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2 Le local dans le - Politiques territoriales et développement durable

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2 <strong>Le</strong> proj<strong>et</strong> de Belo Monte en Amazonie, exemp<strong>le</strong> de<br />

conflits d’acteurs<br />

<strong>Le</strong> proj<strong>et</strong> de Belo Monte, barrage-réservoir de 400 km 2 dont <strong>le</strong> potentiel est, selon<br />

E<strong>le</strong>tronorte, compagnie é<strong>le</strong>ctrique brésilienne, d’une moyenne de 6289 MW/mois<br />

<strong>et</strong> au plus de 11 182 MW fait l’obj<strong>et</strong> de vives controverses entre <strong>le</strong>s mouvements<br />

sociaux, <strong>le</strong>s ONG’s, <strong>le</strong>s politiques <strong>et</strong> <strong>le</strong>s administrations au niveau <strong>local</strong>, étatique<br />

(estadual), national (federal) <strong>et</strong> même international. Ce barrage aurait de forts<br />

impacts sociaux, écologiques <strong>et</strong> économiques, aussi bien pour la population que<br />

pour <strong>le</strong> bassin du Xingu qui sont partiel<strong>le</strong>ment (<strong>et</strong> délibérément) ignorés. Ceci<br />

d’autant plus que pour atteindre ce potentiel toute l’année, il faudrait cependant<br />

construire un autre barrage en amont du premier comp<strong>le</strong>xe (ancien proj<strong>et</strong><br />

Babaraqua dénommé aujourd’hui Altamira). À noter que l’on trouve <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

bassin du Xingu de nombreuses aires indigènes <strong>et</strong> la plus grande quantité d’aires<br />

de forêts continues de l’Amazonie orienta<strong>le</strong>. <strong>Le</strong> barrage aurait aussi des impacts<br />

directs sur <strong>le</strong>s populations <strong>local</strong>es d’Altamira. <strong>Le</strong>s enjeux sont donc locaux,<br />

nationaux, mais aussi internationaux, situation typique des conflits existants<br />

lorsqu’il s’agit de « développer » l’Amazonie. La région est en eff<strong>et</strong> au cœur des<br />

débats qui concernent la protection du climat ou de la biodiversité tout en ayant<br />

son « intégrité » menacée par des intérêts économiques locaux <strong>et</strong> nationaux, voire<br />

internationaux.<br />

a- Activismes indigéniste, écologiste <strong>et</strong> paysan<br />

C’est à la fin des années 1980 que deux chefs amérindiens kayapó, aidés par <strong>le</strong><br />

chercheur Darell Posey, vont apprendre l’existence d’un proj<strong>et</strong> de construction de<br />

cinq usines hydroé<strong>le</strong>ctriques sur <strong>le</strong> f<strong>le</strong>uve Xingu, <strong>le</strong>s premières prévues étant cel<strong>le</strong>s<br />

de Kararaô <strong>et</strong> Babaraqua, qui deviendront plus tard Belo Monte <strong>et</strong> Altamira. Ces<br />

proj<strong>et</strong>s d’usines devant affecter <strong>le</strong>s réserves indigènes, on assista à l’émergence<br />

d’une lutte très efficace. Rapidement, des universitaires, des organisations proamérindiennes<br />

<strong>et</strong> des organisations liées à l’église catholique, <strong>et</strong> à la théologie de la<br />

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