Formes urbaines et durabilité du système de transports. Une ...
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tel-00588787, version 1 - 26 Apr 2011métropoles avaient vocation à couvrir <strong>de</strong>s domaines d’activités diversifiés, elles conservaienttout <strong>de</strong> même une spécificité dans le domaine pro<strong>du</strong>ctif. Ainsi, le trio Lille-Roubaix-Tourcoing possédait une forte tradition in<strong>du</strong>strielle, Lyon <strong>et</strong> Grenoble étaient plutôtspécialisées dans le textile <strong>et</strong> la chimie. Cependant, le développement <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>smétropoles <strong>de</strong> province était fortement pénalisé par la prédominance <strong>de</strong> Paris qui concentraitune gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s fonctions économiques majeures. Les autorités françaises ontrapi<strong>de</strong>ment pris conscience qu’il fallait rééquilibrer le développement économique sur l<strong>et</strong>erritoire.A partir <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> J. Hautreux <strong>et</strong> M. Rochefort (1965), la Délégation àl’Aménagement <strong>du</strong> Territoire <strong>et</strong> à l’Action Régionale (DATAR) a sélectionné huit métropolesd’équilibre afin <strong>de</strong> contrebalancer la suprématie parisienne. Parmi ces agglomérationsfiguraient notamment Lille, Lyon <strong>et</strong> Marseille. Profitant <strong>de</strong> la conjoncture économiqueparticulièrement favorable <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s trente glorieuses, l’Etat a massivement investidans le développement économique <strong>de</strong> ces métropoles. Progressivement, ces <strong>de</strong>rnières ontbénéficié d’importants équipements administratifs, culturels <strong>et</strong> d’enseignement renforçant leurpouvoir local <strong>et</strong> régional. L’Etat a également développé une forte politique <strong>de</strong> constructiond’infrastructures <strong>de</strong> <strong>transports</strong> afin d’améliorer l’accessibilité à ces métropoles <strong>et</strong> notammentaux nouvelles fonctions économiques dont elles bénéficiaient. Cela a contribué à attirer <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s entreprises <strong>et</strong> à favoriser leur développement. Si certaines métropoles sedéveloppaient <strong>de</strong> manière assez diversifiée, d’autres se sont spécialisées dans certains secteurs<strong>de</strong> portée mondiale. Par exemple, Toulouse s’est spécialisée dans le domaine <strong>de</strong>l’aéronautique, Strasbourg s’est vue attribuer les premières institutions européennes,notamment le Conseil <strong>de</strong> l’Europe. La politique engagée par l’Etat a permis aux métropolesd’équilibre <strong>de</strong> conforter leur rôle <strong>de</strong> capitales régionales afin <strong>de</strong> concurrencer Paris surcertains secteurs économiques. Cependant, l’agglomération parisienne reste toujours trèsinfluente sur le territoire français, notamment en terme démographique, ce qui souligne unéchec relatif <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> rééquilibrage.Pour conclure, la politique actuelle <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s anciennes métropolesd’équilibre suit une logique européenne tendant à favoriser un rayonnement tourné versl’international (Roger, 2007), afin <strong>de</strong> se situer au « somm<strong>et</strong> d’une structure <strong>de</strong> relationsparcourues par <strong>de</strong>s flux réels, financiers ou culturels, à plusieurs échelles spatiales :régionale, nationale, européenne <strong>et</strong> mondiale » (Puissant, 1999, p. 29). Les métropoles sesont donc développées <strong>et</strong> ce développement a con<strong>du</strong>it à un étalement <strong>de</strong> celles-ci.3.2 Le phénomène d’étalement urbain, forme <strong>de</strong> la croissance urbaine <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s agglomérations françaisesQue ce soit en France ou ailleurs, la tendance majeure <strong>de</strong> la croissance urbaine mise enévi<strong>de</strong>nce par <strong>de</strong> très nombreuses étu<strong>de</strong>s empiriques est l’étalement urbain. L’IFEN (2007)constate qu’entre 1962 <strong>et</strong> 1999, la population métropolitaine s’est accrue <strong>de</strong> 12 millionsd’habitants répartie en une croissance <strong>de</strong> la population urbaine <strong>de</strong> 8 millions d’habitants <strong>et</strong>une croissance <strong>de</strong> la population périurbaine <strong>de</strong> 4 millions d’habitants. Ces seuls chiffresmontrent que non seulement les villes accroissent leur poids économique mais aussi qu’elless’éten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> plus en plus sur leur l’espace périurbain.L’étalement urbain <strong>de</strong>s villes européennes, comme <strong>de</strong>s villes américaines, peut êtrecaractérisé par plusieurs phénomènes.En premier lieu, la périurbanisation correspond à « un peuplement diffus dans leszones rurales à proximité <strong>de</strong>s agglomérations <strong>urbaines</strong> » (Le Jeannic, Vidalenc, 1997).L’étalement est ici vu comme un mitage <strong>de</strong>s espaces périphériques à la ville c’est-à-dire uneurbanisation qui s’étend <strong>de</strong> manière continue en périphérie <strong>de</strong>s villes (Ewing, 1997).44