Surmonter les obstacles à la mobilité pour les apprentis et ... - Freref

Au Moyen-âge, le transfert de connaissances et d’expérience en Europe se faisait
par l’intermédiaire des compagnons itinérants (en allemand : Fahrenden Gesellen)
– des artisans qui parcouraient souvent de longues distances en Europe pour
chercher du travail et affiner leur art. Cette pratique était reconnue comme une
partie importante du processus de formation de l’artisan, et selon les statuts de
bien des guildes, nul ne pouvait s’établir en tant que maître artisan dans leur
territoire à moins d’avoir voyagé et travaillé à l’étranger pour un temps déterminé –
habituellement 2 à 3 ans. L’apparition d’autres méthodes de transfert de
connaissance – en particulier l’imprimerie et l’alphabétisation de masse, et par la
suite les TIC – a rendu le besoin de voyager moins pressant, mais la pratique n’a
jamais disparu, et il y a encore des organisations dans un certain nombre de pays
européens qui offrent cette possibilité aux jeunes artisans (« Le compagnonnage »
en France et en Belgique, « Naverne » au Danemark, et un ensemble
d’organisations d’artisans en Allemagne).
Cependant, des vestiges sont encore présents en Europe du Nord et
France/Belgique (Fahrende Gesellen / Naver / Compagnonnage), mais le nombre
de personnes impliquées est négligeable 13 .
Après la Seconde Guerre Mondiale, un certain nombre de programmes d’échange
de jeunes furent mis en place afin de mener à une réconciliation ; l’idée étant que
les contacts entre les jeunes par delà les frontières préviendraient l’émergence du
chauvinisme national et de la xénophobie. Ces programmes et initiatives étaient
avant tout dirigés vers l’enseignement général et supérieur, et non pas la formation
et l’enseignement professionnels initiaux (FEPI). Cependant, en 1980, l’Allemagne
et la France signèrent un accord concernant l’échange de jeunes en cours de
FEPI, et un programme fut créé afin de financer et de promouvoir de tels
échanges. Le Secrétariat Franco-allemand pour les échanges en FEPI à
Sarrebruck en Allemagne a depuis lors financé approximativement 29.000
échanges de jeunes, en ne considérant que ceux qui sont en cours de FEPI 14 . Une
étude de cas séparée sur cet échange est incluse dans les annexes.
Kristensen (2004) a résumé les développements principaux en matière de mobilité
en soulignant quatre « écoles de pensée » (ou théories) sur la mobilité dans le
contexte de la FEP en Europe :
1. Stages à l’étranger dans le but d’atteindre une compréhension interculturelle –
il s’agit d’apprendre à vivre de façon pacifique en Europe et dans le monde et de
développer un sentiment de « citoyenneté Européenne » plutôt qu’une vision
strictement nationaliste (ce qui correspond à la pensée initiale de Jean Monnet
lorsqu’il forgea l’Union Européenne du Charbon et de l’Acier en 1951 – comme un
moyen de promouvoir la paix et la compréhension dans une Europe déchirée par
la guerre). Dernièrement, ce discours a également été utilisé en connexion avec la
lutte contre le racisme et la xénophobie. Un exemple se réfère aux activités de
l’Office de la Jeunesse Franco-allemande.
13 Kristensen, 2004
14 Voir : www.dfs-sfa.org
14 MoVE-iT Rapport final