Cancers du Sein - Institut Curie
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Facteurs épigénétiques et diversité des cancers<br />
Les facteurs épigénétiques sont de plus en plus souvent impliqués<br />
dans la cancérogenèse. Ils « commandent » l'activation ou la désactivation<br />
de certains gènes dans la cellule. C'est grâce à eux si, à<br />
partir d'un même capital génétique, les cellules acquièrent des spécificités<br />
et forment par exemple un neurone ou un globule blanc.<br />
Ces facteurs peuvent être des modifications chimiques (fixation<br />
de groupements chimiques, méthyl, phosphate, acétyl) sur l'ADN et<br />
les protéines qui lui sont associées (les histones), ou des perturbations<br />
de l'organisation de l'ADN au cœur de la cellule.<br />
Les processus tumoraux résultent d'une accumulation de défauts<br />
aussi bien génétiques qu'épigénétiques. Ces facteurs épigénétiques<br />
pourraient permettre de comprendre la très grande diversité<br />
des cancers <strong>du</strong> sein, que peine à expliquer la génétique.<br />
L'équipe de Geneviève Almouzni, directrice de l'unité « Dynamique<br />
nucléaire et plasticité <strong>du</strong> génome » étudie l'implication et la nature<br />
de ces facteurs épigénétiques dans les cancers <strong>du</strong> sein.<br />
Par ailleurs, Geneviève Almouzni est aussi co-coordinatrice <strong>du</strong> projet<br />
"GepiG Génétique et épigénétique fonctionnelle" initié par<br />
l'<strong>Institut</strong> National <strong>du</strong> Cancer dans le cadre <strong>du</strong> Canceropôle Ile-de-<br />
France, qui fédère les compétences en épigénétique de 9 équipes (en plus de la sienne) de l'<strong>Institut</strong><br />
<strong>Curie</strong> sur la période 2008-2012. Il s'agit des équipes de Olivier Delattre, Edith Heard, Marc-Henri Stern,<br />
François Radvanyi, Alain Nicolas, Angela Taddei et Emmanuel Barillot <strong>du</strong> Centre de Recherche, et des<br />
équipes des Drs Anne Vincent-Salomon et Xavier Sastre de l'Hôpital.<br />
L'objectif est d'identifier les altérations génétiques et épigénétiques survenant dans les cancers <strong>du</strong><br />
sein sporadiques et héréditaires et cela à différents stades cliniques de la maladie.<br />
Des erreurs dans la lecture des gènes<br />
Un marqueur pronostique identifié<br />
L'équipe de Geneviève Almouzni vient de découvrir un nouveau marqueur pronostique de l'évolution des cancers<br />
<strong>du</strong> sein, et probablement d'autres cancers : la protéine HP1a (17). Plus cette protéine est présente dans<br />
les tumeurs <strong>du</strong> sein, plus le risque de développer rapidement des métastases est élevé. En outre, cette protéine,<br />
qui gère la compaction <strong>du</strong> matériel génétique dans les cellules et donc l'expression des gènes, semble<br />
un marqueur pronostique significativement plus informatif que les marqueurs actuellement utilisés. D'autres<br />
études sont en cours pour compléter ces premiers résultats très prometteurs et faire bénéficier le plus rapidement<br />
possibles les patientes de ce nouveau marqueur pronostique.<br />
Quelle est l'implication des mécanismes épigénétiques dans la progression tumorale ? Pour répondre à<br />
cette question, le Dr Fabien Reyal, chirurgien, et l'équipe « Oncologie moléculaire » de François<br />
Radvanyi analysent l'un de ces facteurs épigénétiques, la méthylation : l'ajout d'une molécule chimique<br />
de méthyle sur l'ADN permet en effet de bloquer la lecture <strong>du</strong> matériel génétique et donc, l'expression<br />
des gènes.