LA PLACE DES PERSONNES ÃGÃES - Cédis Formation
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vie sur quelle planète Cela touche particulièrement la question de la retraite et celle des dépenses<br />
de santé.<br />
Les enjeux par rapport aux dépenses de santé et de retraite.<br />
Retraite et retraités : la renégociation du contrat social<br />
Nous l’avons déjà dit et nous le répétons, la question de la vieillesse et du vieillissement doit être<br />
complètement dissociée de celle de la retraite dans un premier temps. La retraite pose<br />
essentiellement la question du contrat social entre les générations dans le système de retraite français<br />
actuel qui fonctionne majoritairement suivant le mécanisme de répartition. Cela veut dire que ce<br />
sont les actifs du moment, qui par leurs cotisations sociales alimentent les retraites qui sont versées<br />
aux retraités du moment. Ce système suppose plusieurs conditions dont la première essentielle est<br />
l’acceptation tacite ou formalisée de ce contrat entre les générations qui est à la base du système de<br />
répartition depuis 1945 et la naissance de la Sécurité sociale. Dans les années 1950, ce système était<br />
relativement simple du fait des nombreux actifs et du faible nombre de retraités (l’âge légal de la<br />
retraite était alors de 65 ans !). Le ratio de dépendance retraités/ cotisants était de 1 retraité pour 3 à<br />
4 actifs. Depuis ces années au moins trois facteurs ont joué dans le même sens pour compliquer la<br />
situation. D’abord une augmentation des retraités (13,4 millions au 1 er juillet 2000 20 ), qui s’explique<br />
à la fois par l’augmentation de l’espérance de vie et … surtout par l’abaissement de l’âge de la<br />
retraite, puisque depuis 1983 l’âge de la retraite a été ramené à 60 ans. Ensuite une augmentation<br />
importante de la durée de vie en retraite de ces mêmes retraités, toujours à cause de l’augmentation<br />
de l’espérance de vie. Donc du coté des retraités beaucoup plus de gens qui vivent plus longtemps<br />
donc une augmentation massive de la part des retraites dans le PIB, estimée aujourd’hui à environ<br />
12% du PIB, soit environ 200 milliards d’euros. De l’autre coté, celui des cotisants, le chômage qui a<br />
commencé dans les années 1975, a diminué le nombre de cotisants d’environ 2 à 3 millions de<br />
personnes, sachant qu’il y a environ 24,7 21 millions de cotisants aujourd’hui. A l’évidence le rapport<br />
de charge des retraités par rapport aux actifs s’est dégradé donnant aujourd’hui environ un retraité<br />
pour deux cotisants , sachant que ce rapport de charge est très différent suivant les régimes de<br />
retraite, le régime général ne va pas trop mal là où les régimes artisans et commerçants sont<br />
déficitaires, avec plus de retraités que de cotisants.<br />
Le résultat est que les gouvernements successifs ont du prendre des mesures pour que ce système de<br />
répartition puisse rester viable en fonction des évolutions démographiques et surtout sociales :<br />
augmentation des durées de cotisation pour toucher une retraite à taux plein, prise en compte des 25<br />
meilleurs années de salaire au lieu de dix ans précédemment, ces mesures ont eu pour effet de limiter<br />
les montants de retraite, et dernièrement alignement des durées de cotisation nécessaires pour les<br />
fonctionnaires sur celles du régime général à partir de 2008.<br />
Il n’en reste pas moins que la pérennité du système de répartition se pose toujours à moyen terme et<br />
que pour nous il se pose en termes de contrat social entre les générations 22 . En effet la survie de la<br />
répartition suppose un équilibre entre les retraités et les cotisants de demain. Les paramètres sur<br />
lesquels on peut négocier entre les générations sont les durées d’assurance, 40 ans aujourd’hui dans<br />
le régime général, mais pourquoi pas 45 ans dans 15 ans dans la mesure où l’espérance de vie<br />
continue à croître (un an tous les quatre ans), donc aussi la durée de vie en retraite. La condition est<br />
que l’espérance de vie continue à croître, phénomène sur lequel les experts sont divisés. Deuxième<br />
paramètre, le montant des retraites : si on veut qu’il reste inchangé sans toucher au nombre de<br />
retraités en augmentation il faut augmenter les cotisations donc les prélèvements sur les actifs…là<br />
aussi les actifs l’accepteront ils, dans l’incertitude où eux-mêmes seront par rapport à leur propre<br />
retraite C’est encore une question de contrat social et d’équité en direction des générations les plus<br />
20 DELOFFRE A. (2005).Les retraites en 2004, Etudes et résultats, DREES, n° 454.<br />
21 INSEE (2006). Données sociales. La société française, Paris, INSEE.<br />
22 PALIER B. (2003). La réforme des retraites, travailler plus Que sais-je n° 3667, Paris, PUF.<br />
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