76 F. BLONDEAULe phénomène d'écou<strong>le</strong>ment et la notion de surfaced'effondrement sont transposab<strong>le</strong>s au cas du chargementmonotone. La figure 5 présente la synthèse decette notion. Dans <strong>le</strong> diagramme s', t, la droite d'écou<strong>le</strong>ment,lieu des pics de cisail<strong>le</strong>ment et trace de l'intersectionde la surface d'effondrement avec <strong>le</strong> plane = c te , divise <strong>le</strong> domaine de contraintes admissib<strong>le</strong>sen deux zones distinctes, l'une stab<strong>le</strong>, l'autre instab<strong>le</strong>génératrice de grandes déformations par écou<strong>le</strong>ment.-13,00Le chemin de contraintes 1-2-3 est typique d'un essainon drainé sur sab<strong>le</strong> lâche. L'écou<strong>le</strong>ment apparaît aupic de cisail<strong>le</strong>ment 2. Toute anisotropie de contraintede consolidation rapprochant l'état initial de la surfaced'effondrement diminue la réserve de cisail<strong>le</strong>mentadmissib<strong>le</strong> avant écou<strong>le</strong>ment.On notera que, alors que VAID et CHERN ont considéréque la droite d'écou<strong>le</strong>ment passait par l'originedes axes, SLADEN et al. la font passer par <strong>le</strong> point critique(steady state point), projection du point d'intersectionde la courbe d'état critique et du plan e = C tecorrespondant à l'indice des vides de l'échantillontesté.0'0...'0,- 2180Zone d'érosiont8ATA"CE ALI. ENPt.LPL ;,/,;CHES.700/'/...-_///// . 100 m __~Fig. 6. - Rupture des talus dans <strong>le</strong> bassindu quai à Pondereux ouest à Dunkerque.Ollll:..-----------.-----------4..-:----~Fig. 5. -Théorie de la surface d'effondrementpour <strong>le</strong>s sab<strong>le</strong>s effondrab<strong>le</strong>s(d'après SLADEN, 1985).III. LA RUPTURE DU BATARDEAUDU QUAI A PONDÉREUX OUESTAU PORT DE DUNKERQUELe port de Dunkerque est situé dans l'ensemb<strong>le</strong> desdépôts deltaïques du Rhin. On y rencontre principa<strong>le</strong>ment30 à 40 m de couches de sab<strong>le</strong>s reposant sur <strong>le</strong>substratum de l'argi<strong>le</strong> des Flandres. La construction desnouveaux bassins se fait par dragage du sab<strong>le</strong> sousl'eau après réalisation des quais à sec.Deux ruptures importantes de talus sab<strong>le</strong>ux sous l'eause sont produites après la construction du quai à Pondéreuxouest (fig. 6), ruptures dont <strong>le</strong> mécanisme estlié à la mise en liquéfaction de veines de sab<strong>le</strong> lâche :1° Le 6 novembre 1982, lors du dragage qui se trouvaità la cote - 16, une rupture s'est amorcée sur <strong>le</strong>talus Est du bassin. Sa durée a été de 1 h 15 et el<strong>le</strong> aconcerné 300000 m 3 de matériau. Le talus avait ététaillé à 10/1 dans la partie haute et à 5/1 dans la partiebasse. La rupture s'est produite après <strong>le</strong> dragage d'unecouche de limon de 2 m d'épaisseur située entre <strong>le</strong>ss'cotes - 13 et - 15. A la suite de cette rupture, la pentedu talus inférieur a été adoucie à 7/1.2° Dans la nuit du 19 au 20 février 1984, unedeuxième rupture s'est produite au fond du bassin dontla construction était terminée depuis un an. Cette rupturea mis en jeu 100000 m 3 de matériau et a provoquéla ruine d'un batardeau en palplanches sur 50 mde longueur.La figure 7 montre <strong>le</strong>s coupes de la rupture dans <strong>le</strong>sens principal du mouvement, N-S (7a) et dans <strong>le</strong> sensperpendiculaire au batardeau (7b). Celui-ci s'est inclinéà 45° environ vers l'avant par suite de la suppressionde la butée et du dégagement des zones d'ancrage destirants.La forme de la surface du 6.11.1982 n'a pas été repéréeexactement. Il y a une forte présomption pourqu'el<strong>le</strong> se soit développée à partir de la base de la couchede limon visib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s coupes de la figure 7, situéeà la cote - 15CM, soit 1 mètre au-dessus du niveau dedragage.La surface de rupture du 19-20.02.1984 a été repéréea posteriori par reconnaissances au pénétromètre statique.El<strong>le</strong> affecte la base de la couche de limon sur50 mètres environ en amont de l'aff<strong>le</strong>urement, puisremonte parallè<strong>le</strong>ment au talus sous-marin, a unedizaine de mètres de profondeur par rapport au fondmarin. On remarque sa forme très plate sur 125 mètresde longueur.
INCIDENCE DE L'ANISOTROPIE DE CONSOLIDATION SUR LE POTENTIEL DE LIQUÉFACTION STATIQUE77®®-_._-.-.__._--_. ,--.-0,00 CM-- ---_._-@J 26m iî------------,r+ 8,50-------...,..-----13.00\0-- ------ - -'--------SABLES----~"i"6,50"-. "---- .:;::;:--~~~PtS bis (Moi84)®---++---------."""".~/. ~~~====-+-=====-O,25 -----~?;/-'l/-0. -650(20-09-84)__ -Di~~r_e_..r:::::=--: _Niveau de rupture décelé à la pénétration-15,00 / / 7 7 7 7 7 /LIMONS 7 7 7 7 7 7 7 7 L 7 7 7 7 7 7 /SABLES7bFig. 7. -Coupes N-S et E-Q du site liquéfié du quai Pondereux ouest à Dunkerque.La stratigraphie (fig. 8), reconnue au pénétromètre statique,est constituée de :4')qc (MPa)+ 8,50 à -13CM-13 à -14,5-14,5 à -15- 15 à - 161 - 18-161 -18 à-23/-25Sab<strong>le</strong>s coquilliers propres et denses(Dr > 60 % en moyenne),peu perméab<strong>le</strong>s (K < 5.10 - 6 mls) .Limons sab<strong>le</strong>ux avec intercalationde lits sab<strong>le</strong>ux décimétriques(K < 10- 7 mis).A la base de la couche de limonssab<strong>le</strong>ux, on trouve une couche desab<strong>le</strong>s lâches de 40 à 50 centimètresd'épaisseur (2 < qc < 8MPa- 20 % < Dr < 30 %) apparemmentcontinue sur <strong>le</strong> sitepuisqu'on la retrouve dans deuxforages distants de plus de 400 m.El<strong>le</strong> serait à l'origine de la liquéfaction.Sab<strong>le</strong>s et limons grave<strong>le</strong>uxmoyennement denses (40 %