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L'intervention en petite enfance : pour une éducation ... - acelf

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L’interv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> <strong>petite</strong> <strong>en</strong>fance : <strong>pour</strong> <strong>une</strong> éducation développem<strong>en</strong>taleL’<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t comme processus de développem<strong>en</strong>tde la personneLes chercheurs contemporains qui s’intéress<strong>en</strong>t au processus d’<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t oud’appropriation (empowerm<strong>en</strong>t) s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> dire qu’il s’agit d’un processus deconsci<strong>en</strong>tisation d’<strong>une</strong> Personne ou d’<strong>une</strong> communauté du pouvoir qu’elle peutexercer sur son dev<strong>en</strong>ir (Ouellet, R<strong>en</strong>é, Durand, Dufour et Garon, 2000; Thibault,Jacques et Thibault, 2003; Wallerstein et Berstein, 1994). Nés, <strong>en</strong>tre autres, <strong>en</strong> réactionaux interv<strong>en</strong>tions de nature comp<strong>en</strong>satoire, les programmes c<strong>en</strong>trés sur l’<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>tpropos<strong>en</strong>t d’am<strong>en</strong>er la Personne ou la communauté à pr<strong>en</strong>dre et à exercer uncontrôle sur sa vie (Rappaport, 1981). Cep<strong>en</strong>dant, à la lecture des recherches réc<strong>en</strong>tess’inspirant de cette perspective, force est de constater qu’il s’agit d’un concept difficileà circonscrire et à r<strong>en</strong>dre opérationnel (Bandura, 2003; Ouellet et als, 2000; Saint-Jacques, Lessard, Drapeau et Beaudoin, 1998). Pour notre part, c’est à partir de laréflexion socio-politique de Freire, <strong>en</strong> passant par la conception philosophique deRappaport, jusqu’aux écrits réc<strong>en</strong>ts sur l’efficacité personnelle et collective de Bandura,que nous allons t<strong>en</strong>ter de définir notre vision de l’<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t.À la recherche d’<strong>une</strong> définition : de Freire à BanduraFreire (1974) dénonce ce qu’il appelle la « conception bancaire » de l’éducation,conception qui mainti<strong>en</strong>t la passivité <strong>en</strong> forçant la Personne à se conformer à <strong>une</strong>réalité normative. Il place cette conception de l’éducation <strong>en</strong> opposition à celle dite« consci<strong>en</strong>tisante », dans laquelle on amène la Personne à recouvrer sa capacité d’agir<strong>en</strong> développant <strong>une</strong> consci<strong>en</strong>ce critique. Le développem<strong>en</strong>t de la p<strong>en</strong>sée critiquechez la Personne, l’incite davantage à se percevoir comme un ag<strong>en</strong>t de transformation.Cette approche s’éloigne d’<strong>une</strong> vision fataliste <strong>en</strong> resituant « … le défi commeun problème lié à d’autres problèmes, dans <strong>une</strong> optique globale, et non commequelque chose de pétrifié, la compréh<strong>en</strong>sion qui <strong>en</strong> résulte t<strong>en</strong>d à dev<strong>en</strong>ir progressivem<strong>en</strong>tcritique, et donc de plus <strong>en</strong> plus désaliénée » (Freire, 1974, p. 64). L’<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>test alors un processus d’objectivation d’<strong>une</strong> réalité historique qui peut êtretransformée par la Personne. De ce point de vue, on considère que les compét<strong>en</strong>cessont déjà prés<strong>en</strong>tes chez la Personne ou à tout le moins sont possibles, donnantassises à des opportunités de développem<strong>en</strong>t (Rappaport, 1984). Mais selon Bandura(2003), <strong>pour</strong> qu’<strong>une</strong> Personne se mette <strong>en</strong> action, il est ess<strong>en</strong>tiel de la doter d’<strong>une</strong>solide croyance <strong>en</strong> ses capacités à produire des effets. Ses recherches ont démontré,par exemple, que les croyances d’efficacité prédis<strong>en</strong>t le niveau de performance(Bandura, 1993). Pour repr<strong>en</strong>dre les mots de Bandura (2003), « l’<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t n’estpas quelque chose d’octroyé par décret, mais est obt<strong>en</strong>u par le développem<strong>en</strong>t del’efficacité personnelle qui permet aux individus de tirer profit des occasions et d’éliminerles contraintes imposées par ceux dont elles serv<strong>en</strong>t les intérêts. » (p. 708). Or,<strong>pour</strong> que le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’efficacité personnelle s’installe, il faut que la Personne perçoivequ’il existe non pas <strong>une</strong> seule solution possible, mais un év<strong>en</strong>tail de solutionsqui, à la limite, peuv<strong>en</strong>t être contradictoires (Rappaport, 1984). La diversité des solutionsémerge du partage des expertises des Personnes qui compos<strong>en</strong>t la communauté.volume XXXIII:2, automne 200533www.<strong>acelf</strong>.ca

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