strategie nationale et plan d'action pour la conservation de la ...

Cette réinstallation effectuée dans un contexte d’urgence a constitué une menace
grave sur la biodiversité. En effet, les tonnages importantes de bois consommées
par ce processus de réinstallation ont accéléré la déforestation et le déboisement.
Faute d’autres terrains publics directement disponibles, l’administration
communale a été souvent amenée à sacrifier des boisements entiers pour y
aménager des sites de réinstallation.
Parallèlement des occupations spontanées des écosystèmes naturelles ont
accentué cette déforestation ; les cas de Gishwati (au Nord du Pays), du Domaine
de Chasse de Mutara et du Parc National de l’Akagera (à l’Est du Pays) sont les
plus critiques. En effet, ces deux écosystèmes qui sont naturellement fragiles ont
dû supporter des flux importants de populations humaines et de bovins qui
dépassaient largement leur capacité de charge.
En outre, on a noté dans ces écosystèmes , une pression sévère sur les
ressources biologiques et une demande accrue en eau et en terre.
En définitive, l’occupation de la forêt de Gishwati et d’une partie du PNA a
provoqué une perte considérable de la biodiversité du Rwanda.
3.2.3. Surexploitation des ressources biologiques
Au Rwanda, la surexploitation des ressources biologiques a été une des menaces
les plus importantes à la biodiversité.
En effet, l’utilisation séculaire de certaines techniques et pratiques non
rationnelles a eu pour conséquence la diminution progressive de la production et
de la productivité des ressources biologiques, la diminution du potentiel génétique
et phénotypique et à terme la disparition de certaines espèces.
L’intérêt économique immédiat que présente certaines ressources biologiques a
accru leur surexploitation par les populations riveraines qui souvent négligent ou
méconnaissent d’autres alternatives de sources de revenu.
A titre d’exemple, la richesse halieutique des lacs est menacée par l’utilisation des
filets à mailles très fines qui retiennent les alevins et d’une manière générale par
une pêche incontrôlée.
De même, l’exploitation sans cesse des sols, sans apport de fertilisants,
d’amendements et de pratiques biologiques nuit à la faune et à la flore du sol.
la consommation des jeunes mâles performants (futurs géniteurs) constitue un
cas typique de surexploitation des ressources biologiques locales.
Cette consommation à grande échelle entraîne la diminution de la richesse
génétique et à terme de la dépendance extérieure en matériel génétique.
La chasse sélective et intensive effectuée à des fins commerciales a aujourd’hui
conduit à la disparition de certaines espèces animales comme l’éléphant et le
Stratégie nationale et plan d’actions pour la conservation de la biodiversité au Rwanda 42