Cancers du Sein - Institut Curie
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Des thérapies de plus en plus spécifiques<br />
La découverte de cibles spécifiques à certaines cellules tumorales<br />
a ouvert la voie aux thérapies ciblées parmi lesquelles on peut<br />
distinguer 2 grandes familles : les molécules bloquant la croissance<br />
tumorale et les anti-angiogéniques bloquant la vascularisation<br />
de la tumeur.<br />
En ce qui concerne la première stratégie, une cible a été découverte<br />
à ce jour dans 20 à 25 % des cancers <strong>du</strong> sein : le récepteur<br />
HER2. Activé, ce récepteur provoque la prolifération cellulaire ; sa<br />
surexpression dans les cancers <strong>du</strong> sein a longtemps été synonyme<br />
de mauvais pronostic, jusqu'au jour où un anticorps ciblant<br />
ce récepteur a été découvert : trastuzumab (Herceptin®).<br />
D'autres molécules (lapatinib, pertuzumab ou les inhibiteurs de<br />
mTOR) agissant sur la cascade de signalisation déclenchée par<br />
ce récepteur sont désormais en phase d'essais cliniques.<br />
Quant à l'angiogenèse, ce processus est impliqué dans le développement<br />
de nouveaux vaisseaux sanguins et, à ce titre, joue un<br />
rôle primordial à la fois dans la vascularisation - formation des<br />
vaisseaux sanguins - qui assure la croissance des petites<br />
tumeurs, et dans le développement métastatique. Le VEGF<br />
(Vascular Endothelial Growth Factor), l'un des acteurs clé de l'angiogenèse,<br />
est fréquemment surexprimé dans le cancer <strong>du</strong> sein,<br />
Témoignage<br />
Chantal, traitée pour une récidive de<br />
cancer <strong>du</strong> sein, a participé à un essai<br />
clinique : « C'était un espoir pour moi ! »<br />
En 2003, j'ai été diagnostiquée pour un<br />
cancer <strong>du</strong> sein, traitée par chirurgie, radiothérapie<br />
et chimiothérapie, puis considérée<br />
comme guérie. Deux ans plus tard, la maladie<br />
a repris, sous une forme très agressive.<br />
Heureusement, les connaissances médicales<br />
avaient évoluées et l'on m'a proposé de<br />
participer à un essai clinique. J'ai signé<br />
immédiatement car, dans mon esprit, le<br />
retour de la maladie signifiait la mort sûrement<br />
et la vie peut-être. Pour conclure, je<br />
dirai que c'est extrêmement rassurant de<br />
participer à un essai clinique.<br />
Extrait de la conférence des Mardis de<br />
l'<strong>Institut</strong> <strong>Curie</strong> « La recherche clinique : enjeux<br />
et aspects éthiques » <strong>du</strong> 27 novembre 2007.<br />
particulièrement dans les formes inflammatoires, et est associé à un pronostic défavorable.<br />
De par leur expertise, les oncologues-médicaux de l'<strong>Institut</strong> <strong>Curie</strong>, et particulièrement l'unité<br />
d'Investigation clinique dirigée par le Dr Véronique Diéras, participent à de nombreux essais cliniques<br />
internationaux.<br />
En chimiothérapie adjuvante, l'essai international ALTTO<br />
évalue l'efficacité de l'association de lapatinib, de trastuzumab<br />
(Herceptin®) et d'une chimiothérapie séquentielle<br />
chez des patientes dont la tumeur surexprime HER2.<br />
Traitement par voie orale, le lapatinib agit en bloquant l'activité<br />
tyrosine kinase de deux oncogènes, EGFR (HER1) et<br />
HER2, ce qui bloque la cascade de signalisation à l'origine<br />
de la prolifération anarchique des cellules tumorales.<br />
En outre, à la différence <strong>du</strong> trastuzumab (Herceptin®), le<br />
lapatinib diffuse au niveau cérébrale.<br />
Pour les cancers <strong>du</strong> sein dits « triple négatifs » - cancers de mauvais pronostic car ils ne sont ni sensibles<br />
au trastuzumab (Herceptin®), ni à l'hormonothérapie et qui représentent 10 à 15 % des cancers<br />
<strong>du</strong> sein -, le Dr Paul Cottu <strong>du</strong> département d'Oncologie médicale coordonne à l'<strong>Institut</strong> <strong>Curie</strong> les inclusions<br />
dans l'essai international BEATRICE. Cet essai évalue un traitement anti-angiogénique par bevacizumab<br />
(Avastin®). Cet anticorps cible spécifiquement le récepteur VEGF.<br />
Pour les cancers <strong>du</strong> sein ayant déjà développé des métastases, le Dr Véronique Diéras coordonne plusieurs<br />
projets de recherche clinique, principalement axés sur de nouvelles stratégies pour contrecarrer la<br />
résistance au traitement par trastuzumab (Herceptin®).<br />
Ainsi, l'efficacité de la combinaison de nouvelles molécules telles que le lapatinib, le pertuzumab ou les<br />
inhibiteurs de mTOR, au trastuzumab (Herceptin®) sont actuellement en cours d'évaluation.