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DES PATRIMOINES de Savoie - Conseil Général de Savoie

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ARCHITECTUREEloge <strong>de</strong>s charpentiers piseurs<strong>de</strong> l’Avant-Pays savoyardUne architecture hautement environnementaleLe CAUE <strong>de</strong> la <strong>Savoie</strong> a réalisé trois campagnes <strong>de</strong> relevés d’architecturedu patrimoine bâti dans le département dont les premiers tomes se sontintéressés à l’Adret <strong>de</strong> Tarentaise puis aux Bauges ; le troisième ouvrageconcerne l’Avant-Pays Savoyard. Longtemps terre <strong>de</strong> frontières, propicesaux échanges commerciaux et culturels, ce territoire se distingue par laprésence <strong>de</strong> bâtiments en pisé : une technique constructive particulière,largement diffusée dans le Bugey et le Nord Dauphiné. Joëlle Leoni,architecte du patrimoine, a mené cette campagne.Technique <strong>de</strong> banchage.Le principal intérêt du travail réalisé dansle cadre <strong>de</strong> cette campagne <strong>de</strong> relevésd’architecture est <strong>de</strong> chercher à mettre en lumièreles caractéristiques d’une architecture vernaculaire,née <strong>de</strong>s spécificités d’un territoire et <strong>de</strong>scontraintes imposées à ses habitants. Ce n’estcertes pas un inventaire exhaustif <strong>de</strong>s bâtimentsexistants, mais bien une recherche pour déterminerles éléments communs issus <strong>de</strong> la capacitéd’adaptation <strong>de</strong>s hommes à leur milieu : repérerces particularités, chercher à comprendre leurorigine – le pourquoi <strong>de</strong> leur existence –, voir leurévolution au fil <strong>de</strong>s ans, comprendre quelle fut,à un moment donné, la réponse <strong>de</strong>s hommes auxdifficultés particulières qu’ils rencontraient dansleur vie quotidienne. Quels abris réalise-t-onlorsque ni la pierre ni le bois ne sont présents enquantité suffisante pour abriter les activitéshumaines ? On utilise la terre, facilement disponible.Et s’il s’avère que celle-ci possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétéssatisfaisantes pour être damée, on se dispense<strong>de</strong> la cuire au four ou <strong>de</strong> la sécher au soleil.Le second intérêt <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> relevé, est <strong>de</strong>pouvoir transmettre et faire connaître cette architecturevernaculaire, car ces constructions sonten voie <strong>de</strong> disparition. D’une part parce que lesrègles sociales ont évolué au cours <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>moitié du vingtième siècle : les pratiques agricolesont été transformées et les bâtiments anciensLe pisé, un patrimoine menacé.ne correspon<strong>de</strong>nt plus aux besoins <strong>de</strong>s agriculteursd’aujourd’hui. Les granges ont été agrandies,flanquées <strong>de</strong> hangars mo<strong>de</strong>rnes permettantle stockage d’outils différents, plus nombreux etplus volumineux. Les maisons anciennes ont étéabandonnées pour <strong>de</strong>s constructions plus récentes,souvent construites <strong>de</strong> l’autre côté <strong>de</strong> la cour,parfois conservées, parfois démolies. Ou encore,les habitants sont restés dans les vieux murs, maisont aménagé <strong>de</strong> nouveaux espaces, percé <strong>de</strong>nouvelles baies, occupé les combles, remplacéles planchers par <strong>de</strong>s dalles en béton, accolé ungarage… Les usages sont souvent modifiés :combien <strong>de</strong> granges traditionnelles en pisé <strong>de</strong>l’Avant-Pays Savoyard ont-elles été transforméesen rési<strong>de</strong>nce, principale ou secondaire ? Percement<strong>de</strong> baies, modification <strong>de</strong> toiture, omniprésence<strong>de</strong>s enduits au ciment, etc.Lorsqu’il n’y a pas démolition totale – au buldozer– <strong>de</strong>s éléments anciens. Toutes ces évolutions etces remaniements ne sont, en fait, que la continuité<strong>de</strong> l’adaptation du bâti aux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie<strong>de</strong>s habitants, mais les techniques constructivesayant fort changé, cela se révèle dramatique pourla préservation et la connaissance <strong>de</strong> l’architecturevernaculaire. Comme il <strong>de</strong>vient difficile <strong>de</strong>trouver <strong>de</strong>s ensembles intacts, les quelques<strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> ces relevés d’architecture acquièrent,au fil du temps, une valeur documentaire et participentà la conservation <strong>de</strong> la connaissance et <strong>de</strong>la mémoire <strong>de</strong> ce territoire.Un autre aspect positif <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> relevé,peut-être le plus important, est d’avoir suscité larencontre et la discussion avec les habitants.6

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