strategie nationale et plan d'action pour la conservation de la ...

depuis 1990 suivi par le génocide et les massacres de 1994 et qui ont eu les
conséquences suivantes sur la biodiversité :
- la perte de mémoire institutionnelle et des acquis pour la conservation de la
biodiversité ;
- les déplacements de populations qui ont entraîné une dégradation et une
colonisation des écosystèmes;
- la perte des compétences dans les domaines de l’environnement et de la
biodiversité ;
- la perte de germoplasmes (dans les stations de recherche de l’ISAR,
comme Rubona, Songa, Karama, Rwerere , etc… ;
- l’abandon de la protection des aires anciennement protégées ;
- la décimation d’un nombre considérable d’animaux sauvages dans les
aires protégées et des animaux domestiques (80% des bovins, 90% de
ruminants et 95% de porcs, lapins et volailles) et
- perte considérable de stocks de semences locales.
3.3. Menaces liées aux faiblesses politique, juridique, institutionnelle et aux
ressources humaines
3.3.1. Menaces d’ordre politique
Les politiques sectorielles en rapport avec la biodiversité sont pour la plupart
vieilles et attendent d’être actualisées tandis que d’autres sont claires et bien
élaborées mais ne sont pas suivies ou mises en œuvre correctement. Certaines
n’existent pas ou sont en cours d’élaboration. Les politiques dont il est question
dans ces paragraphes concernent la foresterie, les milieux aquatiques, l’habitat,
l’agriculture et l’élevage et les aires protégées.
3.3.1.1. La politique forestière
Dans ce domaine, la politique élaborée en 1997 vise à préserver des étendues
suffisantes de forêts afin de protéger la diversité biologique, conserver les
écosystèmes uniques et maintenir les fonctions que les forêts et les arbres, en
particulier dans les bassins versants boisés jouent, dans l’environnement.
Cette mission n’a pas été tout à fait accomplie parce que jusqu’à présent les
défrichements illicites, le braconnage, l’exploitation frauduleuse du bois de sciage
et d’autres produits, les incendies ainsi que l’exploitation minière à l’intérieur des
forêts restent d’actualité et compromettent la politique de conservation et de
protection du milieu et de sa diversité biologique. Par ailleurs, la monospécificité
des boisements et la prédominance de l’Eucalyptus démontrent le choix très
limité des essences. Enfin, cette politique forestière n’accorde pas assez
d’importance aux essences autochtones alors qu’elles sont plus adaptées aux
écosystèmes du Rwanda et moins dégradantes.
Stratégie nationale et plan d’actions pour la conservation de la biodiversité au Rwanda 45