Nouveaux quartiers et mobilité - pro.motion

4.3.2
Une modération
de la circulation
4.3.3
Une circulation facilitée
en modes actifs
Zone de rencontre
à Fribourg-en-Brisgau.
La modération de la circulation, c’est-à-dire l’abaissement des vitesses conjugué à un aménagement
de voirie spécifique, est un facteur déterminant de l’usage des modes actifs et de la qualité de vie. Le
choix de la vitesse a un impact déterminant sur l’ambiance urbaine, la pratique des modes actifs et
leur sécurité, le jeu des enfants et la convivialité entre les habitants au sein du quartier (cf. chapitre 1,
section 1.2.2).
L’objet de la modération de la circulation est de réduire les performances de la voirie pour les voitures
et de les augmenter pour les modes doux. De fait, les voies à trafic apaisé deviennent moins attractives
pour les automobilistes (vitesse limitée, rupture de ligne droite, effet de paroi, présence de piétons sur
la chaussée, de jeux d’enfants…).
Sont vivement recommandées pour des quartiers résidentiels la zone de rencontre (20 km/h) et la zone
30 (30 km/h). Les deux mesures peuvent se combiner au sein d’un même quartier pour procurer une
voirie au plus près des usages attendus et des besoins.
De plus en plus répandue en Europe, la zone de rencontre permet d’aménager une voirie partagée
avec une chaussée à niveau unique, libérée de places de stationnement trop nombreuses, et bénéficiant
de limitations de vitesse allant de 5 à 20 km/h selon les pays européens.
Le quartier de la Caserne de Bonne a par exemple opté pour la mise en zone 30 de l’ensemble du
quartier. Le quartier Ginko à Bordeaux mise lui sur l’imbrication d’une zone de rencontre dans une
zone 30. Enfin, le quartier Vauban dispose d’un axe principal à 30 km/h tandis que les rues résidentielles
sont à 5 km/h (cour urbaine, équivalent des zones de rencontre).
Pour faciliter une conduite apaisée et sûre, une progression dans la limitation des vitesses est préconisée
(20 km/h > 30 km/h > 50 km/h…). Par exemple, il est conseillé, si le quartier est en zone de
rencontre (20 km/h), que les voies adjacentes soient à 30 km/h et non à 50 km/h.
Figure 7. Exemple de quartier à voirie modérée
Voie piétonne
entre des îlots à
Fribourg-en-Brisgau.
Le principe : l’ensemble de la voirie interne au quartier doit être accessible aux piétons, aux cyclistes
et aux autres usagers de modes non motorisés (rollers, skate, trottinette).
Un réseau piéton de haute qualité
Le réseau piéton d’un quartier recouvre l’ensemble des itinéraires accessibles aux piétons (trottoirs,
chemins, espaces publics…). Afin de garantir l’accès au plus grand nombre et un haut niveau de
confort, l’ensemble de la voirie et des cheminements piétons doit être accessible aux personnes à
mobilité réduite.
Les aménagements pour piétons sont à réaliser selon des exigences de qualité (confort, sécurité) :
– largeur minimum sans obstacle (au-delà des obligations légales, par exemple 1,40 m en France
prescrit par la loi 2005) ;
– revêtement et abaissement de trottoirs (ou niveau unique de chaussée) ;
– bandes podo-tactiles ou feux piétons parlants afin d’alerter et
d’informer les personnes mal-voyantes aux traversées ;
– visibilité aux traversées, en particulier des enfants ;
– mise à niveau des trottoirs aux arrêts de bus.
Un réseau piéton de qualité, sûr, continu et confortable constitue un élément important du cadre de
vie. La présence de piétons dans les rues et les espaces publics contribue fortement à la vie du quartier,
à son animation et à la sécurité urbaine.
Un réseau cycliste performant
Le choix d’une circulation modérée facilitera grandement les circulations douces au sein du quartier
car elle privilégie un partage de la voirie et une cohabitation des usagers sans aménagements spécifiques
pour cyclistes (hors double sens cyclable).
En l’absence de modération, le quartier devra être irrigué par un réseau d’itinéraires cyclables continus,
directs et sûrs couvrant l’ensemble des voies ou, à défaut, desservant les équipements du quartier.
Le réseau devra répondre à des exigences de sécurité et de confort des usagers. Les aménagements
pour cyclistes seront réalisés selon des exigences de qualité (rapidité, confort et sécurité) :
– linéarité et continuité des itinéraires cyclables ;
– généralisation des doubles sens cyclables dans les voies à sens unique ;
– choix des revêtements ;
– choix des aménagements : bandes ou pistes cyclables, sas-vélo ;
– sécurité des itinéraires : visibilité aux traversées, zone de protection de 50 cm
entre les véhicules en stationnement et la voie cyclable (ouverture de portière) ;
– jalonnement cyclable.
Le double sens cyclable est un outil utile pour développer un réseau cyclable avantageant les cyclistes
par des itinéraires plus courts et directs. Aménagement peu onéreux, il peut prendre diverses formes
selon les contraintes de voirie :
– une piste cyclable (séparation matérialisée) ;
– une bande cyclable (marquage à la peinture) ;
– la cohabitation des usagers (pas d’espace délimité, éventuellement un pictogramme vélo au sol) ;
– un couloir bus-vélo.
À côté des aménagements sur voirie, les itinéraires cyclables et piétons peuvent être complétés par :
– la création d’itinéraires, cyclables ou pédestres, en site propre pour offrir des raccourcis ou
des espaces de loisirs et de promenades (par exemple, aire piétonne ouverte aux cyclistes,
voie verte, voie à travers un espace vert...) ;
– la création d’espaces piétons et/ou cycles entre habitations pour favoriser le contact social et
l’appropriation de l’espace public pour des usages privés collectifs
(espace public-privé de jardinage, de rencontre, de repos, de jeux...).
Un réseau cycliste confortable et sûr permet de créer une alternative efficace aux déplacements motorisés
pour des distances jusqu’à 8 km environ, soit une part importante des liaisons internes à la ville.
Voies à 50 km/h
Voies à 30 km/h
Voies à 20 km/h
Voies/aires piétonnes ou piétons-cycles
Restriction de trafic
La circulation motorisée (hors transport collectif) peut être restreinte sur certaines voies en raison de
leur caractère strictement résidentiel.
Afin de limiter le trafic de transit, diverses formes de restrictions sont possibles :
– circulation réservée à l’usage des riverains, à l’instar du quartier Kronsberg où la circulation est
interdite dans les zones d’habitats sauf pour les résidents ;
– interdiction de la circulation des véhicules sur tout (Temps durables à Limeil-Brévannes) ou partie
du quartier (la majorité pour le quartier BO01, certains lots pour l’éco-quartier du Camp Countal) ;
les voies sont alors réservées aux piétons et cyclistes, et ouvertes aux transports collectifs le cas
échéant et aux véhicules d’urgence.
52 Nouveaux quartiers et Mobilité
4. préconisations techniques 53