katalog polskich projektów (pfd.4,7Mb) - Akademia Sztuk Pięknych ...
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En 1989, lorsque la Pologne a rejeté le système socialiste au profit de la société de consommation,<br />
tout semblait évident. Des années de dictature idéologique, de censure et de pénurie<br />
de produits essentiels sur le marché allaient céder le pas à une époque de démocratie,<br />
de liberté et de bien-être. Le « mauvais » système devait être remplacé par le « bon », bénéfique<br />
pour tout un chacun. Aujourd’hui, 15 ans plus tard, les choses ne sont plus si simples.<br />
La Pologne actuelle est libre et démocratique, et ses magasins regorgent de marchandises. Le problème<br />
réside dans la façon dont nous profitons de ces biens matériels. Au début, après des années<br />
de privations, la réaction naturelle a été d’acheter le plus possible, pour rattraper rapidement<br />
les riches sociétés occidentales. Cependant, aujourd’hui, la surconsommation est de plus en plus<br />
souvent perçue non pas comme une attitude individuelle, mais plutôt comme une idéologie<br />
globale qui influence la conscience collective. L’achat n’y est plus uniquement un assouvissement<br />
des besoins privés, mais aussi une responsabilité citoyenne envers l’économie. Vance<br />
Packard, l’un des premiers critiques de la société de consommation aux Etats-Unis, cite dans<br />
l’ouvrage The Waste Makers, paru en 1960, les propos du président Eisenhower, à qui l’on avait<br />
demandé, pendant une conférence de presse, ce que les gens devaient faire pour lutter contre<br />
la récession, et qui avait répondu: « Acheter. » Quand la question « Oui, mais acheter quoi »<br />
avait surgi, il avait ajouté: « N’importe quoi ». Dans le même ouvrage, Packard mentionne aussi<br />
les slogans des années ’50 destinés à la société américaine. L’un d’entre eux disait:<br />
« Achetez, achetez, achetez – c’est votre devoir patriotique ! » Mais est-ce vrai <br />
ce à la consom<br />
La critique de la société de consommation, qui est apparue aux Etats-Unis et en Europe occidentale<br />
dans les années ’60, n’a pas mené à la disparition du système, mais a néanmoins provoqué<br />
des changements importants dans la conscience sociale. Plusieurs organisations ont vu le<br />
jour pour proposer un style de vie alternatif, protéger les droits des consommateurs, défendre<br />
l’environnement et réclamer la réalisation d’autres valeurs que celles liées exclusivement<br />
à la course à la réussite sociale. Le mouvement altermondialiste est aussi issu du phénomène –<br />
il refuse la mondialisation qui impose au monde entier un modèle économique s’appuyant<br />
sur la spirale de la production et de la consommation. Plusieurs artistes ont aussi adopté une<br />
attitude critique ou ironique face à l’accumulation débridée de biens matériels, tels Richard<br />
Hamilton, Andy Warhol, Roy Lichtenstein ou Jasper Johns.<br />
Quelle attitude les designers devraient-ils adopter face à la consommation Le design n’est<br />
d’ailleurs pas une activité alternative en soi, même si dans certains cas, il peut – et même<br />
doit – s’opposer à la production, lorsque celle-ci n’a pour seul objectif que le profit.<br />
La profession de designer s’est toutefois développée grâce à la société de consommation,