Atelier de Sabouraud-Seguin - ASPCo

Dans ces moments-là, le rôle des intervenant-e-s est délicat et nécessitebeaucoup de patience, de tolérance et de persévérance.Le Docteur Sabouraud-Seguin estime que l’intervenant doit se positionner enfonction de la problématique de violences conjugales, et se doit d’expliquer à lavictime que les violences verbales et physiques sont également un crime, proscritet punissable par la loi.Il est également important de nommer clairement les faits (parler d’agressionssexuelles si c’est cela dont il s’agit et de quel type d’agression, s’agit-il d’un violou d’attouchements ?), car comme le rappelle Christine Favre lors de cetatelier « il ne faut pas avoir peur des mots car ce sont les faits seuls qui sontcruels. »Le travail thérapeutique devrait aussi porter sur ces mêmes violences. Pour cefaire, il est important de comprendre le contexte des situations de crise, de poserdes questions concernant la gestion des comportements et des émotions,d’évaluer à quelle étape du cycle se trouve la personne, d’adopter une attitude enphase avec celle de la victime et d’être attentif aux résonnances, car les femmesvictimes de violences généreraient des sentiments complexesd’incompréhension, d’irritation, et parfois de rejet.L’objectif étant de ne jamais se positionner en relation de pouvoir avec elles nid’être dans le jugement. La thérapie permet de reconstruire des liens et deséparer la personne de la peur et de l’angoisse dans laquelle la violence lamaintient.Ce qui est de rigueur avec tous/tes les patient-e-s l’est encore plus avec lespersonnes victimes de traumas répétés. Il s’agit de privilégier une relation deconfiance, de structurer les entretiens, de repérer les troubles dissociatifs,d’accepter les allers et retours émotionnels, d’éviter d’avoir une attitude trop rigideet de prendre clairement le parti de la victime afin ne pas se faire le compliceinvolontaire du « système » de l’agresseur.Les déclarations d’abusIl y a nécessité de questionner la personne avec beaucoup de tact et de patience,et surtout de savoir quoi faire une fois l’information d’abus reçue. Le rôle duthérapeute sera alors de renvoyer de manière bienveillante des questionsessentielles, d’amener la discussion sur des sujets épineux concernant lecontrôle, l’emprise puis amener la patiente à mieux s’affirmer face à soninterlocuteur, l’aider à reconquérir un peu d’autonomie.Selon le degré de menace qui pèse sur la personne, il faut prioriser le« désamorçage » de la crise. Ceci nécessite de définir, reformuler, identifier lasituation, de se documenter, d’observer comment cela se passe, de chercher desexemples pour bien comprendre ce qui se joue, de reformuler. Et comme il n’y apas de cas d’école, les éléments essentiels restent :- le renforcement positif- redonner confiance dans un avenir possible- reprendre confiance en soi (en apprenant aux patientes à s’affirmer demanière non agressive)- 4 - 4