Infarctus du myocarde avec élévation du ... - Profession Santé
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santé<br />
publique<br />
même à faire des examens physiques ainsi que<br />
des injections de médicaments par voie intraveineuse.<br />
Il faut mentionner que ces actes sont<br />
controversés et que l’American College of Physicians<br />
ne les encourage pas, arguant que les bénéfices<br />
pour les patients ne sont pas établis 1 .<br />
Ailleurs dans le monde<br />
L’élargissement <strong>du</strong> rôle traditionnel <strong>du</strong> pharmacien<br />
est discuté partout à travers le monde. Une<br />
vingtaine de pays rapporte que les pharmaciens<br />
détiennent un certain droit de prescrire, habituellement<br />
en collaboration <strong>avec</strong> les prescripteurs 4 . Au<br />
Royaume-Uni, un modèle de prescription dit<br />
« dépendant » a été intro<strong>du</strong>it en 2003, suivi d’un<br />
modèle « indépendant » en 2006 2-4 . La Nouvelle-<br />
Zélande permet également aux pharmaciens de<br />
prescrire selon des arrangements pré-établis <strong>avec</strong><br />
les autres professionnels de la santé 2 . En Afrique, la<br />
délégation de la prescription aux pharmaciens est<br />
perçue comme une solution potentielle à la pénurie<br />
de médecins, mais ce concept reste impopulaire<br />
auprès de ces derniers 1 . Ajoutons que l’élargissement<br />
<strong>du</strong> rôle traditionnel <strong>du</strong> pharmacien est en<br />
discussion en Australie, en Grande-Bretagne et en<br />
France. Toutefois, quel que soit le pays, deux points<br />
reviennent souvent : les pharmaciens ne peuvent<br />
jamais prescrire librement des narcotiques ou des<br />
substances contrôlées et ils doivent généralement<br />
aviser le médecin <strong>du</strong> patient de leurs démarches.<br />
I Actes autorisés en octobre 2012<br />
Au Canada<br />
Auparavant, au Canada, le droit de prescrire était<br />
réservé aux domaines de la médecine et de la<br />
médecine dentaire. Au cours des années, d’autres<br />
professionnels de la santé, tels que les podiatres, les<br />
optométristes, les sages-femmes et les infirmières<br />
praticiennes spécialisées, ont obtenu le droit de<br />
prescrire certains médicaments. Bien que les pharmaciens<br />
de quelques provinces puissent prescrire<br />
la COU, c’est en Alberta, en 2007, que les pharmaciens<br />
ont réellement obtenu le droit de prescrire.<br />
Les autres provinces <strong>du</strong> Canada en sont à divers<br />
stades d’élaboration des nouveaux actes et chaque<br />
province a différentes priorités, soit adapter une<br />
prescription (Colombie-Britannique), prescrire en<br />
cas d’urgence (la COU au Québec), instaurer une<br />
thérapie médicamenteuse (Alberta) ou administrer<br />
un médicament (la vaccination en Ontario)<br />
(voir I ). La formation exigée varie selon les provinces;<br />
si, en Alberta, tous les pharmaciens peuvent<br />
prescrire sans formation supplémentaire, les pharmaciens<br />
ontariens qui souhaiteront vacciner<br />
devront suivre auparavant une formation sur l’immunisation<br />
et les techniques d’injection 2 . Au Québec,<br />
une formation sera nécessaire pour pouvoir<br />
accomplir certains des nouveaux actes. En effet, le<br />
gouvernement a exigé une attestation de formation<br />
pour l’article 7 de la loi 41 (voir encadré), malgré le<br />
désaccord de l’OPQ, qui juge que les pharmaciens<br />
ont déjà les connaissances nécessaires 5 .<br />
Article 7: Ajuster l’ordonnance d’un médecin<br />
suivant les conditions et modalités déterminées<br />
par règlement, en modifiant la forme, la<br />
dose, la quantité ou la posologie d’un médicament<br />
prescrit ou en substituant au médicament<br />
prescrit un autre médicament appartenant<br />
à une même sous‐classe thérapeutique 6 .<br />
Tous les pharmaciens albertains peuvent<br />
adapter une prescription écrite par un autre professionnel<br />
et prescrire un médicament en cas<br />
d’urgence depuis 2007. Ils peuvent même obtenir<br />
une autorisation de prescription supplémentaire<br />
dans un domaine particulier s’ils démontrent<br />
à l’Alberta Pharmacists Association, au<br />
moyen de différentes attestations, qu’ils ont l’expertise<br />
nécessaire et un environnement de pratique<br />
adéquat. Ils peuvent également demander<br />
des tests de laboratoire, à condition de mettre en<br />
place un système permettant de gérer les résultats<br />
critiques en tout temps 7 . Un sondage réalisé<br />
en 2010 a montré que la population albertaine a<br />
Adapter une Prescrire pour Administrer Tests de<br />
ordonnance un problème un vaccin laboratoire<br />
de santé mineur<br />
Colombie-Britannique Oui Non Oui Non<br />
Alberta Oui Oui Oui Oui<br />
Saskatchewan Oui Oui Non Non<br />
Manitoba Oui Oui Oui Oui<br />
Québec Oui* Oui* Non Oui*<br />
Ontario Oui* Oui* Oui* Oui*<br />
Nouvelle-Écosse Oui Oui Oui Oui<br />
Nouveau-Brunswick Oui Oui Oui Oui<br />
États-Unis Oui Oui Oui Oui<br />
fortement apprécié l’élargissement des actes des<br />
pharmaciens, en particulier la prolongation et<br />
l’adaptation des prescriptions 4 .<br />
Le Manitoba a emboîté le pas en 2010 en déposant<br />
un projet de loi permettant l’élargissement<br />
des actes des pharmaciens. Toutefois, comme au<br />
Québec, la loi n’est pas en vigueur puisque les<br />
règlements n’ont pas encore été adoptés. Le projet<br />
de loi prévoit notamment que les pharmaciens<br />
pourront prescrire un médicament pour un problème<br />
de santé mineur. Par exemple, il est planifié<br />
que les pharmaciens manitobains pourront prescrire<br />
un inhibiteur de la pompe à protons en cas de<br />
dyspepsie, une crème de trétinoïne en cas d’acné<br />
légère à modérée ou encore un traitement antibiotique<br />
pour une infection urinaire non compliquée.<br />
En Ontario, les pharmaciens se concentrent sur<br />
l’obtention imminente <strong>du</strong> droit de vacciner.<br />
L’Ontario Pharmacists Association souhaite<br />
même que toutes les pharmacies ontariennes aient<br />
un pharmacien pouvant vacciner d’ici la fin de<br />
2013 ! Ce projet vise à faciliter l’enseignement des<br />
techniques d’administration des médicaments<br />
injectables et à augmenter la disponibilité <strong>du</strong> vaccin<br />
contre l’influenza, tout en ré<strong>du</strong>isant le coût des<br />
campagnes de vaccination. Mentionnons que le<br />
ministère de la Santé ontarien versera des honoraires<br />
de 7,50 $ pour chaque vaccin administré par un<br />
pharmacien. Si la vaccination a été discutée au<br />
Québec également, cet acte n’a pas été retenu pour<br />
le projet de loi 41; les pharmaciens québécois ont<br />
obtenu le droit d’injecter des pro<strong>du</strong>its médicamenteux,<br />
mais seulement à des fins d’enseignement.<br />
Notons aussi que tous les pharmaciens ontariens<br />
peuvent prolonger des prescriptions échues,<br />
sous certaines conditions, et qu’ils souhaiteraient<br />
bientôt pouvoir prescrire des médicaments pour<br />
des problèmes de santé mineurs 8 .<br />
Un élargissement des actes, similaire à ce qui se<br />
prépare au Québec, est entré en vigueur en<br />
Saskatchewan le 4 mars 2011. Une campagne<br />
semblable à la campagne « Pour le mieux » de<br />
l’OPQ a même été mise en ligne sur le site<br />
MyPharmacistKnows.com ! Les pharmaciens<br />
saskatchewanais peuvent maintenant adapter<br />
des prescriptions, à condition qu’ils aient suivi la<br />
formation en ligne nécessaire et que le médecin<br />
n’ait pas inscrit « Do not adjust » sur l’ordonnance.<br />
Toutefois, la prescription de médicaments<br />
pour des problèmes de santé mineurs est retardée,<br />
les modalités étant encore en discussion <strong>avec</strong><br />
les médecins 9 . Les pharmaciens <strong>du</strong> Nouveau-<br />
Brunswick ont également déjà un droit de prescrire,<br />
pour adapter une prescription et en cas de<br />
problème de santé mineur. Ils peuvent aussi<br />
administrer des vaccins et en prescrire certains 10 .<br />
En Nouvelle-Écosse, médecins et pharmaciens<br />
coopèrent dans le cadre d’un « collaborative prescribing<br />
», permettant, par exemple, à un médecin<br />
d’inscrire sur une ordonnance « Please prescribe<br />
and dispense for this patient with community<br />
acquired pneumonia and moderate renal failure »,<br />
laissant ainsi au pharmacien le soin de sélectionner<br />
* en attente de l’adoption des règlements Suite à la page 34 <br />
32 | Québec Pharmacie | avril – Mai 2013 | www.<strong>Profession</strong>sante.ca