Algies pelvi-périnéales chroniques: une approche ... - Cofemer
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groupe où la coelioscopie était chirurgicale. Si à trois mois, on ne retrouve pas<br />
de différence dans l'évolution, il n'en est pas de même à 12 mois où la différence<br />
en faveur de la chirurgie s'exprime de façon très significative sur l'évolution des<br />
scores de douleur. A 5 ans, après lever de l'aveugle, 90% des patientes du<br />
groupe opéré n'ont pas récidivé leur douleur [120].<br />
La douleur est corrélée à la profondeur d'infiltration des lésions.<br />
C'est ce qu'avait montré KONINCKX [121], au delà de 6 mm de<br />
profondeur d'infiltration, la majorité des lésions était douloureuse. Il ne<br />
retrouvait en revanche pas de corrélation ni avec le volume des lésions ni avec<br />
leur étendue. C'est ce qui a été retrouvé par CHAPRON récemment [122],[123],<br />
pour le paramètre dysménorrhée, précisant que plus la lésion était profonde et<br />
infiltrante , plus la plainte douloureuse était intense. Cela peut donc expliquer<br />
que des lésions de faibles volumes mais très infiltrantes soient plus douloureuses<br />
que des lésions plus étendues.<br />
On retrouve <strong>une</strong> corrélation entre la localisation des nodules<br />
d'endométriose profonde et le type des douleurs. Ainsi la dyspareunie profonde<br />
est corrélée à <strong>une</strong> atteinte des ligaments utéro-sacrés, les douleurs à la défécation<br />
en période menstruelle à l'existence de nodules de la cloison recto-vaginale<br />
[124], les signes fonctionnels urinaires à l'existence de nodules vésicaux et la<br />
symptomatologie digestive menstruelle à l'existence d'<strong>une</strong> atteinte digestive<br />
[125].<br />
Les douleurs sont en relation avec l'importance de l'envahissement<br />
nerveux et les nodules d'endométriose sont associés à <strong>une</strong> expression du NGF<br />
(nerve growth factor) plus élevée quand celle-ci est profonde [126]. Cela<br />
expliquerait donc que les nodules situés dans les zones les plus richement<br />
innervées comme les régions utéro-sacrées et recto-vaginales [127] soient à<br />
l'origine de douleurs plus importantes. Ainsi les douleurs de l'endométriose<br />
pourraient relever de deux mécanismes: le premier serait en rapport avec des<br />
lésions nerveuses adhérentielles ou inflammatoires, le deuxième serait en<br />
rapport avec <strong>une</strong> infiltration en profondeur avec atteinte nerveuse et<br />
périnerveuse [128].<br />
L'affirmation du lien de causalité entre endométriose et douleur<br />
<strong>pelvi</strong>enne reste cependant dans la pratique un difficile problème<br />
[129].<br />
De nombreuses endométrioses sont asymptomatiques et n'évolueront pas<br />
[130]. De 2 à 43% des femmes asymptomatiques seraient porteuses<br />
d'endométriose [131] et 70 à 90% des femmes porteuses de douleur <strong>pelvi</strong>enne<br />
chronique auraient <strong>une</strong> endométriose [132]. Les patientes qui consultent pour<br />
<strong>une</strong> infertilité et chez lesquelles on découvre <strong>une</strong> endométriose n'ont <strong>une</strong> douleur<br />
<strong>pelvi</strong>enne chronique que dans12% des cas [133] (étude prospective). La<br />
découverte de foyers d'endométrioses n'implique donc pas forcément leurs<br />
responsabilités dans la genèse de la douleur, c'est donner de l'importance au<br />
contexte clinique, à la cyclicité des douleurs et éventuellement au test<br />
thérapeutique médical par analogue de la Gn-RH ou par progestérone.<br />
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