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Abraham, Jacob, Moïse, Exode - Sources Chrétiennes

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A- Les premières prises de conscience : Rébecca.<br />

Femme d’Isaac, m ère de <strong>Jacob</strong> et d’Ésaü, Rébecca fut la prem ière<br />

personne à avoir conscience du choix divin. En effet, une grossesse difficile<br />

et douloureuse provoqua chez elle une « Mélancolie » qui la conduisit, dans<br />

une prière, à interroger Yahvé (Genèse XXV, 22-23). Ce dernier lui répondit<br />

en ces term es : « deux nations sont da ns ton ventre…et l’aîné servira le<br />

cadet ». D’après le liv re Les femmes célèbres de la Bible (H. Haag, J. H.<br />

Krichberger, et D. Solle, La Biblio thèque des Arts, 1993, Lausanne), cet<br />

épisode se retrouve dan s une légende juive où Rébecca dem ande à Se m et<br />

Eber pourquoi elle a dû souffrir plus que d’autres lors de sa grossesse. Se m<br />

lui répond qu’elle portait les deux nations (Rome et Israël) qui seraient haïes<br />

du monde entier. Cet ouvrage signale que le rapport entre Esaü et Rome date<br />

du I er siècle avant J. -C.<br />

Esaü et Jac ob sont jum eaux ; la gém ellité es t un thèm e f réquent des<br />

mythologies. Ils sont complémentaires et opposés, représentant la dualité de<br />

l’homme pris entre son aspiration à la divinité et sa soumission aux instincts<br />

primaires (Esaü vend son droit d’aînesse pour un plat de le ntilles). Dès leur<br />

naissance, certains éléments sym boliques m anifestent le choix de Dieu et<br />

n’échappent pas à Rébecca. Comm e nous le décrit Cav ana dans Les<br />

Ecritures, Esaü sort le p remier, telle « une grosse chenille rouge » — Esaü<br />

était roux et poilu. Or, au Moyen Âge, les personnes à la chevelure rouge<br />

étaient cons idérées com me des desce ndants du m al ou des sorciers. La<br />

position des jumeaux a également un sens : <strong>Jacob</strong> tient le talon de son frère<br />

« comme s’il ne voulait pas voir la lum ière du m onde » (Les femmes<br />

célèbres de la Bible, p. 63). La psychanalyse y voit une rivalité fraternelle<br />

pour l’attribution de la prem ière pl ace, do nc, dans la Bible, d e la<br />

bénédiction.<br />

En grandissant, Esaü devient un habile chasseur qui procure de la viande<br />

à m anger, cela sem ble indiquer qu’il s’intéresse surtout au bien-être<br />

physique, ce qui ne correspond pas à l’ image d’un guide spirituel. Quant à<br />

<strong>Jacob</strong>, c’est un homme tranquille qui préfèr e rester « près des tentes » de la<br />

Torah, donc près de la parole divine.<br />

<strong>Jacob</strong> va mentir à son père, à contr ecœur, pour obtenir sa bénédiction.<br />

D’après la légend e juive, Ja cob n’aur ait ja mais m enti par les mots :<br />

lorsqu’Isaac lui demandait qui il était, il répondait qu’il était son fils ou bien<br />

disait : « C’est m oi ». La décision du vol de la bénédiction serait<br />

entièrement assum ée par Rébecca. C’est ce qu’illustre Jusepe De

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