265 - (CCI) de Strasbourg et du Bas-Rhin

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L’emploi des seniors
Dans les prochaines années, plus
de cinq millions de salariés vont
partir à la retraite. Situation
similaire en Alsace, où la majorité
des 129 000 salariés de plus de
50 ans, présents dans les entreprises
et l’administration territoriale
(source INSEE), quitteront leur
poste d’ici 2018. Le marché de
l’emploi en sera bouleversé.
Les solutions ? Anticiper ces
départs, retarder l’âge de la
retraite et surtout, améliorer le taux
d’emploi des seniors.
OBJECTIF NATIONAL « QU’UN SENIOR SUR DEUX AIT OU RETROUVE UNE ACTIVITÉ
PROFESSIONNELLE »
C’est une chose entendue
: 37,5 ans auparavant,
40 ans aujourd’hui.
Désormais, il faudra travailler
plus longtemps
pour avoir droit à une
pension à taux plein. Mais, pour
remplir cet objectif, encore faudrait-il
se maintenir en activité.
Or, avec un taux d’emploi des 55-
64 ans de 37,8 %, loin derrière la
moyenne européenne (43,5 %),
la France peine à donner du travail
à ses seniors. Et l’Alsace fait
à peine mieux. Une enquête de
l’INSEE qui n’a pas compté les
agents de la fonction publique
d’Etat, dévoile que le taux d’emploi
des plus de 50 ans est de 30
% en Alsace contre 28,5 % au
niveau national. Dans la région,
les cadres ont un taux d’activité
supérieur aux employés. « La
France a encouragé pendant des
décennies la sortie précoce du travail,
note Serge Gillig, responsable
des partenariats à l’Assedic
Alsace. Je constate chaque jour
que les salariés de plus de 55 ans
aspirent à partir à la retraite et que
beaucoup d’entreprises sont réticentes
à investir dans leurs seniors ou à en
embaucher. Les salaires plus élevés
dissuadent les PME de recruter des
personnes au-delà de 45 ans. En
plus, quand un senior est au chômage
depuis longtemps, son employabilité
diminue. »
DES CONTRATS
AVEC BONUS
Pour inverser ces tendances, le
Ministère de l’Emploi a lancé
31 actions dans le cadre de son
« Plan national d’action concerté
pour l’emploi des seniors ». Avec
pour ambition qu’un senior sur
deux ait ou retrouve une activité
professionnelle.
Les acteurs de l’emploi se
mobilisent autour de ce sujet.
Ainsi, l’Assedic et l’Unedic
proposent un panel d’aides aux
entreprises disposées à embaucher
des salariés âgés : contrat
de professionnalisation adulte,
formation préalable à l’embauche.
Mais selon Serge Gillig
« la mesure la plus significative est
certainement l’Aide Dégressive à
l’Employeur. Si au niveau national,
cette mesure concerne tous les
demandeurs d’emploi, en Alsace,
elle est spécifiquement réservée, à
titre d’aide au retour à l’emploi
des seniors, aux 45 ans et plus
selon le souhait des partenaires
sociaux locaux. Concrètement,
l’Assedic verse aux employeurs une
aide égale à un pourcentage du
salaire d’embauche d’un senior.
Plusieurs centaines de personnes
en bénéficient chaque année dans
notre région. »
M o b i l i s a t i o n é g a l e m e n t
de l’ANPE qui prospecte et
conseille les entreprises suscep
tibles de recruter des seniors.
UN ACCOMPAGNEMENT
SUR MESURE
Un programme spécifique a été
bâti, comme le souligne Gaby
Lien, directrice adjointe de
l’ANPE de Molsheim: « un suivi
mensuel par un conseiller référent dès
l’inscription, un accompagnement renforcé
en fonction de chaque situation.
Et puis, la participation à un club
de demandeurs d’emploi aux profils
différents qui se retrouvent chaque
semaine en présence d’un animateur.
Le but étant de s’entraider, de cibler les
entreprises qui recrutent, de s’échanger
les annonces ». Cependant, les poli-
tiques publiques ne peuvent suf-
fire. Une « révolution culturelle »
doit s’opérer, de part, le monde
LE POINT ÉCO • AVRIL-MAI 2008 • N° 265
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