Cancers du Sein - Institut Curie
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Les facteurs de risque<br />
Le cancer est une maladie multifactorielle dont l’ensemble des facteurs responsables de son développement<br />
n'ont pas encore été identifiés. De même, les facteurs génétiques susceptibles d'intervenir dans<br />
la survenue d'un cancer sont multiples. Identifier et évaluer le rôle de ces facteurs en prenant en compte<br />
l'ensemble des facteurs de risques connus (ou pressentis) et rechercher leurs interactions est le travail<br />
d'enquête auquel se livrent plusieurs équipes de l'<strong>Institut</strong> <strong>Curie</strong>. Dans cette tâche, les chercheurs sont<br />
fortement aidés par les avancées des techniques de la génétique moléculaire et de la bio-informatique.<br />
Leur objectif est de mieux estimer les effets des facteurs de risque et permettre in fine une meilleure<br />
estimation des risques indivi<strong>du</strong>els pour améliorer les stratégies de dépistage et de prise en<br />
charge.<br />
5 à 10 % des cancers <strong>du</strong> sein diagnostiqués surviennent dans un contexte de prédisposition génétique<br />
majeure. Deux gènes principaux de prédisposition ont été identifiés : BRCA1 et BRCA 2. D'autres<br />
gènes, connus ou inconnus, sont très certainement impliqués dans les cancers <strong>du</strong> sein héréditaires,<br />
mais leurs altérations pourraient être associées à un risque tumoral plus faible. Ce sont des facteurs<br />
de susceptibilité.<br />
Identifier les familles à risque<br />
Le service de Génétique oncologique dirigé par le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet et l'équipe « Génomique<br />
et biologie des cancers <strong>du</strong> sein héréditaires » dirigée par Marc-Henri Stern se consacrent notamment à<br />
améliorer, à partir de l'étude génétique des tissus tumoraux, la compréhension et le diagnostic des<br />
prédispositions héréditaires aux cancers <strong>du</strong> sein. En effet, malgré les progrès récents, aucune explication<br />
moléculaire à cette prédisposition n'est actuellement retrouvée dans 80 % des cas de cancer <strong>du</strong><br />
sein survenant dans un tel contexte. De plus, l'orientation vers la consultation d'oncogénétique - et donc<br />
la recherche de mutations des deux gènes majeurs de prédisposition, BRCA1 et BRCA2 - est très<br />
dépendante de l'histoire familiale. Or un certain nombre de familles potentiellement à risque ne sont pas<br />
identifiées par les critères de sélection habituels (peu de cas, « petite » famille…) et par conséquent ne<br />
bénéficient pas <strong>du</strong> suivi approprié. Ils recherchent ainsi d'autres moyens d'identifier ces personnes à risque.<br />
Par ailleurs, le risque associé aux mutations BRAC1/2 n'est pas le même dans toutes les familles. Après<br />
avoir défini des sous-groupes en fonction de ce risque, ces deux mêmes équipes étudient la possibilité<br />
d'autres facteurs génétiques pouvant expliquer ces variations.<br />
Identifier et caractériser de nouveaux gènes de prédisposition<br />
L'étude GENESIS (GENE SISter), coordonnée par l'équipe « Épidémiologie des cancers » dirigée par<br />
Nadine Andrieu, en collaboration avec le service de Génétique oncologique <strong>du</strong> Pr Dominique Stoppa-<br />
Lyonnet à l'<strong>Institut</strong> <strong>Curie</strong> et l'équipe d'Olga Sinilnikova <strong>du</strong> Centre Léon-Bérard à Lyon, a pour objectif<br />
d'identifier et de caractériser de nouveaux gènes de prédisposition. Elle repose sur l'étude de paires<br />
de sœurs atteintes de cancer <strong>du</strong> sein - et pour lesquelles aucune mutation des gènes BRCA 1/2 n'a<br />
été identifiée - et de cas témoins (sœurs indemnes et proches non apparentées).