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DES PATRIMOINES de Savoie - Conseil Général de Savoie

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PATRIMOINEAnciennes mines et carrièressouterraines <strong>de</strong> la <strong>Savoie</strong>un patrimoine exceptionnelINDUSTRIELIl existe en<strong>Savoie</strong> plus <strong>de</strong>600 mines oucarrières souterraines.Plus <strong>de</strong>100 communesdu départementsont concernées.On trouve <strong>de</strong>sminéralisations<strong>de</strong> fer, <strong>de</strong> cuivre,<strong>de</strong> plomb, <strong>de</strong>zinc, d’argent,d’uranium,d’or, mais aussidu talc, <strong>de</strong>l’amiante, <strong>de</strong>sschistes ardoisiers,du gypse,du sel, dubitume, dulignite et ducharbon.Cie <strong>de</strong>s mines et usines<strong>de</strong> St Michel et Sordière,1892.Avant 2018, toutes les entrées <strong>de</strong> mineinexploitées <strong>de</strong>vront être foudroyéesou obturées pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> « mise en sécurité». Nous vivons donc un moment privilégiépour sauver l’ampleur et la beauté <strong>de</strong>s ancienstravaux souterrains : au Spéléo Club <strong>de</strong> <strong>Savoie</strong>,une petite équipe archive tout ce qui peut l’êtresous forme <strong>de</strong> photos, <strong>de</strong> films, <strong>de</strong> plans <strong>de</strong>s travaux,<strong>de</strong> documents. Afin <strong>de</strong> porter témoignagesur ce patrimoine industriel menacé, nous envisageonsla publication d’un livre.Un peu d’histoireDès la Protohistoire, le cuivre a été exploité dansles Alpes <strong>de</strong> <strong>Savoie</strong>. Les premiers vestiges attestésdatent <strong>de</strong> 1 450 ans avant J.-C., vers Peisey-Nancroix en Tarentaise et d’autres <strong>de</strong> 1000 ansavant J.-C., vers Termignon en Maurienne. Selonla tradition, Durandal, la célèbre épée du paladinRoland, proviendrait <strong>de</strong> la mine <strong>de</strong> fer <strong>de</strong>sHurtières. Au XIII e siècle, apparaissent les premiersdocuments. Trois gran<strong>de</strong>s époques historiquesse distinguent.Au Moyen Âge, mines et artifices appartenaientà la noblesse inféodée à la Maison <strong>de</strong> <strong>Savoie</strong>. Depart leur importance stratégique et économiqueles mines étaient intégrées à la politique <strong>de</strong>ssouverains. En 1343, on ouvrit quatre mines enHaute-Maurienne, à Fourneaux, Modane et Termignonmais en 1348, la <strong>Savoie</strong> fut ravagée par laGran<strong>de</strong> peste. L’extraction minière fonctionna auralenti pendant 150 ans. Au XVI e siècle, la famillepiémontaise Castagneri <strong>de</strong> Châteauneuf développala métallurgie <strong>de</strong>s Hurtières. En 1566, <strong>de</strong>sconcessions minières furent accordées au marquis<strong>de</strong> La Chambre. En 1570, à Argentine et Epierre,les établissements étaient dirigés par <strong>de</strong>s spécialisteset financiers lombards.En 1729, le roi Victor Amédée II précisait que« n’importe qui pouvait rechercher pour travaillerles mines, dans tous les Etats du roi. Les matièresextraites <strong>de</strong>s mines ne pourront être exportée hors<strong>de</strong> nos états sous peine d’amen<strong>de</strong> et <strong>de</strong> confiscationdu minerai ». Sous son règne, les dépensesmilitaires dépassaient le tiers <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> l’Etat.L’argent, le plomb, le cuivre <strong>de</strong>vaient être livrésà l’Hôtel <strong>de</strong>s Monnaies <strong>de</strong> Turin ou au Bureau <strong>de</strong>l’Artillerie à un prix convenu. Le contrôle royalsur les mines s’exerçait directement par l’intendantgénéral <strong>de</strong> l’artillerie, les intendants provinciauxet autres inspecteurs.En 1740, le roi Charles-Emmanuel III favorisa lavenue <strong>de</strong> spécialistes étrangers pour exploiter lesminerais du duché. Il leur accorda la protectionspéciale du roi et pour une durée <strong>de</strong> 40 ans <strong>de</strong>sprivilèges qui seront contestés au cours <strong>de</strong> procès.De 1750 à 1758, 760 tonnes <strong>de</strong> plomb et plus <strong>de</strong>2 tonnes d’argent furent livrées au Bureau Royal<strong>de</strong> l’Artillerie. Charles-Emmanuel III fonda en 1752une école <strong>de</strong> minéralogie à Turin, <strong>de</strong>stinée àformer un personnel hautement qualifié.A partir du milieu du XVIII e siècle, <strong>de</strong>s bourgeoisfortunés investirent <strong>de</strong>s fonds, avec plus ou moins<strong>de</strong> bonheur, dans l’industrie <strong>de</strong>s mines. Le 23pluviôse An X (12 février 1802), après la premièreAnnexion <strong>de</strong> la <strong>Savoie</strong> à la France, une ÉcolePratique <strong>de</strong>s Mines fut instituée sur les sites <strong>de</strong>Peisey et <strong>de</strong> Moûtiers. Elle ne fonctionna qu’unedouzaine d’années. Au XIX e siècle, certainesfamilles se distinguèrent dans l’industrie métallifèrecomme les Grange à Ran<strong>de</strong>ns ou les Frèrejean,<strong>de</strong>s négociants lyonnais, en Haute-<strong>Savoie</strong>.Dans le domaine <strong>de</strong>s matières combustibles,anthracites et lignites, chacun voulut sa mine.Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s affluèrent. Des notables, <strong>de</strong>s petitessociétés, <strong>de</strong> simples citoyens, <strong>de</strong>s farfelus, déposèrent<strong>de</strong>s permis <strong>de</strong> recherche généralementexaminés avec bienveillance par l’administration.De nombreuses concessions furent accordées.Au milieu du XIX e et au XX e siècles, <strong>de</strong>s sociétéscapitalistes puissantes – Schnei<strong>de</strong>r du Creusot àSaint-Georges-d’Hurtières, la Penarroya à Macotla-Plagne– exploitent les mines les plus rentables.Deux vagues, vers 1875 et 1930, marquèrent lafin <strong>de</strong> cette industrie, à l’exception <strong>de</strong> la Plagnequi ne cessa ses activités qu’en 1973 !Pour les mines <strong>de</strong> produits combustibles, la quasitotalité <strong>de</strong> l’extraction s’est concentrée <strong>de</strong> 1850 à1960. La Première guerre mondiale marqua unpic <strong>de</strong> production en raison <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>scharbonnages du nord <strong>de</strong> la France. La fin <strong>de</strong> laSecon<strong>de</strong> guerre mondiale enregistra un net déclinavec la fermeture <strong>de</strong>s mines <strong>de</strong> lignite. Lescarrières souterraines <strong>de</strong> gypse, <strong>de</strong> pierre à chauxou à ciment suivirent. A contrario, les ardoisièressont attestées <strong>de</strong> 1361 à 1982 en Maurienne et duXVI e siècle à 1950 en Tarentaise. Aujourd’hui, cesanciennes mines sont administrativement ferméeset beaucoup d’orifices sont déjà comblés. Le patrimoineminier sombre lentement dans l’oubli.8

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