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LA PLACE DES PERSONNES ÂGÉES - Cédis Formation

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Pour un des meilleurs experts de santé publique sur la question du vieillissement, Alain Colvez, nous<br />

sommes dans ce qu’il appelle la transition épidémiologique, c'est-à-dire un changement des<br />

maladies. On passe de plus en plus des maladies aigues aux maladies chroniques et aux états<br />

invalidants. La difficulté à laquelle le système de santé se trouve confronté est beaucoup plus cette<br />

transition épidémiologique que le vieillissement démographique de la population. La France, selon<br />

Alain Colvez, n’a pas encore pris véritablement en compte ces états chroniques invalidants ou<br />

handicapants. Selon lui, notre système de soins aborde les maladies chroniques avec des outils, tant<br />

sur le plan intellectuel que sur le plan financier, prévus pour les maladies aigues. Ni le paiement à<br />

l’acte, ni la haute technologie de l’hôpital ne sont adéquats à la prise en charge et à la prise en<br />

compte des états chroniques invalidants. Ceux-ci supposent une nouvelle articulation du social et du<br />

sanitaire, pour faire émerger une logique médico-sociale qui soit non pas une juxtaposition plus ou<br />

moins heureuse du sanitaire et du social, mais une véritable logique d’intégration du sanitaire et du<br />

social, ce qui est tout à fait différent. Cela suppose entre autres une véritable évaluation globale des<br />

situations invalidantes et handicapantes multi dimensionnelle, prenant en compte aussi bien les<br />

incapacités fonctionnelles que l’environnement physique, l’habitat et l’urbanisme et que<br />

l’environnement social, réseau familial, politiques publiques d’aide, etc.<br />

La question de la prise en compte de la santé dans le phénomène de vieillissement oblige donc à<br />

dépasser la simple notion de maladie et la réponse classique en termes de médicaments au profit<br />

d’une véritable approche médico-sociale.<br />

En ce qui concerne la question des dépenses de santé, pour le BEH, que nous citons longuement,<br />

l’augmentation des personnes de plus de 65 ans dans la population n’a qu’un effet modéré sur<br />

l’évolution des dépenses de santé contrairement à une opinion couramment répandue. Cette<br />

croissance serait de l’ordre de 1,5 point de PIB en 20 ans sur des dépenses qui représentent environ<br />

10,6 points de PIB en 2005. Pour mémoire la consommation de soins et de biens médicaux a<br />

augmenté de 2 points de PIB sur la période 1980-2000.<br />

A priori, l’accroissement de la consommation médicale au fil des générations n’est pas lié à une<br />

dégradation de l’état de santé des personnes âgées, au contraire celui-ci s’est amélioré au cours du<br />

temps. L’évolution de la morbidité aurait, toutes choses égales par ailleurs, un effet favorable sur les<br />

dépenses. La déformation du profil des dépenses par âge est donc entièrement attribuable à<br />

l’évolution des pratiques de soins à état de santé donné : « La revue des recherches sur les<br />

conséquences du vieillissement sur les dépenses de santé permet de dégager les conclusions<br />

suivantes : l’accroissement très rapide des consommations médicales des personnes âgées ne relève<br />

donc pas d’une fatalité démographique ou épidémiologique, mais bien d’une intensification du<br />

recours aux soins sous l’effet conjoint d’une offre et d’une demande croissantes (…) si la croissance<br />

provient de l’évolution des pratiques de soins et de l’intensification des traitements, alors on peut se<br />

poser la question des choix : quels progrès techniques accepter de financer collectivement pour<br />

quels résultats Quelle est l’utilité des soins fournis »<br />

Comme le dit Alain Colvez, le plus grand risque de dépenses ne réside pas dans les tendances<br />

démographiques ou d’état de santé, mais bien dans les technologies médicales, surtout lorsqu’elles<br />

sont inappropriées aux questions posées. Comme conclut l’article du BEH, « il faut éviter de mettre<br />

sur le dos du vieillissement des questions de choix publics qui traversent l’ensemble du système de<br />

santé, si l’on veut contribuer à clarifier le débat sur ces questions ».<br />

Les perspectives démographiques.<br />

Ce sont les seules à peu prés connues, à moyen terme en fonction de l’espérance de vie (statistiques<br />

du Plan, de la DREES et de l’Insee), et elles ne sont pas alarmantes.<br />

En matière de démographie les générations qui vont vieillir sont déjà nées, donc de ce coté là il n’y a<br />

pas d’inconnue. Par contre, ce qui peut bouger dans les vingt années à venir, c’est d’une part<br />

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