Télécharger - Fédération Française de Triathlon

2 - La Mise en Place des Grands Projets
E
n février 1994, Bernard PAGES lance l’opération Tri Jeune. Elle a deux
aspects.
L’un est qualitatif en distinguant, par un label, les clubs possédant un accueil
spécifique de la population jeune : le label Club Formateur. Les critères d’obtention de ce
label ne sont pas excessifs. Le strict minimum est demandé : quelques jeunes et une séance
de natation encadrée. Si les moyens de contrôle sont prévus, ils sont totalement
inapplicables sur le terrain faute de relais régionaux opérationnels. Finalement, peu importe,
car l’essentiel réside dans l’appropriation du principe par les clubs.
L’autre est quantitatif. Chaque club reconnu formateur, disposant d’au moins cinq jeunes, se
voit attribuer une participation financière par la fédération, visant à l’aider dans cette
structuration. Du coup, les clubs enregistrent comme licenciés des adolescents qui sont
parfois depuis très longtemps dans l’association, mais qui n’avaient jusqu’alors aucune
reconnaissance fédérale. Malgré l’importance de la ligne budgétaire affectée, les sommes
versées ressemblent plus à du saupoudrage qu’à une véritable subvention. Peu importe,
finalement, car l’essentiel réside dans l’augmentation des effectifs locaux, donc nationaux.
Les 5 et 6 mars 1994, ce devait être la fête pour
le triathlon Indoor de Paris Bercy. Il est vrai que le
conflit opposant la fédération et les athlètes
français a déjà saboté l’ambiance, mais le plateau
est de bonne qualité, ce qui remonte le moral des
instances. Les télévisions ont déployé de gros
moyens. Que le spectacle commence !
L’opération est bien pensée. Elle corrige le gros
défaut de Bordeaux, l’année précédente, en
imposant durant la partie cycliste, tous les trois
tours de piste, une décélération, un demi-tour et
une relance. Didier LEHÉNAFF, le directeur
technique de la soirée, appelle cela : le tour
sélectif. L’athlète est prévenu de sa réalisation par
un système informatique retranscrit sur un tableau
électronique. Si la première course se passe bien,
dans la seconde, le panneau tombe en panne. Á
partir de là, on nage en pleine cocasserie : pas de
résultats fiables, des repêchages injustifiés, des éliminations abusives. La soirée est gâchée.
Au final du week-end, et même si la seconde journée se déroule à peu près correctement,
cet incident condamne ce type de spectacle.
Deux jours plus tard, le 8 mars 1994, la F.F.TRI. se réconforte en recevant l’officialisation
de la délégation du duathlon (datée du 1 er mars 1994).
Autre motif de consolation, en attendant le grand rendez-vous niçois, la fédération voit le
projet de rapprochement aboutir avec EDF. L’entreprise nationale soutient une soixantaine