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L'influence de la forme urbaine sur la mobilité quotidienne. Une ...

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L’interaction entre usage du sol et comportements <strong>de</strong> mobilité<br />

L’INTERACTION ENTRE USAGE DU SOL ET<br />

COMPORTEMENTS DE MOBILITE.<br />

METHODOLOGIE ET APPLICATION A L’AIRE<br />

URBAINE DE BORDEAUX<br />

« Comprendre, c’est compliquer. C’est enrichir en profon<strong>de</strong>ur.<br />

C’est é<strong>la</strong>rgir <strong>de</strong> proche en proche. C’est mêler à <strong>la</strong> vie »<br />

Lucien Febvre, Combats pour <strong>la</strong> vie<br />

Le développement durable constitue un gui<strong>de</strong> normatif pour <strong>la</strong> réflexion comme pour<br />

l’action (Hart, 2002), qui met en avant <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> maîtriser les externalités négatives du<br />

développement économique. Face à <strong>de</strong>s enjeux globaux tels que l’effet <strong>de</strong> serre, ou locaux tels<br />

que <strong>la</strong> pollution, le bruit et <strong>la</strong> sécurité, renaît <strong>la</strong> contestation <strong>de</strong> l’automobile <strong>de</strong>s années 1970<br />

(Illitch, 1974 ; Sauvy, 1968). Son usage est remis en question, et plus particulièrement dans<br />

les villes, qui constituent un espace privilégié d’action et <strong>de</strong> réflexion puisque les autres<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport ont plus <strong>de</strong> possibilité d’y constituer une alternative performante 1 .<br />

Sous cette influence, les objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>urbaine</strong> évoluent, voire s’inversent :<br />

on passe <strong>de</strong> « l’adaptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville à l’automobile » (comme le vou<strong>la</strong>it le Prési<strong>de</strong>nt<br />

Pompidou) à une limitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’automobile en ville. Cette évolution est avalisée<br />

par les pouvoirs publics : <strong>la</strong> LAURE du 30 décembre 1996 oblige les agglomérations <strong>de</strong> plus<br />

<strong>de</strong> 100.000 habitants à se doter d’un document d’urbanisme, le PDU (P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Dép<strong>la</strong>cements<br />

Urbains) qui p<strong>la</strong>nifie <strong>sur</strong> cinq ans les moyens mis en œuvre par les collectivités locales pour<br />

« as<strong>sur</strong>er un équilibre durable entre les besoins en matière <strong>de</strong> mobilité et <strong>de</strong> facilité d’accès<br />

d’une part, et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé d’autre part » (art. 14). Cette<br />

formu<strong>la</strong>tion est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> « mobilité durable », une équation difficile à résoudre puisqu’il<br />

s’agit <strong>de</strong> protéger l’environnement et <strong>la</strong> santé sans freiner <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cements.<br />

Les me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong>stinées à diminuer le trafic automobile se multiplient, et prennent<br />

généralement <strong>de</strong>ux orientations : (1) saper l’avantage comparatif <strong>de</strong> l’automobile <strong>sur</strong> les<br />

autres mo<strong>de</strong>s en réduisant ses performances (vitesse : zones 30 ; souplesse : politique <strong>de</strong><br />

stationnement) ou en lui interdisant l’accès à certains espaces sensibles (piétonisation,<br />

constitution <strong>de</strong> « sanctuaires » hypercentraux) ; (2) fournir une alternative performante à<br />

l’automobile (construction <strong>de</strong> pistes cyc<strong>la</strong>bles, ouverture <strong>de</strong> lignes <strong>de</strong> bus périphériques et<br />

<strong>sur</strong>tout « renaissance » du tramway).<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces me<strong>sur</strong>es se profile une action plus globale <strong>sur</strong> l’urbanisation. Ainsi le<br />

PDU <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux cherche-t-il à « agir <strong>sur</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> morphologie <strong>urbaine</strong> [pour]<br />

limiter le trafic automobile et sa croissance prévisible » (C.U.B, 2001, p. 31). S’appuyant <strong>sur</strong><br />

l’idée d’une interaction réciproque entre étalement urbain et utilisation <strong>de</strong> l’automobile,<br />

l’objectif affiché est <strong>de</strong> maîtriser l’étalement (ibid., p. 12).<br />

1 Du moins en termes <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> transport. Nous souscrivons à l’analyse <strong>de</strong> M. Wiel (2002), pour qui<br />

l’optimisation du temps <strong>de</strong> transport est <strong>la</strong> force principale qui façonne les comportements <strong>de</strong> mobilité, et plus<br />

particulièrement le choix modal.<br />

2

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