PATRIMOINEINDUSTRIELFemme papillon, aluminiummoulé et ciselé,style Art nouveau(1895-1905), sculpteurHenryk Kosso wsky leJeune (1855-1921).Collection Jean Plateau–IHA – © photopassion.Ouverture <strong>de</strong> l’Espace Aluà Saint-Michel-<strong>de</strong>-Mauriennepremier musée au mon<strong>de</strong> entièrement dédié à l’AluminiumSitué au cœur <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> l’Aluminium qui a vu naître à la fin duXIX e siècle l’industrialisation <strong>de</strong> ce métal, l’Espace Alu après plusieursannées <strong>de</strong> mobilisation, d’engagement et <strong>de</strong> travail a ouvert ses portesle 29 octobre <strong>de</strong>rnier.HistoriqueEn 1992, <strong>de</strong>s passionnés d’histoire locale fon<strong>de</strong>ntl’AMMA (Association du Musée Mauriennais <strong>de</strong>l’Aluminium) dans le but <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r la mémoireindustrielle <strong>de</strong> la vallée en réalisant uncentre d’interprétation. Pendant plusieurs années,l’association récupère divers objets et documentsavant <strong>de</strong> chercher un porteur <strong>de</strong> projets. <strong>La</strong> quêteest longue, ce n’est qu’en 1999, après diversrefus, que la commune <strong>de</strong> Saint-Michel-<strong>de</strong>-Mauriennerelève le défi.Escalier <strong>de</strong>saccumulations.ContactEspace AluPlace <strong>de</strong> l’Église73140 Saint-Michel-<strong>de</strong>-Mauriennetél.04 79 56 69 59OuvertureEn pério<strong>de</strong> scolaire:mercredi, vendredi etsamedi <strong>de</strong> 14h à 18hPendant les vacancesscolaires, zones A, B, C(Toussaint, Noël, hiver,Pâques) : du lundi auvendredi <strong>de</strong> 14h à 18hJuillet / août: tous lesjours <strong>de</strong> 10h à 12h30et <strong>de</strong> 14h à 18h30Fermeture annuelleDe mi-novembre àmi-décembre (sauf cetteannée), les 1 er janvier,1 er mai et 25 décembre.Groupes et scolaires:tous les jours surréservationTarifsAdulte 5 eRéduit 4 eJeune 3 eEnfant – 7 ans: gratuit<strong>La</strong> commune<strong>de</strong> Saint-Michel-<strong>de</strong>-Maurienneprend la maîtrise d’ouvrageEn 2002, la mairie constitue un comité scientifique.Elle est rejointe par le Conservatoire National<strong>de</strong>s Arts et Métiers, l’Institut pour l’Histoire<strong>de</strong> l’Aluminium, la Conservation Départementaledu Patrimoine, le CCSTI <strong>de</strong> <strong>Savoie</strong>, l’UsineAlcan <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>-Maurienne, l’AssociationSolid’Art, l’AMMA et une médiatrice scientifique(Florence Hachez-Leroy). Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilitéest réalisée par un cabinet <strong>de</strong> programmation(Abaque), le bâtiment <strong>de</strong> l’ancien presbytèreprès <strong>de</strong> l’église est retenu. En juin 2003, afin<strong>de</strong> suivre le projet, <strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>s subventionset <strong>de</strong> préparer la collection du futur musée unechargée <strong>de</strong> mission est recrutée. En 2004, uncabinet d’architecture (Bechetoille) et un scénographe(Pig Images) sont retenus et les travauxsont engagés en avril 2006.Le temps <strong>de</strong>s objets.Espace Alu, Musée <strong>de</strong> l’Aluminium,place <strong>de</strong> l’Église à Saint-Michel-<strong>de</strong>-Mauriennemuseealu.stmichel<strong>de</strong>maurienne@wanadoo.fr600 m 2 d’explications et d’expositionsLe 29 octobre <strong>de</strong>rnier les premiers visiteurs ontpu découvrir le site. Du point <strong>de</strong> vue architectural,le bâtiment visuellement marquant s’intègreharmonieusement avec l’environnement extérieur.<strong>La</strong> faça<strong>de</strong> est recouverte d’un enduit couleurbauxite et le <strong>de</strong>rnier niveau surélevé d’un mètreest recouvert <strong>de</strong> vantelles en aluminium.L’intérieur est en lumière contrôlée, les fenêtressont obstruées pour permettre <strong>de</strong>s effets d’éclairages.L’espace d’exposition se répartit sur 3niveaux <strong>de</strong> 200 m 2 chacun, agencés tout enron<strong>de</strong>urs et courbes. Beaucoup <strong>de</strong> soins ont étéapportés à la scénographie et au contenu per -mettant une immersion totale dans le mon<strong>de</strong>industriel explicité par différents niveaux <strong>de</strong>lectures s’adaptant aux visiteurs. Ce centre d’interprétationludique et interactif retraçe l’aventuremondiale et locale <strong>de</strong> l’aluminium sous tousses aspects (scientifique, économique, industriel,culturel et social) et intègre également une bellecollection d’objets et d’outils.Un trait d’unionentre l’industrie et le tourismeLes objectifs <strong>de</strong> l’Espace Alu sont multiples:• conserver la mémoire du patrimoine industrielet i<strong>de</strong>ntitaire <strong>de</strong> la Maurienne.• mettre en valeur une collection <strong>de</strong> 3000 photos,900 objets <strong>de</strong> fabrication, 1500 objets du quotidienainsi que <strong>de</strong>s témoignages oraux pour <strong>de</strong> -venir à long terme un centre documentaire <strong>de</strong>référence.• être une « locomotive » <strong>de</strong> valorisation touristiquedu canton.• donner une image mo<strong>de</strong>rne et dynamique <strong>de</strong>la ville <strong>de</strong> Saint-Michel-<strong>de</strong>-Maurienne en espérantquelques retombées commerciales.Carine Bunel26
Notes <strong>de</strong> lectureL I V R E SSeigneurie, Féodalité etNoblesse en Mauriennedu XI e au XVIII e siècle,Philippe Demario, Sociétéd’Histoire et d’Archéologie<strong>de</strong> Maurienne, 2006, 24 eA l’occasion <strong>de</strong> ses 150ans, la SHAM publie unimportant travail <strong>de</strong>synthèse sur la féodalité etles familles nobles <strong>de</strong>Maurienne du moyen-âgeau XVIII e siècle. Unouvrage qui fait écho auxrecherches passées <strong>de</strong> laSHAM tout en leur ouvrant<strong>de</strong> nouvelles pistes commel’explique Pierre Dompnieren début <strong>de</strong> volume. Aprèsun rapi<strong>de</strong> tour d’horizon<strong>de</strong>s origines <strong>de</strong> la féodalitéau haut moyen-âge, lapremière partie <strong>de</strong> ce livreanalyse les droits féodaux,la noblesse et ses pouvoirsdans un contexte <strong>de</strong>rivalité entre les grandsseigneurs <strong>de</strong> Maurienneque sont le comte <strong>de</strong><strong>Savoie</strong>, l’évêque et lesabbayes <strong>de</strong> <strong>La</strong> Novalaise etSaint-Michel-<strong>de</strong>-la-Cluse.Du début <strong>de</strong> l’ère féodaleau XI e siècle, à sondélitement au XVIII e siècle,tous les aspects du pouvoirseigneurial sont abordés.Une secon<strong>de</strong> partiepropose une approchesérielle <strong>de</strong>s familles nobleset <strong>de</strong>s seigneuriesecclésiastiquesmauriennaises.Histoire <strong>de</strong>l’enseignementsecondaire à Chambéry1564-2006, FrancisStefanini,2007,17 eFrancis Stefanini, membre<strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong> <strong>Savoie</strong>,a déjà livré un ouvrageintitulé <strong>La</strong> naissance <strong>de</strong>sécoles primaires àChambéry 1860-1914.Lui faisant suite, il publieaujourd’hui une Histoire <strong>de</strong>l’enseignement secondaire<strong>de</strong> Chambéry – 1564-2000.Il s’agit d’un ouvrage <strong>de</strong>référence qui compile <strong>de</strong>ssources documentairesimportantes, il en est pourpreuve l’importantebibliographie mentionnée.Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>chaque établissementsecondaire <strong>de</strong> Chambéry,l’auteur replace son proposdans les contextesparticuliers <strong>de</strong> l’histoiregénérale <strong>de</strong> l’enseignementen duché <strong>de</strong> <strong>Savoie</strong> etroyaume <strong>de</strong> Sardaigne,puis <strong>de</strong> l’enseignement enFrance impériale à partir<strong>de</strong> 1860 ou républicaineaprès 1870. Il parvientainsi à brosser une histoiresynthétique <strong>de</strong>l’enseignement général et<strong>de</strong>s établissementssecondaires <strong>de</strong> <strong>Savoie</strong>. Sontainsi traités successivementl’enseignement secondairemasculin, l’enseignementsecondaire féminin,l’enseignement secondairetechnique et professionnel,l’enseignement agricole,l’institution <strong>de</strong>s sourds <strong>de</strong>Cognin, et pour clorel’étu<strong>de</strong>, l’enseignementsecondaire privé.Les fortificationsfrançaises du Mont-Cenis1890-1945, Turra, Mont-Froid, Sollières, Revetset Arcellins,<strong>La</strong>urent Demouzon,2007, 34 eCet ouvrage richementdocumenté présente lesystème défensif françaismis en place <strong>de</strong> 1890 à1940 autour du col duMont-Cenis pour protégerce passage clef <strong>de</strong> laMaurienne. Il s’agit d’unehistoire profondémenthumaine et vivante dans lamesure où le récit s’appuiesur les témoignages« d’anciens ». L’épopée <strong>de</strong>la construction <strong>de</strong> lacaserne Napoléon <strong>de</strong><strong>La</strong>nslebourg, <strong>de</strong>sbaraquements d’altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>la Turra, puis du fort dumême nom, <strong>de</strong>s abris duPas <strong>de</strong> la Beccia et duposte <strong>de</strong> Sollières prennentvie à cette évocation.L’auteur s’appuie sur <strong>de</strong>nombreux documentshistoriques dont 221photographies anciennesqui nous permettent <strong>de</strong>relier le vécu et l’écrit àl’image. <strong>La</strong> vie quotidienne<strong>de</strong> l’Armée <strong>de</strong>s Alpes,ru<strong>de</strong>, sans être austère estici relatée en détail. Desanecdotes sont racontéesdont celle du fameux chienFlambeau, mascotte <strong>de</strong>stroupes alpines dans lesannées trente. Les combatsacharnés <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnièreguerre mondiale sontretracés avec précision etillustrés par uneiconographique inédite.En conclusion, uneréflexion sur la fin <strong>de</strong>sfortifications et leurvalorisation patrimonialeest proposée au lecteur.Colette Richarme, uneartiste, une vie, uneœuvre,ouvrage collectif, Muséed’Art et d’Histoired’Albertville, 2007, 25eCet ouvrage, sorti àl’occasion <strong>de</strong> l’expositiondu musée d’art et d’histoired’Albertville : <strong>La</strong>issez-vousconter Colette Richarme,est bien plus qu’uncatalogue. Il se veut à lafois biographie <strong>de</strong> l’artiste -née à Canton, ColetteRicharme (1904-1991) estrestée très attachée àAlbertville dont sa familleest originaire - analyse <strong>de</strong>sa technique et <strong>de</strong> sonstyle <strong>de</strong> peinture entreabstraction et figuration, <strong>de</strong>ses interrogations <strong>de</strong>créateur et <strong>de</strong> son œuvremettant en exergue sesprincipales expositions àParis et à Montpellier. Unelarge place est d’ailleurslaissée à l’expression <strong>de</strong> sapensée, qu’elle amatérialisée par différentsécrits. On découvre uneartiste mo<strong>de</strong>rne attachante,sensible et méticuleuse, àla réflexion artistiquenourrie par une volontéd’apprendre <strong>de</strong>s techniquesdifférentes. Sa recherchesur les couleurs,notamment, revêtait uneimportance touteparticulière. Pour ceux qui,ayant visité l’exposition,voudrait aller plus avant,un chapitre analyse lesœuvres présentées.Entre Genève et Mont-Blanc au XIV e siècle,Enquête et contreenquêtedans le Faucigny<strong>de</strong>lphinal <strong>de</strong> 1339,Nicolas Carrier et Matthieu<strong>de</strong> la Corbière, Sociétéd’Histoire et d’Archéologie<strong>de</strong> Genève, 2005, 38 eNicolas Carrier et Matthieu<strong>de</strong> la Corbière ont entrepris<strong>de</strong> transcrire partiellementles <strong>de</strong>ux enquêtes réaliséesen 1339 lors du projet <strong>de</strong>vente <strong>de</strong>s terres dudauphin Humbert II aupape Benoît XII, en selimitant toutefois à ce quiétait alors le diocèse <strong>de</strong>Genève et la seigneurie <strong>de</strong>Faucigny. Ces documentsfurent réalisés à l’occasion<strong>de</strong>s tractations avortées quiauraient pu amener lepape Benoît XII à acquérirla suzeraineté d’une partie<strong>de</strong> la principautédauphinoise. Leur intérêtprovient <strong>de</strong> ce qu’ellesproposent un doubleregard, celui du ven<strong>de</strong>ur, ledauphin, et celui <strong>de</strong>l’acheteur potentiel, lepape, sur les terres enquestion. Elles délivrent<strong>de</strong>s informations à la foispolitiques, sociales,économiques etarchitecturales sur lasociété d’alors.Outre les documentsoriginaux, traduits etannotés par les auteurs, lelecteur trouvera égalementune histoire contextuelleavec généalogie <strong>de</strong>s sires<strong>de</strong> Faucigny.Carnet <strong>de</strong> montagne <strong>de</strong>Charlotte Perriand,sélection <strong>de</strong> textes et imagespar Roger Aujame etPernette Perriand-Barsac,Maison <strong>de</strong>s jeuxOlympiques d’hiver,Albertville, 2007, 21 eCe carnet <strong>de</strong> montagne aété conçu et réalisé par laMaison <strong>de</strong>s Jeuxolympiques d’hiver àl’occasion <strong>de</strong> l’exposition« Charlotte Perriand et lamontagne ». Il résulte <strong>de</strong>l’inventaire d’archives, <strong>de</strong>cartes et revues portant surla montagne, ayantappartenues à CharlottePerriand. De nombreusesphotos retrouvées par safille Pernette Perriand-Barsac accompagnent cesdocuments qui révèlentune montagnar<strong>de</strong> aguerrie,dont les sorties n’avaientrien à envier aux meilleursalpinistes. Ils sontl’occasion d’évoquersuccessivement son lienprivilégié avec lamontagne, duquel découleune création architecturaleoriginale, inspirée et avantgardiste,adaptée au milieualpin. Ses projets, sesréalisations en tantqu’architecte à Méribel etsurtout aux Arcs sedécouvrent au fil <strong>de</strong> lalecture et prennent viegrâce aux nombreuxdocumentsiconographiques associés.Vinciane Néel27