Grock le clown - Magazine Sports et Loisirs
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fois <strong>le</strong> pire. Connu pour son inégalab<strong>le</strong><br />
«Sans blââââgue», l’artiste virait<br />
faci<strong>le</strong>ment dans l’outrance, tant dans<br />
sa vie privée que dans sa vie publique.<br />
Raymond Naef, p<strong>et</strong>it-neveu de <strong>Grock</strong>,<br />
confia à l’ATS que son « grand-onc<strong>le</strong><br />
Adrien était cha<strong>le</strong>ureux, mais parfois<br />
colérique. C’était un casse-cou un peu<br />
frimeur. Egocentrique <strong>et</strong> têtu, il pouvait<br />
se montrer mesquin puis cordial<br />
peu après...» Ce trait de caractère se<br />
r<strong>et</strong>rouve dans son numéro. «Il entrait<br />
en scène vêtu d’un costume trop large<br />
<strong>et</strong> coloré puis il partait se changer <strong>et</strong><br />
revenait dans un costume trop étriqué,<br />
noir <strong>et</strong> blanc. Ou alors, il arrivait<br />
avec une grande valise, dont il sortait<br />
un violon minuscu<strong>le</strong>.»<br />
Né pauvre, <strong>le</strong> 10 janvier 1880 dans<br />
une p<strong>et</strong>ite ferme, sur la route de<br />
Reconvillier à Loveresse, dans <strong>le</strong> Jura<br />
bernois, Adrien W<strong>et</strong>tach alias <strong>Grock</strong><br />
a grandi au Loc<strong>le</strong> où il a été formé par<br />
ses parents au métier d’acrobate - jong<strong>le</strong>ur<br />
- musicien. Il est vraiment parti<br />
de rien. « J’aurai pu être fermier,<br />
comme mon grand-père, ou horloger,<br />
comme mon père... J’ai été <strong>clown</strong>.<br />
C’est <strong>le</strong> métier que j’ai choisi <strong>et</strong> aimé.<br />
C’est un métier sérieux, <strong>le</strong>s <strong>clown</strong>s en<br />
tout cas <strong>le</strong> savent » déclare-t-il dans<br />
<strong>le</strong> film « Au revoir Mr <strong>Grock</strong> » en<br />
1949. « Anticonformiste patenté »,<br />
son parcours n’est pas celui d’un<br />
ange. Ses proches, ses voisins <strong>le</strong><br />
fuient comme la peste, car il vit enfermé<br />
dans son monde. Nul ne parvient<br />
à l’y en faire sortir. En revanche,<br />
c’est un travail<strong>le</strong>ur acharné, très créatif.<br />
Une enfance ballottée, un destin<br />
romanesque qu’on croirait « inspiré<br />
des Misérab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s W<strong>et</strong>tach ressemb<strong>le</strong>nt<br />
étrangement aux Thénardier.<br />
L’équité <strong>et</strong> <strong>le</strong> sens du devoir en plus...<br />
Cos<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Jean Valjean en moins !<br />
Ici, pas de cadeau ni mirac<strong>le</strong>, mais <strong>le</strong><br />
fléau de la Bib<strong>le</strong> : un fils ensorcelé »,<br />
écrit Laurent Diercksen dans sa biographie*.<br />
"Sans blâââgue!"<br />
<strong>Grock</strong> 1930<br />
sports<strong>et</strong>loisirs.ch<br />
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