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Formes urbaines et durabilité du système de transports. Une ...

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Pour conclure, les aspects sociaux, bien qu’explicitement présents dans les loisd’aménagement <strong>du</strong> territoire, ne disposent pas <strong>de</strong>s outils évaluation adéquats pour être mis enapplication dans l’évaluation <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s.(iii) Mise en application <strong>du</strong> principe d’équité dans le domaine <strong>de</strong>s choixcollectifs…tel-00588787, version 1 - 26 Apr 2011La mise en place <strong>de</strong>s principes d’équité dans l’élaboration <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> transport peutêtre délicate car suj<strong>et</strong>te à diverses interprétations. Dans tous les cas, seule une étu<strong>de</strong>désagrégée <strong>de</strong>s impacts d’une politique <strong>de</strong> transport par type <strong>de</strong> population est susceptible <strong>de</strong>fournir une idée <strong>de</strong> l’équité ou <strong>de</strong> l’iniquité d’un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> transport. Cependant, l’appréciation<strong>du</strong> caractère équitable d’une mesure dépend <strong>de</strong> l’indicateur que l’on utilise.Banister (1993) étudie l’impact d’une hausse <strong>de</strong>s taxes <strong>de</strong> carburant selon le revenu<strong>de</strong>s ménages en décile. En termes <strong>de</strong> dépense absolue, une hausse <strong>de</strong>s taxes pourrait êtreconsidérée comme progressive car ce sont les ménages les plus aisés qui ont la contributionfinancière la plus importante. Mais en termes <strong>de</strong> dépenses par rapport au revenu global, lesménages pauvres supportent une hausse <strong>de</strong> 1,9 % tandis que les ménages aisés ne subissentqu’une hausse <strong>de</strong> 1,1 %.Le péage urbain illustre très bien c<strong>et</strong>te contradiction. Dans une revue <strong>de</strong> la littératuresur l’équité <strong>du</strong> péage urbain, S. Souche (2003) constate que l’on peut parvenir à <strong>de</strong>sconclusions différentes selon le point <strong>de</strong> vue. D’un côté, le péage urbain n’est pas équitablecar il peut exclure une partie <strong>de</strong>s automobilistes pauvres ou alourdir leurs charges financières.De plus, le péage urbain peut créer une inégalité entre les territoires où il est appliqué <strong>et</strong> ceuxoù il ne l’est pas. A l’inverse, le péage urbain est équitable dans le sens où les sommesréinvesties dans les <strong>transports</strong> collectifs seraient à l’avantage <strong>de</strong>s plus pauvres. En réalité,l’équité d’un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> transport est difficilement mesurable tant les impacts sont nombreux.<strong>Une</strong> manière <strong>de</strong> juger si une mesure est équitable ou pas est d’en apprécier l’acceptabilité <strong>de</strong>la part <strong>de</strong> la population. Raux <strong>et</strong> Souche (2001) examinent les conditions d’acceptabilité <strong>de</strong> lamise en place <strong>du</strong> péage urbain au sein <strong>de</strong> cinq gran<strong>de</strong>s agglomérations. Les critères adoptésconcernent l’efficacité économique <strong>et</strong> l’équité sous ses trois dimensions (horizontale, verticale<strong>et</strong> territoriale). Les auteurs constatent que si les critères d’équité verticale <strong>et</strong> territoriale nesont pas respectés, la mesure est globalement rej<strong>et</strong>ée <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> la population. C’est laraison pour laquelle le péage <strong>du</strong> boulevard périphérique nord <strong>de</strong> Lyon (TEO) a été un échec àses débuts, notamment à cause <strong>de</strong>s restrictions imposées sur les voies parallèles àl’infrastructure à péage.(iv)… <strong>et</strong> dans le domaine <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong> mobilité au niveau indivi<strong>du</strong>elAu cours <strong>de</strong> notre chapitre intro<strong>du</strong>ctif (I), nous avons mentionné un certain nombre d<strong>et</strong>ravaux portant sur les inégalités d’accès à la voiture particulière. Ces <strong>de</strong>rnières sont fortementliées à <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong> revenus (Paulo, 2006). Le non-accès à une voiture particulière peutposer <strong>de</strong>s problèmes en termes d’accessibilité aux emplois (Wenglenski, 2003) <strong>et</strong> aux services(Caubel, 2006). C’est pourquoi d’autres travaux se sont focalisés sur le rôle <strong>de</strong>s <strong>transports</strong>collectifs pour limiter ces inégalités d’accès, notamment en matière <strong>de</strong> tarification (Rosales-Montano, Harzo, 1994). Parmi les ménages motorisés, les travaux <strong>de</strong> C. Paulo (2006) ontmontré que les inégalités <strong>de</strong> mobilité quotidienne étaient considérablement ré<strong>du</strong>ites <strong>et</strong> nedépendaient quasiment plus <strong>du</strong> revenu <strong>de</strong>s ménages. En outre, les travaux <strong>de</strong> D. Caubel(2006) ont montré que les inégalités d’accès (accessibilité potentielle) aux services sontfaibles à partir <strong>du</strong> moment où le ménage est motorisé au sein <strong>de</strong> l’aire urbaine lyonnaise.En revanche, les inégalités en termes <strong>de</strong> dépense pour les ménages motorisés existentbel <strong>et</strong> bien dans le champ <strong>de</strong> la mobilité quotidienne (Orfeuil, Polacchini, 1998 ; Nicolas <strong>et</strong> al.42

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