Untitled - Neustart Schweiz

L’intégration par la résistance et les projets communs
Il est évident que la coexistence de gens issus de
milieux culturels différents crée des problèmes. Promulguer
la simple intégration comme recette universelle
pour résoudre ces problèmes est toutefois discutable.
Est-il juste de s’intégrer dans un pays où les fonds des
dictateurs sont déposés en toute sécurité, où des inégalités
sociales extrêmes sont monnaie courante, où les problèmes
environnementaux n’entraînent qu’une molle
réaction Notre mode de vie est-il à tel point excellent
que les autres doivent l’adopter Savons-nous précisément
ce qu’est l’helvétisme actuel Au contraire, n’estil
pas irresponsable de s’intégrer dans une telle société
Rappelons-nous comment s’est déroulée «l’intégration»
en Suisse de ma génération, les soixante-huitards. Nous
avons tout bonnement rejeté cette société ! Nous avons
d’abord essayé de transformer le pays jusqu’à en faire un
pays dans lequel nous pouvions nous intégrer en ayant
bonne conscience, ce qui, bien sûr, n’a réussi que dans
une faible mesure. Cependant, la Suisse de 2008 diffère
quand même de celle de 1960 : l’armée ne compte plus
que 30 % des effectifs de l’époque, le droit de vote n’est
plus exclusivement réservé aux hommes, nous comptons
un canton de plus, les couples non mariés sont acceptés,
on compte davantage d’étudiants issus de milieux défavorisés
dans les lycées, etc.
Toute intégration n’est crédible que si elle est associée
à une invitation à critiquer, à participer au changement
et à la conception du pays d’accueil. Accueillons
les immigrants comme des alliés, et non pas comme des
objets de pacification sociale ! Si l’intégration doit vraiment
avoir une valeur, alors il ne peut s’agir que d’une
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