Cancers du Sein - Institut Curie
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Entretien<br />
Dr Véronique Diéras, responsable de l'unité d'Investigation clinique<br />
Quels sont les grandes (r)évolutions qui ont modifié la prise en charge des cancers<br />
<strong>du</strong> sein ?<br />
V. D. : Il y a 20 ans, le traitement <strong>du</strong> cancer <strong>du</strong> sein était fonction de l'âge de la patiente, de<br />
la taille de sa tumeur et de la présence de cellules tumorales dans les ganglions. Aujourd'hui,<br />
grâce à l'essor de la biologie moléculaire, on peut classer les cancers <strong>du</strong> sein suivant leurs<br />
caractéristiques moléculaires et proposer des traitements spécifiques comme l'hormonothérapie (tamoxifène ou<br />
inhibiteur de l'aromatase) pour les cancers présentant des récepteurs hormonaux ou le trastuzumab (Herceptin®)<br />
pour celles ayant une amplification de HER2.<br />
Ces nouvelles molécules, administrées après le traitement local, ré<strong>du</strong>isent significativement le risque de rechute.<br />
Ainsi, l'Herceptin® diminue de 50 % le risque de rechute et ce, pour des cancers qui étaient, avant la découverte<br />
de cet anticorps, considérés comme de mauvais pronostic.<br />
Et à l'avenir, cette classification devrait encore s'affiner notamment, en ajoutant les données moléculaires concernant<br />
l'hôte à celle de sa tumeur (pharmacogénétique).<br />
Quels sont les grands progrès à venir qui ont été présentés lors <strong>du</strong> dernier congrès de l'American Society<br />
of Clinical Oncology (ASCO), qui s'est déroulé en juin 2009 en Floride ?<br />
V. D. : Ils résident d'une part, dans la recherche de solutions pour contrer les résistances à l'Herceptin® qui finissent<br />
par apparaître systématiquement - après un temps variable selon les patientes- au cours <strong>du</strong> traitement. Les essais<br />
cliniques, qui ont lieu principalement sur des formes tumorales avancées, concernent des molécules agissant soit<br />
sur le récepteur HER2 (lapatinib, pertuzumab, neralinib, TDM1), soit sur la cascade de signalisation (inhibiteurs de<br />
mTOR, inhibiteurs HDAC). Ils semblent prometteurs.<br />
D'autre part, les anti-angiogéniques qui ont déjà fait leurs preuves pour les cancers <strong>du</strong> poumon, <strong>du</strong> rein… viennent<br />
de recevoir leur première autorisation de mise sur le marché pour les formes métastasées de cancers <strong>du</strong><br />
sein. Les essais se poursuivent pour identifier des sous-groupes de patientes qui bénéficieront le plus de cette<br />
thérapie.<br />
Pour les cancers <strong>du</strong> sein dits « triple négatifs » - cancers de mauvais pronostic car ils ne sont ni sensibles au<br />
trastuzumab (Herceptin®), ni à l'hormonothérapie -, une avancée majeure a été obtenue avec les inhibiteurs de<br />
PARP, administrés seuls ou en association avec une chimiothérapie. Les premiers résultats sont très concluants<br />
sur certaines formes de cancers <strong>du</strong> sein métastasés et devraient rapidement déboucher sur des essais à des<br />
stades plus précoces de la maladie.