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DES PATRIMOINES de Savoie - Conseil Général de Savoie

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Le château <strong>de</strong> ClermontMONUMENTSConverti en ferme en 1860 après la mort<strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière comtesse <strong>de</strong> Clermont,le château fut classé Monument Historique en1950 avant d’être acquis par le Département <strong>de</strong>la Haute-<strong>Savoie</strong> en 1966 ; <strong>de</strong>puis, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>restauration se sont enchaînés pour sauver cetémoin exceptionnel <strong>de</strong> l’architecture <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>Renaissance française en <strong>Savoie</strong>.Quiconque s’aventure en Albanais ne peut serelever in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong> sa découverte ; cela ne tientpas uniquement à la présence <strong>de</strong> cet étonnantjoyau au sein <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong>ste village rural, situationassez fréquente en <strong>Savoie</strong>, mais plutôt à sonarchitecture surprenante et à la personnalité <strong>de</strong>son commanditaire.Le château <strong>de</strong> Clermont fut construit entre 1576et 1580 par Mgr Gallois <strong>de</strong> Regard (1512-1582),dans un style jusqu’alors inconnu en <strong>Savoie</strong>témoignant <strong>de</strong>s liens particuliers que son propriétaireavait tissés avec l’Italie, tout particulièrementavec Rome.Abbé commendataire d’Entremont et <strong>de</strong> Hautecombe,évêque <strong>de</strong> Bagnoréa <strong>de</strong> 1563 à 1568,après avoir assumé au Vatican la fonction <strong>de</strong>camérier du pape Paul IV († en 1559) puis <strong>de</strong>dataire sous Pie IV († en 1566) et Pie V, MgrGallois <strong>de</strong> Regard revint en <strong>Savoie</strong> en 1570.Quelques années lui seront nécessaires pourélever <strong>de</strong>ux remarquables bâtiments, l’un à la villeet l’autre aux champs : à Annecy, l’hôtel <strong>de</strong>Bagnoréa, situé rue Sainte-Claire, et à Clermont,une rési<strong>de</strong>nce d’été, dans l’enceinte du bourg, aupied <strong>de</strong> l’ancien château <strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Genève.À Annecy, son hôtel dresse, sur la rue, une faça<strong>de</strong>blanche en grand appareil <strong>de</strong> calcaire. À Clermont,l’ensemble <strong>de</strong>s bâtiments emploie exclusivementla molasse grise exploitée sur le sitemême. L’un et l’autre offrent <strong>de</strong> nombreuses similitu<strong>de</strong>sarchitecturales, adaptées aux lieux, maiségalement aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> séjour.Le château <strong>de</strong> Clermont, occupé durant la bellesaison, forme un vaste quadrilatère se composantd’un grand corps <strong>de</strong> logis <strong>de</strong> 35 x 18 m dont lafaça<strong>de</strong> rectiligne à <strong>de</strong>ux étages sur caves voûtées,s’ouvre au midi sur une vaste cour <strong>de</strong> 450 m 2fermée par trois ailes <strong>de</strong> galeries à <strong>de</strong>ux étagesvenant s’appuyer sur <strong>de</strong>ux tours d’angle <strong>de</strong> planrectangulaire. Les galeries, voûtées d’arête,percées d’ouvertures à arc surbaissé reposant sur<strong>de</strong>s piliers rythmées par <strong>de</strong>s piles engagéessommées <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-boules et fermées par <strong>de</strong>sbalustres, s’organisent autour <strong>de</strong> la cour telles lesloges d’un théâtre à l’italienne. Cette réalisationétonnante est inspirée sans conteste <strong>de</strong> la courSt-Damase que Gallois <strong>de</strong> Regard avait pu admirerau Vatican, dont l’aile construite par Bramanteavait été agrémentée d’une loggia à colonnes parRaphaël († 1520)…D’autres innovations sont remarquables et resterontsans suite en <strong>Savoie</strong> : ainsi les étages sur courdu corps <strong>de</strong> logis sont percés <strong>de</strong> larges baies illuminantla profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s pièces, pour certainestraversantes ; ces fenêtres au cadre droit diffèrenttotalement <strong>de</strong>s modèles en usage en <strong>Savoie</strong> telsceux mis en œuvre à la même époque dans letout proche hôtel <strong>de</strong> Belmont à Seyssel-Ain, oùles croisées, datées <strong>de</strong> 1579, sont <strong>de</strong> petitesdimensions et sommées d’un linteau à arc enaccola<strong>de</strong>.Comme à Annecy, les étages du corps <strong>de</strong> logissont <strong>de</strong>sservis par un escalier non plus à vis maisà volées droites et paliers d’angle, donnant à cetespace <strong>de</strong> circulation une indéniable majesté…Vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> tout mobilier d’époque, à l’exceptiond’une plaque <strong>de</strong> cheminée, <strong>de</strong> décors peintsd’arabesques dans <strong>de</strong>s embrasures <strong>de</strong> portes et<strong>de</strong> fenêtres et d’une scène figurée fragmentaire,le château a <strong>de</strong>puis quelques années été doté <strong>de</strong>quelques meubles anciens.Joël SerralongueBuffet Renaissance avec termes canéphores,collection du département <strong>de</strong> la Haute-<strong>Savoie</strong>.Le mobilierEn accord avec la<strong>de</strong>uxième Renaissance,le décor <strong>de</strong> ce mobilierse caractérise par <strong>de</strong>srinceaux, <strong>de</strong>s palmettes,<strong>de</strong>s mascarons, <strong>de</strong>s têtes<strong>de</strong> monstres et <strong>de</strong>stermes – figures à lapartie inférieureenfermée dans unegaine – que l’on peutobserver sur <strong>de</strong>sdressoirs, ou <strong>de</strong>s pieds<strong>de</strong> table. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cesmeubles est en cours.Dater un meuble restedélicat, il peutcomporter souventplusieurs partiesanciennes remontéesdans une structure duXIX e siècle, voire plustardive. Le bâti, lesmo<strong>de</strong>s d’assemblage,doivent être pris encompte autant quel’ornementation.Marianne Clerc, maître<strong>de</strong> conférences àl’Université <strong>de</strong>Grenoble, qui a vul’ensemble du mobilier,envisage d’en confierl’étu<strong>de</strong> à l’un <strong>de</strong> sesétudiants en histoire <strong>de</strong>l’art. En attendant, lesmeubles <strong>de</strong> Clermont& ÉDIFICESDécor peintd’arabesques,intérieur du château<strong>de</strong> Clermont.permettent d’observerl’évolution du décor,<strong>de</strong>puis les fenestrages<strong>de</strong> la fin du XV e s.(dressoir) jusqu’aubestiaire et aux figuresclassiques oumaniéristes <strong>de</strong> laRenaissance, hérités <strong>de</strong>l’art bellifontain,fortement influencé parl’Italie. Un grandnombre <strong>de</strong> ces décorsproviennent <strong>de</strong>modèles créés parAndrouet du Cerceau etHugues Sambin,largement diffusés àtravers <strong>de</strong>s recueilspubliés respectivementen 1550 et 1572.Corinne ChorierCoffre flamand, XVI e siècle. Sur la faça<strong>de</strong>,scènes <strong>de</strong> la Nativité et <strong>de</strong> la Résurrection.Collection du département <strong>de</strong> la Haute-<strong>Savoie</strong>.19

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