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DIAGNOSTIC DU SECTEUR éNERGIE - Septembre 2012<br />

La JIRAMA enregistre une perte considérable entre la production et la vente d’énergie électrique par an, amplifiant<br />

la difficulté financière de la société<br />

En plus des pertes causées par la vente à perte, le vol de câble électrique, la JIRAMA enregistre une importante perte<br />

entre la production et la vente d’énergie. Ces pertes prennent 2 formes :<br />

• La perte technique (consommation auxiliaire, effet joule 20 ) représentant 10% à 15% est liée à la performance<br />

des transformateurs dans le système de distribution. La situation exige de nouveaux équipements plus<br />

performants comme les transformateurs et les câbles afin d’optimiser la distribution d’électricité et réduire<br />

les pertes à des niveaux techniquement acceptables.<br />

• La perte non technique qui est dû<br />

o au système de comptage de la consommation en énergie électrique dépassé. En effet, comme le<br />

relevé de la consommation ne s’effectue que tous les mois, il y a un décalage de 1 mois entre le<br />

moment de la consommation et le suivi/contrôle (la facture envoyée aux abonnés représente la<br />

consommation du mois passé), aussi entre temps, la JIRAMA ne peut vérifier le bon fonctionnement<br />

ou la défaillance des compteurs au niveau des abonnés.<br />

o au vol d’énergie électrique.<br />

La maîtrise de ces pertes constitue ainsi un défi que la JIRAMA et les opérateurs dans<br />

la distribution doivent tenir compte afin de sécuriser leur rentabilité. Cela suppose un<br />

investissement dans l’adoption d’installations de transport et de distribution donnant un bon<br />

rendement et l’acquisition de technologies permettant de suivre et contrôler à temps réel la<br />

consommation des abonnés.<br />

En plus, les centrales de production réalisées sont constituées en majorité de centrale thermique diesel (59 centrales<br />

thermiques sur 87) et représentent 75% de la puissance totale installée. L’expérience avec ces centrales a montré la<br />

difficulté pour viabiliser ses installations électriques compte tenu de son coût d’exploitation qui augmente avec le<br />

prix du gasoil alors que le pouvoir d’achat des ménages ruraux est parmi les plus faibles de Madagascar. Comme le<br />

cas dans le réseau de la JIRAMA, les activités économiques ne constituent pas encore les principaux utilisateurs<br />

d’énergie en milieu rural.<br />

La valorisation des ressources renouvelables comme l’énergie hydroélectrique, la biomasse, l’éolienne et le solaire<br />

reste également faible (28 centrales sur 87) alors que ces ressources sont importantes aussi en milieu rural. Même<br />

si leur coût d’installation est important au départ, la viabilité, la rentabilité ainsi que la durabilité de ces centrales<br />

sont mieux assurés car ces installations offrent un coût de revient trois fois voire cinq fois moins cher que celui d’une<br />

centrale thermique.<br />

Selon l’analyse des bailleurs de fonds, « l’enjeu majeur pour l’électrification rurale réside donc dans la mobilisation<br />

de financement. A cet égard, les opérateurs privés ont un rôle important à jouer dans la fourniture du service, mais<br />

une forte part des investissements devra venir de l’aide au développement, et être assortie de conditions de forte<br />

concession pour être compatible avec le pouvoir d’achat des populations rurales ». 21<br />

Enfin, il est important de bien tenir compte de la spécificité de la vie socioéconomique en milieu<br />

rural dans la politique de promotion de l’électrification rurale et de ne pas se cantonner aux<br />

seuls critères techniques. L’intégration et la réussite des projets d’électrification doivent tenir<br />

compte des autres intérêts et contraintes vécus par la population rurale : la fluctuation de<br />

leur revenu, l’approvisionnement en énergie de cuisson, l’opportunité de trouver des activités<br />

génératrices de revenu supplémentaires.<br />

3.2 Analyse FFOM<br />

3.2.1 Opportunités<br />

Source : Jirama, 2012<br />

Figure 75. Evolution de la vente d’Electricité par rapport à l’Energie livrée entre 2001 et 2011<br />

En matière d’électrification rurale, beaucoup d’efforts ont été déjà entrepris par ADER, des leçons peuvent être<br />

tirées pour améliorer les actions à venir et augmenter le taux d’accès en milieu rural :<br />

Il y a encore une faible capacité des opérateurs privés à monter les projets, à exploiter les centrales en milieu rural.<br />

Bien que techniquement compétent, leur capacité dans la gestion, le suivi, le reporting, la commercialisation de<br />

l’électricité est insuffisante et mérite d’être renforcée afin de pouvoir gérer correctement ces centrales. D’autres<br />

facteurs peuvent être également cités :<br />

• Certains exploitants courent surtout après la subvention<br />

• Des exploitants ayant des structures et organisations modestes basés à Antananarivo gèrent plusieurs<br />

centrales qui sont éparpillés dans l’île ; la gestion à distance est difficile, ajouté à ceci la difficulté de suivi,<br />

de recouvrement des recettes auprès des abonnés<br />

• L’entretien des groupes est difficile, amenant les exploitants à avoir recours à des réparateurs trouvés sur<br />

place dont la qualification n’est pas prouvée.<br />

20 Effet joule : consommation en énergie électrique des lignes par réchauffement<br />

Aspect Energie et satisfaction des<br />

besoins<br />

Aspect production et technique<br />

Aspect juridique, politique et gouvernance<br />

3.2.2 Menaces et faiblesses<br />

Aspect Energie et satisfaction des<br />

besoins<br />

La vie sociale et économique du pays a besoin d’Electricité pour tourner, notamment le secteur<br />

de l’industrie et les ménages.<br />

Le marché de l’Electricité est encore ouvert car le taux d’accès est encore faible.<br />

La demande de branchement est supérieure aux branchements réalisés<br />

Madagascar possède une ressource hydraulique importante : officiellement, 7 800 MW alors<br />

que seulement 127 MW sont exploités<br />

Evolution technologique : vers une diminution de la consommation électrique des équipements<br />

comme les Lampes à Basse Consommation<br />

Le secteur est libéralisé à Madagascar<br />

Textes réglementaires considérés comme assez complets avec les institutions sensées les<br />

appliquer : ORE, ADER<br />

Existence d’un système d’ajustement de tarif<br />

Dispositif particulier destiné à promouvoir l’électrification rurale avec ADER et FNE pour<br />

supporter en partie les investissements (70 %)<br />

Faible densité de la population dans certaines zones rendant couteux la distribution et le raccordement<br />

: (30 hab/km²) et la superficie du pays (58 704 000 ha)<br />

La demande en Electricité est essentiellement tirée par les résidentiels (97 % des abonnés).<br />

C’est la multitude de consommateurs qui fait gonfler la demande mais pas la consommation<br />

par ménage.<br />

L’inéquité prévaut par rapport au développement du sous-secteur Electricité : Electrification<br />

rurale enregistre un retard par rapport aux milieux urbains.<br />

21 Note de la Banque Mondiale sur le secteur Electricité : un potentiel de développement à exploiter, Fabrice Bertholet, Vonjy Rakotondramanana,<br />

2010<br />

page 158<br />

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