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Boveda couv:Mise en page 1 - inhesj

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Cahiers de la sécurité – n°3 – janvier-mars 2008<br />

comme les infractions à la législation sur les stupéfiants ;<br />

d’autre part, il est indisp<strong>en</strong>sable que la définition de<br />

l’infraction soit suffisamm<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> connue de toute la<br />

population pour éviter tout problème de compréh<strong>en</strong>sion,<br />

ce qui exclut les faits les plus complexes comme les<br />

escroqueries et les fraudes.<br />

Les faits qui sont effectivem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans les<br />

questionnaires d’<strong>en</strong>quête de victimation sont les atteintes<br />

aux bi<strong>en</strong>s des ménages (vols et destructions, dégradations<br />

de bi<strong>en</strong>s comme l’automobile, les deux-roues ou ayant<br />

eu lieu dans les résid<strong>en</strong>ces des ménages), et les atteintes<br />

à la personne (vol personnel avec ou sans viol<strong>en</strong>ce,<br />

viol<strong>en</strong>ces physiques, viol<strong>en</strong>ces sexuelles, m<strong>en</strong>aces ou insulte).<br />

Pour chaque type de fait dont sont victimes certaines<br />

des personnes interrogées, on mesure sa fréqu<strong>en</strong>ce durant<br />

la période de référ<strong>en</strong>ce (une personne peut, par exemple,<br />

avoir été cambriolée deux fois au cours de la période).<br />

Puis, on cherche à obt<strong>en</strong>ir plus de détails sur la dernière<br />

atteinte <strong>en</strong> date. On demande si, suite à celle-ci, une<br />

plainte ou une simple déclaration a été déposée à la<br />

police ou à la g<strong>en</strong>darmerie. On demande év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

les motifs du non-signalem<strong>en</strong>t. Chaque victime est<br />

conduite à décrire la nature précise des faits subis ainsi<br />

que leurs conséqu<strong>en</strong>ces physiques, psychologiques ou<br />

matérielles.<br />

L’<strong>en</strong>semble des indicateurs fournis par les <strong>en</strong>quêtes<br />

de victimation permet de mieux connaître les catégories<br />

de la population ou bi<strong>en</strong> les territoires qui sont les plus<br />

exposés à telle ou telle sorte d’atteintes. Ils permett<strong>en</strong>t<br />

aussi de mesurer l’exist<strong>en</strong>ce et la nature év<strong>en</strong>tuelle d’un<br />

li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre degré d’exposition ou de victimation et opinions<br />

sur la sécurité. Via le taux de plainte, ils permett<strong>en</strong>t aussi<br />

d’évaluer le nombre d’atteintes qui ne sont pas <strong>en</strong>registrées<br />

par les services de police ou de g<strong>en</strong>darmerie au regard de<br />

celles qui sont comptabilisées dans les statistiques officielles.<br />

À partir des réponses des personnes interrogées lors<br />

d’une <strong>en</strong>quête de victimation, on peut estimer, pour une<br />

infraction abordée dans l’<strong>en</strong>quête, le nombre total de<br />

faits subis au cours d’une année donnée et parmi ceux-ci,<br />

le nombre de faits ayant été suivis d’une plainte. Une<br />

<strong>en</strong>quête de victimation fournit pour les infractions qui<br />

s’y prêt<strong>en</strong>t une estimation d’une statistique déjà disponible,<br />

les faits constatés sous forme de plainte et <strong>en</strong>registrés<br />

dans l’outil de saisie des faits portés à la connaissance<br />

de la police et la g<strong>en</strong>darmerie. En France, il s’agit de<br />

« l’état 4001 ». Ces <strong>en</strong>quêtes fourniss<strong>en</strong>t surtout une<br />

évaluation d’une grandeur totalem<strong>en</strong>t inaccessible par<br />

ailleurs, le nombre de faits subis qu’ils ai<strong>en</strong>t ou non été<br />

suivis d’une plainte.<br />

Spontaném<strong>en</strong>t, on pourrait p<strong>en</strong>ser que les chiffres<br />

relatifs à un même phénomène obt<strong>en</strong>us d’une part <strong>en</strong><br />

collectant des données administratives, d’autre part <strong>en</strong><br />

exploitant des données d’<strong>en</strong>quêtes doiv<strong>en</strong>t être proches<br />

voire égaux. L’expéri<strong>en</strong>ce montre que ce n’est pas toujours<br />

le cas, sans pour autant que l’une ou l’autre des sources<br />

soit mise <strong>en</strong> cause. Pour chaque infraction de type délits,<br />

on vérifie si le total estimé des plaintes à partir de<br />

l’<strong>en</strong>quête est comptable avec celui des faits constatés par la<br />

police. Si c’est le cas, on <strong>en</strong> conclut a posteriori que les deux<br />

sources mesur<strong>en</strong>t sans doute des phénomènes proches.<br />

Quand ce n’est pas le cas, on recherche des motifs<br />

pouvant expliquer le décalage observé et <strong>en</strong> général, on<br />

trouve plusieurs raisons portant sur les définitions ou<br />

les exclusions. Quand la comparaison est <strong>en</strong>visageable,<br />

elle concerne les évolutions <strong>en</strong> t<strong>en</strong>dance bi<strong>en</strong> plus que<br />

la confrontation des niveaux bruts mesurés <strong>en</strong> une<br />

année donnée.<br />

Doté d’une mesure des évolutions annuelles du nombre<br />

d’atteintes aux bi<strong>en</strong>s ou d’atteintes à la personne obt<strong>en</strong>ue<br />

à partir de deux outils distincts que sont les <strong>en</strong>quêtes<br />

de victimation et les faits constatés par la police et la<br />

g<strong>en</strong>darmerie, dont le premier compr<strong>en</strong>d des faits qui<br />

n’ont pas été <strong>en</strong>registrés dans le second, on peut se<br />

prononcer sur les évolutions <strong>en</strong> cours <strong>en</strong> s’affranchissant<br />

des limites inhér<strong>en</strong>tes à chaque source prise séparém<strong>en</strong>t.<br />

Lorsque la t<strong>en</strong>dance est la même, on conclut qu’il existe<br />

une quasi-certitude pour que la délinquance commise<br />

suive effectivem<strong>en</strong>t celle-ci. Lorsqu’elle diffère selon la<br />

source, ce qui peut arriver et ce qui donne toute sa force<br />

à la situation où elle est commune aux deux sources, on<br />

doit accepter l’idée que l’évolution <strong>en</strong> cours n’est pas<br />

mesurable avec les outils disponibles.<br />

Des <strong>en</strong>quêtes<br />

sur les conditions de vie<br />

vers les <strong>en</strong>quêtes de victimation<br />

Dès l’installation de son conseil d’ori<strong>en</strong>tation <strong>en</strong><br />

novembre 2003, l’Observatoire national de la délinquance<br />

s’est mis <strong>en</strong> relation avec l’INSEE pour développer ce<br />

type d’<strong>en</strong>quête directe auprès d’un échantillon de<br />

victimes. Le part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>tre l’INSEE et l’OND s’est<br />

notamm<strong>en</strong>t traduit par la réalisation <strong>en</strong>tre janvier et mars<br />

2007 de l’<strong>en</strong>quête « cadre de vie et sécurité », la première<br />

du dispositif des <strong>en</strong>quêtes annuelles auprès des ménages<br />

consacrées exclusivem<strong>en</strong>t à la victimation.<br />

Il y a quatre ans, lorsque l’observatoire national de la<br />

délinquance s’<strong>en</strong>gage dans sa mission de développem<strong>en</strong>t<br />

des <strong>en</strong>quêtes de victimation <strong>en</strong> France, il existait déjà un<br />

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