidiane<br />

DOUKOURE. Il n’y aura plus la validation de la<br />

CICC.<br />

globale. Doit-on la déposer avec un DSGC ou<br />

sans DSGC ? Si on la dépose sans, est-elle<br />

irrecevable ?<br />

à faire avant. Mais on peut déconnecter les<br />

deux, faire concomitamm<strong>en</strong>t les deux.<br />

Notre objectif est de donner quelque<br />

chose de précis fin décembre 2010.<br />

reçu leur attestation de la préfecture et qui ne<br />

pourront pas déposer au 1 er janvier 2011 ?<br />

Est-ce qu’il y aura une période de rupture de<br />

leur conv<strong>en</strong>tion de subv<strong>en</strong>tion globale et de la<br />

prise <strong>en</strong> compte des dép<strong>en</strong>ses ?<br />

Réglem<strong>en</strong>tairem<strong>en</strong>t oui, selon la circulaire de<br />

2007.<br />

national car c’est nous qui le fournissons. On<br />

ne vous fera pas grief de ne pas l’avoir, tant<br />

que nous ne l’avons pas diffusé. Ce descriptif a<br />

été prés<strong>en</strong>té à toutes les DIRECCTE, ils sav<strong>en</strong>t<br />

qu’il existe.<br />

structures part<strong>en</strong>aires à s’organiser, il y a<br />

quelque chose qui n’est pas logique.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Envoyez-le. Il est dans votre dossier et<br />

votre dossier est recevable. Après, il y a une<br />

période d’instruction.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

120


Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Par rapport à la recevabilité, le<br />

problème va être la déclaration à la préfecture<br />

qui est une pièce que l’on n’aura pas<br />

forcém<strong>en</strong>t.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

C’est le récépissé du dépôt qui importe,<br />

et non la parution au JO. Cela est noté, noir<br />

sur blanc, dans le dossier de demande.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Juste une question de méthode. Pour la<br />

création au 15 octobre, le tour des signatures<br />

des statuts va pr<strong>en</strong>dre du temps.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Tout ce que vous faîtes, faîtes le savoir.<br />

Il faut toujours dire à la DIRECCTE où vous <strong>en</strong><br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Pour le Nord et le Pas-de-Calais, avec<br />

vos collègues de CABLI, on a r<strong>en</strong>contré la<br />

DIRECCTE il y a quelques jours. On leur a<br />

prés<strong>en</strong>té la structure et le dossier de demande<br />

de subv<strong>en</strong>tion, etc. On leur a posé plein de<br />

questions et ils nous ont apporté des<br />

réponses. Ce jour-là, on les a informés de<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Je vais essayer de vous prés<strong>en</strong>ter<br />

rapidem<strong>en</strong>t la création de l’association de<br />

gestion INTER-PLIE Lorraine (AGIL) et son<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />

La particularité <strong>en</strong> Lorraine est qu’il n’y<br />

a que trois PLIE, lesquels fonctionn<strong>en</strong>t tous<br />

sous le même modèle et sous statut associatif.<br />

C’est la situation <strong>en</strong> juillet 2009 : PLIE du Val<br />

de Lorraine, territoire au nord de Nancy, trait<br />

d’union <strong>en</strong>tre Nancy et Metz ; PLIE du Grand<br />

Nancy, agglomération nancé<strong>en</strong>ne, qui a repris<br />

l’activité du PLIE de la partie sud du<br />

départem<strong>en</strong>t ; le PLIE Terres de Lorraine sur le<br />

sud-ouest.<br />

On peut s’arrêter sur les élém<strong>en</strong>ts de<br />

proximité que nous avons :<br />

-proximité géographique, c’est le même<br />

grand bassin d’emploi,<br />

-proximité <strong>en</strong> termes de travail (de<br />

vieux PLIE avec une proximité d’âge),<br />

-des habitudes de travail <strong>en</strong> commun<br />

(depuis de nombreuses années, on t<strong>en</strong>te<br />

êtes. La DIRECCTE doit être au courant, il faut<br />

avoir un dialogue avec elle.<br />

l’état d’avancem<strong>en</strong>t des travaux et ils ont<br />

validé un certain nombre de choses. On les a<br />

associés ni trop tôt, ni trop tard. Il faut éviter<br />

de déposer un dossier <strong>en</strong> disant que c’est fait.<br />

Il faut les associer une fois que vous êtes<br />

décidé.<br />

d’harmoniser des outils et des procédures<br />

avec nos opérateurs communs)<br />

-proximité <strong>en</strong> termes d’organisation, les<br />

territoires sont organisés : il y a deux pays<br />

(Pays du Val de Lorraine et Pays Terres de<br />

Lorraine) et l’agglomération nancé<strong>en</strong>ne. Sur<br />

ces territoires, il y a certes des PLIE mais aussi<br />

des Maisons de l’emploi, nous avons donc <strong>en</strong><br />

plus des missions locales qui couvr<strong>en</strong>t le<br />

territoire. Ce sont des territoires de projets et<br />

non artificiels.<br />

Ces conditions ont facilité la création<br />

pratique de l’unité de gestion.<br />

Le premier objectif est de garantir la<br />

fiabilité des systèmes de contrôle, par la<br />

séparation fonctionnelle et des équipes<br />

dédiées, tout <strong>en</strong> créant de la souplesse avec<br />

des appels d’offres communs.<br />

Le deuxième objectif est de réaffirmer<br />

le PLIE comme étant, avant tout, un plan<br />

d’action, avant d’être le gestionnaire de fonds<br />

europé<strong>en</strong>s et le guichet pot<strong>en</strong>tiel de FSE. Il est<br />

d’abord un plan d’action qui correspond à des<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

121


priorités et à une analyse de besoins. C’est<br />

parce qu’elle s’inscrit dans cette logique que<br />

l’action est éligible au FSE.<br />

Le troisième objectif est de moderniser<br />

les organisations territoriales. Il y avait des<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

C’est important. Il y a eu un double<br />

travail de mutualisation sur le territoire. En<br />

même temps que la création de l’AGIL, il y a<br />

eu transfert des dispositifs PLIE portés par<br />

d’autres structures vers les Maisons de<br />

l’emploi. Cela s’est passé <strong>en</strong> quatre mois. Il y<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Sur la question de la fusionmutualisation,<br />

les présid<strong>en</strong>ts se sont<br />

r<strong>en</strong>contrés à plusieurs reprises pour coopérer,<br />

<strong>en</strong> préservant l’ancrage, la pertin<strong>en</strong>ce,<br />

l’analyse au niveau local et le pilotage<br />

territorial qui incombe bi<strong>en</strong> à chacun des trois<br />

Maisons de l’emploi et des PLIE qui existai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> parallèle. L’idée est de dire que le plan<br />

d’action s’intègre dans le projet de la Maison<br />

de l’emploi, il est l’organe et la piste<br />

d’insertion de la Maison de l’emploi.<br />

a eu un travail de fond, politique et technique,<br />

qui a été extrêmem<strong>en</strong>t important avec ce<br />

double objectif. La mutualisation des<br />

organismes intermédiaires a été un levier<br />

permettant de moderniser les organisations<br />

territoriales.<br />

territoires <strong>en</strong> termes de choix des actions à<br />

inscrire dans le plan d’action. L’idée a été de<br />

mutualiser les fonctions de gestion et<br />

d’administration. On a voulu créer une unité<br />

de gestion commune aux trois PLIE avec la<br />

création d’un organisme intermédiaire.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Avez-vous été accompagné par la<br />

DIRECCTE dans ce projet, sur le plan technique<br />

et financier ?<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Non, on a sollicité la DIRECCTE dans le<br />

montage, lors de fréqu<strong>en</strong>tes réunions. Il y a eu<br />

cet accompagnem<strong>en</strong>t mais il n’a pas été<br />

formalisé par un groupe de travail ou une aide<br />

à l’ingénierie. On s’est débrouillé <strong>en</strong><br />

mobilisant les ressources qui existai<strong>en</strong>t dans le<br />

réseau ainsi que celles au niveau local, et à<br />

partir de l’interprétation que nous avons eu<br />

des textes et de la circulaire. Il y avait un suivi<br />

très régulier de la DIRECCTE.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Avez-vous s<strong>en</strong>ti des freins ou une action<br />

positive de la part de la DIRECCTE ?<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Dans le montage du projet, jusqu’au<br />

mom<strong>en</strong>t où on a déposé une demande de<br />

subv<strong>en</strong>tion globale, il y a eu une coopération<br />

totale et sans soucis. Cela a été plus difficile,<br />

sur la période d’instruction, ainsi que le disait<br />

François MERLE hier, Directeur adjoint de la<br />

DIRECCTE <strong>en</strong> charge des dossiers FSE. La<br />

DIRECCTE a bougé <strong>en</strong> termes personnel, de<br />

personnes disponibles, etc. On a du taper sur<br />

la table <strong>en</strong> disant que, six mois après le dépôt<br />

du dossier, nous n’avions pas de retour.<br />

Mais il y a eu un accompagnem<strong>en</strong>t, un<br />

suivi favorable et une vigilance active sur un<br />

certain nombre de points. On change les<br />

habitudes, le fait de prés<strong>en</strong>ter après coup,<br />

après validation du CA d’AGIL pour<br />

information <strong>en</strong> comité technique de<br />

programmation et d’organisation régionale,<br />

perturbe le rôle de la CTP (Commission<br />

Technique de Programmation), de la DIRECCTE<br />

dans « la validation », dans la responsabilité<br />

qu’ils ont sur la gestion des fonds europé<strong>en</strong>s.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

122


Il y a eu des questions soulevées au fur et à<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Dans une administration, on ne peut<br />

pas officiellem<strong>en</strong>t sortir les choses tant qu’il<br />

n’y pas un certain nombre de validations.<br />

Certains acteurs (<strong>en</strong> audit, on nous l’a souv<strong>en</strong>t<br />

répété) avai<strong>en</strong>t des informations que les<br />

autres n’avai<strong>en</strong>t pas. Cela a créé des<br />

frustrations. Dans les DIRECCTE, il y a eu<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Globalem<strong>en</strong>t, on a des relations<br />

sereines et saines avec la DIRECCTE. Sur la<br />

méthode et le cal<strong>en</strong>drier depuis août 2009, les<br />

équipes techniques des trois PLIE se<br />

r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t de manière hebdomadaire<br />

(depuis six mois, une fois tous les 15 jours)<br />

pour préparer les statuts, le règlem<strong>en</strong>t<br />

intérieur, harmoniser les docum<strong>en</strong>ts internes,<br />

mettre <strong>en</strong> place les procédures, définir des<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

L’effici<strong>en</strong>ce de l’organisme mutualisé<br />

est de regrouper les équipes. Ce n’est pas<br />

seulem<strong>en</strong>t de dire on va utiliser tel outil, cela<br />

est facile car il y a un kit national de gestion<br />

du FSE, on peut le mettre sur la table chacun<br />

de son côté et l’utiliser. Il faut se mettre<br />

<strong>en</strong>semble autour de la table et se demander<br />

comm<strong>en</strong>t on va utiliser les outils, rédiger un<br />

rapport d’instruction, r<strong>en</strong>seigner PRESAGE,<br />

etc.… L’intérêt va être de nommer au sein des<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Sur les élém<strong>en</strong>ts de dates, je vais passer<br />

rapidem<strong>en</strong>t :<br />

- 6 novembre : création de l’association<br />

AGIL puis dépôt de la demande de<br />

subv<strong>en</strong>tion globale <strong>en</strong> décembre<br />

- Avril 2010 : première mise à disposition<br />

des employeurs MDE vers AGIL<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

En Ile-de-France ou dans le Nord-Pasde-Calais,<br />

on pourrait demander à la DIRECCTE<br />

d’utiliser un peu moins d’assistance technique<br />

mesure.<br />

beaucoup de r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>ts d’équipes,<br />

comme cela a été dit hier, et les nouveaux qui<br />

arriv<strong>en</strong>t et, qui n’ont pas l’expertise<br />

nécessaire, ont peut-être t<strong>en</strong>dance à att<strong>en</strong>dre<br />

d’avoir tous les élém<strong>en</strong>ts avant d’avoir cette<br />

politique.<br />

fiches de poste et rédiger les conv<strong>en</strong>tions de<br />

mise à disposition de personnel. Même s’il y<br />

avait beaucoup d’habitudes et de choses<br />

proches <strong>en</strong> termes de fonctionnem<strong>en</strong>t, le fait<br />

de tout mettre <strong>en</strong> commun a été un très gros<br />

travail, très lourd <strong>en</strong> temps sur les 18 derniers<br />

mois, qui n’est pas complètem<strong>en</strong>t fini. On a les<br />

schémas, les docum<strong>en</strong>ts, les conv<strong>en</strong>tions qui<br />

sort<strong>en</strong>t.<br />

3,4 ou 5 PLIE qui compos<strong>en</strong>t l’unité de gestion,<br />

un grand référ<strong>en</strong>t (un référ<strong>en</strong>t PRESAGE, un<br />

référ<strong>en</strong>t CSF, un référ<strong>en</strong>t instruction…) qui<br />

sera capable de répondre aux questions de ses<br />

collègues. A ce mom<strong>en</strong>t, on comm<strong>en</strong>ce à<br />

homogénéiser et à uniformiser la gestion<br />

administrative et financière du PLIE, pour<br />

gagner <strong>en</strong> fiabilité et <strong>en</strong> sécurisation. C’est<br />

important et c’est tout l’intérêt de la<br />

mutualisation aujourd’hui.<br />

- 28 juin : signature par le préfet de la<br />

conv<strong>en</strong>tion de subv<strong>en</strong>tion globale<br />

- Début novembre : versem<strong>en</strong>t d’une<br />

avance de 1,2 millions d’euros, soit 15 %<br />

de la subv<strong>en</strong>tion globale<br />

Chiffre annuel de la subv<strong>en</strong>tion globale : 2,5<br />

millions de FSE /an et <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 180 000 €<br />

d’assistance technique pour trois PLIE.<br />

et d’<strong>en</strong> donner plus aux OI, surtout à ceux qui<br />

se mutualis<strong>en</strong>t.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

123


Il faut que l’on essaie de desc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong><br />

région pour prés<strong>en</strong>ter le schéma et aller au<br />

bout de la logique. Notre schéma est celui<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Sur la partie organisation et séparation,<br />

« le qui fait quoi et comm<strong>en</strong>t cela est<br />

organisé », la situation au 1 er janvier 2010 des<br />

trois Maisons de l’emploi qui port<strong>en</strong>t un PLIE<br />

et son comité de pilotage se sont dotées d’un<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

La gestion reste au service du projet,<br />

c’est ess<strong>en</strong>tiel. Nous avons t<strong>en</strong>dance<br />

aujourd’hui à mettre la gestion <strong>en</strong> cœur de<br />

cible car les procédures sont compliquées.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Les Anglo-saxons gèr<strong>en</strong>t les fonds<br />

europé<strong>en</strong>s de cette façon. Ils cré<strong>en</strong>t toujours<br />

des ag<strong>en</strong>ces, <strong>en</strong> laissant chacun faire ce qu’il<br />

fait comme à son habitude, pour qu’elles<br />

s’occup<strong>en</strong>t de la gestion administrative et<br />

financière sans proportionnalité, pour assurer<br />

le back-office et le background. La procédure<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Une réflexion, lors du dernier comité de<br />

pilotage du Val-de-Lorraine, a été faite pour<br />

dire qu’il y avait une strate de plus. Or, c’est<br />

bi<strong>en</strong> un outil commun au-delà de l’aspect<br />

juridique (AGIL est l’OI responsable). Le<br />

principe de mise à disposition reste cohér<strong>en</strong>t.<br />

Sur la ressource humaine, vous avez ce<br />

qui relève du champ d’interv<strong>en</strong>tion conservé<br />

au niveau local et ce qui est confié à l’AGIL.<br />

Ligne 312, tout ce qui est opérations, on<br />

focalise sur l’animation et toutes les<br />

animations qui relèv<strong>en</strong>t du plan d’action.<br />

Sophie POIRSON<br />

Il ne s’agit pas d’une strate<br />

supplém<strong>en</strong>taire mais d’une autre façon de<br />

travailler. Sur ce schéma, on a l’impression<br />

que les deux sont séparés, alors que l’on<br />

travaille vraim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble.<br />

Pour moi, c’est un peu particulier, je<br />

suis à mi-temps à l’AGIL et je travaille <strong>en</strong> appui<br />

sur Terres de Lorraine. Quand je suis à l’AGIL,<br />

d’une économie d’échelle qui se fait si on<br />

arrive à séparer l’animation de la gestion. Si<br />

on compile les PLIE, on n’aura ri<strong>en</strong> gagné.<br />

OI (AGIL), composé des trois présid<strong>en</strong>ts, avec<br />

des mises à disposition de personnel.<br />

Aujourd’hui, on reste avec les trois PLIE<br />

comme plan d’action et un OI relativem<strong>en</strong>t<br />

simple.<br />

Avec la création de cet OI, on a bi<strong>en</strong> une<br />

<strong>en</strong>tièreté politique locale et un organisme qui<br />

met <strong>en</strong> musique la gestion du FSE.<br />

de la commission est obligatoire pour tout le<br />

monde.<br />

En Angleterre, sur le résultat de ce<br />

qu’apport<strong>en</strong>t les fonds europé<strong>en</strong>s on peut<br />

être déçu mais au niveau de la traçabilité, tout<br />

est fait. Nous, c’est l’inverse, tout est bi<strong>en</strong> sur<br />

le terrain, on innove mais pour la traçabilité, il<br />

y a toujours des choses à redire.<br />

Ligne 511, assistance technique<br />

ori<strong>en</strong>tée vers la gestion.<br />

Pour les trois équival<strong>en</strong>ts temps plein<br />

(ETP), il s’agit de personnel salarié des<br />

Maisons de l’emploi et qui est mis à<br />

disposition de l’AGIL, l’AGIL remboursant ces<br />

mises à disposition aux employeurs.<br />

Nous disposons de 2,5 millions d’euros,<br />

pour <strong>en</strong>viron 70 opérations par an.<br />

je n’instruis pas les dossiers v<strong>en</strong>ant de Terres<br />

de Lorraine, ce qui est normal et permet<br />

d’avoir un autre point de vue. Cela apporte<br />

véritablem<strong>en</strong>t une plus-value.<br />

Le Pays Val de Lorraine vi<strong>en</strong>t aussi nous<br />

interroger pour savoir si cela nous convi<strong>en</strong>t au<br />

niveau de la gestion. C’est vraim<strong>en</strong>t un<br />

part<strong>en</strong>ariat.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

124


Thidiane DOUKOURE<br />

J’ai souv<strong>en</strong>t travaillé <strong>en</strong> région, à la DR<br />

où je gérais six PLIE. Un des directeurs me<br />

disait que l’on perd la notion de la confiance à<br />

la française. Quand on travaille sur le<br />

territoire, on a confiance facilem<strong>en</strong>t. Au<br />

niveau du FSE, la confiance ne réside que dans<br />

ce que l’on voit et qui est écrit.<br />

Les g<strong>en</strong>s ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas qu’<strong>en</strong><br />

ayant réalisé un travail propre qui a produit du<br />

résultat, mais non formalisé ou<br />

insuffisamm<strong>en</strong>t, on vi<strong>en</strong>ne leur dire que leur<br />

travail n’est pas bi<strong>en</strong>. Intellectuellem<strong>en</strong>t, c’est<br />

Sophie POIRSON<br />

Sur les trois ETP organisés, une<br />

personne est mise à temps plein sur la<br />

coordination (relation d’assistance d’autorité<br />

de gestion déléguée (ATG) et garanti de<br />

l’application de la DSGC). Elle occupe aussi un<br />

mi-temps sur l’instruction et le contrôle. La<br />

personne a les deux casquettes de<br />

coordinateur et d’instructeur contrôleur.<br />

difficilem<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sible sur le terrain. Un<br />

auditeur ne regarde que la traçabilité. Dans un<br />

Etat gestionnaire, qui fait <strong>en</strong> même temps de<br />

la proximité, il existe une confusion à un<br />

mom<strong>en</strong>t donné. C’est une façon de pr<strong>en</strong>dre<br />

de la distance par rapport à la règle, de voir<br />

les choses avec un peu de distance. C’est très<br />

important dans l’expertise.<br />

L’idéal est d’avoir des g<strong>en</strong>s qui font de<br />

l’expertise FSE, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t des<br />

connaissances qu’ils ont de l’opérateur.<br />

Une personne est mise à temps plein<br />

sur l’instruction et le contrôle.<br />

Je suis moi-même à mi-temps sur<br />

l’instruction et le contrôle.<br />

Il y a aussi une personne à mi-temps<br />

d’ag<strong>en</strong>t d’assistance administrative.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Qui saisit dans PRESAGE ?<br />

Sophie POIRSON<br />

Le contrôleur instructeur.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Vous n’avez pas fait le choix de nommer<br />

quelqu’un qui ne ferait que ça. Je p<strong>en</strong>se que<br />

c’est une bonne idée de ne pas conc<strong>en</strong>trer les<br />

tâches sur une seule personne mais de<br />

Sophie POIRSON<br />

On est <strong>en</strong> train de saisir dans PRESAGE<br />

et on s’est r<strong>en</strong>du compte que, pour certains<br />

indicateurs, on doit se mettre au point et faire<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Très concrètem<strong>en</strong>t, lorsque vous allez<br />

avoir un contrôle qualité certification de la<br />

Direction Régionale des Finances Publiques<br />

(DRFIP), si chacun travaille de son côté et que<br />

pouvoir aussi pallier l’abs<strong>en</strong>ce d’un personnel,<br />

la démission ou le turn-over. Il est important<br />

de partager les connaissances dans<br />

l’organisme mutualisé.<br />

une saisie commune afin d’être sûrs d’avoir la<br />

même logique.<br />

les dossiers sont saisis de manière différ<strong>en</strong>te,<br />

la DRFIB va dire «ce n’est pas deux PLIE mais<br />

un organisme, les dossiers n’étant pas<br />

homogènes, nous les rejetons. »<br />

Sophie POIRSON<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

125


Ce qui nous pr<strong>en</strong>d le plus de temps sur<br />

le terrain, même si on a p<strong>en</strong>sé aux outils, c’est<br />

de trouver le s<strong>en</strong>s qu’on leur donne. C’est ce<br />

qui ral<strong>en</strong>tit les choses au début.<br />

Il faut pr<strong>en</strong>dre le temps nécessaire pour<br />

ne pas avoir à régler les choses après.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Avez-vous créé des mini-cahiers des<br />

charges pour avoir un modèle précis de saisie<br />

sur PRESAGE ou pas ?<br />

Sophie POIRSON<br />

Nous n’<strong>en</strong> sommes pas à ce stade. Une<br />

fois les connaissances partagées, nous les<br />

écrivons.<br />

Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />

Une remarque et une question. On a<br />

l’impression sur le schéma que vous travaillez<br />

sur un seul et même lieu. Est-ce le cas ? Avezvous<br />

un bureau commun, une équipe avec un<br />

lieu réservé, des bureaux ?<br />

Sophie POIRSON<br />

Sur AGIL, on a un bureau commun et<br />

nous sommes tous dans le même bureau qui<br />

est occupé alternativem<strong>en</strong>t.<br />

Bertrand MARQUIS<br />

C’est un choix d’organisation. Le<br />

principe acté était que les personnes qui<br />

avai<strong>en</strong>t été mises à disposition d’une Maison<br />

de l’emploi ne traiterai<strong>en</strong>t pas les dossiers de<br />

leur Maison de l’emploi pour avoir ce regard<br />

critique. Il ne faut confondre la partie<br />

accompagnem<strong>en</strong>t, animation, conniv<strong>en</strong>ce au<br />

s<strong>en</strong>s positif du terme, avec la partie contrôle<br />

qui nous a souv<strong>en</strong>t posé des difficultés dans<br />

les modes de relation avec les part<strong>en</strong>aires.<br />

On s’est posé la question de savoir<br />

comm<strong>en</strong>t on allait fonctionner. Une équipe ne<br />

peut fonctionner que si elle a un espace de<br />

travail, et la possibilité d’échanger facilem<strong>en</strong>t<br />

des informations. On a constitué une équipe<br />

au complet, avec un risque pour les personnes<br />

mises à disposition (ce n’est pas le cas de<br />

Sophie qui est à mi-temps, mais pour<br />

Matthieu, embauché par la Maison de<br />

l’emploi Val-de-Lorraine et mis à disposition<br />

de l’AGIL), qu’elles soi<strong>en</strong>t AGIL et qu’elles<br />

n’apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas à la Maison de l’emploi.<br />

On a installé l’équipe dans la Maison de<br />

l’emploi de Nancy qui était la plus c<strong>en</strong>trale,<br />

qui avait le matériel et l’espace disponible.<br />

Un des points de vigilance que l’on doit<br />

avoir est de ne pas déconnecter et de ne pas<br />

r<strong>en</strong>dre étanche. Même s’il y a des missions et<br />

des responsabilités différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>tre OI et PLIE<br />

plan d’action, cela se fait <strong>en</strong>semble. AGIL est<br />

composé des trois présid<strong>en</strong>ts de Maisons de<br />

l’emploi. Le personnel qui travaille à l’AGIL est<br />

le personnel des Maisons de l’emploi. On doit<br />

garder et <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir cette connexion et cette<br />

relation au quotidi<strong>en</strong>.<br />

Le choix des actions se fait bi<strong>en</strong> <strong>en</strong><br />

fonction des besoins du territoire <strong>en</strong> termes<br />

de priorités, et si on ne fait pas d’instruction<br />

au niveau local, on casse le truc.<br />

Schématiquem<strong>en</strong>t, c’est cela. Les visites sur<br />

place se font <strong>en</strong> commun, se décid<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

commun, l’instruction se fait <strong>en</strong> parallèle, la<br />

réception des dossiers et la première lecture<br />

se font sur le territoire. C’est seulem<strong>en</strong>t après<br />

que, formellem<strong>en</strong>t, l’équipe AGIL gère les<br />

choses. Il y a une connexion à conserver. Le<br />

risque serait de créer uniquem<strong>en</strong>t un<br />

organisme de gestion qui soit complètem<strong>en</strong>t<br />

déconnecté du projet des territoires.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

126


Thidiane DOUKOURE<br />

Autant que possible, il faut éviter les<br />

deux. Ce n’est pas interdit mais lorsque vous<br />

allez voir sur les lignes de crédit que ce n’est<br />

Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />

Ma remarque est que sous cette<br />

organisation, vous avez sans doute les moy<strong>en</strong>s<br />

de le faire. Avec une responsable technique<br />

Bertrand MARQUIS<br />

Avec trois PLIE sur la Lorraine, c’était le<br />

premier élém<strong>en</strong>t de négociation avec la<br />

DIRECCTE. On avait déjà négocié, de manière<br />

lourde, l’assistance technique sur les années<br />

précéd<strong>en</strong>tes, 180 000 € est le plafond cumulé<br />

Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />

Même si cela a été dit <strong>en</strong> séance<br />

plénière, cet atelier nous permet de<br />

compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t cela fonctionne à<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Ici à Nancy, ce choix a été fait car cela<br />

s’organise comme ça autour de Nancy,<br />

territorialem<strong>en</strong>t cela s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d qu’il y ait un<br />

seul lieu. S’il n’y pas un seul lieu, par exemple<br />

un projet que j’accompagne actuellem<strong>en</strong>t<br />

ANGERS-CHOLET-LAVAL-SAUMUR-LE MANS, il<br />

n’est pas question de faire déplacer les<br />

interv<strong>en</strong>ants tous les jours pour travailler dans<br />

un bureau unique. Ils ont conv<strong>en</strong>u d’avoir<br />

toutes les semaines une demi-journée de<br />

travail commun. Lorsqu’ils vont faire<br />

l’instruction des projets, ils se bloqu<strong>en</strong>t deux<br />

jours à ANGERS. Ils lanc<strong>en</strong>t l’appel à projet <strong>en</strong><br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Est-ce la meilleure solution de se réunir<br />

une fois le mois, une fois la semaine ? Tout le<br />

monde <strong>en</strong>voie ses dossiers au PLIE pivot pour<br />

pas le même financem<strong>en</strong>t, vous allez devoir<br />

refaire des comptes d’apothicaires de<br />

pourc<strong>en</strong>tages. Si on peut l’éviter, c’est mieux.<br />

qui a moins de 12 000 euros par an dans un<br />

PLIE, on ne pourra pas s’organiser de cette<br />

manière s’il n’y a pas une compréh<strong>en</strong>sion.<br />

de ce qu’on avait sur les PLIE précédemm<strong>en</strong>t,<br />

nous n’avons pas eu davantage même si nous<br />

le demandions. Ce n’était pas possible<br />

d’augm<strong>en</strong>ter. Il s’agit donc de 10 % des<br />

<strong>en</strong>veloppes de subv<strong>en</strong>tions globales.<br />

Nancy. On a beau se triturer la tête, on se dit<br />

qu’on ne peut pas y arriver… On compr<strong>en</strong>d<br />

mieux et on gagne du temps.<br />

même temps et tous les projets vont arriver<br />

sur les territoires. Ils vont être pré-instruits<br />

par les équipes 312. Sur 2 jours, ils instruis<strong>en</strong>t<br />

de manière commune les projets pour r<strong>en</strong>dre<br />

des dossiers cohér<strong>en</strong>ts et homogènes. Il n’est<br />

pas question qu’ils travaill<strong>en</strong>t tous dans le<br />

même bureau car ils ne le peuv<strong>en</strong>t pas. Quel<br />

que soit le choix que l’on fait, ce qui importe<br />

est qu’à un mom<strong>en</strong>t donné on ait cette phase<br />

de regroupem<strong>en</strong>t, au siège de l’association de<br />

regroupem<strong>en</strong>t ou ailleurs peu importe. Il y a<br />

un système de « hot line » et de suivi.<br />

le traitem<strong>en</strong>t. Pourquoi avez-vous mutualisé<br />

les interv<strong>en</strong>ants ?<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Le choix peut être fait d’un<br />

regroupem<strong>en</strong>t ponctuel pour s’adapter au<br />

territoire.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

127


Techniquem<strong>en</strong>t (je ne fais pas de<br />

politique), c’est une erreur de toujours croire<br />

que l’on doive dire comm<strong>en</strong>t il faut faire. Les<br />

PLIE, les territoires et les acteurs sont<br />

tellem<strong>en</strong>t complexes que les solutions doiv<strong>en</strong>t<br />

être trouvées au cas par cas. L’idée n’est pas<br />

pour moi de coller coûte que coûte au<br />

descriptif ou au papier (quand on fait des<br />

audits, on se r<strong>en</strong>d compte que cela ne marche<br />

pas). L’idéal est de prés<strong>en</strong>ter des possibilités<br />

de fonctionnem<strong>en</strong>t. Les moy<strong>en</strong>s ne sont que<br />

supplétifs. Tout le monde « sanctuarise »<br />

Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />

Pour le PLIE, nous n’avons pas assez<br />

d’assistance technique pour fonctionner seul.<br />

Alors, cela devi<strong>en</strong>t compliqué pour mutualiser.<br />

Une question sur l’organisation : les trois PLIE<br />

sont-ils de taille id<strong>en</strong>tique ou non ?<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Oui, la volonté est de se regrouper<br />

p<strong>en</strong>dant deux jours et de pr<strong>en</strong>dre des<br />

thématiques. On instruit des dossiers de<br />

Laur<strong>en</strong>t ANISAN<br />

C’est possible quand on est <strong>en</strong> phase de<br />

création, les petits PLIE vi<strong>en</strong>dront avec quatre<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

C’est ce qui se passe dans les Pays de la<br />

Loire. Cholet doit avoir 100 000 euros<br />

d’<strong>en</strong>veloppe FSE et vi<strong>en</strong>t s’inscrire dans la<br />

démarche, mais avec une quotité de mise à<br />

disposition qui est moindre. Les premières<br />

l’assistance technique, mais nous sommes<br />

dans un système de programmation<br />

dynamique ; on va essayer de la mettre dans<br />

le circuit et de faire <strong>en</strong> sorte que l’axe 5 soit<br />

dans la logique de la programmation<br />

dynamique et que les crédits dormants<br />

puiss<strong>en</strong>t être redéployés. Nous allons le faire,<br />

nous n’avons pas le choix. Simplem<strong>en</strong>t, ceux<br />

qui vont « gagner » seront ceux qui auront<br />

anticipé sur leurs besoins : « Techniquem<strong>en</strong>t,<br />

on est organisé comme cela, pour que cela<br />

marche, voilà ce qu’il nous faut. »<br />

Lorsque vous parlez de dossiers,<br />

l’instruction est-elle commune lorsqu’on se<br />

regroupe (par exemple pour les PLIE des Pays<br />

de la Loire, un PLIE va arriver avec cinq<br />

dossiers, l’autre douze, un autre dix-huit)?<br />

thématiques Accompagnem<strong>en</strong>t, Chantiers<br />

d’insertion, Formation, pour avoir le même<br />

cheminem<strong>en</strong>t.<br />

dossiers suivre l’instruction autour d’un<br />

grand PLIE.<br />

réunions sont de la formation et le but n’est<br />

pas de suivre les dossiers techniquem<strong>en</strong>t mais<br />

de se former.<br />

A ce stade, nous allons passer au DSGC<br />

avant d’aborder la « double vie ».<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Quel est le poids respectif des PLIE dans<br />

l’AGIL ?<br />

Bertrand MARQUIS<br />

En gros Terres de Lorraine et Val de<br />

Lorraine ont un poids id<strong>en</strong>tique, soit un,<br />

Nancy va compter deux, soit la moitié.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Je ne parlais pas du poids financier mais<br />

de la place des deux autres.<br />

Bertrand MARQUIS<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

128


Les trois PLIE sont au même titre. On<br />

est vraim<strong>en</strong>t sur un travail fait par les équipes,<br />

sans leadership.<br />

Pour la présid<strong>en</strong>ce, nous nous sommes<br />

posés la question. L’équipe d’AGIL va<br />

fonctionner et a besoin d’un référ<strong>en</strong>t ou d’un<br />

système de référ<strong>en</strong>ts. Cette question s’est<br />

posée dans les faits. On a t<strong>en</strong>té de mettre <strong>en</strong><br />

place un double système avec à la fois un<br />

comité de direction technique, qui serait la<br />

référ<strong>en</strong>ce par rapport à l’équipe AGIL, et un<br />

référ<strong>en</strong>t technique qui ne soit pas au<br />

quotidi<strong>en</strong> dans les questions au niveau de<br />

l’AGIL. Il y a plein de microdécisions à pr<strong>en</strong>dre<br />

(mettre tel terme ou tel autre ; mettre un ou<br />

trois logos …) et on ne va pas réunir le conseil<br />

d’administration. On s’est donné une<br />

organisation avec un référ<strong>en</strong>t technique, dans<br />

Jacques FLORENTIN<br />

Le présid<strong>en</strong>t, c’est moi. Cela a été une<br />

volonté lors de la création mais je ne l’ai pas<br />

demandé particulièrem<strong>en</strong>t. On se partage de<br />

la même façon, <strong>en</strong>tre présid<strong>en</strong>ts, nos<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Je vais passer rapidem<strong>en</strong>t sur les<br />

finalités et donner les instructions.<br />

Je revi<strong>en</strong>s sur les formes possibles sur le<br />

plan juridique. Il y a trois options :<br />

1) Créer une structure pivot d’OI<br />

plateforme de gestion, avec deux modalités<br />

soit sous forme de GIP, soit sous forme<br />

associative.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

A l’origine, il y avait quatre PLIE. Le<br />

portage de la subv<strong>en</strong>tion globale est effectué<br />

désormais par la communauté urbaine de<br />

Marseille. Les associations, qui composai<strong>en</strong>t<br />

l’équipe de l’AGIL, qui puisse transmettre les<br />

questions lorsqu’elles nécessit<strong>en</strong>t un regard<br />

extérieur. On est aussi <strong>en</strong> phase<br />

d’appr<strong>en</strong>tissage, on a imaginé des choses et<br />

on <strong>en</strong> découvre tous les jours. L’équipe n’est<br />

stabilisée au niveau de l’AGIL que de façon<br />

très réc<strong>en</strong>te car il y a eu des mouvem<strong>en</strong>ts, ce<br />

qui fait que nous avançons pas à pas. Nous<br />

devons être vigilants pour formaliser les<br />

choses au fur et à mesure. Donc, nous n’avons<br />

pas de leadership ou de chef de file au niveau<br />

de l’organisation, si ce n’est par la disponibilité<br />

ou l’<strong>en</strong>vie d’être plus prés<strong>en</strong>t sur telle ou telle<br />

thématique au niveau des directeurs.<br />

Dans le cadre des statuts, la règle est<br />

l’unanimité (à trois, il est assez facile de se<br />

mettre d’accord).<br />

responsabilités à l’échelle régionale. Il y a,<br />

pour chacun de nous, une volonté commune<br />

d’avancer.<br />

2) Le portage par un EPCI<br />

(Etablissem<strong>en</strong>t Public de Coopération<br />

Intercommunale). Cette option ne semble pas<br />

se réaliser du fait des réalités propres à<br />

chaque territoire a. Le premier essai validé à<br />

ce jour (le 8 décembre) est celui de la<br />

communauté urbaine de Marseille.<br />

auparavant les brigades PLIE, sont<br />

bénéficiaires de la communauté urbaine sur<br />

l’opération animation.<br />

Sophie POIRSON<br />

Et la communauté urbaine ne portait<br />

pas de PLIE <strong>en</strong> propre ?<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Non, elle a pris la compét<strong>en</strong>ce.<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

L’important pour la Commission<br />

europé<strong>en</strong>ne, et ce sur quoi port<strong>en</strong>t les<br />

difficultés, est d’id<strong>en</strong>tifier deux choses<br />

fondam<strong>en</strong>tales : le gestionnaire et le<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

129


énéficiaire, deux notions figurant dans le<br />

règlem<strong>en</strong>t. Le règlem<strong>en</strong>t dispose que « le<br />

gestionnaire gère les crédits et les distribue, le<br />

bénéficiaire reçoit les crédits. »<br />

Le deuxième élém<strong>en</strong>t important, dans<br />

le cadre de la gestion des fonds europé<strong>en</strong>s,<br />

correspond aux trois axes sur lesquels les PLIE<br />

peuv<strong>en</strong>t émarger, les axes 2, 3 et 5.<br />

Le descriptif a pour objectif de détailler,<br />

<strong>en</strong> fonction de l’option mode de gestion d’une<br />

part, et de l’axe d’interv<strong>en</strong>tion d’autre part,<br />

comm<strong>en</strong>t cela s’organise, c’est-à-dire qui gère<br />

et qui bénéficie.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

L’OI pivot peut être év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

employeur, bi<strong>en</strong> que cela ne soit pas précisé<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Cela est clair et nous permet avec la<br />

CICC de sortir d’un problème de séparation<br />

fonctionnelle.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Dans un OI pivot, on peut avoir une<br />

collectivité, une association, un GIP, peu<br />

Le seul bénéficiaire de l’axe 5 est l’OI<br />

pivot. C’est sa seule opération.<br />

Qui dit gestionnaire et bénéficiaire, dit<br />

séparation fonctionnelle.<br />

Cet axe 5 peut financer les dép<strong>en</strong>ses<br />

propres de l’OI sous forme d’achats de<br />

prestations, comme cela peut rembourser des<br />

dép<strong>en</strong>ses d’OI ou de PLIE qui aurai<strong>en</strong>t mis<br />

leurs moy<strong>en</strong>s au niveau de l’OI pivot.<br />

L’OI pivot ne fait que de la gestion FSE.<br />

L’axe 5 ne vi<strong>en</strong>t qu’à l’OI.<br />

dans le pacte de mutualisation, si certains ont<br />

fait ce choix.<br />

Ensuite, l’OI pivot va travailler avec des<br />

opérateurs, soit des opérateurs sur le<br />

territoire, soit des PLIE.<br />

Les PLIE peuv<strong>en</strong>t être bénéficiaires d’un<br />

crédit d’animation, c’est une dép<strong>en</strong>se admise.<br />

importe. Chacun conserve ses modes<br />

d’allocation de crédit.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Pourrait-on avoir rapidem<strong>en</strong>t ce schéma<br />

car il explique clairem<strong>en</strong>t ce que nous<br />

essayons de faire compr<strong>en</strong>dre à nos équipes ?<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

On va non seulem<strong>en</strong>t le diffuser mais on<br />

va aller sur place avec les DIRECCTE.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Peut-on conv<strong>en</strong>ir qu’il soit mis à<br />

disposition sur le site de l’Alliance Villes<br />

Emploi ?<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Pas pour le mom<strong>en</strong>t car il est <strong>en</strong><br />

réalisation CICC et c’est l’administration. Il<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

On a une communauté<br />

d’agglomérations et deux PLIE qui sont <strong>en</strong><br />

train de se mutualiser : Blanc-Mesnil et<br />

faut que la CICC l’inaugure. L’objectif était<br />

qu’on l’explicite.<br />

Romainville. Sur le territoire de Romainville, il<br />

y a une communauté d’agglomérations qui<br />

s’appelle «Est <strong>en</strong>semble » qui n’apparti<strong>en</strong>t pas<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

130


au territoire de Blanc-Mesnil. Cette<br />

communauté d’agglomérations a préempté<br />

les statuts, les a repris à son compte, les a<br />

réécrit et s’est nommée chef de file de l’OI,<br />

alors qu’elle ne porte pas de PLIE. On a un<br />

gros souci territorial politique qui fait que le<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Ils ont pris le prétexte de l’OI pivot pour<br />

nous fédérer par le biais de la communauté<br />

Sophie POIRSON<br />

Par rapport à l’exemple de Marseille,<br />

quand vous dites que la communauté urbaine<br />

ne portait pas de PLIE <strong>en</strong> propre, elle est<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Att<strong>en</strong>tion, les quatre PLIE sont sur<br />

l’agglomération de Marseille. L’agglomération<br />

de Marseille a juste pris la compét<strong>en</strong>ce pour le<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Pour nous, Douai poserait problème si<br />

la compét<strong>en</strong>ce devait être prise par la<br />

PLIE du Blanc-Mesnil a été écarté<br />

complètem<strong>en</strong>t de la mutualisation et la<br />

communauté d’agglomérations a choisi de<br />

mutualiser Romainville avec un autre PLIE,<br />

celui de Pantin.<br />

d’agglomérations, <strong>en</strong> excluant Blanc-Mesnil et<br />

d’autres, et <strong>en</strong> se posant <strong>en</strong> présid<strong>en</strong>ce.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Cela a complètem<strong>en</strong>t stoppé le schéma<br />

de regroupem<strong>en</strong>t pour l’instant. Cela va peutêtre<br />

se décanter mais on <strong>en</strong> est là. Il y a des<br />

<strong>en</strong>jeux politiques sur ces questions.<br />

quand même présid<strong>en</strong>te de l’OI et les quatre<br />

PLIE sont dans la même agglomération ?<br />

compte des quatre PLIE et la gestion des<br />

comptes. Et cela a été <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du.<br />

communauté urbaine. Finalem<strong>en</strong>t, cette<br />

décision n’est pas neutre.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

En Ile-de-France, ri<strong>en</strong> ne sera créé avant<br />

le 31 décembre. Que fait-on ? Doit- on<br />

redéposer à titre individuel ?<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

Il est très difficile de répondre à la place<br />

des DIRECCTE. Je les connais, elles vont me<br />

reprocher d’avoir répondu à leur place.<br />

Pascal HAVERBEKE<br />

Une posture très ferme a été prise<br />

avant-hier <strong>en</strong> disant « Vous vous débrouillez<br />

comme vous voulez. Au 1 er janvier 2011, vous<br />

Thidiane DOUKOURE<br />

C’est un peu brut mais l’important est<br />

que l’état d’avancem<strong>en</strong>t de vos travaux soit<br />

acté dans un courrier. Si vous ne pouvez pas<br />

déposer <strong>en</strong> tant que regroupem<strong>en</strong>t, le<br />

vous êtes regroupés ou il n’y a plus de PLIE ».<br />

Dans leur tête, c’est cela.<br />

principe de réalité est que vous ayez déposé<br />

un premier dossier <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant. C’est un peu<br />

un jeu de pression.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

131


Atelier<br />

Les PLIE et l’insertion par l’activité<br />

économique<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Martine COOL<br />

Directrice, PLIE du Blanc-Mesnil<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

Directeur, PLIE de la Communauté d’Agglomération d’Hénin Carvin, PLIE de L<strong>en</strong>s Liévin<br />

Animation<br />

Myriam LAHROUR<br />

Directrice, PLIE Nord-Ouest 91<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

132


Myriam LAHROUR<br />

Cet atelier a pour objet de partager<br />

<strong>en</strong>semble nos différ<strong>en</strong>tes expéri<strong>en</strong>ces sur le<br />

rôle du PLIE et l’insertion par l’activité<br />

économique : les part<strong>en</strong>ariats m<strong>en</strong>és ; les<br />

actions <strong>en</strong>gagées, les <strong>en</strong>jeux…<br />

Martine COOL<br />

En quelques mots pour laisser de la<br />

place aux échanges, un petit témoignage sur<br />

l’action que nous m<strong>en</strong>ons à Blanc-Mesnil,<br />

commune de 530 000 habitants située au<br />

cœur de la Seine Saint D<strong>en</strong>is à un quart<br />

d’heure de Roissy. Notre bassin d’emploi est<br />

Roissy et ses 85 000 emplois.<br />

Que faisons-nous <strong>en</strong> matière d’insertion<br />

par l’activité économique ?<br />

Au mom<strong>en</strong>t de la création du PLIE <strong>en</strong><br />

2003, il y avait sur la commune une seule<br />

structure d’insertion par l’activité économique<br />

qui était une régie de quartier <strong>en</strong> grande<br />

difficulté avec un directeur qui jouait tous les<br />

rôles (directeur, <strong>en</strong>cadrant, commercial…).<br />

Le PLIE a joué un rôle<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t des structures existantes<br />

et d’aide à la création de nouvelles structures<br />

d’insertion par l’activité économique qui<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nombre insuffisant sur le territoire.<br />

Nous avons impulsé la création d’une<br />

repasserie sous forme de chantiers<br />

d’insertion. A la demande du Conseil général,<br />

nous avons travaillé le montage d’un chantier<br />

d’insertion consistant à rénover un hydravion.<br />

Le Musée de l’air et de l’espace du Bourget,<br />

situé sur notre territoire, avait récupéré un<br />

hydravion du début du XXe siècle. La<br />

restauration de celui-ci demandait dix ans de<br />

travail. Une association s’est créée, un<br />

chantier d’insertion a été mis <strong>en</strong> place pour<br />

que cet hydravion, qui sera <strong>en</strong>suite installé<br />

dans le musée de l’air et de l’espace, puisse<br />

faire l’objet d’un chantier d’insertion.<br />

Nous avons accompagné ce montage.<br />

Aujourd’hui, nous accompagnons le<br />

montage d’un autre chantier d’insertion, une<br />

ressourcerie recyclerie. Nous interv<strong>en</strong>ons à la<br />

demande de la Ville.<br />

La première fonction du PLIE par<br />

rapport à l’IAE est l’accompagnem<strong>en</strong>t au<br />

montage de projet, l’ingénierie d’action,<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t à la création.<br />

Martine COOL expliquera comm<strong>en</strong>t le<br />

PLIE peut aider au r<strong>en</strong>fort et à la création<br />

d’outils par l’insertion économique. Cette<br />

réflexion sera poursuivie par M. DECQ.<br />

Le deuxième souti<strong>en</strong> est le souti<strong>en</strong><br />

financier avec un souci de se dire que le FSE<br />

doit être, autant que possible, une aide au<br />

démarrage et être <strong>en</strong>suite relayé par d’autres<br />

modes de financem<strong>en</strong>t car il n’est pas durable.<br />

On l’a fait sur la régie de quartier où l’on a<br />

injecté fortem<strong>en</strong>t du FSE pour l’aider à se<br />

structurer. Au bout de trois ans, la régie a<br />

réussi à développer ses marchés et son<br />

budget. On a pu petit à petit retirer le FSE<br />

pour le réinjecter dans d’autres projets. On<br />

fait donc <strong>en</strong> sorte que les structures puiss<strong>en</strong>t<br />

après gagner une certaine autonomie.<br />

Dans une troisième étape, le PLIE va<br />

accompagner les structures dans le<br />

développem<strong>en</strong>t de nouveaux marchés pour<br />

les r<strong>en</strong>dre plus autonomes. C’est l’exemple de<br />

la repasserie. Nous avons d’abord aidé au<br />

montage : six repasseuses participantes du<br />

PLIE travaill<strong>en</strong>t dans la repasserie. L’intérêt du<br />

projet est de toucher des femmes qui n’ont,<br />

pour la plupart, jamais travaillé et qui ont le<br />

plus souv<strong>en</strong>t d’énormes soucis<br />

d’appr<strong>en</strong>tissage de la langue (beaucoup<br />

appréh<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t mal le français), des problèmes<br />

de logem<strong>en</strong>t, de santé, de famille. C’est un<br />

lieu bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>cadré où elles ont une activité<br />

valorisante qui leur permet de remettre le<br />

pied à l’étrier. Cela permet de travailler<br />

parallèlem<strong>en</strong>t sur tous les freins<br />

périphériques. Puis, il fallait aider la repasserie<br />

à trouver des marchés. On s’est mis <strong>en</strong><br />

relation avec la société Aéroports de Paris sur<br />

le Bourget <strong>en</strong> leur disant que nous avions une<br />

repasserie (et non un chantier d’insertion, ce<br />

n’est pas leur problème) qui faisait un travail<br />

de qualité. Depuis deux ans, la repasserie se<br />

r<strong>en</strong>d deux fois par semaine sur la plateforme<br />

aéroportuaire, s’arrête avec le véhicule,<br />

récupère le linge à repasser et le ramène 48 h<br />

après.<br />

Avant hier, nous étions à l’inauguration<br />

d’un nouveau c<strong>en</strong>tre d’activités sur la<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

133


commune, financé par des fonds de p<strong>en</strong>sion<br />

américains. Là aussi, notre directeur a fait une<br />

interv<strong>en</strong>tion pour dire que notre plus-value<br />

sur les zones d’activité était d’am<strong>en</strong>er du<br />

service aux salariés, et leur a proposé les<br />

services de la repasserie.<br />

Voilà le type d’accompagnem<strong>en</strong>t que<br />

nous essayons de promouvoir.<br />

Nous avons cep<strong>en</strong>dant r<strong>en</strong>contré un<br />

écueil difficile à éviter sur la restauration de<br />

l’hydravion. L’accompagnem<strong>en</strong>t marche, s’il<br />

existe <strong>en</strong> face la consci<strong>en</strong>ce de ce qu’est un<br />

chantier d’insertion. Nous avons eu un retour<br />

de manivelle sur la restauration de<br />

l’hydravion. Nous avons passé 2 ans à monter<br />

le projet d’insertion pour trouver un dispositif<br />

à la hauteur. Un premier groupe a démarré<br />

sur le chantier, par un recrutem<strong>en</strong>t commun<br />

avec le PLIE. Puis, le directeur du chantier<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

Nous disposons d’un territoire urbain<br />

de 375 000 habitants et couvrons l’anci<strong>en</strong><br />

bassin minier du Pas de Calais qui souffre<br />

énormém<strong>en</strong>t (partie des 3 derniers de la<br />

classes, avec Maubeuge et Calais <strong>en</strong> termes de<br />

bassin d’emploi – site de l’INSEE avec bassins<br />

d’emploi classés <strong>en</strong> fonction du taux de<br />

chômage ; dernier chiffre connu : 15,7 % de<br />

taux de chômage dans des villes comme Avion<br />

de 20 000 habitants où le taux de chômage<br />

moy<strong>en</strong> est de 35 %).<br />

Sous la casquette PLIE, la stratégie que<br />

nous avons mise <strong>en</strong> place depuis plus de 10<br />

ans (début 1999) est de développer l’insertion<br />

par l’activité économique sur le territoire.<br />

Quelques chiffres :<br />

Au départ : 7 structures dont 5 AI, 1 EI,<br />

2 ACI<br />

Onze ans après : plus de 35 structures<br />

avec un passage de plus de 3 000<br />

personnes/an et 1800 équival<strong>en</strong>ts temps<br />

plein.<br />

Nous sommes dev<strong>en</strong>us une force<br />

économique sur le territoire. C’est le point de<br />

départ et l’aspect le plus important des<br />

choses. Le premier travail n’a pas été de<br />

développer les structures mais de convaincre<br />

les deux communautés d’agglomérations<br />

d’inscrire le développem<strong>en</strong>t de l’insertion par<br />

l’activité économique dans les projets<br />

économiques du territoire. Je suis donc fier de<br />

d’insertion (qui est arrivé <strong>en</strong> cours de<br />

chantier) a pris « la grosse tête », on peut le<br />

dire comme çà, a perdu de vue les objectifs<br />

d’un chantier d’insertion, a arrêté d’associer<br />

les structures d’insertion au recrutem<strong>en</strong>t, et<br />

n’a pas mis <strong>en</strong> place l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t adéquat.<br />

Le chantier ne tourne plus avec les personnes<br />

qui lui sont destinées et il n’est plus <strong>en</strong><br />

relation avec les structures d’insertion du<br />

territoire, ce qui est fort dommageable. C’était<br />

un beau projet, une belle action qui aurait pu<br />

nous donner dix ans de travail. Peut-être les<br />

li<strong>en</strong>s seront-ils r<strong>en</strong>oués mais aujourd’hui le<br />

li<strong>en</strong> est rompu et ce n’est plus un outil<br />

d’insertion.<br />

Il y a donc les principes et les valeurs<br />

que l’on porte, mais aussi les limites. S’il n’y a<br />

pas de retour, cela ne marche pas à chaque<br />

fois.<br />

vous donner les chiffres que je vi<strong>en</strong>s<br />

d’énoncer.<br />

A l’époque de la loi d’ori<strong>en</strong>tation, dite<br />

loi VOYNET, et de la loi de simplification de la<br />

coopération internationale, dite loi<br />

CHEVENEMENT, qui ont changé le paysage des<br />

intercommunalités, il y avait une discussion<br />

sur les projets de développem<strong>en</strong>t économique<br />

locaux qui étai<strong>en</strong>t sans arrêt remis sur le<br />

métier. A chaque fois, on se bagarrait et on<br />

discutait avec les différ<strong>en</strong>ts élus, pour inscrire<br />

le développem<strong>en</strong>t de l’insertion par l’activité<br />

économique comme étant une priorité du<br />

territoire.<br />

Nous avons un volet « économie sociale<br />

et solidaire » dans le schéma local de<br />

développem<strong>en</strong>t économique, dans lequel<br />

nous avons inscrit l’accompagnem<strong>en</strong>t au<br />

développem<strong>en</strong>t de l’insertion par l’activité<br />

économique comme étant une priorité et une<br />

valeur forte avec tous les argum<strong>en</strong>ts<br />

politiques : économie non dé-localisable et qui<br />

permet à certains publics de repartir vers<br />

l’emploi…<br />

Cette inscription dans le schéma de<br />

développem<strong>en</strong>t économique est importante<br />

car nous la rappelons régulièrem<strong>en</strong>t aux<br />

maires dans la négociation des moy<strong>en</strong>s (par<br />

exemple lors d’une demande de location de<br />

locaux pour une structure d’insertion). Le<br />

cadre a permis de créer une dynamique et<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

134


c’est le premier point que je souhaitais<br />

souligner.<br />

Le deuxième point à mettre <strong>en</strong> avant<br />

est la méthode que nous avons employée<br />

pour créer, non pas toutes les structures<br />

(certaines sont issues de porteurs de projets)<br />

mais certaines d’<strong>en</strong>tre elles. L’idée a été<br />

d’éviter les secteurs bateaux de l’insertion par<br />

l’activité économique (le bâtim<strong>en</strong>t, le<br />

traitem<strong>en</strong>t des espaces verts…) et de<br />

diversifier les domaines professionnels et les<br />

activités économiques dans lesquels nous<br />

sommes interv<strong>en</strong>us.<br />

On a mis <strong>en</strong> place un dispositif avec des<br />

crédits d’ingénierie qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du conseil<br />

général (axe 2 du FSE). On cherche des idées<br />

dans un petit comité de pilotage. Quand l’idée<br />

est trouvée, on conv<strong>en</strong>tionne avec une<br />

structure existante, peu importe laquelle,<br />

p<strong>en</strong>dant une durée qui varie <strong>en</strong>tre six et neuf<br />

mois. On salarie quelqu’un qui a les<br />

compét<strong>en</strong>ces adéquates. Pour la personne,<br />

c’est un chall<strong>en</strong>ge de créer son <strong>en</strong>treprise et<br />

de pr<strong>en</strong>dre son autonomie. P<strong>en</strong>dant six à neuf<br />

mois, il y a l’étude de marché, le montage<br />

économique, le projet social, la recherche des<br />

locaux, la recherche de capitaux. On<br />

accompagne toutes ces étapes, y compris<br />

parfois les porteurs de projets que l’on a<br />

hébergés dans les PLIE pour créer leur<br />

structure (soit dix à douze sur la tr<strong>en</strong>taine de<br />

structures créées).<br />

Le système fonctionne, même s’il y eu<br />

quelques échecs. C’est une pépinière<br />

d’<strong>en</strong>treprises (ou une écloserie) sans murs :<br />

pas de bâtim<strong>en</strong>t pour le faire mais un<br />

accompagnem<strong>en</strong>t sur le plan juridique,<br />

technique, de marchés, de recherche de<br />

financem<strong>en</strong>t, de tour de table pour le capital…<br />

On mobilise tout le réseau autour de nous<br />

pour interv<strong>en</strong>ir dans chacun de ces domaines.<br />

Voilà notre méthode phare pour développer<br />

ce type de structures.<br />

Dans notre comité de pilotage avec la<br />

DIRECCTE, Pôle emploi, le conseil général, le<br />

conseil régional, nous avons élaboré un<br />

certain nombre de critères pour sout<strong>en</strong>ir ou<br />

non un projet :<br />

- l’innovation,<br />

- les part<strong>en</strong>ariats existants avec les<br />

<strong>en</strong>treprises classiques ou leur pot<strong>en</strong>tiel<br />

de part<strong>en</strong>ariat. L’activité économique ne<br />

doit pas être <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce avec le<br />

marché classique mais <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat.<br />

Nous avons l’exemple d’une <strong>en</strong>treprise<br />

d’insertion qui fait de l’assemblage de<br />

flexibles industriels et qui travaille avec<br />

ALPHAGOMA (leader europé<strong>en</strong> des<br />

flexibles pour la mécanique) ainsi qu’avec<br />

ses concurr<strong>en</strong>ts.<br />

- la recherche de la personne <strong>en</strong> capacité<br />

de porter la structure. C’est la chose la<br />

plus difficile à faire, ce n’est pas trouver<br />

la bonne idée, que l’on peut pr<strong>en</strong>dre<br />

ailleurs, faire les tours de table financiers,<br />

financer l’étude de marché ou de trouver<br />

les marchés).<br />

Nous nous sommes parfois trompés<br />

dans notre choix mais, avec l’expéri<strong>en</strong>ce, nous<br />

cherchons l’alchimie d’un bon gestionnaire<br />

capable de créer sa propre <strong>en</strong>treprise mais qui<br />

a <strong>en</strong>vie, pour des raisons éthiques et de<br />

valeurs, de créer autre chose qu’une<br />

<strong>en</strong>treprise classique. C’est plus facile de<br />

pr<strong>en</strong>dre quelqu’un qui a la compét<strong>en</strong>ce<br />

technique et économique et de l’am<strong>en</strong>er vers<br />

l’insertion que l’inverse.<br />

L’att<strong>en</strong>tion portée au recrutem<strong>en</strong>t de<br />

cette personne est ess<strong>en</strong>tielle, c’est le nerf de<br />

la guerre. Puis il faut nouer les part<strong>en</strong>ariats<br />

nécessaires (ex. avec l’université pour avoir<br />

des étudiants à disposition pour une étude de<br />

marché) et mobiliser tout le réseau.<br />

Depuis deux ans, nous avons connu un<br />

énorme coup de frein à la création. Les<br />

financem<strong>en</strong>ts de l’Etat n’étant pas ext<strong>en</strong>sibles,<br />

les créations ont été épisodiques. Nous<br />

interv<strong>en</strong>ons désormais davantage <strong>en</strong> souti<strong>en</strong><br />

des structures existantes. Je pr<strong>en</strong>ds l’exemple<br />

d’une <strong>en</strong>treprise d’insertion <strong>en</strong> ébarbage de<br />

pièces de fonderie créée depuis huit ans <strong>en</strong><br />

grande difficulté avec la crise. On a<br />

accompagné le chef d’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> allant<br />

chercher des fonds auprès du Conseil général,<br />

l’aidant à mettre <strong>en</strong> place du chômage partiel<br />

p<strong>en</strong>dant la période critique, et cherchant de<br />

nouveaux marchés de sous-traitance de<br />

fonderies belges, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Belgique.<br />

En temps de crise, nous essayons de<br />

faire aussi de l’aménagem<strong>en</strong>t du territoire.<br />

Nous distribuons chaque année aux structures<br />

600 000 euros (pour les deux PLIE) dans le<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

135


cadre de l’accompagnem<strong>en</strong>t des bénéficiaires<br />

du PLIE, hors ingénierie, <strong>en</strong> r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de<br />

l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t. Les financem<strong>en</strong>ts sont aussi à<br />

la hauteur des taux de chômage, il faut faire<br />

les ratios par rapport à la population du<br />

territoire.<br />

Pour les cinq structures interv<strong>en</strong>ant<br />

dans les espaces verts, des règles ont été<br />

instituées, <strong>en</strong> les regroupant autour d’une<br />

table afin de les faire travailler et s’organiser<br />

<strong>en</strong>semble. Les cinq structures d’insertion qui<br />

interv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que « chantiers école »<br />

ont <strong>en</strong>suite créé une EI <strong>en</strong> commun, <strong>en</strong><br />

mutualisant une partie de leur activité, pour<br />

répondre à des marchés auxquels elles ne<br />

répondai<strong>en</strong>t pas. Les deux <strong>en</strong>treprises<br />

principales d’espaces verts du secteur<br />

classique ont été associées aux discussions et<br />

sont dev<strong>en</strong>ues part<strong>en</strong>aires de l’opération.<br />

Myriam LAHROUR<br />

Ce qui vi<strong>en</strong>t d’être démontré est la<br />

dynamique qui peut être mise <strong>en</strong> place. Le<br />

rôle du PLIE à toutes les étapes : la veille du<br />

marché, savoir repérer les pot<strong>en</strong>tialités et les<br />

Nous gérons par ailleurs les clauses<br />

d’insertion au niveau du PLIE, nous <strong>en</strong> avons<br />

actuellem<strong>en</strong>t sur le territoire, plus de 50 <strong>en</strong><br />

cours. Il n’y a plus un marché de bâtim<strong>en</strong>t,<br />

d’espaces verts ou de travaux publics, sur 50<br />

communes au total, qui ne sorte sans la clause<br />

et que l’on ne doive gérer après. Les rares fois<br />

où elle n’apparaît pas, les <strong>en</strong>treprises nous<br />

appell<strong>en</strong>t pour mettre la clause car ils<br />

souhait<strong>en</strong>t travailler avec nous.<br />

Quelque part nous avons organisé le<br />

marché et partagé le gâteau <strong>en</strong>tre les<br />

structures, même si nous n’avons pas le droit<br />

de le faire. Mais cela est fait avant tout dans<br />

l’intérêt des structures, pour qu’elles ne se<br />

march<strong>en</strong>t sur les pieds.<br />

niches de création d’outils d’insertion par<br />

l’activité économique, <strong>en</strong>suite tout le parcours<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t à la création et pour la<br />

pér<strong>en</strong>nisation de l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Yves-Laur<strong>en</strong>t HEDE, MDE et PLIE Métropole Nord-Ouest<br />

Je vois assez bi<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>t fonctionne<br />

l’aide que peut apporter un PLIE, notamm<strong>en</strong>t<br />

expéri<strong>en</strong>ce, comm<strong>en</strong>t fonctionne, <strong>en</strong> termes<br />

de financem<strong>en</strong>t, l’aide à la création tant sur<br />

<strong>en</strong> termes de financem<strong>en</strong>t des postes l’ingénierie que sur la constitution de la<br />

d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t technique. Je vois moins bi<strong>en</strong> trésorerie de départ ou des fonds propres.<br />

<strong>en</strong> revanche, car nous n’avons pas cette<br />

Martine COOL<br />

Ma réponse est celle d’une structure<br />

très artisanale (avec 18 000 euros de fonds).<br />

Notre rôle est d’accompagner les structures à<br />

aller trouver l’arg<strong>en</strong>t là où il se trouve. La<br />

région amène des financem<strong>en</strong>ts. Nous<br />

travaillons parfois <strong>en</strong> binôme avec un<br />

consultant. Par exemple, pour la repasserie,<br />

Yves-Laur<strong>en</strong>t HEDE<br />

Un cas concret se prés<strong>en</strong>te à nous : une<br />

structure vi<strong>en</strong>t d’être créée et les charges de<br />

locaux et de taxe foncière sont plus<br />

une étude de faisabilité a été réalisée par un<br />

consultant sur des crédits régionaux. On a fait<br />

une étude de type b<strong>en</strong>chmarking pour<br />

regarder les expéri<strong>en</strong>ces du territoire.<br />

Le PLIE n’intervi<strong>en</strong>t pas au-delà car nous<br />

sommes une toute petite structure disposant<br />

de très peu de FSE.<br />

importantes que prévues. Dans quelle mesure<br />

peut on <strong>en</strong>visager une prise <strong>en</strong> charge des<br />

coûts de l’<strong>en</strong>cadrant, du porteur de projet ?<br />

Véronique PRETET-BESSELLE, PLIE de Saint-Eti<strong>en</strong>ne Métropole<br />

Je suis très surprise des témoignages<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus mais agréablem<strong>en</strong>t, car sur notre<br />

territoire toutes nos structures d’insertion par<br />

difficulté. On ne parle plus de création de<br />

nouvelles structures ou de niches car la<br />

question qui se pose est comm<strong>en</strong>t faire pour<br />

l’activité économique sont <strong>en</strong> grande qu’elles exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core demain. Je suis donc<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

136


très inquiète pour la suite car je ne sais pas<br />

comm<strong>en</strong>t elles seront financées. Quel est le<br />

financem<strong>en</strong>t possible ?<br />

Anna PFRIMMER, Directrice d’un <strong>en</strong>semblier d’insertion <strong>en</strong> Meurthe et Moselle<br />

C’est la première fois que je suis face à<br />

un PLIE qui organise les choses d’une telle<br />

Lorsque la structure est initiée par un<br />

porteur de projet comme le PLIE, quelle forme<br />

manière. Lorsqu’on crée une structure juridique pr<strong>en</strong>d-elle, associative ? J’ai bi<strong>en</strong><br />

d’insertion, elle peut avoir plusieurs statuts<br />

juridiques.<br />

compris que vous êtes allés aussi chercher des<br />

structures existantes auxquelles vous avez<br />

proposé de la diversification.<br />

Martine COOL<br />

Pour l’étude, <strong>en</strong> Ile-de-France, la région<br />

finance. C’est très aidant au niveau du<br />

montage du projet lui même. Pour les<br />

structures elles-mêmes, nous avons un<br />

financem<strong>en</strong>t du conseil général qui est<br />

systématique pour toutes les structures<br />

d’insertion par l’activité économique et qui<br />

porte sur l’accompagnem<strong>en</strong>t social. On<br />

bénéficie du financem<strong>en</strong>t de l’Etat, via le FDI<br />

et les contrats aidés. Après, arriv<strong>en</strong>t les<br />

recettes d’activité qui sont d’un montant<br />

différ<strong>en</strong>t selon qu’il s’agit d’un chantier<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

Il y a trois types de besoins :<br />

- le besoin préalable à la création (étude,<br />

salarier quelqu’un…),<br />

- la création elle-même (recherche de<br />

capitaux, démarrage de l’activité…),<br />

- le fonctionnem<strong>en</strong>t ordinaire.<br />

Sur la partie amont, nous travaillons le<br />

financem<strong>en</strong>t d’un poste. Nous avons réservé<br />

les crédits du conseil régional (que l’on met<br />

sur l’axe 2 et non le FSE). Les PLIE du Nord Pas<br />

de Calais sont sur les axes 2 et 3 du FSE. Tous<br />

les PLIE de France peuv<strong>en</strong>t aller chercher des<br />

fonds sur l’axe 2, pour des crédits d’ingénierie.<br />

Cet axe est, <strong>en</strong> général, plutôt sousconsommé.<br />

D’autres part<strong>en</strong>aires y<br />

particip<strong>en</strong>t : le Conseil général (par rapport<br />

aux bénéficiaires du RSA) et les fondations<br />

dans beaucoup de domaines. Nos fonds pour<br />

le PLIE sur cette partie sont de 40 000 euros,<br />

on ne met jamais plus de 15 000 euros sur un<br />

projet et, <strong>en</strong> général moins, du fait des<br />

cofinancem<strong>en</strong>ts trouvés.<br />

d’insertion ou d’une <strong>en</strong>treprise d’insertion.<br />

Notre rôle est d’aider à aller chercher des<br />

marchés, après avoir vérifié dans l’étude de<br />

faisabilité que l’activité était viable. Nous<br />

aidons aussi, à la marge mais de façon non<br />

négligeable, les structures à aller chercher des<br />

fondations (sur des investissem<strong>en</strong>ts, du<br />

matériel ou des projets précis). On s’appuie<br />

sur le droit commun. Le FSE joue seulem<strong>en</strong>t<br />

au démarrage (il finance toujours la repasserie<br />

mais seulem<strong>en</strong>t parce qu’elle n’a pas <strong>en</strong>core<br />

trouvé ses marques).<br />

La règle que l’on applique est que le<br />

porteur, individuel ou associatif dans une<br />

structure existante, doit mettre sa quote-part.<br />

Le tour de table ne doit pas dépasser 80 % du<br />

financem<strong>en</strong>t, avec toujours au minimum 20 %<br />

à la charge du porteur de projet. C’est la loi<br />

française <strong>en</strong> matière de crédit d’ingénierie.<br />

Sur la phase investissem<strong>en</strong>t, quelle que<br />

soit la forme de la structure (associative,<br />

SARL pour les EI), nous ne mettons pas<br />

d’arg<strong>en</strong>t mais nous allons chercher les<br />

fondations, par exemple France Active qui a<br />

des représ<strong>en</strong>tants dans toutes les régions de<br />

France et qui peut interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> de<br />

prêt ou <strong>en</strong> financem<strong>en</strong>t direct pour créer des<br />

fonds d’investissem<strong>en</strong>ts d’associations. Après,<br />

nous négocions avec les banques que nous<br />

associons aux tours de table dès le départ : le<br />

Crédit agricole, la Caisse d’épargne, le Crédit<br />

mutuel… Honnêtem<strong>en</strong>t, je n’ai jamais eu de<br />

difficultés pour faire un tour de table financier<br />

<strong>en</strong> investissem<strong>en</strong>t. Sur le reste, cela peut être<br />

plus compliqué. Il arrive même parfois que<br />

certains nous dis<strong>en</strong>t qu’ils ont des fonds à<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

137


dép<strong>en</strong>ser mais qu’ils n’ont pas assez de<br />

projets d’investissem<strong>en</strong>ts….<br />

Dans le fonctionnem<strong>en</strong>t des structures,<br />

il y a le fonctionnem<strong>en</strong>t de droit commun :<br />

pour les ACI les contrats aidés, pour les EI et<br />

les ETTI l’aide au poste… En part<strong>en</strong>ariat avec le<br />

conseil général, <strong>en</strong> se partageant les rôles (eux<br />

les bénéficiaire du RSA, nous les autres<br />

publics), nous travaillons sur un r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t<br />

de l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t. Nous avons négocié avec le<br />

conseil général que leur <strong>en</strong>veloppe ne<br />

diminue pas l’année prochaine alors qu’elle<br />

diminue partout. Ils intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, de façon<br />

considérable, à hauteur de 365 € par mois et<br />

par bénéficiaire sur les ACI (dans le<br />

départem<strong>en</strong>t du Nord, à hauteur d’un quart).<br />

Cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t du conseil général est le<br />

résultat d’un travail de 15 ans.<br />

Notre politique de PLIE est d’interv<strong>en</strong>ir<br />

moins que le conseil général (le PLIE intervi<strong>en</strong>t<br />

à hauteur de 300 euros par mois pour les ACI),<br />

car on veut que les bénéficiaires du RSA soi<strong>en</strong>t<br />

privilégiés par rapport aux autres publics. Cela<br />

Magali DARIGNAC<br />

Je suis Directrice Adjointe d’une<br />

association « Le Grand Sauvoy » à Maxéville<br />

(54), <strong>en</strong> région Lorraine, qui porte sept<br />

chantiers d’insertion et qui est actionnaire de<br />

trois <strong>en</strong>treprises d’insertion.<br />

Vous dites interv<strong>en</strong>ir au titre du<br />

financem<strong>en</strong>t des ACI et plus précisém<strong>en</strong>t sur<br />

les postes d’<strong>en</strong>cadrants techniques. Cela<br />

signifie que les ACI ne vous prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas la<br />

finance une bonne partie de l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t de<br />

la structure mais nous n’interv<strong>en</strong>ons pas sur le<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t ordinaire de la structure.<br />

Quand une structure est <strong>en</strong> difficulté et<br />

que nous devons trouver des fonds de<br />

manière temporaire, nous allons solliciter les<br />

mêmes que pour l’investissem<strong>en</strong>t : le Conseil<br />

général, les fondations ou le FDI (qui a une<br />

marge de manœuvre relativem<strong>en</strong>t importante<br />

au niveau financier et beaucoup de<br />

souplesse). Nous sommes aussi au CDIAE et<br />

cela nous aide de déf<strong>en</strong>dre directem<strong>en</strong>t les<br />

dossiers auprès du CDIAE.<br />

Depuis dix ans, nous animons le CTA au<br />

niveau local, Pôle emploi n’étant que coanimateur.<br />

Lorsque l’on salarie quelqu’un p<strong>en</strong>dant<br />

six à neuf mois, il y a une partie antérieure à la<br />

création et une partie au démarrage de la<br />

création car on sait que les premiers mois<br />

d’une structure d’insertion ne sont pas<br />

r<strong>en</strong>tables…<br />

totalité de leur budget prévisionnel de<br />

structure. Fléchez-vous votre financem<strong>en</strong>t sur<br />

les postes d’<strong>en</strong>cadrants techniques ou cela<br />

est-il globalisé ? Nous avons fait, sur deux<br />

territoires avec deux PLIE, des t<strong>en</strong>tatives,<br />

lesquelles nous ont été refusées, pour ne<br />

flécher le FSE que sur certaines parties de nos<br />

ACI, et plus précisém<strong>en</strong>t sur les <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>ts<br />

et l’accompagnem<strong>en</strong>t socio-pro.<br />

Martine COOL<br />

Nous avons fléché le FSE sous l’anci<strong>en</strong>ne programmation, parce que c’était la règle du jeu.<br />

Depuis la programmation de 2007, le FSE n’est plus fléché. Il peut y avoir des politiques de PLIE qui<br />

décid<strong>en</strong>t de financer tel ou tel aspect. En tout état de cause, le FSE n’est plus fléché.<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

S’il s’agit d’une décision de la DIRECCTE,<br />

elle est hors la loi. Vous êtes Autorité de<br />

Gestion Déléguée. Vous avez le libre choix de<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Je partage cet avis. Nous avons le même<br />

conseil de la part de la DIRECCTE, <strong>en</strong> termes<br />

de simplification des procédures. Ce n’est pas<br />

parce que l’on flèche à 50/50 le FSE<br />

contrepartie uniquem<strong>en</strong>t sur<br />

l’utilisation des fonds, à partir du mom<strong>en</strong>t où<br />

vous respectez les règles financières, et il faut<br />

savoir le dire à la DIRECCTE.<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t technique, que cela peut<br />

être un sujet de refus du financem<strong>en</strong>t. C’est<br />

une technique de financem<strong>en</strong>t et non un<br />

motif de rejet.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

138


Magali DARIGNAC<br />

Cela simplifiait les choses. Ils ont<br />

souhaité que l’on fasse comme ça, on a fait<br />

comme ils nous le demandai<strong>en</strong>t et cela nous a<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

Je vais tempérer ce que j’ai dit tout à<br />

l’heure. Effectivem<strong>en</strong>t, cela simplifie les<br />

choses et nous sommes aussi dans une<br />

recherche de simplification des procédures.<br />

Les usines à gaz pour la gestion du FSE, cela<br />

devi<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t complexe que je préfère<br />

éviter tout comm<strong>en</strong>taire…<br />

Lorsque l’on a un projet FSE, que ce soit<br />

via le PLIE ou <strong>en</strong> direct avec la DIRECCTE, celuici<br />

doit avoir un rapport avec la notion de<br />

participants. Il faut que le financem<strong>en</strong>t ait un<br />

li<strong>en</strong> direct avec les participants. Il nous faut<br />

respecter les règles de l’Union europé<strong>en</strong>ne.<br />

L’arg<strong>en</strong>t doit servir aux participants, et non à<br />

la structure. En aucun cas, nous ne devons<br />

interv<strong>en</strong>ir dans le financem<strong>en</strong>t de la structure.<br />

Il faut regarder le projet pour savoir ce que<br />

Martine COOL<br />

Quand je dis que l’on ne flèche pas, cela<br />

veut dire que l’on ne flèche pas telle ou telles<br />

dép<strong>en</strong>se, mais <strong>en</strong> tant que PLIE nous ne<br />

pouvons financer que ce qui touche les<br />

participants du PLIE. Dans l’exemple de la<br />

repasserie, toutes les repasseuses sont dans le<br />

PLIE, sinon nous ne disposons d’aucune<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Quel est le rôle des élus dans l’action<br />

que vous m<strong>en</strong>ez ? Votre discours est<br />

<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurial mais vous remplissez une<br />

mission de politique publique. Les élus ne<br />

doiv<strong>en</strong>t pas interv<strong>en</strong>ir uniquem<strong>en</strong>t dans<br />

l’écriture du cahier des charges.<br />

Je trouve la logique de ne financer un<br />

chantier que lorsqu’il perd de<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

J’ai forcé le trait. C’est un dialogue<br />

perman<strong>en</strong>t avec les structures. Nous ne<br />

sommes pas dans une logique avec d’un côté<br />

le financeur, de l’autre l’exécutant comme un<br />

été refusé. On a donc du recomm<strong>en</strong>cer nos<br />

dossiers.<br />

l’on finance précisém<strong>en</strong>t. Il est plus simple<br />

techniquem<strong>en</strong>t de dire que l’on finance un<br />

poste, car c’est du personnel et cela est facile<br />

à justifier. Nous ne sommes pas dans les<br />

financem<strong>en</strong>ts de coûts indirects qui<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un vrai casse-tête, avec la<br />

forfaitisation notamm<strong>en</strong>t (qui est une<br />

complication plus qu’une simplification).<br />

L’important avec les structures est la<br />

transpar<strong>en</strong>ce. On joue la transpar<strong>en</strong>ce,<br />

donnant-donnant, gagnant-gagnant <strong>en</strong>semble,<br />

ou bi<strong>en</strong> on n’intervi<strong>en</strong>t pas. Lorsque l’on voit<br />

que la structure va faire du résultat par<br />

rapport aux chiffres passés, on leur dit qu’ils<br />

ont peut-être moins besoin de notre aide et<br />

on la diminue. Le jour où ils se trouv<strong>en</strong>t plus<br />

<strong>en</strong> difficultés, nous rev<strong>en</strong>ons.<br />

légitimité pour interv<strong>en</strong>ir. On incite la<br />

structure à ce que toutes les personnes qui y<br />

travaill<strong>en</strong>t soi<strong>en</strong>t dans le PLIE, pour interv<strong>en</strong>ir<br />

le plus largem<strong>en</strong>t dans le financem<strong>en</strong>t. Ce que<br />

nous finançons est de l’accompagnem<strong>en</strong>t, car<br />

nous n’avons aucune légitimité pour financer<br />

autre chose.<br />

l’arg<strong>en</strong>t absolum<strong>en</strong>t terrible. Cette logique<br />

est-elle dans les textes ou est-elle<br />

personnelle ? Cela voudrait, <strong>en</strong> effet, dire que<br />

l’arg<strong>en</strong>t n’est utilisé qu’<strong>en</strong> cas de difficultés, et<br />

cela mainti<strong>en</strong>t indirectem<strong>en</strong>t dans un état de<br />

sujétion les outils de l’action publique <strong>en</strong><br />

faveur de l’insertion. Je trouve cette façon de<br />

voir les choses préoccupante.<br />

vassal. On co-construit l’aménagem<strong>en</strong>t du<br />

territoire. Les budgets n’étant pas ext<strong>en</strong>sibles,<br />

il faut avoir des priorités et nous <strong>en</strong> discutons<br />

avec eux. L’argum<strong>en</strong>t que nous mettons <strong>en</strong><br />

© Alliance Villes Emploi<br />

139


avant <strong>en</strong> tant que PLIE est de dire que nous<br />

regardons toujours les structures qui ont le<br />

plus besoin de financem<strong>en</strong>ts et celles qui <strong>en</strong><br />

ont le moins besoin. Ces analyses sont<br />

discutées et acceptées par tout le monde,<br />

nous jouons une carte complètem<strong>en</strong>t<br />

transpar<strong>en</strong>te. Il existe toujours des structures<br />

qui ont des résultats mais que l’on continue à<br />

aider pour la reconstitution de leurs fonds<br />

propres…<br />

Dans le projet de part<strong>en</strong>ariat, il faut<br />

aller jusqu’au bout de la logique. Une<br />

Magali DARIGNAC<br />

Quand une structure gagne de l’arg<strong>en</strong>t,<br />

les administrateurs ne vont pas mettre les<br />

sous dans leur poche. L’arg<strong>en</strong>t repart dans le<br />

pot commun pour développer de nouvelles<br />

activités. Quelquefois la somme n’est pas<br />

suffisante. C’est pour cette raison, que le<br />

conseil d’administration et les dirigeants vont<br />

chercher des financeurs, quels qu’ils soi<strong>en</strong>t,<br />

sur des projets variables.<br />

Une association s’est créée et avait<br />

<strong>en</strong>vie de m<strong>en</strong>er une action dans le cadre de la<br />

lutte contre l’exclusion. Elle est partie sur un<br />

projet qui allait servir le territoire et est allée<br />

chercher son montage de projet. S’il s’agit de<br />

nouvelles activités sur le territoire, cela est<br />

très bi<strong>en</strong>, mais le choix de l’activité concerne<br />

l’association elle-même.<br />

Vous disiez tout à l’heure par rapport à<br />

l’hydravion que cela ne s’était pas mal passé,<br />

sauf que l’<strong>en</strong>cadrant technique ou le directeur<br />

avait un peu dérapé. Comm<strong>en</strong>t la structure<br />

était-elle gérée, quelles étai<strong>en</strong>t les règles de<br />

gouvernance ? Le directeur a pris la grosse<br />

tête, est parti <strong>en</strong> « live » et aujourd’hui l’ACI<br />

recrute des personnes qui n’ont plus ri<strong>en</strong> à<br />

voir avec l’insertion.<br />

Myriam LARHOUR<br />

Je p<strong>en</strong>se que plusieurs questions sont<br />

posées. Nous sommes tous confrontés, PLIE,<br />

acteurs associatifs et autres acteurs de l’IAE, à<br />

ces difficultés qui sont générées par les<br />

lourdes règles de gestion du FSE.<br />

Est-ce qu’un projet doit compr<strong>en</strong>dre les<br />

recettes ou est-ce que l’excéd<strong>en</strong>t est à<br />

défalquer de ce projet ? Des questions se<br />

pos<strong>en</strong>t et peuv<strong>en</strong>t parfois parasiter le<br />

politique publique, ce ne sont pas des élus qui<br />

décid<strong>en</strong>t d’un côté et des acteurs du territoire<br />

qui regard<strong>en</strong>t ce qui a été décidé de l’autre,<br />

c’est un travail de discussion perman<strong>en</strong>te<br />

<strong>en</strong>tre les deux.<br />

Quand une structure gagne beaucoup<br />

d’arg<strong>en</strong>t, on va discuter avec elle et lui dire<br />

que l’aide est peut-être suffisante pour elle. Il<br />

faut le dire et savoir aller jusqu’à là. Sinon,<br />

nous n’avons pas de légitimité dans le<br />

dialogue social.<br />

Mais qui donne les agrém<strong>en</strong>ts par<br />

rapport au public ? C’est bi<strong>en</strong> Pôle emploi, si<br />

aujourd’hui l’ACI dérape.<br />

Des choses sont initiées sur le territoire<br />

avec une volonté des associations, des élus et<br />

des intercommunalités qui ont inscrit l’IAE<br />

dans les politiques du territoire mais il est<br />

nécessaire que les associations rest<strong>en</strong>t<br />

opérateurs.<br />

Je vais avouer qu’il y a des PLIE que je<br />

ne suis pas allée voir sur les territoires car il<br />

fallait « montrer patte blanche ». On doit<br />

certes r<strong>en</strong>dre des comptes sur les bilans, mais<br />

nous avons connu, dans les premiers projets<br />

que nous avons monté avec les PLIE, des<br />

financem<strong>en</strong>ts qui ne nous ont pas été alloués<br />

au motif que nous avions fait des excéd<strong>en</strong>ts<br />

(grâce à l’activité) alors que nous étions bi<strong>en</strong><br />

sur les publics accueillis et que les objectifs<br />

d’insertion avai<strong>en</strong>t été remplis. Du fait de nos<br />

10 000 euros d’excéd<strong>en</strong>t, qui nous ont permis<br />

d’acheter du matériel professionnel, on nous a<br />

répondu que nous n’aurions pas le solde du<br />

financem<strong>en</strong>t prévu (or il se trouve qu’il est<br />

difficile de gérer un budget à l’euro près sur<br />

une année).<br />

part<strong>en</strong>ariat. Au-delà de la question des<br />

participations financières au projet, il y a aussi<br />

une question de pilotage, de prise d’initiatives<br />

et de confiance. Comm<strong>en</strong>t associe-t-on les<br />

acteurs du terrain et de l’IAE à la réflexion, la<br />

veille, le choix et la sélection des projets qui<br />

vont être sout<strong>en</strong>us par les PLIE ou les<br />

collectivités territoriales à travers les PLIE ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

140


Martine COOL<br />

Je veux bi<strong>en</strong> donner deux ou trois<br />

élém<strong>en</strong>ts de réponse.<br />

D’abord, sur le rôle des élus. Sur notre<br />

territoire à Blanc-Mesnil, il nous a fallu<br />

convaincre longuem<strong>en</strong>t les élus (de tradition<br />

communiste classique), car s’agissant de<br />

projets d’insertion par l’activité économique,<br />

ils considérai<strong>en</strong>t que nous allions créer de<br />

l’emploi précaire qu’ils ne voulai<strong>en</strong>t pas<br />

cautionner. Nous avons dû expliquer que le<br />

chantier ou l’<strong>en</strong>treprise d’insertion était une<br />

étape de parcours nécessaire ou intéressante<br />

pour aller vers l’emploi durable, pour les<br />

personnes pour lesquelles la formation n’est<br />

pas le bon chemin. C’est un premier élém<strong>en</strong>t<br />

politique.<br />

Deuxième élém<strong>en</strong>t, par rapport aux<br />

porteurs de projets et sur les 3 exemples que<br />

j’ai cités où nous avons aidé le démarrage, il<br />

n’y <strong>en</strong> a qu’un projet dont nous avons eu<br />

l’initiative, il s’agit de la repasserie. Pour les<br />

deux autres, on est v<strong>en</strong>u nous solliciter pour<br />

un accompagnem<strong>en</strong>t dans leur phase de<br />

montage, l’initiative de ces projets ne nous<br />

appart<strong>en</strong>ait pas.<br />

Troisième élém<strong>en</strong>t, la confiance est<br />

ess<strong>en</strong>tielle et nous avons tissé sur le territoire<br />

un réseau large de part<strong>en</strong>aires qui a notre<br />

pleine confiance. Nous avons trois points<br />

d’appui : la Mission locale, PE, et le service<br />

RSA, qui sont les piliers du PLIE, avec lesquels<br />

nous travaillons <strong>en</strong> confiance et <strong>en</strong><br />

complém<strong>en</strong>tarité, et nous avons un large<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Limiter l’interv<strong>en</strong>tion du PLIE, voire du<br />

FSE, à l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t technique, c’est non<br />

seulem<strong>en</strong>t une posture technique,<br />

simplificatrice mais aussi économique.<br />

Considérer qu’une structure est SIAE revi<strong>en</strong>t à<br />

dire que c’est un ag<strong>en</strong>t économique avec des<br />

surcoûts d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t et que cela mérite le<br />

souti<strong>en</strong> de la puissance publique.<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

Vous l’aurez compris, je vais parfois plus<br />

loin dans le discours et c’est une manière de<br />

développer pour créer une dynamique, c’est<br />

ma méthode.<br />

réseau d’acteurs que l’on réunit une fois par<br />

an (150 vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t chaque année et à l’échelle<br />

d’une commune, ce nombre est important)<br />

pour lesquels nous n’avons pas un rôle<br />

premier de financeurs. Nous sommes d’abord<br />

perçus comme des animateurs du territoire et<br />

comme un appui au développem<strong>en</strong>t du<br />

territoire. Par ce positionnem<strong>en</strong>t, nous<br />

pouvons avoir cette fonction d’ingénierie qui<br />

ne correspond pas à donner des ordres aux<br />

porteurs de projets. Nous construisons avec<br />

eux. Dans l’exemple de l’hydravion, lorsque le<br />

directeur n’a pas respecté les règles du jeu et<br />

a pris une autre voie, nous avons alerté l’Etat<br />

parce que c’était un chantier d’insertion<br />

financé par l’Etat, mais la structure vit sa vie.<br />

Nous ne la financions pas, et nous n’avons ri<strong>en</strong><br />

eu à dire.<br />

Sur la question des PLIE qui arrêt<strong>en</strong>t de<br />

financer parce qu’il y a un excéd<strong>en</strong>t, c’est<br />

malheureusem<strong>en</strong>t une mécanique du FSE<br />

contre laquelle nous ne pouvons ri<strong>en</strong>, si ce<br />

n’est dans la phase de construction du budget<br />

au démarrage. Si on construit le budget<br />

d’action PLIE, si on le calque sur le budget<br />

global du chantier ou de l’<strong>en</strong>treprise, s’il y a de<br />

l’excéd<strong>en</strong>t, on est obligé de le déduire, on n’a<br />

pas le choix car c’est la logique financière du<br />

FSE. Il faut monter le budget autrem<strong>en</strong>t,<br />

restreindre le champ de l’action du PLIE, c’est<br />

une mécanique à chercher pour que la<br />

structure ne soit pas pénalisée si elle fait des<br />

bénéfices. Ce n’est pas simple …<br />

Indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de cela, la confiance<br />

n’exclut pas le contrôle et on est obligé de<br />

considérer, d’année <strong>en</strong> année, les résultats de<br />

ces ag<strong>en</strong>ts économiques, que l’on ne financera<br />

plus quand il y aura non plus un excéd<strong>en</strong>t mais<br />

des excéd<strong>en</strong>ts.<br />

Je confirme ce que vi<strong>en</strong>t de dire de<br />

Martine COOL, nous sommes vraim<strong>en</strong>t dans<br />

une logique de part<strong>en</strong>ariat et non de<br />

dép<strong>en</strong>dance des structures. Sur la tr<strong>en</strong>taine de<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

141


structures que nous avons créées, il y <strong>en</strong> a une<br />

dizaine dont nous sommes directem<strong>en</strong>t à<br />

l’initiative parce qu’il n’y avait pas assez de<br />

projets sur le territoire. Mais il y <strong>en</strong> a autant à<br />

l’initiative des associations existantes et des<br />

élus que l’on accompagne. C’est un<br />

part<strong>en</strong>ariat avec des initiatives des deux côtés.<br />

En impulsant nous-mêmes certains projets,<br />

cela aide d’autres personnes ou structures à<br />

s’y mettre et, c’est toute une dynamique qui<br />

se crée. Il est important de donner ce type de<br />

message au niveau local.<br />

Sur la partie financière, la complexité<br />

est de bi<strong>en</strong> cerner le périmètre du projet.<br />

C’est un vrai casse-tête d’y parv<strong>en</strong>ir et de bi<strong>en</strong><br />

border le budget afin ne pas se trouver dans la<br />

situation où la structure ne percevra ri<strong>en</strong>. J’ai<br />

dit que c’était un dialogue et que l’on pouvait<br />

diminuer les financem<strong>en</strong>ts de la structure. J’ai<br />

comm<strong>en</strong>cé à le faire, de manière volontariste,<br />

le jour où je me suis aperçu qu’une structure<br />

faisait <strong>en</strong> bénéfice le double de ce qu’on lui<br />

Magali DARIGNAC<br />

Une petite par<strong>en</strong>thèse, je ti<strong>en</strong>s à<br />

préciser pour les collègues de Saint-Eti<strong>en</strong>ne<br />

que toutes les ACI ne génèr<strong>en</strong>t pas de<br />

résultats positifs. Elles ont davantage un souci<br />

de survie au quotidi<strong>en</strong>. C’est la même chose<br />

<strong>en</strong> Lorraine. Entre opérateurs et PLIE, nous ne<br />

sommes pas seulem<strong>en</strong>t dans des relations<br />

financières mais aussi d’animation. En<br />

Meurthe et Moselle, nous avons construit<br />

avec deux PLIE des outils communs. On a<br />

impulsé, par le PLIE, un catalogue<br />

d’opérateurs pour les opérateurs<br />

économiques pour qu’ils appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à nous<br />

connaître avec les prestations que nous<br />

donnait. Je me suis demandé à quoi nous<br />

devions véritablem<strong>en</strong>t servir et quelle était la<br />

plus-value que nous devions apporter. Ces<br />

interrogations me sont v<strong>en</strong>ues avant que la<br />

hiérarchie nous pose des questions (autant<br />

éviter un contrôle FSE). Le cas que j’évoquais<br />

est donc un cas extrême mais il existe bel et<br />

bi<strong>en</strong>.<br />

Quant au rôle des élus, ils assur<strong>en</strong>t le<br />

pilotage des actions mises <strong>en</strong> œuvre au sein<br />

du PLIE. Sous une autre casquette, je suis aussi<br />

un élu. Je p<strong>en</strong>se dans un PLIE la<br />

complém<strong>en</strong>tarité <strong>en</strong>tre les technici<strong>en</strong>s et les<br />

élus fondam<strong>en</strong>tale. Il ne faut pas demander à<br />

l’élu de r<strong>en</strong>trer dans la discussion technique<br />

de savoir définir le périmètre de l’opération,<br />

etc.… Le choix d’arrêter p<strong>en</strong>dant un certain<br />

temps de financer une structure, parce qu’elle<br />

faisait du « sur-résultat », a donc fait l’objet<br />

d’une très longue discussion <strong>en</strong> comité de<br />

pilotage avant que la décision ne soit prise.<br />

réalisons dans le cadre des marchés. C’est un<br />

travail que nous avons construit <strong>en</strong>semble et<br />

qui nous permet de nous faire confiance<br />

mutuellem<strong>en</strong>t. Sur l’agglomération de Nancy,<br />

un chantier a été impulsé par la MDE et la<br />

communauté urbaine du grand Nancy, dans le<br />

cadre de la politique nationale de plan de<br />

relance. Nous y avons été associés car les<br />

communes sont am<strong>en</strong>ées à employer des<br />

contrats aidés et elles auront des besoins <strong>en</strong><br />

termes de travaux à réaliser. Au travers de ces<br />

expérim<strong>en</strong>tations, nous créons de la confiance<br />

et pas seulem<strong>en</strong>t une relation financière.<br />

Alisan ONAY, Gestionnaire PLIE du Val<strong>en</strong>tinois (DIEDAC)<br />

Comm<strong>en</strong>t évaluer la plus-value du FSE<br />

dans un accompagnem<strong>en</strong>t sous EPRO par<br />

rapport au droit commun ? Il s’agit de la<br />

vous qu’il y ait un accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé<br />

dans ces chantiers ?<br />

Une deuxième question concerne le<br />

difficulté sur laquelle nous butons périmètre de l’opération cofinancée par le<br />

actuellem<strong>en</strong>t. Que fait le référ<strong>en</strong>t d’étape PLIE FSE, lequel vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> addition sur le<br />

dans un chantier <strong>en</strong> plus d’un financem<strong>en</strong>t de l’opération et non de la<br />

accompagnem<strong>en</strong>t sous EPRO lambda ?<br />

Lorsque nous faisons nos contrôles de<br />

services FIL, nous avons du mal à vérifier la<br />

plus-value du FSE sur ces chantiers. Estimez-<br />

structure. S’il y a une taxe foncière plus<br />

importante que le prévisionnel, <strong>en</strong> principe la<br />

taxe foncière ne doit pas apparaitre dans le<br />

plan de financem<strong>en</strong>t de l’opération cofinancée<br />

mais dans celui de la structure.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

142


En Rhône-Alpes, nous avons des<br />

directives de la DIRECCTE, basées sur des<br />

circulaires concernant les financem<strong>en</strong>ts FSE,<br />

sur les AI et non sur les EEI. Sur la base des<br />

circulaires ministérielles, le FSE ne peut pas<br />

interv<strong>en</strong>ir n’importe comm<strong>en</strong>t sur le chantier<br />

d’insertion et ses champs d’interv<strong>en</strong>tion sont<br />

restreints.<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

Il n’y pas de circulaire nationale.<br />

Myriam LARHOUR<br />

On voit bi<strong>en</strong> que l’on est face à une<br />

difficulté où l’on utilise un outil formidable, le<br />

FSE, qui correspond des fonds<br />

supplém<strong>en</strong>taires très importants et<br />

indisp<strong>en</strong>sables à la politique générale de<br />

l’emploi et de l’insertion <strong>en</strong> France, mais qui<br />

induit une rigueur.<br />

Les PLIE et les opérateurs doiv<strong>en</strong>t<br />

arriver à travailler <strong>en</strong> confiance, dans un<br />

B<strong>en</strong>oit DECQ<br />

Sur le financem<strong>en</strong>t de la taxe foncière,<br />

je vous rejoins tout-à-fait.<br />

On peut se poser la question légitime de<br />

la plus-value. Mais ce que nous constatons est<br />

que si nous n’interv<strong>en</strong>ons plus<br />

financièrem<strong>en</strong>t, l’exist<strong>en</strong>ce même des<br />

structures est <strong>en</strong> péril (les chiffres cités <strong>en</strong><br />

témoign<strong>en</strong>t) et le volume d’activité proposé<br />

serait très fortem<strong>en</strong>t réduit. Cela représ<strong>en</strong>te<br />

donc une plus-value et c’est comme cela que<br />

nous l’avons prés<strong>en</strong>té, ce qui n’a posé aucun<br />

problème.<br />

A ma connaissance, il n’y a aucun texte<br />

national qui impose à un PLIE d’interv<strong>en</strong>ir<br />

dans tel ou tel domaine et non dans tel ou tel<br />

autre. Parfois, les représ<strong>en</strong>tants de l’Etat au<br />

niveau local s’arrog<strong>en</strong>t des pouvoirs qu’ils<br />

n’ont pas. Nous avons un part<strong>en</strong>ariat ferme<br />

avec eux et cela ne me dérange pas de le dire.<br />

Nous sommes Autorité de gestion déléguée de<br />

l’Etat et nous avons la responsabilité officielle<br />

d’appliquer les textes europé<strong>en</strong>s. Il ne peut<br />

pas y avoir de texte français qui vi<strong>en</strong>ne<br />

contredire le texte europé<strong>en</strong>.<br />

Que dis<strong>en</strong>t les textes europé<strong>en</strong>s ? Il ne<br />

peut pas y avoir deux financem<strong>en</strong>ts europé<strong>en</strong>s<br />

finançant la même chose. Les financem<strong>en</strong>ts<br />

europé<strong>en</strong>s doiv<strong>en</strong>t être fléchés par rapport<br />

aux participants. Or dans un certain nombre<br />

de régions, de façon variable d’une région à<br />

une autre, la DIRECCTE flèche une partie de<br />

dialogue perman<strong>en</strong>t pour adapter leurs outils<br />

et leurs projets. Il nous faut retravailler pour<br />

trouver des mécaniques techniques qui nous<br />

permett<strong>en</strong>t de toujours dégager une plusvalue.<br />

Il faut réussir à la traduire<br />

techniquem<strong>en</strong>t via les outils de gestion. C’est<br />

un travail quotidi<strong>en</strong> et complexe qui ne pourra<br />

se réaliser que sur la base d’un li<strong>en</strong> de<br />

confiance avec les opérateurs.<br />

ces financem<strong>en</strong>ts sur l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

participants des chantiers d’insertion. On se<br />

met autour d’une table avec le conseil<br />

général, la DIRECCTE et LE PLIE, et nous<br />

regardons les financem<strong>en</strong>ts. Dans un même<br />

chantier d’insertion, on sépare <strong>en</strong> trois (par<br />

exemple sur 10, trois relèv<strong>en</strong>t du PLIE, trois du<br />

FDI et quatre du conseil général). Nous<br />

limitons notre interv<strong>en</strong>tion à l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t et<br />

l’Etat ne peut ri<strong>en</strong> trouver à y redire.<br />

Pour ne pas terminer sur une note<br />

financière, je revi<strong>en</strong>s à l’<strong>en</strong>jeu politique qui est<br />

pour moi ess<strong>en</strong>tiel, qui me donne la légitimité<br />

de faire une action forte sur le territoire. A<br />

l’écoute des débats, il est facile de dire que<br />

l’Etat a la compét<strong>en</strong>ce emploi et détermine ce<br />

qu’il veut, le conseil régional a la compét<strong>en</strong>ce<br />

formation et détermine ce qu’il veut <strong>en</strong> la<br />

matière, le conseil général a la compét<strong>en</strong>ce<br />

insertion et détermine ce qu’il veut <strong>en</strong> la<br />

matière, mais l’intercommunalité, que veutelle<br />

sur son territoire ? Sur quels sujets<br />

délibère-t-elle officiellem<strong>en</strong>t ? Quelle<br />

politique veut-elle m<strong>en</strong>er <strong>en</strong> matière<br />

d’insertion, d’emploi et de formation ? Je<br />

p<strong>en</strong>se que nous devons comm<strong>en</strong>cer par faire<br />

délibérer les intercommunalités, dans le cadre<br />

de délibérations <strong>en</strong> bonne et due forme et<br />

régulièrem<strong>en</strong>t<br />

r<strong>en</strong>ouvelées.<br />

L’intercommunalité pourrait affirmer que le<br />

PLIE doit financer le développem<strong>en</strong>t par<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

143


l’insertion économique qui est une priorité du<br />

territoire inscrite par ailleurs dans les axes de<br />

développem<strong>en</strong>t économique. Sinon, nous<br />

passons à côté de notre mission d’<strong>en</strong>semblier<br />

au niveau du territoire. Un PLIE est avant tout<br />

une alliance de compét<strong>en</strong>ces et il nous faut<br />

respecter la volonté de l’Etat et du conseil<br />

général, mais <strong>en</strong>core faut-il que nous ayons<br />

une volonté de l’agglomération.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

144


Atelier<br />

Les PLIE et l’insertion par l’activité<br />

économique<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Catherine GAVERIAUX<br />

Directrice, PLIE du Vermandois<br />

Armand RAUCHER<br />

Directeur, PLIE d’Angers Loire Métropole<br />

Animation<br />

Armand RAUCHER<br />

Directeur, PLIE d’Angers Loire Métropole<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

145


Armand RAUCHER<br />

Je suis Directeur de l’emploi et de<br />

l’insertion à Angers Loire Métropole, un<br />

service qui gère le PLIE.<br />

Dans les ateliers sur les PLIE, nous avons<br />

développé des sujets d’actualité, comme la<br />

mutualisation, des thèmes portés depuis<br />

quelque temps, comme la démarche qualité,<br />

ainsi qu’un sujet plus traditionnel, les PLIE et<br />

Catherine GAVERIAUX<br />

Je vais vous parler de l’expéri<strong>en</strong>ce du<br />

PLIE du pays du Vermandois. Ce PLIE est situé<br />

<strong>en</strong> milieu rural, avec 31 000 habitants, 53<br />

communes (dont la plus grande a 6 000<br />

habitants, une autre de 3500 habitants, une<br />

de 1000 et une de 500 habitants), un territoire<br />

relativem<strong>en</strong>t vaste avec des communes très<br />

éloignées les unes des autres, un taux de<br />

chômage extrêmem<strong>en</strong>t important situé <strong>en</strong>tre<br />

20 et 25 % (un anci<strong>en</strong> bassin textile et<br />

beaucoup de contrats aidés et de courte<br />

durée).<br />

La relation <strong>en</strong>tre le PLIE et l’IAE existe<br />

de longue date et, est indisp<strong>en</strong>sable dans un<br />

contexte où peu d’<strong>en</strong>treprises se développ<strong>en</strong>t<br />

du fait notamm<strong>en</strong>t du manque d’efforts faits<br />

pour l’amélioration des infrastructures. Les<br />

outils de l’IAE sont ess<strong>en</strong>tiels pour travailler<br />

l’accès à l’emploi, la mobilité, le<br />

comportem<strong>en</strong>t au travail, et utiliser tout ce<br />

qui peut être action de formation.<br />

Le PLIE du Vermandois utilise et<br />

accompagne des outils <strong>en</strong> ingénierie de projet.<br />

Nous avons une association<br />

intermédiaire qui est un réel outil à<br />

disposition des publics du PLIE, le particulier<br />

ou l’<strong>en</strong>treprise. Le PLIE ne finance pas de<br />

postes d’accompagnem<strong>en</strong>t ou autre, mais<br />

accompagne l’association sur l’ingénierie de<br />

projet et le développem<strong>en</strong>t.<br />

Nous avons égalem<strong>en</strong>t des chantiers<br />

d’insertion (jusqu’au 31 décembre 2010,<br />

quatre chantiers d’insertion) qui sont<br />

accompagnés financièrem<strong>en</strong>t par le PLIE.<br />

Ceux-ci vont être am<strong>en</strong>és à changer<br />

complètem<strong>en</strong>t de configuration, à partir du<br />

premier janvier 2011 et plus <strong>en</strong>core <strong>en</strong> juillet<br />

l’insertion par l’activité économique. C’est un<br />

sujet sur lequel il reste des choses à dire, nous<br />

allons voir comm<strong>en</strong>t les PLIE ont fonctionné<br />

avec l’IAE, ce qui a évolué et les possibilités de<br />

leur amélioration dans le contexte<br />

institutionnel. C’est par l’interv<strong>en</strong>tion de l’Etat<br />

et des autres part<strong>en</strong>aires que se joue la<br />

relation <strong>en</strong>tre les PLIE et l’IAE.<br />

2011, du fait de la politique nouvelle du RSA<br />

et du choix du conseil général de l’Aisne de ne<br />

s’occuper que des publics <strong>en</strong> insertion sociale,<br />

puisqu’ils ne seront plus cofinancés par le<br />

Conseil général.<br />

Les chantiers d’insertion concern<strong>en</strong>t le<br />

bâtim<strong>en</strong>t (gros-œuvre et second œuvre, deux<br />

chantiers). Ils sont itinérants dans leurs<br />

communes et dynamis<strong>en</strong>t les services<br />

techniques de ces communes. Un de nos<br />

chantiers se termine <strong>en</strong> décembre avec un<br />

bailleur social, après la rénovation de cages<br />

d’escalier et de locaux-poubelles dans<br />

l’habitat collectif et social.<br />

Nous avons un chantier d’insertion,<br />

exclusivem<strong>en</strong>t féminin, qui travaille sur la<br />

retouche et le repassage.<br />

Le PLIE a donc travaillé avec le conseil<br />

général dans le cadre d’une conv<strong>en</strong>tion<br />

d’objectifs où nous étions co-financeurs de la<br />

coordination de ces actions, mais cela va<br />

changer à compter de juillet 2011.<br />

Depuis un an, le PLIE a aidé à la création<br />

d’une <strong>en</strong>treprise d’insertion. L’expéri<strong>en</strong>ce a<br />

été assez originale. Nous avions un chef<br />

d’<strong>en</strong>treprise qui utilisait les services de<br />

l’association intermédiaire pour des publics<br />

peu qualifiés. Sous un statut SARL SCIC<br />

(société coopérative d’intérêt collectif),<br />

l’<strong>en</strong>treprise et l’association intermédiaire sont<br />

dev<strong>en</strong>us sociétaires ainsi que diverses autres<br />

institutions.<br />

Nous étions avec le PLIE dans une<br />

alternance <strong>en</strong>tre l’ingénierie de projet et le<br />

développem<strong>en</strong>t et nous sommes allés<br />

rechercher des fonds classiques de droit<br />

commun <strong>en</strong> dehors du FSE.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

146


Pour des raisons de temps, avec<br />

l’organisme qui gère la mesure 423, nous<br />

avons eu une personne étudiante, chef de<br />

projet, une journée par semaine qui nous a<br />

aidés à monter la structure. Pour l’étude de<br />

faisabilité, nous avons bénéficié de deux DLA.<br />

Ensuite, il y a eu des demandes de FDI et de<br />

postes d’insertion cofinancés par le FSE.<br />

Nous continuons à suivre cette<br />

<strong>en</strong>treprise, dans laquelle nous sommes<br />

complètem<strong>en</strong>t immergés, dans le cadre du<br />

suivi des publics (quatre personnes<br />

embauchées <strong>en</strong> contrat à durée déterminée<br />

d’insertion et un responsable de site). Nous<br />

nous partageons la supervision de l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Au-delà de l’accompagnem<strong>en</strong>t des publics,<br />

nous sommes très att<strong>en</strong>tifs au développem<strong>en</strong>t<br />

de l’<strong>en</strong>treprise.<br />

En dehors des postes financés par le<br />

FSE, le PLIE ne donne pas de FSE, le projet<br />

étant monté de telle manière qu’il n’<strong>en</strong> a pas<br />

besoin, les part<strong>en</strong>aires ayant fait ce qu’il fallait<br />

car ils croyai<strong>en</strong>t au projet de l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Au niveau du PLIE, les structures d’IAE<br />

ont été transformées par la mise <strong>en</strong> place des<br />

dialogues de gestion. Nous sommes prés<strong>en</strong>ts<br />

lors des dialogues de gestion des structures<br />

sur notre territoire, non pas <strong>en</strong> tant que<br />

financeur mais <strong>en</strong> tant que part<strong>en</strong>aire. Nous<br />

ne pouvons pas demander des résultats aux<br />

structures d’insertion s’il n’y a pas quelque<br />

chose derrière. L’axe 4 est important même si<br />

les structures l’ont un peu délaissé. En deux<br />

ans, nous avons vu un changem<strong>en</strong>t dans les<br />

dialogues de gestion.<br />

Armand RAUCHER<br />

Vous allez là un exemple intéressant<br />

d’interv<strong>en</strong>tion d’un PLIE dans un milieu rural<br />

où il n’y a pas une prés<strong>en</strong>ce importante de<br />

Mory SEYE, PLIE de Lyon<br />

Vous disiez que le conseil général allait<br />

se retirer du chantier à partir de 2011. Est-ce<br />

que cela ne va pas fragiliser les structures ?<br />

Catherine GAVERIAUX<br />

Cela nous amène à réfléchir. On a la<br />

chance d’avoir une <strong>en</strong>veloppe FSE qui sera<br />

abondée pour la Picardie. Le budget du PLIE<br />

Le PLIE met <strong>en</strong> place des clauses<br />

d’insertion. On s’aperçoit que, lorsque les<br />

personnes sont choisies dans le cadre de la<br />

clause d’insertion, elles sont recrutées après,<br />

ce qui nous montre les possibilités d’emploi.<br />

Nous sommes donc satisfaits des résultats.<br />

Les <strong>en</strong>treprises choisiss<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong><br />

l’association intermédiaire que l’ag<strong>en</strong>ce de<br />

travail temporaire, cela est intéressant pour le<br />

suivi des publics et la dynamisation des outils<br />

d’insertion.<br />

Dans la phase d’ingénierie, nous allons<br />

aider les structures à travailler sur la<br />

professionnalisation des salariés <strong>en</strong> insertion.<br />

Nous avons mobilisé, pour notre association<br />

intermédiaire, le FNE qui sera couplé avec les<br />

fonds de l’OPCA. Pour les personnes qui<br />

avai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie d’<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> formation<br />

qualifiante, le PLIE a regardé ce qu’il était<br />

possible de faire. Par exemple, nous avons<br />

monté une formation qualifiante qui n’a pas<br />

pu être prise <strong>en</strong> charge ni par Pôle emploi, ni<br />

par le conseil régional, mais qui a été<br />

<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t financée par le PLIE (un BEP<br />

aménagem<strong>en</strong>t végétal).<br />

Pour 2011, notre conseil<br />

d’administration de la Maison de l’emploi et<br />

du PLIE et nos élus nous ont demandé de<br />

réfléchir à un projet de remplacem<strong>en</strong>t de leur<br />

personnel de mairie lorsqu’il y avait des<br />

vacances, des abs<strong>en</strong>ces. On va essayer<br />

d’utiliser l’association intermédiaire pour voir<br />

quelles serai<strong>en</strong>t les personnes concernées,<br />

mettre <strong>en</strong> place une formation sur site dans<br />

les mairies, utiliser l’OPCA de l’association<br />

intermédiaire.<br />

structures d’insertion. Le PLIE doit jouer un<br />

rôle dans la création des outils d’insertion<br />

pour la mise <strong>en</strong> place des parcours d’insertion.<br />

Avez-vous d’autres financem<strong>en</strong>ts possibles<br />

pour comp<strong>en</strong>ser ce départ ?<br />

sera très serré <strong>en</strong> 2011, mais nous avons<br />

décidé de créer moins de chantiers<br />

d’insertion. On va utiliser les fonds FSE à la<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

147


conservation des chantiers existants. Avec<br />

l’arg<strong>en</strong>t des communes et les contreparties<br />

des CAE, notre budget est équilibré <strong>en</strong> 2011<br />

mais sans aucun surplus.<br />

Armand RAUCHER<br />

Le thème de l’atelier n’est pas PLIE et<br />

RSA, mais lorsque l’on parle du PLIE et de<br />

l’IAE, on est obligé de parler du RSA qui a<br />

remplacé le RMI.<br />

Le Conseil général considère sur notre<br />

territoire qu’il n’est concerné que par le RSA<br />

socle <strong>en</strong> matière de financem<strong>en</strong>t de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t. Quand une personne a<br />

Matthieu TUPIN, PLIE de Gr<strong>en</strong>oble<br />

Dans le cadre des financem<strong>en</strong>ts des<br />

chantiers d’insertion, sur quel axe<br />

d’interv<strong>en</strong>tion avez-vous fléché les<br />

financem<strong>en</strong>ts FSE ?<br />

Nous nous posons cette question au<br />

regard des recommandations de la DIRECCTE.<br />

Catherine GAVERIAUX<br />

Nous sommes parfois v<strong>en</strong>us <strong>en</strong><br />

complém<strong>en</strong>t « d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t technique » et<br />

sur la « coordination » des chantiers<br />

d’insertion.<br />

Nous n’avons pas d’ori<strong>en</strong>tations de la<br />

part de la DIRECCTE car le PLIE est une action<br />

Armand RAUCHER<br />

Je vais vous prés<strong>en</strong>ter l’expéri<strong>en</strong>ce du<br />

PLIE d’Angers Loire métropole. Ce PLIE<br />

travaille sur le territoire de la communauté<br />

d’agglomérations d’Angers, soit un territoire<br />

de 31 communes et de 270 000 habitants. Il a<br />

été créé <strong>en</strong> 1995 sur les communes d’Angers<br />

et Trélazé qui étai<strong>en</strong>t les communes du<br />

contrat de Ville (puisqu’il a été créé dans ce<br />

cadre), puis s’est ét<strong>en</strong>du au territoire de<br />

l’agglomération. Une des raisons de sa<br />

création était qu’il y avait sur le territoire un<br />

certain nombre d’<strong>en</strong>treprises d’insertion et il<br />

manquait un organisme pour faire progresser<br />

les personnes qui passai<strong>en</strong>t dans les structures<br />

d’insertion et pour assurer un li<strong>en</strong> dans la<br />

construction des parcours d’insertion. Ce li<strong>en</strong><br />

Si le Conseil général peut, pour certains<br />

publics, financer des postes, il sera le<br />

bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u. Mais nous avons considéré que cela<br />

n’existait plus, pour ne pas avoir de problèmes<br />

<strong>en</strong> 2011.<br />

passé six mois ou plus sur un chantier<br />

d’insertion, l’étape suivante qui se déroule <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprise d’insertion n’est plus prise <strong>en</strong><br />

compte par le départem<strong>en</strong>t. Les structures se<br />

tourn<strong>en</strong>t alors vers le PLIE pour pr<strong>en</strong>dre le<br />

relais et ces évolutions ne sont pas toujours<br />

très positives pour la conduite de parcours.<br />

Nous fonctionnons sur un fléchage sur la<br />

fonction « d’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t des directeurs des<br />

structures ». A quel niveau justifiez-vous votre<br />

interv<strong>en</strong>tion sur les chantiers ?<br />

et la décision relève du comité de pilotage du<br />

PLIE.<br />

En Picardie, la DIRECCTE ne voulait pas<br />

cofinancer les chantiers d’insertion. S’il n’y<br />

avait pas de PLIE sur un territoire, cela posait<br />

problème car le chantier d’insertion ne<br />

pouvait pas bénéficier de FSE.<br />

fort avec les structures d’insertion a été<br />

conservé.<br />

Nous travaillons beaucoup sur les<br />

parcours d’insertion avec les structures<br />

d’insertion du territoire (au nombre de 28).<br />

Nous avons été à l’origine de la création d’un<br />

certain nombre d’elles (ex. la régie de quartier<br />

à Angers qui est la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre les<br />

habitants, les bailleurs sociaux et la<br />

collectivité, et étant proche de la collectivité<br />

nous avons permis de faire se r<strong>en</strong>contrer ces<br />

différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires). L’intérêt de cette régie<br />

était de mettre de l’emploi au sein des<br />

quartiers (trois zones urbaines s<strong>en</strong>sibles, une<br />

ZFU). Elle compte 120 salariés à Angers et 80 à<br />

Trélazé.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

148


Nous avons travaillé égalem<strong>en</strong>t à la<br />

création du GEC BTP. Ce projet a mis du temps<br />

à émerger car la Fédération du Bâtim<strong>en</strong>t<br />

n’était pas très motrice et a mis du temps à se<br />

laisser convaincre. Le GEC fonctionne bi<strong>en</strong> et<br />

c’est un outil, pour contribuer à l’accès à<br />

l’emploi vers les métiers du bâtim<strong>en</strong>t, qui<br />

nous est utile.<br />

Nous avons créé un chantier d’insertion<br />

qui met à disposition des deux roues pour<br />

ceux qui n’ont pas de moy<strong>en</strong>s de locomotion<br />

pour aller à une formation ou à un emploi. La<br />

r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre le PLIE et plusieurs structures<br />

d’insertion a permis de monter ce chantier<br />

(des deux-roues usagés sont récupérés puis<br />

loués pour une somme modique avec une<br />

assurance et un casque).<br />

Nous avons aidé au développem<strong>en</strong>t<br />

d’une structure d’insertion. Le chantier<br />

d’insertion consistait <strong>en</strong> l’édition de jeux et<br />

comportait deux postes, et le développem<strong>en</strong>t<br />

s’est fait par d’autres activités, de logistique,<br />

de petites missions de sous-traitance avec des<br />

industries.<br />

Le projet du chantier porte aujourd’hui<br />

sur la fabrication de couches lavables, dans un<br />

cadre différ<strong>en</strong>t d’un SCIC. Il compr<strong>en</strong>d, la<br />

fabrication, mais aussi un système de<br />

ramassage auprès de structures collectives<br />

(crèches, haltes garderies), et de lavage assuré<br />

par des <strong>en</strong>treprises de l’économie sociale et<br />

solidaire. Il y aura donc rassemblem<strong>en</strong>t de<br />

structures. La communauté d’agglomération<br />

souti<strong>en</strong>t le projet et espère qu’il pourra<br />

essaimer sur d’autres territoires. Nous avons<br />

sout<strong>en</strong>u financièrem<strong>en</strong>t cette structure, avec<br />

notre fonds local de France Active, pour<br />

qu’elle puisse se développer… Il y aura 35<br />

emplois <strong>en</strong> insertion et des emplois qui se<br />

développeront autour.<br />

Toutes ces structures permett<strong>en</strong>t de<br />

construire les parcours d’insertion. Nous<br />

avons conv<strong>en</strong>tionné, <strong>en</strong> 2010, 21 structures<br />

d’insertion (11 chantiers, 7 <strong>en</strong>treprises dont<br />

un atelier d’insertion et 2 ETTI…).<br />

Tous les ans cep<strong>en</strong>dant, une ou deux<br />

structures r<strong>en</strong>onc<strong>en</strong>t à travailler avec nous <strong>en</strong><br />

disant que cela leur coûte plus que cher que<br />

ce que cela leur rapporte. Il est vrai que<br />

lorsqu’elles font des excéd<strong>en</strong>ts et que nous<br />

leur disons qu’elles n’auront ri<strong>en</strong>, alors<br />

qu’elles ont fait une demande de subv<strong>en</strong>tion,<br />

un bilan intermédiaire et un bilan final qui leur<br />

ont pris un peu de temps, cela ne facilite pas<br />

les relations.<br />

Le travail de l’IAE est fait <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec d’autres institutions sur le territoire<br />

(assez peu avec le conseil général qui ne<br />

finance pratiquem<strong>en</strong>t que les ACI, mais<br />

beaucoup avec les services de l’Etat, à savoir<br />

l’unité territoriale de la DIRECCTE).<br />

Nous avons toujours participé au CDIAE<br />

et cela est important que les PLIE particip<strong>en</strong>t<br />

au CDIAE pour y porter leur parole, la<br />

DIRECCTE suivant généralem<strong>en</strong>t dans ses<br />

décisions l’avis donné par le CDIAE.<br />

Dans le cadre du conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t,<br />

nous participons aussi à tous les dialogues de<br />

gestion (pour une tr<strong>en</strong>taine de structures sur<br />

le territoire) pour déf<strong>en</strong>dre la place des<br />

publics et le rôle des structures dans le<br />

développem<strong>en</strong>t local sur le territoire. Nous<br />

avons un comité de financeurs pour les ACI<br />

avec l’AGFIP, le conseil général, le PLIE et la<br />

DIRECCTE pour définir, <strong>en</strong> début d’année, une<br />

répartition des financem<strong>en</strong>ts des structures, la<br />

DIRECCTE ne voulant plus valider de postes s’il<br />

n’y a pas les financem<strong>en</strong>ts correspondants <strong>en</strong><br />

face.<br />

Nous sommes reconnus sur le territoire<br />

comme un dispositif ayant une bonne<br />

connaissance des structures d’insertion et<br />

sommes une voix autorisée de l’IAE.<br />

On a mis <strong>en</strong> œuvre les clauses<br />

d’insertion car nous bénéficions d’un<br />

financem<strong>en</strong>t assez important sur des<br />

programmes de rénovation urbaine (par<br />

exemple pour les travaux de construction <strong>en</strong><br />

cours d’un tram). On a mis des clauses <strong>en</strong><br />

2006, et <strong>en</strong> 2009 il a été réalisé 83 000 heures<br />

dans le cadre de ces clauses. Cela profite aussi<br />

aux structures d’insertion, car le GEC BTP et<br />

les deux <strong>en</strong>treprises de travail temporaire<br />

d’insertion sur le territoire sont très<br />

étroitem<strong>en</strong>t associées à la mise <strong>en</strong> œuvre des<br />

clauses et profit<strong>en</strong>t de celles-ci pour mettre au<br />

travail notamm<strong>en</strong>t, mais pas uniquem<strong>en</strong>t, des<br />

participants du PLIE.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

149


D<strong>en</strong>is PETITCOLIN, chargé de mission insertion sur la politique de la Ville à la<br />

communauté d’agglomération de Carcassonne<br />

Sur les PLIE et les structures d’IAE,<br />

lorsque l’on a besoin de développer de<br />

nouveaux outils concernant la mobilité et la<br />

reconnues <strong>en</strong> tant qu’étapes de parcours,<br />

comm<strong>en</strong>t va-t-on continuer à avancer alors<br />

que la situation financière risque de se<br />

formation, avec de nouveaux part<strong>en</strong>ariats, dégrader ? Des choix difficiles devront<br />

acteurs et financem<strong>en</strong>ts, tout <strong>en</strong> devant malheureusem<strong>en</strong>t être faits.<br />

sout<strong>en</strong>ir les structures existantes qui sont<br />

Armand RAUCHER<br />

La question se pose peut-être depuis<br />

2007, puisque depuis cette date la baisse du<br />

FSE nous a déjà obligés à réagir sur la<br />

confortation de l’existant et le développem<strong>en</strong>t<br />

Mory SEYE<br />

Nous nous trouvons dans une situation<br />

paradoxale pour financer de petites actions<br />

sur le territoire, dont on a eu l’initiative ou<br />

que l’on a aidé à développer, car le FSE a<br />

l’inconvéni<strong>en</strong>t de devoir mobiliser beaucoup<br />

d’énergie pour peu d’arg<strong>en</strong>t. A Lyon, nous<br />

nous positionnons sur des actions plus<br />

globalisantes, notre territoire relativem<strong>en</strong>t<br />

important nous donnant l’avantage d’avoir<br />

une visibilité plus forte sur quelques actions<br />

d’actions innovantes. Chaque PLIE y répond un<br />

peu à sa manière, soit <strong>en</strong> finançant moins<br />

l’existant au profit d’actions innovantes, soit<br />

<strong>en</strong> restant sur l’existant.<br />

phares. Pour certaines actions, nous n’avons<br />

pas de réponse au niveau local, ce qui signifie<br />

que les structures s’arrêt<strong>en</strong>t ou sont<br />

redim<strong>en</strong>sionnées, ce qui change l’ancrage<br />

territorial du PLIE. Les décisions se pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

de façon collective lors des r<strong>en</strong>contres locales.<br />

Le PLIE étant ciblé sur certaines actions, le<br />

financem<strong>en</strong>t de l’ingénierie et du<br />

développem<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus compliqués.<br />

Laure PRUNIER, Directrice du PLIE du Cot<strong>en</strong>tin<br />

Il y a des spécificités territoriales et il est<br />

difficile de définir une règle de collaboration<br />

<strong>en</strong>tre les PLIE et les structures d’IAE. Cela<br />

dép<strong>en</strong>d beaucoup des relations que l’on a<br />

avec les DIRECCTE et les conseils généraux.<br />

En Picardie, le conseil général place les<br />

ACI dans le domaine de l’insertion sociale. Sur<br />

le départem<strong>en</strong>t de la Manche, l’IAE et les ACI<br />

ont été t<strong>en</strong>us aux objectifs fixés dans le cadre<br />

du nouveau conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t des ACI, l’IAE<br />

étant placé dans le champ de l’économique.<br />

moins <strong>en</strong> moins de financem<strong>en</strong>ts de droit<br />

commun se positionner sur le champ de<br />

l’insertion sociale et l’économique, ce que les<br />

chantiers faisai<strong>en</strong>t avant.<br />

De plus <strong>en</strong> plus d’actions se situ<strong>en</strong>t sur<br />

le champ de l’économique et il existe moins<br />

d’actions de préparation <strong>en</strong> amont, ce qui<br />

pose problème.<br />

Nous participons au dialogue de gestion<br />

CDIAE, mais la DIRECCTE considère que le<br />

pilotage de l’IAEC est sa prérogative, que le<br />

Nous assistons depuis 2 ans à une conseil général est pilote de la politique<br />

modification du profil des personnes d’insertion sur le territoire et que PE est là<br />

acceptées au sein des ACI (par exemple, il est<br />

quasim<strong>en</strong>t impossible pour les référ<strong>en</strong>ts<br />

sociaux de positionner des personnes <strong>en</strong> ACI<br />

du fait des contraintes des ACI d’avoir un taux<br />

de sortie dynamique de 60 %, sur lequel la<br />

DIRECCTE a été extrêmem<strong>en</strong>t ferme cette<br />

année dans le cadre du dialogue de gestion).<br />

pour valider tous les positionnem<strong>en</strong>ts sur les<br />

chantiers. La position de l’Etat, très locale, est<br />

de dire qu’elle reste sur ses prérogatives, ce<br />

qui ne r<strong>en</strong>d pas les relations très faciles.<br />

Comm<strong>en</strong>t travaillez-vous <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec les ETTI ? Comm<strong>en</strong>t le PLIE finance-t-il<br />

l’ETTI (une ETTI s’installée <strong>en</strong> 2009 sur notre<br />

Le conseil général suit ce territoire et nous ne l’avons pas financée l’an<br />

positionnem<strong>en</strong>t mais, pour autant, on voit de passé) ?<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

150


Armand RAUCHER<br />

Notre financem<strong>en</strong>t est assez faible au<br />

niveau de l’accompagnem<strong>en</strong>t. L’Etat ayant<br />

augm<strong>en</strong>té le financem<strong>en</strong>t de celui-ci, nous<br />

n’apportons qu’un petit financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

complém<strong>en</strong>t.<br />

Une grande question est posée dans la<br />

réforme du conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t de l’IAE,<br />

puisque la circulaire précise que, si les<br />

objectifs ne sont pas atteints, il est nécessaire<br />

de revoir le public. Il y a parfois des difficultés<br />

à accepter les publics <strong>en</strong>voyés par le PLIE,<br />

ceux-ci ne répondant pas toujours aux<br />

objectifs assignés. Pour le mom<strong>en</strong>t, nous<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Dans l’Aude, le conseil général a pris<br />

une position amusante sur l’obligation de 60<br />

% de sortie dynamique, <strong>en</strong> considérant qu’il<br />

faisons front commun avec le conseil général<br />

sur cette question, ce dernier ayant la même<br />

position sur le RSA.<br />

Sur l’accompagnem<strong>en</strong>t, les structures se<br />

dis<strong>en</strong>t que le financeur principal est l’Etat et<br />

qu’il impose ses conditions, mais il y a aussi<br />

des financem<strong>en</strong>ts complém<strong>en</strong>taires non<br />

négligeables apportés par des part<strong>en</strong>aires qui<br />

ont des exig<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>core plus fortes sur les<br />

publics. Je ne sais pas comm<strong>en</strong>t, au travers du<br />

dialogue de gestion, cette question va<br />

évoluer. Elle concerne aussi la poursuite du<br />

part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>tre les PLIE et l’IAE.<br />

restait 40 % de sorties non dynamiques pour<br />

les publics les plus éloignés. C’est r<strong>en</strong>verser un<br />

peu la position de l’Etat.<br />

Christine POULIQUEN, PLIE de la métropole nantaise<br />

Nous participons, sur notre territoire, à<br />

un groupe de financeurs qui a retravaillé les<br />

l’activité des structures d’insertion, qui ne<br />

soi<strong>en</strong>t pas que des indicateurs « emploi » et<br />

att<strong>en</strong>tes que nous pouvions avoir des qui fass<strong>en</strong>t apparaitre tout le travail<br />

structures d’insertion. Nous avons étudié d’accompagnem<strong>en</strong>t social. Cela va être<br />

l’<strong>en</strong>semble des conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>ts, repris les<br />

points communs, et décidé de travailler sur le<br />

volet accompagnem<strong>en</strong>t socio-professionnel <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>té <strong>en</strong> CDIAE la semaine prochaine. C’est<br />

un travail commun qui essaie de r<strong>en</strong>dre<br />

compte de l’activité des structures, lesquelles<br />

établissant un cadre de référ<strong>en</strong>ces y trouv<strong>en</strong>t un réel intérêt car elles se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

partagé. Nous avons essayé de définir, d’une<br />

façon commune, ce que l’on pouvait att<strong>en</strong>dre<br />

d’un financem<strong>en</strong>t d’une structure d’insertion<br />

et avons partagé notre travail avec les<br />

réseaux.<br />

Nous avons aussi déterminé <strong>en</strong>semble<br />

sout<strong>en</strong>ues par les financeurs, la DIRECCTE<br />

étant pilote de ce groupe financeur. Nous<br />

n’avons pas remis <strong>en</strong> cause les objectifs<br />

assignés mais, l’esprit est de faire un effort sur<br />

le r<strong>en</strong>du du travail réalisé au sein des<br />

structures.<br />

des indicateurs pour r<strong>en</strong>dre compte de<br />

Magali DARIGNAC, Directrice adjointe d’une association qui gère sept ACI et qui est<br />

actionnaire de trois <strong>en</strong>treprises d’insertion.<br />

Je suis cont<strong>en</strong>te de connaître l’exist<strong>en</strong>ce<br />

de ces initiatives car les opérateurs ont besoin<br />

Ces réflexions doiv<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>ées avec<br />

les opérateurs d’insertion qui ont une capacité<br />

de cette cohér<strong>en</strong>ce globale <strong>en</strong>tre les d’innovation et qui souhait<strong>en</strong>t transformer<br />

financeurs qui redonne du s<strong>en</strong>s à leur travail.<br />

Les PLIE ont cette capacité d’impulser ce li<strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>semble des financeurs. Je voudrais<br />

rebondir sur les diminutions des FSE et sur les<br />

choix que vous allez être am<strong>en</strong>és à opérer<br />

progressivem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur de<br />

leurs métiers et leurs activités vers les besoins<br />

de demain. Je crois que la plus-value que je<br />

peux apporter est cette capacité à animer un<br />

territoire, à faire émerger des besoins et à<br />

travailler avec les opérateurs d’insertion. On<br />

voit des ACI disparaitre et de nouveaux<br />

petites actions qui pourrai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir mettre <strong>en</strong> opérateurs réapparaitre, cela est<br />

péril les financem<strong>en</strong>ts que vous octroyez aux<br />

associations opérateurs d’insertion…<br />

dommageable car l’on n’a pas su mobiliser des<br />

forces à un mom<strong>en</strong>t donné.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

151


Un petit témoignage de mon<br />

association : nous travaillons avec deux PLIE et<br />

nous avons créé <strong>en</strong>semble un outil pour<br />

prés<strong>en</strong>ter les structures d’IAE aux opérateurs<br />

économiques locaux, de manière à faciliter<br />

nos li<strong>en</strong>s dans le cadre des clauses d’insertion.<br />

C’est un travail commun qui a été bénéfique<br />

et pour lequel nous avons fait table rase du<br />

passé et mis à plat l’<strong>en</strong>semble de nos activités.<br />

Sur la communauté urbaine du grand<br />

Nancy, le PLIE et la Maison de l’emploi, dans le<br />

Catherine GAVERIAUX<br />

Sur l’accompagnem<strong>en</strong>t des structures<br />

dans les difficultés, je suis tout-à-fait d’accord<br />

avec ce qui a été dit.<br />

Dès avril 2009, nous avons r<strong>en</strong>contré<br />

avec notre présid<strong>en</strong>te le Conseil général,<br />

puisque nous avions s<strong>en</strong>ti qu’il y avait des<br />

ori<strong>en</strong>tations du départem<strong>en</strong>t prises par<br />

anticipation sur la mise <strong>en</strong> place du RSA. Nous<br />

avions évoqué avec le départem<strong>en</strong>t le fait que<br />

les prises de décisions sur l’insertion sociale<br />

allai<strong>en</strong>t modifier notre travail sur les chantiers<br />

d’insertion et, le fait que les publics qui nous<br />

serai<strong>en</strong>t adressés le serai<strong>en</strong>t par Pôle emploi<br />

et non plus par le conseil général et que, par<br />

conséqu<strong>en</strong>t, les financem<strong>en</strong>ts allai<strong>en</strong>t<br />

diminuer.<br />

Le dire de cette manière, alors que le<br />

RSA n’était pas <strong>en</strong>core <strong>en</strong> place, n’a pas<br />

forcém<strong>en</strong>t plu au conseil général. Nous <strong>en</strong><br />

avons pâti mais cette grande lucidité nous a<br />

permis de travailler avec les porteurs de<br />

chantiers d’insertion, et notamm<strong>en</strong>t les<br />

coordinateurs et <strong>en</strong>cadrants, auxquels nous<br />

avons dit que nous ne savions pas ce qui allait<br />

Mory SEYE, PLIE de Lyon<br />

Nous sommes perçus par les acteurs de<br />

manière de plus <strong>en</strong> plus FSE, financière. Cela<br />

doit nous obliger, dans notre organisation de<br />

travail, à rev<strong>en</strong>ir à l’aspect qualitatif, à la<br />

coordination et à la mise <strong>en</strong> emploi. Cela est<br />

Armand RAUCHER<br />

Je voudrais citer, <strong>en</strong> exemple, un travail<br />

que nous avons m<strong>en</strong>é au niveau de<br />

l’agglomération et que nous n’aurions pas fait<br />

s’il n’y avait pas eu le PLIE. Nous avons réuni<br />

les structures d’insertion avec les élus<br />

cadre du plan de relance (toutes les<br />

communes allai<strong>en</strong>t embaucher des contrats<br />

aidés et allai<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifier des besoins de<br />

prestations), nous ont réunis autour de la<br />

table et cela nous a permis de mettre <strong>en</strong> place<br />

un chantier d’insertion intercommunal, de<br />

satisfaire des demandes de prestations et de<br />

travailler avec deux opérateurs. Cette<br />

intellig<strong>en</strong>ce de travail nous a permis<br />

d’élaborer, tous <strong>en</strong>semble, un dispositif<br />

d’insertion.<br />

se passer car au 30 juin 2011, après un sursis<br />

de quelques mois, les choses telles qu’elles<br />

exist<strong>en</strong>t aujourd’hui doiv<strong>en</strong>t s’arrêter.<br />

Dans une structure porteuse de<br />

chantier, un travail de prév<strong>en</strong>tion a été<br />

effectué puisque certains <strong>en</strong>cadrants, qui vont<br />

voir leurs chantiers s’arrêter, seront reclassés.<br />

Le PLIE a accompagné un lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t<br />

du fait de l’arrêt des accompagnem<strong>en</strong>ts du<br />

conseil général, la personne étant sur un autre<br />

projet d’activité.<br />

Le budget 2011 est bouclé à l’euro près<br />

mais, sur le plan social, les choses ont été<br />

faites <strong>en</strong> transpar<strong>en</strong>ce avec les structures.<br />

Cela sera peut-être différ<strong>en</strong>t, dans le<br />

départem<strong>en</strong>t de l’Aisne, pour toutes les autres<br />

structures qui att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un sursaut du Conseil<br />

général à l’horizon juillet 2011 mais il sera<br />

trop tard.<br />

Nous nous situons dans le cadre du<br />

développem<strong>en</strong>t territorial. Notre situation <strong>en</strong><br />

milieu rural nous donne des interrogations<br />

peut-être <strong>en</strong>core plus proches du terrain<br />

qu’<strong>en</strong> milieu urbain.<br />

de moins <strong>en</strong> moins évid<strong>en</strong>t et naturel car le<br />

volet financier est plus attractif.<br />

Si nous ne sommes pas vigilants, nous<br />

allons perdre tout l’intérêt du travail du PLIE<br />

qui a une vision transversale des structures.<br />

concernés <strong>en</strong> fin d’année dernière. Comme<br />

elles ont consci<strong>en</strong>ce de la rareté des<br />

financem<strong>en</strong>ts, elles nous ont dit qu’il était<br />

possible de les sout<strong>en</strong>ir d’une autre façon,<br />

d’une part <strong>en</strong> mobilisant les communes de<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

152


l’agglomération pour qu’elles puiss<strong>en</strong>t leur<br />

procurer du travail, du chiffre d’affaires, et<br />

d’autre part <strong>en</strong> les aidant à se rapprocher des<br />

<strong>en</strong>treprises pour celles dont les cli<strong>en</strong>tèles sont<br />

des <strong>en</strong>treprises, un peu moins les Ateliers de<br />

Chantiers d’Insertion (ACI) et plutôt les autres.<br />

En février, nous avons prévu un « Mois<br />

de l’Entreprise » avec du tourisme<br />

d’<strong>en</strong>treprise. Nous allons organiser, dans un<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Je voudrais parler d’un chantier<br />

d’insertion que nous avons contribué à créer,<br />

Maison de l’emploi et PLIE (le PLIE étant<br />

intégré à la Maison de l’emploi), <strong>en</strong><br />

s’appuyant sur le plan de Lyon.<br />

Dans le cadre du plan de relance, il était<br />

prévu une c<strong>en</strong>taine de chantiers liés au<br />

programme de rénovation urbaine de l’ANRU.<br />

On a travaillé p<strong>en</strong>dant un an, avec différ<strong>en</strong>ts<br />

services de l’Etat, sur l’ingénierie de projet. Au<br />

début, le conseil général refusait de financer<br />

car son <strong>en</strong>veloppe était bouclée pour 2010.<br />

Avec la région, nous avons <strong>en</strong> projet la<br />

création d’un chantier d’insertion qui va<br />

travailler sur la rénovation de logem<strong>en</strong>ts et de<br />

parties communes, dans le cadre d’activités<br />

incluses dans le projet ANRU. C’est un chantier<br />

d’insertion assez particulier car un tiers du<br />

lieu prestigieux de la ville, deux journées où<br />

toutes les structures d’insertion vi<strong>en</strong>dront<br />

prés<strong>en</strong>ter un stand, avec une journée<br />

spécifique pour les donneurs d’ordres (chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprises, responsables techniques des<br />

communes…) et une journée grand public<br />

pour faire connaître l’IAE. Un catalogue sera<br />

aussi diffusé. Ce type d’initiative me parait<br />

important.<br />

temps de travail sera consacré à la formation,<br />

avec pour objectif d’am<strong>en</strong>er les personnes à<br />

un premier niveau de qualification dans le<br />

domaine du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Nous voyons vraim<strong>en</strong>t ici la plus-value<br />

apportée par les PLIE et les MDE, dans la<br />

capacité à s’approprier des mesures et des<br />

ingénieries de projets pas toujours très<br />

simples, de coordonner des acteurs et<br />

d’arriver à mettre <strong>en</strong> place un projet.<br />

Nous sommes pilotes du volet insertion<br />

de la charte de l’ANRU et nous devons<br />

démontrer la capacité à lier insertion, activité<br />

économique sur le territoire et emploi des<br />

publics <strong>en</strong> difficulté.<br />

Je t<strong>en</strong>ais donc à remercier Lyon pour<br />

avoir donné l’exemple.<br />

Matthieu TUPIN, Directeur du PLIE de Gr<strong>en</strong>oble<br />

Nous travaillons beaucoup actuellem<strong>en</strong>t<br />

sur la question de la mise <strong>en</strong> réseau des<br />

acteurs de l’IAE, par le biais de la création<br />

d’une association « Territoire Insertion 38 »<br />

qui regroupe les 110 structures d’insertion du<br />

départem<strong>en</strong>t et dépasse les frontières de<br />

l’agglomération, sur laquelle nous sommes<br />

interv<strong>en</strong>us dans le financem<strong>en</strong>t, et qui vise à<br />

peser plus lourd dans les discussions avec les<br />

part<strong>en</strong>aires financiers. L’association s’exprime<br />

d’activités solidaires dédié exclusivem<strong>en</strong>t à<br />

l’IAE et à l’économie sociale et solidaire (ce<br />

n’est pas le PLIE mais l’agglomération), sous la<br />

forme d’un hôtel d’activités classique, avec<br />

des prix très adaptés aux chantiers d’insertion<br />

(de l’ordre de 15 à 20 % du prix de marché),<br />

<strong>en</strong> sécurisant les salariés dans des locaux de<br />

bonne qualité et <strong>en</strong> leur offrant des conditions<br />

de travail déc<strong>en</strong>tes sur des sites choisis dans<br />

des zones d’activités classiques pour une<br />

au nom de l’<strong>en</strong>semble des structures. Elle met mixité avec l’activité économique dite<br />

<strong>en</strong> place des actions de mutualisation d’un<br />

certain nombre de fonctions au sein des<br />

chantiers, dont celles de comptabilité et<br />

gestion qui sont assez lourdes, et s’occupe du<br />

traditionnelle.<br />

Nous arrivons à regrouper, sur quelques<br />

milliers de mètres carrés, 150 à 200 salariés<br />

dont les 2/3 sont dans des structures d’IAE ou<br />

regroupem<strong>en</strong>t de ces fonctions <strong>en</strong>tre des structures coopératives. C’est une<br />

différ<strong>en</strong>ts ACI.<br />

Nous avons essayé aussi de favoriser le<br />

rapprochem<strong>en</strong>t des chantiers des <strong>en</strong>treprises<br />

initiative m<strong>en</strong>ée depuis presque quatre ans et<br />

qui comm<strong>en</strong>ce à porter ses fruits <strong>en</strong> termes de<br />

réseau, avec des chantiers, des <strong>en</strong>treprises<br />

d’insertion par la création d’un hôtel<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

153


d’insertion, des SCOP et des artisans<br />

traditionnels.<br />

Le dernier projet, sur lequel nous<br />

sommes <strong>en</strong> train de travailler avec l’<strong>en</strong>semble<br />

des chantiers d’insertion de l’agglomération,<br />

est l’ouverture d’une boutique « Nénuphar »<br />

Armand RAUCHER<br />

Ces exemples illustr<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> le fait que,<br />

dans les périodes où les moy<strong>en</strong>s financiers se<br />

font rares, nous sommes am<strong>en</strong>és à faire<br />

preuve d’imagination et de créativité pour<br />

Mory SEYE<br />

Juste une expéri<strong>en</strong>ce, sur les ACI et<br />

l’ingénierie du financem<strong>en</strong>t, montée par une<br />

structure CRESCO, association de<br />

mutualisation des financem<strong>en</strong>ts à destination<br />

des salariés <strong>en</strong> ACI, qui a mis <strong>en</strong> place un<br />

outil, le PAPE ACI (Parcours<br />

d’Accompagnem<strong>en</strong>t Pour l’Emploi). L’idée du<br />

PAPE ACI est de v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t de<br />

l’existant pour financer des parcours de<br />

formation, de 80 à 120 heures, pour de la<br />

remise à niveau et de la qualification. Les<br />

financem<strong>en</strong>ts provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des AGEFOS, du<br />

conseil général, de la région et de l’Etat. C’est<br />

un dispositif qui s’est développé dans 5-6<br />

régions sur le Rhône. Il est actuellem<strong>en</strong>t<br />

fortem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>u par l’AGEFOS. Il nous<br />

faudra aller chercher des fonds dans le privé,<br />

Armand RAUCHER<br />

C’est un exemple intéressant de ce que<br />

l’on peut faire avec des part<strong>en</strong>aires nouveaux,<br />

différ<strong>en</strong>ts de ceux avec lesquels nous avions<br />

l’habitude de travailler traditionnellem<strong>en</strong>t, et<br />

qui serait, <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre-ville, le point de v<strong>en</strong>te<br />

unique, sans doute sous forme de chantier<br />

école, de l’<strong>en</strong>semble des produits v<strong>en</strong>dus par<br />

les chantiers d’insertion de l’agglomération<br />

(jouets <strong>en</strong> bois, rénovation de vélo,<br />

recyclerie…).<br />

trouver des solutions nouvelles afin de<br />

travailler un peu autrem<strong>en</strong>t demain (<strong>en</strong> allant<br />

parfois chercher de l’aide ailleurs…).<br />

sur des thématiques qui ne sont pas<br />

forcém<strong>en</strong>t la porte d’<strong>en</strong>trée principale des<br />

<strong>en</strong>treprises, mais nous sommes bi<strong>en</strong> au cœur<br />

de notre métier <strong>en</strong> travaillant avec les acteurs<br />

locaux. Le droit commun existe, or nous<br />

savons que les salariés ACI part<strong>en</strong>t très peu <strong>en</strong><br />

formation, parce qu’il n’y a pas de place, que<br />

les formations ne sont pas adaptées et que les<br />

rythmes ne correspond<strong>en</strong>t pas.<br />

Nous avons donc créé un outil adapté<br />

aux salariés, grâce à un rythme organisé par<br />

les ACI, et avec lequel nous arrivons à créer du<br />

parcours que nous faisons bonifier <strong>en</strong> ACI. On<br />

finit toujours par mobiliser d’autres types de<br />

financem<strong>en</strong>ts, dans l’objectif du parcours<br />

d’insertion professionnelle.<br />

cela ouvre des horizons pour financer des<br />

actions avec des moy<strong>en</strong>s que nous n’avons<br />

pas utilisés jusqu’alors.<br />

Géraldine BONNEAU, coordinatrice des parcours PLIE du Grand Poitiers<br />

A Poitiers, à l’initiative de la DIRECCTE, <strong>en</strong>treprises d’insertion et des chantiers<br />

nous avons, depuis deux ans, cofinancé des<br />

formations mutualisées sur l’<strong>en</strong>semble des ACI<br />

et Entreprises d’Insertion (EI), plutôt préqualifiantes<br />

et qui amèn<strong>en</strong>t des formations<br />

qualifiantes.<br />

Pour 2011, est <strong>en</strong> cours de construction<br />

un projet tourné vers les <strong>en</strong>treprises, avec des<br />

visites des structures d’insertion par des<br />

<strong>en</strong>treprises locales, industrielles ou dans les<br />

services à la personne. Le but est de mieux<br />

d’insertion. Nous organiserons aussi des tables<br />

rondes avec des employeurs et des salariés<br />

des structures d’insertion, pour parler des<br />

métiers dans le secteur marchand : dans quels<br />

métiers du secteur marchand peut travailler<br />

un participant et quelles compét<strong>en</strong>ces peut-il<br />

transférer dans ce secteur ?<br />

Les formations sont financées par la<br />

DIRECCTE et concern<strong>en</strong>t les espaces verts, le<br />

bâtim<strong>en</strong>t et les services à la personne.<br />

faire connaître aux <strong>en</strong>treprises le monde des<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

154


Catherine GAVERIAUX<br />

Dans le départem<strong>en</strong>t de l’Aisne, une<br />

plateforme de formation a été initiée pour les<br />

chantiers d’insertion et tous les contrats CAE,<br />

CEI dans les administrations et les<br />

collectivités. C’est une plateforme importante<br />

financée à la fois par le conseil général, le FSE,<br />

l’Association de Gestion du Fonds pour<br />

l’Insertion Professionnelle des Personnes<br />

Handicapées (EFIPH) et la DIRECCTE,<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Dans le cas de l’atelier chantier<br />

d’insertion créé dans le cadre du projet de<br />

rénovation urbaine (1/3 du temps de travail<br />

est consacré à la formation, ce qui signifie que<br />

les publics positionnés sur le chantier ont un<br />

projet professionnel dans le domaine du<br />

bâtim<strong>en</strong>t), le Conseil régional n’a accepté de<br />

financer la formation qu’à condition que<br />

l’OPCA y participe fortem<strong>en</strong>t.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Nous avons eu la chance d’avoir un<br />

conseil général très actif sur la proposition de<br />

formations complém<strong>en</strong>taires sur les chantiers<br />

d’insertion. Il y a eu une programmation de<br />

formation adaptée aux chantiers à partir des<br />

besoins repérés. Le PLIE s’est associé à la<br />

démarche et nous avons pu interv<strong>en</strong>ir sur le<br />

financem<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taire pour les<br />

personnes non prises <strong>en</strong> charge par le conseil<br />

général, les demandeurs d’emploi de longue<br />

durée et les jeunes. La région est par la suite<br />

Armand RAUCHER<br />

A côté de l’ingénierie de projet, il y a<br />

l’ingénierie de formation. Nous sommes là<br />

aussi dans un rôle fondam<strong>en</strong>tal du PLIE qui<br />

n’est pas toujours utilisateur de beaucoup de<br />

moy<strong>en</strong>s, car le PLIE connait bi<strong>en</strong> le territoire et<br />

ses besoins, l’IAE et ce qui peut être monté <strong>en</strong><br />

complém<strong>en</strong>t de l’existant.<br />

Un dernier point est la question de la<br />

professionnalisation des structures. Il y a des<br />

difficultés du fait de la complexification des<br />

demandes.<br />

Actuellem<strong>en</strong>t, nous sommes <strong>en</strong> train de<br />

nous mutualiser à cinq. Nous travaillons sur<br />

comportant 350 parcours de formation et une<br />

offre de formation située sur chacun des<br />

bassins d’emploi <strong>en</strong> fonction des demandes<br />

des structures. Elle fonctionnait bi<strong>en</strong> mais<br />

pourrait être remise <strong>en</strong> question à partir de<br />

juillet 2011. Cette plateforme a, <strong>en</strong> tout cas,<br />

permis à un grand nombre de personnes de<br />

partir <strong>en</strong> formation et elle a dopé les<br />

<strong>en</strong>veloppes des OPCA.<br />

Dans ce contexte, l’OPCA a financé<br />

quasim<strong>en</strong>t la totalité de la formation, dont le<br />

coût est de 50 000 à 60 000 euros pour douze<br />

personnes, et s’est fortem<strong>en</strong>t impliquée parce<br />

qu’il y a un objectif de professionnalisation.<br />

Les ACI finançai<strong>en</strong>t sur leurs propres<br />

OPCA la formation des salariés <strong>en</strong> insertion et<br />

n’avai<strong>en</strong>t pas grand-chose. La région financera<br />

désormais 8 000 euros et le reste sera pris <strong>en</strong><br />

charge par l’OPCA.<br />

interv<strong>en</strong>ue sur le financem<strong>en</strong>t des jeunes,<br />

Pôle emploi le fait aussi sur cette<br />

programmation. Le PLIE arrive à avoir un<br />

financem<strong>en</strong>t réduit. Notre rôle a été<br />

intéressant puisque nous avons pointé du<br />

doigt le fait qu’un public échappait à cette<br />

programmation et qu’il y avait donc une<br />

inégalité de traitem<strong>en</strong>t sur le territoire. Notre<br />

financem<strong>en</strong>t est apporté grâce à l’utilisation<br />

d’un fonds d’aide individualisé chaque fois<br />

qu’une formation se met <strong>en</strong> place.<br />

l’appel à projet et l’instruction des dossiers.<br />

Pour ces deux premières problématiques,<br />

nous avons décidé de faire des ateliers<br />

d’écriture de dossiers (le problème est que,<br />

dans ces ateliers, ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas toujours<br />

ceux qui ont le plus de difficultés).<br />

Globalem<strong>en</strong>t, les structures ont besoin d’être<br />

sout<strong>en</strong>ues dans l’élaboration des dossiers qui<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t très complexes, et c’est le rôle que<br />

nous avons à jouer car il est de l’intérêt de<br />

tout le monde que les dossiers soi<strong>en</strong>t<br />

correctem<strong>en</strong>t montés.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

155


Sylvette VILCOQ, Directrice adjointe du PLIE de Plaine Commune<br />

Pour le montage du dossier financier ou<br />

pédagogique, nous organisons tous les ans<br />

une ou deux journées où l’on pr<strong>en</strong>d le dossier<br />

de demande et on le décortique <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> montrant aux structures comm<strong>en</strong>t elles<br />

dans la structure ou celle-ci vi<strong>en</strong>t dans nos<br />

locaux. Si nécessaire, par exemple pour une<br />

structure qui avait perdu une année la totalité<br />

du FSE du fait d’un marché qu’elle avait<br />

obt<strong>en</strong>u, nous travaillons avec les experts<br />

doiv<strong>en</strong>t le remplir partie par partie et quelles comptables pour bi<strong>en</strong> organiser<br />

pièces elles doiv<strong>en</strong>t apporter.<br />

Nous faisons pareil pour la partie<br />

financière. S’il y a un autre besoin, nous allons<br />

financièrem<strong>en</strong>t la structure, <strong>en</strong> découpant ses<br />

différ<strong>en</strong>tes activités pour qu’elle ne puisse pas<br />

perdre le bénéfice du FSE.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

156


Atelier<br />

La démarche qualité des PLIE<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Chargé du suivi technique, PLIE du Pays de Vermandois<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Consultant E2i<br />

Animation<br />

Lionel ROESCH<br />

Directeur, PLIE de la Narbonnaise<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

157


Lionel ROESCH<br />

Je suis Directeur du PLIE de la<br />

Narbonnaise sur le territoire de la<br />

communauté d’agglomérations du Grand<br />

Narbonne et de la communauté de communes<br />

Corbières Méditerranée, <strong>en</strong> Languedoc-<br />

Roussillon dans le départem<strong>en</strong>t de l’Aude.<br />

Le but de cet atelier est de mettre <strong>en</strong><br />

avant le travail d’un groupe qui s’est réuni il y<br />

a deux ans et qui a abouti à la rédaction du<br />

guide « PLIE Mode d’emploi » dont l’objet<br />

porte sur la qualité dans les PLIE.<br />

Ce groupe de travail s’est mis <strong>en</strong> place<br />

<strong>en</strong> 2008 et a été constitué de directeurs de<br />

PLIE. Les travaux se sont déroulés sur presque<br />

deux ans. Sur la problématique de la qualité,<br />

nous souhaitions donner aux PLIE un outil de<br />

référ<strong>en</strong>ce facilem<strong>en</strong>t compréh<strong>en</strong>sible par tout<br />

le monde (des nouveaux présid<strong>en</strong>ts, des<br />

nouveaux directeurs…) pour leur permettre<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

J’ai eu le plaisir d’animer les travaux de<br />

ce groupe p<strong>en</strong>dant deux ans, auxquels Lionel a<br />

participé activem<strong>en</strong>t ainsi que d’autres<br />

directeurs qui sont partis <strong>en</strong> retraite pour au<br />

moins deux d’<strong>en</strong>tre eux (ce guide était un peu<br />

leur témoignage et leur message).<br />

L’idée générale de l’Alliance Villes<br />

Emploi était, au début, d’<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher une<br />

démarche qualité. Puis il est apparu plus<br />

raisonnable au groupe de s’<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir, au moins<br />

dans un premier temps, à l’écriture de<br />

quelque chose sur les PLIE qui corresponde à<br />

ce que tout PLIE devrait s’efforcer de faire et<br />

pas seulem<strong>en</strong>t dans la gestion du FSE (car on a<br />

trop souv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>dance à réduire la bonne<br />

animation d’un PLIE au volet gestion). Il y a<br />

aussi un chapitre 4 sur la gestion financière et<br />

administrative, qui a été rédigé sous le<br />

contrôle de la Direction générale de l’emploi<br />

et de la formation (DGEFP), le guide étant<br />

cosigné par Monsieur MARTINOT, patron de la<br />

DGEFP (ce qui <strong>en</strong>gage les DIRECCTE et toutes<br />

les administrations locales de l’emploi). Le<br />

guide a donc été validé par l’Etat.<br />

Dans ce guide, il y a un premier chapitre<br />

sur le fondem<strong>en</strong>t des PLIE (les textes<br />

juridiques, les circulaires, tout ce qui fait qu’un<br />

une meilleure reconnaissance. L’objectif était<br />

que, à la fois des technici<strong>en</strong>s, à la fois des élus,<br />

puiss<strong>en</strong>t se saisir d’un outil qui soit un socle<br />

commun. Nous souhaitions aller aussi dans<br />

une démarche qualité, avec des normes et des<br />

certifications, mais on s’est aperçu que tous<br />

les PLIE, <strong>en</strong> fonction de leur histoire, n’avai<strong>en</strong>t<br />

pas forcém<strong>en</strong>t le même mode d’organisation.<br />

Il nous est paru opportun de rappeler les<br />

missions des PLIE, la méthodologie<br />

d’organisation et leur fondem<strong>en</strong>t juridique.<br />

Le groupe de travail a progressivem<strong>en</strong>t<br />

construit le guide « mode d’emploi », <strong>en</strong><br />

r<strong>en</strong>voyant la partie financière liée au passage<br />

à la subv<strong>en</strong>tion globale à une dernière partie<br />

de chapitre, puisque nous voulions mettre <strong>en</strong><br />

avant l’organisation des PLIE, leur plus-value<br />

pour les publics et l’organisation des<br />

part<strong>en</strong>ariats au niveau territorial.<br />

PLIE est inscrit dans la loi et le code du travail),<br />

où l’on rappelle ce qu’est un protocole<br />

(fondem<strong>en</strong>t du PLIE) et brièvem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t<br />

un PLIE est organisé de manière simple.<br />

Le deuxième chapitre est tourné sur<br />

l’ori<strong>en</strong>tation, l’accueil des participants, la<br />

gestion des parcours, comm<strong>en</strong>t on id<strong>en</strong>tifie et<br />

on ori<strong>en</strong>te les publics vers les PLIE (il y a une<br />

diversité <strong>en</strong>tre les PLIE sur les manières de<br />

faire mais, toujours <strong>en</strong> amont du parcours, des<br />

g<strong>en</strong>s qui repèr<strong>en</strong>t des publics pour qui le PLIE<br />

est une nécessité), puis l’<strong>en</strong>trée dans le PLIE<br />

(l’intégration du participant) avec des<br />

procédures et des modalités qui peuv<strong>en</strong>t<br />

varier mais qui rest<strong>en</strong>t assez formelles, et<br />

<strong>en</strong>fin le parcours d’insertion et l’accès du<br />

retour à l’emploi (inscrits sous le point<br />

commun que chaque PLIE organise un<br />

parcours individualisé et accompagné par un<br />

référ<strong>en</strong>t unique de parcours).<br />

Les PLIE devai<strong>en</strong>t donc être <strong>en</strong> mesure<br />

de proposer ce parcours individualisé d’accès<br />

ou de retour à l’emploi, avec un<br />

accompagnem<strong>en</strong>t par un référ<strong>en</strong>t unique de<br />

parcours dont on décrit les missions.<br />

On évoque aussi les problématiques de<br />

sortie, et le fait que lorsque l’on sort d’un PLIE<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

158


de manière positive, c’est forcém<strong>en</strong>t pour un<br />

contrat de longue durée et après des<br />

procédures de validation de sortie.<br />

Le troisième chapitre porte sur<br />

l’ingénierie et l’animation, le côté plateforme<br />

des PLIE (qui est dans la loi) et le côté capacité<br />

à observer et à analyser à la fois le territoire et<br />

les publics, à monter des projets et à trouver<br />

de l’arg<strong>en</strong>t, à mettre <strong>en</strong> œuvre la clause<br />

sociale (parfois transférée aux MDE), à nouer<br />

des relations avec le monde économique et à<br />

animer des part<strong>en</strong>ariats.<br />

Tout cela est décrit dans le guide<br />

comme étant des choses à faire ou des<br />

méthodes à appliquer. Le but n’est pas d’être<br />

directif mais de dire comm<strong>en</strong>t le travail peut<br />

être fait, avec parfois des variantes.<br />

Nous avons terminé ce chapitre<br />

« ingénierie et animation » <strong>en</strong> soulignant<br />

l’importance de la communication qui est un<br />

vrai problème. On a cru utile de parler de la<br />

communication et de la nécessité de faire<br />

connaître ce que font les PLIE (sur les<br />

résultats, avec les témoignages des<br />

Lionel ROESCH<br />

Pour se mettre d’accord, il a fallu<br />

parfois demander l’arbitrage du comité de<br />

directeurs d’Alliance Villes Emploi sur la<br />

formulation de telle ou telle phrase, car on n’y<br />

mettait pas forcém<strong>en</strong>t le même s<strong>en</strong>s.<br />

Je m’y suis beaucoup investi et j’ai<br />

appliqué ce guide avant et même temps que<br />

je l’écrivais.<br />

A Narbonne, nous avions un vieux PLIE<br />

(financé depuis 1995) mais pour des raisons<br />

historiques, politiques et liées à la création de<br />

la MDE, il y a eu <strong>en</strong> 2006-2007 une nécessité<br />

de revoir les choses. J’ai fait le pari de reposer<br />

les fondam<strong>en</strong>taux des PLIE, <strong>en</strong> construisant<br />

progressivem<strong>en</strong>t tout ce qu’il y avait dans le<br />

guide. Je suis reparti de la base alors que cela<br />

faisait six ans que j’étais dans mon poste. Cela<br />

n’a pas été facile, à titre d’exemple notre PLIE<br />

était financé dans le cadre du contrat de ville<br />

(2000-2006) et nous n’avions pas de protocole<br />

spécifique. A mon arrivée <strong>en</strong> 2007, tout le<br />

monde m’a demandé à quoi servait ce<br />

protocole spécifique. Nous avions néanmoins<br />

les comités de pilotage pour la sélection des<br />

projets. J’ai donc mis <strong>en</strong> place des comités<br />

techniques de suivi et d’évaluation de<br />

participants, pour la valorisation des acteurs<br />

part<strong>en</strong>aires). Un bon PLIE est celui qui<br />

communique bi<strong>en</strong>, selon le groupe de travail.<br />

Les trois premiers chapitres concern<strong>en</strong>t<br />

donc les fondem<strong>en</strong>ts du PLIE (côté lois,<br />

décrets et protocole d’accord), les parcours<br />

(depuis l’ori<strong>en</strong>tation jusqu’à la sortie à<br />

l’emploi), l’ingénierie.<br />

Le quatrième chapitre, moins drôle à<br />

lire mais aussi indisp<strong>en</strong>sable, traite de la<br />

gestion administrative et financière du PLIE,<br />

avec un rappel du cadre réglem<strong>en</strong>taire et une<br />

analyse des procédures.<br />

Ce guide va vous être remis, pour ceux<br />

qui ne l’aurai<strong>en</strong>t pas. Il a représ<strong>en</strong>té un travail<br />

important, y compris parce qu’il fallait se<br />

mettre d’accord, les directeurs de PLIE n’ayant<br />

pas forcém<strong>en</strong>t les mêmes procédures pour<br />

faire <strong>en</strong>trer les g<strong>en</strong>s et les sortir du dispositif,<br />

etc. On a pris le meilleur de chacun des<br />

participants, tout <strong>en</strong> laissant aussi des marges<br />

de manœuvre. Dans les régions, l’idée<br />

d’organiser des débats sur ces sujets était déjà<br />

novatrice.<br />

l’<strong>en</strong>semble des actions qui étai<strong>en</strong>t cofinancés.<br />

Les structures auxquelles on apportait des<br />

financem<strong>en</strong>ts ont été évaluées, pour<br />

améliorer les étapes dans une démarche<br />

qualité. J’ai égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place des<br />

comités d’intégration et de suivi des parcours,<br />

qui sont des comités de gestion des parcours,<br />

un organe obligatoire et part<strong>en</strong>arial. Cette<br />

approche part<strong>en</strong>ariale est intéressante car on<br />

s’est <strong>en</strong>richi de la connaissance et des<br />

expéri<strong>en</strong>ces des autres et cela a permis<br />

d’impliquer les part<strong>en</strong>aires dans ce que l’on<br />

faisait (Pôle emploi, la Mission locale, les<br />

référ<strong>en</strong>ts RMI dev<strong>en</strong>us RSA). Aujourd’hui, le<br />

dispositif du PLIE est dans une logique<br />

dynamique et d’amélioration et les<br />

part<strong>en</strong>aires s’y retrouv<strong>en</strong>t car, pour le suivi<br />

des publics, ils ont leur mot à dire sur les<br />

<strong>en</strong>trées et les sorties, les étapes que l’on<br />

valide, l’évaluation des actions et les<br />

ori<strong>en</strong>tations stratégiques… La finalité est<br />

d’arriver à avoir des taux de retour à l’emploi<br />

améliorés, dans la mesure d’une amélioration<br />

qualitative des étapes de parcours des publics.<br />

Voilà mon témoignage <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t<br />

de la rédaction du guide. J’aurais souhaité<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

159


aller plus loin dans la démarche qualité<br />

(d’autant que j’ai une formation à la démarche<br />

qualité) mais on a préféré s’arrêter au rappel<br />

des fondam<strong>en</strong>taux. Avec les nouveaux élus,<br />

nous avons fait immédiatem<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ce à ce<br />

guide et cela a permis à tous les interlocuteurs<br />

et à nos part<strong>en</strong>aires de s’approprier ce qu’est<br />

un PLIE, à quoi cela sert, et comm<strong>en</strong>t il est une<br />

offre de services pour les publics, le territoire,<br />

Isabelle COSSON<br />

Je travaille dans les Yvelines sur le PLIE<br />

Amont 78 qui est porté par la Maison de<br />

l’emploi Amont 78. Le PLIE résulte de la fusion<br />

de deux anci<strong>en</strong>s PLIE qui existai<strong>en</strong>t chacun<br />

depuis 1993 et qui étai<strong>en</strong>t jusqu’alors portés<br />

par une structure associative indép<strong>en</strong>dante.<br />

Préalablem<strong>en</strong>t à la fusion, il y a eu une<br />

démarche de réflexion de fond dans la Maison<br />

de l’emploi sur le fait de fusionner soit <strong>en</strong><br />

gardant une structure associative<br />

indép<strong>en</strong>dante, soit <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ant un outil de la<br />

Maison de l’emploi pour une partie du<br />

territoire de la Maison de l’emploi, deuxième<br />

option qui a été ret<strong>en</strong>ue. Pour moi, c’est un<br />

docum<strong>en</strong>t de référ<strong>en</strong>ce et un outil pratique<br />

pour les nouveaux référ<strong>en</strong>ts que nous<br />

recrutons, qui constitue une trame<br />

intéressante et complète sur laquelle ils<br />

peuv<strong>en</strong>t s’appuyer <strong>en</strong> plus des outils que nous<br />

avons développé <strong>en</strong> interne. Après la fusion,<br />

nous avons essayé d’id<strong>en</strong>tifier les pratiques<br />

des professionnels de chacun des deux ex-PLIE<br />

Lionel ROESCH<br />

Effectivem<strong>en</strong>t, il ne s’agit pas de suivre<br />

à la lettre chaque terme de ce guide mais il<br />

faut <strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ir les principes et les<br />

fonctionnalités. Ce sont ces fonctions qu’il faut<br />

retrouver sur le territoire. Après, selon<br />

l’importance du territoire, il est possible de<br />

créer des comités à géométrie variable.<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Je suis chargée de suivi technique au<br />

PLIE du pays du Vermandois. Notre PLIE a<br />

intégré son guide de procédure dans une<br />

démarche qualité norme ISO 9001 au niveau<br />

de l’AFAQ.<br />

Notre PLIE a été créée <strong>en</strong> 2002, c’est un<br />

PLIE couvrant 54 communes au nord du<br />

les <strong>en</strong>treprises et les part<strong>en</strong>aires de l’insertion<br />

sociale et professionnelle.<br />

Il s’agit donc d’une première étape pour<br />

que chacun puisse se l’approprier, que l’on<br />

puisse échanger, et tomber d’accord sur la<br />

définition de valeurs communes.<br />

Est-ce que tout le monde a lu ce guide<br />

et comm<strong>en</strong>t l’avez-vous trouvé ? Nous<br />

acceptons, bi<strong>en</strong> sûr, les critiques.<br />

et de mettre <strong>en</strong> place un fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

commun, avec une première année de fusion<br />

effective où l’on a un peu fonctionné chacun<br />

avec nos anci<strong>en</strong>nes habitudes mais <strong>en</strong><br />

travaillant aussi sur un cahier des charges qui<br />

est un docum<strong>en</strong>t que l’on peut annexer à celui<br />

que vous avez élaboré.<br />

Après relecture du guide, je me dis que<br />

nous sommes plutôt bi<strong>en</strong> structurés.<br />

Personnellem<strong>en</strong>t, j’ai été, p<strong>en</strong>dant huit ans,<br />

référ<strong>en</strong>te et je suis maint<strong>en</strong>ant chargée<br />

d’animation territoriale sur six des onze<br />

communes, <strong>en</strong> faisant <strong>en</strong>core de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t à la marge (du fait de<br />

moy<strong>en</strong>s humains réduits actuellem<strong>en</strong>t). Les<br />

comités de validation sont <strong>en</strong> place. Pour les<br />

comités de suivi, la situation est inégale car,<br />

dans certaines villes, il y a tellem<strong>en</strong>t de<br />

prescriptions que nous n’avons pas la latitude<br />

pour faire <strong>en</strong> plus un suivi et une autre<br />

instance a été créée par ailleurs.<br />

On va poursuivre avec une démarche<br />

qualité plus sout<strong>en</strong>ue, quasim<strong>en</strong>t sur des<br />

normes ISO, avec le PLIE du Vermandois qui a<br />

participé à la rédaction du guide même s’il<br />

était parv<strong>en</strong>u lui-même à un stade de qualité<br />

plus avancé.<br />

départem<strong>en</strong>t de l’Aisne. Le PLIE du<br />

Vermandois a été certifié AFAQ <strong>en</strong> décembre<br />

2006. Cette certification s’est faite à partir<br />

d’un travail construit sur un <strong>en</strong>semblier. Cet<br />

<strong>en</strong>semblier est composé d’une MDE certifiée<br />

mais non labellisée qui porte le PLIE du pays<br />

du Vermandois, d’un organisme de formation<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

160


porteur de chantiers d’insertion et d’une<br />

association intermédiaire. Cette démarche<br />

qualité s’est mise <strong>en</strong> place grâce à l’appui d’un<br />

cabinet conseil qui nous a épaulés dans ce très<br />

long travail. Avec ce cabinet, nous avons défini<br />

des cartographies de processus pour toutes<br />

les structures de l’<strong>en</strong>semblier, avec des<br />

processus de stratégie de développem<strong>en</strong>t, de<br />

ressources humaines, d’achat logistique,<br />

d’accueil, le PLIE, le système de managem<strong>en</strong>t,<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t, la formation, la mise à<br />

disposition pour l’association intermédiaire,<br />

les questions de mobilité, un processus cli<strong>en</strong>t<br />

de satisfaction.<br />

Nous avons affecté des groupes de<br />

travail à chaque processus pour bi<strong>en</strong> définir ce<br />

qu’on voulait y mesurer, y suivre et améliorer<br />

(dans les processus, il y a toute une autre<br />

déclinaison de procédures et de suivi).<br />

Il nous a été conseillé au démarrage d’y<br />

intégrer les indicateurs qualitatifs et<br />

quantitatifs qui nous étai<strong>en</strong>t fixés<br />

annuellem<strong>en</strong>t (le nombre d’intégrations, le<br />

nombre de commissions d’intégrations de<br />

suivi, respecter le nombre de comités de<br />

pilotage prévus, suivre et évaluer la<br />

consommation financière du FSE).<br />

Nous avons égalem<strong>en</strong>t intégré à cette<br />

norme qualité tous les outils normés cités<br />

dans le PLIE Mode d’emploi et tous les autres<br />

outils que nous avons créés (les fiches de<br />

prescription, les contrats d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, soit<br />

tous les courriers relatifs au suivi du parcours<br />

du bénéficiaire).<br />

En fonction de la définition de tous ces<br />

processus, nous avons rédigé des procédures<br />

par processus. Le guide des procédures du<br />

PLIE a été intégré dans le guide de la<br />

démarche qualité et inversem<strong>en</strong>t. Les deux<br />

guides ont été complém<strong>en</strong>taires de façon<br />

assez naturelle.<br />

L’audit qualité AFAQ s’appuie sur les<br />

élém<strong>en</strong>ts du guide des PLIE et sur les élém<strong>en</strong>ts<br />

des contrôles de qualité gestion du PLIE. Des<br />

audits internes de la démarche qualité ont eu<br />

lieu (dans l’<strong>en</strong>semblier, ont été nommés des<br />

auditeurs internes formés à la démarche<br />

qualité avec un travail de suivi d’un processus<br />

deux à trois fois dans l’année et de remontée<br />

au niveau de l’AFAQ).<br />

L’AFAQ vi<strong>en</strong>t aussi nous auditer dans le<br />

cadre d’un audit de suivi une fois par an, et<br />

d’un audit de certification tous les deux ans. Il<br />

se nourrit aussi des différ<strong>en</strong>ts contrôles que<br />

peut subir le PLIE.<br />

Le point fort de cette démarche<br />

commune est qu’elle nous rappelle le cadre<br />

réglem<strong>en</strong>taire et juridique qui est repris dans<br />

le PLIE Mode d’emploi, mais aussi une partie<br />

de réflexion, de stratégie du PLIE qui est<br />

mesuré et doit être écrit dans le guide de la<br />

démarche qualité. Les réflexions sont m<strong>en</strong>ées<br />

avec les salariés, les conseils d’administration,<br />

les comités de pilotage. La réflexion est<br />

commune et doit être écrite.<br />

Notre audit de certification nous a<br />

interrogés l’année dernière sur nos actions <strong>en</strong><br />

faveur du développem<strong>en</strong>t durable. On ne<br />

s’était pas <strong>en</strong>core posé la question. On a<br />

réfléchi <strong>en</strong>suite à un certain nombre<br />

d’actions : utiliser de façon optimale le<br />

matériel informatique <strong>en</strong> mettant le maximum<br />

de docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> réseau <strong>en</strong> scannant les<br />

docum<strong>en</strong>ts pour les archiver ; dans les<br />

archives, essayer d’optimiser l’espace et bi<strong>en</strong><br />

construire pour ne pas avoir plusieurs fois le<br />

même docum<strong>en</strong>t ; s<strong>en</strong>sibiliser nos<br />

bénéficiaires au développem<strong>en</strong>t durable et<br />

surtout les organismes qui port<strong>en</strong>t des<br />

chantiers d’insertion, savoir comm<strong>en</strong>t traiter<br />

les résidus de l’activité du chantier qui ne<br />

doiv<strong>en</strong>t pas rester sur le lieu du chantier mais<br />

réutilisés ou emm<strong>en</strong>és à la déchetterie.<br />

La démarche qualité est assez lourde à<br />

mettre <strong>en</strong> place, on a du mal à s’y retrouver<br />

au départ, il y a des rétic<strong>en</strong>ces car cela change<br />

beaucoup les pratiques de chacun. Ensuite, il y<br />

a beaucoup de déchets (des choses que l’on<br />

ne fait plus parce qu’elles n’ont plus d’utilité).<br />

C’est aussi un sujet qu’il faut toujours<br />

remettre sur le tapis et évaluer, le principe de<br />

la qualité étant toujours l’amélioration et la<br />

satisfaction du cli<strong>en</strong>t. Depuis fin 2006, c’est<br />

une démarche qui est intégrée dans les<br />

pratiques dont on n’a plus consci<strong>en</strong>ce.<br />

Nous allons dev<strong>en</strong>ir un OI mutualisé, or<br />

nous n’avons pas les mêmes pratiques sur<br />

deux PLIE, un PLIE rural et un PLIE urbain.<br />

Nous allons continuer ou non dans cette<br />

démarche qualité, mais dans tous les cas, il<br />

nous faudra une démarche qualité à côté du<br />

PLIE pour avoir le même mode de<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t. Dans nos pratiques, nous ne<br />

mettons pas forcém<strong>en</strong>t les mêmes choses<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

161


dans le comité d’intégration et dans le comité<br />

de pilotage. Cela a été pointé à l’occasion de<br />

notre demande de subv<strong>en</strong>tion globale. Il nous<br />

faudra donc avoir absolum<strong>en</strong>t la même notion<br />

des choses.<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Combi<strong>en</strong> cela vous coûte t’il et quel est<br />

le temps passé ?<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Le coût était assez conséqu<strong>en</strong>t (je n’ai<br />

pas vraim<strong>en</strong>t le chiffre <strong>en</strong> tête) et a été<br />

répercuté sur les trois structures de<br />

l’<strong>en</strong>semblier. Je crois qu’il était au démarrage<br />

de 5000 euros et il faut payer après, tous les<br />

ans, les audits de suivi et de certification.<br />

Nous avons nommé, dans l’organisme<br />

de formation, un responsable qualité chargé<br />

de suivre les audits de suivis internes. Pour les<br />

améliorations à apporter, il y a un système de<br />

fiches permettant de les faire remonter. Cette<br />

personne les c<strong>en</strong>tralise et organise des<br />

groupes de travail pour réfléchir sur certaines<br />

thématiques. C’est un travail de longue<br />

haleine avec un fil rouge qui est de toujours<br />

progresser.<br />

Lionel ROESCH<br />

Y a-t-il d’autres PLIE qui ont <strong>en</strong>gagé des<br />

démarches de certification ISO ?<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Je n’<strong>en</strong> connais pas d’autres mais il y <strong>en</strong><br />

a peut-être.<br />

Lionel ROESCH<br />

Qui était plutôt à l’initiative de cette<br />

démarche, la direction du PLIE ou la<br />

présid<strong>en</strong>ce ?<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

C’est la direction qui nous a prés<strong>en</strong>té<br />

cette démarche dans une réunion de<br />

personnel, car les trois structures existantes<br />

faisai<strong>en</strong>t des doublons et il n’y avait pas de<br />

cadre <strong>en</strong>tourant cet <strong>en</strong>semblier. L’idée était<br />

d’avoir une vision commune des choses et une<br />

uniformité dans les outils de gestion <strong>en</strong>tre le<br />

PLIE et l’association intermédiaire, avec une<br />

logique de traçabilité pour le public (le PLIE et<br />

l’association intermédiaire utilis<strong>en</strong>t<br />

aujourd’hui ABC). On souhaiterait créer un<br />

autre sous-groupe pour le suivi de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des chantiers d’insertion.<br />

On a maint<strong>en</strong>ant accès, sur ABC, au parcours<br />

du bénéficiaire, qu’il soit dans la MDE, le PLIE,<br />

l’association intermédiaire ou l’organisme de<br />

formation.<br />

Matthieu TUPIN, Directeur du PLIE de Gr<strong>en</strong>oble<br />

Quelle est l’efficacité de la démarche globalem<strong>en</strong>t les retours sur les CQG que vous<br />

qualité au regard des contrôles qualité gestion avez pu avoir, du fait de la mise <strong>en</strong> place des<br />

que vous avez pu subir depuis 2006 ? Est-ce contrôles de gestion qualité internes dont<br />

que cette démarche qualité a amélioré vous avez parlés ?<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

De la part des contrôleurs du FSE ou de<br />

la CCIC, il n’y a pas eu d’impact. La personne<br />

qui fait les contrôles de qualité gestion sur le<br />

PLIE est l’auditeur qui a mis <strong>en</strong> place la<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

162


qualité, elle a donc forcém<strong>en</strong>t un regard plus<br />

pointu. Cette personne s’est donc bi<strong>en</strong><br />

retrouvée dans les outils du contrôle qualité<br />

gestion.<br />

Lionel ROESCH<br />

Et le contrôle qualité gestion fait par la<br />

DIRECCTE, qui n’est pas fait <strong>en</strong> interne ?<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Cela n’a pas eu d’effet. On les a<br />

informés que l’on avait cette certification mais<br />

cela n’a pas vraim<strong>en</strong>t apporté de plus-value.<br />

Lionel ROESCH<br />

Cela permet de clarifier le « qui fait<br />

quoi » à chaque mom<strong>en</strong>t. C’est plus clair pour<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Dans chaque processus, des<br />

responsables sont nommés. Ils ont la charge<br />

de faire remonter les indicateurs de suivi.<br />

Quand il y a des écarts, ils doiv<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong><br />

Lionel ROESCH<br />

Sur le développem<strong>en</strong>t durable, un sujet<br />

qui m’est cher et qui est une priorité de<br />

l’Union europé<strong>en</strong>ne, je me suis toujours<br />

demandé comm<strong>en</strong>t on pouvait allier gestion<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

L’état de mon bureau ne va pas dans le<br />

s<strong>en</strong>s du développem<strong>en</strong>t durable (pour le<br />

papier) ! Nous essayons d’utiliser des power<br />

points <strong>en</strong> réunions et de les transmettre par<br />

mail, d’utiliser du papier recyclé pour le<br />

copieur, mettre des poubelles séparées,<br />

Pauline NOWIK, PLIE du Val de Lorraine<br />

Le PLIE du Val de Lorraine couvre un<br />

territoire de 95 000 habitants au nord<br />

de Nancy.<br />

Vous parliez d’<strong>en</strong>semblier, avec le PLIE,<br />

la Maison de l’emploi, un organisme de<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Ce li<strong>en</strong> existait avant la démarche<br />

qualité et même avant que les Maisons de<br />

l’emploi ne soi<strong>en</strong>t créées. Ce fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

existe depuis très longtemps, mais les<br />

structures grossissant, il fallait un cadre pour<br />

suivre les choses. Nous avons souhaité mettre<br />

La démarche qualité doit surtout nous aider<br />

au quotidi<strong>en</strong>.<br />

savoir interagir et désigner le responsable de<br />

telle ou telle action.<br />

place les mesures permettant de pallier ces<br />

écarts. Ce n’est pas le travail que d’une seule<br />

personne.<br />

du FSE et développem<strong>en</strong>t durable au vu de la<br />

traçabilité qui nous est imposée et de la<br />

somme de copies nécessaires.<br />

récupérer les cartouches couleurs des<br />

copieurs, des petits gestes que peuv<strong>en</strong>t avoir<br />

n’importe quelle <strong>en</strong>treprise. Nous t<strong>en</strong>tons<br />

aussi de s<strong>en</strong>sibiliser les bénéficiaires lors des<br />

visites sur place.<br />

formation et un atelier d’insertion. Celui-ci<br />

existait-il avant la démarche qualité ou le li<strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>tre les quatre structures a t’il été créé au<br />

cours de la démarche qualité ?<br />

<strong>en</strong> place cette norme qualité pour éviter<br />

certaines dérives. Par ailleurs, le conseil<br />

régional de Picardie avait demandé à ce que<br />

l’organisme de formation soit certifié ISO pour<br />

avoir plus de subv<strong>en</strong>tions mais, cela ne s’est<br />

pas réalisé concrètem<strong>en</strong>t.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

163


H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Combi<strong>en</strong> y a-t-il de salariés ?<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Sur l’<strong>en</strong>semblier, nous sommes 42<br />

perman<strong>en</strong>ts, sans compter les chantiers<br />

d’insertion.<br />

Pauline NOWIK<br />

En Lorraine, nous avons un OI mutualisé<br />

qui a été créé il y a un an. C’est bi<strong>en</strong> l’OI que<br />

l’on mutualise et non le PLIE. Chacun des trois<br />

PLIE a gardé sa spécificité et son id<strong>en</strong>tité, sur<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

C’est effectivem<strong>en</strong>t l’OI qui est<br />

mutualisé. On a bi<strong>en</strong> deux PLIE traçables avec<br />

un PLIE rural et un PLIE urbain, mais dans le<br />

guide des procédures nous avons écrit que les<br />

deux dispositifs étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> conformité.<br />

la gestion des parcours et sur une certaine<br />

ingénierie. C’est la fonction administrative et<br />

financière que l’on a mutualisée.<br />

Le comité de pilotage a des fonctions<br />

précises qu’il faut respecter à minima. Nous<br />

allons intégrer <strong>en</strong> point de vigilance, dans<br />

notre norme qualité, de vérifier ce qui est fait<br />

<strong>en</strong> comité de pilotage.<br />

Pauline NOWIK<br />

Allez-vous intégrer l’OI mutualisé dans<br />

cette démarche qualité ?<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

L’OI va être créé au 1 er janvier 2011 et<br />

nous allons voir si nous l’intégrons ou non.<br />

Lionel ROESCH<br />

Dans tous les cas, cela va vous obliger à<br />

réécrire les procédures.<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Si l’OI intègre la démarche qualité, il<br />

faudra bi<strong>en</strong> sûr réécrire les procédures de la<br />

norme qualité. Si cela ne se fait pas, on<br />

gardera la plus-value acquise par la norme<br />

qualité ISO car elle est aujourd’hui<br />

naturellem<strong>en</strong>t mise <strong>en</strong> application dans notre<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />

Laur<strong>en</strong>t MONIOT, Directeur adjoint de la MDE de Lille et responsable du PLIE<br />

Est-ce <strong>en</strong> raison de conv<strong>en</strong>tions CICC, par le biais de son DSGC, vous a imposé<br />

financières <strong>en</strong>tre vos structures que la ce travail d’organisation ?<br />

démarche qualité a été importante et que la<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Absolum<strong>en</strong>t pas, puisque nous avons<br />

choisi la norme qualité avant la subv<strong>en</strong>tion<br />

globale, soit depuis 2006, et que la subv<strong>en</strong>tion<br />

globale a démarré <strong>en</strong> 2008.<br />

Cette démarche qualité a cep<strong>en</strong>dant<br />

aidé à la construction du descriptif de gestion<br />

et du guide des procédures que nous avons<br />

écrit pour la subv<strong>en</strong>tion globale.<br />

Lionel ROESCH<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

164


Au travers du guide, nous avons vu la<br />

nécessité d’avoir un socle commun pour<br />

rappeler les fonctions. Vérifier que son PLIE<br />

met <strong>en</strong> place ses différ<strong>en</strong>tes missions et ses<br />

différ<strong>en</strong>ts organes permet aussi de réaffirmer<br />

ce que fait le PLIE. Les publics et les dispositifs<br />

Maison de l’emploi et PLIE étant <strong>en</strong><br />

perpétuelle instabilité voire insécurité, assurer<br />

ce socle commun est déjà garantir à l’échelle<br />

nationale l’exist<strong>en</strong>ce de valeurs communes<br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Cela nous a permis de réfléchir à un<br />

projet et de le mettre <strong>en</strong> place <strong>en</strong> associant les<br />

part<strong>en</strong>aires. L’évaluation des écarts est faite à<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

En complém<strong>en</strong>t, mais cela n’est pas lié à<br />

la démarche qualité m<strong>en</strong>ée par le PLIE du<br />

Vermandois mais à une mesure qualitative<br />

ainsi qu’à une forme de communication, les<br />

PLIE du Nord Pas de Calais ont <strong>en</strong>gagé, il y a<br />

quelques mois, une grande <strong>en</strong>quête auprès<br />

de leurs participants. Ils ont choisi un panel<br />

représ<strong>en</strong>tatif de participants : un ¼ <strong>en</strong> sorties<br />

positives, un ¼ <strong>en</strong> sorties autres, ¼ <strong>en</strong> files<br />

actives et un dernier ¼ <strong>en</strong> <strong>en</strong>trées dans<br />

l’année toujours prés<strong>en</strong>ts. Sur la base d’un<br />

mailing fait après des 17 PLIE qui ont participé,<br />

il y a eu 1240 réponses utilisables (l’objectif<br />

était 1000). Trois questions tournai<strong>en</strong>t autour<br />

de « comm<strong>en</strong>t percevez-vous votre<br />

référ<strong>en</strong>t ? », d’autres questions tournai<strong>en</strong>t<br />

autour de progrès que la personne avait pu<br />

faire à titre personnel <strong>en</strong> matière<br />

d’autonomie, de capacité à se prés<strong>en</strong>ter à un<br />

employeur, etc. La problématique pour ces<br />

PLIE était de se dire « certes, on est mesuré<br />

sur les 48 % de sorties positives, mais n’y a-t-il<br />

pas autre chose que le PLIE apporte ? » (dans<br />

le cadre de l’évaluation du PLIE du<br />

Vermandois, la moitié des participants du PLIE<br />

disai<strong>en</strong>t rev<strong>en</strong>ir du « travail » lorsqu’ils<br />

r<strong>en</strong>trai<strong>en</strong>t d’un CAE ou d’un chantier ; pour<br />

Laur<strong>en</strong>t MONIOT<br />

On a voulu, surtout, travailler sur des<br />

cohortes non choisies mais tirées au hasard<br />

par rapport aux quatre <strong>en</strong>trées. Le but était de<br />

sortir du carcan des 50 % de sorties positives<br />

légitimées par le fait qu’elles sont voulues par<br />

des élus du territoire et que l’on s’adresse à<br />

un public cible qui <strong>en</strong> a vraim<strong>en</strong>t besoin. Cette<br />

démarche peut aller plus loin, dans le cadre de<br />

la mise <strong>en</strong> place de normes AFNOR contrôlées<br />

par l’AFAQ, ce qui nécessite du temps, de<br />

l’arg<strong>en</strong>t mais contribue à avoir au quotidi<strong>en</strong><br />

une bonne qualité de gestion et à définir le<br />

« qui fait quoi ».<br />

la marge. Cette démarche s’inscrit vraim<strong>en</strong>t<br />

dans la conduite de la stratégie d’un<br />

organisme<br />

les élus, cela avait un poids de dire que les<br />

g<strong>en</strong>s qui sont dans les PLIE travaill<strong>en</strong>t…). Cette<br />

<strong>en</strong>quête a permis de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que,<br />

d’une part à 95 % les participants étai<strong>en</strong>t<br />

satisfaits de leurs référ<strong>en</strong>ts, et que d’autre<br />

part, les problématiques de capacité à se<br />

prés<strong>en</strong>ter à un employeur, de confiance <strong>en</strong><br />

eux, de mobilité et de facilité à réaliser des<br />

démarches seuls, mesurant l’autonomie<br />

(exemple sur la capacité à effectuer des<br />

démarches seuls, 72 % répondai<strong>en</strong>t<br />

positivem<strong>en</strong>t) avai<strong>en</strong>t évolué favorablem<strong>en</strong>t.<br />

C’est une démarche qu’il vaut mieux<br />

organiser à plusieurs PLIE vu l’importance du<br />

travail qui reste cep<strong>en</strong>dant tout-à-fait<br />

réalisable (il s’agit de faire des listings et<br />

d’<strong>en</strong>voyer les questionnaires avec une<br />

<strong>en</strong>veloppe timbrée pour la réponse), qui a été<br />

extrêmem<strong>en</strong>t parlante. Elle a fait l’objet d’un<br />

article dans le journal des réseaux de l’AVE (un<br />

petit pavé raconte ce travail).<br />

Si 10 000 ou 15000 participants des<br />

PLIE, chaque année, disai<strong>en</strong>t ce qu’ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />

du référ<strong>en</strong>t et ce qu’ils ont gagné grâce au<br />

PLIE <strong>en</strong> plus de trouver ou non un travail, cela<br />

aurait à mon avis, <strong>en</strong> termes d’analyse<br />

qualitative, du poids.<br />

qui nous pèse et nous empêche de dire que le<br />

public travaille.<br />

Nous avons fait aussi un bilan sur<br />

l’année et avons calculé le nombre de contrats<br />

signés par les participants du PLIE. On sort du<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

165


ésultat positif à tout prix et on signale que<br />

des personnes ont démarré un contrat de<br />

travail dans le cours de l’année. Les chiffres<br />

sont très bons et on peut se comparer à<br />

d’autres dispositifs qui ont ce même niveau<br />

d’exig<strong>en</strong>ce, c’est-à-dire déclarer les g<strong>en</strong>s qui<br />

démarr<strong>en</strong>t un contrat de travail.<br />

Nous avons réalisé égalem<strong>en</strong>t une<br />

photographie au 31 décembre 2009, la<br />

situation à cette date est peut-être mal choisie<br />

et on pourrait le faire sur une autre période<br />

avec une date charnière, par exemple <strong>en</strong> juin<br />

(mais on aurait le même souci car les actions<br />

s’arrêt<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant les vacances scolaires). La<br />

photographie permet de dire que sur tant de<br />

personnes <strong>en</strong> file active, combi<strong>en</strong> sont<br />

aujourd’hui <strong>en</strong> activité : sur les 25 PLIE de la<br />

région Nord Pas de Calais, 17 ont répondu<br />

représ<strong>en</strong>tant 92 % de l’<strong>en</strong>semble des<br />

personnes suivies (les PLIE n’ayant pas<br />

répondu sont les petits PLIE). On s’est r<strong>en</strong>du<br />

compte que 1/3 des publics était <strong>en</strong> insertion<br />

(structure d’insertion au s<strong>en</strong>s large), 1/3 <strong>en</strong><br />

Marie-Alice GONCALVES<br />

Par rapport au nombre de sorties<br />

positives, il s’agit bi<strong>en</strong> sûr d’un élém<strong>en</strong>t à<br />

indiquer. Dans notre comité de pilotage et lors<br />

des réunions avec les part<strong>en</strong>aires, nous<br />

faisons toujours un zoom sur les étapes<br />

parcours emploi car cela montre la qualité du<br />

travail du référ<strong>en</strong>t. Il faut donc communiquer<br />

sur ces chiffres et pas seulem<strong>en</strong>t sur les<br />

pourc<strong>en</strong>tages de sorties positives.<br />

Nous avons fait l’année dernière un<br />

zoom, ou plutôt un questionnaire qualité à<br />

destination des personnes qui avai<strong>en</strong>t un suivi<br />

Lionel ROESCH<br />

Un certain nombre de conseils<br />

généraux, c’est le cas dans l’Aude, se sont<br />

saisis de la question des résultats qualitatifs.<br />

Ils ont souhaité, pour les suivis du RSA,<br />

valoriser la démarche d’autonomie et<br />

d’amélioration qualitative de la situation de la<br />

personne, au-delà de sa seule situation vis-àvis<br />

de l’emploi.<br />

L’autre témoignage que je souhaitais<br />

apporter est que la valorisation de ces étapes<br />

permet de justifier du travail des référ<strong>en</strong>ts. Il y<br />

a cinq ans, nous n’avions pas de référ<strong>en</strong>ts (je<br />

médiation ou <strong>en</strong> mesures à l’emploi et 1/3 <strong>en</strong><br />

emploi, ce qui signifie que 2/3 de l’<strong>en</strong>semble<br />

des publics avait une activité dans la journée.<br />

C’est une démarche que l’on a voulue<br />

<strong>en</strong> Nord Pas-de-Calais parce que nous sommes<br />

<strong>en</strong> pleine négociation pour aller chercher du<br />

FSE complém<strong>en</strong>taire à mi-parcours et qu’il<br />

nous faut montrer la plus-value. Nous sommes<br />

<strong>en</strong> retard sur notre CSF et notre certificat de<br />

dép<strong>en</strong>ses, ce qui signifie que nous n’arrivons<br />

pas à prouver nos dép<strong>en</strong>ses réelles, les<br />

dép<strong>en</strong>ses étant uniquem<strong>en</strong>t liées au CSF. La<br />

DGEFP considère donc que nous ne sommes<br />

pas de bons consommateurs alors que nous<br />

savons que nous avons consommé l’arg<strong>en</strong>t.<br />

Cette <strong>en</strong>quête vi<strong>en</strong>t, et l’article dans le journal<br />

des réseaux, nous permet d’<strong>en</strong>richir notre<br />

communication. Nous voulons réitérer cette<br />

action tous les ans, la démarche étant établie<br />

et systémique, ce qui fait que nous sommes<br />

tous capables et que nous avons tous, dans<br />

une démarche qualité, inscrit et décrit cette<br />

action.<br />

« code de la route et permis de conduire »<br />

pour voir, au bout de deux ans, ce qu’elles<br />

étai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ues. On se retrouve avec des<br />

résultats très positifs même si les personnes<br />

sont sorties du PLIE, car grâce au permis elles<br />

ont acheté une voiture parfois six mois après<br />

et ont pu retrouver du travail, cela a donc été<br />

un décl<strong>en</strong>cheur qui n’est pas forcém<strong>en</strong>t<br />

mesuré à la sortie du PLIE. Il est important de<br />

regarder l’impact qu’a eu le parcours PLIE sur<br />

leur parcours de vie.<br />

le faisais). J’ai compris alors que pour avoir<br />

des référ<strong>en</strong>ts, il fallait justifier de ce qu’ils<br />

faisai<strong>en</strong>t au-delà du seul résultat emploi sur<br />

lequel nous communiquions classiquem<strong>en</strong>t<br />

depuis le début. Le fait de montrer aux<br />

part<strong>en</strong>aires, dans les comités de pilotage ou<br />

les comités techniques, l’<strong>en</strong>semble des étapes<br />

qui étai<strong>en</strong>t mobilisées tant sur le plan<br />

administratif, social, formation et toutes les<br />

étapes emploi, cela a mis <strong>en</strong> avant la qualité et<br />

l’implication du travail des référ<strong>en</strong>ts de<br />

parcours au sein des PLIE. C’est très important<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

166


car cela est notre spécificité et notre grande<br />

plus-value, au regard notamm<strong>en</strong>t de la notion<br />

Dany MALVESTIO<br />

Je suis chargée de mission au sein du<br />

PLIE de Melun porté par la Maison de l’emploi.<br />

Nous avons, de notre côté, mis <strong>en</strong> place un<br />

outil de suivi des sorties positives. Nous<br />

donnons systématiquem<strong>en</strong>t aux participants<br />

un questionnaire d’évaluation (avec une<br />

H<strong>en</strong>ri LE MAROIS<br />

Je les relis :<br />

- ¼ <strong>en</strong> sorties positives au second semestre<br />

2009 (l’<strong>en</strong>quête ayant été faite début<br />

2010)<br />

- ¼ <strong>en</strong> sorties autres<br />

- ¼ <strong>en</strong> file active depuis plus d’un an<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Dans cette <strong>en</strong>quête, les retours étai<strong>en</strong>tils<br />

anonymes ou non ?<br />

Je me suis dit que c’était une super idée<br />

mais si je le fais sur mon territoire, il faut que<br />

Laur<strong>en</strong>t MONIOT<br />

L’<strong>en</strong>quête était bi<strong>en</strong> anonyme. Certains<br />

PLIE ont indiqué aux personnes qu’elles<br />

pouvai<strong>en</strong>t indiquer leur nom et celui de leur<br />

référ<strong>en</strong>t, mais le but n’était pas de stigmatiser<br />

les personnes. Certaines personnes ont rempli<br />

le docum<strong>en</strong>t avec l’aide de leur référ<strong>en</strong>t, car<br />

Lionel ROESCH<br />

Nous avons mis égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place un<br />

questionnaire mais davantage à l’issue des<br />

chantiers d’insertion. Cette question de<br />

l’id<strong>en</strong>tité s’est posée et nous avons indiqué<br />

que l’apposition des nom et prénom était<br />

facultative. Nous nous sommes r<strong>en</strong>dus<br />

compte que, sans explications, c’était souv<strong>en</strong>t<br />

difficile pour le public de compr<strong>en</strong>dre les<br />

questions et d’y répondre. Néanmoins, on a<br />

eu un taux de satisfaction qui tournait chaque<br />

année autour de 80-90 % selon les questions.<br />

Il y aurait peut-être besoin d’avoir recours à<br />

un organisme extérieur qui expliquerait et qui<br />

Laur<strong>en</strong>t MONIOT<br />

Le taux de retour de 22 % correspond<br />

surtout aux personnes <strong>en</strong>core suivies. Pour les<br />

de référ<strong>en</strong>t unique.<br />

<strong>en</strong>veloppe timbrée), pour avoir un retour sur<br />

les élém<strong>en</strong>ts décl<strong>en</strong>cheurs de leur parcours et<br />

sur ce qui s’est passé avec leur référ<strong>en</strong>t.<br />

Dans l’<strong>en</strong>quête qualitative, vous avez<br />

parlé de quatre <strong>en</strong>trées, pouvez-vous nous les<br />

repréciser ?<br />

- ¼ <strong>en</strong> <strong>en</strong>trées dans l’année et toujours<br />

prés<strong>en</strong>ts.<br />

Le tirage est aléatoire pour les grands<br />

PLIE notamm<strong>en</strong>t, le taux de réponse étant de<br />

l’ordre de 22 % (1240 réponses effectives sur<br />

plus de 6000 personnes interrogées)<br />

ce soit anonyme. Sinon, je vais me faire tirer<br />

dessus à boulets rouges.<br />

ils n’ont pas forcém<strong>en</strong>t une analyse et ont<br />

souhaité le faire avec le référ<strong>en</strong>t parce qu’ils<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> confiance. Cela prouve aussi qu’ils<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t voir leur référ<strong>en</strong>t dès qu’ils ont un<br />

souci.<br />

ne serait pas juge et partie. Nous avons<br />

maint<strong>en</strong>u cette action car cela était l’occasion<br />

d’apporter un droit de réponse aux usagers,<br />

dans le cadre de la notion de qualité de<br />

service public, qu’ils n’avai<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t<br />

par ailleurs.<br />

Certains questionnaires ont été parfois<br />

très marqués négativem<strong>en</strong>t, lorsqu’on<br />

retrouvait les échecs de l’accompagnem<strong>en</strong>t.<br />

On a donc eu un effet boomerang, avec des<br />

retours très négatifs que l’on pouvait toutefois<br />

expliquer. La phase d’autocritique nous parait<br />

cep<strong>en</strong>dant indisp<strong>en</strong>sable.<br />

personnes <strong>en</strong> sorties autres et positives, nous<br />

avons certaines difficultés à avoir des retours.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

167


Ce taux de retour est donc bi<strong>en</strong> meilleur pour<br />

les personnes actuellem<strong>en</strong>t suivies, alors que<br />

lorsqu’elles sont sorties, elles nous oubli<strong>en</strong>t et<br />

nous répond<strong>en</strong>t moins.<br />

Pour l’<strong>en</strong>semble des PLIE du Nord Pasde-Calais,<br />

mais ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pour les PLIE<br />

d’une taille assez conséqu<strong>en</strong>te, il y a eu<br />

confusion des participants sur les référ<strong>en</strong>ts<br />

Lionel ROESCH<br />

Pour nous, le problème ne s’est pas<br />

posé car nous avons des référ<strong>en</strong>ts uniques qui<br />

sont à la fois les accompagnateurs de<br />

chantiers et les référ<strong>en</strong>ts de parcours du PLIE.<br />

On ne dédouble pas l’accompagnem<strong>en</strong>t, mais<br />

(les référ<strong>en</strong>ts de parcours et les référ<strong>en</strong>ts<br />

d’étape). Il est arrivé qu’ils indiqu<strong>en</strong>t plutôt le<br />

référ<strong>en</strong>t d’étape que le référ<strong>en</strong>t de parcours. Il<br />

y a donc une complém<strong>en</strong>tarité à trouver car la<br />

personne est peut-être suivie <strong>en</strong> étape mais<br />

elle est toujours suivie par une autre personne<br />

dans le cadre d’un parcours.<br />

il faut vraim<strong>en</strong>t « s’accrocher » car nous<br />

devons pousser les carcans, l’Etat finançant<br />

des accompagnateurs de chantier et non des<br />

référ<strong>en</strong>ts.<br />

Mireille WEIST, Directrice du PLIE Plaine-commune<br />

Quand vous parlez du référ<strong>en</strong>t unique, de co-financeurs, vous avez le référ<strong>en</strong>t jeune<br />

est-ce que cela veut dire que vos référ<strong>en</strong>ts dans les missions locales (pour les moins de 26<br />

suiv<strong>en</strong>t tout public de A à Z ou est-ce que, ans), le référ<strong>en</strong>t RSA, le référ<strong>en</strong>t pour<br />

comme certains PLIE dont le nôtre qui dép<strong>en</strong>d l’emploi ?<br />

Lionel ROESCH<br />

Les référ<strong>en</strong>ts de notre PLIE sont des<br />

référ<strong>en</strong>ts qui sont dans des associations, je<br />

n’ai pas de référ<strong>en</strong>ts à la Mission locale, à Pôle<br />

emploi ou ailleurs. Ce sont de vrais référ<strong>en</strong>ts<br />

uniques, et nous allons plus loin, avec le<br />

conseil général et son référ<strong>en</strong>t socio-pro,<br />

quand la personne est au RSA. Nous sommes<br />

<strong>en</strong> train de le mettre <strong>en</strong> place avec des<br />

demandes de transfert de dossiers vers les<br />

référ<strong>en</strong>ts du PLIE qui sont quasim<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ts<br />

uniques pour les chantiers, le PLIE, le RSA.<br />

Notre chall<strong>en</strong>ge actuel est de faire <strong>en</strong> sorte<br />

Mireille WEIST<br />

Pour nous, les élus ont voulu que ce<br />

soi<strong>en</strong>t les structures labellisées<br />

« accompagnem<strong>en</strong>t », soit les missions<br />

locales, les projets de ville RMI/RSA et le PE.<br />

Lionel ROESCH<br />

La particularité pour y arriver est que<br />

l’<strong>en</strong>semble des référ<strong>en</strong>ts, qui sont dans quatre<br />

structures employeurs, a les mêmes bureaux<br />

que le PLIE. Ils sont complètem<strong>en</strong>t intégrés du<br />

premier janvier au 31 décembre (c’est dans<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ts uniques avec Pôle<br />

emploi.<br />

Il n’y a pas de problèmes d’ori<strong>en</strong>tation,<br />

nous recevons des jeunes et des moins jeunes,<br />

des RSA et des chômeurs de longue durée.<br />

Les référ<strong>en</strong>ts se voi<strong>en</strong>t attribuer un<br />

portefeuille dans les comités d’intégration des<br />

publics. Cette organisation est difficile à<br />

mettre <strong>en</strong> place et je l’ai construite<br />

progressivem<strong>en</strong>t depuis 2005 (d’abord un<br />

référ<strong>en</strong>t, aujourd’hui, six et demi).<br />

C’est plus facile de travailler quand ils sont<br />

assez près, par rapport à 23 référ<strong>en</strong>ts avec<br />

trois employeurs différ<strong>en</strong>ts.<br />

l’appel à projets), coordonnés par le PLIE et<br />

localisés dans la Maison de l’emploi et de la<br />

formation, laquelle Maison de l’emploi<br />

accueille aussi d’autres structures. Les<br />

référ<strong>en</strong>ts de parcours du PLIE sont avec moi.<br />

Micheline LE ROUX, Directrice adjointe du PLIE pays de Brest<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

168


Mon témoignage est que nous avons<br />

huit référ<strong>en</strong>ts de parcours (dont le nombre va<br />

bi<strong>en</strong>tôt augm<strong>en</strong>ter), dont trois qui sont Pôle<br />

emploi et basés dans les ag<strong>en</strong>ces Pôle emploi<br />

(c<strong>en</strong>tres de formation CIDF). Au PLIE, nous<br />

recevons toutes les prescriptions, que ce soit<br />

du RSA ou de différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires, et nous<br />

faisons la répartition plutôt <strong>en</strong> fonction du lieu<br />

géographique. Le référ<strong>en</strong>t Pôle emploi va<br />

accompagner après la personne de début<br />

janvier jusqu’à la fin de son parcours. Cela<br />

s’est toujours passé de cette façon, même s’il<br />

s’agit d’une personne qui vi<strong>en</strong>t de l’ag<strong>en</strong>ce PE<br />

dont elle relève. Tout est c<strong>en</strong>tralisé dans un<br />

lieu unique, qui est le siège du PLIE, et cela n’a<br />

jamais posé de difficultés. On a fait un choix<br />

au niveau géographique. Il n’y a que dans la<br />

Mission locale, où nous aurons bi<strong>en</strong>tôt des<br />

référ<strong>en</strong>ts, que ceux-ci ne suivront que le<br />

public de moins de 26 ans.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

169


Atelier<br />

L’observatoire des parcours :<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t dans les PLIE<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Eddy CARRETERO<br />

Coordinateur de parcours, PLIE du Pays Libournais<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Consultante, La Fabrique<br />

Animation<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Consultante, La Fabrique<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

170


Eddy CARRETERO<br />

Je suis coordinateur de Parcours pour le<br />

PLIE du Libournais <strong>en</strong> Gironde, et plus<br />

précisém<strong>en</strong>t dans la région Aquitaine, où un<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Je suis consultante et je vais vous parler<br />

des observatoires mis <strong>en</strong> place dans les PLIE.<br />

Le premier observatoire des parcours a<br />

été mis <strong>en</strong> place à Rueil-Malmaison, à un<br />

mom<strong>en</strong>t où la Directrice du PLIE de Rueil-<br />

Malmaison, qui était Marie-Pierre ESTABLIE<br />

d’ARGENCÉ aujourd’hui Déléguée générale de<br />

l’Alliance Villes Emploi, voulait constater qu’il<br />

observatoire des parcours est <strong>en</strong> place depuis<br />

2008.<br />

y avait certains publics qui n’arrivai<strong>en</strong>t pas à<br />

profiter d’un vrai parcours pour l’emploi. Il a<br />

fallu d’abord id<strong>en</strong>tifier ces personnes pour<br />

voir s’ils avai<strong>en</strong>t un profil particulier.<br />

Nous allons faire maint<strong>en</strong>ant un tour de<br />

salle pour chacun puisse se prés<strong>en</strong>ter et<br />

préciser ses att<strong>en</strong>tes.<br />

Aurore MALEZIEUX, Chargée de mission gestion des parcours dans le cadre du PLIE<br />

du Cot<strong>en</strong>tin<br />

Nous allons mettre <strong>en</strong> place et les part<strong>en</strong>aires afin qu’ils adhér<strong>en</strong>t à notre<br />

l’observatoire <strong>en</strong> 2011, mais on a eu un gros<br />

travail <strong>en</strong> amont pour fédérer les collectivités<br />

projet. Nous allons beaucoup travailler sur la<br />

revalorisation des missions des référ<strong>en</strong>ts.<br />

Sonia CRILLON, Chargée de mission PLIE Terre de Lorraine<br />

Je suis chargée de mission sur la gestion place d’observatoire de parcours et cela est à<br />

des parcours. Nous n’avons pas <strong>en</strong>core mis <strong>en</strong> <strong>en</strong>visager.<br />

Nathalie FERRE, Directrice du PLIE de l’agglomération toulousaine<br />

Le PLIE compr<strong>en</strong>d le territoire de la (deux intercommunalités). Il n’y a pas, à ce<br />

communauté urbaine du Grand Toulouse et la jour, d’observatoire des parcours et cela reste<br />

communauté d’agglomérations du SICOVAL à développer.<br />

Thiphaine RIOU, Chargée de mission, PLIE de R<strong>en</strong>nes métropole<br />

Nous n’avons pas d’observatoire et je certain temps. Nous faisons aussi le constat<br />

ne suis pas certaine que cette question soit à que les prescripteurs utilis<strong>en</strong>t peu les actions<br />

l’ordre du jour. Pour autant, nous nous que nous mettons <strong>en</strong> place et ce défaut de<br />

interrogeons sur les personnes sans étape ou prescription nous interpelle.<br />

celles qui sont dans le dispositif depuis un<br />

Elisabeth JEANMOUGIN, Chargée de mission, PLIE du Grand Besançon<br />

Nous souhaitons, avec notre<br />

communauté d’agglomération, mettre un<br />

observatoire <strong>en</strong> place.<br />

Séverine PROERES, Assistante au PLIE du Grand Besançon<br />

Sylvette VILCOQ, Directrice adjointe du PLIE de Plaine commune<br />

Notre objectif est d’améliorer nos<br />

parcours.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

171


Cécile ADAM, Chargée de mission, Plaine commune<br />

Je suis chargée de mission sur le projet commune qui regroupe huit villes <strong>en</strong> Seinede<br />

ville RSA communautaire, pour la Saint-D<strong>en</strong>is. Nous avons des référ<strong>en</strong>ts PLIE à<br />

communauté d’agglomération de Plaine l’intérieur des projets de ville RSA.<br />

Emmanuel JOURNOT, INFFOLOR<br />

INFFOLOR est le CARIF (C<strong>en</strong>tre Régional<br />

d’Information sur les Formations) <strong>en</strong> région<br />

Lorraine. Je travaille aussi à la mise <strong>en</strong> place<br />

d’un portefeuille numérique, un e-portfolio<br />

qui permettrait de capitaliser les parcours des<br />

personnes et de mieux réfléchir aux projets.<br />

Cet outil est <strong>en</strong> train d’être expérim<strong>en</strong>té à<br />

différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>droits de Lorraine, et notamm<strong>en</strong>t<br />

à la Maison de l’emploi Terre de Lorraine.<br />

Nathalie PLANCHE, Coordinatrice au PLIE du pays rochefortais<br />

Je souhaiterais savoir si l’observatoire certaines fois cela marche et d’autres fois<br />

permet de répondre à la question « Pourquoi non ? ».<br />

Géraldine BONNEAU, Coordinatrice des parcours PLIE du Grand-Poitiers<br />

Nous souhaiterions mettre <strong>en</strong> place un<br />

observatoire, à la suite de l’évaluation du PLIE<br />

faite récemm<strong>en</strong>t.<br />

Christine POULIQUEN, Responsable d’activités au PLIE de la métropole nantaise<br />

J’ai participé à une formation sur<br />

l’observatoire des parcours, il y a déjà quelque<br />

<strong>en</strong> avant. Il n’aide pas vraim<strong>en</strong>t à la<br />

réori<strong>en</strong>tation des actions du PLIE. Je souhaite<br />

temps. Nous avons mis <strong>en</strong> place un me replonger dans la méthodologie et pouvoir<br />

observatoire des parcours mais celui-ci reste échanger avec d’autres personnes.<br />

trop technique et n’est pas suffisamm<strong>en</strong>t mis<br />

Philippe GOBILLON, Directeur du PLIE Plaine c<strong>en</strong>trale initiatives<br />

L’association met <strong>en</strong> œuvre, <strong>en</strong>tre regroupe notamm<strong>en</strong>t Créteil, Limeilautres<br />

activités, le PLIE, sur la communauté Brévannes et Alfortville.<br />

d’agglomération de Plaine c<strong>en</strong>trale, qui<br />

Emma DA CUNHA, Assistante de direction à la Maison territoriale emploi formation<br />

et au PLIE Val de Lorraine<br />

Christine RIBEIRO, Coordinatrice au PLIE nancé<strong>en</strong><br />

Nous avons mis <strong>en</strong> place un miniobservatoire<br />

contexte politique et part<strong>en</strong>arial ayant<br />

(25 situations ont été observées<br />

<strong>en</strong> 2009). Je suis là pour savoir quelle suite il<br />

convi<strong>en</strong>t de donner aux observatoires et si<br />

tellem<strong>en</strong>t changé avec l’arrivée du RSA, je ne<br />

me vois pas, à l’heure actuelle, remettre <strong>en</strong><br />

place un observatoire.<br />

nous devons, ou non, <strong>en</strong> redémarrer un. Le<br />

Juli<strong>en</strong> LEPREUX, Facilitateur à la Maison de l’emploi de Villefranche-sur-Saône<br />

Je suis <strong>en</strong> pleine découverte de cet dans ce domaine, la philosophie des clauses<br />

observatoire parce que nous essayons de sociales voulant que l’on crée des parcours<br />

mutualiser une démarche GTEC et les clauses pour les publics <strong>en</strong> insertion.<br />

Nathalie FAILLE, Chargée de mission et coordinatrice, PLIE de S<strong>en</strong>s<br />

Je suis là pour la gestion des parcours,<br />

car cela fait un mom<strong>en</strong>t que nous<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

172


éfléchissons à la mise <strong>en</strong> place d’un<br />

observatoire et nous aimerions être prêts <strong>en</strong><br />

Minelle VERDIÉ<br />

Les questions que vous avez soulevées<br />

sont les suivantes :<br />

- L’accord avec la démarche du part<strong>en</strong>ariat<br />

et/ou de la direction et/ou de la direction<br />

politique ;<br />

- Le travail avec les conseillers (et<br />

comm<strong>en</strong>t remettre <strong>en</strong> marche un<br />

observatoire qui existe déjà ?) ;<br />

- Le travail côté parcours<br />

- Pourquoi cela ne marche pas toujours ?<br />

L’observatoire des parcours a été mis <strong>en</strong><br />

place pour essayer de mieux compr<strong>en</strong>dre les<br />

raisons pour lesquelles le dispositif ne<br />

marchait pas, dans tous les PLIE, pour une<br />

partie du public. On a bâti un outil très<br />

pragmatique, un « observatoire », dont la<br />

fonction est d’observer mais qui ne doit pas<br />

être confondu avec des observatoires à visée<br />

universitaire, ou plus exhaustive.<br />

L’objet est de focaliser et de mettre des<br />

moy<strong>en</strong>s d’observation et de compréh<strong>en</strong>sion<br />

c<strong>en</strong>trés sur le public le plus <strong>en</strong> difficultés.<br />

Cette notion des « plus <strong>en</strong> difficultés » est<br />

bi<strong>en</strong> sûr relative (par rapport à qui ? et par<br />

rapport à quoi ?). Un PLIE fonctionnant avant<br />

tout avec des référ<strong>en</strong>ts, on a choisi de faire<br />

déterminer les publics « les plus <strong>en</strong><br />

difficultés » par les référ<strong>en</strong>ts.<br />

Je vais pr<strong>en</strong>dre un exemple.<br />

L’observatoire que l’on a monté est<br />

éminemm<strong>en</strong>t qualitatif. On a mis <strong>en</strong> place une<br />

méthode pour essayer de compr<strong>en</strong>dre, le plus<br />

finem<strong>en</strong>t possible, pourquoi certains parcours<br />

bloquai<strong>en</strong>t : certaines personnes cumulai<strong>en</strong>telles<br />

davantage de freins ? Leur avait-on<br />

proposé des parcours adaptés ? Les freins<br />

avai<strong>en</strong>t-ils été mal repérés au départ<br />

(problèmes de diagnostic) ? Avait-on dans le<br />

PLIE le nécessaire pour répondre aux<br />

problèmes repérés ?<br />

Il pouvait donc y avoir un <strong>en</strong>semble de<br />

freins, car un parcours c’est un conseiller qui<br />

r<strong>en</strong>contre et essaye d’apporter son aide<br />

professionnelle à une personne et qui, pour se<br />

faire, se dote d’outils, peut prescrire des<br />

actions d’insertion, etc.<br />

2011.<br />

La question est pourquoi cela ne<br />

marchait pas.<br />

On a demandé aux référ<strong>en</strong>ts de choisir<br />

eux-mêmes les dossiers qu’ils estimai<strong>en</strong>t les<br />

plus <strong>en</strong> difficultés. Il ne faut pas vouloir<br />

observer 350 dossiers car on n’y arrive pas<br />

mais, <strong>en</strong> même temps, il <strong>en</strong> faut un nombre<br />

suffisant pour que l’on puisse faire de la<br />

mutualisation.<br />

Très souv<strong>en</strong>t, les observatoires que<br />

nous mettons <strong>en</strong> place, au titre d’Alliance<br />

Villes Emploi, ont <strong>en</strong>tre 50 et 75 personnes<br />

dans la cohorte. J’ai aidé le PLIE de Rueil-<br />

Malmaison au montage d’observatoires, avec<br />

des cohortes de 100 personnes, et c’est<br />

terrible !<br />

Ces observatoires fonctionn<strong>en</strong>t avec les<br />

conseillers qui choisiss<strong>en</strong>t les dossiers à suivre<br />

de plus près, un chargé de mission qui va<br />

piloter le dispositif et Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

extérieur. Les référ<strong>en</strong>ts choisiss<strong>en</strong>t par<br />

exemple 50 personnes, soit cinq dossiers<br />

chacun pour dix référ<strong>en</strong>ts. L’intérêt du choix<br />

par les référ<strong>en</strong>ts est qu’ils vont choisir des<br />

dossiers difficiles, qui cumul<strong>en</strong>t les freins, mais<br />

aussi des dossiers pour lesquels ils sont euxmêmes<br />

<strong>en</strong> difficultés. On a une double <strong>en</strong>trée<br />

et un double intérêt car on va analyser deux<br />

choses : le profil de la personne et les freins<br />

qu’elle r<strong>en</strong>contre mais égalem<strong>en</strong>t ce qui<br />

bloque dans le parcours.<br />

Le chargé de mission « observatoire »<br />

va r<strong>en</strong>contrer chaque conseiller qui va lui<br />

raconter son dossier, selon une méthode que<br />

l’on a mis <strong>en</strong> place petit à petit et à laquelle je<br />

ti<strong>en</strong>s beaucoup : ce qu’il y a eu avant l’arrivée<br />

dans le PLIE (dans l’histoire de la personne, il y<br />

a eu des ruptures, des difficultés, des<br />

cabossages…) ; ce qui s’est passé au mom<strong>en</strong>t<br />

de l’<strong>en</strong>trée dans le PLIE (le diagnostic et les<br />

voies de route <strong>en</strong>visagées) ; ce qui s’est passé<br />

après l’<strong>en</strong>trée dans le PLIE (les actions<br />

proposées par rapport aux difficultés et/ou<br />

aux ressources repérées).<br />

Nous avons consigné ces élém<strong>en</strong>ts dans<br />

un « dossier participant ». Ce dossier est<br />

travaillé par le chargé de mission<br />

« observatoire » avec chaque conseiller. Nous<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

173


avons avec cette méthodologie le matériau<br />

pour savoir ce qui s’est passé avant. Le chargé<br />

de mission « observatoire » récupère tous les<br />

dossiers, soit dans l’exemple 50 dossiers.<br />

Intervi<strong>en</strong>t alors le troisième pilier de<br />

l’observatoire qui est l’interv<strong>en</strong>ant extérieur.<br />

Si l’on se cont<strong>en</strong>te de travailler « intramuros<br />

», à l’intérieur du PLIE, avec des g<strong>en</strong>s<br />

qui connaiss<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t les participants,<br />

le risque est celui de l’interprétation<br />

personnelle.<br />

Pour avoir une harmonisation de ces<br />

interprétations et apporter une expéri<strong>en</strong>ce qui<br />

soit une véritable expertise, il y a toujours<br />

dans les observatoires un interv<strong>en</strong>ant<br />

extérieur qui récupère la totalité des dossiers<br />

avec le pilote de l’observatoire afin qu’ils<br />

puiss<strong>en</strong>t les analyser <strong>en</strong>semble. Cela permet<br />

de voir des choses qui n’ont pas été vues au<br />

premier abord, parce qu’il y a parfois des<br />

choses que l’on ne voit plus ou que l’on ne<br />

voit que d’une certaine façon. L’interv<strong>en</strong>ant<br />

extérieur qui va travailler sur la totalité des<br />

dossiers va forcém<strong>en</strong>t relativiser un certain<br />

nombre d’élém<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> faisant des parallèles<br />

et des rapprochem<strong>en</strong>ts. Il y a donc une double<br />

analyse dont l’intérêt est d’<strong>en</strong> faire ressortir<br />

un certain nombre d’élém<strong>en</strong>ts :<br />

- soit de pure connaissance (presque<br />

statistique),<br />

- soit correspondant aux freins classiques<br />

(santé, logem<strong>en</strong>t, famille, qualification),<br />

-soit correspondant aux freins plus<br />

personnels (manque de confiance <strong>en</strong> soi, fuite<br />

devant la concrétisation de l’emploi…) que<br />

l’on peut travailler <strong>en</strong> tant que tels.<br />

On a mis au point une liste d’<strong>en</strong>viron<br />

dix-sept freins, laquelle peut être retravaillée<br />

dans chaque territoire. Ce n’est pas la peine<br />

cep<strong>en</strong>dant d’<strong>en</strong> mettre beaucoup plus car si<br />

les outils devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t trop perfectionnés, on<br />

ne peut plus les utiliser.<br />

Le troisième type d’outils est une<br />

typologie, qui évite le profilage et les tranches<br />

de publics mais qui mesure ce qui est le plus<br />

difficile à mesurer dans un PLIE, à savoir « la<br />

dynamique vers l’emploi » (comm<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>s<br />

boug<strong>en</strong>t pour l’emploi ?). On a établi une<br />

petite typologie pragmatique qui mesure ce<br />

mouvem<strong>en</strong>t. Par exemple, les personnes dont<br />

on étudie les dossiers sont dans un mom<strong>en</strong>t<br />

où cela patine, c’est l<strong>en</strong>t et compliqué, mais<br />

tout-à-coup il y a quelque chose qui se<br />

débloque et une évolution positive. Il y a cinq<br />

familles pour mesurer ce mouvem<strong>en</strong>t.<br />

De ces analyses, on <strong>en</strong> ressort :<br />

- Les caractéristiques du public,<br />

- Une liste de freins faisant apparaître les<br />

freins les plus importants du public du<br />

territoire (cela fait parfois tomber les<br />

représ<strong>en</strong>tations que l’on <strong>en</strong> a),<br />

- La manière y répondre puisqu’on analyse<br />

les parcours,<br />

- A-t-on, dans le PLIE, de quoi répondre à<br />

ces freins ?<br />

- Répondons-nous à côté ? Par exemple, si<br />

le frein ess<strong>en</strong>tiel est la mobilité et que<br />

notre action est le permis de conduire, si<br />

pour un 1/3 ce sont des problèmes<br />

pratiques, pour 2/3 ce sont peut-être des<br />

problèmes psychologiques parce qu’ils<br />

n’ont pas <strong>en</strong>vie de bouger ou d’autres<br />

problèmes.<br />

Cela apporte donc une connaissance<br />

plus fine des personnes dans la cohorte<br />

choisie. Quand on est référ<strong>en</strong>t et que l’on a un<br />

certain nombre de personnes à suivre, on n’a<br />

pas le temps de faire ce g<strong>en</strong>re de travail.<br />

Cela apporte aussi une connaissance<br />

plus qualitative des obstacles r<strong>en</strong>contrés. A<br />

travers les publics les plus <strong>en</strong> difficultés, on<br />

travaille pour l’<strong>en</strong>semble des publics du PLIE.<br />

Cela sert souv<strong>en</strong>t de support pour les<br />

échanges de pratiques et de pistes de<br />

professionnalisation <strong>en</strong>tre référ<strong>en</strong>ts.<br />

Pour l’équipe d’animation du PLIE, c’est<br />

un outil de pilotage au long cours car on a<br />

ainsi une vision précise des difficultés les plus<br />

complexes à résoudre r<strong>en</strong>contrées par les<br />

publics du territoire.<br />

Si nous faisons l’analyse d’un parcours<br />

une seule fois, nous avons une photographie.<br />

Il faut cep<strong>en</strong>dant mesurer les évolutions, c’est<br />

pourquoi nous avons mis <strong>en</strong> place la<br />

typologie. Nous conseillons de faire deux ou<br />

trois analyses par an ; à moins de deux par an,<br />

les photographies sont trop éloignées, et pour<br />

<strong>en</strong> faire davantage, il faudrait pr<strong>en</strong>dre<br />

quelqu’un à mi-temps ou à temps plein sur<br />

l’observatoire et cela serait trop cher <strong>en</strong><br />

temps de travail.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

174


C’est, <strong>en</strong>fin, un outil de communication.<br />

Comm<strong>en</strong>t expliquer le travail des PLIE et des<br />

Maisons de l’emploi? S’il n’y a pas<br />

d’observatoire, pour expliquer le travail d’un<br />

PLIE, on dit « j’ai r<strong>en</strong>tré tant de g<strong>en</strong>s d’un<br />

côté, tant ont disparu dans la nature parce<br />

Eddy CARRETERO<br />

Nous avons mis <strong>en</strong> place l’observatoire<br />

des parcours <strong>en</strong> 2008, suite à une r<strong>en</strong>contre<br />

régionale organisée par l’Union Régionale des<br />

PLIE d’Aquitaine qui nous a permis de<br />

découvrir cet observatoire à travers le PLIE de<br />

Bayonne qui <strong>en</strong> avait créé un.<br />

La démarche qualitative nous a plus<br />

immédiatem<strong>en</strong>t, et je p<strong>en</strong>se que le préalable<br />

est la demande des référ<strong>en</strong>ts, c’est la<br />

condition ess<strong>en</strong>tielle. Une volonté directe d’un<br />

directeur de PLIE ou d’un élu qui passerait<br />

commande sera malv<strong>en</strong>ue si elle n’était<br />

relayée par une démarche volontaire des<br />

référ<strong>en</strong>ts, car l’observatoire se situe au niveau<br />

de l’analyse. Il faut mettre <strong>en</strong> place une<br />

relation de confiance. Nous ne sommes pas là<br />

pour faire amis-amis et la méthodologie vi<strong>en</strong>t<br />

sécuriser la démarche. Au-delà des suivis des<br />

référ<strong>en</strong>ts (on reste un PLIE gestionnaire de<br />

conv<strong>en</strong>tions avec nos bénéficiaires), la relation<br />

avec les bénéficiaires doit être honnête et<br />

sincère. Cela va donc, pour certains référ<strong>en</strong>ts,<br />

bouleverser les pratiques mais cela vi<strong>en</strong>dra<br />

nécessairem<strong>en</strong>t impacter une organisation<br />

générale du PLIE, sans stigmatisation de tel ou<br />

tel type d’accompagnem<strong>en</strong>t. Il faut toujours<br />

avoir <strong>en</strong> considération le fait que l’on s’appuie<br />

sur une méthodologie.<br />

Une fois dépassé le stade de la<br />

démarche volontaire, la formation est<br />

indisp<strong>en</strong>sable pour le mettre <strong>en</strong> place. Dans la<br />

formation, après la prés<strong>en</strong>tation, il y a une<br />

mise <strong>en</strong> situation. Concrètem<strong>en</strong>t, on traite<br />

<strong>en</strong>semble les premiers dossiers et on voit<br />

comm<strong>en</strong>t appréh<strong>en</strong>der ce type de<br />

questionnem<strong>en</strong>t.<br />

Pour l’<strong>en</strong>trée dans le PLIE, on<br />

fonctionne tous de la même façon, avec plus<br />

ou moins de souplesse à ce mom<strong>en</strong>t fatidique<br />

pour notre financem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>. On<br />

accorde deux ou trois r<strong>en</strong>dez-vous puis on<br />

intègre la personne conformém<strong>en</strong>t à la norme<br />

légale. On a mis <strong>en</strong> place nos propres outils,<br />

pour la décision des référ<strong>en</strong>ts quant à l’<strong>en</strong>trée<br />

qu’ils ont abandonné, tant sont dans tant<br />

d’actions, tant sont sortis, etc.». Avec un<br />

observatoire, on peut aller plus <strong>en</strong> profondeur<br />

sur le travail du PLIE. On peut argum<strong>en</strong>ter sur<br />

davantage de choses et faire compr<strong>en</strong>dre ce<br />

qu’est, de façon palpable, le travail du PLIE.<br />

dans le PLIE, le diagnostic et la plus-value<br />

escomptée par ce passage, le choix des étapes<br />

de parcours… Avoir un observatoire des<br />

parcours permet d’aller plus loin dans la<br />

connaissance du parcours de la personne <strong>en</strong><br />

amont de son <strong>en</strong>trée dans le PLIE, des raisons<br />

de son arrivée dans le PLIE, du projet qui lui a<br />

été proposé par les référ<strong>en</strong>ts. Cela peut nous<br />

permettre de découvrir des événem<strong>en</strong>ts de la<br />

vie de la personne ou des petites choses, afin<br />

de mieux compr<strong>en</strong>dre certaines évolutions.<br />

L’observatoire des parcours a été mis <strong>en</strong><br />

place assez facilem<strong>en</strong>t, même si cela a pris du<br />

temps. Chacun a pu analyser, avec les<br />

différ<strong>en</strong>tes cohortes, les actions qui ont<br />

permis de lever tel ou tel frein.<br />

La plus-value est, pour nous, d’avoir fait<br />

émerger des freins qui n’étai<strong>en</strong>t pas id<strong>en</strong>tifiés<br />

<strong>en</strong> tant que tels, au-delà des freins classiques<br />

sur un territoire rural (la mobilité, les<br />

ressources). L’important est de questionner le<br />

parcours et cet outil nous a permis d’aller plus<br />

loin dans le questionnem<strong>en</strong>t. On s’est<br />

demandé ce qu’on mettait derrière la mobilité<br />

(est-ce de passer le permis de conduire ? estce<br />

le problème de ressources pour acheter le<br />

véhicule ou le problème psychologique ?). Ce<br />

frein n’est d’ailleurs arrivé qu’<strong>en</strong> cinquième<br />

position, le premier étant les difficultés<br />

d’hébergem<strong>en</strong>t.<br />

Il est ainsi apparu que les personnes<br />

choisies par les référ<strong>en</strong>ts, parce que ces<br />

derniers se s<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> difficultés ou<br />

s<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t la personne <strong>en</strong> difficultés sur le<br />

parcours, avai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t un problème<br />

d’autonomisation par rapport à<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t familial. Nous avons essayé<br />

d’y remédier avec des part<strong>en</strong>ariats dans le<br />

domaine de l’hébergem<strong>en</strong>t.<br />

Nous nous sommes égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus<br />

compte, et avons <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce r<strong>en</strong>forcé<br />

certains part<strong>en</strong>ariats, que le problème de la<br />

mobilité devait être retravaillé sur certains<br />

élém<strong>en</strong>ts que l’on n’avait pas <strong>en</strong>core mis <strong>en</strong><br />

© Alliance Villes Emploi<br />

175


li<strong>en</strong> (faire un accompagnem<strong>en</strong>t global des<br />

personnes que l’on positionnait seulem<strong>en</strong>t sur<br />

des actions de code ou de conduite).<br />

La plus-value a profité à toute l’équipe<br />

car nous avons communiqué sur les constats<br />

réalisés, par exemple sur le fait que l’objectif<br />

de la formation qualifiante n’était pas atteint<br />

au bout de deux ou trois années dans le PLIE,<br />

à défaut d’une intégration suffisante de<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t personnel de la personne. On<br />

a donc revu, de façon générale, notre dossier<br />

d’accueil et notre procédure d’intégration où<br />

nous avons inséré quelques questions sur<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t personnel de la personne.<br />

Nos outils fondam<strong>en</strong>taux ont été ainsi remis à<br />

jour.<br />

En conclusion, nous avons retravaillé<br />

nos outils et notre façon d’intégrer les publics,<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Je voudrais rev<strong>en</strong>ir sur deux ou trois<br />

élém<strong>en</strong>ts fondam<strong>en</strong>taux.<br />

La mise <strong>en</strong> place d’un observatoire est<br />

simple et va faire revoir, d’une façon ou d’une<br />

autre, toutes les procédures du PLIE. Dans la<br />

mesure où la base de travail des référ<strong>en</strong>ts du<br />

PLIE est le dossier du participant, vont être<br />

notamm<strong>en</strong>t revus les outils utilisés, la façon<br />

dont on pose les diagnostics, les procédures<br />

du PLIE.<br />

Au début, on a l’impression que l’on ne<br />

pointe que des choses négatives, des<br />

dysfonctionnem<strong>en</strong>ts mais très vite, dès la<br />

deuxième analyse, on voit ce qui a bougé et<br />

on mesure l’influ<strong>en</strong>ce des actions qui ont été<br />

mises <strong>en</strong> œuvre. On analyse à chaque fois les<br />

dossiers qui sont sortis du PLIE, pour voir si les<br />

personnes étai<strong>en</strong>t dans le PLIE depuis<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Sur l’aspect de l’analyse et des<br />

échanges de pratiques, est-il nécessaire que<br />

l’<strong>en</strong>semble des référ<strong>en</strong>ts y participe ou faut-il<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Je crois qu’il faut que l’<strong>en</strong>semble de<br />

l’équipe y participe. Après le travail de<br />

l’analyse des dossiers, il y a toujours une<br />

réunion de restitution à l’<strong>en</strong>semble de<br />

l’équipe des référ<strong>en</strong>ts et des chargés de<br />

mission <strong>en</strong>treprise ou formation impliqués<br />

remis au c<strong>en</strong>tre la commission d’intégration et<br />

de suivi des parcours et r<strong>en</strong>du lisible les<br />

parcours pour nos instances comme le comité<br />

de pilotage et le conseil d’administration. Cela<br />

nous a donné les moy<strong>en</strong>s de dire qu’il fallait<br />

pr<strong>en</strong>dre du temps pour analyser les parcours,<br />

qui étai<strong>en</strong>t certes longs mais qui pouvai<strong>en</strong>t<br />

être expliqués. La plus-value d’un<br />

accompagnem<strong>en</strong>t PLIE repose sur cette<br />

ambition. Dans l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

individualisé, certains parcours peuv<strong>en</strong>t être<br />

simples, même s’ils sont tous plus ou moins<br />

longs (18 mois de parcours <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne),<br />

tandis que d’autres peuv<strong>en</strong>t demander que<br />

l’on s’y arrête pour étudier à fond les<br />

problématiques, pour parfois se dire qu’il y a<br />

des prégnances qui ne relèv<strong>en</strong>t pas d’un PLIE.<br />

longtemps ou non et pour connaître les<br />

décl<strong>en</strong>cheurs de la sortie afin de pouvoir les<br />

mutualiser dans le PLIE (pour certains,<br />

l’observatoire a « capoté » suite à un<br />

changem<strong>en</strong>t de direction du PLIE et les<br />

nouveaux dirigeants ne voyai<strong>en</strong>t pas l’utilité<br />

de mettre <strong>en</strong> exergue les choses qui n’allai<strong>en</strong>t<br />

pas).<br />

Un deuxième point intéressant est<br />

l’utilisation de l’Observatoire par les référ<strong>en</strong>ts.<br />

Dès qu’ils ont un cas difficile, ils le mett<strong>en</strong>t le<br />

plus souv<strong>en</strong>t dans l’observatoire car ils sav<strong>en</strong>t<br />

qu’ils vont travailler dessus dans le cadre d’un<br />

échange de bonnes pratiques. Ils vont être<br />

aidés dans le traitem<strong>en</strong>t du dossier et auront<br />

des analyses complém<strong>en</strong>taires pour mieux<br />

compr<strong>en</strong>dre ce qui va se passer.<br />

partir de l’adhésion de chacun, sachant que<br />

ceux qui vont y adhérer sont les plus réceptifs<br />

à la démarche ?<br />

dans la démarche. Nous préparons un<br />

docum<strong>en</strong>t très précis, avec des tableaux, qui<br />

sert de support à l’échange des pratiques. Le<br />

plus souv<strong>en</strong>t, à la suite de ces réunions, les<br />

référ<strong>en</strong>ts choisiss<strong>en</strong>t des thématiques sur<br />

lesquelles des groupes de travail vont être<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

176


constitués. Cela peut aboutir à des<br />

propositions d’actions ou d’amélioration des<br />

outils. Si ne participe à cette réunion qu’une<br />

partie de l’équipe des référ<strong>en</strong>ts, le risque est<br />

que cela agrandisse les écarts dans les<br />

méthodes de travail.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

N’y a-t-il pas de conting<strong>en</strong>ce d’effectif,<br />

par exemple avec 25 référ<strong>en</strong>ts ?<br />

Minelle VERDIÉ<br />

J’ai travaillé <strong>en</strong> qualité d’interv<strong>en</strong>ant<br />

extérieur dans le PLIE Nord-Essonne, dans<br />

lequel il y avait 35 référ<strong>en</strong>ts au départ. Cette<br />

situation r<strong>en</strong>dait les choses assez difficiles et<br />

la direction du PLIE a été am<strong>en</strong>ée à redéfinir<br />

les personnes <strong>en</strong> charge d’une mission de<br />

« référ<strong>en</strong>t PLIE », et les conditions requises<br />

pour l’être. Par exemple, un conseiller de<br />

Mission locale peut-il continuer à suivre le<br />

portefeuille d’un référ<strong>en</strong>t PLIE avec <strong>en</strong>viron<br />

120 personnes ?<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

J’ai cru compr<strong>en</strong>dre que la cohorte avait<br />

une durée de vie. Pouvez-vous <strong>en</strong> dire plus ?<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Non, la cohorte n’a pas de durée de vie<br />

mais évolue selon le nombre d’<strong>en</strong>trées et de<br />

sorties.<br />

On fait r<strong>en</strong>trer dans l’observatoire un<br />

dossier que l’on r<strong>en</strong>d totalem<strong>en</strong>t anonyme<br />

(avec un outil Excel). Les personnes ne sont<br />

plus id<strong>en</strong>tifiées que par des numéros et seuls<br />

le chargé de mission et l’interv<strong>en</strong>ant extérieur<br />

ont accès à ce docum<strong>en</strong>t.<br />

Puis, on suit le dossier jusqu’à ce qu’il<br />

sorte du PLIE afin de mesurer son évolution.<br />

Eddy CARRETERO<br />

Nous sommes partis sur deux analyses<br />

par an. Nous avons 75 personnes dans la<br />

cohorte (c’est pour nous le chiffre le plus<br />

intéressant même si cela demande plus de<br />

travail). Au bout d’une année, nous avions la<br />

moitié de cette première cohorte qui était<br />

sortie et l’autre moitié constituée de nouvelles<br />

Minelle VERDIÉ<br />

On essaie de r<strong>en</strong>dre ce type<br />

d’Observatoire le plus concret possible. Il sert<br />

de support à l’analyse des pratiques, les<br />

référ<strong>en</strong>ts pouvant décider de construire un<br />

groupe de travail pour revisiter leurs outils<br />

(retravailler la fiche participants, trouver des<br />

outils de mutualisation…). J’avertis cep<strong>en</strong>dant<br />

que le but est d’abord de mieux analyser les<br />

La première fois, vous allez le positionner sur<br />

les « parcours l<strong>en</strong>ts et difficiles » (c’est<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel des parcours du PLIE) ; après deux<br />

autres analyses, vous allez peut-être le<br />

repositionner <strong>en</strong> « évolution positive » (au<br />

départ, il y avait sept freins et deux ou trois<br />

problèmes ont été réglés). Si vous changez la<br />

cohorte, vous ne pouvez plus mesurer ces<br />

effets.<br />

<strong>en</strong>trées. Lorsque nous avons analysé les<br />

sorties, nous n’étions pas sur des sorties<br />

négatives (35 % de sorties positives et les<br />

autres sorties étai<strong>en</strong>t dues à des raisons<br />

administratives, de déménagem<strong>en</strong>t sur des<br />

territoires qui n’adhérai<strong>en</strong>t pas au PLIE).<br />

parcours des personnes et que l’<strong>en</strong>trée dans<br />

l’Observatoire n’aura pas d’effets particuliers<br />

sur ces dossiers. L’observatoire n’est pas fait<br />

pour sortir les g<strong>en</strong>s du dispositif mais cela est<br />

fait pour voir comm<strong>en</strong>t les personnes s’y<br />

intègr<strong>en</strong>t, afin de trouver des voies<br />

d’amélioration.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

177


Mais, on observe au bout d’un mom<strong>en</strong>t<br />

« l’effet observatoire ». Avec ce système, tous<br />

arriv<strong>en</strong>t à être plus inv<strong>en</strong>tifs, les interv<strong>en</strong>ants<br />

extérieurs et les chargés de mission discutant<br />

avec le référ<strong>en</strong>t pour lui demander s’il a<br />

essayé telle ou telle action, ce qui a pour<br />

conséqu<strong>en</strong>ce d’aboutir à plus de résultat. Les<br />

référ<strong>en</strong>ts finiss<strong>en</strong>t par avoir un autre regard<br />

sur les dossiers et c’est cela qui fait évoluer<br />

leurs pratiques.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Quel est le rôle de l’interv<strong>en</strong>ant<br />

extérieur et le coût de la mise <strong>en</strong> place d’un<br />

observatoire ?<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Les interv<strong>en</strong>ants extérieurs peuv<strong>en</strong>t<br />

être des acteurs du territoire avec lesquels on<br />

a de bonnes relations (par exemple à Saint-<br />

Eti<strong>en</strong>ne, une jeune femme ayant une mission<br />

transversale avec les structures SIAE a rempli<br />

ce rôle) ou des personnes travaillant dans les<br />

structures de la politique de la ville, ou des<br />

professionnels issus des ressources humaines.<br />

L’intérêt est l’apport d’une expertise.<br />

Cela peut se traduire par des<br />

conv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong>tre la structure et celle de la<br />

personne extérieure, des mises à disposition<br />

de jours, l’interv<strong>en</strong>tion d’un consultant.<br />

Il est important que ce soit<br />

-des personnes extérieures au PLIE<br />

obligatoirem<strong>en</strong>t, sinon le regard neutre sur le<br />

PLIE est impossible,<br />

- qui connaiss<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> le public PLIE (à<br />

contrario, on a eu des problèmes avec un<br />

Eddy CARRETERO<br />

L’att<strong>en</strong>te forte, dans la mise <strong>en</strong> place<br />

d’un observatoire, est de savoir si cela va<br />

déterminer la programmation chaque année.<br />

La réponse est « oui mais pas que ». La<br />

programmation des actions complém<strong>en</strong>taires,<br />

autres que le portage des référ<strong>en</strong>ts de<br />

parcours et des chargés de relations<br />

<strong>en</strong>treprises, doit correspondre aux sujets sur<br />

lesquels il faut travailler.<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Quand l’observatoire fonctionne bi<strong>en</strong>,<br />

des groupes de travail se mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place et<br />

cela peut déboucher sur de nouvelles actions<br />

suite au repérage de difficultés particulières.<br />

Ce travail est à croiser avec les ressources et<br />

les caractéristiques du territoire. Dans les PLIE<br />

situés <strong>en</strong> banlieue parisi<strong>en</strong>ne, la mobilité n’est<br />

PLIE qui a choisi un informatici<strong>en</strong>géographe<br />

trop éloigné du public, qui a<br />

monté un dispositif informatique très<br />

sophistiqué qu’ils n’arrivai<strong>en</strong>t plus à<br />

exploiter),<br />

- qui puiss<strong>en</strong>t apporter une expertise<br />

particulière (ex. un consultant),<br />

- dignes sur le plan déontologique d’une<br />

grande confiance (l’interv<strong>en</strong>ant aura<br />

accès à la façon dont fonctionne la<br />

« boutique »…).<br />

Il peut donc s’agir de toute personne<br />

répondant à ces quatre critères avec laquelle il<br />

est possible de passer un contrat (dans le<br />

cadre d’un appel d’offres pour le choix d’un<br />

consultant avec le coût d’un consultant…) ou<br />

une conv<strong>en</strong>tion d’échanges de pratiques avec<br />

certains part<strong>en</strong>aires.<br />

Cela ne règle pas les problèmes de<br />

remplissage d’actions mais cela améliore le<br />

type des prestations qui sont mises <strong>en</strong> place,<br />

les besoins étant plus clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés.<br />

Quand nous faisons un bilan auprès d’un<br />

prestataire, nous posons aussi désormais<br />

quelques questions.<br />

pas une problématique car il y a beaucoup de<br />

moy<strong>en</strong>s de transport mais on y trouve des<br />

freins qui n’exist<strong>en</strong>t pas toujours ailleurs, le<br />

frein « justice » par exemple qui n’est pas<br />

pertin<strong>en</strong>t sur tous les territoires (pour<br />

travailler à l’aéroport d’Orly les personnes ne<br />

doiv<strong>en</strong>t pas avoir de casier judiciaire).<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

178


Pour la création d’un Observatoire, il est<br />

souhaitable qu’une personne du PLIE suive au<br />

préalable la formation afin de profiter de<br />

Thiphaine RIOU<br />

Est-il possible d’<strong>en</strong>visager de<br />

comm<strong>en</strong>cer à travailler avec quelques<br />

personnes qui sont plutôt <strong>en</strong> demande de ce<br />

type d’outil ?<br />

Sur le territoire, nous avons des<br />

référ<strong>en</strong>ts dans différ<strong>en</strong>tes structures et qui ne<br />

sont donc pas directem<strong>en</strong>t dans le PLIE (PLIE<br />

R<strong>en</strong>nes Métropole, on s’appuie sur des Points<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Si cela concerne des structures<br />

différ<strong>en</strong>tes, le problème se pose <strong>en</strong> d’autres<br />

termes. Ce que je voyais mal est que dans un<br />

PLIE, certains rest<strong>en</strong>t à l’écart des<br />

informations qui <strong>en</strong> ressort<strong>en</strong>t.<br />

C’est un observatoire c<strong>en</strong>tré sur les<br />

publics « les plus <strong>en</strong> difficultés » mais on peut<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

J’ai pris connaissance de l’outil Excel<br />

que vous utilisez et souhaitais savoir s’il y avait<br />

Minelle VERDIÉ<br />

On travaille le modèle de restitution<br />

dans une formation, organisée par l’Alliance<br />

Villes Emploi. Les types d’information que l’on<br />

peut donner de façon systématique à chaque<br />

restitution et celles qui évolu<strong>en</strong>t parce<br />

qu’elles sont <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t qualitatives. A partir<br />

de la trame, c’est à vous de sélectionner les<br />

conseils sur la méthodologie qu’il est<br />

nécessaire d’acquérir.<br />

Accueil Emploi…). Politiquem<strong>en</strong>t, cela est un<br />

peu compliqué, chacun ayant sa mission<br />

première et sa méthode de travail. Pour<br />

autant, certains des référ<strong>en</strong>ts, qui ne sont<br />

dans la même structure, sont demandeurs de<br />

ce temps sur l’échange de pratiques et<br />

l’analyse de cas.<br />

varier la cible <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant une tranche<br />

aléatoire du public du PLIE. On peut décider<br />

aussi que l’on travaille sur certains quartiers<br />

ou avec certaines structures et puis on voit s’il<br />

y a un effet d’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t.<br />

un modèle de restitution pour la<br />

communication <strong>en</strong> comité de pilotage.<br />

élém<strong>en</strong>ts que vous souhaitez communiquer<br />

aux part<strong>en</strong>aires.<br />

Il est important que la personne<br />

destinée à dev<strong>en</strong>ir le pilote de l’observatoire<br />

ou le chargé de mission observatoire fasse la<br />

formation, où il y a beaucoup d’échanges et<br />

où de multiples informations sont données.<br />

Eddy CARRETERO<br />

Il peut y avoir un effet levier à ce que<br />

l’interv<strong>en</strong>ant extérieur prés<strong>en</strong>te la restitution<br />

sous son propre angle de vue.<br />

Minelle VERDIÉ<br />

Pour les PLIE dans lesquels j’ai le rôle<br />

d’interv<strong>en</strong>ante extérieure, nous travaillons <strong>en</strong><br />

duo avec le chargé de mission et nous nous<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons sur le fait que les choses difficiles à<br />

faire passer, ce soit moi qui les fasse passer.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

179


Atelier<br />

L’Accueil, l’Information, l’Ori<strong>en</strong>tation<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Michel GARAND<br />

Chef de projet, INTERMIFE France<br />

Stève FREDERICK<br />

Responsable mission d’information sur la formation, Maison de l’emploi et de la formation du<br />

Cot<strong>en</strong>tin<br />

Françoise GUILMENT<br />

Chargée de mission, Ag<strong>en</strong>ce régionale de la Formation Tout au long de la vie, Poitou Char<strong>en</strong>te<br />

Animation<br />

Michel GARAND<br />

Chef de projet, INTERMIFE France<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

180


Michel GARAND<br />

Je suis chef de projet du réseau des<br />

Maisons de l’information sur la formation et<br />

l’emploi fédérée au sein d’une association<br />

INTERMIFE France. Je représ<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t à<br />

cet atelier Agnès BERGEON, la secrétaire<br />

générale du réseau qui n’a pu se joindre à<br />

nous.<br />

Avant de travailler pour INTERMIFE<br />

France, j’ai eu une longue carrière dans une<br />

institution peut-être peu représ<strong>en</strong>tée ici, mais<br />

une noble institution puisqu’il s’agit de<br />

l’Education nationale, où j’ai dirigé un CIO<br />

jusqu’à l’âge de 55 ans. Depuis un peu plus de<br />

cinq ans, je collabore au réseau des MIFE <strong>en</strong><br />

tant que chef de projet, porté sur l’utilisation<br />

des technologies de l’information et de la<br />

communication mises au service des missions<br />

des MIFE dont je vais vous parler assez<br />

rapidem<strong>en</strong>t tout à l’heure.<br />

Je vais comm<strong>en</strong>cer par prés<strong>en</strong>ter cet<br />

atelier : Accueil, Information, Ori<strong>en</strong>tation<br />

(AIO), un sujet qui peut sembler éculé. Pour le<br />

prés<strong>en</strong>ter de manière un peu revisitée, quoi<br />

de mieux que de parler du projet ? Le projet<br />

de décret concerne le service public<br />

d’ori<strong>en</strong>tation (que certains connaiss<strong>en</strong>t déjà),<br />

et ce qui est frappant dans le texte est<br />

l’int<strong>en</strong>tion d’une démarche qualité,<br />

notamm<strong>en</strong>t par rapport aux critères de qualité<br />

des activités d’ori<strong>en</strong>tation proposées dans les<br />

lieux uniques.<br />

Ce qui m’a intéressé est de regarder<br />

quels étai<strong>en</strong>t ces critères de qualité et de les<br />

soumettre à notre sagacité. On illustrera<br />

<strong>en</strong>suite le propos <strong>en</strong> parlant de trois<br />

expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> rapport avec ces critères de<br />

qualité.<br />

1°/ Le premier chapitre des critères de<br />

qualité traite de l’accueil. L’accueil est bon s’il<br />

est individualisé. On a l’impression d’<strong>en</strong>foncer<br />

quelques portes ouvertes ou de dire quelques<br />

banalités par rapport à un certain nombre de<br />

services qui fonctionn<strong>en</strong>t effectivem<strong>en</strong>t avec<br />

un accueil individualisé. Encore faut-il le<br />

préciser, car il arrive que certaines techniques<br />

d’accueil soi<strong>en</strong>t par certains côtés<br />

déshumanisées, et que par d’autres elles<br />

franchiss<strong>en</strong>t la barrière de l’anonymat, ce qui<br />

n’est pas forcém<strong>en</strong>t utile.<br />

Le docum<strong>en</strong>t fait référ<strong>en</strong>ce à<br />

l’anonymat des démarches au mom<strong>en</strong>t de<br />

l’accueil individualisé. Pour avoir fréqu<strong>en</strong>té et<br />

navigué dans un certain nombre de structures<br />

d’AIO, on s’est parfois battus pour que les<br />

g<strong>en</strong>s puiss<strong>en</strong>t poser leurs questions sans qu’ils<br />

soi<strong>en</strong>t obligés de décliner leur statut, leur<br />

situation, leur nom… L’anonymat fait donc<br />

partie des recommandations de l’accueil<br />

individualisé puisqu’il s’agit d’obt<strong>en</strong>ir un label.<br />

2°/Le deuxième aspect est que<br />

l’information doit être exhaustive et objective.<br />

Mon comm<strong>en</strong>taire est que ce sont deux<br />

objectifs que l’on peut se donner. On peut<br />

marcher vers, mais pour l’information ces<br />

deux critères sont difficiles à atteindre,<br />

surtout lorsqu’on est seul. Le projet de service<br />

public d’ori<strong>en</strong>tation, qui consiste à fédérer des<br />

part<strong>en</strong>aires pour parv<strong>en</strong>ir à faire le service,<br />

permettra peut-être d’aboutir à une<br />

information plus exhaustive et objective.<br />

L’un des moy<strong>en</strong>s d’accès à ces deux<br />

exig<strong>en</strong>ces est le service dématérialisé<br />

d’information. Le service dématérialisé<br />

arrivera-t-il à atteindre plus facilem<strong>en</strong>t qu’un<br />

autre ces objectifs ?<br />

3°/Le troisième point, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le<br />

conseil et l’ori<strong>en</strong>tation, est la personnalisation<br />

du conseil. On parle de démarche pour que<br />

les personnes soi<strong>en</strong>t invitées à avoir des<br />

démarches éducatives, quelque chose qui leur<br />

permette de le refaire par eux mêmes. Il y a<br />

un transfert de la boîte noire du professionnel<br />

vers la personne, pour plus d’autonomie. C’est<br />

un bel et grand objectif qui n’est pas nouveau.<br />

Dans mon service à l’Education nationale, j’ai<br />

incité à ce que l’on fasse de l’approche<br />

éducative <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>tation, inspirée des<br />

courants qui nous v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t d’outre atlantique,<br />

de l’ADVP (Activation du Développem<strong>en</strong>t<br />

Vocationnel et Personnel), ou autre. En vingt<br />

ans, ce courant n’a pas eu une influ<strong>en</strong>ce<br />

déterminante, même dans le secteur de<br />

l’information au niveau de la formation<br />

initiale.<br />

Nous ne savons donc pas <strong>en</strong>core très<br />

bi<strong>en</strong> comm<strong>en</strong>t poursuivre ces objectifs de<br />

manière idoine. Mais c’est une bonne chose<br />

de les réaffirmer, comme de réaffirmer le<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

181


dialogue dans le cadre d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s<br />

individuels. Le face à face humain est posé<br />

comme une condition de la qualité de<br />

l’ori<strong>en</strong>tation et est un outil mis dans la main<br />

des conseillers.<br />

La problématique de l’accessibilité aux<br />

sources d’information et aux conseils<br />

personnalisées reste posée car ce bel outil<br />

doit s’adresser aux publics qui <strong>en</strong> ont le plus<br />

besoin.<br />

Il est affirmé que le service public<br />

d’information devra avoir une indép<strong>en</strong>dance<br />

vis-à-vis des organismes de formation. Je ne<br />

sais pas si cette condition est remplie partout<br />

mais elle parait justifiée au regard des<br />

exig<strong>en</strong>ces d’exhaustivité et d’objectivité.<br />

Le réseau des MIFE a un site<br />

« INTERMIFE France » qui prés<strong>en</strong>te ce que<br />

sont les MIFE et les maisons de l’information<br />

et des formations qui constitu<strong>en</strong>t le réseau<br />

(<strong>en</strong>viron 40). Le réseau a été créé au début<br />

des années 80, au même mom<strong>en</strong>t que les<br />

CARIF et le C<strong>en</strong>tre Inffo. Il était destiné à être<br />

la plateforme d’information directe du public,<br />

le C<strong>en</strong>tre Inffo pour l’information, le CARIF<br />

pour la construction de la docum<strong>en</strong>tation des<br />

relais et les MIFE pour l’information du public<br />

salarié <strong>en</strong> emploi ou non (dans le cadre d’une<br />

reconversion professionnelle). Les missions du<br />

réseau sont restées inchangées.<br />

Dans l’onglet « qui sommes-nous » du<br />

site, les missions du réseau sont détaillées et<br />

sont l’information du public (la<br />

s<strong>en</strong>sibilisation), la promotion de la formation<br />

professionnelle continue comme un atout<br />

pour évoluer dans son emploi ou s’insérer<br />

dans l’emploi (c’est <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que le mot<br />

emploi figure dans l’acronyme).<br />

Le réseau est constitué de structures de<br />

proximité, sur des espaces de bassins<br />

d’emploi, de départem<strong>en</strong>t ou de pays. La<br />

proximité géographique est une donnée très<br />

importante que les MIFE ont souhaité<br />

développer.<br />

Les MIFE sont aussi une vitrine du<br />

territoire pour transmettre et donner toujours<br />

au grand public des informations utiles sur<br />

l’économie, les relations <strong>en</strong>tre l’économie et<br />

l’emploi au niveau local.<br />

Voilà pour le cadre général.<br />

Le premier projet sur lequel je travaille<br />

est le site « jemori<strong>en</strong>te.info » dont la première<br />

partie est déjà <strong>en</strong> ligne. La seconde partie, qui<br />

est ess<strong>en</strong>tielle, ne le sera qu’<strong>en</strong> juin 2011. La<br />

première partie se veut être un module<br />

d’accueil. On pose une question et on est mis<br />

<strong>en</strong> relation avec un service compét<strong>en</strong>t pour y<br />

répondre (par exemple on ouvre une fiche<br />

métier du PE ou on va sur le site d’information<br />

« ori<strong>en</strong>tation-formation » monté<br />

conjointem<strong>en</strong>t par l’ONISEP et le C<strong>en</strong>tre Inffo<br />

qui sont les deux grosses ressources, avec<br />

« ori<strong>en</strong>tation.ch »).<br />

Ce projet est financé dans le cadre d’un<br />

programme inter-règles IV France Suisse fait<br />

avec l’office public d’ori<strong>en</strong>tation et de<br />

formation continue du canton de G<strong>en</strong>ève.<br />

Certains lieux d’accueil <strong>en</strong> Suisse recevai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> effet 30 à 40 % de ressortissants français.<br />

Les services suisses ont souhaité participer au<br />

site pour que les habitants des zones<br />

transfrontalières s’adress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> priorité aux<br />

structures de la Savoie, de la Haute-Savoie et<br />

de l’Ain, les trois départem<strong>en</strong>ts qui avec la<br />

République du canton de G<strong>en</strong>ève particip<strong>en</strong>t<br />

au projet « jemori<strong>en</strong>te.info ». Les objectifs<br />

sont l’accueil, plutôt des publics<br />

transfrontaliers, et une plateforme<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ligne des conseils<br />

d’ori<strong>en</strong>tation. C’est un outil pour les<br />

conseillers d’aide à la préparation des<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec le public, pour mieux<br />

optimiser la ressource humaine des conseillers<br />

car la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong> face <strong>en</strong> face coût chère et<br />

il est donc souhaitable qu’elle ait lieu au bon<br />

mom<strong>en</strong>t. Cet outil devrait permettre de mieux<br />

aménager les prises de r<strong>en</strong>dez-vous et<br />

d’optimiser le temps des conseillers<br />

d’ori<strong>en</strong>tation.<br />

L’autre projet sur lequel je travaille, et<br />

qui a été réalisé par les MIFE, est la « guidance<br />

formation », à savoir la mise <strong>en</strong> ligne de l’offre<br />

de formations sur la formation<br />

professionnelle. Depuis l’origine, dès les<br />

années 80, les MIFE ayant pour objectif de<br />

promouvoir l’offre de formation<br />

professionnelle, certaines d’<strong>en</strong>tre elles se sont<br />

mises à collecter cette offre de formation.<br />

Elles ont produit un docum<strong>en</strong>t GUIDANCE<br />

(avec un dossier et une offre de formation). Or<br />

le papier coûte cher et l’offre de formation<br />

doit être revue tous les ans. L’offre de<br />

formation est plutôt à considérer comme un<br />

flux que comme un stock, elle est très<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

182


mouvante. Avec le développem<strong>en</strong>t des<br />

nouvelles technologies, la mise <strong>en</strong> ligne de ces<br />

informations dev<strong>en</strong>ait une évid<strong>en</strong>ce et une<br />

nécessité. Le souci est toujours d’<strong>en</strong> faire un<br />

outil accessible du grand public. Quelques<br />

chiffres depuis la mise <strong>en</strong> ligne début juillet :<br />

1000 visites par jour franchies ces trois<br />

derniers jours avec presque 4000 pages<br />

visitées. A chaque visite, presque quatre pages<br />

sont visionnées ; sur les quatre pages, 3,8<br />

pages concern<strong>en</strong>t l’offre de formation<br />

professionnelle.<br />

Le public accède aux informations non<br />

pas <strong>en</strong> tapant « guidance formation » <strong>en</strong> ligne,<br />

mais <strong>en</strong> allant sur des sites référ<strong>en</strong>cés.<br />

D’autres tomb<strong>en</strong>t sur une offre de formation<br />

correspondant à leurs recherches puis ont<br />

l’information sur l’organisme qui la délivre et<br />

l’accès aux structures d’accueil locales qui leur<br />

permett<strong>en</strong>t d’aller <strong>en</strong> savoir plus.<br />

L’objectif est de s<strong>en</strong>sibiliser le grand<br />

public au fait que la formation existe, qu’elle<br />

leur est ouverte et qu’elle n’est pas loin de<br />

chez eux, d’où l’exist<strong>en</strong>ce d’une carte géolocalisant<br />

les formations autour du lieu choisi<br />

par la personne, où l’on franchit les zones<br />

géographiques (une personne à Avignon peut<br />

s’intéresser à une formation située à<br />

Montpellier ou à Montélimar puisqu’elle la<br />

voit sur la carte et se déplace sur l’axe<br />

rhodani<strong>en</strong>). Cette initiative est faite pour<br />

s<strong>en</strong>sibiliser le grand public, l’am<strong>en</strong>er à se dire<br />

que la formation existe, et pour <strong>en</strong>richir de<br />

façon complém<strong>en</strong>taire le travail du CARIF.<br />

Les MIFE, par leur proximité territoriale,<br />

ont fait un travail de fond depuis un certain<br />

temps (pour Rhône Alpes, ce n’est pas trop<br />

mal, mais sur le reste de la France on est loin<br />

d’avoir un volume important). Cela demande<br />

un travail important de proximité, de relations<br />

avec les organismes de formation.<br />

Quels sont les concurr<strong>en</strong>ts quand le<br />

public attrape trois mots concernant une<br />

formation <strong>en</strong> ligne ? Il tombe sur<br />

« quelleformation », « e-magistère » mais<br />

aussi sur de nombreux annuaires sur l’offre de<br />

formation qui ne sont parfois que des<br />

catalogues publicitaires. La demande de<br />

formation <strong>en</strong> ligne est donc suffisamm<strong>en</strong>t<br />

importante pour que l’univers marchand s’y<br />

intéresse, quitte à v<strong>en</strong>dre de la publicité sur<br />

n’importe quoi, ce qui aboutit au fait que les<br />

g<strong>en</strong>s ont peu de chances de trouver une<br />

réponse intéressante.<br />

Sur les sites tels que « Quelle<br />

formation » et « e-magistère », la logique est<br />

simple et commerciale. Si vous payez cher et<br />

que vous avez beaucoup d’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant<br />

qu’organisme de formation, vous aurez une<br />

place. C’est assez cher pour que le petit ne<br />

puisse pas y aller et, suffisamm<strong>en</strong>t cher pour<br />

intéresser les grands organismes de formation<br />

leaders qui peuv<strong>en</strong>t s’offrir de la publicité <strong>en</strong><br />

ligne. On est loin de l’exhaustivité et, pour un<br />

service que le public va chercher <strong>en</strong> ligne sur<br />

Google par exemple, il est rare qu’il y trouve<br />

quelque chose de pertin<strong>en</strong>t et d’exhaustif.<br />

L’exhaustivité est difficile à obt<strong>en</strong>ir dans<br />

ces circonstances et un travail local de fourmi<br />

est indisp<strong>en</strong>sable. Le réseau des MIFE lance un<br />

appel à part<strong>en</strong>ariat (sur leur site) à toutes les<br />

structures d’AIO qui souhaiterai<strong>en</strong>t sur une<br />

zone donnée assurer cette collecte de<br />

l’information (qui compr<strong>en</strong>d aussi la collecte<br />

des moins de 20 heures, des moins de 40<br />

heures…).<br />

L’autre part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>gagé par les MIFE<br />

concerne les CARIF afin d’<strong>en</strong>richir leurs bases<br />

de données, les outils des CARIF étant plus<br />

ori<strong>en</strong>tés vers l’information <strong>en</strong> direction du<br />

public des informateurs. En jouant sur les<br />

deux tableaux, nous souhaitons <strong>en</strong>richir le site<br />

des CARIF et le site grand public.<br />

Au niveau de l’accessibilité, le grand<br />

public doit se s<strong>en</strong>tir concerné par les<br />

questions de l’information et de l’ori<strong>en</strong>tation.<br />

V<strong>en</strong>ant du service public de l’information et<br />

de l’ori<strong>en</strong>tation, je sais que cela se passe<br />

tellem<strong>en</strong>t mal dans la formation initiale que le<br />

mot ori<strong>en</strong>tation fait peur, y compris pour le<br />

public adulte. Il n’est pas toujours facile de<br />

pousser une porte <strong>en</strong> disant que l’on voudrait<br />

poser des questions liées à l’ori<strong>en</strong>tation. On a<br />

quelque chose à surmonter de ce point de<br />

vue. Tous les outils que l’on va se donner<br />

devront t<strong>en</strong>dre à élargir l’accessibilité, pour<br />

ouvrir les portes et pour que le public se s<strong>en</strong>te<br />

concerné.<br />

Philippe MERIEUX disait il n’y a pas si<br />

longtemps : « Le jour où, peut-être à la place<br />

des informations données sur les radios sur le<br />

CAC 40, on donnera tous les jours des<br />

informations sur les indicateurs de la<br />

formation et de l’emploi <strong>en</strong> annonçant le<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

183


nombre de VAE, on s<strong>en</strong>sibilisera et on verra<br />

que cette question est ess<strong>en</strong>tielle. »<br />

Pour l’instant, la cote du CAC 40 paraît<br />

être une question plus importante. Est-ce<br />

Françoise GUILMENT<br />

Je suis chargée de mission à l’Ag<strong>en</strong>ce<br />

régionale de la formation tout au long de la<br />

vie qui est la nouvelle appellation que le<br />

CARIF-OREF Poitou-Char<strong>en</strong>tes s’est donné<br />

depuis 2004.<br />

Une petite particularité <strong>en</strong> Poitou-<br />

Char<strong>en</strong>tes, nous avons le siège de l’ag<strong>en</strong>ce<br />

régionale de la formation qui est implanté à la<br />

Rochelle et nous fonctionnons sur deux sites,<br />

Poitiers et La Rochelle.<br />

Le CARIF-OREF de Poitou-Char<strong>en</strong>tes a<br />

les missions de l’<strong>en</strong>semble des CARIF-OREF de<br />

France. Il y a un CARIF-OREF dans chaque<br />

région et son rôle est d’assurer auprès des<br />

décideurs et des professionnels de<br />

l’ori<strong>en</strong>tation, de l’insertion, de la formation et<br />

de l’emploi, une mission d’information,<br />

d’appui, d’outillage et de professionnalisation.<br />

En Poitou-Char<strong>en</strong>tes, nous avons très vite pris<br />

le pas et avons réalisé une mise <strong>en</strong> réseau au<br />

plus près du territoire.<br />

Les CARIF sont organisés <strong>en</strong> réseau<br />

inter-régional, inter CARIF-OREF, qui permet,<br />

<strong>en</strong>tre autres, de mutualiser les ressources et<br />

les moy<strong>en</strong>s spécifiques dans une base et un<br />

site internet. On trouve, sur le site internet<br />

intercariforef.org, l’offre de formation de<br />

l’<strong>en</strong>semble des CARIF-OREF et, <strong>en</strong> termes de<br />

ressources, on fonctionne <strong>en</strong> capitalisation<br />

<strong>en</strong>tre CARIF pour alim<strong>en</strong>ter nos bases de<br />

données et nos bases docum<strong>en</strong>taires.<br />

Les axes de travail ou priorités de<br />

l’ag<strong>en</strong>ce se déclin<strong>en</strong>t autour de quatre axes :<br />

1. L’information du public.<br />

On ne s’adresse pas directem<strong>en</strong>t au<br />

public final : jeunes, actifs, demandeurs<br />

d’emploi, mais l’idée est de leur apporter des<br />

réponses sur les métiers et les accès à l’emploi<br />

et la formation via nos outils et supports<br />

d’information. Pour cela, on assemble et on<br />

pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte un certain nombre<br />

d’informations, que l’on a rec<strong>en</strong>sées et<br />

capitalisées, et que l’on diffuse au moy<strong>en</strong> d’un<br />

certain nombre d’outils. Sur internet, nous<br />

avons un site,« horizoninfo.org ».<br />

qu’elle l’est réellem<strong>en</strong>t pour le grand<br />

public ? Nous devons travailler pour que les<br />

questions de la formation et de l’emploi soi<strong>en</strong>t<br />

mieux prises <strong>en</strong> compte.<br />

On utilise aussi, pour mettre à<br />

disposition toute cette information, des radios<br />

locales (j’y revi<strong>en</strong>drai rapidem<strong>en</strong>t), une<br />

plateforme téléphonique (sur simple appel<br />

téléphonique au 0810 899 100, des réponses<br />

sur les formations sont données). On utilise<br />

aussi les forums et les salons auxquels on<br />

participe, principalem<strong>en</strong>t ceux sur les métiers.<br />

2. Les actions <strong>en</strong> direction des publics<br />

s<strong>en</strong>sibles.<br />

Il s’agit, principalem<strong>en</strong>t, des jeunes non<br />

qualifiés, des handicapés, des s<strong>en</strong>iors. Pour les<br />

s<strong>en</strong>iors, l’ag<strong>en</strong>ce essaie de développer et de<br />

r<strong>en</strong>forcer la coordination <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts<br />

acteurs qui œuvr<strong>en</strong>t dans ce domaine, à savoir<br />

les structures luttant contre l’illettrisme, pour<br />

l’insertion et l’égalité professionnelle.<br />

3. Pour la mission OREF Observatoire,<br />

que les Maisons de l’emploi<br />

connaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, nous assurons<br />

globalem<strong>en</strong>t un souti<strong>en</strong> aux acteurs<br />

économiques (les branches, les<br />

territoires au travers des contrats<br />

d’objectifs territoriaux, des EDEC –<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts de développem<strong>en</strong>t<br />

des compét<strong>en</strong>ces- sur les<br />

territoires), et un appui aux<br />

prescripteurs (Mission locale,<br />

MDE.. ) et aux part<strong>en</strong>aires de<br />

l’emploi pour qu’ils les dot<strong>en</strong>t<br />

d’outils d’analyse des besoins <strong>en</strong><br />

qualification sur leur bassin<br />

d’emplois. A cela s’ajoute l’appui<br />

aux dispositifs de développem<strong>en</strong>t<br />

de l’appr<strong>en</strong>tissage et de la<br />

validation des acquis de<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce.<br />

4. Dans l’appui aux services de<br />

proximité, l’ARFTLV mobilise des<br />

ressources opérationnelles sur les<br />

politiques publiques europé<strong>en</strong>nes,<br />

nationales et régionales ainsi que<br />

les dispositifs mobilisables pour les<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

184


projets individuels ou collectif des<br />

acteurs de terrain.<br />

Elle propose, pour sout<strong>en</strong>ir la qualité de la<br />

prescription et l’adaptation de l’offre de<br />

formation, un programme de<br />

professionnalisation (Safran).<br />

Sur l’information, nos outils à<br />

destination du grand public sont<br />

principalem<strong>en</strong>t sous le label « Horizon », signe<br />

de reconnaissance nous permettant de créer,<br />

chez les publics à informer et les<br />

professionnels du réseau AIO, un réflexe<br />

Horizon.<br />

Horizon est un site internet qui se<br />

décline avec quatre <strong>en</strong>trées : une <strong>en</strong>trée<br />

métiers, une <strong>en</strong>trée formation, une <strong>en</strong>trée<br />

aides et une <strong>en</strong>trée « qui fait quoi ». Avec<br />

Horizon, nous avons la possibilité de toucher<br />

le grand public, <strong>en</strong> donnant un aperçu de tout<br />

ce qui peut exister sur un territoire sur les<br />

formations et les métiers, <strong>en</strong> consultation<br />

directe et autonome.<br />

Horizon compr<strong>en</strong>d aussi une ligne<br />

téléphonique qui est un outil de relation<br />

directe. Le public appelle, les prescripteurs<br />

peuv<strong>en</strong>t aussi appeler directem<strong>en</strong>t cette ligne<br />

lorsqu’ils n’ont pas la réponse à donner à la<br />

personne <strong>en</strong> face d’eux. C’est un service<br />

d’information et de conseil gratuit qui répond<br />

souv<strong>en</strong>t aux demandes un peu particulières<br />

qui sort<strong>en</strong>t des traitem<strong>en</strong>ts classiques, c’est-àdire<br />

qu’un conseiller d’ori<strong>en</strong>tation, un<br />

conseiller de Mission locale ou un prescripteur<br />

peut appeler cette ligne. On regarde plus<br />

précisém<strong>en</strong>t ce qui peut être répondu à la<br />

personne jeune, salariée, adulte <strong>en</strong> termes<br />

d’informations sur le choix d’une formation ou<br />

d’un parcours. Certains conseillers de cette<br />

ligne téléphonique, qui sont des conseillers du<br />

CARIF, ont une spécialisation ou une<br />

professionnalisation particulière. L’idée est<br />

d’avoir une réponse directe et personnalisée.<br />

La vocation du service n’étant pas de régler<br />

tous les problèmes car les questions posées<br />

peuv<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t dépasser le cadre de la<br />

formation stricte. La vocation de cette ligne<br />

est d’apporter à l’interlocuteur une idée d’un<br />

contact, d’un parcours possible, d’un<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taire, d’une<br />

solution pratique et concrète.<br />

L’intérêt de cette ligne est qu’elle nous<br />

a permis, <strong>en</strong> outre, de mettre <strong>en</strong> place<br />

plusieurs conv<strong>en</strong>tions de part<strong>en</strong>ariat avec<br />

différ<strong>en</strong>ts organismes, sur le territoire de<br />

Poitou Char<strong>en</strong>tes, qui ainsi collabor<strong>en</strong>t au<br />

service et à sa qualité. Des conv<strong>en</strong>tions ont<br />

été signées avec les CIO, les MDE, les<br />

organismes de formation, les OPCA.<br />

Les questions sont très larges et<br />

différ<strong>en</strong>tes les unes des autres, la ligne permet<br />

d’avoir une réponse immédiate, de disp<strong>en</strong>ser<br />

une information de qualité, ce qui nous paraît<br />

ess<strong>en</strong>tiel, et de proposer à l’interlocuteur une<br />

solution, un contact qui lui fournira une<br />

réponse la plus utile possible.<br />

Au travers des radios locales et de nos<br />

chroniques « Horizon », l’idée est d’informer<br />

le grand public sur l’emploi, la formation, les<br />

métiers et les dispositifs (pléthore de<br />

dispositifs font les mille-feuilles <strong>en</strong> matière de<br />

formation). Sur l’ant<strong>en</strong>ne des radios<br />

associatives, qui couvr<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semble du<br />

territoire de Poitou-Char<strong>en</strong>tes, le principe est<br />

celui du r<strong>en</strong>dez-vous régulier d’émissions très<br />

courtes (maximum 1,5 mn et préalablem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>registrées).<br />

Actuellem<strong>en</strong>t, onze radios locales<br />

particip<strong>en</strong>t à ce projet, ce qui nous permet de<br />

balayer l’<strong>en</strong>semble du territoire régional. Cela<br />

concerne, de plus, de petites radios couvrant<br />

des territoires moins bi<strong>en</strong> pourvus <strong>en</strong> espaces<br />

d’information et de conseil. On atteint de<br />

cette façon des publics plus retirés dans les<br />

zones rurales. Pour les radios elles-mêmes,<br />

l’intérêt est assez palpable car ils ont un<br />

cont<strong>en</strong>u sérieux sur une thématique qu’ils<br />

n’appréh<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas complètem<strong>en</strong>t et qui est<br />

directem<strong>en</strong>t diffusable (l’émission est<br />

préparée avec un journaliste). Pour l’auditoire,<br />

c’est l’assurance d’avoir une information de<br />

qualité et actualisée au mom<strong>en</strong>t où elle est<br />

donnée, qu’il est possible de compléter <strong>en</strong><br />

consultant les différ<strong>en</strong>ts sites ou<br />

interlocuteurs.<br />

Dans les chroniques « Horizon » un<br />

thème est décliné par semaine, p<strong>en</strong>dant cinq<br />

jours, avec des <strong>en</strong>trées différ<strong>en</strong>tes. Le<br />

conseiller ou l’auditeur peut ainsi trouver un<br />

sujet qui va l’intéresser ou lui permettre de<br />

répondre à sa préoccupation du mom<strong>en</strong>t.<br />

Toute la panoplie labellisée « Horizon »<br />

concerne véritablem<strong>en</strong>t du grand public.<br />

Dans les forums et les salons,<br />

l’information va porter sur les métiers. Dans<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

185


ces forums et salons, montés par les<br />

part<strong>en</strong>aires et les acteurs du territoire, nous<br />

disp<strong>en</strong>sons principalem<strong>en</strong>t des informations<br />

sur les métiers et les formations.<br />

La mission historique des CARIF est de<br />

rec<strong>en</strong>ser et capitaliser l’offre de formation au<br />

niveau régional, comme cela est fait <strong>en</strong><br />

Poitou-Char<strong>en</strong>tes depuis 1984. C’est notre<br />

mission de base. Sur ces fondem<strong>en</strong>ts, les<br />

forums et salons nous permett<strong>en</strong>t de diffuser<br />

des informations auprès de publics soit<br />

demandeurs d’emploi, soit jeunes, soit<br />

salariés. Montés <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec des<br />

interlocuteurs de territoire (les Maisons de<br />

l’emploi, les Missions locales principalem<strong>en</strong>t,<br />

les communautés de communes ou la région),<br />

ceux-ci nous permett<strong>en</strong>t de diffuser auprès<br />

d’un public plus ciblé ou plus large, selon les<br />

objectifs, des informations sur la formation et<br />

les métiers.<br />

Cette information sur les métiers est<br />

complétée avec des fiches métier dont nous<br />

disposons et les informations de l’OREF (qui<br />

propose des diagnostics par secteurs d’activité<br />

métiers et leurs évolutions) afin de disposer<br />

d’une information plus accessible qui puisse<br />

être diffusée dans des lieux différ<strong>en</strong>ts où il y a<br />

beaucoup de passages de publics. Nous avons<br />

réalisé, sous la forme d’une petite publication,<br />

des « carnets métiers ». Les conseillers<br />

d’ori<strong>en</strong>tation appréci<strong>en</strong>t beaucoup ces<br />

« carnets métiers » (une petite brochure de<br />

douze pages d’un cont<strong>en</strong>u réduit) qui leur<br />

permet de livrer une information, non pas<br />

exhaustive mais assez complète, sur un<br />

secteur au travers de quelques chiffres, sur<br />

des perspectives de métiers et la description<br />

de quelques métiers types du secteur.<br />

Nous <strong>en</strong> avons une collection de<br />

quatorze pour l’instant et nous devrions<br />

parv<strong>en</strong>ir à vingt. Nous nous sommes appuyés<br />

sur le travail de l’OREF par GFE (Groupe<br />

Formation Emploi) et des diagnostics réalisés<br />

sous l’angle compét<strong>en</strong>ces des métiers.<br />

Plusieurs régions, dont l’Aquitaine et Midi-<br />

Pyrénées, ont travaillé sur ce schéma avec<br />

cette nom<strong>en</strong>clature (ARGOS). A partir des<br />

cahiers GFE qui constitue un gros travail de<br />

prospective autour des métiers, nous avons<br />

réalisé la publication des carnets métiers.<br />

Tous ces élém<strong>en</strong>ts sont accessibles sur le site<br />

de l’ag<strong>en</strong>ce, via Horizon (http://www.horizoninfo.org/)<br />

Un autre axe important est celui de nos<br />

relations avec les acteurs de terrain. Si les<br />

opérateurs <strong>en</strong> relation directe avec le public<br />

peuv<strong>en</strong>t s’appuyer sur les outils destinés au<br />

gransd public, l’ARFTLV a égalem<strong>en</strong>t<br />

développé des outils types<br />

« personnalisables » et un appui<br />

méthodologique avec un programme de<br />

professionnalisation baptisé SAFRAN. Celui-ci<br />

comporte actuellem<strong>en</strong>t dix-huit actions de<br />

formation sur trois axes de<br />

professionnalisation. Pour les acteurs des<br />

Maisons de l’emploi, des actions plus<br />

spécifiques sont inscrites dans ce programme.<br />

Nous avons travaillé sur le diagnostic, la<br />

méthodologie, le travail des données, la<br />

conduite de projets, les techniques<br />

d’animation territoriale, et avons organisé des<br />

r<strong>en</strong>contres collectives sur des thèmes plus<br />

pointus <strong>en</strong> termes de prospective, avec<br />

quelques cabinets nationaux qui nous ont<br />

apporté un éclairage différ<strong>en</strong>t.<br />

Quelques mots sur la mission OREF. Elle<br />

porte l’étude et l’analyse des besoins <strong>en</strong><br />

qualification au niveau des territoires.<br />

Connaître les évolutions des emplois, et les<br />

besoins de formation, c’est la thématique du<br />

travail de l’OREF qui appuie <strong>en</strong> cela les<br />

branches, les prescripteurs et les part<strong>en</strong>aires.<br />

Elle a mis <strong>en</strong> place des outils d’analyse pour<br />

croiser les informations et accompagner les<br />

acteurs des territoires. La mission OREF est<br />

actuellem<strong>en</strong>t très sollicitée y compris pour la<br />

préparation du CPRDFP, le nouveau contrat de<br />

plan. L’exploitation du travail autour des<br />

données conduit à avoir une vision assez<br />

précise du paysage picto-char<strong>en</strong>tais.<br />

Le dernier point concerne l’appui aux<br />

Maisons de l’emploi. Dès l’implantation des<br />

Maisons de l’emploi <strong>en</strong> Poitou-Char<strong>en</strong>tes<br />

(douze au départ), nous nous sommes<br />

rapprochés de leurs besoins <strong>en</strong> termes de<br />

ressources, d’outillage et de<br />

professionnalisation. Nous avons essayé d’y<br />

répondre <strong>en</strong> accompagnant ces nouveaux<br />

opérateurs sur plusieurs volets. Nous avons<br />

travaillé dans une démarche collective <strong>en</strong><br />

nous adressant à toutes les Maisons de<br />

l’emploi, comme nous savons le faire dans les<br />

CARIF-OREF, <strong>en</strong> appui technique et<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

186


méthodologique. Nous ne faisions pas<br />

d’observations à la place des Maisons de<br />

l’emploi mais l’idée était de les aider à réaliser<br />

le cahier des charges de leur diagnostic<br />

territorial, de manière à pouvoir faire avancer<br />

l’observation sur un territoire. Cette aide s’est<br />

concrétisée par la mise à disposition et la<br />

mutualisation de données que nous avions<br />

repérées, avec un système d’accès qui leur est<br />

réservé (tableaux ; échanges de données<br />

réguliers). Un groupe de travail se poursuit, de<br />

manière collective, sur cette fonction<br />

observation.<br />

Nous avons aussi appuyé les Maisons de<br />

l’emploi dans leurs autres fonctions. Autour<br />

de la GPEC, nous avions connaissance d’un<br />

certain nombre d’actions et d’opérations qui<br />

se déroulai<strong>en</strong>t sur le territoire. Nous avons<br />

comm<strong>en</strong>cé par rassembler, mettre <strong>en</strong> exergue<br />

et capitaliser les pratiques dont nous avions<br />

connaissance, pour faire avancer les acteurs<br />

de territoire sur cette thématique. De même,<br />

sur la partie accueil -un accueil collectif pas<br />

très facile au départ. Nous avons travaillé avec<br />

ceux qui avai<strong>en</strong>t déjà un accueil collectif ou<br />

qui voulai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mettre un, pour regarder<br />

avec eux comm<strong>en</strong>t concevoir cet accueil<br />

collectif, avec un cahier des charges et des<br />

priorités, les uns ne devant pas faire le travail<br />

des autres.<br />

Dernier point, un projet expérim<strong>en</strong>tal<br />

(RIAD) est actuellem<strong>en</strong>t proposé à quatre<br />

Michel GARAND<br />

Les MIFE sont parfois des Maisons de<br />

l’emploi, à moins que ce ne soit l’inverse (la<br />

MIFE du c<strong>en</strong>tre Isère est aussi une Maison de<br />

l’emploi)<br />

Steve FREDERICK<br />

J’ai une double fonction à la MEF du<br />

Cot<strong>en</strong>tin, de responsable du service MIFE et<br />

de l’observatoire territorial, ce qui nous a<br />

permis au sein de la MIFE de créer une équipe<br />

de veille d’information assez intéressante.<br />

Je vais vous parler spécifiquem<strong>en</strong>t d’un<br />

projet, la MIFE étant intégrée à la Maison de<br />

l’emploi, à savoir la démarche que l’on a<br />

m<strong>en</strong>ée dans ce premier plan d’action 2006-<br />

2010 de professionnalisation des accueillants<br />

des collectivités territoriales.<br />

Maisons de l’emploi de la Région qui<br />

bénéfici<strong>en</strong>t d’un système de communication<br />

et d’échanges à distance via un système de<br />

web confér<strong>en</strong>ces avec des r<strong>en</strong>dez-vous<br />

d’information réguliers et des r<strong>en</strong>dez-vous<br />

ponctuels selon leurs besoins sur les<br />

thématiques emploi-formation.<br />

Ce travail d’appui a été fait de manière<br />

collective avec une volonté d’offrir un accès à<br />

tous nos outils et à toutes nos ressources. Ce<br />

travail se poursuit, tout <strong>en</strong> réservant si<br />

nécessaire un appui spécifique pour des<br />

demandes particulières complém<strong>en</strong>taires.<br />

A la demande d’Alliance Villes Emploi, je<br />

conclue <strong>en</strong> vous parlant de l’évolution des<br />

CARIF-OREF. Il y a beaucoup de points<br />

d’interrogation. La certitude réside dans ce qui<br />

est décrit dans les circulaires de la DGEFP. Les<br />

ressources méthodologiques et techniques<br />

que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les CARIF-OREF apparaiss<strong>en</strong>t<br />

comme indisp<strong>en</strong>sables. Les OREF devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

cheville ouvrière dans l’élaboration du<br />

diagnostic territorial. L’appui des CARIF est<br />

recherché dans la mise <strong>en</strong> place du SPO, de<br />

même que l’animation de réseau avec la<br />

démarche qualité que nous avons comm<strong>en</strong>cé<br />

à travailler depuis plusieurs années au niveau<br />

des CARIF-OREF. Les fonctions de base rest<strong>en</strong>t<br />

et sont réaffirmées. Les CARIF-OREF sont un<br />

relais <strong>en</strong>tre le national, les régions et les<br />

territoires.<br />

Steve FREDERICK va nous parler des<br />

relations <strong>en</strong>tre la MIFE et l’emploi.<br />

D’abord, une petite prés<strong>en</strong>tation<br />

territoriale : les particularités du Cot<strong>en</strong>tin, à<br />

l’extrémité de la Basse-Normandie, sont<br />

d’avoir 205 communes, 14 intercommunalités<br />

et la mer sur trois côtés. L’accessibilité est<br />

donc restreinte sur une grande partie du<br />

territoire, notamm<strong>en</strong>t parce que la<br />

communauté urbaine de Cherbourg, qui<br />

représ<strong>en</strong>te la partie où sont conc<strong>en</strong>trés les<br />

services, est située à l’extrême nord de la<br />

presqu’île. On couvre un territoire de 205 000<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

187


habitants, à 180° (avec une attractivité à<br />

180°), avec une population à 50 % urbaine et à<br />

50 % rurale et un déséquilibre de l’offre de<br />

services lié à la particularité du territoire et à<br />

un réseau de transport collectif très faible<br />

(une ligne de train qui ne couvre pas<br />

l’<strong>en</strong>semble du territoire, très peu de bus). Le<br />

risque est donc d’avoir des services<br />

inaccessibles à une partie de la population.<br />

Dans ce contexte, il est nécessaire de réfléchir<br />

à un équilibre pour une information de<br />

proximité au profit de la population de<br />

l’<strong>en</strong>semble du territoire. Autre particularité, la<br />

MEF préexistait à la labellisation des Maisons<br />

de l’emploi, loi BORLOO. Nous existions depuis<br />

1991 et un travail part<strong>en</strong>arial a été <strong>en</strong>gagé<br />

avec les collectivités territoriales et les<br />

différ<strong>en</strong>ts acteurs. Un des premiers services a<br />

constitué <strong>en</strong> l’intégration de la MIFE. La MEF<br />

du Cot<strong>en</strong>tin porte la Mission locale, PAIO <strong>en</strong><br />

1992 et intégrée à la MEF, qui est dev<strong>en</strong>ue<br />

Mission locale <strong>en</strong> 2000, un PLIE depuis 1995 et<br />

un service création d’activités. L’observatoire<br />

et le service <strong>en</strong>treprises et compét<strong>en</strong>ces ont<br />

été créés au mom<strong>en</strong>t de la labellisation <strong>en</strong><br />

2005 et dans le projet 2006-2010.<br />

La MIFE étant préexistante, nous avions<br />

bi<strong>en</strong> une professionnalisation de conseillers<br />

de la MIFE appart<strong>en</strong>ant à la Maison de<br />

l’emploi depuis longtemps, et notamm<strong>en</strong>t des<br />

pratiques et une docum<strong>en</strong>tation importante<br />

sur les métiers et les formations.<br />

La Maison de l’emploi dans le projet<br />

2006-2010 s’est axée sur un <strong>en</strong>semble<br />

d’actions dont deux liées à la MIFE.<br />

La première action concerne le<br />

développem<strong>en</strong>t et la mise <strong>en</strong> réseau <strong>en</strong> li<strong>en</strong><br />

avec les collectivités territoriales, avec un<br />

objectif de quinze lieux d’accueil de proximité<br />

pour un premier niveau de réponse au public<br />

<strong>en</strong> matière d’emploi et de formation (c’est<br />

une première réponse, sans la prét<strong>en</strong>tion de<br />

mettre quinze petites MIFE sur tout le<br />

territoire, ce qui serait impossible <strong>en</strong> termes<br />

de moy<strong>en</strong>s).<br />

Comm<strong>en</strong>t faire <strong>en</strong> sorte que la<br />

population des collectivités territoriales ait un<br />

premier niveau d’information, malgré les<br />

difficultés du territoire relatives à sa structure<br />

et à son infrastructure ? La communauté<br />

urbaine comporte une extrémité, avec des<br />

moy<strong>en</strong>s de transport très pauvres et une<br />

population pas toujours mobile.<br />

L’autre axe est l’accompagnem<strong>en</strong>t de<br />

tous les publics à la formation et à la<br />

qualification. Nous sommes bi<strong>en</strong> sur une<br />

logique de tous les publics, et ceux<br />

notamm<strong>en</strong>t du milieu rural, pour leur<br />

permettre d’aller vers la formation et la<br />

qualification.<br />

Les missions de la MEF vis<strong>en</strong>t tous les<br />

habitants, ce qui n’était pas le cas avant 2006<br />

pour la Maison de l’emploi et de la formation<br />

du Cot<strong>en</strong>tin, à part la MIFE, id<strong>en</strong>tifiée comme<br />

visant les demandeurs d’emploi. Or, nous<br />

nous adressons à toute la ressource humaine<br />

du territoire et avons aussi un rôle<br />

d’information pour les médiateurs<br />

(conseillers, responsables d’<strong>en</strong>treprises…).<br />

Sur la mise <strong>en</strong> réseau des lieux<br />

d’accueil, nous avons eu une réflexion<br />

part<strong>en</strong>ariale : la région, Pôle emploi et les<br />

collectivités locales, qui sont les premières<br />

concernées, ont été prés<strong>en</strong>tes dans la mise <strong>en</strong><br />

place du réseau.<br />

Le premier objectif est de permettre un<br />

premier niveau d’accueil sur l’<strong>en</strong>semble du<br />

pays et le deuxième objectif, qui va de pair<br />

pour que les publics soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> informés, est<br />

de professionnaliser les accueillants des<br />

collectivités territoriales, dans le champ de<br />

l’emploi, de la formation et de l’insertion. Un<br />

travail important et très progressif a été mis<br />

<strong>en</strong> place.<br />

Cette action de professionnalisation des<br />

accueillants a été mise <strong>en</strong> place depuis un an<br />

et demi, la difficulté ayant été de faire adhérer<br />

les collectivités locales à celle-ci.<br />

Les élus nous dis<strong>en</strong>t d’abord qu’ils ne<br />

peuv<strong>en</strong>t pas r<strong>en</strong>seigner les personnes sur<br />

l’emploi et la formation, s’agissant d’un<br />

domaine de spécialistes. Nous leur répondons<br />

alors que les publics ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas jusqu’à<br />

nos structures car elles sont souv<strong>en</strong>t loin et<br />

que, pour les attirer, il est de leur ressort de<br />

donner une première impulsion. Nous devons<br />

donc faire compr<strong>en</strong>dre aux élus qu’ils doiv<strong>en</strong>t<br />

participer à cette démarche et que leurs<br />

accueillants, même s’ils ne sont pas des<br />

professionnels de ces questions, doiv<strong>en</strong>t le<br />

faire égalem<strong>en</strong>t.<br />

Se pose alors la question pour les élus<br />

de dédier des moy<strong>en</strong>s <strong>en</strong> temps à la<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

188


professionnalisation, p<strong>en</strong>dant le temps de<br />

travail. Les accueillants doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet<br />

bénéficier d’un temps de formation<br />

spécifique, non pas pour dev<strong>en</strong>ir spécialistes<br />

mais pour avoir un niveau de compét<strong>en</strong>ces<br />

suffisant afin d’être un premier relais.<br />

Cet <strong>en</strong>jeu n’est pas gagné partout.<br />

L’action est progressive.<br />

Nous avons d’abord r<strong>en</strong>contré les élus<br />

pour un diagnostic de l’existant : quelles sont<br />

les actions déjà faites sur le territoire ? Quels<br />

sont les bons acteurs à mobiliser ?<br />

Après un premier diagnostic auxquels la<br />

région et Pôle emploi ont participé, nous<br />

sommes allés voir chaque élu dans chaque<br />

communauté de communes et avons fait le<br />

constat que le territoire était organisé de<br />

façon très disparate.<br />

La rédaction d’un cahier des charges<br />

nous a semblé importante pour y mettre nos<br />

devoirs et ceux des collectivités territoriales,<br />

notamm<strong>en</strong>t les moy<strong>en</strong>s matériels et humains<br />

à y consacrer, avec év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t un lieu à<br />

l’écart pour discuter d’un problème plus<br />

approfondi, etc.…<br />

Nous avons maint<strong>en</strong>ant un an et demi<br />

de recul sur la création de ce réseau et avons<br />

repéré qu’il y avait une disparité énorme des<br />

types d’accueils.<br />

Chaque collectivité territoriale a son<br />

propre fonctionnem<strong>en</strong>t et a mis à disposition<br />

ses propres moy<strong>en</strong>s selon diverses modalités.<br />

Dans les grandes villes (ex. Cherbourg), le<br />

service existe mais une catégorie de<br />

population pose problème, la plus éloignée de<br />

l’emploi qui fréqu<strong>en</strong>te les espaces sociaux. Il y<br />

a c<strong>en</strong>t mètres d’écart <strong>en</strong>tre la MIFE et l’espace<br />

social mais le public <strong>en</strong>tre peu à la MIFE car<br />

elle est perçue comme une structure<br />

institutionnelle liée à l’emploi et à la<br />

formation. Les personnes se dis<strong>en</strong>t : « si je<br />

r<strong>en</strong>tre là, on va contrôler si je cherche du<br />

travail ».<br />

Le travail de la collectivité territoriale<br />

est donc de professionnaliser les accueillants<br />

des espaces sociaux pour qu’ils soi<strong>en</strong>t aptes à<br />

donner une impulsion <strong>en</strong> disant : « Vous allez<br />

trouver dans cette structure tel ou tel type de<br />

services, et une information spécifique ». Les<br />

demandes d’information sur la recherche<br />

d’emploi et de formation exist<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> mais<br />

elles rest<strong>en</strong>t parfois cachées.<br />

Certaines collectivités ont mis <strong>en</strong> place<br />

des « référ<strong>en</strong>ts emploi » qui apportai<strong>en</strong>t<br />

surtout de l’aide à la rédaction de CV mais ne<br />

disposai<strong>en</strong>t parfois que de très faibles<br />

connaissances sur les droits à la formation.<br />

Certaines collectivités, dans les maisons<br />

de service public, avai<strong>en</strong>t des<br />

accompagnem<strong>en</strong>ts spécifiques avec un travail<br />

PLIE.<br />

D’autres collectivités n’ont jamais<br />

travaillé ce champ de compét<strong>en</strong>ces,<br />

cep<strong>en</strong>dant les secrétaires de mairies sont<br />

régulièrem<strong>en</strong>t confrontées à des demandes<br />

relatives à la formation lorsque les structures<br />

spécifiques sont insuffisantes.<br />

D’autres collectivités ont créé des<br />

espaces publics numériques avec des<br />

informations sur la formation et l’emploi.<br />

Il existe donc une palette de<br />

compét<strong>en</strong>ces, à des niveaux et des degrés<br />

divers (du grand débutant aux titulaires de<br />

quinze années d’expéri<strong>en</strong>ce mais souffrant<br />

d’un manque d’actualisation des<br />

connaissances), avec des personnels<br />

confrontés à un même g<strong>en</strong>re de demandes.<br />

Les motivations sont par ailleurs variées : pour<br />

certains il faut leur rappeler qu’ils font partie<br />

du réseau tandis que d’autres le demand<strong>en</strong>t<br />

d’eux-mêmes.<br />

Nous devons donc répondre aux<br />

besoins des accueillants par rapport à leur<br />

niveau de connaissance et à leur implication<br />

dans la collectivité, et créer une dynamique<br />

pour que les accueillants se professionnalis<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre eux.<br />

En termes d’organisation, nous<br />

proposons :<br />

1/ un temps d’échange collectif par<br />

mois, soit à la MIFE, soit sur le lieu d’accueil<br />

(ag<strong>en</strong>ce Pôle emploi ou collectivité<br />

territoriale).<br />

2/ un espace dédié « ressources », avec<br />

un extranet dans le cahier des charges. Nous<br />

n’avons pas rédigé de guide car il serait<br />

dev<strong>en</strong>u trop rapidem<strong>en</strong>t obsolète.<br />

3/ un temps d’immersion individualisé,<br />

par rapport au projet de la collectivité<br />

territoriale (ex : création d’un atelier d’aide à<br />

la recherche d’emploi). Un appui<br />

méthodologique est fourni.<br />

Au niveau de la couverture territoriale,<br />

nous avons signalé sur la carte les accueils de<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

189


proximité (<strong>en</strong> rouge) et les conseillers dans les<br />

missions locales qui vont sur le territoire (<strong>en</strong><br />

vert).<br />

L’impulsion est mise sur le Nord-Ouest<br />

et une partie du Nord-Est. Le c<strong>en</strong>tre et le sud<br />

ne sont pas couverts. Nous comptons, pour la<br />

période 2011-2014, sur l’implication et<br />

l’influ<strong>en</strong>ce des élus, les uns sur les autres.<br />

Nous avons, <strong>en</strong>fin, un gros projet à<br />

Valognes avec une maison de service public<br />

(appelée mal<strong>en</strong>contreusem<strong>en</strong>t Pôle emploi<br />

mais à laquelle nous avons demandé de<br />

changer de nom) qui serait év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

une ant<strong>en</strong>ne perman<strong>en</strong>te de la MIFE, pour<br />

une diffusion plus large et de proximité des<br />

informations. C’est un projet qui pourrait<br />

aboutir <strong>en</strong> 2012-2013 et permis par notre<br />

réseau d’accueillants. La collectivité a sout<strong>en</strong>u<br />

ce projet.<br />

Flor<strong>en</strong>ce SUAREZ, Maison de l’emploi Melun Val-de-Seine <strong>en</strong> Seine-et-Marne<br />

Quelle place peut pr<strong>en</strong>dre une Maison<br />

de l’emploi dans le cadre de l’AIO, par rapport<br />

au droit créé sur la formation professionnelle<br />

Cités des métiers, des Missions locales et de<br />

Pôle emploi ?<br />

Comm<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser l’articulation <strong>en</strong>tre ces<br />

d’où est issu le futur label dont vous avez structures ? L’<strong>en</strong>jeu est fort. Comm<strong>en</strong>t<br />

parlé, à côté des CIO, des réseaux des BIJ, des travaillez-vous avec les CIO ?<br />

Michel GARAND<br />

Si l’on n’est pas <strong>en</strong>core MIFE, on peut le<br />

dev<strong>en</strong>ir. Dev<strong>en</strong>ir MIFE, c’est accéder à une<br />

expéri<strong>en</strong>ce et obt<strong>en</strong>ir un label de<br />

professionnalisation sur les questions d’AIO.<br />

La Maison de l’emploi est un<br />

« chaudron », dans lequel tous les part<strong>en</strong>aires<br />

cités peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer.<br />

Flor<strong>en</strong>ce SUAREZ<br />

Je suis d’accord, mais le problème des<br />

Maisons de l’emploi est d’être sollicité par une<br />

multitude de labels :<br />

- Le FONGECIF pour être réseau de<br />

proximité<br />

- Les places des métiers pour être réseau<br />

de proximité<br />

L’intérêt de la MIFE est de proposer un<br />

corpus de pratiques et de<br />

professionnalisations pour permettre à tout le<br />

monde de réfléchir et de travailler de manière<br />

cohér<strong>en</strong>te sur la question.<br />

- La MIFE<br />

- Le futur label qui va arriver.<br />

J’imagine le titre <strong>en</strong> haut des services d’AIO<br />

qui risque d’être très long si plusieurs labels se<br />

cumul<strong>en</strong>t.<br />

Eve-Marie CACHIN, Maison de l’emploi Plaine Commune<br />

Nous avons eu un financem<strong>en</strong>t de 1,3 Ma question est, par rapport au label qui va<br />

millions d’€ et nous passerions à 300 000 €. être créé, y aura t’il un financem<strong>en</strong>t derrière ?<br />

Steve FREDERICK<br />

La Maison de l’emploi doit être éligible<br />

au label. Nous avons eu une grande discussion<br />

sur le cahier des charges car nous ne savions<br />

pas si l’information et l’ori<strong>en</strong>tation allai<strong>en</strong>t<br />

être éligibles au cahier des charge (à priori,<br />

c’est le cas) et pour savoir si c’est finançable<br />

(une circulaire de la DGEFP l’a confirmé).<br />

Dans le Cot<strong>en</strong>tin, le CIO nous a<br />

dit : « on peut travailler <strong>en</strong>semble mais nous<br />

n’avons pas obligatoirem<strong>en</strong>t les mêmes<br />

publics. » Le directeur du CIO local n’a pas la<br />

main pour décider d’un label commun Maison<br />

de l’emploi-CIO (la décision est prise pour lui<br />

au niveau rectoral ou plus haut), bi<strong>en</strong> que le<br />

CIO soit partie intégrante de la MDE (le CIO<br />

siège au conseil d’administration, il représ<strong>en</strong>te<br />

l’Education nationale). Nous ne savons pas<br />

s’ils auront une position commune au niveau<br />

national ou s’ils auront localem<strong>en</strong>t des<br />

latitudes.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

190


Michel GARAND<br />

Une disposition a été prise sur la non<br />

appart<strong>en</strong>ance et l’abs<strong>en</strong>ce de li<strong>en</strong> du CIO avec<br />

l’organisme de formation. Le CIO est dans une<br />

situation qui ne le met pas <strong>en</strong> bonne position.<br />

C’est un part<strong>en</strong>aire possible mais pas l’unique<br />

part<strong>en</strong>aire pour le projet de label.<br />

Philippe MANOUSSI, Responsable du c<strong>en</strong>tre de ressources de la Maison de l’emploi<br />

de Perpignan<br />

La position locale de la DIRECCTE est de fait que, même si cela figure dans une<br />

refuser le financem<strong>en</strong>t de l’AIO <strong>en</strong> arguant du circulaire, c’est le rôle de Pôle emploi.<br />

Steve FREDERICK<br />

Nous sommes <strong>en</strong>core <strong>en</strong> négociation<br />

sur le financem<strong>en</strong>t global de la Maison de<br />

l’emploi. Nous avons eu cep<strong>en</strong>dant une<br />

validation du projet technique par la DIRECCTE<br />

et l’aspect AIO a été validé.<br />

Philippe MANOUSSI<br />

Sur quel axe le projet a-t-il été<br />

prés<strong>en</strong>té ?<br />

Steve FREDERICK<br />

Le projet a été prés<strong>en</strong>té sur l’axe<br />

optionnel, l’axe 5.<br />

Philippe MAZELIE, Directeur de la Maison de l’emploi et du PLIE Métropole Nord-<br />

Ouest de Lille<br />

Les collaborations effectives ou <strong>en</strong> d’objectifs ou financières avec les Maisons de<br />

projet que vous évoquez (MIFE, OREF, CARIF) l’emploi lorsque vous travaillez avec elles ?<br />

se font-elles dans le cadre de conv<strong>en</strong>tions<br />

Françoise GUILMENT<br />

Les deux, nous avons travaillé sur une<br />

conv<strong>en</strong>tion d’objectifs, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong><br />

réseau global sur des actions ou des priorités<br />

d’actions. Nous avons monté une demande de<br />

Philippe MAZELIE<br />

La Maison de l’emploi et de la<br />

formation du Cot<strong>en</strong>tin était-elle un<br />

Steve FREDERICK<br />

C’est une seule structure, la Maison de<br />

l’emploi et de la Formation, qui porte<br />

l’<strong>en</strong>semble des services que nous avons. Il y a<br />

subv<strong>en</strong>tion auprès de la DIRECCTE et nous<br />

avons eu un financem<strong>en</strong>t direct sur un projet<br />

particulier.<br />

regroupem<strong>en</strong>t de plusieurs structures ou une<br />

<strong>en</strong>tité juridique distincte ?<br />

une direction de la Mission locale et du PLIE<br />

mais un directeur général de la Maison de<br />

l’emploi.<br />

Frédéric DUMORTIER, Directeur de la Maison de l’emploi de la Lozère<br />

Les accueillants sont-ils salariés des pouvez mettre <strong>en</strong> place ? Est-ce que vous<br />

collectivités territoriales ou de la Maison de aidez les collectivités dans le financem<strong>en</strong>t ?<br />

l’emploi ? S’ils sont salariés de la Maison de<br />

Combi<strong>en</strong> d’ag<strong>en</strong>ces Pôle emploi avezvous<br />

? En Lozère, nous avons une l’emploi, quelle est l’animation que vous<br />

seule<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

191


ag<strong>en</strong>ce qui est cont<strong>en</strong>te que nous allions sur le<br />

Steve FREDERICK<br />

Les accueillants sont tous des ag<strong>en</strong>ts<br />

des collectivités locales.<br />

Nous sommes partis du principe que<br />

nous ne pouvions pas mettre de moy<strong>en</strong>s<br />

humains. Nous avons des conv<strong>en</strong>tions de<br />

part<strong>en</strong>ariat qui n’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t pas de finances<br />

(nous ne connaissons pas le temps financier<br />

imparti pour chaque ag<strong>en</strong>t). Certaines<br />

collectivités locales nous financ<strong>en</strong>t, mais dans<br />

le cadre global de la Maison de l’emploi. C’est<br />

plutôt une action donnant-donnant. Il y a un<br />

financem<strong>en</strong>t global, nous mettons du temps<br />

de professionnalisation et d’animation du<br />

réseau des accueillants et, eux mett<strong>en</strong>t du<br />

temps pour que les g<strong>en</strong>s se professionnalis<strong>en</strong>t<br />

et ai<strong>en</strong>t des temps d’accueil.<br />

Nous avons <strong>en</strong>core des marges de<br />

progrès à faire. Pour notre prochain plan<br />

d’action, nous ne sommes pas capables de<br />

mesurer leur activité spécifique, ce qui signifie<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

C’est très frustrant pour les Maisons de<br />

l’emploi qui sont positionnées ou voudrai<strong>en</strong>t<br />

l’être, peut-être qu’une des perspectives<br />

serait que les Maisons de l’emploi qui ont ce<br />

type de fonctionnem<strong>en</strong>t, ou souhaiterai<strong>en</strong>t<br />

l’avoir, puiss<strong>en</strong>t rester <strong>en</strong> réseau et échanger.<br />

Steve FREDERICK<br />

J’ai fait une interv<strong>en</strong>tion à l’Alliance<br />

Villes Emploi sur ce thème et reçu <strong>en</strong>suite des<br />

appels (n’hésitez pas !). Nous nous sommes<br />

r<strong>en</strong>du compte au bout de quatre ans, lorsque<br />

nous avons réécrit le plan d’actions, que nous<br />

devions refaire un élém<strong>en</strong>t diagnostic. On doit<br />

retourner voir les élus pour voir ce qui s’est<br />

passé, voir les nouveaux moy<strong>en</strong>s humains<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> nombre et repréciser les<br />

choses le cas échéant. Chaque accueillant a<br />

terrain.<br />

qu’il va falloir réfléchir à des indicateurs<br />

communs.<br />

Nous disposons de trois ag<strong>en</strong>ces Pôle<br />

emploi mais elles sont toutes localisées à<br />

Cherbourg. Pôle emploi a dit qu’il ne voulait<br />

pas bouger sur le territoire. Ce sont les publics<br />

qui doiv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir à Cherbourg. Pôle emploi<br />

profite donc de notre réseau d’accueil car cela<br />

lui permet une information de proximité sur<br />

ses compét<strong>en</strong>ces. La « désacralisation » de la<br />

structure est importante pour Pôle emploi, et<br />

connaître les heures d’ouverture et ce que<br />

l’on va y trouver est ess<strong>en</strong>tiel. Nous<br />

regrettons toutefois que les g<strong>en</strong>s ne se<br />

déplac<strong>en</strong>t que lorsqu’ils sont convoqués par<br />

Pôle emploi. Certains n’utilis<strong>en</strong>t pas les<br />

services PE au-delà de la convocation. Certains<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à Cherbourg pour une journée, avec<br />

le car du matin et celui du soir pour le retour.<br />

Il faut donc pouvoir pr<strong>en</strong>dre ce temps et se<br />

déplacer à bon esci<strong>en</strong>t.<br />

Mon équipe d’animateurs, qui travaille dans<br />

les collectivités territoriales que nous<br />

essayons de professionnaliser, est <strong>en</strong> forte<br />

demande d’échanges avec d’autres structures<br />

qui font ce même travail.<br />

aussi besoin d’être écouté. Il se<br />

professionnalise mais son public est <strong>en</strong><br />

évolution perman<strong>en</strong>te. Il serait souhaitable<br />

d’avoir des critères d’évaluation communs. En<br />

raison des disparités des lieux d’accueil et des<br />

accueillants, on espère pouvoir le faire dans le<br />

prochain plan d’actions. Ce sera une nécessité<br />

pour valoriser cette action et voir son impact<br />

sur le public.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

192


Atelier<br />

L’Accueil, l’Information, l’Ori<strong>en</strong>tation<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Bertrand CREUSY<br />

Directeur, MIFE de Belfort<br />

Katherine DESMEURS<br />

Directrice, Maison de l’emploi et de la formation de Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

Secrétaire général, réseau international des Cités des métiers et directeur de la Cité des Métiers de<br />

Paris<br />

Animation<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

Secrétaire général, réseau international des Cités des métiers et directeur de la Cité des Métiers de<br />

Paris<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

193


Katherine DESMEURS<br />

Nous allons faire un tour de table des<br />

actions AIO que vous m<strong>en</strong>ez et essayer<br />

d’échanger à travers les expéri<strong>en</strong>ces de<br />

chacun.<br />

Dorothée BERLAND, directrice de la Maison de l’emploi du pays clermontois, Plateau<br />

picard<br />

Cette Maison de l’emploi a peu d’AIO, je gérais avant celle de Rueil-Malmaison qui<br />

nous interv<strong>en</strong>ons plutôt <strong>en</strong> back-office, mais était très axée sur cette dynamique.<br />

Cécile HUEBER, Responsable AIO, Maison de l’emploi du bassin dieppois, Seine<br />

Maritime<br />

Je suis responsable de l’AIO nous<br />

mettons <strong>en</strong> place des ant<strong>en</strong>nes et des relais<br />

de service public.<br />

Maurice SAMBAIN, Maison de l’emploi du pays d’Arles<br />

Nous avons un pays peu peuplé mais qui se développ<strong>en</strong>t dans les villages<br />

vaste. Chaque ant<strong>en</strong>ne relais à des ant<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>vironnants.<br />

Emmanuel JOURNOT, chef de projet INFFOLOR (CARIF de la région Lorraine)<br />

Je suis chargé de la coordination des comités locaux dans beaucoup de territoires<br />

réseaux de l’AIO sur la région. Il y a eu une <strong>en</strong> tant que part<strong>en</strong>aires associés. L’objet de<br />

charte, signée <strong>en</strong> novembre 2009, à l’initiative nos travaux est de voir comm<strong>en</strong>t les Maisons<br />

de l’Etat et de la région. Les Maisons de de l’emploi pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>core plus actives<br />

l’emploi ne sont pas signataires du premier dans le réseau AIO lorrain.<br />

cercle mais sont associées aux travaux des<br />

Yasmine CHEZAL, Coordinatrice, Maison de l’emploi du bassin dijonnais<br />

Nous avons mis <strong>en</strong> place quinze points rapport au nouveau cahier des charges. Nous<br />

relais Maisons de l’emploi sur le territoire, nous appuyons sur le personnel des<br />

avec des perman<strong>en</strong>ces de l’<strong>en</strong>semble des communes et des communautés de<br />

part<strong>en</strong>aires. Pôle emploi, Missions locales, Cap<br />

Emploi et d’autres vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur ces points<br />

relais, un lieu unique. La Maison de l’emploi<br />

s’était beaucoup axée sur l’accompagnem<strong>en</strong>t.<br />

Nous changeons donc notre organisation par<br />

communes que nous allons former à l’accueil<br />

et à l’information afin qu’elles puiss<strong>en</strong>t<br />

donner un premier diagnostic et une bonne<br />

ori<strong>en</strong>tation des personnes. Nous travaillons à<br />

ce projet.<br />

Frédéric COUGET, Chargé de mission, Maison de l’emploi d’Al<strong>en</strong>çon<br />

Nous avons un espace ressources, un <strong>en</strong> cours mais j’att<strong>en</strong>ds aujourd’hui de<br />

c<strong>en</strong>tre d’accueil et de conseil de premier<br />

niveau d’information à 200m d’une cité des<br />

métiers. L’<strong>en</strong>jeu de notre territoire est de<br />

l’information et de l’aide pour ce travail de<br />

rapprochem<strong>en</strong>t avec la cité qui va dev<strong>en</strong>ir<br />

régionale.<br />

travailler davantage <strong>en</strong>semble. Le travail est<br />

Emma DA CUNHA, Assistance de direction, Maison de l’emploi Val de Lorraine<br />

Le Val de lorraine couvre 94 communes Nous portons égalem<strong>en</strong>t le PLIE du Val de<br />

pour 95 000 habitants. La Maison territoriale a lorraine, un territoire commun à celui du<br />

démarré officiellem<strong>en</strong>t le 23 novembre 2009. Grand Nancy.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

194


Flor<strong>en</strong>ce GLAPSKA, Docum<strong>en</strong>taliste animatrice de l’espace docum<strong>en</strong>tation conseil de<br />

la Maison de l’emploi de Saverne<br />

Je me situe davantage sur le terrain. pour monter des ant<strong>en</strong>nes notamm<strong>en</strong>t, mais il<br />

Nous avons un espace d’accueil et quatre faut des moy<strong>en</strong>s humains et techniques.<br />

ant<strong>en</strong>nes. Une dizaine de part<strong>en</strong>aires vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t Ori<strong>en</strong>ter les g<strong>en</strong>s n’est pas simplem<strong>en</strong>t leur<br />

à des perman<strong>en</strong>ces, mais nous sommes mettre des bornes et des outils, alors je suis<br />

confrontés à des difficultés concrètes pour curieuse de voir comm<strong>en</strong>t vous faites.<br />

<strong>en</strong>seigner les g<strong>en</strong>s. Nous avons des projets,<br />

Stéphanie PARIS, Directrice de la Maison de l’emploi du pays de Redon, Bretagne<br />

Nous travaillons sur un projet Information Jeunesse), les communautés de<br />

immobilier qui va voir le jour fin 2012-début<br />

2013 et cela fait deux ans que nous travaillons<br />

avec tous les part<strong>en</strong>aires. Nous serons une<br />

communes quand ils sont organisés pour faire<br />

de l’accueil de publics ? Je vi<strong>en</strong>s confronter ce<br />

qui est ressorti de nos échanges, avec des<br />

c<strong>en</strong>taine de salariés dans le bâtim<strong>en</strong>t, solutions v<strong>en</strong>ues de personnes que l’on<br />

notamm<strong>en</strong>t Pôle emploi et la Mission locale.<br />

Nous n’avons pas toujours travaillé dans la<br />

facilité avec tous les part<strong>en</strong>aires sur la<br />

n’att<strong>en</strong>dait pas, et la manière dont vous avez<br />

mis <strong>en</strong> œuvre ces solutions et comm<strong>en</strong>t elles<br />

sont appliquées dans le temps. En nous<br />

question de l’accueil. Il y a l’approche du tournant vers des Maisons de l’emploi<br />

bâtim<strong>en</strong>t et une offre de services au territoire,<br />

pour réfléchir aux points de proximité.<br />

existantes, nous avons remarqué qu’elles ne<br />

vieilliss<strong>en</strong>t pas toujours bi<strong>en</strong> concernant l’AIO.<br />

Comm<strong>en</strong>t travailler avec les PAE, les PIJ (Point<br />

Philippe COSTEUX, Directeur de la Maison de l’emploi du Mans qui porte un PLIE et<br />

Directeur d’une Mission locale<br />

L’<strong>en</strong>jeu, pour moi, n’est pas l’accueil et<br />

l’information dans les quartiers. J’att<strong>en</strong>ds de<br />

cette réflexion, et la prés<strong>en</strong>ce du directeur de<br />

une spécificité ? Il y a des li<strong>en</strong>s forts à faire<br />

<strong>en</strong>tre ori<strong>en</strong>tation et métiers. Nous avons une<br />

place à jouer auprès des CIO et des autres<br />

la Cité des métiers m’intéresse beaucoup, une part<strong>en</strong>aires qui font de l’ori<strong>en</strong>tation.<br />

réflexion sur la notion d’ori<strong>en</strong>tation tout au<br />

long de la vie, avec la labellisation qui va se<br />

mettre <strong>en</strong> place. Quelle place les Maisons de<br />

J’aimerais que nous abordions cette question<br />

fondam<strong>en</strong>tale et urg<strong>en</strong>te, même si je ne<br />

néglige pas ce qui est fait dans les points<br />

l’emploi pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-elles à l’intérieur de d’accueil.<br />

l’ori<strong>en</strong>tation, comm<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t-elles acquérir<br />

Christine GALISSON, Maison de l’emploi du pays de Châteaubriant, Pays de la Loire<br />

J’ai les mêmes interrogations que chercheurs d’emploi, mais nous travaillons<br />

Philippe COSTEUX, sachant que nous sommes<br />

très avancés sur l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> conseil salarié.<br />

avec les salariés et les <strong>en</strong>treprises. Je suis sûre<br />

que nous pouvons faire beaucoup plus.<br />

Nous n’avons jamais été sur le champ des<br />

Dominique WOIRGARD, Responsable administrative et financière de la Maison de<br />

l’emploi de Plaine commune<br />

Des cyber-bases emploi ont été créées Ils propos<strong>en</strong>t aux habitants une offre de<br />

dans les huit villes de la communauté services, des ateliers et des prestations. Ces<br />

d’agglomération, au mom<strong>en</strong>t du premier cyber-bases étai<strong>en</strong>t financées dans le premier<br />

conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t. Nous faisons un accueil et conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t et ne le seront pas dans le<br />

une ori<strong>en</strong>tation de premier niveau. Ces lieux deuxième. Notre interrogation concerne la<br />

sont des regroupem<strong>en</strong>ts des part<strong>en</strong>aires de volonté de maint<strong>en</strong>ir ces cyber-bases qui<br />

tous les acteurs emploi et insertion de la ville, répond<strong>en</strong>t aux problématiques des habitants.<br />

avec des membres de la Maison de l’emploi. Comm<strong>en</strong>t les intégrer dans le label national et<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

195


quels pourrai<strong>en</strong>t être les financem<strong>en</strong>ts ? Nous<br />

avons lu des élém<strong>en</strong>ts sur le cahier des<br />

charges. Je ne sais s’il a été voté ou s’il est <strong>en</strong><br />

projet, mais la question financière n’y est<br />

jamais évoquée.<br />

Dominique VAN KEIRSBILCK, Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />

Le sujet m’intéresse à plusieurs niveaux. certaines problématiques d’ori<strong>en</strong>tation et<br />

Ces textes et ces nouvelles lois sur d’information. Comm<strong>en</strong>t peut-on les<br />

l’ori<strong>en</strong>tation positionn<strong>en</strong>t les Maisons de<br />

l’emploi d’une manière claire. Au niveau<br />

régional, nous nous trouvons dans une<br />

perfectionner et comm<strong>en</strong>t les Maisons de<br />

l’emploi pourrai<strong>en</strong>t-elles avoir une forme<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t et une reconnaissance ?<br />

position paradoxale où les Maisons de Nous avons contacté la Cité des métiers car<br />

l’emploi n’ont jamais eu de reconnaissance ni<br />

de place dans le cadre de l’ori<strong>en</strong>tation. Les<br />

problématiques sont aussi locales/régionales.<br />

Quelle place accorder aux Maisons de l’emploi<br />

sur le territoire lorrain ? Nous avons déjà une<br />

organisation et des services qui répond<strong>en</strong>t à<br />

l’idée était d’être accompagnés mais aussi<br />

d’<strong>en</strong>trer dans une organisation de réseaux, de<br />

savoir si ce que nous savions était correct et<br />

comm<strong>en</strong>t nous pouvions collaborer. Nous<br />

sommes dans une démarche réc<strong>en</strong>te et la<br />

volonté d’obt<strong>en</strong>ir un label Cité des métiers.<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

Comm<strong>en</strong>t l’expertise, l’histoire de vie et<br />

les cahiers des charges des Maisons de<br />

l’emploi les amèn<strong>en</strong>t-elles à s’intéresser à<br />

d’autres dispositifs intégrés, notamm<strong>en</strong>t dans<br />

le champ de l’ori<strong>en</strong>tation tout au long de la<br />

vie ? Le but de cette partie de l’atelier est de<br />

compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t des cités des métiers<br />

peuv<strong>en</strong>t être aussi des Maisons de l’emploi,<br />

ou intégrées à des Maisons de l’emploi.<br />

Regardons la situation aujourd’hui avec un<br />

triple <strong>en</strong>semble de cahiers des charges : votre<br />

Katherine DESMEURS<br />

J’aimerais détailler les trois élém<strong>en</strong>ts,<br />

notre cahier des charges, celui qui est attaché<br />

aux Maisons de l’emploi et la partie AIO<br />

différée <strong>en</strong> axe 5, donc qui sort du plan de<br />

financem<strong>en</strong>t de l’Etat. L’AIO serait<br />

cahier des charges du 30 décembre 2009, la<br />

loi du 24 novembre qui comm<strong>en</strong>ce à<br />

apparaître sous forme de projet de décret et<br />

projet d’arrêté et qui a été retoqué au<br />

CNFPTLV (Conseil National de la Formation<br />

Professionnelle Tout au Long de la Vie) avanthier,<br />

et le cahier des charges et la charte des<br />

Cités des métiers. Je pourrais même ajouter<br />

les MIFE car nous att<strong>en</strong>dons Bertrand CREUSY<br />

qui représ<strong>en</strong>te à la fois MIFE, Cité des métiers<br />

et Maison de l’emploi.<br />

appréh<strong>en</strong>dée par Olivier LAS VERGNAS qui<br />

participe au niveau national à cette<br />

problématique et via le cahier des charges de<br />

la Cité des métiers.<br />

Dominique DESSEZ, Directeur de la MDEF des pays voironnais sud grésivaudan, Isère<br />

La Maison de l’emploi que je dirige est coordonnée par l’<strong>en</strong>semble des réseaux<br />

<strong>en</strong> groupem<strong>en</strong>t d’intérêt public et regroupe<br />

trois outils : Mission locale, MIFE et Maison de<br />

l’emploi avec deux sites c<strong>en</strong>traux et des points<br />

d’accueil dans les communes. Ils sont gérés<br />

par les communes mais coordonnés par la<br />

spécialisés. Pour notre part, sur Rhône-Alpes,<br />

dans le cadre du SPRF (Service Public Régional<br />

de Formation), le Conseil régional souhaite<br />

avancer dans une logique de réseau d’accueil<br />

et d’information pour faire <strong>en</strong> sorte que les<br />

Maison de l’emploi. L’<strong>en</strong>jeu est de voir organismes d’un territoire trouv<strong>en</strong>t une<br />

comm<strong>en</strong>t, sur l’<strong>en</strong>semble du territoire, il peut<br />

y avoir une offre d’accueil et d’information<br />

généraliste pour tous les publics qui soit à la<br />

fois traitée <strong>en</strong> direct par la Maison de l’emploi<br />

<strong>en</strong> tant que point d’accueil généraliste et<br />

organisation qui permette de répondre à tous<br />

les publics, quel que soit le lieu. Si une<br />

personne se prés<strong>en</strong>te dans une ag<strong>en</strong>ce Pôle<br />

emploi, elle peut être r<strong>en</strong>voyée, avec des<br />

informations précises, sur le bon guichet.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

196


Nous recherchons cette logique d’accueil<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

Pour bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre ce que nous<br />

pouvons faire <strong>en</strong>semble, il me faudrait<br />

connaître le niveau d’information de tout le<br />

monde sur les différ<strong>en</strong>ts dispositifs. Vous<br />

connaissez le cahier des charges des Maisons<br />

de l’emploi. Que savez-vous de la section 1 de<br />

la loi du 24 novembre sur le service public de<br />

l’ori<strong>en</strong>tation ? Que savez-vous de l’état du<br />

décret et de l’arrêté ? Il serait peut-être<br />

intéressant de faire un point, ainsi que sur le<br />

cahier des charges, la charte et le label Cité<br />

des métiers. Dans l’ordre, Bertrand CREUSY<br />

pourrait parler sommairem<strong>en</strong>t de l’AIO dans<br />

généraliste et de travail <strong>en</strong> réseau.<br />

les Maisons de l’emploi, par exemple <strong>en</strong><br />

Franche-Comté. Je pourrais m’improviser pour<br />

résumer les dernières péripéties de l’arrêté et<br />

du décret de la loi du 24 novembre, dont je ne<br />

suis que l’un des protagonistes audités. Enfin,<br />

nous pourrions écouter Katherine DESMEURS,<br />

de Saint-Qu<strong>en</strong>tin <strong>en</strong> Yvelines, faire un point<br />

Cité des métiers. Bertrand CREUSY, pouvezvous<br />

nous dire comm<strong>en</strong>t vous interprétez la<br />

place de l’AIO dans le cahier des charges des<br />

Maisons de l’emploi et comm<strong>en</strong>t vous la vivez<br />

à Belfort ?<br />

Bertrand CREUSY, Directeur de la MIFE de Belfort<br />

Nous sommes Maison de l’emploi, MIFE<br />

et Cité des métiers. Nous portons un DLA<br />

(dispositif d’accompagnem<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong> aux<br />

associations) et un PLIE. Nous avons un<br />

<strong>en</strong>semblier cohér<strong>en</strong>t qui nous permet de<br />

formation à l’emploi <strong>en</strong> passant par la création<br />

d’activité et l’innovation sur ces questions.<br />

L’Etat a financé 70% de cet axe <strong>en</strong> 2010, dans<br />

le cadre de notre Maison de l’emploi de<br />

Belfort.<br />

définir de grands axes d’interv<strong>en</strong>tion, dont<br />

Pour 2011, avec le changem<strong>en</strong>t<br />

celui de l’AIO pour lequel nous avons fait le<br />

choix, depuis le début, de nous appuyer sur le<br />

label existant de la Cité des métiers. Il vise à<br />

interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> direction de tout public sur un<br />

d’interlocuteur, nous avons décidé de changer<br />

de stratégie pour valoriser cette fonction<br />

d’AIO <strong>en</strong> front office, et surtout autour du<br />

label Cité des métiers de coordination et de<br />

mode précurseur de multi part<strong>en</strong>ariats. fédération de l’<strong>en</strong>semble des acteurs, voire de<br />

L’addition des compét<strong>en</strong>ces prés<strong>en</strong>tes sur un professionnalisation des acteurs de l’AIO, nous<br />

territoire améliore les dispositifs avons décidé de v<strong>en</strong>tiler la fonction AIO sur les<br />

d’information de tous les publics. Labellisée <strong>en</strong><br />

1999 au sein d’une MIFE, la Maison de<br />

l’Information sur la Formation et l’Emploi a<br />

quatre axes. L’Observatoire produit et fait de<br />

la prospective. Nous nous appuyons sur la Cité<br />

des métiers de Belfort et de Montbéliard pour<br />

une vocation d’information et de formation diffuser l’information. Pour<br />

sur l’accueil des publics adultes dans notre l’accompagnem<strong>en</strong>t des mutations<br />

territoire. Nous avons, dans la première<br />

version du cahier des charges, inscrit cette<br />

fonction de manière plus timide.<br />

économiques, nous produisons une bonne<br />

c<strong>en</strong>taine de fiches métiers sur la filière énergie<br />

dans notre secteur. Nous développons de<br />

Nous avions fait ce choix, puisque nous nouveaux pôles, notamm<strong>en</strong>t celui de<br />

étions une des premières Maisons de l’emploi « Changer de vie professionnelle » sur notre<br />

labellisées, et que l’année 2010 était Cité des métiers <strong>en</strong> direction des salariés, et<br />

transitoire, d’afficher un axe 5 fort d’AIO. nous animons des groupes de travail<br />

Nous avons sollicité des financem<strong>en</strong>ts de l’Etat<br />

sur cet axe par rapport au service produit à la<br />

population, bi<strong>en</strong> sûr, mais aussi par rapport à<br />

la vocation plus back office d’une Cité des<br />

spécifiques.<br />

Voilà notre stratégie pour déf<strong>en</strong>dre la<br />

méthodologie : nous améliorons le service aux<br />

usagers <strong>en</strong> direction de tous les publics, nous<br />

métiers. Elle possède cette capacité à allons du collégi<strong>en</strong> au s<strong>en</strong>ior mais, surtout,<br />

gouverner, coordonner et animer pour nos nous augm<strong>en</strong>tons la lisibilité et le part<strong>en</strong>ariat,<br />

105 part<strong>en</strong>aires locaux, étant tous force de nous innovons sur la recherche et le<br />

proposition <strong>en</strong> matière d’information, de développem<strong>en</strong>t et t<strong>en</strong>tons de nous<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

197


professionnaliser, c'est-à-dire de travailler<br />

avec les part<strong>en</strong>aires sur le retour de pratiques<br />

et par des journées de formation. Par<br />

exemple, avec la journée sur l’inter culturalité<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

Je résume la section 1 de la loi du 24<br />

novembre, sans introduire d’opinion<br />

personnelle. La loi a une section 1 très<br />

ambitieuse qui s’inscrit dans l’objectif<br />

d’élévation du niveau de qualification de toute<br />

la population française. Cette loi est proactive,<br />

les autres sections port<strong>en</strong>t sur les questions<br />

de formation, du DIF et de sa portabilité.<br />

Quelques sujets s<strong>en</strong>sibles, notamm<strong>en</strong>t sur le<br />

transfert du personnel de l’AFPA, ont<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré beaucoup de débats. La section 1<br />

affirme la création du Service Public de<br />

l’Ori<strong>en</strong>tation tout au long de la vie et le définit<br />

comme réalisé par tous ceux qui sont<br />

conformes à certains critères. Des volontaires<br />

peuv<strong>en</strong>t se mettre dans le service public. La loi<br />

prévoit :<br />

-Un SPO composé d’un service<br />

dématérialisé accessible à tous (base de<br />

données et service téléphonique). Il est prévu<br />

qu’il puisse être financé par une utilisation des<br />

fonds de la formation. Il y a des réactions des<br />

fonds paritaires aujourd’hui sur l’utilisation de<br />

l’arg<strong>en</strong>t pour sa construction. Le DIO, Jean-<br />

Robert PITTE, a pour mission d’organiser le<br />

rapprochem<strong>en</strong>t du C<strong>en</strong>tre INFFO, Onisep et<br />

CIDJ pour favoriser la mise <strong>en</strong> place de ces<br />

outils. Aucune fusion n’est prévue. Tous les<br />

opérateurs ne sont pas prés<strong>en</strong>ts pour produire<br />

ce service dématérialisé. Le service pourrait<br />

être financé par une contribution des fonds<br />

paritaires mais la somme n’est pas écrite.<br />

-Les points d’accueil contribueront au<br />

SPO tout au long de la vie. L’esprit Cité des<br />

métiers a prévalu pour définir les critères des<br />

points qui constitueront le Service Public de<br />

l’Ori<strong>en</strong>tation tout au long de la vie. Est<br />

considéré comme pouvant être labellisé SPO<br />

tout acteur délivrant, <strong>en</strong> un lieu unique, de<br />

l’information et des conseils de qualité,<br />

s’appuyant sur des bases de données fiables, à<br />

tout public. Il est précisé qu’accueillir ces<br />

publics n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t leur fournir<br />

le niveau de service total mais être capable de<br />

r<strong>en</strong>voyer vers des services ad hoc, s’ils<br />

exist<strong>en</strong>t. La loi ne prévoit aucune modalité<br />

nous essayons d’avoir une approche partagée<br />

avec les part<strong>en</strong>aires sur le mélange des<br />

cultures et la manière d’appréh<strong>en</strong>der les<br />

différ<strong>en</strong>ts publics.<br />

particulière de financem<strong>en</strong>t. Des groupes de<br />

travail ont fonctionné avec l’anci<strong>en</strong> Délégué<br />

interministériel de l’ori<strong>en</strong>tation, Bernard<br />

SAINT-GIRONS, et avai<strong>en</strong>t préparé des cahiers<br />

des charges.<br />

Aujourd’hui, un projet d’arrêté et de<br />

décret est visible sur le site d’Alliance Villes<br />

Emploi ou du C<strong>en</strong>tre Inffo. La nouveauté est<br />

que le décret est élargi par rapport à la loi et<br />

prévoit de labelliser aussi bi<strong>en</strong> un lieu unique<br />

qu’un « réseau de lieux ». Or, s’il n’y a que 15<br />

Cités des métiers <strong>en</strong> France et 27 dans le<br />

monde, c’est parce qu’ailleurs il n’y a pas<br />

vraim<strong>en</strong>t capacité à recevoir tout les publics<br />

<strong>en</strong> un lieu. Là, avec le décret pourront être<br />

labellisés SPO un « réseau de lieux » éclatés<br />

ou il pourra, par exemple, y avoir un CIO et un<br />

PRCVAE (Point Relais Conseil <strong>en</strong> Validation des<br />

Acquis de l’Expéri<strong>en</strong>ce) qui, <strong>en</strong>semble,<br />

s’appellerai<strong>en</strong>t réseau SPO, labellisé à tel<br />

<strong>en</strong>droit.<br />

Par ailleurs, dans le cahier des charges<br />

Cité des métiers existe l’anonymat réciproque.<br />

Les personnes reçues ne déclin<strong>en</strong>t pas leur<br />

id<strong>en</strong>tité et, à l’intérieur des pôles de conseil,<br />

les conseillers ne se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas comme<br />

faisant partie de telle institution. Cette notion<br />

est subtile et, <strong>en</strong> fait, les Cités de métiers sont<br />

à peu près compatibles avec tous les cahiers<br />

des charges. En réalité, nous t<strong>en</strong>ons à<br />

l’anonymat pour que les personnes ne se<br />

s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas contrôlées, mais dans des ateliers,<br />

des clubs ou des événem<strong>en</strong>ts, les g<strong>en</strong>s<br />

s’inscriv<strong>en</strong>t nominativem<strong>en</strong>t.<br />

Il est à noter aussi dans la loi une<br />

abs<strong>en</strong>ce d’élém<strong>en</strong>t sur le financem<strong>en</strong>t et sur<br />

la mécanique des réseaux nationaux. Dans le<br />

SPO, la loi a oublié les régions et le décret ne<br />

les explique pas davantage. Les demandes de<br />

labellisation seront administrées par les<br />

préfets de région, <strong>en</strong> accord avec les comités<br />

ad hoc qui inclu<strong>en</strong>t les collectivités. La<br />

labellisation dure cinq ans et il n’y aura sans<br />

doute pas de labellisation globale de toutes<br />

les Cités des métiers, ni de tous les CIO, les<br />

Missions locales ou Pôle emploi. Le préfet<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

198


ecevra des demandes qui seront traitées au<br />

niveau régional, ce qui est une difficulté.<br />

Le décret et l’arrêté ont été prés<strong>en</strong>tés<br />

avant-hier au CNFPTLV et au fonds paritaire.<br />

Ils ont reçu des avis défavorables. Nous<br />

p<strong>en</strong>sons qu’il va y avoir quelques itérations<br />

puis le décret et l’arrêté passeront. Nous<br />

sommes interv<strong>en</strong>us par écrit avec Alliance<br />

Villes Emploi et Intermife, <strong>en</strong>tre autres, <strong>en</strong><br />

disant que le point le plus important était de<br />

considérer comme critère la volonté de la<br />

converg<strong>en</strong>ce des acteurs. Au lieu de regarder<br />

le système pour donner un label une fois pour<br />

toutes pour cinq ans, nous avons préconisé de<br />

labelliser des processus de converg<strong>en</strong>ces. Le<br />

rôle de la loi et des décrets devrai<strong>en</strong>t être<br />

d’<strong>en</strong>courager les acteurs à converger et à faire<br />

que des processus recompos<strong>en</strong>t les lieux. On<br />

pourrait regarder comm<strong>en</strong>t un réseau de<br />

points pourrait dev<strong>en</strong>ir un c<strong>en</strong>tre associé,<br />

comm<strong>en</strong>t des projets de réimplantation d’un<br />

acteur pourrai<strong>en</strong>t faire converger les<br />

processus. Cette idée a été plus ou moins<br />

reprise. Dans le cahier des charges, il y aurait<br />

des élém<strong>en</strong>ts sur le conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t des<br />

acteurs et la nécessité qu’il y ait des<br />

conv<strong>en</strong>tions pour créer ces lieux uniques. Je<br />

p<strong>en</strong>se qu’il devrait y avoir, <strong>en</strong> plus, un plan de<br />

converg<strong>en</strong>ce écrit sur plusieurs années.<br />

L’<strong>en</strong>jeu n’est pas la labellisation de la situation<br />

actuelle, avec 15000 points existants<br />

actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France, mais comm<strong>en</strong>t un<br />

processus d’ingénierie rapporterait des<br />

converg<strong>en</strong>ces.<br />

Concernant la Cité des métiers, tout le<br />

monde sait que ce sont des plates-formes<br />

d’information et de conseil ouverts à tous les<br />

publics, respectant tous les critères dont on<br />

Katherine DESMEURS<br />

La Cité des métiers vi<strong>en</strong>t d’ouvrir au<br />

public. Nous avons passé les phases de<br />

labellisation <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte, bi<strong>en</strong> sûr,<br />

l’expéri<strong>en</strong>ce de chacun. Nous nous sommes<br />

beaucoup appuyés sur Nanterre, depuis<br />

quatre ans Maison de l’emploi et Cité des<br />

métiers. Nous avons ouvert la Maison de<br />

l’emploi et la Cité des métiers <strong>en</strong> même<br />

temps. La converg<strong>en</strong>ce des acteurs, comme le<br />

précise Olivier LAS VERGNAS, a été <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>chée<br />

dès le démarrage. J’<strong>en</strong> suis à la troisième<br />

ouverture de Maison de l’emploi, et il est plus<br />

vi<strong>en</strong>t de parler, des lieux multi-part<strong>en</strong>ariaux<br />

accueillant tous les publics et leur donnant,<br />

sans r<strong>en</strong>dez-vous, à toute heure d’ouverture,<br />

informations et conseils. L’organisation <strong>en</strong><br />

pôles de conseil est ori<strong>en</strong>tée sur les besoins<br />

des usagers, comme « choisir son<br />

ori<strong>en</strong>tation », « trouver un emploi »,<br />

« changer de vie professionnelle », « créer son<br />

activité ». La terminologie n’est pas imposée<br />

mais il doit y avoir <strong>en</strong>tre trois et sept pôles de<br />

conseil répondant à toutes les préoccupations<br />

de manière interprofessionnelle. Ils se<br />

construis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les réseaux des<br />

acteurs concernés. 15 Cités des métiers sont<br />

labellisées <strong>en</strong> France sur un total de 27 dans le<br />

monde, sur 8 pays. Ce réseau anime, un peu à<br />

la manière d’Alliance Villes Emploi, les<br />

échanges et les projets <strong>en</strong>tre plates-formes<br />

Cités des métiers, avec une dim<strong>en</strong>sion<br />

internationale.<br />

En ce mom<strong>en</strong>t, le projet Capa-CITĒS<br />

(Converg<strong>en</strong>ce des Acteurs vers des Projets<br />

Adaptés de Cités des Métiers), financé par le<br />

premier appel à projets Martin HIRSCH,<br />

concerne des schémas régionaux de<br />

converg<strong>en</strong>ce, sur six régions, Basse-<br />

Normandie, Sud-Alsace, Picardie, Auvergne,<br />

Rhône-Alpes et Lorraine. Nous avons conçu le<br />

projet au mom<strong>en</strong>t où la loi n’était pas <strong>en</strong>core<br />

votée avec l’idée qu’il permettrait d’apporter<br />

de l’ingénierie et du souti<strong>en</strong> au mom<strong>en</strong>t où la<br />

loi sortirait. Nous avions un financem<strong>en</strong>t pour<br />

cinq régions et nous avons du mal à <strong>en</strong><br />

accueillir d’autres, excepté <strong>en</strong> sil<strong>en</strong>t partner.<br />

Nous pouvons maint<strong>en</strong>ant voir concrètem<strong>en</strong>t<br />

ce que donne un projet Maison de<br />

l’emploi/Cité des métiers.<br />

facile de le faire p<strong>en</strong>dant l’ouverture qu’après.<br />

Le point d’<strong>en</strong>trée d’une Cité des métiers est la<br />

converg<strong>en</strong>ce des part<strong>en</strong>aires qui ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

pas pour le compte de leur propre structure<br />

mais pour une contribution mutualisée d’un<br />

accueil, d’une ori<strong>en</strong>tation et d’une<br />

information au public. Les formations se font à<br />

la Villette pour l’<strong>en</strong>semble des conseillers.<br />

Aujourd’hui, nous avons 25 professionnels<br />

opérateurs sur les pôles d’accueil : CCI,<br />

Chambre des métiers, Fongecif, Mission<br />

locale, PLIE et autres. Nous pouvons mixer<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

199


l’<strong>en</strong>semble des opérateurs. Pôle emploi<br />

contribue à l’accueil, mais aussi à l’animation.<br />

Nous avons la possibilité, dans une Cité<br />

des métiers, de mutualiser des actions avec<br />

les part<strong>en</strong>aires et d’être innovants. Pôle<br />

emploi a souhaité que la Cité des métiers à<br />

Saint Qu<strong>en</strong>tin favorise pour tous les publics<br />

leurs services <strong>en</strong> ligne, ce qui n’est pas le cas<br />

dans toutes les régions. Ils nous mett<strong>en</strong>t à<br />

disposition un ag<strong>en</strong>t toutes les semaines.<br />

Nous organisons un point-r<strong>en</strong>contre où il y a<br />

une formation sur-mesure « emploi.fr » dans<br />

laquelle tout public, pas forcém<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

demande d’emploi, est formé par un atelier<br />

interactif de qualité. Je suis concernée,<br />

comme Belfort, par l’après. Après une année<br />

d’opérationnalité sur cette Maison de<br />

l’emploi, conv<strong>en</strong>tionnée depuis trois ans, nous<br />

avons fait la même chose que vous : j’ai<br />

v<strong>en</strong>tilé l’<strong>en</strong>semble des actions cité des métiers<br />

sur l’<strong>en</strong>semble des axes. Une docum<strong>en</strong>taliste<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

Le principe de Cité des métiers est<br />

fondé sur des critères donnés : un service réel<br />

d’information et de conseils à tous les usagers<br />

sur toutes les questions d’insertion,<br />

d’évolution et d’ori<strong>en</strong>tation professionnelle à<br />

tout âge et l’obligation de répondre vraim<strong>en</strong>t<br />

aux besoins des publics <strong>en</strong> multi-part<strong>en</strong>ariats.<br />

Nous labellisons sur des territoires de taille<br />

variable. Les Cités des métiers de Normandie,<br />

du Limousin, de Marseille-PACA et celle de la<br />

Guadeloupe sont régionales. La MDE/Cité des<br />

métiers du Saint-Qu<strong>en</strong>tinois est labellisée sur<br />

le Saint-Qu<strong>en</strong>tinois, avec un c<strong>en</strong>tre associé à<br />

Katherine DESMEURS<br />

Olivier LAS VERGNAS a brossé<br />

l’<strong>en</strong>semble des acteurs. Concernant la relation<br />

avec la région, <strong>en</strong> Ile-de-France, la région s’est<br />

saisie de ces nouveaux <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts créés<br />

dans la loi et a mis <strong>en</strong> place, avec l’Etat, une<br />

commission régionale pour élaborer ce cahier<br />

des charges, à l’échelle de la région. Soyez<br />

donc <strong>en</strong> veille dans les régions où des travaux<br />

sont déjà <strong>en</strong>gagés. Nous ne sommes pas<br />

nécessairem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> informés. Un label est<br />

déjà sorti <strong>en</strong> Ile-de-France. Derrière, on<br />

retrouve une correspondance claire avec le<br />

cahier des charges de la Cité des métiers. La<br />

travaille pour la Cité des métiers mais aussi<br />

pour les trois autres axes. L’articulation peut<br />

être spontanée <strong>en</strong>tre les deux cahiers des<br />

charges. Sur Saint-Qu<strong>en</strong>tin, la collectivité<br />

porteuse de la Cité des métiers et de la<br />

Maison de l’emploi a décidé de déroger du<br />

cahier des charges de l’Etat et de financer<br />

dans le GIP Maison de l’emploi une partie de<br />

la Cité des métiers, la partie restante<br />

n’intégrant pas le cahier des charges.<br />

Une Cité des métiers n’est pas onéreuse<br />

car ce sont les part<strong>en</strong>aires qui la font vivre. Ils<br />

accueill<strong>en</strong>t le public, font les animations. Il n’y<br />

a pas de conseiller emploi. En gestion, je<br />

m’appuie sur l’<strong>en</strong>semble des ressources des<br />

part<strong>en</strong>aires pour animer les ateliers. Nous<br />

nous occupons de l’organisation. Voilà<br />

pourquoi l’articulation MDE/Cité des métiers<br />

est intéressante, sur le plan financier mais<br />

surtout sur les plans innovation et<br />

développem<strong>en</strong>t.<br />

Bohain, une Maison de l’emploi non labellisée.<br />

Il y a des Cités des métiers d’agglomérations,<br />

de départem<strong>en</strong>ts, de régions, mixtes<br />

(ville/région) et municipales (Nanterre) et<br />

nous donnons le label <strong>en</strong> fonction du projet<br />

territorial. Le facteur limitant est la coanimation<br />

des part<strong>en</strong>aires clef. Il faut la<br />

signature de Pôle emploi, de l’Education<br />

Nationale et de certains part<strong>en</strong>aires. Sur la<br />

Basse-Normandie, un schéma où la Cité des<br />

métiers de l’Orne devi<strong>en</strong>drait régionale est<br />

prévu, mais c’est l’implication des part<strong>en</strong>aires<br />

qui tranchera.<br />

région, dans d’autres appels d’offres sans<br />

rapport avec l’AIO, a demandé à des<br />

opérateurs qu’elle finance historiquem<strong>en</strong>t,<br />

par exemple le Fongecif, d’éclater leurs points<br />

d’accueil c<strong>en</strong>traux à Paris et de les transférer<br />

dans des cités des métiers. J’ai bénéficié<br />

spontaném<strong>en</strong>t du Fongecif, qui vi<strong>en</strong>t<br />

aujourd’hui trois après-midi par semaine<br />

contribuer à l’accueil premier niveau<br />

d’interv<strong>en</strong>tion des part<strong>en</strong>aires, à l’animation<br />

deuxième niveau des part<strong>en</strong>aires et au<br />

développem<strong>en</strong>t de la Cité des métiers,<br />

troisième niveau d’investissem<strong>en</strong>t des<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

200


part<strong>en</strong>aires. Ils investiss<strong>en</strong>t ces trois niveaux.<br />

L’interaction peut être transférée à d’autres<br />

appels d’offres de la région et d’autres<br />

financem<strong>en</strong>ts qui font que de nouveaux<br />

part<strong>en</strong>aires arriv<strong>en</strong>t dans nos Maisons de<br />

l’emploi. L’accueil du Fongecif est un vrai<br />

levier <strong>en</strong> termes de légitimité de lieu et de<br />

croisem<strong>en</strong>t. Nous voyons aujourd’hui de<br />

nouveaux part<strong>en</strong>aires s’intéresser à la Cité des<br />

métiers de Saint Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines,<br />

uniquem<strong>en</strong>t par la prés<strong>en</strong>ce du Fongecif qui<br />

n’était pas historiquem<strong>en</strong>t placé dans la<br />

grande couronne parisi<strong>en</strong>ne.<br />

Stéphanie PARIS, Maison de l’emploi du pays de Redon<br />

J’ai vu les CIO apparaître, dont plusieurs question <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la région. Le CIO avait<br />

sont financés par les Conseils généraux et se une place importance. S’il disparaît, cela<br />

pos<strong>en</strong>t la question de leur survie. Ce point estil<br />

abordé dans les débats nationaux ? Il pose la l’accueil et de l’ori<strong>en</strong>tation du public avec une<br />

repose la question de l’organisation, de<br />

question de ces réseaux, dans notre projet de partie du public qui lui est propre.<br />

Maison de l’emploi où nous nous posons la<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

Je ne suis pas habilité à répondre et je<br />

suis un interv<strong>en</strong>ant, parmi d’autres, audité par<br />

les différ<strong>en</strong>tes instances. On nous cite comme<br />

modèle. A Paris, nous vivons avec une équipe<br />

Pôle emploi intégrée dans la Cité des métiers,<br />

avec une équipe du CIO intégrée. En France,<br />

nous n’imaginons pas une cité de métiers qui<br />

n’ait pas au moins ces deux interlocuteurs et<br />

acteurs <strong>en</strong> son sein.<br />

C’est un sujet un peu tabou et la loi a<br />

tourné autour de la question. La question de<br />

la formation des COP (Conseillers<br />

d’Ori<strong>en</strong>tation Psychologues) était citée dans la<br />

loi. Certains parlem<strong>en</strong>taires voulai<strong>en</strong>t que les<br />

COP sach<strong>en</strong>t ce qu’étai<strong>en</strong>t les métiers et ont<br />

voulu l’inscrire dans la loi, mais il n’y a pas de<br />

financem<strong>en</strong>t. L’ambigüité réside dans le fait<br />

que l’ori<strong>en</strong>tation par rapport aux études est<br />

considérée comme un sujet à part de<br />

l’insertion. Il faut relire le rapport sur le<br />

développem<strong>en</strong>t de l’ori<strong>en</strong>tation<br />

professionnelle tout au long de la vie, sous la<br />

Katherine DESMEURS<br />

La décision n’est pas nécessairem<strong>en</strong>t au<br />

niveau national, mais au niveau local par les<br />

Conseils généraux qui ont une volonté de<br />

rapprochem<strong>en</strong>t. Il peut y avoir des schémas de<br />

converg<strong>en</strong>ce. Chez nous, une aile était<br />

réservée aux CIO qui n’ont pas voulu y v<strong>en</strong>ir.<br />

Aujourd’hui, le Conseil général, un financeur<br />

direction de Françoise GUEGOT, appuyée par<br />

B<strong>en</strong>jamin JOLY. Ces questions sont posées<br />

mais pas résolues dans la loi. Le DIO est issu<br />

de l’éducation nationale du monde<br />

universitaire et nous ne savons pas comm<strong>en</strong>t<br />

la question quantitative des COP va se<br />

résoudre. En réalité, la loi évite le cœur du<br />

problème. L’épisode 2004 de la<br />

déc<strong>en</strong>tralisation des COP n’est pas terminé. Il<br />

y a quand même une déc<strong>en</strong>tralisation au<br />

niveau des moy<strong>en</strong>s sur certains CIO<br />

départem<strong>en</strong>taux. Les taux de recrutem<strong>en</strong>t des<br />

nouveaux CIO sont <strong>en</strong> décroissance avec<br />

seulem<strong>en</strong>t 50 postes cette année, mais je ne<br />

peux <strong>en</strong> dire plus. En 2004, <strong>en</strong> plein débat sur<br />

les Maisons de l’emploi, une discussion avait<br />

déjà eu lieu pour que l’ori<strong>en</strong>tation, y compris<br />

l’ori<strong>en</strong>tation scolaire, soit rattachée à une<br />

Maison de l’emploi, mais cette option n’a pas<br />

été ret<strong>en</strong>ue. J’ai l’impression que la loi est<br />

inachevée sur ce sujet et qu’elle contourne le<br />

problème.<br />

important au niveau de la Maison de l’emploi<br />

et de la Cité des métiers, impulse du<br />

part<strong>en</strong>ariat de terrain. Beaucoup d’actions<br />

sont élaborées aujourd’hui avec le CIO qui a<br />

une <strong>en</strong>trée « réponse formation » tandis que<br />

la Cité des métiers a une <strong>en</strong>trée « métiers ».<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

201


Ce n’est pas complètem<strong>en</strong>t par hasard<br />

que nous nous appelions les uns « Cité » et les<br />

autres « Maison » : le problème immobilier est<br />

extrêmem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t. Faute de moy<strong>en</strong>s et de<br />

volonté de converg<strong>en</strong>ce, des raisons<br />

immobilières détermin<strong>en</strong>t la restructuration<br />

et l’ingénierie.<br />

Djamila CHEBOUROU, Maison de l’emploi de Bayonne, Pays Basque<br />

Nous faisons de l’AIO et nous l’avons structuration et l’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t des<br />

v<strong>en</strong>tilée sur les quatre axes du nouveau cahier ressources. Nous nous sommes positionnés<br />

des charges. Je me pose la question de l’idée comme candidats EMA (Espace Métiers<br />

de la Cité des métiers dont je ne connaissais<br />

pas les rapprochem<strong>en</strong>ts avec les Maisons de<br />

l’emploi. Je ne sais pas s’il y a une Cité des<br />

métiers <strong>en</strong> Aquitaine, mais nous travaillons<br />

beaucoup avec le Conseil régional sur l’AIO.<br />

Aquitains). Quel li<strong>en</strong> peut-on faire <strong>en</strong>tre un<br />

EMA et une Cité des métiers dans notre<br />

Maison de l’emploi, alors que nous sommes<br />

sollicités par le CIO qui a besoin d’aller dans<br />

les établissem<strong>en</strong>ts scolaires ? Nous avons mis<br />

Nous avons un accompagnem<strong>en</strong>t d’ <strong>en</strong> place des ateliers sur l’information des<br />

« Aquitaine 4 métiers », la structure métiers dans lesquels nous faisons v<strong>en</strong>ir des<br />

associative qui dép<strong>en</strong>d du Conseil régional qui employeurs. Nous am<strong>en</strong>ons aussi les<br />

accompagne notre chargée d’accueil, personnes intéressées dans les <strong>en</strong>treprises, via<br />

d’information et d’ori<strong>en</strong>tation sur les ateliers de découverte des métiers. Nous<br />

l’organisation de l’espace « ressources » de la<br />

Maison de l’emploi. Elle nous guide dans la<br />

m<strong>en</strong>ons ces actions depuis notre ouverture,<br />

<strong>en</strong> mars 2008.<br />

Olivier LAS VERGNAS<br />

Je vous réponds dans une perspective<br />

historique. J’ai créé la Cité des métiers à Paris<br />

il y a 18 ans- un peu par hasard- et je la dirige<br />

depuis. Des g<strong>en</strong>s sont v<strong>en</strong>us nous voir pour<br />

s’inspirer de ce modèle et proposer un label.<br />

Nous avons alors élaboré une franchise<br />

gratuite <strong>en</strong> ne choisissant pas de taille de<br />

territoire. C’est la réingénierie du service<br />

c<strong>en</strong>tré sur les besoins des usagers qui nous<br />

intéresse. Elle doit être compatible avec<br />

l’existant, comme les premières générations<br />

des Maisons de l’emploi et des MIFE. Nous<br />

avons vite compris que cela ne pouvait v<strong>en</strong>ir<br />

que de situations particulières avec un maître<br />

d’ouvrage organisé qui <strong>en</strong> a <strong>en</strong>vie, des chefs<br />

de projet capables de porter le projet et des<br />

circonstances immobilières. L’exemple de<br />

l’Orne est particulier et c’est le contreexemple<br />

que nous avons réussi à sauver, mais<br />

c’est le g<strong>en</strong>re de cas où il est difficile de<br />

monter une Cité des métiers. Nous ne<br />

sommes pas des aménageurs mais c’est au<br />

territoire de dire s’il est intéressé d’<strong>en</strong> faire<br />

une à l’échelle d’un bassin d’emploi, d’une<br />

agglomération, d’un départem<strong>en</strong>t ou d’une<br />

région.<br />

Nous nous sommes lancés <strong>en</strong>suite dans<br />

des systèmes comme Capa-CITĒS. Nous avons<br />

eu des li<strong>en</strong>s avec toutes les régions. L’exemple<br />

d’Aquitaine cap métiers est similaire à celui de<br />

la Champagne-Ard<strong>en</strong>ne. Jean-Paul BACHY,<br />

présid<strong>en</strong>t de région, a reconnu les mérites de<br />

la Cité des métiers mais s’est r<strong>en</strong>du compte<br />

qu’il ne savait comm<strong>en</strong>t démarrer cinq Cités<br />

des métiers. Le concept « Espace métiers<br />

Champagne-Ard<strong>en</strong>ne » a donc repris des<br />

élém<strong>en</strong>ts mais <strong>en</strong> simplifiant notre cahier des<br />

charges. En Aquitaine, il y a eu des<br />

négociations avec l’AREPA puis autour de la<br />

naissance d’Aquitaine cap métiers.<br />

Concrètem<strong>en</strong>t, il y a deux schémas<br />

complém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> matière de convergeance<br />

de l’AIO dans les régions avec deux modèles<br />

de référ<strong>en</strong>ce, un de front office et un de backoffice.<br />

Le premier est celui du front office<br />

concerté, comme les Cités des métiers, avec<br />

des c<strong>en</strong>tres associés. Le second est le schéma<br />

d’un back-office concerté. C’est le cas de<br />

Rhônes-Alpes avec le PRAO (Pôle Rhône-<br />

Alpins d’Accueil et d’Ori<strong>en</strong>tation) où il n’y a<br />

pas de réingénierie des lieux d’accueil mais où<br />

l’organisation est concertée. Ce modèle<br />

pourrait se cristalliser là où les conditions<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

202


géographiques immobilières, économiques de<br />

maîtrise d’ouvrage et d’accords politiques<br />

sont tels. On pourrait imaginer que, dans ce<br />

modèle, la cristallisation puisse être autour de<br />

la Cité des métiers. C’est ce que nous essayons<br />

de faire dans Capa-CITĒS.<br />

Par exemple, j’ai r<strong>en</strong>contré hier le<br />

directeur de la Mission locale de Pau Pyrénées<br />

qui est sur un projet de Cité des métiers à Pau.<br />

La CCI de Bayonne y avait p<strong>en</strong>sé. Les Basques<br />

ont créé la Cité des métiers du Bidasoa à Irun.<br />

Il faut simplem<strong>en</strong>t que les terminaisons<br />

nerveuses soi<strong>en</strong>t compatibles pour obt<strong>en</strong>ir un<br />

réseau régional ou territorial qui marche et<br />

puisse croître <strong>en</strong> fonction des volontés et des<br />

possibilités locales, mais nous n’avons pas la<br />

main (nous, « labellisateurs » des Cités des<br />

métiers). Dans notre système actuel, il<br />

pourrait y avoir une Cité des métiers de Pau<br />

ou de Bayonne. Serait-elle associée à Irun ? Ce<br />

serait bi<strong>en</strong>.<br />

Au mom<strong>en</strong>t où l’Alsace a lancé Univers<br />

métiers, il devait s’agir <strong>en</strong> fait d’un réseau des<br />

Cités des métiers. Avec François LOOS, nous<br />

avons négocié que l’Alsace bénéficie d’un<br />

réseau Cité des métiers dès qu’une Cité des<br />

métiers de plein exercice serait opérationnelle<br />

à Saverne, Mulhouse ou Strasbourg. Mais,<br />

après le départ de François LOOS, qui était<br />

dev<strong>en</strong>u ministre , le projet a évolué et ils n’ont<br />

plus souhaité être labellisé Cité des métiers<br />

car cela leur paraissait trop compliqué.<br />

En bref, où exist<strong>en</strong>t des volontés<br />

politiques et techniques et des compatibilités<br />

immobilières et territoriales pour que les<br />

acteurs de l’AIO puiss<strong>en</strong>t travailler <strong>en</strong>semble,<br />

nous sommes évidemm<strong>en</strong>t d’accord pour<br />

labelliser. Nos critères sont des critères de<br />

rapports au public et d’organisation. La Cité<br />

des métiers de Belfort s’est coupée <strong>en</strong> deux<br />

pour dev<strong>en</strong>ir une Cité de métiers de Nord-<br />

Franche-Comté qui a un site à Belfort et un à<br />

Montbéliard, et personne n’<strong>en</strong> est<br />

malheureux.<br />

© Alliance Villes Emploi<br />

203


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

© Alliance Villes Emploi - 204 -


Atelier<br />

Lutte contre les discriminations et<br />

responsabilité sociale des <strong>en</strong>treprises<br />

Jeudi 9 décembre 2010<br />

Judicaël BENET<br />

Chef de projet Réseau Egalité, Fondation Agir Contre l’Exclusion (FACE)<br />

Muriel HECHLER<br />

Coordinatrice, Plan de lutte contre les discriminations,<br />

Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />

Jean-Marie IOCHUM<br />

Correspondant de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité<br />

(HALDE), Maison de la Justice et du Droit de Vandœuvre-lès-Nancy<br />

Grégory SERANDOUR<br />

Conseiller Entreprise, Plan de lutte contre les discriminations,<br />

Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />

Animation<br />

Rachid BOUBEGRA<br />

Directeur Adjoint, Maison de l’emploi du Grand Nancy<br />

© Alliance Villes Emploi - 205 -


Rachid BOUBEGRA<br />

Cet atelier a pour thème les<br />

discriminations et la lutte contre les<br />

discriminations.<br />

Dans trois interv<strong>en</strong>tions au moins,<br />

les interv<strong>en</strong>ants ont fait appel à des plans<br />

d’action de lutte contre les<br />

discriminations. On voit que les choses ont<br />

évolué depuis quelques années. Il y a<br />

<strong>en</strong>core dix ans, on avait du mal à parler de<br />

lutte contre les discriminations. Pour une<br />

société républicaine comme la nôtre, on<br />

était plutôt dans un comportem<strong>en</strong>t de<br />

déni.<br />

Depuis 2001, contraint par le<br />

monde associatif, notamm<strong>en</strong>t des<br />

associations et des fédérations nationales,<br />

et surtout l’Europe qui a imposé certaines<br />

règles, la France s’est <strong>en</strong>gagée dans des<br />

actions de lutte contre les discriminations.<br />

Il y a un cons<strong>en</strong>sus autour des<br />

réalités des discriminations mais un<br />

désaccord sur la nature des plans<br />

Muriel HECHLER<br />

En 2004, il y a eu la fusion de trois<br />

actions mises <strong>en</strong> place sur l’agglomération<br />

de Nancy. Il y a une opération<br />

d’intégration professionnelle des jeunes<br />

issus de l’immigration et habitant les<br />

quartiers prioritaires de Nancy, m<strong>en</strong>ée<br />

dans le cadre du service des Droits de<br />

l’Homme de la ville de Nancy. Une<br />

réflexion sur l’égalité des chances a<br />

égalem<strong>en</strong>t été m<strong>en</strong>ée par la communauté<br />

urbaine du Grand Nancy dans le cadre de<br />

la politique de la Ville. Une démarche de<br />

déclinaison de la lutte contre les<br />

discriminations avait aussi débuté dans le<br />

cadre des actions du PLIE.<br />

Ces trois initiatives ont démarré à<br />

peu près <strong>en</strong> même temps et ont fusionné<br />

<strong>en</strong> juin 2004 pour donner lieu à une seule<br />

démarche qui permet de mobiliser les<br />

acteurs du Grand Nancy que sont les élus,<br />

les intermédiaires de l’emploi, les acteurs<br />

de l’<strong>en</strong>treprise et le monde associatif qui a<br />

pris une grande part dans la réflexion sur<br />

d’actions (<strong>en</strong>tre l’égalité des chances et la<br />

diversité).<br />

Nous avons avec nous des témoins,<br />

des acteurs de terrain qui vont parler<br />

chacun de leur expéri<strong>en</strong>ce :<br />

Muriel HECHLER, chef de projet<br />

chargé de mission à la Maison de l’emploi<br />

du Grand Nancy, qui coordonne le plan<br />

d’actions de lutte contre les<br />

discriminations qui a maint<strong>en</strong>ant quelques<br />

années.<br />

Jean-Marie IOCHUM, qui va nous<br />

parler des actions de la HALDE, des<br />

perman<strong>en</strong>ces et de l’accueil.<br />

Judicaël BENET qui parlera des<br />

actions des <strong>en</strong>treprises et de la Fondation<br />

FACE.<br />

Enfin, on pr<strong>en</strong>dra un exemple<br />

concret d’actions (DIVERSITE) m<strong>en</strong>ée sur<br />

le territoire de Nancy qui s’inscrit dans le<br />

plan d’action global de la Maison de<br />

l’emploi du Grand Nancy.<br />

la lutte contre les discriminations. Il y a eu<br />

plusieurs concertations et des réunions<br />

<strong>en</strong>tre septembre 2004 et avril 2005, la<br />

réflexion sur la lutte contre les<br />

discriminations portée au niveau national<br />

ayant été validée par le comité<br />

interministériel à l’intégration <strong>en</strong> février<br />

2005, celle-ci a été pilotée sur<br />

l’agglomération de Nancy dans le cadre de<br />

la politique de la Ville. Le plan a été<br />

prés<strong>en</strong>té dans un comité de pilotage<br />

thématique, fin 2004, et a été validé par le<br />

comité de pilotage du contrat de Ville <strong>en</strong><br />

2005. Depuis, ce plan est piloté par la<br />

Maison de l’emploi et les ori<strong>en</strong>tations sont<br />

validées par le CUCS (Contrat Urbain de<br />

Cohésion Sociale). C’est un plan dont les<br />

actions sont aussi prés<strong>en</strong>tées par un<br />

comité de suivi qui fédère le monde<br />

associatif, des technici<strong>en</strong>s de la Maison de<br />

l’emploi, de la Mission locale, Pôle emploi.<br />

Tous les ans, ce comité technique<br />

prés<strong>en</strong>te des ori<strong>en</strong>tations qui sont<br />

© Alliance Villes Emploi - 206 -


validées par le comité de pilotage du<br />

CUCS.<br />

Ce plan vise prioritairem<strong>en</strong>t les<br />

habitants des zones urbaines s<strong>en</strong>sibles de<br />

l’agglomération de Nancy, et des<br />

personnes victimes de discriminations, à<br />

l’embauche ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t, par rapport à<br />

l’origine ethnique, le g<strong>en</strong>re et le lieu<br />

d’habitation. Il est décliné <strong>en</strong> trois axes<br />

d’interv<strong>en</strong>tions qui regroup<strong>en</strong>t une<br />

vingtaine d’actions.<br />

L’axe 1 : changem<strong>en</strong>t des m<strong>en</strong>talités<br />

et des représ<strong>en</strong>tations.<br />

Les actions concern<strong>en</strong>t la formation,<br />

la s<strong>en</strong>sibilisation des <strong>en</strong>treprises, la<br />

communication <strong>en</strong>treprise-grand publicélus-intermédiaires<br />

de l’emploi et des<br />

échanges de pratiques.<br />

Nous avons pu bénéficier d’actions<br />

de formation sout<strong>en</strong>ues par l’ACCE. Nous<br />

avons formé des personnels de Maisons<br />

de l’emploi, de Missions locales, des<br />

acteurs du monde associatif, des<br />

intermédiaires de l’emploi. Sur Nancy,<br />

nous avons profité de d’autres types<br />

d’actions et de formations. Tous les<br />

personnels de Pôle emploi ont été formés<br />

à la lutte contre les discriminations, tous<br />

les personnels de la Mission locale ont pu<br />

bénéficier par le biais du plan expert de<br />

trois jours de formations.<br />

Sur les perspectives 2011, nous<br />

avons l’int<strong>en</strong>tion de former les acteurs du<br />

monde de l’<strong>en</strong>treprise, par le biais des<br />

actions de formation sout<strong>en</strong>ues par l’ACCE<br />

dont les préconisations à v<strong>en</strong>ir sont des<br />

formations pluri-institutionnelles. Serai<strong>en</strong>t<br />

prés<strong>en</strong>ts, sur la même session de<br />

formation, à la fois des élus, des directeurs<br />

généraux de services de collectivités<br />

territoriales ou de l’Etat mais aussi et<br />

surtout des acteurs de l’<strong>en</strong>treprise, les<br />

dirigeants, les chefs de services, les chefs<br />

de chantiers et les intermédiaires de<br />

l’emploi. Le vœu de l’ACCE est de mixer<br />

les publics p<strong>en</strong>dant les sessions de<br />

formation.<br />

Pour le changem<strong>en</strong>t des<br />

représ<strong>en</strong>tations et des m<strong>en</strong>talités, nous<br />

avons mis <strong>en</strong> place l’année dernière une<br />

semaine de la diversité qui proposait un<br />

programme assez varié avec des tables<br />

rondes, des expositions pour s<strong>en</strong>sibiliser le<br />

grand public, et une initiative originale<br />

« Jeunes Tal<strong>en</strong>ts » pour mobiliser les<br />

jeunes. Des jeunes de la Mission locale,<br />

qui souhaitai<strong>en</strong>t s’investir dans des loisirs<br />

culturels et artistiques, nous ont prés<strong>en</strong>té<br />

une exposition de peintures et de dessins<br />

sur le thème de la lutte contre les<br />

discriminations. Nous avons prés<strong>en</strong>té<br />

leurs œuvres au grand public à l’occasion<br />

d’un vernissage, dans le cadre de la<br />

« Semaine de la Diversité ». Certaines de<br />

ces œuvres ont <strong>en</strong>suite été exposées dans<br />

une commune de l’agglomération de<br />

Nancy.<br />

La Maison de l’emploi du Grand<br />

Nancy fait, par ailleurs, partie d’un groupe<br />

d’experts au niveau national. Nous<br />

adhérons à l’espace de professionnalité<br />

mis <strong>en</strong> place par l’IRDSU qui est l’interréseau<br />

du développem<strong>en</strong>t social urbain, et<br />

cela nous permet d’avoir des li<strong>en</strong>s au<br />

niveau national avec les autres plans de<br />

lutte contre les discriminations,<br />

d’échanger nos pratiques, de bénéficier<br />

d’un souti<strong>en</strong> et de faire partager notre<br />

expéri<strong>en</strong>ce à d’autres territoires. Pour<br />

exemple, nous avons donné un coup de<br />

main à la ville de Perpignan pour la mise<br />

<strong>en</strong> place d’un lieu d’écoute, puisque nous<br />

<strong>en</strong> avions déjà créé un à Nancy.<br />

Axe 2 : l’accompagnem<strong>en</strong>t des<br />

victimes.<br />

Depuis janvier 2009, nous avons mis<br />

<strong>en</strong> place un lieu d’écoute<br />

« Discriminations » à la Maison de l’emploi<br />

du Grand Nancy. Une dizaine de personnel<br />

Maison de l’emploi a été formée à la<br />

gestion du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de discrimination.<br />

Les perman<strong>en</strong>ces ont lieu les lundis aprèsmidis<br />

et v<strong>en</strong>dredis matins. Les personnes<br />

qui se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t victimes de discriminations<br />

à l’embauche peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre r<strong>en</strong>dezvous<br />

et v<strong>en</strong>ir r<strong>en</strong>contrer un conseiller pour<br />

parler de leur situation et de leur ress<strong>en</strong>ti.<br />

Cela peut déboucher sur un plan d’action<br />

à mettre <strong>en</strong> place avec la personne, sur<br />

une aide à la recherche d’emploi lorsque<br />

le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de discrimination est avéré et<br />

que l’on ne peut pas forcém<strong>en</strong>t agir mais<br />

© Alliance Villes Emploi - 207 -


que la personne souhaite avoir un souti<strong>en</strong><br />

dans sa recherche d’emploi. Il nous arrive<br />

d’avoir des cas que l’on qualifie « avérés »<br />

de discrimination, et nous passons alors le<br />

relais à Monsieur IOCHUM, correspondant<br />

local de la HALDE, qui peut traiter les<br />

situations. Nous avons à ce jour une<br />

tr<strong>en</strong>taine de personnes à s’être<br />

prés<strong>en</strong>tées sur le lieu d’écoute. Le fait<br />

discriminatoire prépondérant est l’origine<br />

ethnique mais la discrimination liée à l’âge<br />

(pour les jeunes de moins de 26 ans et les<br />

adultes de plus de 50 ans) est égalem<strong>en</strong>t<br />

importante puisqu’elle concernerait à peu<br />

près 20 % des personnes qui se sont<br />

prés<strong>en</strong>tées. Ces personnes ont r<strong>en</strong>contré<br />

des phénomènes de discrimination, le plus<br />

souv<strong>en</strong>t, lors des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s d’embauche<br />

ou au stade de la candidature qui n’a<br />

jamais abouti. Seuls quelques cas ont lieu<br />

lorsque la personne est <strong>en</strong> emploi.<br />

Axe 3 : l’accès effectif à l’emploi.<br />

Plusieurs actions sont r<strong>en</strong>ouvelées<br />

chaque année. Nous avons un li<strong>en</strong><br />

Rachid BOUBEGRA<br />

Ces plans territoriaux sont sout<strong>en</strong>us<br />

par les services de l’Etat mais sont portés<br />

obligatoirem<strong>en</strong>t par les collectivités pour<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t reconnus et bénéfici<strong>en</strong>t de<br />

financem<strong>en</strong>ts.<br />

Jean-Marie IOCHUM<br />

Je n’apparti<strong>en</strong>s pas à votre milieu<br />

professionnel mais à la catégorie des<br />

retraités. Ma vie professionnelle s’est<br />

déroulée à la Police nationale, <strong>en</strong> qualité<br />

de Commissaire de police et de Directeur<br />

d’école de police. A la retraite, j’ai accepté<br />

un poste bénévole de Correspondant local<br />

de la HALDE. Dans chacun des<br />

départem<strong>en</strong>ts et dans les grandes villes de<br />

France, se trouve aujourd’hui un<br />

correspondant local de la HALDE, comme<br />

je peux l’être <strong>en</strong> Meurthe et Moselle. La<br />

HALDE, Haute Autorité de Lutte contre les<br />

Discriminations et pour l’Egalité, existe<br />

depuis 2005. Ses deux missions sont de<br />

promouvoir les bonnes pratiques dans ce<br />

domaine et de lutter contre les<br />

privilégié avec l’association de recherche<br />

d’emploi pour des jeunes diplômés, l’AFIJ.<br />

Cette association nationale suit une<br />

quarantaine de jeunes, sortis de leurs<br />

études depuis moins de un an, qui<br />

éprouv<strong>en</strong>t de grandes difficultés d’accès à<br />

l’<strong>en</strong>treprise. Ce sont à 100 % des jeunes<br />

issus des quartiers difficiles de<br />

l’agglomération de Nancy.<br />

Une autre de nos actions « Diversité<br />

culturelle dans l’<strong>en</strong>treprise » permet à une<br />

c<strong>en</strong>taine de demandeurs d’emploi<br />

d’accéder à l’<strong>en</strong>treprise, par le biais d’une<br />

association qui a des li<strong>en</strong>s privilégiés avec<br />

l’<strong>en</strong>treprise. Une autre action <strong>en</strong>core,<br />

avec une <strong>en</strong>treprise d’intérim d’insertion,<br />

s’appuie sur les clauses d’insertion.<br />

Sur ces trois axes, plus de 200<br />

personnes ont été suivies dans le cadre du<br />

plan de lutte contre les discriminations et,<br />

sur ces 200 personnes, 60 à 70 % des<br />

personnes sont <strong>en</strong> emploi après un suivi.<br />

Sur l’aspect du suivi et de l’accueil<br />

des personnes, nous avons un part<strong>en</strong>ariat<br />

très fort avec la HALDE. Monsieur<br />

IOCHUM va nous parler des perman<strong>en</strong>ces,<br />

des différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>ariats et des relais.<br />

discriminations, c’est-à-dire qu’elle initie<br />

une action dynamique qui est quelque<br />

part répressive.<br />

Une définition de la<br />

discrimination (celle de la HALDE et du<br />

Code pénal) : le délit de discrimination est<br />

de faire une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre des<br />

personnes à priori à égalité, s’inscrivant<br />

dans un contexte (l’emploi, le logem<strong>en</strong>t,<br />

l’éducation, la santé) et s’appuyant sur un<br />

critère (prévu par la loi et au nombre de<br />

18 : l’origine, le sexe, l’âge, la situation de<br />

famille, l’état de grossesse, le patronyme<br />

…). Quand on a affaire aux trois élém<strong>en</strong>ts,<br />

une différ<strong>en</strong>ce dans un champ avec un<br />

critère, on peut parler de discrimination et<br />

la HALDE parle de discrimination. C’est<br />

© Alliance Villes Emploi - 208 -


seulem<strong>en</strong>t dans ces conditions qu’elle<br />

s’investit.<br />

Dans un premier temps, la HALDE a<br />

communiqué avec les particuliers<br />

réclamant par voie écrite. Mais le système<br />

n’était pas satisfaisant car tout le monde<br />

n’a pas la capacité d’écrire facilem<strong>en</strong>t. A<br />

partir du début de l’année 2007, ont<br />

comm<strong>en</strong>cé à se mettre <strong>en</strong> place des<br />

correspondants locaux, tous bénévoles. La<br />

mission de ces derniers est, d’une part, de<br />

faire connaître la HALDE au plus grand<br />

nombre de part<strong>en</strong>aires qui vont être, à un<br />

mom<strong>en</strong>t ou à un autre, des interfaces<br />

<strong>en</strong>tre les victimes et l’institution dont la<br />

spécialité est la lutte contre les<br />

discriminations, et, d’autre part, de<br />

recevoir le public. Nous recevons le public<br />

à travers des perman<strong>en</strong>ces fixes qui ont<br />

lieu dans des Maisons de la Justice et du<br />

Droit. J’écoute, reformule, approfondit et<br />

dégage des preuves (partie la plus<br />

difficile). A partir de cet <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, j’ai une<br />

décision à pr<strong>en</strong>dre :<br />

Ou j’estime que la personne n’est<br />

pas victime de discriminations (il peut y<br />

avoir d’autres problèmes, par exemple le<br />

harcèlem<strong>en</strong>t moral, une situation d’injures<br />

raciales…) et je lui dis qu’il n’y pas de<br />

situation de discrimination mais<br />

l’exist<strong>en</strong>ce d’une infraction pour laquelle<br />

elle a le droit de réagir et voilà les<br />

possibilités qui lui sont données, je la<br />

réori<strong>en</strong>te.<br />

Ou les trois élém<strong>en</strong>ts sont prés<strong>en</strong>ts<br />

et l’on peut p<strong>en</strong>ser que nous sommes <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce d’une situation de<br />

discriminations. J’ai alors plusieurs<br />

possibilités, toujours <strong>en</strong> fonction de ce<br />

que souhaite la personne (la non<br />

réitération, l’indemnisation, des excuses,<br />

une sanction pénale…) :<br />

1°/ soit, il n’y pas d’int<strong>en</strong>tion<br />

coupable mais une maladresse, une<br />

mauvaise habitude, une routine. On peut<br />

mettre <strong>en</strong> place du bon office, de la<br />

médiation <strong>en</strong> allant voir l’autre partie et<br />

<strong>en</strong> regardant si les parties peuv<strong>en</strong>t se<br />

rapprocher. On essaie de trouver alors un<br />

accord, une solution qui soit acceptable<br />

pour les deux parties.<br />

2°/ soit, l’int<strong>en</strong>tion coupable est<br />

plus évid<strong>en</strong>te et la situation est lourde. Le<br />

correspondant local arrête son travail à ce<br />

niveau et fait remonter le dossier aux<br />

juristes de la HALDE qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le relais<br />

avec leurs pouvoirs qui sont de quasi<br />

Officier de Police Judiciaire (OPJ). Ils font<br />

une <strong>en</strong>quête qui débouche sur un certain<br />

nombre de propositions différ<strong>en</strong>ciées. On<br />

peut rev<strong>en</strong>ir à de la médiation officielle<br />

avec l’interv<strong>en</strong>tion d’un tiers spécialisé,<br />

avocat ou médiateur qualifié, payé par la<br />

HALDE (toute la procédure HALDE est<br />

gratuite pour le particulier). Quand c’est<br />

vraim<strong>en</strong>t très grave et que le particulier <strong>en</strong><br />

a la volonté, le dossier est déposé sur le<br />

bureau du Procureur de la République et<br />

l’affaire passe <strong>en</strong> justice, la discrimination<br />

étant un délit.<br />

La raison de ma prés<strong>en</strong>ce est que<br />

l’emploi est au cœur des préoccupations<br />

de la HALDE, c’est-à-dire que lorsqu’on<br />

regarde sur une année le volume des<br />

réclamations reçues par la HALDE,<br />

actuellem<strong>en</strong>t de l’ordre de 15 000 par an,<br />

la moitié concerne l’emploi.<br />

Dans mes perman<strong>en</strong>ces (où j’ai reçu<br />

à ce stade de l’année <strong>en</strong>viron 120<br />

personnes), 70 % des personnes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

avec un problème d’emploi.<br />

L’emploi est un facteur de grande<br />

préoccupation de la HALDE à deux<br />

niveaux :<br />

1°/ celui de l’embauche : les g<strong>en</strong>s<br />

éliminés ou exclus de l’embauche sont<br />

plus nombreux que ceux qui réclam<strong>en</strong>t,<br />

c’est le problème de la preuve. Or, la<br />

preuve est difficile à apporter car<br />

l’employeur a peut-être devant lui 250<br />

candidats pour un seul poste. Comm<strong>en</strong>t<br />

prouver dans ces circonstances qu’un tel a<br />

été repoussé à raison d’un critère de<br />

discrimination ? Nous avons des difficultés<br />

à aboutir à la sanction. Néanmoins, on y<br />

arrive parfois <strong>en</strong> procédant par<br />

comparaisons, <strong>en</strong> examinant le profil de<br />

l’<strong>en</strong>treprise (par exemple, il est<br />

incompréh<strong>en</strong>sible qu’une <strong>en</strong>treprise de<br />

100 employés n’ait aucune diversité dans<br />

les origines de son personnel).<br />

© Alliance Villes Emploi - 209 -


Le public concerné est souv<strong>en</strong>t<br />

jeune ou âgé. Les critères qui sont<br />

id<strong>en</strong>tifiés au niveau de l’embauche sont :<br />

l’origine (le plus <strong>en</strong> avant et le plus<br />

souv<strong>en</strong>t pour les jeunes, on peut<br />

l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre aussi par rapport au quartier<br />

mais ce critère quartier n’est pas<br />

aujourd’hui ret<strong>en</strong>u par la loi), l’âge (plutôt<br />

les personnes âgées), l’appar<strong>en</strong>ce<br />

physique, la grossesse (on demande aux<br />

femmes leur situation par rapport à la<br />

maternité).<br />

2°/ dans l’emploi (pour la majorité<br />

des cas constatés dans les dossiers). Cela<br />

concerne toutes les catégories d’âge, des<br />

jeunes ou des moins jeunes, des hommes<br />

et des femmes, des g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> bas de<br />

l’échelle sociale ou <strong>en</strong> haut de l’échelle<br />

sociale. Les critères de discrimination dans<br />

l’emploi sont : l’état de santé, le handicap<br />

consécutif à un accid<strong>en</strong>t de travail (le<br />

problème des reconversions dans<br />

l’<strong>en</strong>treprise), l’activité syndicale des<br />

personnes <strong>en</strong> termes de mandat (par<br />

rapport aux primes, aux avancem<strong>en</strong>ts, aux<br />

congés…), la situation de grossesse<br />

(privation de stages, d’avancem<strong>en</strong>t…).<br />

L’ess<strong>en</strong>tiel de mes dossiers se situe dans<br />

cette catégorie.<br />

Nous sommes part<strong>en</strong>aires de la<br />

Maison de l’emploi, et mon premier acte a<br />

été d’informer leurs différ<strong>en</strong>ts acteurs.<br />

Ensuite, nous sommes allés plus loin avec<br />

la création d’un atelier d’écoute où la<br />

Maison de l’emploi reçoit des personnes<br />

<strong>en</strong> difficultés qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dire ce qui se<br />

pass<strong>en</strong>t pour elles. Nous avons conv<strong>en</strong>u,<br />

Rachid BOUBEGRA<br />

Nous voyons que les discriminations<br />

touch<strong>en</strong>t énormém<strong>en</strong>t l’emploi. Quand on<br />

parle de discrimination, on p<strong>en</strong>se aux<br />

Judicaël BENET<br />

Je vais vous faire d’abord bénéficier<br />

de quelques chiffres, ayant participé au<br />

séminaire national de conclusion des plans<br />

de lutte territoriaux qui a eu lieu à Paris la<br />

semaine dernière.<br />

dans un part<strong>en</strong>ariat opérationnel, que<br />

nous nous t<strong>en</strong>ions <strong>en</strong> liaison. La limite<br />

pour eux lorsqu’ils vont r<strong>en</strong>contrer une<br />

personne qui leur dit qu’elle est victime de<br />

discrimination et qu’elle <strong>en</strong> apporte la<br />

preuve est qu’ils ne peuv<strong>en</strong>t que<br />

constater. Si nous nous passons le relais,<br />

je vais recevoir à nouveau la personne et<br />

se met <strong>en</strong> place le dispositif HALDE, c’està-dire<br />

les pouvoirs propres de l’outil<br />

HALDE.<br />

Ce relais comm<strong>en</strong>ce à être<br />

opérationnel puisque nous avons un<br />

certain nombre de cas que nous avons<br />

travaillé <strong>en</strong>semble, jusque dans la<br />

dim<strong>en</strong>sion « bons offices », à savoir la<br />

capacité pour le correspondant local<br />

d’aller voir un interlocuteur et lui poser<br />

des questions, ce que nous avons fait<br />

parfois <strong>en</strong>semble, <strong>en</strong> tandem.<br />

Nous avons trouvé une dim<strong>en</strong>sion<br />

opérationnelle qui doit être de plus <strong>en</strong><br />

plus sout<strong>en</strong>ue et qui a comme objectif<br />

l’intérêt du public. Ce que nous avons<br />

constaté est que le public des citoy<strong>en</strong>s est<br />

<strong>en</strong> car<strong>en</strong>ce d’information sur les moy<strong>en</strong>s<br />

de se déf<strong>en</strong>dre, ils ne sav<strong>en</strong>t pas à qui<br />

s’adresser…<br />

Le travail de la HALDE et de ses<br />

correspondants est donc de se faire<br />

connaître, de bi<strong>en</strong> informer de son côté<br />

opérationnel ceux qui vont pouvoir servir<br />

d’intermédiaire <strong>en</strong>tre le public et<br />

l’institution (le travail social d’une façon<br />

large, et dans la spécificité emploi les<br />

structures comme les vôtres).<br />

<strong>en</strong>treprises mais on sait aussi que des<br />

<strong>en</strong>treprises s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans la lutte contre<br />

les discriminations.<br />

Il existe 84 plans territoriaux et<br />

l’objectif est de passer à 100 (98 %<br />

relèv<strong>en</strong>t de la thématique de l’emploi ; 12<br />

abord<strong>en</strong>t le logem<strong>en</strong>t et 30 % pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

compte l’éducation). Il n’y a pas un plan<br />

de lutte type mais des plans de lutte<br />

© Alliance Villes Emploi - 210 -


individuels <strong>en</strong> fonction des hommes et des<br />

femmes qui les compos<strong>en</strong>t et des volontés<br />

qui y sont associées.<br />

Les critères sont <strong>en</strong> premier lieu<br />

l’origine, puis le handicap et, de plus <strong>en</strong><br />

plus, la conviction religieuse.<br />

Les actions de lutte form<strong>en</strong>t, pour<br />

50% d’<strong>en</strong>tre elles, les élus, les cadres et les<br />

chefs de services des collectivités, les<br />

intermédiaires de l’emploi, le service<br />

public de l’emploi, les ag<strong>en</strong>ts des<br />

ressources humaines de l’éducation<br />

nationale et périscolaires.<br />

L’idée est de proposer des outils (le<br />

séminaire a parlé de la refonte des<br />

dossiers d’<strong>en</strong>trée des bénéficiaires dans<br />

les dispositifs) : la Charte de la Diversité,<br />

des journaux municipaux, des campagnes<br />

de communication, des petits déjeuners<br />

d’<strong>en</strong>treprises (le fond et la forme étant<br />

importants pour atteindre les objectifs).<br />

La fondation FACE est la Fondation<br />

Agir Contre l’Exclusion qui a été créée il y<br />

a 17 ans par Martine Aubry. La fondation<br />

est le premier réseau d’<strong>en</strong>treprises<br />

socialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagées, avec 32 clubs <strong>en</strong><br />

France, 200 salariés et 3500 <strong>en</strong>treprises<br />

part<strong>en</strong>aires qui agiss<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />

au côté des équipes perman<strong>en</strong>tes.<br />

Il y a eu 30 000 accompagnem<strong>en</strong>ts<br />

vers l’emploi, 1 700 aides à la création<br />

d’<strong>en</strong>treprises, 25 000 scolaires s<strong>en</strong>sibilisés<br />

sur les thématiques de l’éducation et de la<br />

santé, 14 000 salariés formés sur la<br />

question des discriminations et <strong>en</strong>fin<br />

430 000 actes de médiation (il y a donc<br />

des actions concrètes m<strong>en</strong>ées par les<br />

<strong>en</strong>treprises).<br />

Il existe cinq cadres d’actions chez<br />

FACE : des actions dans l’<strong>en</strong>treprise, pour<br />

l’emploi, à l’école, au quotidi<strong>en</strong>, sur les<br />

territoires.<br />

La fondation FACE est concrètem<strong>en</strong>t<br />

un groupe d’<strong>en</strong>treprises qui, il y a 17 ans<br />

sous l’impulsion de Martine Aubry, a<br />

souhaité une application de la<br />

responsabilité sociale des <strong>en</strong>treprises. Les<br />

<strong>en</strong>treprises se sont fédérées et ont mis <strong>en</strong><br />

place une stratégie de développem<strong>en</strong>t<br />

pour passer de tr<strong>en</strong>te-deux clubs à une<br />

soixantaine, avec l’appui des collectivités<br />

et des élus des territoires.<br />

Un club FACE n’a d’exist<strong>en</strong>ce que si<br />

les élus, les <strong>en</strong>treprises et les financeurs se<br />

rejoign<strong>en</strong>t et décid<strong>en</strong>t d’agir <strong>en</strong>semble sur<br />

un bassin d’emploi, une zone d’activités<br />

avec un périmètre bi<strong>en</strong> précis. Lorsque le<br />

club agit dans les plans de lutte, sur la<br />

question de la prév<strong>en</strong>tion et de la lutte<br />

contre les discriminations, cela a du s<strong>en</strong>s<br />

puisque la première mission de l’élu est<br />

l’accès au droit. Il a donc toute légitimité<br />

dans FACE pour agir sur ce champ. Voici<br />

pour la partie institutionnelle et politique<br />

de FACE.<br />

Concrètem<strong>en</strong>t, tout l’<strong>en</strong>jeu est<br />

d’aider l’<strong>en</strong>treprise à réfléchir et à<br />

élaborer une stratégie, <strong>en</strong> créant des<br />

supports, des outils, des réponses<br />

adaptées à l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Le point fort des clubs est que ce<br />

n’est pas un apport extérieur mais une<br />

solution d’<strong>en</strong>treprise apportée par<br />

l’<strong>en</strong>treprise, un lieu de mobilisation des<br />

<strong>en</strong>treprises par leurs semblables<br />

(organisation de déjeuners, de réunions<br />

thématiques, d’actions clés développées<br />

par la fondation, le « réseau Egalité…).<br />

Sur le champ de l’exclusion et des<br />

discriminations, la fondation FACE essaie<br />

de faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la prév<strong>en</strong>tion des<br />

discriminations et celle des exclusions.<br />

La porte d’<strong>en</strong>trée est le Réseau<br />

égalité (m<strong>en</strong>ée notamm<strong>en</strong>t par FACE<br />

Hérault avec la s<strong>en</strong>sibilisation de 1000<br />

<strong>en</strong>treprises sur le départem<strong>en</strong>t de<br />

l’Hérault). Le Réseau égalité a pour objet<br />

de s<strong>en</strong>sibiliser les chefs d’<strong>en</strong>treprise. Ce<br />

qui est novateur est la manière dont on<br />

développe le projet. On met le chef<br />

d’<strong>en</strong>treprise <strong>en</strong> situation de choisir le<br />

temps qu’il va bi<strong>en</strong> vouloir nous offrir -une<br />

heure ou deux- et il nous faut lui donner<br />

les clés pour lui faire compr<strong>en</strong>dre que ce<br />

sujet est un sujet <strong>en</strong> propre de l’<strong>en</strong>treprise<br />

et relève même de sa survie, c’est la<br />

responsabilité sociale des <strong>en</strong>treprises. Le<br />

Réseau Egalité est donc une plateforme<br />

d’échanges et de réflexion régionale ayant<br />

pour mission d’interpeller des instances<br />

de dim<strong>en</strong>sion régionale voire nationale,<br />

© Alliance Villes Emploi - 211 -


europé<strong>en</strong>ne, ou mondiale (ex. SODEXHO<br />

ou AG2R), pour mettre <strong>en</strong> application ce<br />

qui a été décidé au niveau de la région.<br />

Cette porte d’<strong>en</strong>trée dure une<br />

demi-journée et est prise <strong>en</strong> charge par les<br />

pouvoirs publics, par la DRGSCS et par le<br />

Conseil régional d’Ile-de-France. C’est une<br />

volonté de r<strong>en</strong>dre le territoire plus<br />

effici<strong>en</strong>t économiquem<strong>en</strong>t.<br />

Gregory SERANDOUR<br />

Je travaille sur deux axes dans le<br />

Plan Diversité. Le premier axe est <strong>en</strong><br />

direction des employeurs et le second <strong>en</strong><br />

direction des demandeurs d’emploi.<br />

Pour les employeurs, nous avons<br />

sur le Grand Nancy la charte de la diversité<br />

comme outil de s<strong>en</strong>sibilisation. Nous<br />

prés<strong>en</strong>tons cette Charte tout au long de<br />

l’année lors de manifestations r<strong>en</strong>contresemploi,<br />

de forums, de villages de la<br />

formation, afin, dans un premier temps,<br />

de s<strong>en</strong>sibiliser les <strong>en</strong>treprises. Nous<br />

approfondissons <strong>en</strong>suite avec l’<strong>en</strong>treprise<br />

pour savoir si elle est dans le besoin ou<br />

l’<strong>en</strong>vie de s’ouvrir à la diversité. Le but<br />

n’est pas de rester dans une attitude<br />

déf<strong>en</strong>sive avec l’<strong>en</strong>treprise, mais d’aller<br />

dans une politique réactive et pré-active. Il<br />

s’agit d’accroître la performance<br />

économique de l’<strong>en</strong>treprise et non pas de<br />

se limiter à une conformité aux<br />

contraintes légales.<br />

Nous travaillons ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur<br />

la tripartite managériale : un intérêt pour<br />

le salarié, une recherche de performances<br />

économiques et une dynamique sociale.<br />

Nous parlons d’employabilité basée sur<br />

des compét<strong>en</strong>ces, des capacités et des<br />

motivations. Nous parlons aussi des<br />

conditions de travail du salarié, de la<br />

fidélisation et de la mobilité du salarié,<br />

afin d’accroître son implication dans<br />

l’<strong>en</strong>treprise. Nous sommes dans une<br />

politique de ressources humaines et de<br />

GPEC.<br />

Le Grand Nancy est part<strong>en</strong>aire de la<br />

Charte de la Diversité depuis 2006 et nous<br />

avons 220 signataires sur le Grand Nancy<br />

sur 240 <strong>en</strong> Lorraine (soit la 4 ème région de<br />

France sur 3000 signatures <strong>en</strong> France).<br />

C’est le premier pas de la fondation<br />

<strong>en</strong> direction des <strong>en</strong>treprises et c’est<br />

<strong>en</strong>suite aux <strong>en</strong>treprises de s’investir dans<br />

d’autres actions de la fondation, où là<br />

elles doiv<strong>en</strong>t mettre les moy<strong>en</strong>s<br />

techniques, humains et financiers à<br />

contribution pour faire fructifier cette<br />

demi journée.<br />

Nous avons mis <strong>en</strong> place des outils<br />

pour s<strong>en</strong>sibiliser et aider les <strong>en</strong>treprises :<br />

une lettre d’information « Réseau<br />

Diversité » où nous proposons des<br />

interviews et des portraits des bonnes<br />

actions d’<strong>en</strong>treprises (ex. une association<br />

de travail à domicile qui a permis à ses<br />

employés qui n’avai<strong>en</strong>t pas le permis de<br />

conduire de pouvoir accéder à l’emploi <strong>en</strong><br />

achetant des voitures sans permis…). Les<br />

initiatives sont travaillées avec les<br />

signataires de la Charte afin de pouvoir<br />

évoluer dans le temps.<br />

Nous avons des interv<strong>en</strong>tions RH et<br />

managériales spécifiques selon la taille et<br />

le besoin de l’<strong>en</strong>treprise, pour avoir une<br />

approche adaptée à l’<strong>en</strong>treprise et pour<br />

ne pas lui imposer une politique et un<br />

procédé RH. Nous établissons des étapes<br />

de travail dans la politique de<br />

recrutem<strong>en</strong>t, que l’<strong>en</strong>treprise utilise <strong>en</strong><br />

totalité ou partiellem<strong>en</strong>t (de l’analyse du<br />

besoin au recrutem<strong>en</strong>t, la présélection,<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t et le suivi dans<br />

l’<strong>en</strong>treprise).<br />

Le deuxième axe est la Bourse aux<br />

compét<strong>en</strong>ces qui est un portefeuille de<br />

demandeurs d’emploi victimes de<br />

discriminations, avérées ou non. L’objectif<br />

n’est pas de faire un diagnostic avec le<br />

demandeur d’emploi pour savoir s’il y a<br />

une discrimination avérée, mais de<br />

travailler avec lui et d’aboutir à son retour<br />

à l’emploi.<br />

Le travail de la Maison de l’emploi<br />

est d’apporter une plus-value au candidat,<br />

<strong>en</strong> regardant la cohér<strong>en</strong>ce de son projet<br />

de recherches et <strong>en</strong> vérifiant l’adéquation<br />

de son projet avec son profil <strong>en</strong><br />

© Alliance Villes Emploi - 212 -


motivation, <strong>en</strong> capacités et <strong>en</strong><br />

compét<strong>en</strong>ces.<br />

Nous travaillons avec les réseaux<br />

des signataires de la Charte de la<br />

Diversité, sur des offres d’emploi ciblées.<br />

Nous voulons am<strong>en</strong>er le demandeur<br />

d’emploi à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, ce qui est la<br />

principale difficulté. Je me mets<br />

directem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> relation avec le chef<br />

d’<strong>en</strong>treprise pour apporter sa<br />

candidature. Il n’y a pas de priorité mais<br />

nous voulons être sûrs que la candidature<br />

soit regardée à sa juste valeur.<br />

Nous allons développer un<br />

troisième axe de travail <strong>en</strong> 2011 car nous<br />

avons une stratégie de développem<strong>en</strong>t<br />

dans la signature. L’an passé, nous avons<br />

fait signer les cabinets de conseil et de<br />

recrutem<strong>en</strong>t ainsi que les consultants sur<br />

Rachid BOUBEGRA<br />

On voit bi<strong>en</strong> que la discrimination<br />

ne concerne pas qu’un acteur, qui serait<br />

l’<strong>en</strong>treprise, mais que c’est tout un<br />

le Grand Nancy afin de les impliquer dans<br />

le travail de promotion de la diversité<br />

auprès des <strong>en</strong>treprises. Nous allons<br />

travailler le processus RH et la<br />

communication de la Charte de la<br />

Diversité à l’occasion d’interv<strong>en</strong>tions dans<br />

leurs cabinets pour s<strong>en</strong>sibiliser leurs<br />

collaborateurs. Nous travaillerons aussi<br />

avec le Rectorat sur un argum<strong>en</strong>taire<br />

destiné à aider les professeurs qui sont<br />

confrontés à des problèmes de<br />

discriminations dans l’accès des élèves aux<br />

stages <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise. Nous ouvrirons notre<br />

portefeuille d’<strong>en</strong>treprises signataires pour<br />

que les scolaires et les étudiants puiss<strong>en</strong>t<br />

accéder aux stages. C’est la première<br />

vision que les jeunes ont du monde de<br />

l’<strong>en</strong>treprise et c’est parfois l’échec.<br />

système qui fait que des personnes ou des<br />

groupes de personnes sont discriminées.<br />

Franck CONTI, Directeur de la Maison de l’emploi et du PLIE du pays<br />

rochefortais<br />

Le plan diversité est-il lié à un publics qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la Mission locale,<br />

dispositif de type PLIE ou est-ce une forme de Pôle emploi, du PLIE, et de l’<strong>en</strong>semble<br />

de prospection d’<strong>en</strong>treprise pour des des acteurs de l’insertion du territoire ?<br />

Gregory SERANDOUR<br />

Il n’est pas lié directem<strong>en</strong>t au PLIE<br />

mais est porté par la Maison de l’emploi<br />

depuis 2006. Nous avons fait la promotion<br />

de nos services auprès de tous les<br />

intermédiaires de l’emploi, Pôle emploi, le<br />

PLIE, les chantiers d’insertion, les<br />

perman<strong>en</strong>ces d’élus, la Mission locale.<br />

Tous les services, y compris les services<br />

sociaux, peuv<strong>en</strong>t nous <strong>en</strong>voyer un<br />

curriculum vitae d’un demandeur<br />

d’emploi pour que nous puissions<br />

r<strong>en</strong>contrer la personne.<br />

A partir d’un curriculum vitae, nous<br />

voyons immédiatem<strong>en</strong>t la durée p<strong>en</strong>dant<br />

laquelle la personne n’a pas travaillé et s’il<br />

y a problème au regard de ses capacités,<br />

ses compét<strong>en</strong>ces et sa motivation. Nous<br />

travaillons aussi la motivation car à force<br />

d’échecs, la personne peut « s’autodiscriminer<br />

», sa motivation est celle à<br />

pouvoir intégrer une <strong>en</strong>treprise.<br />

Stéphanie BES, Chargée de mission à la Maison de l’emploi du grand Biterrois<br />

Quel est le rôle de l’inspection du des élus et des <strong>en</strong>treprises, y a-t-il moy<strong>en</strong><br />

travail sur cette thématique ? Doit-on les de la lier avec celle de la responsabilité<br />

associer ?<br />

sociale ?<br />

La thématique du développem<strong>en</strong>t<br />

durable étant assez accrocheuse auprès<br />

© Alliance Villes Emploi - 213 -


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Muriel HECHLER<br />

Pour l’inspection du travail, c’est <strong>en</strong><br />

cours. Cela fait partie des personnes que<br />

je souhaiterais s<strong>en</strong>sibiliser par rapport<br />

surtout aux lieux d’écoute. Je suis <strong>en</strong><br />

rapport avec la DIRECCTE, et nous allons<br />

mettre <strong>en</strong> place de petites sessions de<br />

s<strong>en</strong>sibilisation. Nous voulons aussi faire<br />

une prés<strong>en</strong>tation globale des actions de<br />

lutte contre les discriminations, <strong>en</strong><br />

insistant sur le lieu d’écoute car c’est à ce<br />

niveau que le ress<strong>en</strong>ti peut être exprimé.<br />

Les inspecteurs du travail, quand il n’y a<br />

Franck CONTI<br />

Nous avons ce même type<br />

d’interrogations. La responsabilité sociale<br />

des <strong>en</strong>treprises est dans le nouveau cahier<br />

des charges et nous ne savons pas trop ce<br />

qu’il convi<strong>en</strong>t d’y mettre. L’<strong>en</strong>trée peut<br />

être très sociale, ou sociétale des<br />

organismes (et pas seulem<strong>en</strong>t des<br />

pas forcém<strong>en</strong>t d’actions à mettre <strong>en</strong><br />

place, pourrai<strong>en</strong>t aussi nous <strong>en</strong>voyer des<br />

publics quand la problématique est<br />

seulem<strong>en</strong>t d’écoute.<br />

Nous travaillons aussi avec Pôle<br />

emploi pour la reconnaissance des publics,<br />

c’est égalem<strong>en</strong>t à leur niveau que se<br />

cristallis<strong>en</strong>t les problématiques de<br />

discrimination. Nous estimons qu’il<br />

pourrait être le premier prescripteur de<br />

publics sur le lieu d’écoute.<br />

<strong>en</strong>treprises). Nous avons fait v<strong>en</strong>ir des<br />

interv<strong>en</strong>ants qui li<strong>en</strong>t assez facilem<strong>en</strong>t<br />

développem<strong>en</strong>t durable, action sociale et<br />

d’autres thématiques autour de la notion<br />

de responsabilité sociétale. C’est peutêtre<br />

à travers ce prisme qu’il nous faut<br />

réfléchir à la Maison de l’emploi.<br />

Jean-Yves TESSIER, Directeur de la Maison de l’emploi Angers<br />

Je suis directeur de la Maison de<br />

l’emploi d’Angers. Il y un peu plus de dix<br />

ans, Monsieur BATAILLE a écrit un livre sur<br />

id<strong>en</strong>tifiables… J’aurais aimé savoir ce que<br />

vous avez observé et repéré dans votre<br />

travail.<br />

les discriminations à l’emploi après une<br />

Je m’adresse davantage au<br />

<strong>en</strong>quête réalisée sur deux bassins correspondant de la HALDE. Avez-vous<br />

d’emploi (dans le Nord et le Sud-Est). Il<br />

montrait que l’on pouvait se retrouver<br />

repéré au niveau des dépôts d’offres<br />

d’emploi des discriminations alors même<br />

dans un système de discriminations à que les candidatures ne sont pas<br />

l’emploi, sans pour autant qu’il y ait de déposées, c’est-à-dire <strong>en</strong> amont du<br />

délits avérés de la part des uns et des<br />

autres. Il y avait des pratiques camouflées<br />

recrutem<strong>en</strong>t ?<br />

Des comportem<strong>en</strong>ts font parfois<br />

ou non exprimées qui faisai<strong>en</strong>t que la système et ne sont pas forcém<strong>en</strong>t<br />

discrimination était un système et non pas répréh<strong>en</strong>sibles les uns pris<br />

simplem<strong>en</strong>t le fait de comportem<strong>en</strong>ts indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t des autres.<br />

Gregory SERANDOUR<br />

Nous luttons contre les<br />

discriminations pour l’accès à l’emploi<br />

mais aussi dans l’emploi, par rapport à la<br />

formation interne, le travail des s<strong>en</strong>iors,<br />

l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de deuxième partie de carrière,<br />

la parité hommes-femmes, l’évolution de<br />

carrière…<br />

Rémi LE FLOCH, Chargé de mission égalité de la Ville de Lyon<br />

Quel argum<strong>en</strong>taire adopter vis-à-vis<br />

des <strong>en</strong>treprises pour les intéresser à cette<br />

juridique (avec des risques de peines de<br />

plus <strong>en</strong> plus lourdes) ou de celui de la<br />

question au-delà de l’argum<strong>en</strong>taire sclérose d’une <strong>en</strong>treprise qui<br />

© Alliance Villes Emploi - 214 -


n’embaucherait que des salariés<br />

uniformes ?<br />

En particulier sur l’impact<br />

économique, je suis à cours de réponse à<br />

donner.<br />

Laure PRUNIER, Directrice du PLIE du Cot<strong>en</strong>tin, Maison de l’emploi et de la<br />

formation du Cot<strong>en</strong>tin<br />

Vous avez parlé des résultats du <strong>en</strong>treprises mett<strong>en</strong>t-elles <strong>en</strong> application<br />

plan, soit sur 200 personnes ce qu’elles ont signé ? Est-ce qu’elles<br />

accompagnées <strong>en</strong>viron 60 à 70 % sont <strong>en</strong> s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans des actions concrètes <strong>en</strong><br />

emploi, et un nombre impressionnant matière d’emploi comme des<br />

d’<strong>en</strong>treprises qui ont signé la Charte de la<br />

Diversité, quelle est la part des <strong>en</strong>treprises<br />

qui ont signé la Charte de la diversité dans<br />

l’obt<strong>en</strong>tion des résultats que vous avez<br />

obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> termes d’emploi ? Comm<strong>en</strong>t les<br />

recrutem<strong>en</strong>ts ciblés, des parrainages, des<br />

stages, etc.… ?<br />

Beaucoup d’<strong>en</strong>treprises sign<strong>en</strong>t de<br />

grands accords au niveau national et sont<br />

dans l’incapacité de les mettre <strong>en</strong> œuvre.<br />

Gregory SERANDOUR<br />

Pour l’argum<strong>en</strong>taire, je ne parle<br />

plus de l’aspect juridique, je demande aux<br />

<strong>en</strong>treprises ce que la personne a de<br />

différ<strong>en</strong>t. Au début, je s<strong>en</strong>sibilisais les<br />

<strong>en</strong>treprises sur l’aspect juridique.<br />

Maint<strong>en</strong>ant, je parle franchem<strong>en</strong>t et je dis<br />

« embauchez le, non pas parce vous allez<br />

avoir une sanction ou une peine, mais<br />

parce qu’il vaut le coup et qu’il va vous<br />

apporter une plus-value ». Je refuse<br />

parfois de travailler avec certaines<br />

<strong>en</strong>treprises.<br />

Pour les <strong>en</strong>treprises signataires, on<br />

ne peut pas les forcer à créer de l’emploi.<br />

Avec la communauté urbaine du Grand<br />

Nancy qui travaille avec nous sur ses<br />

recrutem<strong>en</strong>ts, pour beaucoup de postes<br />

nous faisons une simulation, par la<br />

plateforme de vocations pour permettre à<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Ma philosophie de professionnel et<br />

de citoy<strong>en</strong> est que si quelqu’un ne veut<br />

pas, il ne fait pas. C’est une première<br />

chose.<br />

Le deuxième élém<strong>en</strong>t est que nous<br />

arrivons à une époque où les <strong>en</strong>treprises<br />

ne peuv<strong>en</strong>t plus être des ilots de profit<br />

dans des océans de difficultés. Il y a une<br />

volonté d’améliorer les pratiques<br />

professionnelles qui est incontestable par<br />

le biais de la RSE avec ses trois piliers que<br />

sont la gouvernance, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et<br />

ceux qui réussiss<strong>en</strong>t d’aller devant le jury,<br />

sans le passage par la sélection du<br />

curriculum vitae. Les <strong>en</strong>treprises<br />

s’investiss<strong>en</strong>t car elles accept<strong>en</strong>t d’être<br />

prés<strong>en</strong>tes sur les forums et apport<strong>en</strong>t<br />

leurs offres. Elles sont sollicitées<br />

égalem<strong>en</strong>t à interv<strong>en</strong>ir lors de petits<br />

déjeuners. On les a invitées la semaine<br />

dernière à la projection d’un film sur le<br />

handicap psychique au travail et elles ont<br />

répondu prés<strong>en</strong>tes. Nous ne sommes pas<br />

les seuls et elles sont sollicitées par les<br />

autres structures intermédiaires de<br />

l’emploi et les cabinets sur ces sujets.<br />

Nous avons réussi à fédérer ce réseau par<br />

le biais des petits déjeuners, de la<br />

plateforme de conseils et de services, sans<br />

créer d’obligations.<br />

l’égalité professionnelle. Les uns doiv<strong>en</strong>t<br />

être respectueux des autres car<br />

l’<strong>en</strong>treprise ne vit pas <strong>en</strong> vase clos sur le<br />

territoire, elle est <strong>en</strong> relation avec les élus,<br />

etc.<br />

En termes d’argum<strong>en</strong>ts, ce que j’ai<br />

pu relever des groupes de travail ayant<br />

travaillé sur le sujet, est que les<br />

<strong>en</strong>treprises agiss<strong>en</strong>t quand elles pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

consci<strong>en</strong>ce de difficultés particulières : la<br />

dégradation du dialogue social, la réponse<br />

aux pénalités financières ou aux<br />

© Alliance Villes Emploi - 215 -


condamnations judiciaires, la dégradation<br />

de l’attractivité de l’<strong>en</strong>treprise voire du<br />

groupe, le devoir de mettre <strong>en</strong> application<br />

la politique d’un groupe (la Charte de la<br />

Diversité est une réponse), la<br />

démobilisation du managem<strong>en</strong>t<br />

Muriel HECHLER<br />

Par rapport à la discrimination<br />

systémique, nous travaillons à la<br />

s<strong>en</strong>sibilisation des acteurs. Nous avons<br />

développé nos propres outils de<br />

s<strong>en</strong>sibilisation et nous comm<strong>en</strong>çons<br />

toujours par expliquer ce que sont un<br />

stéréotype, un préjugé, et les mécanismes<br />

intellectuels qui font que tout le monde a<br />

ses propres préjugés et que les<br />

stéréotypes nous permett<strong>en</strong>t aussi de<br />

réfléchir plus vite et de bi<strong>en</strong> classer les<br />

informations. Nous sommes aussi dans un<br />

système où il est souhaitable que des<br />

groupes soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> haut de l’échelle et<br />

d’autres <strong>en</strong> bas. L’idée est de travailler sur<br />

ce qu’est un préjugé et un stéréotype<br />

Jean-Marie IOCHUM<br />

En ce qui concerne les annonces,<br />

toute annonce qui est de nature à porter<br />

un critère de discrimination (âge, sexe,<br />

intermédiaire, la mauvaise transmission<br />

des savoir-faire au mom<strong>en</strong>t des départs <strong>en</strong><br />

retraite (pour les TPE où le savoir-faire est<br />

manuel, cet élém<strong>en</strong>t est d’autant plus<br />

important)…<br />

avant même d’aborder la définition de la<br />

discrimination. On compr<strong>en</strong>d donc<br />

pourquoi on peut <strong>en</strong> arriver à discriminer<br />

et pourquoi cette discrimination peut être<br />

cachée (quand on ne sait pas que l’on<br />

discrimine).<br />

S’agissant des intermédiaires de<br />

l’emploi (pour non seulem<strong>en</strong>t les<br />

annonces emploi mais tout type d’offres),<br />

nous voulons leur faire pr<strong>en</strong>dre<br />

consci<strong>en</strong>ce qu’ils peuv<strong>en</strong>t aussi<br />

discriminer certaines candidatures <strong>en</strong><br />

allant au-devant des demandes de<br />

l’<strong>en</strong>treprise. Il y a un gros travail à faire à<br />

ce sujet.<br />

handicap..) est interdite. Pôle emploi doit<br />

faire le ménage et s’abst<strong>en</strong>ir de pr<strong>en</strong>dre<br />

l’offre <strong>en</strong> disant à l’<strong>en</strong>treprise pourquoi.<br />

Jean-Yves TESSIER<br />

Peut-on alerter la HALDE sur le<br />

comportem<strong>en</strong>t d’une <strong>en</strong>treprise ou non ?<br />

Jean-Marie IOCHUM<br />

Ev<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t, oui.<br />

Rachid BOUBEGRA<br />

Deux questions concernant les<br />

Maisons de l’emploi sont à inscrire dans<br />

les travaux du réseau Alliance Villes<br />

Emploi :<br />

La question du li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la<br />

promotion de la diversité, la lutte contre<br />

les discriminations et le développem<strong>en</strong>t<br />

durable, ces problématiques étant très<br />

fortem<strong>en</strong>t d’actualité.<br />

La question de l’argum<strong>en</strong>taire car<br />

l’on peut être parfois démuni face aux<br />

questions posées sur le terrain. Il y a deux<br />

sujets différ<strong>en</strong>ts mais qui rest<strong>en</strong>t toutefois<br />

liés, la promotion de la diversité et la lutte<br />

contre les discriminations.<br />

Si vous faîtes partie du réseau des<br />

Maisons de l’emploi, vous pourrez peutêtre,<br />

à un mom<strong>en</strong>t ou à un autre,<br />

participer à ces débats.<br />

Muriel HECHLER<br />

© Alliance Villes Emploi - 216 -


Emploi et Territoires : de nouvelles synergies locale<br />

Journées Nationales des Maisons de l’emploi et des PLIE<br />

Vous trouverez dans le dossier<br />

diverses informations sur les actions de la<br />

Maison de l’emploi du Grand Nancy et si<br />

vous souhaitez recevoir les lettres du<br />

Réseau Diversité, vous y trouverez mes<br />

coordonnées ainsi que celles de Grégory<br />

SERANDOUR.<br />

© Alliance Villes Emploi - 217 -


Atelier<br />

Lutte contre les discriminations et<br />

responsabilité sociale des <strong>en</strong>treprises<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Directrice, Maison de l’emploi du Bassin de Perpignan et directrice du Club FACE<br />

Perpignan<br />

Rémi LE FLOCH<br />

Chargé de mission, Mission égalité, Ville de Lyon<br />

Eric LOUARN<br />

Conseiller Ressources Humaines et ZFU, Maison de l’emploi de Lille, Lomme, Hellemmes<br />

Animation<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Directrice, Maison de l’emploi du Bassin de Perpignan et directrice du Club FACE<br />

Perpignan<br />

© Alliance Villes Emploi - 218 -


Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

A Perpignan, la Maison de l’emploi<br />

compr<strong>en</strong>d 86 communes. J’anime cet<br />

atelier et je ti<strong>en</strong>s à la corrélation <strong>en</strong>tre la<br />

lutte contre les discriminations et la<br />

notion de responsabilité. Quand nous<br />

avons préparé notre interv<strong>en</strong>tion nous ne<br />

savions pas quel serait notre auditoire. Je<br />

comm<strong>en</strong>cerai donc par un rappel de<br />

certains concepts et par le cadrage de<br />

différ<strong>en</strong>tes notions. J’ai pris le parti de<br />

débuter <strong>en</strong> vous définissant la notion de<br />

RSE (Responsabilité Sociale des<br />

Entreprises) car nous sommes des<br />

Maisons de l’emploi. Les <strong>en</strong>treprises<br />

doiv<strong>en</strong>t intégrer des préoccupations<br />

sociales ou sociétales, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

et économiques, dans leurs activités et<br />

dans les interactions avec les parties<br />

pr<strong>en</strong>antes. Nous avons t<strong>en</strong>dance à relier<br />

responsabilités sociales et sociétales.<br />

Pourtant lorsque l’on parle de<br />

responsabilité sociétale, on garde la<br />

notion d’implication sur le territoire et<br />

d’empreinte au niveau écologique et<br />

énergétique. La responsabilité sociale est<br />

plutôt réservée au facteur humain. Il s’agit<br />

de personnes travaillant dans l’<strong>en</strong>treprise<br />

et des habitants du territoire où est située<br />

l’<strong>en</strong>treprise. L’<strong>en</strong>treprise est un acteur<br />

économique du territoire : elle peut<br />

développer des li<strong>en</strong>s privilégiés avec les<br />

habitants grâce au PLIE, à la Maison de<br />

l’emploi ou d’autres acteurs. Elle peut<br />

égalem<strong>en</strong>t avoir un rôle social notamm<strong>en</strong>t<br />

à l’égard des personnes les plus exclues :<br />

j’appelle cela la famille d’actions « égalité<br />

des chances ». Mais la fonction première<br />

de l’<strong>en</strong>treprise n’est pas la même. Son but<br />

est de produire. Pour cela, elle travaille<br />

avec une masse salariale. Nous estimons<br />

<strong>en</strong> RSE qu’elle doit garantir l’égalité de<br />

traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre salariés. C’est la seconde<br />

famille d’actions que j’<strong>en</strong>globe dans la<br />

notion d’égalité. Il s’agit des actions, des<br />

colloques, des s<strong>en</strong>sibilisations sur les<br />

discriminations, des processus de<br />

recrutem<strong>en</strong>t. En tant que Maison de<br />

l’emploi, notre rôle est de garantir<br />

l’égalité au regard de la discrimination<br />

pot<strong>en</strong>tielle. Cette mission est partagée<br />

avec le PLIE. Garantir l’égalité, c’est<br />

déf<strong>en</strong>dre la cohésion sociale. Une des<br />

conditions de la cohésion sociale consiste<br />

<strong>en</strong> la vérification, au quotidi<strong>en</strong>, de l’accès<br />

égal aux bi<strong>en</strong>s, aux droits et aux services.<br />

La lutte contre les discriminations<br />

s’appuie sur un ars<strong>en</strong>al juridique (les lois)<br />

et la Haute Autorité de Lutte contre les<br />

Discriminations (la HALDE). Elle peut<br />

s’autosaisir.<br />

Une discrimination est une inégalité<br />

de traitem<strong>en</strong>t directe ou indirecte. Par<br />

exemple, lorsque je décide de ne pas<br />

donner un poste de cadre à une femme :<br />

la discrimination est directe s’il est évid<strong>en</strong>t<br />

qu’elle était la plus compét<strong>en</strong>te et que,<br />

malgré cela, je ne lui donne pas le poste.<br />

Donnons un autre exemple, quand je<br />

décide que tous mes cadres doiv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir<br />

<strong>en</strong> réunion le soir à 18H00. Il est possible<br />

que cette décision soit préjudiciable pour<br />

les femmes qui, à cette heure là, peuv<strong>en</strong>t<br />

avoir besoin de r<strong>en</strong>trer à leur domicile car<br />

il est communém<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que les<br />

femmes ont a priori la charge de la famille.<br />

Cela exclu les femmes à la prét<strong>en</strong>tion de<br />

dev<strong>en</strong>ir cadre. Le résultat étant que plus<br />

aucune femme ne peut postuler. C’est une<br />

discrimination indirecte. Une<br />

discrimination est une inégalité de<br />

traitem<strong>en</strong>t directe ou indirecte fondée sur<br />

un critère prohibé par la loi. La loi<br />

détermine dix-huit critères dont les trois<br />

premiers sont l’âge, le sexe et l’origine. Il y<br />

<strong>en</strong> a d’autres, l’activité politique,<br />

syndicale, l’appart<strong>en</strong>ance à un<br />

groupem<strong>en</strong>t. Un autre critère discuté <strong>en</strong><br />

ce mom<strong>en</strong>t est celui lié au territoire. Il y a<br />

des discriminations directes et indirectes<br />

mais elles peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être liées à<br />

des systèmes. La Maison de l’emploi peut<br />

être partie pr<strong>en</strong>ante d’une requête.<br />

Notre Maison de l’emploi a été<br />

créée <strong>en</strong> 2005. Depuis le cahier des<br />

charges national de décembre 2009, il est<br />

explicite que les Maisons de l’emploi et la<br />

© Alliance Villes Emploi - 219 -


RSE ont un rôle dans la lutte contre les<br />

discriminations. Nous pouvons être<br />

am<strong>en</strong>és à créer une action d’information,<br />

de recommandation et de coordination.<br />

Les niveaux social et culturel peuv<strong>en</strong>t être<br />

des freins à l’embauche. Sur ces terrains,<br />

nous pouvons interv<strong>en</strong>ir. Le cahier des<br />

charges national définit la lutte contre les<br />

Rémi LE FLOCH<br />

Je travaille pour la ville de Lyon <strong>en</strong><br />

li<strong>en</strong>s très étroits avec la Maison de<br />

l’emploi. Sur Lyon, un plan de lutte contre<br />

les discriminations avec la Mission égalité<br />

a été lancé. Notre mission consiste à<br />

irriguer toutes les politiques publiques de<br />

la question de lutte contre les<br />

discriminations (au niveau des RH de la<br />

Ville, du logem<strong>en</strong>t, dans l’égalité de<br />

traitem<strong>en</strong>t au sein des mairies<br />

d’arrondissem<strong>en</strong>t, dans l’accueil <strong>en</strong><br />

crèche, dans les cantines scolaires, etc).<br />

C’est souv<strong>en</strong>t par le biais de l’emploi que<br />

les actions territorialisées comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t.<br />

L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de la ville de Lyon a<br />

comm<strong>en</strong>cé avant même l’exist<strong>en</strong>ce de la<br />

Maison de l’emploi crée il y a moins de<br />

trois ans. La lutte contre les<br />

discriminations a débuté avec la signature<br />

de la Charte de la diversité signée par la<br />

ville de Lyon et par une cinquantaine<br />

d’<strong>en</strong>treprises locales.<br />

Aujourd’hui, sept ans plus tard, la<br />

ville de Lyon est <strong>en</strong> passe de recevoir le<br />

label de la diversité. Nous allons<br />

r<strong>en</strong>ouveler notre action auprès des<br />

<strong>en</strong>treprises pour mobiliser sur ce thème.<br />

L’action de la Maison de l’emploi consiste<br />

à toujours garder un volet s<strong>en</strong>sibilisation<br />

des <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> s’appuyant sur les<br />

différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>aires, tels que les clubs<br />

d’<strong>en</strong>treprises, la CG<strong>PME</strong>. Nous organisons<br />

des interv<strong>en</strong>tions sur le cadre légal de la<br />

discrimination - que la plupart du temps<br />

les personnes connaiss<strong>en</strong>t-, et sur la<br />

prév<strong>en</strong>tion des discriminations. Nous<br />

pouvons guider les <strong>en</strong>treprises sur une<br />

autre manière de gérer ses ressources<br />

humaines. Les <strong>en</strong>treprises qui travaill<strong>en</strong>t<br />

dans les services à la personne sont<br />

souv<strong>en</strong>t confrontées à des demandes de<br />

discriminations comme une des missions<br />

de la Maison de l’emploi avec la RSE.<br />

Après ces propos de cadrage<br />

introductifs, pouvez-vous, M. LE FLOCH,<br />

nous prés<strong>en</strong>ter comm<strong>en</strong>t la ville de Lyon<br />

intervi<strong>en</strong>t dans ce domaine ?<br />

cli<strong>en</strong>ts qui sont discriminatoires (par<br />

exemple la préfér<strong>en</strong>ce de femmes pour<br />

garder les <strong>en</strong>fants, d’une femme de<br />

ménage portugaise…). Avec ce type<br />

d’<strong>en</strong>treprises, nous avons effectué un<br />

travail de formation sur ces questions de<br />

discrimination et un travail d’apport<br />

d’outils pour avoir des réponses face aux<br />

demandes discriminatoires. Nous<br />

effectuons égalem<strong>en</strong>t à Lyon un travail<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t des structures<br />

d’insertion. Les intermédiaires de l’emploi<br />

sont souv<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> étau par des<br />

injonctions assez contradictoires : des<br />

exig<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> taux de sorties et <strong>en</strong> taux de<br />

placem<strong>en</strong>ts qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des institutions<br />

avec des publics difficiles à réinsérer, tout<br />

ceci mêlé aux contraintes du marché du<br />

travail. Cette pression peut am<strong>en</strong>er à la<br />

discrimination. Parfois la discrimination<br />

provi<strong>en</strong>t d’une maladresse ou des<br />

stéréotypes que nous avons tous. Les<br />

questions d’ori<strong>en</strong>tation sont révélatrices<br />

de ces stéréotypes.<br />

Depuis 2008, nous proposons aux<br />

intermédiaires de l’emploi une démarche<br />

qui concerne <strong>en</strong>viron 80 structures<br />

d’insertion lyonnaises. Ces structures sont<br />

de tailles diverses, avec des métiers<br />

différ<strong>en</strong>ts et intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à différ<strong>en</strong>tes<br />

étapes du cheminem<strong>en</strong>t de remobilisation<br />

à la mise à l’emploi. Nous avons demandé<br />

à faire évaluer ce travail par un cabinet qui<br />

nous a proposé d’aller vers l’élaboration<br />

d’une forme de certification des structures<br />

<strong>en</strong>gagées dans la démarche égalité<br />

lyonnaise.<br />

Nous avons eu des réunions <strong>en</strong><br />

groupe de travail avec ces structures : il <strong>en</strong><br />

est ressorti qu’elles désirai<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir une<br />

labellisation. De plus <strong>en</strong> plus, les<br />

© Alliance Villes Emploi - 220 -


institutions par le biais des appels d’offre<br />

att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t une justification de leur<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur de la prév<strong>en</strong>tion et<br />

de la lutte contre les discriminations.<br />

C’est une lutte collective pour éviter que<br />

les discriminations ne soi<strong>en</strong>t pas un frein à<br />

l’emploi qui empêche l’insertion. Par le<br />

biais d’un consultant de l’AFNOR, nous<br />

avons créé une démarche qualité pour les<br />

structures d’insertion locales. Cela permet<br />

donc à la Maison de l’emploi de délimiter<br />

ce que nous att<strong>en</strong>dons de ces structures<br />

<strong>en</strong> matière de lutte contre la<br />

discrimination.<br />

Nous sommes <strong>en</strong> train de construire<br />

la boîte à outils qui conti<strong>en</strong>t un auto<br />

diagnostic qui permet de positionner une<br />

structure d’insertion sur quatre axes :<br />

capacité à repérer les discriminations, à<br />

traiter les cas constatés, à structurer un<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pér<strong>en</strong>ne et à analyser ses<br />

pratiques. Il y a trois modules de<br />

formation : un module de formation<br />

juridique, un module d’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

des personnes discriminées pour aider les<br />

personnes qui viv<strong>en</strong>t la discrimination, et<br />

un module sur les pratiques et les<br />

postures professionnelles <strong>en</strong> tant<br />

qu’accompagnant. Nous sommes <strong>en</strong><br />

relation avec la HALDE et la ville de Lyon.<br />

Cette dernière a mis <strong>en</strong> place, avec l’aide<br />

du Barreau de Lyon, un service de conseil<br />

par un avocat aux personnes qui<br />

s’estim<strong>en</strong>t victimes de discrimination.<br />

Tout le monde peut être sujet à<br />

discrimination. Le « profiler » est un test<br />

avec quatre choix de réponses. Si vous<br />

avez plus de réponse A : vous êtes un<br />

discriminant « idéologue ». Si vous avez<br />

plus de réponse B : vous êtes un<br />

discriminant « généralisant ». Si vous avez<br />

plus de réponse C : vous êtes un<br />

discriminant « craintif » (discrimination<br />

due à la pression au sein de l’<strong>en</strong>treprise).<br />

Vous avez égalem<strong>en</strong>t des outils d’analyses<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Merci, M. LE FLOCH, pour ce<br />

témoignage. Je vous propose de<br />

poursuivre les prés<strong>en</strong>tations des initiatives<br />

de pratiques usuelles, des outils d’étude<br />

de la transpar<strong>en</strong>ce sur les critères<br />

d’accueil, des outils de réflexion sur le<br />

fondem<strong>en</strong>t des critères pour établir un<br />

diagnostic (Quelle est le fondem<strong>en</strong>t de la<br />

motivation ? Pourquoi demande-t-on la<br />

situation familiale ? Cela se justifie t-il par<br />

rapport à l’emploi proposé ?). Des outils<br />

port<strong>en</strong>t plus spécifiquem<strong>en</strong>t sur la<br />

formation, comme la recherche de stage<br />

par exemple, ou les SIAE, notamm<strong>en</strong>t<br />

celles interv<strong>en</strong>ant dans les services à la<br />

personne.<br />

Nous avons proposé nos services à<br />

des <strong>en</strong>treprises qui opèr<strong>en</strong>t un<br />

recrutem<strong>en</strong>t massif. La méthode consiste<br />

à mettre directem<strong>en</strong>t la personne <strong>en</strong><br />

situation de travail et à vérifier si elle est à<br />

l’aise avec les outils proposés. Les publics<br />

effectu<strong>en</strong>t ce travail sans que nous ayons<br />

étudié leur CV pour éviter toute<br />

discrimination. On pousse égalem<strong>en</strong>t les<br />

jeunes à se prés<strong>en</strong>ter à des concours<br />

territoriaux. Nous pr<strong>en</strong>ons des r<strong>en</strong>dez<br />

vous avec les <strong>en</strong>treprises pour qu’elles se<br />

rapproch<strong>en</strong>t des jeunes pour les aider à<br />

s’insérer. Sur le fond, nous travaillons<br />

aussi bi<strong>en</strong> sur le registre de l’égalité de<br />

traitem<strong>en</strong>t qu’à travers la mise <strong>en</strong> œuvre<br />

d’actions positives.<br />

Cet <strong>en</strong>jeu qu’est l’égalité intègre<br />

toutes les fonctions de la Maison de<br />

l’emploi car il y a égalem<strong>en</strong>t une fonction<br />

observatoire avec un cahier d’analyse<br />

semestriel : nous avons par exemple<br />

rédigé un article sur la place des femmes<br />

dans le milieu professionnel. On peut se<br />

s<strong>en</strong>tir très vite démuni par cette question<br />

de la discrimination à cause d’un manque<br />

d’expertise. Il faut accepter de ne pas tout<br />

savoir, la Loi évolue et la jurisprud<strong>en</strong>ce<br />

aussi. Il faut donc surtout ne pas être<br />

donneur de leçon mais plutôt fonctionner<br />

sur le mode du questionnem<strong>en</strong>t<br />

perpétuel.<br />

territoriales avec le témoignage du<br />

territoire lillois.<br />

© Alliance Villes Emploi - 221 -


Eric LOUARN<br />

Nous sommes <strong>en</strong>gagés à la Maison<br />

de l’emploi de Lille dans la lutte contre les<br />

discriminations depuis deux ans. Nous<br />

sommes passés de l’expérim<strong>en</strong>tation à<br />

l’action qui se définit sur trois axes.<br />

Je vais tout d’abord vous prés<strong>en</strong>ter<br />

l’axe institutionnel et employeur. La<br />

Maison de l’emploi de Lille est sout<strong>en</strong>ue<br />

par les élus de la ville. Nous avons<br />

comm<strong>en</strong>cé par nous appliquer les normes<br />

contre la discrimination avant de les<br />

proposer aux autres. Nos cadres se sont<br />

formés à l’égalité de traitem<strong>en</strong>t des<br />

salariés <strong>en</strong> poste, au recrutem<strong>en</strong>t de<br />

candidats qui postul<strong>en</strong>t à un poste chez<br />

nous par des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s structurés.<br />

Le deuxième axe consiste <strong>en</strong> une<br />

mise <strong>en</strong> place de cellules de veille. La<br />

cellule de veille est un lieu d’échanges<br />

<strong>en</strong>tre les conseillers et les acteurs sociaux<br />

économiques de l’emploi. Nous<br />

échangeons sur les situations r<strong>en</strong>contrées<br />

avec les <strong>en</strong>treprises. Nous positionnons<br />

les problèmes et cherchons des élém<strong>en</strong>ts<br />

de réponse. L’idée étant d’avoir une mise<br />

<strong>en</strong> œuvre commune de ces critères sur<br />

tout le territoire (Lille, Lomme et<br />

Hellemmes). L’idée est de faire la<br />

médiation <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>treprise et la tierce<br />

personne. Si cela ne suffit pas, nous avons<br />

une fiche où nous décrivons le<br />

phénomène qui peut être transmise à la<br />

HALDE. Si le problème à résoudre avec la<br />

personne discriminée nous dépasse, nous<br />

ori<strong>en</strong>tons les personnes vers nos<br />

correspondants locaux de la HALDE ou<br />

bi<strong>en</strong> auprès du médiateur de la Maison de<br />

la Citoy<strong>en</strong>neté de Lille.<br />

Nous réfléchissons <strong>en</strong>semble sur les<br />

critères directs et indirects de la<br />

discrimination. Il y a parfois des collègues<br />

qui ont peur de perdre une <strong>en</strong>treprise à la<br />

suite de demandes discriminantes et qui<br />

se rapproch<strong>en</strong>t de nous. Nous rappelons<br />

l’esprit de la loi et nous prév<strong>en</strong>ons que si<br />

cette <strong>en</strong>treprise ne met pas nos conseils<br />

<strong>en</strong> application, nous ne travaillerons plus<br />

avec elle. Nous avons eu des problèmes<br />

avec différ<strong>en</strong>ts établissem<strong>en</strong>ts : une<br />

<strong>en</strong>treprise de propreté et une société de<br />

jeux. Cette dernière avait des critères<br />

particuliers de recrutem<strong>en</strong>t car elle<br />

n’embauchait que des ressortissants de<br />

l’Union europé<strong>en</strong>ne. La raison est simple :<br />

il faut pouvoir accéder au casier judiciaire,<br />

ce n’est pas possible pour les<br />

ressortissants hors Union europé<strong>en</strong>ne. Il a<br />

fallu trouver une réponse : il s’agit ici d’un<br />

dispositif légal étatique et cette société<br />

travaille avec l’Etat, elle a donc fait l’objet<br />

d’une dérogation.<br />

Un autre exemple, le dispositif zone<br />

franche peut parfois <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer de la<br />

discrimination concernant l’obligation<br />

d’un tiers des recrutem<strong>en</strong>ts sur la clause<br />

d’embauche locale de résid<strong>en</strong>ts ZUS mais<br />

c’est un dispositif d’Etat qui ne subit pas le<br />

même ars<strong>en</strong>al juridique que celui du droit<br />

commun. Enfin, nous avons eu des<br />

problèmes avec une société de propreté<br />

qui jusqu’à prés<strong>en</strong>t recrutait<br />

exclusivem<strong>en</strong>t des hommes. Cette<br />

<strong>en</strong>treprise a signé des contrats avec notre<br />

collectivité territoriale sur la base de<br />

marchés publics. Seuls les hommes ont<br />

été recrutés car il n’y avait pas de<br />

vestiaires adaptés pour le confort normal<br />

d’une femme : nous avons accompagné<br />

cette <strong>en</strong>treprise pour trouver des<br />

solutions. Le problème est <strong>en</strong> cours de<br />

règlem<strong>en</strong>t puisqu’ils sont obligés de se<br />

mettre <strong>en</strong> conformité avec la loi pour<br />

pouvoir répondre aux prochains appels<br />

d’offre du marché public. Il est <strong>en</strong> effet<br />

très mauvais pour la notoriété d’une<br />

<strong>en</strong>treprise d’être condamnée pour un<br />

motif de discrimination. Il faut expliquer<br />

aux <strong>en</strong>treprises que c’est une valeur<br />

ajoutée pour elles de jouer le jeu de la<br />

diversité : elles y gagn<strong>en</strong>t aussi <strong>en</strong><br />

compét<strong>en</strong>ces.<br />

Nous avons mis <strong>en</strong> place un outil<br />

que nous proposons aux <strong>en</strong>treprises sous<br />

forme de livret. Ce docum<strong>en</strong>t est <strong>en</strong><br />

quatre parties. Nous exposons le cadre<br />

juridique sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t et les<br />

discriminations <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise au niveau<br />

des RH (questionnem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>treprise<br />

sous forme de Questionnaire à Choix<br />

Multiples), à travers les procédures de<br />

© Alliance Villes Emploi - 222 -


ecrutem<strong>en</strong>t (il y a des règles à connaître<br />

sur l’archivage des candidatures, la<br />

manière de leurs répondre) et les moy<strong>en</strong>s<br />

d’évaluer la compét<strong>en</strong>ce. Pour<br />

l’évaluation des capacités des personnes<br />

<strong>en</strong> poste, y a t-il égalité <strong>en</strong>tre salariés ?<br />

Par exemple, un salarié syndiqué a t-il le<br />

même traitem<strong>en</strong>t qu’un non syndiqué ?<br />

Il est possible d’attaquer une<br />

<strong>en</strong>treprise assez longtemps après les faits<br />

dans le cas d’une rupture d’égalité de<br />

traitem<strong>en</strong>t avérée. Ils doiv<strong>en</strong>t être précis<br />

et c’est à l’employeur d’apporter des<br />

élém<strong>en</strong>ts qu’il n’a pas fait d’erreur. Il y a<br />

un r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t de la charge de la<br />

preuve. Enfin un dernier point qu’il faut<br />

souligner, cette action <strong>en</strong>gage une<br />

att<strong>en</strong>tion particulière de la part de<br />

l’<strong>en</strong>treprise, elle doit respecter les règles<br />

non discriminatoires. Nous abordons les<br />

différ<strong>en</strong>ts points, nous pouvons les inciter<br />

à obt<strong>en</strong>ir le label diversité mais nous ne<br />

sommes pas suffisamm<strong>en</strong>t outillés pour le<br />

leur proposer directem<strong>en</strong>t.<br />

A Lille, il y a à peu près 200<br />

personnes qui ont été formées par un<br />

cabinet qui nous accompagne dans notre<br />

démarche. Ce sont des salariés de la<br />

structure et les part<strong>en</strong>aires sociaux<br />

économiques, éducatifs sur les quartiers.<br />

Notre équipe est formée dans le cadre du<br />

diagnostic sur la cellule de veille et<br />

l’approche des <strong>en</strong>treprises. La mise <strong>en</strong><br />

place a été effectuée <strong>en</strong> septembre, nous<br />

avons déjà fait cinquante visites<br />

d’<strong>en</strong>treprises. Souv<strong>en</strong>t, notre projet est<br />

bi<strong>en</strong> perçu et les <strong>en</strong>treprises s’intéress<strong>en</strong>t<br />

à l’approfondissem<strong>en</strong>t de la question.<br />

Nous avons fait un séminaire pour<br />

prés<strong>en</strong>ter l’outil et des r<strong>en</strong>dez vous <strong>en</strong> ont<br />

découlé.<br />

Nous avons égalem<strong>en</strong>t un outil<br />

d’accueil destiné au public reçu à la<br />

Mission locale. Nous avons constaté que<br />

bon nombre d’<strong>en</strong>treprises n’avai<strong>en</strong>t pas<br />

une bonne connaissance du cadre<br />

juridique et désir<strong>en</strong>t être informées. Nous<br />

leur transmettons une clé USB avec des<br />

explications juridiques, des exemples de<br />

bonnes pratiques sur les discriminations<br />

mais aussi des outils RH sur l’évolution des<br />

salariés au sein de leur <strong>en</strong>treprise. Grâce<br />

aux conseillers de la plateforme<br />

collaborative RH de la Maison de l’emploi,<br />

compr<strong>en</strong>ant les acteurs de la Chambre de<br />

Commerce et d’Industrie et de la Chambre<br />

des Métiers et la Direccte, nous pouvons<br />

aussi approfondir ces points sur le volet<br />

ressources humaines. Nous sommes donc<br />

plusieurs à interv<strong>en</strong>ir après ce premier<br />

r<strong>en</strong>dez-vous. Cela nous donne un gage de<br />

confiance réciproque car les <strong>en</strong>treprises<br />

voi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que nous ne sommes pas là<br />

pour les juger mais pour les informer et<br />

les aider à se mettre <strong>en</strong> conformité avec la<br />

Loi. Nous travaillons <strong>en</strong> majorité avec les<br />

très petites Entreprises (TPE) ou des<br />

<strong>en</strong>treprises de moins de 50 salariés. Les<br />

personnes ayant démarré avec deux ou<br />

trois salariés et qui se retrouv<strong>en</strong>t parfois<br />

avec une vingtaine de salariés ne sont pas<br />

forcém<strong>en</strong>t au courant du cadre législatif<br />

concernant les discriminations.<br />

Nous avons égalem<strong>en</strong>t une fiche de<br />

visite qui permet de faire le récapitulatif<br />

de la réunion. Nous produisons alors des<br />

données que nous analysons pour <strong>en</strong> tirer<br />

des t<strong>en</strong>dances. Enfin, nous effectuons des<br />

interv<strong>en</strong>tions ponctuelles comme celle qui<br />

a été effectuée avec la Jeune Chambre<br />

Economique de Lille Métropole à l’IAE de<br />

Lille sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t et la lutte<br />

contre les discriminations. Cette r<strong>en</strong>contre<br />

était organisée pour s<strong>en</strong>sibiliser des<br />

<strong>en</strong>treprises de la métropole lilloise sur les<br />

bonnes pratiques. Des séniors<br />

demandeurs d’emploi étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts<br />

aussi dans la salle.<br />

Enfin, nous sommes <strong>en</strong> relation<br />

avec une association prénommée<br />

« Femmes d’ici, d’ailleurs et debout ». Il<br />

s’agit de femmes militantes issues des<br />

quartiers s<strong>en</strong>sibles qui se batt<strong>en</strong>t contre<br />

les discriminations. Lors d’une r<strong>en</strong>contre,<br />

nous avons prés<strong>en</strong>té notre action de<br />

s<strong>en</strong>sibilisation auprès des <strong>en</strong>treprises.<br />

Nous considérons que la lutte contre les<br />

discriminations permet de lever les freins<br />

à l’emploi sur l’<strong>en</strong>semble de notre<br />

territoire. Cela permet égalem<strong>en</strong>t de<br />

mettre <strong>en</strong> valeur les compét<strong>en</strong>ces issues<br />

© Alliance Villes Emploi - 223 -


des quartiers et surtout d’objectiver les<br />

méthodes de recrutem<strong>en</strong>t.<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Merci, M. LOUARN. Avant de passer<br />

à un temps d’échanges, je vous propose<br />

de nous prés<strong>en</strong>ter l’expéri<strong>en</strong>ce du<br />

territoire de Perpignan. Je vais faire un<br />

zoom sur l’égalité de traitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprise. Par rapport à l’exemple<br />

apporté par la Maison de l’emploi de<br />

Perpignan, nous avons eu une démarche<br />

qui a consisté à rechercher au maximum à<br />

être un exemple pour promouvoir la lutte<br />

contre les inégalités de traitem<strong>en</strong>t. Ainsi,<br />

nous avons fait un travail sur la gestion<br />

RH. Nos efforts nous ont permis d’obt<strong>en</strong>ir<br />

la labellisation « diversité ». Nous avons<br />

donc un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t territorial fort. La<br />

Maison de l’emploi est constituée de deux<br />

personnes, formées, qui se sont portées<br />

volontaires pour répondre aux questions<br />

de la discrimination sur place ou par<br />

téléphone. Ces deux personnes dirig<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>suite les publics vers nos<br />

correspondants de la HALDE ou bi<strong>en</strong> vers<br />

une personne juridique compét<strong>en</strong>te sur le<br />

sujet ou bi<strong>en</strong> à la Maison du Droit et de la<br />

Justice. Cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t est continu car la<br />

jurisprud<strong>en</strong>ce et les lois évolu<strong>en</strong>t<br />

rapidem<strong>en</strong>t. Il est très intéressant de se<br />

mettre au fait de l’actualité. Depuis 2005,<br />

toute notre équipe suit des formations. En<br />

externe, nous travaillons <strong>en</strong>semble depuis<br />

2007 sur le volet Egalité des chances <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprises pour les personnes dans les<br />

quartiers difficiles ou qui ont des<br />

difficultés particulières d’insertion. Nous<br />

travaillons ainsi avec l’association FACE<br />

(Fondation Agir Contre l’Exclusion) créée il<br />

y a 17 ans par Martine Aubry. C’est un<br />

réseau prés<strong>en</strong>t sur le territoire. Nous<br />

avons contacté les <strong>en</strong>treprises qui se sont<br />

montées <strong>en</strong> association pour « pr<strong>en</strong>dre le<br />

pouvoir », c’est-à-dire dev<strong>en</strong>ir acteur de<br />

cet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. Aujourd’hui il y a une<br />

cinquantaine d’<strong>en</strong>treprises de toutes<br />

tailles (de grandes <strong>en</strong>treprises comme<br />

VEOLIA ou de très petites <strong>en</strong>treprises).<br />

Nous avons comme projet avec FACE et<br />

l’<strong>en</strong>semble des réseaux d’<strong>en</strong>treprises –<br />

associations, syndicats-, de mettre <strong>en</strong><br />

place un « réseau égalité » id<strong>en</strong>tifié<br />

comme appart<strong>en</strong>ant à tout le monde.<br />

Nous voulons s<strong>en</strong>sibiliser le public dans<br />

son <strong>en</strong>semble. Un « réseau égalité »<br />

consiste à former un groupe de personnes<br />

sur une demi-journée au sein de tous les<br />

réseaux. La formation porte sur l’égalité<br />

de traitem<strong>en</strong>t et la lutte contre les<br />

discriminations. Il y a un auto diagnostic.<br />

Quand nous avons à faire à des<br />

<strong>en</strong>treprises nous parlons d’information<br />

spécialisée. Nous partons de la situation<br />

RH décrite par l’<strong>en</strong>treprise. Nous donnons<br />

des élém<strong>en</strong>ts pour faire évoluer la<br />

pratique RH et nous glissons des<br />

informations définissant l’égalité des<br />

chances.<br />

C’est une action sur un territoire : je<br />

vous <strong>en</strong>courage à y <strong>en</strong>trer. De plus, quand<br />

une Maison de l’emploi gère les clauses<br />

d’insertion, elle se situe dans l’action de<br />

responsabilité sociale de l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Nous avons été labellisés et nous voulons<br />

promouvoir la labellisation quelle qu’elle<br />

soit : égalité, diversité, développem<strong>en</strong>t<br />

durable… A partir de ces outils, nous<br />

mettons <strong>en</strong> place, pour 2011, une<br />

plateforme ressources humaines.<br />

Mohamed MANSOURI, Chef de Projet de la Maison de l’emploi et de la<br />

Formation de Saint Qu<strong>en</strong>tin <strong>en</strong> Yvelines<br />

Notre Maison de l’emploi se situe<br />

<strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne et nous mettons <strong>en</strong><br />

question porte sur les articulations avec<br />

les clubs FACE. Les actions du club Face<br />

place un plan de lutte contre les sont-elles valorisées sur l’axe 4 du<br />

discriminations. Deux plans exist<strong>en</strong>t déjà, nouveau cahier des charges des Maisons<br />

et un troisième prochainem<strong>en</strong>t. Ma de l’emploi? Comm<strong>en</strong>t s’opère cette<br />

© Alliance Villes Emploi - 224 -


elation dans le cadre de la lutte contre les discriminations ?<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Peut-être est ce propre à Perpignan<br />

mais nous animons le club FACE, nous<br />

sommes donc aux côtés des chefs<br />

d’<strong>en</strong>treprise. Nous ne les finançons pas<br />

mais d’autres Maisons de l’emploi le font<br />

(c’est une question de relation <strong>en</strong>tre<br />

part<strong>en</strong>aires). En axe 3, nous avons fait<br />

apparaître toute la partie égalités de<br />

traitem<strong>en</strong>t. Toutes les actions que nous<br />

m<strong>en</strong>ons avec FACE telles que la réduction<br />

de l’accès à l’emploi (liée aux freins<br />

sociaux ou culturel), apparaiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> axe<br />

4.<br />

Rémi LE FLOCH<br />

Pour Lyon, le club FACE n’est pas<br />

financé par la Maison de l’emploi mais par<br />

la ville.<br />

Jean-Jacques DALLIEAU, Présid<strong>en</strong>t de la Maison de l’emploi de la Déodatie et<br />

responsable d’une <strong>PME</strong><br />

Les discriminations, au regard de g<strong>en</strong>s que l’on ne verra jamais. Des jeunes<br />

l’<strong>en</strong>treprise, préexist<strong>en</strong>t à l’embauche. des quartiers difficiles de Saint-Dié ne<br />

C’est à dire que lorsque nous faisons postuleront pas dans une société <strong>en</strong> zone<br />

passer les <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s pour l’embauche, rurale. La discrimination se fait <strong>en</strong> amont.<br />

tout un travail de sélection a déjà été La Maison de l’emploi a un rôle pour faire<br />

effectué pour que certaines personnes <strong>en</strong> sorte que ces personnes ne se<br />

postul<strong>en</strong>t et pas d’autres. Dans notre discrimin<strong>en</strong>t pas elles-mêmes.<br />

territoire plutôt rural, il y a beaucoup de<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Il faut que le travail effectué sur la<br />

notion d’égalité des chances mette <strong>en</strong> li<strong>en</strong><br />

les <strong>en</strong>treprises et les publics concernés.<br />

Les acteurs peuv<strong>en</strong>t ainsi aller dans les<br />

communes rurales à la r<strong>en</strong>contre des<br />

publics et par le biais de petits déjeuners<br />

Stéphane MONTRERE, PLIE de Brest<br />

Nous finançons actuellem<strong>en</strong>t des<br />

actions, dirigées vers l’<strong>en</strong>treprise, qui<br />

permett<strong>en</strong>t aux participants du PLIE de<br />

postuler à un poste sans prés<strong>en</strong>ter leur CV<br />

à l’<strong>en</strong>treprise. C’est une manière d’agir <strong>en</strong><br />

amont sur le processus de recrutem<strong>en</strong>t.<br />

L’<strong>en</strong>treprise est am<strong>en</strong>ée à recruter<br />

différemm<strong>en</strong>t. Au départ, l’<strong>en</strong>treprise est<br />

Jean-Jacques DAILLEAU<br />

Il y a des personnes qui sort<strong>en</strong>t de<br />

cursus universitaires ou autres qui<br />

prôn<strong>en</strong>t la cooptation et l’égalité. Ce<br />

travail de formation sur les discriminations<br />

leur prés<strong>en</strong>ter des <strong>en</strong>treprises. Cette<br />

action permet l’accès à l’<strong>en</strong>treprise de<br />

public des zones défavorisées et leur<br />

donne l’opportunité d’une égalité de<br />

traitem<strong>en</strong>t.<br />

déboussolée mais elle se conc<strong>en</strong>tre alors<br />

sur son besoin <strong>en</strong> personnel, sur le<br />

pourquoi du recrutem<strong>en</strong>t. Elle effectue<br />

une fiche de poste. Ainsi plus d’une<br />

c<strong>en</strong>taine de participants issus de PLIE sont<br />

recrutés chaque année. Un collègue de<br />

Quimper anime des tables rondes autour<br />

de ce thème pour de jeunes dirigeants.<br />

est donc très utile chez les jeunes<br />

diplômés. Il faut rappeler aux <strong>en</strong>treprises<br />

que le choix de recrutem<strong>en</strong>t se fait sur des<br />

© Alliance Villes Emploi - 225 -


compét<strong>en</strong>ces, cela évite des discussions<br />

inutiles.<br />

Vinc<strong>en</strong>t PERRON, Directeur de la Maison de l’emploi et de la Mission locale du<br />

Pays Royannais<br />

La RSE est une approche qui doit<br />

changer notre regard sur beaucoup de<br />

Par rapport aux TPE, comm<strong>en</strong>t<br />

am<strong>en</strong>er ces questions alors que bi<strong>en</strong><br />

sujets. Y a t-il des actions qui port<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t ils ne possèd<strong>en</strong>t pas de<br />

égalem<strong>en</strong>t sur le volet écologique ou ressources humaines ?<br />

économique ?<br />

Rémi LE FLOCH<br />

Nous sommes plus sur un volet<br />

sociétal que social. La Maison de l’emploi<br />

de Lyon est <strong>en</strong>gagée dans un projet lié au<br />

Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (NDRL :<br />

projet national porté par l’Alliance Villes<br />

Emploi et l’ADEME). Concernant les RSE,<br />

nous montons un groupe de travail.<br />

Au sujet des TPE, il est plus facile de<br />

leur parler de discriminations. Je travaille<br />

beaucoup avec les associations : nous<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Nous avons des projets sur la<br />

préoccupation écologique et notamm<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. Avec l’Alliance Villes<br />

Emploi, l’ADEME et le Ministère du<br />

Développem<strong>en</strong>t Durable, nous travaillons<br />

sur tous les projets emplois, gestion et<br />

compét<strong>en</strong>ces. Ce groupe de travail permet<br />

d’aborder beaucoup de questions et<br />

notamm<strong>en</strong>t celle de la précarité<br />

énergétique. La Maison de l’emploi ne les<br />

finance pas et ne met pas cette action <strong>en</strong><br />

œuvre mais nous pouvons promouvoir les<br />

projets.<br />

parlons de valeurs implicites ou de<br />

stéréotype comme celui du « salarié<br />

idéal ». Le travail comm<strong>en</strong>ce parfois de<br />

façon très concrète par l’élaboration de<br />

fiche de poste. Notre travail consiste<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à informer les RH. Vis-àvis<br />

des <strong>en</strong>treprises, nous utilisons des<br />

dispositifs qui les concern<strong>en</strong>t pour y<br />

intégrer des questions d’égalité et de lutte<br />

contre les discriminations.<br />

Nous travaillons sur l’économie<br />

sociale et solidaire. Nous étudions avec les<br />

<strong>en</strong>treprises capitalistiques l’<strong>en</strong>traide et le<br />

réseau porteur de l’économie sociale et<br />

solidaire. Ainsi, nous avons développé une<br />

fonction, sachant que nous informons sur<br />

des élém<strong>en</strong>ts basiques mais aussi plus<br />

spécialisés, d’incubateur à l’économie<br />

sociale et solidaire. Avec les <strong>en</strong>treprises et<br />

FACE, nous apportons des modules<br />

spécifiques d’interv<strong>en</strong>tions et nous créons<br />

de l’interaction <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>treprises et les<br />

porteurs de projets.<br />

Emmanuelle MARCHAND, Chef de Projet à la Maison de l’emploi et de la<br />

Formation à R<strong>en</strong>nes<br />

Pouvez-vous nous expliquer la mise<br />

<strong>en</strong> œuvre concrète de la plateforme<br />

ressources humaines ?<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Nous avons repris l’<strong>en</strong>semble des<br />

outils développés : colloques,<br />

s<strong>en</strong>sibilisations, informations spécialisées<br />

<strong>en</strong> <strong>en</strong>treprises, travail <strong>en</strong> réseaux avec les<br />

institutionnels, formation sur un territoire<br />

donné... Montrer que nous avons une<br />

plateforme ressources humaines c’est<br />

montrer que la Maison de l’emploi est<br />

compét<strong>en</strong>te car nous sommes obligés, <strong>en</strong><br />

amont, d’aller nous r<strong>en</strong>seigner sur<br />

l’<strong>en</strong>semble des champs des RH. Cette<br />

plateforme RH est très importante pour<br />

© Alliance Villes Emploi - 226 -


faire évoluer l’égalité de traitem<strong>en</strong>t sur le<br />

territoire. Notre action consiste à informer<br />

par des s<strong>en</strong>sibilisations, des autos<br />

diagnostics, des temps d’actions<br />

individuelles <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise, <strong>en</strong> bref, tout<br />

Eric LOUARN<br />

La plate-forme collaborative RH<br />

regroupe les conseillers de la Maison de<br />

l’emploi, de la Chambre de Commerce et<br />

d’Industrie, la Chambre de Métiers et Pôle<br />

emploi qui font de l’accompagnem<strong>en</strong>t RH<br />

<strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise. Nous organisons des<br />

réunions tous les deux mois. Nous<br />

établissons un tableau de bord de toutes<br />

les <strong>en</strong>treprises r<strong>en</strong>contrées, de la<br />

Jean-Jacques DAILLEAU<br />

En Déodatie, nous travaillons sur ce<br />

sujet avec le groupe ATEC (qui comporte<br />

la CG<strong>PME</strong>, les part<strong>en</strong>aires sociaux…) <strong>en</strong><br />

établissant une charte où chacun s’<strong>en</strong>gage<br />

à interv<strong>en</strong>ir au nom des autres mais avec<br />

comme point d’appui perman<strong>en</strong>t : la<br />

résolution du problème de l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Nous parlons de la discrimination des<br />

handicapés au même titre que toutes les<br />

autres discriminations. Je p<strong>en</strong>se que, à<br />

travers les dispositifs de l’économie<br />

sociale et solidaire, il y a un maillage à<br />

effectuer <strong>en</strong>tre un ESAT et des <strong>en</strong>treprises<br />

ce qui peut am<strong>en</strong>er à améliorer le travail<br />

au sein des RH.<br />

Pour notre Maison de l’emploi,<br />

nous avons arrêté les petits déjeuners <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>treprises car d’autres acteurs utilisai<strong>en</strong>t<br />

déjà ce moy<strong>en</strong> de s<strong>en</strong>sibilisation.<br />

mobilisation des collègues du réseau.<br />

Nous nous mutualisons pour partager nos<br />

expéri<strong>en</strong>ces et réponses aux besoins des<br />

<strong>en</strong>treprises du territoire. Nos réunions<br />

permett<strong>en</strong>t de débloquer des situations<br />

avec des embauches à la clé. Ce système a<br />

été mis <strong>en</strong> place il y a trois ans et cela<br />

fonctionne dans toute la région.<br />

d’insertion pour éviter de faire partir les<br />

emplois du territoire. Par exemple, une<br />

<strong>en</strong>treprise de la filière bois voulait<br />

délocaliser son traitem<strong>en</strong>t du bardage :<br />

l’économie solidaire permet de répondre à<br />

cette demande spécifique sur le territoire.<br />

J’insiste pour dire qu’il faut lier tous les<br />

freins à l’emploi. Il n’y a pas un seul<br />

handicap. Il y a beaucoup d’autres<br />

handicaps, comme l’appart<strong>en</strong>ance à un<br />

quartier par exemple, qui est<br />

handicapant : le problème doit donc être<br />

résolu de manière globale.<br />

Grégory SERANDOUR, Conseiller <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise, Maison de l’emploi du Grand<br />

Nancy<br />

Quelle est votre collaboration avec<br />

Pôle emploi au sujet des discriminations?<br />

Laur<strong>en</strong>ce BORREIL-ALDUY<br />

Nous avons de très bons rapports<br />

avec Pôle emploi qui participe à la<br />

définition du plan d’actions et des<br />

ori<strong>en</strong>tations de la Maison de l’emploi.<br />

Nous pilotons les relations avec<br />

l’<strong>en</strong>treprise. Nous nous formons <strong>en</strong>semble<br />

mais chacun reste dans son cœur de<br />

métier.<br />

© Alliance Villes Emploi - 227 -


Rémi LE FLOCH<br />

Pôle emploi fait égalem<strong>en</strong>t partie du<br />

Conseil d’administration de la Maison de<br />

l’emploi de Lyon. Nous sommes une ressource<br />

pour tous les acteurs du territoire : Pôle<br />

emploi peut faire appel à nous pour animer<br />

des groupes ou clubs de s<strong>en</strong>sibilisation. Dix<br />

huit critères de discrimination sont définis par<br />

la Loi, il est très important de les focaliser.<br />

C’est une question qui touche toute la société.<br />

Les discriminations sont des inégalités qui<br />

touch<strong>en</strong>t les Droits de l’Homme et qui<br />

mett<strong>en</strong>t à mal la capacité des individus à<br />

exercer leur citoy<strong>en</strong>neté. Les actions<br />

spécifiques concernant les s<strong>en</strong>iors ou les<br />

handicapés font partie d’un cadre législatif<br />

particulier.<br />

© Alliance Villes Emploi - 228 -


Atelier<br />

Les fondam<strong>en</strong>taux des PLIE… Quels PLIE pour<br />

demain ?<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Animation<br />

Martine COOL<br />

Directrice du PLIE du Blanc-Mesnil<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Déléguée générale de l’Alliance Villes Emploi.<br />

© Alliance Villes Emploi - 229 -


Martine COOL<br />

Cet atelier est une étape pour p<strong>en</strong>ser<br />

les PLIE de demain. Nous avons eu quelques<br />

échos hier des réflexions au niveau de l’Union<br />

europé<strong>en</strong>ne et de la DGEFP. Il est important<br />

de s’atteler aussi à ce chantier : quels PLIE<br />

pour demain ? Une réflexion a été amorcée<br />

cet été au sein de l’Alliance Villes Emploi.<br />

Après cet atelier, elle va se poursuivre à partir<br />

de ce qui a été <strong>en</strong>grangé ici. L’originalité de<br />

cet atelier est que vous êtes tous interv<strong>en</strong>ants<br />

car il n’y a pas d’experts sur les fondam<strong>en</strong>taux<br />

des PLIE. Nous sommes tous experts. Marie-<br />

Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ et moi allons<br />

introduire le sujet avant de vous passer la<br />

parole pour un temps d’échanges et de<br />

débats. Au mom<strong>en</strong>t où l’on m’a demandé<br />

d’animer cet atelier, le PLIE du Blanc-Mesnil<br />

v<strong>en</strong>ait de sortir sa lettre d’information, que<br />

vous avez ci-jointe, dont le sujet portait<br />

justem<strong>en</strong>t sur les fondam<strong>en</strong>taux du PLIE.<br />

Dans les années 90, deux élus, Pierre de<br />

SAINTIGNON, Maire adjoint socialiste de Lille,<br />

et Pierre CARDO, Maire UMP de Chantelouples-Vignes,<br />

se retrouv<strong>en</strong>t dans une démarche<br />

commune pour mobiliser acteurs et moy<strong>en</strong>s,<br />

avec l’appui des fonds europé<strong>en</strong>s, pour<br />

l’insertion professionnelle des personnes les<br />

plus <strong>en</strong> difficulté. Les PLIE sont nés de cette<br />

initiative. Dès le départ, elle v<strong>en</strong>ait d’élus de<br />

couleurs différ<strong>en</strong>tes avec la même<br />

préoccupation d’insertion professionnelle des<br />

personnes les plus <strong>en</strong> difficulté. Il ne s’agissait<br />

pas de créer un dispositif technique<br />

supplém<strong>en</strong>taire, qui se serait ajouté aux<br />

autres, mais d’une démarche politique. Les<br />

élus locaux mettai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place une politique<br />

volontariste, complém<strong>en</strong>taire et non pas<br />

concurr<strong>en</strong>tielle de celle de Pôle emploi. Elle<br />

partait du constat qu’il ne suffit pas de<br />

rapprocher l’offre et la demande, mais qu’il<br />

faut impulser des actions sur-mesure et<br />

innovantes, dans le cadre d’une animation<br />

territoriale de la politique de l’emploi. C’est<br />

l’origine des PLIE qui continue à nous porter<br />

aujourd’hui. La finalité est l’accès à l’emploi<br />

des personnes les plus <strong>en</strong> difficulté. Pour y<br />

arriver, nous avons deux leviers :<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t très r<strong>en</strong>forcé des<br />

participants et le montage d’actions de<br />

développem<strong>en</strong>t local, qui vont faciliter l’accès<br />

à l’emploi. Il est ins<strong>en</strong>sé de porter uniquem<strong>en</strong>t<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t ou les actions. C’est<br />

l’alliance des deux qui fait le cœur des PLIE.<br />

Alliance Villes Emploi devi<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t et<br />

officiellem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> 1993, le réseau national des<br />

PLIE.<br />

Vingt ans après, 189 PLIE répartis sur le<br />

territoire sont portés par des communautés<br />

d’agglomération, des communes ou des<br />

associations, toujours à l’initiative d’élus<br />

locaux, qu’ils soi<strong>en</strong>t communaux ou<br />

intercommunaux. Leurs résultats sont<br />

reconnus, ce qui a été redit hier par Corinne<br />

VAILLANT, de la DGEFP. Elle a souligné le taux<br />

moy<strong>en</strong> de sorties positives, l’impact de<br />

l’action des PLIE sur le territoire, notamm<strong>en</strong>t<br />

leur capacité d’innovation et de gestion des<br />

fonds europé<strong>en</strong>s. Toutefois, malgré cette<br />

reconnaissance, nous sommes à la croisée des<br />

chemins. Nous devons faire face à un<br />

accroissem<strong>en</strong>t du chômage de longue durée<br />

et des phénomènes d’exclusion. La situation<br />

se dégrade, notamm<strong>en</strong>t dans les quartiers <strong>en</strong><br />

politique de la ville. Les solutions sont de plus<br />

<strong>en</strong> plus difficiles et les politiques publiques ont<br />

t<strong>en</strong>dance à privilégier les circuits courts. Il faut<br />

am<strong>en</strong>er les g<strong>en</strong>s le plus vite possible à<br />

l’emploi, il devi<strong>en</strong>t vraim<strong>en</strong>t ardu de<br />

construire des parcours longs. Enfin, la<br />

structure PLIE n’est pas forcém<strong>en</strong>t visible car<br />

nous ne sommes plus les seuls à parler<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t ou de parcours r<strong>en</strong>forcé.<br />

La baisse des financem<strong>en</strong>ts nous met <strong>en</strong> péril<br />

et la complexité croissante des procédures de<br />

gestion du FSE m<strong>en</strong>ace de nous asphyxier, si<br />

nous perdons de vue le s<strong>en</strong>s et la finalité de<br />

notre action.<br />

Comm<strong>en</strong>t, dans ce contexte, pouvonsnous<br />

rebondir ? Il est nécessaire de vérifier les<br />

fondam<strong>en</strong>taux, par rapport à ceux qui ont<br />

constitué les PLIE à l’origine. Où <strong>en</strong> est-on ? Je<br />

vous propose quatre pistes de réflexion :<br />

1)L’animation du territoire dans une<br />

démarche part<strong>en</strong>ariale. C’est l’originalité d’un<br />

PLIE : constituer une plate-forme part<strong>en</strong>ariale<br />

présidée par les élus locaux et co présidée par<br />

le représ<strong>en</strong>tant de l’Etat. Elle nous donne la<br />

légitimité pour animer le territoire,<br />

© Alliance Villes Emploi - 230 -


notamm<strong>en</strong>t quand il n’y a pas de Maison de<br />

l’emploi. Comm<strong>en</strong>t se joue cette fonction<br />

d’animation territoriale, quand il y a une<br />

Maison de l’emploi ou pas ?<br />

2)La construction de parcours d’accès à<br />

l’emploi via un accompagnem<strong>en</strong>t très r<strong>en</strong>forcé<br />

des bénéficiaires. Les PLIE ont initié les<br />

parcours individualisés d’insertion. D’autres<br />

structures d’emploi font de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé. Peut-on laisser la<br />

main à d’autres structures de droit commun et<br />

passer à d’autres tâches ? La définition du<br />

parcours r<strong>en</strong>forcé est-elle la même pour tout<br />

le monde ?<br />

3)L’ingénierie d’actions <strong>en</strong> matière de<br />

formation, d’insertion par l’activité<br />

économique, de réseau d’<strong>en</strong>treprises et<br />

d’appui à la création d’activité. Sans elle,<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Beaucoup aujourd’hui déclar<strong>en</strong>t faire de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t, accompagnem<strong>en</strong>t qui a le<br />

v<strong>en</strong>t <strong>en</strong> poupe. Nous avons participé aux<br />

travaux d’évaluation de l’axe 3 dans le cadre<br />

de la programmation. Hier, Corinne VAILLANT<br />

y a fait allusion. Avant la création du RSA, les<br />

Conseils généraux sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t et finançai<strong>en</strong>t<br />

les PLIE. L’évolution législative crée, d’une<br />

certaine façon, une certaine concurr<strong>en</strong>ce<br />

<strong>en</strong>tre les Conseils généraux et les EPCI.<br />

L’accompagnem<strong>en</strong>t inv<strong>en</strong>té et organisé<br />

par les PLIE depuis 20 ans n’est pas un<br />

accompagnem<strong>en</strong>t simple, mais comm<strong>en</strong>t le<br />

qualifier ? Il est intégré dans un processus, il<br />

met <strong>en</strong> œuvre une organisation particulière,<br />

une cellule d’<strong>en</strong>trée, un comité de suivi<br />

perman<strong>en</strong>t, des part<strong>en</strong>aires qui se réuniss<strong>en</strong>t<br />

et statu<strong>en</strong>t sur les dossiers.<br />

L’accompagnem<strong>en</strong>t organisé et coordonné par<br />

les PLIE et n’est pas du même niveau que celui<br />

qui est mis <strong>en</strong> œuvre par Pôle emploi.<br />

L’accompagnem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> œuvre par les PLIE<br />

est un processus, adapté aux besoins des<br />

publics, et coordonné, afin qu’il y ait une<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t est moins opérant. La<br />

compét<strong>en</strong>ce est souv<strong>en</strong>t reconnue mais qui va<br />

la financer demain ? L’innovation est-elle<br />

toujours prés<strong>en</strong>te dans des PLIE submergés<br />

par les procédures de gestion ?<br />

4)La gestion du FSE. Le FSE n’est qu’un<br />

moy<strong>en</strong> pour mettre <strong>en</strong> œuvre des actions.<br />

Toutefois, comme nous sommes des<br />

organismes intermédiaires et que nous<br />

sommes am<strong>en</strong>és à distribuer du FSE, sa<br />

gestion nous donne une dim<strong>en</strong>sion<br />

stratégique. A quelles conditions les PLIE<br />

peuv<strong>en</strong>t-ils rester plate-forme territoriale et<br />

organisme intermédiaire pour continuer à<br />

peser sur les politiques du territoire ?<br />

A partir de ces fondam<strong>en</strong>taux qui nous<br />

ont constitués, comm<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser l’av<strong>en</strong>ir ?<br />

cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes étapes qui<br />

compos<strong>en</strong>t le parcours.<br />

L’objectif de cet accompagnem<strong>en</strong>t est le<br />

retour à l’emploi, quelle que soit la durée de<br />

cet accompagnem<strong>en</strong>t.<br />

Il faudrait arriver à expliciter ce qu’est<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t. J’ai toujours trouvé<br />

fondam<strong>en</strong>tal ce travail inter part<strong>en</strong>arial, hors<br />

accompagnem<strong>en</strong>t face à face, comme étape<br />

de déblocage des freins contribuant largem<strong>en</strong>t<br />

à l’avancée du public. Nous devrions réfléchir<br />

<strong>en</strong>semble aux élém<strong>en</strong>ts et aux indicateurs qui<br />

font que les PLIE fonctionn<strong>en</strong>t. Nous avons<br />

affirmé de manière volontariste nos objectifs à<br />

atteindre <strong>en</strong> matière d’emploi. Nous nous y<br />

sommes largem<strong>en</strong>t employés et nous les<br />

avons atteints. Les sorties des PLIE sont six<br />

mois à l’emploi et le PLIE est réellem<strong>en</strong>t le<br />

seul dispositif qui permette le retour à<br />

l’emploi sans financem<strong>en</strong>t national.<br />

Nous nous sommes félicités que la<br />

DGEFP ait accepté d’approfondir l’axe 3.<br />

B<strong>en</strong>oît DECQ, Directeur général du PLIE de L<strong>en</strong>s Liévin<br />

Je suis tout à fait d’accord avec ce lisibilité et de légitimité. Tous les demandeurs<br />

positionnem<strong>en</strong>t comme point c<strong>en</strong>tral de d’emploi n’ont pas besoin d’un<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des publics. La question<br />

sous-jac<strong>en</strong>te est toutefois celle de la définition<br />

des publics du PLIE. Nous avons un manque de<br />

accompagnem<strong>en</strong>t, certains sont suffisamm<strong>en</strong>t<br />

autonomes. En revanche, certains publics <strong>en</strong><br />

ont besoin et il faudrait définir lesquels. A<br />

© Alliance Villes Emploi - 231 -


partir de là, l’<strong>en</strong>jeu sera de demander aux<br />

part<strong>en</strong>aires de nous confier la légitimité de cet<br />

accompagnem<strong>en</strong>t. Parmi nos cœurs de<br />

métier, il y a l’insertion par l’activité<br />

économique. Pourquoi ne pas rêver et dire<br />

que les seuls habilités à l’IAE sont les PLIE ?<br />

Les spécialistes de l’accompagnem<strong>en</strong>t et des<br />

publics <strong>en</strong> grande difficulté sont bi<strong>en</strong> les PLIE,<br />

et pas Pôle emploi. Il faut aussi sortir du<br />

dilemme par rapport au RSA. Rémi PAUVROS<br />

hier a classifié les publics dans son discours.<br />

Une des manières de sortir de cette logique<br />

serait de se dire que les PLIE sont la passerelle<br />

qui permet de passer de la catégorie de public<br />

qui relève de la solidarité à celle qui relève de<br />

l’emploi. Comm<strong>en</strong>t l’inscrire dans la loi ?<br />

Comm<strong>en</strong>t négocier avec les Conseils généraux<br />

afin qu’ils reconnaiss<strong>en</strong>t notre fonction de<br />

passeur d’un système vers un autre ? Le<br />

danger de se positionner comme spécialistes<br />

des plus <strong>en</strong> difficulté est de dev<strong>en</strong>ir une<br />

réserve d’indi<strong>en</strong>s. Si on inclue le PLIE dans la<br />

dynamique des Maisons de l’emploi et des<br />

Missions locales, que la Maison de l’emploi a<br />

sa fonction d’<strong>en</strong>semblier et que le PLIE est au<br />

sein de cette dynamique, on se place alors<br />

dans une dynamique plus globale, avec la<br />

spécificité des publics <strong>en</strong> difficulté, comme la<br />

Mission locale a ses jeunes.<br />

Martine COOL<br />

Sur l’accompagnem<strong>en</strong>t, la construction<br />

des parcours et les leviers nécessaires, y a-t-il<br />

d’autres interv<strong>en</strong>tions ?<br />

Christophe TYACK, PLIE Midi-Quercy<br />

Je ne suis pas toujours d’accord avec ce<br />

que tu dis. J’ai besoin d’accompagnem<strong>en</strong>t sur<br />

mon PLIE. Je participe à des journées comme<br />

celles-ci car je suis intéressé par des<br />

informations, du li<strong>en</strong> et j’ai besoin de<br />

progresser professionnellem<strong>en</strong>t. Toute<br />

personne à la recherche d’un emploi peut<br />

avoir besoin d’accompagnem<strong>en</strong>t. Après, le<br />

public du PLIE induit des actions mises <strong>en</strong><br />

place. C’est là où réside l’intérêt du PLIE. La<br />

quantité de personnes dont il a la charge est<br />

définie, sa connaissance des publics aussi par<br />

un accompagnem<strong>en</strong>t rapproché, et ses<br />

dispositifs permett<strong>en</strong>t de voir qui est pris ou<br />

non à l’<strong>en</strong>trée. Nous abordons les<br />

problématiques dans des comités d’agrém<strong>en</strong>t.<br />

Nous avons un outil statistique. J’ai toujours<br />

été désolé que dans les Conseils généraux les<br />

bases de données ne fonctionn<strong>en</strong>t pas et que<br />

nous soyons dans l’incapacité d’obt<strong>en</strong>ir les<br />

chiffres des bénéficiaires du RSA, les <strong>en</strong>trées<br />

ou les motifs de sorties. Seule la CAF pouvait<br />

Martine COOL<br />

Tu préfèrerais marquer la spécificité de<br />

la démarche d’accompagnem<strong>en</strong>t et<br />

nous donner les informations sur le nombre<br />

de bénéficiaires d’un territoire.<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ n’a<br />

peut-être pas suffisamm<strong>en</strong>t souligné la<br />

contrainte donnée par le FSE d’évaluation des<br />

opérations et des actions. C’est aussi un des<br />

fondam<strong>en</strong>taux qui fait que nous sommes<br />

obligés de procéder, au moins une fois par an,<br />

à une évaluation des actions à travers des<br />

indicateurs que chacun traite avec plus ou<br />

moins de sérieux. Elle reste très importante<br />

par rapport à la conduite d’actions et à la prise<br />

de décisions stratégiques sur l’évolution du<br />

travail. Les indicateurs financiers sont aussi<br />

obligatoires, les fonds europé<strong>en</strong>s oblig<strong>en</strong>t à<br />

quantifier le coût d’une action. Je suis toujours<br />

déçu quand je travaille avec des structures qui<br />

n’ont jamais travaillé avec les fonds<br />

europé<strong>en</strong>s. Ils sont incapables de quantifier le<br />

prix d’une action et leur temps. Ils ont des<br />

difficultés pour établir une perspective,<br />

quantifier leurs résultats et l’innovation.<br />

d’évaluation plutôt que la spécificité des<br />

publics ?<br />

Christophe TYACK<br />

© Alliance Villes Emploi - 232 -


Les publics risqu<strong>en</strong>t d’être très<br />

différ<strong>en</strong>ts d’un territoire à un autre. Les PLIE<br />

coll<strong>en</strong>t à des territoires différ<strong>en</strong>ts par nature,<br />

les PLIE ruraux sont différ<strong>en</strong>ts des PLIE urbains<br />

et tant mieux car nous n’avons pas les mêmes<br />

problématiques. Les PLIE urbains ne doiv<strong>en</strong>t<br />

pas faire face à des problèmes de personnes<br />

surdiplômées qui veul<strong>en</strong>t reconstruire leur vie<br />

dans un <strong>en</strong>droit isolé de 25 habitants/km2.<br />

Notre quotidi<strong>en</strong> est de construire et la<br />

difficulté est l’élaboration d’étapes non<br />

marchandes.<br />

Martine COOL<br />

Qu’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez-vous par « étapes non<br />

marchandes » ?<br />

Christophe TYACK<br />

Je p<strong>en</strong>se que nous allons de plus <strong>en</strong> plus<br />

aller dans la construction d’étapes de parcours<br />

pour les participants. Elles ne coûteront ri<strong>en</strong><br />

financièrem<strong>en</strong>t, excepté du temps<br />

d’animation, car elles feront appel à la<br />

mobilisation des chefs d’<strong>en</strong>treprise sur<br />

l’organisation, au part<strong>en</strong>ariat institutionnel, à<br />

la transmission de l’information et à<br />

l’organisation de l’événem<strong>en</strong>tiel.<br />

Martine COOL<br />

Ces étapes permettront-elles de<br />

préparer et de mobiliser les publics ?<br />

Christophe TYACK<br />

La construction avec les participants est<br />

une dynamique <strong>en</strong>core inexplorée, ce que je<br />

déplore. C’est le s<strong>en</strong>s du RSA que voulait<br />

mettre <strong>en</strong> place Martin HIRSCH, si j’ai bi<strong>en</strong><br />

compris. Nous sommes toujours à la<br />

recherche d’outils onéreux qui fonctionn<strong>en</strong>t<br />

ailleurs pour les reproduire. En revanche, il<br />

faut développer la mobilisation territoriale<br />

pour mettre <strong>en</strong> place des solidarités et des<br />

systèmes qui vont permettre de développer<br />

des outils sans financem<strong>en</strong>t.<br />

Thierry ARQUIZAN, Directeur d’Initiative emploi, PLIE de Seine-Saint-D<strong>en</strong>is<br />

Je voulais rev<strong>en</strong>ir sur ce que disai<strong>en</strong>t<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ et Martine<br />

COOL sur l’accompagnem<strong>en</strong>t. Dans notre PLIE,<br />

les référ<strong>en</strong>ts sont à la Mission locale, au Pôle<br />

emploi et dans les projets de ville – les<br />

services qui accueill<strong>en</strong>t les bénéficiaires du<br />

RSA. Si nous avons des résultats c’est parce<br />

qu’ils se retrouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble dans des<br />

Avec la déc<strong>en</strong>tralisation, les territoires<br />

étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus cloisonnés qu’autrefois.<br />

Sur notre territoire où il n’y a pas de Maison<br />

de l’emploi, le seul <strong>en</strong>droit où les institutions<br />

se retrouv<strong>en</strong>t pour parler des difficultés des<br />

publics est notre comité de pilotage. Le<br />

présid<strong>en</strong>t du PLIE du Blanc-Mesnil s’<strong>en</strong><br />

étonnait hier. Depuis vingt ans, comm<strong>en</strong>t<br />

commissions pour travailler sur des dossiers cette pratique n’a-telle pas <strong>en</strong>core été<br />

d’<strong>en</strong>trée dans le PLIE et sur le suivi. Quand<br />

vous êtes seul face à un parcours compliqué, il<br />

est bi<strong>en</strong> difficile de trouver une solution. C’est<br />

simple et nous sommes pourtant les seuls à le<br />

faire. L’échange des compét<strong>en</strong>ces donne des<br />

résultats. Je travaille dans cette profession<br />

depuis plus de vingt ans, je connais toutes ces<br />

structures et je n’<strong>en</strong> connais pas où on se met<br />

<strong>en</strong>semble pour décortiquer un dossier et<br />

trouver plus de solutions.<br />

généralisée ? Nous faisons du travail qualitatif<br />

<strong>en</strong> mettant des personnes à l’emploi. Du côté<br />

de l’animation aussi, nous créons des outils<br />

avec les <strong>en</strong>treprises locales. Sans travail avec<br />

les <strong>en</strong>treprises, nous ne pouvons mettre<br />

personne à l’emploi. Nous avons été contrôlés<br />

presque tous les ans, mais nous n’avons<br />

jamais été contrôlés sur le qualitatif. Le seul<br />

contrôle qualitatif est celui de notre audit de<br />

qualité de gestion interne. On parle de<br />

l’Europe, du FSE, de subsidiarité. Jean LE<br />

© Alliance Villes Emploi - 233 -


GARREC disait hier que nous n’avions pas les<br />

moy<strong>en</strong>s de communiquer alors que c’est<br />

ess<strong>en</strong>tiel. Nous travaillons avec le Conseil<br />

général qui n’a jamais financé les PLIE dans le<br />

93. Il a changé politiquem<strong>en</strong>t et les équipes se<br />

r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t. Beaucoup ne connaiss<strong>en</strong>t pas le<br />

PLIE et se demand<strong>en</strong>t à quoi il sert. C’est<br />

épuisant, et pourtant nous faisons ce que<br />

nous pouvons, à notre niveau, nous <strong>en</strong>voyons<br />

des lettres. Il serait temps d’avoir un affichage<br />

national. Entre la gestion et les t<strong>en</strong>tatives<br />

d’explications sur ce qu’est notre PLIE, nous<br />

nous épuisons.<br />

Jacques LĒON-EMILE, Chargé de mission, Union régionale des PLIE d’Ile-de-France<br />

Je suis nouveau depuis 20 jours. Ce que (c’est-à-dire un discours d’asc<strong>en</strong>seur) pour<br />

je vi<strong>en</strong>s d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre m’inspire plusieurs dire <strong>en</strong> peu de mots ce qu’est un PLIE. J’ai<br />

réflexions. Vous avez posé quatre <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du deux fois le mot « originalité » par<br />

problématiques et l’une n’apparaît pas : la rapport à l’accompagnem<strong>en</strong>t et<br />

communication. Je suis surpris car, pour moi,<br />

la communication est comme le pouce d’une<br />

main à cinq doigts. On manque de « savoir<br />

« accompagnem<strong>en</strong>t très r<strong>en</strong>forcé ». Il faut<br />

qualifier un PLIE au lieu de le positionner par<br />

rapport à ce qu’il n’est pas.<br />

dire », ce qu’on appelle un elevator pitch<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Je vous demande pardon mais nous<br />

avons beaucoup communiqué sur les PLIE. Des<br />

guides ont été réalisés ainsi que des<br />

consolidations. Nous avons privilégié la<br />

compét<strong>en</strong>ce des PLIE et non la communication<br />

pure mais tous les travaux, notamm<strong>en</strong>t ceux<br />

qui port<strong>en</strong>t sur la consolidation de l’activité<br />

des PLIE, contribu<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t à une bonne<br />

communication sur leurs compét<strong>en</strong>ces.<br />

Jacques LĒON-EMILE<br />

Votre savoir-faire est déjà connu.<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Le savoir-faire n’est jamais acquis au<br />

regard des autres part<strong>en</strong>aires. Tout est sans<br />

cesse remis sur le métier. Je vais témoigner de<br />

mon expéri<strong>en</strong>ce. Pour le Gr<strong>en</strong>elle de<br />

l’insertion, j’ai assisté à 60 réunions aux côtés<br />

de Laur<strong>en</strong>t HĒNART, Marie-Laure MEYER,<br />

Pierre CARDO, sans compter tous les travaux<br />

produits collectivem<strong>en</strong>t avec les comités de<br />

directeurs. Or toute la méthodologie des PLIE<br />

a été ret<strong>en</strong>ue largem<strong>en</strong>t dans les projets<br />

nouveaux d’organisation de la gestion du RSA<br />

mais sans pour autant atteindre les résultats<br />

qui ne sont pas au r<strong>en</strong>dez-vous aujourd’hui.<br />

Mais les PLIE n’ont pas été considérés comme<br />

coordonnateur des nouvelles politiques<br />

d’insertion, ce qui aurait sans doute permis<br />

d’atteindre de meilleurs résultats pour<br />

l’insertion à l’emploi des bénéficiaires du RSA.<br />

Il n’est donc pas tout à fait juste de déclarer<br />

que les PLIE ne sont pas connus. A-t-on <strong>en</strong>vie<br />

<strong>en</strong> France, de privilégier une initiative<br />

émanant d’une collectivité territoriale, <strong>en</strong><br />

particulier quand elle fonctionne. Notre<br />

culture ne serait-elle pas un peu trop<br />

« c<strong>en</strong>tralisatrice ». Il y avait une solution<br />

simple pour le RSA, que nous avions<br />

préconisée : donner le RSA à des acteurs<br />

développés depuis vingt ans et qui sav<strong>en</strong>t<br />

faire : les PLIE.<br />

Le résultat du RSA est désormais connu,<br />

avec les rapports qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de sortir. Nous<br />

avions anticipé cet échec. Les PLIE sont l’un<br />

des dispositifs qui produit du résultat pour un<br />

public très éloigné de l’emploi. Il est<br />

cofinancé par l’Europe. Le PLIE a toujours été<br />

construit dans l’adversité. Quand Pierre de<br />

SAINTIGNON a voulu, avec d’autres élus, créer<br />

le PLIE, la Délégation à l’Emploi (existante à<br />

l’époque) l’avait refusé. L’expérim<strong>en</strong>tation a<br />

pu être conduite sur une ligne budgétaire<br />

europé<strong>en</strong>ne, l’article 6, pour démontrer que<br />

cet outil était intéressant.<br />

© Alliance Villes Emploi - 234 -


La première circulaire relative aux PLIE<br />

que la Délégation à l’Emploi a été contrainte<br />

de publier, à la demande du Ministre de<br />

l’époque, prévoyait que les PLIE ne puiss<strong>en</strong>t<br />

pas mobiliser des contreparties de l’Etat. Cela<br />

a duré jusqu’<strong>en</strong> 2006 à l’exception de la<br />

possibilité que nous avons eue <strong>en</strong> 2004 <strong>en</strong><br />

mobilisant les rémunérations des contrats<br />

aidés. Désormais, dans le cadre de la nouvelle<br />

programmation, les PLIE peuv<strong>en</strong>t mobiliser<br />

tous les fonds de l’Etat.<br />

Nous ne sommes pas dans une<br />

démarche marketing. Vous qui v<strong>en</strong>ez d’arriver,<br />

vous ne connaissez pas cette histoire dont,<br />

collectivem<strong>en</strong>t, nous n’avons pas <strong>en</strong>vie qu’elle<br />

cesse. Dans la consolidation 2009, les PLIE<br />

atteign<strong>en</strong>t toujours les résultats mais je suis<br />

inquiète car je constate des difficultés sur des<br />

points où il n’y <strong>en</strong> avait auparavant pas. La<br />

baisse de crédits du FSE les a impactés.<br />

Pascale BEAUCHAMP rappelait hier la<br />

répartition FEDER/FSE. Nous avons réussi à<br />

faire gagner 5 points mais sans éviter le choix<br />

de l’Etat français qui a préféré attribuer<br />

avantager le FEDER au détrim<strong>en</strong>t du FSE,<br />

contrairem<strong>en</strong>t à tous les Etats-membres.<br />

Comm<strong>en</strong>t peut-on faire passer ces<br />

fondam<strong>en</strong>taux du PLIE auprès des décideurs ?<br />

Vous pourrez bi<strong>en</strong>tôt lire un rapport sur les<br />

initiatives locales, réalisé dans la perspective<br />

d’inscrire les initiatives locales <strong>en</strong> matière<br />

d’insertion et d’emploi dans la<br />

programmation 2014-2020. Ce rapport<br />

positionne fortem<strong>en</strong>t les PLIE <strong>en</strong> tant qu’outil<br />

extrêmem<strong>en</strong>t intéressant et efficace après<br />

avoir travaillé avec le cabinet conseil qui a été<br />

mobilisé par la Commission.<br />

La consolidation de l’activité<br />

quantitative et qualitative des PLIE que nous<br />

réalisons depuis 2000 contribue sans doute<br />

aussi au positionnem<strong>en</strong>t fort des PLIE. chiffres<br />

durant ces six années et nous a félicités qu’ils<br />

Un séminaire fin janvier à Bruxelles s’est t<strong>en</strong>u<br />

sur l’amplification des initiatives locales <strong>en</strong><br />

matière d’emploi dans la prochaine<br />

programmation. L’éloge des PLIE ne peut<br />

prov<strong>en</strong>ir uniquem<strong>en</strong>t de notre parole.<br />

Etrangem<strong>en</strong>t, mais la crise y est peutêtre<br />

pour quelque chose, les PLIE sont <strong>en</strong><br />

danger à cause de la baisse des crédits. Le<br />

s<strong>en</strong>s des PLIE risque de se perdre car ils font<br />

moins bi<strong>en</strong> des choses et sont dévorés par la<br />

gestion. Or, les PLIE sont d’excell<strong>en</strong>ts<br />

gestionnaires. Les Conseils généraux et l’Etat<br />

ne peuv<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> dire autant. Après des<br />

années de lutte contre les PLIE, notamm<strong>en</strong>t de<br />

la part de la DGEFP, je note un <strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t<br />

pour eux de la part de la Commission et des<br />

part<strong>en</strong>aires extérieurs. Des travaux sur les<br />

initiatives locales sont <strong>en</strong>trepris avec<br />

Bruxelles. Un réseau de l’IAE nous a même<br />

demandé un r<strong>en</strong>dez-vous, et c’est la première<br />

fois, pour mieux travailler avec les PLIE. C’est<br />

la raison pour laquelle je me suis adressée à<br />

Corinne VAILLANT. L’équipe précéd<strong>en</strong>te nous<br />

avait cassés. Nous avions 350 millions d’euros<br />

que nous n’avions pas consommés, nous<br />

avons été les premiers à l’annoncer à<br />

Marseille, <strong>en</strong> 2007. Nous avons mis deux ans à<br />

persuader la DGEFP que nous pouvions<br />

continuer à financer et réintroduire des fonds<br />

qu’elle nous a refusés. Aujourd’hui, la DGEFP a<br />

compris les PLIE et a <strong>en</strong>vie de les aider. C’est la<br />

première fois depuis vingt ans. Les PLIE<br />

remett<strong>en</strong>t des personnes à l’emploi. Il faut<br />

trouver des solutions. Nous devons nous<br />

battre pour que seuls les PLIE bénéfici<strong>en</strong>t de<br />

fonds europé<strong>en</strong>s <strong>en</strong> 2014.<br />

Jacques LĒON-EMILE<br />

J’ai une meilleure idée du lieu où je suis.<br />

J’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds votre discours très positif. Il faut<br />

qu’il se sache davantage.<br />

Martine COOL<br />

Je vous propose de ne pas aller plus loin<br />

sur la communication. L’<strong>en</strong>jeu de cet atelier<br />

est de vérifier nos fondam<strong>en</strong>taux.<br />

Mireille WEIST, Directrice du PLIE de Plaine Commune<br />

© Alliance Villes Emploi - 235 -


Quand on parle des fondam<strong>en</strong>taux, il<br />

est important de poursuivre les travaux sur<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé. Si notre travail<br />

n’est pas expliqué, on peut croire que le<br />

Conseil général fait la même chose que nous.<br />

Nous avons fait un audit de trois ans où l’on<br />

observe que les référ<strong>en</strong>ts n’ont pas su<br />

expliquer leur métier. Ils font de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé. Nous avons été<br />

pénalisés par cette lacune de communication<br />

car il a été conclu que les référ<strong>en</strong>ts servai<strong>en</strong>t<br />

peu et je me bats pour montrer qu’ils sont<br />

justem<strong>en</strong>t au cœur du métier. J’aimerais que<br />

les financeurs compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que nous ne leur<br />

volons pas du travail, car justem<strong>en</strong>t nous<br />

traitons un public dont ils ne sav<strong>en</strong>t que faire.<br />

J’aimerais que nous soyons davantage<br />

reconnus. Nous n’avons pas pu mettre <strong>en</strong><br />

place le référ<strong>en</strong>t unique qui peut suivre une<br />

personne. Or, le PLIE était le seul dispositif où<br />

il n’y avait pas de barrière. Dès lors, nous<br />

devons adresser les jeunes de moins de 26 ans<br />

à la Mission locale, d’autres à Pôle emploi et<br />

nous devons jongler <strong>en</strong>tre les structures. La<br />

référ<strong>en</strong>ce unique est difficile à mettre <strong>en</strong><br />

place à cause des part<strong>en</strong>aires qui ne<br />

compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas ce que nous faisons. On<br />

nous avance que nous sommes trop<br />

administratifs alors que nous sommes les<br />

seuls à prouver notre valeur ajoutée. Le<br />

combat est perman<strong>en</strong>t.<br />

Myriam LAHROUR, Directrice, Atout PLIE Nord-Ouest 91<br />

Concernant les fondam<strong>en</strong>taux, nous<br />

avons développé une grande force, cette<br />

plate-forme territorialisée qui nous a permis<br />

de travailler avec les part<strong>en</strong>aires. Aujourd’hui,<br />

nous sommes dans un combat d’appropriation<br />

des publics et des méthodes. C’est peut-être<br />

une idée utopiste, mais il faudrait que nous<br />

sommes un organisme intermédiaire, nous<br />

avons appris via le FSE à gérer le mieux<br />

possible une <strong>en</strong>veloppe, <strong>en</strong> la mutualisant. Ne<br />

peut-on pas, de manière expérim<strong>en</strong>tale, avoir<br />

la gestion d’une <strong>en</strong>veloppe, par exemple pour<br />

le Conseil régional, à redistribuer sur un<br />

territoire ? Nous mutualiserions réellem<strong>en</strong>t<br />

parv<strong>en</strong>ions à faire compr<strong>en</strong>dre à nos pour les associer à notre politique afin qu’il n’y<br />

financeurs que notre plate-forme territoriale<br />

leur apparti<strong>en</strong>t. Le Conseil général, le Conseil<br />

régional et l’Etat pourrai<strong>en</strong>t disposer de cet<br />

outil pour développer leur politique. Nous<br />

ait plus de concurr<strong>en</strong>ce. C’est très humain,<br />

nous nous investissons dans ce qui nous<br />

apparti<strong>en</strong>t et ce que nous pouvons maîtriser.<br />

Ce pourrait être une piste de travail.<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Nous avons participé à des travaux à la<br />

demande du Secrétariat général du Comité<br />

interministériel des Villes (SGCIV) sur les fonds<br />

politiques de la ville qui se consommai<strong>en</strong>t mal<br />

sur les territoires. Les réseaux des<br />

PLIE/Maisons de l’emploi et des Missions<br />

locales y ont été associés. Dans le rapport final<br />

que nous n’avons pas <strong>en</strong>core diffusé car il est<br />

<strong>en</strong> cours de validation finale, il est demandé<br />

que, dans les territoires où les PLIE sont<br />

prés<strong>en</strong>ts, ce soi<strong>en</strong>t eux qui gèr<strong>en</strong>t les fonds<br />

politiques de la ville, car ils ont un savoir faire<br />

reconnu <strong>en</strong> la matière. Voilà un élém<strong>en</strong>t<br />

positif à noter. Hervé MASUREL, le délégué<br />

général, a accepté d’inscrire ce point dans le<br />

rapport. J’ai proposé que, dans les territoires<br />

sans PLIE, la gestion puisse être donnée au<br />

PLIE voisin. Cela donne des moy<strong>en</strong>s<br />

supplém<strong>en</strong>taires au PLIE et le conforte comme<br />

plate-forme territoriale.<br />

Je rebondis sur les propos que vi<strong>en</strong>t de<br />

t<strong>en</strong>ir Myriam LAHROUR, elle a résumé les<br />

<strong>en</strong>jeux pour 2011. Corinne VAILLANT, sousdirectrice<br />

du FSE à la DGEFP, l’a dit hier, des<br />

groupes de travail vont se mettre <strong>en</strong> place afin<br />

de construire des part<strong>en</strong>ariats avec les<br />

Conseils généraux. Il sera nécessaire<br />

d’élaborer des articulations dans le cadre de la<br />

prochaine programmation. Cinq scénarios ont<br />

été décrits dans le rapport d’évaluation de<br />

l’axe 3 que nous vous avons diffusé :<br />

1. Mainti<strong>en</strong> <strong>en</strong> l’état, situation peu<br />

satisfaisante.<br />

2. Attribution de la qualité de chefs de<br />

file aux départem<strong>en</strong>ts, projet non<br />

satisfaisant à partir des quelques<br />

© Alliance Villes Emploi - 236 -


ares expéri<strong>en</strong>ces m<strong>en</strong>ées d’ores et<br />

déjà.<br />

3. Amélioration de la situation actuelle,<br />

hypothèse un floue.<br />

4. Lancem<strong>en</strong>t d’un appel à projets<br />

auquel l’<strong>en</strong>semble des part<strong>en</strong>aires<br />

peuv<strong>en</strong>t répondre, hypothèse qui ne<br />

correspond pas à la logique de service<br />

public cohér<strong>en</strong>t et coordonné que les<br />

PLIE ont développé depuis 20 ans <strong>en</strong><br />

matière de coordination des<br />

politiques d’insertion et<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t des publics<br />

concernés<br />

5. Ext<strong>en</strong>sion des PLIE sur tout le<br />

territoire national.<br />

C’est la première fois qu’un rapport<br />

m<strong>en</strong>tionne cette solution. Est-ce<br />

symbolique ? Certains Conseils Généraux où<br />

sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t les PLIE, avant la création du RSA,<br />

le font toujours. Ainsi, le Conseil général de la<br />

Gironde n’a pas changé ses pratiques. Il<br />

cofinance les PLIE pour des publics définis. Les<br />

PLIE concernés ont donc conservé leurs<br />

part<strong>en</strong>ariats avec ce CG. Hélas, le constat est<br />

que ces pratiques des CG sont minoritaires<br />

depuis la mise <strong>en</strong> œuvre de la compét<strong>en</strong>ce<br />

des CG <strong>en</strong> matière de gestion du RSA.<br />

Une <strong>en</strong>quête nouvelle sera lancée par<br />

les services de l’Alliance Villes Emploi.<br />

Marie-Chantal SAUZET, Directrice du PLIE de Val<strong>en</strong>ce<br />

Depuis deux jours, nous avons signé un généraux adoss<strong>en</strong>t leurs comités de pilotage<br />

PTI (Pacte Territorial d’Insertion) bidépartem<strong>en</strong>tal<br />

et technique aux nôtres et je vais les animer,<br />

Le Val<strong>en</strong>tinois-Sèvres-Ardèche.<br />

Au niveau de l’animation, les deux Conseils<br />

<strong>en</strong> tant que directrice, à titre expérim<strong>en</strong>tal sur<br />

2011.<br />

Mireille WEIST<br />

Nous évoquions tout à l’heure<br />

l’articulation avec les Maisons de l’emploi.<br />

Tout le monde veut faire de l’animation<br />

territoriale : PLIE, Maison de l’emploi et même<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

L’Etat et la Région annonc<strong>en</strong>t leur<br />

politique, il faudrait que les collectivités<br />

locales aussi exprim<strong>en</strong>t leur politique<br />

Mission locale. Le PLIE peine parfois à trouver<br />

sa place et cette situation est épuisante à<br />

vivre.<br />

d’animation territoriale. Il ne peut y avoir des<br />

politiques d’insertion différ<strong>en</strong>tes pour le PLIE,<br />

la Mission locale et la Maison de l’emploi.<br />

Sylvie CLEMENÇON, Directrice du PLIE du Val d’Orge et de l’Arpajonnais (Essonne)<br />

La question se pose aussi vis-à-vis des part<strong>en</strong>aires comme les Missions locales.<br />

services de l’Etat, <strong>en</strong> particulier au niveau du Certains fonds europé<strong>en</strong>s sont attribués aux<br />

départem<strong>en</strong>t. La politique n’est pas claire et la Missions locales, notamm<strong>en</strong>t pour l’animation<br />

légitimité pas nécessairem<strong>en</strong>t reconnue au territoriale. Notre manque de légitimité peut<br />

PLIE. Il y a souv<strong>en</strong>t des doubles jeux avec des v<strong>en</strong>ir aussi d’une politique incertaine de l’Etat.<br />

Marie-Dominique LACOSTE, Maison de l’emploi, PLIE et Mission locale de Lille<br />

Sur cette question, je rejoins à la manière de les structurer sur chaque<br />

B<strong>en</strong>oît DECQ. Nous avons écrit le manifeste de<br />

l’Alliance Villes Emploi il y a deux ans, dans<br />

lequel était précisé la manière dont les élus<br />

étai<strong>en</strong>t responsables sur leur territoire. Ces<br />

questions sont posées, organisées et traitées.<br />

C’est un combat inutile d’opposer Maison de<br />

territoire. Au sein de la Maison de l’emploi, il y<br />

a un programme spécifique pour les jeunes<br />

avec la Mission locale. Cela n’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre pas de<br />

fusion ou d’absorption. Les élus doiv<strong>en</strong>t y<br />

mettre de la cohér<strong>en</strong>ce et de la cohésion. On<br />

ne peut écrire les fondam<strong>en</strong>taux des PLIE sans<br />

l’emploi, PLIE et Mission locale. Il faut réfléchir<br />

© Alliance Villes Emploi - 237 -


les situer dans un <strong>en</strong>semblier et préciser leur<br />

rôle. Il serait bon de relire ce Manifeste.<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Il faudrait le repr<strong>en</strong>dre lors du groupe<br />

de travail « Les fondam<strong>en</strong>taux des PLIE », le<br />

relire et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t le modifier.<br />

Martine COOL<br />

Après le volet animation, je vous<br />

propose d’évoquer le volet<br />

Marie-Dominique LACOSTE<br />

Il serait intéressant de faire le li<strong>en</strong>.<br />

L’accompagnem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcé nous différ<strong>en</strong>cie.<br />

Nous avons donc une bonne connaissance des<br />

publics. Nous avons des idées d’élaboration<br />

d’actions <strong>en</strong> analysant les parcours et les<br />

besoins. Aujourd’hui, la situation est un peu<br />

différ<strong>en</strong>te. Au sein des Maisons de l’emploi,<br />

nous avons dû réfléchir à l’ingénierie portée<br />

par la Maison de l’emploi et le PLIE. Chez<br />

nous, la clause d’insertion est portée par la<br />

ingénierie d’actions. Le porte-t-on aujourd’hui,<br />

comm<strong>en</strong>t et avec quels moy<strong>en</strong>s ?<br />

Maison de l’emploi, mais pour y répondre, <strong>en</strong><br />

fonction des publics et des marchés, c’est le<br />

PLIE qui développe une ingénierie d’actions<br />

totalem<strong>en</strong>t adaptée. Il faut l’écrire. Les<br />

Maisons de l’emploi sont généralistes sur la<br />

clause, elles maîtris<strong>en</strong>t le juridique et les<br />

articles. Les PLIE peuv<strong>en</strong>t maîtriser aussi, mais<br />

ce qui fait leur force est le développem<strong>en</strong>t<br />

d’actions pour une mise <strong>en</strong> place adaptée de<br />

la clause, face au marché.<br />

Martine COOL<br />

Quand il n’y a pas de Maison de<br />

l’emploi, le PLIE porte plus généralem<strong>en</strong>t<br />

l’ingénierie du territoire.<br />

Myriam LARHOUR<br />

Comm<strong>en</strong>t peut-on essayer, avant 2014,<br />

de pousser les collectivités locales à rep<strong>en</strong>ser<br />

la généralisation du dispositif et l’ext<strong>en</strong>sion de<br />

certains PLIE afin que nous soyons plus<br />

nombreux, donc plus forts dans la<br />

négociation et que nous puissions accroître<br />

notre légitimité ? Sur l’accompagnem<strong>en</strong>t,<br />

l’expertise concernant l’accompagnem<strong>en</strong>t<br />

r<strong>en</strong>forcé doit être poursuivie. Au niveau<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Nous organisons une formation pour les<br />

référ<strong>en</strong>ts du Nord-Pas-de-Calais, les seuls qui<br />

nous l’avai<strong>en</strong>t demandée, depuis plusieurs<br />

B<strong>en</strong>oît DECQ<br />

Il y a cette éternelle question des<br />

découpages territoriaux, de la réorganisation<br />

de la carte des intercommunalités et de<br />

l’aménagem<strong>en</strong>t du territoire. Ils pollu<strong>en</strong>t tous<br />

les débats, la volonté du gouvernem<strong>en</strong>t<br />

actuel, et dépass<strong>en</strong>t le clivage politique. Eston<br />

<strong>en</strong> capacité, à l’Alliance Villes Emploi, de<br />

proposer que la compét<strong>en</strong>ce d’aménagem<strong>en</strong>t<br />

de la politique d’insertion, dans les futures lois<br />

de réaménagem<strong>en</strong>t du territoire, soit posée et<br />

confiée à un interlocuteur unique sur des<br />

périmètres cohér<strong>en</strong>ts ?<br />

national, au même titre que la relation avec<br />

les <strong>en</strong>treprises ou les clauses d’insertion,<br />

pourrait-on remettre <strong>en</strong> place des formations<br />

et des groupes où l’accompagnem<strong>en</strong>t serait<br />

travaillé ? C’est le travail de<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t, donc du référ<strong>en</strong>t PLIE, qui<br />

doit être rep<strong>en</strong>sé. Nous avons parfois des<br />

difficultés à am<strong>en</strong>er nos équipes à<br />

s’approprier vraim<strong>en</strong>t cette id<strong>en</strong>tification.<br />

années. Elle est financée <strong>en</strong> totalité par la<br />

Région, dans le Contrat de Plan Etat-Région.<br />

Nous avons quatre modules construits pour<br />

© Alliance Villes Emploi - 238 -


les référ<strong>en</strong>ts. J’intervi<strong>en</strong>s dans cette<br />

formation, et je suis parfois très étonnée par<br />

le décalage <strong>en</strong>tre la connaissance des<br />

référ<strong>en</strong>ts, notamm<strong>en</strong>t sur la formation<br />

professionnelle, et leur capacité à disp<strong>en</strong>ser<br />

Marie-Dominique LACOSTE<br />

On pourrait imaginer au moins que le<br />

référ<strong>en</strong>tiel soit diffusé à l’intérieur du réseau<br />

pour qu’év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t les PLIE s’<strong>en</strong><br />

un savoir face à des publics dans le<br />

dénuem<strong>en</strong>t. Je ne sais si cette formation serait<br />

généralisable sur d’autres régions, il faudrait<br />

trouver des moy<strong>en</strong>s.<br />

empar<strong>en</strong>t <strong>en</strong> région. Au départ, nous avions<br />

négocié de cette manière.<br />

Christophe TYACK<br />

Nous avons travaillé avec le CARIF-OREF<br />

pour élever <strong>en</strong> compét<strong>en</strong>ces les référ<strong>en</strong>ts du<br />

PLIE.<br />

Thierry ARQUIZAN<br />

Les référ<strong>en</strong>ts que nous payons sont des<br />

salariés de Pôle emploi, de la Mission locale et<br />

des villes. C’est bi<strong>en</strong> le travail qu’ils font<br />

<strong>en</strong>semble et leurs échanges qui donn<strong>en</strong>t le<br />

plus. Si, à côté de cette qualité de parcours, il<br />

n’y a pas d’outils dans le territoire, nous<br />

n’avançons pas. Nous possédons la<br />

connaissance du local, avec les élus locaux. Il<br />

faut travailler avec les <strong>en</strong>treprises et les<br />

organismes sur place. En 2002, je suis arrivé<br />

<strong>en</strong> Seine-Saint-D<strong>en</strong>is. Nous avons réalisé le<br />

diagnostic. Dans la partie du départem<strong>en</strong>t<br />

Bagnolet, Montreuil, Noisy-le-Sec,<br />

Romainville, il y avait beaucoup d’<strong>en</strong>treprises<br />

et d’organismes sociaux et l’histoire politique<br />

faisait qu’ils ne se parlai<strong>en</strong>t pas. A travers le<br />

PLIE, comm<strong>en</strong>t transformer ce territoire ?<br />

Nous avons tout sérié, créé du réseau<br />

d’<strong>en</strong>treprises et l’avons relié au social. Nous<br />

B<strong>en</strong>oît DECQ<br />

Nous n’avons pas abordé le sujet des<br />

li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre PLIE et Mission locale. Nous avons<br />

des métiers cousins germains et nous devons<br />

aller plus loin dans la discussion pour<br />

l’harmonisation des deux réseaux et le<br />

r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de nos li<strong>en</strong>s. Les Missions<br />

Locales ont un savoir-faire sur<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des publics et ont été<br />

instrum<strong>en</strong>talisées. Nous avons ce savoir-faire<br />

Martine COOL<br />

Merci B<strong>en</strong>oît DECQ, cette question était<br />

intéressante à m<strong>en</strong>tionner <strong>en</strong> fin d’atelier<br />

avons été voir la fondation FACE (Fondation<br />

Agir Contre l’Exclusion) <strong>en</strong> leur proposant du<br />

FSE, 100% au départ, et les moy<strong>en</strong>s du PLIE<br />

qui a mis à disposition des salariés. Le MEDEF,<br />

la Chambre de commerce et toutes les<br />

<strong>en</strong>treprises que nous visitions pour un Club<br />

d’<strong>en</strong>treprise disai<strong>en</strong>t qu’ils n’arrivai<strong>en</strong>t à<br />

mobiliser personne. Ce Club s’est monté avec<br />

une dizaine d’<strong>en</strong>treprises. Cinq ans plus tard, il<br />

y <strong>en</strong> a cinquante. Le FSE est de 18%. Le club<br />

s’est beaucoup développé avec les collèges,<br />

suivant la volonté des <strong>en</strong>treprises. Nous avons<br />

mis fin aux mises à disposition. Ce club a<br />

développé des actions qui n’ont plus toutes à<br />

voir avec l’emploi. De très bonnes actions ont<br />

eu un financem<strong>en</strong>t de la fondation DELL. Sans<br />

réflexion <strong>en</strong> amont, sans ce levier, le FSE et le<br />

Comité de pilotage, il n’y aurait pas de club et<br />

ri<strong>en</strong> n’aurait été fait.<br />

avec des méthodes différ<strong>en</strong>tes et avons été<br />

fragilisés. Entre notre savoir-faire<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t, de part<strong>en</strong>ariat pour<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t et celui des Missions<br />

locales pour la prise <strong>en</strong> compte de la globalité<br />

des questions des publics, il y a des points de<br />

r<strong>en</strong>contre possibles et une construction<br />

commune de cette réaffirmation de la volonté<br />

d’accompagnem<strong>en</strong>t des publics.<br />

dont je vais t<strong>en</strong>ter de restituer quelques<br />

élém<strong>en</strong>ts avant de laisser Marie-Pierre<br />

© Alliance Villes Emploi - 239 -


ESTABLIE d’ARGENCĒ pour conclure. Sur<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t, deux élém<strong>en</strong>ts ont été<br />

posés. Le premier concerne les publics, leurs<br />

spécificités. Leur définition est-elle possible au<br />

niveau national, est-ce une affaire<br />

territoriale ? Le second traite de la spécificité<br />

de notre démarche où nous avons bi<strong>en</strong> pointé<br />

la question du part<strong>en</strong>ariat. Nous<br />

n’accompagnons pas seuls et c’est ce qui fait<br />

notre spécificité. J’ai relevé le point de la<br />

construction d’étapes avec les participants.<br />

Comm<strong>en</strong>t innover dans le temps du parcours<br />

pour construire des étapes qui ne sont pas<br />

nécessairem<strong>en</strong>t « marchandes » avec les<br />

participants ?<br />

On a parlé d’accompagnem<strong>en</strong>t PLIE par<br />

rapport aux autres dispositifs : comm<strong>en</strong>t<br />

assurer un accompagnem<strong>en</strong>t dans la durée<br />

avec les contraintes des dispositifs de<br />

formation qui recherch<strong>en</strong>t des résultats à<br />

court terme ? Des leviers ont été repérés afin<br />

de conforter l’accompagnem<strong>en</strong>t, celui de l’IAE<br />

et celui du RSA, qui peut être un levier<br />

supplém<strong>en</strong>taire. Enfin, j’ai noté l’importance<br />

de structurer et d’organiser des formations<br />

avec les référ<strong>en</strong>ts PLIE afin qu’ils s’appropri<strong>en</strong>t<br />

cette démarche.<br />

Sur la plate-forme territoriale, j’ai relevé<br />

l’idée de Myriam LAHROUR qui s’interrogeait<br />

sur la manière de faire <strong>en</strong> sorte que les<br />

part<strong>en</strong>aires se l’appropri<strong>en</strong>t comme outil.<br />

Derrière cette démarche se pose la question<br />

de la relation avec la politique de la ville.<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ disait<br />

qu’elle était intégrée au rapport sur les PLIE<br />

porteurs du volet emploi de la politique de la<br />

ville. Vous avez parlé de la question de la<br />

relation avec le Conseil général, avec<br />

l’exemple de Val<strong>en</strong>ce où le PLIE anime le PTI,<br />

de l’articulation <strong>en</strong>tre PLIE et Maisons de<br />

l’emploi qui r<strong>en</strong>voie à la responsabilité des<br />

élus. Les élus doiv<strong>en</strong>t être porteurs de cette<br />

articulation et exprimer un choix politique.<br />

L’articulation PLIE et Mission locale relève<br />

aussi de ce que veul<strong>en</strong>t faire les élus sur leur<br />

territoire. Vous avez m<strong>en</strong>tionné la question de<br />

la légitimité reconnue par l’Etat et ses services<br />

déconc<strong>en</strong>trés. Comm<strong>en</strong>t est-on reconnu<br />

comme plate-forme territoriale et quelle est la<br />

cohér<strong>en</strong>ce de nos périmètres ? L’ext<strong>en</strong>sion<br />

des PLIE pourrait permettre cette cohér<strong>en</strong>ce.<br />

L’ingénierie d’actions n’a pas beaucoup<br />

été développée. Vous avez évoqué les actions<br />

montées par rapport aux besoins des<br />

participants, celles qui sont adaptées au<br />

territoire et qui ont un niveau d’interv<strong>en</strong>tion<br />

différ<strong>en</strong>t selon la prés<strong>en</strong>ce d’une Maison de<br />

l’emploi ou pas. Il y a eu un exemple donné<br />

sur la création d’un club FACE, exemple<br />

d’ingénierie portée par un PLIE pour être<br />

appui dans le monde économique et qui<br />

débouche sur une structure autonome.<br />

Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCĒ<br />

Les travaux continu<strong>en</strong>t au sein de<br />

l’Alliance Villes Emploi avec les groupes de<br />

travail des fondam<strong>en</strong>taux du PLIE. Si des<br />

directeurs veul<strong>en</strong>t nous rejoindre, c’est un<br />

objectif de l’année 2011.<br />

© Alliance Villes Emploi - 240 -


241


Atelier<br />

L’emploi et l’insertion<br />

au cœur de la Politique de la Ville<br />

V<strong>en</strong>dredi 10 décembre 2010<br />

Laetitia BACCON<br />

Chargé de Mission, Maison de l’emploi du Pays de Brest<br />

Ibrahima SEYE<br />

Directeur du PLIE Intercommunal Nord Essonne<br />

Sabine THIBAUD<br />

Responsable du Départem<strong>en</strong>t Emploi Insertion et Développem<strong>en</strong>t Economique, Secrétariat<br />

Général du Comité Interministériel des Villes<br />

Animation<br />

Luc BELVAL<br />

Consultant, E2i<br />

242


Sabine THIBAUD<br />

En guise d’introduction, je propose de<br />

prés<strong>en</strong>ter quelques données de cadrage<br />

relatives à la situation de l’emploi dans les<br />

quartiers ; elles seront publiées dans l’édition<br />

2010 du rapport de l’ONZUS, disponible à<br />

partir du 20 décembre.<br />

En 2009, la situation de l’emploi s’est à<br />

nouveau dégradée dans la France <strong>en</strong>tière, tout<br />

particulièrem<strong>en</strong>t dans les quartiers de la<br />

politique de la ville. On note deux points de<br />

pourc<strong>en</strong>tage d’augm<strong>en</strong>tation du chômage<br />

dans les ZUS et quatre points dans les Zones<br />

Franches Urbaines (ZFU) qui constitu<strong>en</strong>t un<br />

sous-<strong>en</strong>semble des ZUS. Le taux de chômage<br />

atteint ainsi 18,6% dans les ZUS et 23,3 % dans<br />

les ZFU. Au plan national, le taux de chômage<br />

a progressé de 1, 7 %, ce qui le porte à 9,2%.<br />

On compte désormais près de 500 000<br />

demandeurs d’emploi dans les quartiers<br />

prioritaires.<br />

N’oublions pas qu’une part des<br />

habitants des quartiers prioritaires sans<br />

emploi n’est pas connue du Service Public de<br />

l’Emploi (SPE), c’est tout particulièrem<strong>en</strong>t le<br />

cas des jeunes. Nous estimons ainsi que près<br />

d’un jeune sur deux <strong>en</strong> recherche d’emploi<br />

n’est pas inscrit comme demandeur auprès du<br />

SPE. Les informations communiquées par les<br />

Missions locales dans les dix départem<strong>en</strong>ts au<br />

sein desquels la politique de la Ville est la plus<br />

prés<strong>en</strong>te attest<strong>en</strong>t ce fait.<br />

C’est dire à quel point la situation de<br />

l’emploi est critique dans les quartiers.<br />

Selon une étude de la DARES visant les<br />

15-29 ans, la part des non diplômés est deux<br />

fois supérieure <strong>en</strong> ZUS : 41 % contre 22 % dans<br />

la France <strong>en</strong>tière ; et la part des diplômés du<br />

supérieur est de 20 % dans les ZUS contre 33<br />

% dans la France <strong>en</strong>tière. Toutes choses égales<br />

par ailleurs, les jeunes actifs habitant <strong>en</strong> ZUS<br />

conserv<strong>en</strong>t une probabilité plus élevée d’être<br />

au chômage qu’<strong>en</strong> emploi (1,6 fois plus<br />

élevée) ou d’être <strong>en</strong> emploi non qualifié qu’<strong>en</strong><br />

emploi qualifié (probabilité 1,2 fois plus<br />

élevée). Il est ainsi constaté un effet résiduel<br />

« quartier » qui constitue un obstacle<br />

supplém<strong>en</strong>taire à l’insertion professionnelle<br />

des résid<strong>en</strong>ts des quartiers.<br />

Un rapport de l’IGAS, r<strong>en</strong>du public <strong>en</strong><br />

juillet 2010, a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’<strong>en</strong>jeu de la<br />

formation qualifiante pour les habitants des<br />

ZUS, et notamm<strong>en</strong>t par l’alternance qui<br />

constitue une voie d’insertion efficace (70 %<br />

des jeunes qui sont r<strong>en</strong>trés <strong>en</strong> contrat<br />

d’appr<strong>en</strong>tissage ou professionnalisation<br />

connaiss<strong>en</strong>t une sortie <strong>en</strong> emploi). Le<br />

paradoxe est que l’accès aux contrats <strong>en</strong><br />

alternance est extrêmem<strong>en</strong>t limité pour les<br />

publics ZUS. Les jeunes des ZUS sont <strong>en</strong>core<br />

plus éloignés que les autres de cet objectif<br />

d’<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> formation par alternance promue<br />

par le gouvernem<strong>en</strong>t.<br />

Ce rapport de l’IGAS souligne égalem<strong>en</strong>t<br />

que la population issue des ZUS est sousreprés<strong>en</strong>tée<br />

parmi la population bénéficiaire<br />

des prestations de Pôle emploi. Ce constat<br />

converge avec une analyse de la DARES,<br />

publiée dans le rapport 2010 de l’ONZUS qui<br />

met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce que la part des bénéficiaires<br />

de contrats aidés issus des ZUS est moindre<br />

que ce que représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t ces publics dans la<br />

demande d’emploi et bi<strong>en</strong> moindre <strong>en</strong>core si<br />

l’on considère exclusivem<strong>en</strong>t les demandeurs<br />

d’emploi non qualifiés qui constitu<strong>en</strong>t le<br />

public cible des contrats aidés. Cette part est<br />

<strong>en</strong> recul depuis trois ans, notamm<strong>en</strong>t pour les<br />

contrats aidés du secteur marchand. Ainsi,<br />

globalem<strong>en</strong>t, plus les dispositifs sont efficaces<br />

dans l’<strong>en</strong>trée sur le marché de l’emploi et<br />

moins les publics des quartiers y sont<br />

prés<strong>en</strong>ts.<br />

Cette situation conduit le ministère de<br />

la ville à négocier avec le ministère de l’emploi<br />

et Pôle emploi une meilleure prise <strong>en</strong> compte<br />

dans leur action, des spécificités territoriales,<br />

et notamm<strong>en</strong>t, des besoins des résid<strong>en</strong>ts des<br />

ZUS. Cela constitue une approche nouvelle.<br />

Simultaném<strong>en</strong>t, nous avons m<strong>en</strong>é un<br />

travail avec les réseaux des PLIE/Maisons de<br />

l’emploi et des Missions locales, pour dégager<br />

des élém<strong>en</strong>ts de méthode visant à mieux<br />

territorialiser les politiques de l’emploi et à<br />

mieux les mobiliser au profit des publics des<br />

quartiers, notamm<strong>en</strong>t dans le cadre des<br />

contrats urbains de cohésion sociale (Cucs). Ce<br />

travail a été réalisé <strong>en</strong>tre avril et juillet<br />

derniers avec l’accompagnem<strong>en</strong>t de la<br />

243


coopérative E2i et de Luc BELVAL <strong>en</strong><br />

particulier. Un rapport qui capitalise ces<br />

travaux sera très largem<strong>en</strong>t diffusé au début<br />

de l’année prochaine.<br />

La politique de la Ville est dans le<br />

domaine de l’emploi, impliquée dans<br />

différ<strong>en</strong>ts dispositifs part<strong>en</strong>ariaux visant<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des jeunes vers l’emploi,<br />

avec des opérateurs publics ou privés : les<br />

Ecoles de la deuxième chance ou l’EPIDE avec<br />

des objectifs d’accueil de jeunes issus des ZUS<br />

à hauteur de 50 % des <strong>en</strong>trées, mais aussi le<br />

Contrat d’autonomie mis <strong>en</strong> œuvre dans 34<br />

départem<strong>en</strong>ts par des opérateurs privés à<br />

destination exclusive des jeunes issus des<br />

quartiers prioritaires.<br />

Le CIVIS, mis <strong>en</strong> œuvre par les Missions<br />

locales, constitue le droit commun dont<br />

bénéficie de nombreux jeunes des quartiers et<br />

auquel la politique de la ville prête égalem<strong>en</strong>t<br />

une grande att<strong>en</strong>tion.<br />

Avec l’<strong>en</strong>semble des acteurs concernés,<br />

nous <strong>en</strong>gageons une réflexion visant à<br />

id<strong>en</strong>tifier les voies et moy<strong>en</strong>s d’un accès plus<br />

significatif à l’alternance des jeunes qui<br />

résid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ZUS.<br />

L’action sur les freins à l’emploi<br />

(mobilité, garde d’<strong>en</strong>fants…) dans le cadre<br />

d’appels à projets ou des Cucs, les contrats<br />

aidés, l’insertion par l’activité économique et<br />

la mise <strong>en</strong> œuvre des clauses dans le cadre<br />

des projets de rénovation urbaine ou, plus<br />

largem<strong>en</strong>t, dans les marchés publics<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une importance particulière pour<br />

la politique de la ville, compte t<strong>en</strong>u des<br />

caractéristiques des demandeurs d’emploi<br />

dans les quartiers. Les PLIE sont <strong>en</strong> première<br />

ligne pour mettre <strong>en</strong> œuvre ces clauses, ils<br />

peuv<strong>en</strong>t contribuer à mieux les mobiliser au<br />

profit des publics des quartiers. Nous avons<br />

des échanges à ce sujet avec l’Alliance Villes<br />

Emploi et le Service des Achats de l’Etat. Il<br />

serait intéressant d’id<strong>en</strong>tifier ce qui peut, plus<br />

particulièrem<strong>en</strong>t, poser problème aux publics<br />

des quartiers de la politique de la Ville.<br />

Dans le domaine du souti<strong>en</strong> à l’activité,<br />

la politique de la ville est pourvue de deux<br />

outils privilégiés : l’EPARECA, <strong>en</strong> charge de la<br />

revitalisation commerciale lorsque les<br />

investisseurs privés ont r<strong>en</strong>oncé, et les zones<br />

franches urbaines (ZFU). Il s’agit d’un dispositif<br />

d’exonération de charges pour des <strong>en</strong>treprises<br />

implantées, qui s’install<strong>en</strong>t ou se cré<strong>en</strong>t dans<br />

une c<strong>en</strong>taine de quartiers. Une clause<br />

d’embauche s’impose à ces <strong>en</strong>treprises <strong>en</strong><br />

contrepartie des avantages qui leurs sont<br />

cons<strong>en</strong>tis. Au-delà de la clause d’embauche<br />

des habitants des quartiers prioritaires, ce<br />

dispositif a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’<strong>en</strong>jeu de la GPEC<br />

territoriale. Parce que les marchés de l’emploi<br />

de proximité ont leurs limites, la question du<br />

travail à faire se pose avec le bassin<br />

économique local pour faciliter l’accès des<br />

publics des quartiers à l’emploi. Le rôle des<br />

outils territoriaux que sont les PLIE et les<br />

Maisons de l’emploi est majeur de ces deux<br />

points de vue.<br />

Les ZFU expirant à la fin de l’année<br />

prochaine, un groupe de travail a été mis <strong>en</strong><br />

place à l’initiative de Madame AMARA au mois<br />

d’octobre dernier et dont la présid<strong>en</strong>ce a été<br />

confiée à Eric RAOULT, anci<strong>en</strong> ministre,<br />

député-maire du Raincy, qui a créé les ZFU <strong>en</strong><br />

1996 par la loi dite Pacte de relance pour la<br />

ville. Ce dernier est chargé de réfléchir aux<br />

modalités d’accompagnem<strong>en</strong>t de sortie des<br />

ZFU, <strong>en</strong> investiguant les ZFU, le<br />

développem<strong>en</strong>t économique, l’emploi et<br />

l’insertion. Ce groupe de travail est donc<br />

susceptible de faire des propositions dans des<br />

domaines assez larges, dont ceux de<br />

l’insertion. Cette mission a été confirmée par<br />

le ministre de la ville, Maurice LEROY. Le<br />

secrétariat général du CIV assure le secrétariat<br />

de ce groupe de travail. Un rapport de<br />

propositions sera remis au mois de mars au<br />

ministre de la ville.<br />

Trois axes de réflexion se dégag<strong>en</strong>t à ce<br />

stade des travaux du groupe :<br />

1/ Une ZFU rénovée qui recouvre<br />

différ<strong>en</strong>tes hypothèses : un dispositif<br />

d’exonération réservé à des créateurs<br />

d’<strong>en</strong>treprise, la poursuite d’un dispositif<br />

intégral au profit des ZFU les plus réc<strong>en</strong>tes, un<br />

dispositif limité aux activités de commerce…<br />

2/ L’intégration de l’opportunité<br />

économique des quartiers dans une stratégie<br />

de développem<strong>en</strong>t économique<br />

d’agglomération (articulation avec les contrats<br />

de site, avec les contrats de développem<strong>en</strong>t<br />

244


territorial du Grand Paris, mise <strong>en</strong> place d’un<br />

fonds pour la revitalisation économique…).<br />

3/ L’insertion et l’emploi autour de l’IAE<br />

et de l’économie sociale et solidaire, qui<br />

pourrait constituer un axe important de<br />

propositions.<br />

Un mot sur les Cucs pour finir. La<br />

circulaire de novembre dernier donne des<br />

indications précises : les contrats sont<br />

prorogés <strong>en</strong> l’état jusqu’<strong>en</strong> 2014. Il sera mis <strong>en</strong><br />

place des contrats expérim<strong>en</strong>taux sur un<br />

nombre limité de sites, structurés autour de la<br />

territorialisation des politiques de l’emploi et<br />

éducatives.<br />

La question de l’emploi reste majeure.<br />

Laetitia BACCON<br />

Je suis chargée de mission à la Maison<br />

de l’emploi du pays de Brest. Je vous propose<br />

de rev<strong>en</strong>ir sur le mode organisationnel, qui a<br />

été choisi <strong>en</strong> coopération avec le<br />

développem<strong>en</strong>t social urbain de la collectivité<br />

Brest Métropole Océane et la Maison de<br />

l’emploi du pays de Brest, pour porter et<br />

animer le volet insertion du Contrat Urbain. Je<br />

vous parlerai <strong>en</strong>suite de deux illustrations<br />

précises : le dispositif ISEO qui concerne les<br />

quartiers prioritaires et une action que nous<br />

m<strong>en</strong>ons depuis 2007 « Tal<strong>en</strong>ts de nos<br />

quartiers » et qui traite de l’insertion<br />

professionnelle via la création d’activités.<br />

Nous avons déjà un peu de recul sur ces<br />

actions, puisque nous les suivons et les<br />

évaluons depuis plusieurs années, et sommes<br />

assez satisfaits de leurs retombées sur les<br />

quartiers prioritaires.<br />

Dans un premier temps, je vais vous<br />

prés<strong>en</strong>ter la manière dont nous nous<br />

organisons sur le territoire. D’un côté, il y a la<br />

Maison de l’emploi du pays de Brest qui, au<br />

titre de l’axe 2, a été id<strong>en</strong>tifiée pour animer et<br />

porter le volet insertion, emploi,<br />

développem<strong>en</strong>t économique du Contrat<br />

Urbain, et de l’autre côté, la collectivité de<br />

Brest Métropole Océane qui porte la totalité<br />

du CUCS. Notre souhait a été de créer un<br />

groupe Solidarité Emploi dans lequel nous<br />

retrouvons des part<strong>en</strong>aires communs à ces<br />

deux <strong>en</strong>tités, à savoir le PLIE, la Mission locale,<br />

la BMO à travers le DSU et son service<br />

insertion, la Maison de l’emploi, le Conseil<br />

général à travers ses services insertion et<br />

action sociale, Pôle emploi, le CCAS de la Ville<br />

de Brest et l’Etat. L’idée est que le groupe<br />

Solidarité Emploi gère à la fois l’évaluation et<br />

l’impulsion des projets sur les quartiers<br />

prioritaires ainsi que tout ce qui va être lié à<br />

l’instruction financière des projets. Nous nous<br />

r<strong>en</strong>controns donc cinq à six fois dans l’année,<br />

pour traiter de l’instruction mais surtout pour<br />

solliciter les part<strong>en</strong>aires qui bénéfici<strong>en</strong>t de ces<br />

financem<strong>en</strong>ts, afin d’évaluer l’action et de voir<br />

comm<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>ir et dynamiser des<br />

thématiques spécifiques <strong>en</strong> direction des<br />

quartiers prioritaires de la ville de Brest. Les<br />

actions port<strong>en</strong>t sur la création d’activités ou<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t de publics particuliers<br />

(féminins, jeunes…). Un de nos constats est<br />

qu’une grande partie des publics <strong>en</strong> insertion<br />

n’est pas suivie par les opérateurs et les<br />

dispositifs du droit commun. Comm<strong>en</strong>t allonsnous<br />

demain remobiliser ces publics et faire<br />

du relais avec les dispositifs existants<br />

pertin<strong>en</strong>ts et compét<strong>en</strong>ts ?<br />

Le premier dispositif, ISEO, pour<br />

informer et accompagner vers l’emploi, vise<br />

les habitants de nos quatre quartiers<br />

prioritaires (dont trois sont ZUS). L’objectif de<br />

ce dispositif, créé <strong>en</strong> 2007, est de repérer les<br />

populations les plus éloignées de l’emploi qui<br />

ne sont pas suivies par les part<strong>en</strong>aires de<br />

l’insertion (Pôle emploi, la Mission locale, le<br />

PLIE et le Conseil général) pour les<br />

remobiliser, et de faire du relais avec les<br />

dispositifs existants. Il consiste <strong>en</strong> un service<br />

d’écoute, à proximité des habitants des ZUS,<br />

qui fait de la remédiation à destination de<br />

tous publics (sans ciblage d’un public<br />

particulier) et crée du relais avec tous les<br />

dispositifs existants. Il est aussi une aide à<br />

l’impulsion de nouvelles actions, puisqu’il est<br />

la porte d’<strong>en</strong>trée que nous mobilisons pour<br />

travailler, au titre du CUCS, une<br />

problématique spécifique aux publics<br />

prioritaires. Il s’agit du point d’ancrage que<br />

nous allons mobiliser pour expérim<strong>en</strong>ter de<br />

nouvelles actions. ISEO vise prioritairem<strong>en</strong>t les<br />

personnes qui ne sont pas suivies par les<br />

organismes existants, tels que Pôle emploi, la<br />

245


Mission locale, le PLIE et le Conseil général,<br />

ainsi que les personnes qui sont inscrites dans<br />

ces structures mais qui les ont désertées. Ce<br />

dispositif peut aussi profiter aux structures de<br />

l’emploi lorsque les publics qu’elles<br />

accompagn<strong>en</strong>t ne trouv<strong>en</strong>t pas de solutions<br />

dans les projets qui leur sont proposés.<br />

Le service fait de l’accueil, soit 530<br />

accueils sur une année et 320<br />

accompagnem<strong>en</strong>ts, mais a pour objectif de<br />

recréer du li<strong>en</strong> collectif, de remobiliser les<br />

personnes qui sont <strong>en</strong> rejet de l’institution et<br />

d’être dans le champ social. La question qui<br />

s’est posée est de savoir où s’arrête le travail<br />

des uns et où comm<strong>en</strong>ce le travail des autres.<br />

Des conv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong>tre ISEO, Pôle emploi et la<br />

Mission locale fix<strong>en</strong>t les objectifs, pour éviter<br />

les doublons et la confusion <strong>en</strong>tre les missions<br />

des conseillers (le « qui fait quoi »). Deux<br />

années ont été nécessaires pour bi<strong>en</strong> cadrer<br />

les choses et les formaliser.<br />

Le relais est fait sur des actions telles<br />

que la clause d’insertion que nous avons dans<br />

nos missions et un effort tout particulier a été<br />

réalisé au profit du public ZUS, puisque 43 %<br />

des offres liées à la clause au niveau de<br />

l’agglomération brestoise ont été pourvues<br />

par des publics issus de la ZUS. Cela a été un<br />

choix politique de l’agglomération de<br />

favoriser cette ori<strong>en</strong>tation mais cela a pris du<br />

temps et ne s’est pas toujours fait de façon<br />

aisée.<br />

La deuxième action mise <strong>en</strong> œuvre<br />

depuis 2007, « Tal<strong>en</strong>ts de nos quartiers »,<br />

concerne la s<strong>en</strong>sibilisation à la création<br />

d’activité dans un but d’insertion<br />

professionnelle. L’idée est de proposer une<br />

thématique de remobilisation des personnes<br />

sur la notion même d’emploi, par une création<br />

<strong>en</strong> tant que telle d’<strong>en</strong>treprise ou par une<br />

reprise de parcours d’insertion avec un retour<br />

à l’emploi salarié. Dans la pratique, 183<br />

porteurs d’idées ont été s<strong>en</strong>sibilisés sur les<br />

quartiers prioritaires depuis 2007, 75 ont créé<br />

leur activité (au premier trimestre 2010, 68<br />

Luc BELVAL<br />

Je reti<strong>en</strong>s plusieurs choses de cette<br />

expéri<strong>en</strong>ce :<br />

1/ Une mobilisation de l’<strong>en</strong>semble des<br />

part<strong>en</strong>aires, sans coupure <strong>en</strong>tre l’insertion<br />

sont <strong>en</strong>core <strong>en</strong> activité), 41 ont retrouvé un<br />

emploi. Le relais a toujours fonctionné vers les<br />

acteurs de l’insertion, et notamm<strong>en</strong>t le PLIE<br />

qui a capté un public qu’il ne connaissait pas.<br />

Ces personnes, <strong>en</strong> intégrant les dispositifs, ont<br />

trouvé ou retrouvé un emploi salarié.<br />

Les acteurs relais ont été mobilisés (les<br />

conseillers insertion, les assistantes sociales,<br />

les coordinateurs jeunesse) afin de leur faire<br />

mieux connaître l’<strong>en</strong>semble du réseau de la<br />

création d’<strong>en</strong>treprise et de lever tous leurs<br />

préjugés (par rapport aux financem<strong>en</strong>ts et aux<br />

connaissances <strong>en</strong> matière de gestion et<br />

d’économie), nos propres réseaux ayant la<br />

capacité d’accompagner la création<br />

d’<strong>en</strong>treprise.<br />

Depuis trois ou quatre ans, nous avons<br />

de très bons retours car les créations<br />

d’<strong>en</strong>treprise ont été faites au sein du quartier,<br />

ce qui répond à l’<strong>en</strong>jeu de développem<strong>en</strong>t<br />

économique du quartier.<br />

Le 7 décembre dernier, s’est t<strong>en</strong>u un<br />

premier mini-forum afin de valoriser le travail<br />

qui a été réalisé dans le quartier le plus<br />

concerné par les difficultés <strong>en</strong> matière<br />

d’insertion professionnelle. Etai<strong>en</strong>t invités une<br />

dizaine de créateurs ayant bénéficié des<br />

sessions de formation, pour leur témoignage<br />

sur leur parcours et le champ des possibles<br />

grâce aux moy<strong>en</strong>s et dispositifs existants sur le<br />

territoire, et pour la valorisation de leurs<br />

vitrines commerciales. Une c<strong>en</strong>taine de<br />

personnes est v<strong>en</strong>ue à cette manifestation,<br />

notamm<strong>en</strong>t des professionnels et des<br />

personnes <strong>en</strong> insertion (10 à 15 créateurs<br />

pot<strong>en</strong>tiels se sont déplacés sur chaque atelier<br />

pour trouver des réponses à leurs projets).<br />

Nous avons mobilisé, six mois avant, le<br />

dispositif ISEO, afin de constituer un groupe<br />

de travail sur la thématique de la création<br />

d’<strong>en</strong>treprise. Sur la base de toutes les<br />

problématiques qui nous ont été remontées,<br />

nous avons créé des ateliers chargés<br />

d’apporter des réponses concrètes à toutes<br />

les questions posées.<br />

sociale et l’insertion professionnelle, voire la<br />

création d’activité.<br />

2/ Une précision du « qui fait quoi » qui<br />

pr<strong>en</strong>d du temps, avec un conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />

pour clarifier les rôles et la volonté de ne pas<br />

246


créer de dispositifs supplém<strong>en</strong>taires mais bi<strong>en</strong><br />

de réori<strong>en</strong>ter les dispositifs existants <strong>en</strong><br />

travaillant sur leur complém<strong>en</strong>tarité.<br />

3/ Un travail dans la proximité, sans<br />

ciblage des publics. La proximité n’est, bi<strong>en</strong><br />

sûr, pas neutre et c’est une porte d’<strong>en</strong>trée<br />

intéressante.<br />

Ibrahima SEYE<br />

Je suis directeur du PLIE Nord Essonne<br />

qui recouvre cinq villes. Nous sommes<br />

géographiquem<strong>en</strong>t proches d’Orly et avons<br />

quatre quartiers ZUS (Athis-Mons ; le Noyer-<br />

R<strong>en</strong>ard ; la Grande Borne ; Grigny et les<br />

Coteaux de l’Orge). C’est un territoire très<br />

sinistré sur lequel le ministre AMARA s’est<br />

r<strong>en</strong>du à plusieurs reprises.<br />

Le taux de chômage est à Grigny de 28<br />

%, il s’agit de la ville la plus jeune de l’Essonne<br />

avec des problèmes de qualification énormes<br />

et plus de 135 % d’inscriptions <strong>en</strong> plus par<br />

rapport au public RSA.<br />

Notre PLIE a pour axe l’insertion<br />

professionnelle. Nous avons par ailleurs des<br />

conv<strong>en</strong>tions avec Pôle emploi, des Missions<br />

locales et toutes les structures emploi. Tout le<br />

volet politique sur l’emploi et le<br />

développem<strong>en</strong>t économique de la Ville est<br />

porté par un GIP (groupem<strong>en</strong>t d’intérêt<br />

public) qui s’appuie sur le PLIE, lequel est une<br />

plateforme de coordination, d’ingénierie<br />

d’actions pour monter des projets<br />

spécifiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> direction des publics <strong>en</strong><br />

grande difficulté. Nous gérons une<br />

programmation et essayons de travailler sur<br />

les actions liées à l’emploi <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />

les CUCS.<br />

Nous avons de l’emploi sur notre<br />

territoire mais des difficultés à maint<strong>en</strong>ir les<br />

personnes dans leur emploi. Sur près de 800<br />

étapes emploi, nous nous sommes r<strong>en</strong>dus<br />

compte que nous n’<strong>en</strong> totalisions que 300. Il y<br />

a un énorme problème de mainti<strong>en</strong> dans<br />

l’emploi et nous travaillons avec les chefs de<br />

projets CUCS pour réori<strong>en</strong>ter les priorités<br />

(dans la politique de la Ville, nous nous<br />

sommes parfois r<strong>en</strong>dus compte que nous<br />

financions du fonctionnem<strong>en</strong>t).<br />

Nous travaillons avec le PLIE pour faire<br />

du «coaching» et du tutorat dans l’<strong>en</strong>treprise.<br />

Nous avons un important public de<br />

femmes avec des difficultés linguistiques.<br />

4/ Une idée qui n’est pas si courante<br />

dans l’insertion, où on a inv<strong>en</strong>té le parcours<br />

individualisé, la recréation de collectif et une<br />

valorisation du collectif pour la remise <strong>en</strong><br />

mouvem<strong>en</strong>t. On ne peut pas dissocier<br />

l’id<strong>en</strong>tité collective de la mobilisation<br />

individuelle.<br />

Nous avons monté des actions de linguistique<br />

spécifiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rapport avec les métiers,<br />

les « compét<strong>en</strong>ces clés ».<br />

Une action de parrainage d’un public<br />

adulte a été mise <strong>en</strong> place avec les services du<br />

développem<strong>en</strong>t économique, notamm<strong>en</strong>t<br />

avec les <strong>en</strong>treprises du territoire.<br />

Notre sujet est aussi la mobilité. Nous<br />

travaillons sur la base du territoire tout <strong>en</strong><br />

souhaitant ne pas systématiquem<strong>en</strong>t<br />

maint<strong>en</strong>ir les g<strong>en</strong>s sur le territoire.<br />

Nous avons un groupem<strong>en</strong>t de jeunes<br />

créateurs, avec l’ANGC (l’Ag<strong>en</strong>ce Nationale de<br />

Groupem<strong>en</strong>t des Créateurs) à l’initiative d’une<br />

Mission locale qui est très <strong>en</strong> avance sur ce<br />

sujet. Nous travaillons avec les Universités et<br />

avons créé un diplôme universitaire (DU) de<br />

niveau 1 «Création d’<strong>en</strong>treprise <strong>PME</strong>-PMI». Le<br />

premier objectif n’est pas la création mais la<br />

mobilisation. Cela a cep<strong>en</strong>dant abouti à trois<br />

créations d’<strong>en</strong>treprise et trois personnes ont<br />

été réintroduites par ce biais dans le circuit<br />

universitaire, alors qu’elles avai<strong>en</strong>t abandonné<br />

leurs études, pour préparer le D.U.<br />

Les élus du territoire n’ont pas souhaité<br />

que les publics travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bas de chez eux<br />

et nous ont poussé à créer des actions dans le<br />

cadre du CUCS sur la mobilité (la Rénovation<br />

Urbaine <strong>en</strong> est un des axes forts). Plus de 60<br />

km sépar<strong>en</strong>t le Nord du Sud de l’Essonne et<br />

les g<strong>en</strong>s ont parfois du mal à se repérer. Nous<br />

avons monté, avec le CUCS, une action sur la<br />

mobilité pour l’aide à la recherche d’emploi.<br />

Un des freins à l’emploi (parmi les dix<br />

freins) pour les femmes est aussi celui de la<br />

garde d’<strong>en</strong>fants. Nous avons un part<strong>en</strong>ariat<br />

avec la région Ile-de-France, pour des actions<br />

d’initiative territoriale, et avec le financem<strong>en</strong>t<br />

de la politique de la Ville, nous avons mis <strong>en</strong><br />

place une action de « conductrice de bus ».<br />

Les PLIE, <strong>en</strong> tant que plateforme de<br />

coordination, gèr<strong>en</strong>t aussi les 4 programmes<br />

de Rénovation Urbaine sur leurs territoires.<br />

247


Nous disposons d’un budget de plus de 400<br />

millions d’€ pour l’<strong>en</strong>semble des programmes,<br />

de plus de 300 000 heures insertion et de 250<br />

emplois équival<strong>en</strong>ts temps plein sur les<br />

quartiers ZUS. Au 1 er août, près de 97 000<br />

heures insertion ont été réalisées, avec 64<br />

équival<strong>en</strong>ts temps plein pour 178<br />

bénéficiaires, 43 personnes de moins de 26<br />

ans, et 43 <strong>en</strong>tre 26 et 45 ans. Chez les plus de<br />

50 ans, plus de 50 % ont une qualification de<br />

niveau 5 et 6 et 73 % habit<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ZUS. Nous<br />

avons 150 contrats signés à l’embauche (43 %<br />

<strong>en</strong> CDD, 12 % <strong>en</strong> CDI, 20 % <strong>en</strong> intérim) et nous<br />

travaillons avec toutes les structures<br />

d’insertion du territoire. Après an dans leur 1 er<br />

contrat via la clause, 67 % des personnes sont<br />

stabilisés <strong>en</strong> emploi, 4 % sont <strong>en</strong> formation, et<br />

25 % sont <strong>en</strong> recherche d’emploi.<br />

Grigny recouvre aussi une ZFU et nous<br />

travaillons avec le service du développem<strong>en</strong>t<br />

économique pour rapprocher les <strong>en</strong>treprises<br />

du territoire des demandeurs d’emploi du<br />

territoire. La difficulté, et le PLIE doit relever le<br />

défi, repose sur la formation qui est freinée<br />

par la baisse des financem<strong>en</strong>ts. Nous avons<br />

travaillé sur le territoire avec 500 <strong>en</strong>treprises<br />

qui regroupai<strong>en</strong>t plus de 2774 emplois. Dans<br />

les ZFU, 250 personnes ont été recrutées<br />

(dont 36 % v<strong>en</strong>ant des ZUS et 94 % <strong>en</strong> CDI).<br />

Se pose le problème de la sortie<br />

progressive du dispositif <strong>en</strong> 2011. Un travail a<br />

été fait pour la fidélisation des <strong>en</strong>treprises et<br />

leur développem<strong>en</strong>t de façon pér<strong>en</strong>ne sur le<br />

territoire.<br />

Sigrid VELAND, chargée de mission <strong>en</strong> économie sociale et solidaire à la MDE de<br />

Perpignan<br />

A la Maison de l’emploi de Brest,<br />

Pour le PLIE, comm<strong>en</strong>t l’action<br />

comm<strong>en</strong>t se situe le dispositif « Tal<strong>en</strong>ts de nos<br />

quartiers » par rapport au dispositif de la<br />

« Accompagnem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>treprise » se situet-elle<br />

par rapport au GEIQ (Groupem<strong>en</strong>t<br />

Caisse des Dépôts et de d’Employeurs de l’Insertion et de la<br />

Consignation (CITELAB, anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t Service Qualification) ou plus généralem<strong>en</strong>t par<br />

d’amorçage de projets) ?<br />

rapport aux structures de l’IAE ?<br />

Laetitia BACCON<br />

La Caisse des Dépôts et Consignations<br />

est un part<strong>en</strong>aire financier de l’opération.<br />

L’opération « Tal<strong>en</strong>ts de nos quartiers »<br />

bénéficie d’un financem<strong>en</strong>t CUCS (de l’ordre<br />

de 1/3 du budget), de la Maison de l’emploi<br />

<strong>en</strong> direct, et de la Caisse des Dépôts. Aucune<br />

ori<strong>en</strong>tation, ni directive ne nous est donnée,<br />

cette action est à notre seule initiative et la<br />

Caisse des Dépôts n’y participe que<br />

financièrem<strong>en</strong>t.<br />

L’opérateur avec lequel nous<br />

travaillons, pour la s<strong>en</strong>sibilisation, est la<br />

Sabine THIBAUD<br />

Il me semble que l’expéri<strong>en</strong>ce de cette<br />

région est un peu différ<strong>en</strong>te du cahier des<br />

charges des CITELAB, les CITELAB ayant pour<br />

finalité d’ori<strong>en</strong>ter des porteurs de projets vers<br />

les opérateurs de l’accompagnem<strong>en</strong>t à la<br />

création d’activité. A Brest, vous vous placez<br />

dans une perspective différ<strong>en</strong>te. Vous visez<br />

d’emblée l’insertion professionnelle, la<br />

Boutique de Gestion. Il y avait eu un accord<br />

préalable sur cette thématique <strong>en</strong>tre la Caisse<br />

des dépôts et la Boutique de Gestion. Notre<br />

choix a été de réfléchir aux quartiers ZUS.<br />

Nous nous sommes mobilisés et emparé de la<br />

thématique et ils nous ont simplem<strong>en</strong>t suivi<br />

sur la question.<br />

Quant au prochain conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t<br />

et à la manière dont nous allons rétablir les<br />

choses, il est possible que l’opération pr<strong>en</strong>ne<br />

une autre forme.<br />

remobilisation vers l’emploi, l’esprit<br />

<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurial.<br />

Les deux actions mises <strong>en</strong> place autour<br />

de la créativité, l’une à Brest, l’autre dans le<br />

Nord Essonne, correspond<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à la<br />

perspective plus large de l’insertion<br />

professionnelle.<br />

248


Laetitia BACCON<br />

La finalité que l’on a toujours eue,<br />

notamm<strong>en</strong>t avec le Conseil général, est que<br />

l’indicateur principal de réussite ne soit pas le<br />

nombre de créations d’<strong>en</strong>treprise mais le<br />

Ibrahima SEYE<br />

Sur les relations avec les GEIQ et les<br />

SIAE (structures de l’IAE), nous n’avons pas<br />

monté de GEIQ sur notre territoire. Nous<br />

avons pris cette initiative, il y a deux ans, avec<br />

un GEIQ «Innovemploi» qui avait des<br />

difficultés sur le principe de solidarité <strong>en</strong>tre<br />

les employeurs. Cette expérim<strong>en</strong>tation n’a pas<br />

survécu, et nous avons du mal à monter un<br />

GEIQ sur le territoire.<br />

Nous avons cep<strong>en</strong>dant un territoire<br />

fourni <strong>en</strong> SIAE, avec cinq ACI (bâtim<strong>en</strong>t,<br />

espaces verts, préparation aux métiers du<br />

spectacle…), deux régies de quartiers, deux<br />

associations intermédiaires, une <strong>en</strong>treprise<br />

d’insertion et notamm<strong>en</strong>t un restaurant de<br />

nombre de personnes, par rapport au public<br />

visé, qui ont trouvé un emploi (combi<strong>en</strong> de<br />

personnes ont pu se remobiliser sur un<br />

parcours d’insertion professionnelle?).<br />

femmes. Les PLIE conv<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t avec les<br />

SIAE pour les montages d’action <strong>en</strong> amont,<br />

pour préparer le public et anticiper les clauses<br />

sociales dans les marchés publics. Dans le<br />

cadre d’un PLIE, les SIAE ne constitu<strong>en</strong>t<br />

qu’une étape du parcours.<br />

Par exemple dans les ACI, où il y a 400<br />

heures de formation, nous travaillons les<br />

paramètres de la recherche d’emploi et de la<br />

sortie. Deux chargés de relation <strong>en</strong>treprises<br />

travaill<strong>en</strong>t de manière très r<strong>en</strong>forcée avec les<br />

<strong>en</strong>treprises (par exemple avec l’aéroport<br />

d’Orly) pour le tutorat et le mainti<strong>en</strong> dans<br />

l’emploi.<br />

Fabi<strong>en</strong> BENITO, Chargé de développem<strong>en</strong>t Association « Voiture & Co »<br />

Je ne fais partie ni d’un PLIE, ni d’une est, outre la problématique matérielle (je n’ai<br />

Maison de l’emploi mais travaille pour pas de voiture, de scooter, de permis de<br />

l’association « Voiture & Co » qui facilite la<br />

levée d’un des freins à l’emploi et à l’insertion<br />

socio-professionnelle, la mobilité.<br />

Nous mettons <strong>en</strong> place des questions de<br />

conduire), la levée des freins psycho-sociaux<br />

qui sont plus s<strong>en</strong>sibles et subtiles à faire<br />

évoluer. Est-ce que vous travaillez ces sujets<br />

<strong>en</strong> faisant appel à des <strong>en</strong>treprises externes ?<br />

mobilité, qui se concrétis<strong>en</strong>t par des Je crois que, dans l’Essonne, il existe<br />

plateformes dont trois dans le cadre des<br />

appels à projets « Quartiers vers l’emploi ».<br />

Quel type d’action sur la mobilité<br />

mettez-vous <strong>en</strong> place et comm<strong>en</strong>t les évaluezvous<br />

? Une des problématiques des quartiers<br />

l’association « Papa Charlie » mais qui ne<br />

répond pas complètem<strong>en</strong>t à ce type de<br />

problématique, puisqu’il s’agit d’une location<br />

de voiture à des conditions particulières.<br />

Utilisez-vous les services de cette association ?<br />

Ibrahima SEYE<br />

Pour travailler la mobilité par rapport<br />

aux horaires décalés, nous disposons de fonds<br />

souples dans le PLIE pour financer notamm<strong>en</strong>t<br />

les permis de conduire. Nous faisons appel,<br />

pour ceux qui sont <strong>en</strong> emploi ou <strong>en</strong> formation,<br />

aux services de « Papa Charlie », un outil sur le<br />

territoire, et finançons pour une personne <strong>en</strong><br />

emploi la location du véhicule (sur l’année,<br />

nous <strong>en</strong> avons financé une quinzaine). Pour les<br />

demandeurs d’emploi de longue durée et les<br />

jeunes, le financem<strong>en</strong>t relève du PLIE. Nous<br />

avons un part<strong>en</strong>ariat avec le Conseil général<br />

pour le RSA, et un co-financem<strong>en</strong>t a été<br />

trouvé. La difficulté avec l’association « Papa<br />

Charlie » ti<strong>en</strong>t à la caution qu’elle exige, que le<br />

public a du mal à trouver.<br />

Au regard des opportunités liées au<br />

développem<strong>en</strong>t durable, nous avons souhaité<br />

lier la location de véhicule au développem<strong>en</strong>t<br />

durable. Nous avons créé une action, dont le<br />

démarrage est prévu <strong>en</strong> début d’année, sur le<br />

nettoyage écologique de véhicules, et sur<br />

l’inclusion de ce module dans le cahier des<br />

charges de la location de véhicules. Nous<br />

249


savons que les métiers d’av<strong>en</strong>ir se situ<strong>en</strong>t<br />

aussi dans le domaine du développem<strong>en</strong>t<br />

durable et nous essayons de lier les deux<br />

actions, un travail sur la mobilité avec un<br />

opérateur comme « Papa Charlie » ou un<br />

autre, un travail sur l’écologie et le<br />

développem<strong>en</strong>t durable.<br />

Au niveau de la mobilité, nous<br />

travaillons avec les lignes de bus TICE (réseau<br />

de transports du C<strong>en</strong>tre Essonne) et Daniel<br />

MEYER. Concrètem<strong>en</strong>t, nous avons des<br />

ateliers constitués de groupes de huit<br />

personnes. Certaines personnes ont de<br />

Fabi<strong>en</strong> BENITO<br />

La RATP a le même type d’atelier mais<br />

les publics n’y vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas. La RATP explique<br />

comm<strong>en</strong>t fonctionn<strong>en</strong>t les tickets mais les<br />

Ibrahima SEYE<br />

L’organisation de ces ateliers est gérée<br />

par les deux chargés de mission <strong>en</strong>treprises du<br />

PLIE. Nous préparons, pour chaque atelier,<br />

une fiche technique à destination des<br />

référ<strong>en</strong>ts pour qu’ils s’appropri<strong>en</strong>t le cont<strong>en</strong>u<br />

et le « v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t » aux participants. Avant<br />

chaque atelier, tous les 15 jours, nous faisons<br />

interv<strong>en</strong>ir une personne de TICE dans le cadre<br />

fausses représ<strong>en</strong>tations de la mobilité et ne<br />

sav<strong>en</strong>t que suivre une ligne de bus. Nous<br />

travaillons sur les représ<strong>en</strong>tations des<br />

déplacem<strong>en</strong>ts et le repérage (<strong>en</strong>tre Athis et<br />

Ivry, il n’y a que 10 kms mais pour certains<br />

cette distance est très importante). Ces<br />

ateliers touch<strong>en</strong>t un public qui n’est pas <strong>en</strong><br />

étapes.<br />

La mobilité est donc, pour une partie du<br />

public, un véritable frein.<br />

Nous <strong>en</strong> profitons aussi pour négocier<br />

les tarifications sociales faites par les<br />

transporteurs.<br />

publics concernés ne se mobilis<strong>en</strong>t pas et ne<br />

compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas la démarche. Arrivez-vous à<br />

mobiliser les g<strong>en</strong>s sur ces ateliers ?<br />

de réunions avec les référ<strong>en</strong>ts de parcours.<br />

Les référ<strong>en</strong>ts pos<strong>en</strong>t alors à l’opérateur toutes<br />

les questions nécessaires pour repérer les<br />

trajets. Puis les informations sont restituées<br />

par les référ<strong>en</strong>ts à des groupes de huit<br />

personnes, ce qui permet de garder une<br />

dynamique et de créer une émulation<br />

collective.<br />

Lionel ROESCH, directeur du PLIE de la Narbonnaise <strong>en</strong> Languedoc-Roussillon.<br />

Quelle est l’articulation <strong>en</strong>tre le PLIE et d’instances part<strong>en</strong>ariales communes, de la<br />

les CUCS à la suite des groupes de travail construction commune d’appel à projet ?<br />

organisés par l’Alliance Villes Emploi ? Quelle Comm<strong>en</strong>t ce travail est-il r<strong>en</strong>du lisible pour les<br />

est l’articulation au niveau d’un év<strong>en</strong>tuel part<strong>en</strong>aires et les financeurs ?<br />

portage juridique commun, de l’organisation<br />

Sabine THIBAUD<br />

Nous avions beaucoup d’ambition dans<br />

le groupe de travail, mais nous ne sommes<br />

toutefois pas allés jusque-là. Nous sommes<br />

partis d’une évaluation du volet emploi des<br />

CUCS <strong>en</strong> cours, où il est apparu qu’il n’y avait<br />

pas de diagnostic, ni de stratégie, mais des<br />

programmes d’actions assez segm<strong>en</strong>tés et une<br />

difficulté à mobiliser les acteurs de l’emploi<br />

selon une approche territoriale. Il y a eu par le<br />

passé, et Marie-Pierre ESTABLIE d’ARGENCÉ le<br />

rappelle fréquemm<strong>en</strong>t, un travail très proche<br />

<strong>en</strong>tre la politique de la Ville et les PLIE, puis les<br />

choses se sont peu à peu délitées. L’idée du<br />

groupe de travail était de r<strong>en</strong>ouer avec ces<br />

pratiques puisque le profit est évid<strong>en</strong>t pour la<br />

politique de la Ville de trouver une capacité à<br />

territorialiser les politiques de l’emploi.<br />

Le groupe a remis <strong>en</strong> perspective ces<br />

élém<strong>en</strong>ts d’évaluation avec des préconisations<br />

méthodologiques pour mieux travailler avec<br />

les PLIE <strong>en</strong> les positionnant sur une mission de<br />

coordination et d’animation du volet emploi<br />

insertion des Cucs, et avec les Maisons de<br />

l’emploi dans un contexte où la composante<br />

économique de la politique contractuelle de la<br />

politique de la ville fait souv<strong>en</strong>t défaut. Un des<br />

élém<strong>en</strong>ts de diagnostic issus de l’évaluation<br />

des CUCS était de dire que l’économie et<br />

250


l’emploi travaillai<strong>en</strong>t mal <strong>en</strong>semble (par<br />

exemple à travers les ZFU). Les CUCS n’ont pas<br />

permis de résorber ce problème qui reste très<br />

prés<strong>en</strong>t. Des outils tels que les Maisons de<br />

l’emploi peuv<strong>en</strong>t nous aider à juguler cette<br />

difficulté (dans les ZFU, il y a les chefs de<br />

projet économique d’un côté et les acteurs de<br />

l’emploi de l’autre, les deux mondes<br />

s’ignorant totalem<strong>en</strong>t). Nous avons monté des<br />

programmes d’animation pour les chefs de<br />

projets afin qu’ils travaill<strong>en</strong>t mieux leurs<br />

projets avec non seulem<strong>en</strong>t les acteurs de<br />

l’emploi mais aussi avec ceux de la rénovation<br />

urbaine. Ces programmes ont donné lieu à des<br />

participations plus ou moins importantes des<br />

acteurs de l’emploi mais les PLIE et les<br />

Maisons de l’emploi ont cette capacité à<br />

permettre de r<strong>en</strong>ouer les deux questions.<br />

En revanche, nous n’avons pas du tout<br />

p<strong>en</strong>sé les déclinaisons juridiques du CUCS et<br />

du PLIE, nous ne sommes pas allés jusque-là.<br />

Les PLIE, qui étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans les groupes<br />

de travail, et les Missions locales nous ont dit<br />

les imm<strong>en</strong>ses difficultés qu’ils ont eu à<br />

mobiliser les moy<strong>en</strong>s des CUCS, à s’inscrire<br />

dans la programmation. Le problème des<br />

appels à projet a été soulevé et je ne sais pas<br />

comm<strong>en</strong>t nous allons parv<strong>en</strong>ir à le résoudre<br />

(parfois il y a deux appels à projet pour le<br />

CUCS, un de l’Etat, un de la région. Il y a les<br />

appels à projet pour le FSE.). Il faut surmonter<br />

cela, sinon ce problème représ<strong>en</strong>tera un<br />

obstacle important à l’action locale. Pour le<br />

mom<strong>en</strong>t, nous n’avons pas fait beaucoup<br />

mieux, mais cette préoccupation de mieux<br />

articuler les appels à projet existe bel et bi<strong>en</strong><br />

et, elle est nécessaire.<br />

Vous trouverez dans le rapport le<br />

cont<strong>en</strong>u de nos préconisations. Au sein du<br />

groupe, nous avons beaucoup travaillé sur la<br />

perspective de nouveaux CUCS, avec la<br />

volonté de rebattre les cartes et de repr<strong>en</strong>dre<br />

toute la matière <strong>en</strong> y introduisant de<br />

nouveaux acteurs pour reconsidérer les<br />

programmations. Notre perspective est plus<br />

modeste dans l’immédiat, nous souhaitons<br />

reconduire ce qui se fait de mieux dans les<br />

territoires. Chacun, sur son territoire, peut se<br />

tourner vers le Préfet <strong>en</strong> lui proposant des<br />

actions qui puiss<strong>en</strong>t s’inscrire dans le CUCS.<br />

Nous n’allons pas repr<strong>en</strong>dre la stratégie mais<br />

celle-ci est suffisamm<strong>en</strong>t souple pour que l’on<br />

puisse y faire <strong>en</strong>trer beaucoup d’actions. C’est<br />

la volonté locale qui est <strong>en</strong>suite déterminante.<br />

Luc BELVAL<br />

En complém<strong>en</strong>t de ce qui vi<strong>en</strong>t d’être<br />

dit, il ressort des travaux de ce groupe deux<br />

élém<strong>en</strong>ts forts :<br />

1/ La notion de diagnostic partagé (il<br />

sera difficile à faire sur le territoire compte<br />

t<strong>en</strong>u du contexte). Mais ri<strong>en</strong> n’empêche, plus<br />

modestem<strong>en</strong>t, de traiter de façon partagée<br />

des questions qui se pos<strong>en</strong>t très<br />

concrètem<strong>en</strong>t. C’est l’appr<strong>en</strong>tissage d’un<br />

part<strong>en</strong>ariat et la phase de l’apprivoisem<strong>en</strong>t<br />

réciproque.<br />

Laetitia BACCON<br />

Le GSE (Groupe Solidarité Emploi) que<br />

l’on a mis <strong>en</strong> place est aussi l’instance de<br />

diagnostic du volet insertion depuis deux ans.<br />

Nous avons donc un chargé de mission DSU<br />

qui n’a pour objectif que de réaliser le<br />

diagnostic, sur chaque axe du volet insertion<br />

2/ Le montage d’instances de pilotage<br />

ou de gouvernance où l’on essaie de<br />

rassembler, chacun à sa place (le « qui fait<br />

quoi »), l’<strong>en</strong>semble des acteurs. Il y a là un<br />

énorme chantier à m<strong>en</strong>er et cela doit se<br />

construire petit à petit. Nous n’avons pas<br />

att<strong>en</strong>du cep<strong>en</strong>dant la t<strong>en</strong>ue d’un groupe de<br />

travail pour que cette organisation soit, sur<br />

certains territoires, déjà bi<strong>en</strong> avancée.<br />

et sur tous les volets du CUCS, et qui évalue<br />

sur chaque instance toutes les<br />

problématiques. Nous pouvons donc<br />

réori<strong>en</strong>ter ou recadrer nos actions si<br />

nécessaire, avec de vrais élém<strong>en</strong>ts qualitatifs<br />

et quantitatifs pour illustrer nos actions.<br />

Sabine THIBAUD<br />

251


Le GSE dont vous parlez est-il issu de la<br />

circulaire de 2006 ? C’est la Maison de<br />

l’emploi de Brest qui accueille le GSE.<br />

Laetitia BACCON<br />

Oui. Nous sommes les animateurs de<br />

cette instance.<br />

Sabine THIBAUD<br />

Pour nous, il s’agit d’un sujet <strong>en</strong> débat.<br />

Le ministère de l’emploi (la DGEFP) nous<br />

demande de relancer év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t la DGSE.<br />

Or, c’est une instance de coordination et il <strong>en</strong><br />

existe déjà beaucoup. Les GSE ont été<br />

récupérés ou repris par les Maisons de<br />

l’emploi car ils n’étai<strong>en</strong>t pas initialem<strong>en</strong>t<br />

placés dans les Maisons de l’emploi.<br />

Laetitia BACCON<br />

La circulaire l’a permis à partir de 2007.<br />

Sabine THIBAUD<br />

Je ne sais pas si votre organisation<br />

existe ailleurs, mais votre témoignage illustre<br />

l’intérêt qu’il y a à ce type de dispositif.<br />

La DGEFP nous demande de relancer cet<br />

organe mais nous ne savons pas <strong>en</strong>core avec<br />

Lionel ROESCH<br />

Le GSE a été confié <strong>en</strong> coordination à la<br />

Maison de l’emploi car les objets stratégiques<br />

sont un peu les mêmes. Cep<strong>en</strong>dant, nous<br />

retrouvons toujours les mêmes à la Maison de<br />

l’emploi, dans le PLIE, dans le GSE. Le comité<br />

de pilotage du PLIE invite le CUCS à la Maison<br />

de l’emploi, quel est intérêt de mettre <strong>en</strong><br />

place un GSE ? Toutes ces questions sur<br />

l’organisation locale des instances se pos<strong>en</strong>t.<br />

Nous sommes peut-être sur un territoire<br />

moins grand que d’autres, mais ce sont<br />

toujours les mêmes qui sièg<strong>en</strong>t dans<br />

différ<strong>en</strong>tes instances, ce qui nous amène à<br />

Laetitia BACCON<br />

Pour nous, le GSE devi<strong>en</strong>t l’instance<br />

principale et les part<strong>en</strong>aires vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans ce<br />

cadre prés<strong>en</strong>ter ce qu’ils prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t ailleurs.<br />

Nous réduisons ainsi le nombre d’instances et<br />

de r<strong>en</strong>contres, et seul le GSE est reconnu<br />

comme étant l’instance de partage, voire<br />

décisionnaire sur certaines problématiques.<br />

Cette organisation a pris beaucoup de temps<br />

dans la construction de sa légitimité et dans<br />

l’acquisition de la confiance de tous les<br />

part<strong>en</strong>aires.<br />

qui le faire et dans quelles conditions. Une des<br />

solutions est donc peut-être de le faire avec<br />

les Maisons de l’emploi.<br />

redire sous d’autres formes les mêmes choses<br />

et à décider à nouveau de ce qu’on a déjà<br />

décidé ailleurs. A un mom<strong>en</strong>t, nous perdons<br />

<strong>en</strong> efficacité.<br />

Les services de l’Etat cherchant à<br />

relancer le GSE, nous nous regardons tous les<br />

uns les autres <strong>en</strong> nous disant que si nous<br />

devons y aller nous irons, mais nous nous<br />

demandons ce que nous allons pouvoir y dire<br />

de plus que dans les réunions thématiques du<br />

CUCS et dans les comités de pilotage du PLIE<br />

(où l’on dit déjà un certain nombre de fois les<br />

mêmes choses).<br />

Le PLIE garde son comité de pilotage,<br />

cela dédouble mais nous essayons de réduire<br />

au maximum les sujets traités. Tout dép<strong>en</strong>d<br />

des objectifs confiés au GSE, pour nous sur<br />

tous les axes du volet insertion il n’y a pas que<br />

le PLIE à interv<strong>en</strong>ir mais aussi d’autres<br />

part<strong>en</strong>aires. Au niveau du GSE, nous sommes<br />

<strong>en</strong> capacité de croiser les att<strong>en</strong>tes et d’être<br />

plus pertin<strong>en</strong>ts sur les actions que nous allons<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre (à quel mom<strong>en</strong>t, nous<br />

faisons appel à tel ou tel opérateur et pour<br />

quelle finalité).<br />

252


Nathalie FERRE, Directrice du PLIE de l’agglomération toulousaine<br />

La démultiplication des instances de que les interv<strong>en</strong>tions ne sont pas<br />

coordination finit par nuire à la coordination si<br />

l’on ne reconnait pas l’existant ou si on le met<br />

suffisamm<strong>en</strong>t articulées <strong>en</strong>tre elles et que<br />

c’est là où le bât blesse. Je ne p<strong>en</strong>se que la<br />

<strong>en</strong> péril <strong>en</strong> multipliant les instances. Des création de nouvelles instances puisse<br />

constats qui sont faits aujourd’hui, il ressort remédier à cette difficulté.<br />

Interv<strong>en</strong>tion de la salle<br />

Quel est le rôle de la DIRECCTE dans la<br />

problématique de la coordination ?<br />

Sabine THIBAUD<br />

Notre difficulté est de faire émerger les<br />

sous-préfets ville et les préfets délégués à<br />

l’égalité des chances dans le dialogue de<br />

gestion de la DIRECCTE. Si nous ne traitons pas<br />

du fond de la politique sectorielle de l’emploi,<br />

nous n’arriverons à ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> rajoutant des<br />

instances ainsi que le demande la DGEFP. Il<br />

faudrait essayer de se mêler du dialogue de<br />

gestion mais, pour la politique de la ville nous<br />

ne sommes pas accueillis à bras ouverts.<br />

Hervé MAZUREL a préconisé que, dans<br />

les conv<strong>en</strong>tions annuelles régionales conclues<br />

avec Pôle emploi et dans la déclinaison des<br />

accords de cotraitance avec les Missions<br />

locales, nous fixions des objectifs CUCS ou de<br />

quartiers, mais nous n’obt<strong>en</strong>ons pas de<br />

réponse. Ils se dis<strong>en</strong>t très att<strong>en</strong>tionnés, car la<br />

situation de l’emploi est très dégradée, et ont<br />

bi<strong>en</strong> consci<strong>en</strong>ce que nos publics sont leurs<br />

publics mais ils ne souhait<strong>en</strong>t pas les désigner<br />

<strong>en</strong> tant que tels. Cela reste un vrai problème.<br />

253

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