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Hiver 12-13 - Journal Des Aixois

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36 Le journal du LuberonLes TailladesRencontreLes Taillades du fond du cœurDu plus loinqu’il s’ensouvienne,Robert Goudinraconte sonvillage. LesTaillades.Ces momentsd’enfance qu’ila vécu, sonadolescenceheureuse àl’époque où sonpère était gardecanal. Et mêmesi durant sa vied’homme ila quitté sonvillage, sonamour est restéintact. Ne dit-onpas loindes yeux loindu cœur ? Cetadage ne sevérifie pas pourRobert qui atoujours portéhaut dans soncœur sonvillage natal...RencontrePar Anne-Sophie SourdLes anecdotes sontnombreuses. Il faut direque Robert Goudin etsa famille sont Tailladaisdepuis 6 générations.“Quand je suis né, en1928, il y avait 400 habitantsaux Taillades. Il s’agissait d’unvillage paisible, à l’époque lesmaraîchers étaient nombreux.Il y avait le Café moderne, avecson billard français et sa sallede bal, les jeux nautiques, laguinguette tous les dimanches”.Il n’est pour autant pas du toutnostalgique d’une époque,“où l’espérance de vie était pluscourte, où l’on se lavait le boutdu nez tous les matins et le confortétait des plus sommaire. Non,il faut savoir vivre avec sontemps, cette nouvelle époque,qui nous permet de grandeschoses”. Car si Robert a commencésa carrière en tant queporteur de télégramme, il esttrès heureux aujourd’hui de pouvoircommuniquer sur Internetavec son petit-fils installéau Japon. Aujourd’huiRobert veut juste raconter. Mettreà l’honneur ce village qu’il aimetant. Il tourne les pages d’ungros manuscrit qu’il a entièrementrédigé. Y sont consignéstous ses souvenirs… Etles anecdotes sont nombreuses.UNE VIE PAISIBLEEn tournant les pages de sonlivre, rédigé pour partie à lamain, Robert Goudin cite auhasard quelques passages. Ilparle du Café Moderne et revitavec nous une partie de sonadolescence. “Le Café Moderneportait bien son nom. Il faisaitbar-tabac. On y venait lematin pour boire un café. A l’heurede l’apéritif pour l’anisetteou après le déjeuner pourboire le bossu (petit caféarrosé). Les cigares étaient vendusà l’unité et les joueurs debelote se retrouvaient tous lesaprès-midi. On y parlait politiqueet récoltes de saison. Surle terrain de boules, lesanciens se disputaient lesparties et quand la “tchavane”(ciel couvert, annonçantl’orage et le vent), allaits’abattre sur le village, ils partaientvite sur leur vélo pourmettre à l’abri leurs plantations.Tous les dimanches, lesdanseurs se retrouvaient pourla guinguette, c’était l’occasionde fréquenter et souventde rencontrer sa future femme”.Tout cela a disparu aujourd’huimais l’esprit du village resteintact et la douceur de vivren’a pas changé. “Bien sûr ona connu de telles évolutions.Pensez qu’à l’époque il n’y avaitpas de routes”.UN FAITMARQUANTSi Robert Goudin a traverséle XX e siècle avec beaucoupd’enthousiasme, certains faitsont à tout jamais marqué sa vie.“Je vois encore collée sur lepetit cabanon, du coiffeur-barbiersitué au 637, avenue duChâteau l’affiche de mobilisationgénérale. Elle indiquaitla liste des classes appelées pourservir la France qui entrait ànouveau en guerre. Je revoisencore les personnes arrêtées,La Mairie en 1860lisant le panneau. Certainesfemmes pleuraient en souvenirsdu million et demi de mortscausés par la 1 re Guerre Mondiale,dont 14 pour lesTaillades… sur 400 habitants”,rappelle, le visagefermé, Robert. Il va de soi queson meilleur souvenir reste doncla Libération de Cavaillon. “Nousétions tous venus à Cavaillon,les tailladais, les robionnaiset tous les habitants des villagesalentours, vivre cemoment d’Histoire qui sepassait sous nos yeux. La joieLe Jazz-band en 1930était immense, les drapeaux françaisflottaient fièrement, la Franceétait libérée”.TELLEMENTÀ RACONTERRobert Goudin est un bavard.Il faut dire que le sujet le passionne.“J’aime mon villageviscéralement. Même si je n’yai pas toujours vécu, j’yvenais souvent en vacances.J’ai toujours été très heureuxaux Taillades et je sais que mesenfants et petits-enfants aimenty séjourner”. Il évoque les métiersaujourd’hui disparus, puisrepense aux jeux nautiques organiséschaque été. “Ils étaientréputés dans la région”. Il parleaussi des médicaments fabriquésmaison, à base de plantesà l’image des cataplasmes delys blanc ou des bouillons decouleuvre, “très efficace disaitonpour guérir la pleurésie”.Il explique les mœurs qui ontaujourd’hui changé. Ces motsque l’on n’emploie plus, “onne dit plus d’une célibatairepassée 25 ans, qu’elle est unevieille fille”. Le vocabulaire achangé et s’est adouci, “les agriculteursétaient autrefois appelésdomestiques… Non, définitivementje ne regrette riende ce temps passé. Mais je suisheureux de l’avoir vécu”. Dedétails en détails se construitune grande histoire. “J’ai tellementà dire, que voulez-voussavoir ?”.Le Café ModerneLe Café Moderne

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