70M.J. BA5TICK3.2. Conditions aux limitesMalgré <strong>le</strong>s doutes que l'on peut avoir sur <strong>le</strong>ur représentativité,<strong>le</strong>s murs réduits présentent l'intérêt de permettreun calage des modè<strong>le</strong>s aux éléments finis. La seu<strong>le</strong>technique possib<strong>le</strong> pour extrapo<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s mesures surmodè<strong>le</strong>s réduits est d'ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong> recours aux calculs paréléments finis. C'est ainsi que <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> utilisantSUPERFLUSH présenté plus haut, a été testé à l'aidedes résultats du mur à l'échel<strong>le</strong> 1/2 de CHIDA. Laconcordance des résultats (fig. 2 et 3) est excel<strong>le</strong>nte.essais de propagation de vibrations (vibreur, explosif)que <strong>le</strong>s observations sur ouvrages réels conduisent àestimer [13] que <strong>le</strong>s coefficients d~amplification réelssont compris entre 0,8 et 1,2.De ces résultats on peut conclure que <strong>le</strong>s limites desmodè<strong>le</strong>s, qui technologiquement sont obligatoirementrapprochées du mur peuvent très largement modifierson comportement.La modélisation au niveau du maillage d'éléments finisa été faite de façon très précise en particulier en ce quiconcerne <strong>le</strong> panneau rigide positionné à l'arrière dumur à échel<strong>le</strong> réduite. Par curiosité on a, en plus de lareprésentation exacte du modè<strong>le</strong>, calculé <strong>le</strong>s réponsesdu massif pour diverses conditions aux limites àl'arrière du mur (fig. 4a) :1. Paroi f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>.2. Paroi rigide.3. Massif de remblai infini.::JE 2::J"'0Base du mur::J:; 3oI4Calculs de Super flusho Rigide~ Limite libreo Cas intermédiaireLes différences de comportements calculés suivant <strong>le</strong>shypothèses (fig. 4b) montrent l'importance de la présenceou non d'une paroi rigide ou soup<strong>le</strong> à l'arrière dumodè<strong>le</strong> et apportent des doutes quant à la représentativitéde modè<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>quel l'extension du remblaireprésenté autour du massif armé est insuffisante parrapport aux dimensions de celui-ci. La même remarquevaut dans <strong>le</strong> sens vertical (conditions aux limitessur <strong>le</strong> plan inférieur) bien que de façon moins aiguëdans <strong>le</strong> cas de sollicitations principa<strong>le</strong>ment horizonta<strong>le</strong>s.La présence d'une paroi rigide semb<strong>le</strong> ici favoriserl'apparition de phénomènes de résonances, peu amortis,assortis de coefficients d'amplification (rapportentre l'accélération en tête et à la base, a tête/a base)importants (fig. 3) et peu réalistes. En effet tant <strong>le</strong>sFig. 4b. -4. OBSERVATIONSSUR OUVRAGES RÉELS200 400 800 I(xx) 1200Influence des conditions aux limites.Traction (N)L'auscultation des ouvrages ayant subi des tremb<strong>le</strong>mentsde terre est essentiel<strong>le</strong> car el<strong>le</strong> constitue <strong>le</strong> seu<strong>le</strong>ssai possib<strong>le</strong> en vraie grandeur. La probabilité d'avoirde tels cas augmente avec <strong>le</strong> nombre d'ouvrages construitsqui croît fortement chaque année. Certains cassont décrits dans <strong>le</strong>s références [6], [14]. L'inconvé-//Conditions aux limites/ '1 ~Rigide//Limite libreReprésentation massifinfini (free field~L Cas réalisab<strong>le</strong>s ~par des modè<strong>le</strong>s1Cas réelFig. 4a. -Problèmes liés aux modè<strong>le</strong>s réduits.
RÉSISTANCE AUX SÉISMES DES OUVRAGES EN TERRE ARMÉE71nient de cette source d'observations, outre son caractèretota<strong>le</strong>ment aléatoire, est qu'el<strong>le</strong> donne surtout desrenseignements qualitatifs. Il serait intéressant d'affiner<strong>le</strong>s résultats en disposant dans <strong>le</strong>s massifs des instrumentspermettant des mesures d'efforts maximum parexemp<strong>le</strong>. L'utilisation de jauges de contraintes avecenrègistreur déc<strong>le</strong>nché par <strong>le</strong> séisme paraît au regarddu coût actuel de ce type de matériel tota<strong>le</strong>ment irréaliste.On pourrait par contre mettre en place des éléments dutype «fusib<strong>le</strong>s» (à imaginer) dont <strong>le</strong> coût peut resterfaib<strong>le</strong>.5. L'OUVRAGEDANS SON ENVIRONNEMENT5.1. Fondations et drainageD'une façon généra<strong>le</strong>, la terre armée, résiste bien auxvibrations et aux sollicitations sismiques grâce à soncaractère à la fois massif et soup<strong>le</strong>.La soup<strong>le</strong>sse de la terre armée et sa faculté de s'accommoderde sols de fondations médiocres pousse <strong>le</strong>sconcepteurs à utiliser cette technique sur des terrainsdiffici<strong>le</strong>s; cela ne doit pas faire oublier qu'une rupturede fondation risque d'entraîner la ruine de l'ouvrage.Aussi l'étude des fondations doit-el<strong>le</strong> être plus rigoureuseen zone sismique. En particulier, il y a lieu devérifier la susceptibilité de la fondation à une liquéfaction,comme on doit <strong>le</strong> faire pour toutes structures. Laprésence d'eau peut aussi amplifier <strong>le</strong>s effets du séismed'où l'importance de l'assainissement.5.2. Stabilité de pente:rupture circulaireGrâce aux qualités énoncées ci-dessus la terre arméeest devenue la technique privilégiée de construction surdes pentes instab<strong>le</strong>s. Dans ce cadre, la vérification de lastabilité de l'ensemb<strong>le</strong> par rupture circulaire est devenuenécessaire pour nombre de projets. Certains programmes(TARUPT, TALREN) permettent de vérifierla stabilité des pentes en tenant compte des élémentsde renforcement [15]. La prise en compte de forces demasses vertica<strong>le</strong>s ou horizonta<strong>le</strong>s représentant <strong>le</strong>s accélérationsmaxima<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s on doit dimensionnerl'ouvrage permet d'évaluer la sécurité vis-à-vis d'unséisme. Dans ce type de calcul on s'attache à trouverl'accélération maxima<strong>le</strong> pour laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> coefficient desécurité vaut tout juste 1 (accélération critique), ce quipermet de déterminer si un séisme donné peut provoquerdes déformations et même de <strong>le</strong>s estimer par intégration.Le cerc<strong>le</strong> critique correspondant est généra<strong>le</strong>mentdifférent du cerc<strong>le</strong> critique obtenu en statique. Saposition est importante car el<strong>le</strong> permet de déterminerl'emplacem~ntoptimal pour l'ajout éventuel d'armatureset donc d'adapter la conception (position du ou desmurs sur la pente) et <strong>le</strong> dimensionnement à la séismicïtédu terrain.BIBLIOGRAPHIE[1] RICHARDSON G.N., LEE K.L., Seismic designof Reinforced Earth walls, ASCE Nat.meeting onwat.resources eng., L.A. CA, 1974.[2] RICHARDSON G.N. FEGER D., FONG A.,LEE K., Seismic testing of Reinforced Earthwalls, Jour. of Geot. Eng. Div. ASCE, pp. 1-17,G Il, January 1977.[3] UEZAWA M., An experimental study of earthquakeresistance of embankment by a large sizevibration stand, Tokyo, 1976, Railway Technicalresearch report Nr 823.[4] CHIDA S., MINAMI K., La technique de la terrearmée, essais en laboratoire, août 1980.[5] CHIDA S., MINAMI K., ADACHI K., Test destabilité de remblais en terre armée (traduit dujaponais), 1982.[6] BASTICK M., SCHLOSSER F., Comportemeet Dimensionnement dynamique des ouvragf 5en terre armée, 1 er Coll. Nat. de Génie parasismique,Saint-Rémy-<strong>le</strong>s-Chevreuse (France), janvier1986.[7] SCHLOSSER F. et DORMIEUX L., Talus et soutènementsen dynamique des sols, «Fondations,propriétés des sols et impératifs sismiques », C.R.Journées communes A.F.P.S.-C.F.M.A.S.,18-19 novembre 1986.[8] CORTE J.F., La méthode des éléments finisappliquée aux ouvrages en Terre Armée, Bull.Liaison Lab. 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