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Le Brécaillon - Musée Militaire Genevois

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Napléon IIIFévrier - mars 1871L’INTERNEMENT DES BOURBAKIS EN SUISSELE PANORAMA DE LUCERNERichard Gaudet-BlavignacPREMIÈRE PARTIE: L’INTERNEMENT DES BOURBAKISLa guerre<strong>Le</strong> 19 juillet 1870, la France déclarela guerre à la Prusse qui est à la tête de «laConfédération de l’Allemagne du Nord ». Ceshostilités ont officiellement pour cause la volontéde la Prusse d’imposer le prince Léopold deHohenzollern au trône vacant de l’Espagne, ce quene peut accepter la France. En réalité, la Prussevoulait, par une guerre à l’ouest, parachever l’unitéallemande après les victoires contre le Danemarken 1864 et contre l’Autriche en 1866. Du côtéfrançais, Napoléon III pensait qu’une guerre qu’onprévoyait facile consoliderait un pouvoirchancelant depuis quelques années.Devant la montée des périls, la Suisse,dès le 16 juillet, avait mobilisé des troupesappartenant aux cinq divisions. <strong>Le</strong> 19, HansHerzog était élu général et la neutralité de laConfédération proclamée solennellement.Très rapidement, les Français sont battussur tous les fronts d’Alsace et de Lorraine. Lasupériorité des Allemands (on disait «les Prussiens») dans tous les domaines est incontestable :l’incompétence de l’Etat-major et de nombreuxgénéraux, le manque d’équipement,l’impréparation manifeste de l’armée impérialesont les causes de ces premières défaites (*).<strong>Le</strong> 18 août, les Français sont battus àGravelotte. L’armée du Rhin commandée par lemaréchal Bazaine se retranche dans Metz.En Suisse, constatant que les combats se sont éloignés de la frontière, leConseil fédéral démobilise une partie des troupes.____________<strong>Le</strong> maréchalBazaine, dessinsatirique.<strong>Le</strong> généralHerzog.(*) Rappelons la réponse de ce général français à qui Napoléon III demandait quel était l’état depréparation de l’armée : «Sire, il ne manque pas un bouton de guêtre !»On peut également signaler que les unités entrant en Alsace disposaient de nombreuses cartes duterritoire allemand mais d’aucune des régions qu’elles traversaient. Elles furent obligées de se confierà des guides du crû qui, souvent, ne parlaient même pas français. Alors, on marchait au canon...68 <strong>Le</strong> <strong>Brécaillon</strong><strong>Le</strong> 1 er septembre,une armée française de130.000 hommes marchantsur Metz est contrainte delivrer bataille à Sedan. Elleest écrasée et l’empereur estfait prisonnier. La «NeueZürcher Zeitung» écrit le 4septembre :«Sedan capitule,toute l’armée de Mac-Mahonest prisonnière et NapoléonIII est lui-même prisonnierdu roi de Prusse. Telle est lagrande nouvelle divulguéepar un télégramme expédiéde Sedan à Berlin le 2septembre, adressé à la reinepar le roi Guillaume etretransmis dans toutes lesdirections. Partout cetteannonce fera sensation,surtout chez les deuxbelligérants ; elleprovoquera chez l’un unenthousiasme délirant, chezl’autre crainte et angoisse etpeut-être même une violentemanifestation de désespoirTout philanthrope,lucide et de sang-froid, ne peut que saluer cette confondante évolution dans laquelleil verra le dernier acte d’un drame sanglant qui a déjà fait trop de victimes, trop delarmes, trop de détresses. Une partie de son armée captive, l’autre investie dansMetz et l’Empereur prisonnier, la France, sans défense, sans armes, écartelée entreles partis, trompée par un gouvernement qui jusqu’à l’annonce de l’effroyablecatastrophe, lui cachait la gravité de la situation, et brusquement confrontée avecles événements, est totalement désorientée. Comment dans de telles conditions, faceà des forces ennemies supérieures en nombre, pourrait-elle encore envisager lapoursuite du combat ?» (1)Cette défaite provoque la chute de l’Empire et, à Paris, la proclamation dela République le 4 septembre.Mais les combats se poursuivent, toujours au détriment des Français. <strong>Le</strong> 19,Paris est encerclé ; le 23, Toul tombe, le 27 c’est le tour de Strasbourg et, le mêmejour, Metz capitule. <strong>Le</strong> maréchal Bazaine sera plus tard accusé de haute trahison.<strong>Le</strong> <strong>Brécaillon</strong>L’INTERNEMENT DES BOURBAKIS EN SUISSEPage de couverture d'une histoire populaire del'armée de l'Est, vers 1900.69

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