2 Le local dans le - Politiques territoriales et développement durable
2 Le local dans le - Politiques territoriales et développement durable
2 Le local dans le - Politiques territoriales et développement durable
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
original pour l’époque, indiens <strong>et</strong> environnementalistes. Des organisations tel<strong>le</strong>s<br />
que la commission Pró-Índio de São Paulo, <strong>le</strong> Centre oecuménique de<br />
documentation <strong>et</strong> d’information (CEDI), <strong>le</strong> Conseil indigéniste missionnaire<br />
(CIMI), <strong>le</strong> Conseil pastoral de la Terre (CPT), l’évêché (Prelazia) du Xingu, se<br />
réunirent pour produire un premier livre dénonçant <strong>le</strong> proj<strong>et</strong> (Santos & al., 1988).<br />
Comme l’explique <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> du Conseil pastoral, une tel<strong>le</strong> mobilisation<br />
n’aurait pas été possib<strong>le</strong> si ces organisations n’avaient déjà été structurées : « Ce<br />
livre fut présenté lors de c<strong>et</strong>te grande rencontre avec <strong>le</strong>s indiens kayapó ici à Altamira. À c<strong>et</strong>te<br />
période de 88 à 89, <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs ruraux percevaient éga<strong>le</strong>ment la nécessité de s’organiser. C’est<br />
pourquoi il y eurent plusieurs mobilisations avec <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs ruraux. C’est aussi que <strong>le</strong>s<br />
kayapó désiraient montrer à quel point ils étaient nombreux à vivre <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te région. Que tout<br />
<strong>le</strong> Xingu était habité. C’est pourquoi tous <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s indigènes envoyèrent un représentant à c<strong>et</strong>te<br />
rencontre. Et ce fut la première fois qu’il y eut un discours socio-environnemental par réaction<br />
aux proj<strong>et</strong>s d’usage de l’eau pour produire de l’é<strong>le</strong>ctricité. Ainsi <strong>le</strong>s organisations s’articulèrent<br />
rapidement quand se présenta <strong>le</strong> proj<strong>et</strong> de Belo Monte. Cependant l’aide du MAB (Mouvement<br />
des atteints par <strong>le</strong>s barrages) a été décisive. » Ainsi il faut reconnaître l’impact des ONGs<br />
environnementa<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des chercheurs sur ces thèmes reconnus <strong>dans</strong> la région <strong>et</strong><br />
qui ont joué un rô<strong>le</strong> tant <strong>dans</strong> la formulation des revendications que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ur<br />
publicisation. Dans <strong>le</strong> même temps, sous l’impulsion des mouvements indigénistes<br />
<strong>et</strong> des différentes communautés kayapo, la première réunion des peup<strong>le</strong>s<br />
indigènes du Xingu fut organisée en février 1989, à Altamira. Furent invités à c<strong>et</strong>te<br />
réunion <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>s d’E<strong>le</strong>tronorte <strong>et</strong> quelques officiels du gouvernement<br />
fédéral. C<strong>et</strong>te rencontre, qui unissait indiens <strong>et</strong> environnementalistes, réunit<br />
environ 3000 personnes, dont 650 indiens, 150 journalistes étrangers, un grand<br />
nombre de p<strong>et</strong>its paysans, des représentants d’organisations environnementa<strong>le</strong>s<br />
internationa<strong>le</strong>s, de nombreuses organisations <strong>local</strong>es 49 , des universitaires <strong>et</strong><br />
49 L’évêché du Xingu, la CIMI, <strong>le</strong> Syndicat des travail<strong>le</strong>urs ruraux (STR), <strong>le</strong> mouvement pour la<br />
survie de la transamazonienne <strong>et</strong> du Xingu (désormais dénommé MDTX – mouvement pour <strong>le</strong><br />
développement de la transamazonienne <strong>et</strong> du Xingu), la commission régiona<strong>le</strong> des atteints par <strong>le</strong><br />
comp<strong>le</strong>xe hydroé<strong>le</strong>ctrique du Xingu ou, encore, la fondation Chico Mendes.<br />
135