Nouveaux quartiers et mobilité - pro.motion

3.1.2
Partageons nos expériences
Conformément à sa démarche citoyenne initiée en 2002, la commune du Séquestre a souhaité laisser une place
majeure aux habitants, actuels et futurs, dans la création de l’éco-quartier du Camp Countal.
En 2004, l’ensemble de la population a été consulté pour choisir les cibles HQE à privilégier sur la ZAC. Le projet a
également été suivi par des comités consultatifs composés d’habitants : le Comité consultatif de l’urbanisme de 2004
à 2008 et le Conseil économique, social et environnemental depuis 2008.
Enfin, la constitution d’une association de futurs habitants les a réunis autour d’un architecte chargé de faire respecter
les prescriptions de développement durable de la ZAC. Ensemble, ils définissent les esquisses de leurs futures
maisons et plus largement les esquisses de leur futur quartier et imaginent des règles communes.
Les obstacles
et les leviers
Pour en savoir plus, consultez la fiche 12.
Au-delà de l’identification des publics à associer, la réelle difficulté réside dans le fait de réussir à
mobiliser de manière constructive et continue les acteurs clés du projet et en particulier les habitants.
Or trois principaux types d’obstacles seront à lever :
• la capacité des habitants à participer et à s’impliquer ;
• leur positionnement vis-à-vis du projet ;
• leur motivation à participer.
La capacité des habitants à s’impliquer
Leur capacité dépendra du croisement :
– de leurs contraintes personnelles : horaires de travail, garde des enfants…
– et des opportunités de participation qui leur sont offertes (temps, lieu, conditions).
Il s’agit donc ici essentiellement de contraintes matérielles.
Leur positionnement vis-à-vis du projet
Pour avoir envie de réagir sur un projet, il est indispensable d’avoir une opinion sur celui-ci, de ne pas
y être indifférent.
Leur positionnement dépendra :
– de leur connaissance du sujet ;
– de leur compréhension du projet ;
– mais aussi de la reconnaissance de leur plus-value pour le projet et donc de leur pertinence
et de l’intérêt personnel à y contribuer.
Les obstacles sont ici principalement d’ordre cognitif et psychologique.
Leur motivation
Enfin, la motivation des habitants est un facteur décisif tant d’implication dans le processus participatif
que dans la mise en œuvre du projet. La faible motivation des habitants à participer et à adhérer au
projet est largement liée aux carences du projet et à son processus participatif, comme le manque :
– de visibilité sur les bénéfices individuels et collectifs ;
– d’appropriation du projet ;
– de clarté du processus participatif ;
– d’opportunité d’orienter le projet et d’y jouer un rôle.
Ces obstacles sont à regarder avec vigilance car la motivation est un facteur non seulement déclenchant
mais aussi décuplant de l’implication.
3.2
Les leviers à la mobilisation des habitants
Pour impliquer les habitants de manière efficace, trois conditions doivent donc être réunies. Les
habitants doivent :
– pouvoir facilement participer et s’impliquer ;
– pouvoir se positionner par rapport au projet ;
– être motivés à participer.
Pour réunir ces conditions, trois types de levier, faisant écho aux obstacles précités, peuvent être
actionnés tout au long du projet afin de créer un sentiment d’appartenance au projet et pérenniser
ainsi des comportements en adéquation avec le projet.
Des leviers liés au processus participatif
La qualité du processus participatif a un rôle déterminant dans la mobilisation des habitants. Aussi, il
est recommandé de mettre en place un cadre favorable au dialogue en recourant aux leviers suivants :
– proposer un cadre de participation transparent et multiforme ;
– s’engager dans une participation qui valorise la contribution des habitants ;
– mettre en place une participation continue et active.
Des leviers liés à la communication
La communication peut aussi contribuer à améliorer l’information des habitants, en facilitant le partage
du projet et sa reconnaissance.
Des leviers liés à la nature du projet
Pour agir de manière pérenne sur les habitudes de transport, le quartier doit être appréhendé :
– comme un projet collectif et partagé, en suscitant l’engagement individuel et collectif ;
– au-delà de son temps de conception et de construction, en accompagnant les habitants dans leurs
choix et usages après leur emménagement.
Créer un cadre
favorable au dialogue
et à l’information
3.2.1
L’implication et la performance des habitants dans le processus
devront être recherchées tout d’abord en posant les conditions
favorables à l’information et au dialogue.
Comme pour tout projet d’ampleur, il est opportun de définir en amont un plan de participation coordonné
à un plan de communication qui sera ajusté au fur et à mesure du projet. Au-delà de cette
précaution de gestion de projet, plusieurs leviers pourront permettre de mobiliser, associer et impliquer
les habitants dans le processus de création du quartier.
Un projet connu
et transparent
Pour une participation saine, il est recommandé de présenter clairement aux parties prenantes leur rôle
et leur marge d’influence sur le projet. Il est important de ne pas susciter des attentes inappropriées.
Dès le lancement, il convient au préalable d’expliquer le périmètre de la participation.
Il est évidemment préconisé de laisser une réelle marge d’influence aux habitants sur le projet, lorsque
ceux-ci sont associés. A priori plus leur marge est grande, plus ils s’impliqueront et s’approprieront le projet.
Le projet ne doit pas être défini et verrouillé dès l’amont ; la participation pourrait alors avoir un effet
inverse aux résultats attendus (rejet du projet et de la démarche participative).
32 Nouveaux quartiers et Mobilité
3. mobiliser et engager les acteurs locaux 33