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Dynamisme Wallon - Union Wallonne des Entreprises

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48 SECTEURS WALLONS ||<br />

Michèle Sioen, Présidente de Febeltex <strong>Wallon</strong>ie-Bruxelles<br />

Nous sommes bien cotés à l’étranger<br />

A la tête du groupe familial Sioen Industries depuis mai dernier, Michèle Sioen<br />

est aussi Présidente de Febeltex <strong>Wallon</strong>ie-Bruxelles. Une position clé pour<br />

analyser la santé d’un secteur qui paraît en crise permanente. Elle nuance un<br />

peu cette image négative.<br />

<strong>Dynamisme</strong> <strong>Wallon</strong> Hors série 2005<br />

Par Jean-Michel LALIEU<br />

Chiffres clés du textile en <strong>Wallon</strong>ie<br />

Nombre d’entreprises 100<br />

Nombre de travailleurs 4.000<br />

Chiffre d’affaires<br />

Que retenez-vous de l’année 2004 ?<br />

Une année douloureuse de plus<br />

pour le textile wallon ?<br />

Michèle Sioen : Oui, c’est vrai qu’en<br />

2004 les entreprises textiles ont<br />

retenu leur souffle, la situation n’était<br />

pas brillante. Pour certaines il a fallu<br />

en ce début d’année 2005 se résoudre<br />

à prendre les mesures qui s’imposaient<br />

économiquement : rationaliser,<br />

voire liquider. En <strong>Wallon</strong>ie, il n’y a plus<br />

guère d’entreprises textiles traditionnelles<br />

importantes. Les filatures classiques<br />

et les tricoteurs pour l’habillement<br />

ont été les principales victimes<br />

de la crise <strong>des</strong> années nonante.<br />

Aujourd’hui, les facteurs économiques<br />

défavorables touchent l’ensemble de<br />

l’industrie : pas seulement les entreprises<br />

textiles. Mais il ne faut pas non<br />

plus toujours tout voir négativement.<br />

Il y a aussi <strong>des</strong> entreprises qui fonctionnent<br />

très bien. Il ne faut surtout<br />

pas généraliser.<br />

750 millions d’euros<br />

Part du chiffre d’affaires exporté 80% (ds l’interview elle dit 90%)<br />

Investissements<br />

Valeur ajoutée<br />

23 millions d’euros<br />

195 millions d’euros<br />

sonnellement convaincue que la seule<br />

manière de s’en sortir dans le textile<br />

en Belgique c’est d’investir beaucoup<br />

en recherche et développement et de<br />

mettre au point <strong>des</strong> produits qui ne<br />

sont pas encore disponibles sur le<br />

marché.<br />

A côté de cela, il y a <strong>des</strong> secteurs<br />

comme celui du tapis, par exemple,<br />

qui souffrent beaucoup plus.<br />

Simplement parce que la consommation<br />

est à la traîne.<br />

A quels problèmes sont plus<br />

particulièrement confrontées les<br />

entreprises de ce secteur ?<br />

On parle évidemment beaucoup de la<br />

concurrence importante qui provient<br />

<strong>des</strong> pays d’Asie. Le problème est particulièrement<br />

crucial avec la Chine qui<br />

ne respecte pas les règles du commerce<br />

mondial. En Belgique, nous<br />

devons non seulement tenir compte<br />

de coûts salariaux élevés, mais aussi<br />

de frais environnementaux et d’une<br />

fiscalité lourde. Face à <strong>des</strong> entreprises<br />

chinoises qui ne doivent pas rembourser<br />

leurs emprunts, qui ne doivent pas<br />

tenir compte d’amortissements, qui<br />

achètent leur coton chinois à <strong>des</strong> prix<br />

anormalement bas … le combat est<br />

totalement inégal.<br />

La Chine n’explique pourtant pas tout :<br />

notre pays doit mener une politique<br />

plus favorable à l’industrie. Les entreprises<br />

françaises bénéficient de coûts<br />

salariaux plus faibles de 15% et les<br />

britanniques de 30%. Je pense vrai-<br />

Michèle Sioen, 40 ans, est licenciée en<br />

sciences économiques (Anvers). Après une<br />

première expérience professionnelle comme<br />

directrice <strong>des</strong> ventes chez Atoll, en 1999, elle<br />

entre dans la société familiale Sioen Industries.<br />

Après avoir travaillé dans l’ensemble <strong>des</strong><br />

départements, elle a été nommée en mai dernier<br />

CEO du groupe. Elle est à la tête de 4.500<br />

personnes. Depuis 2001, elle est Présidente de<br />

Febeltex Bruxelles-<strong>Wallon</strong>ie.<br />

Quelles sont les entreprises qui<br />

tirent encore leur épingle du jeu ?<br />

Certaines se sont focalisées sur <strong>des</strong><br />

niches du marché et s’en sortent<br />

encore assez bien. Je pense à toutes<br />

celles qui se sont orientées vers la<br />

fabrication de textiles techniques<br />

comme le recouvrement <strong>des</strong> sièges<br />

pour l’automobile, le matériel pour<br />

l’armée, les textiles intelligents… Elles<br />

investissent dans <strong>des</strong> produits à haute<br />

valeur ajoutée et essaient de découvrir<br />

de nouvelles applications. Je suis perment<br />

que le Gouvernement doit agir,<br />

sinon plus aucune entreprise ne pourra<br />

survivre. Or, je ne peux pas imaginer<br />

que la Belgique puisse se passer d’entreprises<br />

actives dans la production<br />

pour devenir simplement une société<br />

de services.<br />

Le problème chinois concerne tout<br />

le secteur ?<br />

Non, ce sont surtout les sociétés qui<br />

sont dans le vêtement qui sont visées.<br />

Celles qui fabriquent <strong>des</strong> tapis, par<br />

exemple, subissent moins de concurrence<br />

de ce côté. Mais, sur le long<br />

terme, tout le monde en subira quand<br />

même les conséquences.<br />

Est-ce que, pour compenser ces<br />

importations massives, le textile wallon<br />

parvient lui aussi à s’exporter ?<br />

C’est une nécessité. Le marché belge<br />

est bien trop étroit. En fait, l’industrie<br />

textile belge exporte ses produits à<br />

hauteur de 90%. Et de ce côté, ça<br />

continue à bien fonctionner même si<br />

un euro trop fort nous pénalise. Les<br />

entreprises belges restent bien cotées<br />

à l’étranger.

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