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Briser le silence, la violence sexuelle au Cambodge. - amnesty.be

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<strong>Briser</strong> <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce – La vio<strong>le</strong>nce sexuel<strong>le</strong> <strong>au</strong> <strong>Cambodge</strong>21À <strong>la</strong> connaissance d’Amnesty International, <strong>au</strong>cune mesure disciplinaire n’a jamais été prise– et encore moins de procédure engagée – contre <strong>le</strong>s policiers qui exigent de l’argent enéchange de l’ouverture d’enquêtes ou d’<strong>au</strong>tres tâches faisant partie de <strong>le</strong>ur travail. Il estindispensab<strong>le</strong> qu’un budget suffisant soit alloué et distribué afin que <strong>la</strong> police enquêteefficacement et dans <strong>le</strong>s plus brefs dé<strong>la</strong>is sur toutes <strong>le</strong>s p<strong>la</strong>intes de viol et d’<strong>au</strong>tres vio<strong>le</strong>ncessexuel<strong>le</strong>s, en tenant compte de <strong>la</strong> sensibilité des victimes et en évitant de <strong>le</strong>s tr<strong>au</strong>matiserà nouve<strong>au</strong>.3.3.2 VIOL ET AUTRES VIOLENCES AUX MAINS DE POLICIERSAmnesty International s’est entretenue avec deux travail<strong>le</strong>uses du sexe qui ont dit avoir étéviolées par des policiers en uniforme. Dans ces deux cas, <strong>le</strong>s victimes avaient été arrêtéeslors de descentes parmi <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs du sexe et avaient rencontré <strong>le</strong>urs agresseurs pour <strong>la</strong>première fois <strong>au</strong> poste de police.Thavy a été arrêtée en même temps que quatre <strong>au</strong>tres travail<strong>le</strong>uses du sexe dans un parc dePhnom Penh en novembre 2009. Ces cinq femmes ont été conduites <strong>au</strong> poste de police <strong>le</strong>plus proche, où quelques policiers, qui paraissaient ivres, <strong>le</strong>s ont frappées <strong>au</strong>x chevil<strong>le</strong>s avec<strong>le</strong>urs matraques et <strong>le</strong>s ont forcées à nettoyer <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes. Un policier en uniforme qui netravail<strong>la</strong>it pas à ce poste était éga<strong>le</strong>ment présent. Au bout de quelques heures, il a abordéThavy et l’a contrainte à <strong>le</strong> suivre dans une <strong>au</strong><strong>be</strong>rge située dans un <strong>au</strong>tre quartier, où il l’aviolée.«Si je refusais, il me menaçait de finir en prison […]. Je ne veux pas que ça se reproduise.Ils nous arrêtent, nous frappent, nous maltraitent, puis nous vio<strong>le</strong>nt. Les policiers devraientêtre pacifiques; ils devraient arrêter <strong>la</strong> vio<strong>le</strong>nce…», a-t-el<strong>le</strong> déc<strong>la</strong>ré.Dans <strong>le</strong> second cas, <strong>le</strong>s deux agresseurs ont gravement b<strong>le</strong>ssé Sokha, qui a dû êtrehospitalisée. En septembre 2009, deux policiers en uniforme sont arrivés à moto et l’ontappréhendée, en prétendant qu’el<strong>le</strong> était en état d’arrestation. Ils l’ont emmenée dans unchamp isolé en banlieue de Phnom Penh.«J’ignorais d’où ils venaient, je ne <strong>le</strong>s avais jamais vus <strong>au</strong>paravant. Mais je <strong>le</strong>s ai vus depuis,à un poste de police [dans un <strong>au</strong>tre quartier de <strong>la</strong> vil<strong>le</strong>].»L’agression a été particulièrement bruta<strong>le</strong>, et <strong>le</strong>s deux policiers brandissaient <strong>le</strong>urs pisto<strong>le</strong>tset proféraient des menaces.«Ces hommes étaient forts et très vio<strong>le</strong>nts. Je ne pouvais pas du tout rendre <strong>le</strong>s coups, alorsje <strong>le</strong>s ai juste suppliés de me <strong>la</strong>isser en vie. Je me disais qu’il fal<strong>la</strong>it que je survive pourm’occuper de mes enfants. Ils ont trois et neuf ans.»Les policiers ont fini par partir, <strong>la</strong>issant Sokha seu<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> champ. El<strong>le</strong> crachait du sang etsavait qu’el<strong>le</strong> devait al<strong>le</strong>r à l’hôpital.«Mais je ne suis pas allée demander de l’aide [à <strong>la</strong> police]; j’avais trop peur desreprésail<strong>le</strong>s. Même si je portais p<strong>la</strong>inte, ils n’aideraient pas une travail<strong>le</strong>use du sexe.»Index: ASA 23/001/2010 Amnesty International mars 2010

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