Nouveaux quartiers et mobilité - pro.motion

De plus, certaines de ces formes de collaboration pourront plus facilement convaincre les habitants
réticents à la prise de parole en public de contribuer (activité collective de type réalisation d’une
fresque, réponse à un concours…). Et, réciproquement, ils peuvent permettre aux « personnalités »
du quartier de s’exprimer pleinement (théâtre-forum).
3.3.1
Mobiliser les acteurs clés
dès le lancement
3.3
En ce sens, de nombreuses actions peuvent être mises en place :
> en proposant des animations artistiques :
– une animation pour adultes et enfants reposant sur la création d’une fresque de dessins pour
représenter les différentes visions du quartier et attentes des citoyens,
– la création d’une maquette par les élèves du collège (ou lycée) à proximité,
– la création d’une fresque artistique pour couvrir les limites du chantier ;
> en organisant des animations festives :
– organisation de pique-nique, de café-débats,
– organisation d’une inauguration ;
> en recourant à des animations ludiques :
– un concours destiné aux habitants de la ville sur le nom du quartier, voire son identité graphique,
avec vote en ligne par les habitants,
– un jeu de rôle ou théâtre-forum : simulation des situations de vie en fonction des partis d’aménagement
(par exemple conflit d’usages de la voirie…) ;
> en utilisant les modes actifs :
– diagnostic à pied ou à vélo, atelier-promenade : pour identifier les dysfonctionnements actuels sur
le quartier ou d’autres quartiers (éviter les écueils des projets précédents),
– visite de terrain pour discuter sur site et s’imprégner ainsi d’un contexte concret (par exemple sur
un quartier existant en zone de rencontre ou ne disposant d’aucun aménagement cyclable, ou
avec un arrêt de tramway récent… selon les objectifs du projet).
En outre, les activités de participation peuvent utilement être rattachées à des moments festifs de la
ville, qui attirent de nombreux visiteurs, afin de garantir un bon taux de participation.
Une participation
continue
Le processus participatif a pour finalité d’impliquer
les habitants et les autres acteurs locaux
autour du projet de quartier afin d’en favoriser l’acceptation
par les futurs usagers du quartier (résidents, commerçants…)
et l’adaptation à leurs besoins, mais aussi
la prise de conscience et l’adoption de comportements
en cohérence avec l’esprit du quartier.
Les activités participatives présentent en outre souvent
la vertu de sensibiliser les publics ciblés,
en particulier aux choix de déplacements économes en énergie.
Une fois les conditions préalables réunies, la participation et l’information devront être continues et soutenues
afin de ne pas créer de relâchement dans la mobilisation des habitants et de sentiment de lenteur
du processus.
La contribution des habitants est pertinente à toutes les étapes du projet telles que décrites au chapitre 2.
La participation intervient chemin faisant dans l’élaboration du projet.
3.3.2
En phase d’engagement, le but est principalement d’informer les habitants du projet de quartier
sobre en énergie et de les encourager y à participer. Pour ce faire, il est préconisé de mettre en place
dès le démarrage :
• des outils d’information qui retracent l’évolution du projet :
exposition, supports audio-visuels, site web…
• un groupe de représentants d’habitants et d’associations qui jouera un rôle consultatif
tout au long du projet (comité consultatif, forum, conseil de quartier…) ;
• des activités de transmission qui faciliteront la compréhension mutuelle des parties et du projet.
L’information au lancement précisera et expliquera notamment :
– les règles de participation ;
– les objectifs politiques qui seraient déjà fixés ;
– le calendrier de réalisation.
Enrichir les travaux d’études
grâce aux habitants
Les habitants peuvent utilement contribuer à l’état des lieux initial et à diverses études complémentaires,
soit par leur expertise d’usage (vécu, perçu du présent), soit par l’expression de leurs besoins
et attentes (premiers travaux de projection), autrement dit de leurs motivations.
La participation en phase d’études peut avoir plusieurs intérêts et modalités :
– améliorer la connaissance de la mobilité actuelle, par exemple en réalisant une enquête
(entretiens individuels, questionnaire) auprès d’un panel représentatif ;
– comprendre et échanger sur les besoins de déplacements des futurs usagers du quartier,
grâce à des ateliers de travail (population, activité, flux générés) ;
– apprécier les difficultés actuelles d’utilisation des transports alternatifs sur le quartier ou
ses environs, grâce à des visites de terrain ou à un diagnostic en marchant ;
– apprécier les obstacles au développement des modes alternatifs (habitudes, perception…),
grâce à des groupes de paroles permettant d’échanger et de confronter les points de vue
des diverses parties qui ont tendance à s’ignorer (les habitants, les acteurs de la politique
de la ville et les techniciens) ;
– identifier les motivations des habitants : coût, tranquillité, écologie, sécurité des enfants…
Le maître d’œuvre pourra aussi consulter un groupe représentatif pour les études d’impacts, par
exemple en mettant en place un comité consultatif.
La phase d’études pouvant courir jusqu’à la définition du projet, il est recommandé d’informer régulièrement
les habitants et les associations locales de l’avancement et des résultats. En particulier, l’état
des lieux initial devra faire l’objet d’un résumé communicable.
Partageons nos expériences
Afin de suivre et de planifier les études d’impact environnemental nécessaire à la réalisation du quartier Kronsberg,
la municipalité de Hanovre a créé un comité consultatif composé de groupes cibles intégrant des enseignants, des
chercheurs et des représentants des associations de protection de l’environnement.
Partageons nos expériences
La gouvernance du projet de la Caserne de Bonne à Grenoble a bénéficié d’un portage politique fort.
Les acteurs locaux ont été associés de diverses manières :
– groupe de réflexion, composé de personnes représentatives de la vie socioprofessionnelle
(associations d’habitants, C.C.I., chambre de métiers, Conseil général, professionnels de l’urbanisme,
bailleurs sociaux…) et réuni à chaque étape importante du projet ;
– réunions publiques et réunions spécifiques des unions de quartier concernées ;
– groupes de travail constitués de parents d’élèves, d’associations d’habitants et d’enseignants
de l’école Lucie Aubrac ;
– visites commentées du quartier et expositions permanentes.
38 Nouveaux quartiers et Mobilité
3. mobiliser et engager les acteurs locaux 39