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Halal : enquête au cœur d'un incroyable business - IPM

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14 FAITS<br />

Les fouilles ont repris<br />

NATELHOFF<br />

Plusieurs plongeurs se relaieront pendant une semaine pour retrouver d’éventuels indices qui pourraient relancer le dossier des Tueries du Brabant.<br />

TUERIES DU BRABANT<br />

Les enquêteurs espèrent<br />

retrouver de nouve<strong>au</strong>x<br />

indices dans le dossier<br />

RONQUIÈRES Agitation inhabituelle,<br />

hier, <strong>au</strong> bord du canal<br />

Charleroi-Bruxelles, à quelques<br />

centaines de mètres du plan incliné<br />

de Ronquières.<br />

Les enquêteurs en charge du<br />

dossier des Tueries du Brabant<br />

ont entrepris de sonder le canal,<br />

en espérant retrouver d’éventuels<br />

indices, 24 ans après les<br />

dernières fouilles, entreprises en<br />

1986 et lors desquelles un nombre<br />

relativement important de<br />

pièces matérielles (armes, munitions,<br />

habits) avaient pu être découvertes.<br />

“Il nous reste cinq ans pour trouver<br />

les coupables (NdlR : la prescription<br />

<strong>au</strong>ra lieu en 2015), explique<br />

la juge d’instruction Michel,<br />

en charge du dossier. Et on utilisera<br />

tous les moyens possibles et<br />

utiles pour les retrouver. Un simple<br />

petit objet, pas plus grand qu’un<br />

hameçon, pourrait faire avancer<br />

grandement le dossier.”<br />

Jusqu’à mercredi prochain,<br />

plusieurs plongeurs de l’armée<br />

– dont certains avaient participé<br />

<strong>au</strong>x fouilles de 1986 – se relaieront<br />

à raison d’une heure par<br />

plongeur dans les e<strong>au</strong>x boueuses<br />

du canal. Pour un travail minutieux<br />

: ils doivent sonder, à la<br />

main, chaque centimètre carré<br />

de cette zone s’étalant sur plusieurs<br />

centaines de mètres.<br />

UN TRAVAIL DE LONGUE haleine<br />

qui pourrait porter ses fruits. “En<br />

1986, des centaines de petits objets<br />

ont été découverts, explique Eddy<br />

Vos, chef d’enquête de la cellule<br />

du Brabant wallon. Et cela<br />

m’étonnerait qu’on ait tout ramassé.<br />

Depuis ce temps, les techniques<br />

ont <strong>au</strong>ssi évolué et, cette<br />

fois-ci, c’est une partie plus importante<br />

du canal qui sera draguée.”<br />

Et si ces fouilles ne donnaient<br />

rien ? “L’affaire ne sera pas classée<br />

pour <strong>au</strong>tant, assure Eddy Vos. Il<br />

doit y avoir, quelque part près d’ici,<br />

une cache que les <strong>au</strong>teurs ont dû<br />

vider après la mort d’un des leurs.”<br />

PENDANT LA DURÉE des fouilles,<br />

une cellule du service d’identification<br />

des victimes (DVI) sera dépêchée<br />

sur place, dans le cas où<br />

des restes humains – qui pourraient<br />

appartenir à un membre<br />

de la bande, sans doute mortellement<br />

blessé à l’issue de l’attaque<br />

d’Alost, et que ses complices<br />

<strong>au</strong>raient fait disparaître dans le<br />

canal – étaient retrouvés.<br />

Hier, rien de concret n’avait<br />

cependant pu être sorti du canal.<br />

Yannick Natelhoff<br />

Vos: “On n’a jamais eu de chance”<br />

RONQUIÈRES Cette première<br />

journée de fouilles était surtout<br />

une “mise en place”, concède<br />

Eddy Vos, chef d’enquête<br />

de la cellule du Brabant wallon.<br />

“Cette zone avait déjà été faite<br />

en 86.” C’est vendredi ou lundi<br />

que l’enquêteur s’attend surtout<br />

à trouver des indices, lorsqu’une<br />

partie inédite du canal<br />

sera fouillée, ce qui permettra<br />

peut-être de découvrir de nouve<strong>au</strong>x<br />

objets, voire un corps<br />

abandonné par les tueurs.<br />

“Nous utilisons les moyens<br />

classiques, déjà utilisés en 86.<br />

Mais si nous trouvons le moindre<br />

indice, nous ferons appel <strong>au</strong>x nouvelles<br />

technologies comme cet<br />

aspirateur géant qui filtre la boue<br />

sous l’e<strong>au</strong>”, explique Eddy Vos.<br />

Quant <strong>au</strong>x espoirs de résultats,<br />

l’enquêteur se montre<br />

prudent : “On commence à savoir<br />

vivre avec la déception. On<br />

n’a jamais eu de chance, mais il<br />

y a toujours de l’espoir.”<br />

N. G.<br />

NATELHOFF<br />

E XPRESSO<br />

Johan Feliers<br />

Plongeur déjà<br />

présent lors des<br />

fouilles de 1986<br />

Lors des fouilles<br />

de 1986, on avait déjà<br />

très bien travaillé”<br />

1Comment se déroulent<br />

les fouilles ?<br />

“Une chaîne est placée <strong>au</strong> fond<br />

du canal. On la longe d’un côté<br />

et on tâte la boue sur une<br />

vingtaine de centimètres de<br />

profondeur. Quand on arrive<br />

<strong>au</strong> bout de la chaîne, on passe<br />

de l’<strong>au</strong>tre côté et on revient.<br />

On déplace ensuite la chaîne.<br />

Avec cette méthode, chaque<br />

centimètre carré de la zone de<br />

fouilles sera analysé. Quand<br />

on trouve un objet intéressant,<br />

on prévient les hommes à terre<br />

et on balise l’endroit. Et, si nécessaire,<br />

on procédera à l’aspiration<br />

de la boue plus tard,<br />

pour être sûr de récupérer tous<br />

les objets.”<br />

2Pourquoi revenir<br />

24 ans après les<br />

dernières fouilles ?<br />

“À cette époque, on avait déjà<br />

très bien travaillé. On ne devrait<br />

donc plus retrouver énormément<br />

de matériel datant<br />

d’avant les fouilles. Mais il est<br />

possible que les tueurs soient<br />

revenus jeter des objets après<br />

notre passage. On peut <strong>au</strong>ssi<br />

compter sur des technologies<br />

dont on ne disposait pas à<br />

l’époque, telles qu’un détecteur<br />

de métal ou l’aspirateur<br />

de boues qui peuvent être<br />

d’une grande aide.”<br />

3Des restes humains<br />

pourraient-ils avoir été<br />

conservés depuis 1986 ?<br />

“Il y a effectivement encore des<br />

possibilités de retrouver des<br />

restes humains qui pourraient<br />

être figés dans la boue. Ce<br />

n’est pas impossible.”<br />

Interview > Y. N.<br />

E STYLO-TROTTOIR<br />

“À l’époque, c’était la terreur. J’avais même demandé à ma mère de faire gaffe lorsqu’elle allait <strong>au</strong> Delhaize.”<br />

Jean<br />

Bruxelles, 73 ans.<br />

Pierre<br />

Charleroi, 39 ans.<br />

Michel<br />

Tubize, 53 ans.<br />

Marc<br />

Jumet, 40 ans.<br />

Christian<br />

Jumet, 62 ans.<br />

“C’est surprenant que l’on relance<br />

des fouilles 25 ans après les événements.<br />

On <strong>au</strong>rait dû faire ça bien<br />

plus tôt. Apparemment, il y a la<br />

volonté d’aboutir. Trouver les coupables<br />

reste possible, mais je commence<br />

sérieusement à en douter.”<br />

“Je suis venu spécialement de<br />

Charleroi. Quand j’étais ado, cette<br />

affaire m’a tr<strong>au</strong>matisé et, depuis,<br />

je ne cesse de vouloir comprendre<br />

ce qui a pu arriver. Pour moi, il<br />

s’agissait avant tout d’une tentative<br />

de déstabilisation de l’État.”<br />

“On retrouvera peut-être des indices.<br />

Mais dans quel état ? Serontils<br />

utilisables ? J’en doute. Je me<br />

souviens qu’à l’époque c’était la<br />

terreur. J’avais même demandé à<br />

ma mère de faire gaffe lorsqu’elle<br />

allait <strong>au</strong> Delhaize.”<br />

“Je ne crois pas que ce que l’on<br />

trouvera fera avancer l’enquête.<br />

Des centaines d’indices déjà découverts<br />

n’ont rien apporté. Difficile<br />

de croire qu’on puisse retrouver<br />

de nouvelles pièces. Mais bon, faisons<br />

confiance à la technologie.”<br />

“Selon moi, il est déjà trop tard.<br />

Avec les remous provoqués par les<br />

va-et-vient des bate<strong>au</strong>x, les indices<br />

ont dû disparaître ou être emportés<br />

bien plus loin. Si ça se trouve,<br />

on ne cherche même pas <strong>au</strong> bon<br />

endroit.”<br />

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