(Léopold 2008, données non publiées), ont montré que la profondeur de validité limite pour<strong>le</strong>s comptages en surface était d’environ 7 m (dans <strong>le</strong>s cas de très bonne visibilité). Dans <strong>le</strong>cas présent, aucun des transects échantillonnés dans la présente étude n’a dépassé 6m deprofondeur. La profondeur limite de validité sur un transect donné dépend évidemment de lavisibilité au moment du comptage. Toutefois, de manière générique, une profondeurmaxima<strong>le</strong> de 7m peut donc être considérée pour cette méthode. Cette limite montre que seuls<strong>le</strong>s petits fonds (platiers, haut de tombant, petits tombants) peuvent être échantillonnés de lasurface. Cette technique permettra donc de suivre <strong>le</strong>s communautés uniquement dans cettezone limitée de l’écosystème corallien et ne permettra pas de caractériser <strong>le</strong>s variationstemporel<strong>le</strong>s de l’ensemb<strong>le</strong> de cet écosystème dans une zone déterminée.Comme évoqué précédemment, <strong>le</strong>s conditions météorologiques durant la phase de testont été agitées, avec des vents dominants (alizés) atteignant 25 nœuds certains jours. Dans <strong>le</strong>scas de vents forts, la principa<strong>le</strong> conséquence a été un problème d’accessibilité aux transectsprévus au vent des récifs et îlots. Si <strong>le</strong>s données col<strong>le</strong>ctées sur <strong>le</strong>s transects exposés ayanteffectivement été échantillonnés se sont avérées exploitab<strong>le</strong>s, il apparaît clairement quel’échantillonnage par comptages en surface est compromis au-delà de 25 nœuds de ventétablis, pour des raisons de sécurité et de qualité des données.L’observation des espèces cryptiques est un biais reconnu des observations visuel<strong>le</strong>sen plongée (Willis 2001). Dans <strong>le</strong> cas des comptages en surface, et étant donné la positionhaute et distante du compteur vis-à-vis du fond, ce problème est davantage marqué que lors decomptages en plongée où <strong>le</strong> plongeur est plus proche du fond et peut se déplacer ou explorer<strong>le</strong> substrat si nécessaire. Dans la présente étude, <strong>le</strong>s espèces suivies n’étaient pas des espècescryptiques, mais il convient de mentionner que <strong>le</strong>s comptages en surface ne sont pas adaptés àl’observation de ces espèces, sous peine d’obtenir des données fortement sous-estimées. Lacrypticité des espèces sé<strong>le</strong>ctionnées devra donc être un paramètre important à prendre encompte pour élaborer une liste prédéterminée d’espèces.III.2.2. Un nombre restreint d’espèces clésEn termes de jeux de données et d’analyses ultérieures, il convient de rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>spotentialités des comptages en surface en regard des comptages en scaphandre autonome. Cesderniers permettent en effet d’échantillonner des transects à des fins d’inventaires, et deproduire des jeux de données comp<strong>le</strong>ts concernant toutes <strong>le</strong>s espèces de poissons observab<strong>le</strong>sà l’échel<strong>le</strong> de l’espèce. Ils permettent donc de mener des analyses écologiques pousséesconcernant la structure, <strong>le</strong> fonctionnement et l’évolution des peup<strong>le</strong>ments ichtyologiques etdes écosystèmes qui <strong>le</strong>s abrite.Les comptages en surface restent en revanche optimisés à des fins d’efficacitéd’échantillonnage et de suivi, mais ne peuvent de fait porter que sur un nombre restreintd’espèce ou de groupes d’espèces d’intérêt. En fournissant des données pertinentes permettantd’évaluer <strong>le</strong> statut des ressources ichtyologiques en un point donné, <strong>le</strong>s comptages en surfaceconstituent donc une méthode puissante pour un suivi routinier d’indicateurs donnés, mais ilsne peuvent prétendre à caractériser de manière approfondie <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>ments ichtyologiques ouà en étudier la structuration écologique.24
III.3. Bilan et conclusion de la phase de testLe tab<strong>le</strong>au 4 récapitu<strong>le</strong> <strong>le</strong>s principaux avantages et limites des comptages en surfacesur la base d’une liste limités d’espèces, pour <strong>le</strong> suivi des peup<strong>le</strong>ments ichtyologiques en zonerécifa<strong>le</strong>.Tab<strong>le</strong>au 4 : Synthèse des avantages et limite des comptages visuels en surface d’un nombrelimité d’espèces pour suivre <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>ments ichtyologiques en zone récifa<strong>le</strong>.AvantagesLimitesEchantillonnage- matériel simp<strong>le</strong> et peu coûteux- niveau d'expertise de terrain faib<strong>le</strong>- parcours rapide des transects (≈ 15minutes) et grande répétabilité quotidienne- large gamme de biotopes et de conditionsenvironnementa<strong>le</strong>s échantillonnab<strong>le</strong>s (enzones peu profondes)- limité à la partie peu profonde des récifs(profondeur maxima<strong>le</strong> du transect : 7m)- non adapté aux situations de faib<strong>le</strong>visibilité- non adapté à des conditions de vent > 25nœuds- non adapté aux espèces cryptiques- possibilité de couplage direct avec desméthodes de caractérisation de l'habitatdepuis la surface (photos notamment)Données- niveau d'expertise faib<strong>le</strong> pour analyser etinterpréter <strong>le</strong>s données col<strong>le</strong>ctées- qualité suffisante pour caractériser <strong>le</strong> statutdes ressources ichtyologiques (notammentherbivores) et en surveil<strong>le</strong>r l'évolution- ne permet pas de mener des analysesécologiques approfondies- ne permet pas seu<strong>le</strong> de faire un bilan surl’évolution temporel<strong>le</strong> d’une zone récifa<strong>le</strong>dont une fraction ne pourrait pas êtreéchantillonnée (profondeur trop importante)De manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> test de la méthode de comptage en surface pour un suiviroutinier des poissons récifaux s’est avéré probant, concernant <strong>le</strong> suivi des ressources dans<strong>le</strong>ur ensemb<strong>le</strong> et plus précisément des poissons herbivores. Cette méthode nécessite en effetdes compétences moins importantes que <strong>le</strong>s comptages en scaphandre autonome, présente unepuissance d’échantillonnage importante (grande répétabilité des observations) tout en enlimitant <strong>le</strong>s coûts, et fournit des données utilisab<strong>le</strong>s pour caractériser <strong>le</strong> statut d’exploitationdes ressources échantillonnées et détecter des changements dans <strong>le</strong>s indicateurs suivis dans <strong>le</strong>szones peu profondes.En ce sens, la méthode de comptage en surface, tel<strong>le</strong> que testée ici, est validée et peutêtre recommandée pour la mise en œuvre de suivis des ressources ichtyologiques récifolagonairesen zone récifa<strong>le</strong> peu profonde. Les zones échantillonnées pourraient, dans certaines25