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Compte tenu de l’envergure de son réseau, la SNCF représente une cible de choix pour les tagueurs et leurs actes ont un impact non négligeable sur l’entreprise de transport. En termes de coût de traitement de ces dégradations, la remise en état des rames taguées s’élève à 4 millions d’euros par an dont 2 millions pour la seule région Île-de-France. En luttant contre les tags et graffitis, la SNCF entend contenir un phénomène que les voyageurs considèrent d’abord comme une gêne assimilée à la malpropreté des espaces de transport, une « gêne » qui est l’un des vecteurs du sentiment d’insécurité dans les transports. En effet, une étude menée en 2008 et en 2010 sur le sentiment d’insécurité des voyageurs et des personnels dans les emprises de la SNCF montre que celui-ci est plus fort dans les situations où l’individu a l’impression d’être dépendant de l’environnement. L’absence de contrôle sur l’environnement procure des sentiments d’inconfort, de stress et d’agressivité qui peuvent l’amener à vouloir éviter cette « non-maîtrise » de l’espace. Ainsi, sur une quinzaine de situations repérées comme anxiogènes, les voyageurs et personnels classent « un environnement sale » et « des installations dégradées » dans les cinq situations leur procurant un fort degré d’insécurité. à la dégradation des supports, s’ajoutent les messages subversifs que certains graffitis cherchent à véhiculer : racisme, xénophobie, incitation à la violence… qui contribuent à renforcer cette mauvaise image de la qualité de service. Par ailleurs, si pour la plupart des voyageurs, le mode « transport en commun » relève davantage d’une utilisation contrainte que d’un véritable choix, certains voyageurs peuvent réagir en adaptant leur comportement pour se rassurer face à leur perception du risque. D’autres, en revanche, modifient leurs habitudes de voyage (changement d’itinéraire, d’horaire, réduction de fréquentation) ou adoptent plus radicalement une forme d’évitement en empruntant un autre moyen de transport que le train. Si le coût direct de remise en état des rames taguées est facile à déterminer, les modifications de comportements des voyageurs et les stratégies d’évitement sont extrêmement difficiles à évaluer. Pour lutter plus efficacement contre ce phénomène, la SNCF s’est engagée depuis 2007 à améliorer sa connaissance de cette problématique en portant une attention particulière à son recensement. Un recensement fiable des tags et graffitis L’ensemble des tags, graffs, graffitis, gravures et fresques sont comptabilisés dans la base de données CEZAR de la SNCF comme des actes de malveillance sur les biens. Qualifiés de dommages, ils sont regroupés en trois catégories : les graffitis/tags, les fresques et les gravures. Le recensement de ces faits offre la possibilité à la SNCF d’apprécier l’ampleur du phénomène et de connaître son impact direct sur les infrastructures de transport. Depuis 2007, année au cours de laquelle une sensibilisation des personnels a été effectuée en vue d’améliorer la remontée d’informations, le recensement est considéré comme fiable. Les graffitis/tags représentent la quasi totalité des actes recensés en raison de leur omniprésence dans les espaces de la SNCF. On les retrouve à la fois sur les trains et sur les installations fixes : gares, bâtiments, ouvrages d’art, équipements le long des 30 000 kilomètres de voies ferrées. Les surfaces concernées sont immenses. Depuis 2007, le volume de cette catégorie de faits varie entre 5 000 et 6 000 tags et graffitis par an. L’évolution entre 2010 et 2011 est relativement stable (tableau 1 et figure 1). Les fresques et les gravures représentent moins de 2 % du total des actes et sont principalement présentes sur le matériel roulant expliquant de fait ce faible volume par rapport aux graffitis/tags. Le nombre de fresques diminue progressivement depuis 2008. Cette tendance s’explique notamment par les différentes actions mises en place pour protéger les rames. Méthodologie : la cartographie des tags/graffitis, fresques et gravures constatés dans les espaces de la SNCF présentée ci-dessous est réalisée à partir du géoréférencement des informations recensées par l’opérateur de transport. Ces actes de malveillance sur les biens sont représentés sous forme de symbole ponctuel par discrétisation 4 où le nombre de faits est agrégé en fonction de leur lieu de commission. La taille du symbole ponctuel est proportionnelle au nombre global de tags/graffitis, fresques et gravures mettant ainsi en exergue les lieux les plus affectés par ce type de faits. Fiche thématique n°20 637 (4) La discrétisation consiste à découper les valeurs numériques quantifiant les actes (la série statistique) selon des classes. © INHESJ / ONDRP – Rapport 2012
Evolution en % - +18,5 +44,8 -5,1 -6,0 +17,6 +2,9 (Source : SNCF) Fiche thématique n°20 Les Tableau graffitis/tags 1. Volume représentent et évolution la quasi des graffitis/tags, totalité des actes fresques recensés et gravures en raison à de la leur omniprésence Tableau SNCF. 1. Volume dans les et espaces évolution de des la SNCF. graffitis/tags, On les retrouve fresques à et la gravures fois sur les à la trains SNCF. et sur les installations fixes : gares, bâtiments, ouvrages d’art, équipements le long des 30 000 kilomètres de voies 2005 ferrées. Les 2006 surfaces 2007 concernées 2008 sont immenses. 2009 Depuis 2010 2007, 2011 le volume de cette catégorie de faits varie entre 5 000 et 6 000 tags et graffitis par an. Graffitis/tags 3179 3748 5413 5172 4856 5801 5978 L’évolution entre 2010 et 2011 est relativement stable (tableau 1 et figure 1). Fresques 66 128 224 165 110 105 94 Les fresques et les gravures représentent moins de 2 % du total des actes et sont principalement Gravures présentes 76 sur le matériel 61 roulant 63 expliquant 74 de fait 118 ce faible volume 71 par 80 rapport Total aux graffitis/tags. 3321 Le nombre 3937 de fresques 5700 diminue 5411 progressivement 5084 5977 depuis 2008. 6152 Cette tendance s’explique notamment par les différentes actions mises en place pour Evolution en % - +18,5 +44,8 -5,1 -6,0 +17,6 +2,9 protéger les rames. Source : SNCF (Source : SNCF) Figure 1. Volume global des tags/graffitis, fresques et gravures dans les Les espaces graffitis/tags de la représentent SNCF. la quasi totalité des actes recensés en raison de leur omniprésence dans les espaces de la SNCF. On les retrouve à la fois sur les trains et sur Figure 1. Volume global des tags/graffitis, fresques et gravures dans les espaces de la SNCF. les installations fixes : gares, bâtiments, ouvrages d’art, équipements le long des 30 000 kilomètres de voies ferrées. Les surfaces concernées sont immenses. Depuis 2007, le 7000 volume de cette catégorie de faits varie entre 5 000 et 6 000 tags et graffitis par an. L’évolution entre 2010 et 2011 est relativement stable (tableau 1 et figure 1). 6000 Les fresques et les gravures représentent moins de 2 % du total des actes et sont principalement 5000 présentes sur le matériel roulant expliquant de fait ce faible volume par rapport aux graffitis/tags. Le nombre de fresques diminue progressivement depuis 2008. Cette 4000 tendance s’explique notamment par les différentes actions mises en place pour protéger les rames. 3000 Figure 1. Volume global des tags/graffitis, fresques et gravures dans les 2000 espaces de la SNCF. 1000 638 7000 0 6000 5000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Nombre de tags/graffittis, fresques et gravuresSource : SNCF 4000 La cartographie des tags/graffitis, fresques des remontées d’informations (Source en 2007. : SNCF) Si en et gravures révèle une concentration évidente 2005 et 2006 le nombre de tags/graffitis, fresques 3000 de ce type de malveillance dans la région et gravures était plus important en province sur francilienne et plus spécifiquement sur les le périmètre TER que sur celui de Transilien, 2000 lignes ferroviaires situées entre la gare de Paris- dès 2007 la tendance s’inverse. En 2010 et 2011, Nord 1000 et le nord de la région. Les autres lignes cette spécificité « francilienne » du phénomène sont moins affectées à l’exception d’une zone est encore plus nette : deux fois plus 3 de /8 faits de concentration 0 ponctuelle localisée dans le sont commis sur le périmètre Transilien. Val-de-Marne. 2005 D’autres zones 2006 de concentration 2007 de moindre ampleur peuvent être observées 2008 2009 2010 2011 dans les agglomérations toulousaine, Nombre de tags/graffittis, fresques et gravures bordelaise, Politiques prévention lyonnaise, nîmoise ou encore lilloise mettant en mises en place par la SNCF évidence le caractère urbain de cette pratique. (Source : SNCF) Le pourtour méditerranéen est également confronté à cette problématique. La figure 2 corrobore les constatations faites à partir de la cartographie des tags et graffitis en 2011 : le périmètre de Transilien 5 est davantage affecté que celui des trains express régionaux (TER). La figure 2 laisse apparaître une évolution du volume des faits constatés par l’opérateur de transport depuis l’amélioration Création de cellules anti-tags au sein de la Surveillance générale (SUGE) Confrontée à la recrudescence de ces faits, la SNCF a décidé de créer dès 2008, principalement à Paris, des cellules anti-tags 3 /8 au sein de la SUGE, son service interne de sécurité. Aujourd’hui, chaque direction zonale de sûreté dispose de personnels dédiés à la lutte anti- (5) Transilien est le nom commercial actuel des trains de banlieue de la SNCF en Île-de-France. © INHESJ / ONDRP – Rapport 2012
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