Atelier de Sabouraud-Seguin - ASPCo

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La violence est décrite par les participant-e-s comme suit :- les contraintes- la domination- la manipulation- la perversion- l’assujettissement- la peur- l’effroi- le contrôle- la destruction- la mortCette liste n’étant de loin pas exhaustive, le Docteur Sabouraud-Seguin poursuiten nous demandant si nous considérons la violence comme étant normale ?Nos réactions quelques peu mitigées l’amènent à évoquer la violence commeétant constitutive de notre survie. Cependant, et la nuance est de taille, elle metl’accent sur l’objectif de la violence, qui est la destruction. Dans ce cas, laviolence intra familiale n’est pas assimilable à des conflits de couple car il s’agitplutôt « d’un système de domination destiné à détruire le partenaire pour en faireun objet soumis au désir du plus fort » 1 . Par conséquent, la violence n’est ninormale ni justifiable, qui plus est dans ces cas de figure.La violence étant souvent corrélée avec la colère et l’agressivité, la question sepose de savoir quoi faire de ces émotions dites « naturelles » et somme touterépandues !Le Docteur Sabouraud-Seguin explique aux hommes qui viennent à saconsultation que dans la plupart des moments de violence, c’est la peur de perdrele contrôle qui est en jeu.La colère étant un état émotionnel très intense, il est nécessaire d’attendre qu’ellediminue avant d’agir. Par ailleurs, elle les rend également attentifs à la différenceentre les conflits conjugaux et la violence conjugale dans laquelle rentrent encompte les notions de contraintes et de dominations et qui génère un climatdélétère au sein de la cellule familiale, provoquant des dégâts dans lapersonnalité des enfants.Dans un bref historique de la violence à travers les temps, la psychiatre nousrappelle que celle-ci était essentiellement masculine dans les sociétés dechasseurs/cueilleurs. Puis dans nos sociétés contemporaines, les femmes ontégalement été « contaminées », notamment à cause de l’idéologie de laperformance poussant à en développer le versant agressif.Les violences conjugales contemporaines :Selon le Docteur Sabouraud-Seguin, il est essentiel en psycho traumatologied’oser poser des questions et de faire répéter littéralement les phrases que lespatient-e-s disent et entendent lorsqu’il y a violences et disputes, ceci afin de1 CREOF, M. et LOPEZ, G., L’enfant face à la violence dans le couple. Sous la direction de K. Sadler. Ed.Dunod , Paris, 2010- 2 - 2
comprendre ce qui se joue précisément, et quelles sont les stratégies d’emprisemises en place.N’importe qui peut se trouver dans des relations d’emprise, mais si la personne aun bon entourage, si elle a eu des attachements « sécures », elle finira par partir.Si cela n’est pas le cas, elle aura plus de peine à se dégager de cette relationdouloureuse.Les raisons qui maintiennent les femmes victimes de violence conjugale sousemprise paraissent relativement simples et logiques. Nous avons tous besoin defaire confiance et nous conservons également l’espoir de changements possiblesqui nous font entrevoir des améliorations potentielles. De plus, au début desrelations amoureuses, le conjoint aurait plutôt tendance à se montrer trèsrassurant, prévenant afin de ne pas éveiller de soupçon. Ces attitudes renforcentchez la victime l’idée qu’elle a dû faire quelque chose « d’incorrect » « de mal » sison conjoint devient violent. Ces femmes sont dès lors très rapidementdévalorisées, en perte de confiance et ont toutes les peines du monde à seprotéger des attaques.Si les violences conjugales surviennent statistiquement plus souvent au cours dela grossesse, soit au moment de la transition entre « la conjugalité et laparentalité » comme nous le signale le Docteur Sabouraud-Seguin, elles sedéveloppent à travers des cycles dont l’intensité et la fréquence augmentent avecle temps.L’intervenante nous explique que la violence conjugale se décline quasisystématiquement selon des cycles de quatre temps avec des allers et retourspossibles.La personne victime de violences conjugales se retrouverait ainsi aux prises avecde nombreuses considérations fluctuantes. Les décisions qui en découlent se fontselon un lent processus de maturation qui se découpe selon le schéma cidessous:1 er temps 2 ème temps 3 ème temps 4 ème temps« je peux le faire « je ne le changerai « ça ne changera « Il ne changera pas »changer »pas »pas »+Espoir- toute puissanceNon-Identificationcomme victimePeurHonteCulpabilitéIsolement- perte d’espoir-responsabilitéattribuée à soi-culpabilité attribuéeà soi+ prise de distance- responsabilitéattribuée à l’extérieur+Dégagement+responsabilité attribuée àl’auteur des violences+culpabilité attribuée àl’auteur des violencesVictime/Objet Victime/sujet Sujet agissantPeurHésitations/doutesAllers-retoursPlaintesDéculpabilisationsprogressivesPlaintesLoi socialeLoi symboliqueActiveSéparationAccès aux droits sociauxet symboliques- 3 - 3
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