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Le Brécaillon - Musée Militaire Genevois

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L’INTERNEMENT DES BOURBAKIS EN SUISSEL’INTERNEMENT DES BOURBAKIS EN SUISSEbousculées par le vainqueur, plus de combats dans la neige et dans le sang,» (7)Ce sont donc d’immenses tas d’armes individuelles et d’équipements quise forment au passage des soldats. On comptera 64.000 fusils, 64.800 armesblanches sans compter les munitions auxquels s’ajoutent 285 canons et mitrailleuseset 1.158 véhicules. L’ensemble sera dirigé plus tard sur les arsenaux de Thoune,Grandson, Morges, Colombier et Yverdon.Nous avons parlé des hommes, il faut maintenant parler des chevaux. Ilsfurent près de 11.800 à entrer en Suisse. <strong>Le</strong>ur état était pire que celui des hommes :«(...) Affamés , privés de soins depuis longtemps, mal harnachés souvent,leur corps n’offrait parfois qu’une plaie dégoûtante, maigres, efflanqués et pouvantà peine se tenir sur leurs jambes, ils cherchaient à ronger tout ce qui se trouvait à____________(*) Signalons que d’après un état du 1er décembre il manquait à l’armée de l’Est : 20.000 paquetages,10.000 paires de chaussures et du matériel d’équipement pour 10.000 hommes. (Mais les guêtresavaient tous leurs boutons...)Désarmement; dessin de A. Bachelin, «Aux frontières» et «L’Armée de l’Est enSuisse», Lausanne, 1871.dans la neige et la boue et n’ayant pu être remplacées, elles n’avaient pas tardé àfaire eau de toutes part, (...) aussi, beaucoup de ces malheureux avaient-ils les piedsgelés ou tout en sang. <strong>Le</strong>s uniformes étaient en lambeaux et les soldats s’étantappropriés tous les vêtements qu’ils avaient trouvés pour remplacer ceux qui étaientdétruits, présentaient une bigarrure inimaginable. Plusieurs d’entre euxavaient encore des pantalons de toile reçus à l’entrée de la campagne etgrelottaient. à faire pitié». (*) (6)La convention signée par les généraux Clinchant et Herzog prévoyait, selonles règles internationales, que les troupes internées devaient rendre toutes leursarmes, à l’exception des officiers qui pouvaient conserver leur sabre. On craignaitpourtant que des soldats refusent d’être désarmés. En fait, il n’y eut aucun incident:«Quatre-vingt mille hommes vaincus par le froid, par la faim, par les coupsd’un audacieux ennemi étaient là, grelottant sous le vent glacé, désespérés, pressésles uns sur les autres comme un troupeau, prêts à jeter leurs armes pourvu qu’onleur ouvrît un pays ami où il n’y aurait plus de longues marches sans espérances, desombres journées sans pain et de nuits sans sommeil, plus d’humiliantes retraites76 <strong>Le</strong> <strong>Brécaillon</strong>Bivouac dans la neige; dessin de A. Bachelin, «Aux frontières» et «L’Armée de l’Esten Suisse», Lausanne, 1871.<strong>Le</strong> <strong>Brécaillon</strong>77

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