Surmonter les obstacles à la mobilité pour les apprentis et ... - Freref

Surmonter les obstacles à la mobilité pour les apprentis
et les autres jeunes en cours d’enseignement et de
formation professionnels
Rapport Final
Juin 2007

Ce document constitue le rapport final de l’ « Étude sur les obstacles à la mobilité transnationale auxquels sont confrontés les apprentis et
autres jeunes en cours de formation professionnelle initiale et sur les façons de les surmonter », également connu sous le nom de projet
MoVE-iT.
Le rapport a été financé et préparé à l’usage de la Commission Européenne, Direction Générale de l’Éducation et de la Culture, dans le
cadre du contrat N° 2005-4579/001 PIL-PILOTP.
Son contenu reflète les opinions de ses auteurs et ne représente pas nécessairement la position officielle de la Commission Européenne.

Table des matières du Rapport final
Vue d’ensemble des produits du projet MoVE-iT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Liste des abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2 Mobilité en cours de FEPI en Europe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3 Avantages et obstacles à la mobilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4 Qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5 Mécanismes de soutien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
6 Stratégies viables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
7 Sensibilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
8 Obstacles légaux et administratifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
9 Recommandations et plans d’action pour les intervenants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Auteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142

Vue d’ensemble des produits du projet
MoVE-iT
L’étude MoVE-iT a eu pour résultats ce Rapport Final, un certain nombre d’études
de confirmation, ainsi qu’un grand nombre de produits afin de soutenir les acteurs
du développement de la mobilité pour les apprentis. Un certain nombre
d’organisations se sont engagées à augmenter le niveau d’attention aux besoins
spécifiques des apprentis et des autres jeunes en formation et enseignement
professionnels initiaux, et leurs présentations de position ont été ajoutées aux
rapports. Tous les documents sont disponibles sur le site internet du projet, à :
http://www.europe-move-it.eu. Se rendre sur la page ‘Final reports’.
Nous avons recensé ci-dessous toutes les études de confirmation et les
documents qui ont été produits en 2006 par le consortium MoVE-iT.
MoVE-iT : Études de Confirmation
MoVE-iT : une étude comparative sur la mobilité en cours de FEPI dans 33 pays
européens (l’enquête ReferNet)
Rapports par pays sur la mobilité en cours de FEPI dans 33 pays européens :
Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre, Danemark, Espagne,
Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Lettonie,
Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne,
Portugal, Roumanie, République Slovaque, République Tchèque, Royaume Uni,
Slovénie, Suède, Suisse, Turquie.
Un rapport de synthèse sur l’étude comparative dans 33 pays
Barrières légales et solutions
Sensibilisation et Communication : un projet d’image
Utilisation des portails destinés aux mises en contact employeurs-chercheurs
d’emploi
Études de cas de projets de mobilité alternatifs
Programmes d’échanges bilatéraux en cours de FEP
Études de secteurs
Étude de secteur : Mobilité dans le secteur du tourisme
Étude de secteur : Mobilité dans le secteur des produits chimiques
Étude de secteur : Mobilité dans le secteur de l’artisanat (centrée sur les PME)
MoVE-iT Rapport final
3

Études sur la mobilité en dehors de l’Europe à des fins de comparaison
Rapports par pays sur la mobilité en cours de FEPI en dehors de l’Europe :
Canada
Accord multilatéral canadien sur la mobilité en cours de FEP : Red Seal
(Canada)
Perspectives des investisseurs
Point de vue des investisseurs : La volonté de soutenir la mobilité au niveau de
l’UE
Point de vue des investisseurs : Perspectives de l’Europe de l’Est
Point de vue des investisseurs : Déclaration EUNEC
Point de vue des investisseurs : Déclaration EfVET
Point de vue des investisseurs : Déclarations de sources diverses
Inventaires des outils existants et de la littérature
Revue de la littérature sommaire sur les obstacles à la mobilité et les
recommandations
Vue d’ensemble des bonnes pratiques
Vue d’ensemble des outils appuyés par l’UE
Vue d’ensemble des guides existants pour les apprentis, les entreprises et les
fournisseurs de FEP
Vue d’ensemble des sites web sur les stages en entreprise et le soutien à la
mobilité
Rapports d’enquête
Enquête : Point de vue des fournisseurs de FEP
Enquête : Point de vue des apprentis et autres jeunes en cours de FEP (basée
sur plusieurs enquêtes)
MoVE-iT : Projets de solutions
Outils pour les fournisseurs de FEP (écoles, centres de formation)
Outils pour les apprentis
4 MoVE-iT Rapport final

Liste des abréviations
AEFP
AER
CEDEFOP
CLIL
COLO
DAAD
ECTS
ECVET
ERYICA
ETF
EUNEC
EURES
FEDER
FEETP
FEP
FEPI
IFA
LdV
LLP
OBESSU
OCDE
OMC
PIU
PME
R3L
ReferNet
REIM
SVE
UEAPME
UER
VAP
Association Européenne pour la Formation Professionnelle
Arbejdsgivernes Elevrefusion/Système de remboursement des employeurs danois pour les
apprentis
Centre Européen pour le Développement de la Formation Professionnelle
Enseignement intégrant contenu et langue
Vereniging Kenniscentra Beroepsonderwijs Bedrijfsleven - Association des centres d'expertise
pour la FEP et le marché du travail
Deutscher Akademischer Austauschdienst
Système européen de transfert d'unités capitalisables
Système européen de transfert d'unités capitalisables pour l'éducation et la formation
professionnelles
Agence européenne pour l'information et le conseil des jeunes
Fondation européenne pour la formation
European Network of Education Councils
EURopean Employment Services - Services européens de l'emploi
Fond Européen de Développement Régional
Forum européen d'éducation et formation techniques et professionnelles
Formation et enseignement professionnels
Formation et enseignement professionnels initiaux
Internationale Fachkräfte Austausch
Programme Léonard de Vinci
Programme de formation continue - Lifelong Learning Programme
Bureau d'organisation des associations européennes d'étudiants
Organisation de Coopération et de Développement Économiques
Organisation Mondiale du Commerce
Praktik I Udlandet / Centre danois pour les stages en entreprise à l'étranger
Petites et Moyennes Entreprises
Régions apprenantes
Réseau européen de référence et d'expertise en matière de FEP (Cedefop)
Réseau Européen Initiative Métiers
Service Volontaire Européen
Union Européenne de l'Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises / Assemblée Permanente
des Chambres des Métiers
Union Européenne de Radiotélévision
Validation des acquis professionnels
MoVE-iT Rapport final
5

1 Introduction
Vingt années de programmes de formation et d’enseignement professionnels
initiaux (FEPI) tels que Léonard de Vinci et ses prédécesseurs ont débouché sur un
pourcentage stable mais relativement faible de participants à la FEPI qui se
rendent à l’étranger dans le cadre de leurs études. Jusqu’ici, les augmentations du
nombre de bénéficiaires semblent surtouts liés aux augmentations de budget ; la
preuve d’un effet « multiplicateur » manque, en raison de l’absence d’un
mécanisme de surveillance global. Au cours des 10 dernières années, la demande
annuelle de mobilité était environ quatre fois plus élevée que le budget disponible.
Chaque année, les budgets sont utilisés en totalité. Une des questions majeures
qui restent ouvertes est de savoir si, et dans quelle mesure, la Commission
Européenne doit continuer à utiliser des deniers publics pour stimuler la mobilité
d’apprentis et d’autres jeunes en cours de FEPI. Si la mobilité des apprentis doit
être encouragée et que la demande est plus importante que les budgets de l’UE
disponible, des moyens alternatifs d’améliorer la mobilité en cours de FEPI doivent
être identifiés et développés.
Afin de stimuler à la fois la quantité et la qualité de la mobilité en Europe, et d’agir de
façon complémentaire avec les activités du programme Léonard de Vinci de la
Commission, le Parlement Européen a voté un item spécial dans les budgets 2005 et
2006, destiné à la mobilité des apprentis et des jeunes en cours de FEPI. Ce budget
a financé trois études importantes menées au cours des années 2005-2007 :
Move-It 1 , qui a identifié et analysé les barrières à la mobilité transnationale en FEPI ;
et ECVET (Crédits d’apprentissage européens pour la formation et l’enseignement
professionnels) Connexion 2 et Reflector 3 , qui ont analysé les conditions de
l’introduction d’un plan de reconnaissance Européen conjoint pour la mobilité en
cours de FEPI. De plus, la Commission Européenne a lancé en 2006 un appel à
propositions pour 12 projets pilotes 4 , qui sont censés se baser sur les
recommandations provenant des trois études et à les transformer en outils et
pratiques concrets. Dans un appel d’offres spécifique, la Commission a en même
temps recherché le savoir-faire scientifique à même d’accompagner et de soutenir
les 12 projets à la fois pendant les phases de développement et de dissémination 5 .
1 http://www.europe-move-it.eu/
2 http://www.ecvetconnexion.com
3 http://www.ecvet.net
4 http://ec.europa.eu/education/programmes/calls/4506/index_en.html
5 http://ec.europa.eu/education/programmes/calls/4406/index_en.html
MoVE-iT Rapport final
7

Objectifs de l’étude
L’objectif général de l’étude, tel qu’il a été défini en termes de référence 6 , était
comme suit :
« De promouvoir le développement de la mobilité transnationale menant aux
compétences en tant qu’élément intégrant des cursus de formation professionnelle
au niveau européen, en identifiant tous les obstacles à un tel développement et en
mettant en place des solutions concrètes pour les surmonter. »
L’objectif spécifique de l’étude a été décrit comme suit :
« Analyser les systèmes existants de formation professionnelle et les pratiques de
mobilité existantes afin d’identifier clairement les obstacles à la généralisation au
niveau européen de la mobilité transnationale conduisant à l’acquisition de
qualifications en tant que partie intégrante des cursus de formation professionnelle,
culminant dans des propositions concrètes de solutions aux obstacles identifiés. »
Vue d’ensemble de la méthodologie
La méthodologie de l’étude a été développée durant le stade initial, et développée
davantage au cours de l’étude, sous la supervision du Comité Directeur. Bien que
la nature exploratoire de l’étude se prête mal à la division en “stades” fixes, les
grandes lignes de l’étude peuvent être décrites en sept stades, avec un certain
nombre d’activités à chaque stade :
1. Établissement d’un modèle conceptuel pour l’étude ;
2. Identification des obstacles (recherche sur documents, enquêtes, entretiens) ;
3. Classement des obstacles par ordre de priorité (entretiens avec les
intervenants, recherche sur documents, panels d’experts) ;
4. Formulation de recommandations (panels d’experts, consultations des
réseaux) ;
5. Identification d’exemples de « meilleures pratiques » (recherche sur
documents, enquêtes) ;
6. Développement de modèles de solutions (équipe d’experts) ;
7. Diffusion.
Dans cette étude, nous avons accru la qualité des résultats en appliquant le
principe de triangulation. Les multiples sources de données utilisées au cours de
l’étude incluent :
Analyse de documents 7 ;
Consultations d’experts et entretiens avec les intervenants 8 ;
6 Source : EAC/34/05 (2004) Étude des obstacles à la mobilité transnationale des apprentis et autres jeunes en cours de formation professionnelle
initiale et de la façon dont ces obstacles peuvent être surmontés.
7 Source : MoVE-iT (2006) Revue de la littérature, obstacles et recommandations pour la mobilité. Appendices disponibles sur :
http://www.europe-move-it.eu/
8 Voir : MoVE-iT : rapports sur les groupes de travail, les consultations d’experts et les points de vue des intervenants sur
http://www.europe-move-it.eu
8 MoVE-iT Rapport final

« Enquête ReferNet » dans 33 pays européens 9 (une enquête parmi les experts
nationaux en FEPI sur les politiques été les pratiques actuelles en matière de
mobilité) ;
Les descriptions des systèmes de FEPI dans 33 pays européens ;
Quatre enquêtes parmi les participants à la FEPI (une sur les attitudes envers
les expériences de travail et de formation à l’étranger, une sur les expériences à
l’étranger, une chez les jeunes dans le secteur du tourisme et une chez les
jeunes en cours de FEPI)
Enquêtes (apprentis ayant séjourné à l’étranger ainsi que d’autres jeunes en
cours de FEP) 10 ;
Enquête auprès des fournisseurs de FEP 11 ;
Études par secteurs sur l’artisanat, le tourisme et les produits chimiques.
L’étude MoVE-iT a été une tentative intensive de fournir un aperçu exhaustif de la
réalité de la mobilité en cours de FEPI, dans le cadre des programmes européens
et en dehors d’eux, et da la façon dont cette mobilité peut être influencée par les
politiques, stratégies, implication et influences des intervenants. Les analyses,
entretiens, questionnaires, consultations et enquêtes nous ont donné une richesse
d’informations, données, opinions et points de vue sur la mobilité des apprentis et
des autres jeunes en cours de FEPI.
Malgré les mesures qui ont pour but de protéger la qualité des données dans les
diverses enquêtes, il faut conclure que les données obtenues doivent être
interprétées avec la prudence nécessaire. Bien que nous nous soyons efforcés de
garantir une qualité élevée des données, les données ne sont souvent pas très
robustes. L’absence d’un système de surveillance pour des données de qualité,
fiables et comparables sur la mobilité transnationale en cours de FEPI a été gênante.
Dans l’étude ReferNet dans 33 pays européens, les chercheurs ont réussi à
recueillir des données pour chacun de 33 pays ; des données quantitative sur les
chiffres réels, et des données qualitatives sur les politiques et programmes. Les
enquêtes auprès des participants à la FEPI et les fournisseurs de FEP donnent des
résultats qui peuvent ne pas être représentatifs en raison d’un nombre de
réponses limité, mais elles soulignent des tendances dans des facteurs importants
qui ont un impact sur la décision d’accepter un emploi à l’étranger. Les études de
secteur dans le domaine de l’artisanat, le tourisme et les produits chimiques nous
fournissent les données les plus récentes sur les pratiques de mobilité dans ces
secteurs. Plusieurs articles et présentations ont été développés en consultation
avec des experts (à savoir obstacles légaux, solutions basées sur Internet pour la
mise en contact employeurs-chercheurs d’emploi) qui peuvent servir de base pour
le développement de solutions.
9 Voir : MoVE-iT : une étude comparative sur la mobilité en cours de FEPI dans 33 pays européens, appendices inclus dans ce rapport
10 Ces 4 études incluent : 1) enquête sur les attitudes envers l’expérience de travail ou de formation à l’étranger (686 réponses), 2) enquête sur
l’expérience à l’étranger, pour ceux qui sont partis à l’étranger (496 réponses furent reçues), 3) enquête auprès des jeunes dans le secteur du
tourisme (210 réponses), 4) enquête pilot auprès des jeunes en cours de FEP (596 réponses)
11 Voir : rapport MoVE-iT sur l’enquête institutionnelle sur http://www.europe-move-it.eu
MoVE-iT Rapport final
9

Définitions des termes
Nous avons développé des définitions opérationnelles pour les termes-clés dans le
contexte de l’étude, sur la base d’une revue de la littérature et des définitions
transeuropéennes pour les termes et les concepts dans le cadre de
l’enseignement et de la formation professionnels qui sont développés dans le
cadre de la Terminologie de la Politique de Formation Professionnelle du Cedefop.
Les termes-clés et les concepts que nous devons définir dans le contexte de
l’étude MoVE-iT sont la mobilité, les apprentis et la formation et l’enseignement
professionnels initiaux (FEPI).
Mobilité
Tout d’abord, nous avons affaire ici à la « mobilité transnationale » - mobilité qui
traverse les frontières nationales. Deuxièmement, nous utiliserons ce terme dans le
cadre de cette étude dans le même sens que la Commission, c’est-à-dire comme
une dénomination pour l’activité géographique réelle de traverser les frontières,
plutôt que la capacité chez les individus (« la capacité de se déplacer »).
Troisièmement, nous ferons une distinction entre « mobilité transnationale » et
« migration transnationale ». La migration désigne des déplacements
géographiques d’un caractère plus ou moins permanent, lorsque quelqu’un
abandonne sa résidence dans son pays d’origine et déplace son domicile dans un
autre pays ou État membre. La mobilité est donc temporaire, c’est-à-dire conçue
dès le départ avec une durée spécifique.
Dans la terminologie du Cedefop, la mobilité est définie comme « la capacité d’un
individu de se déplacer et de s’adapter à un nouvel environnement professionnel.
La mobilité peut être géographique ou « fonctionnelle » (un changement vers un
nouveau poste dans une compagnie, ou vers une nouvelle profession). La mobilité
permet aux individus d’acquérir de nouvelles aptitudes et ainsi d’augmenter leurs
chances de trouver du travail ». Cette dernière phrase ajoute un aspect important
au phénomène : le fait qu’un séjour loin de l’environnement habituel peut avoir un
potentiel d’apprentissage important.
Une définition de la mobilité comme des séjours dans un autre pays d’une durée
précise est encore trop large pour les fins de cette étude, puisqu’elle ne fait pas la
différence entre un emploi et du tourisme ordinaire. Ici, nous devons introduire un
autre critère, à savoir celui d’intention. La mobilité transnationale sera, dans le cadre
de cette étude, définie comme des séjours à l’étranger organisés de façon explicite
dans un but d’apprentissage. Le critère d’intention exclut également les périodes de
travail à l’étranger si le but principal en est le gain financier. Cependant, dans
certains cas (parfois désignés comme « séjours de travail »), la rémunération n’est
pas le but principal, mais tout d’abord un moyen de financer le séjour dans le pays.
10 MoVE-iT Rapport final

Presque toute la mobilité transnationale dans un contexte de FEP prend place en
tant que stages en entreprises, tandis que les séjours en école (spécialement de
longue durée) sont en effet très rares (Kristensen, 2004). Il y a deux raisons
principales à cela. Tout d’abord, les différences entre les systèmes de FEP en
Europe sont très profondes, même dans des pays limitrophes. Le niveau de
compatibilité n’est par conséquent pas très élevé, et il peut être extrêmement
difficile de faire reconnaître les cours suivis à l’étranger dans son pays d’origine.
Ensuite, la maîtrise des langues étrangère est relativement basse, dans la mesure
où l’enseignement des langues étrangères n’est pas intégré de façon systématique
à la FEP de la même façon que dans le second cycle de l’éducation générale
secondaire. Contrairement aux cursus, cependant, les processus de travail dans
les compagnies dans les mêmes secteurs industriels sont dans une grande mesure
identiques de part et d’autre des frontières, et il est toujours possible d’identifier
les tâches appropriées pour un stagiaire depuis l’étranger. La compatibilité est
donc plus élevée ici, et la langue ne joue pas le même rôle central que dans
l’enseignement théorique. De plus, tous les systèmes européens de FEP – même
dans les pays où elle est de façon prédominante fondée sur l’école (par exemple
en Suède, en France) – ont la possibilité d’utiliser les stages en entreprises en tant
que partie intégrante du cursus, et la majorité sont ouverts aux stages à l’étranger.
Cet état de fait va probablement persister dans le futur, et en accord avec notre
intention de pertinence des obstacles considérés, nous avons donc l’intention de
focaliser l’étude tout particulièrement sur la mobilité transnationale en tant que
stages de travail en entreprise à l’étranger.
Apprentis
Le groupe cible pour l’étude est défini dans les Termes de référence comme « les
apprentis et autres jeunes en cours de FEPI ». Le premier terme nous pose
relativement peu de problèmes, dans la mesureoùils’agitd’unconceptbienconnu
et bien défini dans toute l’Europe. Le Cedefop le définit comme « périodes en
alternance, de façon systématique et de longue durée, en école ou centre de
formation et sur le lieu de travail ; l’apprenti est contractuellement lié à l’employeur et
perçoit une rémunération (salaire ou allocation). L’employeur assume la
responsabilité de fournir à l’apprenti une formation menant à un métier spécifique. »
FEPI
Les « participants à la FEPI » ont été définis comme étant ceux qui sont inscrits
dans des programmes de formation et d’enseignement professionnels au niveau
du second cycle de l’enseignement secondaire (selon la terminologie de la
Classification Internationale Type d’Éducation, CITE niveau 3). Il n’est pas tenu
compte du fait que les participants sont inscrits dans des cursus d’enseignement
professionnel basés en école, ou sur le lieu de travail, ou dans des cursus en
alternance. D’un côté, ceci sépare clairement la FEPI des programmes
professionnels dans l’enseignement supérieur (niveau tertiaire) ; l’étude MoVE-iT
était clairement conçue pour se focaliser sur la stimulation de la mobilité dans le
cadre de la formation et de l’enseignement professionnels initiaux et non pas dans
l’enseignement supérieur, qui a son propre programme d’encouragement des la
mobilité. De l’autre côté, en se focalisant sur les participants à la FEPI, en principe
tous ceux en cours de FEPI sont inclus dans l’étude, et non pas seulement un
groupe particulier, par exemple les apprentis.
MoVE-iT Rapport final
11

Ceci revêt une importance particulière, dans la mesure où la FEPI de type
apprentissage est hautement sous-développée, voire même inexistante, dans la
plupart des 33 pays inclus dans l’étude. Bien que cette définition des participants
à la FEPI ne donne pas de limite d’âge, la plupart de ceux qui sont en cours de
FEPI telle qu’incluse dans les statistiques seront dans la fourchette d’âge entre 16
(âge typique de passage du premier au second cycle de l’enseignement
secondaire) et 21 ans
La structure de ce rapport est la suivante. Le Chapitre 2 donne une vue
d’ensemble de la mobilité des apprentis et autres jeunes en cours de FEPI. Ce
chapitre présente en quelques mots la recherche effectuée dans 33 pays ; pour les
détails complets, nous renvoyons à « MoVE-iT : une étude comparative sur la
mobilité en cours de FEPI dans 33 pays européens » (le rapport d’enquête
ReferNet). Le Chapitre 3 résume les éléments recueillis à l’appui de la
détermination des obstacles principaux et des recommandations. Les Chapitres 4
à 8 résument les obstacles principaux et les recommandations. Le Chapitre 9
fournit un plan d’action pour les intervenants.
Le présent rapport présente de façon succincte la recherche effectuée dans le
cadre de MoVE-iT. En dehors du présent rapport, les documents suivants sont
publiés :
MoVE-iT : obstacles et recommandations, rapport sommaire ;
MoVE-iT : une étude comparative sur la mobilité en cours de FEPI dans 33 pays
européens (l’enquête ReferNet) ;
Des études de confirmation sur divers sujets (à savoir obstacles légaux,
mécanismes de mise en contact employeurs-chercheurs d’emploi, programmes
bilatéral, bonnes pratiques, image and communication) ;
Outils, avec des exemples de solutions pratiques, pour les acteurs impliqués
dans la mobilité ; site web qui peut servir de ressource pour des projets de
recherche (mobilité) à venir ; matériaux de diffusion, c’est-à-dire plusieurs
présentations, un bulletin en 19 langues ; déclarations d’engagement par un
certain nombre d’intervenants clés, dans lesquelles ils répondent de façon
officielle à nos recommandations et suggestions d’action.
12 MoVE-iT Rapport final

2 Mobilité en cours de FEPI en Europe
L’étude MoVE-iT représente la collection d’informations sur la mobilité
transnationale la plus exhaustive et complète jamais entreprise en Europe. Se
focalisant directement sur la mobilité transnationale et comprenant 33 pays 12 , les
chercheurs impliqués dans l’étude ont conduit plusieurs enquêtes au niveau
européen, mené une recherche considérable de documents et se sont entretenus
avec un grand nombre d’autres experts, acteurs et intervenants. Cependant, loin
de donner une vue d’ensemble suprême sur la mobilité transnationale dans le
cadre de la FEPI en Europe, l’étude a avant tout servi à démontrer les nombreuses
lacunes qui existent encore en ce qui concerne les données sur la mobilité
transnationale, aussi bien au niveau qualitatif que quantitatif. Des statistiques sur la
mobilité transnationale en Europe ne sont disponibles que pour le programme
Léonard de Vinci. En dehors de ces chiffres, les données sont généralement peu
fiables, et pour certains pays pratiquement inexistants.
Ce qui suit représente une vue d’ensemble rapide de la mobilité transnationale en
cours de FEPI en Europe, et doit être lu comme une introduction générale aux
chapitres suivants. Cette vue d’ensemble sera donc centrée principalement sur les
problèmes qualitatifs, mais une présentation plus complète – y compris les
informations statistiques – peut être obtenue dans le rapport de synthèse de
l’enquête ReferNet.
Un peu d’histoire
« Le fait de voyager apporte à chacun une école de formation et d’expérience de la
nature la plus diverse et est d’autant plus indispensable à l’artisans et au
commerçant que c’est seulement à travers sa propre observation des conditions et
circonstances étrangères qu’il peut établir des comparaisons avec celles qui lui
sont familières, formant ainsi une perception correcte du vrai, du beau et de l’utile,
en même temps qu’il s’instruit en tant qu’individu et en tant qu’artisan. Une
exemption de l’obligation de voyager ne peut être accordée que pour les motifs les
plus impératifs. »
Ce qui précède pourrait presque être lu comme un préambule à un texte moderne
sur la mobilité, mais il s’agit en fait d’un extrait de l’avant-projet de « Loi générale
sur les métiers » approuvée par le Congrès des Artisans Allemands à Francfort et
présentée à l’Assemblée Nationale Constituante à l’Église Saint Paul le 15 août
1848 pour « examen approfondi et attentif ».
12 Et deux de plus, à savoir la Suisse et la Canada comme exemples de pays tiers.
MoVE-iT Rapport final
13

Au Moyen-âge, le transfert de connaissances et d’expérience en Europe se faisait
par l’intermédiaire des compagnons itinérants (en allemand : Fahrenden Gesellen)
– des artisans qui parcouraient souvent de longues distances en Europe pour
chercher du travail et affiner leur art. Cette pratique était reconnue comme une
partie importante du processus de formation de l’artisan, et selon les statuts de
bien des guildes, nul ne pouvait s’établir en tant que maître artisan dans leur
territoire à moins d’avoir voyagé et travaillé à l’étranger pour un temps déterminé –
habituellement 2 à 3 ans. L’apparition d’autres méthodes de transfert de
connaissance – en particulier l’imprimerie et l’alphabétisation de masse, et par la
suite les TIC – a rendu le besoin de voyager moins pressant, mais la pratique n’a
jamais disparu, et il y a encore des organisations dans un certain nombre de pays
européens qui offrent cette possibilité aux jeunes artisans (« Le compagnonnage »
en France et en Belgique, « Naverne » au Danemark, et un ensemble
d’organisations d’artisans en Allemagne).
Cependant, des vestiges sont encore présents en Europe du Nord et
France/Belgique (Fahrende Gesellen / Naver / Compagnonnage), mais le nombre
de personnes impliquées est négligeable 13 .
Après la Seconde Guerre Mondiale, un certain nombre de programmes d’échange
de jeunes furent mis en place afin de mener à une réconciliation ; l’idée étant que
les contacts entre les jeunes par delà les frontières préviendraient l’émergence du
chauvinisme national et de la xénophobie. Ces programmes et initiatives étaient
avant tout dirigés vers l’enseignement général et supérieur, et non pas la formation
et l’enseignement professionnels initiaux (FEPI). Cependant, en 1980, l’Allemagne
et la France signèrent un accord concernant l’échange de jeunes en cours de
FEPI, et un programme fut créé afin de financer et de promouvoir de tels
échanges. Le Secrétariat Franco-allemand pour les échanges en FEPI à
Sarrebruck en Allemagne a depuis lors financé approximativement 29.000
échanges de jeunes, en ne considérant que ceux qui sont en cours de FEPI 14 . Une
étude de cas séparée sur cet échange est incluse dans les annexes.
Kristensen (2004) a résumé les développements principaux en matière de mobilité
en soulignant quatre « écoles de pensée » (ou théories) sur la mobilité dans le
contexte de la FEP en Europe :
1. Stages à l’étranger dans le but d’atteindre une compréhension interculturelle –
il s’agit d’apprendre à vivre de façon pacifique en Europe et dans le monde et de
développer un sentiment de « citoyenneté Européenne » plutôt qu’une vision
strictement nationaliste (ce qui correspond à la pensée initiale de Jean Monnet
lorsqu’il forgea l’Union Européenne du Charbon et de l’Acier en 1951 – comme un
moyen de promouvoir la paix et la compréhension dans une Europe déchirée par
la guerre). Dernièrement, ce discours a également été utilisé en connexion avec la
lutte contre le racisme et la xénophobie. Un exemple se réfère aux activités de
l’Office de la Jeunesse Franco-allemande.
13 Kristensen, 2004
14 Voir : www.dfs-sfa.org
14 MoVE-iT Rapport final

2. Stages à l’étranger comme méthode de promouvoir la libre circulation des
travailleurs en Europe – il s’agit d’apprendre à vivre et travailler dans un autre pays,
à devenir un « travailleur migrant » qui a l’envie et les moyens de se déplacer à
travers les frontières et ainsi soulager la pénurie de travailleurs qualifiés dans
d’autres États Membres (correspondant à la pensée du Traité de Rome de 1957
créant la Communauté Économique Européenne, où la libre circulation de la main
d’œuvre apparaissait comme un élément essentiel du développement économique
de l’Europe). Un exemple est le « Programme d’Échange de Jeunes Travailleurs »
de 1964.
3. Stages à l’étranger comme activité liée à l’internationalisation de l’enseignement
et de la formation en Europe. Pour cette théorie, les emplois à l’étranger sont la
réponse des systèmes d’éducation nationaux aux effets perçus comme négatifs de
la globalisation. Au niveau de l’individu, cela permet à la future main d’œuvre
d’acquérir des aptitudes linguistiques et interculturelles pour lui permettre de faire
face aux contacts étrangers en augmentation constante sur le lieu de travail. À un
niveau systémique, cela permet aux systèmes d’éducation nationaux de boucher
les trous dans les capacités d’enseignement en envoyant les apprentis à
l’étranger, là où ces capacités existent.
4. Stages à l’étranger comme méthode d’acquisition de « nouvelles aptitudes de
base » et d’augmentation des chances d’être employé. Dans cette théorie, la logique
de l’activité réside dans l’utilisation des emplois à l’étranger comme un outil
didactique afin d’équiper les participants de ce que l’on appelle « des
compétences-clés » qui leur permettent de faire face au changement constant de
profils professionnels, d’organisation du travail et de direction de carrière qui
surviennent en conséquence de la globalisation et des changements
technologiques. Ceci correspond à une focalisation sur l’enseignement et la
formation comme moteur de la croissance économique, et les buts de la déclaration
de Lisbonne concernant la création d’une « Europe de la connaissance ».
Bien que ces théories puissent être placées comme des points individuels sur une
ligne temporelle s’étendant de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos
jours, elles sont toutes vivantes au sens où elles sont toujours utilisées pour
sous-tendre et défendre les activités de mobilité actuelles. Kristensen soutient que
cela a mené à une « compartimentalisation » des activités de mobilité en Europe,
où les partisans de chaque théorie forment leurs propres communautés de
pratique et se livrent à des activités sans tenir compte des développements dans
d’autres domaines. Chacune de ces communautés est trop petite par elle-même
pour atteindre une masse critique », et de ce fait le secteur a tardé à se développer
et à s’étendre.
MoVE-iT Rapport final
15

Programmes européens
Le moteur principal de la mobilité transnationale en FEPI en Europe est depuis plus
d’une décennie la Commission Européenne. Le premier programme exclusivement
consacré à la mobilité transnationale fut le programme Petra II, qui fut lancé en
1992. Cette année-là, quelques 8.500 stages furent financés par des aides 15 ; un
chiffre qui avait atteint 35.000 à la fin du programme en 1995 pour les 12 États
Membres. Le programme Petra fut remplacé par le programme Léonard de Vinci,
qui achève à présent sa seconde phase et débute un nouveau programme sous
l’égide du Lifelong Learning Programme (2007-2013) [éducation formation tout au
long de la vie].
Les études par pays (l’enquête ReferNet) en tant que partie de l’étude MoVE-iT,
fournissent une vue d’ensemble du nombre total de participants à la mobilité
transnationale en FEPI (table 2-1). La table 2-2 détaille davantage la mobilité
transnationale en mobilité dans le cadre du programme Léonard de Vinci et
mobilité dans le cadre d’autres programmes.
Il est douteux que ces chiffres donnent une image complète de la mobilité
transnationale en FEPI. Divers pays font état de davantage de programmes en
place destinés à stimuler la mobilité en cours de FEPI que de programmes pour
lesquels ils déclarent des nombres de participants. De plus, il y a des indications
claires que des programmes par secteur sont en place dans certains pays
européens 16 .
15 Ce chiffre recouvre à la fois les apprentis, les jeunes en cours de FEPI et les jeunes travailleurs
16 Des efforts ont été faits pour obtenir des données sur la participation par les organisations de secteur et patronales ; cependant, ces organisations
n’étaient pas en mesure de fournir des données en raison d’un manque de suivi.
16 MoVE-iT Rapport final

2002 2003 2004 2005
BE 17 528 554 698 962
CZ 973 905 2096 2061
DK - - 1530 1825
DE 4129 6389 8023 8319
EE 91 82 79 74
EL 18 483 382 - -
ES 19 2211 2199 2184 2797
FR 20 1598 - - -
IE 1799 2135 3047 4188
IT 7792 8187 7499 8555
CY 40 53 169 199
LV 156 137 212 257
LT 142 155 287 263
LU 59 78 127 145
HU 371 745 861 1159
MT - 22 6 120
NL 973 1236 1388 2589
AT - 575 1000 1333
PL 1799 1885 5120 5657
PT 866 1051 945 1342
SI 323 364 525 724
SK 483 483 961 1094
FI 3680 4570 4080 4480
SE - - 1680 1439
UK - 2817 3417 4555
IS 55 22 64 70
LI - - 11 18
NO 490 738 671 376
BG 229 250 545 722
R 326 311 356 330
HR - - - -
TR - - 281 1572
CH 125 133 167 138
Total 29.721 36.458 48.029 57.363
Table 2-1 : Nombre total de participants (FEPI) à la mobilité transnationale (quatre années précédentes) 21 17
17 Les chiffres pour la Belgique sont basés sur les questionnaires remplis pour la communauté flamande, et sur les données statistiques obtenues sur
le site web de l’Agence Nationale Léonard de Vinci pour la communauté francophone.
18 Les chiffres pour la Grèce sont basés sur des données statistiques obtenues sur le site web de l’Agence Nationale Léonard de Vinci (seulement les
étudiants en cours de FEP ; les données pour 2004 et 2005 ne sont pas disponibles).
19 Les chiffres pour l’Espagne sont basés sur une publication statistique obtenue sur le site web de l’Agence Nationale Léonard de Vinci.
20 La France a indiqué qu’elle ne pouvait pas fournir de chiffres de participation. Les chiffres pour 2002 sont basés sur des bulletins d’informations
disponibles sur le site web de l’Agence Nationale Léonard de Vinci. Les estimations pour 2006 (sur la base des demandes accordées) est de 2282
participants.
21 Cette table est basée sur des chiffres recueillis dans le cadre de l’enquête ReferNet. Le rapport complet comporte une table séparée avec les
données de la base de données de la Commission sur Léonard.
MoVE-iT Rapport final

Pour l’année 2006 (qui est la dernière année pour Léonardo dans la phase
actuelle), un nombre estimé à 84.500 apprentis et autres jeunes en cours de FEPI
auront participé aux activités de mobilité transnationale assistées par des
subventions par le programme 22 . Ce nombre est réparti sur un total de 31 pays qui
participent à présent au programme.
2004 2005
Léonard de Vinci Autres programmes Léonard de Vinci Autres programmes
BE 698 962
CZ 1.419 677 1.567 494
DK 330 1074 513 1393
DE 5.854 2.274 6.255 2.118
EE 79 74
EL NA NA
ES 2.184 2.797
FR NA NA
IE 436 2.611 538 3.650
IT 2.144 5.355 2.733 5.822
CY 169 199
LV 212 257
LT 287 263
LU 127 145
HU 861 NA 850 309
MT 6 120
NL 1.175 213 2.464 125
AT 942 58 1277 56
PL 5120 5657
PT 945 1342
SI 525 724
SK 886 75 1.012 74
FI 632 3448 600 3880
SE 480 1.200 500 939
UK 3.417 4.555
IS 64 70
LI 11 18
NO 485 186 260 116
BG 545 722
RO 356 330
HR - -
TR 261 20 1337 235
CH 35 132 38 100
Total 14.508 5.894 16.817 7.733
Table 2-2 : Nombre total de participants à la mobilité transnational en cours de FEPI dans le cadre du programme Léonard de Vinci
et d’autres programmes
22 Programme Léonard de Vinci : Performance et Impact. EAC B5/JD D(2006) REG 5211, 5 mai 2006
18 MoVE-iT Rapport final

Nous avons recueilli des données sur la proportion par pays du nombre total de
participants à la FEPI qui participe réellement à la mobilité transnationale (voir table
2-3). Le fait de calculer les proportions élimine l’influence de la taille du pays et de
la taille de la population en cours de FEPI en tant que telle et rend les données
plus comparables entre pays.
Ce qui apparait très clairement est que, malgré les différences dans la « force »
relative du système de FEPI (qu’il soit fondé sur l’école ou sur l’entreprise) en
comparaison avec le second cycle de l’enseignement secondaire général, et les
différences entre pays en ce qui concerne la taille de leur population en FEPI, la
proportion de participants à la FEPI qui effectue réellement un stage à l’étranger
est très faible et – à trois exceptions près – n’excède pas 1%.
Dans ce contexte, on ne peut pas conclure sur la base de cette étude que les
caractéristiques du système telles que la « force » du système de FEPI ou la
mesure dans laquelle il est fondé sur l’école ou sur l’entreprise ou d’autres
caractéristiques, influencent la mobilité transnationale en FEPI.
% des étudiants
en FEPI en
mobilité
transnationale
% des étudiants
en FEPI en
mobilité
transnationale
% des étudiants
en FEPI en
mobilité
transnationale
AT 0,3 FI 3,3 MT 0,03
BE < 0,01 FR 23 0,2 NL 0,5
BG 0,3 HR - NO 0,5
CH < 0,01 HU 0,8 PL 0,3
CY 4,2 IE 24 0,02 PT 0,4
CZ 0,4 IS 0,01 RO 0,01
DE 0,4 IT < 0,01 SE 0,9
DK 1,0 LI 0,02 SI < 0,01
EE 0,2 LT 0,6 SK 0,2
EL < 0,01 LU 0,5 TR 0,2
ES 25 0,2 LV 0,5 UK 0,4
Table 2-3 : Pourcentage des étudiants en FEPI participant à la mobilité transnationale
23 Pour la France, le nombre estimé de participants à la mobilité transnationale en 2006 a été utilisé comme base pour le calcul de la proportion.
24 Bien que l’Irlande n’ait pratiquement pas de FEPI à l’intérieur du système éducatif, les gens peuvent faire une demande auprès de FETAC (l’autorité
de qualification nationale) pour avoir leurs qualifications évaluées et reconnues, et ils le font. On estime que cela concerne environ 185.000
personnes par an. Ce chiffre a été utilisé comme base pour le calcul
25 Pour l’Espagne, la moyenne annuelle des participants à la mobilité transnationale en cours de FEPI durant la période 2000-2005 a été utilisée pour
le calcul de la proportion.
MoVE-iT Rapport final
19

Les trois pays exceptionnels (avec des taux de participation à la mobilité
transnationale en cours de FEPI à 1% ou bien au-dessus de 1%) sont le
Danemark, la Finlande et Chypre. Le Danemark a un système de FEPI fort, avec
une forte composante fondée sur l’entreprise (environ 2/3 du temps total du
cursus). La Finlande se caractérise par un taux relativement élevé de participation
à la FEPI, mais un système d’apprentissage faible. Chypre n’a ni une participation
élevée à la FEPI (au contraire ; elle est basse avec seulement environ 14% de tous
les étudiants du second cycle de l’enseignement secondaire), ni un système
d’apprentissage fort.
La proportion relativement élevée de participants à la FEPI au Danemark qui font
un stage à l’étranger semble due en grande partie au programme national de
stages PIU, qui est financé par les employeurs à travers le Plan de
Remboursement des Employeurs pour les apprentis et les gens en cours de FEPI,
à travers lequel environ 2,5 millions d’ sont dépensés pour la mobilité.
Une explication possible de la participation relativement élevée de la mobilité
transnationale en FEPI en Finlande peut être la combinaison entre une politique
plutôt active à l’égard de la mobilité transnationale (voir aussi le chapitre suivant) et
le fait que tous les programmes de mobilité (dans le cadre de l’UE) sont organisés
et administrés par une organisation centrale appelée CIMO. Ceci signifie qu’il y a
une impulsion centrale à promouvoir la mobilité en FEPI, et au cours de l’éducation
en général. De plus, ceci signifie qu’il y a une organisation centrale qui enregistre
et suit tous les chiffres de mobilité (du moins au niveau national) et que la Finlande
est donc probablement en bonne place pour fournir les chiffres les plus exacts.
Dans le même temps, la Finlande a vu une chute dans les chiffres de participation
en 2003. L’explication donnée par la Finlande elle-même est la suivante :
« diminution expliquée par une réduction significative des subventions
gouvernementales à la mobilité internationale en 2003. La subvention du
gouvernement a été l’instrument le plus important pour l’accroissement de la
mobilité internationale dans l’enseignement professionnel. En ce moment, Léonard
de Vinci est la source la plus importante. Le changement dans le nombre
d’institutions traitées par les statistiques peut aussi expliquer les changements
dans les chiffres de mobilité. La réduction dans les statistiques est expliquée en
partie sur la base des différentes méthodologies utilisées ».
En ce qui concerne Chypre, une explication simple pour la proportion élevée de
participants à la FEPI qui partent en stage à l’étranger est moins facile à fournir.
Une explication est que le budget disponible pour la mobilité transnationale via
Léonard de Vinci a à peu près triplé en 2005 en comparaison avec 2003.
20 MoVE-iT Rapport final

Programmes nationaux, régionaux et par secteurs d’activité
Le programme Léonard de Vinci est peut-être le plus grand, mais certainement
pas le seul en lice. Dans certains de ces pays, la mobilité transnationale en FEPI
dans le cadre d’autres programmes est nettement plus élevée que le nombre
d’étudiants en FEPI participant à la mobilité transnationale dans le cadre du
programme Léonard de Vinci. Comme l’indique la table 2-2, dans des pays
comme le Danemark, la Finlande. La Suède, le nombre de participants qui partent
pour l’étranger avec d’autres programmes est plus élevé que ceux qui partent
dans le cadre de Léonard de Vinci. Dans le cas du Danemark, de la Finlande et de
la Suède, les autres programmes sont principalement des programmes nationaux
et le programme Nordic NordPlus Junior, auquel participent les pays nordiques. La
Finlande est le seul pays à aussi fournir des données pour le nombre de
participants en FEPI qui partent en stage à l’étranger par leurs propres moyens. En
Suisse, la mobilité transnationale en dehors de Léonard de Vinci prend place
principalement dans le cadre d’autres initiatives (européennes) qui sont financées
par les cantons, et dans le cadre de la mobilité financée par des compagnies (qui
opèrent souvent à un niveau transnational).
À côté du programme Franco-allemand mentionné plus haut, l’Allemagne a
également des accords bilatéraux similaires concernant des échanges de jeunes
en FEPI avec un certain nombre de pays européens (Pologne, Pays-Bas, Norvège,
Grande-Bretagne, République Tchèque). Les pays nordiques (Danemark, Norvège,
Suède, Finlande et Islande) ont mis en place un programme de mobilité
transnationale afin de promouvoir les échanges durant le second cycle de
l’enseignement secondaire, y compris la FEPI (NordPlus junior). Plusieurs pays ont
de plus mis en place des programmes nationaux pour promouvoir la mobilité
transnationale en cours de FEPI. Au Danemark, le programme PIU fournit un
financement pour des stages de longue-durée pour des jeunes en cours de FEPI.
Au Danemark, les stages à l’étranger sont automatiquement reconnus dans le
cadre de la FEPI, à condition que les compagnies-hôtes remplissent certains
critères de qualité, et le financement est fourni tout naturellement. Quelques 1200
apprentis profitent de cette possibilité chaque année. En Suède, un programme
similaire (bien qu’à une moindre échelle) a été mis en place : le programme APV-U.
Les Pays-Bas ont mis en place un programme pour promouvoir
l’internationalisation de la FEP (“Onbegrensd Talent”), qui se focalise sur le
développement de stratégies d’internationalisation dans les institutions de FEP.
Enfin, un certain nombre d’initiatives existent au niveau régional, principalement
entre régions frontalières. Certaines ont été financées à travers l’initiative Interreg
sous l’égide du Fond Régional de Développement Européen (ERDF), avec des
cofinancements additionnels des régions. En République Tchèque, un certain
nombre d’initiatives régionales existent, comme par exemple dans la région de
Plzen, où les autorités régionales financent des projets de mobilité dans les écoles
de FEP. En Italie, la région Émilie-Romagne finance des projets de mobilité
transnationale pour les étudiants en FEP pour des périodes de formation en
Europe, avec un budget substantiel de 1 million.
MoVE-iT Rapport final
21

Les rapports par pays contiennent des informations détaillées sur des programmes
spécifiques ; une vue d’ensemble séparée est fournie pour tous les programmes
en plus des programmes européens qui soutiennent la mobilité transnationale en
FEPI. Cette liste contient 79 programmes nationaux, régionaux, de secteur ou
d’entreprise qui promeuvent et soutiennent la mobilité 26 .
Autres programmes non consacrés à la mobilité transnationale
En plus de ces programmes, cependant, nous avons aussi un certain nombre de
programmes et d’initiatives non dédiés, pour lesquels la mobilité transnationale
n’est pas le but principal, mais où elle est juste une des perspectives qui peuvent
être soutenues financièrement. Un exemple est le programme allemand Xenos, un
programme mis en place pour combattre la xénophobie et le racisme, et qui a été
utilisé pour financer les activités de stage à l’étranger pour les apprentis et les
jeunes en cours de FEPI. De même, le programme autrichien
« Begabtenförderung » peut être mentionné ici – un financement supplémentaire
disponible pour les apprentis les plus prometteurs, et qui peut être utilisé pour
financer un séjour à l’étranger. Finalement, nous avons des activités de mobilité
transnationales qui sont entreprises en dehors des programmes et initiatives.
Certaines entreprises organisent leurs propres systèmes de mobilité pour les
apprentis employés par la compagnie. Parfois, ces compagnies font une demande
de financement dans le cadre d’un programme, mais dans bien des cas elles
supportent les coûts elles-mêmes. Coop, Rieter, Rosch, Novartis, BMW, BASF, et
Deutsche Bahn peuvent être cités en exemple. Il y a aussi des exemples de jeunes
en cours de FEPI qui entreprennent un stage à l’étranger complètement à leur
propre initiative et frais – ce que l’on peut appeler la « mobilité spontanée ». Ceci
est peut-être particulièrement répandu dans les pays où la possibilité
d’entreprendre un stage à l’étranger fait officiellement partie intégrante de la
législation sur la FEP – par exemple l’Allemagne, l’Autriche et le Danemark, mais
nous n’avons que des preuves anecdotiques à l’appui de cette hypothèse.
Globalement, on peut dire que la mesure dans laquelle les pays stimulent la
mobilité transnationale en cours de FEPI à travers d’autres programmes, en
particulier nationale, bilatérale ou autre, augmente le nombre absolu de
participants à la mobilité transnationale en FEPI. Dans certains pays, la mobilité
dans le cadre de ces programmes l’emporte sur la mobilité dans le cadre de
Léonard de Vinci, alors que dans d’autres pays c’est l’inverse.
Financement de la mobilité
Les programmes et le financement de l’UE ont initié et stimulé la mobilité des
apprentis et autres jeunes en cours de FEPI depuis 17 ans. En 2006, le budget
annuel dépasse 48 millions d’euros. En 2004, le budget était de 34 millions, avec
27.333 participants à un stage à l’étranger financé par le budget de Léonard de
26 Voir : Annexe V : Programmes promouvant la mobilité en FEPI en plus du financement de l’UE. Vue d’ensemble des résultats, recueillis dans le
cadre de l’enquête MoVE-iT ReferNet dans 33 pays européens
22 MoVE-iT Rapport final

Vinci. Le financement de l’UE a joué et joue encore un rôle essentiel pour
promouvoir et faciliter la mobilité en cours de FEPI. Dans certains pays, le
financement par le programme Léonard de Vinci est la source principale et unique.
Dans d’autres pays, des financements nationaux, régionaux et par secteurs
existent (voir texte ci-dessus). Les budgets annuels de ces programmes varient
entre 20.000 euros dans la région de Plzen en République Tchèque à 2,5 millions
d’euros pour le programme PIU au Danemark.
En termes d’efficacité de tous ces fonds et mesures pour promouvoir la mobilité, il
est important de comprendre de quelle façon ils sont distribués. Le fardeau
administratif qu’impliquent l’acquisition et l’utilisation de ces fonds peut être un
obstacle important en soi.
La distribution de ces fonds diffère par source et par pays. Le fait que les
subventions soient accordées de façon annuelle dans le programme Léonard de
Vinci est perçu comme une barrière par les PME (et les organisations
intermédiaires qui œuvrent en faveur des PME), puisque cela rend impossible toute
planification à long terme et toute implication dans des activités de mobilité. Le fait
de devoir faire une demande chaque année, avec les incertitudes que cela
implique, peut conduire de nombreuses PME à éviter d’investir dans la
planification et la préparation d’un projet de mobilité transnationale.
Les programmes et projets nationaux, régionaux et par secteur ont parfois des
procédures de candidature plus simples, avec une charge administrative moindre.
Une analyse de trois programmes bilatéraux montre qu’une procédure de
candidature simple peut être un vrai avantage. Ces trois programmes offrent une
procédure directe et flexible pour faire une demande et pour régler les
subventions. Certains participants au processus d’évaluation ont mentionné de
façon positive les exigences administratives comparativement peu élevées des
programmes nationaux ou régionaux. Ceci peut être dû en partie au modèle de
financement à montant fixe, qui réduit les exigences administratives. Les
programmes offrent un degré de liberté élevé, permettant aux partenaires de
personnaliser les projets en fonction de leurs besoins spécifiques.
Plusieurs programmes de cofinancement existent, par exemple en République
Slovaque, où le gouvernement cofinance la mobilité en cours de FEPI. Le
cofinancement de projets de mobilité financés par l’UE avec d’autres programmes
de financement européens n’est pas autorisé.
Recherche et développement sur la mobilité transnationale
De façon générale, il n’est pas possible d’avoir une idée précise du nombre
d’apprentis et de jeunes en FEPI qui participent aux activités de mobilité
transnationale au cours d’une année donnée. Les seules statistiques disponibles
au niveau européen sont celles du programme Léonard de Vinci. Elles peuvent être
supplémentées par des statistiques de programmes dédiés binationaux ou
nationaux, mais personne n’a encore compilé de liste exhaustive de ce type de
MoVE-iT Rapport final
23

programmes en Europe et systématiquement amassé des statistiques sur ces
programmes. Pour ce qui est de la mobilité transnationale dans le cadre de
programmes non-dédiés, de mobilité mise en œuvre par des entreprises en dehors
de tout programme ou de la « mobilité spontanée », il n’ay pas de données fiables.
Seuls deux États membres – les Pays-Bas et la France – ont mis en place des
observatoires nationaux dédiés à la mobilité transnationale pendant l’éducation et
la formation. De ces deux pays, le système de surveillance néerlandais BISON est
le plus ancien et le plus complet 27 , tandis que l’observatoire français et de création
plus récente, et n’a encore publié aucun chiffre.
En plus d’un manque de données de surveillance et de recherche quantitatives, il
n’y a que peu de travaux de recherche et développement en cours qui s’intéresse
aux problèmes qualitatifs de mobilité. Le sujet n’a jusqu’ici pas semblé très
attrayants pour les chercheurs, et la recherche dont nous disposons est surtout de
la recherche évaluative – c’est-à-dire une recherche entreprise pour évaluer un
programme ou un projet. Le but d’un tel travail est de déterminer le succès (ou
non) d’un programme ou projet spécifique selon certains critères prédéfinis, et
ceux qui paient pour l’évaluation sont souvent les « propriétaires » du programme
qui ont besoin de thèmes évaluation spécifique comme arguments dans un débat
politique. Cela limite la portée de l’exercice, et seule une petite partie de cette
recherche s’intéresse aux processus d’apprentissage en tant que question
centrale et à la preuve de la causalité entre des interventions spécifiques et des
résultats d’apprentissage. Ce qui manque spécialement est une recherche qui
suive une cohorte de participants sur une période de temps plus longue – ce que
l’on appelle des études longitudinales – qui peuvent nous dire quelque chose sur
l’impact potentiel à long terme de la participation à des projets de mobilité
transnationale sur la trajectoire de carrière par la suite. Beaucoup de pratiques
dans les projets de mobilité sont ainsi basées sur l’instinct des promoteurs plutôt
que sur des preuves solides émanant de la recherche. Elles restent ainsi la
connaissance personnelle de l’individu, et « meurent » pour ainsi dire lorsqu’il ou
elle quitte le secteur.
Les projets de développement traitant des aspects de la mobilité transnationale
sont presque aussi rares. Parmi plus de 3000 projets pilotes entrepris durant la
première phase du programme Léonard de Vinci (1995-99), seuls 57 avaient trait à
des questions liées à la mobilité – et beaucoup concernaient principalement des
aspects « techniques »(par exemple la reconnaissance) plutôt que des aspects liés
à l’apprentissage 28 .
27 Cependant, il n’offre pas une couverture complète, dans la mesure où il est basé sur des rapports d’institutions consacrées à la FEP. Les activités
de mobilité mises en œuvre par des entreprises ne sont donc pas enregistrées.
28 Enquête du Cedefop de 2001, non publiée. Aucune enquête n’a encore été effectuée sur les projets de la seconde phase.
24 MoVE-iT Rapport final

MoVE-iT Rapport final
25

3 Avantages et obstacles à la mobilité
Introduction
La présente étude n’est pas la première de son genre. La « mobilité », et en
particulier les « obstacles à la mobilité », ont été des thèmes pour aussi longtemps
que la mobilité a été un problème. Cependant, très peu d’études ont jusqu’ici été
menées qui se focalisent (explicitement) sur la mobilité ou les obstacles à la
mobilité pour les apprentis et les jeunes en cours de FEPI 29 . Le Livre Vert de la
Commission de 1996 traitait en particulier des obstacles à la mobilité, y compris
ceux rencontrés lors de la FEPI. L’étude de Kristensen (2004) traitait en particulier
de la mobilité en cours de FEPI (y compris la mobilité des apprentis) et, dans ce
contexte, traitait également de la question des avantages et des obstacles à la
mobilité, bien que cela ne soit pas la préoccupation première de l’étude.
Dans le même temps, la mobilité en cours de FEPI a crû – surtout depuis le milieu
des années 1990 – avec l’introduction du premier programme Léonard de Vinci. En
conjonction avec ceci, un travail de démantèlement des barrières a été entrepris,
aussi bien au niveau européen que national, et le cadre général pour la mobilité en
cours de FEPI a changé. Alors que sous le programme PETRA II (début des
années 1990), la demande moyenne de mobilité parmi les participants à la FEPI
était d’environ 8.500 apprentis et jeunes, ce chiffre a atteint un nombre annuel de
40.012 (estimation puisque les chiffres définitifs ne sont pas encore disponibles)
participants à la FEPI 30 dans le cadre du programme Léonard de Vinci II (ou LdV II).
Le but est d’amener cette participation à 80.000 apprentis ou jeunes en FEPI d’ici
2010. De façon plus générale, l’augmentation de la mobilité en termes de stages à
l’étranger devra contribuer à atteindre les buts d’ensemble de ce qui a été hérité
de LdV dans le nouveau programme de formation continue Lifelong Learning
Programme (2007-2013) 31 :
« Soutenir les participants pour...l’acquisition et l’utilisation de connaissances,
compétences et qualifications pour faciliter le développement personnel,
l’employabilité et la participation au marché du travail européen ;
Soutenir les améliorations en qualité et l’innovation dans les systèmes, les
institutions et les pratiques d’éducation et de formation professionnels ;
Rendre l’éducation et la formation professionnelle et la mobilité pour les
employeurs et les individus et faciliter la mobilité des stagiaires. »
29 Pour une liste des études précédentes sur les obstacles à la mobilité, voir Annexe A Bibliographie
30 Document de Travail de la Commission : Progrès vers les Objectifs d’Accomplissement de Lisbonne en Éducation et Formation ; Rapport basé sur
les indicateurs et les repères d’évaluation, 2005
31 Comme il est formulé dans l’Appel Général à Propositions pour les Programme de Formation Continue de la DG EAC du 20 décembre 2006
(C113/42)
MoVE-iT Rapport final
27

Étant donné ces ambitions, il est important de donner un aperçu à la fois des
avantages (potentiels) de la mobilité transnationale en cours de FEPI et des
obstacles à cette mobilité qui sont rencontrés de nos jours. L’objectif de ce
chapitre est donc de donner une vue d’ensemble à la pointe du progrès (des
connaissances disponible à présent) à la fois des avantages et des obstacles à la
mobilité transnationale en cours de FEPI.
Avantages de la mobilité transnationale
La section suivante traite ensuite des avantages (potentiels) de la mobilité
transnationale en cours de FEPI des points de vue respectifs des employeurs (y
compris les organisations de secteur et d’employeurs), les établissements de FEP
et les participants à la FEPI. Nous utilisons le mot « potentiel » ici entre
parenthèses, puisque les avantages de la mobilité transnationale en cours de FEPI
(en termes de stages en entreprise à l’étranger) ont jusqu’ici été à peine explorés
en terme de recherche et d’évaluation systématique, à la fois au niveau européen
et au niveau national. (Voir Kristensen, 2004). En effet, Hannigan (2001) dit que :
« dans toute la littérature sur les effets de l’expérience pratique, pratiquement
aucune recherche n’a examiné les expériences pratiques à l’étranger. » Pour
autant que de la « recherche » sur les avantages des stages à l’étranger en FEPI
est disponible, elle est assez fragmentaire, se focalisant souvent sur une ou
quelques branches particulières dans un pays spécifique. Il semble que l’on en
sache un peu plus sur les effets des stages transnationaux au niveau individuel,
mais l’information est souvent de nature anecdotique, par exemple des « histoires
individuelles d’étudiants 32 . La troisième section de ce chapitre traite des obstacles
à la mobilité transnationale, a nouveau des points de vue respectifs des
employeurs, des institutions de FEP et des participants à la FEPI.
Le point de vue européen /
national (au niveau politique)
Comme indiqué dans l’introduction, la mobilité transnationale en cours de FEPI a
été hautement stimulée au niveau de l’Union Européenne ces deux dernières
décennies. Une raison importante est que la mobilité transnationale des jeunes
contribue à l’une des stratégies fondamentales de l’UE pour augmenter la stabilité
et la cohésion sociale. L’espérance est que davantage d’exposition à d’autres
pays contribuera à une sensibilité interculturelle et une meilleure compréhension
des pays hôtes et de leurs cultures. Des exemples peuvent être trouvés dans les
programmes bilatéraux, par exemple dans le programme BAND (Pays Bas –
Allemagne), un programme d’échange pour les participants à la FEPI depuis 1998.
Une évaluation (EIM, 2005, Neugebauer, 2005 33 ) a montré que la qualité de la
formation professionnelle a augmenté des deux côtés, que la tolérance entre
jeunes Allemands et Néerlandais s’est améliorée et que la coopération entre écoles
et entreprises allemandes et néerlandaises a été renforcée.
Dans le même temps, la mobilité transnationale parmi les participants à la FEPI
peut aider les européens aussi bien que les économies nationales à s’adapter aux
défis d’une globalisation en cours. Les apprentis mobiles se familiarisent avec les
32 Une liste complète des rapports d’étudiants collectés et analysés est disponible sur le site web du projet.
33 Neugebauer, U. (2005) Evaluation der bilateralen Austauschprogramme in der beruflichen Bildung zwischen Deutschland und Frankreich, den
Niederlanden und Großbritannien
28 MoVE-iT Rapport final

entreprises, les marchés, les méthodes d’affaires et les processus de travail ; ils
acquièrent des compétences (langues étrangères, sensibilité interculturelle) qui leur
permet de travailler dans un environnement international ; ils facilitent et
consolident les relations avec les partenaires étrangers. De façon importante et
pertinente, ils peuvent apporter ces connaissances et ces compétences à leur
marché du travail (régional) et contribuer au développement des entreprises (PME).
De plus, cela vaut la peine d’investir dans la mobilité transnationale en cours de
FEPI> Le nombre total de participants dans le second cycle professionnel
secondaire d’enseignement et de formation est estimé à environ 25 millions de
jeunes à travers l’Union Européenne 34 . Bien que les taux de participation varient de
façon substantielle entre États Membres (variant entre 15 et 80% de tous les
jeunes inscrit dans le second cycle d’enseignement secondaire), il est clair que
même une augmentation minime du pourcentage des participants à la FEPI
mobiles aura un impact substantiel sur les chiffres absolus de participants à la
FEPI qui sont impliqués.
Avantages du point de vue des employeurs
Avantages de la mobilité
transnationale en cours de
FEPI du point de vue des
employeurs
En général, on sait peu de choses sur les avantages pour les employeurs de la
participation à des stages à l’étranger, du moins de façon objective basée sur la
recherche. Les employeurs sont censés définir les avantages de tels stages à
l’étranger, surtout en termes de « gains personnels » pour les participants
individuels à la FEPI. Même les entreprises accueillant ou envoyant des
participants à la FEPI en stages à l’étranger ne voient pas de bénéfice immédiat
pour eux-mêmes, et peu d’entre elles voient des avantages économiques comme
un résultat probable de la participation à des projets de stages à l’étranger.
Les PME, en particulier, semblent participer peu aux stages à l’étranger pour les
participants à la FEPI, tandis que les PME constituent le secteur d’emploi principal
pour les diplômés de la FEPI. Les PME opèrent également assez peu à l’heure
actuelle sur une échelle internationale, bien que l’on s’attende à ce que cela
augmente. Bien qu’il y ait des différences entre les secteurs en ce qui concerne le
degré d’internationalisation, les stages à l’étranger peuvent aider à développer des
compétences et des qualifications (internationales) chez les futurs employés qui sont
importantes pour opérer avec succès sur le marché international (aussi bien que
pour le développement économique en Europe). Ces compétences concernent
(entre autres) : apprendre à apprendre, traitement de l’information, capacités de
communication et en langues étrangères, pensée créative et capacités de résolution
de problèmes, maîtrise de soi, épanouissement personnel et flexibilité.
Cependant, les avantages des stages à l’étranger pour les employeurs ne font pas
référence au développement des compétences des futurs employés. D’autres
avantages pour les employeurs reposent dans les domaines suivants : des
expériences multiculturelles de valeur et une internationalisation potentiellement
plus avancée de la main d’œuvre, l’addition d’une note internationale dans la
compagnie, de nouvelles impulsions, des idées et une connaissance de nouveaux
34 Source : données Eurostat
MoVE-iT Rapport final
29

marchés, la possibilité d’avoir des étudiants qui apportent de nouvelles approches
et de nouvelles méthodes (de travail), de meilleures connaissances en langue
étrangères de la part du personnel, une sensibilité culturelle et une compréhension
technique accrues, et une notoriété et un intérêt plus important pour le secteur en
question. Les avantages potentiels peuvent aussi découler de la réduction du
manque de personnel qualifié dans certain secteurs ou certaines régions, et du
transfert de (nouvelles) technologie et de savoir-faire.
Un problème important demeure néanmoins : d’examiner, identifier et
communiquer de façon plus approfondie les avantages des stages à l’étranger
pendant la FEPI, afin de motiver les employeurs, et en particulier les PME, à
recevoir et envoyer des participants à la FEPI dans de tels stages.
La mobilité transnationale en
tant qu’outil pour réagir à
l’internationalisation
L’internationalisation peut être vue comme un processus qui se développe le long
d’un continuum qui va de l’exportation à des types plus répandus
d’internationalisation. Il semble que la plupart de compagnies qui s’internationalisent
n’en sont qu’au début de ce processus d’internationalisation. Cependant, on
s’attend à ce que l’internationalisation de PME s’étende à des formes plus avancées
telles que le fait d’avoir leur propres bureaux de vente à l’étranger dans le futur 35 , 36 ,
mais le rythme auquel cette progression se fera n’est pas (encore) clair.
Importations - seule forme
18%
Exportations - seule forme
6%
Non-internationalisées
63%
Filiale(s) à l'étranger
ou plus d'une forme
d'internationalisation
13%
Figure 3-1 : La prévalence de différentes formes d’internationalisation parmi les PME 37
L’importation et l’exportation sont les formes les plus courantes
d’internationalisation des PME européennes. À présent, cependant, la majorité des
PME n’opère pas à une échelle internationale. En plus, l’Enquête d’Entreprise
ENSR 2003 montre que près de 60% des Pme non-internationalisées ne pensent
même pas à opérer de façon internationale. Si par dessus le marché ces
compagnies achètent leurs fournitures à des fournisseurs nationaux uniquement,
et qu’elles n’emploient pas de personnel d’origine ethnique ou nationale différente,
leur exposition à l’internationalisation est pratiquement nulle.
35 Hessels, J.S.A, M.J. Overweel et Y.M. Prince, Internationalisering van het Nederlandse MKB. Bestaande en gewenste inzichten, EIM Onderzoek
voor Bedrijf & Beleid, mars 2005
36 Observatoire des PME Européennes. 2003/4 Internationalisation des PME. Commission Européenne
37 Source : Observatoire des PME Européennes. 2003/4 Internationalisation des PME. Commission Européenne
30 MoVE-iT Rapport final

Dans une certaine mesure, les petits pays apparaissent comme plus
internationalisés que les pays de l’UE plus grands, comme on le voit sur la figure
3-2. Il faut noter, cependant, que cette image est un peu biaisée, puisque une PME
put avoir à la fois un fournisseur étranger et exporter. La taille d’une compagnie est
un autre aspect qui a son influence sur le degré d’internationalisation. La recherche
montre que les compagnies plus grandes sont plus internationalisées que leurs
homologues plus petits.
Luxembourg
Liechtenstein
Irlande
Suisse
Islande
Autriche
Belgique
Grèce
Pays-Bas
Norvège
Espagne
Allemagne
Suède
Danemark
Portugal
Italie
Royaume Uni
France
Finlande
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Fournisseur(s) étranger(s)
Exportations
Figure 3-2 : Pourcentage de PME avec des fournisseurs étrangers ou des exportations 38
On sait peu de choses en ce qui concerne les différences en termes
d’internationalisation par secteur à l’échelle européenne. Les études de cas de
MoVE-iT semblent indiquer que des différences importantes existent entre
secteurs. Une étude du CEDEFOP pointe aussi dans ce sens, indiquant que
l’internationalisation et les compétences internationales s’appliquent
essentiellement aux professions suivantes (liste non exhaustive) 39 :
Transitaire
Agent de voyage
Employé d’hôtel ou de traiteur spécialisé
Chef/cuisinier
Employé dans le commerce de gros ou l’import/export
Employé de bureau dans l’industrie
Employé de banque
Maquettiste dans l’imprimerie ou le multimédia
Agent de service dans l’aviation
Agent de service dans le transport par rail ou route
38 Source : Observatoire des PME Européennes. 2003/4 Internationalisation des PME. Commission Européenne
39 Peter Wordelmann, Reconnaissance précoce des qualifications internationales pour les PME. Extrait de : Identification initiale des besoins en main
d’œuvre qualifiée en Europe par S.L. Schmidt, K. Schömann, M. Tessaring. Série de Référence du Cedefop ; 40. Luxembourg : Bureau des
Publications Officielles des Communautés Européennes, 2003.
MoVE-iT Rapport final
31

Comme nous l’avons dit plus haut, on s’attend à ce que de plus en plus de PME
s’étendent internationalement dans les années qui viennent, soit en commençant à
opérer de façon internationale, soit par des modes plus intensifs
d’internationalisation. Les secteurs les plus représentés dans ce groupe de PME
opérant à l’échelle internationale sont les secteurs industriels, du commerce, des
transports et du bâtiment, qui investissent principalement dans l’organisation de
vente, la production, l’innovation et le développement> En ce moment, les PME se
focalisent surtout sur les pays de l’UE limitrophe, mais il y aura probablement une
bascule vers les pays qui viennent d’accéder au statut de membre de l’UE.
La mobilité transnationale comme outil d’amélioration des compétences et
qualifications des employés
Les compétences telles que la maîtrise de langues étrangères, la compréhension
interculturelle, l’autonomie, la tolérance, une pensée innovante, la flexibilité et
l’adaptabilité, de même que les compétences professionnelles, sont souvent
mentionnées comme étant des retombées importantes de la mobilité
transnationale. Dans le même temps, ces compétences sont considérées
importantes pour les entreprises afin de maintenir leur compétitivité internationale
et pour leur expansion internationale. Et ceci n’est pas limité aux cadres supérieurs
et aux directeurs. Wordelmann (2000), par exemple, indique que dans un cadre
international, les travailleurs qualifiés qui ont suivi une formation professionnelle
devraient être en mesure de communiquer et de coopérer avec des partenaires
étrangers, devraient avoir une connaissance des cultures et des marchés
étrangers, devraient penser et agir au-delà des frontières et devraient s’adapter
rapidement aux changements dans le commerce international.
Cependant, une étude récente (2004) a indiqué que, bien que les avantages
généraux (pour la société) des stages soient largement reconnus (rendre la FEPI
plus intéressante, motiver les apprentis à apprendre davantage), peu d’entreprises
voyaient des avantages directs pour l’entreprise découler de leur participation 40 .
Cette enquête a été menée par l’institut de recherche pour la formation
professionnelle dans le secteur de l’artisanat à l’Université de Cologne auprès de
compagnies avec une expérience des stages à l’étranger pour les apprentis.
Cependant, les compétences qui peuvent être développées au cours d’un stage à
l’étranger 41 , et qui sont perçues par les experts comme cruciales pour le
développement économique en Europe 42 , concernent (entre autres) :
Apprendre à apprendre
Traitement de l’information
Capacité à prendre des décisions
Capacité à communiquer et à parler des langues étrangères
Capacité à penser de façon créative et à résoudre des problèmes
Flexibilité pour l’autogestion et l’auto-développement.
40 www.dhi.zdh.de/fileadmin/user_upload/themen/DHI/1_Auslandspraktika_2.pdf
41 Voir par exemple Kristensen : Learning by Leaving – placements abroad as a didactic tool in the context of vocational education and training in
Europe (Cedefop, 2004)
42 Par exemple Hätonen : Skillful staff – now and in the future. MET Helsinki, 1998 (cité dans ENSR (the European Network for SME Research):
Competence development in SMEs (2003), p. 11.
32 MoVE-iT Rapport final

Une étude néerlandaise montre que neuf sur dix des PME sondées 43 indiquent que la
« communication » est un facteur-clé pour le succès de l’internationalisation et que
plus de 80% voient la connaissance des pays étrangers et la prise en considération
des aspects culturels comme étant cruciales pour le succès à l’étranger. De plus, les
compagnies avec une expérience internationale signalent que ces différences
culturelles (c’est-à-dire les manières, la langue et la hiérarchie dans les entreprises)
sont souvent insuffisantes lorsqu’elles font des affaires à l’étranger.
Avantages spécifiques de la mobilité transnationale en cours de FEPI pour les
employeurs
Bine que ce ne soit pas sa préoccupation centrale, l’étude MoVE-iT a, dans ses
différentes parties, prêté attention à la question des avantages de la mobilité
transnationale en cours de FEPI. Dans l’enquête ReferNet (voir introduction), une
section contenait des questions relatives à ce problème. Ce qui apparait
clairement à travers les résultats de cette enquête, c’est que, en ce qui concerne
les avantages pour les employeurs (que ce soit ceux qui reçoivent des participants
à la FEPI en stage à l’étranger, ou ceux qui embauchent des diplômés avec une
expérience de stage à l’étranger) aussi bien que pour les organisations
professionnelles :
Les preuves (et en particulier les preuves issues de la recherche) en ce qui
concerne les avantages pour les employeurs et les organisations
professionnelles sont rares (un bon nombre des 33 pays participants ne purent
pas répondre à ces questions sur les avantages en raison du manque de
données) ;
En moyenne, les avantages de la mobilité transnationale pour les employeurs et
les organisations professionnelles sont considérés comme étant moyens ou
mêmes minimes (voir aussi le rapport de synthèse séparé pour cette étude).
Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’avantage pour les employeurs et/ou les
organisations professionnelles. Les avantages qui ont été mentionnés concernaient
(entre autres) :
Les employeurs qui reçoivent des participants à la FEPI en stage de mobilité à
l’étranger
Les avantages potentiels pour ce groupe incluent :
L’utilisation d’une main d’œuvre qualifiée ;
L’acquisition d’expériences multiculturelles de valeur avec une main d’œuvre
qui peut s’internationaliser davantage ;
Une valeur ajoutée au travail quotidien ;
L’addition d’une note internationale à la compagnie ;
De nouveaux élans, des idées et une connaissance des marchés ;
Une maîtrise accrue des langues étrangères par le personnel ;
Une dimension européenne et une coopération internationale accrues dans la
compagnie ;
La possibilité pour les étudiants d’amener de nouvelles approches et de
nouvelles méthodes (de travail) ;
Une notoriété accrue pour l’employeur.
43 S.R. van Woelderen, Internationaliseringsperspectieven voor het MKB. Ervaringen in drie Europese regio’s. Economisch Bureau ING, février 2006
MoVE-iT Rapport final
33

Les employeurs qui embauchent des employés avec une expérience de la mobilité
transnationale
Les avantages potentiels pour ce groupe d’employeurs incluent :
L’apport d’une expérience internationale ;
Des employés mieux qualifiés avec une expérience pratique ;
Une maîtrise accrue des langues étrangères par le personnel ;
Des compétences professionnelles plus diverses ;
Une capacité accrue de satisfaire les désirs de clients internationaux ;
Des employés expérimentés et compétents.
Organisations professionnelles
Le dernier groupe de bénéficiaires potentiels de la mobilité transnationale en cours
de FEPI est constitué des organisations professionnelles. Les avantages
mentionnés pour ces organisations sont :
Une possibilité d’exploiter un savoir-faire et des expériences internationales ;
Un échange de bonnes pratiques ;
L’établissement d’un réseau de contacts ;
Un recrutement amélioré dans le secteur/la branche/l’activité ;
Une expérience des projets internationaux ;
Une compétitivité accrue en raison de compétences internationales ;
La capacité d’envoyer des employés expérimentés à des compagnies en
partenariat pour des projets internationaux.
En ce qui concerne des avantages spécifiques par secteur (voir aussi les études
de cas par secteur de MoVE-iT), Kristensen, et al. (2006) indiquent que l’on sait
peu de choses en ce qui concerne les avantages de la mobilité transnationale dans
le domaine de l’artisanat (surtout des PME), mais que de façon générale, les PME
ont l’air réticentes à participer aux systèmes de stages transnationaux pour les
participants à la FEPI. Cependant, à leur avis, les PME peuvent elles aussi
s’attendre à recueillir des avantages substantiels de la mobilité transnationale en
cours de FEPI.
Des compétences telles que la maîtrise d’une langue étrangère, la compréhension
interculturelle, l’autonomie, la tolérance, une pensée innovante, la flexibilité et
l’adaptabilité, etc. sont, bien entendu, aussi importantes pour les PME dans le
secteur de l’artisanat. L’internationalisation sous une forme ou une autre affecte
aussi ce processus, bien que pas (encore ) dans la même mesure. Mais peut-être
encore plus pertinent ici est le développement rapide de technologies, qui peuvent
rendre des compétences concrètes été techniques obsolète quasiment d’un jour à
l’autre. Le secteur du bâtiment en est un bon exemple ; les éléments préfabriqués
y ont presque entièrement supplanté les méthodes traditionnelles de construction,
sauf dans quelques créneaux très étroits (comme la restauration de maisons
anciennes). En conjonction, il devient nécessaire de changer et d’adapter les cours
de l’enseignement professionnel initial pour prendre en compte de tels
changements dans la technologie, et pour donner aux apprentis et aux jeunes en
FEPI les capacités de s’adapter à de tels changements. Ceux qui s’accrochent
obstinément à leurs méthodes et technologies traditionnelles pourraient très bien
se retrouver de trop sur un marché du travail où la survie dépend de sa capacité à
34 MoVE-iT Rapport final

maintenir son employabilité plutôt que d’avoir une forte identité professionnelle.
Faire un apprentissage n’est plus une garantie de posséder un « capital »
technologique qui durera toute une vie. Au lieu d’être quelque chose que l’on fait
une bonne fois pour toutes en début de carrière, l’éducation et la formation sont à
présent une activité constante qui doit être exercée continuellement
(apprentissage tout au long de la vie). « Apprendre à apprendre » gagne ainsi en
importance en comparaison avec la technologie concrète durant la période de
formation de sa vie – ce qui est en faveur de l’incorporation d’un séjour à l’étranger
pendant la phase d’apprentissage.
Ceci est un message qui a besoin d’être relayé vers toutes les PME, à la fois dans
et en dehors du secteur de l’artisanat. Ce n’est pas un message facile à « vendre »,
et il est donc important qu’il vienne d’organisations proches des PME en question
plutôt que par exemple des agences nationales de divers programmes de mobilité.
Un exemple de bonne pratique dans le domaine des PME
Un exemple de bonne pratique à cet égard est le site web mis en place de façon conjointe par la Zentralverband
des deutschen Handwerks (ZdH – la confédération allemande des artisans) en Allemagne, l’Assemblée
Permanente des Chambres des Métiers (APCM) en France, et l’Union Européenne de l’artisanat et des petites et
moyennes entreprises (UEAPME) 44 . Sur ce site, les apprentis et les jeunes en cours de FEPI aussi bien que leurs
employeurs sont informés des avantages et des possibilités d’un séjour à l’étranger dans le cadre de leurs études.
La suite en est le résultat d’un projet de réseau transnational soutenu par le programme Léonard de Vinci, initié par
l’ACPM en France et 9 organisations partenaires de plusieurs pays européens (www.euronaver.net). Ce réseau a
créé un outil pour permettre aux expériences existantes relatives à divers aspects de la mobilité d’être partagées
et disséminées parmi les promoteurs de la mobilité partout en Europe.
Euronaver.net aide les praticiens – c’est-à-dire les organisateurs de projets de stages à l’étranger – à améliorer le
résultat d’apprentissage de leurs efforts. Le site web offre un accès à une plateforme européenne d’expertise et à
l’échange de bonnes pratiques sur la mobilité, intégrant les besoins spécifiques dans le domaine de
l’apprentissage et la formation professionnelle initiale dans l’artisanat et les PME. Les utilisateurs de cette
plateforme ont la possibilité de promouvoir leur expérience et celle de compagnies accueillant ou envoyant des
stagiaires, et de bénéficier de l’expérience d’autres Européens.
Sur la plateforme, l’accès est donné à :
Une base de données sur la « mobilité dans le domaine de l’artisanat », augmentée d’exemples de « bonne
pratique » ;
Des exemples d’outils destinés à accompagner les filières de mobilité et des résultats de projets significatifs
pour la mobilité d’organisation :
Un manuel sur la façon de mener des projets de haute qualité, et des liens utiles au niveau européen et national.
Rolfe (2006) indique que dans le secteur des produits chimiques, la mobilité pour
les apprentis est très faible, bien que le secteur se caractérise par de grandes
compagnies, souvent multinationales. Néanmoins, les firmes qui ont une (certaine)
expérience de la mobilité transnationale pour les apprentis mentionnent les
avantages suivants :
44 Voir www.chance-europa.de. Cependant, le site web ne concerne que la mobilité entre la France et l’Allemagne.
MoVE-iT Rapport final
35

Fournir aux techniciens une perspective plus large sur les méthodes de travail et
les pratiques ; en particulier, fournir aux apprentis une chance de voir une
même tâche exécutée de façon différente, à cause de différences dans
l’organisation du travail dans les usines dans différents pays. Cela stimule la
perception de l’organisation du travail comme flexible et ouverte, plutôt que fixe
et déterminée par la technologie. Une vision plus large des processus de
production et des façons de travailler a aussi un impact potentiel sur les
compétences technologiques.
Une préparation à l’apprentissage tout au long de la vie (à travers une période
intense d’apprentissage à l’étranger et de nouvelles expériences) ;
Une sensibilité culturelle et une compréhension technique plus importantes ;
Un échange de bonnes pratiques, en particulier en ce qui concerne la santé et
la sécurité ;
Le partage d’installations de formation et de savoir-faire ; le partage d’installations
de formations particulières, comme des usines modèles, et partager ainsi les coûts
considérables de ces installations de formation spécifiques ;
Rendre le secteur plus attractif.
Ce dernier avantage se réfère aux difficultés particulières de l’industrie chimique à
recruter de nouveaux employés, à cause de problèmes avec l’image de ce secteur
d’activité.
La mobilité transnationale sert d’outil pour faire face à la pénurie de compétences
dans certains secteurs et régions
Comme nous l’avons indiqué plus haut, la mobilité transnationale peut –
potentiellement – aider à résoudre la pénurie de compétences dans des secteurs
particuliers. Une étude récente par le Bureau de Planification Sociale et Culturelle
des Pays-Bas 45 montre que les compagnies utilisent les stages comme un outil de
recrutement pour remédier aux manques de main d’œuvre à court terme. Cette
étude, cependant, avertit d’un effet négatif potentiel, lorsque les employeurs
n’embauchent les apprentis que comme main d’œuvre bon marché, sans mettre
en place les systèmes adéquats de conseil par un mentor.
Le niveau régional est significatif, puisque des variations régionales importantes
peuvent être observées dans les résultats des marchés du travail à travers
l’Europe, où dans bien des pays, des régions avec des marchés du travail très
performants et peu performants coexistent (voir Disparités dans les Taux de
Chômage Régionaux, Eurostat). Le niveau régional est aussi très pertinent pour la
mobilité transnationale des étudiants en FEP. Les programmes spécifiques
d’échanges bilatéraux et les projets d’éducation régionale et de marché du travail
montrent que les écoles et les entreprises dans les régions frontalières ont des
intérêts communs dans les tendances du marché, les connaissances nécessaires,
etc. Certains gouvernements se focalisent même sur la mobilité régionale des
apprentis, des stages à travers les frontières les plus proches.
« L’internationalisation à vélo », selon le mot de l’un des aniciens ministres de
l’éducation néerlandais.
45 Bronneman-Helmers, R. (2006). Duaal als ideaal Sociaal Cultureel Planbureau
36 MoVE-iT Rapport final

Les stages comme outils de transfert de technologie et de savoir-faire
Les changements technologiques et la globalisation sont tous deux des
phénomènes avec des implications profondes en ce qui concerne le besoin de main
d’œuvre spécialisée dans le processus de production. Le changement
technologique en particulier a été partial en ce qui concerne les compétences,
modifiant la demande pour la main d’œuvre vers les travailleurs hautement qualifiés.
Ce fait nouveau peut conduire à des pénuries temporaires, auxquelles on peut
remédier par la mobilité, du moins tant que toutes les régions et les pays n’en sont
pas également affectés. Tandis que le temps d’adaptation aux nouvelles
technologies se raccourcit (en raison de la vitesse des changements technologiques
et de la concurrence accrue), la mobilité des employés aussi bien que des
participants à la FEPI peut faciliter une diffusion rapide des connaissances.
Bien que ceci puisse sembler dans une certaine mesure contradictoire avec ce qui
a été indiqué plus haut en ce qui concerne la « demi-vie » des compétences
professionnelles spécifiques dans le contexte des avantages pour les PME, nous
pouvons obtenir des indications de certaines étude de cas entreprises dans le
cadre de MoVE-iT que l’attention portée au développement de ces compétences
professionnelles spécifiques lors des stages à l’étranger est importante. Dans le
secteur de la chimie, les stages à l’étranger sont vus comme un moyen potentiel
d’améliorer les connaissances et les compétences des techniciens (à travers
L’amélioration de la qualité de la formation). Dans le secteur du tourisme, on
s’attend à ce que plus les stages à l’étranger deviennent « normaux », plus les
candidats seront « critiques »vis-à-vis de la qualité du stage, en particulier en ce
qui concerne le degré de développement professionnel que le stage permet. Cette
étude de cas particulière suggère qu’à l’heure actuelle, le développement de
compétences professionnelles durant les stages n’est pas toujours suffisante
(Portegies et al. 2006). L’étude de cas de certains programmes d’échange
bilatéraux montre clairement qu’une forte concentration sur le développement
professionnel et le transfert de connaissances professionnelles est l’atout
particulier des programmes en question (Neugebauwer, 2006).
Avantages du point de vue
des écoles professionnelles et
des centres de formation
Bien que l’intérêt de la mobilité transnationale réside peut-être avant tout dans
l’acquisition de compétences professionnelles, internationales et personnelles et
dans le développement d’un sentiment de citoyenneté européenne par les
étudiants et apprentis, il est aussi possible d’identifier un certain nombre
d’avantages institutionnels découlant de l’implication dans la gestion de stages à
l’étranger. Ces avantages proviennent à la fois de l’expérience directe de l’accueil
et de l’envoi de participants, et des contacts internationaux qui sont générés par
ces activités de mobilité transnationale.
Dans l’enquête ReferNet, par exemple, une question a été incluse regardant les
avantages possibles pour les établissements de FEP de participer à la mobilité
transnationale (en particulier en termes de l’envoi de leurs participants en stage à
l’étranger). Presque tous les 33 pays ont jugé que ces avantages potentiels étaient
élevés. Les avantages spécifiques mentionnés concernaient :
MoVE-iT Rapport final
37

Les étudiants qui participent seront plus à même de satisfaire aux exigences
éducatives ;
La possibilité d’exploiter le savoir-faire et l’expérience étrangère ;
Une ouverture plus grande de l’école envers l’environnement professionnel, y
compris le marché du travail international ;
Un échange d’idées et d’expériences entre différents programmes européens ;
Une amélioration des compétences personnelles des jeunes ;
Un encouragement du développement personnel et professionnel ;
Une amélioration du recrutement pour les domaines d’étude pour lesquels des
stages à l’étranger sont proposés ;
Une adaptation du cursus aux besoins du marché du travail global ;
Une internationalisation (de l’école et du cursus) ;
Une sensibilisation accrue des cadres à l’importance de la coopération
internationale ;
Un enrichissement des programmes de formation ;
De meilleures compétences professionnelles pour les étudiants en FEPI.
De plus, il y a aussi des signes que – à un niveau systémique – la mobilité
transnationale peut améliorer l’intérêt de la FEPI et en particulier du système
d’apprentissage (cf. Neugebauer, 2006 ; Rolfe, 2006). De tels avantages, comme
mentionné plus haut, peuvent être classifiés comme suit :
Créer un environnement international dans l’établissement
L’accueil d’étudiants et d’apprentis venant de l’étranger crée – en conjonction
avec la présence de ses propres étudiants et apprentis revenant de stages à
l’étranger – une atmosphère internationale, dont l’établissement entier peut
profiter. En particulier, les participants à la FEPI et / ou les enseignants et
formateurs qui ne sont pas allés à l’étranger peuvent ainsi recevoir une bouffée du
monde extérieur, et être poussés à introduire une dimension internationale à leur
propre cursus de formation. La présence d’étudiants étrangers amène aussi des
avantages directs, par exemple l’apprentissage d’une langue étrangère. Rolfe
(2006), dans ce contexte, fournit deux exemples de programmes d’échange dans
le domaine de la chimie qui soulignent le potentiel d’enrichissement de la
découverte de différents modèles de formation et de culture du lieu de travail.
Accroitre et élargir les compétences des formateurs et des mentors
Pour les enseignants et les formateurs (aussi bien que pour les mentors dans les
compagnies hôtes), la mobilité « de réception » représente un défi à développer
des compétences linguistiques et interculturelles. Ceci peut en retour mener à une
implication accrue dans les aspects « d’envoi » - motiver et préparer les jeunes de
leur propre établissement ou entreprise à passer une période de temps à l’étranger
dans une entreprise ou un centre de formation professionnelle. Certains
enseignants et formateurs ont de plus été inspirés par ces activités pour devenir
mobiles eux-mêmes, et ont profité des possibilités, par exemple dans le
programme Léonard de Vinci, de subventions pour des séjours de courte durée
(1-6 semaines) 46 à l’étranger pour ce groupe-cible. Dans les ateliers mis en œuvre
46 http://ec.europa.eu/education/programmes/llp/leonardo/mobility/useful_en.html
38 MoVE-iT Rapport final

dans le cadre du projet MoVE-iT, l’importance (de la mobilité) des enseignants et
formateurs pour encourager la mobilité des participants à la FEPI a été soulignée.
Attirer les étudiants vers l’établissement
À l’heure actuelle, relativement peu d’établissements de FEP présentent un séjour
à l’étranger comme une possibilité réelle, et comme un élément intégré à leur
programme de formation. Ceux qui le font, cependant, peuvent dans certains cas
avoir un petit avantage compétitif sur les autres établissements dans le même
domaine ou la même région. Le fait qu’il soit possible d’aller à l’étranger dans le
cadre de sa formation indique un établissement moderne et vivant, et peut être le
facteur qui fait pencher la balance vers le choix d’une école professionnelle ou
d’un centre de formation particulier. Cet aspect devient de plus en plus important
dans la mesure où les nouvelles méthodes de gouvernance publique signifient que
les établissements de FEP dans de nombreux pays européens ne reçoivent plus
de subventions globales, mais sont financées en fonction du nombre d’étudiants
qu’elles parviennent à attirer.
Évaluation du contenu des cours et des pratiques pédagogiques
À travers le contact avec des étudiants et des apprentis d’autres pays, ou en
envoyant leurs propres étudiants et apprentis en stage dans des compagnies à
l’étranger, les établissements de FEP ont la possibilité de comparer et d’égaler leur
performance à la fois en ce qui concerne les méthodes de formation et leurs
résultats comparés aux performances et aux attentes dans d’autres pays.
Les projets de mobilité transnationale comme rampe de lancement pour des
partenariats transnationaux et pour une stratégie et une politique
d’internationalisation proactive
De nombreux établissements de FEP établissent des partenariats avec des
établissements similaires à l’étranger afin de mettre en œuvre des projets de
mobilité. Les projets de mobilité à court terme sont relativement faciles à mettre en
œuvre, une fois le contact établi, et dans v=bien des cas la collaboration continue
et s’étend si les expériences initiales sont positives. Pour beaucoup d’écoles
professionnelles et d’établissements de FEP, ces projets ont été le premier pas
dans un processus d’internationalisation, qui a par la suite débouché sur des
projets de collaboration plus extensifs – par exemple le projets pilotes de Léonard
de Vinci, ou des systèmes de mobilité plus important, impliquant davantage de
monde et des durées plus longues, ainsi que le développement d’une politique et
d’une stratégie internationale pour l’établissement elle-même. Dans certains des
ateliers de MoVE-iT, l’importance de développer une telle politique et stratégie a
été soulignée pour une coopération fructueuse et afin d’augmenter encore la
mobilité des participants à la FEPI.
Renforcement du rôle de l’établissement comme lieu de connaissances régional
Le rôle des établissements de FEP passe de celui d’« école » traditionnelle, qui ne
fait que livrer des ensembles de compétences standardisées aux entreprises de la
région, à celui de lieu de connaissances régional, qui travaille directement avec les
entreprises et crée des cursus de formation sur mesure et participe aux activités
de développement. Dans la mesure où internationalisation ou globalisation sont
MoVE-iT Rapport final
39

depuis longtemps synonymes de commerce et d’entreprise, les établissements de
FEP doivent refléter cette réalité aussi dans leur éventail de compétences et de
qualifications. Il y a des exemples d’établissements de FEP qui ont aidé des
entreprises dans leur région à entrer en contact avec des partenaires à l’étranger à
travers le réseau qu’ils ont développé dans le cadre de leurs activités de stages à
l’étranger.
La perspective des apprentis et des autres jeunes en cours de FEPI
Les évaluateurs (Deloitte & Touche, 2000, p. 86) identifient comme l’un des
impacts majeurs de la filière de mobilité pour les apprentis et les jeunes en FEPI
(Action 1 a) des premières phases du programme Léonard de Vinci le fait que
« Léonard est perçu comme augmentant l’employabilité des participants ». Dans le
glossaire en appendice du Mémorandum sur l’apprentissage tout au long de la vie
de la Commission (2002), l’employabilité est définie comme « le degré de capacité
démontré par un individu pour trouver un travail, le garder, et garder à jour ses
compétences professionnelles ». La définition est intéressante, en ce qu’elle
signale plus que l’emploi, c’est-à-dire trouver un travail. L’ « employabilité »
implique aussi la capacité de le conserver, et, comme élément-clé ici, la capacité
de garder à jour ses compétences professionnelles et personnelles. Inhérente à
cette définition est la notion de changement. Personne ne peut espérer un emploi
à vie : dans l’économie de la connaissance, les exigences de compétences
changent constamment, et parfois des pans entiers d’activité disparaissent, et
d’autres sont créés pratiquement d’un jour à l’autre.
D’autres évaluations et études – à la fois au niveau européen et national 47 – ont
étudié plus en détail l’acquisition des compétences et des qualifications (ou plutôt,
le potentiel d’acquisition), et ont fourni des descriptions extensives des avantages
possibles acquis pas un individu par sa participation à un stage ou une période
d’étude à l’étranger. En gros, les compétences et qualifications identifiées dans
ces études peuvent être regroupées en 3 rubriques :
L’acquisition de compétences professionnelles concrètes ; bien que
l’acquisition de compétences professionnelles concrètes, ou plutôt l’absence de
celle-ci, est souvent pour les entreprises une raison pour ne pas participer aux
échanges internationaux, il y a des preuves solides que les stages
internationaux peuvent être un bon outil pour l’acquisition de ces compétences.
L’étude de Rolfe (2006) précédemment citée donne des exemples dans le
secteur chimique. La recherche en Suisse montre que les stages à l’étranger
sont utilisés pour parfaire la formation d’apprenti reçue en Suisse, où les stages
en tant que tels servent à développer davantage les compétences
professionnelles, à acquérir de L’expérience et à améliorer son CV (contribuant
ainsi également à de meilleures chances de trouver un emploi au retour).
L’acquisition de ce que l’appelle compétences internationales ; Évaluations et
études de stages à l’étranger ont souligné de façon constante les gains des
participants en termes de maîtrise des langues étrangères et de compréhension
de la culture et de la mentalité des autres pays. Surtout pour les apprentis et le
jeunes en cours de FEPI, un stage à l’étranger peut être beaucoup plus efficace
que d’autres méthodes d’apprentissage de langues, parce qu’il survient
47 Voir : Appendice Q revue de la littérature MoVE-iT, disponible sur http://www.europe-move-it.eu et Appendice B Bibliographie
40 MoVE-iT Rapport final

principalement à travers leur profession choisie (CLIL) et parce que l’immersion
pratiquement totale dans une langue une culture et une mentalité étrangères qui
sont potentiellement offertes par un séjour à l’étranger. L’acquisition de telles
compétences linguistiques est corroborée par les études de cas par MoVE-iT.
L’acquisition de compétences et qualifications personnelles. Cela concerne les
compétences et qualifications personnelles telles que l’autonomie, l’initiative,
l’esprit d’entreprise, l’aptitude à régler des conflits, l’empathie, l’adaptabilité, la
confiance, etc. Il y a des preuves substantielles dans plusieurs études (y compris
lesenquêtesetétudesdecasconduitesdanslecadreduprojetMoVE-iT)queles
stages à l’étranger contribuent à développer ces aptitudes et sont en fait un outil
très efficace pour cela (Deloitte & Touche, 2000 ; Kristensen, 2004).
L’enquête ReferNet montre aussi que les participants à la FEPI sont considérés
comme les bénéficiaires les plus importants des stages à l’étranger. Tous les pays
ont indiqué que les participants à la FEPI bénéficient énormément de leur
participation aux stages à l’étranger. Les avantages considérés concernaient :
Une meilleure maîtrise des langues étrangères ;
Une meilleure confiance en soi ;
Un développent personnel ;
Une amélioration des compétences professionnelles (en rapport avec leurs
études) ;
Une connaissance du mode de vie et de travail à l’étranger ;
Une amélioration des connaissances pratiques ;
Une amélioration des capacités à travailler de façon autonome ;
Des aptitudes-clés ;
De meilleures chances sur les marchés du travail domestique et international ;
Une expérience internationale.
Des types comparables d’avantages « individuels » sont avancés dans les
différentes études de cas de MoVE-iT :
Une amélioration des aptitudes personnelles et sociales ;
Un apprentissage d’une autre culture ;
Un développement personnel ;
L’apprentissage d’une langue étrangère ;
Une connaissance et une sensibilisation aux différences culturelles et aux
différentes façons de travailler ;
Une confiance en soi accrue ;
De meilleures capacités de communication.
Les participants à la FEPIU eux-mêmes qui ont participé à la mobilité
transnationale, mentionnent des avantages tels que :
Une sensibilité culturelle accrue ;
Une meilleure maîtrise de la langue ;
Une confiance en soi accrue ;
Un désir de repartir ;
Une compréhension des autres pays en Europe ;
Des aptitudes de communication améliorées
Des relations de travail ;
MoVE-iT Rapport final
41

Des relations personnelles ;
Une motivation accrue à compléter l’étude ;
Un plus grand intérêt pour les autres ;
L’attente d’un impact positif sur ses chances de carrière ;
Des connaissances professionnelles améliorées.
Obstacles à la mobilité
Obstacles à la mobilité
transnationale en cours de
FEPI du point de vue des
employeurs
Le centre d’intérêt majeur de l’étude MoVE-iT était les obstacles à la mobilité (tels
qu’ils sont ressentis par les employeurs, les établissements de FEP et les
participants à la FEPI). Afin de comprendre les obstacles ressentis par les
employeurs, plusieurs méthodes ont été utilisées ; par exemple, des consultations
directes des organisations européennes représentant les employeurs, des études
de secteur, une revue de la littérature, des contacts directs avec les organisations
intermédiaires (Chambre de Métiers ou de Commerce), des consultations
d’experts et l’enquête MoVE-iT ReferNet. Un des problèmes méthodologiques est
que seul un pourcentage minime des compagnies a une expérience des apprentis
étrangers. Poser des questions à des compagnies sans aucune expérience est
dans une certaine mesure risqué ; les réponses seront basées sur des perceptions
subjectives. Cependant, en même temps, cela peut donner une idée des raisons
pour lesquelles tant d’entreprises ne veulent pas ou n’envisagent pas de prendre
des stagiaires internationaux.
Dans l’enquête ReferNet, une question était incluse en ce qui concerne les
obstacles à la mobilité internationale. Un ensemble particulier d’obstacles qui était
considéré comme important concernait les obstacles relatifs à l’environnement au
sens large de la FEP ». Les obstacles dans ce groupe concernaient le manque
d’intérêt, le soutien, la promotion et la stimulation du point de vue des
organisations professionnelles et des partenaires sociaux, et le fait que les
employeurs ne voient pas les avantages des stages à l’étranger et ne semblent
pas savoir comment faire face aux stages à l’étranger. Le manque de stages de
qualité était aussi mentionné comme un obstacle. Bien que le fait d’« assurer la
qualité » des stages à l’étranger ne soit pas uniquement du ressort des employeurs
ou de leurs organisations représentatives, on peut dire dans une certaine mesure
que les partenaires sociaux en général, mais les employeurs et leurs organisations
en particulier, portent au moins en partie la responsabilité pour des stages de
qualité et la reconnaissance des compétences acquises à l’étranger.
Sensibilisation (aux avantages) de la mobilité transnationale
La sensibilisation dans le contexte de la mobilité transnationale en cours de FEPI a
deux dimensions. D’un côté, le fait d’être sensibilisé aux possibilités de mobilité
transnationale (soit en envoyant ses propres apprentis ou en recevant des
apprentis d’autres pays), de même que l’existence de programmes (inter)nationaux
ou de secteur qui peuvent financer des stages à l’étranger. D’un autre côté, le fait
d’être sensibilisé aux avantages (potentiels) pour les entreprises qui participent à la
mobilité transnationale en cours de FEPI.
42 MoVE-iT Rapport final

En ce qui concerne les premières dimensions, des études menées par PwC 48
montrent que le programme EURES est inconnu de bon nombre de compagnies et
on peut penser que ce n’est guère différent pour des programmes comme Léonard
de Vinci. Ceci est confirmé par l’UEAPME qui souligne que la notoriété du
programme Léonard de Vinci parmi les PME en Europe est limitée ; seul un petit
nombre d’organisations connait l’existence de ce programme. 49 Le manque de
familiarité avec ces possibilités de financement peut constituer un obstacle,
puisque ces fonds peuvent apporter une solution à l’un des obstacles à la mobilité,
à savoir l’argent. Les compagnies qui connaissent l’existence de ces programmes
peuvent être davantage prêtes à offrir à des apprentis étrangers un stage.
Les organisations qui envoient ces apprentis en stage connaissent un obstacle
supplémentaire puisqu’elles continuent à payer les apprentis sans bénéfice direct
pour la compagnie. 50 , 51
Une étude récente sur la mobilité en cours de FEPI dans le secteur du commerce
montre que 39% des entreprises interrogées disaient, lorsqu’on leur demandait les
raisons pour ne pas accueillir de stagiaires étrangers, que « ça ne se produisait
tout simplement pas », alors que 46% indiquaient que les stages internationaux
n’étaient pas considérés comme appropriés dans leur domaine.
Le fait que les entreprises trouvent les stages internationaux appropriés ou non
dépend d’un certain nombre de facteurs. Tout d’abord, cela dépend probablement
de la mesure dans laquelle les entreprises sont impliquées dans le commerce
international ou qu’elles y sont obligées. Kristensen et al. (2006) dit que la motivation
pour une PME d’envoyer ou de recevoir des apprentis à l’étranger est dans une
certaine mesure directement proportionnelle à leur implication dans des activités
internationales. Comme nous l’avons indiqué plus haut, une telle implication
internationale est encore très rare parmi les PME. Ils disent donc qu’il est probable
que les stages internationaux seront plus facilement envisagés par des entreprises
où le contact direct avec des clients étranger est quotidien, et où la maîtrise d’une
langue étrangère a donc beaucoup de valeur. Ceci est aussi vrai pour les PME qui
sont ou deviennent impliqués dans des activités de commerce international.
Cependant, les grandes entreprises avec une orientation internationale peuvent
aussi considérer que les stages internationaux ne sont pas très utiles. Rolfe (2006)
indique que dans le secteur de la chimie, peu de grandes compagnies gèrent ou
participent à des systèmes de mobilité transnationale pour les apprentis, tandis
que les systèmes de mobilité pour les spécialistes de haut niveau et les cadres
sont plutôt communs dans ce secteur. La raison principale dans ce cas est que
ces entreprises considèrent que ce n’est pas approprié dans la mesure où la
mobilité n’est pas vue comme faisant partie du plan de carrière pour les employés
à ce niveau.
48 PricewaterhouseCoopers, Mobility matters (2006).
49 UEAPME, Rencontre pour un échange de vues sur les études issues de la ligne budgétaire de l’EP au sujet d’ « Erasmus pour les apprentis », 23
février 2006
50 UEAPME, position de l’UEAPME sur la mobilité dans le contexte de la proposition pour le nouveau programme intégré d’apprentissage tout au long
de la vie, 20 novembre 2005.
51 Livre-concept de l’UEAPME sur les mesures pour améliorer la mobilité des apprentis dans le cadre de programme Léonard de Vinci 2007-2013 et
des études entreprises par la Commission Européenne avec la ligne budgétaire « Guy-Quint » sur un projet « de style Erasmus » pour les Apprentis
MoVE-iT Rapport final
43

Deuxièmement, les entreprises peuvent trouver les stages internationaux moins
utiles puisque les entreprises ne voient pas les avantages de ces stages.
Neugebauer (2006) indique que les entreprises voient les échanges internationaux
comme bénéficiant exclusivement aux compétences personnelles, sociales,
interculturelles et professionnelles des participants et sont donc réticents à envoyer
des participants en programmes d’échange (bilatéraux). De plus, peu d’entreprises
dans ces programmes d’échange bilatéraux voient des avantages économiques
comme issue probable de ces programmes ; elles ne voient pas de profit immédiat.
Kristensen et al. (2006) arrivent à des conclusions similaires. Bien que les PME
constituent un facteur important de l’économie européenne (elles constituent 99%
du nombre total d’entreprises et plus de deux tiers de la main d’œuvre européenne
est employée dans des PME) 52 , la participation des PME aux programmes de
mobilité transnationale est très faible, et beaucoup de PME dans le domaine de
l’artisanat sont en fait opposées à la participation à de tels programmes. Elles s’y
opposent, et pas uniquement pour des raisons pratiques (bien que cela puisse être
un facteur important). Les coordinateurs des activités de mobilité des
établissements danois de FEP (qui dans bien des domaines coordonnent aussi les
stages à l’étranger pour le compte des entreprises à travers le programme PIU)
rencontrent souvent une forte résistance de la part des PME dans le domaine de
l’artisanat à l’idée d’envoyer leurs apprentis à l’étranger, pour le motif que les
propriétaires ou formateurs ne voient aucune raison pour ces « vacances ». 53
D’autres études confirment ces résultats. 54
Neugebauer (2006), dans ce contexte, affirme clairement que pour stimuler les
entreprises à accepter des apprentis internationaux, il est indispensable de pouvoir
exposer quels sont les avantages pour les entreprises, Mais qu’il faudra des
investigations supplémentaires afin de déterminer ce que sont ces avantages au
niveau de l’entreprise. Il est, à son avis, également important de savoir comment
les entreprises (mais aussi les établissements de FEP institutions et les participants
à la FEPI) qui ne sont pas impliqués dans ces programmes d’échange, perçoivent
les avantages (potentiels) des stages à l’étrangers.
Coûts
Les coûts peuvent être des obstacles considérables à l’envoi et à la réception
d’apprentis en stage à l’étranger. Cela semble être surtout le cas pour les PME. La
raison en est que les apprentis dans beaucoup de PME sont plus profondément
intégrés dans les activités économiques de la compagnie : ils représentent un lien
important dans les processus de travail, et il peut être très difficile de se passer
d’eux pour une période plus ou moins longue. Il est possible que l’employeur doive
employer du personnel supplémentaire durant la période où l’apprenti est absent.
En même temps, cependant, il est contractuellement obligé de payer le salaire des
apprentis pendant leur séjour à l’étranger. En pourcentage du chiffre d’affaires, le
poids financier de l’envoi d’apprentis à l’étranger pour un séjour (de longue durée)
52 Observatoire des PME Européennes (http://ec.europa.eu/enterprise/enterprise_policy/analysis/observatory_en.htm)
53 Information reçue du centre de coordination nationale du programme
54 Étude DUO
44 MoVE-iT Rapport final

est souvent considérablement plus lourd pour une PME que pour une grande
compagnie.
Cependant, ces coûts ne sont pas le seul obstacle. Recevoir des apprentis en
stage à l’étranger ajoute aussi des coûts pour la supervision des apprentis. Selon
le type d’entreprise et les processus de production et/ou de travail, les exigences
de soutien et de supervision peuvent être élevés (par exemple à cause de
processus de production dangereux, mais aussi aux exigences du service-client),
ce qui ne fait qu’ajouter aux coûts (Rolfe, 2006). Au total, les coûts sont un
problème particulier si l’entreprise n’est pas convaincue des avantages de
l’investissement dans la mobilité transnationale en cours de FEPI.
Procédures administratives pour demander un financement
Les décisions structurelles et les procédures administratives ont rendu
particulièrement difficile pour les PME de participer directement à ces
programmes. D’un côté, ces plaintes concernent la quantité de paperasserie
nécessaire pour faire une demande de financement ou pour rendre un rapport. De
l’autre côté, elles concernent l’impossibilité de faire une demande de financement
individuelle. Comme Kristensen et al. (2006) l’indiquent, dans la mesure où les
demandes doivent concerner au moins un groupe de 10, cela empêche de fait les
PME d’y participer directement. Elles doivent passer par des organisations
intermédiaires, comme les écoles professionnelles, les organisations d’échange et
les chambres de commerce et d’industrie, par exemple. Cela signifie aussi que les
PME ont peu de contrôle sur des questions telles que le pays cible, le moment de
début ou la durée de séjour.
Obstacles à la mobilité
transnationale du point de vue
des établissements de FEP
Les obstacles particuliers aux établissements de FEP, telles qu’elles apparaissent
dans l’enquête ReferNet, concernent des obstacles tels que le manque de
stratégies ou de politiques en ce qui concerne la mobilité transnationale et/ou le
manque de capacité à gérer des projets internationaux. Jusqu’à un certain point,
on peut dire que les établissements de FEP sont eux-mêmes responsables pour le
manque de réseaux pour échanger des connaissances et des expériences en ce
qui concerne la mobilité transnationale. En tant qu’établissements professionnels,
ils devraient être capables d’organiser cela. Dans le même temps, cependant, le
manque de soutien d’encadrement pour les projets transnationaux de même que
les obligations quotidiennes de leur tâche principale et de leurs obligations légales
et réglementaires peuvent écorner encore plus ces capacités professionnelles.
L’enquête MoVE-iT parmi les établissements de FEP montre que les ressources
financières sont (très) problématiques pour près de 2 établissements sur 5 ; 38.2%
des établissements de FEP trouvaient que « des ressources financières
insuffisantes pour financer les participants à la FEPI » étaient (très) problématiques,
tandis que 37.1% trouvaient que « le manque de moyens financiers pour couvrir
les coûts de l’établissement lui-même » était (très) problématique. Trouver des
entreprises adéquates pour les participants à la FEP était (très) problématique pour
27.4% des établissements de FEP.
MoVE-iT Rapport final
45

Pas un
problème
Un peu
problématiqutique
Neutre Probléma
-tique
Très
probléma-
Sans
objet
du tout
Ressources financières
9,7 29,0 18,3 17,7 21,5 3,8
Insuffisantes pour financer les
participants à la FEP
Manque de moyens financiers pour 11,3 31,2 15,1 18,8 18,3 5,4
couvrir les coûts de l’établissement
lui-même
Manque d’entreprises adéquates
18,8 31,2 18,8 16,1 11,3 3,8
pour les participants à la FEP
Manque ou mauvaise qualité des
26,3 22,0 23,1 11,3 8,6 8,6
logements pour accueillir les
participants étrangers à la FEP
Manque d’intérêt de la part des
32,8 24,7 16,7 15,1 4,8 5,9
participants à la FEP pour travailler
à l’étranger
Trouver du personnel pour assister 22,0 33,3 14,0 19,9 6,5 4,3
/ guider / conseiller les participants
à la FEP reçus ou qui vont partir
Manque d’intérêt pour la mobilité
39,8 22,6 16,1 10,2 4,3 7,0
transnationale des personnels-clés
au niveau central de
l’établissement
Problèmes de communication avec 37,1 29,0 15,1 10,8 4,3 3,8
les établissements partenaires
Compétences insuffisantes des
27,4 27,4 24,2 13,4 2,2 5,4
participants à la FEP accueillis ou
envoyés
Dans quelle mesure avez-vous rencontré des problèmes significatifs en ce qui concerne l’envoi des participants à
la FEP à l’étranger pour des stages (%, N=186)
Table 3-1 : Résultats de l’enquête auprès des établissements de FEP, question sur les problèmes liés à l’envoi des participants à la
FEP à l’étranger
Un autre obstacle qui a obtenu un score assez élevé comme étant (très)
problématique, concerne « Trouver du personnel pour assister / guider / conseiller
les participants à la FEP reçus ou qui vont partir » (26.4% des établissements de
FEP).
En addition à l’enquête auprès des établissements de FEP, le projet MoVE-iT s’est
associé avec l’AEFP (centres de FEP) et la FEETP (écoles de FEP), pour plus
ample consultation. Avec l’AEFP, une conférence à Bucarest a permis de consulter
30 experts, au début du projet. Ils ont validé la liste de 40-obstacles, et l’ont
ramenée à leur liste des 7 obstacles majeurs 55 :
1. manque de communication entre bénéficiaires (et intervenants) ;
2. viabilité des compagnies de qualité pour les stages ;
3. transparence des qualifications ;
55 Voir le rapport de l’atelier en annexe
46 MoVE-iT Rapport final

4. les employeurs ne voient pas d’avantages ;
5. les établissements n’ont pas de stratégie de mobilité internationale ;
6. les avantages ne sont pas clairs ;
7. différences culturelles.
La FEETP a été consultée plus tard au cours du projet ; ils ont réussi à réaliser une
consultation de tout le réseau avant de rédiger une réaction officielle dans l’édition
de novembre 2006 de l’ébauche de rapport final. Il apparait dans cette déclaration
que peu de membres de la FEETP voient les obstacles légaux et administratifs
comme une barrière sérieuse, alors que le fait de rendre les possibilités de mobilité
plus présentes à l’esprit (de tous les intervenants impliqués) était considéré comme
important. Les membres de la FEETP ont, dans ce contexte, explicitement discuté le
besoin de s’adresser aux enseignants et formateurs, puisqu’ils sont considérés
comme un facteur crucial dans la démultiplication des effets vers les étudiants.
Obstacles à la mobilité
transnationale du point de vue
des apprentis et autres jeunes
en FEPI
Il ressort de l’enquête ReferNet qu’il y a aussi des obstacles au niveau individuel.
Ce groupe d’obstacles concerne le manque de fonds pour les stages à l’étranger,
le manque de maîtrise d’une langue étrangère et les limitations qui découlent de la
situation domestique (emplois, famille et amis). Même s’ils se situent au niveau
individuel, ces obstacles sont clairement liés aux politiques menées (à l’exception
des limitations dues aux emplois, à la famille et aux amis).
La table ci-dessous montre le résultat d’une consultation avec l’OBESSU (Bureau
d’organisation des associations européennes d’étudiants 56 ), une ONG au niveau
européen qui organise les syndicats d’étudiants nationaux de l’éducation générale
et professionnelle secondaire avec 20 pays européens comme membres. La
consultation a été menée durant une conférence de l’OBESSU au niveau européen
sur la mobilité des étudiants, et les participants devaient discuter de 10 obstacles
à la mobilité et les classer par ordre d’importance. Les résultats sont comme suit :
Absence d’obstacle
Ordre
Moyens financiers 1
Sensibilisation aux avantages de la mobilité 2
Compétences linguistiques et culturelles 3
Incitation à partir à l’étranger 4
Communautés de pratique 5
Intégration au sein de et entre les intervenants 6
Savoir-faire pédagogique sur l’apprentissage durant les stages 7
Stratégies viables 8
(Accès aux) stages à l’étranger 9
Recherche et statistiques sur la mobilité 10
De plus, dans le cadre du projet MoVE-iT, plusieurs enquêtes ont été menée, se
focalisant sur le point de vue des apprentis et autres jeunes en cours de FEPI sur
les obstacles à la mobilité transnationale. Les résultats de cette première enquête
56 Inclut la FEPI
MoVE-iT Rapport final
47

(conduite par PwC) montre que les barrières générales incluent « je n’ai pas
l’argent » (22%), « ma famille ou mes amis » (23%), « mon ami(e) ne peut pas venir
avec moi » (8%), « ça ne peut pas être combiné avec l’école » (17%), « langue
étrangère » (13%), « chercher du travail à l’étranger moi-même » (18%), « pas de
logement » (27%), « pas assez d’information sur les moyens d’arranger ce genre
de choses » (34%), « trop de paperasse » (8%), « il n’y a personne pour m’aider »
(17%), et « je ne veux pas travailler à l’étranger » (2%). 15% des personnes
interrogées dirent que « rien ne m’en empêchera »
La seconde enquête 57 était conçue pour interroger les individus qui ont effectué un
stage d’étude ou de travail, permettant d’examiner les facteurs pris en compte
dans leur décision qui les a amenés à accepter la proposition de stage`montre qu’il
peut y avoir des différences selon le sexe.
Femmes
Hommes
Je ne veux pas travailler à l’étranger 83.3% 16.7%
Mon ami(e) ne peut pas venir avec moi 66.7% 33.3%
Ça ne peut pas être combiné avec l’école 61.8% 38.2%
Ma famille ou mes amis 61.0% 39.0%
Trop de paperasse 59.0% 41.0%
Rien ne m’en empêchera, j’irai de toute façon 58.4% 41.6%
Je n’ai pas le temps 57.8% 42.2%
Je n’ai pas l’argent 50.1% 49.9%
Pas de logement 48.5% 51.5%
Langue étrangère 46.1% 53.9%
Il n’y a personne pour m’aider 46.0% 54.0%
Pas assez d’information sur les moyens d’arranger ce genre de choses 39.9% 60.1%
Qu’est-ce qui vous empêchez d’acquérir de l’expérience à l’étranger (plus d’une réponse possible) N=369
Table 3-2 : Résultats de l’enquête auprès des individus, question sur les obstacles
Au total, les obstacles principaux (classés selon leur score, en ordre décroissant),
sont :
Pas assez d’information ;
Pas de logement ;
Ma famille ou mes amis ;
Je n’ai pas l’argent ;
Ça ne peut pas être combiné avec l’école ;
Il n’y a personne pour m’aider ;
Langue étrangère ;
Mon ami(e) ne peut pas venir avec moi ;
Trop de paperasse.
57 Conduite par la Cranfield School of Management)
48 MoVE-iT Rapport final

Parmi tous les sondés, 15% ont déclaré que rien ne les empêcherait d’aller à
l’étranger, tandis que 18% déclarèrent chercher du travail à l’étranger par
eux-mêmes.
Une autre source comprend les histoires rapportées par les apprentis. Ces
histoires ont été trouvées par l’enquête ReferNet MoVE-iT d’un côté, et des
moteurs de recherche en ligne en utilisant des critères de recherche tels que
« expérience apprentissage », « histoires », d’un autre côté.
Une large proportion de ce groupe ne mentionne aucun obstacle du tout.
L’assurance, le visa et le permis de travail, les finances et le mentorat ne sont pas
mentionnés comme obstacles. Dans une minorité des histoires, il est fait référence
à la préparation linguistique (7%), l’expérience du voyage (5%), l’éloignement de la
famille et des amis (3%), le logement (1%), la communication (1%) and
l’accréditation (2%).
En ce qui concerne les obstacles mentionnés durant l’apprentissage, la langue
figure comme le plus grand obstacle (25%). Le climat et la culture (13%) sont les
obstacles qui arrivent en second. De plus, la vie sociale (3%), le mentorat (2%) et
le logement (1%) sont mentionnés. Il y a aussi dans ce groupe un large
pourcentage de « aucun obstacle mentionné ».
Obstacles en fonction des stades lors des stages à l’étranger
Un autre angle pour définir les obstacles du point de vue des apprentis et des
jeunes en cours de FEPI consiste à diviser la période autour du stage à l’étranger
en stades : préparation (avant de partir), pendant le stage à l’étranger et après le
retour d’un stage à l’étranger. À travers l’analyse des différentes sources de
données et d’information recueillie au cours de l’étude MoVE-iT pour identifier les
obstacles du point de vue des apprentis et des jeunes en cours de FEPI, nous
pouvons fournir le résumé suivant des obstacles rencontrés :
Avant de partir
Un grand nombre de jeunes veulent partir à l’étranger ou avoir une expérience
de travail à l’étranger. Des informations sur les possibilités, les écueils et les
préparations pour une expérience de mobilité sont disponibles sur de nombreux
sites web.
La plupart des participants à la FEPI qui veulent partir connaissent quelqu’un à
l’étranger, mais seulement environ un quart connaît des organisations qui
peuvent les aider.
L’attitude vis-à-vis du monde et les expériences internationaux préalables sont
des facteurs significatifs qui déterminent les attitudes et le comportement des
jeunes vis-à-vis de la mobilité transnationale.
Une expérience antérieure élargit la vision du monde. Un contexte familial dans
lequel plusieurs identités culturelles se mélangent forme une certaine vision du
monde. Et cette vision du monde forme la perception de la famille, des études
et de l’expérience du voyage.
Les écoles ne fournissent souvent pas assez d’information sur les possibilités
de mobilité, surtout en ce qui concerne les stages à l’étranger. Ceux qui veulent
partir sont tout spécialement intéressés d’écouter les expériences de leurs
MoVE-iT Rapport final
49

amis, leurs connaissances, leurs enseignants ou des membres de leur famille. À
travers l’enquête menée par PWC, il apparaît clairement que tandis que la
majorité des sondés pense qu’il devrait être possible d’aller en stage à
l’étranger, ils ne pensent pas que cela devrait être obligatoire.
Différents sous-groupes doivent être distingués parmi les jeunes, des novices
aux participants à la FEP qui sont très mobiles. Les établissements éducatifs
ont de plus en plus souvent affaire à des gens qui vont à l’étranger dans le
contexte de leurs études. Les attentes et les demandes de qualité des
expériences à l’étranger arrivent à maturité. Mais aussi le choix de la
destination, c’est-à-dire en Europe ou en dehors, devient une question pour
chaque séjour à l’étranger, et reçoit un rôle spécifique dans la biographie de
l’étudiant. L’obtention de visas ou de permis n’était pas vue comme un
problème par la majorité des sondés.
Il apparait que les étudiants en tourisme et en hôtellerie de même que les
établissements de FEP ne pensent guère en termes d’obstacles. La langue et
les aptitudes culturelles, par exemple, sont vues comme un défi plutôt qu’un
obstacle.
Le manque de stage à l’étranger n’était pas vu comme un obstacle très
pertinent. Dans la discussion, il apparait clairement que les participants
s’attendaient à ce qu’il soit facile de trouver un emploi à l’étranger si la
personne est vraiment motivée. Les participants ont indiqué que trouver un
stage en soi n’est pas la partie la plus difficile, mais que faire le nécessaire (à
temps) pour partir en stage à l’étranger est le plus difficile.
Les apprentis passent durant les phases initiales de préparation pas mal de
temps à chercher sur internet ou à lire les précédentes évaluations de stages.
Les organisateurs dans les différentes écoles indiquent la trajectoire du
processus de préparation tôt. Les apprentis tendent à attendre longtemps avant
de décider de sauter sur le train du processus de préparation. La peur de
manquer les « meilleurs » stages les fait d’habitude se décider à temps.
Les préférences pour les canaux of communication pour les possibilités de
mobilité semblent varier en fonction du sexe et de l’âge. Les plus populaires
sont Internet et les contacts personnels avec les pairs.
L’accès à l’information sur les possibilités de mobilité est limité, pour les
enseignants comme pour les apprentis.
Pendant le séjour
Le soutien pendant le stage est un domaine qui peut être amélioré ; en
particulier, s’assurer de la disponibilité d’un mentor dévoué pourrait améliorer
l’expérience pour les jeunes.
L’impact potentiel du maintien des relations (familiales et amoureuses) était
considéré comme important, et pourrait constituer une barrière à la mobilité. Le
lieu et la nature du stage était aussi vus comme importants, et pour un petit
nombre de sondés, partir en stage était perçu comme risqué et causerait des
inquiétudes pour sa sécurité personnelle.
Les participants disent qu’un contact régulier (une fois par semaine) avec le
coach de la compagnie est nécessaire. Un autre résultat frappant est que le
contact avec le conseiller de l’école semble moins important. Il semble que ce
50 MoVE-iT Rapport final

soient surtout les amis qui sont des personnes avec qui il est important de
garder le contact.
Plus il est considéré comme normal de partir à l’étranger, plus les étudiants
deviennent critiques vis-à-vis de l’organisation et de la qualité de leurs
expériences à l’étranger. Les apprentis s’attendent à ce que les établissements
receveurs (compagnies de stage ou partenaires d’échange en éducation)
connaissent leur contexte et leurs buts. Ils s’attendent aussi à ce que
l’établissement qui les envoie soit bien à jour des expériences qu’ils ont eues ou
qu’ils ont lorsqu’ils sont à l’étranger.
La qualité des expériences éducationnelles à l’étranger devrait devenir un
problème plus important au fur et à mesure que les établissements avancent
dans le processus d’internationalisation. Ce sera un défi pour les politiques et
les programmes de mobilité de rester proactives sur ce plan. Un personnel
enseignant et de soutien à l’esprit international ne sera plus suffisant dans le
futur. Les étudiants et les compagnies voudront voir une meilleure adéquation à
leurs besoins.
Les apprentis veulent acquérir des compétences appropriées en plus du
développement personnel ; ils veulent se sentir préparés à leur future carrière.
Les apprentis s’attendent aussi à ce que leurs établissements éducatifs utilisent
et réfléchissent sur leurs expériences à l’étranger. Un engagement plus fort de
contrats et de « promesses » faites par les compagnies et les écoles sera
attendu.
Après le stage à l’étranger
La période après le placement a reçu peu d’attention jusqu’à présent.
Kristensen (2004) indique que dans la littérature peu abondant sur les stages à
l’étranger en tant que faisant partie des processus d’apprentissages en FEPI,
cette question n’est pas abordée. Du point de vue du maintien de ce qui est
appris lors des stages à l’étranger, il est important de fournir aux participants
des possibilités et des tribunes pour discuter de leurs expériences. Cela les
aidera à incorporer ces expériences d’apprentissage dans leur biographie
éducative de façon significative et à les aider.
Perspective au niveau (de la
politique) européen(ne) et/ou
national(e)
Mis à part les obstacles mentionnés dans la section précédente des points de vue
respectifs des employeurs, des établissements de FEP et des participants à la
FEPI, il ya aussi des obstacles au niveau européen ou national, dont certains ont
déjà été (implicitement) mentionnés plus haut.
Un premier obstacle est la paperasserie pour faire une demande et rendre un
rapport pour les programmes européens ou nationaux destinés à stimuler la
mobilité transnationale en cours de FEPI. Au niveau européen, en particulier le
programme Léonard de Vinci était mentionné. Pour augmenter la mobilité
transnationale en cours de FEPI, les procédures de demande, de remise de
rapport et de comptabilité doivent être simplifiées et rendues moins
bureaucratiques. De plus, il devrait être possible de faire une demande pour juste
un ou un petit groupe de participants à la FEPI (en particulier pour les PME) et il
devrait être possible de poser une candidature pour des périodes plus longues
qu’une année. Dans une certaine mesure, ces « critiques » s’appliquent aussi aux
MoVE-iT Rapport final
51

autres programmes européens qui financent la mobilité transnationale des
participants à la FEPI aussi bien que les programmes nationaux (Kristensen et al.
2006).
Un second obstacle concerne le manque de politiques nationales en ce qui
concerne la mobilité en cours de FEPI. Dans certains pays, de telles politiques
manquent jusqu’à présent (en dehors de la participation aux programmes
européens tels que Léonard de Vinci), alors que dans d’autres programmes la
diminution d’intérêt au niveau politique pour la mobilité transnationale en cours de
FEPI ces dernières années (après une période où elle avait une certaine attention
au niveau politique) est vue comme problématique. Vu la structure complexe de la
FEPI et du financement de la FEPI dans la plupart des pays, mettant en jeu
plusieurs ministères, le manque de coopération entre les ministères dans le
développement des politiques et des programmes en ce qui concerne la mobilité
transnationale en cours de FEPI est aussi vue comme problématique.
Conclusions : vers un « Top 10 » des obstacles
Initialement, un grand nombre de sources ont été consultées, et une longue liste
de plus de 400 obstacles 58 a été dressée. Le but de cet exercice était simplement
une énumération des obstacles, pas une évaluation de leur pertinence. Cette
longue liste comprend donc tous les obstacles rencontrés dans l’un quelconque
des contextes ci-dessus, et ne fait pas de différence entre grand et petit, pertinent
ou pas, ancien ou nouveau.
Les diverses activités de recherche entreprises dans le cadre du projet MoVE-iT
(enquêtes, études de cas, ateliers, (partie de) focus groups) aussi bien que des
consultations avec des experts (nationaux), des discussions au sein de l’équipe de
projet et des discussions avec la Commission Européenne et le comité directeur,
ont servi à réduire cette longue liste à une liste plus concise et raisonnable des
obstacles à la mobilité en cours de FEPI. Les obstacles dans la longue liste étaient,
par exemple, exclus s’ils ne s’appliquaient pas directement à la FEPI, s’ils étaient
considérés comme ne s’appliquant plus, soit parce qu’apparemment résolu, ou
parce que considérés comme difficiles à influencer par des politiques
(européennes). Le résultat est une liste réduite d’obstacles (voir ci-dessous).
58 Voir : Appendice U Revue de la littérature, version complète
52 MoVE-iT Rapport final

Obstacles
Problèmes de nature légale,
comme : permis, visa, droits et
taxes de sécurité sociale
Problèmes de couverture
internationale des assurances
Manque d’information sur la
localisation de stages, le
financement et la façon
d’aborder les procédures
Manque de réseaux pour
échanger le savoir et les
expériences relatives à la
mobilité
La mobilité n’est pas une priorité
de la politique nationale de FEPI
Manque de coopération entre
ministères
Peu d’accent mis sur
l’apprentissage des langues
étrangères en FEPI
Manque de reconnaissance des
qualifications obtenues dans un
autre pays
Manque de promotion ou de
soutien de la mobilité
transnationale par les
organisations professionnelles
Manque d’intérêt pour et de
stimulation de la mobilité
transnationale par les partenaires
sociaux
Les employeurs ne voient pas les
avantages de la mobilité
transnationale
Les employeurs ne savent pas
comment procéder pour un stage
à l’étranger
Les établissements de FEP n’ont
ni politique, ni stratégie de
mobilité transnationale
Manque d’autonomie des
établissements de FEP pour
prendre des décisions sur la
mobilité transnationale
Les établissements de FEP n’ont
pas les capacités de gérer les
projets de mobilité transnationale
Les établissements de FEP ne
savent pas ce que l’on peut
apprendre de la mobilité
transnationale
Un stage à l’étranger ne fait pas
partie du cursus scolaire dans le
pays d’origine
Manque de stages de qualité
Les établissements de FEP se
heurtent à trop de bureaucratie
lors de la gestion des procédures
Les participants à la FEPI ne
voient pas les avantages de la
mobilité transnationale
Les participants à la FEPI
manquent de courage pour les
stages à l’étranger
Un manque général d’intérêt
chez les participants à la FEPI
Les participants à la FEPI n’ont
pas une maîtrise suffisante des
langues étrangères
Les participants à la FEPI
manquent de fonds pour un
stage à l’étranger
Les participants à la FEPI sont
limités par des obligations
domestiques telles que : emploi,
famille et amis
Table 3-1 : Rapport intermédiaire : Longue liste des obstacles utilisée dans le questionnaire de ReferNet
Après une analyse plus approfondie des données disponibles et des informations
recueillies par l’étude MoVE-iT, davantage de discussions au sein de l’équipe du
projet, et davantage de discussions avec la Commission Européenne et un groupe
d’experts réunis au niveau européen, cette liste a été encore réduite aux 10
obstacles majeurs. Cette liste en tant que telle a été établie en accord avec la
Commission Européenne et le comité directeur pour l’étude, et a constitué la base
pour le développement de recommandations et de solutions.
Le « Top 10 »
Dans une situation idéale, où des listes de priorités existent pour tous les
intervenants, et où acteurs et experts sont disponibles, nous pourrions arriver à un
« Top 10 » par simple triangulation, en plaçant les listes les unes à côté des autres
et en accordant des points à chaque obstacle en fonction de sa position sur la
liste. En fin de compte, on pourrait additionner les points obtenus par chaque
obstacle et ainsi parvenir aux 10 obstacles les plus importants. Malheureusement,
cela n’est pas possible pour un certain nombre de raisons. Tout d’abord, les
MoVE-iT Rapport final
53

problèmes de représentativité et de fiabilité font que nous ne pouvons pas
accepter ces listes de priorité au pied de la lettre, dans la mesure où elles peuvent
en fait donner une image erronée de la situation. Deuxièmement, on peut
prétendre que certaines sources sont plus importantes que d’autres, et devraient
ainsi avoir un poids plus important lors du calcul de la liste finale des « Top 10 ».
Enfin, une analyse plus fine pourrait révéler que certains obstacles en causent
d’autres et que ce qui semble être un obstacle relativement mineur dans le tableau
général peuvent en fait être des déclencheurs d’autres obstacles qui en soi sont
jugés plus importants. Une illustration intéressante en est l’absence d’études et de
statistiques fiables sur la mobilité transnationale en Europe, qui est vue par
certains experts comme une barrière crucial au développement de ce thème, à la
fois de façon qualitative et quantitative, mais que la plupart des acteurs et
intervenants voient comme relativement négligeable (voir par exemple le
diagramme de la consultation de l’OBESSU plus haut). Dans la mesure où
personne n’a de vue d’ensemble des nombres en jeu, et qu’aucune étude
longitudinale des effets de la participation n’a été menée, la mobilité recevra
fatalement peu d’attention à une époque où les politiques doivent être basées sur
des preuves pour avoir du poids. Une fois que cette information sera disponible,
d’autres obstacles seront bien plus faciles à aborder – d’après certains experts.
Étant donné ces difficultés, il est important de parvenir à une liste « objective » des
10 obstacles les plus importants à la mobilité transnationale pour les apprentis et
les jeunes en cours de FEPI en Europe. Nous ne pouvons offrir qu’une
approximation. À la fin de cet exercice, une liste de « présélection » a été établie,
contenant les 10 obstacles suivants (NB : ils ne sont pas classés par ordre
d’importance) :
Manque de stages de qualité
Les organisateurs de stages ainsi que les jeunes eux-mêmes passent beaucoup
de temps à essayer de trouver des stages dans des compagnies à l’étranger. Mais
il est difficile de trouver des stages pour un groupe-cible d’apprentis et de jeunes
en cours de FEPI à cause de leur jeunesse et de leur manque d’expérience. De
nombreux projets ont dû être abandonnés parce qu’aucun stage n’avait été trouvé,
et beaucoup devaient se contenter de stages de qualité inférieure, avec peu de
potentiel pour apprendre. Ce n’est pas un problème particulier à la mobilité ; sur
les marchés nationaux et locaux, les établissements de FEP et les participants
investissent beaucoup pour trouver des stages.
Manque de connaissances sur les avantages de la mobilité
Beaucoup de compagnies voient encore les stages à l’étranger comme une sorte de
vacances, et sont donc peu enclines à envoyer leurs propres apprentis ou à recevoir
des apprentis de l’étranger en stage. Il faut clarifier de façon majeure ce qu’elles ont
à gagner, à la fois à court et à long terme, pour les impliquer de façon plus active.
Manque de savoir-faire pédagogique pour s’informer sur les stages (qualité)
L’organisation de stages à l’étranger est encore surtout vue comme un exercice
pratique : trouver un financement, trouver des stages, trouver un logement,
organiser le voyage, assurer une couverture sociale, obtenir une assurance, etc.
54 MoVE-iT Rapport final

L’aspect d’apprentissage est souvent négligé, et cela rend bien des acteurs et
intervenants peu sûrs de la valeur des stages à l’étranger : comment peut-on les
faire interagir avec les autres éléments du cursus de FEPI
Absence d’une stratégie d’internationalisation viable
De nombreuses écoles professionnelles et centres de formation n’ont pas de
stratégie d’internationalisation détaillée. Les activités – telles que les projets de
mobilité – sont donc souvent le résultat d’initiatives personnelles par des individus
dévoués, qui dépensent beaucoup d’énergie à combattre l’inertie du système pour
mettre en œuvre leurs projets. À cause du manque de soutien, ils s’épuisent après
un moment et quittent le secteur, emportant avec eux beaucoup d’expérience
précieuse, puisqu’il n’y a pas de cadre pour recueillir, analyser et répandre cette
expérience dans l’organisation.
Absence de recherche sur la mobilité
Malgré les chiffres en jeu, il n’y a que très peu de recherche autour de la mobilité
transnationale – en particulier les stages à l’étranger. Nous travaillons encore sur la
base d’hypothèses plutôt que de preuves valables et découvertes de façon
empirique. Cela signifie que nos arguments n’ont pas force nécessaire vis-à-vis
des hommes politiques et des autres décideurs. Nous n’avons pas non plus de
statistiques fiables sur la mobilité transnationale en Europe. Tout ce que nous
avons, ce sont des données de programmes dédiés (par exemple Léonard de
Vinci), mais il semble que ce ne soit que la partie émergée de l’iceberg. Nous
devons développer des indicateurs qui peuvent nous aider à avoir une meilleure
idée de l’importance quantitative de la mobilité en Europe. Cela nous donnera
davantage d’arguments pour essayer de faire démanteler d’autres obstacles au
niveau politique.
Absence de communautés de pratique pour les organisateurs de stages
Les organisateurs de stage travaillent souvent seuls au sein de leur organisation.
Ils devraient avoir la possibilité de rencontrer d’autres organisateurs pour échanger
des expériences et développer leur savoir. Cela devrait aussi être possible à
travers les frontières.
Barrières légales et administratives
L’absence de statut reconnu pour les jeunes effectuant des stages à l’étranger en
Europe pose un certain nombre de problèmes de nature légale et administrative.
Lorsqu’ils sont très jeunes (moins de 18 ans), ils font face à des obstacles
supplémentaires. Un obstacle de plus dans ce domaine est en référence aux
difficultés liées à l’obtention de visas de résidence pour des stages dans l’UE pour
des participants venant de pays hors-UE.
MoVE-iT Rapport final
55

Manque d’intérêt auprès des jeunes
Beaucoup de gens en cours de FEPI sont jeunes et n’ont aucune expérience de
séjours à l’étranger (sauf, peut-être, dans le cadre de vacances organisées). Aller à
l’étranger et vivre parmi les gens du pays est donc vu comme une menace plutôt
que comme une chance à saisir avec enthousiasme.
Manque de connaissances linguistiques et culturelles
Beaucoup de gens dans le groupe cible n’ont qu’une connaissance limitée des
langues et des aspects culturels d’autres pays.
Manque de reconnaissance
Il faut noter que la question de la reconnaissance ne fait pas partie de cette étude,
bien qu’elle soit classée en haut de la liste des obstacles de la plupart des sondés.
Cet obstacle a été enlevé a dessein du « Top 10 », puisqu’il forme le sujet de deux
projets séparés (ECVET Connector and Reflector), et qu’il ne fait pas partie des
attributions de cette étude 59 .
Le « Top-5 »
La liste finale est différente en nature de la liste courte (le « Top 10 »). La liste
courte est en fait uniquement censée être un instrument parmi d’autres pour guider
la sélection des obstacles pour la liste finale. Le but de l’étude n’est pas
simplement d’indiquer les obstacles les plus importants, mais aussi (et de façon
plus importante) de faire des recommandations et de développer des propositions
de solution sur la façon dont ces obstacles peuvent être résolus. Alors que
l’établissement de la liste courte pourrait être intitulé un exercice académique, la
liste finale est opérationnelle : elle souligne les endroits sur lesquels nous devons
focaliser notre énergie et nos ressources (limitées) dans la bataille pour démanteler
les barrières à la mobilité. La liste finale est donc établie sur la base de la liste
courte, mais pas exclusivement. D’autres critères importants concernent la
possibilité de développer des propositions de solutions pratiques, et les
ressources et la juridiction du pouvoir exécutif à l’origine de l’étude, la Commission
Européenne, pour les mettre en œuvre. La liste finale a donc été élaborée en
collaboration étroite avec la Commission Européenne et avec le comité directeur
de l’étude et a été validée lors d’une série d’ateliers d’experts et d’intervenants qui
ont eu lieu en novembre 2006, de même que lors d’une conférence spéciale de
l’EUNEC (le réseau européen des conseils éducatifs) le même mois. Il concerne les
obstacles suivants :
Manque de qualité dans le cadre de la mobilité (qualité en relation avec le
cadre, les aspects pratiques et les interventions pédagogiques) ;
Manque de connaissance au sujet de la mobilité (plus de publicité autour de la
mobilité, créer une image positive, diffusion de l’information, communautés de
pratique pour l’échange de connaissances et d’expérience sur les activités de
mobilité) ;
Manque de stratégies viables (induire les écoles professionnelles à s’engager à
long terme pour la mobilité) ;
59 59 De plus, l’obstacle de la reconnaissance des qualifications professionnelles a été surmonté au niveau de l’UE par l’adoption le 7 septembre
2005 de la Directive 2005/36/EC sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles. Cette directive, qui doit être implémentée par
les États Membres avant le 20 octobre 2007, unifie, modernise et simplifie 15 directives existantes adoptées entre 1975 et 1999. Cette directive est
le seul instrument applicable pour la reconnaissance de qualifications professionnelles donnant accès à une profession réglementée. Là où cette
directive est applicable, les États-Membres ne peuvent pas appliquer d’autres instruments non contraignants tels que la Loi-cadre sur les
Qualifications Européennes.
56 MoVE-iT Rapport final

Manque de mécanismes de soutien (mécanismes de financement, recherche de
stages, offre de services pour les PME) ;
Obstacles légaux et administratifs (absence de statut pour les apprentis et les
jeunes en cours de FEPI en stages à l’étranger ; exigences de visas pour les
participants hors-UE).
Ces cinq obstacles (ou plutôt : agrégats d’obstacles) forment ainsi le point de
départ pour le développement de recommandations et de propositions de
solutions.
MoVE-iT Rapport final
57

4 Qualité
Malheureusement, presque depuis que la mobilité transnationale figure sur l’agenda
européen, on s’est focalisé sur la quantité plus que sur la qualité. Les critères de
succès sont souvent quantifiés en termes de nombres de participants, mais de tels
« comptages » sont pratiquement dépourvus de signification s’ils ne sont pas
appuyés par une sensibilisation et une vérification de la qualité. Un grand pas dans
la bonne direction fut fait cette année, lorsque le Conseil des Ministres Européen a
adopté neuf critères de qualité pour la mobilité transnationale dans l’UE. Bien que
les critères soient très généraux, du moins l’adoption d’une telle liste a-t-elle envoyé
un signal fort à tous ceux qui sont concernés que la qualité est d’une importance
primordiale en tant que paramètre dans la discussion de la mobilité.
La « qualité » est un concept difficile à définir. Il y a bien des façons de le définir, en
fonction du contexte dans lequel on travaille. De façon très générale, on peut dire
que l’on perçoit une qualité lorsqu’un produit ou un objet est conforme aux attentes
que l’on a. L’application de cette définition à la question de la mobilité transnationale
pose certains problèmes. La « mobilité » - sous la forme de stages de travail ou de
séjours d’études à l’étranger – ne peut pas prétendre à être un produit à part
entière : le fait que 1000, 10.000 ou même 100.000 jeunes aient passé une certaine
période à l’étranger en rapport avec leur programme de formation professionnelle
n’est pas important en soi. Ce qui est important, en revanche, c’est les aptitudes, les
attitudes et les compétences qu’ils ont acquis au cours de cette expérience, et la
façon dont cela peut contribuer au développement personnel et sociétal dans tous
les aspects de la vie publique économique et privée. De ce point de vue, il serait plus
correct de parler de la mobilité comme d’un processus plutôt que d’un produit - un
processus qui mènera, il faut l’espérer, à un produit de qualité.
Qu’attendons-nous donc que ce processus produise Le simple fait de vivre et de
travailler ou d’étudier dans un pays autre que le sien ne va pas automatiquement
mener à des résultats positifs en termes d’acquisition d’aptitudes et de
développement personnel. Un séjour à l’étranger peut aussi être une expérience
stressante et troublante, et de temps à autre peut avoir des résultats qui vont plus
ou moins dans la direction opposée de ce que l’on attendait : les participants
peuvent rentrer avec leur préjugés confirmés plutôt que dissipés, et avec une
impression d’échec et de limites plutôt qu’un sentiment de s’être ouvert à de
nouveaux horizons.
MoVE-iT Rapport final
59

Un système complet de qualité pour la mobilité devrait idéalement comprendre
trois dimensions :
I. Sensibilisation à la qualité : sensibiliser les acteurs et les intervenants à la
qualité ;
II. Définition de la qualité : décrire ce qu’est la qualité (établir des critères de
qualité) ;
III. Assurance qualité : faciliter la qualité au niveau pratique en appliquant des
versions opérationnelles de critères de qualité à des projets individuels.
Les recommandations suivantes traitent des trois dimensions d’un système de
qualité.
Recommandation 1 Transformer les critères génériques de qualité en stratégies
spécifiques d’assurance qualité
Quels obstacles seront
traités
Le Comité Économique and Social Européen 60 pense que la mobilité est un facteur
positif, à condition qu’elle s’intègre aux éléments qualitatifs des programmes. Le
but de tripler les programmes de mobilité doit donc inclure des critères qualitatifs.
En considération de ce qui précède, et dans la phase actuelle jusqu’en 2010, la
mobilité des citoyens qui travaillent contient de tels éléments de qualité et a une
contribution majeure à faire afin d’atteindre les objectifs de Lisbonne.
Sensibilisation à la qualité
Le fait qu’un ensemble de critères de qualité européens pour la mobilité soient
discutés et approuvé par la Commission Européenne, le Conseil des Ministres et le
Parlement Européen sont en soi un signal fort à tous ceux qui sont concernés par
la mobilité que la « qualité » est une question importante. Mais pour améliorer la
qualité en mobilité, définir des critères de qualité ne suffit pas. Les organisateurs et
les intervenants doivent aussi être conscients que la qualité est un problème pour
être motivés à utiliser ces critères dans leurs activités. Jusqu’à récemment, il
semble justifié de dire que l’on se focalisait sur la quantité plutôt que sur la
qualité 61 , et que le succès ou non d’un programme se jugeait avant tout en termes
numériques. Cependant, depuis la fin des années 90, le problème de la qualité est
devenu plus important dans les discussions sur la mobilité, et divers évènements
destinés à éveiller les consciences ont été organisés.
Il y a trois avantages majeurs découlant d’une sensibilisation à la qualité plus
importante en regard à la mobilité :
1. La motivation à améliorer l’acquisition de compétences dans les projets de
mobilité. Les vrais désastres sont heureusement rares, mais il est peu douteux
que l’acquisition de compétences dans bien des projets de mobilité n’est pas
optimale. La distance entre le résultat réel et celui qui pourrait avoir été atteint
si le projet avait été mieux planifié, mise en œuvre et suivi, est simplement trop
grande. En d’autres termes, on pourrait avoir obtenu plus de valeur (ou
60 Opinion du Comité Économique et Social Européen sur la Proposition pour une Décision du Parlement Européen et du Conseil établissant un
programme d’action intégrée dans le domaine de la formation continue
61 Voir e.g. Kristensen, S.: Learning by Leaving, Luxembourg (OPOCE) 2004, p. 77 suiv
60 MoVE-iT Rapport final

d’apprentissage) pour son argent si davantage d’attention avait été accordée à
la question de la qualité.
2. Il y a un lien fort entre qualité et quantité, et l’un des moyens d’améliorer la
quantité est sans doute d’accroître la qualité. La qualité est la clé pour
impliquer davantage de jeunes dans des activités de mobilité, surtout les
groupes que l’on appelle défavorisés, qui sont à présent sous-représentés
dans ces programmes. Les organisateurs de mobilité ne se sentent pas assez
en confiance pour inclure des membres de ce groupe-cible dans leurs activités,
parce qu’ils craignent les conséquences de leur envoi à l’étranger et au loin
sans supervision directe – bien que les avantages potentiels pour ce
groupe-cible soient peut-être les plus importants 62 .
3. Reconnaissance. Bon nombre des aptitudes acquises durant un séjour à
l’étranger ne se prêtent guère à une mesure directe. Nous pouvons avoir une
très forte impression que la confiance en soi d’un participant a augmenté à la
suite de l’expérience transnationale, mais nous ne pouvons pas traduire cette
impression en termes quantifiables. Ceci est aussi vrai pour des aspects
important de l’apprentissage des langues étrangères :
Nous pouvons être en mesure de mesurer l’augmentation du vocabulaire et de
l’aisance, mais nous ne pouvons pas mesurer par exemple le degré de motivation
pour continuer l’apprentissage de la langue qui peut résulter d’un séjour à
l’étranger, même court. Si nous voulons incorporer de telles expériences dans le
processus de formation continue, et les faire compter, nous devons procéder
d’une façon différente pour obtenir la reconnaissance. Puisque nous ne pouvons
pas mesurer le produit, nous devons nous concentrer sur le processus, en nous
assurant que les projets de mobilité sont mis en œuvre selon les critères dont nous
savons qu’ils assureront la qualité, même si nous pouvons être incapables de la
mesurer chez un participant donné.
Définir la qualité
Lorsque l’on parle de qualité en rapport avec la mobilité, on doit faire attention à
deux choses. D’abord, il est impossible de mettre en place des normes inflexibles et
immuables pour la qualité en mobilité en raison de la complexité du phénomène. Les
permutations nombreuses entre les groupes-cible, les pays d’accueil et d’origine, la
durée, les buts d’apprentissage, les ressources disponibles, etc. rendent impossible
l’établissement de normes absolues. Nous ne pouvons pas, par exemple, dire que
tout projet de mobilité transnationale doit être accompagné par au moins deux
semaines de cours de langue préparatoire. Cela risque d’être trop peu pour certains
groupes, et inutile pour d’autres. Ce que nous pouvons dire, en revanche, est que la
préparation linguistique est un élément important qui doit recevoir l’attention
nécessaire dans tout projet de mobilité. Ce que « l’attention nécessaire » signifie
exactement, cependant, doit être décidé par l’organisateur individuel du projet sur la
base d’un jugement en connaissance de cause et équilibré. Il est donc logique de
parler de critères plutôt que denormesdanscecontexte.
62 Voir Cedefop ”Disadvantaged groups in placements abroad” (Kristensen, S, Salonique 2004)
MoVE-iT Rapport final
61

Deuxièmement, nous devons distinguer entre les « critères de sélection » et les
« critères de qualité ». Tous les programmes sont en fin de compte le résultat de
compromis et de décisions politiques, et poursuivent souvent d’autres buts à côté
de la mobilité en tant que telle. La sélection des projets est donc souvent motivée
par d’autres considérations (externes) plutôt que par une évaluation des mérites
pour la mobilité. Un système d’assurance qualité doit donc avoir une base
théorique générale plutôt que d’être basé sur la logique et les pratiques issues
d’un programme précis.
Nous distinguons trois aspects de la qualité en relation avec les projets de
mobilité. Lorsque l’on met en place un ensemble de critères de qualité pour les
projets de mobilité, les trois aspects suivants devraient être représentés :
1. Conditions : Cela inclut des questions telles que le choix du pays d’accueil, la
durée de séjour, le mode de mobilité (par exemple séjour dans une école ou
stage en entreprise) : ces questions correspondent-elles à la nature du
groupe-cible et aux buts d’apprentissage déclarés du projet
2. Aspects pratiques : Cela inclut des questions comme le voyage, le logement, la
couverture sociale et l’assurance pour les participants individuels. Ces
préparatifs sont-ils satisfaisants, de sorte que les participants ne soient pas
inutilement stressés ou exposés à des risques si importants qu’ils mettent en
jeu le processus d’apprentissage lors du séjour à l’étranger
3 Organisation de l’expérience d’apprentissage : Cela inclut la motivation, la
sélection, la préparation, la surveillance, le mentorat et le compte-rendu des
participants : comment cela est-il fait avec pour visée de mettre en place les
meilleures conditions possibles pour l’acquisition des aptitudes, connaissances
et compétences dans le cadre de ce projet
Assurance qualité
L’« assurance qualité » est le processus qui rend les critères de qualité opérationnels
en les mettant en relation avec des activités concrètes. Cela implique deux choses :
premièrement, le jeu de critères génériques doit être développé de sorte à couvrir
toute la gamme des éléments constitutifs dans un projet de mobilité donné.
Deuxièmement, puisqu’il n’est pas possible de travailler avec des normes absolues
dans le cadre des projets de mobilité, la signification exacte des critères doit être
déterminée en relation avec un projet spécifique. Cela doit être fait pour chacune
des trois dimensions d’un projet de mobilité, à savoir les conditions, les aspects
pratiques, et l’organisation de l’expérience d’apprentissage.
Nous illustrons ceci en relation avec l’organisation de l’expérience
d’apprentissage. Ici, les critères génériques se réfèrent à un certain nombre
d’éléments à mettre en place avant, pendant et après un s’jour à l’étranger (par
exemple la préparation linguistique, le tutorat/mentorat, le compte-rendu et
l’évaluation, etc.). Complètement développés, ces critères peuvent être
représentés comme un système d’assurance qualité qui comprend les éléments
suivants :
62 MoVE-iT Rapport final

Avant Pendant Après
Motivation
Suivi
Évaluation des résultats
Sélection
Tutorat (ici : une personne dans
d’apprentissage (attendus et
Préparation
l’établissement d’origine qui
inattendus)
— Linguistique
surveille le processus
Clarification (discussion des
— Culturelle
d’apprentissage)
expériences)
— Pratique
Mentorat (pour les stages : une
Reconnaissance et certification
— Pédagogique (élaboration d’un
personne dans l’entreprise hôte
Réintégration
plan d’apprentissage)
qui surveille le processus
Conseil (aider le participant à
— Psychologique (faire face aux
d’apprentissage)
utiliser ses nouvelles aptitudes,
problèmes psychologiques
son regard et ses compétences
dus à l’éloignement du
acquises pendant le séjour à
domicile)
l’étranger)
Table 5-1 : Éléments du système d’assurance qualité
Ce sont les éléments qui constituent la base pour une expérience d’apprentissage
réussie, et qui devront donc être utilisés comme base d’une stratégie d’assurance
qualité 63 . La seconde étape, ensuite, consiste à appliquer ces critères à un projet
(ou type de projet) concret et spécifique, et à les rendre opérationnels (mesurables)
en relation avec cela (par exemple combien d’heures de préparation linguistique,
combien de temps pour le mentorat, quel accès au conseil par la suite, etc.). Ceci
est parfaitement en accord avec les systèmes industriels d’assurance qualité (par
exemple ISO 9002 pour l’industrie des services).
Qu’est-ce qui a été fait
Sensibilisation à la qualité
Le véhicule principal pour augmenter la sensibilisation à la qualité a sans aucun
doute été les prix de qualité Léonard de Vinci pour les projets de mobilité. Les
premiers prix furent remis à l’initiative de l’Agence Nationale Autrichienne LdV, qui
en 2001 lança une compétition nationale pour l’excellence dans les projets de
mobilité subventionnés par le programme LdV. L’initiative autrichienne fut copiée
par un certain nombre d’autres États-Membres (au départ la Belgique (fl.),
l’Espagne, la République Tchèque et la Hongrie) jusqu’à ce que la Commission en
2004 en fasse un évènement à l’échelle européenne et organisa la première
cérémonie de la prix-LdV pour la qualité en mobilité en Norvège. En 2006, la
seconde épreuve fut organisée par l’Agence Nationale Autrichienne LdV dans la
ville de Graz 64 .
En tant qu’autre initiative pour promouvoir les projets de mobilité de haute qualité,
21 « ambassadeurs de la mobilité » ont été nommés en rapport avec la cérémonie
des prix de qualité européens à Graz. Les ambassadeurs sont des participants à
des projets de mobilité de haute qualité, qui sont utilisés comme modèles pour les
autres, qui peuvent vouloir imiter leur expérience. Un livret avec toutes les histoires
individuelles a été produit 65 .
63 Selon Kristensen, S. : Mobilitet – en udfordring til vejlederen (2006). Voir
http://www.ug.dk/Videnscenter%20for%20vejledning/Forside/Virtuelt%20tidsskrift/2006%20nr%207/Mobilitet.aspx
64 http://www.leonardodavinci.at/article/articlegallery/476/1/8
65 Voir http://www.leonardodavinci.at/article/articlegallery/476/1/8
MoVE-iT Rapport final
63

Définir la qualité
Ces dernières années, il ya eu plusieurs tentatives pour définir ce qu’est la « qualité
en mobilité ». Plusieurs projets pilotes Léonard de Vinci ont abordé la question du
point de vue du praticien (ou intervenant), et ont fait des suggestions de définitions et
critères. Bien qu’ils se focalisent sur la mobilité pour les jeunes en FEPI, ils ont
généralement un point de vue encore plus étroit, et ils voient les choses en relation
avec un secteur spécifique 66 , ou du point de vue d’acteurs spécifiques (par exemple
des conseillers d’éducation 67 ). Au niveau des programmes, à la fois dans les
programmes Léonard de Vinci et Erasmus, une dimension de qualité a été
incorporée sous la forme d’un « engagement qualité » 68 et d’une « charte
institutionnelle » 69 , que les partenaires individuels des projets et les établissements
hôtes et d’origine doivent signer avant d’obtenir un financement du programme.
La tentative la plus complète pour définir des critères de qualité pour la mobilité,
cependant, a été mise au point par un groupe de travail au sein du « Programme
de travail sur les objectifs des systèmes d’éducation et de formation en Europe »
(« Éducation et Formation 2010 ») 70 et adoptée par le Conseil des Ministres en mai
2006. Cette Charte de Qualité pour la Mobilité en cours d’Éducation et de
Formation 71 est constituée de 10 critères de qualité génériques, qui sont
applicables à tous les types et sorte de mobilité éducative. Cependant, la charte
est censée être utilisée comme un guide et de façon volontaire, elle n’est pas
prévue comme un ensemble de règles contraignantes. Les 10 critères concernent :
1. Fourniture d’informations et de conseils
2. Plan d’apprentissage
3. Reconnaissance et certification
4. Préparation
5. Préparation et assistance linguistique
6. Mentorat
7. Assistance logistique
8. Compte-rendu et évaluation
9. Aide à la réintégration
10. Engagements et responsabilités
Des critères génériques de qualité ont été élaborés dans un certain nombre de
contextes. Tous les promoteurs du projet de mobilité Léonard de Vinci reçoivent
ainsi un document « engagement qualité partenariat » 72 en annexe au contrat,
auquel ils doivent se conformer dans le cadre de leurs obligations contractuelles.
Ces critères sont dans l’ensemble sensés et pertinents, mais le document reste à
un niveau assez abstrait et ne donne pas beaucoup d’indices concrets sur la façon
de développer une stratégie de qualité complète. Nous recommandons donc que
cet aspect reçoive davantage d’attention.
66 Par exemple le Réseau Européen Initiative Métiers (REIM) : www.euronaver.net
67 Par exemple Ergo-in-Net : www.ergoinnet.net
68 Voir www.ciriusonline.dk/Files/Filer/leonardo/Afrapportering/ansrunde%202006/PR_6_Partnership_Comm.DOC
69 Voir www.eacea.ec.europa.eu/static/Bots/docbots/Documents/ERASMUS/IC2002/Charter/EUC_print_en.pdf
70 COM(2001)501 (final)
71 http://www.europarl.europa.eu/omk/sipade3PUBREF=-//EP//TEXT+REPORT+A6-2006-0255+0+NOT+XML+V0//EN
72 Il ya de nombreux exemples d’accords de partenariat, mais ils ne font souvent pas partie d’un système général de l’assurance qualité (c’est-à-dire
selon EFQM or ISO)
64 MoVE-iT Rapport final

Exemples d’initiatives pour promouvoir la qualité dans le domaine de la mobilité
Quality Impact Scan 73
Plusieurs outils existent, et peuvent être utilisés par les organisateurs de mobilité pour estimer le niveau 74 de qualité
de leur organisation. Un exemple est le « Quality Impact Scan » et le projet SAETO, tous deux basés sur le modèle
EFQM. Les écoles et les organisateurs de mobilité complètent un questionnaire d’auto-évaluation simple à utiliser, qui
forme alors la base de discussions et d’améliorations.
Engagement qualité des partenariats 75
Les organisations partenaires qui coopèrent dans l’échange d’apprentis mobiles peuvent se mettre d’accord sur
des normes de qualité. Plusieurs modèles existent.
Indicateurs de qualité pour les projets de mobilité
Dans la mesure où plusieurs Agences Nationales ont pour rôle de sélectionner des projets de mobilité, leur
expérience est souvent explicitée dans des critères de qualité qui sont très instructifs pour les organisateurs de
mobilité. L’AN en Slovaquie, par exemple, utilise 26 indicateurs de qualité.
Charte de Qualité pour la Mobilité en Enseignement et Formation
La Charte de Qualité pour la Mobilité en cours d’Éducation et de Formation 76 est constituée de 10 critères de
qualité génériques qui sont applicables à tous les types de mobilité éducative. Cependant, cette charte est censée
être utilisée comme un guide et de façon volontaire, elle n’est pas prévue comme un ensemble de règles
contraignantes.
Prix de Qualité en Mobilité Léonard de Vinci
La Commission Européenne promeut la qualité en mobilité en décernant un prix. Les Agences Nationales (AN)
listent des projets pour le prix LdV. Il n’y a pas de critère commun explicite, mais les AN doivent écrire une citation
sur les mérites de chaque candidat 77 .
Qu’est-ce qui peut être fait
La proposition de solution concerne l’élaboration d’un manuel d’assurance qualité
(conforme aux manuels administratifs et financiers existants) qui offre des conseils
concrets et des exemples qui peuvent être copiés ou adaptés pour être utilisés
dans les projets Le manuel doit être disponible en ligne pour permettre des
adaptations et des additions constantes. Ceux qui attribuent subventions peuvent
imposer des règles plus strictes d’assurance qualité. De plus, les systèmes
d’assurance qualité existants (comme ISO, EFQM, Investors in People) peuvent
être mis en place par les organisateurs de mobilité, avec un composant spécifique
sur l’internationalisation et la mobilité.
73 Voir : http://www.workplacement.nl/media/0/94/Kwaliteitsinstrument%20I-BPV.pdf et
http://www.workplacement.nl/site/college/beleid/best_practices/
74 http://www.saeto.com/
75 www.ciriusonline.dk/Files/Filer/leonardo/Afrapportering/ansrunde%202006/PR_6_Partnership_Comm.DOC
76 http://www.europarl.europa.eu/omk/sipade3PUBREF=-//EP//TEXT+REPORT+A6-2006-0255+0+NOT+XML+V0//EN
77 http://www.leonardodavinci.at/article/articlegallery/476/1/8
MoVE-iT Rapport final
65

Recommandation 2 S’assurer que la qualité en mobilité soit surveillée et reconnue
Quels obstacles seront
traités
Les expériences de mobilité réussies ont une chose en commun : elles sont
basées sur une confiance mutuelle entre les écoles, les employeurs et les jeunes
mobiles. Établir un tel niveau de confiance dépend souvent de relations
personnelles dans de petits réseaux ou des consortiums. Sans préjuger de savoir
si la « mobilité pour les masses » est nécessaire, on peut dire que la mobilité en
termes quantitatifs ne peut augmenter que si le niveau de confiance entre les
acteurs en Europe augmente. La transparence dans le niveau de qualité est l’un
des moyens d’augmenter la confiance. Sans un « label qualité »reconnu par les
écoles, les employeurs et les participants aux expériences de mobilité, des niveaux
de mobilité plus importants sont peu probables.
Qu’est-ce qui a été fait
Les secteurs peuvent jouer un rôle important dans l’établissement de niveaux de
qualité et des labels correspondants. Dans le secteur du tourisme, par exemple,
l’Organisation Mondiale du Tourisme a établi TedQual (Tourism Education Quality).
Il s’agit d’une méthodologie qui vise à améliorer la qualité et la compétitivité de
l’éducation. Formation et recherches spécialisées dans le tourisme et l’hôtellerie
pour satisfaire les besoins des administrations et de l’industrie touristiques. En
termes de facilitation de la mobilité, elle aide les écoles à établir des liens avec des
écoles à l’’étranger qui ont un niveau de qualité reconnu.
Des instruments spécifiques pour réaliser un audit de la qualité de
l’internationalisation dans les écoles de FEP a été développé, par exemple basé
sur le modèle EFQM 78 . Ces instruments peuvent être utilisés par les Agences
Nationales et les écoles pour améliorer la qualité de l’internationalisation et des
expériences de mobilité.
Dans l’Éducation Supérieure, la Commission soutient la phase de mise en place et
de test de l’évaluation de qualité transnationale. Deux labels de qualité européens
seront lancés en mars 2006. Quatre nouveaux labels seront testés en 2006/2007 et
lancés en 2007/2008 (construction mécanique, chimie, commerce, musique,
apprentissage électronique, sciences de la vie, environnement rural et
informatique). 79
78 Voir : http://www.workplacement.nl/media/0/94/Kwaliteitsinstrument%20I-BPV.pdf et
http://www.workplacement.nl/site/college/beleid/best_practices/
79 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE de l’ENQA, Bruxelles, 21 septembre 2006, Discours de Peter van der Hijden, Chef d’Unité par Intérim, pour le compte de
David Coyne, Directeur de la DG EAC de la Commission Européenne
66 MoVE-iT Rapport final

Label « Tourism Education Quality »
Le label TedQual est décerné aux établissements qui satisfont à certaines normes de qualité. Les universités, les
écoles de commerce, les centres de formation et les instituts de recherche avec des programmes de formation en
tourisme (permanents) qui désirent obtenir une certification peuvent volontairement soumettre leurs programmes à
l’Organisation Mondiale du Tourisme. Bien que le label ne soit pas spécifiquement destiné à l’internationalisation et
la mobilité, en pratique cela rend plus facile pour une école de développer des partenariats avec d’autres écoles
dans le monde.
Réseau Européen sur l’Assurance Qualité dans l’Enseignement et la Formation Professionnels
Ce réseau a été établi en 2005 par la DG EAC. Le but général du réseau est de donner un suivi approprié aux
conclusions du Conseil de mai et octobre 2004, et en particulier en :
Promouvant l’utilisation de la Loi-cadre Commune sur l’Assurance Qualité de façon volontaire
Favorisant les réseaux coopératifs, inclusifs et volontaires, à tous les niveaux.
Le Réseau fournit une tribune pour des échanges réguliers d’expérience, de débats et d’obtention de consensus
sur des propositions concrètes au niveau européen. Il permet le mélange des gens et les contacts aux niveaux
national et européen et rend viable le processus de coopération européenne dans le domaine de l’assurance
qualité dans la FEP.
Qu’est-ce qui peut être fait
Plusieurs scénarios peuvent être envisagés pour améliorer la transparence et la
qualité de l’expérience de mobilité. Dans les cas les plus extrêmes, la Commission
Européenne pourrait agir uniquement comme distributeur d’un label de qualité,
sans financer de projet de mobilité. La CE pourrait nommer des agences ou des
intermédiaires responsables pour le maintien d’un registre d’établissements
reconnus qui sont capables d’organiser la mobilité menant aux qualifications.
La Commission Européenne suit actuellement des projets dans le cadre de
Léonard de Vinci, avec un outil de suivi spécifique. Les directives de compte-rendu
mentionnent aussi l’aspect de qualité de la mobilité, de façon cependant limitée.
En ce moment, les projets de mobilité dans le cadre du programme Léonard de
Vinci sont suivis en utilisant les options suivantes :
La mobilité est partie intégrante d’un cycle de formation reconnu, avec ou sans
Europass
La mobilité est une partie optionnelle d’un cycle de formation reconnu, avec ou
sans Europass
La mobilité ne fait pas partie du cycle de formation : certification de présence
par les organisations hôtes ou autre moyen
Pas de validation/ accréditation
Dans un futur proche, ces indicateurs de qualité devront être étendus et améliorés.
Par exemple, pour des séjours à l’’etranger plus longs, on pourrait exiger
l’utilisation de l’ECVET.
Une autre possibilité est de décerner un label ECVET au niveau européen aux
établissements et aux fournisseurs de FEP. Le label ECVET donnera aux
utilisateurs de FEP une garantie en ce qui concerne les principes et les règles de
l’ECVET. Elle élèvera la réputation du fournisseur en tant que partenaire
transparent et fiable dans la coopération internationale et européenne.
MoVE-iT Rapport final
67

Recommandation 3 Adresser les lacunes dans la connaissance des projets de mobilité
en bâtissant des bases de données complètes de bonne pratique
Quels obstacles seront
traités
La mobilité en tant que phénomène n’est pas le domaine le mieux documenté ni le
mieux couvert par la recherche, spécialement en ce qui concerne la mobilité dans
le contexte de l’éducation et la formation professionnelles, et les lacunes sont
nombreuses. Il y a à présent de nombreuses lacunes dans les connaissances
disponibles en ce qui concerne plusieurs aspects des questions liées au
processus d’assurance qualité des projets de mobilité. Cela est particulièrement le
cas pour les aspects de compte-rendu du modèle pédagogique ; c’est-à-dire les
aspects qui viennent après le retour du participant.
Nous devons donc souvent nous rabattre sur des « exemples de bonnes
pratiques »lorsque l’on discute la qualité en mobilité, mais ces exemples sont dans
la plupart des cas (sinon tous) rien de plus que les descriptions d’une pratique qui
a marché avec un groupe cible spécifique, à un moment spécifique et dans des
circonstances spécifiques. À cause de cette spécificité, ils sont difficiles à
transposer à d’autres groupes-cibles et circonstances, et ils n’ont donc souvent
aucun impact. Pour pouvoir établir leur valeur de transfert, ils doivent être décrits à
travers une ensemble de concepts communs et situés dans un cadre cohérent, qui
nous permette de voir comment les parties individuelles sont liées les unes aux
autres et comment elles influencent le résultat final, seules ou en combinaison.
Tandis que la définition de la qualité et les critères de qualité et le développement
d’une sensibilisation à la qualité sont essentiellement des processus hiérarchisés
de haut en bas, le processus d’assurance qualité doit nécessairement impliquer
les praticiens, puisqu’il s’agit de la « traduction » concrète de critères génériques
en éléments mesurables d’une stratégie opérationnelle en relation avec un projet
(ou type de projet) concret. Cependant, pour transformer des critères génériques
en une stratégie concrète d’assurance qualité, un praticien doit avoir accès au
savoir et à l’expérience nécessaires pour lui permettre de le faire de la façon la
plus efficace et économique. Il ne suffit pas de dire par exemple que la préparation
culturelle est importante – le promoteur/opérateur doit aussi être en mesure de
proposer une méthodologie et une allocation des ressources crédibles pour
assurer que les buts mentionnés peut être atteints. Les promoteurs expérimentés
peuvent avoir leur propre idée sur la façon d’y parvenir. En revanche, ceux qui ne
sont pas aussi expérimentés peuvent avoir besoin d’un apport de connaissances
de l’extérieur.
La façon dont cet apport de connaissances est le plus souvent transmis est par ce
que l’on appelle des « exemples de bonne pratique ». Comme nous l’avons dit plus
haut, cependant, ce concept n’est pas nécessairement simple. Il ne suffit pas
simplement de vérifier si une action donné a « marché » ou pas, car les pratiques
qui ont donné des résultats pour un groupe-cible particulier dans des
circonstances particulières et à un moment donné ne sont pas nécessairement
« bonnes ». Pour obtenir ce label, elles doivent avant tout être transférables :
l’analyse doit examiner l’efficacité des pratiques en relation avec différentes
variables, c’est-à-dire les conditions nécessaires pour leur application ne doivent
68 MoVE-iT Rapport final

pas être si restrictives qu’elles ne puissent pas être reproduites par d’autres.
Deuxièmement, elles doivent être réalistes et viables en termes de ressources
(savoir-faire et argent). Pour décider si une pratique mérite l’adjectif « bonne » dans
notre contexte, nous devons donc tout d’abord mener une analyse qui examine
trois aspects :
1. si l’exemple s’applique vraiment à la question et au groupe-cible appropriés et
s’il y a une relation claire (causalité) entre la pratique et le résultat ;
2. si elle peur être transposée dans un contexte plus large ;
3. si elle offre une solution réaliste et viable.
Qu’est-ce qui a été fait
Un certain nombre de compilations d’« exemples de bonne pratique » existent, et
elles peuvent être consultées pour s’en inspirer et obtenir des conseils 80 . Leur
utilité pour les praticiens est cependant limitée puisqu’elles consistent seulement
de descriptions brutes de projets. Cela ne pose pas moins de quatre problèmes
majeurs.
Tout d’abord, il y a une différence entre « projet » et « pratique ». Un projet se
compose de plusieurs pratiques différentes, dont certaines peuvent très bien
fonctionner, et d’autres pas aussi bien. Ce qui intéresse les autres praticiens sont
les pratiques, et pas le projet en tant que tel – ils veulent savoir comment par
exemple le problème de la préparation pédagogique a été abordé, ou comment
l’évaluation des résultats d’apprentissage au retour a été conduite, plutôt que de
lire une description insipide du projet en 10 lignes.
Deuxièmement, la partie analytique manque complètement, ce qui signifie qu’il est
souvent impossible de juger si une pratique donnée est transférable ou non. À
cause de cela, les praticiens – et surtout ceux qui s’essaient à l’organisation d’un
projet pour la première fois – sont souvent laissés en plan et doivent se débrouiller
avec leur projet par tâtonnements, ce qui est à la fois risqué et prenant.
Troisièmement, il est très difficile de chercher ces bases de données pour des
pratiques spécifiques, parce qu’elles se composent simplement d’une énumération
de projets selon par exemple l’année de fin, la filière ou la nationalité de
promoteur.
Quatrièmement, et finalement, il y a souvent des lacunes significatives dans ces
bases de données, où certaines pratiques sont représentées par de nombreux
projets, tandis que d’autres ne sont pas représentées du tout (ceci est
spécialement valable pour ce qui se passe après le retour des participants). À
cause de l’absence d’un principe organisateur, aucun soin n’a été apporté pour
s’assurer que toutes les dimensions et tous les aspects du processus d’assurance
qualité sont couverts.
80 http://ec.europa.eu/education/programmes/llp/leonardo/mobility/projects_en.html
MoVE-iT Rapport final
69

5 Mécanismes de soutien
Une fois qu’une stratégie est formulée, elle doit être mise en œuvre au niveau
opérationnel. À ce niveau opérationnel, les divers acteurs en jeu font face à des
défis différents. À ce niveau opérationnel, différents intervenants ont besoin de
structures de soutien différentes. Ce chapitre souligne les mesures de soutien dont
on attend le plus de progrès pour la mobilité.
Recommandation 4 Rendre le financement disponible pour les jeunes
Quels obstacles seront
traités
On a souvent souligné qu’un point faible du programme Léonard de Vinci de la
Commission est qu’il ne permet que les projets collectifs, et qu’il ne peut pas
traiter les demandes individuelles (alors que c’est par exemple le cas du
programme Erasmus pour les étudiants de l’enseignement supérieur) 81 . Ce
manque de flexibilité a des conséquences du point de vue qualitatif aussi bien que
quantitatif : les participants potentiels ne sont pas capables de choisir leur
destination et leur stage eux-mêmes, mais doivent adhérer à un projet établi, où
destination et contenus ont été décidés par d’autres (c’est-à-dire l’organisateur de
stage, qui est dans la plupart des cas une école professionnelle). Pour la même
raison, les apprentis et les jeunes en cours de FEPI dans des écoles
professionnelles (ou des compagnies) qui n’organisent pas de projets sont en
pratique disqualifiés pour effectuer un stage à l’étranger (ou du moins pour
bénéficier du financement du programme).
Il y a, bien sûr, des différences significatives entre les apprentis / étudiants en FEPI
et les étudiants de l’enseignement supérieur. L’argument majeur ici est celui de
l’âge : les étudiants de l’enseignement supérieur sont plus âgés, et donc plus à
même de faire face à une situation dans laquelle ils sont seuls dans un pays
étranger. Les apprentis et étudiants en FEPI auront besoin du soutien d’un groupe
lorsqu’ils sont à l’étranger, de même que d’une préparation et de séances de
compte-rendu plus poussées, et cela s’organise mieux en groupe, du moins d’un
point de vue financier. De plus, les programmes d’enseignement supérieur sont
généralement plus flexibles, et il est donc plus aisé d’organiser et de reconnaitre
les séjours à l’étranger pour des individus – aussi grâce au système de points
ECTS 82 , qui sont transférables à travers les frontières et qui facilitent grandement la
mobilité. Pour la FEPI, cela est plus compliqué, et le travail pour reconnaitre (à long
terme) les stages ou les périodes en école à l’étranger est prenant. Enfin (dit un
autre argument), les procédures contractuelles et les exigences de documentation
dans le programme Léonard de Vinci sont si complexes que les individus n’ont
aucune chance de s’y retrouver – cela doit être fait par des gens compétents avec
le savoir-faire et les ressources nécessaires.
81 par exemple par l’Association Européenne pour les PME, l’UEAPME
82 European Credit Transfer and Accumulation System ; un système qui permet aux unités de valeur pour les enseignements et les examens d’être
transférés entre les établissements d’enseignement à travers les frontières dans le cadre de l’enseignement supérieur
MoVE-iT Rapport final
71

Qu’est-ce qui a été fait
Au niveau national, il y a plusieurs exemples de programmes de mobilité en cours
de FEPI où une participation individuelle est possible. Un exemple en est le
programme PIU au Danemark :
Le programme danois PIU (PIU = Praktik I Udlandet / stages à l’étranger) envoie
chaque année quelques 1200 apprentis danois en stages de longue durée dans
d’autres pays européens (UE+EEE). Ce programme existe depuis 1992, alors qu’il
y avait des problèmes pour trouver les stages nécessaires pour tous les étudiants
en FEP au Danemark. En conséquence, il fut décidé de permettre aux étudiants de
chercher des stages aussi en dehors des frontières du Danemark, et à travers
l’AER (Arbejdsgivernes Elevrefusion / système danois de remboursement des
employeurs pour les apprentis), des fonds furent débloqués pour les gens en FEPI
qui faisaient tout ou partie de leurs stages à l’étranger. Le programme PIU n’est
plus vu comme une solution pour ceux qui ne peuvent pas trouver de stage au
Danemark, mais il est devenu un des piliers de la stratégie globale
d’internationalisation de l’enseignement et de la formation professionnels au
Danemark. Il a ensuite été élargi pour inclure les apprentis qui ont déjà un contrat
d’apprentissage avec une entreprise danoise.
La participation au programme est ouverte à toute personne inscrite dans un
programme de FEPI, à condition qu’elle ait trouvé une compagnie hôte qui remplit
certains critères de qualité en termes de processus d’apprentissage de l’individu.
Le comité de métier approprié 83 décide si c’est le cas ou pas sur la base d’un
questionnaire détaillé rempli par l’entreprise hôte projetée. Une fois cette
procédure accomplie avec succès, l’apprenti peut recevoir un financement de
l’AER. Le financement de l’AER couvrira les dépenses pour le voyage, la
préparation, certaines dépenses liées au déménagement ainsi qu’un montant
mensuel pour les frais de subsistance. Une condition, en revanche, est que
l’apprenti soit payé le salaire courant pour les apprentis dans le pays en question
par la compagnie hôte.
En principe, c’est l’étudiant en FEP / l’apprenti lui-même qui est responsable pour
la procédure entière liée à son stage à l’étranger : depuis l’identification d’une
compagnie hôte adéquate jusqu’à la finalisation des documents nécessaires et
l’organisation du voyage et du logement. En réalité, cependant, l’immense majorité
des stages à l’étranger ont été organisés par les écoles professionnelles où il est
inscrit (ou, dans certains cas, par la compagnie danoise où il a un contrat
d’apprentissage). Typiquement, les écoles professionnelles ont des réseaux
d’autres écoles professionnelles ou d’entreprises à l’étranger, sur lesquelles elles
comptent pour identifier des stages adéquats. Les écoles conduiront alors aussi
des cours de préparation avant le départ de même que des séances de
compte-rendu après le retour.
83 Un organisme partiel composé de représentants d’associations d’employeurs et de syndicats dans un secteur donné et qui est responsable pour la
forme et les contenus des programmes de FEPI de même que la reconnaissance et les examens
72 MoVE-iT Rapport final

Il y a plusieurs analogies entre le programme Erasmus et le programme PIU. Tous
deux sont bâtis sur la participation individuelle, mais bien que les deux permettent
aux « électrons libres » (les participants qui organisent et mettent en œuvre leur
séjour à l’étranger par eux-mêmes et en dehors des réseaux établis), la majorité
des participants dans les deux programmes entreprennent leur séjour à l’étranger
dans le cadre d’un réseau déjà établi d’établissements éducatifs à l’étranger (et,
dans le cas de PIU, aussi d’entreprises). Les écoles et universités jouent donc un
rôle crucial dans l’assurance qualité de ces séjours, et ces derniers font partie
intégrante de la stratégie d’internationalisation de l’établissement. Dans le
programme Erasmus, les universités font des demandes pour un lot de
subventions de mobilité, qu’elles peuvent alors distribuer aux étudiants pour une
mobilité dans le cadre de leur partenariat. En plus, une subvention spéciale est
disponible pour l’établissement pour l’organisation de la mobilité (subvention OM).
Celle-ci peut être utilisée pour l’établissement de partenariats, l’organisation de
cours de préparation, etc. dans le programme PIU, les subventions sont accordées
directement aux étudiants/apprentis, mais une subvention spéciale est disponible
pour les établissements pour établir des contacts et des partenariats avec des
écoles professionnelles et des entreprises à l’étranger (établissement de réseau).
Le programme PIU n’est, bien entendu, pas la seule possibilité pour obtenir des
subventions pour les activités de mobilité en FEPI au Danemark. Il y a aussi le
programme Léonard de Vinci et le programme NordPlus-Junior (pour la mobilité
dans les pays nordiques et baltes). Cependant, ces deux derniers sont prévus pour
des groupes, et il y a par là-même une symbiose intéressante entre ceux-ci et le
programme PIU, ce qui signifie qu’à la fois les groupes et les individus ont accès
au financement et à l’assistance.
Qu’est-ce qui peut être fait
Il est recommandé de créer des possibilités pour une mobilité individuelle. Comme
solution, il est proposé d’allouer des lots (ou « paquets ») de subventions de
mobilité à des partenaires dans des partenariats déjà établis, d’écoles
professionnelles et/ou d’une entreprise, qui répondent à certains critères de qualité
et de transparence et comptent au moins 7 établissements dans 3 pays. Les
établissements/entreprise décident alors eux-mêmes quand et à qui ils alloueront
ces subventions durant la période du contrat. Chaque « paquet » est couvert par
un contrat entre le partenariat/réseau et l’organisme qui alloue la subvention.
L’établissement/entreprise hôte passe alors des contrats individuels avec chaque
participant.
Recommandation 5 Créer des centres de service communs pour les organisateurs de
stages et les PME
Quels obstacles seront
traités
Les grandes entreprises ont souvent un centre de service commun pour les
affaires de mobilité (c’est-à-dire pour gérer les expatriés). Pour les PME, un tel
centre n’est pas disponible, ou la visibilité de ce centre pour l’entreprise et les
apprentis peut être améliorée.
MoVE-iT Rapport final
73

Qu’est-ce qui a été fait
Beaucoup de structures de soutien existent, soit pour les compagnies, ou pour les
établissements d’enseignement. Si l’on prête attention aux problèmes plus larges
autour de la mobilité et de la migration, de nombreux organismes spécifiques
existent, qui pourraient étendre leurs services aux apprentis et autres jeunes en FEP.
La Commission Européenne a mis en place plusieurs centres de soutien pour des
groupes-cible spécifiques. Le Réseau Européen des centres de Mobilité, aussi
connu sous le nom d’ERA-MORE (European Research Area-Mobile Researchers),
est constitué d’organisations qui apportent une aide concrète aux chercheurs et à
leurs familles avant, pendant et après leur déménagement à l’étranger. Depuis son
lancement en juin 2004, le réseau ERA-MORE a aidé des milliers de chercheurs à
travers ses 200 centres de mobilité.
Les centres de soutien EURES fournissent aussi une assistance à la mobilité,
essentiellement pour les travailleurs et les chômeurs. Ils ont pour obligation de
prendre en compte les besoins de formation professionnelle dans leur région et les
partenariats transfrontières EURES devraient chercher une implication dans
d’autres programmes et initiatives européennes (par exemple INTERREG, EQUAL,
Léonard de Vinci, etc.).
Exemples d’initiatives pour promouvoir la qualité dans le domaine de la mobilité
L’organisation autrichienne IFA (= Internationale Fachkräfte Austausch) est une organisation mise en place par les
partenaires sociaux (employeurs) pour aider les entreprises (surtout les PME) à participer aux activités de mobilité.
Une des choses qu’elle fait est d’organiser des projets de mobilité auxquelles les apprentis de PME peuvent
participer. De cette façon, il devient possible pour les PME d’envoyer leurs apprentis à l’étranger, bien qu’elles ne
puissent pas par elles-mêmes envoyer un groupe entier. De plus, elle produit aussi de la documentation sur les divers
aspects de la mobilité (c’est-à-dire sur les problèmes légaux et administratifs rencontrés lors de l’hébergement
d’apprentis étrangers). Site web : http://www.ifa.or.at
Qu’est-ce qui peut être fait
Plusieurs centres de soutien (existants) et organisations intermédiaires pourraient
être impliquées dans la mobilité pour les apprentis.
Ces centres de soutien devraient suivre les normes suivantes :
Attractifs et accessibles pour l’audience-cible ;
Bonne connaissance des questions de mobilité ;
Peuvent être bâtis sur la base de centres de soutien existants pour
établissements d’enseignement, entreprises et étudiants ;
Devraient faciliter la constitution de réseaux locaux qui ont l’expérience des
écoles, des entreprises et du travail à l’étranger ;
Ont pour but de sensibiliser et d’augmenter la capacité des acteurs locaux à
prendre en charge la mobilité (c’est-à-dire fournir des informations aux grandes
entreprises sur les programmes de l’UE).
Avant l’établissement d’un « nouveau » centre, nous recommandons un bilan du
fonctionnement des organismes existants qui sont impliqués dans l’information
des migrants et de travailleurs frontaliers.
74 MoVE-iT Rapport final

Recommandation 6 Utiliser internet pour diffuser l’information et permettre les
rencontres étudiant-stage
Quels obstacles seront
traités
Nos enquêtes montrent que la majorité des participants à la FEP trouvent les
informations fournies par leurs écoles sur les stages à l’étranger insuffisantes 84 .Pour
les fournisseurs de FEP, trouver des possibilités de stages dans des compagnies (à
l’étranger) peut être intimidant ; une fois qu’elles réussissent, les relations avec les
compagnies sont soigneusement protégées. Bien des guides et des sites web qui
devraient soutenir la mobilité ne sont pas vraiment des outils de mise en contact,
c’est-à-dire qu’ils donnent beaucoup d’information sur la mobilité, mais qu’ils ne
donnent pas accès aux possibilités de stages de façon directe.
Le type actuelle solution existante (partielles) n’offre pas de soutien pour la totalité
du processus par lequel les apprentis, les organisateurs de stage et les entreprises
doivent passe pour organiser un stage à l’étranger. Une analyse complète des
sites web et des guides consacrés à la mobilité montre que :
Un vrai processus de mise en contact entre les trois parties (entreprise,
fournisseur de FEP et apprenti) manque ;
Le soutien direct pour organiser la mobilité (rédaction d’un contrat, assurance
d’accréditation) maque ;
Les sites web qui ont le plus de succès et sont les plus viables ont pour cible
les demandeurs d’emploi et les employeurs, pas les jeunes qui cherchent un
stage.
Le problème central avec en fait la grande majorité de ces sites web est qu’ils ne
facilitent la mise en relation que de deux parties. Les sites d’emploi sont capables de
mettre en contact la demande (c’est-à-dire les offres publiées par les employeurs)
avec l’offre (c’est-à-dire les CV des demandeurs d’emploi). Ils ne sont pas faits pour
permettre à des tiers (comme des organismes certificateurs ou des écoles)
d’intervenir dans le processus. Les sites web de partenariat gèrent les relations entre
les organisateurs de stages dans un réseau de pairs, sans permettre aux apprentis
individuels de trouver un stage à l’étranger. Et finalement les bases de données de
compagnies accréditées gèrent principalement la relation entre l’entreprise offrant
des stages et les contrôleurs de qualité. Souvent, les apprentis et les jeunes en FEPI
n’ont pas le droit de contacter directement ces compagnies.
Le défi principal pour un « moteur de mise en contact » dans le domaine des
stages pour apprentis est d’étendre la relation « duelle » à un système qui
permette une structure tripartite. Au moins trois parties sont impliquées : ceux qui
cherchent un stage, ceux qui offrent un stage, et les organismes qui suivent /
reconnaissent la qualité (par exemple l’école / fournisseur de FEP, ou
l’organisation professionnelle). Tous trois ont besoin d’être suffisamment en
confiance avant qu’un stage puisse être organisé. Un employeur veut se sentir à
l’aise avec l’apprenti. Se baser uniquement sur le CV n’est pas suffisant. Les
écoles ou les organisations professionnelles veulent s’assurer que l’entreprise est
capable de fournir un stage de qualité suffisante. Les écoles ne veulent pas non
plus que leurs étudiants aillent n’importe où dans le monde. Souvent, les écoles
84 Buitenland binnen bereik [Aller à l’étranger, une possibilité pour tous]. Lava legato 2005
MoVE-iT Rapport final
75

veulent être capables de rendre visite à l’étudiant au dépourvu (c’est-à-dire
pendant le stage à l’étranger) 85 .
Un bon nombre de rapports sur la mobilité ont insisté sur la possibilité d’utiliser la technologie internet pour améliorer
l’accès de tous les intervenants à l’information. Quelques citations extraites d’une quantité de rapports 86 :
Un site web de type « B4Umove.com » (avant de partir.com) devrait être mis en place. Un site web
transfrontalier, où toutes les informations peuvent être trouvées, devrait être mis en place pour fournir des
informations complètes et faciles d’accès sur les aspects-clés des emplois, possibilités d’apprentissage et
conditions de vie des deux côtés de la frontière 87 .
Développer des mesures adéquates pour interconnecter Ploteus et Eures.
Aider à faciliter pour les gens qui sont intéressés par la mobilité l’accès à toute information utile en ce qui
concerne les possibilités d’étudier, se former, travailler comme volontaire ou comme enseignant ou formateur
dans d’autres États Membres, en étendant le travail des National Academic Recognition Information Centres, de
l’European Network of Information Centres et d’Europe Direct.
« Bureau d’échange de jeunes » - centres nationaux donnant des informations sur tous les programmes de
mobilité. Mettre en place une « chambre de compensation » au niveau européen pour recueillir des informations
sur les activités de mobilité en Europe et les distribuer aux bureaux d’échange de jeunes nationaux, aux
autorités et aux autres 88 .
Prendre part au travail sur la création d’une base de données sur les possibilités d’emploi et d’apprentissage,
dans le contexte de procédures décentralisées et en profitant pleinement des structures et des mécanismes
existants tels qu’EURES (European Employment Services).
En Europe, il faut penser non seulement aux stages mais aussi aux possibilités qui existent dans les organismes
gouvernementaux et les organisations à but non lucratif. Avec l’aide des dernières technologies, toutes les
parties à travers l’Europe qui sont intéressées par ce problème devraient avoir accès aux informations
nécessaires.
Qu’est-ce qui a été fait
De nombreuses « bonnes pratiques »existent pour faciliter la recherche d’un stage
à l’étranger pour les individus, c’est-à-dire :
Des guides pour aller à l’étranger 89 ;
Un « générateur de contrat » pour dresser un contrat avec un employeur
étranger ;
Des organisations intermédiaires qui s’occupent des procédures
administratives.
À présent, de nombreux sites web consacrés à la mobilité et aux stages existent.
Ils sont entretenus par une quantité d’intervenants, c’est-à-dire la Commission
Européenne, les autorités nationales, les organismes régionaux et les fournisseurs
de FEP. De nombreuses écoles donnent des informations sur les stages sur leurs
intranets.
85 Pour cette raison, bien des écoles mettent des restrictions sur la dispersion géographique de leurs apprentis et jeunes en cours de FEPI
(c’est-à-dire pas plus loin que 500 km, comme un coordinateur de stage nous l’a déclaré). C’est sûrement une bonne habitude en termes de
contrôle de qualité, mais cela restreint la possibilité pour les apprentis et les jeunes en cours de FEPI d’aller en stage à l’étranger.
86 Voir : MoVE-iT Revue de la littérature
87 PricewaterhouseCoopers (2001). Obstacles à la mobilité du travail en Irlande
88 Barrières à la mobilité des jeunes
89 Voir aussi le recensement effectué par MoVE-iT : Revue des guides et sites web
76 MoVE-iT Rapport final

Au total, nous avons recensé environ 80 sites web, qui dans des mesures diverses
semblent pertinents pour ceux qui cherchent un soutien pour un stage à l’étranger.
Seule une minorité d’entre eux offrent le « kit complet » pour soutenir les apprentis
durant tout le processus. Les sites web existants peuvent être grossièrement
classés selon leur fonction principale :
Sites d’emplois 90 . Ils visent une audience générale avec des offres d’emploi,
avec une grande base de données d’offres d’emploi et de CV.
Offres de stages 91 .Un certain nombre de sites web sont spécialement conçus
pour les stages, pour des étudiants de tous niveaux.
Registres de compagnies par secteur 92 . Dans certains pays, comme aux
Pays-Bas, il y a une obligation légale d’avoir une base de données publique
avec toutes les entreprises accréditées pour des stages. Une minorité de ces
bases de données contiennent des informations sur des compagnies à
l’étranger.
Marketing de pays pour les étudiants. De nombreux pays ont un site
« marketing » pour attirer des étudiants étrangers. Ils contiennent souvent des
informations sur les aspects intéressants de l’enseignement et des listes de
contacts ainsi que de possibilités d’enseignement. La plupart de ces sites
semblent centrés sur l’enseignement supérieur.
Sites web des agences européenne et nationales Léonard, avec des
informations sur les programmes de mobilité, des liens vers les fournisseurs de
FEP nationaux, des guides pour les organisateurs de stages et des publications.
Description du système éducatif. Des sites web comme Ploteus et Euridyce
contiennent des informations descriptives sur le système éducatif de certains pays.
« Comment surmonter les barrières administratives » 93 . Un certain nombre de
sites web (par exemple GetVisable) contiennent des informations détaillées sur
les exigences pour être admis dans certains pays, ou sur les questions légales
et fiscales. Certains de ces sites sont très élaborés, par exemple donnant des
informations adaptées selon les pays d’origine et d’accueil.
Communautés de pratique pour les organisateurs de stages 94 .
Sites web de recherche de partenaires 95 . Sites web qui aident les réseaux
(européens) à trouver des partenaires pour des projets spécifiques.
Qualification et accréditation. Un certain nombre de sites web expliquent
comment trouver des informations sur les qualifications et l’accréditation, pour
des secteurs spécifiques.
Établissements de FEP. Les estimations sur le nombre d’établissements de FEP
en Europe diffèrent. Dans notre recherche sur les « Pages Jaunes », dans tous
les États Membres, nous avons trouvé plus de 7000 coordonnées
d’établissements de FEP. Beaucoup ont leur propre site de nos jours.
90 Exemples: Monsterboard, Jobsite
91 Exemples : http://www.placement-uk.com/pages/index.php, Eurostage, Europlacement
92 Exemples: Kenniscentrum Handel, OVDB, Acquor, Workplacement
93 Exemple : « The European Researchers Mobility Portal » est un portail à accès unique pour les chercheurs désireux de travailler dans un autre pays,
ainsi que pour les organisations désireuses de recruter les chercheurs européens et non-européens les plus talentueux. Le « European Portal » est
de plus relayé au niveau national et dans certains cas local par des portails nationaux ou locaux.
94 Exemples : Mobstacles network, Leonet, EAIE, European Training Village
95 Exemples: eTwinning
MoVE-iT Rapport final
77

Réseaux de connaissances à contenu éducatif 96 . Sites web visant les écoles, les
enseignants, les étudiants et contiennent une quantité de contenus éducatifs
(fournis par les autorités, des éditeurs commerciaux et des utilisateurs).
Les exceptions sont ce que l’on appelle les registres de compagnies offrant des
stages, qui sont exigés par la loi aux Pays-Bas. Ils donnent une vue d’ensemble de
toutes les compagnies qui offrent des stages, classées par niveau d’aptitude et
secteur. Cependant, seul un petit nombre de ces registres donnent accès à des
compagnies à l’étranger (essentiellement l’agriculture, le commerce, la santé et le
tourisme).
Exemples de mécanismes de mise en contact
Europlacement
Le but d’Europlacement est de créer un marché digital européen pour les stages. De plus, Europlacement doit son
succès à son format révolutionnaire, multilingue et synchrone. Cela signifie que tous les profils et toutes les pages
du site web sont disponibles en 6 langues. Europlacement a une structure qui gère plusieurs sites web satellites
pour ses organisations partenaires. Avec ces sites web satellites, Europlacement forme le réseau des sites web de
stages le plus important en Europe.
Sportello Stage, Italie
L’objectif de Sportello Stage est de promouvoir les stages pour les étudiants, et de trouver des stagiaires pour les
compagnies. Sportello Stage a été lancé en novembre 1998 et a plus de 5 ans d’expérience sur le « marché des
stages ». Pendant cette période, ils ont organisé plus de 4500 stages pour plus de 100 clients et ils ont une
moyenne de 40.000 CV d’étudiants dans leur base de données. De plus, ils collaborent de près avec les
établissements éducatifs et les autorités publiques en Italie. La fonction de Sportello Stage en tant que partenaire
est de rendre son réseau de gouvernements, compagnies, écoles et étudiants conscients de l’existence
d’Europlacement.
Qu’est-ce qui peut être fait
Par l’utilisation d’un portail, la simplicité, l’opportunité et la qualité du processus de
trouver et d’effectuer un stage à l’étranger peuvent être améliorées. Nous pensons
qu’il est possible de créer des outils de mise en contact qui peuvent être utiles et
avantageux pour tous les intervenants (c’est-à-dire apprentis et jeunes en cours de
FEPI, écoles et entreprises). Le portail aide les intervenants à se trouver et offre
des fonctions de communication avant, pendant et après le stage 97 .
Avantages pour les écoles :
Coûts réduits pour les écoles de FEP pour organiser des stages. À présent,
trouver et organiser des stages (à l’étranger) est souvent le travail de quelques
enthousiastes dans l’école ;
Transparence de la qualité des stages, c’est-à-dire que les apprentis, les écoles
et les employeurs peuvent noter la qualité d’une expérience de stage ;
Processus électronique intégré, qui assiste toutes les étapes dans l’organisation
du stage (par exemple contact, contrat) ;
Argument de vente de l’école envers les apprentis et les jeunes en cours de FEPI.
96 Exemples: Kennisnet
97 Un plan séparé, contenant les spécifications d’un portail, a été développé dans le cadre de MoVE-iT. Le plan complet est disponible sur le site web
de MoVE-iT
78 MoVE-iT Rapport final

Avantages pour les entreprises
Outil de recrutement supplémentaire ;
Facilite l’accès pour les apprentis et les employeurs à un plus grand choix de
possibilités ;
Visibilité accrue des stages à l’étranger comme une possibilité.
Avantage pour les apprentis
Une recherche large, un catalogage et un classement des contenus, rendant
l’accès plus facile pour les apprentis et les employeurs à un plus grand choix de
possibilités ;
Processus électronique intégré, qui assiste toutes les étapes dans l’organisation
du stage (par exemple contact, contrat).
Nous ne proposons pas de construire un autre portail unique et paneuropéen,
spécialement destiné à tous les participants à la FEPI en Europe qui veulent aller à
l’étranger. Nous proposons de faciliter le développement et l’amélioration des sites
web de stages. Trouver, avoir accès et réutiliser l’information sur les stages sur un
lieu central (note : central peu désigner l’intranet d’une école de FEP) améliorera
l’accès et rendre plus facile pour les apprentis d’organiser des stages.
De nouveaux développements dans la technologie internet (ce que l’on appelle
Web 2.0) rendront possible de laisser les utilisateurs développer leur propre
contenu. Les exemples incluent Wikipedia, YouTube et Hyves. Si nous appliquons
ces technologies à un ou plusieurs portails web consacrés aux stages pour les
apprentis, on peut prédire certaines fonctions qui seront utiles :
Un contenu web ayant trait aux stages (par exemple guides, contrats,
information sur les questions légales) peut être gérée par un groupe d’auteurs
bien plus grand et plus dispersé géographiquement, créant ainsi des points
d’accès à la fois locaux et centraux.
Tous les acteurs en jeu (c’est-à-dire organisateurs de stages, apprentis,
entreprises) peuvent créer leurs propres réseaux selon leurs besoins. La
technologie permet la création des réseaux sans que leur structure ne soit
imposée d’en-haut.
Les profils pour les stages (c’est-à-dire employeurs offrant un stage) peuvent
être liés aux agences de certification et d’accréditation, permettant aux
chercheurs de stages (c’est-à-dire les apprentis) et à ceux qui sont
responsables pour la qualité de l’éducation d’avoir confiance.
À notre avis, la CE devrait faciliter ces avancées par les actions suivantes :
Développer des sites web combinant des informations sur la mobilité avec des
informations sur les façons de financer la mobilité. Nous détaillons davantage
cet aspect dans la section sur les « mécanismes de mise en contact ».
Ne pas essayer de construire un portail unique, paneuropéen, où l’on trouve
tout sur la mobilité. Utiliser plutôt les bases de données et les sites web
existants et utiliser la dernière technologie Web 2.0 pour les lier (c’est-à-dire
comme EURES).
Identifier les canaux et sites web existants auxquels les écoles et l’audience
cible fait confiance, avec suffisamment de trafic et des revenus viables. Stimuler
MoVE-iT Rapport final
79

ces sites web existants pour étendre leurs solutions vers les stages à l’étranger.
Créer un environnement que les partenariats, les écoles, les apprentis et les
jeunes en cours de FEPI peuvent utiliser pour créer leurs propres portails sur les
stages (à l’étranger).
Les agences nationales, de même que d’autres experts en mobilité, pourraient
écrire la base des articles et jouer le rôle de relecteurs (voir le modèle
Wikipedia).
Stimuler les sites web existants pour étendre leurs solutions vers les stages à
l’étranger.
Plusieurs exemples de technologie similaire existent dans d’autres domaines qui
peuvent servir d’inspiration 98 . Le développement de ces mécanismes de mise en
contact nécessite une maîtrise totale de la technologie, de la façon dont
l’information sera présentée et de la façon dont ces mécanismes génèreront des
revenus. Un tel outil devra remplir des conditions :
Les écoles devront être capables d’adapter l’outil à leur propre situation,
c’est-à-dire utiliser des données relatives à seulement certaines régions,
certains pays ou certains secteurs, et d’utiliser leur propre marque. Les
organisations professionnelles devront être en mesure d’apposer un « label de
qualité » sur la base de données aux entreprises qui satisfont aux exigences du
secteur.
Les entreprises devraient pouvoir s’abonner à la base de données en fonction
de leurs besoins et de leurs critères.
Puisque plusieurs parties doivent pouvoir fournir des informations
confidentielles, la construction du site web doit préserver les intérêts des
propriétaires de l’information.
Un plan complet pour une solution de mise en contact basée sur le web, y compris
une liste détaillée des exigences, est disponible sur le site web du projet. Une
évaluation des sites web existants a également été réalisée.
Recommandation 7 Soutenir et créer des communautés de pratique
Quel obstacle sera traité
La mobilité transnationale pour les apprentis et les jeunes en cours de FEPI a été
soutenue par des programmes d’action européens depuis le début des années 90.
À partir de débuts humbles avec le programme Petra II jusqu’à nos jours, la
pratique a augmenté de façon exponentielle, mais la qualité globale des projets ne
semble pas avoir augmenté de pair avec l’augmentation en quantité. Une des
explications peut-être que les praticiens (surtout des organisateurs et des
promoteurs de projets de mobilité) fonctionne surtout seuls, et n’ont pas formé ce
que l’on appelle des « communautés de pratique », où ils peuvent partager et
développer des connaissances. En conséquence, les organisateurs individuels de
projets de mobilité doivent commencer à zéro, construisant leur propre expérience
et base de connaissances, plutôt que d’utiliser et développer davantage un
savoir-faire déjà existant.
98 Voir le projet d’entreprise MoVE-iT pour un portail d’aide au départ à l’étranger pour les apprentis. Disponible sur : http://www.europe-move-it.eu
80 MoVE-iT Rapport final

Le terme de « communauté de pratique » fut introduit dans le domaine de
l’éducation par Jean Lave et Etienne Wenger en 1991. Ils soutiennent que les
communautés de pratique jouent un rôle indispensable dans toute « culture » (au
sens large du mot) pour le transfert et la perpétuationdelaconnaissancedansce
cadre. Les « communautés de pratique » ne sont pas un phénomène exotique et
élevé : elles existent tout autour de nous, et nous participons à de nombreuses
« communautés de pratique » - dans nos loisirs structurés (par exemple un club de
sport), au travail, dans notre profession, et aussi comme membre d’une culture
nationale distincte. Par notre participation, nous aidons à définir ce qui passe pour
être un « savoir » dans ce domaine et à relayer cela à travers notre interaction avec
autrui. Les nouveaux-venus dans la communauté apprennent des membres plus
anciens, plus expérimentés, jusqu’à ce qu’ils parviennent eux-mêmes graduellement
au centre de leur communauté. L’apprentissage est un exemple classique de ce
processus. Les jeunes sont apprentis à un maitre artisan dans une profession et
apprennent de lui graduellement jusqu’à ce qu’ils deviennent acceptés comme des
membres à part entière de la communauté en passant leur test de compagnon. Voilà
un exemple de communauté de pratique qui est avec le temps devenue hautement
formalisée, mais la plupart des communautés de pratique sont généralement de
nature informelle avec un degré d’organisation bas. Pourtant, quel que soit le statut
formel – sans la communauté de pratique, des aspects importants de la création et
du transfert de connaissance ne se feraient pas.
Traditionnellement, les communautés de pratique se forment spontanément à
travers les interactions personnelles entre gens qui partagent la même « pratique ».
D’habitude, elles sont donc liées à un lieu particulier, où les « membres » peuvent
se rencontrer fréquemment – par exemple la guilde des tisserands dans une ville
médiévale, ou les réparateurs de photocopieurs dans une grosse compagnie
On pourrait dire que l’un des problèmes avec la « mobilité transnationale », quand
on la regarde comme une activité ou une « culture » spécifique, repose dans le
manque d’interaction entre les acteurs sur le terrain. À cause de la dispersion
géographique des acteurs (promoteurs de projets de mobilité), aucune
communauté de pratique ne s’est formée, et de ce fait les connaissances et
l’expérience accumulée par l’acteur individuel ne sont pas transmises. Tous
nouveau venu dans ce groupe doit ainsi passer du temps à « réinventer la roue » -
c’est-à-dire développer son propre fond de connaissances – et il emmène ces
connaissances avec lui plus tard, lorsqu’il part à la retraite ou change d’activité. La
connaissance est personnelle plutôt qu’intégrée dans la communauté – elle
appartient à une seule personne et elle n’est pas transmise ni partagée. Par
conséquent, aucun vrai développement de connaissance ne prend place, et
l’« art » d’organiser des expériences éducatives par le biais de la mobilité
transnationale reste embourbé au niveau de l’organisation pratique élémentaire,
plutôt que de se déplacer vers des méthodes plus sophistiquées de pratique
pédagogique et d’assurance qualité.
À l’ère de la globalisation, de nombreuses pratiques ne sont plus liées à un lieu
géographique spécifique, mais sont dispersés sur un vaste territoire. Cependant,
avec la possibilité de voyages bon marché et d’interactions virtuelles au moyen
MoVE-iT Rapport final
81

des nouvelles technologies de l’information et de la communication, il y a de
nouvelles façons à la fois de former et d’assurer la cohérence des communautés
de pratique.
Qu’est-ce qui a été fait
Plusieurs pays ont mené des expériences sur la formation – ou du moins sur
l’assistanceàlaformation–detellescommunautés de pratique à un niveau national.
L’Agence Nationale allemande responsable pour les actions de mobilité du
programme Léonard de Vinci (InWent) organise ainsi une conférence annuelle qui
rassemble tous les promoteurs de projets de mobilité LdV. Là, ils écoutent des
conférenciers invités et ils forment des ateliers pour discuter des problèmes
pertinents ; mais, ce qui est peut-être plus important, ils peuvent rencontrer d’autres
promoteurs de façon informelle et échanger leurs expériences. Un évènement
annuel semblable est organisé au Danemark par Cirius (également l’Agence
Nationale pour le programme Léonard de Vinci). L’organisation d’un tel évènement
est très coûteuse, cependant, et ne traite pas vraiment du problème transnational
parce que les promoteurs d’un seul pays sont rassemblés. On pourrait dire qu’une
vraie communauté de pratique dans ce domaine devrait comprendre des acteurs à
la fois du côté qui envoie et du côté qui reçoit les apprentis.
Les « communautés de pratique » au sens décrit par Lave et Wenger (et plus tard
par Wenger) sont basées sur l’interaction physique, mais avec l’avènement et la
large disponibilité d’outils informatiques, les communautés de pratique peuvent
aussi apparaitre (ou du moins fonctionner) dans le cyberespace. Un exemple est
donné par les subcultures de jeunes autour de jeux de rôle qui sont
essentiellement (sinon exclusivement) nourries par internet. Ces communautés de
pratique, cependant, sont « organiques » - c’est-à-dire qu’elles émergent
spontanément d’un besoin perçu par les utilisateurs. La question est de savoir si
(et dans quelle mesure) il est possible de rendre ces communautés de pratique
hiérarchisées « de haut en bas » (plutôt que « de bas en haut »). Le Centre
Européen pour le Développement de la Formation Professionnelle (Cedefop) a
essayé depuis 2003 de constituer de telles communautés de pratique
transnationales en Europe avec son site web de « Village de Formation Européen »
pour un certain nombre de problèmes liés à la FEP (malheureusement, la mobilité
transnationale n’en fait pas partie).
L’expérience du Cedefop avec leurs communautés virtuelles semble assez
mitigée. Malgré 3 ans de fonctionnement, le nombre de membres inscrits pour les
communautés individuelles n’est pas écrasant, et un grand pourcentage des
utilisateurs ne visitent la communauté qu’une ou deux fois. Pour beaucoup de
communautés, le nombre d’utilisateurs actifs - c’est-à-dire d’utilisateurs qui se
connectent au moins une fois par mois – est étonnamment bas. Une des leçons
semble être qu’une très forte présence de modérateurs et d’animateurs est
nécessaire pour garder la communauté vivante et vigoureuse. Un ingrédient
supplémentaire favorable au succès est la possibilité d’utiliser des rencontres
« réelles » entre les membres/utilisateurs pour soutenir et étayer les activités
virtuelles.
82 MoVE-iT Rapport final

Le savoir-faire nécessaire pour mettre en place et dynamiser ces communautés
virtuelles n’est donc pas principalement technique. La technologie de pointe des
bulletins virtuels et les outils de gestion des projets, de même que le savoir-faire
pour la mise en œuvre technique et l’entretien sont facilement disponibles et
abordables. Plus importante, cependant, est une connaissance extensive du
domaine et les aptitudes à la communication des experts qui serviront de
modérateurs et d’animateurs pour les discussions.
Exemples de Communautés de Pratique
De nombreux exemples de communautés de pratique existent, virtuelles, physiques et mixtes. Quelques exemples
qui peuvent servir d’inspiration sont donnés ici.
SWING (Stages, Work placements and Internships)
SWING est une communauté de pratique de gens responsables pour l’organisation de stages à l’étranger. Le
bureau se réunit de façon régulière, et les membres au moins une fois par an pendant la conférence de l’EAIE.
Dans le passé, l’accent était sur l’enseignement supérieur. Cependant, à cause de la mise en place du programme
intégré de formation continue tout au long de la vie (Life Long Learning Program), une attention accrue est portée
aux leçons apprises de la FEP, et surtout sur les sujets sur lesquels la FEP est traditionnellement forte :
coopération avec les entreprises et organisation de stages.
Rencontre de chefs de projets BAND
Les chefs de projet du programme bilatéral BAND program se rencontrent de façon annuelle. Ceci offre une
tribune pour partager les connaissances et l’expérience sur la mobilité.
Vente de réseaux « pair-à-pair » (« peer-to-peer »)
Quelques compagnies sont spécialisées dans la mise en place et la vente de réseaux « pair-à-pair » 99 , par exemple
Executive Development Network. Elles se focalisent sur des groupes cibles spécifiques, les rapprochant dans les
mondes virtuel et réel. Les relations entre pairs sont stimulées par l’organisation de rencontres, d’évènements, de
sondages en ligne et de conseils donnés de pair à pair sur des sujets qui intéressent le réseau.
La prochaine génération du web
Les nouvelles technologies permettent aux usagers de contribuer à un degré plus important aux réseaux et aux
ressources d’information. Au lieu de sites web créés de façon centralisés, les utilisateurs auront bien plus de
possibilités de construire des sites web ensemble. Des exemples de cette « génération Web 2.0 » sont YouTube et
Wikipedia. Alors que ces sites web sont encore utilisés surtout pour soumettre des contenus (c’est-à-dire vidéos
ou articles encyclopédiques), l’application suivante évoluera autour des groupes de pairs. Un exemple récent est le
site web Disney pour la famille100, une tribune pour les parents, où ils peuvent partager leurs expériences avec
d’autres parents.
99 http://edanetworks.com/networks.aspx
100 http://family.go.com/
MoVE-iT Rapport final
83

Qu’est-ce qui peut être fait
Par analogie avec les exemples allemand et danois, l’organisation de conférences
nationales ou régionales peut être de grande valeur. De telles conférences pourraient
être organisées par exemple sous la tutelle d’un programme tel que Léonard de
Vinci (comme c’est le cas en Allemagne) mais pourrait aussi avec profit être étendu à
tous les autres programmes de mobilité qui opèrent dans le contexte de la FEP.
Dans l’exemple du Danemark, c’est ainsi à la fois les organisateurs de stages sous
l’égide du programme PIU, du programme Léonard de Vinci et du programme
NordPlus Junior qui sont invités (dans bien des cas, ils sont de toute façon
coordonnés et/ou gérés par les mêmes personnes au niveau des établissements).
La mobilité transnationale est une activité qui par définition concerne toujours des
acteurs dans au moins deux pays (d’origine et d’accueil). Il est donc aussi
nécessaire d’incorporer également la dimension transnationale dans les
communautés de pratique. De la même façon qu’il y a déjà un certain nombre de
communautés virtuelles européennes mises en place pour un certain nombre de
problèmes liés à la FEP par le Cedefop, il semblerait donc évident qu’il faille mettre
en place une telle tribune pour la mobilité aussi. Puisque le savoir-faire technique
nécessaire de même que le matériel informatique et les programmes sont déjà en
place, le Cedefop serait un choix évident pour héberger cette communauté.
Il serait préférable qu’aucune de ces initiatives n’existe de façon isolée, mais qu’elles
s’engagent et se nourrissent les unes de autres dans un échange constant, où les
thèmes et les problèmes évoqués sur un forum peuvent être transférés, diffusés et
discutés dans le contexte des autres. Ce mélange d’un élément de « direct » pourrait
ainsi aider à promouvoir l’interactivité de la communauté virtuelle européenne. À
l’inverse, les discussions et les contributions sur le forum européen peuvent enrichir
les discussions au niveau national et être utilisées comme base pour des
contributions et présentations à des conférences nationales.
84 MoVE-iT Rapport final

MoVE-iT Rapport final
85

6 Stratégies viables
L’absence de stratégies cohérentes et viables est encore perçu comme un obstacle
majeur pour le développement d’activités de mobilité, pas seulement dans le
contexte du programme Léonard de Vinci, mais aussi dans une perspective
générale. Les projets sont organisés de façon ponctuelle par des individus idéalistes,
plutôt que dans le cadre d’un effort concerté by des équipes d’acteurs dans une
perspective à long terme et viable. Beaucoup des obstacles rencontrés par les
apprentis, les fournisseurs de FEP et les administrations nationales ne peuvent être
résolus par une coordination accrue au haut de la hiérarchie.
Recommandation 8 : Développer des cadres stratégiques et rendre le financement
dépendant d’un plan d’action
Quels obstacles seront
traités
Beaucoup, sinon la plupart, des projets de mobilité sont conçus comme des
projets ponctuels ou des aventures sans lendemain plutôt que comme des
relations stables. À un niveau organisationnel, les établissements et les entreprises
organisent des projets de mobilité seulement à intervalles longs et irréguliers, et
n’incorporent pas la mobilité comme une activité stable et viable. Le résultat est
que les connaissances et l’expérience se perdent dans l’intervalle, et que chaque
projet doit plus ou moins partir de zéro. Cela rend ces projets coûteux et prenants,
et incapables de profiter des expériences passées ou d’économies d’échelle.
Plutôt que de gérer les choses de façon ponctuelle, les stratégies se caractérisent
par une vision à long terme et une organisation qui permet d’exploiter les
connaissances et l’expérience.
La mobilité est un phénomène transversal qui implique un certain nombre
d’acteurs et d’intervenants. Toute activité de mobilité est un effort concerté plutôt
qu’une initiative individuelle, et pour réussir, tous doivent tirer dan la même
direction. Il est facile de voir, surtout au niveau de l’UE et au niveau national,
comment différentes DG ou ministères sont impliqués dans les différents aspects
de la mobilité, et combien il est important que tous ceux-ci soient impliqués dans
un effort coordonné pour construire des stratégies afin d’accroitre la mobilité. Au
niveau national, des programmes de mobilités ambitieux lancés par le ministère de
l’Éducation auront ainsi des difficultés si le ministère des Affaires étrangères
applique dans le même temps une politique de visas très stricte. Au niveau
institutionnel, une stratégie pour la mobilité impliquera tous les services (y compris
les services financiers, le conseil d’administration, etc.) et no pas juste celui qui
entreprend cette activité.
MoVE-iT Rapport final
87

Qu’est-ce qui a été fait
Depuis la conclusion de la première phase du programme Léonard de Vinci, des
efforts ont été fournis aux quatre niveaux pour essayer d’élaborer des stratégies à
long terme pour la mobilité, mais le manque de stratégie reste une barrière, surtout
au niveau national et à celui des établissements. L’Union Européenne
(Commission, Conseil et Parlement) constitue l’acteur et l’intervenant le plus
important en ce qui concerne la mobilité, mais elle n’a pas de juridiction, ou alors
limitée, sur un certain nombre de domaines liés à la mobilité. Elle ne peut donc pas
imposer de stratégie de grande envergure, mais elle doit utiliser des options
modérées comme des programmes d’action ou des recommandations 101 pour
stimuler l’élaboration des stratégies de mobilité aux niveaux nationaux, de secteur
et d’établissement.
Plusieurs initiatives pour stimuler les engagements à plus long terme des acteurs
dans le domaine ont été mises en place dans le contexte des programmes
européens.
Dans le cadre du programme Erasmus, les établissements éducatifs impliqués
dans l’envoi et l’accueil d’étudiants mobiles sont obligés de signer une Charte
d’Établissement. Celle-ci est basée sur une évaluation de la Déclaration de
Politique Européenne, qui est un document stratégique signé par le recteur d’un
établissement éducatif. Dans le domaine de l’emploi, les administrations nationales
sont encouragées à dresser des Plans d’Action Nationale pour l’emploi et des
Programmes de Réforme Nationale. Ceux-ci contiennent souvent des paragraphes
sur la formation continue. Depuis quelques années, la DG EAC a pour rôle de
passer en revue ces PRN. De plus, la DG EAC est responsable pour le Rapport
Joint Du Conseil et de la Commission sur l’Éducation sur la mise en œuvre du
programme de travail Éducation et Formation 2010. Ce document touche aussi à
la mobilité. En ce qui concerne la mobilité, ce document conclue :
« Tous les pays pensent qu’il est important d’accroitre la participation à la mobilité
dans l’enseignement et la formation depuis le niveau primaire jusqu’au supérieur, y
compris la mobilité des enseignants et formateurs dans le cadre de leur
développement professionnel. Cependant, malgré certaines initiatives
prometteuses, par exemple en ce qui concerne la qualité de la mobilité, il n’y a pas
suffisamment de stratégies nationales »
Certaines administrations nationales exigent des fournisseurs de FEP qu’ils
développent des stratégies à plus long terme sur l’internationalisation. Un exemple
en est « Onbegrensd Talent », qui a mené à un haut pourcentage de fournisseurs
de FEP qui ont développé des stratégies. Un certain nombre de guides existent,
développés par des Agences Nationales, pour aider les fournisseurs de FEP dans
le développement de stratégies à plus long terme dans le domaine de
l’internationalisation. Ces guides sont souvent disponibles uniquement dans la
langue locale.
101 Comme par exemple les Recommandations du Parlement Européen et du Conseil du 10 juillet 2001 sur la mobilité dans la Communauté des
étudiants, personnes en formation, volontaires et enseignants et formateurs (2001/613/EC), qui appelle les États Membres à faire un effort concerté
pour éliminer les barrières légales et administratives à la mobilité
88 MoVE-iT Rapport final

Exemples de stratégies viables
Inclusion de la mobilité dans la filière de formation de l’apprentissage
Une des moyens d’approcher la mobilité à un niveau stratégique est de l’inclure comme un élément obligatoire
dans le cursus de formation.
Le Centre de Formation d’Apprentis – Bâtiment et Travaux Publics (CFA-BTP) à Orléans (environ 900 apprentis
dans 13 métiers) a fait de la mobilité une composante du processus d’apprentissage avec la création d’une
Section d’Apprentis à Mobilité Européenne. Les buts de la nouvelle section sont de promouvoir l’intégration des
jeunes dans les métiers du bâtiment, d’aider les apprentis à acquérir des compétences professionnelles
supplémentaires dans un pays partenaire, de développer la mobilité et l’adaptabilité en tant que façons d’accroitre
l’emploi, d’inclure le concept de citoyenneté européenne dans les programmes d’apprentissage et de promouvoir
les métiers du bâtiment en offrant une formation innovante et efficace. Les stages européens au CFA d’Orléans ont
pour cible des jeunes entre 16 et 25 ans qui sont en cours d’études pour obtenir un Certificat d’Aptitude
Professionnelle (CAP) ou un Brevet d’Études Professionnelles (BEP).
Les apprentis effectuent deux stages : un durant la première année de formation, et un durant la deuxième année.
Les stages durent trois semaines et doivent être effectués dans un pays hôte participant (à présent l’Allemagne,
l’Espagne, le Danemark, la Finlande, ou le Portugal) qui a établi un partenariat avec le CFA d’Orléans.
Les projets de mobilité (objectifs d’enseignement, la mise en place de partenariats, les termes et conditions pour les
stages, etc.) ont été planifiés et gérés directement par le CFA en coordination avec les partenaires européens. De la
sorte, l’existence d’un réseau et le soutien de tous les partenaires, y compris les compagnies qui accueillaient les
apprentis, étaient des facteurs-clés pour l’organisation, l’achèvement et l’efficacité des projets de mobilité.
Dans le cadre d’un projet pilote, six établissements de formation européens ont travaillé ensemble pour créer un
outil de travail nommé « Eurotuteur » à l’usage des compagnies qui accueillent des apprentis. L’outil détaille les
tâches et devoirs spécifiques des tuteurs qui doivent orienter, guider, former, suivre et évaluer les apprentis. Un
guide pratique pour la mise en œuvre des Section d’Apprentis à Mobilité Européenne(SAME) a également été créé.
Le guide qui a été conçu pour les directeurs et les cadres de formation, les cadres de projets européens et les
formateurs du CFA inclut une série de trucs pratiques, en particulier sur la préparation logistique et éducative des
programmes d’échange d’apprentis de même que sur l’évaluation des apprentis. http://www.cfabtp-orleans.com
« Quality-Impact scan »
L’outil néerlandais « Quality-Impact scan » est un instrument qui soutient les candidats au financement par
Léonard pour enchâsser leur projet dans une stratégie de mobilité plus large au sein de leur établissement. Il
stimule la conscience de l’importance d’une politique stratégique d’internationalisation, il promeut et soutient le
professionnalisme sur des stratégies plus viables, et il évite les projets de mobilité isolés et fortuits.
Qu’est-ce qui peut être fait
À présent, le financement pour la mobilité dans le programme Léonard de Vinci est
attribué à des projets individuels, avec une date-limite de dépôt de dossier une
fois par an. Cela signifie que les établissements dans les pays participants où le
programme Léonard de Vinci constitue la source majeure de financement pour la
mobilité en cours de FEP 102 sont forcés de penser à la mobilité en termes d’une
stratégie à court terme, puisqu’ils ne peuvent faire des plans qu’un an à l’avance. Il
est donc suggéré d’introduire la possibilité de plus grands projets consolidés dans
le cadre de réseaux transnationaux d’une durée de trois ans (ou plus).
102 c’est-à-dire presque tous les pays participants
MoVE-iT Rapport final
89

Les caractéristiques d’un tel réseau seraient :
Tous les membres de ce réseau ont un ou des but(s) communs pour organiser,
faciliter ou soutenir la mobilité en FEP (par exemple une approche par secteur) ;
Toutes les activités de mobilité sont organisées sur la base d’un plan
stratégique commun ;
Les réseaux comprennent au moins 6 organisations membres (établissements
de FEP, entreprises, organisations d’échange, etc.) dans 3 pays européens
différents ;
L’adhésion à des critères de qualité clairement définis pour les activités de
mobilité ;
Le réseau peut donner des fonds à des individus et pas seulement à des
groupes ;
Le réseau peut faire des demandes pour une période de 3 ans ou plus.
Dans les réseaux de mobilité proposés, le soutien de l’Europe va au réseau
transnational sur la base des critères suivants :
1. But commun d’améliorer la mobilité en FEP. Le réseau a un intérêt commun
pour la mobilité en FEP. Ce but commun est exprimé et spécifié dans un
Accord d’Adhésion au Réseau, signé et soumis par tous les membres du
réseau (comparer par exemple la Charte Institutionnelle Erasmus et la
Déclaration de Politique Européenne).
2. Le côté demandeur doit faire partie intégrante du réseau. Les besoins des
secteurs (c’est-à-dire les organisations professionnelles au niveau de l’UE 103 et
les parties impliquées dans le dialogue social de secteur) devraient être
satisfaits par le réseau. Seuls les réseaux qui satisfont les besoins du côté
demandeur devraient être soutenus. Des organisations qui représentent des
secteurs et des groupes d’entreprises, qui cofinancent le projet, sont des
signes clairs d’implication du côté demandeur.
3. Le réseau transnational organise l’accueil et l’envoi. Le réseau et ses membres
sont prêts et équipés pour se soutenir les uns les autres dans tous les éléments
applicables à l’accueil, c’est-à-dire la préparation des apprentis étrangers, le
mentorat, l’évaluation, le dialogue avec les compagnies locales. La qualité
n’augmentera que lorsqu’il y aura un intérêt mutuel de la part des écoles
d’origine et d’accueil et des compagnies. Pour cette raison, il devrait y avoir un
nombre minimum de fournisseurs de FEP qui offrent leurs contacts dans les
entreprises à l’usage du réseau entier.
4. Des engagements à plus long terme devraient être pris par touts les parties
impliquées. Seuls les réseaux qui ont l’intention d’organiser des projets de
mobilité pour au moins 3 ans devraient recevoir un soutien. Cela permettra aux
réseaux de bâtir leur politique et leur stratégie.
5. Un soutien national doit être intégré de façon simultanée et complémentaire
avec le soutien européen. Le membre du réseau recevra au niveau national des
soutiens complémentaires (complémentaires au soutien de l’UE) qui
permettront à ce membre de concevoir, mettre en œuvre et suivre sa politique
de mobilité en FEP au niveau de son organisation et du contexte local. Le
soutien national assurera que les informations venant de ses membres
présents dans les différents réseaux transnationaux sont traduites dans le
103 http://ec.europa.eu/employment_social/social_dialogue/sectoral_en.htm
90 MoVE-iT Rapport final

courant dominant de leur propre politique nationale ou locale. Par exemple,
l’intégration dans les cadres de qualification, l’organisation de la FEP ou
l’intégration de l’expérience de mobilité dans les cursus.
6. Le soutien de l’UE est complémentaire. L’UE crée les conditions qui rendent la
collaboration structurelle possible entre les acteurs de mobilité à l’échelle
européenne et transnationale. Le soutien est un soutien financier mais aussi un
soutien sur le niveau de connaissances sur les avantages, le résultat des
activités/projets, c’est-à-dire une base de données de ressources avec des
outils utiles à la disposition des utilisateurs de la mobilité (apprentis,
enseignants, compagnies).
7. Les réseaux sont tenus de délivrer des données d’évaluation et des
informations qualitatives. Les réseaux offriront les informations nécessaires à
l’UE pour faciliter l’évaluation sur les différentes dimensions qualitatives et
quantitatives.
En résumé, nous recommandons les actions suivantes :
Lier les subventions pour la mobilité à l’existence de stratégies à long terme
dans les écoles, les entreprises et les organisations
Offrir des subventions sur plusieurs années pour les réseaux, pour assurer un
engagement à long terme
Encourager des Plans d’Action Nationale pour la mobilité en FEP en en faisant
une condition pour des blocs de subventions pour la mobilité dans le cadre du
programme LLL
Lier les subventions pour la mobilité à l’existence de stratégies à long terme
dans les écoles, les entreprises et les organisations
Exemple de mobilité entre réseaux
Dans le cadre du programme Léonard de Vinci, plusieurs projets visent à construire des réseaux viables et une
coopération mutuelle des écoles et des compagnies dans des activités très diverses. Un des exemples vient de la
République Slovaque, où l’idée principale du projet est la réciprocité dans les stages. Dans un premier temps, les
projets consistaient en l’échange d’étudiants, puis par la suite, les échanges d’enseignants firent partie du projet 104 .
Recommandation 9 Connecter et rendre enthousiastes les décideurs-clés pour
augmenter la capacité
Quels obstacles seront
traités
Les évaluations de Léonard de Vinci 105 montrent que les Unités de Coordination
Nationale sont capables d’atteindre un grand nombre d’acteurs différents. Ce qui
reste peu clair, c’est de savoir si ces activités créent un changement qui peut être
maintenu dans les organisations de fournisseurs de FEP, de syndicats,
d’organisations professionnelles et d’employeurs. De nombreux sondés ont
déclaré que le niveau des efforts d’internationalisation est hautement dépendant
de l’opinion des décideurs-clés.
104 Voir : http://www.saaic.sk/leonardo/htm_leonardo_ii/projekty/02/K2002/htm_eng/en_frame.htm
105 Évaluation de la Seconde phase de Léonard, Ernst &Young septembre 2006
MoVE-iT Rapport final
91

Certain parmi les projets de mobilité les plus réussis impliquent un effort conscient
pour établir des liens entre les employeurs, les autorités et les fournisseurs de FEP.
Mis à part les acteurs « traditionnels » qui organisent la mobilité pour les apprentis,
les « nouveaux » acteurs devraient être en mesure de jouer un rôle important de
soutien à la mobilité.
Le Nouveau Programme Intégré Pour la Formation Continue Tout au long de la Vie 106
offre de nouvelles possibilités de traiter ce problème dans le cadre du programme
transversal. Le programme transversal constitue l’une des innovations majeures du
Programme Intégré. Il fournit à la Communauté un instrument plus efficace pour
poursuivre des activités qui chevauchent deux ou plus secteurs « traditionnels »
d’activité, en particulier à travers les programmes de secteur. Le processus
Éducation et Formation 2010 promeut aussi les partenariats et la coopération entre
les intervenants pertinents, en particulier pour améliorer la gouvernance.
Qu’est-ce qui a été fait
Plusieurs initiatives réussies au niveau européen existent, visant à augmenter la
sensibilité et la capacité parmi les décideurs-clés. Dans le domaine de l’emploi, la
CE a lancé un programme appelé « Mesures d’Incitation à l’Emploi », avec pour
objectif de renforcer les liens entre les fonctionnaires aux niveaux local, régional,
national et de l’UE. Le programme MIE est basé sur la conviction qu’une question
complexe comme la Stratégie Européenne de l’Emploi demande davantage de
recherche et de diffusion concertée. Les questions-clés s’étendent de la formation
continue, la capacité d’inclusion du marché du travail et l’absence de discrimination,
jusqu’à l’environnement commercial, la restructuration et l’emploi dans les nouveaux
ou futurs États Membres. Ces sujets centraux ont été traduits dans des activités de
programme dans le cadre de MIE sous le format d’études, séminaires, publications,
apprentissage mutuel, observatoires, indicateurs statistiques et réseaux (sur
internet). Le programme a été étendu et s’appelle à présent « Progress ».
Une autre approche, adoptée également par la DG Entreprise 107 , s’appelle le
« benchlearning ». Le « benchlearning » fait référence aux échanges d’égal à égal
parmi des organismes publics comparables sur des indicateurs d’impact
sophistiqués. Le « benchlearning » diffère de l’échange de bonne pratique en ce
que le degré d’implication des individus dans les agences individuelles est plus
profond et plus exigeant pour les participants.
Les données qui en résultent sont un produit du processus et n’existaient pas
nécessairement au départ. Le « benchlearning » diffère du « benchmarking »en ce
qu’il explore des indicateurs d’impact sophistiqués qui ne sont pas encore mûrs
pour le « benchmarking ». Dans le contexte de l’UE à 25, le « benchmarking » est
basé sur des indicateurs comparables dans tous les États Membres et sur un recueil
de données harmonisé. Typiquement, les résultats du « benchlearning » incluent des
descriptions de processus (« comment ce projet a fonctionné ») – aussi bien que des
descriptions de barrières – (« comment nous avons surmonté ces barrières »). Le but
final du « benchlearning » est d’accélérer la mise en place et d’augmenter les
demandes pour les services de mobilité à travers l’Union Européenne.
106 Le Parlement, le 25 octobre 2006, a adopté un Programme de Formation Continue tout au long de la Vie, rassemblant les systèmes actuels
Comenius, Erasmus, Léonard de Vinci et Grundtvig
107 http://ec.europa.eu/enterprise/enterprise_policy/cip/index_en.htm
92 MoVE-iT Rapport final

Exemples de connexion des décideurs-clés
Un million d’offres d’emploi sur EURES : résultat d’un programme d’éducation mutuelle organisé par la CE
Dès 1998, la publication de la Commission « Moderniser les services publics de l’emploi pour soutenir la stratégie
européenne pour l’emploi » a lancé un appel pour une action concertée des États Membres de l’UE pour
moderniser les Service Publics de l’Emploi comme contribution à la Stratégie Européenne pour l’Emploi. La CE a
répondu en mettant en œuvre une série de séminaires et de manifestations de formation, à l’intention des cadres
supérieurs et intermédiaires. Cela signifiait que tous les cadres supérieurs et intermédiaires se rencontraient dans
des conférences séparées deux fois par an. Un des séminaires portait sur les services aux employeurs examinant
les besoins des employeurs. Le séminaire visait les questions suivantes, identifiées comme vitales par les
participants et les organisateurs du séminaire :
Des solutions informatiques pour diffuser les offres d’emploi, c’est-à-dire des systèmes en libre-service à la fois
dans les bureaux d’emploi public et sur le web ;
Assurer de hautes normes de qualité dans les services aux employeurs ; et
La possibilité de coopération avec les agences privées pour l’emploi.
La coopération qui a résulté de ces séminaires a mené à un résultat très clair et visible : le site web EURES, qui
affiche toutes les offres d’emploi en Europe, basé sur une connexion en temps réel avec les bases de données des
Service Publics de l’Emploi dans les divers États Membres.
Qu’est-ce qui peut être fait
La Commission stimule les autorités nationales à développer des politiques et des
programmes de financement nationaux pour la mobilité en FEPI. Un point de
départ peut être un système de suivi systématique et cohérent soutenu par l’UE
pour mesurer la mobilité des apprentis et autres jeunes en FEPI. Une action de
suivi annuelle ou biannuelle concernant la mobilité organisée par les
établissements de formation ou les secteurs/employeurs et financée par des
programmes européens, des financements de secteur et des financements privés.
Sur la base de ces données, les pays (ministères, secteurs, fournisseurs de FEP)
peuvent concevoir des politiques et des programmes faits sur mesure pour
promouvoir, financer et accroitre la mobilité.
Pour combler le fossé entre les niveaux d’autorité, nous pensons que la CE doit
faciliter l’émergence de tribunes où les bonnes pratiques sont partagées et où la
capacité des acteurs est accrue. Nous pensons que de tels programmes ont
plusieurs avantages. Il sera plus facile de partager des expériences éducatives et
de développer des partenariats. De plus, le programme peut être un exemple pour
les Agences Nationales pour mettre en œuvre des manifestations semblables dans
leur contexte national, visant à développer par exemple des partenariats entre
écoles et entre école et entreprises. Il autorise les gens à mettre le sujet de
l’internationalisation plus haut sur l’agenda des décideurs, et d’une certaine façon
il peut directement influencer les décideurs.
De plus, nous suggérons de considérer les moyens suivants de mettre en contact
les décideurs-clés :
Promouvoir le « benchlearning » comme mécanisme pour assurer un bénéfice
maximal des leçons apprises à travers l’Europe. Les États Membres de l’UE
peuvent se comparer aux autres États Membres, et les organismes publics
peuvent partager des techniques et des solutions pour délivrer les services de
MoVE-iT Rapport final
93

mobilité à différents groupes cibles comme les employés, les chômeurs et les
apprentis. Des actions d’échange de bonne pratique peuvent aussi provoquer
l’échange de savoir-faire en termes de préparation, conception et
développement de services. Le « benchlearning » exige la pleine implication des
facilitateurs qui aident les administrations à analyser leurs processus internes et
leur interaction avec leurs constituants.
S’assurer que les cours et la documentation de formation est disponible pour
les organisateurs de mobilité, pour éviter que la connaissance sur la mobilité ne
soit cantonnée à certains individus et donc vulnérable.
Mettre en place des forums pour intervenants aux niveaux national et régional
où les parties concernées (écoles professionnelles/centres de formation,
partenaires sociaux, administration publique) se réunissent pour discuter des
problèmes relevant des activités de mobilité
Créer un programme d’éducation mutuelle pour les hauts fonctionnaires dans
l’administration publique (c’est-à-dire ministères de l’Éducation, de l’Économie
et des Affaires étrangères) y compris avec des relectures et des examens
thématiques de plans d’action.
Un programme périodique de formation pour les Unités de Coordination
Nationale de Léonard de Vinci, avec des modules basique et supérieur pour les
cadres moyens et supérieurs sur la façon de gérer et de vendre les projets de
mobilité.
94 MoVE-iT Rapport final

MoVE-iT Rapport final
95

7 Sensibilisation
Dans presque tous les rapports, entrevues et enquêtes, une recommandation
revient toujours : nous avons besoin de davantage d’information et d’une
sensibilisation accrue aux avantages de la mobilité. La communication et la
sensibilisation ne sont pas des tâches aisées dans le contexte de l’Europe. La CE
a identifié un certain nombre de points faibles génériques dans une évaluation de
leurs efforts de communication 108 :
Fragmentation continue des activités de communication à cause d’une
coordination et d’une planification insuffisantes, ce qui fait perdre de l’efficacité.
Messages reflétant les priorités politiques mais pas nécessairement liés aux
intérêts, besoins et préoccupations des citoyens : les campagnes actuelles sont
ciblées vers les élites politiques et les medias et ne décrivent pas les avantages
et conséquences pour la vie quotidienne de façon directe et compréhensible.
Mise en œuvre inadéquate : Les stratégies adoptées dans le passé par la
Commission étaient trop centrées sur les campagnes de financement plutôt que
sur le dialogue et la communication proactive.
Dans le Livre Blanc sur la Communication, un document de suivi de ce plan
d’action, la Commission Européenne décrit une nouvelle conception :
« La Commission Européenne propose donc une conception fondamentalement
nouvelle – un abandon décisif de la communication à sens unique pour le dialogue
renforcé, d’une communication centrée sur les institutions pour une centrée sur les
citoyens, d’une conception basée sur Bruxelles pour une plus décentralisée »
Ce même Livre Blanc fait référence aux programmes comme Léonard de Vinci
comme des exemples de meilleure pratique sur la façon de combler le fossé entre
l’Europe et ses citoyens. Il y a cependant des raisons qui nous ont fait mettre la
sensibilisation dans notre liste de recommandations majeures. La Commission
Européenne elle-même est critique au sujet du progrès accompli dans la diffusion
des résultats 109 :
Les bons résultats atteints dans le cadre des programmes ne sont pas bien
diffusés. Diffuser des résultats de actions soutenues par les programmes, que ce
soient des produits ou des processus de coopération, et répandre la bonne
pratique est une tâche difficile, rendue encore plus difficile par la nécessité de
surmonter des barrières nationales, culturelles et structurelles. Répétons-le, des
progrès ont été accomplis dans ce domaine en comparaison avec la première
phase, avec la mise en place d’une équipe à l’intérieur de l’administration de
Léonard de Vinci qui se consacre à la diffusion et à l’utilisation des résultats, et
avec le lancement de projets de diffusion spécialisés dans le cadre de Socrate.
108 Plan d’action de la Commission relatif à l’amélioration de la communication sur l’Europe, Bruxelles, 24 août 2005 (29.08). (OR. fr)
109 Proposition pour une DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL établissant un programme d’action intégré dans le domaine de la
formation continue
MoVE-iT Rapport final
97

Mais l’évaluation montre clairement que ces efforts ne vont pas assez loin, et qu’il
demeure un potentiel substantiel, résultant des actions soutenues pas les
programmes, qui n’es pas encore largement connu ou utilisé.
De plus, dans bien des pays, des campagnes de communication réussies pour
accroitre la mobilité ont eu lieu ou sont en train d’être organisées. Ces campagnes
méritent d’être étendues à d’autres pays.
Une évaluation en profondeur de 160 projets, dans le cadre d’un programme
transversal géré par la DG EMPL 110 , a montré que trois éléments combinés étaient
un facteur-clé pour une diffusion réussie : le contenu, l’établissement d’un réseau
et la communication. L’évaluation a trouvé que les projets les plus réussis étaient
développés à l’intérieur de réseaux, étaient centrés sur des contenus de qualité et
avaient des mécanismes efficaces pour la communication et la diffusion des
résultats.
Réseau
Contenu
Communication
Table 8-1 : Éléments essentiels des projets de diffusion réussis
Recommandation 10 Développer une campagne de publicité et utiliser les mass médias
pour communiquer avec les groupes cibles
Quel obstacle sera traité
Lorsque nous voulons accélérer la diffusion d’une innovation, nous pouvons
adopter plusieurs stratégies 111 qui en fait doivent adhérer aux cinq principes
suivants des innovations réussies : avantage relatif, complexité (limitée),
observabilité, compatibilité, possibilité d’essayer. Certains de ces principes nous
mettent particulièrement à l’épreuve en ce qui concerne la mobilité des apprentis.
L’avantage relatif signifie que l’élève doit recevoir un avantage d’un stage à
l’étranger qui est supérieur à l’avantage obtenu d’un stage dans le pays d’origine.
De nombreuses initiatives sont entreprises en ce moment pour souligner cet
avantage relatif, par exemple l’Europass et ECVET, pour s’assurer que les
expériences à l’étranger sont reconnues par les organismes officiels.
110 Évaluation à mi-parcours du programme MIE. DG EML 2006
111 Everett Rogers (1963, 2006). Diffusion of Innovations. Free Press.
98 MoVE-iT Rapport final

L’observabilité se réfère aux stratégies par lesquelles ceux qui pourraient adopter
une innovation voient clairement ce qu’est l’innovation. Les histoires racontées par
des apprentis et des jeunes en cours de FEPI mobiles sur des sites web, des
présentations par des pairs qui ont effectué un stage à l’étranger et toutes sortes
d’éléments de marketing sont utilisés pour augmenter l’observabilité. Un bon
nombre d’apprentis et de jeunes en cours de FEPI qui partent en stage à l’étranger
ont vu un exemple de la part d’un ami proche ou d’un membre de la famille (par
exemple un oncle en Espagne qui a un garage), auquel cas la visibilité du travail à
l’étranger est élevée.
La compatibilité se réfère au besoin pour une innovation de s’adapter dans un
contexte existant pour avoir du succès. Si les écoles ne reconnaissent pas la
valeur d’un stage à l’étranger en termes de crédits obtenus, il y a un manque clair
de compatibilité. Les efforts actuels pour l’accréditation et la reconnaissance sont
prévus pour augmenter la compatibilité entre les systèmes d’éducation, facilitant
ainsi la mobilité. La compatibilité pour la mobilité signifie aussi que le stage doit
être compatible avec le système scolaire en termes de temps. Dans les pays où
les écoles ont des règlements et des calendriers stricts, les élèves ont moins de
flexibilité pour un stage à l’étranger.
La complexité signifie que les innovations devraient être faciles à utiliser et réduire
la complexité. À présent, organiser un stage à l’étranger est un problème
complexe, qui implique la recherche d’un stage, l’aspect contractuel, l’organisation
du voyage et du logement, etc. Les solutions qui réduisent la complexité auront
potentiellement un impact positif.
La possibilité d’essayer (« triability ») se réfère à la possibilité d’avoir un avant-goût
du produit et de l’essayer dans un environnement sûr, sans coût ou risque. Cette
stratégie est très utilisée dans la publicité et le marketing (par exemple un
échantillon de shampooing dans un magazine, de la nourriture servie dans un
supermarché, la possibilité de conduire une nouvelle voiture pour un tour d’essai,
etc.). Cet aspect, c’est-à-dire le fait de permettre aux gens d’essayer le stage à
l’étranger, manque souvent.
« La peur de l’inconnu joue un rôle en retenant les étudiants de partir en stages
transnationaux. Cela pourrait être un facteur de stress d’être loin de sa famille et
de ses amis pour un moment. Les recommandations sont : organisez une
rencontre avec des étudiants qui ont eu un séjour réussi et agréable. Organisez
des réunions avec des étudiants de l’autre pays avant que les étudiants ne
prennent une décision. Laissez-les s’habituer à l’autre langue et culture. 112 »
Qu’est-ce qui a été fait
L’Année Européenne de la Mobilité des Travailleurs a produit un bon nombre
d’idées sur la façon d’augmenter la visibilité du travail à l’étranger comme une
chance pour tous. Un certain nombre d’Agences Nationales Léonard de Vinci ont
aussi développé des matériaux de communications, des guides et des outils pour
les organisateurs de stages ainsi que les apprentis et les jeunes en cours de FEPI.
En Allemagne, une campagne de médias a été lancée avec des affiches dans les
112 Obstacles to mobility of transnational VET in France and Germany (Résumé en Français)
MoVE-iT Rapport final
99

gares. Aux Pays-Bas, un « groupe de travail sur le chômage des jeunes » a lancé
une grande (radio, web, télévision) campagne pour créer 10.000 stages pour les
chômeurs, qui mena en fait à 40.000 stages.
Le Comité Européen Économique et Social a une opinion spécifique sur cet
aspect, en ce qui concerne le Nouveau Programme Intégré de Formation
Continue :
Le Comité Européen Économique and Social considère que l’aspect
communication est un problème significatif en termes de l’engagement des
citoyens européens dans le programme intégré. À cet égard, le CEES veut aussi
souligner que le terme « programme intégré »ne fait rien – y compris du point de
vue de la communication – pour présenter le programme sous un jour positif. En
conséquence, il est proposé que le terme « programme intégré » soit remplacé par
un nom qui soit à la fois accessible et descriptif. Le CEES pense qu’« Athéna » - la
déesse grecque du savoir et de la sagesse – pourrait être un titre approprié.
Il est discutable de penser que les apprentis et les jeunes en cours de FEPI
associeront Athéna avec la mobilité ; cependant, nous pensons que l’aspect de
marque est une question importante à (re)considérer.
Un projet en Grande-Bretagne a montré que le fait d’attirer des gens pour
participer à des projets d’« expérience de travail » 113 avait beaucoup plus de
succès que d’attirer des gens pour des « stages en entreprise ». Ceci montre que,
même si le résultat est très semblable, le choix des mots et le « marquage » choisi
sont une des clés du succès. Nous ne proposons pas un grand projet de
« marquage » ou une grande campagne de communication sur Léonard de Vinci.
Nous pensons, en revanche, que les stages à l’étranger peuvent attirer beaucoup
de jeunes, si le marquage est bien fait 114 .
Les initiatives du secteur privé montrent aussi qu’il y a différentes façons de
communiquer au sujet des possibilités de stages (à l’étranger), par exemple dans
le secteur du tourisme. Le secteur du tourisme pourrait devenir une organisation
intermédiaire importante pour organiser la mobilité, y compris pour les autres
secteurs. Le rapport Holiday 2016 (Vacances 2016), publié cette année par
Thomson Future Forum, prédit une forte croissance du nombre de gens qui font la
navette de façon internationale (travaillant dans un pays et vivant dans un autre), et
même une nouvelle catégorisation du temps libre en vacances « dures » et
« douces » - les vacances « dures » étant l’évasion traditionnelle, tandis que
« douces » est un mélange de temps libre et de travail (même si ce travail est fait
depuis la plage). Une catégorie spécifique de tourisme qui va croitre est la
« formation-vacances », soit pour changer de carrière, soit pour s’amuser.
113 Leonardo Thematic Action Project: European Vocational Standards of Competence Quality Project, interview with Marta Jacyniuk, Cambridge
Professional Development
114 Un avant-projet de « plan de marquage » a été développé par MoVE-iT dans le cadre des « boites à outils »
100 MoVE-iT Rapport final

Des stages à court terme sont offerts par des compagnies telles que Vocation
Vacations 115 . Elles offrent des vacances courtes qui permettent de travailler comme
n’importe quoi, depuis détective animalier jusqu’à testeur de voitures, depuis
cow-boy jusqu’à chocolatier. La devise de Vocation Vacations (‘Test-Drive your
dream job’, Faites un galop d’essai du travail de vos rêves) souligne l’orientation
du marché de ces compagnies. Ce service a déjà énormément attiré l’attention
des médias, avec le soutien d’une approche professionnelle du marketing et des
relations publiques.
Bien que l’on puisse aisément ignorer ces services dont le but est les loisirs,
peut-être des accords de coopération entre ces compagnies et les fournisseurs
traditionnels de FEP ainsi que les organisations professionnelles pourraient-ils
augmenter encore la qualité et la quantité des stages à l’étranger 116 . Nous n’avons
pas encore identifié d’accord de coopération majeure entre les opérateurs du
secteur du tourisme et les autres secteurs, mais cela pourrait être une option qui
vaut la peine d’être considérée.
Les foires à l’emploi, où les employeurs donnent des informations sur leurs
compagnies, ou les programmes où les candidats sont mis ensemble dans une
pièce pour résoudre des problèmes de commerce, sont des exemples de
stratégies pour donner aux gens une chance d’essayer un nouvel emploi. Pour les
stages à l’étranger, cela risque d’être difficile à organiser.
Bien des établissements éducatifs qui ont une population importante d’apprentis
et de jeunes en cours de FEPI qui sont allés à l’étranger organisent des rencontres
avec les nouveaux. Là, ils peuvent demander à leurs pairs tout ce qu’ils veulent
savoir. À présent, un bon nombre de sites web montrent des vidéos d’apprentis
qui sont allés à l’étranger. Cela permet de laisser les nouveaux presque goûter à
cette expérience. De même, les prix pour Léonard de Vinci, avec des biographies
de ceux qui sont allés à l’étranger, ont un but similaire. Cependant, on pourrait dire
que toutes ces campagnes d’information ne reproduisent pas la vraie expérience,
c’est-à-dire un stage à l’étranger dans une compagnie ou un établissement dans le
but d’apprendre. De courtes visites dans un autre pays, soit durant les vacances,
soit durant les périodes scolaires, devraient idéalement être combinées avec une
visite dans une compagnie étrangère.
Un inventaire des campagnes de communication existantes organisées par les
Agences Nationales Léonard de Vinci et les projets montre une grande diversité
d’actions pour sensibiliser les intervenants et les participants potentiels. Beaucoup
de ces initiatives sont centrées sur la réduction de la complexité, et essaient de
convaincre les intervenants que les stages à l’étranger ont un avantage relatif.
Toutes sortes de variations (par exemple séjours brefs, stages en duo) sont
inventées pour améliorer la compatibilité.
115 http://www.vocationvacations.com. Leurs services ne sont disponibles qu’en Grande-Bretagne et aux USA, mais il n’est pas difficile d’imaginer que
cette compagnie va grandir
116 Cela pourrait aussi causer des effets secondaires inattendus, par exemple des formateurs vedettes qui sont à présent employés par des
établissements de FEP publics se retrouveraient employés par des compagnies privées qui vendraient leurs heures de formation à des privilégiés
qui peuvent payer pour leur formation.
MoVE-iT Rapport final
101

Exemples de campagnes de communication combinées avec des réseaux forts
Chance-Europe
Chance- Europe est un projet dans le cadre de la campagne d’information de la Commission Européenne sur la
mobilité. Ce projet franco-allemand vise à stimuler la mobilité en proposant des outils de promotion et
d’information pour les apprentis et les compagnies. Il agit en particulier pour promouvoir la mobilité des apprentis
et des travailleurs dans des PME et pour les informer des possibilités et des avantages d’un cours de formation ou
d’un séjour dans un autre pays européen. Les buts sont : développement de compétences professionnelles,
connaissances des langues et développement interculturel pour les employés.
Junior Achievement - Young Enterprise Europe’ (JA-YE)
JA-YE est un réseau d’organisations membres dans 41 pays européens. Dans un grand nombre de programmes,
depuis l’école primaire jusqu’au début de l’université, JA-YE enseigne le fonctionnement de l’entreprise, l’esprit
d’entreprise et l’« alphabétisation économique ». Les programmes sont centrés sur l’importance de l’économie de
marché et le rôle du commerce dans l’économie. Le rôle est d’augmenter le nombre de jeunes que JA-YE touche
avec ses programmes d’éducation sur le commerce et l’entreprise de 1,7 millions par an actuellement jusqu’à plus
de 5 millions.
Qu’est-ce qui peut être fait
Une stratégie qui reproduit le but de la possibilité d’essayer (« triability ») est de
s’assurer que « ceux qui y sont allés » communiquent directement avec les
candidats potentiels pour un séjour à l’étranger. Comme le Plan d’Action pour la
Communication le souligne, les représentations dans les États Membres devraient
mettre particulièrement l’accent sur une coopération avec des personnalités
connues (« ambassadeurs ») qui viennent du milieu de la culture, des affaires, du
sport ou de tout autre domaine qui intéresse les audiences cibles.
D’autres moyens que nous recommandons de créer des ambassadeurs sont :
Coopération avec des ambassadeurs des secteurs, en montrant des
représentants qui ont réussi et ont fait carrière dans le secteur après avoir
travaillé à l’étranger, par exemple Jamie Oliver dans la restauration.
Chaque Agence Nationale pourrait faire un inventaire de ressortissants
« célèbres » qui ont effectué une partie de leurs études à l’étranger.
On pourrait consacrer à ces Ambassadeurs de Mobilité un programme d’une
année pendant laquelle ils contribueraient à des campagnes de sensibilisation.
Ils pourraient aussi gérer un « réseau d’ambassadeurs » dans les
établissements de FEP de leur pays.
Les coordinateurs de stages internationaux dans les établissements de FEP
jouent un rôle-clé pour faciliter l’accès aux programmes de mobilité. Plusieurs
conseils de FEP et Agences Nationales organisent des réunions pour ce groupe.
Un paquet/module d’information spécifique pourrait être développé sur la
« Préparation de la communication sur la mobilité » dans le cadre institutionnel.
Ce paquet peut inclure une vue d’ensemble des services de l’UE et nationaux
dans ce domaine.
Développer des moyens innovants pour la possibilité d’essayer, par exemple
des jeux de simulation dans lesquels les jeunes peuvent parcourir le processus
entier de la recherche de stage et du travail à l’étranger. Cette simulation
pourrait inclure des composants existants, comme de chercher un stage sur
102 MoVE-iT Rapport final

internet, remplir un contrat-type, compléter Europass, envoyer une lettre à un
employeur dans une langue étrangère, etc.
Visites en groupe brèves de compagnies près de l’école qui offrent des
possibilités de stages à l’étranger, et visites d’écoles ou de compagnies de
l’autre côté de la frontière dans la même région (« l’internationalisation à vélo »).
Des rapports vidéo (par exemple au lieu de rapports écrits) de ceux qui sont
allés à l’étranger pourraient être publiés sur YouTube.
Recommandation 11 Utiliser les canaux existants pour la couverture par les médias
Quel obstacle sera traité
La sensibilisation aux possibilités et aux avantages de partir à l’étranger en FEP
peut être accrue. À présent, l’information est fragmentée et répartie sur de
nombreux canaux. Afin d’augmenter significativement le niveau de mobilité, bien
plus de candidats potentiels doivent passer par un processus décrit comme de la
sensibilisation au soutien appuyé.
Figure 7-1 : Six étapes jusqu’au soutien appuyé 117
Soutien appuyé
“Tu DOIS aller en stage à l’étranger”
Loyauté
“Ça a vraiment changé ma vie – J’essaye de voir s’il
y a d’autres formations que je peux faire”
Considération
Conversion
Satisfaction
“Ce stage est encore mieux que je pensais – Je m’amuse bien,
j’apprends des tas de trucs et en plus je vais recevoir un
diplôme qui me permettra de trouver un meilleur job”
“C’est beaucoup plus facile que je pensais – J’ai trouvé un stage
intéressant et pas bidon. C’est super, et je peux montrer à mes parents
que ce n’est pas risqué et que ça vaut le coup”
“Hé...on dirait que d’autres jeunes comme moi
s’amusent bien, et ça leur permet de trouver un job
mieux payé et plus intéressant en plus”
Sensibilisation
“MoVE-IT a l’air d’être un truc de
formation internationale cool, mais
qu’est-ce j’ai à y gagner ”
J’ai un travail – C’est pas très passionnant
mais à présent je gagne de l’argent et
je m’amuse bien avec mes potes
Qu’est-ce qui a été fait
La Commission Européenne a établi de nombreux canaux de communication qui
ont actuellement ou potentiellement un lien avec la mobilité des apprentis et autres
jeunes. Dans la mesure où la communication va dans les deux sens, on peut
distinguer des canaux qui permettent d’écouter les citoyens, et de canaux qui
permettent de communiquer avec les citoyens.
Pour ce qui est d’écouter et de comprendre les citoyens, l’Eurobaromètre est
devenu un instrument important. L’année dernière, l’enquête était centrée sur la
mobilité, et plusieurs rapports sur les opinions des citoyens de l’UE ont été
publiés 118 . Cela nous a donné d’importants aperçus de la logique et des barrières à
la mobilité. De plus, la CE a financé des études sociologiques indépendantes sur
des questions européennes (350 projets multinationaux depuis 1994). En termes
117 Source: Mike Ward, The Brand Inside, http://www.thebrandinside.com
118 Fondation Européenne : série de 4 documents de travail et version pour le public du rapport Eurobaromètre
MoVE-iT Rapport final
103

de compréhension de la mobilité des apprentis, il y a un manque de recherche
systématique. Dans le cadre d’Erasmus, l’Université de Kassel a enquêté sur les
données de mobilité pendant des années, nous donnant des estimations
relativement précises des structures de mobilité 119 . L’étude des systèmes de FEP,
complétée en tant que partie de cette étude MoVE-iT, est le premier exercice de
recueil de données qui donne une image plus claire de la situation dans la FEP.
En ce qui concerne l’aspect de communication avec les citoyens, la CE dispose de
divers types de centres de contact, physiques ou téléphoniques/virtuels, et
d’autres où les gens peuvent aller : les relais d’information Europe Direct et le
Centre de Documentation Européenne, l’Euro Info Centre, Eurojus, Citizens
Signpost Service, Solvit, FIN-NET, EURES, European Consumer Centre
(Euroguichets), bureaux centraux ADR, points nationaux de contact pour le
Programme Sixth Framework, Urban Forum for Sustainable Development,
Business and Innovation Centre (BIC), Innovation Relay Centre, Media Desks and
Antennae, guichets IPR, réseaux Gate2Growth, agences nationales Socrate et le
réseau des communicateurs anti-fraude OLAF, etc.
Mis à part les agences nationales Socrate, un certain nombre de ceux-ci ont des
liens avec la mobilité, par exemple Cross Border Connect (dans le cadre de BIC)
pour les PME, EURES pour des conseils sur la mobilité, Solvit pour les questions
légales. Comme le conclut le Livre Blanc, davantage peut et doit être fait pour
s’assurer que les institutions de l’UE travaillent en parallèle pour améliorer la
communication. Les institutions et les organismes de l’UE qui participent au
Groupe Interinstitutionnel sur l’Information devraient aider à décentraliser la
communication de l’UE – « localiser » - et à encourager les États Membres à être
plus actifs pour informer les citoyens des affaires de l’UE.
119 Eurodata: Student mobility in Europe.
104 MoVE-iT Rapport final

Exemples de campagnes de communication réussies dans le domaine de la FEP
TEAMstages
Bien que n’étant pas centré sur la mobilité, une récente émission de télévision sur les stages en FEP montre que le
niveau d’attention pour les questions autour des stages peut être significativement augmenté. Pas par un
financement du gouvernement, mais pas une compagnie privée. Cela a potentiellement un impact positif sur
l’implication des employeurs et la disponibilité de stages de qualité. TEAMstages est une initiative conjointe d’une
école de FEP et d’une compagnie privée qui possède une grande compagnie de production pour la télévision et de
nombreux cinémas en Europe. TEAMstages consiste en dix équipes de participants à la FEP qui font des stages
dans dix compagnies différentes. Le tout est montré comme une docu-fiction.
Worldskills 120
WorldSkills est une association sans but lucratif ouverte aux agences ou organismes qui ont la responsabilité de
promouvoir la FEP dans leur région/pays respectif. Bien que Worldskills prône une forme très spécifique de
mobilité (à savoir que seuls les meilleurs de la classe sont autorisés à aller à une compétition nationale,
européenne ou mondiale), ils font un excellent travail de promotion de la FEP. Leur approche est très similaire aux
Jeux Olympiques. Cette compétition n’attire pas seulement beaucoup d’attention du public à l’échelle mondiale,
c’est aussi une compétition avec laquelle les hommes politiques de haut niveau se sentent connectés.
EuroSkills
EuroSkills est inspiré en partie par le concept de WorldSkills, mais il s’agit d’une autre organisation avec certaines
différences significatives. La mission d’EuroSkills est d’offrir aux organisations à l’intérieur des États Membres
européens (tels que gouvernement, organisations industrielles, établissements éducatifs et organisations
verseuses de subventions) une tribune pour améliorer de façon collective la qualité, les résultats et l’attrait de
l’éducation professionnelle et des compétences professionnelles. Actuellement, 20 pays participent, et EuroSkills a
une forte connexion avec des représentants de ces pays, qui ont un mandat pour promouvoir l’éducation
professionnelle dans leurs propres pays.
EuroSkills utilise aussi des compétitions professionnelles. Cependant, l’accent est mis sur la performance des
équipes plutôt que des individus. Ce n’est pas le maçon construisant un mur de briques qui est en compétition
avec les autres maçons ; ce sont les équipes qui bâtissent une maison. De plus, il n’y a pas que les métiers
techniques « durs » qui soient inclus. Les métiers européens qui sont qualifiés pour les compétitions varient depuis
les ressources naturelles jusqu’aux technologies et du transport au commerce, aux services et à l’administration.
Bien que la mobilité transnationale ne soit pas le but essentiel, la direction d’EuroSkills s’attend à ce que les écoles
qui participent aient également une proportion de personnel et d’étudiants mobiles plus importante après la
compétition. Avant, pendant et après la compétition, le personnel et les étudiants de l’école acquièrent une
expérience de la mobilité à travers un programme scolaire spécial. EuroSkills paie une partie des frais de voyage.
Une compagnie de relations publiques avec des bureaux dans chacun des 20 pays soutient EuroSkills dans ses
efforts de sensibilisation.
120 http://www.worldskills.org/site/public/index.php
MoVE-iT Rapport final
105

Qu’est-ce qui peut être fait
Afin d’atteindre l’objectif de 80.000 stages à l’étranger, beaucoup plus de gens
doivent être touchés. Cela peut être accompli seulement par une organisation
consciente de la communication, et par une communication avec les canaux
existants.
Développer, en coopération avec DG Communication, un plan de
communication pour la mobilité, en tant que partie du nouveau programme
intégré. S’assurer d’une coopération étroite avec les Agences Nationales.
Établir un groupe de travail sur la communication dans le cadre du réseau des
Agences Nationales. Co-développer, avec les Agences Nationales, des modèles
et des exemples d’outils de communication utilisés pour la mobilité. Ceux-ci
peuvent viser les entreprises, les organisateurs de stages et les participants.
MoVE-iT a identifié bien des exemples de guides existants qui peuvent être
distribués grâce à un réseau plus important.
Écrire un document de soutien pour les centres de contact européens existants
(c’est-à-dire EURES, Solvit, et EuropeDirect).
Publier un petit livret sur la mobilité en Europe en association avec une grande
compagnie d’édition. Faire de la publicité dans les journaux gratuits comme
Metro et Spits
Préparer des reportages pour les associations internationales de radiotélévision
telles que le European Broadcasting Union (EBU), l’Association of Commercial
TVs, les associations de télévisions régionales et locales (CIRCOM
international), l’association des télévisions internationales (groupe de Bruges),
City-TV s 121 .
Coordonner les efforts avec le centre de contact Europe Direct (qui sera
développé en un service de ligne directe pour les citoyens à part entière, pour
promouvoir un accès tout-en-un pour les citoyens).
Coopérer avec le Comité Européen Économique et Social et le Comité des
Régions pour organiser des discussions aux niveaux régional et local de
questions européennes, en impliquant la société civile.
Le Réseau des Régions apprenantes (programme R3L), mis en place par la
Commission et le Comité des Régions, est un exemple de diffusion et de
développement de la formation continue en Europe.
Examiner des possibilités de co-marquage (« co-branding »), c’est-à-dire utiliser
des marques à succès existantes telles que WorldSkills pour souligner les
avantages des stages à l’étranger.
Examiner des possibilités d’intéresser des organisations de tourisme à offrir des
packages spéciaux d’expérience du travail à l’étranger pour des groupes cibles
spécifiques.
Stimuler les établissements éducatifs à tenir compte de la « Journée de
l’Europe », en se focalisant spécifiquement sur ce que l’Europe fait pour
l’enseignement.
121 Radio Kraków SA, émission intitulée ‘Catch a job’. Il s’agit d’une émission spécialement destinée à ceux qui ont l’intention de travailler légalement
dans les pays de l’UE dans un futur proche.
106 MoVE-iT Rapport final

MoVE-iT Rapport final
107

8 Obstacles légaux et administratifs
La question des obstacles légaux et administratifs à la mobilité est une question
qui a été bien étudiée dans le contexte de l’UE. Une étude majeure a ainsi été
menée dans le cadre du programme Petra (1991-1995) afin d’identifier ces
obstacles et de développer des propositions pour les résoudre. Ce travail fut par la
suite mis à jour en inclus dans le Livre Vert de 1996 « Éducation, formation,
recherche : Les obstacles à la mobilité transnationale ». Le Livre Vert de 1996
traitait de tous les types de mobilité, tandis que la présente étude ne s’intéresse
qu’à celle des apprentis et des jeunes en cours de FEPI 122 .
Le Livre Vert de 1996 a identifié l’absence d’un statut légal et social clairement
défini pour les jeunes en stage à l’étranger comme l’obstacle majeur à la mobilité
dans un contexte de FEP. Les apprentis et les jeunes en cours de FEPI ont un
statut social et légal défini et reconnu dans leur pays d’origine ; c’est-à-dire celui
de salarié (apprentis avec un contrat délivré par une compagnie) ou d’étudiant
(jeunes suivant une formation professionnelle initiale à temps-plein dans un centre
de formation ou une école professionnelle). Chaque statut particulier confère
certains droits et obligations et assure que l’individu est couvert contre certains
risques par une couverture sociale et une assurance accidents et responsabilité
civile sur le lieu de travail ou le centre de formation. Cependant, le statut d’un
individu dans son pays d’origine est défini par les lois de ce pays, et n’est pas
automatiquement maintenu lorsqu’il participe à un projet de stage à l’étranger.
Recommandation 12 Considérer un statut légal pour les apprentis
Quels obstacles seront
traités
À la suite du Livre Vert de 1996, il a été proposé d’amender le règlement 1408/71 123
sur la sécurité sociale afin que les étudiants aussi (et pas seulement les travailleurs
salariés et non-salariés) soient couverts. Cela a été fait avec le règlement 307/1999
du 8 février 1999 124 . Ce règlement étend la couverture à « toute personne autre qu’un
travailleur salarié ou non salarié ou un membre de sa famille ou survivant au sens du
présent règlement, qui suit des études ou une formation professionnelle conduisant
à une qualification officiellement reconnue par les autorités d’un État membre et qui
est assurée dans le cadre d’un régime général de sécurité sociale ou d’un régime
spécial de sécurité sociale applicable aux étudiants ». Cela signifie que les
participants à des stages à l’étranger seront à présent en mesure de garder leur
couverture sociale – y compris la couverture pour les accidents du travail – à
condition d’être couverts par le système de sécurité sociale dans leur pays d’origine.
122 Ce résumé est basé sur les résultats de l’étude Petra, du Livre Vert de 1996 et de notre propre étude sur les obstacles légaux et administratifs, dont
un résumé peut être trouvé à l’Appendice C (Obstacles légaux et administratifs). Il s’inspire de plus des conclusions d’un atelier qui s’est tenu à
Bruxelles en juin 2006, où un groupe d’experts de FEP sur les questions légales et administratives avait été réuni pour discuter de ce thème. Un
certain nombre de barrières légales et administratives ont été identifiées.
123 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.douri=CELEX:31971R1408:EN:HTML
124 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.douri=CELEX:31999R0307:EN:HTML
MoVE-iT Rapport final
109

L’introduction de cet amendement au règlement du Conseil 1408/71 ne résout pas
tous les problèmes concernant le statut social et légal des apprentis et des jeunes
en cours de FEPI en stages à l’étranger dans l’UE. Le problème ici est plutôt
complexe, et provient du fait qu’en termes de loi de la Communauté, deux notions
d’employé doivent être distinguées 125 : Dans le traité de la CE et le règlement
1612/68, un « travailleur » est défini comme toute personne qui exécute un travail
moyennant rémunération pour une autre personne et sous sa direction, même si
c’est à court terme et que la rémunération offerte est insuffisante pour la
subsistance. Le règlement du Conseil 1408/71, au contraire, définit simplement les
travailleurs comme des personnes qui sont assurées ou couvertes par un système
de sécurité sociale pour employés, sans se soucier de savoir si il ou elle est
réellement employé(e) ou pas. Cette contradiction dans la loi de l’UE signifie que
l’amendement au règlement 1408/71 ne résout qu’une partie du problème, à savoir
celui qui est lié aux problèmes de sécurité sociale. Les conséquences de ceci
peuvent être brièvement résumées comme suit :
Si le projet de mobilité est organisé comme un séjour dans une école
professionnelle ou un centre de formation, le participant a un statut d’étudiant ; si
le projet de mobilité est organisé comme un stage de travail dans une compagnie
privée ou publique et est rémunéré, le participant reçoit le statut d’employé
(travailleur). Cependant, si le séjour est organisé comme un stage de travail et que
le participant ne reçoit pas de rémunération, il ou elle n’a pas de statut social et
légal clairement défini en ce qui concerne certains problèmes cruciaux sur tout lieu
de travail (voir plus bas).
Cette dernière forme de mobilité transnationale signifie que le participant n’est
considéré ni étudiant ni employé en relation avec certains aspects cruciaux. Dans
certains États Membres, la législation nationale a fourni une forme de protection
légale pour ce groupe. Dans la plupart de pays européens, l’absence de statut
légal clair pour gouverner les liens et les relations entre le participant et la
compagnie hôte peut donner naissance à deux problèmes particuliers.
Résidence
Santé, sécurité et assurance responsabilité sur le lieu de travail
La législation européenne existante donne le droit à tout citoyen de l’UE de
séjourner dans un autre État Membre à des fins d’éducation/formation, de travail
ou de recherche d’emploi, ou de tourisme, jusqu’à trois mois. Si la personne à
l’intention de rester plus de trois mois, elle doit faire une demande auprès des
autorités du pays hôte pour obtenir la résidence. Pour qualifier pour la résidence,
elle doit dans la plupart des cas présenter un contrat de travail avec une
compagnie dans le pays hôte ou un certificat d’inscription dans un établissement
éducatif dans le pays hôte, de même que la preuve de ressources suffisantes et de
couverture par une assurance maladie. À cause de leur absence de statut, les
participants pourraient ne pas être capables de fournir ces documents.
125 Ce qui suit est un résumé de cet argument dans Schuler, R.: Questions on the status of the young volunteers, in Sieveking, K. (ed.): European
Voluntary Service for young People, Frankfurt am Main 2001, p.200-201.
110 MoVE-iT Rapport final

En principe, les participants originaires de pays hors-UE venant dans l’UE, et les
jeunes de l’UE allant dans des pays hors-UE doivent demander un visa pour entrer
dans le pays hôte en question. Les jeunes résidant dans un État Membre de l’UE
qui sont de nationalité hors-UE et porteurs d’un passeport hors-UE peuvent aussi
avoir besoin d’un visa pour entrer dans un autre État Membre de l’UE.
Des problèmes de résidence peuvent aussi surgir pour les personnes qui
souhaitent entreprendre un stage de travail non-rémunéré dans un autre pays
européen pour une période de plus de trois mois.
Les limitations existantes pour entreprendre un stage de plus de trois mois
pourraient constituer une barrière pour la croissance des stages à long terme,
limitant ainsi l’impact d’une expérience de mobilité. Ce problème a été soulevé en
connexion avec le Service Volontaire Européen (SVE) dans le programme
Jeunesse, où les participants se plaignent de difficultés pour obtenir des visas,
surtout pour les participants originaires de pays non-membres de l’UE, ainsi que
de procédure prolongées et de prix élevés pour les visas. C’est peut-être parce
que la plupart des stages organisés dans le cadre par exemple du programme
Léonard de Vinci sont d’une durée de moins de trois mois, où le problème
n’apparait pas dans la même mesure. Cependant, si la durée de ces séjours à
l’étranger est prolongée, cela pourrait devenir un vrai problème ici aussi, surtout
pour les participants venant de pays tiers.
Dans le programme Léonard de Vinci, les stages de travail sont prévus pour des
durées de plus de 3 mois, donc la barrière pourrait bien être pertinent ici aussi.
Notre étude montre qu’il y a un accent mis sur les stages courts en Europe (moins
de 6 semaines ou de 6 à 12 semaines) bien qu’il y ait des différences entre les
pays. La République Tchèque, par exemple, montre une croissance constante des
stages plus longs (3 à 6 mois ou même plus de 6 mois). En Allemagne, les stages
plus longs semblent aussi gagner en importance, ce qui est surtout un effet de
programmes particuliers, nationaux ou bilatéraux (les données allemandes pour
2005-2006 n’incluent pas les stages dans le cadre du programme Léonard de
Vinci). Une croissance similaire dans les stages plus longs peut-être vue en
Autriche, Pologne, République Slovaque et Finlande.
Au Danemark, les stages longs (y compris de plus d’1 an) sont particulièrement
stimulés par le programme national PIU, qui est responsable pour la plus grande
part de la mobilité transnationale en cours de FEPI. Les données détaillées pour
2005 ne sont pas encore disponibles, mais on s’attend à ce que les choses soient
les mêmes qu’en 2004 (environ deux tiers de participants à la FEPI effectuant un
stage dans le cadre du programme PIU font un stage de plus de 6 mois, ce qui
serait le cas pour environ 900 participants).
Qu’est-ce qui a été fait
Les règles et les procédures pour la délivrance de visas sont la responsabilité des
États Membres individuels, et donc la portée d’une intervention au niveau
supranational est limitées. Dans la « Recommandation du Parlement Européen et
le Conseil de 10 juillet 2001 sur la mobilité à l’intérieur de la Communauté des
étudiants, personnes en formation, volontaires et enseignants et formateurs »
MoVE-iT Rapport final
111

(2001/613/EC) 126 , le Conseil et la Parlement exhortent les États Membres à
simplifier et accélérer les demandes de visa pour les groupes cible en question
autant que possible.
Le Comité Européen de Coopération Légale sous l’égide du Conseil de l’Europe a
publié une étude « Bonnes pratiques concernant le mouvement des personnes
entre les États Membres du Conseil de l’Europe » (CDCJ (2005) 2) 127 , qui liste les
pratiques concernant la simplification et/ou l’abolition des procédures de visa
entre les pays d’Europe. De même, le Youth Forum/Forum Jeunesse (association
d’organisations nationales de jeunes et d’ONG internationales dans le domaine de
la jeunesse en Europe) a lancé une campagne : « GetVisable » 128 pour faire
pression dans le but d’obtenir la simplification ou l’abolition pure et simple des
procédures de visa entre pays européens.
À un niveau plus pratique, la Commission Européenne a mis en place un service
d’assistance SOS Volontaires pour les participants au Service Volontaire Européen
(SVE) 129 . Dans le cadre des services offerts par ce service, les participants et
participants potentiels peuvent consulter un registre de procédures de visas de
tous les pays associés avec le SVE sur la page officielle du programme
Jeunesse 130 . La Commission offre aussi d’écrire une lettre de soutien pour tous les
participants afin de faciliter la demande de visa. 131
Qu’est-ce qui peut être fait
Les solutions potentielles concernant les problèmes légaux sont complexes ; pour
cette raison, un article séparé a été produit sur ce sujet 132 . Les conclusions
principales concernant ce qui peu être fait sont :
Considérer un statut légal spécifique pour les apprentis à travers toute l’UE, sur
la base d’une définition commune. Jusqu’à ce que ce soit faisable, une solution
pourrait être que l’on puisse exporter son statut pour un temps limité sous la
législation du pays d’origine (y compris la loi du travail) et rester sous sa portée
excepté pour les lois d’ordre public dans le pays hôte. Un accord obligatoire
entre les organisations d’origine et d’accueil fournirait l’information mutuelle
nécessaire.
Couvrir la situation des apprentis dans les provisions de la CE sur le droit de
rester. Jusqu’à ce qu’il y ait une définition commune à l’échelle de la CE,
contempler la grande diversité des possibilités. Le lieu où l’apprentissage a lieu
(établissement éducatif ou de formation, ou à l’inverse un lieu de travail typique,
par exemple une compagnie) pourrait être un facteur déterminant pour les
inclure, soit dans les règles pour travailleurs ou dans les règles pour étudiants.
Le fait que l’apprentissage soit rémunéré ou pas pourrait aussi être un critère.
126 http://europa.eu.int/eur-lex/lex/JOIndex.doihmlang=en
127 Peut être consulté à http://www.getvisable.org/index.phpsection=25
128 www.getvisable.org
129 Sous l’égide du Service Volontaire Européen, les jeunes en Europe ont la possibilité d’entreprendre des stages de travail d’une durée de 3
semaines à 12 mois dans des organisations offrant des activités non-lucratives, non-rémunérées qui profitent à la communauté dans le cadre d’un
projet de service volontaire reconnu par la Commission Européenne. Les participants reçoivent de l’argent de poche mais pas de vrai salaire pour
leurs efforts. Le SEV fait partie du programme Jeunesse de la Commission.
130 http://ec.europa.eu/youth/program/sos/vh_mobility_en.html
131 Voir le document « General recommendation for visa/residence permit application for the benefit of the youth programme participants », p. 5. Le
document peut être consulté sur http://www.getvisable.org/index.phpsection=25
132 Voir : Appendice C : Mobilité Transnationale dans l’UE pour les apprentis et les autres jeunes en cours de FEP : barrières légales et solutions.
112 MoVE-iT Rapport final

Surveillance de la mise en œuvre correcte des règles suivantes dans le cadre de
la loi de la CE :
– les apprentis, s’ils sont assimilés à des étudiants (ou en fin de compte
ramenés sous la juridiction des mêmes règles) en ce qui concerne le droit de
séjour n’auraient pas besoin de prouver mais juste de déclarer des
ressources suffisantes ;
– les permis de résidence ne sont plus obligatoires pour les citoyens de l’UE,
y compris les apprentis de toute sorte ;
– les permis de travail sont abolis pour tous les citoyens de l’UE et ne
s’appliquent normalement pas aux apprentis, même avec l’effet des
restrictions transitoires à l’accès à la suite de l’élargissement.
Ici, on pourrait faire une distinction pour maintenir les permis de travail pour
certaines catégories, par exemple les apprentis rémunérés sans restriction de
déplacement ;
Clarifier si nécessaire, par exemple par une communication de la Commission,
que les travailleurs de pays tiers, s’ils sont en apprentissage dans une
compagnie dans un autre État Membre, tombe sous le coup de la règle
existante qui dit que les permis de travail ne peuvent pas être exigés dans le
pays où le stage prend place.
En ce qui concerne la coordination par la CE de la sécurité sociale dans le
domaine des allocations de chômage, la condition de résidence devrait être
levée, si le but du séjour à l’étranger n’est pas de chercher du travail mais de faire
un apprentissage, si dans le pays d’origine les apprentis ne sont pas exclus des
allocations de chômage. Un formulaire E spécifique pour les apprentis ou une
extensiondelaportéeduformulaire E 303 pourrait être envisagés.
Recommandation 13 Développer des mesures traitant de la santé, de la sécurité et de
l’assurance responsabilité sur le lieu de travail
Quels obstacles seront
traités
La législation existante européenne et nationale traite des questions de santé et de
sécurité ainsi que de la responsabilité de l’employeur sur le lieu de travail. Ces
dispositions s’appliquent aux travailleurs en général, mais comme la définition de
« travailleur » dans la législation européenne appropriée aussi bien que dans la
législation nationale dans la plupart des pays européens est liée à la rémunération,
elles ne s’appliqueront pas – à l’exception de quelques États Membres – aux
participants dans des stages de travail non-rémunérés venant de l’étranger. Ou du
moins ils tomberont dans une zone d’incertitude, où la couverture est aléatoire.
Le résultat en est que soit la couverture des participants est aléatoire (ou
inexistante), soit ils doivent contracter une assurance privée coûteuse pour
s’assurer d’être couverts. Bien sûr, cela ne serait pas nécessaire dans les cas où il
est possible de négocier un salaire pour le participant. Cependant, bien des
compagnies ne veulent pas payer un salaire aux jeunes en cours de FEPI en
stages de courte durée. Si elles acceptent de payer un salaire (et par voie de
conséquence d’accorder le statut de travailleur au participant), il ou elle sera dans
bien des cas rémunéré selon le salaire minimum pour les travailleurs, ce qui rend
cette option peu attrayante pour la plupart des compagnies. Ainsi, la plupart des
stages ne sont pas rémunérés.
MoVE-iT Rapport final
113

À cause du manque de statut social et légal clairement défini, les aspects
gouvernant la relation entre le participant et la compagnie hôte doivent être réglés
par un contrat spécifique. Dans ce contrat, les responsabilités et les devoirs pour
toutes les parties impliquées en ce qui concerne les questions problématiques (par
exemple la responsabilité de l’employeur, la santé et la sécurité sur le lieu de
travail, les horaires de travail, etc.) doivent être clairement définies. Pour
l’organisateur de stages individuel dans une école professionnelle ou une
entreprise, cela peut être un défi intimidant, vu ce qui est en jeu – surtout s’il n’y a
pas de savoir-faire légal dans l’organisation qui peut apporter de l’aide pour cette
tâche. Beaucoup d’organisateurs se sont essayés à dresser leurs propres contrats,
amis la validité de ces contrats est souvent douteuse.
Qu’est-ce qui a été fait
Plusieurs projets de développement et des intervenants impliqués ont essayé de
rédiger des contrats modèles que les organisateurs de stages peuvent télécharger
par internet pour les utiliser (directement ou en les adaptant) pour s’assurer que les
participants seront couverts par les même règlements de santé et de sécurité ainsi
que les règles de responsabilité que la main d’œuvre « normale ». Cependant, la
plupart de ces contrats sont développés avec un groupe cible particulier en vue,
ou pour être utilisés seulement dans certains pays, et pourraient être
problématiques à utiliser dans d’autres contexte à moins d’être adaptés et vérifiés
par des experts en matière légale.
Exemples
Modèles de contrats pour stages
Un exemple de modèle de contrat générique, développé par l’organisation danoise Cirius pour être utilisé dans le
cadre du programme de stages PIU peut être trouvé sur http://www.ciriusonline.dk/Default.aspxID=596.
Une version pour les stages agricoles, développée par un partenariat transnational dans le cadre du programme
Léonard de Vinci, peut être consultée sur http://www.rouffach.educagri.fr/mobility-eu/
Accords avec les compagnies d’assurance
Une autre façon de réduire les risques est de passer des accords avec les compagnies d’assurance pour les cas
d’études à l’étranger. Beaucoup d’écoles de FEP le font déjà. Pour les apprentis qui sont « tout seuls », un modèle
similaire utilisé dans le Service Volontaire Européen (SVE) pourrait être utilisé 133 . Dans ce cas, la CE a passé un
accord avec une compagnie d’assurance privée.
Dans le Service Volontaire Européen, le problème spécifique de la responsabilité a
été abordé d’une façon différente. Ici, un accord a été passé avec une compagnie
d’assurances privée, qui a monté un contrat global qui offre une assurance
responsabilité 24 heures sur 24 (ainsi que plusieurs autres services d’assurance)
en rapport avec le séjour à l’étranger. Ce contrat global est payé par la
Commission Européenne et offert gratuitement au participant individuel ; la seule
condition étant qu’il remplisse et signe un formulaire spécial prévu à cet effet 134 .
133 http://www.ec.europa.eu/youth/program/insurance/volunt_guide_evs2003_en.pdf
134 Pour davantage d’informations sur ce système d’assurance, voir www.ec.europa.eu/youth/program/insurance/volunt_guide_evs2003_en.pdf
114 MoVE-iT Rapport final

Qu’est-ce qui peut être fait
Dans la mesure où le problème provient essentiellement d’un échec à inclure les
jeunes en stages non rémunérés à l’étranger sous la définition de « travailleurs »
dans la législation communautaire appropriée, il est recommandé que des efforts
pour étendre cette couverture en amendant les règlements existants soient menés
aussi rapidement que possible. Cependant, dans la mesure où cela pourrait être
une tâche difficile et prenante, il est de plus recommandé que la Commission
prenne des mesures vers une utilisation des contrats plus réglementée pour gérer
ces questions.
Une proposition de solution pourrait consister à laisser des experts en matière
légale, à la fois au niveau européen et national, examiner attentivement les
modèles utilisés actuellement et mettre au point des directives minutieuses qui
devront être suivies par l’organisateur de stages individuel. Celles-ci pourraient par
exemple être rendues disponibles sur le site web du programme Léonard de Vinci.
Ces directives pourraient être accompagnées de modèles de contrats, mais un
grand soin devra être apporté à les rendre aussi simples et conviviaux que
possible, afin d’augmenter la transparence.
Des contrats trop longs et trop compliqués pourraient aussi décourager les
entreprises de prendre des apprentis étrangers en stage.
D’autres solutions que nous proposons sont :
Jusqu’à ce qu’il y ait un statut commun et des règles spécifiques sur la
coordination des systèmes de sécurité sociale dans la CE, s’assurer que les
apprentis (de même que les étudiants, d’ailleurs) ne manquent jamais d’être
assurés, en particulier pour ce qui est de la santé, ni dans le pays d’origine, ni
dans le pays d’accueil, à cause du conflit entre différents systèmes. Il pourrait y
avoir un formulaire électronique spécial pour les apprentis (et étudiants) leur
permettant d’exporter leur assurance maladie, s’ils en ont une, pour la durée de
leur formation, mais ceci impliquerait qu’ils soient déjà inscrits comme apprenti
(ou étudiant), ou être en mesure de s’inscrire dans leur pays d’origine lorsqu’ils
commencent leur apprentissage (ou leurs études) directement à l’étranger, ce
qui demande plus de flexibilité qu’il n’y en a aujourd’hui.
Des contrats globaux et centraux d’assurance pour les participants, comme
dans le programme SVE
En parallèle avec le développement et l’utilisation d’accords modèles,
encourager les États Membres à édicter des normes minimales pour tous les
apprentis (y compris les volontaires) dans le domaine des accidents du travail et
maladies professionnelles. Pour les apprentis venant de pays où une telle
protection existe, l’exportabilité temporaire du statut social résoudrait le
problème.
Inciter les États Membres à maintenir les avantages sociaux et fiscaux pour les
parents qui entretiennent financièrement l’apprenti (même s’ils n’émigrent pas)
en ce qui concerne une personne effectuant un apprentissage dans un autre
État Membre, là où cela n’est pas le cas.
Inciter les États Membres qui ne l’ont pas déjà fait dans leurs accords fiscaux
bilatéraux à prendre en compte la situation des apprentis internationaux
rémunérés afin d’éviter la double imposition.
MoVE-iT Rapport final
115

Développer des listes de vérification de risques pratiques et contrôles pour
l’assurance santé, sécurité et responsabilité.
Établir des contrats globaux d’assurance pour les apprentis à l’étranger.
Recommandation 14 Améliorer l’accès aux informations existantes
Quels obstacles seront
traités
En plus des problèmes liés à la résidence et à la santé, sécurité et responsabilité
sur le lieu de travail, les participants aux stages à l’étranger peuvent rencontrer
d’autres problèmes liés aux questions légales et administratives - par exemple liés
au logement, à la criminalité, aux banques, etc. Ces problèmes peuvent ne
s’appliquer qu’à peu de participants, mais peuvent néanmoins représenter un
obstacle énorme à la fois avant et pendant l’expérience de mobilité. Comme elles
sont souvent de nature idiosyncratique, il n’est pas possible de les aborder de
façon générale sinon en offrant des informations sur les endroits où des
informations et des conseils sont disponibles. Le problème ici n’est pas vraiment la
diffusion de l’information, mais le lieu et l’accessibilité des informations pertinentes
– surtout pour les jeunes d’autres pays, qui n’ont que des connaissances
antérieures limitées et qui pourraient avoir des difficultés avec la langue.
Qu’est-ce qui a été fait
La plupart des pays européens ont des « Centres d’Information Jeunes », qui sont
des centres d’information spéciaux pour les jeunes où l’on trouve tout en un seul
endroit, et où ils peuvent se rendre avec pratiquement n’importe quelle question.
Ils sont conçus spécifiquement pour répondre aux besoins des jeunes, et sont
ouverts à tous les jeunes sans exception et sans rendez-vous. Ils fournissent des
informations sur une grande variété de sujets, dans une variété de formes,
préparées à la fois pour les jeunes en général et pour des groupes de jeunes avec
des besoins particuliers. Quand c’est nécessaire, ils renvoient l’utilisateur vers un
service spécialisé. Davantage d’informations sur les caractéristiques des Centre
d’Information Jeunes peuvent être trouvées dans la Charte Européenne
d’Information de la Jeunesse 135 . Les informations que ces centres fournissent
peuvent être liées à des portails comme Ploteus et EURES.
Un bon nombre de ces centres d’information jeunesse ont développé un
savoir-faire particulier concernant les jeunes de l’étranger et les problèmes
spécifiques et besoins d’information que ceux-ci peuvent avoir vis-à-vis des
autorités, par exemple. Les participants à des projets de mobilité peuvent donc
utiliser ces centres pour obtenir des informations et des conseils sur tout problème
qu’ils pourraient avoir. Avant le départ, ils peuvent consulter un site web mis en
place par l’Agence Européenne pour l’Information et le Conseil des Jeunes
(ERYICA), qui peut les aider à obtenir des informations sur quantité de questions
pratiques ainsi que leur donner les emplacements des centres information jeunes
dans le pays hôte et des liens vers leurs sites web 136 . Cependant, le concept
d’informations jeunes n’est pas également répandu dans tous les pays européens,
et la couverture est donc inégale.
135 http://www.eryica.org/WebPortal/DesktopDefault.aspxAlias=Rainbow&TabID=33&Lang=en
136 www.infomobil.org
116 MoVE-iT Rapport final

Exemples de sites web pour les jeunes sur les questions légale et administrative
ERYICA
Centres Information Jeunes 137 , (ERYICA 138 ), Association Européenne des Associations d’Information et de Conseil
de la Jeunesse 139
GetVisable
Le Youth Forum/Forum Jeunesse (association des organisations de jeunes nationales et ONG internationales dans
le domaine de la jeunesse en Europe) a lancé une campagne : “GetVisable” pour faire pression sur les autorités
pour la simplification ou l’abolition pure et simple des procédures de visa entre pays européens.
Qu’est-ce qui peut être fait
Il est recommandé que davantage d’efforts soient faits afin de promouvoir l’idée de
l’information de la jeunesse et des centres information jeunes en rapport avec la
mobilité des jeunes en Europe.
Une proposition de solution pourrait être de fournir des subventions pour
augmenter la présence de l’information destinée aux jeunes sur internet ; soit en
traduisant et en adaptant certains sites web nationaux déjà existants, ou en
développant davantage le site web européen. D’autres solutions peuvent être :
Promouvoir la valeur d’Europass dans le domaine de l’apprentissage et
examiner la faisabilité de rendre la remise d’un certificat Europass obligatoire,
sur demande de l’apprenti, dans le cadre d’accords bilatéraux. Dans tous les
cas, en faire un des ingrédients des accords modèles proposés aux
organisateurs d’apprentissage. Les Centres Nationaux Europass sont déjà en
place. Ce système doit avoir une valeur pour l’individu. Promouvoir la valeur
d’Europass.
Fournir des subventions pour augmenter la présence de l’information pour les
jeunes sur internet.
Il est proposé de mettre en place une page web avec des informations sur les
procédures de visa actuelles des pays engagés dans le programme Léonard de
Vinci, en analogie avec ce qui a été fait pour le Service Volontaire Européen
dans le cadre du programme Jeunesse. Comme les procédures sont similaires,
ceci est possible sans grande dépense en termes de ressources.
137 www.infomobil.org
138 http://www.eryica.org/WebPortal/DesktopDefault.aspxAlias=Rainbow&TabID=33&Lang=en
139 http://www.eryica.org/WebPortal/DesktopDefault.aspxAlias=Rainbow&TabID=33&Lang=en
MoVE-iT Rapport final
117

9 Recommandations et plans d’action pour
les intervenants
Mesures et actions pour chaque acteur
Ce chapitre identifie quelles recommandations et actions peuvent être adoptées
par les acteurs à chaque niveau. Cependant, il est critique de souligner qu’aucune
de ces recommandations ou actions en elles-mêmes n’augmenteront la mobilité,
mais qu’un effort concerté, impliquant tous les intervenants et acteurs est
nécessaire pour produire une augmentation de la mobilité parmi les apprentis et
les autres jeunes en cours de FEPI.
Institutions Européennes,
Secteurs et Réseaux
Deux acteurs principaux sont identifiés au niveau européen, la Commission
Européenne et les partenaires sociaux au niveau de l’UE. Dans la section suivante,
nous examinons le rôle que chaque ensemble d’acteurs peut jouer pour soutenir la
mobilité des apprentis et des autres jeunes en cours de FEPI.
Lorsque l’on identifie les obstacles-clés à la mobilité des apprentis et des autres
jeunes en cours de FEPI, il est clair que chaque acteur a des points de vue et des
expériences différentes. Ce qui est important ou pas dépend bien sûr de celui à
qui vous posez la question – différents groupes ont différentes priorités, et le
décalage entre le niveau européen et national joue un rôle aussi : ce qui est perçu
comme un obstacle très sérieux dans un pays peut être vu comme mineur dans
d’autres. Si nous limitons notre cadre à l’« Europe » en général, et à la Commission
Européenne en particulier, les défis principaux se situent aux interfaces entre
acteurs et piliers. L’étude MoVE-iT a identifié et confirmé un certain nombre de
points faibles qui doivent être abordés pour accroitre la mobilité.
La Commission Européenne
La Commission Européenne peut jouer un rôle en stimulant la mobilité des
apprentis et des autres jeunes en cours de FEPI. La CE peut prendre les mesures
suivantes :
Fournir davantage de fonds pour promouvoir la mobilité dans les pays où il n’y a
actuellement de fonds ni au niveau national, ni au niveau des secteurs
d’activité ;
Inclure un budget spécifique (assigné) pour les apprentis dans le nouveau
programme de Formation Continue tout au long de la Vie (2007-2013) ;
S’assurer que la qualité en mobilité est évaluée et reconnue à l’aide d’outils
acceptés au niveau de l’UE (c’est-à-dire Europass, et une fois adoptés EQF et
ECVET) et en rendre le financement dépendant ;
Recueillir des données sur les progrès et les tendances de la mobilité, identifiés
par un système de suivi rationnel à travers l’Europe, traitant de toute la mobilité,
pas seulement des programmes financés par l’UE ;
MoVE-iT Rapport final
119

Promouvoir la mise en œuvre de politiques nationales sur la mobilité en FEPI
dans les pays européens à travers des accords au sein du Conseil ;
Initier la mise en œuvre d’une politique commune entre la DG Éducation, la DG
Markt et les autres DG ;
Stimuler le dialogue social sur la mobilité ;
Développer des outils pour réduire les risques pour ceux qui sont impliqués
dans l’expérience de mobilité (c’est-à-dire assurance, lettres de soutien, bases
légales) ;
Synthétiser et diffuser les résultats des expériences de mobilité (outils, bonnes
pratiques).
Partenaires sociaux au niveau européen
Les partenaires sociaux sont bien placés pour soutenir la poussée à encourager la
mobilité parmi les apprentis et les autres jeunes en cours de FEPI. Le document
commun compilé par les partenaires sociaux au niveau européen intitulé
« Réactions des Partenaires Sociaux Européens dans le Cadre de la Consultation
sur le Mémorandum de la Commission sur la Formation Continue » indique que les
partenaires sociaux sont très conscients de la position-clé qu’ils occupent 140 . Les
partenaires sociaux pourraient être plus proactifs et en particulier, les
organisations professionnelles au niveau européen pourraient soutenir la mobilité
des apprentis et des jeunes en cours de FEPI en prenant les initiatives suivantes :
Mettre à l’ordre du jour et promouvoir le dialogue social sur la mobilité en
FEPI 141 ;
Initier et financer la recherche sur les avantages et sur les futurs profits
potentiels de la mobilité dans les secteurs et les branches d’activité ;
Débuter un suivi pour amener les chiffres de mobilité financée par les secteurs
d’activité à la table de négociations ;
Développer un plan d’action stratégique sur la mobilité en FEPI, en collaboration
avec et en ce qui concerne les secteurs-clés ;
Recueillir et diffuser les bonnes pratiques, les instruments et les produits issus
de la réalité au niveau des branches et des secteurs d’activité.
Ministères nationaux
En plus de soutenir les initiatives de la CE, les autorités nationales peuvent aussi
jouer un rôle en stimulant la mobilité des apprentis et des autres jeunes en cours
de FEPI, surtout par les actions suivantes :
Développer des politiques stratégiques sur la mobilité en FEPI (un plan d’action
national), envoyant ainsi un signe fort à tous les acteurs impliqués 142 ;
Créer des programmes nationaux et un financement national ;
Coordonner et rationaliser les activités et prendre des initiatives jointes de la
part des ministères appropriés (c’est-à-dire Éducation, Emploi, Économie) en
impliquant les acteurs pertinents du monde des fournisseurs de FEP et de
l’emploi ;
140 Réactions des Partenaires Sociaux Européens dans le Cadre de la Consultation sur le Mémorandum de la Commission sur la Formation Continue
(2001). Document de soutien pour la Communication de la Commission Faire d’une Zone Européenne de Formation Continue une Réalité. Direction
Générale Éducation et Culture et Direction Générale Égalité et Affaires Sociales.
141 Comme il fut fait lors de la conférence sur la Mobilité le 14 septembre 2006 à Bruxelles :
http://ec.europa.eu/employment_social/social_dialogue/sectoral_en.htm
142 Les Conseils d’Éducation Nationaux Européens ont indiqué qu’ils incluraient la mobilité en FEP dans leur programme d’action à partir de 2007. Voir
leur présentation de position dans l’Appendice N.
120 MoVE-iT Rapport final

Promouvoir une base légale pour l’inclusion de stages à l’étranger dans le
cursus de la FEP. Ceci concerne en partie un règlement concernant la
reconnaissance, validation et certification des compétences et résultats
d’apprentissage dans les pays, secteurs et branches où celles-ci ne sont pas
présentes ;
Conduire des études sur les avantages, obstacles et solutions pour la mobilité ;
Mettre en place une base de données de suivi qui peut être utilisée pour
rapporter les avancées, par exemple dans le Programme de Réforme
Nationale ;
Établir des zones de confiance mutuelle entre les différents corps intermédiaires
nationaux et établir des memoranda d’entente entre différents pays.
Institutions : Entreprises et
Fournisseurs de FEP
Les acteurs dans cette catégorie incluent entreprises et employeurs, fournisseurs
de FEP et aussi les organisations intermédiaires telles que réseaux de branches et
de secteurs, agences d’emploi et chambres de commerce. Les paragraphes
suivants présentent chaque groupe d’acteurs.
Entreprises et Employeurs
En supposant que des actions soient entreprises à ce niveau intermédiaire, les
employeurs ont un rôle à jouer. Ils peuvent soutenir la mobilité des apprentis et des
autres jeunes en cours de FEPI par les actions suivantes :
Collaborer avec les partenaires des organisations éducatives et de secteurs qui
sont impliquées dans les programmes et les projets de mobilité ;
Former des alliances et des réseaux stratégiques avec les fournisseurs
d’éducation et d’autres entreprises afin d’augmenter la qualité et le nombre des
stages ;
Mettre en place des mesures de soutien financier viable, comme par exemple
des subventions, des prêts, des investissements en assurance qualité et
d’autres investissements ;
Développer les compétences des instructeurs sur le lieu de travail pour guider
les apprentis de l’étranger (par exemple en formant ou en envoyant les
instructeurs à l’étranger pour des périodes brèves) ;
Créer, soutenir et/ou développer des centres de services communs pour les
stages (à l’étranger) ;
Développer un dialogue structuré avec les services en charge de la validation et
certification individuelle des apprentis afin de reconnaitre les résultats
d’apprentissage obtenus pendant leur formation (y compris l’expérience de
mobilité).
Fournisseurs de FEP
L’Europe se caractérise par une grande diversité de systèmes d’éducation et de
formation. Les différences s’étendent depuis l’âge moyen des apprentis, en
passant par la durée et la structure des cursus de FEPI jusqu’au nombre de
participants inscrits en FEPI et à la variété et au nombre de cursus de FEPI offerts.
Aussi, la façon dont les fournisseurs de FEP sont organisés diffère dans une large
mesure. Cependant, tous les pays en Europe sont confrontés à des défis
similaires, c’est-à-dire un manque de postes de formation dans l’industrie et un
manque d’intérêt de la part des jeunes doués d’effectuer une FEPI. Le rôle de la
MoVE-iT Rapport final
121

FEP en tant qu’acteur est d’aider à créer une société compétitive et cohésive en
produisant une main d’œuvre hautement qualifiée qui est en mesure de répondre
aux demandes de capacités d’adaptation dans l’économie du savoir.
Les fournisseurs de FEP peuvent jouer un grand rôle pour stimuler la mobilité.
Leurs apports principaux sont :
Développer une stratégie d’internationalisation et de mobilité, liée à une
infrastructure interne de qualité et un financement stable et adéquat (public,
privé, autofinancement) d’un certain nombre d’activités centrales ;
Améliorer la compétence du personnel qui organise la mobilité aussi bien que
des enseignants, formateurs et tuteurs impliqués ;
Investir dans des partenariats transnationaux à long terme, créant une base
formelle pour la coopération et l’échange parmi les étudiants et les compagnies
pour des stages de qualité ;
Mettre en place un système d’assurance qualité pour les stages, suivant le
contenu et reconnaissant les compétences acquises à l’étranger ;
Après avoir adopté des outils reconnus à l’échelle de l’UE comme ECVET et
Europass, augmenter la transparence et la qualité des programmes
d’enseignement offerts ;
Diriger une communication proactive vers les étudiants, afin de les sensibiliser
au fait que les stages à l’étranger sont une chance pour tout le monde.
Organisations intermédiaires
Une organisation intermédiaire peut servir de lien entre écoles et employeurs. Elle
peut être une organisation unique, une organisation sans but lucratif récemment
créée, une compagnie commerciale ou une collaboration entre plusieurs
institutions dans une communauté. Elles peuvent fournir des contacts et des
conseils face-à-face, ou fournir surtout des services en ligne.
Le rôle de l’intermédiaire peut être de connecter les écoles, les entreprises, les
organisations de jeunes avec les lieux de travail et les ressources de la
communauté. Les structures suivantes servent d’exemples d’organisations
intermédiaires : réseaux et partenariats existants de fournisseurs de FEP et
d’employeurs, réseaux de branches et de secteurs et agences nationales (dans un
rôle modifié par rapport à la situation actuelle). Des exemples du monde du travail
incluent : Chambres d’artisanat et chambres de commerce, centres de formation,
structures responsable pour gérer les fonds destinés à la formation, organisations
d’affaires, agences nationales, sites web d’offres d’emploi, agences de travail
temporaire et agences nationales pour l’emploi. Elles doivent être définies au cas
par cas, selon le contexte de l’État Membre.
Certains des avantages de la mise en place de la mobilité à travers des
organisations intermédiaires sont une accumulation de connaissances sur la
mobilité européenne, un professionnalisme accru, et un plus grand nombre de
transactions à moindre prix (réduction de coût ou même profit) et un « point de
contact unique » pour les différents intervenants.
122 MoVE-iT Rapport final

Les organisations intermédiaires peuvent soutenir la mobilité des apprentis et
des autres jeunes en cours de FEPI principalement à travers :
Gérer les stages et organiser un soutien pour les apprentis et les autres jeunes
en cours de FEPI en stages à l’étranger ;
Assister l’organisation de la mobilité, dans toutes ses phases (orientation,
préparation, pendant le séjour, évaluation et compte-rendu) ;
Aider à trouver et à rassembler des ressources complémentaires ;
Se comporter en tant que centre de service partagé pour les PME qui ne
peuvent pas acquérir ce savoir-faire dans leur entreprise ;
Développer et gérer des sites web sur les possibilités de mobilité et des sites de
mise en contact qui répondent aussi bien aux besoins des apprentis, des écoles
et des employeurs ;
Créer des communautés de pratique pour les organisateurs de mobilité.
Recommandations-clés et actions
La section suivante aborde à tour de rôle chacun des cinq obstacles principaux à
la mobilité des apprentis et des autres jeunes en cours de FEPI identifiés par notre
étude. Un certain nombre de recommandations sont présentées pour surmonter
chaque obstacle. De plus, les actions spécifiques que les parties en contact
devraient réaliser pour suivre ces recommandations sont soulignées.
Qualité
En particulier, comme nous l’avons soulignés dans la section sur les Obstacles
Principaux ci-dessus, trois problèmes affectent la qualité des apprentissages et
des stages à l’étranger, ce sont : un manque de sensibilisation à la qualité, des
difficultés à définir la qualité et le problème de l’assurance qualité. Les
recommandations suivantes visent à résoudre ces problèmes.
Qualité - Recommandation 1 : Transformer les critères génériques de qualité en
stratégies d’assurance qualité spécifiques
Certains projets de mobilité utilisent déjà des critères génériques de qualité
comme part de leurs accords contractuels avec les fournisseurs. Cependant,
ceux-ci tendent à être abstraits plutôt que pratiques et à donner aux fournisseurs
peu d’assistance pour développer des stratégies qui leur permettent de créer un
système d’assurance qualité qui fonctionne. La CE travaille actuellement pour
développer une reconnaissance à l’échelle de l’Europe des résultats de
l’apprentissage acquis dans un pays comme partie d’un plan de qualification en
FEP à l’étranger. Une fois qu’ECVET sera adopté, ce système pourra servir de
soutien central pour un système d’assurance qualité. Pour le court terme, nous
proposons qu’un manuel d’assurance qualité soit développé qui donne des
conseils pratiques et des idées que les fournisseurs peuvent adapter et appliquer à
leurs propres projets.
MoVE-iT Rapport final
123

Qualité - Recommandation 2 : S’assurer que la qualité en mobilité soit suivie et
reconnue
Sans préjuger de savoir si la « mobilité pour les masses » est nécessaire, on peut
dire que la mobilité en termes quantitatifs ne peut augmenter que si le niveau de
confiance entre les acteurs en Europe augmente. La transparence dans le niveau
de qualité est l’un des moyens d’augmenter la confiance. Sans un « label
qualité »reconnu par les écoles, les employeurs et les participants aux expériences
de mobilité, des niveaux de mobilité plus importants sont peu probables.
Qualité - Recommandation 3 – Adresser les lacunes dans la connaissance des
projets de mobilité en bâtissant des bases de données complètes de bonne pratique
Une utilisation plus large de l’assurance qualité nécessite davantage de
sensibilisation. Pour s’attaquer à ces lacunes de connaissances, des chercheurs
avec une expérience adéquate devraient être employés pour suivre le
développement de projets particuliers, en se focalisant sur les domaines de
l’assurance qualité qui ont besoins de davantage d’information.
Plan d’Action pour augmenter la Qualité en Mobilité
124 MoVE-iT Rapport final

Action Qualité A (initiative au niveau UE) : Rechercher une coopération avec la DG Entreprises et la DG Éducation
et Culture pour lancer un projet de « benchlearning » dans le domaine de la formation professionnelle qui inclut
l’internationalisation et la mobilité comme des composantes importantes. Ce projet peut être soutenu par une
nouvelle base de données sur les « exemples de bonne pratique » organisée sur la base des pratiques et des
processus plutôt que des projets. Cette initiative peut être coordonnée dans le cadre des exercices d’examen par
des pairs évoqués dans le Plan d’Action pour Traiter des Obstacles de Stratégie, ci-dessus.
Action Qualité B (initiative au niveau UE) : Développer un manuel d’assurance qualité sous forme d’une ressource
en ligne ; le manuel pourrait être augmenté et modifié à mesure que de nouvelles idées résultent d’autres projets
en cours.
Action Qualité C (initiative au niveau UE) : Établir un observatoire pour suivre la mobilité en éducation. Cela peut
être fait en renforçant les réseaux de surveillance existants tels que ReferNet. Une alternative serait de désigner
quelques centres de recherche avec pour responsabilité de concevoir un instrument de suivi (sur la base des
instruments nationaux existants) pour conduire des recherches et surveiller l’internationalisation en cours de FEP.
Bien que la recherche en soi ne va pas augmenter la mobilité, le faite de recueillir et de présenter les chiffres de
mobilité pourrait être un outil important pour les décideurs en matière de politiques qui leur permettra de créer des
politiques et des stratégies adéquates. Notre évaluation de 33 pays a révélé que le nombre d’apprentis et d’autres
jeunes en cours de FEPI qui sont mobiles est bien plus élevé que le chiffre officiel compilé dans le cadre du
programme Léonard de Vinci.
Action Qualité D (niveau des organisations intermédiaires) : À la fois les écoles et les entreprises peuvent être
réticentes à accueillir un apprenti et étudiant en FEPI de l’étranger, à cause d’un manque de connaissances sur les
différences en niveaux de qualification et d’éducation. Les organisations intermédiaires peuvent jouer un rôle ici
pour donner des informations aux écoles et aux entreprises sur les différences et les points communs.
Action Qualité E (niveau des fournisseurs de FEP) : Fournir des outils ainsi que des services de formation et de
suivi aux employeurs et aux écoles pour améliorer la qualité des stages. Plusieurs secteurs tels que le tourisme et
l’hôtellerie ont établi un cadre commun pour les aptitudes et les compétences à travers l’Europe. Insister auprès
des fournisseurs de FEP afin de renforcer ces partenariats, en combinaison avec les organisations d’employeurs.
Mécanismes de soutien
Une stratégie peut être puissante et imposante, mais si elle n’est pas mise en
œuvre de façon réussie, elle ne sera que d’un intérêt théorique. Nous avons conçu
un certain nombre de recommandations qui visent à traiter des défis opérationnels
qui peuvent survenir.
Soutien - Recommandation 4 : Rendre le financement disponible pour les jeunes
individuels
Léonard de Vinci ne permet pas les demandes directes de jeunes individuels. Bien
qu’il y ait de bonnes raisons pour ne financer que sur la base d’un groupe,
principalement l’âge probable des participants, les règles actuelles interdisent en
pratique à bien des jeunes la possibilité d’acquérir des compétences, des
connaissances et de l’expérience par un stage de travail dans un autre pays. Nous
recommandons de rendre une partie du financement actuel disponible pour les
individus, mais sans demande directe à un programme central de l’UE. Un
« paquet » de subventions devrait être géré pour établir des partenariats
professionnels, opérant à travers les frontières, qui pourraient alors signer un
contrat avec les participants individuels.
MoVE-iT Rapport final
125

Soutien - Recommandation 5 : Créer des centres de services communs pour les
organisateurs de stages et les PME
Les grandes compagnies multinationales ont des systèmes extensifs en place pour
gérer leurs propres problèmes de mobilité. Les petites entreprises ont peu de
chances d’avoir le même soutien disponible, ou le temps et les ressources pour
gérer de tels systèmes. Cependant, les PME ont un rôle vital à jouer dans la
création de possibilités de mobilité pour la formation professionnelle et éducative,
parce que les PME tendent à employer davantage d’apprentis que les grandes
compagnies, et qu’elles bénéficieront potentiellement d’un élargissement de leur
base de ressources et d’une compréhension des questions de mobilité.
Pour les aider à accomplir cela, nous recommandons le développement de centres
de service communs pour les questions de mobilité qui aiderait à diffuser
l’information et à créer des mécanismes de soutien pour relier les participants
potentiels, les établissements éducatifs et les compagnies. Cela pourrait aussi
fournir des informations sur les questions pratiques, légales et administratives qui
ont des chances d’être rencontrées lorsque l’on fournit des possibilités de mobilité
pour la FEP. Enfin, un tel service commun pourrait aider les compagnies à
organiser des projets de stages.
Soutien - Recommandation 6 : Utiliser internet pour diffuser l’information et
permettre les rencontres étudiant-stage
Un certain nombre de mesures pourraient être prises qui pourraient beaucoup
accroitre l’utilité des sources d’information actuelles sur le web. En particulier,
profiter de la capacité des usagers à générer et à gérer leur propre contenu
pourrait augmenter la pertinence et l’utilité des informations fournies tout en
s’assurant que cette information soit mise à jour par les groupes d’utilisateurs
appropriés.
Internet peut être utilisé pour mettre en contact ceux qui cherchent quelque chose
et ceux qui l’offrent. Il y a de nombreux sites qui offrent des contacts directs entre
employeurs et employés potentiels. Cependant, alors que dans une relation
d’emploi il n’ya que deux parties à considérer, la nature de la formation
professionnelle introduit une troisième couche de supervision qui rend la vie plus
compliquée. Les sites de mise en contact, dans ce contexte, ont donc à gérer un
certain nombre de considérations et d’interactions.
La conception d’un outil tel que celui-ci devra refléter diverses normes - par
exemple de la part des organismes locaux et nationaux et des organisations de
secteur – et devra être de plus prise en compte par les établissements éducatifs en
tant que politiques spécifiques sur les exigences pour les demandeurs sous leur
supervision (par exemple distance du domicile, durée, etc.). Il serait également
nécessaire de fournir des informations appropriées aux compagnies et aux
organisateurs de projets et de maintenir de hautes normes de sécurité afin de
protéger la confidentialité.
126 MoVE-iT Rapport final

Malgré ces difficultés, un mécanisme qui apparierait les informations sur les
possibilités avec des conseils pratiques pour soutenir l’action pour la mobilité
comblerait un vide considérable dans la fourniture actuelle de l’information.
Soutien - Recommandation 7 : Soutenir et créer des communautés de pratique
Créer un certain nombre de programmes pédagogiques au sein des administrations
nationales afin de générer des connaissances à propos de et de l’intérêt pour les
questions de FEP et de mobilité. Les organisations et les individus qui coordonnent
la mobilité dans le cade de l’apprentissage tendent à être relativement isolés. Pour
cette raison, les organisateurs partent généralement de zéro avec peu ou pas
d’expérience partagée ou de savoir pour les guider plutôt que de pouvoir développer
en partant des bonnes pratiques utilisées ailleurs. S’assurer que le personnel dans
les établissements de FEPI a une expérience de la mobilité et qu’il encourage les
expériences avec la mobilité et les stages à l’étranger.
Plan d’Action traitant des Mécanismes de Soutien
Action de Soutien A (initiative au niveau de l’UE) : Nous recommanderions de rendre une partie du financement actuel
disponible pour les individus, mais sans demande direct à un programme central de l’UE. Un « bloc » de subventions
devrait être géré par des partenariats professionnels établis, fonctionnant à travers les frontières, qui pourraient alors
signer un contrat avec des participants individuels. Actuellement, seuls les groupes peuvent faire une demande
auprès du programme Léonard de Vinci. Cela interdit en pratique aux PME de participer directement, puisqu’elles ne
peuvent pas rassembler un groupe de 10 apprentis ou plus (ce qui est souvent la taille minimale) pour participer. De
plus, les subventions sont à présent délivrées de façon annuelle par le programme Léonard de Vinci, ce qui
fonctionne comme une barrière pour les PME (et les organisations intermédiaires qui travaillent pour le compte des
PME) puisque cela interdit toute planification et implication avec les activités de mobilité à long terme.
Action de Soutien B (initiative au niveau de l’UE) : Établir des fournisseurs de service communs entre les PME et
les autres grandes compagnies avec des systèmes établis de mobilité pour les apprentis. Les programmes tels
que Léonard de Vinci tendent à avoir des procédures administratives considérables, ce qui place un fardeau très
lourd sur les PME. De tels centres de service devraient alléger cette pression.
Action de Soutien C (initiative au niveau de l’UE) : Concevoir une infrastructure basée sur internet qui peut être
utilisée par les organisations intermédiaires, pour apparier offre et demande dans les apprentissages et les stages
transfrontaliers.
Action de Soutien D (niveau des organisations intermédiaires) : Stimuler les secteurs pour former des réseaux de
fournisseurs de formation accrédités à un niveau international. La CE peut soutenir ce partage de bonnes pratiques
à travers un projet de « benchlearning »entre les secteurs. Les secteurs qui sont les plus avancés (c’est-à-dire
agriculture, tourisme) devraient recevoir des encouragements à partager ce savoir avec des secteurs moins
avancés. Enfin, coordonner les registres d’une compagnie de base de données avec des stages accrédités en FEP
rendus disponibles pour les secteurs.
Action de Soutien E (initiative au niveau de l’UE) : Créer une tribune d’échange d’expérience et de stratégies parmi
les fonctionnaires concernés en fonction de l’État Membre.
Action de Soutien F (initiative au niveau de l’UE) : Exploiter la communauté de pratique qui opère au sein des
Agences Nationales Léonard de Vinci pour démarrer un débat sur le rôle changeant de la mobilité parmi les
apprentis et les autres jeunes en cours de FEPI et sur la façon dont les Agences Nationales peuvent être des
centres qui soient d’un plus grand soutien pour les employeurs et les fournisseurs de FEP.
MoVE-iT Rapport final
127

Stratégies viables
Comme nous l’avons évoqué dans la section sur les Obstacles Principaux de ce
rapport, il y a un certain nombre de problèmes qui résultent en un manque de
stratégies viables, par exemple des difficultés à assurer un engagement à plus long
terme envers les buts et les obstacles, et un manque de compréhension parmi les
décideurs-clés. Les recommandations suivantes visent à régler ces questions.
Stratégie - Recommandation 8 : Développer des cadres stratégiques et rendre le
financement dépendant de la présence d’un plan d’action.
Le développement d’un cadre stratégique cohérent permettrait aux parties de
combiner leurs efforts respectifs, se complémentant et se renforçant l’un l’autre
pour créer une fondation forte à partir de laquelle elles peuvent développer les
possibilités disponibles.
Stratégie - Recommandation 9 : Connecter et rendre enthousiastes les
décideurs-clés pour augmenter la capacité.
Plusieurs initiatives réussies au niveau européen existent, visant à augmenter la
sensibilité et la capacité parmi les décideurs-clés. Il s’agit de rassembler des
experts de plusieurs États Membres afin d’examiner le succès des politiques et
d’examiner les options, ce qui peut rendre possible l’introduction de politiques
dans des États Membres qui ont à affronter des défis semblables.
Plan d’Action Concernant les Obstacles Stratégiques
Action de Stratégie A (initiative au niveau de l’UE) : Introduire une stratégie européenne en termes de FEP, avec
une composante sur la mobilité. Les États Membres de l’UE développeront des plans d’action qui, à leur tour,
stimuleront la réflexion sur la relation entre les systèmes éducatifs et l’Europe. Ce faisant, il est probable que l’on
va produire un partage d’information et un transfert de savoir entre les systèmes nationaux et par là-même
déclencher un dialogue entre ceux qui déterminent les orientations politiques et les organisateurs de projets. Cela
peut aussi mener au développement de capacités de suivre l’activité à l’échelle européenne.
Action de Stratégie B (initiative au niveau de l’UE) : Inciter les secteurs privés et publics à allouer des ressources
pour la mobilité des apprentis et des autres étudiants en FEPI dans le cadre de la stratégie européenne en matière
de FEP et coordonnées par les plans d’action nationaux. Cela peut inclure l’allocation de « blocs » de subventions
de mobilité à des institutions locales ou des entreprises qui coordonnent alors l’allocation des subventions
pendant la période de contrat.
Action de Stratégie C (initiative au niveau des organisations intermédiaires) : Établir des zones de confiance
mutuelle entre les différents corps intermédiaires nationaux et signer des memoranda d’accord antre différents
pays. Ces relations devraient faire boule de neige pour inclure d’autres activités telles que l’utilisation des dernières
technologies internet de sorte que les écoles et les réseaux puissent créer leurs propres portails sur les stages (à
l’étranger) et sur la mise en correspondance de l’offre et de la demande.
Action de Stratégie D (initiative au niveau des organisations intermédiaires) : Développer des réseaux plus
puissants entre les fournisseurs de FEP de sorte qu’ils mettent en commun leurs informations sur les stages à
l’étranger, menant à des coûts plus faibles pour localiser, évaluer et obtenir des stages.
Action de Stratégie E (initiative au niveau des organisations intermédiaires) : Les employeurs peuvent avoir besoin
de conseils pour accueillir des apprentis et autres étudiants en FEPI. Les fournisseurs de FEP peuvent fournir une
formation et un soutien pour les mentors en entreprise, pour les diriger dans les compétences et les considérations
nécessaires pour travailler avec des apprentis et autres étudiants en FEPI venant de l’étranger.
128 MoVE-iT Rapport final

Sensibilisation
Comme nous l’avons évoqué plus haut, dans la section sur les Obstacles
Principaux, deux difficultés-clés surviennent lorsque l’on sensibilise les apprentis et
les autres jeunes en cours de FEPI à la mobilité. La première est un problème de
communication et de diffusion. La seconde est le fait que l’on ne dispose que de
réseaux et de communautés de pratique faibles. Il est vital qu’une sensibilisation
maximale soit créée à travers les canaux qui résonneront et seront intéressants pour
les audiences cibles appropriées. Trois recommandations faites à cette fin suivent.
Sensibilisation - Recommandation 10 : Développer une stratégie de
communication basée sur des expériences réelles
Les ambassadeurs pour la mobilité devraient être issus d’une grande diversité
d’activités et de domaines d’intérêt. Les Agences Nationales devraient identifier les
individus dont le succès est en partie dû à un séjour à l’étranger et dont le profil
serait attrayant pour le groupe-cible. Leur rôle serait de contribuer à des
campagnes de sensibilisation qui démontrent les vrais avantages des stages de de
formation à l’étranger.
Sensibilisation - Recommandation 11 : Développer une campagne de publicité et
utiliser les mass médias pour communiquer avec les groupes cibles
Afin d’atteindre le plus grand nombre de candidats potentiels pour des stages de
travail et des possibilités similaires, des campagnes de médias à grande échelle
sont essentielles. Un plan communication/médias devrait être élaboré par la
Commission en consultation avec les agences nationales de sorte que l’impact de
campagnes particulières soit maximal pour chaque État Membre.
Plan d’Action concernant les Obstacles à la Sensibilisation
Action sensibilisation A (initiative au niveau de l’UE) : Lancer une campagne de publicité à l’échelle de l’UE et
fournir un soutien financier pour un certain nombre de projets, y compris : une conférence annuelle pour les
organisateurs de projets de mobilité en Europe; pour des programmes d’échanges d’enseignants ; pour des
échanges entre les instructeurs sur le lieu de travail et pour soutenir le personnel administratif qui fait fonctionner
les bureaux internationaux ou les bureaux de soutien aux stages.
Action sensibilisation B (initiative au niveau de l’UE) : (Re)« marquer » la mobilité des apprentis et autres étudiants
en FEPI en développant un plan de communication pour la mobilité qui pourrait inclure les initiatives suivantes :
aligner les communications avec les initiatives de la DG COMM (Livre Blanc sur la Communication, Plan d’Action
pour la Communication) ; continuer les prix annuels Léonard de Vinci, et s’assurer que les étudiants en
FEPI/apprentis deviennent ambassadeurs dans l’année qui suit le concours (par des visites d’écoles et des
rencontres avec des décideurs au niveau politique) ; établir un groupe de travail sur la communication dans le
réseau des Agences Nationales ; concevoir un « paquet » de soutien pour les centres de contact européens
existants (c’est-à-dire EURES, Solvit, EuropeDirect) ; préparer des reportages pour les associations internationales
de radiotélévision telles que l’European Broadcasting Union (EBU) et chercher des possibilités de
« co-marquage », c’est-à-dire d’utiliser des marques à succès existantes telle que EuroSkills pour souligner les
avantages des stages à l’étranger.
MoVE-iT Rapport final
129

Action sensibilisation C (initiative au niveau des organisations intermédiaires) : Insérer des publicités dans des
journaux gratuits comme Metro et Spits. Développer des méthodes novatrices pour permettre d’essayer la
mobilité, c’est-à-dire des outils de simulation ou sous forme de jeu, dans lesquels les jeunes peuvent parcourir tout
le processus de recherche de stage et de travail à l’étranger.
Action sensibilisation D (initiative au niveau des fournisseurs de FEP) : Permettre aux participants potentiels
d’expérimenter la mobilité et les stages à l’étranger en introduisant les actions suivantes : arranger des visites en
groupe brèves dans des compagnies proche de l’école, qui offrent la possibilité de stages à l’étranger. Dans
beaucoup de régions frontalières, cela peut être facilement organisé (« internationalisation à vélo »). Les écoles
peuvent stimuler les étudiants à suivre une partie de leurs cours à une école dans une autre région (dans le même
pays). Beaucoup de films et d’histoires d’étudiants se trouvent sur internet, et peuvent être utilisés pendant des
rencontres avec personnel et apprentis. Jeux et simulations auxquels on peut jouer en classe, ou dans des réseaux
de pairs de jeunes, qui soulignent l’aspect d’aventure, les difficultés potentielles et les gains personnels peuvent
aussi être utilisés comme des moyens d’ « essayer » la mobilité.
Obstacles légaux et
administratifs
Comme nous l’avons mentionné plus haut, il y a un certain nombre de lois et de
règlements qui se superposent qui ont un impact sur la capacité de poursuivre et
de fournir des apprentissages et des stages à l’intérieur de l’UE. Celles-ci incluent
des questions relatives à la résidence, la santé, la sécurité et l’assurance
responsabilité sur le lieu de travail et d’autres problèmes liés aux problèmes légaux
et administratifs 143 . Tandis que les apprentissages et les stages sont des parties
hautement régulées et bien intégrées du système de FEPI dans la plupart des
États Membres, les problèmes légaux et les incohérences concernant les
apprentissages et stages ne surviennent que lorsque les frontières sont franchies ;
alors la situation légale pour les jeunes en apprentissage et en stages devient
complexe. Certaines formes de stages sont définies comme un emploi, d’autres
comme pure éducation.
Cela signifie que créer et poursuivre un apprentissage peuvent être des processus
bureaucratiques et légalistes
Légal - Recommandation 12 : Considérer un statut légal pour les apprentis
Si le projet de mobilité est organisé comme un stage de travail dans une
compagnie privée ou publique et est rémunéré, le participant reçoit le statut
d’employé (travailleur). Si le séjour est organisé comme un stage de travail et que
le participant ne reçoit aucune rémunération, il ou elle n’a aucun statut légal ou
social clairement défini en ce qui concerne certain problèmes cruciaux sur tout lieu
de travail. Pour cette raison, il y a un besoin de fournir une d’finition suffisamment
large de « travailleur » pour que la couverture d’assurance puisse être étendue au
travail d’apprenti et aux stages.
Légal - Recommandation 13 : Développer des mesures pour l’assurance maladie,
sécurité et responsabilité sur le lieu de travail
Jusqu’à ce qu’un statut légal distinct soit possible, d’autres mesures pour mitiger
les risques d’avoir un apprenti étranger en stage devraient être prises.
143 Voir l’étude de soutien sur les Obstacles légaux, Appendice C, disponible sur le site web du projet
130 MoVE-iT Rapport final

Légal - Recommandation 14 : Adapter les informations existantes sur les
demandes de résidence et de visa.
Fournir aux jeunes un accès à l’information dans un endroit unique, et dans un
format facile d’accès, est essentiel pour les aider à comprendre les possibilités de
poursuivre une formation professionnelle dans d’autres États Membres. Une bonne
partie de cette information existe déjà, mais elle n’est pas disponible dans un
endroit unique, ni de qualité constante.
Plan d’Action Traitant des Obstacles Légaux et Administratifs
Action Légale A (initiative au niveau de l’UE) : Clarifier le statut légal des apprentis et étudiants en FEPI mobiles.
L’absence d’un statut légal (ni étudiant ni travailleur) pourrait résulter en un refus du permis de résidence
nécessaire, auquel cas le séjour doit être limité à trois mois. Dans le programme Léonard de Vinci, les stages sont
prévus pour une durée de plus de 3 mois, il y a donc clairement une contradiction ici.
Une mesure d’intérim utile serait la création de directives pour les contrats, et de modèles que les employeurs et
autres organisations pourraient voir et télécharger à partir d’un site web. À condition que ceux-ci soient
suffisamment faciles à utiliser dans leur format et faciles à comprendre, ils pourraient rendre plus facile aux
employeurs, de façon significative, d’offrir des possibilités de formation. Les contrats couvrant la responsabilité
légale sur le lieu de travail ne nécessiterait pas d’obtenir un avis légal détaillé pour chaque cas.
Action Légale B (initiative au niveau de l’UE) : Donner aux jeunes l’accès à l’information dans un endroit unique et
dans un format facile à utiliser est essentiel pour les aider à comprendre les possibilités de poursuivre une
formation professionnelle dans d’autres États Membres.
En pratique, dans un premier temps, établir un site web qui fournisse une vue d’ensemble des procédures de visa
actuelles pour aider à la fois les demandeurs et les employés à comprendre les étapes qui peuvent être
nécessaires pour offrir ou profiter d’une possibilité spécifique dans un État Membre particulier.
Plusieurs sites web existent sur lesquels les citoyens peuvent trouver des informations sur les procédures de visa
pour entrer dans un autre pays. Quelques exemples existent aussi, spécifiquement pour les apprentis. Ces sites
web peuvent être adaptés et des liens peuvent être créés, par exemple vers les sites web des agences nationales.
Financement de la mobilité en
FEPI
Les budgets existants au niveau de l’UE ne sont pas suffisants pour augmenter
significativement la mobilité en FEPI. L’augmentation de mobilité dans le cadre de
Léonard de Vinci dans le passé était liée directement aux augmentations de
budgets, et l’effet multiplicateur est jusqu’ici difficile à trouver, étant donné le
manque de données de suivi. La demande actuelle dans certains pays est quatre
fois plus élevée que le budget disponible. Si le but est d’augmenter les niveaux de
mobilité de façon substantielle, d’autres méthodes de financement doivent être
explorées.
Un des arguments avancés par beaucoup d’organisateurs de mobilité est la nature
particulière du groupe cible. À l’inverse par exemple d’étudiants dans
l’enseignement supérieur, qui sont plus indépendants, ils ont besoin de conseils et
d’un suivi personnalisé. Cela rend la mobilité en FEPI coûteuse pour les écoles et
les entreprises.
Cependant, il serait trop simple de prétendre que la mobilité en FEPI n’augmentera
que si davantage d’argent est investi. Il y a de bons exemples de partenariats
permanents transnationaux et de réseaux d’écoles et d’employeurs, qui
MoVE-iT Rapport final
131

fournissent des stages et des conseils aux apprentis et autres jeunes en cours de
FEPI les uns des autres, sans échange de budgets entre eux. Pour cette raison,
nous décrivons un certain nombre de solutions alternatives aux obstacles
financiers à l’organisation de la mobilité ; certains d’entre eux ont déjà été mis en
place dans certains pays.
Couvrir la rémunération des apprentis pendant leur absence
Augmenter le soutien financier pour la mobilité des apprentis (dans les cas de
double éducation, ce qui n’est pas le cas de tous les jeunes en cours de FEPI)
pour couvrir leur rémunération pendant leur absence n’est pas une solution
tenable. Tout d’abord, cela demanderait une infusion significative de fonds
supplémentaires dans les programmes de mobilité déjà avec le niveau actuel de
mobilité, une expansion qui n’est guère probable lors de la génération actuelle de
programmes. Deuxièmement, elle pourrait conduire des employeurs peu
scrupuleux à embaucher des apprentis étrangers « gratuits » et à les utiliser
comme une main d’œuvre gratuite, plutôt que de prendre des apprentis ordinaires,
à qui il doit payer un salaire et qui ont des exigences spécifiques (et exécutoires)
en termes de contenu de formation.
Paiement du salaire par la compagnie hôte
L’’etude de secteur dans le tourisme indique que dans ce domaine, il est tout à fait
normal que les participants à des stages à l’étranger soient payés par les
compagnies hôtes, pour le voyage aussi bien que pour les frais de subsistance. Ce
secteur et ses employeurs voient et ressentent les avantages de la mobilité et les
employeurs sont prêts à payer pour des apprentis étrangers 144 .
Dans le programme danois PIU, les participants qui partent à l’étranger doivent
être payés le salaire habituel des apprentis dans le pays d’accueil par la
compagnie hôte. Un employeur en Allemagne qui reçoit un participant danois lui
paiera ainsi le même salaire qu’il paie aux apprentis allemands dans la compagnie,
et il n’y a donc aucune incitation à prendre des apprentis de l’étranger simplement
pour obtenir une main d’œuvre gratuite ou pour économiser le salaire des
apprentis allemands. Les fonds du programme PIU sont alors utilisés pour payer
pour les « extras » (voyage, frais de déménagement, jusqu’à 50% des frais de
logement). De plus, un accord spécial a été passé avec certains pays dans le
cadre de l’article 17 de la directive CE 1408/71, selon lequel le participant est
exempté de payer les coûts de sécurité sociale dans le pays d’accueil.
En théorie, cependant, beaucoup de participants ne sont pas des apprentis,
puisqu’ils n’ont pas de contrat d’apprentissage avec une compagnie danoise au
moment où ils partent pour leur stage. Après leur retour, ils signent un contrat avec
une compagnie danoise, et le temps passé à l’étranger est alors reconnu comme
faisant partie de leur apprentissage, et la durée totale du contrat est raccourcie en
conséquence. Cependant, le programme est aussi utilisé par les compagnies
danoises qui envoient leurs apprentis en stage à l’étranger. Elles sont alors
obligées de payer la différence entre le salaire perçu par l’apprenti (s’il est plus
bas) et le salaire d’apprentis du même niveau au Danemark. La différence de
144 Voir : Étude de cas, secteur du Tourisme
132 MoVE-iT Rapport final

salaire est ensuite remboursée par le programme PIU, de telle sorte que les
compagnies qui envoient un apprenti à l’étranger n’ont en fin de compte aucun
frais de salaire supplémentaire lié au stage. L’avantage de ce modèle est que
l’employeur ne paie pas de salaire pour l’apprenti quand il/elle est à l’étranger. Le
désavantage évident est la difficulté de trouver des compagnies hôtes qui
acceptent de payer pour un apprenti étranger. Cela demande plus de persuasion
que d’habitude, et n’est généralement possible que pour des séjours à long terme
(c’est-à-dire plus de trois mois). Le fait que ce soit possible est démontré par le
programme PIU, qui envoie chaque année presque 1300 participants vers d’autres
pays européens en stages payés.
Stimuler les politiques nationales et créer un financement national pour la mobilité
en FEPI
La Commission stimule les autorités nationales à développer des politiques
nationales et des programmes de financement pour la mobilité en FEPI. Un point
de départ peut être un système de suivi systématique et constant, soutenu par
l’UE, pour mesurer la mobilité des apprentis et autres jeunes en cours de FEPI.
Une action de suivi annuelle ou biannuelle concernant la mobilité organisée par les
établissements de formation ou les secteurs/employeurs et financée par des
programmes européens, un financement par le secteur d’activité et un
financement privé. Sur la base de ces données, les pays (ministères, secteurs,
fournisseurs de FEP) peuvent concevoir des politiques sur mesure et des
programmes pour promouvoir, financer et augmenter la mobilité.
Soutien financier par les organisations de secteur
Le développement de diverses mesures pour offrir un soutien financier (bourses,
allocations, subventions et prêts) par les organisations de secteur devrait être
stimulé par les gouvernements et les représentants d’entreprises. Quelques
initiatives de secteur existent pour stimuler la mobilité en FEPI. La focalisation sur
les besoins des entreprises locales et la charge administrative réduite sont
intéressantes pour les employeurs. Les secteurs pourraient faire des études sur les
avantages, possibilités économiques, effet potentiel et impact des stages à
l’étranger et pourrait informer, inspirer, soutenir les employeurs dans le secteur à
coopérer à des expériences sur la mobilité et à contribuer un financement.
Stimuler les organisations qui distribuent des fonds issus de taxes/des fonds de
formation par secteur à allouer une partie des ressources à l’internationalisation
Dans la mesure où la mission de beaucoup de ces fonds est d’améliorer la qualité
(et la quantité) de l’éducation dans un secteur spécifique, des budgets pourraient
être alloués à des programmes qui se focalisent sur l’acquisition de compétences
internationales, si les avantages pour le secteur sont clairs.
Beaucoup de ces organisations ont d’excellents contacts avec le secteur, les
écoles, les employeurs et les audiences cibles. Elles sont aussi bien organisées et
ont des budgets substantiels.
MoVE-iT Rapport final
133

Considérer une ouverture du Fond Social Européen pour la formation à l’étranger
À présent, le budget du FSE est orienté vers la création de travail et de (meilleures)
qualifications pour les gens (travaillant ou au chômage). Ce fond est moins focalisé
sur la FEPI. De plus, le FSE ne permet pas de dépenser le budget à travers la
frontière. Cependant, il pourrait y avoir des différences par pays : dans le Cadre de
Politique Européenne, les pays peuvent définir des priorités nationales spécifiques,
des cibles et des groupes cibles afin de connecter le FSE aux politiques nationales
et à la stratégie d’emploi nationale.
Il est recommandable que la DG EAC initie des contacts et des discussions avec la
DG Emploi, Affaires Sociales et Égalité des Chances pour discuter d’une
coopération plus proche et de politiques stratégiques pour promouvoir et
augmenter la mobilité des apprentis et autres jeunes en cours de FEPI.
Une limitation ici pourrait être que le cofinancement pour un projet financé par des
sources européennes ne peut pas venir d’une autre source européenne. Mais
l’ouverture du FSE pour la mobilité en FEPI vaut d’être discuté.
Allègements fiscaux
L’utilisation d’allègements fiscaux pour les travailleurs frontaliers qui pourraient
être imposables dans deux juridictions pourrait être étendue aux apprentis. Bien
des pays ont des régimes fiscaux particuliers pour les employés immigrants avec
des aptitudes particulières, ou pour les expatriés. Ces régimes sont parfois
appliqués à des groupes cibles spécifiques, par exemple des cadres à la retraite
qui partent à l’étranger pour des projets d’aide au développement. D’autres
possibilités incluent :
Des subventions à taux uniques ; un usage plus large des subventions à taux
unique et des remboursements sur la base d’un pourcentage des coûts
indirects.
Avantages fiscaux : pour encourager les compagnies à accueillir des apprentis
et d’autres étrangers en formation
Subventions : réductions dans les transports en commun, aide financière pour
le logement et les repas, etc.
Limites du cofinancement
Bien que les diverses méthodes de cofinancement puissent être une addition utile
au financement européen et national, il y a des limites et des risques. Une revue
des sources de financement dans l’enseignement obligatoire a montré que les
pays peuvent être divisés en trois groupes en ce qui concerne le nombre de
sources de financement privé permises, comme suit :
Les pays où les écoles ne sont pas autorisées à obtenir de financement de
sources privées ;
Les pays où le nombre de sources possibles est sévèrement limité, ce qui
signifie que les écoles ne peuvent pas avoir plus de trois sources privées ;
Les pays où les écoles ont la possibilité d’avoir un éventail plus large de
sources de financement privé.
134 MoVE-iT Rapport final

Puisque les écoles de FEP sont un moteur important des projets de mobilité, ces
limites doivent être prises en compte.
Portabilité des prêts d’étudiants
En dehors des programmes de financement, d’autres moyens de payer les frais
sont utilisés, comme les avantages fiscaux et des mesures pour améliorer la
portabilité des prêts étudiants. Un exemple est une expérience récente dans une
région frontalière (Belgique – Pays-Bas) où les étudiants en FEP peuvent prendre
leurs prêts étudiants avec eux, même s’ils sont inscrits dans un établissement
belge 145 .
Réciprocité
Un modèle possible consiste à organiser des échanges réciproques et simultanés
d’apprentis entre des entreprises opérant dans le même secteur. De cette façon, le
problème d’un employé absent du processus de production serait au moins
partiellement résolu. En dehors de cela, ce modèle assure aussi une meilleure
intégration de l’apprenti dans la compagnie hôte, puisqu’il n’est pas en surnombre
mais prend en fait la place de quelqu’un du même niveau qui est absent. Le
désavantage avec ce modèle est surtout logistique (mais pas seulement, c’est bien
plus une question de qualité offerte à l’apprenti étranger) : cela demande des
efforts de coordination et des relations bien établies entre deux entreprises pour
assurer une réciprocité avec un chevauchement complet ou partiel entre les
stages. L’identification d’un partenaire adéquat et l’établissement et le maintien de
relations exigent un investissement initial en termes de visites et d’échanges
réguliers d’informations, une tâche qui peut être au-delà des capacités de la
plupart des PME. Une organisation médiatrice (par exemple une école
professionnelle) peut donc être nécessaire pour identifier les compagnies
partenaires appropriées à l’étranger et établir le contact.
Les stages simultanés à l’étranger peuvent valoir une expérience, mais ce ne
pourra pas être une solution réelle et largement applicable.
Outils et solutions pratiques
Le consortium MoVE-iT a été en contact avec beaucoup d’exemples de bonnes
pratiques et d’exemples pratiques de la façon dont la mobilité des apprentis et
autres jeunes en cours de FEP est soutenue. Sur la base de ces exemples, nous
avons développé trois « boites à outils » qui peuvent être utilisées comme base
pour développement et diffusion additionnels. À notre avis, les Agences Nationales
pourraient jouer un rôle important en reprenant ces exemples et en les adaptant à
leurs marchés locaux 146 .
145 Une décision sur un changement à la législation est attendue en avril 2007. Source: Proposition au Parliament (Tweede Kamer, kamernummer
30933) “Wijziging van onder meer de Wet studiefinanciering 2000 in verband met uitbreiding van de mogelijkheid met studiefinanciering in het
buitenland te studeren” [« Changement à la loi sur les prêts étudiants 2000 lié à l’extension des possibilités d’étudier à l’étranger avec des prêts
étudiants »].
146 Puisque beaucoup des exemples sont développés par des praticiens et d’autres acteurs dans le domaine de la FEP, les droits de propriété
intellectuelle nous empêchent de publier ces boites à outils. Nous avons conseillé à la DG EAC d’examiner le potentiel pour une diffusion plus
large, par exemple à travers des organisations intermédiaires comme les Agences Nationales et les Chambres de Commerce et d’Industrie. Les
organisations de secteur pourraient aussi jouer un rôle ici.
MoVE-iT Rapport final
135

Boite à outils pour fournisseurs de FEP (écoles, centres de formation)
Boite à outils pour Entreprises
Boite à outils pour Apprentis
Plusieurs des outils peuvent être utilisés à la fois par les entreprises et les
fournisseurs de FEP. De plus, des produits tels que la communication et les
campagnes de sensibilisation sont dirigées vers les trois. Pour ces raisons, nous
décrivons les idées de produits, qui s’ajoutent aux outils existants, sans nous
référer à une audience ou à un utilisateur spécifique.
Outil de « Benchlearning » sur la mobilité
Un outil de « benchlearning » 147 peut être développé sous plusieurs formes
(manuel, site web ou ateliers). L’idée de base est que les bonnes pratiques sont
structurées autour de processus plutôt que d’exemples de projets. Le cycle entier
d’organisation de la mobilité (préparation, mise en œuvre et évaluation) est utilisé
comme cadre pour décrire les bonnes pratiques. L’outil devrait être facile à utiliser,
à comprendre et à appliquer.
Pour chaque étape dans le cycle, le produit donne des conseils, des outils
d’auto-évaluation, des références aux bonnes pratiques et un exercice de
« benchmarking ». De plus, les publications existantes et les ressources
d’information sont reliées à chacune des étapes du cadre.
Listes de contrôles pour les risques et les contrôles-clés
Nous proposons de développer des auto-évaluations des risques et des contrôles
dans plusieurs domaines liés à la mobilité qui peuvent être utilisés comme liste de
contrôle par les organisateurs de stages. Exemples de domaines où une
auto-évaluation peut être utile : prévision de crise, financement de la mobilité,
qualité des procédures administratives, communication avec les audiences cibles,
gouvernance et conformité.
Cadre d’assurance qualité
L’idée de base du produit est de développer des ressources qui peuvent être
utilisées comme base pour un cadre d’assurance qualité, c’est-à-dire une
description du processus (que faire avant, pendant et après un stage). Les produits
existants, fragmentaires, peuvent ainsi être intégrés dans un seul manuel.
L’avantage est que les connaissances existantes et les outils sur la qualité en
mobilité sont diffusés plus largement
Annuaire des sources de financement en Europe
L’idée de base est qu’il devrait être plus facile à la fois pour les organisateurs et les
bénéficiaires de la mobilité de trouver des sources de financement
(supplémentaires). Nous avons identifié plus de 70 programmes supplémentaires
en Europe qui d’une manière ou d’une autre (co)financent la mobilité des
apprentis. Un site web devrait donner une vue d’ensemble complète des sources
de financement pour la mobilité des étudiants avec des informations à jour afin de
stimuler la mobilité.
147 Voir pour un exemple : http://www.globalbestpractices.com
136 MoVE-iT Rapport final

Portails Explorer Ailleurs : sites web intégrés et sur mesure qui mettent en contact
trois parties
L’idée de base du produit est que la technologie devrait être développée
(davantage) pour permettre une coopération entre les écoles, les fournisseurs de
stages et ceux qui cherchent un stage (apprentis). Dans ce but, la technologie Web
2.0 est nécessaire, afin de donner à toutes les parties la flexibilité de partager et de
gérer l’information. Par exemple, les écoles devraient être en mesure de construire
leurs propres pages web, les compagnies devraient pouvoir offrir des stages et les
agences d’accréditation être en mesure d’accréditer ces stages. Les avantages
sont : (1) une approche structurée : toutes les tâches peuvent être accomplies au
même endroit ; (2) vue d’ensemble de tous les stages y compris historique
(statistiques) ; (3) système de gestion pour stages ; (4) complet : tous les stages au
même endroit ; (5) à jour : gestion par tâche, donc le statut de tous les stages est
toujours à jour ; (6) facile d’accès ; (6) confiance accrue, puisque les stages sont
accrédités ou du moins passés en revue par une tierce partie.
Jeu de société sur « Comment partir à l’étranger » pour les apprentis.
Afin d’augmenter la sensibilisation et les possibilités d’essayer la mobilité, nous
avons proposé un plan pour un jeu. Les apprentis et les jeunes en école
professionnelle peuvent jouer à ce jeu, avec les organisateurs de stages (ou
l’enseignant) dans leurs écoles. Il simule la communication directe entre les
participants à la FEPI et les enseignants sur le sujet de la mobilité, et il transmet le
message que les participants doivent être préparés. Caractéristiques de base : (1)
conçu pour être utilisé en classe, comme un jeu pour un maximum d’1 heure.
Inclut des obstacles et est amusant à jouer ; (2) la piste de jeu peut être modifiée
pour inclure les spécificités de la situation nationale. Les objectifs d’un tel jeu
sont : a) transmettre le message que les stages à l’étranger sont une grande
chance d’apprendre ; b) sensibiliser les écoles et les étudiants à la possibilité
d’envoyer/recevoir des apprentis durant des stages ; c) créer la possibilité de
s’entrainer et de s’essayer aux étapes principales de l’organisation de la mobilité.
Quelles organisations sont les mieux placées pour organiser la mobilité
Ceux qui financent la mobilité veulent savoir quelles organisations sont le mieux
capables d’organiser la mobilité. Beaucoup d’expérience existe, cependant, on ne
sait pas toujours quels types de réseaux et de partenariats sont les plus à même
de réussir. L’idée de base de ce produit est de donner des détails sur les critères
pour sélectionner des partenariats et des réseaux à plusieurs niveaux, pour
s’assurer que les bailleurs de fonds prennent en compte les leçons apprises
d’autres projets de mobilité (c’est-à-dire qu’est-ce qui est important pour les
projets au niveau de l’UE, qu’est-ce qui peut être fait au niveau régional). Les
objectifs de ce produit sont : (1) augmenter la qualité des réseaux/partenariats et
stimuler les interventions pour augmenter les capacités dans une compagnie ; (2)
sensibiliser, aussi bien aux niveaux nationaux/régionaux, aux leçons apprises à
l’occasion de projets de mobilité ; (3) stimuler le secteur des entreprises à initier
des partenariats et des réseaux ; (4) stimuler les acteurs à utiliser des organisations
intermédiaires nouvelles ou existantes.
MoVE-iT Rapport final
137

Plan de « marquage » Mobilité pour les Apprentis, aligné avec les plans sur la
communication de la DG COMM
Un « plan de marquage » pour doper la communication autour de la mobilité
devrait contenir les composantes suivantes : (1) les étapes de base pour renforcer
la marque Léonard en liant marque-valeur-comportement ; (2) étapes pratiques
pour combiner les modes existants de communication ; (3) plan pour une
campagne télévisée ; (4) plan pour utiliser les techniques de communication
modernes (marketing viral et co-marquage). Les objectifs sont de : (1) créer une
visibilité de sorte qu’un apprenti, en voyant la marque Léonard, fasse le lien avec la
mobilité ; (2) Informer le niveau de l’UE et les autorités nationales de ce qu’elles
doivent faire pour créer une loyauté, une sensibilité et une qualité perçue.
Lettre de soutien de la Commission Européenne (document de permission pour
Apprenti)
Les apprentis qui veulent partir à l’étranger et rencontrent des obstacles peuvent
aller directement vers la CE afin de recevoir une lettre de soutien personnalisée.
Cette lettre habilite les jeunes à organiser leur propre expérience de mobilité. Une
lettre officielle de la CE peut persuader ceux qui sont impliqués d’accepter le désir
des apprentis d’aller à l’étranger.
Vue d’ensemble des procédures administratives
L’idée de base est de fournir des pages web avec des liens et des documents à
télécharger (par exemple contrats de formation, formulaires de demande de visa,
permis, etc.) pour les différents groupes cibles. L’objectif est d’informer sur les
aspects formels des stages à l’étranger.
Guides
Un guide de l’UE complet et de haute qualité, avec des informations à jour afin de
stimuler les apprentis et les jeunes à devenir plus mobiles. Bien des guides avec
différents buts, formes et contenus existent sur ce sujet, mais la pratique montre
qu’il y a une demande pour un document pratique et complet avec des
informations « de a à z » sur les séjours à l’étranger, spécifiquement pour le
secteur de la FEP.
Docu-feuilleton et/ou Film
Créer un docu-feuilleton sur des étudiants en FEPI en stage à l’étranger. Intéresser
les télévisions et les producteurs, trouver des investisseurs et tourner un
docu-feuilleton suivant un certain nombre de participants à la FEPI de divers pays.
Les interviewer, leurs parents/amis, leurs enseignants, leurs employeurs étrangers
et leurs collègues. Montrer ce qu’ils apprennent, quels problèmes ils rencontrent et
comment ils les surmontent.
Comme point de départ, la CE pourrait rassembler les films existants.
138 MoVE-iT Rapport final

Plan d’Action Résumé pour la Mobilité des Apprentis et autres Jeunes en FEPI
Le Plan d’Action suivant introduit les actions-clés recommandées. Il dit qui est
responsable pour chaque action et introduit un délai.
Action Recommandée Partie Responsable Délai
Donner une définition de « travailleur » suffisamment large
pour que la couverture sociale puisse être étendue à
l’apprentissage et aux stages de travail.
Créer des directives et des modèles de contrats légaux que
les employeurs puissent voir et télécharger à partir d’un site
web.
Mettre en place un site web qui donne une vue d’ensemble
des procédures de visa actuelles pour les participants à la
FEPI.
Stimuler les administrations nationales à faire des rapports
sur les stratégies liées à la mobilité dans le cadre du Rapport
de Progrès Commun pour l’Éducation & la Formation 2010
(et au-delà).
Allouer des « blocs » de subvention de mobilité aux
entreprises/établissements locaux qui sont actifs dans des
réseaux transnationaux avec une stratégie claire de mobilité
en FEP.
Établir des zones de confiance mutuelle entre les différents
corps intermédiaires nationaux et signer des memoranda
d’accord entre différents pays.
Développer des réseaux plus forts entre les fournisseurs de
FEP afin de rassembler leurs informations sur les stages.
Secteurs, branches et fournisseurs de FEP organisent
conjointement de former et de soutenir les mentors en
entreprise dans les compétences nécessaires pour travailler
avec des apprentis étrangers
Lancer un projet de « benchlearning » dans le domaine de la
formation professionnelle qui inclut internationalisation et
mobilité en tant que composantes importantes. Le projet
peut être soutenu par une nouvelle base de données sur les
« exemples de bonne pratique » organisée sur la base des
pratiques et des processus plutôt que des projets
Développer et diffuser un manuel d’assurance qualité pour
les organisateurs de mobilité.
Établir un observatoire pour suivre la mobilité dans
l’enseignement.
UE
UE
UE
UE
UE
Organisations intermédiaires
Organisations intermédiaires
et Fournisseurs de FEP
Organisations intermédiaires
et Fournisseurs de FEP
(utilisant les produits existant
de Léonard dans ce domaine)
UE (DG EAC, DG EMPL et
DG Entreprise)
UE
UE et tous les États Membres
Long Terme
(2010-2015)
Immédiatement
Immédiatement
Moyen Terme
(2007-2010)
Moyen Terme
(2007-2010)
Moyen Terme
(2007-2010)
Immédiatement
Immédiatement
Immédiatement
Moyen Terme
(2007-2010)
Moyen Terme
(2007-2010)
MoVE-iT Rapport final
139

Action Recommandée Partie Responsable Délai
Là où ils n’existent pas actuellement au niveau des secteurs
et des branches, mettre en place des organisations
intermédiaires en tant qu’organismes formellement
responsables pour la reconnaissance, la validation et la
certification des compétences et des résultats de
l’apprentissage.
Fournir des outils, une formation et des services de suivi aux
employeurs et aux écoles pour améliorer la qualité des
stages.
Rendre une partie des fonds actuels accessible aux
individus sans demande directe à un programme central de
l’UE.
Établir des fournisseurs de services communs entre les PME
et d’autres grandes compagnies.
Concevoir une infrastructure basée sur internet qui puisse
être utilisée par les organisations intermédiaires pour
apparier offre et demande dans les stages transfrontaliers.
Stimuler les secteurs à former des réseaux des fournisseurs
de formation au niveau international.
Créer un programme d’apprentissage mutuel et un
programme de formation sur la dimension européenne dans
l’enseignement pour les hauts fonctionnaires.
Établir un programme de formation périodique pour les
Unités de Coordination Nationales de Léonard.
Lancer une campagne de publicité à l’échelle de l’UE sur la
mobilité en cours d’apprentissage et pour les autres jeunes
en cours de FEPI.
Re-« marquer » la mobilité pour les apprentis et autres
jeunes en cours de FEPI en développant et introduisant un
plan de communication pour la mobilité.
Insérer des publicités pour les stages dans les journaux
gratuits, développer les jeux liés à la mobilité et d’autres
moyens de rendre ce sujet proche des apprentis et des
jeunes en FEP.
Expérimenter avec la mobilité en tant que composante
obligatoire du cursus dans certains secteurs
Table 9-1 : Actions-clés recommandées
UE et Organisations
intermédiaires et
Organisations
professionnelles
UE (publiant les bons
exemples à travers l’Europe),
États Membres, employeurs
et Fournisseurs de FEP
UE, Organisations
intermédiaires et
Fournisseurs de FEP
Organisations intermédiaires,
Organisations
professionnelles et
Fournisseurs de FEP
UE, Organisations
professionnelles au niveau
européen et national et autres
Organisations intermédiaires
et Fournisseurs de FEP
UE, Organisations
professionnelles et
Fournisseurs de FEP
UE
UE
UE
UE
UE et Organisations
intermédiaires
Organisations
professionnelles
Moyen Terme
(2007-2010)
Immédiatement
(et de façon
continue)
Moyen Terme
(2007-2010)
Immédiatement
Moyen Terme
(2007-2010)
Moyen Terme
(2007-2010)
Moyen Terme
(2007-2010)
Immédiatement
Immédiatement
Immédiatement
Immédiatement
Moyen Terme
(2007-2010)
140 MoVE-iT Rapport final

Auteurs
Contributeurs au rapport principal :
Reinout van Brakel (PwC) Philip McDonagh (PwC) Berny
van der Torren (PwC) Mattijs Maussen (PwC) Søren
Kristensen (Techne) Jannie Roemeling (CINOP) Jittie
Brandsma (CINOP) Pasqualino Mare (EVTA)
Points de vue au niveau de la politique de l’UE
Verena Detzel (PwC)
Soutien du projet
Valari van Tusschenbroek (PwC) Anouk Olijve (PwC)
Une liste séparée avec tous les experts et organisations
consultés est disponible sur le site web.
Auteurs des études de soutien
Chef de projet
Reinout van Brakel P.O. Box 30715
2500 GS Den Haag
Contact: reinout.van.brakel@nl.pwc.com
MoVE-iT : Une étude comparative sur la mobilité en FEPI
dans 33 pays européens
Jittie Brandsma (CINOP) Ceciel Bruin-Mosch (CINOP)
Jannie Roemeling (CINOP)
Obstacles légaux
Antoine Fobe (pour ECAS) Claire.Damilano (ECAS)
Rapport de pays pour le Canada et étude de cas sur le
programme multilatéral Red Seal
Marc L. Johnson, Martín Mujica (SOCIUS Research and
Consulting, Canada)
Tourisme
Ariane Portegies, Lars de Jong, E. Prent, M. van Dun
(Centre for Sustainable Tourism and Transport/Strategic
Centre for Internationalization), Paul. M. Peeters (NHTV)
Chimie
Heather Rolfe (NIESR)
PME et artisanat
Søren Kristensen (Techne) Peter Wordelmann
Point de vue des apprentis
Dr Noeleen Doherty, Dr Tim Mills, Dr Michael Dickmann
(Cranfield University, School of Management)
Programmes bilatéraux
Uwe Neugebauer (UNIVE)
Points de vue de l’Europe de l’Est
Arnost Marks
L’étude MoVE-iT a été menée par un consortium de
PricewaterhouseCoopers (coordinateur du projet), CINOP
et EVTA.
Le consortium comprend les parties suivantes :
1. PricewaterhouseCoopers Advisory (PwC).
2. CINOP. CINOP est le centre national pour l’innovation
dans l’éducation et la formation aux Pays-Bas. C’est
un centre d’expertise qui emploie environ 150
spécialistes avec une formation universitaire dans les
secteurs Éducation Générale et Continue, Formation
et Enseignement Professionnels (FEP), Éducation des
Adultes, Recherche sur l’Éducation et la FEP,
formation en informatique et direction d’entreprise et
l’augmentation des compétences dans les
compagnies.
3. EVTA. L’Association Européenne de Formation
Professionnelle est un réseau de formation
professionnelle qui comprend 18 membres de 14 pays
européens, représentant les services de formation et,
dans certains cas, d’emploi nationaux.
L’un des contributeurs principaux à l’étude est ReferNet,
un réseau établi par le Centre Européen pour le
Développement de la Formation Professionnelle
(CEDEFOP). Il vise à satisfaire la demande croissante
pour des informations comparables à travers l’Europe en
Formation et Enseignement Professionnels (FEP).
ReferNet offre une approche décentralisée à l’échange
d’informations, et est basé sur des consortiums nationaux
dans les pays participants, composés d’intervenants de la
FEP. ReferNet a été engagé par contrat dans le cadre de
l’étude MoVE-iT à fournir des chiffres détaillés sur les
politiques de mobilité, les obstacles et les chiffres dans
chaque État Membre.
MoVE-iT Rapport final
141

Bibliographie
Une revue de la littérature complète est disponible dans les appendices. La
bibliographie suivante est une sélection des sources principales et des études
spécifiques qui sont mentionnées dans le rapport final. La plupart des sources
(publiques) utilisées sont aussi disponibles sur le site web du projet pour lecture
plus approfondie, c’est pourquoi nous n’avons pas inclus d’adresse web ici.
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August 2005 (29.08).
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Elsevier Science.
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(presentation project plan).
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Brandsma, J, Mosch, C and Roemeling, J (2006) MoVE-iT: A study of mobility
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the Commission’s Action Plan for Skills and Mobility COM (2002)72 final,
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Travailler ensemble pour accélérer la
mobilité pour les apprentis d’Europe