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DIAGNOSTIC DU SECTEUR éNERGIE - Septembre 2012<br />
1 Analyse FFOM du secteur Bois Energie<br />
1.1 Analyse globale<br />
La demande en Bois Energie continuera toujours d’exister notamment en milieu rural, où la population rurale<br />
effectue surtout le ramassage de bois mort.<br />
Comme le bois utilisé est gratuit, seules les contraintes temps et l’effort de collecte sont l’équivalent du coût à payer<br />
pour les paysans.<br />
L’exploitation du Bois Energie est pratiquée par de nombreuses micro-entreprises dont une partie procède dans<br />
un cadre informel, c’est-à-dire sans autorisation car l’administration forestière n’arrive pas à effectuer le suivi et le<br />
contrôle à cause de l’insuffisance de moyens matériel et humain. La production et la distribution de charbon de bois<br />
constitue une activité économique qui emploie des milliers de personnes le long de la Chaîne de valeur.<br />
La prise de responsabilité des autorités dans les Collectivités Territoriales Décentralisées pour<br />
appuyer l’administration forestière dans la gestion durable de la filière de production de bois de<br />
chauffe et de charbon de bois constitue le défi du secteur bois énergie. Ceci suppose l’application<br />
des dispositions réglementaires en vigueur sur la décentralisation de la gestion des ressources<br />
forestières (octroi de permis, contrôle et suivi, fiscalité), la mise à jour des textes notamment le<br />
décret 82-312 du 19 janvier 1982.<br />
L’augmentation de la consommation en charbon de bois par les ménages urbains et suburbains est le principal<br />
facteur de pression sur les ressources forestières. Les forêts naturelles qui assurent l’approvisionnement des<br />
grands centres de consommation sont les plus menacées en terme de diminution des ressources, comme le cas des<br />
centres dans les régions Atsimo Andrefana et Boeny. Par contre, grâce à leur régénération, les ressources issues des<br />
reboisements sont moins touchées par ce problème. On estime que près de 715 000 ménages urbains et suburbains<br />
constituent les plus grands consommateurs de charbon de bois à Madagascar.<br />
Les forêts de plantation constituées notamment par l’Eucalyptus comme le cas des zones dans les Hautes Terres<br />
permettent de maintenir une offre stable en Bois Energie par rapport aux forêts naturelles. La promotion du<br />
reboisement constitue le meilleur moyen pour soutenir l’offre en Bois Energie. Le respect du cycle de régénération<br />
du bois jusqu’à sa maturité pour l’exploitation permet de rendre durable et renouvelable l’exploitation des forêts<br />
plantées.<br />
Les défis pour le sous-secteur bois énergie consistent à établir un sérieux programme de<br />
reboisement à vocation énergétique qui ne se limite pas aux actions d’installation des plantations<br />
mais continuera également sur les entretiens, leur protection. Ceci suppose la disponibilité des<br />
informations et données sur le zonage forestier, la délimitation des terrains à reboiser et la<br />
capacité du sous secteur à mobiliser un financement nécessaire pour se faire.<br />
Les améliorations des pratiques, les innovations technologiques visant à augmenter le rendement en carbonisation<br />
et la diffusion des foyers économes ne sont pas pratiquées à grande échelle.<br />
Les technologies et pratiques visant à optimiser la fabrication de charbon, à économiser la consommation de Bois<br />
Energie par des foyers économes n’ont jamais connu une vulgarisation à grande échelle. En effet, seuls les projets à<br />
durée limitée, ou les ONG intervenant dans la préservation de l’environnement se sont investis dans leur promotion.<br />
Par ailleurs, les chercheurs qui ont développé ces technologies ne disposent pas de système de production leur<br />
permettant de les fabriquer en série. En plus, la promotion de la plupart de ces innovations est handicapée par<br />
l’insuffisance d’une approche marketing et commerciale professionnelle.<br />
Le défi pour le secteur consiste ainsi à intervenir sur la demande par une promotion<br />
soutenue de l’utilisation de foyers économes dont la stratégie intègre vraiment une approche<br />
entrepreneuriale et commerciale.<br />
1.2 Analyse FFOM<br />
1.2.1 Opportunités<br />
Aspect marché de l’Energie et<br />
satisfaction des besoins<br />
Aspect économique et social<br />
Aspect environnement et santé<br />
Aspect production et<br />
technique<br />
1.2.2 Menaces<br />
Aspect marché de l’Energie et<br />
satisfaction des besoins<br />
Aspect économique et social<br />
Aspect environnement et santé<br />
Aspect juridique, politique et<br />
gouvernance<br />
1.2.3 Forces<br />
Aspect marché de l’Energie et<br />
satisfaction des besoins<br />
La majorité des malgaches utilise encore le bois et le charbon de bois comme source d’Energie :<br />
plus de 90 % de la population totale sont tributaires du Bois Energie<br />
Le secteur Bois Energie constitue une source de revenu permanent pour plusieurs ménages<br />
ruraux, des acteurs indirects et des populations urbaines : les charbonniers enregistrent des<br />
recettes de 585 086 Ar/ha à 982 339 Ar /ha par an selon GIZ; effectif total de 2 500 charbonniers<br />
pour l’approvisionnement de la ville de Diégo,<br />
Expériences existantes sur la réforme de la filière : PPIM/PEDM– Région Boeny (1999-2005),<br />
ABETOL-Région Atsimo Andrefana, SEDRA-Région Anosy,<br />
Existence de projet de reboisement à grande échelle à vocation énergétique : WWF/UE/Tany<br />
Meva dans le sud ouest, GIZ, à Antsiranana et Mahajanga.<br />
Expériences sur le reboisement individuel probantes à vocation énergétique : GIZ Antsiranana-<br />
Projet GREEN MAD, SEESO WWF Atsimo Andrefana<br />
Existence et connaissance des espèces à usage multiple et rustiques (bois durs) : Acacia,<br />
Tephrosia, Leuceana<br />
Existence de dispositions foncières pour le reboisement : système de Réserves Foncières pour<br />
le Reboisement (RFR).<br />
Les essences forestières pour la production de Bois Energie sont bien identifiées.<br />
Abondance de sous-produits valorisables : déchets des entreprises de transformation de bois,<br />
Développement d’équipements économes : Fatana Pipa et foyer à éthanol promus par la<br />
Fondation TANY MEVA, foyers économes OLI C et OLI B par ADES, etc.<br />
Exportation de charbon risquant de réduire l’offre locale<br />
Problème de transport et mauvais état des infrastructures pour évacuer le bois de chauffe<br />
entrainant des ruptures d’approvisionnement surtout en période pluvieuse<br />
Perte d’emplois des acteurs en cas d’épuisement des ressources<br />
La raréfaction des ressources forestières risque de rendre difficile l’approvisionnement dans<br />
le futur<br />
Concurrence avec agriculture dans l’espace : pratique de nettoyage de terrain portant atteinte<br />
à la production durable de bois<br />
Carbonisation pratiquée comme activité secondaire, professionnalisme difficile dans les localités<br />
d’approvisionnement de la ville de Mahajanga, 71 % des charbonniers pratiquent la<br />
carbonisation comme activité d’appoints en 2010.<br />
Maîtrise difficile des facteurs socioculturels et climatiques permettant l’augmentation des ressources<br />
boisées<br />
Déforestation et dégradation forestière du fait d’exploitation non durable dans les forêts naturelles<br />
Diminution du couvert forestier et donc des puits de carbone<br />
Sécurisation foncière difficile pour l’extension de reboisement à grande échelle : RFR pas très<br />
efficient<br />
Energie produite localement<br />
Permet un approvisionnement de proximité en Energie<br />
Existence d’un vaste réseau de producteurs et de distributeurs grâce aux petits et moyens<br />
opérateurs dans le secteur<br />
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